Ree 2791
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30 | 2017
Recherches en éducation et formation : contributions
des doctorants et jeunes chercheurs
Eunja Lee
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/ree/2791
DOI : 10.4000/ree.2791
ISSN : 1954-3077
Éditeur
Université de Nantes
Référence électronique
Eunja Lee, « Le rôle de l’enseignant dans les interactions en classe de FLE : analyse de cas sur les
pratiques enseignantes en classe avec le public coréen », Recherches en éducation [En ligne], 30 | 2017,
mis en ligne le 01 novembre 2017, consulté le 07 novembre 2020. URL : http://
journals.openedition.org/ree/2791 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ree.2791
Recherches en éducation est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons
Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Le rôle de l’enseignant
dans les interactions en classe de FLE :
analyse de cas sur les pratiques enseignantes
en classe avec le public coréen
Eunja LEE 1
Résumé
La présente étude vise à (re)définir le rôle de l’enseignant dans les interactions orales en
classe de FLE en Corée du Sud. L’analyse des pratiques enseignantes en cours de français
général (niveau A0-A1) a en effet montré la diversité des pratiques professionnelles
développées pour accomplir, dans ce contexte spécifique, les différentes fonctions
enseignantes. Notre attention porte plus spécifiquement sur les stratégies de mise en place
d’une méthodologie d’enseignement « hybride » à l’attention des apprenants coréens, parmi
lesquelles : l’utilisation de la langue maternelle des apprenants ; l’application de techniques
découlant de l’approche traditionnelle d’enseignement des langues, encore en vigueur en
Corée du Sud (traduction, lecture vocale, répétition directe des expressions essentielles ou des
dialogues du manuel, interrogation individuelle des apprenants sur le contenu des dialogues) ;
et l’application de certaines méthodes relevant des approches communicative et actionnelle.
L’objectif final de cette étude est, à travers l’analyse des pratiques enseignantes susnommées,
de déterminer celles qui fonctionnent et de tenter de proposer un enseignement contextualisé,
adapté au public coréen.
Depuis l’éclairage des spécificités des apprenants de FLE 2 asiatiques (Robert, 2002), de
nombreuses méthodes d’enseignement ont été proposées pour ces apprenants réputés comme
« silencieux ». En Corée du Sud, la méthode communicative a été adoptée depuis une trentaine
d’années pour constituer une méthodologie plus efficace comblant les lacunes engendrées par
la méthode traditionnelle. L’approche actionnelle prônée par le CECR 3 est bien connue des
grilles d’évaluation des Delf/Dalf 4, examens ayant un grand succès dans ce pays exigeant des
certifications de langues étrangères pour la réussite professionnelle. Pourtant, dans la culture
éducative coréenne calquée sur le confucianisme 5, l’application de ces approches n’obtient pas
toujours le succès escompté. Une étude sur le rôle de l’enseignant dans les interactions en
classe de FLE apparaît nécessaire pour interroger ces méthodes.
Une telle étude nous semble également utile pour éclairer une certaine stagnation de
l’organisation pédagogique des cours du FLE en Corée du Sud. En effet, nous constatons que
dans nombre d’établissements institutionnels et privés, la répartition des cours entre les
enseignants natifs et autochtones reste relativement figée, que ce soit en termes de niveau ou
de type de cours. Les professeurs coréens s’occupent majoritairement (malgré quelques
exceptions) des cours magistraux de niveau grand débutant jusqu’au A2 6, et les professeurs
français prennent en charge les cours restants, les cours du niveau intermédiaire et avancé ainsi
1
Doctorante, Laboratoire « Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations » (ICAR), Université Lyon 2.
2
Français langue étrangère.
3
Cadre européen commun de référence pour les langues, document publié par le Conseil de l'Europe en 2001 définissant six
niveaux de maîtrise d'une langue étrangère en fonction de savoir-faire dans différents domaines de compétence : A1 (utilisateur
élémentaire, niveau découverte) ; A2 (utilisateur élémentaire, niveau survie) ; B1 (utilisateur indépendant, niveau seuil) ; B2
(utilisateur indépendant, niveau avancé) ; C1 (utilisateur expérimenté, niveau autonome) ; C2 (utilisateur expérimenté, niveau
maîtrise) (En ligne http://www.coe.int).
4
Les diplômes DELF (Diplôme d’études de langue française) et DALF (Diplôme appronfondi de langue française) sont des
certifications en français langue étrangère délivrées par le ministère français de l'éducation nationale pour valider les
compétences en français, depuis les premiers apprentissages jusqu’aux niveaux les plus avancés. L’offre est harmonisée sur
l’échelle à six niveaux du CECR (Centre International d'Études Pédagogiques, En ligne http://www.ciep.fr/delf-dalf).
5
À souligner notamment deux marques du confucianisme dans la culture éducative coréenne : la relation hiérarchisée entre le
professeur et l’étudiant empêchant les apprenants de s’exprimer publiquement en classe, et l’apprentissage par cœur laissant
peu de place à l’oral et se focalisant sur la grammaire et l’écrit (Park, 2010, p.111-112).
6
Niveau A2 (utilisateur élémentaire, niveau survie) défini par le CECR.
