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Marcel Wetsh’okonda Koso

LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


PAR LE JUGE CONSTITUTIONNEL CONGOLAIS

Analyse critique et jurisprudence (2003-2013)

Préface de Jean-Louis Esambo Kangashe


La protection des droits de l’Homme
par le juge constitutionnel congolais

Analyse critique et jurisprudence (2003-2013)


Notes de cours
Dirigée par Benjamin Mulamba Mbuyi

L'objet de la collection est de susciter les publications dont la vocation est


double : d'une part offrir aux professeurs d'universités l'opportunité de
publier leurs notes de cours, utilisées tout au long de leur carrière, et
d'autre part offrir aux étudiants et chercheurs les outils de travail dont ils
ont grandement besoin.
La collection s’adresse principalement aux étudiants et se propose
d’envisager toutes les questions qui touchent tous les aspects de droit, de
science politique et de relations internationales qui font l’objet d’un
enseignement universitaire autonome.
Nous privilégierons la publication de manuels de grande qualité
scientifique qui seront mis à la disposition des étudiants, régulièrement
révisés comme des outils pédagogiques et utilisés dans un grand nombre
d’institutions universitaires à travers le monde.

Déjà parus :

Richard LUKUNDA VAKALA-MFUMU, Le développement intégré de


l’Afrique par les bassins fluviaux, Cas des bassins du Congo et du Nil, 2016.
Hubert MUKENDI MPINGA, Pauvreté et résilience des enfants dans les
mines de diamants (Kasaï-Oriental), 2016.
Hilaire KABUYA KABEYA TSHILOBO, La gestion des forêts en RDC,
Étude écologique, économique et juridique, 2016.
Dieudonné KALINDYE BYANJIRA, Droit international humanitaire, 2015.
Blaise SARY NGOY, La politique étrangère de Joseph Kabila, Les politiques
étrangères des Etats menacés de décomposition, 2014.
Zacharie NTUMBA MUSUKA, Le rôle du juge administratif congolais dans
l’émergence de l’état de droit, 2014.
Stanislas BOGOY NANGAMA, La pédagogie générale, 2014.
Stanislas BOGOY NANGAMA, La pédagogie comparée, Historique,
Théories et Méthodes, 2013.
Floribert Nzuzi MAKAYA, Les finances publiques dans les constitutions de
la République démocratique du Congo, 2012.
Kazumba K. TSHITEYA, Introduction aux théories et doctrines politiques et
sociales, 2012.
Benjamin MULAMBA MBUYI, Droit International Public, Les sources, 2012.
Benjamin MULAMBA MBUYI, Droit des Organisations Internationales, 2012.
MARCEL WETSH’OKONDA KOSO

La protection des droits de l’Homme


par le juge constitutionnel congolais

Analyse critique et jurisprudence (2003-2013)


Du même auteur

1. La décentralisation territoriale en République démocratique du


Congo sous le régime de la Constitution du 18 février 2006. Bilan et
perspectives, Kinshasa, Editions de la Campagne pour les droits de
l’homme au Congo, 2014 (sous la direction du Professeur Kumbu ki
Ngimbi).
2. Le Pari du respect de la vérité des urnes en Afrique : analyse des
élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 en Ré-
publique démocratique du Congo, Bruxelles, 2014, 302 p. (En colla-
boration avec Balingene Kahombo).
3. République démocratique du Congo. Le secteur de la justice et
l’Etat de droit, une étude d’AfriMap et de l’Open Society Initiative
for Justice, Johannesburg, Open Society Foundations, 2013 (avec la
collaboration de Kifwabala Tekilazaya et Defi Fataki Wa Luhindi).
4. Guide pratique de management des institutions juridictionnelle. Les
quatre piliers d’une bonne administration de la justice, Kinshasa,
PNUD, 2012.
5. Guide de procédure disciplinaire des magistrats, Kinshasa,
ProJustice/USAID, 2011.
6. Les textes constitutionnels congolais annotés, Kinshasa, Editions de
la Campagne pour les droits de l’homme au Congo, 2010.
7. République démocratique du Congo : la justice militaire et le respect
des droits de l’homme-l’urgence du parachèvement de la réforme,
une étude d’AfriMap et de l’OSISA, Johannesburg, Une publication
du Réseau Open Society Institute, juin 2009, 89 p.
8. Les dix clés de l’accès à la justice. Guide pratique d’accès à la jus-
tice en République démocratique du Congo, Kinshasa, ProJus-
tice/USAID, 2010.
9. Les perspectives des droits de l’homme dans la Constitution congo-
laise du 18 février 2006, Kinshasa, Editions de la Campagne pour
les droits de l’homme au Congo, 2006.

© L'HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
[email protected]
[email protected]
ISBN : 978-2-343-08677-4
EAN : 9782343086774
« Il est toujours intéressant de voir comment le fruit qu’est la décision de
justice tient la promesse de la fleur constituée par la disposition constitu-
tionnelle ».
Luc Sindjoun, Les grandes décisions de la justice constitutionnelle afri-
caine, droit constitutionnel jurisprudentiel et politiques constitutionnelles au
prisme des systèmes politiques africains, Bruxelles, Bruylant, 2009, p. XIII.
Aux Wetsh’okonda :
-Evelyne Mpuntu, mon èpouse,
- Joyce Okako,
- Glodi Mbuyi,
- MerJé Deko et
- Donel Mputu,
Mes enfants bien-aimés et,
à travers eux,
à tous les enfants,
avenir du Congo.
PRÉFACE

Longtemps prise tantôt pour timide, tantôt pour moins intéressée aux
questions constitutionnelles, la doctrine congolaise s’est finalement réveillée
à travers un éventail de publications consacrées, ces cinq dernières années,
au droit constitutionnel, au contentieux constitutionnel, au droit électoral, au
contentieux électoral et au droit parlementaire.

En raison de son caractère transversal, le contentieux lié aux droits fon-


damentaux semble être oublié, sinon le moins servi. C’est là qu’apparait, en
évidence, le mérite de l’ouvrage de Marcel Wetsh’okonda Koso, que j’ai
l’honneur de préfacer.

La protection des droits de l’homme par le juge constitutionnel congolais


est un chef d’œuvre qui s’articule autour de deux parties. La première porte
sur le juge constitutionnel congolais. A l’instar de la quasi-totalité des Cons-
titutions africaines post Conférences nationales, renouant avec les trois pre-
mières Constitutions congolaises, à savoir la Loi fondamentale du 19 mai
1960 sur les structures du Congo, la Constitution dite de Luluabourg (lieu où
elle a été élaborée) du 1er août 1964 et la Constitution du 24 juin 1967 dans
sa version originaire, la Constitution du 18 février 2006 a institué une juri-
diction constitutionnelle autonome, sous la dénomination de Cour constitu-
tionnelle. Celle-ci vient à peine d’être installée, le 4 avril 2015. En attendant,
par le vœu du pouvoir constituant, c’est la Cour suprême de justice qui exer-
çait ses attributions. C’est pour cette raison que l’auteur a passé en revue tant
ces attributions que l’organisation et la procédure applicable devant cette
juridiction pour voir, dans quelle mesure, elles sont favorables à la cause des
droits de l’homme. Les conclusions auxquelles il est parvenu ne peuvent
qu’emporter ma conviction, particulièrement sur deux points. D’abord, le
manque de spécialisation des juges constitutionnels n’étaient pas de nature à
garantir une protection efficace des droits et libertés. On comprend dès lors
pourquoi, dans son exposé des motifs, la Constitution précitée du 18 février
2006 motive l’éclatement de la défunte Cour suprême de justice en trois
juridictions distinctes en ces termes : « Pour plus d’efficacité, de spécialité et
de célérité dans le traitement des dossiers, les Cours et tribunaux ont été
éclatés en trois ordres juridictionnels (…) ». Ensuite, jusqu’à l’entrée en
vigueur de la Constitution de la transition du 4 avril 2003, une seule institu-
tion était habilité à saisir le juge constitutionnel congolais, à savoir le Procu-
reur général de la République, un organe mi judiciaire mi politique. De là,
l’inexistence, avant cette date, de la jurisprudence constitutionnelle en Répu-
blique démocratique du Congo.

