Histoire de la pensée économique

Some of Law and Economics’ basic claims have come to be criticized as a result of empirical findings that question their viability. Particularly, the premise that agents consistently act rationally and with their self-interest in mind seems problematic. What the consequences of the criticism mean for Law and Economics’ tenability depends largely on the questions whether (1) some elements are unassailable to the alternative’s objections and (2) the alternative is a systematic whole. It is argued that Law and Economics may be salvaged, if it is minimized and its ambitions are tempered. This means focusing on the stable, a priori, elements inherent to it.

The  transnational  dimension  of ius  mercatorum,  whose  very  name  bears  the  hallmark  of  its  juridical particularism, led some contemporary jurists to refer to lex mercatoria as an ‘a-national’ legal order. However, this  negative definition overlooks the common cultural basis in Europe that has shaped commercial law, a cultural basis that goes beyond just its legal aspects. Indeed, if this deeply ‘proprium’ law sought consistency and harmonisation in Europe, accounting for this phenomenon cannot arguably merely rely on the unstoppable strength of the market. The Early-modern period offers a first-rate testing ground in order to establish whether that  shared  European  legal  culture,  whatever  its  authority,  has  effectively  proved  a  solid,  deep-rooted  and resilient bulwark against the abrupt changes of the time, whether as a result of the great discoveries overseas or the globalisation of trade

Quels sont les enjeux de l'étude du mode de production féodal ? Outre l'intérêt inhérent de la recherche scientifique, Marx et Engels identifient un enjeu politique dans le Manifeste du parti communiste, avec la dénonciation du socialisme féodal, socialisme de façade affiché par les propriétaires fonciers détrônés par la bourgeoise. Je cite : « Quand les féodaux démontrent que le mode d'exploitation féodal était autre chose que celui de la bourgeoisie, ils n'oublient qu'une chose: c'est qu'ils exploitaient dans des circonstances et des conditions tout à fait différentes et aujourd'hui périmées. Quand ils démontrent que, sous le régime féodal, le prolétariat moderne n'existait pas, ils n'oublient qu'une chose: c'est que la bourgeoisie moderne précisément devait nécessairement jaillir de leur organisation sociale. » La nostalgie du féodalisme comme forme d'anticapitalisme serait donc une illusion à dissiper. Il faut bien dire d'ailleurs que le féodalisme revient en permanence dans le Manifeste comme élément de comparaison avec la société bourgeoise. Mais qu'est-ce que ça recouvre ? L'idée de Marx et Engels est qu'on ne fait pas tourner à l'envers la roue de l'histoire, et que cela serait vain, car le capitalisme est une sorte de produit naturel du féodalisme. Comment cela se fait-il ? Qu'est-ce qui pousse invariablement à la transition entre ces deux modes de production ? Le féodalisme est-il un modèle productif instable ? Evidemment, si je mentionne cet extrait du Manifeste, c'est que la question politique n'a pas été tout à fait évacuée. Au contraire, il semble que la prégnance des actuels enjeux écologiques et les critiques du productivisme et de la technique s'accompagnent d'un regain d'intérêt pour le féodalisme, non pour le rapport qu'il induit entre seigneurs et paysans, mais en tant qu'il serait un mode de production non-marchand, centré sur la petite production agricole, avec une forte coopération dans la production, des communs, une certaine démocratie locale informelle, etc. En plus du problème politique, se pose un problème historique évident, que l'on n'a pas manqué de reprocher aux marxistes entre autres : le seul Moyen-âge couvre une période de plus de mille ans, à laquelle il faut ajouter trois siècles si l'on place la fin du féodalisme en 1789, comme le font nombres d'auteurs républicains un peu formalistes, et comme semblent parfois le faire Marx et Engels, sans parler du féodalisme russe qui se prolonge jusqu'en 1905. Ce découpage historique at -il une consistance du point de vue des structures économiques ? Et si oui laquelle ? Est-ce que le féodalisme se retrouve ailleurs dans le monde (Japon pré-moderne), est-ce un stade obligé de l'histoire des sociétés comme le veut l'historiographie stalinienne ? Je me propose donc de faire un modeste examen de ce qui ferait le propre du féodalisme dans une perspective matérialiste. 1) Marx, Engels et le féodalisme Je ne vais pas m'intéresser à ce que Marx ou Engels ont pu dire du féodalisme. Pour plusieurs raisons : ils n'avaient pas vocation à faire oeuvre d'historien ; ils n'ont pas théorisé le mode de

