Suite en fa
Suite en fa opus 33 (L 39) | |
Genre | Suite pour orchestre |
---|---|
Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Albert Roussel |
Effectif | Orchestre symphonique |
Durée approximative | 14 minutes |
Dates de composition | |
Dédicataire | Serge Koussevitzky |
Création | Boston |
Interprètes | Orchestre symphonique de Boston, Serge Koussevitzky (dir.) |
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La Suite en fa opus 33 est une œuvre de musique symphonique d'Albert Roussel.
Composition et création
[modifier | modifier le code]La Suite en fa de Roussel est composée en 1926, entre janvier et le 21 août, et dédiée à Serge Koussevitzky[1].
Elle est créée le à Boston, par l'Orchestre symphonique de Boston dirigé par Koussevizky[2]. En France, la première audition se déroule le à Paris, au théâtre des Champs-Élysées, par les mêmes interprètes[3].
Structure
[modifier | modifier le code]La Suite en fa, d'une durée moyenne d'exécution de quatorze minutes environ[4], comprend trois mouvements[5] :
- Prélude – Allegro molto ( = 100) à
[6] ; - Sarabande – Lento ( = 44) à
[6] ; - Gigue – Allegro ( = 136) à
[1].
Instrumentation
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Fichiers audio | |
Albert Roussel, Suite en fa, op. 33 I. Prélude |
|
II. Sarabande | |
III. Gigue | |
Orchestre symphonique de Détroit, dir. Paul Paray (1957). |
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La pièce est instrumentée pour grand orchestre symphonique[1] :
Instrumentation de la Suite en fa |
Bois |
---|
3 flûtes (dont 1 jouant piccolo), 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons |
Cuivres |
4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, 1 tuba |
Percussions |
timbales, triangle, tambour, tambour de basque, cymbales, grosse caisse, xylophone |
Claviers / cordes pincées |
célesta, harpe |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Analyse
[modifier | modifier le code]L'œuvre emprunte ses trois mouvements à la suite de danses du XVIIIe siècle[5].
Le prélude démarre en fanfare, sur un rythme vif, en privilégiant les cuivres et le contrepoint flûté des bois. La sarabande se met en place au moyen des cordes, sur un rythme très lent, qui semble par moments inspiré de la musique orientale. La gigue finale, sur des percussions sourdes et après une introduction par les bois, reprend le rythme endiablé du début de la suite. Comme pour ses autres symphonies, Roussel, malgré la forme classique dont il ne s'écarte pas, se montre très moderne s'agissant de la tonalité et des rythmes, ce qui le rapproche par moments de Bartók. Pour Paul Collaer, « on y distingue le parfait équilibre de la sensibilité et de l'intelligence, de la ferveur intérieure et de certain côté sportif, résultant d'une belle santé morale et corporelle »[7].
La Suite en fa porte le numéro d'opus 33 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 39[6].
Pour François-René Tranchefort, « très certainement, il s'agit — avec la troisième symphonie — d'un chef-d’œuvre absolu de son auteur, et de la production symphonique française[5] ».
Discographie
[modifier | modifier le code]- par l'Orchestre symphonique de Détroit dirigé par Paul Paray (Mercury) ;
- par l'Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg-en-Brisgau dirigé par Ernest Bour (L'Astrée) ;
- par l'Orchestre de Paris dirigé par Jean-Pierre Jacquillat en 1969 (EMI) ;
- par l'Orchestre de Paris dirigé par Charles Dutoit (Erato) ;
- par l'Orchestre philharmonique de Munich dirigé par Sergiu Celibidache (EMI) ;
- par l'Orchestre national royal d'Écosse dirigé par Stéphane Denève, avec la Symphonie no 2, Naxos 8.570529, 2008[8] ;
- par l'Orchestre philharmonique de la BBC dirigé par Yan Pascal Tortelier, avec Évocations, Chandos Records CHAN 10957, 2018[9] ;
- Albert Roussel Edition, CD 5, par l'Orchestre Lamoureux, Charles Munch (dir.), Erato 0190295489168, 2019[10].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
- Raphaëlle Legrand, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
- Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).
- François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1986), 896 p. (ISBN 2-213-01638-0).
Références
[modifier | modifier le code]- Labelle 1992, p. 67.
- Tranchefort 1996, p. 658.
- Labelle 1992, p. 68.
- (en) Adrian Corleonis, « Suite for orchestra in F major, ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Tranchefort 1996, p. 659.
- Labelle 1992, p. 66.
- Top 2016, p. 129.
- (en-US) David Hurwitz, « Roussel: Symphony No. 2 - Classics Today », sur ClassicsToday.com,
- (en) « Roussel: Suite for Orchestra in F; Pour une fête de printemps; Évocations », sur Classical Music,
- Pierre Jean Tribot, « Albert Roussel, le coffret aux trésors », sur Crescendo Magazine,
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :