Droit Pénal
Droit Pénal
Droit Pénal
Il n’existe pas à proprement parler de Code Pénal des Affaires. Tout ce dont on est sûr,
c’est qu’il existe des infractions qui intéressent la Vie des Affaires.
Les unes relèvent du Droit Commun, les autres présentent une certaine spécificité en
raison de leur domaine d’intervention. Il en va ainsi du Droit Pénal de la banque, du Droit Pénal
des sociétés, du Droit Pénal des changes.
En prévoyant ces infractions, le Législateur entend s’en prendre aux tentations
malhonnêtes. Par la même occasion, il fait appel à la "Crainte du Gendarme". Ce gendarme
dont l’existence repose sur des règles techniques, c’est le Droit Pénal.
Avant de voir les Infractions relatives à la vie des affaires, il serait souhaitable d’étudier
de façon sommaire les Règles Gouvernant le Droit Pénal et de présenter rapidement les
Juridictions répressives de jugement au Sénégal.
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Première Partie : Etude Sommaire des Règles Gouvernant le Droit Pénal
Le Droit Pénal est une discipline juridique qui prévoit les infractions et les sanctions qui
leur sont attachées. Il étudie aussi les Personnes Responsables et les Règles Relatives au Procès.
Cette définition montre bien que le Droit Pénal a plusieurs branches que l’on présentera
rapidement.
✓ Le Droit Pénal Spécial : c’est l’étude des différentes infractions et des peines
applicables dans chaque cas ;
✓ La Procédure Pénale : c’est l’étude des règles relatives au procès. Elle permet
d’avoir un éclairage sur l’enquête, l’instruction et le jugement ;
✓ Le Droit Pénal Général : C’est l’étude des règles applicables à toutes les infractions
quelles qu’elles soient. Cette matière permet d’avoir une idée générale sur
l’infraction et la sanction. Il convient donc de s’appuyer sur sa méthode pour faire
ressortir les règles qui donnent au Droit Pénal toute sa technicité.
Chapitre 1 : L’Infraction
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On peut définir l’Infraction comme toute action ou omission que la société interdit sous
la menace d’une sanction.
L’infraction repose sur trois (3) éléments : un élément légal, un élément matériel et un
élément moral.
Avant d’analyser les éléments constitutifs de l’infraction, il convient d’examiner les
différentes classifications des infractions.
L’article 1er du Code Pénal dispose : "L’infraction que les Lois punissent de peine de
police est une Contravention ; l’infraction que les Lois punissent d’une peine correctionnelle
est un Délit ; l’infraction que les Lois punissent d’une peine afflictive ou infamante est un
Crime".
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L’article 1er du Code Pénal classe les infractions en prenant comme critère la gravité de
la peine. En effet, si l’infraction est punie d’un emprisonnement d’un jour à un mois et d’une
amende de 200 FCFA à 20 000 FCFA, elle constitue une contravention.
Par contre, si elle est punie d’une peine correctionnelle, c’est-à-dire d’un
emprisonnement supérieur à un mois et d’une amende supérieure à 20 000 FCFA, l’infraction
est un délit.
Enfin, si elle est sanctionnée d’une peine afflictive ou infamante, elle constitue un crime.
Les peines afflictives et infamantes sont énumérées par la Loi. Il s’agit des Travaux Forcés à
perpétuité, des Travaux Forcés à temps (5 à 10 ans ou 10 à 20 ans), de la Détention Criminelle
(5 à 10 ans ou 10 à 20 ans).
Il existe dans le Code Pénal une seule peine infamante : c’est la dégradation civique.
Cette sanction consiste à priver une personne de tous ses droits. Par exemple la privation des
droits de vote, du droit d’être témoin, du droit d’être juré, du droit de servir dans les armées
(voir art 8 du Code Pénal).
B / Application du Critère
La nature d’une infraction se déduit de la peine que le Législateur a prévu pour cette
infraction. Exemple : l’escroquerie est un délit car son auteur encourt un emprisonnement d’un
an à cinq ans et une amende de 100 000 FCFA à 1 000 000 FCFA (art 379 du Code Pénal). Le
meurtre est un crime car la peine applicable à son auteur est celle des travaux forcés à perpétuité.
