Le Modele Sequentiel de La Traduction

Télécharger au format ppt, pdf ou txt
Télécharger au format ppt, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 37

TRADUCTION ET DIDACTIQUE

LE MODÈLE SÉQUENTIEL DE LA TRADUCTION ET


SES AVANTAGES DIDACTIQUES
INTRODUCTION
 La traduction professionnelle se situe dans un espace social,
où tant l'auteur, qui écrit le texte original à l'intention de ses
destinataires, que le traducteur, qui écrit sa propre version du
texte à l'intention de ses propres destinataires, ont des
objectifs et intérêts qui orientent leur énonciation;
 Le contenu informationnel d'un énoncé ne se limite pas à
l'information que l'auteur veut faire passer, mais comporte
également d'autres informations, dont une partie seulement
dépend de sa volonté (la chose s'applique aux traductions
autant qu'aux textes originaux).
 Cela peut justifier certains ajouts et omissions dans la
traduction.
 Dans quelle mesure et de quelle manière les principes de
communication et de fidélité interviennent-ils effectivement dans
le processus de traduction ?
 La meilleure manière de répondre à cette question consiste à
examiner des cas concrets.
 Le présent cours propose un cadre conceptuel qui intègre les
considérations et les décisions du traducteur dans une description
des différentes étapes de la traduction sous la forme d'un modèle.
 La traduction y est formalisée comme un processus qui s'articule
en une succession récursive de traitements d'unités de traduction.
 Chacune passe par une phase de compréhension, puis par une
phase de reformulation, avec des vérifications et des décisions et
l'intervention de connaissances linguistiques et
extralinguistiques.
LE MODELE SEQUENTIEL DE LA
TRADUCTION
 Selon ce modèle, le traducteur commence par la lecture d'une unité
de traduction et l'élaboration d'une hypothèse sur le sens que
véhicule cette unité.
 S'il ne dispose pas de connaissances suffisantes pour élaborer une
telle hypothèse, il fait une recherche d’informations ad hoc dans des
sources textuelles ou auprès des informateurs humains.
 Une fois une hypothèse de sens élaborée, il vérifie la plausibilité par
rapport à ses connaissances.
 Si le résultat du test de plausibilité est insatisfaisant, il recherche une
deuxième hypothèse de sens pour la même unité et la vérifie, et
ainsi de suite.
 Une fois qu'il a trouvé une hypothèse de sens plausible, il peut
passer à la phase de reformulation.
 Celle-ci démarre par la rédaction d'un premier énoncé en langue
d'arrivée correspondant à l'unité de traduction.
 Si ses connaissances linguistiques ou extralinguistiques sont
insuffisantes pour lui permettre de rédiger l'énoncé, il fait une
recherche d'informations ad hoc.
 Une fois l'énoncé rédigé, il en vérifie l'acceptabilité linguistique
ainsi que la fidélité.
 Si les résultats de l'un ou des deux tests sont insatisfaisants, il
rédige un nouvel énoncé en langue d'arrivée, en vérifie
l’acceptabilité et la fidélité, et ainsi de suite.
 Une fois qu'il a un énoncé acceptable et fidèle, il passe à l'unité
de traduction suivante.
 Périodiquement, il vérifie également l'acceptabilité et la fidélité
d’agrégats de plusieurs unités de traduction, pour s'assurer que
l’acceptabilité de chacune est maintenue au niveau du texte dans
son ensemble et qu'il n'a rien omis.
LA COMPRÉHENSION DU TEXTE
ORIGINAL

 En traduction, pour prendre les bonnes décisions en matière


de formulation, un minimum de compréhension du texte de
départ est indispensable.
 Le traducteur peut se contenter d'une compréhension
superficielle du texte qu'il traduit, par exemple dans la
traduction d'une nomenclature.
 Dans le cas de l’enseignement/apprentissage de la traduction
en milieu universitaire, une compréhension suffisante du texte
de départ ne va pas nécessairement de soi.
 Comprendre ce que dit ou écrit une autre personne est bien
plus compliqué que ce qu'on a tendance à croire.
FACTEURS DE DIFFICULTÉ DANS LA
COMPRÉHENSION EN TRADUCTION
 Des connaissances extralinguistiques insuffisantes
 La compréhension d'un texte nécessite certaines
connaissances qui permettent de compléter et d'interpréter
les informations que donne l'énoncé.
