01 M11v05 34 Farida SAHLI - 003 022
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01 M11v05 34 Farida SAHLI - 003 022
Farida SAHLI
Université Batna 2
ORCID iD : 0009-0009-3368-7869
[email protected]
Résumé : Notre travail porte sur les pratiques langagières dans l’institution scolaire
algérienne telles qu’elles sont perçues par quelques-uns de ses acteurs (enseignants
et apprenants). Il s’agit de s’interroger sur les facteurs intervenant dans le choix
linguistique de ces derniers dans leurs interactions langagières en situations scolaire
formelle. L’analyse qualitative du corpus recueilli auprès de quelques acteurs
scolaires a démontré que le choix linguistique n’est pas libre mais largement
déterminé par des facteurs conjugués de nature personnelle et environnementale. Il
s’agit du répertoire verbal des protagonistes (ce qui est de nature personnelle) ; de la
situation de communication scolaire (lieu); de l’enjeu communicatif (but) ainsi que la
position statuaire de chacun des acteurs scolaires (participants). Le choix de langue
se fait d’une part, en fonction de l’image que l’on veut donner de soi, et d’autre part,
en fonction de la représentation que l’on a de son partenaire. Outre le statut du
locuteur, le statut des langues utilisées détermine le choix linguistique des locuteurs.
Introduction
En mettant le focus sur les pratiques langagières en contexte scolaire algérien, nous
tenterons de porter une réflexion qui tient compte de la situation sociolinguistique de
1.Cadrage théorique
Nous essayerons d’illustrer les concepts qui semblent pertinents à notre
problématique. Le premier point aborde la notion du répertoire verbal, de continuum
stylistique et de la communication exolingue. Les points 2 et 3 reviennent sur les notions
du domaine et du contexte. Les deux derniers points (5et6) sur celles de la face et de la
relation interpersonnelle. Il importe de préciser par ailleurs, que les réflexions théoriques
présentées au début de chaque point traité sont illustrées par des extraits du corpus en vue
d'une meilleure compréhension de la réalité langagière scolaire algérienne. Nous pourrions
dire qu’il s’agit d’une validation de l’opérationnalité des théories évoquées.
2.Cadre méthodologique.
Nos interrogations portaient particulièrement sur le choix de langue (s) utilisée(s)
en classe de cours. Notre démarche empirique a commencé par l’observation, le choix de
(s) lieu (x) d’enquête et d’enquêtés. L’échantillon constitué par ces derniers est diversifié
du point de vue du sexe, de l’âge, de la profession, de l’appartenance religieuse ou
ethnique, et de la région. Les personnes interrogées sont au nombre de 15, parmi elles se
Pour décrire et analyser la pratique langagière des acteurs scolaire, nous avons mis
en œuvre une méthode d’analyse qui nous conduit à analyser des extraits d’entretiens selon
différents angles. Il s’agit d’une analyse qualitative basée sur le contenu du discours.
3.Analyse et discussion.
L’analyse effective de notre corpus devrait permettre de répondre, en fin de compte,
à notre question de départ présentée dans l’introduction. Le répertoire verbal, le domaine,
le contexte, la face et la relation interpersonnelle entre les interactants sont
particulièrement intéressants puisqu’ils permettront d’éclairer les dimensions importantes
de la pratique linguistique scolaire
certaines situations (Grosjean, 1993). Par forme de parler bilingue, il faut entendre à la fois
l’alternance et le mélange des codes (code-switching et code-mixing). Selon Gajo
(2001 :129), le répertoire constitue entre autres, un élément de l’atout bilingue. Il
schématise cet « atout bilingue » de la manière suivante :
