Edited Books and Special Issues by Jonathan Larcher
Journal of Sonic Studies, 2024
This introduction explores the notion of “ethnographic rubbish” – recordings that fall outside th... more This introduction explores the notion of “ethnographic rubbish” – recordings that fall outside the ethnographer's initial analytical framework – and positions this rubbish as worthy of scholarly attention. It argues for the inclusion of these “noisy” artifacts in the broader ethnographic narrative, suggesting that they can offer unique insights into the affective and infrastructural aspects of the researched environments. By foregrounding the materiality of sound and advocating for a multimodal ethnographic approach, this introduction invites a reassessment of what constitutes valuable data.
Préface aux deux essais inédits de Steven Feld publiés dans le recueil “La Recherche comme compos... more Préface aux deux essais inédits de Steven Feld publiés dans le recueil “La Recherche comme composition“. Traduction: Magali De Ruyter, postface: Florence Brunois-Pasina.
L'enquête ethnographique a toujours été accompagnée par l'enregistrement de matériaux visuels et sonores auxquels les anthropologues donnent plus ou moins forme. Toutefois, rares sont celles et ceux qui considèrent cette création formelle comme une source de connaissance fondamentale.
Figure de premier plan de l'anthropologie et des sound studies de langue anglaise, Steven Feld a développé une conception de la recherche comme composition sans égal. Ses œuvres intermédia rendent sensibles différentes manières d'habiter le monde et de recomposer sa mémoire sonore à l'ère de l'anthropocène. Du ruissellement d'une cascade de la forêt équatoriale aux klaxons de la mégalopole d'Accra, en passant par le son des cigales ou la détonation de la bombe atomique, les deux essais inédits de cet ouvrage bouleversent les perspectives acoustiques établies et ouvrent le passionnant domaine de la recherche-composition.
All the articles are online : http://anthrovision.revues.org/1571
One of the reasons why these ... more All the articles are online : http://anthrovision.revues.org/1571
One of the reasons why these articles are worth publishing is because they revisit many of the classical issues of Visual Anthropology and ethnographic cinema, but from original angles. In other words, these texts permit us to reconnect with the very theoretical and ethical foundations of the discipline which are only rarely made explicit in works by senior researchers. They give us the opportunity to feel (again) what it means to do ethnography with visuals for the first time.
Papers by Jonathan Larcher
La Revue Documentaires, 2022
Ce texte se situe dans le prolongement d’une hypothèse de recherche soulevée par Rick Altman, qui... more Ce texte se situe dans le prolongement d’une hypothèse de recherche soulevée par Rick Altman, qui propose de voir dans la longue histoire des manipulations électroniques du son au cinéma une invitation à réécrire l’histoire du cinéma en dehors du paradigme indiciel de l’image enregistrée (Altman 2012). En décalant le débat sur la spécificité du médium cinématographique pour l’inscrire dans le domaine du sonore, ce texte propose d’observer ce que le son fait à l’image (et à l’expérience du spectateur), dès lors qu’il est conçu non plus seulement comme un matériau, mais comme une « zone de relationnalité » (Feld 2019, 197) liant humains, non-humains et machines. Cet article propose de reconsidérer la manière dont la diégèse du film serait étant par essence visuelle, et ceci, à la lumière, et surtout à l’écoute, de plusieurs films ethnographiques réalisés depuis la fin des années 2000. Dans ces films, l’espace cinématographique se constitue d’abord par la bande-son, qui, composée avec soin, présente un véritable milieu sonore. Ce texte propose de les mettre en dialogue pour rendre compte d’un tournant acoustique de l’anthropologie visuelle.
Techniques et Culture, 2019
Le tournant entre les années 2000 et 2010 coïncide en Roumanie avec l’apparition des technologies... more Le tournant entre les années 2000 et 2010 coïncide en Roumanie avec l’apparition des technologies numériques et des technologies vidéo domestiques. Cette séquence de l’histoire visuelle locale est marquée par la défectibilité de ces technologies et par les nombreuses erreurs techniques liées à la copie des vidéos circulant d’un foyer à l’autre. Produit d’une longue enquête ethnographique dans les rues tsiganes d’un village roumain, cette étude iconographique sur l’obsolescence (non programmée) des technologies numériques présente des conceptions et prises en charge vernaculaires de la panne des images, – des observations et manières de faire relativement semblables à celles des professionnels de la préservation et de la restauration des arts médiatiques et filmiques.
