Contentieux Douanier

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2ème PARTIE : CONTENTIEUX DOUANIER

Le contentieux douanier est l’ensemble des litiges nés de la violation de la législation


et de la réglementation douanière et d’une manière générale de toutes les
dispositions dont l’application est confiée à l’administration des douanes. Le
contentieux douanier concerne donc les litiges nés :

- A la législation et règlement douanier


- A la législation et réglementation notamment douanière dont l’application est
confiée au service douanier. C’est le cas notamment de la protection des
marques de fabrique et d’origine, de la réglementation des changes et des
normes sanitaires et environnementales.

D’une façon générale, selon la nature du litige, on distingue un contentieux répressif


et un contentieux civil. Le contentieux répressif a pour objet de réprimer les
infractions. Il englobe l’ensemble des dispositions relatives à la recherche et à la
constatation des infractions ainsi que toutes les dispositions le règlement du litige.

Quant au contentieux civil, il concerne l’ensemble des litiges relatifs à l’application


par l’administration des dispositions pour lesquelles les textes ne prévoient pas de
peines. Le contentieux civil comprend le contentieux du recouvrement des créances,
et le contentieux concernant les mesures conservatoires pour les garanties de
paiement des pénalités pécuniaires. On pourrait y ajouter les incidents de visite des
marchandises.

S’agissant du recouvrement des droits et taxes, il convient de noter que les agents
de douane disposent de moyens de contrainte à l’égard des usagers pour le
recouvrement des droits et taxes dans tous les cas où ils sont en mesure d’établir
une somme quelconque qui est due à l’administration des douanes (art 220 code des
douanes). De même, l’administration a formulé une demande de paiement des droits
et taxes dans un délai de 3 ans, à compter du jour où les dits droits auraient dus être
payés (art 229).

Il s’agit d’une prescription de l’action en recouvrement de l’administration des


douanes qui peut devenir trentenaire dans l’un des trois cas suivants :

- Quand il y a dans le délai des 3 ans susvisé, contrainte décernée et signifiée,


demande formée en justice, condamnation, promesse, convention ou
obligation particulière ou spéciale.
- Lorsque c’est par un acte frauduleux que l’administration a ignoré l’existence
du fait générateur de son droit et n’a pu exercer l’action qui lui appartenait
d’entreprendre, la prescription triennale ne commence à courir qu’à compter
de la date où la fraude a été découverte.
- Enfin, lorsqu’il s’agit de droits et taxes dus par un commissionnaire en
douane, la prescription triennale n’est pas opposable à l’administration des
douanes.
CHAPITRE 1: CONSTATATION DE L’INFRACTION DOUANIERE
En droit pénal, l’infraction se définit comme étant tout fait, action ou omission qui
trouble ou est susceptible de troubler l’ordre ou la paix publique en portant atteinte
aux droits légitimes soit des particuliers, soit des collectivités publiques qui comme
tel est légalement réprimé.

En matière douanière, l’infraction est la violation des dispositions de la loi douanière


dont la sanction est prévue par le code des douanes ou par un texte qui en attribue
la constatation aux agents des douanes.

Section 1 : Eléments constitutifs de l’infraction douanière

En matière de douane, l’infraction est constituée d’un élément légal et d’un élément
matériel. D’une manière générale, les infractions douanières ne nécessitent pas
l’existence d’un élément moral. Il y a cependant des exceptions notamment en
matière de :

- Opposition aux fonctions lorsque l’usager n’a pas connaissance de la qualité


de l’agent des douanes.
- Les délits de contrebande en ce qui concerne ceux qui y ont participé comme
intéressés d’une manière quelconque à savoir les entrepreneurs, les membres
d’entreprise, assureurs, assurés, bailleurs de fonds, propriétaire des
marchandises, ceux qui ont un intérêt directe à la fraude, ceux qui ont coopéré
d’une manière quelconque à un ensemble d’actes accompli par des individus
agissant de concert, d’après un plan de fraude arrêté pour assurer le résultat
poursuivi, ainsi que ceux qui ont couvert sciemment les agissements des
fraudeurs ou tenter de leur procurer l’impunité.

Section 2 : Personnes habilitées à constater l’infraction douanière

Les infractions aux lois et règlements douaniers peuvent être constatés par les
agents des douanes ou des agents d’autres administrations lorsque ceux-ci en ont
été habilités. Cependant, le droit de recherche des infractions dans les écritures d’un
usager est refusé à tout agent n’ayant pas au moins le grade de contrôleur ou
n’exerçant pas les fonctions de chef de bureau.

En tout état de cause, l’agent des douanes exerce sa compétence sur l’ensemble du
territoire national et est obligé de faire la preuve de sa qualité et de son grade
chaque foi que l’usager le requiert.

Section 3 : Modes de constatation des infractions

L’administration utilise deux modes constatation douanière : la constatation par voie


de saisie, qui s’applique à la constatation des infractions flagrantes et la constatation
par voie d’enquête qui s’applique normalement à la constatation des infractions no
flagrantes.
Paragraphe 1 : La constatation par voie de saisie

La constatation par voie de saisie s’opère par l’appréhension du corps du délit. Cette
procédure est toujours appliquée lorsque la saisie des objets de fraude est possible.
Elle s’appuie sur les droits de recherche des marchandises d’une part et les droits
d’appréhension d’autre part.

1- Droit de recherche des marchandises de fraude

La découverte de la fraude est rendue possible par le droit de visite des


marchandises, des moyens de transport et des personnes conférés aux agents des
douanes. Cependant, il convient de préciser que si l’objet de la fraude se trouve en
lieu privé, les enjeux de l’administration des douanes doivent :

- Respecter les horaires des visites domiciliaires qui ne peuvent être


commencées avant 4h ou après 21h hormis le cas de visites effectuées après
poursuites à vue.
- Se faire accompagner d’un OPJ, du chef de la circonscription administrative,
d’un officier municipal ou du chef du village, sauf si l’occupant des lieux y
consent spontanément.

En outre, le droit de recherche s’appuie sur le droit d’injonction au conducteur de


moyen de transport qui permet à la douane d’obtenir l’immobilisation des moyens de
transport en vue de procéder à la visite de leur chargement. Il s’applique également
au droit de visite des navires, aux droits d’accès dans les postes en correspondance
directe avec l’extérieur,

2- Le droit d’appréhension

En vertu de l’art 199 al 2 et 3 du c. douanes, ceux qui constatent une infraction


douanière ont le droit de saisir tout objet passibles de confiscation, de retenir les
expéditions, et tout autres documents relatifs aux objets saisis et le procédé à la
retenue préventive des objets affectés à la sûreté des pénalités. Ils ne peuvent
procéder à la capture des prévenus qu’en cas de flagrant délit. Ce texte confère aux
agents qui constatent une infraction, un droit de saisie, un droit de retenue des
expéditions, un droit de retenue préventive en garantie, un droit de capture des
délinquants.

Paragraphe 2 : Constatation par voie d’enquête

La constatation par voie d’enquête s’opère soit par la consultation des docs écrits,
soit par des interrogatoires lorsque aucune saisie des marchandises n’a été
effectuée. Elle s’appuie sur le droit de communication qu’ont les agents des douanes
d’exiger de toute personne intéressée, à des opérations douanières la
communication des papiers et documents qui s’y rapportent. Le droit de
communication est assorti d’un droit de saisie des documents est assorti d’un droit
de communication. La constatation par voie d’enquête s’appuie également sur les
accords administratifs mutuels passés avec des pays étrangers et également sur les
échanges intracommunautaires entre services douaniers permettant à
l’administration des douanes de recueillir hors les frontières, la preuve de certaines
infractions.

Section 4 : Actes de constatation des infractions douanières

Les infractions douanières sont constatées par des PV. Il s’agit du PV de saisie dans
le cas d’une infraction constatée par voie de saisie ou du PV de constat dans les
autres cas. Le PV douanier est un acte authentique destiné à être produit en justice
pour faire la preuve d’une infraction. Lorsqu’ils sont rédigés par deux agents
assermentés des douanes, les PV des douanes, font foi jusqu’à inscription de faux
des constatations matérielles qu’ils relatent. Lorsqu’il rapporte des aveux ou des
déclarations, les PV de douane font foi jusqu’à preuve contraire de l’exactitude et de
la sincérité. Dans tous les autres cas, les PV de douane font foi jusqu’à preuve
contraire.

Paragraphe 1 : Enonciations légales que doivent contenir les PV

A- PV de saisie

A peine de nullité, les PV de saisies doivent contenir les mentions obligatoires


suivantes :

- La date et la cause de la saisie


- Les noms, qualité et demeure des saisissants et de la personne chargée des
poursuites
- La déclaration faite au prévenu
- La nature des objets saisis et leur quantité
- La présence du prévenu à leur description ou la sommation qui lui a été faite
d’y assister
- Le nom et la qualité du gardien : responsabilité du gardien ou détournement
de biens saisis
- Le lieu de rédaction du PV (compétence du tribunal) et l’heure de sa clôture
(détermination de l’heure légale de saisie)
- L’offre de mainlevée des moyens de transport sous caution solvable ou sous
consignation de leur valeur (mainlevée obligatoire pour un véhicule)

Est également prescrit à peine de nullité du PV de saisie, l’obligation qu’ont des


agents qui ont constaté une infraction de rédiger le PV sans divertir à d’autres actes
et au plus tard immédiatement après le transport et le dépôt des objets saisis.

Lorsque les marchandises ne peuvent être conduites immédiatement au bureau des


douanes, les objets saisis peuvent être confiés à la garde du prévenu ou d’un tiers.
Si le prévenu est présent, le PV doit à peine de nullité énoncer qu’il lui en a été
donné lecture, qu’il a été interpellé de le signer et qu’il en a reçu tout de suite copie.
Lorsqu’il est absent, la copie est affichée dans les 24h à la porte du bureau des
douanes ou à la mairie ou au siège de la circonscription administrative.

B- PV de constat

Les PV de constat contiennent les résultats des contrôles opérés suite à la mise en
œuvre du droit de communication par les agents et d’une manière générale ceux des
enquêtes et interrogatoires qu’ils ont effectué. Ils énoncent la date et le lieu des
contrôles des enquêtes effectués, la nature des constatations faites et des
renseignements recueillis, la saisie des documents il y a lieu ainsi que les noms et
qualités et résidence administratives respectives des agents verbalisateurs. Ils
indiquent en outre que ceux chez qui l’enquête où le contrôle a été effectué ont été
informés de la date et du lieu de rédaction de ce PV et que sommation leur a été
faite d’assister à cette rédaction. Si ces personnes sont présentes à la rédaction, les
agents verbalisateurs doivent préciser que lecture leur en a été faite et qu’elles ont
été invitées à le signer.

Paragraphe 2 : Force probante des PV douaniers

Le PV de saisie rédigé par deux agents fait foi jusqu’à inscription de faux des
constatations matérielles qu’ils relatent. Il fait foi jusqu’à preuve contraire lorsqu’il est
rédigé par un seul agent et dans le cas, où il rapporte des aveux et déclarations dont
l’exactitude et la sincérité sont contestés. S’il présente de grands avantages pour
l’administration des douanes en ce qu’il facilite la poursuite des infractions, il
présente l’inconvénient d’avoir une application limitée aux flagrants délits et
nécessite une rédaction immédiate.

Quant au PV de constat (absence de la marchandise), il représente la force de la


convocation de l’agent rédacteur et sa rédaction est plus simple que celle du PV de
saisie. Il est utilisé pour :

- Consigner les résultats des recherches effectuées dans les écritures d’un
usager
- Décrire la saisie des documents
- Enregistrer les aveux et déclarations se rapportant à des infractions
lorsqu’aucune saisie n’a été effectuée.

Section 5 : Classification des infractions douanières

Globalement, les infractions douanières sont classées en 6 catégories en foncions


de leur degré de gravité. Il y a d’une part les contraventions allant de la 1 ère classe à
la 3ème classe et les délits d’autre part qui sont de 3 classes également.

