Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, 2023
Dans le cadre des théories des textes et des discours, et sur un corpus numérisé de toutes les ch... more Dans le cadre des théories des textes et des discours, et sur un corpus numérisé de toutes les chroniques de Mes indépendances, en vue de décrire les « interrelations [qui] peuvent être dégagées entre genres et médiativité », et « catégoriser les nouvelles voix politiques qui s’élèvent en Afrique francophone » (argument du colloque), cette contribution porte sur deux pôles que traverse la généricité des chroniques de Kamel Daoud. Comment se construit en discours la figure de l’ennemi comme figure adverse ? Comment des batailles discursives ténues sont-elles menées dans des textes du même genre contre un ennemi qui fait système, qui n’est pas directement identifiable et dont les contours lexicaux sont insaisissables ? Plusieurs procédés linguistiques et sémiotiques nous permettront d’y répondre ; ils sont l’oeuvre non pas du discours ou du texte, mais du genre de discours, la chronique. Nous rappellerons d’abord, pour introduire et situer notre propos, les enjeux sémiotiques de la corrélation entre genre et posture auctoriale, pour préciser le passage de la chronique comme genre de discours qu’on lit dans un journal à un texte qu’on lit comme fragment d’un recueil. Ce qui nous permettra ensuite de montrer ce que dessine, dans une perspective morphosyntaxique, lexicale et argumentative, la construction discursive de l’ennemi.
Ce projet collectif pour la revue Langages met en exergue les liens entre les Sciences du langage... more Ce projet collectif pour la revue Langages met en exergue les liens entre les Sciences du langage (SDL) et la santé publique au travers l’hétérogénéité du matériau textuel et discursif qu’elle produit et induit ; autrement dit, ce projet sonde le rapport entre texte/discours et monde de la santé publique. Il s’adresse à des linguistes et espère intéresser également les professionnels ou les acteurs sociaux de santé et les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Son objectif est donc de rendre lisibles et utiles les résultats et analyses actuelles issus d’études linguistiques
Du quatre au sept avril de cette année s'est déroulé dans les locaux de la technopole de Limoges,... more Du quatre au sept avril de cette année s'est déroulé dans les locaux de la technopole de Limoges, sur le site dit « Ester », à l'Institut national supérieur des ingénieurs de Limoges (INSIL) le congrès de l'Association Française de Sémiotique, « Des théories aux problématiques », organisé par le «
Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, 2023
Dans le cadre des théories des textes et des discours, et sur un corpus numérisé de toutes les ch... more Dans le cadre des théories des textes et des discours, et sur un corpus numérisé de toutes les chroniques de Mes indépendances, en vue de décrire les « interrelations [qui] peuvent être dégagées entre genres et médiativité », et « catégoriser les nouvelles voix politiques qui s’élèvent en Afrique francophone » (argument du colloque), cette contribution porte sur deux pôles que traverse la généricité des chroniques de Kamel Daoud. Comment se construit en discours la figure de l’ennemi comme figure adverse ? Comment des batailles discursives ténues sont-elles menées dans des textes du même genre contre un ennemi qui fait système, qui n’est pas directement identifiable et dont les contours lexicaux sont insaisissables ? Plusieurs procédés linguistiques et sémiotiques nous permettront d’y répondre ; ils sont l’oeuvre non pas du discours ou du texte, mais du genre de discours, la chronique. Nous rappellerons d’abord, pour introduire et situer notre propos, les enjeux sémiotiques de la corrélation entre genre et posture auctoriale, pour préciser le passage de la chronique comme genre de discours qu’on lit dans un journal à un texte qu’on lit comme fragment d’un recueil. Ce qui nous permettra ensuite de montrer ce que dessine, dans une perspective morphosyntaxique, lexicale et argumentative, la construction discursive de l’ennemi.