Images re-vues, 2021
Ce texte propose d'interroger plusieurs pratiques filmiques contemporaines qui documentent l'expé... more Ce texte propose d'interroger plusieurs pratiques filmiques contemporaines qui documentent l'expérience et l'histoire de la mobilité des familles romanis (Roms, Manouches, Gitanos, Gypsies, Travellers, Sinti, Zingari) en Europe occidentale, en faisant de la précarité du médium filmique (ou vidéographique) un ressort plastique et politique. En utilisant, par choix ou par nécessité, des technologies de prises de vue de basse résolution (pour les images argentiques et numériques), ou des supports d'enregistrements faillibles ou périmés, plusieurs cinéastes et artistes ont engagé une réflexion sur les affinités ou les contrastes entre une représentation filmique de la précarité et son médium.
Ethnographies of ‘On Demand’ Films, 2021
part of the material is concerned, speci cally the rights of translation, reprinting, reuse of il... more part of the material is concerned, speci cally the rights of translation, reprinting, reuse of illustrations, recitation, broadcasting, reproduction on micro lms or in any other physical way, and transmission or information storage and retrieval, electronic adaptation, computer software, or by similar or dissimilar methodology now known or hereafter developed. The use of general descriptive names, registered names, trademarks, service marks, etc. in this publication does not imply, even in the absence of a speci c statement, that such names are exempt from the relevant protective laws and regulations and therefore free for general use.
NECSUS - European Journal of Media Studies, 2021
What if videotapes were considered as either waste or commodity – to be forgotten, or sold and re... more What if videotapes were considered as either waste or commodity – to be forgotten, or sold and reused and re-recorded? This is the ques- tion raised by this text, which gives an account of a multi-sited ethno- graphic project that follows the human and material circulation of amateur analogue video technologies in Romania since the mid-1980s. At the intersection of anthropology and media archaeology, this text aims to show how videotapes have been an important part of a post- socialist Romanian media infrastructure, that distributed pirated me- dia, home movies, and local television productions.
Revista de Estudios Globales & Arte Contemporáneo, 2020
In 2017, we began a historical and curatorial research project exploring the filmic forms and pra... more In 2017, we began a historical and curatorial research project exploring the filmic forms and practices conceived during the political struggles of autochthonous communities. Our aim was to study how filmmaking participates in struggles and how struggles in turn shape such practices.
Marges. Revue d'art contemporain, 2020
Depuis la première confection des projecteurs de diapositives par Kodak au milieu des années 1960... more Depuis la première confection des projecteurs de diapositives par Kodak au milieu des années 1960, les artistes se sont saisis du médium pour élaborer des slide shows, un genre médiatique à mi chemin entre la photographie et le film. En s’appuyant sur l’étude de l’exposition « Blackout », ce texte montre combien la fin de la production des Carousels Kodak en 2004 a contribué conjointement au regain d’intérêt pour le médium et à l’invention de nouvelles formes médiatiques, revisitant à la fois l’histoire des images et celle des arts de la projection du XXe siècle.
Martor. The Museum of the Romanian Peasant Anthropology Review, 2020
Ce texte revient sur mon enquête dans un quartier tsigane – une « tsiganie » selon mes interlocut... more Ce texte revient sur mon enquête dans un quartier tsigane – une « tsiganie » selon mes interlocuteurs – dans le village de Dițești, 80 kilomètres au Nord de Bucarest, en prêtant plus particulièrement attention à des notes de terrain et des récits restés en marge de mes recherches. En plaçant au centre de l’analyse ma relation amoureuse et mon mariage avec Maria, rencontrée lors de mon enquête de terrain en « tsiganie », je m’attache tout particulièrement à raconter comment sont vécus les sentiments amoureux et la formation des couples en adoptant leur position et regardant de biais les enjeux de la filiation. Dans le creux de ces histoires d’amour, se dessine ainsi une géographie affective du village et les contraintes d’un ordre moral, la « crainte de Dieu » (frica de Dumnezeu), qui pèse tant sur les désirs sexuels des jeunes couples que sur les choix et interventions des parents dans la vie sentimentale de leurs enfants.