Relire Les veines ouvertes de l'Amérique latine, cinquante ans après par Damien Larrouqué Il est des livres que l'on connaît sans même les avoir lus, voire que l'on cite plus souvent qu'on ne les a feuilletés. Publié dans sa version originale en 1971, Les Veines ouvertes de l'Amérique latine est de ces livres-là. On doit cet essai tonitruant sur les causes du sousdéveloppement de la région latino-américaine à Eduardo Galeano, journaliste uruguayen alors tout juste trentenaire. Employé par le département éditorial de l'Université de la République (UdelaR) à Montevideo, il aurait rédigé cette oeuvre maîtresse, qui le fera connaître dans toute l'Amérique latine et au-delà, en une centaine de nuits 1. Ecoulé à plus d'un million d'exemplaires, ce bestseller reste encore aujourd'hui l'ouvrage le plus vendu par son éditeur Siglo XXI Editores 2 , lequel a proposé au printemps une édition commémorative à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa sortie. Traduit en français chez Plon dix ans plus tard et publié dans la prestigieuse collection d'anthropologie « Terre humaine », cet essai engagé participe des prémices d'une pensée décolonialiste latino-américaine, dont il partage la paternité avec La Pédagogie des opprimés du Brésilien Paulo Freire, publié en exil en 1968 au Chili, et qui vient d'être retraduit dans notre langue 3. Un contexte de rédaction explosif L'ouvrage a été bouclé en décembre 1970. En pleine guerre froide, l'Amérique latine traverse alors une période de bouleversements majeurs, à laquelle l'Uruguay n'échappe pas. En 1959, les guérilleros cubains ont délogé Fulgencio Batista du pouvoir et ont entrepris d'étendre la révolution à l'ensemble du sous-continent. Porté par cette entreprise messianique, le Che y a laissé la vie en Bolivie, épisode auquel Eduardo Galeano se réfère d'ailleurs 4 .

La physiocratie occupe une place majeure dans l’histoire du siècle des Lumières. La doctrine élaborée par le docteur François Quesnay, le marquis de Mirabeau et leurs disciples constitue un modèle original de réforme de la société d’Ancien Régime. Liberté du commerce, impôt unique sur les terres, abolition des corporations, établissement du « despotisme légal », reconnaissance du triptyque « liberté, propriété, sûreté » au rang de droits fondamentaux, les propositions des physiocrates bouleversent l’ordre juridique et social traditionnel. Par ses théories universalistes, la physiocratie s’exporte bien au-delà des frontières françaises. De quelles manières les idées de cette « science nouvelle » ont-elles circulées et comment ont-elles été reçues en Europe ?

In his incarnation as 'Morus' in Utopia, Thomas More asserts his profound disagreement with his fictional character, Raphael Hythlodaeus. Whereas Hythlodaeus extols the merits of commonality and the moral value of pleasure, Morus dismisses the whole project as absurdity, or hopeless wishful thinking. This divergence has been variously interpreted, but mostly played down. This paper argues that the civilized, amicable, and yet genuine discord between Raphael Hythlodaeus and Morus is the key to Utopia. We can appreciate its importance only if we understand who Hythlodaeus is, and what the purpose of the dialogue is. We also have to do justice to Thomas More's politics, which were grounded on the authority of the Christian tradition, in the Old and the New Testament. Over the years, Thomas More maintained a very clear and consistent line of thought on the legitimacy of worldly wealth, the responsibilities inherent in its management, the imperative to curb their enjoyment, the temptation of 'business' and greed, the duty of charity, and the value of penance, remorse, prayer, and other kinds of self-inflicted suffering. In A Dialogue of Comfort against Tribulation, Anthony, the wiser character, conveys Thomas More's relentless praise of pain. Anthony has the last word. So, too, does Morus.