Essentiellement jurisprudentielle, la seconde analyse les décisions secré-


tées pendant une décennie, soit de 2003 à 2013, par les sections réunions de

11
la Cour suprême de justice faisant office de juge constitutionnel. Y sont ana-
lysées, tour à tour, la forme et le fond des arrêts de cette juridiction relatifs à
la protection des droits civils et politiques, d’une part et, d’autre part, ceux
en rapport avec les autres droits, en l’occurrence les droits économiques,
sociaux et culturels, sans oublier ceux dits de solidarité.

Le fait qu’à la différence de la plupart des études dédiées au droit public


congolais, celle-ci ne soit pas tombée dans le piège des théories éthérées,
coupées des réalités concrètes et qu’elle soit plutôt bâtie sur le socle du
« droit vivant » que constitue la jurisprudence est un autre mérite qu’il im-
porte de reconnaître à l’auteur.

Il en va de même de l’effort qu’il a fourni pour porter un jugement équi-


libré sur l’œuvre de la Cour suprême de justice en relevant non seulement
ses faiblesses mais aussi ses qualités tout en formulant des propositions con-
crètes pour une protection plus efficace des droits de l’homme par le juge
constitutionnel congolais.

Au-delà de l’originalité du thème abordé et de la densité des informations


qu’il renferme, l’ouvrage de Marcel Wetsh’okonda Koso est d’autant plus
intéressant qu’il repose sur un plan à la fois logique et simple, aux attribu-
tions de la Cour répondant son organisation et son fonctionnement et la con-
naissance de la juridiction facilitant la compréhension de sa jurisprudence.
Mieux encore, fort documenté, il est rédigé dans une langue simple, claire et
savoureuse.

Je ne peux que le recommander, vivement, aux étudiants en droit et en


science politique, aux praticiens de droit, avocats et magistrats ainsi qu’aux
acteurs politiques souvent tentés de connaître comment le juge constitution-
nel congolais assure, par son activité, la protection des droits fondamentaux.

Jean-Louis Esambo Kangashe

Professeur de Droit public

Juge à la Cour constitutionnelle de la

République démocratique du Congo

12
AVANT-PROPOS

Le présent ouvrage constitue une version légèrement révisée du mémoire


défendu par l’auteur, en date du 6 janvier 2015, en vue de l’obtention du
diplôme d’études supérieures en Droit public de la Faculté de droit de
l’Université de Kinshasa.
Outre le Professeur Evariste Boshab, directeur dudit mémoire, le jury
chargé de son examen était composé du Doyen Nyabirungu Mwene Songa
(Président), du professeur Ambroise Kamukuny (Secrétaire), du Professeur
Jean-Louis Esambo Kangashe et du Professeur Paul-Gaspard Ngondankoy
Nkoy-ea-Loongya.
Cette dissertation scientifique qui a valu à l’auteur la mention « plus
grande distinction » a bénéficié, dans son élaboration comme sa finalisation,
de la contribution de nombreuses personnes auxquelles l’auteur aimerait
exprimer sa gratitude.
Il s’agit, en premier lieu, du Professeur Evariste Boshab Mabudj Ma Bi-
leng. Ses observations de forme et de fond ont permis d’en améliorer sensi-
blement la qualité. Les défauts qu’on peut y déceler n’engagent, cependant,
que la seule responsabilité de l’auteur.
Il y a lieu de citer, ensuite, le professeur Jean-Louis Esambo Kangashe,
pour sa connaissance approfondie du droit constitutionnel, sa rigueur scienti-
fique et sa maîtrise des techniques d’écriture scientifique, qu’il a bien voulu
partager avec notre modeste personne.
Nous nous en voudrions d’oublier les professeurs autres membres du jury
et les professeurs Auguste Mampuya Kanunk’a-Tshiabo, Oswald Ndeshyo
Rurihose, Mazyambo Makengo Kisala, Stéphane Bolle, Ngondankoy Nkoy-
ea-Loongya et Dieudonné Kaluba Dibwa ; les docteurs Mutoy Mubiala,
Jean-Pierre Kilenda Kakengi Basila et Joseph Kazadi ainsi que Maître Ma-
banga Monga Mabanga dont la collaboration scientifique ne nous a jamais
fait défaut.
Il en va de même du chef des Travaux Balingene Kahombo et de
l’assistant Lisimo Saya, nos premiers lecteurs, pour leurs encouragements et
leurs observations constructives.
Mention particulière doit être faite à Maître Laurent Okitonembo pour
avoir partagé avec nous les vicissitudes inhérentes aux études de troisième
cycle dans un contexte particulièrement difficile, en plus de sa double qualité
de frère et ami.

L’auteur

13
LISTE DE SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ANEP : Association Nationale des Entreprises Publiques


ANRT : Atelier National de Reproduction des Thèses
ASBL : Association sans but lucratif
BACSJ : Bulletin des arrêts de la Cour Suprême de Justice
CAD : Club des Amis du Congo
CDHC : Campagne pour les droits de l’homme au Congo
CEPAS : Centre d’Etudes pour l’Action Sociale
Coll. : Collaborateur(s)
CPI : Cour pénale internationale
CPJ : Culture pour la paix et la justice
CSJ : Cour Suprême de Justice
DCC : Décision du Conseil constitutionnel
Dir. : Directeur
FKA : Fondation Konrad Adenauer
JORDC : Journal Officiel de la République Démocratique du Congo
KAS : Konrad Adenauer Stiftung
LGDJ : Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence
OSIWA : Open Society Initiative for West Africa
PUF : Presses Universitaires de France
PUA : Presses Universitaires Africaines
PUCAC : Presses de l’Université Catholique d’Afrique Centrale
PUAM : Presses Universitaires d’Aix-Marseille
PUK : Presses Universitaires de Kinshasa
PUL : Presses Universitaires de Lubumbashi
PULP : Pretoria University Law Press
PUZ : Presses universitaires du Zaïre
R.A : Rôle administratif
R.Const. : Rôle constitutionnel
RDC : République Démocratique du Congo
RFA : République fédérale d’Allemagne
RFDC : Revue Française de Droit constitutionnel
RIDH : Revue Interdisciplinaire des Droits de l’Homme
RUDH : Revue universelle des droits de l’homme
S.A : Sans auteur