Journal de la Société des Océanistes, 2019
L’œuvre du cinéaste australien Dennis O’Rourke (1945- 2013) parcourt l’histoire coloniale et post... more L’œuvre du cinéaste australien Dennis O’Rourke (1945- 2013) parcourt l’histoire coloniale et postcoloniale du Pacifique. De la déclaration d’indépendance de la Papouasie Nouvelle-Guinée, dont il produit un document de première importance pour l’histoire cinématographique du pays (Yumi Yet, 1976), jusqu’à l’émergence des nouvelles formes de domination symbolique constitutives de la (néo)colonialité, Dennis O’Rourke fait preuve d’une remarquable constance. Par son souci de décrire l’assujettissement et l’expérience des « populations dominées » (peuples autochtones, marginaux du monde rural), et sa documentation de la visualité – « comme représentation culturelle et politique » (Mirzoeff, 2011) en Océanie, Dennis O’Rourke livre une observation minutieuse de l’intrication entre des formes de domination par l’image et des rapports de pouvoirs économiques et politiques.
Culture et Recherche, 2020
Le projet de recherche « Cinéma des luttes autochtones », né en 2017, a pour enjeu de mieux inter... more Le projet de recherche « Cinéma des luttes autochtones », né en 2017, a pour enjeu de mieux interroger les formes filmiques produites lors des situations de luttes que les communautés autochtones – aborigènes, amérindiennes et rurales – ont connues et vivent encore. L’interrogation est double : comment le cinéma participe-t-il à la lutte et comment la lutte façonne-t-elle la pratique cinématographique ?
Synoptique. An Online Journal of Film and Moving Image Studies, 2020
Avec Bad Film Histories, Katherine Groo conduit un vaste travail archéologique, enquêtant sur des... more Avec Bad Film Histories, Katherine Groo conduit un vaste travail archéologique, enquêtant sur des objets des trois premières décennies du cinéma (1895–1925)— les archives filmiques, leurs supports et représentations visuelles — tout en interrogeant les concepts utilisés par les historiens du cinéma pour rendre compte de la genèse et du devenir de ces objets filmiques. En parcourant les archives de l’EYE Filmmuseum, de la Fondation Albert Kahn, de l’American Museum of Natural History (et d’autres encore), l’autrice nous présente une historiographie singulière des vues ethnographiques du début du cinéma.
Recherches & Travaux, 2018
À partir de l’étude de quatre films, collectés dans les franges des arts filmiques et les marges ... more À partir de l’étude de quatre films, collectés dans les franges des arts filmiques et les marges des cinématographies de l’Europe centrale et des Balkans, cet article propose un ensemble de jalons pour une histoire politique et visuelle du « Romani cinema », conçu à l’intersection entre les cinématographies d’avant-garde et les familles romanis (Roms, Tsiganes, Sinti). Les répertoires de gestes mobilisés par ces quatre cinéastes forment à la fois des critiques implacables des conventions figuratives et narratives les plus couramment utilisées par les « gypsy films » et des repères essentiels pour une archéologie des archives filmiques du génocide des Tsiganes.
NECSUS European Journal of Media Studies, 2018
This essay presents the work of the Brèches artist collective and a research questioning the ‘bec... more This essay presents the work of the Brèches artist collective and a research questioning the ‘becoming-archive’ and the instability of vernacular digital images. With this investigation, the collective seeks a way to reverse the quality and hierarchy usually attributed to high and low resolution, and to reverse the established order between archives and family footage. Their practice deals with three types of images: photographic archives of the 19th century, digitized at a very high resolution; very low resolution images produced through entry-level DV camera and first generation mobile phones; inflation of the latter through an algorithmic process inspired by the Game of Life (Conway, 1970). The collective experiments with hand-crafted digital images, understood as a way of working with visual texture and materiality – rather than figures and mimicry – and as a way of editing a film frame by frame.
