Revue Generale de Droit Et Interdiscipli n.2 2018
Revue Generale de Droit Et Interdiscipli n.2 2018
Revue Generale de Droit Et Interdiscipli n.2 2018
i
UNIVERSITE DE LIKASI
FACULTE DE DROIT
REVUE GENERALE DE DROIT ET INTERDISCIPLINAIRE
Éditorial…………………………………………………………………………………………………221
Le statut juridique de la Déclaration universelle des droits de l’homme
dans le droit positif africain…………………………………………………….……………228
Joseph KAZADI MPIANA
ii
iii
Revue générale de droit et interdisciplinaire
Revue semestrielle de la faculté de droit
Directeur de publication
Comité facultaire
Vice-doyen à l’enseignement
Loïc MBUYI ILUNGA, Chef de travaux, Faculté de droit
Vice-doyen à la recherche
Évodie KALENGA BAMBI, Chef de travaux, Faculté de droit
Paul TSHIBANGU
Assistant, Faculté de droit, Université de
Likasi
iv
Conseil scientifique
Pr Beaudouin WIKHA TSHIBINDI Dr Joseph DJEMBA KANDJO
Faculté de droit, Université de Lubumbashi Faculté de droit, Université de Montréal
Pr Daniel DJEDI DJONGAMBOLO Pr Joseph KAZADI MPIANA
Faculté de droit, Universités de Montréal et de Faculté de droit, Université de Lubumbashi
Djibouti Pr Joseph YAV KATSHUNG
Pr Dieudonné KALUBA DIBWA Faculté de droit, Université de Lubumbashi
Faculté de droit, Université de Kinshasa Pr Léon MUSANS KAPEND-A-KATSHIW
Pr Dieudonné LUABA KUNA Faculté des sciences sociales, politiques et
Faculté de droit, Université de Kinshasa administratives, Université de Likasi
Pr Éric NASSARAH Pr Marcel IMANI MAPOLI
Faculté de droit, Université de Cotonou Faculté de droit, Université Officielle de Bukavu
Pr Ghislain MABANGA MONGA Pr Médard LUYAMBA WA LEMBA
Faculté de droit, Université Paris X Nanterre Faculté de droit, Université de Lubumbashi
Pr Gilbert MUSANGAMWENYA WALYANGA Pr Patrick CONGO IBRAHIM
Faculté de droit, Université de Lubumbashi Faculté de droit, Université d’Ouagadougou
Pr Jean Pierre BAKATUAMBA BOKA Pr Pierre Félix KANDOLO ON’UFUKU wa
Faculté de droit, Université de Lubumbashi KANDOLO
Pr Jean Pierre KIFWABALA TEKILAZAYA Faculté de droit, Université de Likasi
Faculté de droit, Université de Lubumbashi Pr Twison FIMPA TUWIZANA
Pr Joana FALXA Faculté de droit, Université de Kinshasa
Faculté de droit, Université de Guyane Pr Victor KALUNGA TSHIKALA
Faculté de droit, Université de Lubumbashi
1
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Éditorial
1
Cet éditorial est le discours préparé par le Professeur Pierre Félix Kandolo pour l’ouverture du
cycle des conférences sur la Journée internationale des droits de l’homme au Campus
universitaire de Likasi.
221
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Pour suivre les pas des chercheurs qui se sont réjoui de l’évènement et
qui ont organisé des conférences, des séminaires, des ateliers, des journées de
réflexion et autres évènements à travers les milieux universitaires du monde,
ceux de la Faculté de droit de l’Université de Likasi et de Lubumbashi se sont
organisés pour tenter de dresser le bilan de 70 ans de cette Déclaration et son
impact en République démocratique du Congo. Les textes contenus dans ce
numéro entrent dans ce cadre. En effet, rédigée par des personnes issues de
divers horizons juridiques et culturels et de toutes les régions du monde, la
DUDH présente des valeurs universelles et constitue un idéal commun à
atteindre par tous les peuples et par toutes les nations. Elle établit l’égalité en
dignité et en valeur de tous les êtres humains.
Pour appréhender les origines de la DUDH, il faut recourir peu à peu aux
soucis de légaliser et de protéger les conflits et les soulèvements populaires. En
effet, au cours de l’histoire, les conflits, qu’il s’agisse de guerres ou de
soulèvements populaires, ont souvent été une réaction à des traitements
inhumains et à l’injustice. La population de la RDC, avec les conflits armés et les
violences pré et post-électorales, peut témoigner des réactions qu’elle subit à
cause de ce genre d’évènements.
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Il faut savoir, de ce qui précède, que le français René Cassin a été l’un des
artisans majeurs de la rédaction de la future déclaration. Son projet, qui
constitue la base de la Déclaration adoptée l’année suivante, est inspiré à la fois
de la Déclaration (française) des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et
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RESUMÉ
MOTS-CLÉS
Déclaration universelle – droit positif africain – constitutionnalité –
constitutionnalisation - droits de l’homme – Constitution.
______________________
ABSTRACT
The Universal Declaration of Human Rights is one of the resolutions of the
United Nations General Assembly celebrated fastidly every 10 years. Its reach extends
beyond the legal nature of a non-compulsory derivative act. It has, however, acquired,
over time, a status in the compulsory positive law of States and is often invoked and
applied by international courts, particularly African ones. In this brief reflection we
propose to define the status of this Declaration in the domestic law of African States and
to analyse its treatment in the African human rights dispute.
Docteur en droit de l’Université de Rome La Sapienza (Italie), Professeur de droit public à la
Faculté de droit de l’Université de Lubumbashi et Professeur invité à la Faculté de droit des
Universités congolaises.
229
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KEY-WORDS :
RESUMÉ
MOTS-CLÉS
ABSTRACT
KEY-WORDS
INTRODUCTION
I CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE BLOC DE CONSTITUTIONNALITÉ
A La convergence des composantes du bloc de constitutionnalité : quelques
tendances jurisprudentielles
B La convergence tenant compte de certaines spécificités nationales
C Le clair-obscur du bloc de constitutionnalité et ses limites
II LA DUDH DANS LA CONSTITUTIONNALISATION DES DROITS DE L’HOMME EN AFRIQUE
A Vertus et vices de la constitutionnalisation des droits de l’homme en Afrique
B Le préambule comme moteur d’insertion de la DUDH dans le bloc de
constitutionnalité
C La DUDH en tant que moyen d’interprétation des dispositions constitutionnelles
relatives aux droits de l’homme
III LE STATUT INTERNATIONAL DE LA DUDH ET SON APPLICATION DANS LE CONTENTIEUX
AFRICAIN DES DROITS DE L’HOMME
A La DUDH assimilée à un traité international ou au droit international coutumier
B Juridictions internationales africaines et la DUDH
CONCLUSION
230
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INTRODUCTION
1
A titre illustratif, et nous limitant au domaine des droits de l’homme, nous pouvons citer la
Déclaration des droits de l’enfant ; la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des
femmes, la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions
forcées.
2
Bruno GENEVOIS, « Normes de référence du contrôle de constitutionnalité et respect de la
hiérarchie en leur sein », dans Guy BRAIBANT, L’Etat de droit. Mélanges en l’honneur de Guy
BRAIBANT, Paris, Dalloz, 1996, p.323-339, spéc. à la p. 323.
231
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3
Louis FAVOREU, « Bloc de constitutionnalité », dans Olivier DUHAMEL et Yves MENY (dir.),
ère
Dictionnaire constitutionnel, Paris, PUF, 1 éd., 1992, p. 87.
4 ème
Michel DE VILLIERS et Armel LE DIVELLEC, Dictionnaire du Droit constitutionnel, 10 édition,
Paris, Sirey, 2015, p. 28.
5 ième
Jacques CHEVALLIER, L’Etat de droit, 4 édition, Paris, Montchrestien, 2003, p. 104.
6
Souligné par nous.
7
Delphine Edith Emmanuel ADOUKI, « Contribution à l’étude de l’autorité des décisions du
juge constitutionnel en Afrique », (2013) 95 RFDC, 611-638, 619.
232
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8
Notre soulignement.
9
Les composantes de ce bloc en droit constitutionnel français sont : la Constitution stricto
sensu, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le Préambule de la
Constitution de 1946, ainsi que, sur renvoi de ce dernier, les principes fondamentaux reconnus
par les lois de la République, et enfin, depuis 2005, la charte de l’environnement.
10
Jean-Nazaire TAMA, L’odyssée du constitutionnalisme en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2015,
p. 109 ; BOUBACAR BA, « Le préambule de la Constitution et le juge constitutionnel en
Afrique », en ligne : <http://afrilex.u-bordeaux4.fr/le-preambule-de-la-constitution-et.html>
(consulté le 17 octobre 2017).
233
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11
Cour constitutionnelle. Arrêts n°004/CC/MC du 02 mai 2014 ; n° 006/CC/MC du 15 mai
2014. Voy. aussi la Décision n° CI-2009-EP-026/28-10/CC/SG du 28 octobre 2009 du Conseil
constitutionnel ivoirien.
12
Cour constitutionnelle. Arrêts n°004/CC/MC du 02 mai 2014 ; n° 006/CC/MC du 15 mai
2014.
13
L’article 6 est ainsi libellé : « Tous les citoyens étant égaux, sont également admissibles à
toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et, sans autre distinction que
celle de leurs vertus et de leur talents ».
234
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14
A propos du principe d’égalité, Aubrey Sidney Adoua, “Le principe d’égalité dans le nouveau
constitutionnalisme africain” (2018) 1 Revue de la Recherche juridique-droit prospectif, 363.
15
Cour constitutionnelle du Gabon, arrêt du 28 février 1992.
16
Conseil constitutionnel de l’Algérie. Décision n° 01/D/CC du 20 août 1989 relative au code
électoral.
17
Haute Cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar, Décision n° 24-HCC/D3 du 12 juin 2015
relative à la résolution de mise en accusation du président de la République Hery
Rajaonarimampianina. Cette décision est disponible en ligne : <http://www.hcc.gov.mg/
decisions/d3/decision-n24-hccd3-du-12-juin-2015-relative-a-la-resolution-de-mise-en-accusa
tion-du-president-de-la-republique-hery-rajaonarimampianina/> (consultée le 31 janvier
2016).
235
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18
Notre soulignement. Dans d’autres décisions elle confirme ce « bloc de constitutionnalité »
sans citer la Déclaration universelle des droits de l’homme. Voy Décision n°16-HCC/D3 du 3
mai 2018 portant sur la loi organique n°2018-009 relative à l’élection du Président de la
République ; Décision n°17-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant sur la loi organique n°2018-010
relative à l’élection des députés à l’Assemblée nationale.
19
Il s’agit de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union
africaine adoptée le 30 janvier 2007 ; le Protocole CEDEAO du 21 décembre 2001 sur la
démocratie et la bonne gouvernance, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes ; la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte
africaine des droits et du bien-être de l’enfant ; le principe de parité consacré par le Protocole
à la Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples relatif aux droits de la femme en
Afrique du 11 juillet 2003 ; le principe de la participation active des jeunes à la vie de la nation
consacré par la Charte africaine de la jeunesse du 02 juillet 2006. Disponible en ligne :
<http://www.rtb.bf/wp-content/uploads/2017/01/Avant-projet-Constitution-der-der.pdf>
(consulté le 16 octobre 2018).
236
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l’Union africaine de 2001 »20. Par ailleurs dans son Avis du 19 décembre 2017, il
donne un contenu plus élastique au bloc de constitutionnalité dont les
composantes sont énoncées dans le préambule de la Constitution, les
instruments juridiques internationaux relatifs notamment aux droits de l’homme
et à la justice auxquels la Côte d’Ivoire est partie. Que figurent au titre de ces
instruments internationaux, les Conventions de Genève du 12 août 1949 et le
traité de Rome instituant la Cour pénale internationale21.
En droit comparé africain, la notion de « bloc de constitutionnalité »
présente des contours plus élastiques par rapport au droit français et rejoint la
conception de J-M. Blanquer selon laquelle « ce qui compte est la réalisation de
l’ordre constitutionnel et non pas le respect formel d’une hiérarchie figée… la
Constitution n’est pas un bloc mais un système dont l’empire s’étend au-delà
des normes strictement constitutionnelles. Relèvent de la Constitution non
seulement la Constitution elle-même mais certaines règles qui en permettent la
mise en œuvre »22.
20
Conseil constitutionnel. Décision n° CI-2017-308/11-04/CC/SG du 11 avril 2017 relative au
recours en exception d’inconstitutionnalité de l’annexe fiscale de la loi de finances rectificative
n°2015-636 du 17 septembre 2015 portant modification du budget de l’Etat pour l’année 2015.
21
Conseil constitutionnel. Avis n° CI-2017-A-313/19-12/CC/SG du 19 décembre 2017.
22
Jean-Michel BLANQUER, « Bloc de constitutionnalité ou ordre constitutionnel ? », dans
Jacques ROBERT, Georges VEDEL et Xavier ROBERT (dir.) Mélanges Jacques Robert, Paris,
Montchrestien, 1998, p. 229-230, cité par St. BOLLE, « La Constitution GLELE en Afrique :
Modèle ou contre-modèle ? », dans Frédéric Joël AIVO (dir.), La Constitution béninoise du 11
décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges en l’honneur de Maurice Ahanhanzo-
Glélé, Paris, L’Harmattan, 2014, p. 251-272, spéc. à la p. 262.
23
Pour une étude consacrée au bloc de constitutionnalité au Bénin avec des renvois aussi en
droit comparé africain, Voy. Hilaire AKEREKORO, « La Cour constitutionnelle et le bloc de
constitutionnalité au Bénin », en ligne : <http://afrilex.u-bordeaux4.fr/la-cour-constitution
nelle-et-le.html> (consulté le 9 décembre 2016).
237
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24
Id., p. 15.
25
Cour Constitutionnelle du Bénin, Décision DCC 09-087 du 13 août 2009, Alphonse
MENONKPINZON ATOYO, Léon ATOYO et Daniel MENONKPINZON ATOYO : « La jurisprudence
de la Cour Constitutionnelle fait … partie intégrante du bloc de constitutionnalité (…). En
conséquence, … toute violation par commission ou par omission de ladite jurisprudence
équivaut à une violation de la Constitution ». Souligné par nous.
26
Adama KPODAR, « Contribution doctrinale sur la fausse vraie idée du contrôle de
constitutionnalité. Quand l’interprétation constitutionnelle menace la lisibilité du bloc
référentiel », OUMAROU NAREY (dir.), La justice constitutionnelle, Actes du colloque
international de l’ANDC, Paris, L’harmattan, 2016, p.213-232, spéc. à la p. 218.
27
Sur les menaces que fait peser le recours au bloc de constitutionnalité sur la lisibilité des
normes de référence, voy. Adama KPODAR, « Quand l’interprétation constitutionnelle menace
la lisibilité du bloc référentiel. Contribution doctrinale sur la fausse vraie idée du contrôle de
constitutionnalité », dans Constitutions, 2015, p. 7-19.
238
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28
Michel VERPEAUX, « Constitution et lois constitutionnelles. Brèves réflexions à l’occasion de
quelques révisions récentes », dans Mélanges en l’honneur de Jean GICQUEL. Constitutions et
pouvoirs, Paris, Montchrestien, 2008, p. 593-601, spéc. à la p. 597.
29
Dominique ROUSSEAU, Droit du contentieux constitutionnel, Paris, Domat, LGDJ, 2013, p.
116 et s. cité par A. KPODAR, préc., note 26, p.223.
30
Louis FAVOREU et al., Droit constitutionnel, Paris, Dalloz, 2002, cité par St. BOLLE, préc., note
22, à la p. 260.
