Papers by Valentina Grossi
Paris/Buenos Aires, 2022
The new forms of organisation of media companies seem to have taken on board the criticism tradit... more The new forms of organisation of media companies seem to have taken on board the criticism traditionally levelled at the Taylorian system of work organisation, which is accused of forcing employees to carry out monotonous and segmented tasks, and of gradually drying up their commitment to work. For several decades now, we have been witnessing a restructuring movement within newsrooms. This involves a shift in work organisation from a model based on division into functional specialities and sequencing of activities, typical of industrial assembly lines, to what might be called ‘agile’ or ‘liberated’ work organisations. These small structures, where positions are not totally defined and the journalists’ versatility and adaptability are central, are similar to the organisational model of the start-up. There are fewer hierarchical levels and the boundaries between departments and professions are not defined in advance, allowing greater mobility and versatility. In the case of a ‘cultural industry’, such as the press enterprise, this movement of work flexibilisation and ‘liberation’ seems to be all the more inescapable since the tension between the industrial structuring of the activity, on the one hand, and the aspirations for autonomy and authenticity carried by the ‘cultural worker’, on the other, has been pointed out as the reason for the latter’s structural dissatisfaction. Hence the question we will ask here: under what conditions are these new journalistic work organisations really vectors of democratisation and empowerment? Through a comparison of two differently structured newsrooms, we will try to understand whether the liberation announced and promoted by these new forms of journalistic work organisation is actually accompanied by a democratisation of the press enterprise and whether it responds adequately to the aspirations for autonomy of the journalists who work there.
Full article: https://www.teseopress.com/deliberatingwork/chapter/liberating-journalistic-work-or-democratising/
Paris/Buenos Aires, Teseo, 2021
Las nuevas formas de organización de las empresas de medios parecen haber integrado las críticas ... more Las nuevas formas de organización de las empresas de medios parecen haber integrado las críticas tradicionales que se le hicieron al sistema taylorista de organización del trabajo, acusado de obligar a los trabajadores a realizar tareas monótonas y segmentadas y de extinguir poco a poco su compromiso laboral. En efecto, ya desde hace algunas décadas, se observa un movimiento de reestructuración en las redacciones. Se trata de un desplazamiento, en la organización del trabajo, de un modelo inspirado en la división en especialidades funcionales y en la secuenciación de las actividades típicas de las cadenas de montaje industriales hacia organizaciones del trabajo que podríamos llamar “ágiles” o “liberadas”. Estas estructuras reducidas, en las que los puestos no están del todo definidos y la polivalencia y el espíritu de adaptación de los periodistas ocupan un lugar central, se asemejan al modelo organizacional de las startup. Hay menos niveles jerárquicos y las fronteras entre departamentos y profesiones no están trazadas a priori, lo que permite una mayor movilidad y polivalencia. En el caso de una “industria cultural” como la empresa de medios, este movimiento de flexibilización y “liberación” del trabajo parece ser más que inevitable en un contexto en el que la tensión entre la estructuración industrial de la actividad, por un lado, y las aspiraciones de autonomía y autenticidad del “trabajador cultural”, por el otro, fue señalada como la razón de la insatisfacción estructural de este último. Esto nos lleva a la pregunta que nos haremos aquí: ¿en qué condiciones estas nuevas organizaciones del trabajo periodístico son realmente vectores de democratización y autonomización? Mediante la comparación de dos redacciones estructuralmente diferentes, trataremos de comprender si la liberación anunciada y promovida por estas nuevas formas de organización del trabajo periodístico se acompaña efectivamente de una democratización de la empresa de medios y si responde de manera adecuada a las aspiraciones de autonomía de los periodistas que allí trabajan.