TV/Series, 2018
From 2005 to 2012, a flagrant difference existed between the successful audience ratings of natio... more From 2005 to 2012, a flagrant difference existed between the successful audience ratings of nationally produced telenovelas and the silence of the Romainian media (daily newspapers, cultural magazines or televised reports) to comment on this success. When broadcasts of the Turkish series Suleyman magnificul [the Turkish title, Muhtessem Yüzyil (The Magnificent Century)] began in 2012, the national media came out of its silence. Absent any concertation, they all immediately directed a sort of cultural diplomacy against the telenovela narratives as well as against TV viewer enthusiasm for the show. Journalists and critics, although admitting the absence of major homemade narratives and heritage fictions, revealed a latent intrinsic nationalism coming from the elites towards popular culture in Romania and the ambiguous inclusion of Romania into the zone of western Europe or the Balkans.
Débordements
Since his first film in 1985 (Alpheus), Menelaos Karamaghiolis (b. 1962) constructed an atypical ... more Since his first film in 1985 (Alpheus), Menelaos Karamaghiolis (b. 1962) constructed an atypical oeuvre that vacillates between documentary and fictional cinema. This summer, after the strong impression made by the screening of ROM (1989) at the Cinémathèque Française, as a part of « Romani Cinema », a program section for the avant-garde sessions, we started to exchange a lot through emails and by phone. Firstly, ROM struck us (Nicole Brenez and myself) as a rare pearl of this cinema confronting the history of the control, the genocide and the visual sovereignty of Romani families (Roma, Manush, Gitanos, Gypsies, Travellers, Sinti, Zingari). By talking with Menelaos Karamaghiolis, I realized that the singularity and the importance of ROM exceed the field of this « Romani Cinema ». The life of the film – from its shooting until the different incident and the happy coincidence of its distribution – is a condensed of the history of Greek documentary films and shows how the form of a film may confront both the figurative conventions and the narratives shared in the public space.
The film : https://www.youtube.com/watch?v=JOYqQdPkUR8
Anthrovision, 2015
The three studies of this issue present the ethnographer with the camera in new situations. Previ... more The three studies of this issue present the ethnographer with the camera in new situations. Previously expressed by filmmakers and political critics of the documentary film, the desire for genuine parity is now demanded by the people who are filmed. The ethnographer with the camera finds him/herself in a paradoxical situation on the field. Image practices are prevalent, yet his/her position of observer is not necessarily evident. Moreover, as his/her interlocutors master the logics of circulation of images, new negotiations on the activity of the filmmaker arise. More than practical choices, such transactions engage with core issues in filmed and visual anthropology.
Anthrovision, 2015
Les trois études de ce numéro présentent l’ethnographe à la caméra dans des situations inédites. ... more Les trois études de ce numéro présentent l’ethnographe à la caméra dans des situations inédites. Jusqu’alors exprimé par des cinéastes et des critiques politiques du film documentaire, le souhait d’une véritable parité est maintenant exigé par les personnes filmées. L’ethnographe à la caméra se retrouve sur le terrain dans une situation paradoxale : les pratiques de l’image sont répandues sans que la position de l’observateur ne soit forcément nécessaire ou évidente. Bien plus encore, la maîtrise des logiques de circulation des images par ses interlocuteurs entraîne de nouvelles négociations autour de l’activité du filmeur. Plus que des choix pragmatiques, ces transactions engagent des problématiques aux fondements de l’anthropologie filmée et d’une anthropologie du visuel.
Uploads
Edited Books and Special Issues by Jonathan Larcher
L'enquête ethnographique a toujours été accompagnée par l'enregistrement de matériaux visuels et sonores auxquels les anthropologues donnent plus ou moins forme. Toutefois, rares sont celles et ceux qui considèrent cette création formelle comme une source de connaissance fondamentale.
Figure de premier plan de l'anthropologie et des sound studies de langue anglaise, Steven Feld a développé une conception de la recherche comme composition sans égal. Ses œuvres intermédia rendent sensibles différentes manières d'habiter le monde et de recomposer sa mémoire sonore à l'ère de l'anthropocène. Du ruissellement d'une cascade de la forêt équatoriale aux klaxons de la mégalopole d'Accra, en passant par le son des cigales ou la détonation de la bombe atomique, les deux essais inédits de cet ouvrage bouleversent les perspectives acoustiques établies et ouvrent le passionnant domaine de la recherche-composition.
