Odes anacréontiques, op. 31 (Roussel)
Odes anacréontiques op. 31 (L 37) | |
Genre | Mélodie |
---|---|
Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Albert Roussel |
Texte | Leconte de Lisle |
Langue originale | français |
Sources littéraires | Odes d'Anacréon |
Effectif | chant et piano |
Durée approximative | 4 min 30 s |
Dates de composition | 1926 |
Dédicataire | Tony Jourdan (no 1)Charles Sautelet (no 2)René Dommange (no 3) |
Création | (no 3) (intégrale) Paris, salle Érard |
Interprètes | Jane Bathori (no 3)Edmond Warnery (intégrale) |
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Odes anacréontiques, op. 31, est un recueil de mélodies pour chant et piano d'Albert Roussel composées en 1926 sur une traduction de Leconte de Lisle d'Odes d'Anacréon.
Présentation
[modifier | modifier le code]Mélodies
[modifier | modifier le code]Les Odes anacréontiques sont[1],[2] :
- Ode XVI : Sur lui-même, allegro ( = 138), à
, dédié à Tony Jourdan ; - Ode XIX : Qu'il faut boire, andantino ( = 72), à
, dédié à Charles Sautelet ; - Ode XX : Sur une jeune fille, andantino ( = 88), à
, dédié à René Dommange.
La première mélodie est pour ténor ou soprano, les deuxième et troisième pour voix moyenne[3].
Les œuvres sont composées en 1926, vraisemblablement entre avril et septembre[4]. Outre les versions pour chant et piano, le compositeur est l'auteur d'une version pour chant et orchestre de l'Ode XVI[3]. Les partitions sont publiées en 1927 par Durand[3].
L'ensemble porte le numéro d'opus 31 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 37[4].
Textes
[modifier | modifier le code]Les textes des mélodies sont dus à Leconte de Lisle, qui avait traduit du grec les Odes d'Anacréon, une traduction publiée en 1869 et plusieurs fois rééditée[3].
Création
[modifier | modifier le code]L'Ode XX (op. 31 no 3) est créée le à Paris, salle Érard, aux concerts Bathori, par Jane Bathori. L'ensemble est donné en première audition aux concerts Durand, salle Érard, par Edmond Warnery, le [3].
Instrumentation
[modifier | modifier le code]La version orchestrée requiert : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en la, 2 bassons, 2 cors en fa, 2 trompettes, timbales, percussions (cymbales, grosse caisse, tambour), 1 harpe, ténor ou baryton, les cordes[3].
Analyse
[modifier | modifier le code]Les Odes anacréontiques sont des « pièces très brèves, condensées à l'extrême[2] ». Elles « établissent un parallèle entre la maturité de l'âge et celle de la vendange, mêlant un hédonisme forcené à l'amour le plus pur[5] ». Dans l'ensemble, « ligne vocale très diatonique et déclamation sans afféterie rendent justice aux mots[2] ». L'accompagnement du piano « prend en charge le commentaire sentimental dans une écriture élaborée et une économie confinant à l'ellipse[2] ».
L'Ode XVI (sur lui-même), qui évoque les défaites infligées par Eros, est une mélodie « franche, abondant en quintes et quartes ascendantes ». La partition est en trois sections successives, « où le rythme se fait plus fluide[2] ».
L'Ode XIX (qu'il faut boire), est une chanson à boire « sur l'écoulement de croches en rythme ternaire [...] Le vin dilate les artères, Bacchus dilate le cœur des hommes : pour tout ornement à ce mouvement obsessionnel, des appels de neuvième ascendante au piano, auxquels font écho les septièmes ascendantes du chant. Chute, pour finir, d'une onzième en gamme pentatonique[2] ».
L'Ode XX (sur une jeune fille), est la « révérence réservée d'un amant qui se voudrait vêtement ou parfum pour s'attacher à celle qu'il aime[2] ». La déclamation syllabique est « d'intensité croissante, que soutiennent d'abord blanches et noires, puis triolets de noires, enfin des croches ; conclusion apaisée sur triolets de noires[2] ».
La durée moyenne d'exécution de l’ensemble est de quatre minutes trente environ[6].
Discographie
[modifier | modifier le code]- Albert Roussel : les mélodies (intégrale) — Marie Devellereau (soprano), Yann Beuron (ténor), Laurent Naouri (baryton), Billy Eidi (piano), Timpani 2C2064 (2001)[7].
- Albert Roussel Edition (CD 9) — José van Dam (baryton basse), Dalton Baldwin (piano), Erato 0190295489168 (2019)[8].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Gilles Cantagrel, « Albert Roussel », dans Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1), p. 571-577.
Monographies
[modifier | modifier le code]- Lucie Kayas, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
- Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
- Damien Top, Albert Roussel : Un marin musicien, Biarritz, Séguier, coll. « Carré Musique », , 170 p. (ISBN 2-84049-194-X).
- Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).
Notes discographiques
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Labelle 1992, p. 63-64.
- Cantagrel 1994, p. 575.
- Labelle 1992, p. 64.
- Labelle 1992, p. 63.
- Top 2016, p. 119.
- (en) Adrian Corleonis, « Odes anacréontiques (Nos 16, 19 & ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Jean Christophe Henry, « Roussel - Mélodies - Intégrale - Timpani », sur Forumopera.com
- Pierre Jean Tribot, « Albert Roussel, le coffret aux trésors », sur Crescendo Magazine,
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :