Contentieux Douanier
Contentieux Douanier
Contentieux Douanier
S’agissant du recouvrement des droits et taxes, il convient de noter que les agents
de douane disposent de moyens de contrainte à l’égard des usagers pour le
recouvrement des droits et taxes dans tous les cas où ils sont en mesure d’établir
une somme quelconque qui est due à l’administration des douanes (art 220 code des
douanes). De même, l’administration a formulé une demande de paiement des droits
et taxes dans un délai de 3 ans, à compter du jour où les dits droits auraient dus être
payés (art 229).
En matière de douane, l’infraction est constituée d’un élément légal et d’un élément
matériel. D’une manière générale, les infractions douanières ne nécessitent pas
l’existence d’un élément moral. Il y a cependant des exceptions notamment en
matière de :
Les infractions aux lois et règlements douaniers peuvent être constatés par les
agents des douanes ou des agents d’autres administrations lorsque ceux-ci en ont
été habilités. Cependant, le droit de recherche des infractions dans les écritures d’un
usager est refusé à tout agent n’ayant pas au moins le grade de contrôleur ou
n’exerçant pas les fonctions de chef de bureau.
En tout état de cause, l’agent des douanes exerce sa compétence sur l’ensemble du
territoire national et est obligé de faire la preuve de sa qualité et de son grade
chaque foi que l’usager le requiert.
La constatation par voie de saisie s’opère par l’appréhension du corps du délit. Cette
procédure est toujours appliquée lorsque la saisie des objets de fraude est possible.
Elle s’appuie sur les droits de recherche des marchandises d’une part et les droits
d’appréhension d’autre part.
2- Le droit d’appréhension
La constatation par voie d’enquête s’opère soit par la consultation des docs écrits,
soit par des interrogatoires lorsque aucune saisie des marchandises n’a été
effectuée. Elle s’appuie sur le droit de communication qu’ont les agents des douanes
d’exiger de toute personne intéressée, à des opérations douanières la
communication des papiers et documents qui s’y rapportent. Le droit de
communication est assorti d’un droit de saisie des documents est assorti d’un droit
de communication. La constatation par voie d’enquête s’appuie également sur les
accords administratifs mutuels passés avec des pays étrangers et également sur les
échanges intracommunautaires entre services douaniers permettant à
l’administration des douanes de recueillir hors les frontières, la preuve de certaines
infractions.
Les infractions douanières sont constatées par des PV. Il s’agit du PV de saisie dans
le cas d’une infraction constatée par voie de saisie ou du PV de constat dans les
autres cas. Le PV douanier est un acte authentique destiné à être produit en justice
pour faire la preuve d’une infraction. Lorsqu’ils sont rédigés par deux agents
assermentés des douanes, les PV des douanes, font foi jusqu’à inscription de faux
des constatations matérielles qu’ils relatent. Lorsqu’il rapporte des aveux ou des
déclarations, les PV de douane font foi jusqu’à preuve contraire de l’exactitude et de
la sincérité. Dans tous les autres cas, les PV de douane font foi jusqu’à preuve
contraire.
A- PV de saisie
B- PV de constat
Les PV de constat contiennent les résultats des contrôles opérés suite à la mise en
œuvre du droit de communication par les agents et d’une manière générale ceux des
enquêtes et interrogatoires qu’ils ont effectué. Ils énoncent la date et le lieu des
contrôles des enquêtes effectués, la nature des constatations faites et des
renseignements recueillis, la saisie des documents il y a lieu ainsi que les noms et
qualités et résidence administratives respectives des agents verbalisateurs. Ils
indiquent en outre que ceux chez qui l’enquête où le contrôle a été effectué ont été
informés de la date et du lieu de rédaction de ce PV et que sommation leur a été
faite d’assister à cette rédaction. Si ces personnes sont présentes à la rédaction, les
agents verbalisateurs doivent préciser que lecture leur en a été faite et qu’elles ont
été invitées à le signer.
Le PV de saisie rédigé par deux agents fait foi jusqu’à inscription de faux des
constatations matérielles qu’ils relatent. Il fait foi jusqu’à preuve contraire lorsqu’il est
rédigé par un seul agent et dans le cas, où il rapporte des aveux et déclarations dont
l’exactitude et la sincérité sont contestés. S’il présente de grands avantages pour
l’administration des douanes en ce qu’il facilite la poursuite des infractions, il
présente l’inconvénient d’avoir une application limitée aux flagrants délits et
nécessite une rédaction immédiate.
- Consigner les résultats des recherches effectuées dans les écritures d’un
usager
- Décrire la saisie des documents
- Enregistrer les aveux et déclarations se rapportant à des infractions
lorsqu’aucune saisie n’a été effectuée.
Dans tous les cas où il y a contravention douanière de 1 ère classe, la sanction est une
amende qui varie de 50.000 à 500.000 FCFA.