78
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que les ateliers spécifiques (conversation, TV5 Monde, production écrite, etc.). Il semble qu'un
accord existe entre les professeurs pour laisser les cours « grand débutant » aux enseignants
coréens.
On peut envisager plusieurs explications à cette situation. D'une part, les professeurs coréens
sont perçus comme pouvant mieux expliquer les notions de base dans la langue maternelle des
apprenants, ce qui permettrait de réduire leur insécurité linguistique (ainsi le nombre
d’inscriptions dans ces cours peut être optimisé). D'autre part, Il est possible que certains
professeurs français ne se sentent pas à l’aise avec les apprenants n’ayant jamais été en
contact avec la langue française.
Pour répondre à ces questions, nous avons observé trois classes de niveau débutant A0-A1 7 en
centre de langues en nous basant sur les hypothèses suivantes.
Nous pensons que le choix de la méthode d’enseignement ne se caractérise pas seulement par
la nationalité de l’enseignant. Il n’y aurait donc pas de dichotomie selon la nationalité. L'idée
selon laquelle les enseignants coréens appliqueraient la méthode traditionnelle et les
enseignants français appliqueraient la méthode communicative/actionnelle ne serait pas valide.
La méthode employée par un enseignant pourrait être en effet davantage déterminée par sa
culture éducative : son domaine d’études universitaires, le pays où il a fait ses études, ainsi que
ses expériences dans l’enseignement du FLE.
Nous pensons enfin qu’il est possible que les interactions verbales avec un enseignant coréen
soient plus faciles pour les apprenants. En effet, même si l’enseignant parle en français, le fait de
savoir qu’il est coréen et donc comprend leur langue maternelle, tout en étant familiarisé avec
leur culture d’apprentissage, pourrait contribuer à une plus grande aisance à l’oral. En revanche,
les interactions avec l’enseignant français peuvent être plus longues à mettre en place en raison
d’une insécurité linguistique ressentie par les apprenants.
La présente étude de cas a pour objectif d’analyser les pratiques enseignantes dans trois
classes ayant des enseignants de nationalités différentes (deux professeurs coréens et un
professeur français) afin d’établir si les pratiques enseignantes varient en fonction de la
nationalité et si la culture éducative de l’enseignant entre en jeu. L’objectif est aussi de cerner les
7
Classes destinées aux apprenants du niveau 0 (débutant complet) pour acquérir le niveau A1 (utilisateur élémentaire, niveau
découverte) défini par le CECR.
79
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stratégies susceptibles d’optimiser les résultats de l’enseignement pour les apprenants coréens,
et par conséquent de réfléchir au rôle de l’enseignant en classe du FLE avec ce public.
1. Cadre théorique
Inspiré par le concept de Zone proximale de Développement (ZPD) de Lev Vygotski (1985),
Jérome Bruner (1983) souligne le rôle de la médiation sociale dans la construction des
connaissances et l’importance de l’apprentissage dans le développement des enfants. Selon lui,
la médiation sociale lors des conduites d’enseignement/apprentissage se fait dans le cadre d’un
mode communicationnel. Il s’agit ici des interactions de tutelle dans lesquelles l’adulte tente
d’aider l’enfant à résoudre un problème dont il n’arrive pas à trouver tout seul la solution. L’adulte,
en s’adaptant et en s’ajustant au comportement du jeune enfant, standardise certaines actions de
l’action conjointe liées au contexte de communication. Il existe des patterns d’échanges réguliers
et ritualisés dans les communications maître-élèves. Dans la régulation des processus des
interactions, le rôle de l’enseignant est primordial. lI doit jouer un rôle de médiateur (interaction de
tutelle) en étayant l’apprentissage de l’apprenant. L’étayage défini comme « l'ensemble des
interactions d’assistance mises en œuvre par l'adulte permettant à l’enfant de résoudre des
problèmes qu’il ne peut pas résoudre tout seul » (Bruner, 1983, p.288), dans les situations
d’enseignement/apprentissage, correspond en fait à un dispositif didactique mis en place par
l’enseignant. Dans ce contexte, le travail de l’enseignant se caractérise par un processus de
soutien et ses stratégies sont conçues comme « une intervention intentionnelle et programmée
selon un protocole pré-établi pour faire réaliser une tâche » (Vallat, 2011, p.198).
Jérome Bruner (1983, p.277-279) identifie six fonctions concernant le « soutien » par le tuteur :
l’enrôlement, la réduction des degrés de liberté, le maintien de l’orientation, la signalisation des
caractéristiques dominantes, le contrôle de la frustration, la démonstration ou la présentation. En
suivant les commentaires de Pierre Bange et al. (2005), nous pouvons cerner les composantes
de l’action de l’enseignant. Les trois premières auraient une fonction incitative liée à la
motivation : l’enrôlement (le tuteur amène l’apprenant à adhérer au but imposé par la tâche), la
réduction des degrés de liberté (permet de décomposer la tâche globale en tâches plus simples),
le maintien de l’orientation (consiste à focaliser l’attention des élèves sur l’action en cours). La
signalisation des caractéristiques dominantes concerne l’exécution de la tâche. Enfin, les deux
dernières composantes, à savoir le contrôle de la frustration et la démonstration ou la
présentation, sont des fonctions de feedback en rapport avec le contrôle de l’exécution.