One of the reasons why these articles are worth publishing is because they revisit many of the classical issues of Visual Anthropology and ethnographic cinema, but from original angles. In other words, these texts permit us to reconnect with the very theoretical and ethical foundations of the discipline which are only rarely made explicit in works by senior researchers. They give us the opportunity to feel (again) what it means to do ethnography with visuals for the first time.
Papers by Jonathan Larcher
The film : https://www.youtube.com/watch?v=JOYqQdPkUR8
L'enquête ethnographique a toujours été accompagnée par l'enregistrement de matériaux visuels et sonores auxquels les anthropologues donnent plus ou moins forme. Toutefois, rares sont celles et ceux qui considèrent cette création formelle comme une source de connaissance fondamentale.
Figure de premier plan de l'anthropologie et des sound studies de langue anglaise, Steven Feld a développé une conception de la recherche comme composition sans égal. Ses œuvres intermédia rendent sensibles différentes manières d'habiter le monde et de recomposer sa mémoire sonore à l'ère de l'anthropocène. Du ruissellement d'une cascade de la forêt équatoriale aux klaxons de la mégalopole d'Accra, en passant par le son des cigales ou la détonation de la bombe atomique, les deux essais inédits de cet ouvrage bouleversent les perspectives acoustiques établies et ouvrent le passionnant domaine de la recherche-composition.
One of the reasons why these articles are worth publishing is because they revisit many of the classical issues of Visual Anthropology and ethnographic cinema, but from original angles. In other words, these texts permit us to reconnect with the very theoretical and ethical foundations of the discipline which are only rarely made explicit in works by senior researchers. They give us the opportunity to feel (again) what it means to do ethnography with visuals for the first time.
The film : https://www.youtube.com/watch?v=JOYqQdPkUR8
Aferim ! de Radu Jude n’est pas plus un western que les films de Ford sont des épopées de Haïdouks, ces bandits de grand chemin du folklore balkanique. Dans un réflexe ethnocentrique, qui rappelle celui de la critique des « arts premiers » au début du XXème siècle, la presse cinéphilique française (Libération, Le Monde, Slate, Télérama, Les Inrocks) comme les festivals (La Berlinale où le film a reçu un Ours d’argent), se sont empressés de ramener ces images d’ailleurs à des catégories génériques plus familières. Si le film de Radu Jude est un récit des origines, cette épopée ne reprend ni la diégèse, ni le récit, ni la mise en scène de la conquête d’un espace sauvage sur lequel se forme progressivement une nation. Dans la Valachie du début du XIXème siècle, le territoire n’est pas à conquérir, et la nation roumaine est divisée en trois principautés sous l’autorité des empires autrichiens, russes, et ottomans. Certes, les paysages en Scope noir et blanc, et plusieurs personnages (brigadiers chasseurs de prime, bandits de grands chemins), évoquent des récits fondateurs familiers pour le spectateur occidental. Néanmoins, la portée critique du film tient d’abord à son inscription dans des histoires visuelles et culturelles locales.
Ces migrations communautaires, pourtant bien « européennes », demeurent construites aujourd’hui sous les figures du « danger » et de la « menace », d’une altérité radicale et souvent racialisée. De quelle manière nous invitent-elles à interroger les notions contemporaines de citoyenneté, de solidarité, d’enracinement et de mobilité dans une Europe de plus en plus confrontée à ses frontières ?
Intervenants
◦ Lorenzo Alunni (Chercheur indépendant) : La douleur politique : citoyenneté et enjeux de santé dans les campi roms de Rome
◦ Alice Sophie Sarcinelli (IRIS- EHESS et Lasc-Université de Liège) : Enfance et parentalité roms au prisme des politiques d’accueil françaises et italiennes
◦ Laurent El Ghozi (Collectif national droits de l’homme ROMEUROPE) : Le droit et les faits : quel accès aux droits pour les populations vivant en bidonville en France
◦ Jonathan Larcher (Doctorant, CRAL, EHESS)
Séance présidée par Milena Doytcheva (Université de Lille 3, CeRIES).