 En leur absence, la compréhension est lacunaire ou
incertaine.
 L'auteur d'un texte y met les informations qu'il estime
nécessaires en fonction des connaissances de ses
destinataires et non pas de celles du traducteur, qui se
retrouve donc en déficit informationnel.
 Les techniques d'acquisition de connaissances permettent
d'améliorer quelque peu sa situation, mais ne résolvent pas
tous les problèmes.
UNE MAITRISE INSUFFISANTE DE LA
LANGUE DE DÉPART
 Il semble raisonnable de considérer qu'une excellente
connaissance de la langue de départ est un préalable à la
traduction professionnelle, principe qui est souvent mentionné
dans la littérature.
 Premièrement, une « langue » (supra-)nationale est constituée
d'une multitude de sociolectes, partiellement géographiques
(variantes nationales ou régionales), partiellement déterminés par
la classe d'âge des énonciateurs, partiellement propres à une
activité professionnelle, voire à une entreprise donnée;
 Il est fait référence ici non pas à des langues de spécialité
techniques, mais à des variantes lexicales, syntaxiques et
stylistiques dans l'emploi du langage courant.
 Le traducteur est souvent confronté dans les textes de départ à des
sociolectes qu'il ne maîtrise pas parfaitement, même si sa maîtrise
de la langue standard ou de l'une de ses variantes est excellente.
 Les titres de la presse quotidienne anglo-saxonne fournissent
de nombreux exemples que reconnaîtront sans peine les
lecteurs anglicistes : ils peuvent être très à l'aise dans des
registres techniques et littéraires et avoir néanmoins du mal à
comprendre certaines manchettes des quotidiens britanniques
ou américains.
 Deuxièmement, les langues sont en évolution constante, et
un traducteur qui ne vit pas dans un pays où est parlée l'une
de ses langues passives et qui ne traduit pas régulièrement
des textes nombreux et variés à partir de cette langue peut se
retrouver distancé dans certains domaines après quelques
années.
 Enfin, bien que le traducteur soit supposé comprendre
parfaitement ses langues passives, l'expérience montre qu'il lui
reste parfois des lacunes.
 C'est d'ailleurs l'une des argumentations mises en avant dans la
communauté traductologique depuis quelques années pour
contester le principe de la priorité absolue donnée généralement
à la traduction vers la langue maternelle.
 La compréhension imparfaite de la langue dans laquelle est écrit
le texte original peut elle aussi être à l'origine de faiblesses dans
la traduction au même titre que la maîtrise imparfaite de la
langue d'arrivée.
 Une maîtrise imparfaite de la langue de départ ou du sociolecte
concerné peut donc être à l'origine de difficultés de
compréhension, même chez le traducteur expérimenté.
LA MAUVAISE QUALITÉ DU TEXTE DE DÉPART

 Une autre source d'incompréhension du texte de départ peut


être la mauvaise qualité de celui-ci : style maladroit, mauvais
usage terminologique, fautes de grammaire ou d'usage lexical,
logique difficile à comprendre.
 La qualité du texte de départ est parfois si mauvaise que le
traducteur voudra être exonéré à l'avance de tout reproche
pour une éventuelle erreur de traduction.
 La mauvaise qualité linguistique du texte de départ peut être
due à plusieurs facteurs :
 Premièrement, l'énonciateur peut être mauvais rédacteur en
raison d'une insuffisante maîtrise de sa langue maternelle
comme outil d'expression, par manque de discipline, par
manque d'esprit logique.
 Deuxièmement, l'énoncé peut avoir été rédigé dans de
mauvaises conditions, par exemple dans des délais très brefs
imposés par des circonstances particulières, ou dans un
environnement bruyant ou difficile.
 Troisièmement, de nombreuses publications scientifiques et
d'autres textes liés à des activités internationales sont écrits
par des locuteurs non natifs. De ce fait, les fautes de langue
et maladresses d'expressions peuvent y être nombreuses.
 Quatrièmement, des erreurs peuvent se glisser dans le texte
du fait de l'éditeur ou de l'imprimeur, surtout quand il est
écrit dans une langue qui n'est pas la leur.
LES FLUCTUATIONS D'ATTENTION CHEZ
LE TRADUCTEUR
 Comme n'importe quel lecteur, le traducteur connaît des
moments de baisse de concentration quand il lit le texte
original.
