Endocardite Infectieuse Alger
Endocardite Infectieuse Alger
Endocardite Infectieuse Alger
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
DEFINITION :
Inflammation avec lésions ulcerovégetante de l’endocarde valvulaire ou pariétal, secondaire a
la greffe d’un microorganisme le plus souvent bactérien ;
HISTORIQUE :
1885 description clinique de la forme lente par william Osler
1950 guérison par la pénicilline
EPIDEMIOLOGIE ;
Dans le monde son incidence varie entre 10 et 60 cas par million d’habitant et par an
ETIOPATHOGENIE :
Atteinte cardiaque préexistante : valvulopathie native, cardiopathie congénitale, CMO,
prothèse valvulaire, correction chirurgicale incomplète d’une cardiopathie congénitale,
Parfois sans cardiopathie préexistante chez les heroinomane ou les immunodéprimés
Porte d’entrée : par ordre de fréquence (dentaire, digestive, nosocomiale (KT veineux),
cutanée, urinaire, ORL)
Microbiologie :
- streptocoque (2/3 des cas) surtout les streptocoques oraux (viridans)qui est le germe le
plus fréquemment a l’origine d’une endocardite , ensuite les streptocoques digestifs du
groupe D (bovis et fecalis), exceptionnellement les streptocoque B hémolytiques A. B.
C. et G )
- staphylocoques (environ 20% des cas) auréus, epidermidis,
- bacilles gram négatifs : groupe HACEK, actinobacillus, haemophilus,….
- Bactéries a développement intracellulaire : chlamydia,…
Anapath : lésions destructrices (ulcérations), lésions constructrices (végétations), abcès,
parfois extension locale avec myocardite, péricardite purulente ou inflammatoire séreuse.
DIAGNOSTIC :
Circonstances de découverte : Parfois tableau aigu avec choc infectieux ou cardiogenique ou
a l’occasion d’une complication ischémique. Mais souvent le tableau est subaigu avec la
description clinique d’OSLER
Examen clinique :
Syndrome infectieux avec fièvre >38 persistante, anorexie, asthénie, splénomégalie,
Faux panaris d’Osler (nodosités rouge, douloureuse, éphémères sur la pulpe des phalanges
distales des doigts et orteils),
Érythème hémorragique palmoplantaire de JANWAY,
Pétéchies a centre blanc de la muqueuse conjonctive ou buccale,
Taches de ROTH (taches cotonneuses sur la rétine),
Apparition ou modification d’un souffle cardiaque de régurgitation, signes d’insuffisance
cardiaque,
Recherche de la porte d’entrée (soins dentaire les semaines précédentes, foyer infectieux en
évolution ou guérit)
Examens complémentaires :
- hémocultures : 3 prélèvement en moyenne de 10cc a intervalle (de 5minutes si tableau
grave) sinon (8 a 12 heures de préférence aux pics thermiques) avec ensemencement
sur milieu aérobie, anaérobie et enrichie. En cas de négativité de la culture refaire
autres prélèvement sur deux ou trois jours avec examens sérologique en fonction de
l’orientation. en cas de décapitation par une antibiothérapie anarchique il faut une
fenêtre thérapeutique de quelques jours avec des hémocultures répétées.