Extrait n°1
2. E : vous parlez en quelle langue avec vos camarades de classe ?
3. App17 : parfois en français / et parf- / et la plupart en arabe
16. E : vous parlez en darja avec le prof d’arabe ?
17. App17 : parfois
18. E : avec les profs de français vous parlez darja ?
19. App17 : jamais euh je parle parfois en arabe littéraire lorsque je manque de mots en
français
22. E : c’est permis ?
23. App17 : non
Au-delà des réponses qui sont certes contraintes par la situation d’interview et le
choix de langue de l’enquêtrice (le français), on voit que App17 ratifie les dénominations
proposées par cette dernière et reconnaît qu’il utilise 3 langues en classe. Il est intéressant
de remarquer que App17 semble avoir des représentations différentes des situations
d’enseignement en arabe et en français, mais aussi des relations établies avec le professeur
d’arabe et le professeur de français. Le choix d’utiliser la darja avec le professeur d’arabe
peut être expliqué en termes de continuum linguistique : l’ensemble des productions en
arabe sont situées sur un axe dont la variété standard constitue un des pôles et la darja
l’autre pôle. Un tel continuum n’existe pas (ou en tout cas n’est pas perçu) entre la darja et
le français. Cette dernière semble alors exclue par la situation même de la classe de
français. Pour l’arabe, il semble que l’on soit en présence d’une variation stylistique2 qui
s’explique par le changement de registres de discours (du formel au familier) par un même
locuteur ; il convient donc, à ce propos, d’esquisser un continuum qui s’organise selon une
échelle stylistique allant de l’usage le plus surveillé au moins surveillé. Pour ce faire, nous
reprenons d’une part le terme de continuum stylistique proposé par Tarone (1983 :152), et
d’autre part, les dénominations des différents styles intermédiaires de Taleb Ibrahimi
(1997 :70). De ce fait, nous pouvons établir le schéma suivant permettant de visualiser ce
continuum.
la deuxième définition apportée par Porquier car elle nous semble la plus appropriée à
notre cas de figure. Le professeur de français bien qu’il ne soit pas considéré comme natif
de français possède des caractéristiques qui le placent comme expert linguistique par
rapport à l’apprenant. En effet, par son usage quotidien du français dans sa vie
professionnelle, le professeur possède une plus grande aisance linguistique dans cette
langue que l’apprenant qui doit encore être considéré comme un apprenant.
3.2. Domaine.
Outre le répertoire, le domaine, compris comme la matière enseignée, peut
également être déterminant dans le choix de telle ou telle langue et dans le passage d’une
langue à l’autre. Certains enseignants convergent sur le fait d’utiliser exclusivement la
langue d’enseignement, soit la langue de la matière enseignée, quelque soit le thème de
l’échange, comme le montre le passage suivant, extrait d’un entretien réalisé avec une
enseignante de français au lycée :
Extrait n°2
5.Ens5bis: je leur demande de parler en français même si hors sujet / l’élève qui se trompe
et qui parle en arabe je le mets cinq minutes dehors voilà / quand ils parlent / ils font
attention / sinon il va se retrouver dehors pendant cinq minutes.
Pour cette enseignante, le code est considéré comme une fin en soi et elle n’hésite
pas à recourir à la manière forte pour l’imposer. Le choix de langue est prioritaire par
rapport au contenu, comme si celui-ci n’était finalement qu’un prétexte pour échanger en
français en se focalisant surtout sur la forme verbale de l’énoncé. Comme le relève
Pekarek :« L’attention prêtée aux formes linguistiques est souvent tout à fait compatible
avec un échange communicatif. D’une part, cette attention donne lieu à des traitements
fonctionnels, axés sur l’intercompréhension et qui, en aidant l’apprenant à surmonter un
problème linguistique, lui permettent d’accomplir une tâche discursive supérieure. D’autre
part, elle peut constituer la substance même d’un enjeu communicatif centré sur l’échange »
(Pekarek, 1999 : 143).
Cette même attitude est manifestée par une enseignante d’anglais à l’université qui dit :
Extrait n°3
105. Ens10: bon moi / je euh / je les encourage toujours de parler anglais même avec des
fautes et des p’tits mots / euh / mais à la fin je corrige en anglais //
Par ailleurs, nous remarquons une différence entre ces enseignantes de langues (Ens5 bis
et Ens10) et les enseignants des matières scientifiques. Voici ce que dit une enseignante
de physique :
Extrait n°4
6. E : l’enseignement de physique se fait en quelle langue ?
7. Ens1 : normalement en français parce que c’est plus facile // c’est plus facile // euh on
fait / on fait le langage en arabe darja w (et) les formules en français // c’est une
contradiction daymen kayen le passage bine lfrançais w l’arabe fla même séance (il y a
toujours le passage entre le français et l’arabe dans la même séance) // puisque c’est la
seule langue qu’ils maitrisent
Cette enseignante déclare puiser dans ses ressources linguistiques la forme la plus adaptée
à ses apprenants puisqu’elle déclare utiliser la darja avec eux. Une langue qu’ils maitrisent
à la différence des autres codes. C’est cette contrainte qui oblige Ens1 à s’engager dans
l’alternance codique et qui en explique l’usage. Une façon de faire qui semble ne pas
correspondre à sa propre perception puisqu’elle préfère dispenser son cours en français
uniquement. Ce choix pourrait s’expliquer par le fait qu’elle a été formée en français.