Paragraphe 1 : les contraventions douanières

1- Les contraventions douanières de première classe


Il s’agit des infractions les moins réprimées par le code des douanes. Sont
considérées comme des contraventions douanières de 1ère classe, toute omission ou
inexactitude relevée sur la déclaration en douane lorsque cette irrégularité n’a pas
d’influence sur l’application des droits et taxes ou des prohibitions.

Le refus de communication de pièces, ou la dissimulation de pièces, lorsque


l’administration exerce son droit de communication, est considéré également comme
une contravention de 1ère classe. Il en est de même lorsque l’on s’oppose à l’exercice
de leur fonction par les agents des douanes et les cas d’injure, de maltraitance, ou
de trouble quelconque à leur endroit.

Dans tous les cas où il y a contravention douanière de 1 ère classe, la sanction est une
amende qui varie de 50.000 à 500.000 FCFA.

2- Les contraventions douanières de deuxième classe

Est qualifiée comme contravention douanière de 2 ème classe toute infraction aux lois
et règlements que l’administration des douanes est chargée d’appliquer lorsque cette
irrégularité se rapporte à des marchandises qui ne sont ni prohibées à l’entrée ou à
la sortie ni fortement taxée et qu’elle n’est pas plus sévèrement réprimée. Dans ce
cas, la sanction est : la confiscation des marchandises litigieuses et une amende
dont le montant égale au montant des droits et taxes éludés ou compromis. Ces
sanctions ne font pas obstacle au paiement des droits et taxes normalement dus sur
la marchandise s’ils n’ont pas été acquittés les droits et taxes normalement exigibles
sur la marchandises (la fausse déclaration dans l’espèce, la valeur, l’espèce, ou
l’origine des marchandises importées, exportées ou placées sous un régime
douanier suspensif lorsqu’un droit ou une taxe quelconque se trouve éludé ou
compromis; fausse déclaration dans la désignation du destinataire réel ou de
l’expéditeur réel; les excédents sur le poids, le nombre ou la mesure déclarée ; les
déficits sous la quantité de marchandise placée sous un régime douanier suspensif ;
la non présentation de marchandise placée en entrepôt fictif ou en entrepôt spécial ;
la présentation sous scellée rompue ou altérée de marchandises sous plombs ou
cachets de douane)

3- Les contraventions douanières de 3ème classe

Sont considérés comme des infractions douanières de 3 ème classe, les infractions
relevant normalement de la de 2 ème classe lorsqu’elles se rapportent à des
marchandises prohibées à l’entrée ou à la sortie ou fortement taxées.

Les sanctions des contraventions de 3ème classe sont :

- Confiscation de la marchandise litigieuse


- Une amende égale au double de la valeur de la marchandise confisquée sans
préjudice du paiement des droits et taxes exigibles.

Paragraphe 2 : Les délits douaniers


Ils sont rangés en 3 classes, de la 1 ère à la 3ème classe. Sont considérés comme délit
douanier, les importations ou exportations sans déclaration de marchandises
prohibées ou fortement taxées (déclaration fallacieuse) et des faits de contrebande
(importation de la marchandise sur le territoire en détournant le bureau de à douane,
plus fortement réprimée).

1- Délits de 1ère classe

Sont considérés comme des délits de 1ère classe, les fait d’importation ou
d’exportation sans déclaration de marchandises prohibées à l’entrée ou à la sortie ou
fortement taxée, ainsi que les faits de contrebande accomplis par moins de individus
le délit de 1ère classe est sanctionné de la manière suivante :

- Confiscation de l’objet de fraude


- Confiscation des moyens de transport
- Confiscation des objets servant à masquer la fraude
- Une amende égale au double de la valeur des objets de fraude et le tout sans
préjudice du paiement des droits et taxes exigibles
- Peine d’emprisonnement pouvant s’élever à un mois, peut être prononcée à
l’égard des délinquants ou prévenus.

2- Délits de 2ème classe

Sont passibles des sanctions fiscales, d’’un délit de 1 ère classe et d’un emprisonnent
de 3 mois à 1 an, les délits de contrebande accomplis par la réunion d’au moins 3
individus, jusqu’à 6 inclusivement, que tous portent ou non des marchandises de
fraude.

