dimanche 2 mars 2025

Photo du dimanche pour Monica

 Une photo inédite pour Monica


Photo d'une balade dans les vaux de Cernay en février
 
Un site remarquable avec des blocs gréseux qui semblent dévaler du coteau.


jeudi 27 février 2025

Jeudi Poésie - Jacques Prévert

 

 LE MESSAGE

 

                        La porte que quelqu'un a ouverte

                        La porte que quelqu'un a refermée

                        La chaise où quelqu'un s'est assis

                        Le chat que quelqu'un a caressé

                        Le fruit que quelqu'un a mordu

                        La lettre que quelqu'un a lue

                        La chaise que quelqu'un a renversée

                        La porte que quelqu'un a ouverte

                        La route où quelqu'un court encore

                        Le bois que quelqu'un traverse

                        La rivière où quelqu'un se jette

                        L'hôpital où quelqu'un est mort.

 

FIESTA

 

Et les verres étaient vides

Et la bouteille brisée

Et le lit était grand ouvert

Et la porte fermée

Et toutes les étoiles de verre

Du bonheur et de la beauté

Resplendissaient dans la poussière

De la chambre mal balayée

Et j’étais ivre mort

Et j’étais feu de joie

Et toi ivre vivante

Toute nue dans mes bras.

 

Jacques Prévert




lundi 24 février 2025

Croqueurs de mots N° 302 Message !

Défi 302 avec notre Amirale  Domi à la barre 



Message depuis le Grand Garage Blanc de Suresnes
 
Silence silence le passé ne reviens pas
C’est l’incertain qui importe
Gardez-vous de l’utopie
Des promesses statisticiennes créant la peur
Gardez-vous de L’angoisse distillée
 
Dormez braves gens IAGO veille et vous surveille 
IAGO ? Intelligence Artificielle Grand Ordinateur ou Grand Ordonnateur…
Prosternez-vous devant votre Maître à penser.
L’Intelligence Artificielle domine enfin. Sous le règne de l’Algorithme le monde entre dans la normalité.
De la naissance – et même avant – à la mort nous voici mis en coupe réglée.
Libéré dit-on, dominé surement.
A chaque âge, à chaque situation IAGO sait ce qu’il vous faut, ce qui vous est nécessaire pour chaque besoin vital : nourriture, air… tout est programmé et évolue en fonction de l’avancée du temps.
Un algorithme impose ce qu’il décide être une absolue nécessitée à la Communauté. 
On le retrouve actif dans les soins de la santé. 
Une Très Haute Autorité dictant impérieusement les consignes à suivre
IAGO est statistique, mathématique
IAGO ignore la charge mentale
IAGO est la langue d'Esope
Pour le meilleur et pour le pire

Désolée je préfère l'humain...
 
09 / 01 / 2020




dimanche 23 février 2025

jeudi 20 février 2025

jeudi poésie - Blaise Cendrars



Rien n'y fait, j'entends les cloches sonores

Le gros bourdon de Notre-Dame

La cloche aigrelette du Louvre qui sonna la Barthélémy

Les carillons rouillés de Bruges-la-Morte

Les sonneries électriques de la bibliothèque de New-York

Les campanes de Venise

Et les cloches de Moscou, l'horloge de la Porte-Rouge qui me comptait les heures quand j'étais dans un bureau

Et mes souvenirs

Le train tonne sur les plaques tournantes

Le train roule

Un gramophone grasseye une marche tzigane

Et le monde, comme l'horloge du quartier juif de Prague, tourne éperdument à rebours. 

Blaise Cendrars

dimanche 16 février 2025

Photo du dimanche pour Monica

Pour le dimanche de Monica 


Affiche vue à l'exposition Jacques Prévert au musée de Montmartre dimanche dernier 





jeudi 13 février 2025

Jeudi poésie Guy de Maupassant


 

Souvenirs

Comme il m’en vient des souvenirs de jeunesse sous la douce caresse du premier soleil ! Il est un âge où tout est bon, gai, charmant, grisant. Qu’ils sont exquis les souvenirs des anciens printemps !
Vous rappelez-vous, vieux amis, mes frères, ces années de joie où la vie n’était qu’un triomphe et qu’un rire ? Vous rappelez-vous les jours de vagabondage autour de Paris, notre radieuse pauvreté, nos promenades dans les bois reverdis, nos ivresses d’air bleu dans les cabarets au bord de la Seine, et nos aventures d’amour si banales et si délicieuses ?
J’en veux dire une de ces aventures. Elle date de douze ans et me paraît déjà si vieille, si vieille, qu’elle me semble maintenant à l’autre bout de ma vie, avant le tournant, ce vilain tournant d’où j’ai aperçu tout à coup la fin du voyage.
J’avais alors vingt-cinq ans. Je venais d’arriver à Paris ; j’étais employé dans un ministère, et les dimanches m’apparaissaient comme des fêtes extraordinaires, pleines d’un bonheur exubérant, bien qu’il ne se passât jamais rien d’étonnant.
C’est tous les jours dimanche, aujourd’hui. Mais je regrette le temps où je n’en avais qu’un par semaine. Qu’il était bon ! J’avais six francs à dépenser !
[...]

Guy de Maupassant