Curriculum vitae by Jean-Alexandre Perras
Monograph by Jean-Alexandre Perras
Entre les débats linguistiques du XVIe siècle et les panthéonisations intempestives de la Révolut... more Entre les débats linguistiques du XVIe siècle et les panthéonisations intempestives de la Révolution, l’histoire du génie est agonistique. Pivot entre l’individuel et le collectif, le génie est exceptionnel et exemplaire. Ce n’est pas le moindre de ses
paradoxes de n’être jamais vraiment « para-doxal ».
Between the linguistic debates of the sixteenth century and the untimely “Panthéonisations” of the Revolution, the history of the genius is agonistic. A pivot between the individual and the
collective, genius is both exceptional and exemplary. Being never truly “ para-doxal ” is not the least of its paradoxes.
Critical editions by Jean-Alexandre Perras
Modern Humanities Research Association, Critical texts, 76, 2022
La Découverte de l'Ile Frivole (1751) is presented as a supplement to George Anson’s Voyage Round... more La Découverte de l'Ile Frivole (1751) is presented as a supplement to George Anson’s Voyage Round the World, and recounts the adventures of the English admiral and his crew on a strange island whose inhabitants, the Frivolians, are devoted to fashion, hairstyles, novels, and fancy desserts. This tale is at once both playful and cynical and its biting irony spares neither the reputation of France nor that of England. It resonates with the most critical attacks by Jean-Jacques Rousseau against luxury and refinement, or those of Voltaire against his compatriots.
This volume provides the first bilingual critical edition of a text that, in its time, caused a stir both in France and in England.
http://www.mhra.org.uk/publications/ct-76
https://www.jstor.org/stable/j.ctv2w619zj
Collective volumes by Jean-Alexandre Perras
Mediality of Smells / Médialité des odeurs, Peter Lang, Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien. XVIII, 398 pp., 34 b/w ill., 4 colour ill., 2021
The study of scents and all things olfactory is thriving, a sign of the great interest that our i... more The study of scents and all things olfactory is thriving, a sign of the great interest that our information-based society feels for a sense that seems to offer a direct and immediate experience of reality. But smells resist description and representation, especially given that they are closely linked to individual personal experience, and their perception has changed through time and space in a myriad of ways. This volume aims to contribute to the flourishing multidisciplinary exchanges around smells by examining the question of their mediality, focusing on the mechanisms by which the olfactory experience, as well as the scents themselves, circulate and are diffused, but also by exploring the modes of smell as a medium in itself. Drawing on a wide variety of approaches, cultural zones, and historical periods, this volume gathers the contributions of twenty-one researchers who specialize in this field in order to explore the multiple aspects of olfactory culture, which characterizes and shapes our relations to smells.
La richesse de l’actualité en matière d’odeurs et d’odorat témoigne du vif intérêt de nos sociétés de l’information pour un sens qui semble offrir une saisie directe et immédiate du réel. Circulant de manière très variable à travers le temps et l’espace, les odeurs font l’objet d’une perception qui résiste d’autant plus à la description et à la représentation qu’elle reste individuelle et liée à l’histoire personnelle. Ce volume vise à contribuer aux échanges interdisciplinaires sur l’olfaction à travers la question de la médialité, en s’interrogeant sur les mécanismes par lesquels l’expérience olfactive et les odeurs sont transmises et diffusées, mais aussi en explorant les modalités de l’odeur comme médium. Proposant une diversité d’approches, d’aires culturelles et de périodes, ce volume rassemble les contributions de vingt-et-un spécialistes qui étudient comment la culture olfactive caractérise et construit nos rapports aux odeurs.
Oxford University Studies in the Enlightenment, Liverpool University Press, 2019
La France est une nation légère – ce lieu commun antique est abondamment repris tout au long du X... more La France est une nation légère – ce lieu commun antique est abondamment repris tout au long du XVIIIe siècle, témoignant de profonds bouleversements axiologiques, scientifiques et éthiques, dont ce volume collectif cherche à mesurer l’importance et les enjeux, en racontant l’histoire d’un autre siècle des Lumières : celle d’un siècle de la Légèreté.