31
Louis FAVOREU et Thierry RENOUS, Le contentieux constitutionnel des actes administratifs,
Paris, Sirey, 1992, p. 29.
239
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32
Maurice KAMTO, « Charte africaine, instruments internationaux de protection des droits de
l’homme, constitutions nationales : articulations respectives », Jean-François FLAUSS et
Elisabeth LAMBERT ABDELGAWAD, L’application nationale de la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples, Bruxelles, Bruylant, Nemesis, 2004, p.11-47, aux pages 33-35.
33
Alain ONDOUA, « L’internationalisation des Constitutions en Afrique subsaharienne
francophone et la protection des droits fondamentaux », Revue trimestrielle des droits de
l’homme , n° 98, 2014, pp. 437-457 ; A. SOMA, « L’applicabilité des traités internationaux de
protection des droits de l’homme dans le système constitutionnel du Burkina Faso », (2008) 16
Annuaire africain de droit international 313-342 ; Togba ZOGBELEMOU, « Constitutionnalisme
et droits de l’homme en Afrique noire francophone », (2010) 1 Revue Juridique et politique 98-
130 ; Alain Didier OLINGA, « L’aménagement des droits et libertés dans la Constitution
camerounaise révisée » (1996) Revue Universelle des droits de l’homme ; Marcel
WETSH’OKONDA KOSO, Perspectives des droits de l’homme dans la Constitution du 18 février
2006, Kinshasa, Editions de la Campagne pour les droits de l’homme au Congo, 2006, 96 p.
240
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34
A. SOMA, « L’applicabilité des traités internationaux de protection des droits de l’homme
dans le système constitutionnel du Burkina Faso », (2008) 14 Annuaire africain de droit
international 13-342.
35
Horace ADJOLOHOUN, Droits de l’homme et justice constitutionnelle en Afrique : le modèle
béninois, Paris, L’Harmattan, 2011.
36
A. ONDOUA, préc., note 33, p. 437-457, à la p. 443. Voy. aussi Évariste BOSHAB, « Les droits
fondamentaux dans les nouvelles Constitutions africaines : entre le constitutionnalisme et la
constitutionnalisation », dans Mélanges offerts au Doyen Charles CADOUX, Aix-Marseille,
PUAM, 1999, p. 49-66.
37
Voy. Alec STONE SWEET, « Sur la constitutionnalisation de la Convention européenne des
droits de l’homme : cinquante ans après son installation, la Cour européenne des droits de
er
l’homme conçue comme une Cour constitutionnelle » (1 octobre 2009) 80 Revue trimestrielle
des droits de l’homme 923-944, 935 -936.
38
Pour les différentes techniques d’intégration du droit international des droits de l’homme et
son application au sein des Etats, voy. Claudia SCIOTTI-LAM, L’applicabilité des traités
internationaux relatifs aux droits de l’homme en droit interne, Bruxelles, Bruylant, 2004 ; M.
241
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242
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44
A. SOMA, « L’applicabilité des traités internationaux de protection des droits de l’homme
dans le système constitutionnel du Burkina Faso », Annuaire africain de droit international,
vol.14, 2006, p.325 ; Philippe XAVIER, « Les clauses de limitation et d’interprétation des droits
fondamentaux dans la Constitution sud-africaine de 1996 », Liber Amicorum Jean-Claude
Escarras. La communicabilité entre les systèmes juridiques, Bruxelles, Bruylant, 2005, pp.897-
926 ;Th. HOLO, « Emergence de la justice constitutionnelle », Pouvoirs, 2009, n°129, pp. 101-
114 ; Marie Madeleine MBORANTSUO, La contribution des cours constitutionnelles à l’État de
droit en Afrique, Paris, Economica, 2007. H. ADJOLOHOUN, préc., note 35 ; Robert S.M.
DOSSOU, « Les droits de l’homme dans la jurisprudence de la Cour constitutionnelle du
Bénin », Liège, Strasbourg, Bruxelles : parcours des droits de l’homme. Liber Amicorum Michel
Melchior, Anthemis, 2010, pp. 325-337 ; Ph. XAVIER, « La motivation des décisions de la Cour
constitutionnelle sud-africaine : essai d’analyse de la construction d’une jurisprudence de
protection des droits fondamentaux », Fabrice HOURQUEBIE et Marie-Claire PONTHOREAU
(dir.), La motivation des décisions des cours suprêmes et cours constitutionnelles, Bruxelles,
Bruylant, 2012, pp. 281-303 ; M. WETSH’OKONDA KOSO, préc., note 40. DIBUNDA KABUINJI, «
Application de normes internationales des droits de l’homme par la Cour suprême de justice »,
Revue analytique de jurisprudence zaïroise (RAJZ), vol. I, Fasc. unique, Kinshasa,1996, pp.77-84
.
45
Pour une étude spécifique sur les interactions entre le droit international des droits de
l’homme et les Constitutions africaines, voy. Maurice KAMTO, préc., note 32 ; A. ONDOUA,
« L’internationalisation des Constitutions en Afrique subsaharienne francophone et la
protection des droits fondamentaux », Revue trimestrielle des droits de l’homme », 2014, pp.
437-457 ; T. ZOGBELEMOU, préc., note 33, p. 98-130 ; Ph. BLACHER, « La
constitutionnalisation, traduction nationale de l’internationalisation des droits de l’homme »,
Stephane DOUMBE-BILLE, (dir.), Nouveaux droits de l’homme et internationalisation du droit,
Bruxelles, Bruylant, 2012, pp. 239-246 ; M. LUNCA, « Le régionalisme, vecteur
d’internationalisation des nouveaux droits de l’homme », S. DOUMBE-BILLE, (dir.), préc., note
45, p. 247-258 ; A. SMITH, « Internationalisation and Constitutional borrowing in drafting bills
of rights », International & Comparative Quarterly, vol.60, october 2011, Part 4, pp.867-893.
46
M. KAMTO, préc., note 32, à la p. 36. Notre soulignement.
243
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47
Cité par R. S.M. DOSSOU, préc., note 44, p. 325-337, spéc. à la p. 337.
48
Pour plus de détails et à titre indicatif, voy. T. ZOGBELEMOU, préc., note 33, 98-130.
49
Emmanuel TOURME-JOUANET, Le droit international libéral-providence. Une histoire du droit
international, Bruxelles, Bruylant, éditions de l’Université de Bruxelles, 2011, p.270. C’est nous
qui soulignons.
244
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prolifique sur le versant des droits fondamentaux qui n’a pas laissé la doctrine
indifférente50.
50
Voy. H. ADJOLOHOUN, préc., note 35 ; Luc SINDJOUN, Les grandes décisions de la justice
constitutionnelle africaine, Bruxelles, Bruylant, 2009, 600 p ; Nircaise MEDE, Les grandes
décisions de la Cour constitutionnelle du Bénin, Saarbrücken, Editions universitaires
européennes, 2012 ; Xavier PHILIPPE, « La motivation des décisions de la Cour
constitutionnelle sud-africaine : essai d’analyse de la construction d’une jurisprudence de
protection des droits fondamentaux », F. HOURQUEBIE, Marie-Claire PONTHOREAU (dir.),
préc., note 44, 2012, p. 281-303.
51
Voy. sur ce point Placide MOUDOUDOU, La Constitution en Afrique. Morceaux choisis, Paris,
L’Harmattan-Congo, 2012, p.43 ; 1961 ; MUTOY MUBIALA, « L’Afrique et la Déclaration
Universelle des droits de l’homme », (2011) 2 Revue Juridique et politique, 230-236.
52
Franc DE PAUL TETANG, « La normativité des préambules des Constitutions des Etats
africains d’expression française », (2015) 4-104 RFDC, 953-978.
53
Tarek MAJZOUB, « Le juge libanais et le droit international des droits de l’homme », (2010) 4
Revue de Droit Public 1113-1134, 1118.
245
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54
Ce passage du Préambule de la Constitution congolaise du 18 février 2006 peut être évoqué
avec intérêt : « (…).Réaffirmant notre adhésion et notre attachement à la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples,
aux Conventions des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant et sur les Droits de la Femme,
particulièrement à l’objectif de la parité de représentation homme-femme au sein des
institutions du pays ainsi qu’aux instruments internationaux relatifs à la protection et à la
promotion des droits humains (…) ». Souligné par nous.
55
CGG, avril 1997, RPA 177/97-Lisisa Syla cité par Marcel WETSH’OKONDA KOSO SENGA, Les
textes constitutionnels congolais annotés, Kinshasa, Editions de la Campagne des droits de
l’homme au Congo, 2010, p.327. C’est nous qui soulignons.
56
Dans l’exposé de cette loi électorale nous pouvons lire : « … En conformité avec la Charte
des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Charte africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples… », JORDC, n° spécial du 10 mars 2006.
57
Boubacar BA, « Le Préambule de la Constitution et le juge constitutionnel en Afrique »,
(2016) Afrilex, 2016, en ligne, le 12 août 2016, à l’adresse : <http://afrilex.u-
246
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bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/Boubacar_BA_Preambule_et_juge_constitu
tionnel_en_Afrique.pdf > (consulté le 16 octobre 2018).
58
Tarek MAJZOUB, « Le droit international public et le juge libanais de la constitutionnalité »,
(2010) XXV-2009 Annuaire international de justice constitutionnelle, 63-77 ; T. MAJZOUB, préc.,
note 53, 1118.
59
Voy. les décisions du Conseil constitutionnel du Liban du 10 mai 2001 (décision n°2/01) et du
21 novembre 2003 (décision n°1/03) citées par T. MAJZOUB, préc., note 53, p.1117.
60
Pour un commentaire dudit arrêt, A. PELZI, « Quelques réflexions sur l’arrêt de la Cour
constitutionnelle autrichienne du 14 mars 2012 concernant le rôle de la Charte des droits
fondamentaux dans le cadre du contrôle juridictionnel », (2015) Revue des affaires
européennes, 367-385.
61
Sur ce point, voy. C. SCIOTTI-LAM, préc., note 38, p.253. Voy. aussi l’article 4 de la
Constitution moldave du 29 juillet 1994 qui s’inspire à ces deux articles.
247
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
62
F. De Paul TETANG, préc., note 52, 978. Notre soulignement.
63
St. BOLLE, préc., note 22, à la p. 255.
64
A titre d’exemple, les préambules des Constitutions tunisienne du 27 janvier 2014,
égyptienne du 14-15 janvier 2014 constituent de véritables litanies de l’histoire, de la culture
d’un Peuple et dans lesquels la force normative ne peut être reconnue qu’à un noyau des
dispositions figurant dans lesdits préambules.
248
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
65
Cour suprême de justice, toutes chambres réunies, siégeant en matière de contentieux des
résultats à l’élection présidentielle du second tour du 29 novembre 2006. Audience publique
du 27 novembre 2006. En cause : Recours du Mouvement de libération du Congo, en sigle
MLC.
66
M. WETSH’OKONDA KOSO, préc., note 40.
249
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
67
Haute Cour constitutionnelle. Décision n°15-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant sur la loi
67
organique n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums Cour
suprême de justice, toutes chambres réunies, siégeant en matière de contentieux des résultats
à l’élection présidentielle du second tour du 29 novembre 2006. Audience publique du 27
novembre 2006. En cause : Recours du Mouvement de libération du Congo, en sigle MLC.
67
M. WETSH’OKONDA KOSO, préc., note 40.
67
Notre soulignement.
68
Haute Cour constitutionnelle de Madagascar. Décision n° 16-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant
sur la loi organique n° 2018-009 relative à l’élection du Président de la République ainsi que la
Décision n° 17-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant sur la loi organique n° 2018-010 relative à
l’élection des députés à l’Assemblée nationale.
250
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
l’attachement soit aux principes définis dans la Déclaration universelle des droits
de l’homme69 soit cette Déclaration est visée dans son ensemble70. Or
l’adhésion est une terminologie du droit international ayant un sens précis.
Selon le dictionnaire de droit international, l’adhésion peut couvrir différents
sens qui se recoupent autours d’un dénominateur commun. Elle est définie
comme « fait pour un État de donner son accord ou son consentement à une
69
La nouvelle Constitution du Tchad du 4 mai 2018 énonce, dans son préambule, la
réaffirmation de l’attachement « aux principes des droits de l’homme tels que définis par la
Charte des Nations Unies de 1945, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, et
la Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples de 1981… ». La Constitution
marocaine du 29 juillet 2011 réaffirme « son attachement aux droits de l’homme tels qu’ils
sont universellement reconnus. Le préambule de la Constitution sénégalaise du 20 janvier
2001 telle que révisée jusqu’à ce jour proclame solennellement l’attachement du Sénégal
« aux droits fondamentaux tels qu’ils sont définis dans la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen de 1789 et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre
1948. Notre soulignement.
70
A titre illustratif, le préambule de la Constitution centrafricaine du 30 mars 2016 réaffirme
« son adhésion à la charte de l’Organisation des Nations Unies, à la Déclaration universelle des
droits de l’homme du 10 décembre 1948, aux Pactes internationaux du 16 décembre 1966
relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels d’une part et aux droits civils et politiques
d’autre part ; réaffirme son adhésion à toutes les Conventions internationales dûment
ratifiées, notamment celles relatives à l’interdiction de toute discrimination à l’égard des
femmes, à la protection des droits de l’enfant et celles relatives aux peuples autochtones et
tribaux,… ». La Constitution ivoirienne du 30 octobre 2016 réaffirme, dans son préambule la
détermination à bâtir un Etat de droit dans lequel les droits de l’homme (…) tels que définis
dans les instruments juridiques internationaux auxquels la Côte d’Ivoire est partie, notamment
la Charte des Nations Unies de 1945, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948,
la Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples de 1981 et ses protocoles
additionnels, l’Acte constitutif de l’Union africaine de 2001 ». La Constitution nigérienne du 25
novembre 2010 proclame son attachement « (…) aux droits humains tels que définis par la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels de 1966 et la charte africaine des droits de l’homme et des
peuples de 1981. Le préambule de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 réaffirme
son attachement aux principes de la Démocratie et des droits de l'Homme tels qu'ils ont été
définis par la charte des Nations -Unies de 1945 et la Déclaration Universelle des Droits de l'
Homme de 1948, à la Charte Africaine des droits de l' Homme et des peuples adoptée en 1981
par l'Organisation de l' Unité Africaine, ratifiée par le Bénin le 20 janvier 1986 et dont les
dispositions font partie intégrante de la présente Constitution et du Droit béninois et une
valeur supérieure à la loi interne. Le préambule de la Constitution du Congo-Brazzaville
adoptée par voie référendaire le 25 octobre 2015 déclare partie intégrante de la Constitution
les principes fondamentaux proclamés et garantis par la Charte des Nations Unies du 24
octobre 1945, la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, la Charte
africaine des droits de l’homme et des peuples du 26 juin 1981 (…). Tous les textes
internationaux pertinents dûment ratifiés relatifs aux droits humains. Notre soulignement.
251
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
71
Jean SALMON (dir.), Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, Bruylant/AUF, 2001,
p.38.
72
Dans le cadre sous-régional, nous pouvons évoquer le cas d’un acte dérivé de la
communauté d’Afrique de l’Est appelée loi communautaire adoptée par l’Assemblée législative
de cette Communauté économique régionale avec le consentement du Conseil des ministres. Il
s’agit de la loi relative aux droits de l’homme et des Peuples (The East African Community
Human and Peoples rights Bill, 2011) s’inspirant à la fois de la DUDH que de la Charte africaine
des droits de l’homme et des Peuples.