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Source : Crahay Marcel (1999), Psychologie de l’éducation, Paris, Presses universitaires de France, p.330
2. Méthodologie
Grille d’observation
Nos corpus d’analyse étant constitués de classes du niveau débutant, nous avons observé
minutieusement la langue principalement utilisée en classe et les proportions des autres langues
utilisées. Nous avons porté une attention particulière à l’utilisation de la langue des apprenants
par l’enseignant, afin de déterminer s’il s’agit d’une traduction spontanée ou provoquée par
l’incompréhension de l’apprenant et quels effets cela produit sur les interactions en classe de
FLE.
Notre but n’étant pas de comparer les nombres de tours de parole effectués par chaque
enseignant, mais de vérifier le degré de réalisation des fonctions qui représente la priorité d’un
enseignant, nous avons compté les tours de parole d’une manière sélective. Ainsi, lorsqu’un tour
8
Voir l’annexe : grille d’observation pour l’analyse des pratiques enseignantes en classe de FLE avec les apprenants coréens.
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Recherches en Éducation - n°30 - Novembre 2017
de parole comporte plusieurs fonctions activées, seule la fonction assumée la plus importante a
été comptée. L’ensemble des fonctions assumées a été représenté sous forme de
graphique auquel l’analyse des pratiques enseignantes de chaque enseignant pourra se référer.
Pour la même raison, nous avons compté la durée du cours à partir du moment où l’enseignant
énonce la première parole jusqu’au moment où il annonce la fin de cours, ce en ignorant les
petites différences de durée du cours entre les classes (environ 3 minutes de différence) causées
par la différence de temps de la pause.
Observation de classe
Le cours a été enregistré en totalité. L’objectif était de saisir les détails du déroulement du cours
et les pratiques enseignantes effectuées dans l’ensemble du cours. Nous avons effectué une
observation non dissimulée et non participative.
Bien que les pratiques enseignantes varient selon le contenu du cours traité, nous n’avons
observé qu’une séance de cours par enseignant, en prenant en compte que, pendant cette
séance de trois heures, les enseignants enquêtés font à peu près une leçon du manuel. Cette
leçon étant composée de quatre parties (dialogues, grammaire, exercices/activités, civilisation) 9,
ceci nous a permis de mesurer l’importance qu’accorde chaque enseignant aux différentes
parties.
Le profil des enseignants a été établi grâce aux entretiens effectués avant/après le cours
(Tableau 2). Des deux enseignants coréens qui ont fait des études de littérature française dans
une université coréenne, l’un (P1) a continué ses études dans le même domaine dans une
université française, et l’autre (P2), des études de FLE en France, comme l’enseignant français
(P3). Pour la méthode d’enseignement, l’enseignant P1 applique l’approche traditionnelle mais
l’enseignant P2, l’approche traditionnelle et communicative, et l’enseignant P3, l’approche
communicative et actionnelle. L’âge moyen des trois enseignants est de 35 ans et le nombre
d’années d’enseignement du FLE aux apprenants coréens est de 4 ans pour l’enseignant P1, 2
ans et 6 mois pour l’enseignant P2 et 8 ans pour l’enseignant P3.
Nom de l’enseignant P1 P2 P3
Sexe F F F
Maîtrise de lettres -
Licence de lettres -
Université coréenne),
Diplôme/ Spécialité/ Lieu où les Université coréenne, Master 2 de FLE -
Master 2 de lettres
études ont été effectuées Master de FLE -Université Université française
(littérature française) -
française
Université française
9
Amical, Éditions CLE International, 2011.
82
Recherches en Éducation - n°30 - Novembre 2017
À la fin de l’observation de la classe, nous avons également effectué un petit entretien collectif
pour obtenir le profil des apprenants observés (Tableau 3) : le nombre d’apprenants par cours
est compris entre 6 et 11, l’âge moyen est de 25 ans ; ce sont surtout des étudiants/des lycéens,
et secondairement des travailleurs. Ils apprennent le français essentiellement pour poursuivre
des études en France et dans un moindre mesure pour leur travail.
Étudiant/lycéen 6 3 5
Profession Travailleur 4 3 2
Sans profession 1 - 1
Autre - - -
Nombre d’années moyen d’apprentissage du français 1 mois 2 mois et 1/2 1 mois et 1/2
La méthodologie mise en œuvre est bien entendu limitée et il serait nécessaire de mener un
travail d’observation et d’entretien plus développé pour généraliser nos analyses ou saisir les
changements dans les pratiques enseignantes.
Étude de la classe P1
Les figures 1 et 2 ci-après rendent compte du nombre de tours de parole effectués par
l’enseignant et par les apprenants ainsi que le nombre de tours de parole effectués en français et
en coréen dans la classe P1.
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863 tours de parole ont été effectués pendant 2h43min33s de cours par les deux acteurs,
l’enseignant et les apprenants, d’une manière assez équilibrée (464 par l’enseignant et 399 par
les apprenants). Le cours a été donné principalement en coréen et partiellement en français suivi
de la traduction en coréen (323 soit 69,6% en coréen / 141 soit 30,4% en français pour les tours
de parole de l’enseignant, et 287 soit 71,9% en coréen / 112 soit 28,1% en français pour les
tours de parole des apprenants).