Propre aux représentations que le XVIIIe siècle français construit de lui-même, tant par rapport aux siècles qui l’ont précédé que dans une logique de parallèle entre les nations européennes, la légèreté du XVIIIe siècle est un important paradigme de l’historiographie qui s’est constituée sitôt après la Révolution. Les héritiers du XVIIIe siècle ne reconnaissent pas seulement en lui l’âge de la raison et du progrès, des Lumières et des droits du citoyen, mais éprouvent aussi tantôt du mépris, tantôt de la nostalgie pour la prétendue légèreté de ses mœurs, la futilité de ses goûts ou la frivolité de ses enfantillages. Entre la bourgeoisie industrieuse du XIXe siècle tirant profit des représentations voluptueuses des fêtes galantes et l’intérêt de notre époque célébrant l’aimable frivolité du siècle de Marie-Antoinette, le XVIIIe siècle en sa légèreté n’a jamais cessé de séduire certes, mais aussi de questionner le récit progressiste de la raison et de l’utilité dans la définition des valeurs qui fondent notre communauté.
Aussi importe-t-il d’interroger les conceptions et les valeurs qui sont associées à la notion de légèreté au XVIIIe siècle, de manière à mieux comprendre dans quelle mesure elle a pu être associée à la fois au caractère de la nation française en général et au XVIIIe siècle en particulier.
The age-old cliché that France is a light-hearted nation is echoed repeatedly throughout the eighteenth century and bears witness to the deep axiological, scientific and ethical upheavals which this volume explores. By analysing the importance of, and issues at stake in, these transformations, the articles gathered here tell the story of another age of Enlightenment: the story of an age of lightness.
Lightness is at the crux of how the French eighteenth century represents itself both in contrast with previous centuries and through parallels between European nations. The concept of lightness therefore constitutes an essential paradigm of the historiography that developed immediately after the French Revolution. The intellectual heirs of the eighteenth century do not only find in this period an age of reason, progress, Enlightenment and citizens’ rights; they also feel, at times, contempt, at other times, nostalgia for the alleged lightness of its mores, the futility of its taste or the frivolity of its childish ways. Between the industrious bourgeoisie of the 19th century exploiting the voluptuous representations of fêtes galantes and the fascination of our own 21st century for the delightful frivolity of Marie-Antoinette’s era, the 18th century in its lightness has never lost its charm. Yet, crucially, it also challenges the progressive narrative of the history of reason and usefulness in the definition of the very values on which our community is built.
It is therefore essential to analyse the concepts and values associated to the notion of lightness in the 18th century. Such an approach yields breakthroughs in understanding why, and to what extent, this idea of lightness has been related to the French national character in general as well as, more particularly, to its 18th century.
L'objectif de ce recueil est d'initier une réflexion sur les implications théoriques et méthodolo... more L'objectif de ce recueil est d'initier une réflexion sur les implications théoriques et méthodologiques d'une histoire du corps sous l'Ancien Régime. Si le corps constitue une frontière qui délimite l'intériorité des individus, il permet aussi, comme objet historique, de remettre en question notre manière d'interroger les pratiques anciennes, les modes de représentation des communautés, les particularités exemplaires. C'est donc dans ce double régime historique et historiographique que ce collectif s'est proposé d'aborder cet objet protéiforme et révélateur d'enjeux qui le traversent tout en le définissant. Qu'il soit l'objet d'une instrumentalisation trahissant des intérêts politiques sous-jacents, l'enjeu de "seuils de sensibilité" dont il est le révélateur, qu'il soit le pivot entre deux périodes historiques ou entre une matérialité physique et son idéalisation, le corps d'Ancien Régime apparaît comme un seuil autant les représentations de l'époque que dans la manière dont les historiens tentent de le circonscrire et de l'étudier.
Journal issues by Jean-Alexandre Perras
RHLF, 2021
L’acte de conservation repose sur une volonté particulière et constante, par laquelle s’exprime u... more L’acte de conservation repose sur une volonté particulière et constante, par laquelle s’exprime une valorisation de certains documents plutôt que d’autres. Ce sont les conceptions sur lesquelles repose cette démarche sélective, permettant de déterminer ce qui est digne ou non d’être conservé, que ce numéro de la RHLF consacré à la 'Persistance de l’éphémère' vise à interroger, en s’intéressant aux textes, aux images imprimées et aux formats non pérennes du XVIIIe siècle, qu’il s’agisse de feuilles volantes et de journaux, d’images de modes, de pamphlets et de brochures, mais aussi de notes prises dans les marges des livres et de prospectus techniques – autant de productions culturelles qui n’étaient pas nécessairement destinées à être conservées, mais qui nous sont parvenues toutefois, au hasard des collections ou des entreprises de conservation du patrimoine écrit.