Les propos d’une enseignante de mathématiques vont dans le même sens :
Extrait n°5
14. E : vous formulez vos questions en quelle(s) langue(s)?
15. Ens2 : des fois / on essaie de les poser en arabe classique // la plupart du temps / on
essaie d’enseigner en arabe classique // besah (mais) ça se fait pas tout le temps // des fois /
on est obligé / par la force des choses / on est obligé de parler l’arabe rural et voilà // mais /
on essaie de faire le maximum pour enseigner en arabe classique //
Les deux extraits présentés nous semblent intéressants en ce qu’ils illustrent deux
façons de faire identiques des deux enseignantes enquêtées. En effet, elles disent se servir
de la darja (appelé « arabe rural » par Ens2 au TP 15), alors qu’en principe l’enseignement
de leurs matières à savoir la physique et les mathématiques, doit se faire en français et en
arabe pour la première et en arabe littéraire pour la seconde. Si Ens2 reconnaît qu’elle «
essaye de faire le maximum pour enseigner en arable classique », elle montre, tout comme
Ens1, que les caractéristiques pragmatiques de la situation rendent inéluctables l’emploi
de la darja. Dans le tour de parole 7 (extrait4), Ens1 justifie son choix de langue par le fait
que les apprenants ne maitrisent bien qu’un seul code (la darja). Face à l’asymétrie
linguistique de la situation (puisqu’il y a bien une différence de niveau de compétences
linguistiques entre les apprenants et les enseignants enquêtés par rapport au français et à
l’arabe classique), les enseignantes passent facilement à la darja pour dispenser leur
enseignement. Dans ce cas de figure, on doit s’interroger pour savoir si le fait d’utiliser la
darja pour enseigner est réellement un choix de langue proprement dit ou si l’on ne devrait
pas plutôt parler d’une contrainte puisque Ens2 dit se trouver obligée de recourir à «
l’arabe rural ». La seule interprétation qui nous parait appropriée ici est que les
enseignantes Ens1 et Ens2 semblent partager une certaine représentation liée au fait que la
communication efficace avec les apprenants passe par l’arabe dialectal (la darja) et non
pas par la langue normée. Face à un problème d’intercompréhension, les enseignants ne
doivent pas rester bloqués trop longtemps et changent rapidement de code linguistique
pour surmonter l’obstacle. C’est donc la progression de la leçon et la compréhension des
objets de savoir qui priment le plus souvent sur l’apprentissage du code. C’est bien
l’intercompréhension entre les différents protagonistes scolaires qui est à la fois l’enjeu et
en jeu. D’autant plus que les matières enseignées comprenant des tâches à dominante
cognitive (Barthomeuf, 1992 :138) n’incitent pas les apprenants à pratiquer les formes
standards qu’ils sont censés apprendre. Dans ce contexte d’enseignements de disciplines
scientifiques, on peut souligner que l’usage de la langue est avant tout instrumental. Dans
l’extrait suivant, Ens3, enseignant d’électronique, souligne à quel point son « profil
bilingue » a été un avantage pour lui dans l’accès à l’emploi. Parlant de l’atout bilingue, on
voit qu’il pratique également la stratégie communicationnelle de l’alternance codique,
permise par le répertoire verbal semblable des deux interlocuteurs (l’enquêtrice et
l’informateur) :
Extrait n°6
5. Ens3 : euh lprofil nta na (notre profil) faisait en sorte qu’on était bilingue // on pouvait
enseigner soit en arabe / soit en français lahur(l’autre) / actuellement même si on nous
enseignait en arabe / ça nous empêche pas d’utiliser le français / pour les formules etc/ les
gens utilisent des formules en français / ce qui sert le mieux l’outil scientifique / ça aide
les élèves actuellement à progresser //
9. Ens3 : l’arabe dialectal / des fois on l’utilise pour mieux expliquer // on est obligé
parfois d’utiliser le dialectal au même titre que le français pour expliquer certaines choses
/ donc la transition du français à l’arabe et maintenant de l’arabe au français / elle se fait
sans problème même les élèves sont réceptifs à ça //
Dans cet extrait, Ens3 énonce la façon dont il vise à établir un lien entre les
langues d’usage comme moyen d’enseignement et la matière enseignée ; en tant que
bilingue, Ens3 est amené à activer en alternance le français d’une part, et les deux variétés
arabe d’autre part. Sa gestion de plusieurs codes linguistiques n’implique aucunement des
difficultés ni de sa part, ni de celle de ses apprenants puisqu’il déclare à la fin du TP 9,
que les apprenants sont en mesure de gérer cette alternance. Dans le tour de parole 5,
l’énoncé « … les gens utilisent des formules en français / ce qui sert le mieux l’outil
scientifique », peut être interprété comme une représentation qui associe l’usage du
français et les connaissances scientifiques ce qui justifie son choix. Plus loin, notre
informateur déclare ce qui suit, pour argumenter en faveur d’une école qui aboutisse à
rendre les Algériens polyglottes :
Extrait n°7
49. Ens3 : ... hadi(cette) la transition pour préparer l’élève justement à / à mieux cerner et
l’arabe et le français et même l’anglais et même l’espagnol parce que je ne sais pas moi /
vous prenez les lycées etc / les gens qui parlent les langues / ils apprennent trois ou quatre
langues différentes // le but ntaha(son but) c’est que l’Algérien soit multi langue /
polyglotte voilà //
Si dans le témoignage précédent, le plurilinguisme semble avant tout s’incarner dans des
langues internationales et prestigieuses (Ens3 mentionne l’arabe, le français, l’espagnol,
l’anglais), le suivant (il s’agit d’un enseignant d’anglais au présecondaire) mentionne
indifféremment l’anglais, le français, l’arabe et l’arabe familier (dénomination proposée au
TP 9 par Ens8, que E ratifie).