73
L’article 3.1 du Protocole de Ouagadougou du 8 juin 1998 relatif à la création de la Cour
africaine des droits de l’homme et des Peuples dispose : « La Cour a compétence pour
connaître de toutes les affaires et de tous les différends dont elle est saisie concernant
l'interprétation et l'application de la Charte, du présent Protocole, et de tout autre instrument
pertinent relatif aux droits de l'homme et ratifié par les Etats concernés ».
252
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
74
Cour de justice de la CEDEAO, Affaire Hissein Habré contre République du Sénégal, n°
ECW/CCJ/APP/07/08, Arrêt du 18 novembre 2010. Quelques paragraphes rendent compte de
cette application. § 48 : « Toutefois, en dépit des dénégations de pure forme du Défendeur, la
Cour note, qu’au-delà de la justification de la mise en conformité de sa législation avec ses
engagements internationaux, l’Etat du Sénégal a gravement méconnu les dispositions de
l’article 7.2 de la Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples et de l’article 11.2 de la
Déclaration universelle des droits de l’homme qui interdisent la rétroactivité d’une disposition
d’ordre pénal ». § 57 : « La Cour (…). Au vu de ces circonstances exceptionnelles, la Cour ne
peut qu’acquiescer qu’il y a des indices raisonnables et convaincants de probabilité de
réalisation de la violation des articles 7.2 et 11.2 de la Charte africaine des droits de l’homme
et des Peuples et de la Déclaration universelle des droits de l’homme au détriment de
Monsieur Hissein Habré ; que dès lors la qualité de victime de violation de ses droits de
l’homme revendiquée par le Requérant sur la base de ces instruments internationaux est
avérée ; qu’il échet conséquemment d’y faire droit ».
75
Cour de justice de la CEDEAO. Affaire n° ECW/CCJ/APP/22/13. Arrêt n° ECW/CCJ/JUG/03/16.
Affaire : 1) Monsieur Ibrahim Sory Toure ; 2) Monsieur Issiaga Bangoura contre République de
Guinée. Arrêt du 16 février 2016.
253
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
76
Cour de justice de la CEDEAO. Arrêt n° ECW/CCJ/JUD/17/18 du 29 juin 2018. Messieurs
Khalifa Ababacar Sall et autres contre l’Etat du Sénégal. Arrêt du 29 juin 2018.
77
Protocole additionnel (A/SP.1/01/05) portant amendement du Préambule des articles
1,2,9,22 et 30 du Protocole (A/P.1/7/91) relatif à la Cour de justice de la communauté ainsi que
de l’article 4 paragraphe 1 de la version anglaise dudit Protocole signé à Accra le 19 janvier
2005.
78
Cour de justice de la CEDEAO. Affaire n° ECW/CCJ/APP/02/17. ECW/CCJ/JUD/06/18. Affaire
Alaza. Y. Pawimondom contre République du Togo. Arrêt du 19 février 2018. Notre
soulignement. Cette définition du soft law est conforme à celle habituellement admise en droit
international. En effet, selon le dictionnaire de droit international public, le soft law est
constitué par l’ensemble « des règles dont la valeur normative serait limitée soit parce que les
instruments qui les contiennent ne seraient pas juridiquement obligatoires, soit parce que les
dispositions en cause, bien que figurant dans un instrument contraignant, ne créeraient pas
d’obligation du droit positif, ou ne créeraient que des obligations peu contraignantes. J.
SALMON (dir.), préc., note 71, p. 1034.
254
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
79
Cour de justice de la CEDEAO. Affaire n° ECW/CCJ/APP/02/17. ECW/CCJ/JUD/06/18, Affaire
Alaza. Y. Pawimondom contre République du Togo, Arrêt du 19 février 2018. Notre
soulignement.
80
Cour de justice de la CEDEAO, Affaire Konso Kokou Parounam contre République du Togo,
Arrêt du 16 février 2016, § 27.
255
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
81
Cour de justice de la CEDEAO. Affaire n° ECW/CCJ/APP/02/17. ECW/CCJ/JUD/06/18, Affaire
Alaza. Y. Pawimondom contre République du Togo, Arrêt du 19 février 2018. Voy aussi Affaire
Konso Kokou Parounam contre République du Togo, Arrêt du 16 février 2016 ; Affaire CDP et
autres contre Burkina Faso, Arrêt du 13 juillet 2015. Notre soulignement.
82
Julien CAZALA, « Le rôle du soft law dans l’interprétation du droit international », (2009) VIII
Analele Universitat II Titu Maiorescu 42-53, 44. Voy. aussi du même auteur, « Le Soft law
international entre inspiration et aspiration », (2011) 66-1 Revue interdisciplinaire d’études
juridiques 41-84.
256
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
83
Id., à la p. 45.
84
Cour de justice de la CEDEAO, Affaire Bakary Sarré et 28 autres contre République du Mali,
Arrêt du 17 mars 2011. Notre soulignement.
257
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
258
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
85
Cour de justice de l’UEMOA, Affaire n°02/2012, Recours en indemnisation. Demandeurs : 1)
Dame Mondoukpè Sidonie Sodabi ; 2) M. Léon Kougbenou contre la banque centrale des Etats
de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Agence principale de Cotonou, Arrêt du 19 décembre 2012.
86
Cour de justice de la CEDEAO, Arrêt n° ECW/CCJ/JUD/17/18 du 29 juin 2018, Messieurs
Khalifa Ababacar Sall et autres contre l’Etat du Sénégal. Arrêt du 29 juin 2018.
87
CCJA., Ass.plen., Arrêt n° 032/2015 du 23 avril 2015, Pourvoi n° 176/2012/PC du 28/12/2012,
Dame Djoumessap Motsebo Jacqueline Clarisse contre Secrétariat permanent de l’OHADA.
88
Notre soulignement.
259
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
CONCLUSION
89
Notre soulignement.
90
Emmanuel DECAUX, « Brève histoire juridique de la Déclaration universelle des droits de
l’homme » (2018) 116 Revue trimestrielle des droits de l’homme 837-853, 852-853.
91
Notre soulignement.
92
Gilles LEBRETON, « Critique de la Déclaration universelle des droits de l’homme », (2009) 7
CRDF 17-22, 18.
260
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
tant que droit international, des principes qu’ils énoncent »93. Ces déclarations
ne sont pas toutefois dépourvues d’effet. Elles peuvent réaffirmer le droit
conventionnel existant ou encore contribuer à l’émergence ou à la cristallisation
des normes coutumières.
La DUDH a influencé la rédaction de la Convention européenne des droits
de l’homme, des pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques
d’une part et aux droits économiques, sociaux et culturels d’autre part, de la
Convention interaméricaine des droits de l’homme, de la Charte africaine des
droits de l’homme, de la Convention arabe des droits de l’homme, de la
Déclaration d’Asean sur les droits de l’homme. La transposition des garanties de
cette Déclaration dans les Conventions internationales et régionales des droits
de l’homme ; l’attachement ou l’adhésion des Etats dans le Préambule de leurs
Constitutions à ladite Déclaration ; la jurisprudence et la doctrine majoritaires
en faveur de cette Déclaration ont intégré cette dernière dans le droit positif94.
Introduisant le commentaire de la Charte africaine des droits de l’homme
et des Peuples, Maurice Kamto rappelle que ladite Charte, dans ses différents
articles, constitue une reproduction ou des réécritures, des aménagements des
articles correspondants de la DUDH95. Evoquant les liens entre la DUDH et la
Convention européenne des droits de l’homme, Guido Raimondi, Président de la
Cour européenne des droits de l’homme, soutient que « la référence à la
Déclaration universelle des droits de l’homme au début de la Convention
européenne établit une relation étroite entre cet instrument régional et les
normes universelles promues par René Cassin et retenues par les Nations Unies.
Les efforts régionaux et universels se complètent et se renforcent, sans
contradiction, pour donner corps aux droits de l’homme et les défendre »96.
93
J. SALMON (dir.), préc., note 71, p. 373.
94
MUTOY MUBIALA, « L’Afrique et la Déclaration universelle des droits de l’homme », (2011)
2 Revue Juridique et Politique 230-236.
95
Maurice KAMTO, « Introduction générale : la Charte africaine des droits de l’homme et des
Peuples et les perspectives de la protection des droits de l’homme en Afrique », Maurice
KAMTO, (dir.), La Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples et le Protocole y relatif
portant création de la Cour africaine des droits de l’homme. Commentaire article par article,
Bruxelles, Bruylant, Editions de l’Université de Bruxelles, 2011, p.1-59, à la p.4. Voy. aussi en ce
sens TSHIMPANGA MATALA KABANGU, « Les droits de l’homme en Afrique : énoncé, garanties
et application », dans Karel VASAK, Amicorum Liber. Les droits de l’homme à l’aube du XXIème
siècle. Los derechos humanos ante el Siglo XXI. Human rights at the Dawn of the Twenty-first
century, Bruxelles, Bruylant, 1999, p.633-654, à la p.642.
96
Guido Raimondi. Intervention lors de la Conférence organisée par la Représentation
permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe (Strasbourg, le 10 septembre 2018)
261
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
262
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
101
Cour internationale de justice. Affaire : Questions concernant l’obligation de poursuivre ou
d’extrader (Belgique contre Sénégal). Arrêt du 20 juillet 2012. Notre soulignement.
102
Gilles LEBRETON note par exemple que « dès sa naissance, la DUDH a donc échoué dans son
entreprise : l’universalisme de compromis est un enfant mort-né ». G. LEBRETON, préc., note
92, 19.
103
Voy. Paul TAVERNIER, « Les ambiguïtés de l’universalité des droits de l’homme. A propos de
l’adoption du Statut de la Cour arabe des droits de l’homme », dans Réciprocité et universalité.
Sources et régimes du droit international des droits de l’homme. Mélanges en l’honneur du
Professeur Emmanuel DECAUX, Paris, Pédone, 2017, p. 883. Voy. aussi la Déclaration des droits
humains de l’ASEAN du 18 novembre 2012. Pour une analyse de cette Déclaration, Jacques
DUPOUEY, « Les droits de l’homme au sein de l’ASEAN, un régime protecteur en
construction », (2018) 14 La Revue des droits de l’homme, en ligne :
<https://journals.openedition.org/revdh/3913> (consultée le 9 décembre 2018).
263
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264
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
RÉSUMÉ
De nos jours d’aucuns parlent des droits de l’homme et de sa Déclaration
universelle. À cette occasion où le monde célèbre le 70è anniversaire de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, il nous semble aisé d’expliquer en
quoi consiste cette déclaration, qu’elle est sa valeur et comment s’est-elle
appliquée au sein des Nations qui l’ont adoptées? En reconnaissant la Déclaration
comme un document universel de référence pour la promotion et la protection
des droits de l’homme, il apparaît une importance d’expliquer comme les
différents droits qu’elle proclame se sont ou s’intègrent-ils dans les divers
systèmes juridiques au sein des États et particulièrement dans le système
juridique interne congolais ? Le bilan que l’on peut faire de cette Déclaration, 70
ans depuis son adoption par l’Assemblée générale des Nations unies dépend d’un
analyste à un autre. Le présent article tente de dresser le bilan de son intégration
pratique dans le système juridique congolais après avoir développé les théories
afférentes à la technique d’intégration des instruments juridiques internationaux
en général et de ceux des droits de l’homme en particulier.
MOTS-CLÉS :
Déclaration universelle des droits de l’homme – justice – principe d’égalité –
dignité humaine – système moniste – système dualiste – soft law – intégration
du droit international – droit interne.
Docteur en droit de l’Université de Montréal (Canada), Professeur Associé, enseignant
de droit international et de Méthodologie de recherche à la Faculté de droit de
l’Université de Likasi, Professeur invité et Professeur visiteur des Universités
congolaises, Conseil à la Cour pénale internationale.
265
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
ABSTRACTS
Nowadays, some people talk about human rights and its Universal Declaration. As
the world celebrates the 70th anniversary of the Universal Declaration of Human
Rights, it seems easy for us to explain what this declaration is, what it is, and how
it has been applied within the nations that have adopted it. Recognizing the
Declaration as a universal document of reference for the promotion and
protection of human rights, it seems important to explain how the different rights
it proclaims have or are integrated into the various legal systems within the states
and especially the Congolese domestic legal system? The record of this
Declaration, 70 years since it was adopted by the United Nations General
Assembly, depends on one analyst to another. This article attempts to take stock
of its practical integration into the Congolese legal system after having developed
theories relating to the technique of integration of international legal instruments
in general and human rights instruments in particular.
KEY-WORDS :
Universal Declaration of Human Rights – justice – principle of equality – human
dignity – monist system – dualist system – soft law – integration of international
law – domestic law.
266
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
________________________
SOMMAIRE
Instruments internationaux des droits de la personne dans le système juridique interne :
une étude d’intégration et de mise en œuvre des normativités internationales en droit
congolais
Pierre Félix KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO
RÉSUMÉ
MOTS-CLÉS
ABSTRACTS
KEY-WORDS
INTRODUCTION
I INTÉGRATION GÉNÉRALE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES INTERNATIONAUX
DANS LE SYSTÈME JURIDIQUE INTERNE DES ÉTATS
A Principes généraux
B Débat entre dualistes et monistes sur la mise en œuvre des instruments
juridiques internationaux relatifs aux droits de la personne
C Système moniste et distinction entre applications directe et immédiate des
traités
II MISE EN ŒUVRE DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE LA PERSONNE
SUR BASE DU SYSTÈME JURIDIQUE MONISTE EN RDC
III INTÉGRATION DES NORMATIVITÉS INTERNATIONALES DANS LE DROIT INTERNE
CONGOLAIS
A Droits de la personne dans la Constitution congolaise
B Droits protégés et leur ramification sur les lois ordinaires
CONCLUSION
267
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
INTRODUCTION
268
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
A Principes généraux
1 è
Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT, Lexique des termes juridiques, 10 éd., coll.
"Lexique (Dalloz (Firme))", Paris, Dalloz, 1995, p. 542.
2
André MAZYAMBO KAKENGO, « L’application de normes internationales relatives aux
Droits de l’Homme par le droit congolais », inédit, p.3, dans LUZOLO BAMBI LESSA, Droit
congolais, droits de l’homme et engagements internationaux, Séminaire international
sur la gestion de la transition en République démocratique du Congo organisé par
l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en collaboration avec le Ministère
des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Kinshasa, 26 au 28 avril
2004, p. 173‑181, à la page 175, en ligne : <democratie.francophonie.org/IMG/pdf/
V.B.2.pdf> (consulté le 19 juin 2017).
3
Julieta ROSSI, « Stratégies de mise en œuvre des droits économiques, sociaux et
culturels dans le cadre des systèmes juridiques nationaux », Le Cercle des Droits,
Module 22, en ligne : <http://www1.umn.edu/humanrts/edumat/IHRIP/frenchcircle/
M-22.htm> (consulté le 19 juin 2016).
269
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
4
Id.
5
Ibid.
6
Pierre Félix KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, Réparations en droits de la personne
et en droit international humanitaire. Problèmes et perspectives pour les victimes en
République démocratique du Congo, Thèse de doctorat en droit, Faculté de droit,
Montréal, Université de Montréal, 2017, p. 373.
7
Id.
270
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
8
A. MAZYAMBO MAKENGO, cité dans LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 175.
9
Id.
10
J. ROSSI, préc., note 3.
11
A. MAZYAMBO MAKENGO, p. 4, dans LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 176.
12
J. ROSSI, préc., note 3.
271
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
13
NATIONS UNIES, Déclaration et programme d’action de Vienne. Adoptés par la
Conférence mondiale sur les droits de l’homme le 25 juin 1993, 30 (1993),
A/CONF.157/23, §5, en ligne : <http://www.ohchr.org/Documents/Events/OHCHR20/
VDPA_booklet_ fr.pdf> (consulté le 28 octobre 2015).