Versión completa del artículo: https://www.teseopress.com/desliberareltrabajo/chapter/liberar-el-trabajo-periodistico-o/
Paris/Buenos Aires, Teseo, 2021
Les nouvelles formes d’organisation des entreprises de presse semblent avoir intégré les critique... more Les nouvelles formes d’organisation des entreprises de presse semblent avoir intégré les critiques traditionnellement portées au système taylorien d’organisation du travail, accusé de contraindre les salariés à réaliser des tâches monotones et segmentées, et de progressivement tarir leur engagement dans le travail. On assiste en effet, depuis quelques décennies déjà, à un mouvement de restructuration à l’intérieur des rédactions. Il s’agit d’un déplacement, dans l’organisation du travail, d’un modèle calqué sur la division en spécialités fonctionnelles et un séquençage des activités typiques des chaînes de montage industrielles vers des organisations du travail que l’on pourrait appeler « agiles » ou « libérées ». Dans le cas d’une « industrie culturelle » telle que l’entreprise de presse, ce mouvement de flexibilisation et de « libération » du travail semble être d’autant plus inéluctable que la tension entre la structuration industrielle de l’activité, d’un côté, et les aspirations à l’autonomie et à l’authenticité portées par le « travailleur culturel », de l’autre, a été pointée comme la raison de l’insatisfaction structurelle de ce dernier. D’où la question que nous poserons ici : à quelles conditions ces nouvelles organisations du travail journalistique sont-elles réellement vectrices de démocratisation et d’autonomisation ? À travers la comparaison entre deux rédactions différemment structurées, nous essaierons de comprendre si la libération annoncée et promue par ces nouvelles formes d’organisation du travail s’accompagne effectivement d’une démocratisation de l’entreprise de presse et si elle répond de manière adaptée aux aspirations à l’autonomie des journalistes qui y travaillent.
Version intégrale de l'article : https://www.teseopress.com/delibererletravail/chapter/liberer-le-travail-journalistique-ou/
Sociologies pratiques, 2020
Les outils d’évaluation chiffrée, de plus en plus répandus dans les entreprises de presse, sont s... more Les outils d’évaluation chiffrée, de plus en plus répandus dans les entreprises de presse, sont souvent accusés d’entraîner une standardisation de l’évaluation et une érosion de l’autonomie journalistique. Cependant, une ethnographie comparée dans deux rédactions françaises permet de réfuter l’idée selon laquelle les métriques auraient des effets univoques. L’analyse de l’organisation du travail est centrale et permet d’expliquer des dynamiques d’appropriation contrastées : si des organisations fondées sur la collégialité encouragent les professionnels à mobiliser les chiffres en faisant preuve d’une certaine prudence, un contexte de renforcement du pouvoir hiérarchique et d’individualisation du travail tend à en faire des outils de standardisation et d’encadrement managérial.
Réseaux, 2018
Cet article vise à analyser le soubassement sociotechnique nécessaire pour produire la valeur d’a... more Cet article vise à analyser le soubassement sociotechnique nécessaire pour produire la valeur d’actualité des images de presse et stabiliser leur rapport au temps, à travers une enquête ethnographique au service photo de l’Agence France-Presse. Si le rapport au temps de ces artefacts gagne à être dénaturalisé, l’enquête montre que sa production est néanmoins encadrée par ce que nous appelons des « dispositifs d’assemblage » répondant à des normes professionnelles spécifiques. Dans la lignée des travaux sur l’évaluation et la production de valeurs, l’on voudrait donc montrer que la production de la valeur d’actualité de ces objets informationnels ne peut pas être déconnectée du travail d’évaluation et d’inscription mené par les professionnels au cours de l’activité.
Version intégrale de l'article : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2018-6-page-179.htm
La double dimension de l’écriture, à la fois moyen de rendre compte de quelque chose existant ind... more La double dimension de l’écriture, à la fois moyen de rendre compte de quelque chose existant indépendamment d’elle (sa dimension transitive) et médiation ayant des effets sur les processus mêmes d’interprétation et de compréhension (sa dimension réflexive) constitue le fil conducteur des questions qui se sont posées à l’écriture des sciences sociales tout au long de leur histoire. Cette tension intrinsèque à l’écriture a dû être prise en charge et résolue par les ethnographes, tant au moment de la prise de notes sur le terrain qu’à celui de la rédaction du texte final. Nous identifions ainsi différentes modalités de gestion de cette tension en ethnographie, lesquelles se sont constituées au fil des critiques qui ont été portées à chaque fois aux dispositifs d’écriture précédents, et que nous proposons d’appeler modèle naturaliste, modèle herméneutique et modèle pragmatique : le premier considérant le langage dans sa transitivité et sa transparence, le deuxième mettant l’accent sur l’opacité langagière et le troisième considérant cette opacité comme médiation nécessaire dans la saisie d’autre chose qu’elle-même.