15
SADIC : Société Africaine de Droit International et Comparé
SDE : Service de Documentation et d’Etudes du Ministère de la Jus-
tice
TSR : Toutes sections réunies
UDPS : Union pour la Démocratie et le Progrès Social
UNIKIN : Université de Kinshasa
UNILU : Université de Lubumbashi
USORAL : Union Sacrée de l’Opposition Radicale et Alliés

16
INTRODUCTION GÉNÉRALE

La préférence de l’expression « droits de l’homme », dans le cadre de la


présente étude, mérite quelques explications. Selon André Mazyambo Ma-
kengo Kisala, « Plusieurs expressions sont utilisées pour traduire la réalité
des droits de l’homme : libertés publiques, droits fondamentaux, droits hu-
mains, droits de la personne (…)1 ». Abondant dans le même sens, Patrick
Wachsmann relève que « l’expression libertés publiques n’est pas la seule à
être employée pour désigner notre matière : les termes libertés fondamen-
tales et droits de l’homme sont également utilisés2 ». Quant à Mireille Del-
mas-Marty, elle note que :

« L’expression (droits et libertés fondamentaux) enveloppe


d’autres notions comme « droits de l’homme et du citoyen », les
principes « fondamentaux » reconnus par les lois de la République
ou les principes particulièrement nécessaires à notre temps ; ou
encore la notion de « libertés publiques3 ».

A en croire Claude-Albert Colliard,

« on désigne sous le nom de libertés publiques des situations juri-


diques légales et règlementaires dans lesquelles l’individu se voit
reconnaitre le droit d’agir sans contrainte dans le cadre des li-
mites fixées par le droit positif en vigueur, sous le contrôle de
l’autorité de police chargée du maintien de l’ordre public. Ce droit
1
A. MAZYAMBO MAKENGO KISALA, « Introduction aux droits de l’homme : théorie
générale, instruments, mécanismes de protection », in Mandats, rôles et fonctions des pou-
voirs dans le nouveau système politique de la République démocratique du Congo, Journées
d’information et de formation organisée à l’intention des parlementaires, députés provin-
ciaux et hauts cadres de l’administration (février-juin 2007), Modules de formation, Kinsha-
sa, PNUD, 2007, p. 227. Dans le même sens, lire P. WACHSMANN, Libertés publiques,
Paris, Dalloz, 4ème édition, 2002, pp. 3-4 ; Les droits de l’homme, Paris, Dalloz, 4ème édition,
2002, pp. 1-2 ; M. DELMAS-MARTY et C. LUCAS DE LEYSSAC (dir.), Libertés et
droits fondamentaux, Paris, Editions du Seuil, 2ème édition, 2002, pp. 11-12. A lire le pre-
mier auteur cité, l’expression droits humains aurait été consacrée par la Constitution du 18
février 2006, p. 228. Une lecture plus approfondie de cette Constitution permet, cependant,
de constater qu’en réalité, outre cette expression (exposé des motifs et titre II), sont égale-
ment utilisées celles de libertés fondamentales (exposé des motifs, titre II et article 60),
droits de l’homme (articles 60 et 165), libertés publiques (article 122, point 1), droits fon-
damentaux ( article 150), libertés individuelles (article 150), droits de la personne humaine
(article 74) et libertés et droits de la personne (article 22, alinéa 2). La Constitution congo-
laise n’a donc levé aucune option sur la terminologie précise en la matière. Il appartient,
donc, à la doctrine de clarifier la situation. Lire à ce sujet, M. WETSH’OKONDA KOSO,
« Les droits de l’homme dans l’avant-projet de constitution de Kisangani revisité : le revers
de la médaille », in Le Phare n°2550 du 15 mars 2005 (quotidien paraissant à Kinshasa).
2
P. WACHSMANN, Libertés publiques, op. cit., p. 3.
3
M. DELMAS-MARTY et C. LUCAS DE LEYSSAC, Libertés et droits fondamentaux, op.
cit., pp. 11-12.

17
est protégé par une action en justice, essentiellement par la mise
en œuvre du contrôle de légalité4 ».

Cette définition se rapproche de celle de Louis Favoreu et autres qui af-


firment que : « Les libertés publiques correspondent à l’Etat légal, c’est-à-
dire au régime de la loi et de ce que Hauriou appelait “le règne administra-
tif5” ».

Comme le constate Dominique Breillat6, la notion des libertés publiques


reste typiquement française. Étroitement liée au droit administratif, elle pré-
sente, en outre, l’inconvénient d’être restrictive dans ce sens qu’elle
n’intègre pas tous les droits de l’homme connus à ce jour7. Autrement dit,
« la liste des libertés publiques est plus courte que celle des droits fondamen-
taux8 ».

4
C-A COLLIARD, Libertés publiques, Paris, Dalloz, 6ème édition, 1982, p. 29. Dans le même
sens, lire F. TERRE, « Sur la notion de libertés et droits fondamentaux », R. CABRILLAC
et alii, Libertés et droits fondamentaux, Paris, Dalloz, 17ème édition, 2011, p. 6 ; A. KA-
MUKUNY MUKINAY, Droit constitutionnel congolais, Kinshasa, EUA ,2011 p. 282.
Dans le sens contraire, lire P. WACHSMANN, Libertés publiques, op.cit, p. 4, qui définit
les libertés publiques à partir du « droit (qui) consacre au profit des individus ou des
groupes telle ou telle liberté ». Cette acception isolée des libertés publiques semble conférer
à la notion une portée très large. On la retrouve aussi sous la plume de J. RIVERO, qui dé-
finit les libertés publiques comme « des pouvoirs d’autodétermination consacrés par le droit
positif », D. BREILLAT, Libertés publiques et droits de la personne humaine, paris, Guali-
no éditeur, 2003, p. 23. Lire aussi, dans le même sens, J-L ESAMBO KANGASHE, Le
droit constitutionnel, Louvain-La-Neuve, Academia-L’Harmattan, 2013, p. 193 et P.
AVRIL et J. GICQUEL, Lexique de droit constitutionnel, Paris, PUF, Que sais-je ?, réim-
pression de la première édition, 2004, p. 70. Il y a lieu de se demander si, affirmant que
« les libertés publiques (…) forment un élément constitutif de la Constitution », ce dernier
auteur n’identifie pas les libertés publiques aux droits fondamentaux.
5
L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, Paris, Dalloz, 14ème édition, 2011, p. 887. Lire
aussi, F. BORELLA, Éléments de droit constitutionnel, Paris, Presses de la Fondation na-
tionale des sciences politiques, 2008, p. 271. En définissant les libertés publiques comme
« des pouvoirs de choix prévus et réglementés par le droit positif de chaque pays concer-
né » (…), TSHITAMBWA KAZADI SHAMBUYI, « Droits de l’homme et perspectives
démocratiques en République démocratique du Congo », in Cinquante ans de la Déclara-
tion universelle des droits de l’homme : Actes de journées de réflexion du 07 au 11 dé-
cembre 1998, PUL, p. 31 s’écarte de cette acception des libertés publiques en ce qu’il situe
leur fondement, non seulement dans la loi, mais aussi dans la Constitution et le droit inter-
national. « Elles constituent le pouvoir de choisir lui-même son comportement, pouvoir or-
ganisé par le droit positif qui lui accorde une protection renforcée au niveau constitutionnel
en droit interne, au niveau extra et voire supra-étatique en droit international public », pré-
cise-t-il.
6
D. BREILLAT, Libertés publiques et droits de la personne humaine, op.cit, p. 23. Lire
aussi, NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA, Droit congolais des droits de l’homme,
Louvain-La-Neuve, 2004, p. 21.
7
NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA, Droit congolais des droits de l’homme, op.cit, p.
21.
8
L. FAVOREU et Alii., Droit constitutionnel, op.cit, p. 887.