 Quand ils surviennent, il risque de mal comprendre le
passage qu'il parcourt.
 Le risque lié à ces baisses d'attention interagit probablement
avec d'autres facteurs tels que la mauvaise qualité
linguistique du texte en question, sa technicité, de mauvaises
conditions de travail et un manque de conscience
professionnelle de la part du traducteur.
MAUVAISES CONDITIONS DE TRAVAIL
ET MANQUE DE CONSCIENCE
PROFESSIONNELLE
 Il arrive que le traducteur doive travailler dans de
mauvaises conditions, par exemple avec un texte de
départ manuscrit et difficile à déchiffrer, ou mal
photocopié, ou sous un éclairage insuffisant, ou dans un
environnement bruyant qui perturbe sa concentration.
 Il arrive aussi qu'il ne vérifie pas sa lecture avec un soin
suffisant.
CONNAISSANCES ET ANALYSE DANS
LA COMPRÉHENSION
 Ces facteurs de difficulté sont fréquents et sérieux, comme
en témoignent de nombreuses erreurs de compréhension
dans les traductions préparées par les étudiants
 Il apparaît donc souhaitable de chercher à réduire leur
impact.
 Il peut être utile de rappeler la nature et les interactions des
composantes de la compréhension du discours, à savoir les
connaissances et l'analyse qui les complète.
LA CONNAISSANCE PASSIVE DE LA
LANGUE DE DÉPART
 Une connaissance minimum de la langue de départ, c'est-à-dire
d'un certain lexique, de certaines règles syntaxiques, de certaines
formes sonores (à l'oral) et visuelles (à l'écrit) est presque
toujours indispensable à l'interprétation des signes linguistiques.
 En ce qui concerne la nature des connaissances requises, on
soulignera qu'elles ne sont pas identiques pour la compréhension
et pour l'énonciation.
 Dans le premier cas, il s'agit de reconnaître des signes et leur
signification ; dans le second, d'évoquer ces signes.
 En ce qui concerne le degré de connaissance requis, on soulignera
sa variabilité selon plusieurs paramètres, dont le degré de
difficulté linguistique du texte (surtout syntaxique et lexical), la
familiarité du lecteur (ou auditeur) avec la situation d'énonciation
et ses différents paramètres, et sa connaissance du sujet.
LES CONNAISSANCES EXTRALINGUISTIQUES
 La connaissance des signes de la langue est indispensable pour
comprendre un énoncé, mais elle n'est pas suffisante, car il n'est
pas possible de les interpréter si on ne sait pas quelque chose de la
réalité extralinguistique qu'ils désignent.
 Même les énoncés les plus simples tels que les cris de surprise et
de douleur ne peuvent être interprétés correctement que si l'on
connaît déjà des situations de surprise et de douleur dans la vie.
 A fortiori, un énonce, qui fait référence à des objets, des actions,
des personnes, etc. ne peut être interprété que si son récepteur en
sait assez sur les objets, les actions, les personnes concernés pour
faire le rapprochement entre les signes perçus et le monde qu'il
connaît.
 Il est d'ailleurs difficile d'imaginer des connaissances linguistiques
complètement détachées des connaissances extralinguistiques ;
LA COMPLÉMENTARITÉ ENTRE LES
INFORMATIONS LINGUISTIQUES ET LES
INFORMATIONS EXTRALINGUISTIQUES
 S'il est difficile de dissocier de manière très nette les connaissances
linguistiques des connaissances extralinguistiques, il est clair que la
compréhension de l'énoncé se fonde sur l'interaction entre ces dernières.
 Plus le récepteur connaît le sujet et la situation dans laquelle s'inscrit
l'énonciation, moins il a besoin de connaissances linguistiques, voire
d'informations explicitées, linguistiquement ou non, pour interpréter l'énoncé.
 A mesure que les connaissances extralinguistiques du récepteur augmentent,
pour lui, une partie de plus en plus grande de l'information explicitée
linguistiquement devient redondante, en ce sens qu'elle ne lui apporte pas
d'informations nouvelles.
 Quand une situation est bien comprise par un récepteur, il peut interpréter un
énoncé même dans une langue dont il n'a que des connaissances linguistiques
faibles ou médiocres.
