Feuilleton d’automne
4 eme épisode
La robe de docteur d'Odette
si vous ne l'avez pas encore lu le 5eme épisode mis pour un peu remuer les méninges mais vous pouvez aussi le lire dans la suite en cliquant sur le lien
Odette dans son bourg de La Ronde s’était bien adaptée. Avec Prospero elle
découvrit les complicités des monastères. Les gens venaient plus la consulter
pour parler que pour se faire soigner. Ils étaient au parfum des pompiers, il y
avait les rebouteux qui avaient de grandes consultations, pour les petits trucs
les recettes de grand mère à leur économie domestique cela suffisait. Odette accueillait ce qu’elle recevait.
Elle savait que les mots soignaient aussi. Elle organisa la mise en place d’un
groupe d’alcooliques anonymes, les femmes se plaignaient beaucoup de la
« beloterichardite » du canton. Elle organisa des soirées de contes
dans la maison de la sœur de Prospero. Chacun racontait une histoire, -vraie,
pas vrai-, pendant la contée cuisait la
soupe (avec ce que chacun avait apporté) la soupe mangée les voix repartaient jusqu’à épuisement du sac à histoires, la dégustation des desserts et la fin sonnait.
Les mots soignent.
la mére d'odette et son amie Moineau
aux contes le soir
Odette accepte comment les choses se passent bien différemment
de son imagination. Elle était montée à
Paris pour raconter des histoires , c’est en Vendée qu’elle les fait raconter. Elle
mange à sa faim, son frigidaire est toujours plein. Ainsi qu’un immense
congélateur.
Ses consultations sont rarement payées avec des pièces
trébuchantes : les braconnes, les pêches, la saison des champignons. Ce ne
sera pas ses dernières années là qui feront gonflées sa retraite mais au moins
chaque chose accomplie à sa reconnaissance ce qui la change de Paris où elle
donnait de son art, on ne la rappelait plus, elle ne savait jamais pourquoi
elle n’était plus prise, au point qu’ elle ne sait par quel miracle, elle ne s’était pas complètement perdue.
Le skipper qui l’avait amené en bateau sur la terre de ses
études et de son premier boulot. L a
noce à la Mélusine. Le skipper fils père :
-le ballot vivant- à la capitainerie : la découverte sans le savoir de son
fils : 4 ans et demi, rebaptisé Hugo Victoire. IL épousa
Léo Léon son ami complice, le bucheron
afin d’obtenir la garde de son fils : offrir un point fixe, stable : Léo Léon dans le couple. De
temps en temps ils viennent visiter Odette. Une belle complicité entre Odette Mélusine
est née au point où Hugo Victoire, le petiote a agi pour laisser Chien à
Odette (5eme épisode) afin d’être sur de venir régulièrement en Vendée en
visite chez sa Mélusine amie des hommes et du petit monde de la nature.
Chien
Colette et Toby
Madame l’Ambulance est toujours de ses sorties ; visite à
domicile : aider un fermier à un accouchement délicat d’une de ses génisses
ou juments. Et petite acte de chirurgie. Sur la route elle s’arrête pour capter
ses émissions préférées et se rendre après à l’urgence. Ce jour là un panaris.
Elle avait regardé son émission littéraire où son auteur chéri passait en
retransmission.
Un panaris peut attendre.
Elle prit la route pour d’école désaffectée qu’il lui avait expliqué. Quand le Monsieur Souche
panaris ouvrit la porte Odette.
Elle fut statufiée, elle
demanda vite à s’asseoir. Elle était très mal, sur le point de perdre connaissance. Et elle
se remit doucement, son sourire était très prolixe. Et elle resta longtemps
sans rien faire comme dans un état de somnambule. Le temps passa l’homme fit un
thé, elle y but, il servit un repas, elle mangea. La douleur du panaris
démangeait le bout du doigt de Monsieur Souche.
Que puis-je faire pour vous
maintenant ?
Odette avait répondu à brule pourpoint
Epousez moi !
L’homme écarquilla les yeux :
Quoi ?