Le parfum se distingue de l’odeur en ce qu’il est nécessairement agréable. Dès lors, il relève d’... more Le parfum se distingue de l’odeur en ce qu’il est nécessairement agréable. Dès lors, il relève d’une construction sociale : soit parce qu’il est volontairement extrait ou composé dans le but de flatter l’odorat, soit parce que l’appréciation d’une odeur est toujours socialement déterminée. Il peut ainsi constituer un facteur de représentation sociale, participant de la constitution artificielle de la présence et de la caractérisation olfactive des groupes, des individus ou de la perception des environnements où ils évoluent. Propice à l’identification ou à la stigmatisation, le parfum relève ainsi nécessairement des rapports sociaux, dont la littérature constitue non seulement un lieu d’analyse privilégié, mais aussi un laboratoire où s’élaborent des représentations qui confèrent à l’odorat une puissance évocatrice qui ne peut s’articuler qu’au sein de la fiction. En effet, dans la mesure où la perception olfactive ne permet pas d’appréhender le parfum comme un système sémiotique stable, elle constitue un lieu d’interprétation (individuelle et culturelle) qui nous renseigne sur les représentations sociales dans lesquels elle s’inscrit.
Ce collectif s’intéresse au statut problématique que possède la notion de génie, du Moyen âge au ... more Ce collectif s’intéresse au statut problématique que possède la notion de génie, du Moyen âge au XXIe siècle. Il souligne la variété des constructions dont le génie a fait l’objet dans son histoire, de même que les modalités de son utilisation en fonction des contextes de son élaboration. Malgré l’apparent consensus qu’il suscite, le génie apparaît comme un lieu de débat, à travers lequel se négocient tant les normes de production des discours, les modes de transmission du passé, l’intégration de l’innovation dans le cours de l’usage, que les échelles de valeurs et les hiérarchies, les conditions du vivre ensemble.
Papers by Jean-Alexandre Perras
L’Écriture est la peinture de la voix: Essays in honour of Nicholas Cronk, Modern Languages Open, 2024(1): 28 pp. 1–17, 2024
RÉSUMÉ
Depuis l’Antiquité, la bulle est un motif étonnamment persistant, emblème du caractère tra... more RÉSUMÉ
Depuis l’Antiquité, la bulle est un motif étonnamment persistant, emblème du caractère transitoire de la vie humaine ou de la fortune, permettant de penser le rapport entre la durée et la valeur. On rencontre des bulles aussi bien dans les vanités hollandaises que dans les caricatures d’une des premières ‘bulles’ économiques, en 1720. Le tournant du dix-huitième siècle donne à voir de nouvelles acceptions dans les représentations de la valeur, dans lesquelles les bulles occupent une place particulière. Symbole des errances de la métaphysique comme de l’observation scientifique, la
bulle devient aussi le motif d’une morale ‘frivole’, selon laquelle les sages sont – avant Nietzsche – superficiels ‘par profondeur’.
ABSTRACT
Since Antiquity, the bubble has been an astonishingly enduring motif. This emblem of the transitory nature of human life and fortune allows us to reflect on the relationship between duration and value. Bubbles feature in Dutch vanitas paintings as well as in satirical iconography representing the first economic ‘bubble’ in 1720. Bubbles occupy a special place amongst the new ways of representing value that emerged in the early decades of the eighteenth century. As a symbol of both metaphysical meandering and scientific observation, the bubble becomes the image of ‘frivolous’ morality, whereby the wise are – in anticipation of Nietzsche – superficial ‘out of profundity’.
Pratiques et formes littéraires, 2023
Cet article s’intéresse aux usages des catégories de « libelliste » et de « paradoxale » à propos... more Cet article s’intéresse aux usages des catégories de « libelliste » et de « paradoxale » à propos de l’écriture de Simon Linguet, en particulier lors de son exclusion du barreau de Paris et de sa querelle littéraire avec André Morellet, en 1775. Si cette écriture vindicative s’est souvent heurtée à la censure de la loi, elle semble avoir trouvé dans le journalisme sa forme adéquate d’expression.
This article looks at the uses of the categories “libellist” and “paradoxical” in relation to Simon Linguet’s writings, particularly in the context of his exclusion from the Paris bar and his literary quarrel with André Morellet, in 1775. While this vindictive style of writing has often been censored by the law, it seems to have found an appropriate form of expression in journalism.
French history, 2023
This article examines the history of women’s coiffure in eighteenth-century France beyond its vis... more This article examines the history of women’s coiffure in eighteenth-century France beyond its visual representations. Focusing on the city of Rouen, it adopts the perspective of the trades involved in the creation of coiffures, and in particular the legal conflicts between the female guild of bonnetières, brodeuses, enjoliveuses and coiffeuses and the merchant mercers over the business of embellishment. Emphasizing the interactions between male and female workers in the fashion trades, the study seeks to identify the impact that the acceleration of fashion innovation had on the practices of fashion workers and the ways in which they conceptualized the skills involved in the production of fashion novelties.
