Fonctionnalisme

« Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l'ordre. Ordonner, c'est toujours se rendre le maître des autres en les gênant » . À une époque où l’individu fait son entrée sur la scène internationale, où les populations sont protégées et leurs droits revendiqués et affirmés par la première organisation réellement universelle de l’histoire, les mots de Diderot prennent une dimension particulière. L’objectif de pacification et d’ordonnancement du monde de l’Organisation des Nations Unies (ONU) peut-il être compatible avec le respect des cultures ? La machine onusienne ne risque-t-elle pas simplement de « se rendre le maître » de ceux qu’elle vise à libérer, à protéger ? Si Diderot n’entrevoyait l’imposition de la civilisation que du fait de grandes puissances sur des peuples militairement plus faibles, l’apparition de l’ONU devrait modifier considérablement le constat, dans la mesure où son universalité et les valeurs qu’elle défend supposent que les Otaïtiens de Diderot auraient aujourd’hui les moyens de défendre leur mode de vie contre l’imposition d’un modèle culturel venu de l’étranger.

En effet, la question de l’imposition d’un modèle culturel reprend tout son sens dans notre monde post-colonial. Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, la promotion des droits des autochtones, la préservation des minorités dans toutes leurs composantes, culturelle, linguistique et bien sur physique, témoignent de la volonté des sociétés contemporaines de minimiser l’impact des cultures occidentales sur d’autres cultures pouvant être considérées comme plus « fragiles » car jouissant d’une puissance moindre. L’assimilation colonialiste devient alors impensable et l’imposition par la force d’une culture étrangère est insupportable. Dans le même temps, la fin de l’histoire annoncée par Francis Fukuyama semble approcher, dans la mesure où la liberté, certes théorique, de choix des gouvernés quant à leur système politique se réduit au fur et à mesure que la garantie de leurs droits et libertés fondamentaux progresse, conformément à l’agenda de démocratisation du monde ouvertement assumé par l’ONU.

Depuis les années 80, l'enseignement secondaire qualifiant a introduit progressivement des réformes et des modifications profondes pour l'enseignement de la langue française. En effet, des programmes précis et adaptés ont été établis, se basant sur le rôle fonctionnel de celle-ci, pour permettre aux apprenants de s'adapter aux discours scientifique et technique. Et s'étant fixée pour objectif essentiel l'amélioration du niveau des élèves en cette langue, la tendance générale ,des documents officiels de 1987 et ceux de 1994, va vers le fonctionnel ; tandis que ceux de 2002 et de 2007optent intégralement pour la littérature et le civilisationnel. Toutefois, avec toute la refonte préconisée au niveau des textes officiels et des manuels scolaires, les objectifs escomptés n'ont pas été atteints. Par conséquent, ne serait-il pas primordial d'instaurer de nouvelles réformes pour faire face aux difficultés qui entravent la bonne marche de notre enseignement/apprentissage du français en particulier ? Et en y intégrant à la fois le fonctionnel utilitaire et le littéraire civilisationnel, présentant un intérêt concret pour le lycéen marocain, allons-nous ainsi favoriser l'amélioration de son niveau dans cette langue ? Mots-Clés Approche par compétences, approche communicative, fonctionnalisme, français fonctionnel, français littéraire/civilisationnel, apprentissage/oeuvre littéraire, échec scolaire, textes officiels marocains.

Deux hommes, des architectes, nous semblent illustrer les nouveaux rapports qui se sont développés entre le Tiers-Monde et le monde occidental : LE CORBUSIER et Hassan FATHY. La communication met en évidence l'hégémonisme culturel occidental du premier et le respect des spécificités culturelles du second.