14
C’est dans ce sens qu’a décidé la Conférence mondiale sur les droits de l’homme
er
tenue à Vienne le 25 juin 1993 : le paragraphe 1 de la Déclaration issue de cette
Conférence annonce que « La Conférence mondiale sur les droits de l’homme réaffirme
l’engagement solennel pris par tous les États de s’acquitter de l’obligation de
promouvoir le respect universel, l’observation et la protection de l’ensemble des droits
de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, conformément à la Charte des
Nations Unies, aux autres instruments relatifs aux droits de l’homme et au droit
international. Le caractère universel de ces droits et libertés est incontestable. Dans ce
contexte, le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits
de l’homme est essentiel pour que les objectifs de l’Organisation des Nations Unies
soient pleinement atteints. Les droits de l’homme et les libertés fondamentales sont
inhérents à tous les êtres humains ; leur promotion et leur protection incombent au
premier chef aux gouvernements ».
15
A. MAZAYMBO MAKENGO, p.4, dans LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 176.
272
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
16
P. F. KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, préc., note 6, p. 375.
17
Dans ce sens, Matadi Nenga Gamanda écrit : « La loi en question [entendez « Loi
interne d’application du traité »] n’a pas pour objet de donner au traité […] une
autorisation d’application. Le rôle de la loi interne est d’abord d’harmoniser la
législation interne par rapport aux engagement contractés […] et ensuite de
règlementer les modalités d’application, notamment en tirant profit des ouvertures que
lui offre le traité […] » : MATADI NENGA GAMANDA, Le droit à un procès équitable, coll.
"Academia-Bruylant", Louvain-la-Neuve, Droit et idées nouvelles, 2002, p. 15 ; A.
MAZYAMBO MAKENGO, p. 5, dans LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 176.
18
LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 176. Dans le même sens, voy. Jacques Velu qui
écrit qu’ « Aucune disposition de la Convention ou du Pacte ne détermine « expressis
verbis » si tout ou partie des normes de ces instruments ont des effets directs dans
l’ordre juridique des États contractants » : Jacques VELU, Les effets directs des
instruments internationaux en matière des droits de l’homme, coll. "Prolegomena", n°2,
Bruxelles, H. Swinnen, 1981, p. 294.
19
P. F. KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, préc., note 6, p. 375.
20
A. MAZYAMBO MAKENGO, p. 8, dans LUZOLO BAMBI LESSA, préc., note 2, p. 177.
273
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
21
P. F. KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, préc., note 6, p. 375-376.
22
Id., p. 376.
23
On peut lire cette affirmation dans RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO,
Instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme ratifiés par la République
démocratique du Congo, Journal officiel de la République démocratique du Congo 124
(1999), 40è année, p. 5 ; RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, Huitième, neuvième
et dixième rapports périodiques à la Commission africaine des droits de l’homme et des
274
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
peuples. Mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
(période de juillet 2003 à juillet 2007), Kinshasa, Ministère des droits humains, 2007.
24
Filippa CHATZISTAVROU, « L’usage du soft law dans le système juridique international
et ses implications sémantiques et pratiques sur la notion de règle de droit », (2005) 15-
14 Portique Rev. Philos. Sci. Hum., 1‑14, 3, en ligne : <http://leportique.revues.org/
591> (consulté le 17 octobre 2016).
25
NATIONS UNIES, « La Déclaration sur le droit au développement du 4 décembre 1986 »,
Doc. AG, Rés. 41/128, en ligne :
<http://www.un.org/fr/events/righttodevelopment/declaration.shtml> (consulté le 5
décembre 2015).
26
Georges T. CHATTON, « L’interdépendance des droits de l’homme. Essai au-delà du
dogme des trois générations », Berne, 2012, dans Maya Hertig RANDALL, « Typologie
des droits de l’homme », dans Maya Hertig RANDALL et Michel HOTTELIER (dir.),
Introduction aux droits de l’homme, Cowansville, Yvon Blais/LGDJ/Schulthess, 2014,
p. 39‑54 à la page 46.
27
L.M. CASTRO, « Soft Law y reparaciones a víctimas de violaciones de derechos
humanos : reflexiones iniciales », in R. UPRIMNY (dir.), Reparaciones en Colombia :
analisis y propuestas, Bogotá, Universidad Nacional de Colombia, 2009, pp. 77‑81, dans
Luis-Miguel GUTIERREZ RAMIREZ, « Les réparations “transformatrices”. Une nouvelle
approche des réparations dans la justice transitionnelle », (2014) 2014-98 Rev. Trimest.
Droits Homme 419-436, 432.
275
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
attente légitime des victimes qui exigent le respect de leur droit à faire
l’objet de mesures de réparations28.
Il existe beaucoup d’instruments internationaux relatifs aux droits
de la personne ayant fait l’objet de ratification par la RDC. Ces différents
instruments juridiques, qui ont leur base dans la DUDH, constituent, pour
les victimes, l’assise juridique de réclamation de réparation pour les
préjudices subis. Nous pouvons noter, dans le tableau 1 ci-après, les
différents instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC. Selon
les huitième, neuvième et dixième rapports périodiques consolidés,
soumis par la RDC à la Commission africaine des droits de l’homme et des
peuples en 200729, l’état de conclusion et/ou de ratification des traités
internationaux et régionaux relatifs aux droits de la personne est celui
contenu dans le tableau ci-dessous30.
Tableau 1: Liste des traités des droits de la personne ratifiés par la RDC
28
P. KALMANOVITZ, « Justicia correctiva vs. Justicia social en casos de conflicto
armado », Revista Estudios Socio-Juridicos, vol. 12, no 2, Bogotá, juillet-décembre 2010,
p. 61, dans L.-M. GUTIERREZ RAMIREZ, préc., note 27.
29
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, préc., note 23.
30
P. F. KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, préc., note 6, p. 372 et s.
31
Les Protocoles additionnels aux quatre Conventions de Genève du 12 août 1949
portent respectivement sur la protection des victimes des conflits armés internationaux
(Protocole I) et relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux
(Protocole II). Le Protocole I impose des limites à la manière dont les opérations
militaires peuvent être conduites. Il rappelle que le droit des parties à un conflit de
choisir des méthodes ou moyens de guerre n’est pas illimité et qu’il est interdit
d’employer des armes, des projectiles, des matières ainsi que des méthodes de guerre
de nature à causer des maux superflus (art. 35). Il étend la définition du conflit armé
international, prévue par les Conventions de Genève, aux guerres de libération
nationale (art. premier). Il définit en outre les objectifs légitimes en cas d’attaque
276
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
04 Convention pour la
répression de la traite des 2 décembre 31 mai 1962
êtres humains et de 1949
l’exploitation de la
prostitution d’autrui
05 Convention relative au statut
des réfugiés 28 juillet 1951 7 juillet 1965
Convention sur les droits
06 politiques de la femme 20 décembre -
1952
Convention supplémentaire
relative à l’abolition de
07 l’esclavage, de la traite des 7 septembre -
esclaves et des institutions 1956
et pratiques analogues à
l’esclavage
Protocole relatif au statut
08 des réfugiés 16 décembre 2 janvier 1968
1966
Pacte international relatif
09 aux droits économiques, 16 décembre 1er novembre 1976
sociaux et culturels 1966
Pacte international relatif
10 aux droits civils et politiques 16 décembre 1er novembre 1976
1966
Protocole facultatif se
11 rapportant au Pacte
international relatif aux 16 décembre 1er novembre 1976
droits civils et politiques 1976
Protocole additionnel aux
Conventions de Genève du
12 12 août 1949 relatif à la 8 juin 1977 3 juin 1982
protection des victimes des
conflits armés
internationaux (Protocole I)
Protocole additionnel aux
Conventions de Genève du
militaire. Le Protocole II a pour objectif de faire appliquer les règles principales du droit
des conflits armés aux conflits internes, sans toutefois restreindre le droit ou les
moyens dont disposent les États en matière de maintien ou de rétablissement de
l’ordre public, ni permettre la justification d’une intervention étrangère sur leur
territoire national (art. 3 du Protocole II).
277
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
32
En effet, ouvert à l’adhésion et à la ratification le 17 juillet 1998, le Statut de Rome
er
n’est entré en vigueur que le 1 juillet 2002. Le sort a voulu que le dépôt de
l’instrument de ratification dudit Statut par la RDC, le 11 avril 2002, soit déterminant
pour l’entrée en vigueur de cette Cour. C’est encore grâce à la RDC que la Cour a connu
ses premières affaires : Sayeman BULA-BULA, Droit international humanitaire, Louvain-
La-Neuve, Academia-Bruylant, 2010, p. 302 ; Joseph KAZADI MPIANA, « La Cour pénale
internationale et la République démocratique du Congo : 10 ans après : Étude de
l’impact du Statut de Rome dans le droit interne congolais », (2012) 25-1 Rev. Québ. dr.
Intern. 57‑90, 58, en ligne : <http://rs.sqdi.org/volumes/25-1_3_KazadiMpiana.pdf>
(consulté le 25 septembre 2015). C’est également par la RDC que la première décision
de réparation a été prise, dans l’affaire le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo et la
première en matière de reconnaissance des droits de la victime devant la Cour a été
reconnu (affaire le Procureur c. Jean-Pierre bemba, sujet congolais).
278
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
33
R. MINANI BIHUZO, « Du Pacte de stabilité de Nairobi à l’Acte d’engagement de Goma
: enjeux et défis du processus de paix en République démocratique du Congo »,
279
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
Tableau 2 : Liste de traités des droits de la personne non encore ratifiés par
la RDC34
N°
Traités Dates
d’adoption
A Traités internationaux
Deuxième Protocole facultatif se rapportant au
01 Pacte international relatif aux droits civils et 15 décembre
politiques relatif à l’abolition de la peine de 1989
mort
Protocole facultatif à la Convention
02 internationale sur l’élimination de toutes les 10 décembre
formes de discrimination à l’égard des femmes 1999
Protocole à la Convention contre la torture et 18 décembre
03 les autres peines et traitements cruels, 2002
inhumains et dégradants
04 Protocole facultatif à la Convention relative aux 12 décembre
droits des personnes handicapées 2006
Convention internationale sur la protection des 18 décembre
05 droits de tous les travailleurs migrants et des 1990
membres de leur famille
Amendement au paragraphe 6 de l’article 8 de
06 la Convention internationale sur l’élimination 16 décembre
de toutes les discriminations raciales 1992
B Instruments africains
Charte africaine des droits et du bien-être de Juillet 1999
07 l’enfant
Charte africaine de la démocratie, de la 30 janvier
08 gouvernance et des élections 2007
280
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
35
Préambule de la Constitution de la République démocratique du Congo : RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE DU CONGO, Constitution de la République Démocratique du Congo,
modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de
la Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 (Textes
è
coordonnés), (2006) Journal officiel de la République démocratique du Congo, 52
année.
36
Voir supra, tableau 1.
281
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
37
Nous pouvons rappeler ici les décisions du Comité des droits de l’homme sur les
affaires Diomi Ndongala et Moïse Katumbi Chapwe c. la RDC, qui n’ont pas été
exécutées par la RDC.
38
NGONDANKOY NKOY-EA-LOONGYA, Droit congolais des droits de l’homme, coll.
"Bibliothèque de droit africain", n°1, Bruxelles, Academia-Bruylant, 2004, p. 64.
39
Francis DELPEREE, Le droit constitutionnel de la Belgique, Bruxelles–Paris, Bruylant-
L.G.D.J., 2000, p. 11.
40
NGONDANKOY NKOY-EA- LOONGYA, préc., note 38, p. 64.
41
C’est nous qui soulignons.
282
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
42 è
Jean MORANGE, La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 4 éd., coll. "Que
sais-je ?", Paris, PUF, 2004, p. 14.
43
Nombreux textes constitutionnels ont régi la RDC depuis sa colonisation jusqu’à la
Constitution actuellement en vigueur. Jusqu’à la Constitution de 2006, en l’espace de
cinquante-six ans depuis l’indépendance, la RDC a connu sept Constitutions sans
compter le projet non mis en vigueur élaboré par la Conférence Nationale Souveraine
en 1992 (Constitution de la République Fédérale du Congo, Kin., Palais du Peuple,
Novembre 1992), avec un total de 18 modifications. Dans ces différents textes, la
protection des droits de l’homme n’a pas été oubliée depuis la Charte coloniale du 18
octobre 1908 (Article 6 de la Charte coloniale tel que modifié par la Loi du 5 mars 1912).
Après l’indépendance, la RDC a connu les textes suivants : la Loi fondamentale du 19
mai 1960 relative aux structures du Congo et la Loi fondamentale du 17 juin 1960
er
relative aux libertés publiques ; la Constitution du 1 août 1964 approuvée par voie
référendaire, dite « Constitution de Luluabourg » ; la Constitution du 24 juin 1967,
révisée 17 fois en l’espace de 23 ans, soit de 1967 à 1990 et a fait que même la
volonté exprimée par le congolais à travers le référendum de 1967 n’existait plus
(nous pouvons citer les modifications ci-après : loi n°70-025 du 17/04/1970, Loi n°70-
001 du 23/12/1970, Loi n°71-006 du 29/10/1971, Loi n°71-007 du 19/11/1971, Loi
n°71-008 du 31/12/1971, Loi n°72-003 du 05/01/1972, Loi n°72-008 du 03/07/1972, Loi
n°73-014 du 05/01/1973, Loi n°74-020 du 15/08/1974, Loi n°78-010 du 15/02/1978, Loi
n°80-007 du 19/02/1980, Loi n°80-012 du 05/11/1980, Loi n°82-004 du 31/12/1982, Loi
n°88-004 du 27/01/1988, Loi n°88-009 du 27/06/1988, Loi n°90-002 du 15/07/1990 et
loi n°90-008 du 25/11/1990) ; le Décret-Loi constitutionnel n°003 du 27 mai 1997,
l’Acte Constitutionnel de la Transition du 09 avril 1994 (né suite aux divergences des
vues de la classe politique congolaise sur l’ordre institutionnel, divergences qui ont
aggravé la crise politique créée par le dédoublement des institutions politiques (deux
gouvernements, deux parlements, l’un issu des travaux de la CNS et l’autre de la
mouvance présidentielle)). La réglementation des droits de la personne de l’année
2003 à 2006 est couverte par la Constitution de la Transition du 04 avril 2003 (il s’agit
véritablement d’une Constitution négociée résultant de l’Accord global et inclusif relatif
à la période de transition conclu à Sun City, le 17 décembre 2002 entre les différentes
composantes et entités au Dialogue Inter-congolais). Celle-ci a été suivie par la
Constitution du 18 février 2006. Tous ces textes peuvent être consultés dans IYELEZA
MOJU-MBEY, MASIKA KATSUVA et ISENGINGO KAMBERE N’GISE, Recueil des textes
283
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
284
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
46
P. F. KANDOLO ON’UFUKU WA KANDOLO, préc., note 6, p. 380 et s.
285
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
collectivité. Parmi ces lois, certaines ont un rapport direct avec les droits
de la personne tels qu’ils sont proclamés dans la Charte internationale des
droits de l’homme. Il en est ainsi des lois pénales comme le code pénal
ordinaire47. Il y a également le code pénal militaire48, les lois sur la
47
Composé de 220 articles, le Code pénal congolais est un texte particulièrement
protecteur des droits de la personne. En effet, lorsque le code pénal réprime
certaines faits tels que l’homicide ou les lésions corporelles, l’arrestation ou la
détention illégale, il voudrait protéger par ce biais le droit à la vie ou celui de ne pas
subir de torture ou traitement illégaux, de ne pas être arrêté ou détenu si ce n’est dans
les conditions fixées par la loi ; lorsqu’il réprime la violation de secret de
correspondance ou la violation de domicile, il voudrait protéger le droit à
l’inviolabilité du secret de correspondance ou à l’inviolabilité du domicile. Face à la
nécessité de prévenir et de réprimer sévèrement les faits se rapportant aux violences
sexuelles et d’assurer une prise en charge systématique des victimes de ces faits, il s’est
avéré impérieux de revisiter certaines dispositions du Code pénal congolais. Jusque-là,
le Droit pénal congolais ne contenait pas toutes les incriminations que le Droit
international a érigées en infractions, comme un rempart dissuasif depuis 1940 contre
ceux qui, petits et grands, violent le droit international, notamment humanitaire,
reniant ainsi à la population civile la qualité et les valeurs d’humanité. Ainsi, la loi n°
06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant
Code pénal congolais intègre des règles du Droit international humanitaire relatives aux
crimes de violences sexuelles. Ces nouvelles dispositions modifient principalement les
articles relatifs aux infractions de viol et d’attentat. Des nouvelles incriminations telles
que la prostitution forcée, le harcèlement sexuel, l’esclavage sexuel, le mariage forcé, la
mutilation sexuelle, la zoophilie, la transmission délibérée des infections sexuellement
transmissibles incurables, la grossesse forcée, la stérilisation forcée, la pornographie
mettant en scène des enfants, la prostitution d’enfants ont été codifiées : REPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE DU CONGO, Code pénal congolais. Décret du 30 janvier 1940 tel que
modifié et complété à ce jour. Mise à jour au 05 octobre 2006, Journal officiel de la
è
République démocratique du Congo 51‑56 (2006), n° spécial, 47 année. La Loi n°04/016
du 19 juillet 2004 portant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme, définit et réprime ces faits.