18
De ce qui précède, il y a lieu d’affirmer que l’expression « libertés pu-
bliques » n’est pas appropriée pour désigner les droits susceptibles de protec-
tion par le juge constitutionnel congolais : il ne s’agit pas, dans le cadre de
cette protection juridictionnelle des droits de l’homme, de la mise en œuvre
du principe de légalité mais de celui de la constitutionnalité et encore moins
du règne administratif que de celui de la Constitution.

D’origine allemande, l’expression « droits fondamentaux » a été utilisée


pour la première fois en France par Michel Fromont dans une réflexion con-
sacrée aux « droits fondamentaux dans l’ordre juridique de la RFA » à
l’occasion des Mélanges Eisenmann en 19759. Sa diffusion remonte à février
1981 à la faveur du colloque organisé par le Groupe d’études et de recherche
sur la justice constitutionnelle d’Aix-en-Provence sur le thème : « Cours
constitutionnelles européennes et droits fondamentaux 10». L’expression
« droits fondamentaux » a, ensuite, reçu sa consécration constitutionnelle par
la décision du Conseil constitutionnel du 22 janvier 199011.

Deux ans plus tard, en 1992, ce sera au tour de l’arrêté portant pro-
gramme de la principale épreuve pour l’examen d’accès à la profession
d’avocat de l’utiliser12.

L’expression droits et libertés fondamentaux s’est généralisée en Eu-


rope13, notamment en Allemagne, en Bulgarie, en Espagne, en Roumanie et
en Pologne et a été adoptée à Québec (Canada)14. En droit international, la
même expression a, d’abord, été évoquée à l’article F 2 du traité de Maas-
tricht15. Elle a, ensuite, été consacrée, Le 7 décembre 2000, dans la Charte
des droits fondamentaux de l’Union européenne16.

9
Idem, p. 883.
10
Ibidem, p. 883.
11
Lire à ce sujet, I. MEYRAT, Droits fondamentaux et droit du travail, Lille, ANRT, s.d, p.
3. Lire aussi D. BREILLAT, Libertés publiques et droits de la personne humaine, op.cit,
p. 25 ; P. AVRIL et J. GICQUEL, Lexique de droit constitutionnel, op.cit, 2004, p. 44.
12
M. DELMAS-MARTY et C. LUCAS DE LEYSSAC, Libertés et droits fondamentaux,
op.cit, p. 11 ; P. WACHSMANN, « L’importation en France de la notion de « droits fon-
damentaux », RUDH, 2004, p. 42.
13
Idem, p. 11.
14
En Afrique, le sénégalais MOUHAMADOU MOUNIROU SY, La protection constitution-
nelle des droits fondamentaux en Afrique, l’exemple du Sénégal, Paris, l’Harmattan, 2007,
a accordé sa préférence à la même expression. Il en va de même, en RDC, d’A. KAMU-
KUNY MUKINAY, Droit constitutionnel congolais, op.cit, pp. 275-297 et d’E. BOS-
HAB, « Les droits fondamentaux dans les nouvelles Constitutions africaines : entre cons-
titutionnalisme et constitutionnalisation », Mélanges offerts au Doyen Charles Cadoux,
PUAM, Faculté de Droit et de Science politique, Université de Droit, d’Economie et de
Sciences d’Aix-Marseille, 1999.
15
D. BREILLAT, Libertés publiques et droits de la personne humaine, op.cit, p. 26.
16
Idem, p. 26.

19
En ce qui concerne l’expression « libertés fondamentales », qui semble
avoir tiré sa source dans la Convention européenne des droits de l’homme et
des libertés fondamentales, le Conseil constitutionnel français y a fait re-
cours dans sa décision des 10-11 octobre 198417. Selon Isabelle Meyrat, les
« droits et libertés fondamentaux » sont ceux qui sont consacrés par des
textes juridiques fondamentaux, c’est-à-dire les textes constitutionnels et les
conventions internationales18. Il s’agit, à croire Champeil-Desplat, des droits
qui sont « au fondement d’un système ou d’une organisation, ce qui est cons-
tituant, ce sur quoi tout est édifié et de quoi tout est dérivé19». « Si on rai-
sonne exclusivement du point de vue du droit interne, il faut admettre, pré-
cise P. Cruz, que les droits fondamentaux sont inséparables de la Constitu-
tion, qu’ils naissent avec les Constitutions et se terminent avec elles, la pro-
tection internationale des droits dépassant déjà le cadre spécifique des
droits fondamentaux20 ». Abondant dans le même sens, Robert Badinter et
Bruno Genevois notent que :

« Par droits fondamentaux, il convient d’entendre un ensemble de


droits et de garanties que l’ordre constitutionnel reconnaît aux
particuliers dans leurs rapports avec les autorités étatiques. Ces
droits sont fondamentaux, d’une part, parce qu’ils se rapportent à
l’homme, et, d’autre part, parce que les conséquences de leur re-
connaissance traversent ou devraient traverser tout l’ordre juri-
dique21 ».

Dans le même ordre d’idées, Théodore Holo définit les droits fondamen-
taux comme « un ensemble de droits et garanties que l’ordre constitutionnel
reconnait aux particuliers dans leur rapport avec les pouvoirs publics22 ». Il
en va de même de Jean-Marie Poisson pour qui la liberté fondamentale est
« celle qui peut être inscrite dans un texte de valeur constitutionnelle ou celle

17
Ibidem, p. 26.
18
I. MEYRAT, Droits fondamentaux et droit du travail, op.cit, pp. 10-11. Lire aussi, M.
DELMAS-MARTY et C. LUCAS DE LEYSSAC, Libertés et droits fondamentaux, op.cit,
467 p ; P. AVRIL et J. GICQUEL, Lexique de droit constitutionnel, op.cit, p. 40 ; H.
ROUSSILON, Le Conseil constitutionnel, Paris, 3ème édition, Dalloz, 1996, p. 43 ; F. BO-
RELLA, Éléments de droit constitutionnel, op.cit, p. 271 ; ABDOULAYE DIARRA, La
protection des droits et libertés en Afrique noire francophone depuis 1990 : les cas du Mali
et du Bénin, http://www.afrilex.u-bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/2doc8diarra.pdf.
19
V. CHAMPAEIL-DESPLAT, « La notion de droit fondamental et le droit constitutionnel
français », D. 1995, ch., p. 325.
20
I. MEYRAT, Droits fondamentaux et droit du travail, op.cit, pp. 13-14.
21
R. BADINTER et B. GENEVOIS, « Normes de valeur constitutionnelle et degré de protec-
tion des droits fondamentaux », Revue universelle des droits de l’homme, vol. 2, n° 6-8,
1990, p. 258.
22
T. HOLO, « Emergence de la justice constitutionnelle », Pouvoirs, n° 129, 2009, p. 108.