 Ainsi, l'automobiliste français qui, à l'entrée d'un tunnel long sur une autoroute
catalane, voit le panneau obligacio llums, fera facilement le rapprochement
avec les panneaux autoroutiers français correspondants lui demandant d'allumer
ses feux avant d'entrer dans un tunnel.
L'ANALYSE
 Du fait de sa situation d'élément extérieur à la communication entre
l'auteur et le destinataire et du déficit informationnel qui en découle
presque inévitablement, le traducteur doit compléter ses connaissances
pour avoir une compréhension suffisante de l'énoncé.
 Il en résulte pour lui la nécessité d'acquérir systématiquement des
connaissances ad hoc.
 Les connaissances linguistiques et extra-linguistiques ne conduisent à
la compréhension que par le biais d'une analyse.
 Dans la vie quotidienne, cette analyse est en grande partie
subconsciente.
 Le traducteur y ajoute pour compenser son déficit informationnel
chronique une analyse consciente, délibérée et systématique, afin
d'exploiter au mieux les informations dont il dispose au départ ainsi
que les informations que lui fournit le texte et les informations qu'il va
rechercher à l'extérieur.
LA PRÉVENTION DES ERREURS DE
COMPRÉHENSION DANS LA
TRADUCTION
 Pour les raisons évoquées plus haut, la compréhension d'un énoncé par son
lecteur est souvent incomplète ou erronée, mais la fréquence de ces erreurs est
difficile à évaluer.
 Il est vrai que des malentendus sont fréquemment observés dans la vie
quotidienne, mais il est difficile de faire la part de ceux qui résultent de
résistances inconscientes d'ordre affectif ou idéologique au message ou à la
personnalité de l'énonciateur et de ceux qui résultent d'une insuffisance des
mécanismes cognitifs en tant que tels.
 C'est dans le milieu scolaire que l'étendue de cette perte entre l'émetteur
(l'enseignant) et le destinataire (l'apprenant) est la plus visible, et ce à travers
les résultats des examens, partie intégrante du système d'enseignement.
 Dans les programmes de formation de traducteurs, la mauvaise compréhension
des énoncés de départ se retrouve très régulièrement dans les exercices de
traduction rendus par les étudiants.
 La démarche présentée ci-dessous vise à valoriser au mieux les connaissances
du traducteur dans une démarche d'analyse pour prévenir autant que possible
les erreurs de compréhension.
LES CONNAISSANCES
 Le traducteur dispose, au moment où il aborde le texte à traduire,
de connaissances linguistiques et extralinguistiques qui forment sa
base de connaissances initiale.
 À mesure qu'il lit, cette base de connaissances s'enrichit de
connaissances extralinguistiques apportées par l'énoncé de départ,
mais aussi de connaissances linguistiques, généralement au niveau
de la phraséologie et de la terminologie spécifique au domaine et
au groupe auquel appartient l'énonciateur.
 La base de connaissances initiale du traducteur est très vaste,
puisqu'elle englobe la totalité de ses connaissances acquises et non
oubliées depuis son enfance et jusqu'au moment où il aborde le
texte à traduire.
 Toutefois, seule une infime partie de ces connaissances va être
mobilisée pour comprendre le texte à traduire, les autres n'étant
pas pertinentes.
 D'un autre côté, la quantité d'informations acquises par la lecture
d'un texte donné est infime par rapport à ces connaissances
préexistantes, mais ces nouvelles informations sont toutes
pertinentes par rapport à l'opération de traduction en cours.
 Parfois, les connaissances préexistantes et acquises au cours de la
lecture de l'énoncé ne suffisent pas à en assurer la compréhension
et à dégager une hypothèse sur son sens parce que le texte est mal
rédigé ou rédigé pour des destinataires dont les connaissances sont
très supérieures à celles du traducteur.
 Dans ces conditions, celui-ci ira chercher les informations
nécessaires, terminologiques, conceptuelles ou autres dans des
sources extérieures an texte, textuelles (livres de référence,
glossaires, sites Web, base de données, etc.) ou humaines.
 L'acquisition de ces connaissances est une partie intégrante du
processus de traduction, qui intervient également dans la phase de
production du texte d'arrivée.
LE TEST DE PLAUSIBILITÉ
 Un principe opérationnel qui semble avoir une certaine efficacité dans
le cadre de la formation à la traduction est celui du test de plausibilité
systématique.