Version intégrale de l'article : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01903828
Conferences by Valentina Grossi
la bureaucratie. Perspectives ethnographiques » vise à faire connaître et discuter les travaux de... more la bureaucratie. Perspectives ethnographiques » vise à faire connaître et discuter les travaux de recherche en cours sur ces espaces ordinaires de la bureaucratie que sont les bureaux.
Sur le terrain d'enquête, l'une des premières tâches de l'ethnographe consiste à décrire ce qu'il... more Sur le terrain d'enquête, l'une des premières tâches de l'ethnographe consiste à décrire ce qu'il s'y passe. La fonction méthodologique des prises de note est plurielle : ce sont elles qui, par la suite, permettront à l'ethnographe de décrire les situations observées, de les analyser et de rendre compte de son objet d'étude dans un texte à caractère scientifique. Dans la lecture finale d'un ouvrage ou d'un article, on peut alors les retrouver sous différentes formes : descriptions brutes en amorce d'un texte, mises en récit, intégrées à des commentaires interprétatifs au coeur de l'analyse ou encore insérées sous la forme de séquences descriptives. La description ethnographique est donc tout à la fois une méthode de recueil de données, une technique d'écriture, un outil d'analyse et un moyen de rendre compte du sens de l'action des acteurs, à différents moments du travail d'enquête. Au regard de ces quatre enjeux, est-il possible de réfléchir à ce qu'est une bonne description ? Comment les descriptions se stabilisent au travers de chaines d'écritures et finissent par s'ordonner dans un texte scientifique ?
by Marine Jeanne Boisson, Isabelle Zinn, Anne-sophie Vozari, Valentina Grossi, Camille Dabaghy, Jonathan Larcher, Gaspard Lion, Noémie Oxley, Xénia de Heering, Marko Tocilovac, Julien Gros, Elina Djebbari, Adeline Perrot, and Martin Lamotte Programme
Thesis Chapters by Valentina Grossi
Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que les professions du photojournalisme sont entrées c... more Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que les professions du photojournalisme sont entrées ces dernières décennies dans une crise profonde, due à la concurrence accrue avec les banques d’images et avec les amateurs. On constate cependant que de nombreuses structures continuent à prendre en charge la fabrication des images d’actualité de manière spécialisée, tout en défendant l’importance de mettre en œuvre, face à ces objets, une attitude qualifiée de « professionnelle ». Comment certains acteurs peuvent-ils revendiquer avec succès la « licence »de produire ces artefacts et la possibilité de définir de manière autonome leur propre « mandat »,à l’heure où le monopole sur ce type de production semble avoir perdu son évidence ?La réponse à cette question est cherchée à travers une double enquête, historique puis ethnographique. La seconde a été menée dans trois rédactions françaises : le service photo d’une agence de presse mondiale, la rédaction print d’un quotidien national et la rédaction web d’un news magazine. L’enquête a conduit à mettre en lumière que la forte division du travail dans les entreprises de presse n’est pas antinomique avec l’exercice, de la part des acteurs, d’une autonomie professionnelle, entendue comme la capacité à mettre en œuvre des arbitrages complexes tout en menant une réflexion sur les finalités mêmes de leur activité. La virtuosité des professionnels du photojournalisme consiste à faire tenir ensemble des contraintes hétérogènes et parfois incompatibles, que nous avons nommées la contrainte informative,esthétique et commerciale. Ces dernières se renforcent et se réactualisent à partir des interactions entre les acteurs qui composent les différents segments professionnels et lors des contacts de ces mêmes acteurs avec des groupes extérieurs aux entreprises de presse (ie. les sources et le public).L’autonomie est donc le résultat d’une organisation du travail sui generis qui permet aux professionnels de développer une morale spécifique articulée à celle de groupements voisins ainsi que l’« intelligence » de leur activité. Mais des tendances à la « déprofessionnalisation » sont également repérables : l’autonomie des acteurs peut être mise à mal à l’intérieur de dispositifs de production qui tendent à individualiser le travail et, en même temps, à réduire la multidimensionnalité de l’évaluation. Cette thèse entend ainsi contribuer aux réflexions actuelles sur l’impact des technologies numériques et des nouvelles formes d’organisation du travail sur l’autonomie professionnelle.