20
qui s’est vu reconnaitre une valeur constitutionnelle par le juge constitution-
nel, ou encore la liberté inscrite et consacrée par un traité international23 ».

Cette définition recoupe celle d’Ambroise Kamukuny en ce que, pour cet


auteur, « les droits et libertés fondamentaux sont les droits et libertés proté-
gés par les normes de niveau constitutionnel et international24 ». Elle rap-
pelle l’affirmation de Patrick Wachsmann selon laquelle l’expression
« droits fondamentaux insiste trop exclusivement sur les éléments extra-
législatifs25 » et, dans une certaine mesure, celle de René Degni Segui qui
assimile les droits fondamentaux aux droits constitutionnels26.

La faiblesse de ces définitions tient au fait qu’elles donnent l’impression


que la consécration des droits de l’homme dans la Constitution suffit pour
leur conférer le caractère fondamental alors qu’elle devrait s’accompagner
de leur statut juridique particulier comparable à celui que connaissent les
articles 1 à 19 de la Loi fondamentale allemande, notamment leur mise en
œuvre par le juge judiciaire (effet d’irradiation)27.

23
J-M POISSON, Les droits de l’homme et les libertés fondamentales à l’épreuve de la duali-
té de juridiction, Paris, l’Harmattan, 2003, p. 13. Dans le même sens, lire L. FAVOREU et
alii., Droit constitutionnel, op.cit., p. 887.
24
A. KAMUKUNY MUKINAY, Droit constitutionnel congolais, op.cit, p. 310. Lire aussi,
H. ROUSSILLON, Le Conseil constitutionnel, Paris, 3ème édition, Dalloz, 1996, pp. 43-
44. Prenant le contre-pied de ces différentes définitions, J-L ESAMBO KANGASHE, La
Constitution du 18 février 2006 à l’épreuve du constitutionnalisme, contraintes pratiques
et perspectives, Louvain-la-Neuve, Editions Academia Bruylant, 2010, p. 174 soutient
que « (…) Les libertés publiques sont différentes des libertés fondamentales. La diffé-
rence porte sur l’intervention ou non de l’autorité publique dans leur exercice. Les liber-
tés publiques sont des droits individuels et collectifs dont l’exercice fait intervenir la puis-
sance publique. Ce qui n’est pas le cas pour les libertés fondamentales qui peuvent être
exercées sans intervention de l’autorité publique, telle la protection de la vie privée ou le
secret de la correspondance ». Il y a lieu de se demander si cet auteur ne voulait pas plu-
tôt parler des droits de l’homme qui, selon certains auteurs, sont « des prérogatives et des
facultés inhérentes à la personne humaine et utiles à son bien-être et à sa dignité. Puisque
inhérents à la personne humaine, les droits de l’homme existent donc indépendamment de
leur proclamation et de leur aménagement dans l’ordre juridique d’un Etat », A. MA-
ZYAMBO MAKENGO KISALA, « Introduction aux droits de l’homme : théorie géné-
rale, instruments, mécanismes de protection », op.cit, p. 227. Lire aussi, dans le même
sens, F. SUDRE, Droit européen et international des droits de l’homme, Paris, PUF, 8ème
édition revue et augmentée, septembre 2006, p. 13. Dans tous les cas, à l’époque actuelle
dominée par le positivisme juridique, il est difficile de concevoir l’idée des droits qui
pourraient exister sans leur reconnaissance et leur sanction par l’Etat.
25
P. WACHSMANN, Libertés publiques, op.cit., p. 2.
26
R. DEGNI SEGUI, Les droits de l’homme en Afrique noire francophone (théories et réali-
tés), Abidjan, S.e., 1998, p. 41.
27
P. WACHSMANN, Libertés publiques, op.cit, p. 4.

21
Bien plus, contrairement à ce qu’elles suggèrent, historiquement, la cons-
titutionnalisation des droits de l’homme n’est pas toujours postérieure à leur
institutionnalisation. Ainsi, selon François Borella :

« On ne peut trancher la question de savoir si c’est la Constitution


qui crée les libertés ou si ce sont les libertés qui ont créé la Consti-
tution. Il y a circularité : c’est la revendication des libertés qui en-
traine le mouvement de revendication d’une Constitution ; les dé-
clarations des droits et libertés précèdent, en Angleterre, aux
Etats-Unis, en France, l’élaboration des Constitutions. Mais les
premières constitutions écrites contiennent des chapitres définis-
sant et garantissant des droits et libertés. En France, le titre I de la
Constitution de 1791, s’intitule « dispositions fondamentales ga-
ranties par la Constitution », et aux États-Unis, les dix premiers
amendements sont appelés la Déclaration des droits ‘Bill of
Rights 28».

De ce qui précède, il y a lieu de paraphraser Patrick Wachsmann en af-


firmant « qu’il est pour le moins prématuré de parler des droits fondamen-
taux (…), à moins que cela ne soit pour indiquer le chemin qui reste à par-
courir pour soutenir ce que ces termes indiquent29 ». Cette conclusion est
d’autant plus valable que l’application des droits constitutionnellement ga-
rantis est encore assez faible.

A tout prendre, dans le contexte actuel de la RDC, l’expression droits de


l’homme semble la plus adéquate à condition de préciser dans quelle acces-
sion elle est utilisée. En effet, cette expression connaît trois acceptions, dont

28
F. BORELLA, Eléments de droit constitutionnel, Paris, Presses de la Fondation nationale
des sciences politiques, 2008, p. 271.
29
P. WACHSMANN, « L’importation en France de la notion droits fondamentaux », RUDH,
2004, p. 40. Lire aussi, D. CHAGNOLLAUD, Droit constitutionnel contemporain, tome 1,
théorie générale, les régimes étrangers, 4ème, Paris, Editions Armand Colin, p. 75. Selon le
premier auteur cité, l’expression droits fondamentaux ne fait pas l’unanimité dans la doc-
trine française. Certains auteurs (Claude Leclercq, Jean Rivero, Dominique Turpin, Patrick
Wachsmann, etc.) lui préfèrent l’expression libertés publiques. D’autres (Gilles Lebreton,
Jean Roche, André Pouille, Jean Morange, etc.) l’ont adoptée en y ajoutant les appellations
droits de l’homme ou libertés publiques. Outre Louis Favoreu qui en est l’instigateur,
l’expression « droits fondamentaux et/ou libertés fondamentales » est surtout utilisée par ses
collaborateurs du Groupe d’études et de recherches sur la justice constitutionnelle d’Aix-
Marseille : Patrick Gaia, Richard Chevontian, Ferdinand Mélin-Soucramanien, Otto Pfers-
mann, Joseph Pini, André Roux, Guy Scoffoni et Jérôme Tremeau. S’y ajoutent Jean-
Jacques Israel, Remy Cabrillac, Marie-Anne Frison-Roche, Thierry Revet, Mireille Delmas-
Marty, Claude Lucas de Leyssac, etc. Lire à ce sujet P. WACHSMANN, op.cit, p. 42.

22
l’une relève de la théorie du droit naturel, et les deux autres, de celle du droit
positif30.

Du point de vue du droit naturel, les droits de l’homme s’entendent

« Des prérogatives et des facultés inhérentes à la personne hu-


maine et utiles à son bien-être et à sa dignité. Puisque inhérents à
la personne humaine, les droits de l’homme existent donc indépen-
damment de leur proclamation et de leur aménagement dans
l’ordre juridique d’un Etat31 ».