48
Le Code pénal militaire congolais a introduit des incriminations qui tiennent compte
des Conventions internationales et autres instruments juridiques sur les droits de la
personne et le DIH : le crime de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre
l’humanité. Cette introduction s’inscrit dans la suite de la ratification par la RDC du
Statut de Rome instituant la CPI. En conséquence, ces trois crimes ont été redéfinis et
mieux articulés en droit interne. Les règles générales d’incrimination, de répression,
d’organisation et de compétence judiciaires liées au statut spécifique de ces crimes
s’intègrent naturellement au droit pénal militaire congolais, qui réprime désormais un
certain nombre de comportements des Commandants d’unités, naguère punis sur pied
de l’incrimination générale de violation de consignes : v. « Lois n°023 et 024/2002 du 18
novembre 2002 portant Code judiciaire et code pénal militaire », (2003) JORDC, nº
è
spécial, 44 année, 20 mars 2003. Sauf sur quelques points peu nombreux, les
dispositions spéciales du Code pénal ne créent pas d’infractions essentiellement
286
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
nouvelles. Ce qu’en revanche le code apporte, c’est une mise au point de notions que
l’expérience et la science ont peu à peu précisées. Il s’ensuit une définition plus claire et
plus précise de certaines incriminations. À ce propos, Laurent Mutata Luaba fait
remarquer qu’il existe deux principes se rapportant à ces trois types de crimes ; d’une
part, celui de l’action complémentaire de la CPI dégagé par la règle de compétence
universelle et, d’autre part, celui de la compétence exclusive des juridictions militaires
en cas d’indivisibilité ou de connexité, dégagé par la norme nationale : Laurent MUTATA
LUABA, Droit pénal militaire congolais. Des peines et incriminations de la compétence
des juridictions militaires en RD. Congo, Kinshasa, Service de Documentation et d’Études
du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, 2005, p. 511. En dehors de ces trois
crimes, le droit pénal militaire congolais réprime également les actes de terrorisme
(articles 157-160). Il faut signaler que la législation pénale militaire congolaise s’inscrit
dans la logique de la Convention internationale pour la répression des attentats
terroristes à l’explosif signée à New York le 15 décembre 1997 et qui, à l’article 5, confie
à chaque État-partie le pouvoir d’adopter des mesures qui peuvent être nécessaires, y
compris s’il y a lieu, une législation interne, pour assurer que les actes criminels relevant
de la Convention ne puissent en aucune façon être justifiés par des considérations de
nature politique, philosophique, idéologique, raciale, ethnique, religieuse ou d’autres
motifs analogues : NATIONS UNIES, Convention internationale pour la répression des
attentats terroristes à l’explosif, 15 décembre 1997, en ligne : <http://www.un.org/
french/millenaire/law/16.htm> (consulté le 25 juin 2016).
49
Parmi les textes hérités de la colonisation et restés encore en vigueur à ce jour, l’on
peut citer le Décret du 6 août 1959 portant Code de procédure pénale, entré en vigueur
le 15 avril 1960 par Arrêté Royal du 15 mars 1960 et le Décret du 7 mars 1960 portant
Code de procédure civile, entré en vigueur le 15 mai 1960 par Arrêté Royal du 14 avril
1960. Ces textes peuvent être lus dans KALONGO MBIKAYI, Le code judiciaire zaïrois.
Dispositions législatives et règlementaires mises à jour au 31 janvier 1986, Kinshasa,
Service de Documentation et d’Études du Département de la Justice, 1986, p. 147‑178
et 271-305. Ces trois textes garantissent le droit à un procès équitable, le droit à un juge
(exigence de l’effectivité de ce droit, l’égalité devant les cours et tribunaux, la garantie
des voies de recours) et le droit à une bonne justice (l’indépendance et l’impartialité du
juge, la publicité, la célérité et l’équité de la procédure) : KABASELE LUSONSO, « Les
principes du procès équitable en droit judiciaire congolais et en droit comparé. », (2007)
11 Les Anal. Jurid. 10‑25, 11‑12. Sur le droit à un procès équitable, v. également
MATADI NENGA GAMANDA, préc., note 17.
50
Découlant de l’Ordonnance-loi n°82-020 du 31 mars 1982, le Code congolais de
l’organisation et de la compétence judiciaires est particulièrement utile aux droits de la
personne en ce qu’il permet à un justiciable de connaître tant la procédure que les
organes judiciaires mis en place par les pouvoirs publics pour recevoir ses recours et
requêtes en matière des droits de la personne et du DIH. À travers les mécanismes et
les garanties qu’il met en place, ce Code est normalement « une vitrine de
287
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288
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
289
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CONCLUSION
290
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
55
ÉCOLE INSTRUMENT DE PAIX, « D’où vient la Déclaration universelle des droits de
l’homme (DUDH) », en ligne : <http://portail-eip.org/SNC/eipqc/publications/ droit2.
html> (consulté le 4 décembre 2018).
56
Koffi Annan, cité dans Id.
291
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
Lochak, il faut garder présente à l’esprit cette multiplicité des enjeux, pour
échapper aux deux dérives qui menacent l’approche des droits : la dérive
humaniste, qui tend à les transformer en une morale de bons sentiments ;
la dérive positiviste, qui conduit à s’enfermer dans un juridisme étroit57.
Si donc nous voulons être respectueux des droits de la personne,
pour nous-mêmes et pour les autres, nous devons contribuer et œuvrer
pour l’émergence d’une société où règnent l’égalité, la justice et la dignité
humaine. Ces trois vertus doivent exister de façon intrinsèque et
indivisible car, comme il avait été déclaré lors de la Conférence mondiale
sur les droits de l’homme qui a eu lieu à Vienne en 1993 : « Tous les droits
de l’homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement
liés. La communauté internationale [et les dirigeants politiques ou
gouvernementaux] doit traiter des droits de l’homme globalement, de
manière équitable et équilibrée, sur un pied d’égalité et en leur accordant
la même importance (…) »58.
La DUDH marque, à cet égard, une nouvelle étape dans l’histoire
des droits de la personne, en leur conférant une valeur et une portée
universelles, et en les plaçant sous la protection de la communauté
internationale. Cette prise en charge institutionnelle a sans doute
contribué à donner aux droits de la personne une vision pacifiée et
consensuelle. Telle est le souhait exprimé à travers cette réflexion.
57
Danièle LOCHAK, Les droits de l’homme, Nouvelle édition « Une synthèse
remarquable », coll. "Repères", n°333, Paris, la Découverte, 2009, p. 4.
58
Extrait de Déclaration et Programme d’action de Vienne, § 5.
292
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
RÉSUMÉ
Pendant longtemps, la question relative à la codification du droit international
africain constitue à la fois une nécessité et une urgence pour la régionalisation de
l’ordre juridique en Afrique et ce, dans l’optique de permettre aux États africains
de concevoir les modèles appropriés des systèmes de protection juridique,
susceptibles de répondre aux problèmes spécifiques. Bien entendu, au terme de
la quatorzième session ordinaire du 26-30 janvier 2009 a porté sur la création de
la Commission de l’Union africaine sur le droit international. Quoiqu’il en soit,
cette dernière ne doit pas, à toutes fins utiles, être appréhendée comme un
contrepoids de la Commission universelle ; bien au contraire, elle est un
instrument d’harmonisation et d’unification du droit de l’espace régional. Sur
pied de la Résolution 174 (II) de l’Assemblée générale en date du 21 décembre
1947, la Commission de l’Union africaine sur le droit international a vocation de
tirer ses soubassements dans le Statut de la Commission de droit international
des Nations unies. Par ailleurs, autant qu’il existe une litanie de domaines en
Afrique qui nécessitent une codification, autant l’un parmi ses domaines va
susciter notre intérêt à l’aune de la codification du droit international africain ; à
savoir, les systèmes de protection des droits de l’Homme tels que prévus au sein
de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, et dans le Protocole de
Malabo et du Statut annexé, instituant la future juridiction de la Cour africaine de
justice, des droits de l’Homme et des peuples.
Notre modeste communication, Dès lors que nous cernons sur le versant de la
protection des droits de l’homme en Afrique en tenant compte des
balbutiements de juridictions, caricaturées au modèle occidental d’une part, et
créées sur base des prétentions « made in africa », d’autre part, notre modeste
communication réfléchit sur les tensions et les fluctuations qui naissent à
l’occasion de l’interprétation croisée des règles du droit international coutumier
et du droit international spécial, qui finissent par mettre en berne la protection
des droits de l’homme.
Assistant à la Faculté de droit de l’Université de Lubumbashi, Avocat au Barreau du
Haut-Katanga à Lubumbashi.
293
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
_________________________
MOTS-CLÉS :
ABSTRACTS
Nowadays, some people talk about human rights and its Universal Declaration. As
the world celebrates the 70th anniversary of the Universal Declaration of Human
Rights, it seems easy for us to explain what this declaration is, what it is, and how
it has been applied within the nations that have adopted it. Recognizing the
Declaration as a universal document of reference for the promotion and
protection of human rights, it seems important to explain how the different rights
it proclaims have or are integrated into the various legal systems within the states
and especially the Congolese domestic legal system? The record of this
Declaration, 70 years since it was adopted by the United Nations General
Assembly, depends on one analyst to another. This article attempts to take stock
of its practical integration into the Congolese legal system after having developed
theories relating to the technique of integration of international legal instruments
in general and human rights instruments in particular.
________________________
KEY-WORDS :
294
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________________________
SOMMAIRE
Repenser les systèmes de protection des droits de l’homme en Afrique à l’aune de la
codification du droit international africain
Adolphe MUSULWA SENGA
RÉSUMÉ
MOTS-CLÉS
ABSTRACTS
KEY-WORDS
INTRODUCTION
I. L’APPROCHE CONCEPTUELLE DE LA CODIFICATION
II. LES FONDEMENTS JURIDIQUES DE LA CODIFICATION DU DROIT INTERNATIONAL
AFRICAIN
III. LA PROBLÉMATIQUE DE L’EXISTENCE DU DROIT INTERNATIONAL AFRICAIN
IV. REPENSER LE SYSTÈME AFRICAIN POUR UNE ÉGALITÉ DE LA JUSTICE ET DE LA
DIGNITÉ HUMAINE DEVANT LA COUR AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES
PEUPLES
V. REPENSER LE SYSTÈME AFRICAIN POUR UNE ÉGALITÉ DE LA JUSTICE ET DE LA
DIGNITÉ HUMAINE DANS LE CADRE DU PROTOCOLE DE MALABO ET DU STATUT Y
ANNEXÉ
CONSIDÉRATIONS CONCLUSIVES
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(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
INTRODUCTION
C’est un grand défi : dire ce que tout le monde connaît, sans pour
autant verser dans la trivialité. Le principe de la séparation des pouvoirs,
tous les juristes le classent dans le registre du connu. Quelle substance
peut-on encore en extraire afin d’en faire l’objet d’un débat scientifique ?
Plusieurs raisons justifient cependant ce choix, même si deux seulement
paraissent fondamentales. Dans le champ de la connaissance, le
relativisme s’impose. Ce qui signifie que même si tout semble avoir été dit,
il reste toujours à redire (…). Ainsi, s’est-il exclamé Évariste Boshab1. Par
ailleurs, ce qui était vrai pour ce dernier, l’est aussi vrai pour nous.
En effet, à l’âge de 70 ans de la Déclaration Universelle des droits
de l’Homme, s’évertuer à cogiter davantage sur la protection des droits de
l’Homme en Afrique parait à première vue, un exercice à objet
scientifique dépourvu de son intérêt, car la question semble être
inopportune à la portée d’un panel des discussions scientifiques
existantes. Néanmoins, nous devons admettre que la science se fait en se
défaisant, ce qui est vrai aujourd’hui peut-être faux demain et vice-versa.
Fort de caractère relatif de la science, nous voulons répondre aux contours
du thème principal retenu par les Nations unies à cette occasion, « Œuvrer
pour l’égalité, la justice et la dignité humaine ».
Nous avons estimé dégager les obstacles à la promotion des droits
de l’Homme2 qui se cristallisent au niveau de certaines juridictions
1 «
Évariste BOSHAB, Le principe de la séparation des pouvoirs à l’épreuve de
l’interprétation des arrêts de la Cour suprême de Justice par l’Assemblée Nationale en
matière du contentieux électoral », dans Grégoire BAKANDEJA wa MPUNGU, André
MBATA BETUKUMESU MANGU et Raoul KIENGE-KIENGE INTUDI (dir.), Participation et
responsabilité des acteurs dans un contexte d’émergence démocratique en République
Démocratique du Congo. Actes des journées scientifiques de la Faculté de Droit de
l’Université de Kinshasa, du 18 au 19 Juin 2007, Kinshasa, Presses de l’Université de
Kinshasa, 2007, p.19-27.
2
Nous pouvons rappeler à titre indicatif qu’il s’est toujours posé une querelle dans la
doctrine d’une part, et dans la jurisprudence française d’autre part, sur la portée
sémantique entre les droits humains et les libertés publiques. Certains souhaitent isoler
les libertés publiques aux matières des droits de l’homme. Selon ces auteurs, les libertés
publiques ne seraient, dans ce contexte, qu’une catégorie des droits de l’homme
reconnus et aménagés par l’État. Elles ne sont pas moins des droits au sens où ce sont
des prérogatives et/ou des facultés reconnues à tout être humain par une collectivité
humaine déterminée. Paul-Gaspard Ngondankoy préfère pour sa part l’expression
droits de l’homme à celle de libertés publiques, pour deux séries d’arguments : la
296
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africaines. Comme on le sait, l’Afrique figure aussi parmi les autres régions
du monde qui se déploie à la codification d’un droit international. Certes,
les domaines3 qui requièrent une codification adéquate en Afrique sont
nombreux et non limitatifs. Il va de soi que les systèmes de protection des
droits de l’Homme soient inscrits sur l’agenda, aux fins de les repenser,
dans l’idéal d’une administration juridictionnelle qui tiendrait compte, à
toutes fins utiles, des principes de l’égalité, de la justice et de la dignité
297
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4
Blaise TCHIKAYA, « Les orientations doctrinales de la Commission de l’Union africaine
sur le droit international » (2017) 30-1 Revue québécoise de droit international, 119-
120.