Odette vous avez bien entendu :
Epousez-moi !
L’homme :
Vous êtes sur de vous ?
Odette :
Oui, absolument.
Le visage d’Odette était rayonnant. Offerte. C’était sous son
nom d’usage l’auteur favori qu’elle avait écouté en retransmission en venant
chez lui pour le panaris. Elle avait les yeux humides. C’était lui.
L’homme
Si je vous dis « oui » vous
vous occuperez de mon panaris ?
Odette
oui.
L’homme
oui.
Elle se leva comme sortant d’un autre monde, elle installa
Monsieur Souche, désinfecta son doigt
ouvrit sa boite de bistouri, fit l’incision, dégorgea le pus du doigt, lui fit
une jolie poupée.
« C’est fini. Tout peut
commencer. »
Monsieur Souche
Vous étiez sérieuse tout à l’heure ?
Odette
Oh ! Oui, sans l’ombre d’un doute.
Monsieur Souche
Je suis..
Odette
je sais.
Monsieur Souche
Heu ! Mais enfin
Odette lui prit la main,
l’embrassa.
Monsieur Souche se laissa faire comme un
planeur dans sa colonne d’air montante enfin rencontrée.
Odette
Vous êtes l’homme qui un jour sauva ma vie en me donnant sur une
de vos phrases, une grande extase.
Je compris que je pouvais
attendre d’être amoureuse vraiment, avant de dire oui.
Grâce à la joie de vos livres et d’autres livres, je pus me passer des rencontres accessoires et
malignes.
Monsieur Souche
Je ne connais que les mots
Odette
Vous n’inquiétez pas, moi aussi depuis
très longtemps.
Nous prendrons le temps pour nos chairs
Monsieur Souche
Bon Bien venue, je vous présence ma
compagne : ma chatte Zita
Odette
A
demain pour le pansement.
J’amènerai de quoi manger.
Monsieur Souche
Vous ne restez pas plus longtemps ?
Odette
Non, je dois me remettre. Mon corps est en ébullition.
Monsieur Souche
Vous n’allez reprendre la route dans cet
état .
D’ailleurs la tempête Christian peut
descendre jusqu’à nos terres.
Je vous fais couler un bain, je vous
garde jusqu’à demain, prévenez vos gens.
L’homme lui posa un châle de cashmire sur ses épaules, il remua
le tronc d’arbre dans la cheminée, et il
se dirigea dans les pièces arrière. L’eau coula dans le bain. Il revint à elle
tout sourire. Ca il l’aurait écrit son
éditeur lui aurait dit : « tu n’exagères pas trop, et commencer une histoire par la
fin qu’est-ce qui te prend ? » La vie est plus riche que notre
imagination, elle nous offre sur un plateau ce que l’on n’espérait plus.
Et cette petite bonne femme qu’il a eu le loisir d’observer
quand elle était longuement dans son
« falling in love » passant par toutes les formes qui peuvent se
vivre une vie durant de femme, de la petite fille perdue, rassurée, rêvant, la
jeune fille sauvage, la femme en quête, la femme offerte, la femme
emberlificoteuse, la dame souveraine avec son bistouri délivrant, la femme
maternelle. La dame sur d’Elle qui le demande en mariage et fait de lui un
homme vivant : être autre qu’un faiseur de succès. Monsieur Souche.
Odette alla
prendre le bain. Elle vivait l’inconnu en elle,
la fulgurance d’un désir qui s’enflamme, et la simplicité d’un
déploiement, d’un changement d’habitude à vue et une porte d’une autre vie
consentie.
Zita se logea sur le canapé en face du feu et observait son
maitre, qui changeait ses circuits dans sa maison :
« Çà sera quand son thé à nous, son petit biscuit qu’il lui
écrasait dans la main pour lui offrir ? J’avais raison de prendre son
panaris pour un drôle de bordel. Si çà se trouve elle va rester dormir, dans
son lit ? Pas déjà.»
son thé à nous
de l'auteure Frankie Pain
le 5eme épisode
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bonne semaine frankie