RHLF, 2021
RÉSUMÉ – Si le babillard est celui “qui parle continuellement, et qui ne dit que des choses de né... more RÉSUMÉ – Si le babillard est celui “qui parle continuellement, et qui ne dit que des choses de néant” (Furetière), dans quelle mesure l’écriture babillarde peut-elle être une écriture du superflu, voire, du rien ? Écrire sur rien renverse les catégories axiologiques par lesquelles sont jugées les oeuvres littéraires au xviii e siècle, et met en évidence une des modalités du
babil : celle de revendiquer la vanité et la superfluité de toute parole.
MOTS-CLÉS – Babil, brochures, éloge paradoxal, riens
RHLF, 2021
Si le XVIIIe siècle condamne la multiplication de ces petits ouvrages éphémères que l’on nomme le... more Si le XVIIIe siècle condamne la multiplication de ces petits ouvrages éphémères que l’on nomme les brochures, certains comme Louis-Antoine Caraccioli y trouvent un moyen de diffuser le savoir auprès d’un public élargi, contribuant à la politesse des moeurs. Louis-Sébastien Mercier va plus loin, en voyant dans la brochure une posture éthique et esthétique, qu’il oppose à l’effet délétère et morbide de la reliure: l’immatérialité de la brochure est ce qui permet au texte de circuler et de continuer à vivre.
Cet article étudie l’articulation entre la figure de la marchande de modes et la circulation des ... more Cet article étudie l’articulation entre la figure de la marchande de modes et la circulation des « petites brochures » au XVIIIe siècle, en montrant comment une poétique des modes permet de renégocier les valeurs respectives de la littérature et de la mode.
This paper analyses the articulation between the figure of the 'marchande de modes' and the circulation of small brochures in eighteenth-century France, in order to show how a poetic of fashion revaluates both fashion and literature.
Au milieu du XVIIIe siècle, la notion de frivolité a fait l’objet d’une valorisation paradoxale, ... more Au milieu du XVIIIe siècle, la notion de frivolité a fait l’objet d’une valorisation paradoxale, dont témoignent la vogue que connaît le terme dans la littérature du temps ainsi que les débats dans lesquels il est mobilisé. La frivolité n’apparaît plus comme un simple manque de profondeur, elle est aussi glorifiée comme l’accomplissement des sociétés policées, ou dénoncée comme le signe de leur déclin. Cette étude s’intéresse à ces débats, en mettant en évidence la nature des tensions qui les animent: si l’apologie comme la condamnation de la frivolité semblent enfermées dans les apories propres à cette notion problématique, celle-ci n’en cristallise pas moins les préoccupations d’une société en pleine mutation.
Contre le luxe (XVII -XVIII siècle), Classiques Garnier, 2020
RÉSUMÉ – Deux notions permettent aux penseurs de reformuler les termes de la querelle du luxe : l... more RÉSUMÉ – Deux notions permettent aux penseurs de reformuler les termes de la querelle du luxe : le superflu et la frivolité. Alors que la production de biens et les échanges commerciaux sont en plein essor, il devient nécessaire de rationaliser le superflu. Les débats se déplacent alors vers la question du bon et du mauvais usage de cet excédent auquel il faut conférer une valeur. Le “luxe de frivolités” envisage un “mauvais luxe” associé à des besoins vains, que la “science nouvelle” s’attache à rejeter.
MOTS-CLÉS – Querelle du luxe, politique, histoire, économie, commerce,
frivolité
Mediality of Smells/Médialité des odeurs, J-A Perras and E Wicky (eds) (Oxford: Peter Lang), 2021
Dans le domaine de la parfumerie, la poudre à poudrer les cheveux, en usage sous l’Ancien Régime,... more Dans le domaine de la parfumerie, la poudre à poudrer les cheveux, en usage sous l’Ancien Régime, présente une médialité particulière : il s’agit à la fois d’un produit cosmétique changeant l’apparence de la coiffure et d’un support destiné à véhiculer différentes odeurs. Ce double usage de la poudre à poudrer la situe entre le visible et l’olfactif : plus encore que certains cosmétiques qui étaient aussi parfumés (ne serait-ce que pour en masquer l’odeur désagréable), la poudre donnait à voir l’olfactif dont elle constituait un signe visuel. Ce caractère visible de la poudre en a fait un référent privilégié pour évoquer l’usage des parfums dans les représentations de l’époque, ainsi que les connotations morales qui lui étaient alors associées.