 Il s'agit de considérer que le sens qui se dégage à la première lecture
d'un énoncé n'est qu'une hypothèse de sens, et de la vérifier
systématiquement en se posant deux questions :
 1 / Ce qu'on pense avoir compris est-il logiquement cohérent par rapport
au reste du texte ? Y a-t-il par exemple une contradiction entre une
opinion exprimée dans une partie du texte et une opinion exprimée dans
une autre partie du texte, ou entre deux faits décrits dans le même
texte ?
 2 / Ce qu'on pense avoir compris est-il compatible avec ce qu'o sait par
ailleurs ? L'énoncé dit-il quelque chose dont le traducteur sait ou
soupçonne fortement qu'il est faux ?
 Si la réponse à l'une des deux questions laisse subsister un doute, le
traducteur relira la ou les partie(s) problématique(s) du texte en vérifiant
que celui-ci dit bien ce qu'il semble dire.
 Quand la vérification d'une hypothèse de sens donne un résultat
satisfaisant, le traducteur peut passer à l'étape de la reformulation du sens
retenu.
 L'efficacité du test de plausibilité pour prévenir des erreurs de sens dépend
fortement des connaissances préexistantes du traducteur.
 Si celui-ci ne connaît pas le domaine en question, il peut mal interpréter le
texte original sans s'en rendre compte, car il ne pourra pas détecter de
contradiction entre ce qu'il a compris et la réalité ou entre ce qu'il a
compris à un endroit donné et ce que dit l'auteur à un autre endroit du
texte.
 Nous appellerons « boucle de compréhension » le processus d'extraction
d'une première hypothèse de sens à partir de l'énoncé de départ, de
vérification de sa plausibilité, d'élaboration d'une deuxième hypothèse de
sens au cas où la première s'avère peu plausible, etc.
L'OPTIMISATION DE LA
REFORMULATION
 Une fois que le traducteur dispose d'une hypothèse de sens qu'il
considère acceptable, il peut passer à sa reformulation.
 Si ses connaissances linguistiques et extralinguistiques sont
insuffisantes pour produire un énoncé d'arrivée, il procède à une
acquisition de connaissances ad hoc.
 Toutefois, de même que dans la phase de compréhension, dans la
phase de production, chaque énoncé produit en langue d'arrivée en
reformulation d'une unité de traduction est considéré comme un
énoncé provisoire, à vérifier. Cette vérification porte sur deux
aspects de l'énoncé :
 1 / Son acceptabilité éditoriale en tant qu'énoncé autonome dans la
langue d'arrivée. Il s'agit de vérifier sa clarté et sa qualité
linguistique (lexicale, syntaxique, stylistique, orthographique).
 2 / Sa fidélité informationnelle (et dans la traduction littéraire,
fidélité stylistique).
REFORMULATION, RECHERCHE
D'INFORMATIONS AD HOC ET
SPÉCIALISATION
 Premièrement, comme la phase de compréhension, elle fait
intervenir la base de connaissances préexistante, et souvent de
manière plus massive.
 En effet, il s'agit de choisir soi-même, parmi différentes possibilités,
le meilleur énoncé pour ré-exprimer les mêmes idées.
 La recherche nécessaire est généralement plus longue que la
recherche faite à des fins de compréhension.
 Chez le traducteur professionnel, l'acquisition d'informations ad hoc
à partir de sources extérieures au texte de départ est la composante
de la traduction la plus consommatrice de temps - souvent le
traducteur passe l'essentiel de son temps à cette recherche, et une
petite partie de son temps à la rédaction de son texte.
 Une raison importante de la spécialisation des traducteurs techniques et
scientifiques se situe dans ce fait.
 Rien n'empêche en principe un traducteur d'accéder à des sources adéquates
et d'acquérir les connaissances nécessaires à la traduction de textes dans un
domaine qu'il ne connaît pas, le processus peut être trop long – manque
d’efficacité.
 La règle n'est pas absolue. Pour certains textes, quand on dispose de sources
fiables ou quand on travaille en équipe avec un spécialiste, on peut avancer
vite et bien même dans des domaines que l'on ne connaît pas.
 Une formule de travail en équipe avec un médecin pour des traductions
médicales est décrite dans Gile (1986).