Extrait n°8
9. Ens8 : on utilise les deux / les deux / on utilise les deux que ce soit l’arabe académique
ou familier / le langage familier / pour faire comprendre à l’élève ou certaine notion on
utilise soit l’arabe académique ou familier
10. E : vous entendez par l’arabe dialectal la darja
11. Ens8 : tout à fait
Dans les deux cas cependant, ce sont bien des problèmes d’intercompréhension qui
sont mis en avant, même s’ils apparaissent comme assez fictifs dans la situation évoquée
par Ens3, mais bien réels dans celle dont parle Ens8 :
Extrait n°9
21. Ens8 : lorsque les élèves ne comprennent pas la question en anglais/ euh le prof fait
recours au français ou bien à l’arabe / même en arabe familier pour permettre à l’élève de
comprendre la question
L’enseignant d’anglais Ens8, en se donnant comme objectif de faire accéder les
apprenants à l’anglais (L3), fait usage du français (L2) et de l’arabe (L1). En effet, cet
extrait est intéressant dans la mesure où il met en évidence l’exploitation de la L1 (l’arabe
dialectal), et de la L2 (le français), dans l’apprentissage de la L3 (l’anglais) étant donné
que l’enseignant déclare pratiquer un trilinguisme anglais / français / arabe (académique et
familier), afin de se faire comprendre par ses apprenants. La stratégie déployée par Ens8
s’appuie, donc, sur toutes les langues du répertoire commun pour surmonter les obstacles
d’intercompréhension et permettre la poursuite de l’interaction. Gajo (2000 : 190)
considère que toute appropriation ultérieure d’une nouvelle compétence
communicationnelle sera facilitée par les procédures bilingues déjà mises en place dans
des expériences précédentes. De ce fait, l’enseignant de L3 utilise son atout bilingue
comme passerelle au sens de Py (1991 :130) facilitant l’accès à la L3, ou encore comme un
pont vers l’autre langue pour résoudre un problème d’intercompréhension en classe dans
une situation de communication problématique (Moore, 1995 : 95). Voici un extrait d’une
enseignante d’anglais à l’université, qui parle également de ce rôle de passerelle. Elle nous
fait part de son expérience en classe.
Extrait n°10
93. Ens10 : entre enseignant étudiant / on utilise beaucoup d’anglais un peu de français /
un p’tit peu de darja / c’est permis juste pour passer le message on utilise le code-
switching arabe français anglais /
Dans le tour de parole 93, l’enseignante déclare qu’elle recourt à la darja, quoique
rarement.
Un peu plus loin, elle ajoute qu’elle recourt également au français et que ce recours
est permis, afin de se faire comprendre par ses apprenants. Dans ce tour de parole, nous
relevons une valeur justificative et explicative, puisque Ens10 explicite la raison pour
laquelle elle recourt à la darja : c’est « juste pour passer le message ». Cette pratique
s’inscrit dans ce que Cicurel définit comme « les pratiques langagières didactiques (verbales,
non verbales, mimogestuelles) et les pratiques interactionnelles qu’un expert met en oeuvre
afin qu’un public moins savant puisse s’approprier des savoirs et des savoir-faire » (2002 :
156).
Cependant, tous les informateurs ne convergent pas sur la légitimité de l’emploi de
la darja en classe. Un responsable éducatif (Res) déclare :
Extrait n°11
24. E : l’arabe dialectal est-il utilisé en classe ou non ?
25. Res : bon non non / c’est pas autorisé c’est pas autorisé hein
Cette déclaration peut être vraisemblablement mise sur le compte que Res,
imprégné par le rôle institutionnel qui lui confère la responsabilité de garantir de la norme,
doit manifester qu’il la respecte et la fait respecter. Sa déclaration peut paraitre en
décalage par rapport aux pratiques déclarées par nos informateurs. On en conclura que,
bien que l’arabe dialectal soit une langue usuelle dans les pratiques langagières déclarées
par les professeurs et les apprenants, des restrictions quant à son usage s’imposent au
niveau des autorités éducatives, mais aussi de certains professeurs. « c’est anti
pédagogique de s’exprimer en arabe » (1.Ens7), déclare une enseignante d’anglais au lycée.