La figure politique du muscadin est aussi persistante que l’odeur de musc dont elle tire son nom.... more La figure politique du muscadin est aussi persistante que l’odeur de musc dont elle tire son nom. Si cette construction polémique jacobine a d’abord permis d’incarner les ennemis de la Révolution, elle est devenue au cours du xixe siècle le symbole de l’aristocratie réactionnaire, de ses ridicules et de ses excès. Réels ou supposés, ces usages politiques du parfum permettent de montrer comment l’olfaction contribue à constituer, sur un mode polémique des catégories sociales.
The Perfumed Reaction: the “Petits Musqués” of the French Revolution
The political figure of the Muscadin is as persistent as the smell of musk that gave him his name. Although this controversial creation of the Jacobins used to serve as a way to epitomize the enemies of the Revolution, this figure became during the 19th century the symbol of the reactionary aristocracy, of its ludicrousness and of its excesses. These political uses of perfume, whether they be real or assumed, allow for the exposition of the way olfaction contributes to the controversial creation of social categories.
Enlightenment virtue, 1680-1794, J. Fowler & M. Ganofsky eds. Liverpool Univ. Press, 2020
By carrying the ideas of mollitia and effeminacy opposed to the political concept of virtus, the ... more By carrying the ideas of mollitia and effeminacy opposed to the political concept of virtus, the satirical figure of the French petit-maître embodies the conceptions and representations associated with the decay of mores and virtues, by which the eighteenth century has often defined itself in opposition to the Siècle of Louis XIV.
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Curriculum vitae by Jean-Alexandre Perras
Monograph by Jean-Alexandre Perras
paradoxes de n’être jamais vraiment « para-doxal ».
Between the linguistic debates of the sixteenth century and the untimely “Panthéonisations” of the Revolution, the history of the genius is agonistic. A pivot between the individual and the
collective, genius is both exceptional and exemplary. Being never truly “ para-doxal ” is not the least of its paradoxes.
Critical editions by Jean-Alexandre Perras
This volume provides the first bilingual critical edition of a text that, in its time, caused a stir both in France and in England.
http://www.mhra.org.uk/publications/ct-76
https://www.jstor.org/stable/j.ctv2w619zj
Collective volumes by Jean-Alexandre Perras
La richesse de l’actualité en matière d’odeurs et d’odorat témoigne du vif intérêt de nos sociétés de l’information pour un sens qui semble offrir une saisie directe et immédiate du réel. Circulant de manière très variable à travers le temps et l’espace, les odeurs font l’objet d’une perception qui résiste d’autant plus à la description et à la représentation qu’elle reste individuelle et liée à l’histoire personnelle. Ce volume vise à contribuer aux échanges interdisciplinaires sur l’olfaction à travers la question de la médialité, en s’interrogeant sur les mécanismes par lesquels l’expérience olfactive et les odeurs sont transmises et diffusées, mais aussi en explorant les modalités de l’odeur comme médium. Proposant une diversité d’approches, d’aires culturelles et de périodes, ce volume rassemble les contributions de vingt-et-un spécialistes qui étudient comment la culture olfactive caractérise et construit nos rapports aux odeurs.
Propre aux représentations que le XVIIIe siècle français construit de lui-même, tant par rapport aux siècles qui l’ont précédé que dans une logique de parallèle entre les nations européennes, la légèreté du XVIIIe siècle est un important paradigme de l’historiographie qui s’est constituée sitôt après la Révolution. Les héritiers du XVIIIe siècle ne reconnaissent pas seulement en lui l’âge de la raison et du progrès, des Lumières et des droits du citoyen, mais éprouvent aussi tantôt du mépris, tantôt de la nostalgie pour la prétendue légèreté de ses mœurs, la futilité de ses goûts ou la frivolité de ses enfantillages. Entre la bourgeoisie industrieuse du XIXe siècle tirant profit des représentations voluptueuses des fêtes galantes et l’intérêt de notre époque célébrant l’aimable frivolité du siècle de Marie-Antoinette, le XVIIIe siècle en sa légèreté n’a jamais cessé de séduire certes, mais aussi de questionner le récit progressiste de la raison et de l’utilité dans la définition des valeurs qui fondent notre communauté.
Aussi importe-t-il d’interroger les conceptions et les valeurs qui sont associées à la notion de légèreté au XVIIIe siècle, de manière à mieux comprendre dans quelle mesure elle a pu être associée à la fois au caractère de la nation française en général et au XVIIIe siècle en particulier.
The age-old cliché that France is a light-hearted nation is echoed repeatedly throughout the eighteenth century and bears witness to the deep axiological, scientific and ethical upheavals which this volume explores. By analysing the importance of, and issues at stake in, these transformations, the articles gathered here tell the story of another age of Enlightenment: the story of an age of lightness.