L’utilisation prioritaire du coréen a bloqué notre travail d’analyse des pratiques enseignantes en
classe de FLE, car, même si on admet que l’utilisation de la langue des apprenants en classe de
langue étrangère peut faciliter la compréhension de la grammaire et des notions de base de la
langue ciblée, il est difficile d’évaluer les effets des stratégies de l’enseignant dans une classe de
FLE où le français est très peu parlé. Et surtout, comment pourrait-on parler de la performance
des apprenants dans ce cas ?
D’après la répartition des tours de paroles ci-dessous (figure 3), il semble qu’en coréen,
l’enseignant P1 valide presque toutes les fonctions de notre grille d’observation, sauf la fonction
de démonstration ou présentation des modèles :
Les mots/phrases dits en coréen sont indiqués en italique, suivis de leur traduction en français entre
parenthèses. P : enseignant, E : apprenant.
10
1 P Kyung , conjuguez le verbe Être à l’imparfait. Conjuguez le verbe Être à l’imparfait
2 E1 Da-shi-han-beon (Encore une fois)...
3 P Conjuguez le verbe Être à l’imparfait. Présent c’est je suis tu es... Imparfait j’étais tu étais... c’est
Imparfait. Imparfait passé composé. Imparfait, conjuguez le verbe Être à l’imparfait verbe irrégulier,
conjuguez le verbe Être à l’imparfait
4 E1 (Silence)
5 P (à un autre étudiant) Eunshik, conjuguez le verbe Être à l’imparfait
6 E2 (Silence)
7 E1 Conjuguez-ga mo-ji ?(Conjuguez, c’est quoi ?)
8 P Conjuguer, qu’est-ce que c’est ? (à tout le monde) C’est Dong-sa-byeon-hwa (conjugaison). Conjuguer
al-get-seo-yo (Conjuguer vous connaissez) ?
9 E2 Oui, Dong-sa-byeon-hwa (conjugaison)
10 E1 Ah Dong-sa-byeon-hwa (conjugaison)… Al-get-seo-yo (D’accord). Euh... J’étais tu étais il était...
Il faut noter ici la façon dont l’enseignant réagit au silence des apprenants. Face à un apprenant
qui ne répond pas à la consigne « Conjuguez le verbe à l’imparfait » (TP1), l’enseignant, après
10
Le nom de l’apprenant a été changé volontairement.
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avoir donné comme exemple les conjugaisons du verbe Être au présent et à l’imparfait, répète
deux fois la consigne que l’apprenant ne comprend toujours pas (TP3) ; l’enseignant passe la
parole à un autre apprenant qui ne répond pas non plus (TP5) ; finalement cet échange se
termine par la traduction par l’enseignant du mot « conjuguer » en coréen (TP8). En effet, le
silence des apprenants est rempli ici par l’explication de l’enseignant en coréen. Les interactions
entre l’enseignant et les apprenants en français ne s’établissent pas, toutefois la traduction de la
consigne « conjuguez » en coréen provoque la réponse de l’apprenant. La traduction en coréen
minore ainsi la possibilité d’interactions en français. Pour cet enseignant, la traduction est utilisée
comme principale stratégie.
Pour trouver d’autres stratégies que la traduction chez l’enseignant P1, nous avons sélectionné
ses pratiques enseignantes effectuées en français. La figure 4 montre la réalisation des fonctions
de l’enseignant en français (nombre des tours de parole effectués en français : 141 soit 30,4%
sur le total de ses tours de parole) :
Les stratégies d’enseignement sont caractérisées ici par la lecture vocale des dialogues
présentés dans le manuel 11 suivie de l’interrogation par des phrases simples et la répétition des
mêmes questions concernant le contenu du dialogue. L’enseignant pose une question à chaque
apprenant, tour à tour, et reproduit cette manière de faire plusieurs fois pendant le cours. Voici
une série de questions-réponses, répétée trois fois dans cette classe, d’une durée totale
d’environ un quart du temps du cours (environ 45mn) :
11
La lecture vocale représente ici une marque de la tradition de l’enseignement confucianiste. Elle est calquée sur les
méthodes d’évaluation effectuées dans des instituts d’enseignement de la dynastie Joseon (918-1392) : « Évaluation par
question-réponse (“gang”) : l’étudiant doit faire la lecture du texte appris à haute voix, puis répondre aux questions du
professeur concernant la signification de quelques passages tirés dans le texte ; si la lecture vocale de la leçon précédente
n’est pas bien effectuée par l’étudiant, celui-ci ne pouvait pas apprendre le nouveau texte », description faite en référence à
deux ouvrages : Jeong Sun Mok (1979), Étude sur le système éducatif de l’institut Seowon de la Corée, Centre de recherche
de la culture du peuple coréen de l’Université Youngnam, p.197 ; Lee Gyu Beom (1982), Étude sur les méthodes
d’enseignement de Seodang, Mémoire de master, Centre d’études supérieures de pédagogie de l’Université Korea, p.38.