298
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5
H. GUELDICH, préc., note 3, 296-297.
6
B. TCHIKAYA, préc., note 4, 120. L’article 6 alinéa 1 de la Commission de l’Union
africaine sur le droit international précise quant à lui que : « La CUADI procède à la
codification du droit international par une formulation systémique et précise des règles
dans les secteurs où il y a déjà eu une longue pratique étatique, une jurisprudence et
une doctrine sur le continent africain pour en faire des règles de droit international ».
299
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7
Id., p.118.
8
Ibid., p. 121.
9
Ibid.
300
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10
Pierre-François GONIDEC, « Relations internationales africaines », Paris, LGDJ, 1996,
p.189-203 et 194, cité par Joseph KAZADI MPIANA, La position de droit international
dans l’ordre juridique congolais et l’application de ses normes, Paris, Publibook , 2013,
p. 209. Lire spécialement aux notes infrapaginales 791 et 793.
11
Id.
12
Commission du droit international (CDI), Rapport de la Commission du droit
international, cinquante- septième session (2 mai-3 juin, 11 juillet – 5 août 2005),
Annuaire de la Commission du droit international II (2005), paras. 451-456, cité par
BALINGENE KAHOMBO, « Présentation du traité de droit international public du
Professeur Auguste Mampuya : Regard croisées sur le régionalisme africain » (2016) 19
Recht in Africa- Droit en Afrique 217. Voy. Note infrapaginale 41.
301
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13
Id., 220.
14
C’est nous qui mettons en relief. Signalons que cette énumération n’est pas
exhaustive.
302
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15
Initié depuis 1993, le processus de création de la Cour a pris forme le 9 juin 1998 à
l’occasion de l’adoption du Protocole créant la Cour Africaine des droits de l’homme et
de peuples à Ouagadougou, au Burkina Faso. L’entrée en vigueur de ce Protocole
remonte au 25 Janvier 2004. Cette Cour est composée de 11 membres de différentes
nationalités, élus par les Chefs d’États et de Gouvernements de l’Union africaine
(ancienne OUA), pour un mandat de six ans renouvelable une fois. Le siège de la CADHP
se trouve à Arusha, en Tanzanie. A ce propos, lire les instruments juridiques appropriés
et les manuels spécialisés.
16
MUTOYI MUBIALA, « La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, dix ans
ième
après » (2017) 520 Congo-Afrique, 57 année, 994- 995.
17
Article 34 §6 du Protocole : « A tout moment à partir de la ratification du présent
Protocole, l’État doit faire une déclaration acceptant la compétence de la Cour pour
recevoir les requêtes énoncées à l’article 5 (3) du Présent Protocole.
18
L’article 5 (3) du Protocole : « La Cour peut permettre aux individus ainsi qu’aux
organisations non-gouvernementales (ONG) dotées du Statut d’observateurs auprès de
la Commission d’introduire des requêtes directement devant elle conformément à
l’article 34 (6) du Protocole ».
303
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19
Joseph KAZADI MPIANA, « La saisine du juge africain des droits de l’homme par les
individus et les ONG. Regards critiques sur les premiers arrêts et décisions de la Cour
304
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africaine des droits de l’homme et des peuples » (2013) Revue de droit international et
de droit comparé 320-328.
20
La protection diplomatique, comme renseignent Raymond Ranjeva et Charles Cadoux,
est une institution de droit international par laquelle l’État victime endosse le
dommage subi par un de ses ressortissants du fait de l’État de rattachement du
dommage et présente à ce dernier la demande en réparation du préjudice subi. Lire,
Raymond RANJEVA et Charles CADOUX, Droit international public, Paris, EDICEF, 1992,
p.220.
21
C’est nous qui mettons en relief. Lire à toutes fins utiles Guy-Fleury NTWARI, « La
Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à la croisée des chemins – bilan des
cinq premières années d’activités judiciaires (2009-2014) » (2015) 102 Revue
trimestrielle des droits de l’homme 366-367. Il s’agit des arrêts et décisions suivants :
Michelot Yogombaye c. République du Sénégal, le 15 décembre 2009 ; Souflane Ababou
c. République du Cameroun et la République fédérale du Nigeria, le 23 septembre 2011 ;
Association juristes d’Afrique pour la bonne gouvernementale c. République de la Côte
d’Ivoire, 16 juin 2011 ; Daniel Amare et Mulugeta Amare c. République du Mozambique
et Mozambique Airline, 16 juin 2011 ; Convention nationale des syndicats d’enseignants
c. République du Gabon, 15 décembre 2011, etc.
305
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22
Mamadou DIOP FALILOU, « Plaidoyer pour l’accès direct des individus à la Cour
africaine des droits de l’homme et des peuples et à la future Cour africaine de justice,
des droits de l’homme et des peuples », (2016) 2 Revue de Droit public 657-658.
23
Id.
24
Diop ABDOU KHADRE, « La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ou le
miroir stendhalien du système africain de protection des droits de l’homme », (2014)
55-2 Cahiers de Droit 547-548.
25
Id.
26
Ibid.
306
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27
Ibid.
28
Ibid., p.654-655.
29
Ibid.
30
Ibid.
31
Ibid.
307
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308
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encore trop insuffisant. L’idéal serait d’arriver à inciter tous les États
parties à la Charte à faire la déclaration. Cela aboutirait, in fine, à une
réelle effectivité des droits garantis par la Charte africaine32. Toutefois, il
faut remarquer que la nécessité de repenser le système de la protection
des droits de l’Homme en Afrique n’est pas seulement observée au niveau
de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, mais aussi dans
le cadre du Protocole de Malabo et du Statut y annexé.
32
D. MAMADOU FALILOU DIOP, préc., note 22, p.680-682. Signalons qu’au moment où
nous présentons cette communication, (le 10 Décembre 2018), la Gambie est devenue
le neuvième pays à permettre aux ONG et aux individus de saisir directement la Cour
africaine des droits de l’homme et des peuples, tel que prévu par l’article 34(6) du
Protocole. L’avis de dépôt a été signé par le Président Adama Barrow, le 23 octobre
2018. Ci-après les États qui ont déjà fait la déclaration de l’article 36(6) du Protocole
permettant aux ONG et aux individus de saisir directement la Cour africaine des droits
de l’homme et des peuples : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Malawi, Mali,
Tanzanie, Tunisie (depuis Avril 2017), et la Gambie est dernier État en lice. Voy. en ligne,
à l’adresse : <http://[email protected]> (consulté le jeudi, 29
novembre 2018, à 17heures 50’).
33
Joseph KAZADI MPIANA, « Le Protocole de Malabo face à la Cour pénale
internationale : Concurrence ou complémentarité ? », Communication aux journées
scientifiques de la faculté de Droit de l’Université de Likasi, Likasi, 15 mars 2017.
34
Id.
309
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35
Ibid.
36
Ibid.
37
Ibid
38
Ibid.
39
J. KAZADI MPIANA, cité par Adolphe MUSULWA SENGA et Aimé MUYUMBA FUNDI,
« Le désengagement des États africains de l’obligation de coopération avec la Cour
310
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pénale internationale : l’Union africaine sur le banc des accusés » (2018) Revue Justitia
de la faculté de Droit, Université de Lubumbashi 243.
40
Notre soulignement.
41
Acronyme pour signifier Cour africaine de Justice des droits de l’homme et des
peuples.
311
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CONSIDÉRATIONS CONCLUSIVES
42
Stefaan SMIS et Ezéchiel AMANI CIRIMWAMI, « Repenser la création fragmentée des
juridictions hybrides en Afrique au profit de la Cour africaine de Justice, des droits de
l’homme et des peuples », (2017) 1 Revue Belge de Droit international 335-336.
43
AMNESTY INTERNATIONAL, « Protocole de Malabo : Incidences juridiques et
institutionnelles de la Cour africaine issue d’une fusion et à compétence élargie »,
(2016) Amnesty International 11.
312
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44
B. TCHIKAYA, préc., note 4, p. 122.
45
Maurice KAMTO., « La codification du droit international en Afrique : Méthode et
défis » (2015) 2 Journal of the African Union Commission on international Law 268.
313
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46
Stéphane DOUMBE-BILLE, « Le mécanisme de saisine de la Cour africaine des droits
de l’homme et des peuples est-il approprié à sa fonction ? », dans Mélanges en
l’honneur d’Emmanuel Decaux, Paris, Pedone, 2017, p.604.
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RÉSUMÉ
Assistant à la Faculté de droit de l’Université de Lubumbashi et Avocat au Barreau du
Haut-Katanga à Lubumbashi.
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MOTS-CLÉS :
Droits de l’homme – responsabilité – droit minier – code minier – égalité – justice
– dignité humaine – substances minières
ABSTRACT
The Universal Declaration of Human Rights of December 10, 1948 is a general text
whose purpose is the protection of the interests and rights of human beings
wherever they are, whether individually or collectively. To this Declaration should
be added the International Covenant on Civil and Political Rights and the
Covenant on Economic, Social and Cultural Rights and the optional additional
protocols. This text highlights the fundamental rights of man, in the dignity and
worth of the human person, in the equal rights of men and women, in order to
promote and bring about social progress in the best conditions. life and in greater
freedom by taking into account justice. Like other States, the Democratic Republic
316
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of the Congo is a signatory to this Declaration and has reserved a place of choice
through its legal system. It is in this perspective that Articles 11 to 67 of Title II of
the Constitution deal with human rights, fundamental freedoms and the duties of
citizens. Some of these provisions relate to the protection of minerals and the
equitable sharing of national wealth. Located in the heart of Africa, the
Democratic Republic of Congo has the potential diversified natural resources in its
soil as in its subsoil. It has deposits containing fifty ores identified but only a dozen
of them are exploited. It contains copper, cobalt, zinc, uranium, gold, silver, tin,
etc. It has a second largest copper reserve in the world with 10% of the total. It is
the world's fourth-largest diamond producer, with 1/3 of the world's cobalt
reserves and more than 15 oil deposits and many other minerals. Therefore,
mining in the DRC is a lucrative business and attracts both domestic and foreign
investors, whether on behalf of substances classified mines or quarry and these
mining operations are either industrial either by hand. However, through this
exploitation, many human rights issues are often raised, not only for the people
(men, women and children) who work in the mines, but also for the communities.
local authorities who host these farms in their regions. For some time, the reports
of human rights non-governmental organizations and both national and
international organizations operating in the area of human rights protection have
become increasingly important in the DRC. With regard to serious human rights
violations, it often mentions military and barbaric abuses committed in the
eastern part of the country in favor of the minerals that most describe as "blood".
It must be pointed out, however, that there are also several risks of human rights
violations in the mining sector, such as the socio-economic conditions of the
people working in the mines, their sanitary conditions, the protection of women
and children in mines and quarries, the issue of compensation for local
communities, environmental pollution by mining operators and more.
In this reflection, it will be question of circumscribing in terms of preludes human
rights (I), then, give a brief overview on the mining in the DRC (II), thus, find step
by step the violations of human rights in mining and say how it would be an
attack on equality, justice and / or human dignity (III). And finally, give the
answers to these possible risks of violation of human rights (IV).
KEY-WORDS :
Human Rights - Liability - Mining Law - Mining Code - Equality - Justice - Human
Dignity - Mining Substances
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SOMMAIRE
Violation des droits de l’homme dans l’exploitation minière en République
démocratique du Congo : vers les atteintes aux principes d’égalité, de justice et
de la dignité humaine
Élisée TSHINYAM NZAV
RÉSUMÉ
MOTS-CLÉS
ABSTRACT
KEY-WORDS
I. PRÉLUDES SUR LES DROITS DE L’HOMME
II. EXPLOITATION MINIÈRE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
III. PRINCIPALES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME DANS LE SECTEUR
MINIER
IV. RÉPONSES AUX RISQUES DE VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME
318
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1
Jean IMBERT, Les droits de l’homme en France, Paris, Documentation française, 1985,
p.7. Voy. également Henri OBERDORFF et Jacques ROBERT, Libertés fondamentales et
ième
droits de l’homme, 13 éd, Paris, LGDJ, 2015.
2
C’est ici qu’on voit la Convention de New York sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979. Voy. également son
Protocole facultatif proclamé par l’Assemblée générale des Nations unies le 6 octobre
1999.
3
Voy. la Convention de New York relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989 ;
le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, et concernant
l’implication d’enfants dans les conflits armés, signé à New York le 25 mai 2000 ; le
Protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente
319
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320
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principale est d’application, ceux qui sont titulaires des droits fonciers sont également
titulaires des droits miniers.
9
Alors que dans le système régalien, le titulaire des droits fonciers a simplement un
droit de préférence, ou de priorité sur les substances minérales qui se trouvent en
dessous de leurs fonds. Cependant, l’État apprécie l’opportunité de l’octroi du gisement
au titulaire des droits fonciers ou à une autre personne.
10
Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée en 2011.
11
Loi n°73/020 du 20 juillet 1973 telle que modifié par la Loi de 1980 portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et régime des suretés.
12
Il s’agit du Premier ministre, du ministre des mines, du ministre des hydrocarbures et
d’autres ministères notamment ceux des finances et de l’environnement.
13
Il s’agit du Gouverneur de province, du ministre provincial de mines et d’autres
services d’administration des mines : voir l’article 16 de la loi n°18/001 du 09 mars 2018
modifiant et complétant la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier.
321
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14
Voir les articles 202 et suivants du code minier congolais.
15
Vade-mecum de la responsabilité sociale des entreprises minières, Lubumbashi, éd
CEPAS, 2010.
322
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16
Article 9 du code minier.
323
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17
Cette pratique est souvent remarquée dans les zones d’exploitations artisanales ou
les ZEA.
324
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18
La cité de Fungurume dans la province du Lualaba possède à peine quelques écoles et
la vie même des communautés locales reste précaire et ne répond à aucune dignité
humaine en contre partie des ressources minérales qui sont exploitées dans cette
contrée.
325
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19
Voir l’article 11 de la Constitution.
20
Ce sont des zones déclarées à exploitation artisanale par le gouvernement.
21
Ceux qui travaillent dans les carrières, hommes, femmes et enfants.
22
A l’issue de la décentralisation, cette province a été subdivisée en quatre provinces, à
savoir le Haut Katanga, le Lualaba, le haut lomami et le Tanganyika.
326
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328
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RESUMÉ
Le présent article fait une analyse des réseaux sociaux comme étant un nouvel
espace d’expression et d’application de certains droits fondamentaux en
République démocratique du Congo (RDC). Notre réflexion part d’un constat
établissant que les réseaux sociaux remettent à l’ordre du jour les libertés
considérées comme acquises : liberté d’expression, le droit à l’information, le droit
de réunion et la protection à la vie privée, etc. De ce fait, nous soulevons les
difficultés liées à l’absence d’une législation adaptée aux nouvelles réalités alors
même que les réseaux sociaux constituent aujourd’hui une autre façon de
gouverner et de faire gouverner l’État, pour s’adaptant aux nouvelles
technologies. Toutefois, il y a lieu de se demander, sur qui incombe la
responsabilité en cas de violation des droits fondamentaux sur les réseaux
sociaux ? Telle est la principale préoccupation sur laquelle va tourner le contenu
de cet article.