3.3. Contexte
Le contexte n’est pas seulement les caractéristiques prédéterminées d’une situation
mais, comme l’ethnométhodologie l’a bien montré, le contexte d’un échange se construit et
se négocie dans l’enchainement des tours de parole. Il y a une influence des participants
sur le contexte : le contexte est évolutif, il n’est pas donné une fois pour toutes. A partir des
années 70, Gumperz développe une approche connue sous le nom de « sociolinguistique
interprétative », où il s’intéresse à la façon dont les interlocuteurs interprètent les messages
afin d’agir efficacement en situation d’interaction. Il s’attache à observer les processus de
compréhension actualisés par les participants au cours de l’interaction. Son approche
s’appuie sur deux notions principales : l’inférence et la contextualisation. Selon Dejean
(2004 : 90), Gumperz explique que la situation de communication est liée à la notion «
d’inférence conversationnelle ». S’inspirant de la théorie de Grice (1979), il développe
cette notion et la définit comme un « processus d’interprétation situé, c'est-à-dire propre à
un contexte, par lequel les participants déterminent les intentions d’autrui dans un
échange et fondent leur propre réponse » (Gumperz, 1989 a:76). Ces indices peuvent se
situer au niveau de la prosodie (intonation, accent, accentuation, changement de ton, de
rythme, etc.), des choix énonciatifs (alternance codique, choix morphologiques,
syntaxiques). Ils fonctionnent comme des « filtres » (Kerbrat-Orecchioni, 1990 : 180).
Pouvoir inférer revient donc à pouvoir interpréter les intentions communicatives d’autrui,
c'est-à-dire savoir saisir les informations pertinentes des paramètres qui constituent le
contexte de l’échange pour pouvoir, à son tour, adopter son comportement langagier, et
notamment son choix de langue. Kerbrat-Orecchioni (1990 : 76) précise que le contexte,
qu’elle appelle également situation de communication, comprend trois éléments : le site, le
but et les participants. Le site se présente en termes de cadre spatial « sous ses aspects
purement physiques » et sous l’angle de sa fonction sociale et institutionnelle, et d’autre
part en termes de cadre temporel du déroulement de l’interaction. Le but de l’interaction se
focalise entre le site et les participants. Ducrot et Schaeffer, quant à eux, préfèrent parler
de « situation de discours », mais il s’agit bien de la même notion :
Extrait n°13
1.App16 : en classe je pose à mon professeur de français mes questions en français
uniquement
Extrait n°14
20. E : vous exprimez en quelle langue avec vos camarades de classe ?
21. App1 : entre camarades on s’exprime en arabe darja bien sûr
Extrait n°15
2. E : quand vous parlez à vos camarades vous utilisez quelle langue ?
3. App6 : français / mélange / français et l’arabe
Les déclarations explicites de nos informateurs quant à leur pratique langagière
révèlent, d’une part, leurs conduites bilingues et, d’autre part, le rapport qu’ils
entretiennent avec les différents codes linguistiques. L’exploitation des différentes
ressources linguistiques disponibles dans leur répertoire peut s’interpréter comme une
stratégie permettant d’éviter une éventuelle rupture de l’interaction. Par ailleurs, lorsqu’on
s’adresse à une personne inconnue, on opte pour telle ou telle langue. Certains critères tels
que le physique, l’habillement et l’accent peuvent fournir des indices permettant de
percevoir l’interlocuteur avec une quasi-certitude comme arabophone ou francophone,
comme c’est le cas pour l’exemple suivant.
Extrait n°16
1. App12 : can I speak english ? / ma na refš nehder be lfrançais (je ne sais pas m’exprimer
en français) //I am a student in second year
2. E : ce n’est pas grave je peux traduire (rire)/ ahadri belarbia (vous pouvez parler en
arabe)/ utilisez-vous la darja ?
3. App12 : with my friend yes darja même fedar (chez moi) mais m a lprof nεsta amlu
l’académique (mais avec le prof on utilise la langue académique)
Bien que l’entretien ait été engagé en français par l’enquêtrice (la formule
introductrice n’est malheureusement pas audible), App12 initie son discours en anglais
puis enchaine en arabe dialectal. Le choix de l’anglais peut être interprété comme une
marque de place haute permettant à App12 de se positionner par rapport à son
interlocutrice. Ensuite, l’alternance codique de l’anglais à l’arabe peut être expliquée par
le fait que App12 perçoit son interlocutrice avec certitude comme arabophone d’après son
apparence typique. Nous pourrions donc déduire que le choix de langue est établi en
fonction de l’image qu’on veut donner de soi, et des représentations que l’on se fait de son
partenaire. Outre la représentation de l’autre, le but de l’interaction peut être également
déterminant dans le choix de langue. En effet, pour maintenir l’interaction afin qu’elle soit
réussie d’une part et pour préserver la face5 de son interlocutrice d’autre part, E propose à
cette dernière de continuer en arabe dialectal (T2), contrat de communication instauré
après une minute et 38 secondes du début de l’entretien6. Il s’agit en l’occurrence, d’une
proposition négociée au sens de Kerbrat-Orecchioni (1992), étant donné que les deux
participants manifestent un certain désir (réel ou feint) de restaurer l’accord. Le fait que
App12 se trouve contrainte de déclencher une séquence sur le choix de langue pourrait
être la conséquence d’une insécurité linguistique situationnelle.