Ce projet collectif pour la revue Langages met en exergue les liens entre les Sciences du langage... more Ce projet collectif pour la revue Langages met en exergue les liens entre les Sciences du langage (SDL) et la santé publique au travers l’hétérogénéité du matériau textuel et discursif qu’elle produit et induit ; autrement dit, ce projet sonde le rapport entre texte/discours et monde de la santé publique. Il s’adresse à des linguistes et espère intéresser également les professionnels ou les acteurs sociaux de santé et les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Son objectif est donc de rendre lisibles et utiles les résultats et analyses actuelles issus d’études linguistiques
Du quatre au sept avril de cette année s'est déroulé dans les locaux de la technopole de Limoges,... more Du quatre au sept avril de cette année s'est déroulé dans les locaux de la technopole de Limoges, sur le site dit « Ester », à l'Institut national supérieur des ingénieurs de Limoges (INSIL) le congrès de l'Association Française de Sémiotique, « Des théories aux problématiques », organisé par le «
Ce recueil de textes ne veut pas mélanger les genres ni confondre les points de vue. Il tente sim... more Ce recueil de textes ne veut pas mélanger les genres ni confondre les points de vue. Il tente simplement de s’interroger sur les stratégies discursives et extra-discursives qui donnent accès à une strate du sens, implicite et latente, sous-tendant le plan de la manifestation des activités langagières. Son objectif est d’interroger le lien entre le discours (dans ses différentes acceptions, littéraire, médiatique, journalistique, politique, filmique, etc.) et son appartenance culturelle, une appartenance qui n’est pas simplement constitutive de la matérialité discursive, mais une appartenance montrée, étayée, repérable et marquée.
Comment interroger les rapports sociaux que permettent les technologies numériques ? Malgré l'abo... more Comment interroger les rapports sociaux que permettent les technologies numériques ? Malgré l'abondante littérature existant sur le numérique, les formes et enjeux des sociabilités qui s'y développent constituent un angle mort dans le savoir actuel et justifient la contribution d'une approche sémiotique. Vidéos de démonstration et forums de jeux vidéos, selfies et programmes télévisés relayés sur les réseaux sociaux, pages d'accueil de YouTube ou de Wikipédia, tchats sur les sites associatifs, productions de mèmes… : les prétextes ne manquent pas pour observer sur Internet la circulation de nouvelles formes de communication parmi des collectivités difficilement identifiables selon les critères sociologiques ordinaires. Les études comprises dans ce volume cherchent à rendre compte des transformations du lien social qui se réalisent à travers les médiations numériques, en mettant en avant la diversité, la labilité même, des formes du collectif qui s'y dessinent. Si ce titre a retenu votre attention et si vous comptez publier un article ou le présenter lors d'une émission, pourriez-vous nous en informer? Pour toute information complémentaire, iconographie, ou contact avec l'auteur, n'hésitez pas à nous contacter. Driss Ablali est professeur en sciences du langage à l'université de Lorraine (EA 3476 CREM) où il enseigne la sémiotique des textes et des discours. Erik Bertin, enseignant en sémiotique à Sciences Po et chercheur associé au CeReS (Université de Limoges), mène des recherches sur une vision critique des formes médiatiques contemporaines.