3- Délits de 3ème classe

Sont considérés comme délit de 3èeme classe, les délits de contrebande commis
soit, par plus de 6 individus à pied, soit par individus ou plus à cheval, à âne, ou
vélocipède, que tous portent ou des marchandises de fraude. Relèvent également de
la 3ème classe, les délits de contrebande p aéronef, par véhicule attelée ou
autopropulsée, par navire, par embarcation de mer de moins 500 tonneaux de jauge
nette, ou par embarcation de rivière. Les délits de 3 ème classe sont sanctionnés par la
confiscation de l’objet de fraude, des moyens de transport, confiscation des objets
servant à masquer la fraude, une amende égale au quadruple de la valeur de l’objet
de fraude, et du paiement des droits et taxes exigibles. La peine d’emprisonnement
est de 6 mois à 3 ans.
Chapitre 2: Responsabilité en matière d’infraction douanière
En matière de douane comme en matière de droit commun, la responsabilité est soit
pénale, soit civile.

Section 1 : La responsabilité pénale

Paragraphe 1 : Les personnes pénalement responsables

Les personnes pénalement responsables d’une infraction douanière sont les auteurs
directs d l’infraction d’une part, les complices et les intéressés à la fraude d’autre
part.

1- La responsabilité des détenteurs

Sont considérés comme détenteurs, les dépositaires, transporteurs (conducteur), les


déclarants, les commissionnaires en douane agréé, et les soumissionnaires.

Cependant, les transporteurs publics peuvent bénéficier d’une exonération de


responsabilité s’ils ont agit effectivement en qualité de transporteur public, s’ils sont
de bonne foi, s’ils sont à même de désigner le véritable auteur de la fraude et si cette
désignation met l’administration des douanes en mesure d’exercer utilement, des
poursuites contre l’auteur. Il s’agit là de conditions cumulatives. En conséquence, si
l’auteur véritable de a fraude est fugitif ou insolvable, le transporteur même public,
est responsable pénalement de l’infraction. Cette responsabilité suppose qu’un PV
de saisie soit rédigé contre le transporteur avec toutes les mentions requises.

2- La responsabilité des capitaines des navires, commandant d’aéronef

Les capitaines de navire et commandant d’aéronef sont exonérés ou déchargés de


toute responsabilité en cas de restriction de tonnage s’ils justifient d’un déroutement
inévitable du navire et si les dits faits ont été consignés dans le journal de bord avant
le contrôle de la douane. Ils sont également déchargés de leur responsabilité des
fraudes constatées à bord de leur bâtiment si leur véritable auteur de la fraude est
découvert, sinon le capitaine ou commandant sera tenu pour responsable.

3- les complices et intéressés à la fraude

La notion de complicité est en matière douanière identique est celle du droit commun
notamment l’article 27 du code pénal, auquel renvoie respectivement à celle du droit
commun. Quant à la notion d’intérêt à la fraude, il s’agit d’une construction douanière
spécifique posée par l’article 273 du code des douanes. Sont considérés comme
intéressés, et punis comme les auteurs de l’infraction, ceux qui ont participé comme
intéressés d’une manière quelconque, à un délit de contrebande ou à un délit
d’importation sans déclaration. En sus des peines infligées aux auteurs qu’ils doivent
subir, les intéressés à la fraude peuvent être déclarés incapables d’exercer des
fonctions dans des organismes financiers économiques, commerciaux, sociaux de
l’Etat, d’être électeur, élus ou désignés à des organismes, aux chambres de
commerce, tribunaux de travail, ou d’être jurés ou expert aussi longtemps qu’ils
n’auront pas relevés de cette incapacité.

Sont réputés intéressés à la fraude, les entrepreneurs, assureurs, bailleurs de fonds,


et tous ceux qui ont coopéré d’après un plan établi pour assurer les résultats. Est
également réputé intéressée à la fraude, ceux qui ont sciemment couvert les
agissements des fraudeurs, tenté de leur procurer l’impunité et ceux qui ont acheté
ou détenu des marchandises provenant d’un délit de contrebande ou de
marchandises sans déclaration.