Par ailleurs, le fait que le choix initial de langue ne porte pas sur l’arabe (darja ou
arabe standard), seule langue commune des interlocutrices, et que App12 mentionne
l’usage de la darja uniquement avec ses amis (tour 3), ou chez elle est un indice de la
situation diglossique dans laquelle la darja représente la variété basse, variété sans
prestige, ou simplement inadaptée à un échange qui s’inscrit dans un contexte formel où
les deux participantes semblent chercher à tenir un discours plus normatif. Ainsi, le choix
de langue ne dépend pas uniquement du répertoire, du domaine de discussion et du
contexte mais aussi d‘autres paramètres tels que le statut des interlocuteurs et leur relation
ainsi que le statut des langues utilisées.
1
L’école de Palo Alto aux USA est un courant de recherche et de pensée en psychologie, développé à partir de1950 par
l’Autrichien Waltzlawik. Les chercheurs de ce courant contribuent à enrichir la conception de la communication humaine
dans sa dimension sociale. Leurs recherches ont porté généralement sur la théorie de la communication, la méthodologie
du changement et la pratique thérapeutique. Pour ces chercheurs, tout comportement humain a une valeur de message.
Ils considèrent de ce fait que les termes communication et comportement comme étant pratiquement des synonymes. 8
Christina Romain (2006 : 93) décrit la gestion interpersonnelle entre enseignants/élèves, et met en relation le mode de
cette gestion avec le degré de positionnement. Selon cette auteure la position haute requiert un registre discursif
institutionnel-dissymétrique, et la position mi-haute sollicite un registre discursif coopératif négociationnel.
L’extrait suivant nous semble pertinent pour l’analyse de cet aspect relationnel.
Extrait n°17
1. App17 : je parle avec le prof d’arabe en arabe
4. E : vous parlez en darja avec le prof d’arabe ?
5. App17 : parfois
6. E : avec les profs de français vous parlez en darja ?
7. App17 : jamais/ euh je parle en arabe littéraire quand je ne trouve pas le mot qu’il faut.
Le discours de App17 montre deux positionnements différents de ses enseignants :
un positionnement de type haut pour l’enseignant de français permettant de maintenir une
distance entre ce dernier et ses apprenants et une position mi-haute pour l’enseignant
d’arabe par rapport à ses apprenants. Enfin, un locuteur peut être amené à changer de code,
afin d’induire ou d’exclure une personne présente au moment de conversation Selon
Hamers et Blanc « la situation de communication va faire varier les types d’alternance de
codes. Un changement d’interlocuteur peut entrainer un changement de langue, un
changement de codes peut être utilisé soit pour inclure ou exclure une troisième personne
présente dans l’interaction » (1983 : 200). L’extrait ci-après en est un bon exemple.
Contexte : au cours de l’entretien avec l’enseignant d’anglais (Ens8), une autre enseignante
(Y) interrompt l’échange. Cette dernière s adresse, de loin, à Ens8 dans une séquence
inaudible, en lui souhaitant un bon appétit en arabe dialectal.
Extrait n°18
9. Ens8 : on utilise les deux que ce soit l’arabe académique ou familier / pour faire
comprendre à l’élève certaine notion / soit // XXX /Allah ysalmek (qu’Allah t’accorde la
paix) // on utilise soit l’arabe académique ou familier
Dans ce fragment, on voit clairement que Ens8 change de code au moment où il s’adresse à
(Y)qui s’est adressé à lui en utilisant l’arabe dialectal. Dans ce cas de figure, nous sommes
en présence d’une intervention de type initiatif (de la part de Y) qui appelle une réaction («
en principe toute intervention illocutoire initiative appelle obligatoirement une intervention
illocutoire réactive » (Roulet, 1985 :25). L’initiative et la réaction sont réalisées dans la
même langue.