Communication donnée dans le cadre du séminaire "Vingt ans de sciences sociales", en décembre 2015.
Il s'agit d'une lecture de "Carbon Democracy", de Timothy Mitchell, qui situe et discute son apport à une compréhension du capitalisme centrée sur les processus matériels, techniques et écologiques.

EXTRAIT " À cet égard, la physiocratie d’un Lemercier ne dépasse pas Bodin, même si Bernard Herencia a sans doute raison de souligner une certaine filiation. Mais, à la différence de Bodin qui peut être repensé dans un cadre démocratique, il y a, essentiellement, il y a une dimension authentiquement réactionnaire et absolument tyrannique de la physiocratie qui est relayée par les actuelles « constitutions économiques » ? Ne viole-t-on pas, en effet, dans ces systèmes l’hétérogénéité des croyances, comprises ici comme des convictions politiques ou philosophiques ? Plus encore, de telles constitutions singulières, fondées sur l’empire de la concurrence comme mode unique de la coordination, ne violent-elles pas le principe de liberté d’organisation ?"

De quand date l'avance économique de l'Europe sur le reste du monde? Les diverses traditions historiographiques s'accordent pour la faire remonter toujours plus loin: Lumières, Renaissance, féodalité ou même Antiquité. Pour expliquer cette précocité, elles mettent en avant toute une série de causes parmi lesquelles l'ingéniosité de ses sciences et techniques, la démocratie, la famille nucléaire, l'individualisme ou le contrôle de la sexualité. Jack Goody propose dans ce livre un complet renversement de perspective. Ce n'est que depuis la révolution industrielle, pas avant et pas pour les raisons qu'on imagine souvent, que l'Europe a creusé l'écart. En projetant la situation actuelle sur des époques très reculées, et en sous-estimant les contributions non occidentales comme celles de la Chine, la plupart des analystes se sont laissé guider par des préjugés eurocentriques qui les ont fait tomber dans un piège intellectuel. C'est de ce piège que l'anthropologue veut nous sortir en donnant des armes à tous ceux - étudiants et chercheurs en sciences économiques et sociales, mais aussi grand public - qui veulent en finir avec un récit aussi étriqué qu'erroné de l'histoire du monde. (Éd. et trad. fr. de P. Verdrager, Bagnolet, Les Presses de Calisto, 260 p., 2016)

"La science économique est devenue la forme dominante du discours politique. Elle se présente pourtant volontiers comme le plus neutre et impartial des savoirs. Que signifie cette dénégation du politique de la part d’une science si intimement liée au champ du pouvoir ? Arnault Skornicki propose un détour historique par la France des Lumières pour mettre au jour l’impensé de ce qui n’était pas encore une discipline universitaire, mais un simple genre intellectuel.
De la naissance du libéralisme d’État au Dialogue sur le commerce des blés de Galiani, de la science du commerce aux luttes entre Turgot et Necker en passant par la Physiocratie, le xviiie siècle apparaît en effet comme une période clé pour l’économie politique. Savants, hommes de lettres, philosophes et administrateurs mettent leur intelligence au service des Lumières qui s’officialisent et d’un État éclairé qui tente de se réformer. L’économie politique finira par accéder aux sommets du pouvoir, pour ne plus jamais les quitter. Une étude ambitieuse pour comprendre la naissance du libéralisme."

Si la question du développement de la puissance économique japonaise est encore peu étudiée en France, la question du développement de la science économique au Japon l’est encore moins. Notre travail traite ici de ce dernier point, avec une attention particulière concernant le développement de la méthode historique d’inspiration allemande, qui fut au cours de la seconde moitié du xixe siècle la plus dominante à l’échelle mondiale en matière économique. Contre la théorie d’un simple « suivisme », nous montrons que les travaux japonais ont rapidement, sinon aussitôt, fait preuve d’une qualité tout à fait comparable à ce qu’il pouvait se faire en « Occident » au même moment, se montrant à la pointe et non à la traîne du développement scientifique. Pour cela nous insistons d’abord sur la maturité intellectuelle qui a permis l’assimilation au Japon de la problématique de « l’économie politique » occidentale, soulignant la multitude des travaux de traduction et d’enseignement nous montrons que les scientifiques japonais ont embrassé toute la diversité des différentes approches occidentales, le classicisme libéral d’inspiration franco-britannique mais aussi la méthode historique d’inspiration allemande. Nous présentons les trois premiers travaux japonais développant la méthode historique, entre 1889 et 1900, montrant leur rapide montée en gamme, avec pour point d’orgue le travail de Fukuda Tokuzō, d’une qualité remarquable, se plaçant en tête du front pionnier d’une science moderne en constant renouvellement.