Section 2 : la responsabilité civile

La responsabilité civile en matière de douane est fondée non seulement sur les
dispositions des articles 1383 et 1384 du code civil mais aussi sur celles du code des
douanes notamment les articles 275 à 278 du code des douanes.

L’administration des douanes est civilement responsable du fait de ces agents dans
l’exercice e pour raison de leur fonction. Elles bénéficient tout de même de l’action
récursoire contre ces agents. De même l’administration est civilement responsable
lorsqu’une saisie n’a pas été jugée fondée. Elle peut être condamnée au paiement
d’une indemnité à raison de 1% par mois de la valeur des objets saisis depuis la date
de la retenue desdits objets jusqu’à leur remise ou l’offre de remise qui lui en aura
été faite. Par ailleurs, les propriétaires des marchandises et les transporteurs qu’ils
soient maritimes, aériens, armateurs, affréteurs, sont civilement responsables du fait
de leurs employés et des personnes qu’ils ont préposé à la conduite.
Chapitre 3 : Le règlement de litige douanier
Les litiges qui résultent d’infraction douanière sont réglées soit dans le cadre d’une
infraction, soit le cadre d’une procédure judiciaire.

Section 1 : Les transactions

En matière douanière, la transaction peut être définie comme un accord entre la


douane et le contrevenant destiné à mettre fin au litige qui les oppose. En effet, la
douane est habilitée à transiger avec les personnes poursuivies pour infraction
douanière. Cette transaction peut intervenir soit, avant soit après le jugement
définitif. L’administration peut également accorder la transaction pendant la rédaction
du PV ou à l’issu de ce dernier. Dans tous les cas, l’acte transactionnel doit être
constaté par écrit. Elle ne devient définitive qu’après sa ratification par le DG des
douanes ou le ministre en charge des services douaniers. Dans les autres cas, il
s’agit d’une transaction provisoire. Une fois ratifiée, l’acte transactionnel s’impose
aux parties de manière irrévocable et n’est susceptible d’aucun recours. Lorsqu’elle
intervient avant le jugement définitif, la transaction annule toutes les actions
engagées aussi bien par l’administration des douanes que par le ministère public.
Mais lorsqu’elle intervient après jugement définitif, la transaction laisse subsister les
peines d’emprisonnement et les mesures de sûreté personnelle.

Lorsque l’auteur de l’infraction décède avant d’avoir effectué le règlement des


transactions qu’il a préalablement accepté, leur recouvrement peut être poursuivi
contre sa succession.

Section 2 : les poursuites judiciaires

L’administration des douanes n’est pas obligée de recourir à la transaction ou de


répondre à une demande dans ce sens. Elle peut engager des poursuites devant la
juridiction compétente. D’ailleurs, elle y est tenue puisqu’en vertu de l’article 208 du
code des douanes, des PV constatant des délits de douane, sont remis au Procureur
de la République ou au magistrat en exerçant les attributions et les prévenus
capturés sont traduits devant les magistrats.

En cas classement sans suite par le Procureur de la République, la douane peut


saisir directement le juge d’instruction par une plainte avec constitution de partie
civile. En tout état de cause, elle peut procéder par citation directe.

Les juridictions compétentes en matière de douane, sont le tribunal correctionnel en


ce qui concerne les délits des douanes, et les questions douanières soulevées par
voie d’exception. Ils connaissent également des contraventions douanières connexes
ou accessoires se rattachant à un délit de douane ou de droit commun.

Quant aux juridictions civiles, elles sont compétentes pour connaître des
contraventions douanières et de tout ce qui peut y avoir rapport. Elles jugent en outre
les contestations relatives au recouvrement forcé des créances douanières, les
oppositions à contrainte, la non-décharge des acquits-à-caution et les autres affaires
de douane n’entravent pas dans la compétence des juridictions répressives.

Les voies de recours de droit commun en matière civile et pénale, sont applicables
en matière douanière.

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