______________
MOTS-CLÉS :
ABSTRACT
This article analyzes social networks as a new space for the expression and
application of certain fundamental rights in the Democratic Republic of Congo
(DRC). Our reflection is based on a finding that social networks put back on the
Auteur est titulaire d’un diplôme de Licence en droit (Bac+5) de l’Université de
Lubumbashi, Étudiant-Master en droit du numérique à la Faculté de droit de l’Université
de Poitiers en France, initiateur et Directeur du cadre d’étude Réceptacle Cyberjustice.
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KEY-WORDS :
Human rights - social networks - digital law - regulation - equality - justice -
human dignity - internet - telecommunications - hosting - governance - Facebook
- twitter – LinkedIn
______________
SOMMAIRE
RESUMÉ
MOTS-CLÉS
ABSTRACT
KEY-WORDS
PROLÉGOMÈNES
I LE DROIT À L’ÉPREUVE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES CAS DES
RÉSEAUX SOCIAUX
A La règlementation de l’économie numérique
B Le droit lié aux réseaux sociaux
II LES DROITS DE L’HOMME À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
A L’état de lieux de l'exercice des droits de l'homme sur les réseaux
sociaux
B Les réseaux sociaux face aux droits de l’homme
CONCLUSION
330
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PROLÉGOMÈNES
1
Sur le plan sémantique et étymologique, au cours de l'histoire de la création
d'Internet, différents noms sont parfois considérés comme ancêtres du terme « Internet
» : internetting, interconnecte, networks, internetworking, internetwork, international
inter-connected networks, Inter Net, internet et International Network. En 2008, ceux
qui prétendent connaître l'origine du terme sont légion (un exemple courant est
d'affirmer qu'« Internet » est l'acronyme d'interconnected networks). Voir à ce sujet,
NDUKUMA ADJAYI KODJO, Cyberdroit, télécoms, internet, contrats de e-commerce. Une
contribution au droit congolais, Kinshasa, PUC, 2009, p. 19.
2
Les expressions « nouvelles technologies de l’information et de la communication
(NTIC) », « technologies de l’information et de la communication » (TIC), ou encore «
information technologies (IT) » désignent tout ce qui relève des techniques utilisées
dans le traitement et la transmission des informations, principalement l’informatique,
l’internet et les télécommunications : voir en ligne :
<http://www.wikipedia.org/wiki/Technologies_et_de_la_communication> (consulté le
22 septembre 2018 à 21:41).
3
Le terme Réseaux Sociaux désigne l’ensemble des sites internet permettant de se
constituer un réseau d’amis ou de connaissance. Cela est professionnel et fournit à
leurs membres des outils et interfaces d’interactions, de présentation et de
communication, ainsi que les réseaux sociaux les plus connus sont Facebook, Twitter,
Linkedin, Instagram, Viadeo et YouTube.
331
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faites à travers ce moyen. Ainsi, l’on peut dire que les réseaux sociaux
imposent une nouvelle forme de gouvernance et une nouvelle forme de
mise en œuvre des droits de l’homme, qui renforce la démocratie au sein
des États.
En RDC, par exemple, l’arrivée des réseaux sociaux et du web 2.0
(ou Web Social) dans l’internet a contribué à l’émergence de nouvelles
pratiques démocratiques, parfois inacceptables par le pouvoir public. Ces
dernières vont au-delà de la gouvernance étatique (gouvernement,
parlement et parti politique), puisqu’elles investissent désormais les
différents lieux de participation sociale : groupes de discutions sur
Facebook, forum d’échanges, blogues personnels ou professionnels, profil
personnel ou professionnel sur Twitter, Facebook, whatsapp, viber, skype,
Instagram, etc. À travers ce moyen, certains droits, parfois violés lorsque
l’on tente de les exercer, sont exercés sans qu’aucun gouvernement n’ait
le moyen de les empêcher. Nous pensons à la liberté d’expression, au droit
à l’information et à la liberté de réunion. Ces droits se manifestent très
activement à certaines périodes où tout citoyen se voit obligé d’émettre
un point de vue à l’actualité. C’est ce que nous connaissons aujourd’hui,
au moment où la question électorale devient une question de la vie
nationale. Ainsi, les réseaux sociaux concurrencent les médias nationaux,
souvent censurés par les gouvernements.
Le rôle des médias sociaux a été fixé par le co-fondateur de
Facebook, Mark Zuckerberg, comme une « […] tendance à rendre tout
plus ouvert et probablement le changement social le plus profond »4.
Dans une perspective de mobilisation citoyenne, les réseaux
sociaux contribueront à mettre à l’avant-scène politique des dossiers
controverses, autrement dit, des dossiers que l’on ne peut pas dire dans
nos medias nationaux. La protestation qui entoure les menaces de
fermeture ou de hausse de prix dans l’utilisation d’internet est une preuve
de participation de tout le monde aux réseaux sociaux. L’utilisation des
réseaux sociaux a fait du monde entier des journalistes. Damien Cambay le
confirme à travers la devise de Storify (un réseau social) lorsqu’il dit qu’
4
AGENCE FRANCE-PRESSE, « Facebook pas pressé d’entre en bourse », en ligne :
<http://www.lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/technologie/201003/04/01-425
7381-facebook-pas-presse-dentrer-en-bource.php> (consulté le 04 septembre 2018 à
13:05).
332
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5
Damien CAMBAY, « La circulation de l’information sur les réseaux sociaux », en ligne :
<http://www.clemi.com> (consulté le 20 septembre 2018)
6
« Glissement » est un terme utilisé en RDC pour désigner le dépassement d’un mandat
public, particulièrement celui du Chef de l’État, fixé constitutionnellement par l’article 70.
7
Marie PELTIER, « Internet et réseau sociaux : outils d’information ou de
désinformations », en ligne : <http://www.paxchristwb.be/publications/anlyses/internet-
333
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
pouvoirs en place, les publicitaires, les militants, les simples citoyens ont,
en effet, compris au fil du temps que l’enjeu était de taille : le web en
général et les réseaux sociaux en particulier sont un outil capable d’agir en
profondeur sur les esprits et d’impulser des comportements au sein de la
société. Le gouvernement et ses institutions passent eux-mêmes,
aujourd’hui, par le web et par les réseaux sociaux pour transmettre leurs
différents messages.
Ainsi, il est important de se demander si l’on peut considérer les
réseaux sociaux comme un nouvel outil par lequel la population contrôle
les actions du gouvernement et constitue une autre forme de gouvernance
de l’État, tant par les gouvernants que par les gouvernés ? Cette nouvelle
forme de gouvernance, en RDC, se base sur quel cadre juridique ?
Répondre à ces questions nous amène à faire une analyse sur l'état
de lieux de l'exercice des droits de l'homme sur les réseaux sociaux en RDC
(II). Mais bien avant, il est plus judicieux de faire une étude sur l’impact de
l’internet sur le droit, c’est-à-dire ce que dit le droit congolais face à la
question des nouvelles technologies et des réseaux sociaux (I).
et-reseaux-outils-d-information-ou-desinformation-de-citoyennete-ou-de-
propagand,0000505.html> (consulté le 04 septembre 2018 à 15:30).
334
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1 Notions
A l’origine des télécommunications en RDC se trouvaient la sécurité
et la nécessité de communiquer des colons belges disséminés à travers un
vaste territoire à la nature hostile au départ et immensément doté des
potentialités de tout genre. Le pays hérita à l’indépendance en 1960 d’un
réseau filaire, des quelques relais à micro-ondes et d’une station terrestre
de standard. A l’indépendance, les télécommunications n’ont pas connu la
modernisation et le développement nécessaires pour couvrir la superficie
nationale et répondre à l’innovation technoscientifique8.
S’agissant de l’internet, la technologie Internet a pénétré le sol
congolais depuis 1995. C’est seulement vers 1998 qu’elle commence à
devenir accessible au grand public avec comme nom de domaine du pays «
.zr » qui devient par la suite « .cd » et qui est géré par une société privée
du nom de Congo Internet Management (CIM), agréée par le ministère des
Postes et télécommunications (PTT). Ici également, c’est l’initiative privée
qui est à la base9.
Quant au mode d’accès, le cybercafé a demeuré longtemps
l’unique modèle d’accès public à l’Internet. Mais actuellement, dans des
grandes villes, les gens ne sont plus obligés de se rendre dans le cybercafé
car l’internet est désormais accessible par téléphone portable.
2 Cadre juridique de l’économie numérique en République
démocratique du Congo
Les activités des télécommunications ont, pendant longtemps, été
réservées à la seule compétence de l’État. La puissance publique veillait à
fixer le cadre réglementaire applicable en même temps qu’elle prenait en
charge l’exploitation des réseaux et des services des télécommunications
notamment par le biais de l’administration centrale10.
8
François OSSAMA, Les nouvelles technologies de l’information : enjeux pour l’Afrique
subsaharienne, Paris, L’Harmattan, 2001, p.120.
9
Id., p.50.
10
Lepage BUSHABU WOTO, De la mise en œuvre de la régulation des télécommunications
en droit congolais (RDC), Paris, École nationale supérieure des télécommunications, 2005,
p.7, En ligne : in <https://www.telecom-parisch.fr> (consulté le 07 mars 2018 à 20:39).
335
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11
MUTOMBO KYAMAKOSSA, Étude de faisabilité du projet de création de l’Autorité de
Régulation de la Poste et des Télécommunications en R.D.C., Kinshasa, s.e., 2002, p.1.
12
En Droit administratif, la régie est un mode de gestion de service public. « On est en
présence d’une régie lorsque le service est directement exploité par l’Administration au
moyen de son personnel et de son patrimoine ». Voir Liévin MBANGU TSENGE, Droit du
travail congolais face à l’usage des technologies de l’information et de la communication :
la problématique de nouveaux défis, Bruxelles, L’Harmattan, 2016, p.154
336
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
13
AMPS : Advanced Mobile Phone System. C’est une norme de téléphonie mobile
ère
analogique américaine de 1 génération développée par les Bell Labs et dont les
expérimentations ont débuté en Amérique du Nord en 1978, puis au Canada, au
Royaume-Uni, en Australie et dans quelques autres pays. Voir : « Téléphonie mobile – 1G,
2G, 3G et 4G expliquées », en ligne : <www.commentcamarche.net> (consulté le 15
décembre 2018). Voir également, « Bringing information to people : celebrating the
wireless Decade », en ligne : <www.milestonespast.com> (consulté le 15 décembre
2018).
337
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
14
Qui avait été dénommé TIGO puis actuellement racheté par la société de
télécommunication Française ORANGE.
15
Une loi-cadre est une loi au contenu très général, définissant les grands principes ou
orientations d’une réforme ou d’une politique dont les domaines d’application sont
définis par les décrets.
16
La loi précitée a temporairement maintenu des droits exclusifs ou sociaux en faveur de
l’exploitant public, opérateur historique (OCPT, aujourd’hui SCPT et RENATELSAT).
338
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17
Cette nouvelle politique définit de manière plus claire les principes, les règles et les
institutions qui régissent les activités, les réseaux et les services de télécommunications
en RDC. Pour plus de détails à ce sujet, voir l’exposé des motifs de la loi-cadre sur les
télécommunications en RDC.
18
Mis à part les aménagements relatifs au monopole et au statut de l’exploitation public,
cette règlementation innove essentiellement dans la séparation des fonctions de
régulation et d’exploitation, ainsi que dans les régimes d’exploitation.
339
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19
Christian PAUL, Du droit et des libertés sur l’internet, la corégulation, contribution
française pour une régulation mondiale, Paris, Rapport au Premier ministre, mai 2000,
p.60.
340
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1 Notions
Nous pouvons définir l’Internet comme « un réseau informatique
mondial offrant une variété de services d'information et de
communication, composé de réseaux interconnectés utilisant des
protocoles de communication standardisés »22.
Quant aux réseaux sociaux, ils sont apparus sur Internet vers la fin
des années 1990, réunissant des personnes via des services d’échanges
personnalisés, chacun pouvant décider de lire les messages de tel ou tel
autre utilisateur. Un réseau social désigne « un ensemble de personnes
20
Sommet organisé à l’UNESCO du 3O novembre au 1er décembre 1999. Les
interventions à ce colloque sont disponibles sur le site du Conseil supérieur de
l’audiovisuel (Français), à l’adresse : <http://www.csa.fr>.
21
Fake news ou Intox est le fait de propager des informations délibérément fausses.
22
“Internet is a global computer network providing a variety of information and
communication facilities, consisting of interconnected networks using standardized
communication protocols”, en ligne : <http://oxforddictionaries.com/definition/
english/Interne>.
341
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
réunies par un lien social »23. Il est aussi « un ensemble d'identités sociales
comprenant des individus ou des organisations reliées entre elles par des
liens créés lors des interactions sociales. Il est représenté par une structure
ou une forme dynamique d'un groupement social »24.
Dans l’article de l’Encyclopaedia Universalis intitulé « Réseaux
sociaux, internet », Danah Boyd et Nicole Ellison, définissent les sites de
réseaux sociaux comme « des services Web qui permettent aux individus
de construire un profil public ou semi-public dans le cadre d'un système
délimité, d'articuler une liste d'autres utilisateurs avec lesquels ils
partagent des relations et de voir et de croiser leurs listes de relations et
celles faites par d'autres à travers la plate-forme »25.
Dans leur article « Facebook et autres », Claudine Chassaniol et
Gabriel Giacommotto, distinguent quatre catégories de réseaux :
professionnels (linkedin, viadeo,…), de loisirs (Myspace, flickr,...), de
microblogging (Twitter), multifonction (facebook) et à nous d’y ajouter le
service de messagerie telle que Whatsapp, viber et Imo. Les fonctions sont
ainsi listées : phatique (maintenir un contact), informative, professionnelle
(présenter son CV, ses travaux, …) et ludique (jeux, tests, quizz, recherche
d’amis, ennemis, connaissances)26.
Parmi les réseaux sociaux les plus connus en RDC, nous pouvons
citer Facebook, Twitter et Whatsapp. Nous pouvons aussi considérer
Youtube comme un réseau social puisqu’il a développé des outils
d’interactions entre ses membres.
23
Voir en ligne, à l’adresse : <http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/
informatique-3/d/reseau-social_10>.
24
Voici une vidéo de quatre minutes qui explique le concept en détail, voir à l’adresse :
<http://mediassociaux.eureka.ntic.org/
display_lo.php?oai_id=oai%3Aeureka.ntic.org%3A4dd4194e506a12.77745155>.
25
Christophe DUBOIS, Catherine CHATET et Aude THEPAULT (CNDP d'Aquitaine), Dossier :
« Les réseaux sociaux en CDI », dossier réalisé en aout 2011, disponible sur le site du
Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP), en ligne :
<http://www.cndp.fr/savoirscdi/cdi-outil-pedagogique/reflexion/les-reseauxsociaux-au-
cdi.html#c6850>
26
Voir en ligne, à l’adresse : <http://www.cndp.fr/savoirscdi/cdi-outil-pedagogique/
reflexion/les-reseaux-sociaux-au-cdi.html>
342
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27
Mark Elliot Zuckerberg, né le 14 mai 1984 à White Plains (New York) est informaticien
et chef d’entreprise américain. Il est le fondateur du site internet de réseautage social
Facebook, dont il est le président-directeur général.
28
Éric DELCROIX et Alban MARTIN, Facebook, on s’y retrouve, Paris, Pearson Éditions,
2008, p.5.