Lightness is at the crux of how the French eighteenth century represents itself both in contrast with previous centuries and through parallels between European nations. The concept of lightness therefore constitutes an essential paradigm of the historiography that developed immediately after the French Revolution. The intellectual heirs of the eighteenth century do not only find in this period an age of reason, progress, Enlightenment and citizens’ rights; they also feel, at times, contempt, at other times, nostalgia for the alleged lightness of its mores, the futility of its taste or the frivolity of its childish ways. Between the industrious bourgeoisie of the 19th century exploiting the voluptuous representations of fêtes galantes and the fascination of our own 21st century for the delightful frivolity of Marie-Antoinette’s era, the 18th century in its lightness has never lost its charm. Yet, crucially, it also challenges the progressive narrative of the history of reason and usefulness in the definition of the very values on which our community is built.
It is therefore essential to analyse the concepts and values associated to the notion of lightness in the 18th century. Such an approach yields breakthroughs in understanding why, and to what extent, this idea of lightness has been related to the French national character in general as well as, more particularly, to its 18th century.
Journal issues by Jean-Alexandre Perras
Papers by Jean-Alexandre Perras
Depuis l’Antiquité, la bulle est un motif étonnamment persistant, emblème du caractère transitoire de la vie humaine ou de la fortune, permettant de penser le rapport entre la durée et la valeur. On rencontre des bulles aussi bien dans les vanités hollandaises que dans les caricatures d’une des premières ‘bulles’ économiques, en 1720. Le tournant du dix-huitième siècle donne à voir de nouvelles acceptions dans les représentations de la valeur, dans lesquelles les bulles occupent une place particulière. Symbole des errances de la métaphysique comme de l’observation scientifique, la
bulle devient aussi le motif d’une morale ‘frivole’, selon laquelle les sages sont – avant Nietzsche – superficiels ‘par profondeur’.
ABSTRACT
Since Antiquity, the bubble has been an astonishingly enduring motif. This emblem of the transitory nature of human life and fortune allows us to reflect on the relationship between duration and value. Bubbles feature in Dutch vanitas paintings as well as in satirical iconography representing the first economic ‘bubble’ in 1720. Bubbles occupy a special place amongst the new ways of representing value that emerged in the early decades of the eighteenth century. As a symbol of both metaphysical meandering and scientific observation, the bubble becomes the image of ‘frivolous’ morality, whereby the wise are – in anticipation of Nietzsche – superficial ‘out of profundity’.
This article looks at the uses of the categories “libellist” and “paradoxical” in relation to Simon Linguet’s writings, particularly in the context of his exclusion from the Paris bar and his literary quarrel with André Morellet, in 1775. While this vindictive style of writing has often been censored by the law, it seems to have found an appropriate form of expression in journalism.
babil : celle de revendiquer la vanité et la superfluité de toute parole.
MOTS-CLÉS – Babil, brochures, éloge paradoxal, riens
This paper analyses the articulation between the figure of the 'marchande de modes' and the circulation of small brochures in eighteenth-century France, in order to show how a poetic of fashion revaluates both fashion and literature.
MOTS-CLÉS – Querelle du luxe, politique, histoire, économie, commerce,
frivolité
The Perfumed Reaction: the “Petits Musqués” of the French Revolution
The political figure of the Muscadin is as persistent as the smell of musk that gave him his name. Although this controversial creation of the Jacobins used to serve as a way to epitomize the enemies of the Revolution, this figure became during the 19th century the symbol of the reactionary aristocracy, of its ludicrousness and of its excesses. These political uses of perfume, whether they be real or assumed, allow for the exposition of the way olfaction contributes to the controversial creation of social categories.
paradoxes de n’être jamais vraiment « para-doxal ».
Between the linguistic debates of the sixteenth century and the untimely “Panthéonisations” of the Revolution, the history of the genius is agonistic. A pivot between the individual and the
collective, genius is both exceptional and exemplary. Being never truly “ para-doxal ” is not the least of its paradoxes.
This volume provides the first bilingual critical edition of a text that, in its time, caused a stir both in France and in England.
http://www.mhra.org.uk/publications/ct-76
https://www.jstor.org/stable/j.ctv2w619zj
La richesse de l’actualité en matière d’odeurs et d’odorat témoigne du vif intérêt de nos sociétés de l’information pour un sens qui semble offrir une saisie directe et immédiate du réel. Circulant de manière très variable à travers le temps et l’espace, les odeurs font l’objet d’une perception qui résiste d’autant plus à la description et à la représentation qu’elle reste individuelle et liée à l’histoire personnelle. Ce volume vise à contribuer aux échanges interdisciplinaires sur l’olfaction à travers la question de la médialité, en s’interrogeant sur les mécanismes par lesquels l’expérience olfactive et les odeurs sont transmises et diffusées, mais aussi en explorant les modalités de l’odeur comme médium. Proposant une diversité d’approches, d’aires culturelles et de périodes, ce volume rassemble les contributions de vingt-et-un spécialistes qui étudient comment la culture olfactive caractérise et construit nos rapports aux odeurs.