1. Préliminaires Pour commencer, je voudrais partir d'une citation de Derrida pour donner ma conc... more 1. Préliminaires Pour commencer, je voudrais partir d'une citation de Derrida pour donner ma conception sémiotique de la notion de masque générique, du genre de discours en tant phénomène linguistique et sémiotique masqué. Derrida interrogeant les conditions de production du texte écrit dans les premières lignes de « La pharmacie de Platon » ceci : « Un texte n'est un texte que s'il cache au premier regard, au premier venu, la loi de sa composition et la règle de son jeu. Un texte reste d'ailleurs toujours imperceptible. La loi et la règle ne s'abritent pas dans l'inaccessible d'un secret, simplement elles ne se livrent jamais, au présent, à rien qu'on puisse rigoureusement nommer une perception ». (1972 : 71). C'est sur cette conception du texte que je m'appuierai tout au long de cette contribution pour traiter des liens entre genres et masques dans une perspective langagière et culturelle. Une remarque préliminaire au passage. Elle m'est venue de la réflexion d'un extrait de l'ouvrage de C. Kerbrat-Orecchioni (1986), L'implicite, pour préciser ces liens : « Pourquoi ne parle-ton pas toujours directement, ce serait tellement plus simple ? Et corrélativement : pourquoi cherche-ton à décrypter dans les énoncés d'autrui, au prix d'un surplus de travail interprétatif, ce qui s'y dit entre les lignes, ces sous-entendus et arrière-pensées qui en constituent en quelque sorte la partie immergée ? » (1986, 4 e de couverture) ». Dans ce passage, Kerbrat-Orecchioni soutient que l'implicite résulte sans doute de la complémentarité de deux angles possibles, et aussi légitimes l'un que l'autre : un angle qui place l'implicite, en tant que phénomène intentionnel, du côté de la production des textes, avec un locuteur qui veut dire une chose pour en faire entendre une autre ; un angle qui fait de l'implicite un processus sémiotique, du côté de l'interprétation des textes, qui consiste pour le lecteur-analyste à déchiffrer l'écart entre le texte et l'intention de l'auteur. En d'autres termes, l'implicite repose en effet sur le recouvrement de deux couples, sémiotiquement distincts, l'un émane de l'acte de dire ou d'écrire, l'autre de l'acte d'interpréter. Mais les deux angles se rejoignent par ce qu'ils font appel tous les
La présente contribution, à orientation strictement épistémologique, essaie d'approcher la questi... more La présente contribution, à orientation strictement épistémologique, essaie d'approcher la question des liens qui ne peuvent manquer de se tisser entre deux théories sémiotiques du texte. Pour préciser mon cheminement, je commencerai par l'idée des parallèles donnée par le titre. Jean Peytard et François Rastier ont développé deux théories sémiotiques parallèles, loin des postulats de l'imma-nence et de l'universalité, qu'ils ont appelées, et sans concertation préalable, « sémiotique différentielle ». Pourtant aucun travail sur les lieux de filiation et de rupture entre certains des concepts fondamentaux de leurs appareils théoriques n'existe jusqu'à nos jours : je ne serai pas ici l'initiateur de cette jonction. Ce que j'en propose plus bas en est un échantillon infime. On l'a compris : la prudence la plus méticuleuse s'impose. La route est, certes, bien fructueuse pour le philologue, mais riche en carrefours dangereux. Géométriquement, dans l'univers euclidien, les parallèles ont pour particula-rité de ne jamais se rencontrer : deux lignes sont dites parallèles, lorsqu'elles restent équidistantes l'une de l'autre. Or dans un espace ordinaire, lorsque la distance entre deux points est nulle, les deux points coïncident, puisque, mathématiquement, deux lignes confondues sont considérées comme parallèles. Il y a donc aussi des points qui les confondent. Ce sont les questions de la géné-ration et de l'immanence, rattachées aux problèmes de l'univocité du sens et de l'interprétation, telles qu'elles ont été développées par Greimas qui sont ici concernées. Mais il y a surtout des points qui les opposent et qui excluent la rencontre. Pour le dire autrement, pourquoi ces deux sémiotiques parallèles, qui proposent deux heuristiques partageant les mêmes observables et presque la même démarche, ne se regardent-elles jamais ? Nous pensons notamment à la dimension sociétale de leur réflexion, qui intègre à l'analyse du sens un niveau socio-linguistique chez Peytard, et un niveau praxéologique chez Rastier. Dans cette contribution, je procéderai en trois temps. Je poserai d'abord les bases théoriques et épistémologiques des deux théories sémiotiques à travers les questions de l'immanence et de l'universalité en rattachant ces deux notions à la question de la pluralité du sens. Nous verrons ensuite comment la question du niveau « social » permet de les rapprocher sans jamais les confondre. Je terminerai sur la question des genres de discours pour décrire la distance qui se creuse entre les deux sémiotiques, et qui fait que les deux lignes, bien qu'elles revendiquent la différence et l'altération, restent équidistantes.