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Suite à ces questions, la production orale des apprenants n’apparaît que sous forme de
réponses oui/non et répétition des mots utilisés dans la question et la prise de parole spontanée
de la part des apprenants ne se fait pas. Ils ont effectué 112 tours de parole (21,1%) en français
(voir la figure 5 ci-après), mais si on enlève la grande partie des phrases lues ou répétées, après
le CD audio ou l’enseignant, la production orale spontanée en français est inexistante.
D’ailleurs, leur discussion est toujours en coréen, même si l’enseignant parle français, comme on
le voit dans l’exemple suivant :
D’un autre point de vue, l’enseignant s’occupe des apprenants en corrigeant personnellement
leurs devoirs, en leur donnant des conseils individualisés concernant leurs difficultés en classe,
en répondant à toutes leurs questions, et ce même quand elles ne concernent pas directement le
thème du cours. Il semble que les apprenants de cette classe apprécient ce moment de
discussion en coréen sur l’apprentissage du français ou sur la culture française (les chansons
françaises, la vie des Français...). En effet, bien que la compétence communicative n’ait pas été
exploitée dans la classe, une ambiance conviviale a été maintenue tout au long du cours, grâce
à l’intérêt des apprenants pour le français et la France, et la bienveillance de l’enseignant envers
les apprenants.
Étude de la classe P2
Ce cours comporte 964 tours de parole sur 2h44min20s : 510 par l’enseignant (471 en français/
39 en coréen) et 454 par les apprenants (419 en français/ 31 en coréen) (figures 6 et 7 ci-après).
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Nb de tours de
Objectif du recours au coréen
parole
Pour demander aux apprenants la traduction des mots difficiles dans la phrase en français 6
Pour clarifier l’objectif de l’activité / donner des consignes, des devoirs difficiles / donner
20
des références culturelles
Même si les phrases énoncées en français sont toujours simples et courtes, l’enseignant P2
utilise des stratégies variées (figure 8) ; celles de « facilitateur » (185) qui est la plus validée, de
contrôle de la frustration (77), de feed-back (76), de finalisation (70), de guidage et maintien de
l’attention (43), de démonstration ou présentation des modèles (20).
87
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L’interrogation individuelle est également souvent effectuée, même si cela prend beaucoup de
temps, pour distribuer la parole à l’ensemble de la classe et en même temps pour apporter une
correction personnalisée aux apprenants.
Il apparaît que la répétition et l’interrogation individuelle sont les principales stratégies de ces
deux enseignants coréens pour simplifier et faciliter le travail des apprenants de niveau faible et
les encourager. En effet, en Corée, l’enseignant fait souvent répéter les phrases du texte, d’une
part, pour faire pratiquer la prononciation, d’autre part, pour faire mémoriser les éléments
essentiels. Cette stratégie particulière provient de la reproduction plus ou moins inconsciente de
la méthode d’enseignement coréenne traditionnelle basée sur la mémorisation par cœur et la
restitution des connaissances.
Les apprenants, même s’ils parlent un peu coréen (35 soit 7,8% sur le total de leurs tours de
parole) pour donner la traduction d’un mot à la demande de l’enseignant, poser des questions
sur leurs lacunes sur certains points grammaticaux, pratiquent suffisamment le français (419 soit
92,2% sur le total de leurs tours de parole). La figure 9 illustre la performance des apprenants de
cette classe :
Il est remarquable de constater que ces apprenants débutants arrivent à formuler autant de
réponses simples/détaillées (174). Leur prise de parole est fréquente et leur production est assez
bonne ; l’enseignant semble donner son cours en français sans grande difficulté.
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Étude de la classe P3
Le cours de l’enseignant P3 comporte 641 tours de parole sur 2h44min20s : 347 par l’enseignant
(344 en français/ 3 en anglais) et 294 par les apprenants (292 en français/1 en coréen/ 1 en
anglais) (figures 10 et 11).
Le cours se déroule principalement en français (99%) et les autres langues sont rarement
utilisées (figure 11). Lorsque l’enseignant utilise une autre langue (l’anglais), c’est pour expliquer
des mots difficiles ou juste pour vérifier si les apprenants les comprennent.
Pour l’explication du vocabulaire, l’enseignant P3 utilise plutôt des gestes (pour expliquer le mot
serveur, il montre le serveur tenant le plateau servant des boissons aux clients), des dessins
(pour le mot voisin, il dessine des personnes qui habitent dans deux maisons à côté) ou parfois
des synonymes (« beaucoup de personnes » pour expliquer « beaucoup de monde » et « des
personnes » pour « des gens ») ou des antonymes (pour « vieux », « jeune » en négation).