La distinction des infractions en crime, délit et contravention intéresse à la fois les règles
de fond et les règles de forme.
Ces règles sont relatives à l’incrimination et à la sanction. Pour faire ressortir les intérêts
de la classification, on examinera les trois points suivants :
✓ La Tentative ;
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✓ La Complicité ;
✓ La Prescription de la peine.
1 – La Tentative
Elle est toujours punissable en matière de crime. Celle des délits ne l’est que de façon
exceptionnelle. Exemple : la tentative de délit d’abus de confiance n’est pas répréhensible. La
tentative d’escroquerie est répréhensible.
On retiendra enfin que la tentative n’est pas répréhensible en matière contraventionnelle.
2 – La Complicité
Elle est punissable pour les crimes et délits. Elle ne l’est pas en matière
contraventionnelle, sauf disposition contraire.
3 – La prescription de la Peine
1 – La Procédure Applicable
Elle varie suivant la gravité de l’infraction. La voie du Flagrant Délit est exclue en
matière criminelle et contraventionnelle.
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La Citation Directe qui permet à la victime et au Ministère Public d’assigner l’auteur
d’une infraction devant la Juridiction de jugement est autorisée pour les délits et contraventions.
Mais elle est impossible pour les crimes.
Enfin l’Ouverture d’une Instruction est obligatoire en matière criminelle, et elle se
déroule devant deux (2) Juridictions : devant le Juge d’Instruction du 1er degré et devant la
Chambre d’Accusation qui joue le rôle du Juge d’Instruction du 2nd degré.
Pour les délits, l’instruction est facultative. En matière contraventionnelle, elle ne joue
que de façon exceptionnelle.
L’action publique, c’est l’action pour l’application des peines. Elle ne peut être engagée
que dans les délais prévus par la Loi. En dehors de ces délais, une infraction ne peut plus être
poursuivie. On dit que l’infraction est prescrite.
Le délai de prescription de l’action publique varie suivant la nature de l’infraction. Il est
de dix (10) ans pour les crimes, de trois (3) ans pour les délits et d’un (1) an pour les
contraventions.
Deux (2) critères ont été proposés : un Critère Objectif et un Critère Subjectif.
1 – Le Critère Objectif
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Selon ce critère, l’infraction est politique quand son objet est politique. C’est par
exemple l’atteinte à la Sûreté de l’Etat.
2 – Le Critère Subjectif
Pour les tenants de ce critère, l’infraction est politique quand le mobile de son auteur est
politique. On entend par mobile, les sentiments particuliers qui ont animé le délinquant au
moment de l’infraction.
Les Militaires peuvent commettre deux (2) types d’infractions : les infractions purement
militaires et les infractions de droit commun.
1 – Les Infractions Purement Militaires
Elles sont inconcevables en dehors de la vie militaire. C’est par exemple le Complot
Militaire.
Il s’agit ici des infractions de Droit Commun que nous connaissons. Il peut s’agir d’un
vol, d’un abus de confiance, d’un meurtre …
Deux (2) classifications vont nous retenir ici : la classification fondée sur le Mode
d’Exécution Matérielle de l’infraction, et celle fondée sur le Mode d’Exécution Psychologique
de l’infraction.
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L’élément matériel est le support de cette classification. On appelle élément matériel
l’acte réalisé par le sujet pénal. Il se présente sous des aspects divers.
Dans l’Infraction d’Omission, l’élément matériel est une Abstention. L’individu ne fait
pas ce que la Loi oblige de faire dans l’intérêt général. L’exemple le plus illustratif reste la Non
Assistance à Personne en Danger.
Le Droit des Affaires comporte de nombreuses infractions d’omission. A titre
d’exemple, on peut citer l’omission par le Commissaire aux Comptes de révéler au Ministère
Public les faits délictuels dont il a eu connaissance (art 900 de l’AU/DSC) ainsi que la non
désignation ou la non convocation des commissaires aux comptes aux Assemblées Générales
(art 897 de l’AU/DSC).
L’infraction simple est constituée par une seule opération matérielle. Pour le vol par
exemple, l’acte matériel incriminé est la soustraction de la chose d’autrui.