[Programme complet, co-curaté avec Nicole Brenez : http://www.cinematheque.fr/cycle/cinema-d-avant-garde-13.html ]
anniversaire à la demande de ses interlocuteurs. Une
fête ordinaire, banale, sans intérêt scientifique ni enjeu
plastique, où la caméra finit par circuler de main en
main. La scène est filmée avec une caméra DV de
piètre qualité et les cassettes sont rapidement classées
comme un « souvenir » (amintire en roumain) au fond
d’un carton.
These colloquia seek to create spaces for reflection and exchange. We focus on the role and forms of filmic and media practices, as they emerge during times of adversity when the effects of global processes intersect with the lives of Aboriginal, Amerindian, and rural communities. We call these communities autochthonous – their existence and ways of life embedded in deep interdependent bonds with their lands. In studying the forms and histories of filmic practices we wish to cast light on the experiences of the individuals involved in these autochthonous struggles. We intend to explore how the political and visual history of these struggles can contrib- ute to a reflection on the history of cinema, the history of autochthonous studies and anthropology, and a history of filmic forms used to represent large scale processes. And, reciprocally, observe if the existence of moving images can serve the cause and the fights of the populations in danger – and if so, in what capacity and how?
Cet effort d’enquête coopérative avec des spécialistes des sciences sociales et des études cinématographiques se fera à partir des témoignages et des descriptions des cinéastes, d’une part, et de l’analyse filmique, d’autre part, replaçant ainsi au centre de cette recherche collective « la capacité de l’œuvre d’art à interroger les conditions de sa propre possibilité » et la réflexion des cinéastes sur la pratique filmique, l’histoire du cinéma, les technologie de l’image, les médiacultures, etc. Nous nous demanderons quel type d’ « enquête sociale » la caméra permet de mener et quelles sont les modalités d’enquête qui se déploient dans la projection et la distribution des films.
Since 1975, Yervant Gianikian and Angela Ricci Lucchi have developed a remarkable body of work, both in terms of the minute engagement with filmic, pictorial, and videographic matter, and with regards to the plurality of the historical issues covered (war, fascism, colonialism). Following the 2015 retrospective of their films and installations at the Centre Pompidou, this conference aims to form a discussion about the political and critical uses of archive images, while showing to what extent their practice defies the categories and analytical devices of the social sciences.
Organized by the EHESS and Centre Pompidou, in partnership with La Fémis, the two conference days are concluded with the screening of the filmmakers’ latest work, in their presence.
Du 17 novembre 2015 au 21 juin 2016
1er et 3ème mardis du mois, de 15h à 17h
Toutes les séances se tiendront à la Salle M. & D. Lombard - 96 bd Raspail, 75006, Paris
Ces migrations communautaires, pourtant bien « européennes », demeurent construites aujourd’hui sous les figures du « danger » et de la « menace », d’une altérité radicale et souvent racialisée. De quelle manière nous invitent-elles à interroger les notions contemporaines de citoyenneté, de solidarité, d’enracinement et de mobilité dans une Europe de plus en plus confrontée à ses frontières ?
Intervenants
◦ Lorenzo Alunni (Chercheur indépendant) : La douleur politique : citoyenneté et enjeux de santé dans les campi roms de Rome
◦ Alice Sophie Sarcinelli (IRIS- EHESS et Lasc-Université de Liège) : Enfance et parentalité roms au prisme des politiques d’accueil françaises et italiennes
◦ Laurent El Ghozi (Collectif national droits de l’homme ROMEUROPE) : Le droit et les faits : quel accès aux droits pour les populations vivant en bidonville en France
◦ Jonathan Larcher (Doctorant, CRAL, EHESS)
Séance présidée par Milena Doytcheva (Université de Lille 3, CeRIES).