À noter que le langage non verbal, para-verbal apparaît tout au long de son cours pour faciliter
l’explication et maintenir l’attention des apprenants. Voici un exemple où on peut voir comment
cet enseignant explique l’expression « ça alors » :
1 P « Ça alors » ça va ?
2 E Non
3 P Non ? Ça alors, c’est ‘Wow’ (les yeux écarquillés avec une intonation montante)
4 E (Éclat de rires)
5 P « Wow, ça alors » (les yeux écarquillés avec une intonation montante). C’est la surprise. (rire) OK ?
6 EE Oui (rire)
1 E Quand tu téléphones
2 P Attention prononciation quand tu? téléphones ?
3 E Quand tu téléphonais
4 P Oui téléphonais (écrit au tableau)
5 E J'étais sous la douche
6 P OK regardez-moi
(L’enseignant écrit deux phrases à comparer passé composé/ imparfait : Quand tu téléphonais, j’ai été
sous la douche./ Quand tu as téléphoné, j’étais sous la douche.)
Imparfait Passé composé (écrit au tableau en 2 couleurs). Imparfait, c’est la situation. Quand tu
téléphonais tu bla bla bla bla c’est situation d'accord ? si j'ai été sous la douche (geste de se doucher)
89
Recherches en Éducation - n°30 - Novembre 2017
c’est fini OK ? Donc tu téléphonais moi fini. Mais ici c’est différent. J'étais sous la douche situation
(geste) tu as téléphoné dring dring dring fini. C'est différent. Ça va ?
7 E Ah oui (rire)
8 P Regardez moi quand vous changez les conjugaisons, vous changez la situation. Vous comprenez ?
9 E Oui
10 P Les deux c’est correct, mais c’est différent
À partir des deux phrases données comme exemple, l’enseignant explique la différence entre
l’imparfait pour décrire une situation et le passé composé pour exprimer une action terminée
dans le passé, par les gestes (de se doucher, de téléphoner) ou des onomatopées (bla bla bla,
dring dring dring). En effet, cette différence des deux temps du passé est déjà apparente dans
les deux phrases écrites en couleur au tableau, le passé composé en bleu, l’imparfait en rouge. Il
est remarquable que l’enseignant se serve autant du tableau. Chaque fois qu’il explicite le but
d’une activité ou une règle de grammaire, il le visualise en écrivant en haut du tableau ou dans
une autre couleur. Par exemple, « Passé composé – Action/évènement, Imparfait –
Situation/description ». Ici, le tableau est utilisé comme un vrai support pour expliciter le thème
du cours. Il demande ensuite aux apprenants d’expliquer eux-mêmes les règles de grammaire,
lors d’exercices de révision reposant sur des questions basiques ayant trait à la vie quotidienne :
Il réalise ainsi en premier lieu la fonction de guidage et maintien de l’attention (98), puis celle de
finalisation (84), de facilitateur (75), de feedback (51), de démonstration ou présentation des
modèles (27), de contrôle de la frustration (12). La figure 12 montre la réalisation des fonctions
de cet enseignant :
Les apprenants de la classe P3 participent activement (voir la figure 13 ci-après). lIs répondent
toujours en français aux questions de l’enseignant, que ce soit sous forme de mots ou de
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Recherches en Éducation - n°30 - Novembre 2017
phrases (sauf trois tours de parole en coréen/en anglais pour demander le sens des mots/des
expressions difficiles) n’hésitent pas à poser des questions à l’enseignant quand ils ont des
lacunes et font même des commentaires.
Ainsi, il semble que les stratégies de l’enseignant pour augmenter la participation des apprenants
aux activités proposées fonctionnent bien ; ils comprennent toutes les consignes de l’enseignant
(qui sont sans doute répétées par l’enseignant à chaque séance de cours), réagissent à sa
demande et il est étonnant que les apprenants de ce niveau débutant arrivent à produire autant
de réponses en français (254 tours de parole, soit 39,6% sur 641 total des tours de parole
effectuées pendant 2h51,55). Il n’y a que 12 tours de parole concernant la répétition des phrases
après l’écoute de CD, ce qui ne représente qu’une petite partie du cours, à la différence des
enseignants coréens précédents qui prennent la lecture vocale et la répétition des phrases
comme principales stratégies pour accomplir la fonction de facilitateur. Par conséquent, les
apprenants de la classe P3 pratiquent l’oral assez librement et les interactions dans cette classe
sont basées sur de vraies conversations entre l’enseignant et les apprenants.
4. Bilan
La figure 14 ci-après synthétise la réalisation des fonctions des trois enseignants, identifiée par le
nombre de tours de parole effectués en classe. (Pour l’enseignant P1 qui a utilisé principalement
le coréen en classe, nous avons séparé les tours de parole en coréen et en français, afin de
comparer les tours de parole en français avec ceux des autres enseignants.)