In French historiography, research focusing on Japan’s economic power is gradually developing, and yet, the study of the emergence of economics as a scientific field in modern Japan has yet to be fully undertaken. The present work grapples with this phenomenon, with a particular focus on the influence of the historical method, which constituted the dominant model during the second half of the 19th century. As a way to debunk the simplistic theory of a blind, unquestioning Japanese conformity to this model, we will show that Japanese works at the time quickly – if not immediately – made show of the same quality as what was done in “the West”; far from lagging behind their Western counterparts, these were in fact cutting-edge works. This was first and foremost due to intellectual maturity, which allowed the assimilation, in Japan, of the problematic of Western “political economy”. As we can see by the plethora of texts, translated into Japanese, pertaining to this theme, as well as its teaching, Japanese scientists embraced all matter of Western approaches, be it classical liberalism, inspired by France and Great Britain, or the historical method, inspired by Germany. We will present the first three Japanese works presenting the latter, written between 1889 and 1900, and we will show their swift upgrade in content, culminating with the remarkable work of Fukuda Tokuzō, which became the forerunner of a modern science, economics, which was constantly renewing itself.

Le colloque international « Le rapport entre le positif et le normatif dans la pensée économique » aura lieu du 16 au 18 décembre en visioconférence. Le colloque est organisé avec le soutien du Collège International de Philosophie (CIPH), de l’Université Paris-Lumières, du Centre Atlantique de Philosophie (CAPhi) de l'Université de Nantes, et de l'Université de Paris.

Il était prévu d'organiser une partie des interventions en présentiel, dans le bâtiment La Halle aux Farines de l’Université de Paris. Toutefois, compte tenu de la situation sanitaire, nous avons décidé d’organiser l’ensemble des interventions en distanciel, via Zoom.

Pour participer au colloque, nous vous invitons à vous inscrire via le site du colloque, rubrique « Inscription » :

https://posi-norm-eco.sciencesconf.org/

La participation au colloque est ouverte à toutes les personnes qui souhaitent y participer, et cette participation n’implique aucun frais d’inscription.

With data of over a century, 1833-1938, this paper attempts, for the first time, to analyze the causal relationship between income and government spending in the Greek economy for such a long period; that is, to gain some insight into Wagner and Keynesian Hypotheses. The time period of the analysis represents a period of growth, industrialization and modernization of the economy, conditions which are conducive to Wagner’s Law but also to the Keynesian Hypothesis. The empirical analysis resorts to Autoregressive Distributed Lag (ARDL) Cointegration method and tests for the presence of possible structural breaks. The results reveal a positive and statistically significant long run causal effect running from economic performance towards the public size giving support to Wagner’s Law in Greece, whereas for the Keynesian hypothesis some doubts arise for specific time sub-periods.

The "Suma de tratos y contratos" (1569-1571) by Tomás de Mercado is the first legal treatise on trade that explicitly takes into account the specificities of Spanish trade with the Indias. Tomás de Mercado was faced with very profound changes in trade: long distances, large convoy sizes, the need for large amounts of funding, high risk, variations in prices and the value of money... From a theological-legal point of view, these upheavals posed new and complex questions. Mercado, advisor to the merchants of Seville and an excellent knowledge of New Spain, analyses the sudden transformation of economic and juridical practice with finesse and realism. The 'Suma' is thus an extraordinary real-time testimony to the profound transformations taking place in 16th century commerce. Moreover, faced with fundamental questions of moral order and juridical legitimacy, Mercado proposes legal solutions of high equilibrium in which theological imperatives are masterfully reconciled with the needs of transatlantic commercial practice.