L’infraction d’habitude suppose, pour sa réalisation, plusieurs actes matériels
semblables dont chacun, pris isolément, ne serait pas punissable. L’exercice illégal de la
Médecine est une infraction d’habitude, et cette infraction n’est pénalement répréhensible que
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si la personne dépourvue de titre a, à deux reprises au moins, fait un diagnostic et prescrit un
traitement.
Cette classification fondée sur l’élément moral conduit à distinguer les Infractions
Intentionnelles et les Infractions Non Intentionnelles.
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B / Les Infractions Non Intentionnelles
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A / La Non Rétroactivité de la Loi Pénale
Ce Principe signifie que la Loi nouvelle ne s’applique que pour l’avenir. Elle ne peut
régir les faits antérieurs à son avènement.
Ce principe ne s’applique cependant que si la Loi nouvelle est sévère. Il est écarté
lorsque la Loi Nouvelle est plus douce que l’ancienne. En conséquence, si une loi nouvelle
abaisse la peine antérieurement applicable, le délinquant bénéficiera ici de l’application de la
loi nouvelle, mais à condition qu’il ne soit pas définitivement condamné.
Interpréter une Loi, c’est chercher son sens en vue d’en faire l’exacte application aux
faits portés à l’attention du Juge.
En matière pénale, il est interdit au Juge de raisonner par analogie, c’est-à-dire d’étendre
à un fait malhonnête un texte visant un fait voisin. Il lui est demandé d’interpréter
restrictivement et strictement la Loi pénale, c’est-à-dire appliquer la Loi aux seules hypothèses
qu’elle prévoit et seulement à ces hypothèses. Par exemple, le vol suppose une soustraction,
c’est-à-dire un enlèvement. On ne peut donc poursuivre pour vol celui qui s’est fait servir des
repas dans un restaurant et qui ne les paie pas. Son comportement relève d’une qualification
spéciale : c’est ce que l’on appelle la Filouterie d’aliment.
Le Principe de l’Interprétation restrictive ou stricte n’interdit pas cependant d’adapter le
texte applicable à l’évolution économique et sociale de son époque. Exemple le vol suppose
une appréhension matérielle de la chose d’autrui. Mais que décider dans le cas des magasins de
libre service où les articles sont offerts gracieusement aux clients ? Doit-on réprimer le client
qui ne paie pas l’article qui lui a été remis ? Son comportement est-il un vol au sens de la Loi ?
Pour réprimer, on a soutenu que le client est un possesseur sous condition et il
n’intéresse la Loi que s’il franchit la caisse sans avoir payé le prix. On voit bien que pour adapter
l’infraction de vol, on a été obligé de donner une autre définition de la soustraction.
L’adaptation n’est donc pas interdite au Juge, mais encore faut-il qu’on puisse le faire.
Exemple : le client d’une banque détenteur d’une carte bancaire se fait remettre une somme
d’argent supérieure au solde créditeur de son compte. Peut-on poursuivre ce client pour vol ?
A cette question, la Jurisprudence répond par la négative au motif qu’il y a ici remise
volontaire de l’argent par la banque, par machine interposée.
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Section 2 : L’Elément Matériel
L’infraction pénale n’existe que si elle se révèle à l’extérieur par un fait matériel
objectivement constatable. Ce fait, on l’appelle élément matériel. Il doit respecter la description
retenue par le texte incriminateur. Cet acte peut épouser diverses formes. Cette question a déjà
été examinée à l’occasion de notre enseignement sur la classification fondée sur le mode
d’exécution matérielle de l’infraction.
Le problème qu’il y a lieu de régler maintenant est celui de savoir à partir de quel
moment dans une activité criminelle faut-il situer l’intervention du Droit Pénal ? Est-ce à
compter de la réalisation définitive de l’infraction ou est-ce à compter du moment où l’individu
montre par son attitude sa volonté de porter atteinte aux valeurs pénalement protégées par la
société ?
A cette question, la Loi apporte une réponse en sanctionnant la Tentative. Elle intervient
également pour attirer dans son champ d’autres comportements, à savoir l’Infraction Manquée
et l’Infraction Impossible.