Propre aux représentations que le XVIIIe siècle français construit de lui-même, tant par rapport aux siècles qui l’ont précédé que dans une logique de parallèle entre les nations européennes, la légèreté du XVIIIe siècle est un important paradigme de l’historiographie qui s’est constituée sitôt après la Révolution. Les héritiers du XVIIIe siècle ne reconnaissent pas seulement en lui l’âge de la raison et du progrès, des Lumières et des droits du citoyen, mais éprouvent aussi tantôt du mépris, tantôt de la nostalgie pour la prétendue légèreté de ses mœurs, la futilité de ses goûts ou la frivolité de ses enfantillages. Entre la bourgeoisie industrieuse du XIXe siècle tirant profit des représentations voluptueuses des fêtes galantes et l’intérêt de notre époque célébrant l’aimable frivolité du siècle de Marie-Antoinette, le XVIIIe siècle en sa légèreté n’a jamais cessé de séduire certes, mais aussi de questionner le récit progressiste de la raison et de l’utilité dans la définition des valeurs qui fondent notre communauté.
Aussi importe-t-il d’interroger les conceptions et les valeurs qui sont associées à la notion de légèreté au XVIIIe siècle, de manière à mieux comprendre dans quelle mesure elle a pu être associée à la fois au caractère de la nation française en général et au XVIIIe siècle en particulier.
The age-old cliché that France is a light-hearted nation is echoed repeatedly throughout the eighteenth century and bears witness to the deep axiological, scientific and ethical upheavals which this volume explores. By analysing the importance of, and issues at stake in, these transformations, the articles gathered here tell the story of another age of Enlightenment: the story of an age of lightness.
Lightness is at the crux of how the French eighteenth century represents itself both in contrast with previous centuries and through parallels between European nations. The concept of lightness therefore constitutes an essential paradigm of the historiography that developed immediately after the French Revolution. The intellectual heirs of the eighteenth century do not only find in this period an age of reason, progress, Enlightenment and citizens’ rights; they also feel, at times, contempt, at other times, nostalgia for the alleged lightness of its mores, the futility of its taste or the frivolity of its childish ways. Between the industrious bourgeoisie of the 19th century exploiting the voluptuous representations of fêtes galantes and the fascination of our own 21st century for the delightful frivolity of Marie-Antoinette’s era, the 18th century in its lightness has never lost its charm. Yet, crucially, it also challenges the progressive narrative of the history of reason and usefulness in the definition of the very values on which our community is built.
It is therefore essential to analyse the concepts and values associated to the notion of lightness in the 18th century. Such an approach yields breakthroughs in understanding why, and to what extent, this idea of lightness has been related to the French national character in general as well as, more particularly, to its 18th century.
Depuis l’Antiquité, la bulle est un motif étonnamment persistant, emblème du caractère transitoire de la vie humaine ou de la fortune, permettant de penser le rapport entre la durée et la valeur. On rencontre des bulles aussi bien dans les vanités hollandaises que dans les caricatures d’une des premières ‘bulles’ économiques, en 1720. Le tournant du dix-huitième siècle donne à voir de nouvelles acceptions dans les représentations de la valeur, dans lesquelles les bulles occupent une place particulière. Symbole des errances de la métaphysique comme de l’observation scientifique, la
bulle devient aussi le motif d’une morale ‘frivole’, selon laquelle les sages sont – avant Nietzsche – superficiels ‘par profondeur’.
ABSTRACT
Since Antiquity, the bubble has been an astonishingly enduring motif. This emblem of the transitory nature of human life and fortune allows us to reflect on the relationship between duration and value. Bubbles feature in Dutch vanitas paintings as well as in satirical iconography representing the first economic ‘bubble’ in 1720. Bubbles occupy a special place amongst the new ways of representing value that emerged in the early decades of the eighteenth century. As a symbol of both metaphysical meandering and scientific observation, the bubble becomes the image of ‘frivolous’ morality, whereby the wise are – in anticipation of Nietzsche – superficial ‘out of profundity’.