Le « Brexit », la campagne « antisystème » de Donald Trump, la progression de partis dits « populistes » en Europe, l'expansion de l'extrémisme religieux, le tournant « conservateur » des milieux intellectuels (en France), le retour du religieux sur la scène politique : tous ces éléments traduisent un rejet de l'économie de marché, ou du moins de sa prétention à régenter tous les domaines de l'existence (culturel, social, politique), et une aspiration à un retour à la communauté plus ou moins appuyés. Comment expliquer cette évolution ? Quel lien existe-t-il entre libéralisme et contestation de celui-ci ? L'économie de marché produit-elle ses propres fossoyeurs ? L'historien et théoricien de l'économie Karl Polanyi fournit une analyse permettant de répondre à ces questions.

RÉSUMÉ – Deux notions permettent aux penseurs de reformuler les termes de la querelle du luxe : le superflu et la frivolité. Alors que la production de biens et les échanges commerciaux sont en plein essor, il devient nécessaire de rationaliser le superflu. Les débats se déplacent alors vers la question du bon et du mauvais usage de cet excédent auquel il faut conférer une valeur. Le “luxe de frivolités” envisage un “mauvais luxe” associé à des besoins vains, que la “science nouvelle” s’attache à rejeter.
MOTS-CLÉS – Querelle du luxe, politique, histoire, économie, commerce,
frivolité

Notre champ d‘investigation est avant tout celui de l‘histoire économique. On ne saurait toutefois se limiter à une simple histoire de l‘économie, car l‘histoire économique n‘existe pas en tant que discipline autonome, dans la mesure où elle est inséparable des autres événements qui ont tissé l‘histoire des nations. Il y a tout d‘abord le volet social. Mais il faut aussi prendre en compte tous les aspects institutionnels, juridiques ou culturels. Car la vie de l‘homme est un tout ; la vie économique est inséparable de la vie privée de l‘individu, de sa vie familiale et sociale, de l‘ensemble de ses croyances et de ses valeurs. C‘est donc en réalité l‘évolution de tout un milieu social et culturel que nous allons essayer de suivre pendant un peu plus de deux siècles.
Sans prétendre à apporter du neuf en la matière, cet ouvrage recherche essentiellement un but pédagogique et culturel : en brossant une fresque d‘ensemble, l‘auteur de ces lignes vise à faciliter l‘acquisition d‘un certain nombre d‘idées sur l‘évolution d‘un monde dans lequel les lecteurs vont être appelés à vivre et à travailler. Les faits n‘ont de sens que dans la mesure où ils sont analysés en vue d‘éclairer les ressorts de l‘activité économique. L‘économiste doit alors s‘appuyer sur l‘histoire, non seulement pour y découvrir le passé, mais aussi pour mieux comprendre le présent et anticiper l‘avenir.