Est qualifiée comme contravention douanière de 2 ème classe toute infraction aux lois
et règlements que l’administration des douanes est chargée d’appliquer lorsque cette
irrégularité se rapporte à des marchandises qui ne sont ni prohibées à l’entrée ou à
la sortie ni fortement taxée et qu’elle n’est pas plus sévèrement réprimée. Dans ce
cas, la sanction est : la confiscation des marchandises litigieuses et une amende
dont le montant égale au montant des droits et taxes éludés ou compromis. Ces
sanctions ne font pas obstacle au paiement des droits et taxes normalement dus sur
la marchandise s’ils n’ont pas été acquittés les droits et taxes normalement exigibles
sur la marchandises (la fausse déclaration dans l’espèce, la valeur, l’espèce, ou
l’origine des marchandises importées, exportées ou placées sous un régime
douanier suspensif lorsqu’un droit ou une taxe quelconque se trouve éludé ou
compromis; fausse déclaration dans la désignation du destinataire réel ou de
l’expéditeur réel; les excédents sur le poids, le nombre ou la mesure déclarée ; les
déficits sous la quantité de marchandise placée sous un régime douanier suspensif ;
la non présentation de marchandise placée en entrepôt fictif ou en entrepôt spécial ;
la présentation sous scellée rompue ou altérée de marchandises sous plombs ou
cachets de douane)
Sont considérés comme des infractions douanières de 3 ème classe, les infractions
relevant normalement de la de 2 ème classe lorsqu’elles se rapportent à des
marchandises prohibées à l’entrée ou à la sortie ou fortement taxées.
Sont considérés comme des délits de 1ère classe, les fait d’importation ou
d’exportation sans déclaration de marchandises prohibées à l’entrée ou à la sortie ou
fortement taxée, ainsi que les faits de contrebande accomplis par moins de individus
le délit de 1ère classe est sanctionné de la manière suivante :
Sont passibles des sanctions fiscales, d’’un délit de 1 ère classe et d’un emprisonnent
de 3 mois à 1 an, les délits de contrebande accomplis par la réunion d’au moins 3
individus, jusqu’à 6 inclusivement, que tous portent ou non des marchandises de
fraude.
Sont considérés comme délit de 3èeme classe, les délits de contrebande commis
soit, par plus de 6 individus à pied, soit par individus ou plus à cheval, à âne, ou
vélocipède, que tous portent ou des marchandises de fraude. Relèvent également de
la 3ème classe, les délits de contrebande p aéronef, par véhicule attelée ou
autopropulsée, par navire, par embarcation de mer de moins 500 tonneaux de jauge
nette, ou par embarcation de rivière. Les délits de 3 ème classe sont sanctionnés par la
confiscation de l’objet de fraude, des moyens de transport, confiscation des objets
servant à masquer la fraude, une amende égale au quadruple de la valeur de l’objet
de fraude, et du paiement des droits et taxes exigibles. La peine d’emprisonnement
est de 6 mois à 3 ans.
Chapitre 2: Responsabilité en matière d’infraction douanière
En matière de douane comme en matière de droit commun, la responsabilité est soit
pénale, soit civile.
Les personnes pénalement responsables d’une infraction douanière sont les auteurs
directs d l’infraction d’une part, les complices et les intéressés à la fraude d’autre
part.
La notion de complicité est en matière douanière identique est celle du droit commun
notamment l’article 27 du code pénal, auquel renvoie respectivement à celle du droit
commun. Quant à la notion d’intérêt à la fraude, il s’agit d’une construction douanière
spécifique posée par l’article 273 du code des douanes. Sont considérés comme
intéressés, et punis comme les auteurs de l’infraction, ceux qui ont participé comme
intéressés d’une manière quelconque, à un délit de contrebande ou à un délit
d’importation sans déclaration. En sus des peines infligées aux auteurs qu’ils doivent
subir, les intéressés à la fraude peuvent être déclarés incapables d’exercer des
fonctions dans des organismes financiers économiques, commerciaux, sociaux de
l’Etat, d’être électeur, élus ou désignés à des organismes, aux chambres de
commerce, tribunaux de travail, ou d’être jurés ou expert aussi longtemps qu’ils
n’auront pas relevés de cette incapacité.
La responsabilité civile en matière de douane est fondée non seulement sur les
dispositions des articles 1383 et 1384 du code civil mais aussi sur celles du code des
douanes notamment les articles 275 à 278 du code des douanes.
L’administration des douanes est civilement responsable du fait de ces agents dans
l’exercice e pour raison de leur fonction. Elles bénéficient tout de même de l’action
récursoire contre ces agents. De même l’administration est civilement responsable
lorsqu’une saisie n’a pas été jugée fondée. Elle peut être condamnée au paiement
d’une indemnité à raison de 1% par mois de la valeur des objets saisis depuis la date
de la retenue desdits objets jusqu’à leur remise ou l’offre de remise qui lui en aura
été faite. Par ailleurs, les propriétaires des marchandises et les transporteurs qu’ils
soient maritimes, aériens, armateurs, affréteurs, sont civilement responsables du fait
de leurs employés et des personnes qu’ils ont préposé à la conduite.
Chapitre 3 : Le règlement de litige douanier
Les litiges qui résultent d’infraction douanière sont réglées soit dans le cadre d’une
infraction, soit le cadre d’une procédure judiciaire.
Quant aux juridictions civiles, elles sont compétentes pour connaître des
contraventions douanières et de tout ce qui peut y avoir rapport. Elles jugent en outre
les contestations relatives au recouvrement forcé des créances douanières, les
oppositions à contrainte, la non-décharge des acquits-à-caution et les autres affaires
de douane n’entravent pas dans la compétence des juridictions répressives.
Les voies de recours de droit commun en matière civile et pénale, sont applicables
en matière douanière.