Avec son comportement communicatif, Ens8 montre qu’il est capable de s’exprimer
aussi bien en français qu’en arabe dialectal. Il s’agit d’une pratique bilingue dont le
comportement langagier se traduit par le passage d’une langue à une autre sans que ce
choix soit marqué (Lüdi & Py, 2003 :106).
pour expliquer ce choix « ma narefš nehder be lfrançais (je ne sais pas m’exprimer en
français) ». Cette précision est une justification constituant un acte réparateur : ne pouvant
(ou ne désirant) pas poursuivre l’échange dans la langue choisie par l’enquêtrice, il s’agit
de négocier la langue de l’échange. La relation interpersonnelle entre les deux interactants
se joue sur un axe vertical puisque E en tant qu’enquêtrice se trouve en position supérieure
par rapport à App12. Cette dernière cherchant à garder la face, opte pour l’anglais, qui est
également une langue de prestige. La finalité de App12 pourrait être de prendre « le
dessus » dans la relation interpersonnelle qui s’établit entre E et App12. Au cours de cet
échange se manifeste une certaine négociation quant aux places respectives des
interlocuteurs. Flahault (1978) introduit la notion de place, qui renvoie aux termes de «
pouvoir », « rang », « autorité », « dominance » ou « domination »vs « soumission ».
Illustration n°3- Dynamique des places (positions) des deux partenaires au cours du
déroulement de l’interaction
Extrait n°19
36. E : Est-ce que la communication en anglais se maintient qu’en classe ?
37. Ens10 : bon avec les étudiants d’anglais c’est difficile/ mais c’est faisable / c était mon
cas quand j’étais étudiante / on a fait ça dans l’institut / avec des amis même hors de classe
/ bon je me souviens / on a fait des cours volontaires privés de conversation chez le privé
juste pour parler / on a payé quelqu’un / on était dans une école privée / juste pour parler /
on a fait des pique-niques juste pour vive / euh vive dans le monde anglais / c’était utile /
c’était un plaisir
sorte l’idée de Bakhtine qui affirme que l’essence même de la langue est
l’interaction. Selon lui, l’interaction verbale constitue la réalité fondamentale de la
langue comme l’illustrent ses propos dans la citation suivante : « La véritable
substance de la langue n’est pas constituée par un système abstrait de formes
linguistiques, ni par l’énonciation-monologue isolé-, ni par l’acte psycho-
physiologique de la production, mais par le phénomène social de l’interaction
verbale, réalisée à travers l’énonciation. L’interaction verbale constitue ainsi la
réalité fondamentale de la langue. »
Bakhtine (1977 : 136)
Bien qu’Ens10 remplisse le rôle de non expert face au natif, cela ne signifie pas
pour autant que tous deux intègrent une démarche d’enseignement / apprentissage. Dans
ce cas de figure, l’enjeu n’est pas de mener un travail sur le code linguistique, mais c’est
plutôt d’en faire usage. Py rappelle également cette vérité fondamentale : « l’alloglotte n’est
pas nécessairement un apprenant » (1990 : 87). Il importe donc de ne pas confondre les
buts d’apprentissage et les buts communicatifs (Bange, 1992). Ces quelques points qui
viennent d’être évoqués semblent témoigner du fait qu’une interaction co-élaborative
interalloglotte ou entre alloglotte et natif telle que celle qui a été évoquée par Ens10, peut
être utile dans le sens où elle parait constitutive d’une compétence interactionnelle. Elle
parait également constitutive d’une compétence plurilingue d’un sujet qui peut se retrouver
en position d’alloglotte, dans ses rencontres avec le natif (anglais), et en position de natif
avec ses apprenants, en classe de langue (par l’emploi qu’elle exerce en tant
qu’enseignante d’anglais). Il est, donc, permis de penser que l’expérience énoncée par
Ens10 améliore non seulement la qualité des conversations exolingues dans lesquelles on
joue le rôle du non natif, mais aussi leurs interactions, en tant que natif, avec des
alloglottes (apprenants). Notons également que Bruner (1999) voit les interactions entre
pairs en contexte de classe comme quelque chose de bénéfique, considérant que l’école
doit être envisagée comme « un endroit où, entre autre chose, les apprenants s’aident les uns
les autres à apprendre, chacun selon ses aptitudes ». Ens7, enseignante d’anglais au lycée,
apprécie et favorise l’aide mutuelle que s’apportent les apprenants : « …entre les élèves/
ils s’expriment en arabe dialectal // et c’est encourageant qu’ils s’expriment en anglais »
(1.Ens7). Elle affirme plus loin que « les élèves parlent entre eux en classe en anglais »
(3.Ens7). Contrairement à une conversation exolingue entre natif et alloglotte où seul ce
dernier est susceptible de tirer avantage des problèmes linguistiques, on peut formuler
l’hypothèse que dans une interaction exolingue entre alloglottes en contexte didactique,
certaines activités de résolution de problèmes linguistiques peuvent être potentiellement
acquisitionnelles pour les deux interlocuteurs. Dans une telle situation (interactions
exolingues entre pairs), l’alloglotte est amené à prendre part à la conversation comme un
locuteur autonome et à développer sa compétence interactionnelle. Ce point de vue
exprimé par Ens10, et qui rejoint ce que l’on peut lire dans la littérature scientifique du
domaine acquisition et interaction, n’est pas forcément partagé par tous nos informateurs.