Οι οικονομικές εξελίξεις στην Ελλάδα, στις αρχές του εικοστού αιώνα, πρέπει να ειδωθούν μέσα από ένα πρίσμα που θα σέβεται τις ιδιαιτερότητές της, αλλά και θα αναδεικνύει το διεθνές πλέγμα σχέσεων και εξαρτήσεων, στο οποίο ήταν ενταγμένη η χώρα. Όπως αναφέραμε ήδη, ο όρος οικονομική ανάπτυξη εφαρμόζεται για να περιγράψει αρκετά διαφοροποιημένα οικονομικά φαινόμενα, όπως η κατά τον 19ο αιώνα βιομηχανική ανάπτυξη και εμπορική επέκταση των ανεπτυγμένων δυτικοευρωπαϊκών  οικονομιών. Χρησιμοποιήθηκε, όμως, και για να χαρακτηρίσει φαινόμενα, όπως η συμπληρωματική αλλά έντονα διαφοροποιημένη προς την οικονομική ανάπτυξη των δυτικοευρωπαϊκών οικονομιών οικονομική μεγέθυνση  χωρών, όπως η Ελλάδα. Σε τέτοιες περιπτώσεις, η όποια βελτίωση των οικονομικών συνθηκών οικοδομήθηκε με ωθήσεις, που υπήρξαν διαβαθμισμένες διαφορετικά και συναρμοσμένες σε ένα πλαίσιο οικονομικών, κοινωνικών και εθνικών  συνθηκών, που συνδέεται και με την περιφερειακή θέση της χώρας, όπως δημιουργήθηκε στο ευρωπαϊκό κομμάτι της παρακμάζουσας και οικονομικά Οθωμανικής Αυτοκρατορίας, αλλά και με το διογκούμενο ανατολικό ζήτημα. Υπάρχει στενή σχέση ανάμεσα στην οικονομική ανάπτυξη των βιομηχανικών χωρών και την «υπανάπτυξη» των μη βιομηχανικών χωρών. Βέβαια, ο όρος «υπανάπτυκτες» χώρες, έχει θεωρηθεί, όχι αβάσιμα, ότι δεν αποδίδει σωστά την συμμετοχή των χωρών αυτών στην παγκόσμια οικονομία και όλες τις διαδικασίες κυριαρχίας, εκμετάλλευσης και παραμόρφωσης που υφίσταντο και υφίστανται οι οικονομίες τους . Παραδείγματος χάριν, η Μεγάλη Βρετανία κατά τον 19ο αιώνα στήριξε την βιομηχανική της ανάπτυξη και στην διαμόρφωση της διεθνούς ενεργού ζήτησης, αλλά και στην προώθηση της συρρίκνωσης του δευτερογενούς τομέα παραγωγής περιοχών, όπως η Ινδία και η Αίγυπτος .
Η γενική εικόνα των τάσεων των δημοσιονομικών μεγεθών μας δίνει το δικαίωμα να παρατηρήσουμε, ότι η όποια ενίσχυση του δευτερογενούς τομέα παραγωγής, δεν αναιρεί την αδιαμφισβήτητη κυριαρχία της πρωτογενούς παραγωγής. Άλλωστε, η περιορισμένη δυνατότητα μεγέθυνσης του δευτερογενούς τομέα ήταν αποδεκτή και από τους επικρατούντες εκείνη την εποχή υποστηρικτές του ελεύθερου εμπορίου, οι οποίοι αμφισβητούσαν την δυνατότητα της ελληνικής βιομηχανίας να είναι ανταγωνιστική . Τα δημόσια έσοδα παραμένουν ελλειμματικά και είναι στραμμένα προς την αντιλαϊκή έμμεση φορολογία, ενώ οι δημόσιες δαπάνες ασφυκτιούν κάτω από τη διπλή μέγγενη των στρατιωτικών δαπανών και των δαπανών εξυπηρέτησης του δημοσίου χρέους.

In his Traicté des negoces et traffiques, published in 1599 and addressed to King Henry IV of France, Louis Turquet de Mayerne proposed a major reform of the organization of trade, here studied through the central question of the regulation of marketplaces. His proposal for a strict royal regulation of marketplaces was in fact part of a broader political project that is close to the Monarchomach and Calvinist writings, but whose economic dimensions are not without recalling mercantilist ideas.

« Pour une histoire européenne du droit des affaires : comparaisons méthodologiques et bilans historiographiques »
La journée a pour objet de s’interroger sur les manières dont sont menées les recherches en histoire du droit des affaires à travers l’Europe, afin de lancer le programme PHEDRA sur des bases historiographiques et méthodologiques solides.

Ces réflexions sont parties de la lecture particulièrement stimulante de l'article de Noureddine El Aoufi publié dans un numéro précédent de la Critique Economique., Le rôle des croyances dans le développement économique, arguments pour une recherche. La seconde partie du titre invitait à un débat. Mes réflexions n'ont souhaité que poursuivre les arguments de l'auteur pour une recherche sur cette approche renouvelée de la théorie économique.