EHESS, 96 boulevard Raspail, salle Lombard. 29/03 16-19h
Introduction de la séance par Ricardo Matos Cabo. Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la rétrospective des films réalisés par Shinsuke Ogawa (1936-1992) de 1966 jusqu’en 1986 avec les cinéastes et activistes réunis autour du collectif Ogawa Productions (Ogawa Pro), fondé en 1968. La programmation des films assurée par Ricardo Matos Cabo se déroule au Ciné du Réel et au Jeu de Paume en mars et avril 2018.
Ayant échappé au joug des puissances coloniales occidentales, le Japon fut l’un des rares pays d’Asie à développer une culture cinématographique suffisamment solide et diverse pour produire des documentaires indépendants, au ton anti-autoritaire. Les premiers films importants ont été créés par un collectif ouvrier, l’un des premiers au monde, à la fin des années 1920. Après une interruption à la fin des années 1930, en raison de la désastreuse aventure impériale japonaise et de l’occupation américaine qui a suivi, la gauche reprit la lutte, au début des années 1950, là où elle était restée. Dans un contexte marqué par une forte répréhension de la liberté d'expression et une économie bourgeonnante, les cinéastes militants ont été capables d’établir une conversation étroite entre la fiction, le documentaire et les avant-gardes tout au long des années 1960 et 1970. Lors de l’implosion du mouvement étudiant au milieu des années 1970, les cinéastes militants ont fait face à des incertitudes à propos de leur devenir. Aujourd’hui encore, ces interrogations et ces doutes demeurent. Cette conférence présentera cette longue histoire du film militant au Japon, de 1920 à aujourd’hui, s’appuyant sur de nombreux extraits de films méconnus ou inédits en France.
Markus Nornes est professeur de cinéma asiatique à l'Université du Michigan. Pendant de nombreuses années, il fut le coordinateur du Festival international du film de Yamagata. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les cinémas japonais, chinois et coréen. Son livre Forest of Pressure est une biographie critique du collectif d'Ogawa Shinsuke.
* Zone Rouge, histoire d’une désinformation toxique (2016, 52 min), un film d’Olivier Dubuquoy et Laetitia Moreau. Le film aborde la question des boues rouges toxiques issues de la transformation de la bauxite en alumine déversées par millions de tonnes en mer Méditerranée.
En présence des réalisateurs, Olivier Dubuquoy (géographe, Centre Norbert Elias, EHESS et Laetitia Moreau (vice-pdte SCAM – Société civile des auteurs multimédia). Discussion ouverte par Francis Chateauraynaud (Directeur d’études EHESS). Teaser: https://vimeo.com/181455551
Jeudi 15 mars 2018 15h00-19h00
* Mouton 2.0. La puce à l’oreille (2012, 77 min), un film d’Antoine Costa et Florian Pourchi. Ce film traite de l'obligation pour les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes à la place de l’habituel boucle d’oreille ou du tatouage et retrace le parcours d'éleveurs qui se battent contre cette obligation.
En présence du co-réalisateur Antoine Costa. Teaser : https://www.dailymotion.com/video/xqe77j.
Vendredi 16 mars 2018 10h00-13h00
* Histoires d'A. de Charles Belmont et Marielle Issartel (1973, 105 min). Ce film, tourné en clandestinité à l'époque où l'avortement était interdit, milite pour la libéralisation de l'avortement et de la contraception et témoigne du mouvement qui a conduit à la loi relative à l’IVG, de dépénalisation de l'avortement en janvier 1975.
En présence de Marielle Issartel. Discussion ouverte par Hélène Fleckinger (MCF Université Paris 8).
Vendredi 16 mars 2018 15h00-19h00
Lieu : EHESS, Salle Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris (M° St Placide, Rennes ou Notre-Dame des Champs)
Par cet appel, nous recherchons à la fois des interventions, correspondant au format académique d’une communication de 20 minutes, et des formes expérimentales, présentées ou envoyées par l’intervenant (performance, lettre filmée, enregistrement sonore) ou bien dirigées à distance, comme ce serait le cas pour un dialogue lu et interprété par le corps et la voix des organisateurs et/ou des participants. Les propositions de présentations académiques et de formes expérimentales devront clairement s’inscrire dans le cadre de l’une de ces journées. Les interventions comme les rencontres avec les cinéastes se dérouleront en anglais.
interlocutors from different institutions.