Paragraphe 1 : La Tentative
A / Le Commencement d’Exécution
Dans les affaires de Tentative, le point délicat est la distinction entre l’Acte Préparatoire
non punissable et le Commencement d’Exécution qui est punissable.
La frontière entre ces deux (2) notions est difficile à tracer. Exemple un individu achète
un pistolet. A-t-il l’intention de tuer une personne déterminée ? A supposer que cette personne
se rende chez un tiers. Si on l’appréhende en cours de route, peut-on considérer son
comportement comme un acte préparatoire ou comme un commencement d’exécution ?
Plusieurs définitions du commencement d’exécution ont été retenues par la
Jurisprudence. La dernière formule est la suivante : "Le commencement d’exécution n’est
caractérisé que par un acte devant avoir pour conséquence de consommer le délit". Si on s’en
tient à cette formule, on peut affirmer que l’acte cesse d’être préparatoire et devient un acte
d’exécution lorsqu’il implique chez le sujet la volonté définitive et certaine de commettre
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l’infraction. En d’autres termes, l’acte devient commencement d’exécution quand il n’est plus
susceptible d’interprétation.
En clair, il y a commencement d’exécution lorsque l’acte est univoque. Exemple : Dans
l’escroquerie à l’assurance, l’assuré qui met le feu à son véhicule ne commet qu’un seul acte
préparatoire. Son comportement devient un commencement d’exécution lorsqu’il se présente
devant son assureur en vue de demander le paiement d’une indemnité. La Jurisprudence a admis
l’existence de commencement d’exécution dans le cas où les individus longuement surveillés
par la police sont arrêtés au moment où, porteurs d’armes et d’instruments destinés à dissimuler
leur identité, ils se trouvaient sur le lieu de l’infraction projetée.
A / L’Infraction Manquée
Dans l’Infraction Manquée, le résultat n’est pas atteint à cause de la Maladresse de son
auteur, mais tous les actes matériels ont été exécutés de façon complète. Tel est le cas de
l’individu qui tire sur son adversaire et qui ne le tue pas parce qu’il a mal visé.
L’Infraction Manquée est expressément assimilée par la Loi à la Tentative.
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B / L’Infraction Impossible
Dans l’Infraction Impossible, le résultat ne peut matériellement être obtenu car l’objet
de l’infraction n’existe pas ou encore les moyens employés sont insusceptibles de consommer
l’infraction. Exemple : Il y a infraction impossible lorsqu’un individu désirant voler un
portefeuille plonge sa main dans la poche intérieure d’une veste alors que celle-ci est vide. Il y
a un commencement d’exécution et absence de désistement volontaire.
La tendance en Jurisprudence, c’est d’assimiler l’Infraction Impossible à une Tentative.
Pour qu’une infraction soit juridiquement constituée, il ne suffit pas qu’un acte matériel
prévu et puni par la Loi ait été commis ou tenté. Il faut encore que l’accomplissement de cet
acte constitue une faute imputable à son auteur.
L’Elément Moral peut être défini comme le lien psychologique qui existe entre le sujet
pénal et son acte.
Le contenu de l’élément moral varie selon que l’infraction est intentionnelle ou non.
(Cette question a été étudiée lorsque nous nous sommes intéressés à la classification fondée sur
le mode d’exécution psychologique de l’infraction).
L’élément moral disparaît en présence de certaines circonstances appelées causes de non
imputabilité. Les causes de non imputabilité sont la Démence, la Contrainte et l’Erreur.
1 – La Démence
C’est l’insuffisance dans les facultés mentales pourvu seulement qu’elle se manifeste au
moment de l’infraction.
La Démence supprime le discernement et exclut la Responsabilité Pénale.
2 – La Contrainte
C’est une Force qui enlève au moment de l’action tout Pouvoir de Décision au sujet
pénal. La volonté est donc abolie.
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La contrainte est le plus souvent le fait de la Nature ou le fait d’un Tiers. Tel est le cas
du caissier qui remet l’argent de sa caisse au bandit parce qu’un révolver est braqué sur lui.
Comme la Démence, la Contrainte exclut la Responsabilité Pénale du sujet.