This article looks at the uses of the categories “libellist” and “paradoxical” in relation to Simon Linguet’s writings, particularly in the context of his exclusion from the Paris bar and his literary quarrel with André Morellet, in 1775. While this vindictive style of writing has often been censored by the law, it seems to have found an appropriate form of expression in journalism.
babil : celle de revendiquer la vanité et la superfluité de toute parole.
MOTS-CLÉS – Babil, brochures, éloge paradoxal, riens
This paper analyses the articulation between the figure of the 'marchande de modes' and the circulation of small brochures in eighteenth-century France, in order to show how a poetic of fashion revaluates both fashion and literature.
MOTS-CLÉS – Querelle du luxe, politique, histoire, économie, commerce,
frivolité
The Perfumed Reaction: the “Petits Musqués” of the French Revolution
The political figure of the Muscadin is as persistent as the smell of musk that gave him his name. Although this controversial creation of the Jacobins used to serve as a way to epitomize the enemies of the Revolution, this figure became during the 19th century the symbol of the reactionary aristocracy, of its ludicrousness and of its excesses. These political uses of perfume, whether they be real or assumed, allow for the exposition of the way olfaction contributes to the controversial creation of social categories.
While many doctors in the 18th century still based their diagnoses on odours emanating from their patients, this reliance on odours gradually disappeared in the 19th century, thanks to the hygienist movement which lent credence to the absence of odours as assurance not only of social status but also the person’s moral character. By observing the development of standards that linked medical and social discourses, such as odour control and use of perfumes, this paper traces the evolution and interpretations of identity olfactory throughout the century."
Par le biais d’une réflexion sur ses marges, cette journée sera l’occasion de réfléchir à la valeur du canon littéraire, dans la mesure où celles-ci ne s’inscrivent pas nécessairement dans les axiologies par lesquelles on valorise la grande littérature, en particulier en ce qui concerne le rapport entre l’émulation et la postérité. Qu’il s’agisse des pratiques de lecture qu’elles incitent, des modes de fabrication, de circulation et de diffusion, des types d’écriture ou des enjeux sociaux qu’elles soulèvent, ces littératures éphémères invitent à penser différemment le « littéraire ». Ces décalages axiologiques entrent en résonnance avec l’actualité : le caractère éphémère des blogues, par exemple, les discrimine comme source de savoir, tandis que le rapport différent à l’auctorialité qu’implique ce mode de diffusion des textes peut remettre en cause leur qualité esthétique. Il s’agira donc de penser la valeur de ces différentes productions éphémères dans l’angle de leur support, de leur format, et des pratiques de lecture, de collection et de conservation qui leur ont assuré leur pérennité, en dépit de leur nature précaire.
Programme
Bibliothèque de l’Arsenal
9h 00 Introduction
9h15 - 10h45
Apprendre à lire, apprendre à écrire : textes et dessins éphémères de la culture médiévale de l’écrit
Marco Mostert (Université d’Utrecht, IEA de Paris)
Investigations autour de quelques libelles anti-jésuites (années 1760)
Dominique Varry (ENSSIB, Lyon)
L’almanach comme objet éphémère et anonyme (XVIIe-XIXe siècle)
Simon Dagenais (European University Institute, Florence)
10h45 - 11h Pause
11h – 12h Présentation d’ouvrages et de documents de la Bibliothèque de l’Arsenal
Claire Lesage (Bibliothèque de l’Arsenal)
12h - 13h
L’Invention de l’éphémère : la mode et ses représentations
Joan DeJean (University of Pennsylvania)
Comment construire un Monument ? le dilemme de la postérité dans l’image de mode du XVIIIe siècle
Élise Urbain (Université de Lille, École du Louvre)
Institut d’Études Avancées, Hôtel de Lauzun
13h - 14h30 Pause déjeuner
14h30 - 15h30
Vanter la nouveauté, attiser la curiosité dans les prospectus : littérature éphémère de l’invention
Marie Thébaud-Sorger (CNRS/Centre A. Koyré)
« Frivolités éphémères » : la valeur littéraire en jeu
Jean-Alexandre Perras (Voltaire foundation, IEA de Paris)
15h30 - 15h45 Pause
15h45 - 16h45
Voltaire et la brochure : les enjeux de l’éphémère
Nicholas Cronk (Voltaire foundation, Université d’Oxford)
« Ils vivent de brochures et de crimes » : de Voltaire à l’ère numérique, la critique des nouveaux supports du journalisme
Alexis Lévrier (Crimel, Université de Reims / Gripic, Celsa Sorbonne Université)
16h45 - 17h00 Pause
17h00 - 18h00 L’écrit entre perte et effacement
Roger Chartier (EHESS, Collège de France)
Propositions (300 mots) à envoyer avant le 31 janvier 2020.