Appartenant à l’homme par sa nature32, ils « existent indépendamment de


leur reconnaissance par le droit positif33 ». Pareille acception des droits de
l’homme ne pourrait intéresser le juge constitutionnel dont la mission se
limite à assurer la suprématie de la Constitution, sans s’embarrasser des con-
sidérations religieuses, philosophiques ou morales.

Sous réserve de la source d’inspiration de la Constitution qu’elle peut y


trouver, le même juge n’est pas non plus intéressé par les droits de l’homme
entendus comme le « statut international des libertés34 ».

Plus intéressante, en revanche, est l’approche des droits de l’homme pro-


posée par Dominique Breillat en ces termes :

« Cette formule renvoie aux premiers textes juridiques et évoque le


Bill of Rights de 1689 en Angleterre, qui précisément mentionne
les droits et libertés du peuple, et la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789. Cette formulation est surtout pré-
sente sur le plan international, avec notamment la Déclaration
universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 qui évoque
cependant dans son préambule les droits fondamentaux de
l’homme. L’expression est sans doute l’une des plus anciennes de
celles utilisées. Elle a un aspect plus large. Le concept de droit est

30
Sur la conception jusnaturaliste et celle du positivisme, lire, avec intérêt F. HAMON et
MICHEL TROPER, Droit constitutionnel, Paris, LGDJ, 28ème édition, 2003, pp. 25-28.
31
A. MAZYAMBO MAKENGO KISALA, « Introduction aux droits de l’homme : théorie
générale, instruments, mécanismes de protection », op.cit, p. 227. Abondant dans le même
sens, S. GUINCHARD et G. MONTAGNIER (dir.), Lexique de termes juridiques, Paris,
Dalloz, 8ème édition, 1990, p. 198, définissent les droits de l’homme comme des « droits in-
hérents à la nature humaine, donc antérieurs et supérieurs à l’Etat et que celui-ci doit respec-
ter non seulement dans l’ordre des buts mais aussi des moyens ».
32
A. KAMUKUNY MUKINAY, Droit constitutionnel congolais, op.cit, p. 164.
33
J-L ESAMBO KANGASHE, Le droit constitutionnel, op.cit, p. 193.
34
P. WACHSMANN, Les droits de l’homme, op.cit, p. 2.

23
plus large que celui de liberté. L’idée de droit absorbe celle de li-
berté (…)35 ».

Abondant dans le même sens, Gérard Cornu définit les droits de l’homme
comme :

« L’ensemble de facultés et prérogatives considérées comme ap-


partenant naturellement à tout être humain dont le droit public,
notamment constitutionnel, s’attache à imposer à l’Etat le respect
et la protection en conformité avec certains textes de portée inter-
nationale36 ».

Yves Madiot est encore plus explicite lorsqu’il définit les droits de
l’homme comme :

« Les droits de la personne reconnus au plan national et interna-


tional et dont le respect assure, dans un certain état de civilisation,
une conciliation entre l’affirmation de la dignité de la personne
humaine et sa protection et le maintien de l’ordre public37 ».

Il en est de même pour Fréderic Sudre qui y voit « des droits et facultés
assurant la liberté et la dignité et bénéficient des garanties
nelles38 ». En ce qui le concerne, Jacques Mourgeon relève que « les droits
de l’homme se définissent comme étant des prérogatives, gouvernées par des
règles que la personne (physique ou morale) détient en propre dans ses rela-
tions avec d’autres personnes (physiques ou morales) ou avec le pouvoir39 ».
Quant à René Degni Segui, il soutient que les droits de l’homme constituent
« un ensemble de droits et libertés que l’Etat reconnaît dans son ordre juri-
dique et dans l’ordre juridique international, aux individus et qu’il

35
D. BREILLAT, Libertés publiques et droits de la personne humaine, op.cit, p. 26. Cette
définition est ici préférée à celle qui considère les droits de l’homme comme l’étude du sta-
tut international des libertés en opposition aux libertés publiques considérées comme l’étude
du régime juridique des libertés. Dans tous les cas, « le découpage académique des matières
juridiques (…) n’est pas définitivement fixé ». Lire à ce sujet P. WACHSMANN, Libertés
publiques, op.cit, p.2.
36
G. CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, 8ème édition mise à jour, 2ème tirage, PUF, mai
2008, p. 335. Pour P. WACHSMANN, Libertés publiques, idem, p. 2, les « droits de
l’homme (s’entendent de) l’étude du statut international des libertés ». Très étroite, cette
acception des droits de l’homme ne sera pas prise en compte dans le cadre de la présente
dissertation scientifique.
37
Y. MADIOT, Droits de l’homme et libertés publiques, Paris, Masson, 1976, p. 19 cité par
G. NTIRUMENYERWA M. KIMONYO, « Le système onusien de protection des droits de
l’homme : les mécanismes de protection fondés par la Charte des Nations unies : ECOSOC,
CDH, HCNUDH », in Séminaire de formation Cinquantenaire de la DUDH, 18 novembre-
10 décembre 1998, Kinshasa, PUK, 1999, p. 65.
38
F. SUDRE, Droit européen et international des droits de l’homme, op.cit, p. 12.
39
J. MOUGEON, Les droits de l’homme, Paris, PUF, 7ème édition, 1998, p. 7.

24
tège40 ». Cette définition semble assez large41 pour prendre en compte
l’ensemble de droits dont la protection incombe au juge constitutionnel42.

Certes, le mot « homme » peut prêter à confusion : on peut se demander


s’il s’agit de l’homme, au sens générique du terme, sans distinction de sexe,
ou de l’homme, par opposition à la femme. C’est pour gommer ce caractère
faussement sexiste de l’expression « droits de l’homme » que d’aucuns lui
préfèrent les expressions droits de la personne humaine ou droits humains43.
Elle n’en mérite pas moins d’être retenue, en ayant à l’esprit le fait que le
mot « homme » est pris ici dans son sens générique.