Dans les deux extraits suivants, la présence des pairs est considérée comme un obstacle
pour pratiquer la langue cible.
Extrait n°20
10. E : quand’ vous posez des questions au prof de français /vous les posez en quelle
langue ?
11. App4 : en français / euh ila ma raftš neskut (si je ne sais pas je me tais) (rire) parce
que ye!ahku lya shabati (mes copines se moquent de moi) (rire)
Extrait n°21
1. App11 : entre étudiants on parle en arabe/ en arabe darja / parce que je n’sais pas/ ils
sont crispés / il(s) peut (vent) pas parler en français/ je n’sais pas pourquoi et //
Conclusion
Ce travail consacré aux pratiques langagières des acteurs scolaires algériens,
particulièrement à leur choix linguistique, a permis de rendre compte d’un certain nombre
de facteurs susceptibles d’influencer le choix linguistique, des facteurs d’ordre personnel
mais également environnemental que nous résumons ainsi : toute interaction verbale
implique à la fois les répertoires verbaux des interactants et la relation qu’entretiennent
ces derniers, un contexte et un enjeu. Le choix de langue de nos témoins est conditionné,
entre autres, par ces quatre paramètres pragmatiques. Ta gestion bi ou plurilingue des
acteurs scolaires est permise par les ressources bi/plurilingue du répertoire verbal respectif
des acteurs. Leur choix de langue est déterminé par le type de relation interpersonnelle
que les participants à l’échange veulent établir. L’usage d’une langue normée confère de la
distance à cette relation, contrairement à l’usage dialectal qui témoigne et rend
mutuellement manifeste pour les acteurs une certaine proximité entre eux. Le choix de
langue se fait également en fonction de la situation de communication et du degré de
symétrie linguistique que fait apparaitre la relation interpersonnelle. Nous avons vu que le
témoin adapte son choix linguistique à celui de son interlocuteur. L’asymétrie qui existe
entre les apprenants et l’enseignant constitue une contrainte obligeant ce dernier à faire
usage de la darja, comme c’est le cas pour Ens1 et Ens2 qui sont censées enseigner en
arabe et en français pour Ens1, et en arabe pour Ens2. En l’occurrence, il ne s’agit pas de
choix de langue à proprement parler mais plutôt d’une contrainte due à l’asymétrie
linguistique. Outre le choix linguistique qu’implique la relation interpersonnelle, l’usage
dialectal est envisagé, dans la plupart des cas (Ens1, Ens2, Ens12), en termes d’efficacité
communicative avec les apprenants. C’est l’intercompréhension entre les différents
protagonistes scolaires qui est en jeu. Afin d’assurer l’intercompréhension, les enseignants
font un usage alterné des langues en s’appuyant sur les ressources du répertoire commun.
Nous pourrions dire que les acteurs scolaires déploient une stratégie d’accommodation
permettant la poursuite de l’interaction verbale. La conduite bilingue peut également être
interprétée comme une stratégie pour éviter une éventuelle rupture de l’interaction. Nous
avons vu également comment l’atout bilingue facilite l’accès à la L3. L’alternance est
conçue comme une stratégie communicationnelle permettant l’appropriation de nouveaux
savoirs linguistiques mais aussi scientifiques ou encyclopédiques. Le choix de langue est
déterminé par la situation de communication scolaire (lieu), par l’enjeu communicatif (but)
ainsi que par la position statuaire de chacun des acteurs scolaires (participants). L’usage
dialectal ou alterné des langues caractérise les interactions symétriques où il y a lieu de se
positionner de manière égalitaire entre les participants. Le choix de langue révèle la
relation qu’entretiennent les participants entre eux mais également le rapport qu’ils
entretiennent avec les langues utilisées. Le choix de langue permet de se positionner par
rapport à son interlocuteur (App12). Ce choix se fait d’une part, en fonction de l’image que
l’on veut donner de soi, et d’autre part, en fonction de la représentation que l’on a de son
partenaire. Outre le statut du locuteur, le statut des langues utilisées détermine le choix
linguistique des locuteurs. Opter pour une langue de prestige (l’anglais dans le cas App12)
permet à la fois, de protéger sa face et d’occuper une position haute sur l’axe vertical qui
structure la relation interpersonnelle. La pratique d’une langue étrangère entre pairs en
milieu scolaire a des effets positifs comme le soulignent Kramsch (1984) et Porter (1986).
La présence des pairs peut toutefois constituer un obstacle et une menace pour l’apprenant,
dans la mesure où il met sa face en danger.
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