3 – L’Erreur
Une infraction pénale peut avoir été commise par plusieurs personnes. La participation
de ces divers sujets peut se présenter sous des formes variées. Dans cet enseignement, le travail
portera sur la Complicité, la Coaction et la Responsabilité Pénale du Fait d’Autrui.
Section 1 : La Complicité
Trois conditions sont exigées par la Loi : un Fait Principal Punissable, un Acte Matériel
de Complicité et un Elément Intentionnel.
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A / Un Fait Principal Punissable
Pour que la Complicité soit punissable, il faut qu’il y ait un fait principal punissable. Le
fait principal punissable est un crime, un délit et exceptionnellement une contravention.
Si le fait principal n’est pas punissable, la complicité n’est pas punissable.
Pour l’application des règles de la complicité, il importe que l’auteur principal soit
effectivement puni. L’acte du complice est lié au fait principal punissable dont il emprunte la
criminalité. Il peut donc être poursuivi même si l’auteur principal est décédé ou n’a pas été
découvert. C’est l’Emprunt de Criminalité.
Il faut encore retenir qu’il n’est pas nécessaire que le fait principal soit consommé. Une
simple Tentative suffit.
1 – L’Instigation
L’Instigation est le fait de pousser quelqu’un à faire quelque chose. Elle peut revêtir
deux (2) formes :
✓ La Provocation : Elle peut se manifester par des dons, des promesses, des menaces,
un abus d’autorité ou de pouvoir, une machination ou un artifice coupable.
✓ Les Instructions : Elles doivent être précises et destinées à guider l’auteur principal
dans la consommation de l’infraction. Exemple : il y a complicité lorsqu’une
personne indique en vue d’un cambriolage les heures auxquelles une personne est
absente de chez elle.
2 – La Fourniture de Moyens
Sont complices ceux qui auront procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen
qui aura servi à l’action, sachant qu’il devait y servir. Exemple : Prêter une arme à un individu
tout en sachant que celui-ci va commettre une infraction.
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3 – L’Aide ou l’Assistance
La Loi vise les faits qui ont préparé ou facilité l’infraction et également les faits réalisés
au moment même de l’exécution matérielle de l’infraction. Exemple : Peuvent être poursuivis
comme complices, les directeurs, les experts comptables, les comptables salariés ou non, les
commissaires aux comptes qui, sciemment, ont participé à la confection de faux bilans,
spécialement lorsqu’ils ont imaginé ou employé les artifices destinés à masquer la situation
réelle de la société.
Tous les actes matériels de complicité doivent remplir deux (2) conditions :
✓ Ils doivent être Positifs : Cela signifie que de simples actes d’omission ne peuvent
être réprimés au titre de la complicité. En Droit des Affaires, la Jurisprudence retient
cependant la Répression lorsqu’un membre du directoire d’une Société Anonyme
ayant connaissance des abus de biens sociaux du Président, les a laissé commettre
alors qu’il avait les moyens de s’y opposer.
✓ Les actes de complicité doivent être antérieurs ou concomitants à l’infraction
principale.
C / Un Elément Intentionnel
Le complice ne peut tomber sous le coup de la Loi que s’il collabore à la commission
de l’infraction principale en connaissance de cause.
Le complice est assimilé à l’auteur principal. Mais cela ne veut pas dire que la peine
prononcée contre l’auteur principal sera celle applicable au complice. Par le jeu des
circonstances atténuantes laissées à l’appréciation du Juge, le complice pourra être frappé moins
sévèrement que l’auteur principal. La solution inverse est possible.
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Comme l’indique leur nom, les circonstances aggravantes ont pour effet d’aggraver la
situation du délinquant. Pour répondre à cette question, il faut procéder aux distinctions
suivantes : les circonstances aggravantes personnelles et les circonstances aggravantes réelles.
Elles sont liées à la personne du délinquant. La Loi a prévu une seule circonstance
aggravante personnelle : c’est la Récidive.
Cette circonstance aggravante ne concerne que l’auteur principal. Elle ne peut rejaillir
sur le complice.
Elles se rattachent à l’infraction dont elles modifient la nature. Exemple : l’usage d’une
arme, la réunion, la nuit sont des circonstances aggravantes du vol. Il est admis que les
circonstances aggravantes s’appliquent au complice.