40
R. DEGNI SEGUI, Les droits de l’homme en Afrique noire francophone (théories et réali-
tés), op.cit, p. 1.
41
Aux termes de l’article 2 de la Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013 portant institution,
organisation et fonctionnement de la Commission nationale des droits de l’homme,
JORDC, 54ème année, numéro spécial, 1er avril 2013, p. 3 : « Au sens de la présente loi, il
faut entendre par droits de l’homme, les droits inaliénables et inhérents aux êtres humains
tels définis par les dispositions du titre II de la Constitution et par les instruments juri-
diques internationaux y relatifs, dûment ratifiés et dont le respect et l’exercice, garantis
par l’Etat, permettent l’épanouissement intégral de l’homme ». Cette définition s’avère
plus restrictive pour trois raisons au moins. D’abord, elle limite les droits de l’homme à
ceux consacrés par la Constitution et les instruments juridiques internationaux ratifiés par
la RDC. Les droits reconnus par les lois sont ainsi omis. Ensuite, la même définition ne
prend en compte que les droits consacrés par le titre II de la Constitution, excluant de ce
fait ceux qui le sont dans ses autres titres, tels que le droit à la nationalité, le droit du
peuple à la souveraineté permanente sur les ressources naturelles, le droit de vote (Titre I)
et l’indépendance du pouvoir judiciaire (Titre III). Enfin, les droits de l’homme affirmés
par les instruments internationaux non susceptibles de ratification ne sont pas non plus
pris en compte.
42
Pour l’utilisation de cette expression par dans la doctrine congolaise, lire aussi, NGON-
DANKOY NKOY-EA-LOONGYA, Droit congolais des droits de l’homme, op.cit., p. 22.
Nombre d’auteurs congolais semblent avoir adopté cette acception du concept droits de
l’homme. Tel est le cas notamment de NYABIRUNGU MWENE SONGA, « L’évolution
du droit pénal et les droits de l’homme », in Annales de la Faculté de droit, Vol. VIII-X,
1979-1981, pp. 111-127 ; Droit international pénal : crimes contre la paix et la sécurité
de l’humanité, Kinshasa, Editions DES, 2013, pp. 57-58 ; A. MBATA BETUKUMESU
MANGU, « Perspectives du constitutionnalisme et de la démocratie en République démo-
cratique du Congo sous l’empire de la Constitution du 18 février 2006 », in BULA BULA
SAYEMAN (dir.), Pour l’épanouissement de la pensée juridique congolaise. Liber Ami-
corium Marcel Antoine Lihau, Bruxelles et Kinshasa, Bruylant et PUK, 2006, pp. 185-
224 ; P. AKELE ADAU, « Enjeux de la démocratie en République démocratique du Con-
go : questions fondamentales pour le chrétien catholique », in Pour l’épanouissement de
la pensée juridique congolaise, op.cit, p.27 ; MUTOY MUBIALA, « Article 25 », in M.
KAMTO (dir.), La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Protocole y
relatif portant création de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples : com-
mentaire article par article, Bruxelles, Editions Bruylant et de l’Université de Bruxelles,
2011, p. 649.
43
Selon E. DECAUX, Droit international public, Paris, Dalloz, 6ème édition, 2008, p. 250,
« La traduction littérale de « droits humains » peut être perçue comme un contresens lin-
guistique et une impasse juridique remettant en cause plus de deux siècles consacrés dans
les textes nationaux et internationaux ».

25
De ce qui précède, nous retiendrons avec René Degni Segui que les droits
de l’homme sont un ensemble de droits et libertés que l’Etat reconnaît dans
son ordre juridique et dans l’ordre juridique international, aux individus et
aux peuples et qu’il protège. Néanmoins, dans le cadre de la présente étude,
ils seront utilisés au sens de droits de l’homme constitutionnellement garan-
tis.

En guise d’introduction à la présente étude, il y a lieu d’en cerner au préa-


lable la problématique (I), avant d’en préciser, tour à tour, l’intérêt (II), la
délimitation (III), les hypothèses de travail (IV), les méthodes et technique
de recherche utilisées (V), ainsi que le plan sommaire (VI).

I. Problématique de l’étude

Un lien étroit unit les droits de l’homme aux Constitutions. Les premières
Constitutions écrites consacrent les droits de l’homme. L’intérêt de ceux-ci
est mis en exergue par l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen aux termes duquel : « Toute société dans laquelle la garantie des
droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a point de
Constitution44 ».

En Afrique subsaharienne, la constitutionnalisation des droits de


l’homme remonte à l’époque coloniale45. Inaugurée par la Constitution gui-
néenne du 10 novembre 1958, elle s’est poursuivie au fil du temps, avec
d’autres textes constitutionnels, notamment la Loi fondamentale du 17 juin
1960 relative aux libertés publiques46. Le nouveau constitutionnalisme ob-
servé sur le continent au lendemain des conférences nationales des années
1990 lui a donné une nouvelle impulsion47.

44
Pour de plus amples informations sur ce sujet, lire, A. MAMPUYA KANUNK’A TSHIA-
BO, « Préface » de J-L ESAMBO KANGASHE, Le droit constitutionnel, op.cit, pp. 10-
12.
45
Lire à ce sujet, M. KAMTO, « Charte africaine, instruments internationaux de protection des
droits de l’homme, constitutions nationales : articulations respectives », in J-F. FLAUSS et E.
LAMBERT-ABDELAGWAD (dir.), L’application nationale de la Charte africaine des droits
de l’homme et des peuples, Bruxelles, Bruylant et Némésis, 2004, pp. 32-33 ; J. ZIEGLER, So-
ciologie de la nouvelle Afrique, Paris, Gallimard, 1964, pp. 23-28 ; D-G. LAVROFF et G.
PEISER., Les constitutions africaine. L’Afrique noire francophone et Madagascar, texte et
commentaire, Paris, Editions A. Pedone, 1961, spécialement, pp. 18-21.
46
Lire notamment, M. WETSH’OKONDA KOSO., Les textes constitutionnels congolais
annotés, Kinshasa, Ed. CDHC-ASBL, 2010, pp. 69-74.
47
Sur la constitutionnalisation des droits de l’homme dans les Constitutions africaines de la
période post Conférences nationales souveraines, lire notamment R. DEGNI-SEGUI, Les
droits de l’homme en Afrique noire francophone (théories et réalités), op.cit, p.20 ; T. HO-
LO, « Emergence de la justice constitutionnelle », op.cit., pp. 101-102 ; A. BOURGI,
« L’évolution du constitutionnalisme en Afrique : du formalisme à l’effectivité », RFDC,
n°52, 2004/4, p. 740. Lire aussi, avec intérêt, MOHAMADOU DIARRA, La protection

26
L’existence d’un juge constitutionnel, sous la forme d’une juridiction
autonome et spécialisée ou celle d’une chambre spécialisée d’une Cour su-
prême compte aussi au nombre des constantes du constitutionnalisme afri-
cain48.

De ce qui précède, il y a lieu d’affirmer que, théoriquement tout au


moins, depuis leur accession à la souveraineté internationale, les États afri-
cains ont toujours réuni les conditions nécessaires à la protection, par le juge
constitutionnel, des droits de l’homme.

Dans la pratique, cependant, la situation a beaucoup évolué avec le


temps. Deux périodes peuvent être distinguées : la première, allant de
l’accession à la souveraineté internationale aux conférences nationales était
marquée par le « mal d’exister »49 du juge constitutionnel. Aussi, la protec-
tion des droits de l’homme par ce juge ne pouvait-elle pas franchir l’épreuve
de son effectivité. La seconde, qui s’étend des conférences nationales des
années 1990 à ce jour connaît une situation plutôt contrastée selon les États.
Dans certains, le juge constitutionnel fait preuve d’un activisme remarquable