Les trois enseignants activent très souvent la fonction de facilitateur (317) et de finalisation (305),
ceci n’étant pas surprenant dans les classes où les apprenants débutants ont besoin de tâches
simples et de consignes claires. Cependant, leurs stratégies sont différentes. L’enseignant P1
assume presque toutes les fonctions par l’utilisation du coréen et ses pratiques en français
concernent notamment la fonction de facilitateur (54) et de finalisation (59), et ce à travers la
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lecture vocale et l’interrogation personnelle sur le contenu du dialogue. Même s’il partage les
mêmes stratégies que l’enseignant P1 (la répétition des mots/des expressions essentielles et
l’interrogation personnelle sur le contenu) pour activer en priorité la fonction de facilitateur (133),
l’enseignant P2 essaie de guider également le travail autonome des apprenants en limitant le
coréen. Il a recours à la traduction de quelques mots difficiles seulement pour minimiser les
erreurs des apprenants, les inciter à se corriger ou clarifier les consignes. Les fonctions de
contrôle de la frustration (77), de feedback (76) et de finalisation (70) sont ainsi fréquemment
activées. Chez l’enseignant P3, la fonction de guidage et maintien de l’attention est la plus
activée (98). Une part importante de langage non verbal ou para-verbal est utilisée pour motiver
les apprenants et susciter leur participation, et ce pour assumer également la fonction de
finalisation (84), de facilitateur (75) et de feedback (51). À noter qu’en comparaison avec les
enseignants précédents qui ne l’activent pas du tout ou très peu, la fonction de démonstration ou
présentation des modèles (27) est davantage assumée par cet enseignant natif qui donne un
grand nombre d’exemples au moyen de dessins, de synonymes ou d’antonymes. Cette différence
dans les stratégies enseignantes influence évidemment la performance des apprenants comme
le montre la figure 15 ci-dessous :
Nous voyons clairement que les réponses des apprenants de la classe P1 sont très
peu nombreuses (33). Dans cette classe où l’enseignement est principalement effectué en
coréen, la répétition du propos de l’enseignant ou des phrases du manuel (56) domine leur
production orale, et la prise de parole par les apprenants est presque inexistante (2). Dans la
classe P2, même s’ils répètent beaucoup les propos de l’enseignant ou des mots/des
expressions essentiels (164), les apprenants arrivent à produire un nombre considérable de
réponses simples ou détaillées (174). À l’aide de la traduction des mots difficiles fournie par
l’enseignant lors de l’incompréhension du contexte, ils prennent la parole assez souvent (66). Les
réponses des apprenants de la classe P3 sont nettement plus nombreuses (254) par rapport à
celles des autres classes. La répétition des propos de l’enseignant ou après l’écoute du CD
effectuée en temps court (12) n’empêche pas leur prise de parole (21). Les apprenants
participent activement aux activités proposées et leurs interventions, sous forme de questions ou
de remarques, sont également fréquentes.
Si nous comparons les apprenants de la classe P2 et ceux de la classe P3, ces derniers
paraissent plus performants, dans la mesure où ils comprennent presque toutes les consignes
données par l’enseignant et que leurs réponses énoncées sont beaucoup plus nombreuses (254)
par rapport aux apprenants de la classe P2 (174). Cependant, cela ne veut pas dire que les
apprenants de la classe P2 apprennent moins. En effet, l’analyse montre que même si elle est
souvent provoquée par l’enseignant, la prise de parole des apprenants de la classe P2 (63) est
plus fréquente que celle des apprenants de la classe P3 (12) et que le nombre de répétition du
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propos de l’enseignant ou des autres apprenants est nettement plus élevé chez les apprenants
de la classe P2 (164) que chez les apprenants de la classe P3 (12). Si la répétition du propos de
l’enseignant ou des autres apprenants est relativement plus apparente dans la classe P1 (56) et
la classe P2 (63) que dans la classe P3 (12), cela pourrait s’expliquer par le cadre de stratégie
enseignante intentionnelle des enseignants coréens conscients de la culture éducative coréenne
basée sur la répétition, la mémorisation par cœur et la restitution des connaissances.
Conclusion
L’analyse du corpus nous permet de saisir quelques points primordiaux concernant le travail de
l’enseignant de FLE.
Nous remarquons d’abord que le choix de la méthode d’enseignement ne dépend pas seulement
de la nationalité de l’enseignant, mais aussi de son domaine d’études ou de ses expériences
d’apprentissage. En effet, les deux enseignants autochtones n’utilisent pas la même approche.
L’enseignant P1, dont la spécialité est la littérature française, utilise l’approche traditionnelle en
orientant son cours vers la compréhension du contenu du manuel et de la culture française,
tandis que l’autre P2, ayant eu une formation de FLE, tente la fusion de l’approche traditionnelle
et des approches communicative et actionnelle. Le domaine d’études de l’enseignant nous paraît
étroitement lié au sens que l’enseignant attribue à la classe de FLE.
Nous pouvons comprendre également que bien que l’utilisation de la langue des apprenants en
classe facilite l’explication précise de la grammaire et la compréhension de la vie en France et de
la culture française, elle peut gêner l’intervention des autres stratégies enseignantes et empêcher
les interactions en français lorsqu’elle est utilisée en priorité.
Cependant, l’analyse de trois classes de niveau A0-A1 ne permet pas de valider l’hypothèse
selon laquelle les interactions verbales avec un enseignant coréen seraient plus faciles pour les
apprenants et celles avec un enseignant français seraient plus longues à mettre en place. En
effet, l’utilisation du coréen dans les classes P1 et P2 nous a empêché de comparer les
interactions dans ces classes avec celles dans la classe de l’enseignant français P3 où le coréen
n’est pas utilisé. Ce point sur lequel nous ne trouvons aucune étude pourrait être réinterrogé par
l’analyse d’un corpus plus exhaustif en classe de niveaux plus avancés où le coréen n’est pas
utilisé.