- Echocardiographie : trans thoracique puis trans oesophagienne qui présente une
meilleure sensibilité pour la détection des végétations, abcès, désinsertion de prothèse,
- Autres examens biologiques : VS (accélérée mais reste moindre que dans une crise de
RAA), FNS (hyperleucocytose, anémie inflammatoire), électrophorèse des protéines
(hypergammaglobulinemie), facteur rhumatoïde (positif), ECBU (protéunurie et
hématurie : glomerulite a complexes immuns)
Critères diagnostics de DUKE :
Majeurs :
- hémocultures positives soit deux hémocultures positives à des germes communément
rencontrés dans l’endocardite infectieuse, soit trois ou la majorités des hémocultures
lorsqu’il s’agit d’un germe susceptible d’entraîner une endocardite
- atteinte échographique : soit végétation, soit abcès, soit désinsertion de prothèse et
fuite nouvellement apparue
Mineurs :
- hémocultures positives qui ne répondent pas a la définition du critère majeur
- atteinte de l’endocarde a l’échographie qui ne répond pas a un critère majeur
- prédisposition (cardiopathie ou toxicomanie)
- fièvre
- phénomènes vasculaires (lésion de JANWAY, hémorragies conjonctivales, embolie
artérielle, anévrysme mycotique)
- phénomènes immunologiques (glomérulonéphrite, faux panaris d’Osler, taches de
ROTH, facteur rhumatoïde)
Le diagnostic d’endocardite est porté sur la réunion de deux critères majeurs (2M) ou un
critère majeur et trois critères mineurs (1M+3m) ou sur l’association de cinq critères mineurs
(5m)
Complications :
Cardiaques :
- insuffisance cardiaque gauche suite a une fuite mitrale ou aortique ou a une
myocardite ou infarctus par embolie coronaire, trois situations (insuffisance cardiaque
stabilisée, irréductible ou choc cardiogenique)
- infarctus du myocarde par embolie coronaire
- trouble du rythme ou de la conduction
- abcès cardiaque avec risque de fistulisation
Neurologiques :
- AVC ischémique par embolie ou hémorragique par rupture d’anévrysme mycotique ou
par transformation hémorragique d’un AVC ischémique
- Abcès, méningite (rares)
Rénales : insuffisance rénale par glomérulonéphrite immunologique, abcès du rein,
néphrotoxicité des antibiotiques ou infarctus rénal
Artères périphériques : embolie ou anévrysme mycotique
Autres : infarctus ou abcès splénique, infarctus ou abcès hépatique, ostéoarthrite septique,…
PRONOSTIC :
Mortalité de 20% sur valves natives, 30% sur prothèse valvulaire en post op. Tardif, et jusqu'à
50% en post op. Précoce
TRAITEMENT :
Médical :
Après l’hospitalisation, l’examen clinique, le bilan biologique et les hémocultures ainsi que
l’échocardiographie transthoracique et transoesophagienne, lorsque le diagnostic
d’endocardite est porté. Reste à débuter le traitement antibiotique avec les règles d’usages :
- Antibiothérapie bactéricide a forte dose (germe est protégé)
- longue durée (six semaines) (germe a activité métabolique ralentie)
- voie parentérale pour un pic sérique adéquat (germe a densité faible)
- le choix de l’antibiotique est basé sur les résultats de l’hémoculture, de
l’antibiogramme et a défaut une antibiothérapie a large spectre en fonction du contexte
(valves natives ou prothèses)(porte d’entrée)
Hémocultures Antibiogramme Bithérapie Monothérapie Cas d’allergie a
Ou contexte 2semaine 4semaines la pénicilline
Streptocoques CMI<0,5mg/ml PENI G+Genta PENI G PENIVANCO
ou entérocoques CMI>0,5mg/ml PENI A+Genta PENI A PENIVANCO
staphylocoques METI sensible PENI M+Genta PENI M PENIVANCO
METI résistant VANCO+Genta VANCO
NEGATIVES Valve native PENI A+Genta PENI A PENIVANCO
Prothèse VANCO+Genta VANCO
Surveillance : clinique avec un examen quotidien pour déceler les éventuelles complications.
Une courbe de température et une surveillance biologique avec VS, FNS et fonction rénale.
La disparition de la fièvre et la négativation des hémocultures se font rapidement. Le
syndrome inflammatoire plus lentement. L’échocardiographie est recommandée au début et a
la fin du traitement et aux besoins en cas de modification des données cliniques.
Chirurgie :
La chirurgie a chaud : en phase aigue est basée sur la détersion de tout les tissus infectés sous
CEC avec une réparation si possible sans prothèse et sinon avec l’emploi des prothèses
biologiques de préférence.
Deux indications majeures a cette chirurgie a chaud :
- hémodynamique : insuffisance cardiaque réfractaire au traitement médical
- infectieuse : fièvre persistante une semaine après une antibiothérapie bien conduite,
La chirurgie a froid : se discute après les six semaines d’antibiothérapie en cas de
régurgitation mitrale ou aortique séquellaire importante.
PROPHYLAXIE :
La prophylaxie oslerienne est basée sur le traitement antibiotique de tout foyer infectieux
potentiel et d’une antibiothérapie avant un geste médical pouvant engendrer une bactériémie
et cela chez tout patient porteur d’une cardiopathie a risque d’endocardite.