 Dans cette formule, le traducteur envoie le texte original au médecin, qui le
lit et note à titre préparatoire des termes et tournures techniques en langue
d'arrivée, ce qui permet au traducteur de rédiger rapidement un texte fiable
dans le fond et la forme, que le médecin revoit et corrige éventuellement.
 Le gain de temps réalisé lui permet aussi de rémunérer correctement le
médecin tout en augmentant ses propres revenus.
 Cette formule ou une variante peuvent s'appliquer tout domaine.
REFORMULATION ET VALEUR AJOUTÉE
DE LA TRADUCTION
 La phase de compréhension de l'énoncé en langue de départ a une
fonction préparatoire ; la phase « productive» de la traduction celle
où le traducteur prépare le texte qui sera remis au lecteur
destinataire, est la phase de reformulation.
 C'est à ce moment qu'interviennent les éventuelles pertes, mais
aussi et surtout la valeur ajoutée du service.
 Si le traducteur prend de bonnes décisions et dispose des
connaissances et du savoir-faire nécessaires, il peut produire un
texte en langue d'arrivée qui non seulement préserve les
informations que l'auteur souhaitait faire passer à travers le texte de
départ, mais les transmet de manière plus claire, plus agréable à tel
point qu'un lecteur comprenant les deux langue, pourra préférer la
traduction à l'original.
REFORMULATION ET DIRECTION DE
LA TRADUCTION
 La reformulation n'est pas immédiate, elle appelle un délicat
dosage d'élégance rédactionnelle et de restitution informationnelle,
la préservation totale de l'information véhiculée par l'énoncé de
départ n'étant pas toujours compatible avec les règles
rédactionnelles en langue d'arrivée.
 Ce dosage demande une bonne maîtrise stylistique de la langue
d'arrivée, à laquelle on ne parvient que rarement dans une langue
seconde.
 C'est la raison pour laquelle les employeurs qui visent des
traductions de haut niveau de qualité recommandent fortement que
l'on ne travaille que vers sa langue maternelle.
 Cette règle admet des exceptions. La plus fréquente résulte de
l'absence de traducteurs ayant la combinaison linguistique
souhaitée sur le marché en question.
 Ainsi, en Chine, au Japon, dans les pays d'Europe de l'Est, la quantité
de travail vers l'anglais, mais aussi vers le français et d'autres langues
est telle que les traducteurs anglophones, francophones et autres sur
place sont vite saturés, et que la seule solution viable est le recours à
des traducteurs de langue maternelle chinoise, japonaise, bulgare,
tchèque, russe, etc.
 Les nouvelles technologies pourraient à terme alléger sensiblement ces
contraintes en généralisant les traductions transfrontalières, le
traducteur résidant dans un pays et le client dans l'autre.
 Par ailleurs, des traductions peuvent être réalisées en équipe, avec un
locuteur natif pour corriger et améliorer un énoncé produit par un
traducteur vers une langue non maternelle.
 Mais le principe de la traduction vers une langue maternelle garde ses
avantages de principe — à condition que le traducteur ait une très
bonne compréhension de la langue de départ.
UTILISATION DU MODÈLE SÉQUENTIEL
POUR L'IDENTIFICATION DES FAIBLESSES
DES ÉTUDIANTS
 Pédagogiquement parlant, le modèle séquentiel sert d'abord à la
présentation des différentes composantes de la traduction qui sont
importantes pour l'optimisation de la qualité.
 Il sert aussi de référence pour identifier les causes des faiblesses des
étudiants et pour les orienter dans leurs efforts vers l'amélioration
de telle composante de leur travail.
 Faiblesses dans les connaissances
 L'insuffisance des connaissances, tant linguistiques qu'extra-
linguistiques, est localisée dans la base de connaissances.
 Ses manifestations éventuelles dans le texte d'arrivée sont des
fautes de sens et des fautes et maladresse de langue.
 Faiblesses dans la méthode
 De même que les faiblesses dans les connaissances, les faiblesses dans la
méthode peuvent se traduire dans le texte d'arrivée par des fautes de sens et
par des fautes et maladresses de langue.
 On peut, globalement, classer leurs sources en trois catégories :
 Une motivation insuffisante pour mener jusqu'au bout les différentes étapes
nécessaires: la fatigue ou le manque de conscience professionnelle.
 De mauvaises conditions de travail, notamment des délais trop courts et
l'absence de ressources pour la recherche des informations requises, qui
peuvent empêcher le traducteur d'accomplir chacune des étapes de la
traduction comme il le souhaiterait.