Section 2 : La Coaction
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Le Principe de la Personnalité Pénale implique que seul le délinquant peut être
sanctionné. Peu importe qu’il soit l’auteur ou le complice. Le Droit Pénal connaît cependant
des hypothèses où une personne est responsable du fait commis par autrui.
Le cadre privilégié de cette responsabilité est l’entreprise. Celle-ci est entendue au sens
large. Deux conditions sont exigées pour l’application de la Responsabilité du fait d’autrui.
✓ Une infraction commise par le Préposé : Elle peut être non intentionnelle. Exemple
le délit de pollution. Elle peut être intentionnelle. Exemple la fraude fiscale.
✓ Une faute imputable au Patron : La faute du Patron est considérée comme établie
dès l’instant que l’acte réalisé par le préposé contrevient à une réglementation que
le chef d’entreprise avait l’obligation de faire respecter. Exemple : La violation des
règles d’hygiène et de sécurité. Le Patron ne peut échapper à la Loi que s’il délègue
ses pouvoirs à l’un de ses Préposés, pourvu que celui-ci ait la compétence requise
pour mener à bien la mission qui lui a été confiée.
Chapitre 2 : La Sanction
La Peine applicable peut être aggravée par le Législateur. On le sait à l’occasion de notre
enseignement sur la Répression de la Complicité. Dans ce travail, on s’intéressera
sommairement à la Récidive.
Le délinquant est en état de Récidive si deux (2) conditions sont réunies :
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✓ Il doit avoir commis une première infraction et il doit être condamné définitivement ;
✓ Il faut que l’individu commette une deuxième infraction.
Il faut retenir que la peine légale peut faire l’objet d’une atténuation. Atténuer la peine,
c’est la diminuer. Exemple : les circonstances atténuantes. Elles permettent au Juge d’abaisser
la peine normalement applicable au délinquant.
✓ La Prescription de la Peine ;
✓ La Grâce : c’est une faveur en vertu de laquelle un individu coupable et
définitivement condamné se trouve dispensé en tout ou partie de l’exécution de sa
peine. La Grâce est une prérogative du Chef de l’Etat. Elle s’applique à toutes les
infractions et formes de délinquance ;
✓ L’Amnistie : c’est une mesure d’oubli. Elle est prise par l’Assemblée Nationale et
efface la peine attachée à l’infraction.
✓ La Réhabilitation : réhabiliter, c’est placer la personne condamnée dans la situation
antérieure. Donc c’est effacer la peine. Tout se passe comme si elle n’a jamais été
condamnée.
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Deuxième Partie : Les Juridictions Répressives de Jugement
Depuis 1984, il existe dans chaque Département un Tribunal. Cette Juridiction est
composée d’un Président, d’un Vice-président et de plusieurs Magistrats. Le Parquet est
représenté par un délégué du Procureur de la République. L’Instruction est assurée par un ou
plusieurs Magistrats.
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Outre son Président, le Tribunal comprend plusieurs Vice-présidents et plusieurs
Magistrats. L’Instruction est assurée par un ou plusieurs Juges.
Le Parquet est dirigé par le Procureur de la République.
Le Tribunal Correctionnel connaît des délits autres que ceux qui sont portés à l’attention
du Tribunal de Police. Le Tribunal Correctionnel est aussi Juge d’Appel des décisions rendues
par le Tribunal Départemental en matière Contraventionnelle.
Les Affaires Pénales sont portées devant la Chambre des Affaires Correctionnelles.
Cette Chambre est composée d’un Président et de plusieurs Juges.
Le Parquet y est représenté soit par le Procureur Général, soit par un Avocat Général,
soit par un Substitut Général.
Elle juge les Appels des jugements rendus soit par les Tribunaux Correctionnels, soit
par les Tribunaux de police.
Elle est composée de trois (3) Magistrats et de quatre (4) Jurés. Le Parquet est représenté
par un membre du Parquet Général (Procureur Général, Avocat Général ou Substitut Général).
La Cour d’Assises est Juge de Droit Commun en matière de Crime. A la différence des
autres juridictions, elle n’est pas Permanente et se réunit par session.
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Chapitre 5 : La Cour de Cassation
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