PRÉSENTATION Ce volume propose de mettre en regard divers modèles européens discursifs et/ou text... more PRÉSENTATION Ce volume propose de mettre en regard divers modèles européens discursifs et/ou textuels. La plupart des rencontres scientifiques de ces vingt dernières années jouent sur les contrastes, or une histoire contemporaine ou encore une « géographie » des idées linguistiques du présent montre que la diversité et la profusion de ces modèles permettent aussi de tracer un fil continu dont les extrêmes sont certes très contrastés. Par ailleurs, les collaborations autour du couple texte/discours, entre disciplines les plus diverses, apparaissent désormais comme légitimes, ce qui permet d'esquisser des directions de travail en vue d'un renouvellement des heuristiques et des problématiques. Dans cet ouvrage, il s'agit plutôt d'étudier des observables nouveaux, de proposer des outils méthodologiques rénovés et de faire ressortir des catégories descriptives innovantes.
Ce recueil de textes ne veut pas mélanger les genres ni confondre les points de vue. Il tente sim... more Ce recueil de textes ne veut pas mélanger les genres ni confondre les points de vue. Il tente simplement de s’interroger sur les stratégies discursives et extra-discursives qui donnent accès à une strate du sens, implicite et latente, sous-tendant le plan de la manifestation des activités langagières. En privilégiant un axe pluridisciplinaire, ce collectif a donc l’ambition d’appréhender d’une part, dans le cadre de la description linguistique, sémiotique et littéraire les masques des textes et des discours ainsi que leurs effets sur l’interprétation du sens. Son objectif est d’autre part d’interroger le lien entre le discours (dans ses différentes acceptions, littéraire, médiatique, journalistique, politique, filmique etc.) et son appartenance culturelle, une appartenance qui n’est pas simplement constitutive de la matérialité discursive, mais une appartenance montrée, étayée, repérable et marquée.
L’objectif de ce volume est d’entamer une étude de la correspondance entre linguistes – susceptib... more L’objectif de ce volume est d’entamer une étude de la correspondance entre linguistes – susceptible d’être pensée comme un espace de travail et comme un canal de réflexion et d’échange des savoirs – et d’attirer l’attention sur le processus d’élaboration des théories linguistiques et de ses concepts. Les observations proposées par les auteurs de ce recueil rejoignent une réflexion globale sur l’importance de la considération des manuscrits pour l’étude de la genèse des savoirs linguistiques.
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Papers by Driss Ablali
Comment se construit en discours la figure de l’ennemi comme figure adverse ? Comment des batailles discursives ténues sont-elles menées dans des textes du même genre contre un ennemi qui fait système, qui n’est pas directement identifiable et dont les contours lexicaux sont insaisissables ? Plusieurs procédés linguistiques et sémiotiques nous permettront d’y répondre ; ils sont l’oeuvre non pas du discours ou du texte, mais
du genre de discours, la chronique. Nous rappellerons d’abord, pour introduire et situer notre propos, les enjeux sémiotiques de la corrélation entre genre et posture auctoriale, pour préciser le passage de la chronique comme genre de discours qu’on lit dans un journal à un texte qu’on lit comme fragment d’un recueil. Ce qui nous permettra ensuite de montrer ce que dessine, dans une perspective morphosyntaxique, lexicale et argumentative, la construction discursive de l’ennemi.
Driss Ablali & Guy Achard-Bayle (éds)
De Gruyter 2023
https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110794434/html
Comment se construit en discours la figure de l’ennemi comme figure adverse ? Comment des batailles discursives ténues sont-elles menées dans des textes du même genre contre un ennemi qui fait système, qui n’est pas directement identifiable et dont les contours lexicaux sont insaisissables ? Plusieurs procédés linguistiques et sémiotiques nous permettront d’y répondre ; ils sont l’oeuvre non pas du discours ou du texte, mais
du genre de discours, la chronique. Nous rappellerons d’abord, pour introduire et situer notre propos, les enjeux sémiotiques de la corrélation entre genre et posture auctoriale, pour préciser le passage de la chronique comme genre de discours qu’on lit dans un journal à un texte qu’on lit comme fragment d’un recueil. Ce qui nous permettra ensuite de montrer ce que dessine, dans une perspective morphosyntaxique, lexicale et argumentative, la construction discursive de l’ennemi.
Driss Ablali & Guy Achard-Bayle (éds)
De Gruyter 2023
https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110794434/html