Les esquisses d'états parfaits présupposent un désir de bouger. Je me donne la liberté de me projeter dans un ailleurs, accessible par un voyage qui est, le plus souvent, imaginaire. Une fois à l'intérieur d'un de ces espaces, cependant, ces mêmes mouvements deviennent problématiques. Les nouveaux ordres du monde, fussent-ils insulaires ou globaux, tendent à régler les déplacements par toutes sortes d'obligations et d'interdits. Qu'est-ce qui pousse le gouvernement d'Utopie (dans le dialogue de Thomas More) à condamner à rien de moins qu'à l'esclavage le voyageur imprudent, qui oserait s'aventurer hors de sa ville, sans un laissez-passer ? Et où irait-il, ce baladeur inquiet, sinon dans des endroits louches et douteux? La méfiance utopique envers la liberté de voyager se double d'une discipline érotique. Tout semble commencer avec Platon et son conseil nocturne…

H-France Review Vol. 16 (July 2016), No. 108
Anne-Claire Hoyng Turgot et Adam Smith: Une étrange proximité, Paris, Honoré Champion, Avant-propos
d’Arnold Heertje, Préface de Jean-Pierre Chamoux, 2015, 212 p., 35€ (pb). ISBN 97-827-4-53289-84.
http://www.h-france.net/vol16reviews/vol16no108skornicki.pdf

Loïc CHARLES, Frédéric LEFEBVRE, Christine THÉRÉ (dir.)
Le Cercle de Vincent de Gournay - Savoirs économiques et pratiques administratives en France au milieu du XVIIIe siècle
Paris, INED, « Classiques de l'économie et de la population », 2011, 480 p.

(dans Crétois P., Roza, S., [dir.], Le Républicanisme social, un exception française ?, Paris, Presses Universitaire de la Sorbonne, 2014, p. 77-103)
John Pocock qualifiait de machiavélien le moment critique qu’aurait traversé à plusieurs reprises la pensée politique, lorsque la vertu civique se trouva confrontée à des forces qui la menaçaient, comme la fortune (à la Renaissance) ou le commerce (au XVIIe et XVIIIe siècles britanniques). L’économie politique naissante, dans cette optique, a pu être considérée comme la tentative de résoudre cette tension par un renouvellement de l’humanisme civique adapté aux modernes républiques commerçantes : « l’humanisme commercial », par lequel l’intérêt du marchand est ce qui se rapproche le plus de la vertu et du bien public.
Cette genèse intellectuelle a eu le grand mérite de faire voir les continuités entre tradition républicaine et invention du libéralisme. Elle occulte cependant d’autres lignes de force de l’économie politique des Lumières, notamment en France, qui se réapproprient tout autrement certains topoi du discours (néo)machiavélien : la division de la cité entre le peuple et les grands, la répartition équitable de la propriété pour une juste distribution du pouvoir, la nécessité de prendre en compte le point de vue populaire (notamment dans la question clé de la subsistance et des blés), d’un État fort capable d’arbitrer entre les différents intérêts sociaux.
On pense ici à deux auteurs majeurs de la fin de l’Ancien Régime : Forbonnais, grande figure de la « science du commerce » ; et Necker, ministre de Louis XVI. Si l’un et ni l’autre furent des serviteurs de la monarchie française plutôt que des « républicains », ils combattirent vaillamment, quoique bien différemment, la montée en puissance du libéralisme et la croyance dans l’efficience du marché concurrentiel libre (défendue notamment par les physiocrates). C’est ainsi que la pensée économique de Forbonnais a pu être qualifiée de « libéralisme égalitaire », et celle de Necker d’« économie politique populaire ». On examinera cependant quel rapport leurs perspectives entretiennent avec les « utopistes » comme Mably, afin de déterminer à quel point elles correspondent à un républicanisme social en formation.

Remerciements Cet ouvrage est tiré d'un travail de thèse, réalisé sous la direction d'Alain Leroux et présenté devant un jury composé de Alain Leroux, Henri Bartoli, Louis-André Gérard-Varet, Jean Magnan de Bornier, et Pierre Pascallon. Leurs remarques m'ont été indispen- ...

Deuxième volume du l'ouvrage consacré à l' « Histoire de l’économie sans travail. Finances, investissements et spéculation de l’Antiquité à nos jours » https://classiques-garnier.com/le-droit-face-a-l-economie-sans-travail-tome-ii-l-approche-internationale.html