 Une insuffisante maîtrise d'une composante du travail, soit parce que le
traducteur ne l'a pas assimilée, soit parce que tout en l'ayant comprise en
principe, il n'a pas la capacité cognitive nécessaire à sa mise en oeuvre.
 Par exemple, il peut avoir du mal à résister aux interférences linguistique, ou
être limité dans sa créativité linguistique et avoir du mal à trouver des
solutions de reformulation en langue d'arrivée qui contournent les problèmes
liés aux différences interlinguistiques.
 Symptômes et diagnostics
 On constate donc que dans la traduction, il est important de bien
cerner les causes des faiblesses pour essayer d'y remédier.
 Une première étape dans la facilitation du diagnostic consiste à
optimiser l'environnement de l'étudiant afin que certaines sources de
problèmes soient éliminées d'emblée.
 Il s'agit premièrement, de vérifier à ce qu'il ait suffisamment de
temps pour préparer sa traduction bien au-delà du temps dont il
dispose généralement sur le marché du travail.
 L'un des avantages de l'environnement universitaire est cette
possibilité qu'il donne de moduler la charge de travail en fonction de
l'étape de l'apprentissage dans laquelle se trouve l'étudiant.
 Deuxièmement, il convient de choisir des textes de départ d'un degré
de difficulté tel que le traducteur puisse les comprendre après une
certaine recherche, et de s'assurer que les ressources nécessaires sont
disponibles à la bibliothèque de l'université, sur Internet, etc.
 Troisièmement, il faut motiver les étudiants, par le discours, par
l'exemple et par les autres moyens que donne l'université,
notamment l'évaluation formelle, afin qu'ils s'engagent
sérieusement dans le travail.
 La suppression partielle ou totale de certaines sources de
problème ne suffit pas à résoudre le problème du diagnostic.
 Comment savoir en effet si telle faute de sens, telle faute de
langue, telle maladresse résulte d'une connaissance insuffisante
de la langue de départ, du sujet, d'une faiblesse dans la recherche
documentaire, d'un état de fatigue cl l'étudiant ?
 L'une des possibilités consiste à interroger l'étudiant en question
 Une autre, plus pratique pour l'enseignant car elle permet de
gagner du temps et lui donne un aperçu de la situation de toute
une classe, consiste à demander aux étudiants d'expliquer par
écrit, pour chaque traduction, les problèmes qu'ils y ont
rencontrés, leurs actions et leurs décisions.
CONCLUSION : VALEUR AJOUTÉE
ET CONSCIENCE PROFESSIONNELLE DANS
LA TRADUCTION
 Une traduction peut se faire sans les tests et avec une
mobilisation minimum de sources extérieures.
 Quand le traducteur a connaissances linguistiques et
extralinguistiques requises, il arrive que le résultat soit
passable ou qu'il soit accepté par le client même s'il est
médiocre ou mauvais.
 Sur le terrain, on voit de nombreuses traductions de mauvaise
qualité et des traducteurs professionnels de faible niveau qui
ont néanmoins une clientèle.
 Dans certains organismes et dans certaines situations
professionnelles, il existe un contrôle de qualité plus ou moins
efficace.
 Dans un tel cas, la qualité de la traduction sera déterminée par
la conscience professionnelle du traducteur bien plus que par
les forces du marché.
 Certains considèrent que la qualité à offrir au client doit être
fonction du prix qu'il est disposé à payer.
 Cette attitude est dangereuse, car elle risque de dévaloriser le
métier de traducteur et conduire à terme à des effets délétères
sur les conditions de travail et sur la rémunération de
l'ensemble de la profession.
 Il est souhaitable de chercher à maintenir, voire à améliorer le
niveau de qualité global, pour donner davantage de
satisfaction personnelle au traducteur et pour positionner la
profession suffisamment haut.
 Une bonne formation peut y contribuer, d’où l’importance de
la formation des traducteurs.
BIBLIOGRAPHIE
 Gile, Daniel, 2005, La traduction, la comprendre,
l’apprendre, PUF, Paris
 Gile, 1986, « La traduction médicale doit-elle être
réservée aux seuls traducteurs-médecins? » Meta, 31,
pp.26-30

Vous aimerez peut-être aussi