constitutionnelle des droits et libertés en Afrique noire depuis 1990 : les cas du Mali et du
Bénin, disponible en ligne à l’adresse http://afrilex.u-
bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/2doc8diarra.pdf (12 janvier 2012) ; G. ROMUALD.
BIENVENU, « De la conditionnalité économique à la conditionnalité politique : les vicissi-
tudes de la démocratie en Afrique », Revue juridique et politique des Etats francophones,
n°2, avril-juin 2007, pp. 165-166 ; BABACAR GUEYE, « La démocratie en Afrique : suc-
cès et résistances », La démocratie en Afrique, Pouvoirs, n° 129, pp. 9-10.
48
Sur le juge constitutionnel en Afrique avant les années 1990, lire notamment G. CONAC
(dir.), Les Cours suprêmes en Afrique, I, organisation, finalités, procédure, Paris, Economi-
ca, 1988, 437 p ; BURDEAU G., Traité de science politique, le statut du pouvoir dans
l’Etat, tome IV, 10ème édition, Paris, L.G.D.J, 1969 ; D-G. LAVROFF et G. PEISER.,
op.cit., pp. 20-21. Sur l’avènement des cours constitutionnelles autonomes et spécialisées à
dater des années 1990, lire notamment DEGNI SEGUI R., Les droits de l’homme en Afrique
(théories et réalités), Abidjan, 1998, p. 68 ; A. BOUGI, « L’évolution du constitutionna-
lisme en Afrique : du formalisme à l’effectivité », idem, pp. 735-740 ; SORRY BALDE,
Juge constitutionnel et transition démocratique en Afrique, disponible en ligne à l’adresse
http://www.la-constitution-en-afrique.org/2-categorie-10195441.html ; M. NGUELE ABA-
DA, L’indépendance des juridictions constitutionnelles dans le constitutionnalisme des Etats
francophones post guerre froide : l’exemple du Conseil constitutionnel camerounais, dispo-
nible en ligne à l’adresse
http://www.droitconstitutionnel.org/congresmtp/textes5/ABADA.pdf (16 juin 2013) ;
MOUHAMADOU MOUNIROU SY, La protection constitutionnelle des droits fondamen-
taux en Afrique, l’exemple du Sénégal, op.cit., p. 37 ; BABACAR GUEYE, « La démocratie
en Afrique : succès et résistances », op.cit, pp. 9-10 et 13-14.
49
Autrement dit, le juge constitutionnel était plus formel qu’effectif. L’expression est em-
pruntée à F. MODERNE, « Les juridictions constitutionnelles en Afrique », in G. CO-
NAC (dir.), Les Cours suprêmes en Afrique, Tome I, op.cit, p. 22. Sur les difficultés ren-
contrées pour la mise en place de la justice constitutionnelle en RDC, lire, avec intérêt, A.
KAMUKUNY MUKINAY, Contribution à l’étude de la fraude en droit constitutionnel
congolais, Louvain-La-Neuve, Academia et l’Harmattan, 2010, pp. 296-330.

27
en matière de protection des droits de l’homme : Afrique du Sud50, Bénin51,
Mali52, Nigéria53 et Sénégal54 qui ont réussi leur admission dans le cercle
fermé des véritables cours constitutionnelles.

50
Entre autres contributions scientifiques sur la protection constitutionnelle des droits de
l’homme dans ce pays, il y a lieu de lire, X. PHILIPPE, « La démocratie constitutionnelle
sud-africaine : un modèle ? », Pouvoirs n° 129 (2009), pp. 157-168 ; « Les clauses de limita-
tion et d’interprétation des droits fondamentaux dans la Constitution sud-africaine de 1996 »,
in MARYZE BARDREZ et T. DI MANNO, La communication entre les systèmes juri-
diques, Liber Amicorium Jean-Claude Esacarras, Bruxelles, Editions Bruylant, 2005, pp.
897-926 ; « Le contrôle des lois constitutionnelles en Afrique du Sud », Cahiers du Conseil
constitutionnel n°27-janvier 2010, 6 p ; A. F. HOURQUEBIE, La diffusion du constitution-
nalisme en Afrique du Sud : une analyse à travers la décision de la Cour constitutionnelle
du 6 juin 1995 portant inconstitutionnalité de la peine de mort , disponible en ligne à
l’adresse http://www.droitconstitutionnel.org/congresmtp/textes7/HOURQUEBIE.pdf (13
février 2012) ; NOEL LENOIR, « Le nouvel ordre constitutionnel en Afrique du Sud », Ca-
hiers du Conseil constitutionnel n°1-décembre 1996, 6 p ; M. KAMTO, « Charte africaine,
instruments internationaux de protection des droits de l’homme, constitutions nationales : ar-
ticulations respectives », op.cit, pp. 38-39 ; BABACAR GUEYE, « La démocratie en
Afrique : succès et résistances », op.cit, p.14.
51
La protection constitutionnelle des droits de l’homme au Bénin fait l’objet d’une littérature
abondante. A titre d’exemple, on citera notamment, G. BADET, Les attributions originales
de la Cour constitutionnelle du Bénin, Cotonou, Friedrich Ebert Stiftung, 2013 ; A. BOUR-
GI, « L’évolution du constitutionnalisme en Afrique : du formalisme à l’effectivité », RFDC,
op.cit, pp. 721-748 ; C. KEUTCHA TCHPNGA, « Le juge constitutionnel, juge administra-
tif au Bénin et au Gabon », Revue française de droit constitutionnel, 2008/3-n°75, pp. 551-
583 ; J. DU BOIS DE GAUDUSSON, Défense et illustration du constitutionnalisme en
Afrique après quinze ans de pratique du pouvoir, disponible en ligne à l’adresse
http://www.la-constitution-en-afrique.org/article-17104156.html (13 février 2012) ; T. HO-
LO, « Emergence de la justice constitutionnelle », op.cit, pp. 101-113 ; MAYACINE
DIAGNE, « Le juge constitutionnel africain et la pratique des réserves d’interprétation »,
Revue juridique et politique des Etats francophones n°3, juillet-septembre 2008, pp. 367-
400 ; S. BOLLE, Le délit d’adultère hors la loi, disponible en ligne à l’adresse
http://www.la-constitution-en-afrique.org/article-34586022.html ; Le Code des personnes et
de la famille devant la Cour constitutionnelle du Bénin. La décision DCC 02-144, disponible
en ligne à l’adresse http://afrilex.u-bordeaux4.fr/le-code-des-personnes-et-de-la.html (13 fé-
vrier 2012) ; IBRAHIM SALAMI, Le traitement discriminatoire des délits du mariage de-
vant les cours constitutionnelles béninoise et congolaise, disponible en ligne à l’adresse
http://ddata.over-blog.com/1/35/48/78/Afrique/SALAMI-traitement-discriminatoire-delits-
de-mariage.doc (13 février 2012) ; N. MEDE, Note sous Cour constitutionnelle du Bénin
DDC 02/058 du 4 juin 2002, Adèle Favi, disponible en ligne à l’adresse http://afrilex.u-
bordeaux4.fr/note-sous-cour-constitutionnelle.html; ABDOULAYE DIARRA, La protec-
tion constitutionnelle des droits et libertés en Afrique noire francophone à partir de 1990 :
le cas du Bénin et du Mali , http://www.afrilex.u-
bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/2doc8diarra.pdf; BABACAR GUEYE, « La démocratie
en Afrique : succès et résistances », op.cit, p. 14.
52
Lire notamment, ABDOULAYE DIARRA, La protection constitutionnelle des droits et
libertés en Afrique noire francophone à partir de 1990 : le cas du Bénin et du Mali,
op.cit, http://www.afrilex.u-bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/2doc8diarra.pdf.
53
Lire à ce sujet, M. KAMTO, « Charte africaine, instruments internationaux de protection
des droits de l’homme, constitutions nationales : articulations respectives », idem, pp. 39-
40.

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