Néanmoins, les points constatés dans la présente étude nous montrent que même si les
pratiques enseignantes des enseignants coréens sont bien distinctes de celles des enseignants
français, elles ne représentent pas deux types de méthodologie didactique qui s’opposent. Le rôle
de l’enseignant serait d’induire une bonne performance de l’apprentissage dans une ambiance
familière aux apprenants, soit en utilisant des stratégies efficaces tirées de la méthode
traditionnelle basée sur la culture éducative des apprenants, soit en choisissant des stratégies de
l’approche communicative/actionnelle qui conviennent aux spécificités des apprenants et
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Recherches en Éducation - n°30 - Novembre 2017
proposer des stratégies adaptées à la culture éducative des apprenants. Si le savoir pratique,
comme le souligne Donald Schön (1996, p.35), ne peut pas simplement consister en l’application
d’une théorie préexistante, le travail de l’enseignant du FLE dépendrait de sa capacité de
proposer une méthode hybride adaptée aux spécificités des apprenants.
Références
BANGE Pierre et al. (2005), L'apprentissage d'une langue étrangère, Paris, L'Harmattan.
BRUNER Jerome (1983), Le développement de l’enfant : savoir faire, savoir dire, Paris, Presses Universitaires
de France.
CICUREL Francine (2011), Les interactions dans l’enseignement des langues : agir professoral et pratiques de
classe, Paris, Didier.
DABÈNE Louise (1984), « Communication et métacommunication dans la classe de langue étrangère », dans
Robert Bouchard (éd.), Les échanges langagiers en classe de langue, Grenoble, Éditions littéraires et
linguistiques de l’université de Grenoble, p.129-138.
JEONG Sun Mok (1979), Étude sur le système éducatif de l’institut Seowon de la Corée, Centre de recherche de
la culture du peuple coréen de l’Université Youngnam.
LEE Eunja (2012), « Étude comportementale des apprenants coréens de FLE. Réflexion sur un public
spécifique », Synergies Corée, n°3, Sylvains-les-Moulins, GERFLINT, p.165-184.
LEE Gyu Beom (1982), Étude sur les méthodes d’enseignement de Seodang, Mémoire de master, Centre
d’études supérieures de pédagogie de l’Université Korea.
PARK Dong Yeol (2010), « L’approche communicative et la perspective actionnelle dans l’enseignement du
français en Corée : enjeux pour une contextualisation », Revue japonaise de didactique du français, vol.5, n°1,
p.111-126.
SCHÖN Donald Alan (dir.) (1996), Le tournant réflexif. Pratiques éducatives et études de cas, Québec, Éditions
Logiques.
VALLAT Charlotte (2011), « Étayage, stratégie d’aide à la compréhension et à la production orales en classe de
FLE ; en milieu universitaire chinois », Synérgies Chine, n°6, p.195-210.
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Intitulé du cours :
Durée du cours :
Groupe ou niveau :
Enseignant(e) :
- Sexe :
- Âge :
- Nombre d’années d’enseignement du FLE aux apprenants coréens :
- Diplôme le plus élevé obtenu/ spécialité :
- Approche d’enseignement adoptée :
Nombre des apprenants :
Âge moyen des apprenants :
Moyens de support complémentaires utilisés :
Disposition de la classe : (P: professeur, E: les apprenants, O: Observateur, les équipements
pédagogiques) (À dessiner)
Pratiques enseignantes
Stratégie
à moyens
Degré
para-verbaux/ de
Fonction
à moyens verbaux non-verbaux/ réalisation
gestualité
co-verbale 0 1 2 3
Présenter l’intérêt de la situation ou le thème
Motiver l’apprenant
Guidage et Susciter l’adhésion de l’apprenant (l’enrôlement)
maintien de Augmenter sa participation à l’activité proposée
l’attention Maintenir l’objectif didactique de l’activité proposée
Orienter l’apprenant vers le but initialement fixé
Faire valoriser à l’apprenant le but de son apprentissage
Simplifier la tâche en réduisant la difficulté du processus de
résolution (Réduire les degrés de liberté)
Facilitateur
Décomposer la tâche globale en tâches plus simples □ Prosodie
adaptée
Ne pas surcharger l’apprenant
Donner et préciser la consigne □ Co-verbaux
Finalisation référentiels/ de
Expliquer et clarifier la tâche à effectuer
synchronisation/
Maintenir l’intérêt et la motivation de l’apprenant expressifs
Contrôle de
Encourager l’apprenant
la frustration
Minimiser ses erreurs
Démonstration Présenter des modèles
ou Expliciter clairement
présentation Donner des exemples
des modèles Aider l’apprenant à exécuter la tâche sous la forme appropriée
Évaluer et valider la production de l’apprenant
Feedback Inciter à se corriger
Proposer la correction en groupe
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Paramètres annexes
Degré de réalisation 0 1 2 3
Gestion du temps imparti aux activités
Gestion du temps
Gestion du temps pour provoquer la réponse de l’apprenant
Distribution de la parole des apprenants
Distribution/ vérification des devoirs
Utilisation du tableau
Bienveillance envers l’apprenant (Empathie envers l’apprenant)
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