Book Reviews by Valentina Grossi
Réseaux, n° 231, p. 265-269, 2022
L’ouvrage d’Angèle Christin s’intéresse à la place grandissante des algorithmes au travail, à par... more L’ouvrage d’Angèle Christin s’intéresse à la place grandissante des algorithmes au travail, à partir d’un cas particulier : celui du journalisme. Si, dans cet univers professionnel, les chiffres sont mobilisés depuis longtemps pour suivre, voire anticiper les attentes des publics, l’arrivée du journalisme web n’en représente pas moins une rupture. La possibilité de suivre les activités numériques des internautes à partir des traces de leurs connexions a en effet ouvert la voie au développement d’une multitude d’algorithmes proposant une représentation en temps réel des audiences. Fait nouveau, ces outils de quantification (tel le désormais célèbre logiciel Chartbeat) s’adressent explicitement aux équipes rédactionnelles, et non seulement aux professionnels en charge du marketing et de la publicité. Classiquement reléguées aux marges des entreprises de presse, les métriques s’installent ainsi désormais au cœur des rédactions.
Comment ces espaces de travail sont-ils transformés par la présence des algorithmes et de la « mise en chiffres » des publics qu’ils proposent ? Comment ces mutations affectent-elles la manière dont les professionnels perçoivent leur rôle ? Pour répondre à ces questions, l’auteure entreprend une double enquête, en choisissant de comparer la manière dont les professionnels travaillant dans les rédactions de deux pure players – l’une aux États-Unis et l’autre en France – réagissent à l’arrivée de ces nouveaux outils de quantification.
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Papers by Valentina Grossi
Full article: https://www.teseopress.com/deliberatingwork/chapter/liberating-journalistic-work-or-democratising/
Versión completa del artículo: https://www.teseopress.com/desliberareltrabajo/chapter/liberar-el-trabajo-periodistico-o/
Version intégrale de l'article : https://www.teseopress.com/delibererletravail/chapter/liberer-le-travail-journalistique-ou/
Version intégrale de l'article : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2018-6-page-179.htm
Version intégrale de l'article : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01903828
Conferences by Valentina Grossi
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Book Reviews by Valentina Grossi
Comment ces espaces de travail sont-ils transformés par la présence des algorithmes et de la « mise en chiffres » des publics qu’ils proposent ? Comment ces mutations affectent-elles la manière dont les professionnels perçoivent leur rôle ? Pour répondre à ces questions, l’auteure entreprend une double enquête, en choisissant de comparer la manière dont les professionnels travaillant dans les rédactions de deux pure players – l’une aux États-Unis et l’autre en France – réagissent à l’arrivée de ces nouveaux outils de quantification.
Full article: https://www.teseopress.com/deliberatingwork/chapter/liberating-journalistic-work-or-democratising/
Versión completa del artículo: https://www.teseopress.com/desliberareltrabajo/chapter/liberar-el-trabajo-periodistico-o/
Version intégrale de l'article : https://www.teseopress.com/delibererletravail/chapter/liberer-le-travail-journalistique-ou/
Version intégrale de l'article : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2018-6-page-179.htm
Version intégrale de l'article : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01903828
Comment ces espaces de travail sont-ils transformés par la présence des algorithmes et de la « mise en chiffres » des publics qu’ils proposent ? Comment ces mutations affectent-elles la manière dont les professionnels perçoivent leur rôle ? Pour répondre à ces questions, l’auteure entreprend une double enquête, en choisissant de comparer la manière dont les professionnels travaillant dans les rédactions de deux pure players – l’une aux États-Unis et l’autre en France – réagissent à l’arrivée de ces nouveaux outils de quantification.