29
Les six degrés de séparation est une théorie établie par le hongrois Frigyes Karinthy en
1929 qui évoque la possibilité que toute personne sur le globe peut être reliée à
n'importe quelle autre, au travers d'une chaine de relations individuelles comprenant au
plus cinq autres maillons.
30
Robin Dunbar est un anthropologue anglais, qui a émis comme hypothèse une limite
imposée au nombre d'individus ayant des relations stables au sein d'un groupe. Il a ainsi
prédit que 147,8 était la taille moyenne d'un groupe d'humains cohérent. Plus tard, ce
calcul a été adapté aux réseaux sociaux en ligne, notamment par Ross Mayfield. La
théorie a évolué, amenant ainsi à limiter à 150 la taille limite d'un groupe cohérent
d'individus, taille en deçà de laquelle il n'est pas nécessaire de développer d'efforts
supplémentaires afin d'assurer la cohésion du groupe. Une sorte de limite de retour sur
investissement.
343
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31
Voir en ligne, à l’adresse : <http://glossaire.infowebmaster.fr/twitter/>
32
Voir en ligne, à l’adresse : <http://democratie.exprimetoi.net/t821-twitter-un-outil-de-
reseau-social>
33
Benoit DESAVOYE, Christophe DUCAMP, Xavier DE MAZENOD et Xavier MOISANT, Les
Blogs – Nouveau média pour tous, s.l., M21 Éditions, 2005, p.18.
34
Id.
35
Voir en ligne, à l’adresse : <http://www.overblog.com/offres-blog/definition-blog.php>
344
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
36
La méthode comparative, est une méthode de droit qui nous permet de faire une
comparaison qui peut s’effectuer entre les sources primaires et secondaires de deux
systèmes juridiques à comparer : d’un côté, le système juridique international et régional
et, de l’autre, le système juridique national. Elle peut également s’effectuer entre les
différentes familles juridiques, notamment entre la famille romano-germanique et celle
de la Common law (anglo-saxonne). Lire à ce sujet, Pierre Félix KANDOLO ON’UFUKU WA
KANDOLO, Guide Kandolo. Méthodes et règles de rédaction d’un travail de recherche en
droit, Mauritius, éditions Universitaires Européennes, 2018, p.287.
37
TGI Paris, 20 avril 2010, RLDI 2010/61 n°2019 cité par J. COUARD, « Facebook est un
prestataire technique de services de communication au public en ligne assimilable à un
hébergeur de sites » (2010) 64 RLDI.
345
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
38
Cette définition est tirée de l’article 6 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la
confiance dans l'économie numérique (LCEN), prise à la suite de la directive « commerce
électronique », Directive n° 2000/31/CE du 8 juin 2000 de l’union européenne.
39
J. COUARD, préc., note 37
346
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40
J.O.R.Z., n° spécial, août 1996, p. 5.
41
J.O.R.Z., n° 8, 15 avril 1981, p. 41.
42
Id., p. 14.
43 e
Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, 8 édition, Paris, LGDJ., p. 713.
347
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44
Id., p.679.
45
Vinny KOYAGIALO KONYELO, La liberté de la presse et ses limites en droit congolais,
mémoire de Licence en droit, Faculté de droit, Kinshasa, Université Protestante au Congo,
2013, en ligne : <http://memoireonline.com>
348
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46
En R.D.Congo cette matière est régie par la loi n°82-001 du 7 janvier 1982.
47
G. CORNU, préc., note 43, p.633.
349
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48
Olivier LALIGANT, La divulgation des œuvres artistiques, littéraires et musicales en droit
positif français, Paris, LGDJ, 1983, p.49.
49
CA Paris, 1er septembre 2001.
50
TGI Paris, 17 février 1999.
350
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51
TGI Paris, 25 mars 1987 : D. 1988, somm. p. 198, cité par Marine DE MONTECLER, Le
droit à l’heure des réseaux sociaux, Mémoire de recherche, Paris, HEC Paris, 2011, p.37.
351
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
52
Marc AGI, « Les droits de l'homme et Internet », étude élaborée par l’Académie
internationale des droits de l'Homme, disponible en ligne :
<http://www.educnet.education.fr/legamedia/droits-homme/default.htm (consulté le 20
juin 2018).
53
Voir à cet égard, UNESCO, Droits de l’homme dans le cyberespace, UNESCO, Economica,
mars 2005.
54
Agathe ALEPAGE, « Les droits de personnalité confrontés à l’Internet », dans Rémy
ème
CABILLAC et al. (dir.), Libertés et droits fondamentaux, 12 éditon, Paris, Dalloz, 2006, p.
227-254, à la page 228.
352
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
55
NATIONS UNIES, « République Démocratique du Congo profil du pays », en ligne :
<http://dat.un/org/CountryProfile.aspx?crName=democratic%20republic%20the%2àcong
o>.
56
“BuddeComm, Democratic Republic of Congo – Telecoms, Mobile and Broadband –
Statistics and Analyses”, en ligne : <https://www.budde.com.au/Research/Democratic-
Republic-of-Congo-Telecoms-Mobile-and-Broadband-Statistics-and-Analyses>.
57
« Fournisseur d'accès Internet (FAI) au Congo », en ligne : < http://www.pagesclaires.
com/fr/Activites/Fournisseur-d-acces-Internet-FAI>.
58
Voir la loi, en ligne : <http://www.daldewolf.com/documents/document/20151
125094235-25_loicadre_n%C2%B0_013_
2002_du_16_octobre_2002_sur_la_t%C3%A9l%C3%A9communication.pdf>.
59
Voir la loi, en ligne : <http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/
unpan/unpan034864.pdf>.
353
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60
Voir Article 57 et 58 du cadre de loi 013/2002.
354
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61
Voir, en ligne : <http://www.leganet.cd/Legislation/Droit%20economique/tele
communication/AIM.19.05.2015.html>.
355
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62
ASSSOCIATION CONGOLAISE POUR L’ACCÈS À LA JUSTICE (ACAJ), « Respect de la vie
privée en télécommunications », en ligne : <https://acaj-asbl.org/2015/12/29/respecter-
le-secret-descorrespondances-emises-par-la-voie-de-telecommunications-communique-
de-presse/>.
63
Voir la loi régissant le servie national de renseignement, en ligne :
<http://www.droitcongolais.info/files/4.69.7_decret-loi__agence_nationale_de_ren
seignemen.pdf>.
356
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
d’expression « permet à chacun d’exprimer librement ses idées par tous les
moyens qu’il juge appropriés (ex : livre, film). Elle implique donc la liberté
de la presse et, aujourd’hui, la liberté de la communication
audiovisuelle »64.
Pour notre part cette définition est en réalité très restrictive,
puisqu’elle ne prend pas en compte un phénomène de société récent,
l’apparition des « nouvelles technologies ». Car la liberté d’expression peut
se concrétiser aussi par le biais de l’Internet, sur des forums, sur des
réseaux sociaux, sur son propre blog, etc. Aujourd’hui, en RDC, nous
pouvons dire que l’Internet est en effet le seul support possible de libre
expression pour les citoyens. En dehors de l’internet, il suffit de passer en
revue tous les modes d’expression traditionnels65 possibles pour
comprendre qu’en réalité la libre expression est impossible, sauf si on
enfreint la loi.
Le support qu’utilisent les internautes en RDC est souvent le
Smartphone, plus que l’ordinateur. Mais que ce soit sur Smartphone ou
sur ordinateur, la transmission de la parole et de l’opinion de l’internaute
se fait de toute façon sur les réseaux sociaux, qui peuvent être de toute
nature, par l’intermédiaire de la rédaction d’articles ou par les
commentaires laissés sur son compte ou sur le compte d’un autre. Toute
personne peut le faire, un simple citoyen lambda, un membre de
l’administration, un journaliste, ou même un étranger. Les réseaux sociaux
sont donc devenus un système qui permet à tout utilisateur d’être lui-
même éditeur de contenus, de commenter ou de modifier des contenus
mis en ligne par d’autres utilisateurs ou encore, et c’est la particularité des
réseaux sociaux, d’obtenir des contenus et des messages par le simple fait
d’appartenir à une communauté.
La doctrine considère des réseaux sociaux de « medias sociaux ».
Comme un media stricto sensu repose en effet sur une multitude de
signifiants, il peut être perçu comme un outil de communication, un
moyen d’information et d’éducation, mais il possède également une
64
Selon le site en ligne : <www.vie-publique.fr>.
65
Avant l’apparition d’Internet, les formes d’expression possibles étaient les moyens de
diffusion naturels (l’écriture, le langage, l’affiche, les journaux), ou techniques (la
télévision, la radio, le cinéma).
357
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
66
H. ISAR, Droit des medias et des télécommunications, cours, inédit, 2012-2013.
67
C. DE MALET, « Les réseaux sociaux ont joué un rôle marginal », lefigaro.fr, 20 avril
2012, en ligne : <www.lefigaro.fr>.
358
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
68
« Les coupures de réseaux en RDC : les entreprises de TIC ont besoin de règles claires »,
en ligne :<http://www.ihrb.org/focusareas/information-communication-technology/net
work-shutdowns-in-the-drc-ictcompanies-need-clear-rules> (consulté le 20 décembre
2018).
69
RADIO OKAPI, « Lambert Mende annonce le rétablissement d'Internet dans «les heures
qui suivent» », en ligne :
<http://www.radiookapi.net/actualite/2015/02/06/rdc-lambert-mende-annonce-le-
retablissementdinternetdans-les-heures-qui-suivent> (consulté le 20 janvier 2019).
359
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
70
« Le gouvernement élève une interdiction de trois semaines pour envoyer des SMS »,
en ligne :<https://rsf.org/en/news/government-lifts-three-week-oldban-texting>
(consulté le 20 janvier 2019)
71
RESEAU NATIONAL DES ONG CONGOLAISES POUR LES DROITS DE L'HOMME,
« Déclaration de suspension », en ligne : <https://rsf.org/sites/default/files/_
declaration_du_renadhoc_sur_la_suspension_prolongee_de_s_sms_en_rdc_22.12.2011-
2.pdf> (consulté le 15 décembre 2018).
72
Interview de Pierre Félix Kandolo, Professeur de droit international à la Faculté de droit
de l’Université de Likasi, par la Radio Okapi de Lubumbashi, au micro de Neully Kabena,
sur la coupure de l’internet de décembre 2018 à janvier 2019 par le Gouvernement
congolais, émission du 16 au 18 janvier 2019.
360
(2018)1-2 RGDILI Revue Générale de Droit et Interdisciplinaire de Likasi
l’information peut être suspendu par l’État et à tout moment pour des
circonstances exceptionnelles73.
73
Pierre Félix KANDOLO ON’UFUKU wa KANDOLO, Droit international humanitaire,
syllabus du cours, première Licence, Faculté de droit, Likasi, Université de Likasi, 2018-
2019, p. 84 et s.
74
CONSEIL D’ÉTAT, Étude annuelle 2014 : Le numérique et les droits fondamentaux, août
2014, p.90.
361
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75
Conseil Constitutionnel, décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009, §12.
76
Un seul jugement ordonnant la suspension de l'accès a été prononcé, mais il n'a jamais
été mis en œuvre. Le décret n° 2013-596 du 8 juillet 2013 est ensuite venu abroger le
dispositif réglementaire. Ne reste plus qu'une amende de cinquième classe.
77
Christophe CARON, La lutte contre la contrefaçon sur internet dans les lois HADOPI I et
II, CCE n° 1, Janvier 2010, comm. 1.
78
Laure MARINO, Le droit d'accès à internet, nouveau droit fondamental, D.2009, p.2045.
79
Frank LA RUE, “Report of the Special Rapporteur to the Human Rights Council on key
trends and challenges to the right of all individuals to seek, receive and impart
information and ideas of all kinds through the internet”, A/HRC/17/27, 16 mai 2011, §78.
en ligne : <http://www.ohchr.org/EN/Issues/FreedomOpinion/Pages/Annual.aspx>.
80
Frank LA RUE, « Rapport établi par le Rapporteur spécial sur la promotion et la
protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression », A/66/290, 10 août 2011,
§61 », en ligne : <http://ap.ohchr.org/documents/dpage_e.aspx?si=A/66/290>.
362
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81
Cour EDH, 18 décembre 2012, Ahmet Yildirim c. Turquie (req. N°3111/10), §31.
82
CONSEIL DE L'EUROPE, « Déclaration du Comité des Ministres sur les droits de l'homme
et l'état de droit dans la Société de l'information », 13 mai 2005, CM(2005)56 final, en
ligne : <https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=849009>.
83
COMMISSION EUROPÉENNE, Un partenariat pour la démocratie et une prospérité
partagée avec le sud de la Méditarrenée, COM(2001) 200 final, 8 mars 2011, p. 12.
363
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84
GLOBAL NETWORK INITIATIVE, « What does the Global Network Initiative aim to
accomplish ? », en ligne : <https://globalnetworkinitiative.org/content/frequently-asked-
questions> (consulté le 22 novembre 2018).
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trois ans tout engagement préalable qui ne serait pas compatible85. Les
Principes eux-mêmes stipulent que « [L]es Participants vont chercher à
accroître dans le monde entier le nombre des organisations appuyant ces
Principes pour qu'ils s'imposent comme la nouvelle norme mondiale »86.
La GNI offre également ses moyens logistiques à une autre
organisation plus étroite, les Telecommunications Industry Dialogue (TID),
qui s'est créée en 2013 pour établir des règles de conduite spécifiques aux
opérateurs et fournisseurs d'outils de télécommunication. Contrairement
à la GNI dont la gouvernance est multipartite, les TDI n'accueillent en son
sein que des entreprises qui discutent ensemble des règles qu'elles
acceptent de s'imposer, selon un mode décisionnel qui semble être celui
de l'unanimité87. L'organisation se décrit comme un « groupe d'opérateurs
et de fournisseurs de télécommunications qui abordent communément les
droits à la liberté d'expression et à la vie privée dans le secteur des
télécommunications dans le contexte des Principes Directeurs des Nations
Unies sur les Entreprises et les Droits de l'Homme ». Les TID comptent
actuellement neuf membres, principalement européens : Alcatel-Lucent,
Orange, Nokia, Telefonica, Telenor, TeliaSonera, Millicom, Vodafone et
AT&T.
Ensemble, ces deux organisations forment les deux principales
structures d'autorégulation visant à apporter aux individus une meilleure
protection des droits de l'homme face aux menaces que représentent les
ingérences de l’État. Il faudrait toutefois noter que même sans en être
membres, de nombreux autres intermédiaires de l'internet agissent
désormais selon les mêmes principes, en tout ou partie.
85
GLOBAL NETWORK INITIATIVE, « Directives de mise en œuvre des Principes de liberté
d'expression et de respect de la vie privée », §5, en ligne :
<https://www.globalnetworkinitiative.org/sites/default/files/pdfs/FR_Implementation_G
uidelines_ FRA.pdf> (consulté le 22 novembre 2018).
86
GLOBAL NETWORK INITIATIVE, « Principes de liberté d'expression et de respect de la
vie privée », Préambule, en ligne : <https://www.globalnetworkinitiative.org/
sites/default/files/pdfs/FR_Principles_FRA.pdf> (consulté le 22 novembre 2018).
87
Voir : « Aucune forme de statuts n'est publiée sur le site officiel de l'organisation », en
ligne : <http://www.telecomindustry dialogue.org/>.
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Que ce soit la GNI ou les TID, les deux organisations ont fait le choix
de se concentrer exclusivement sur les problématiques liées à la liberté
d'expression et au respect de la vie privée, qui sont les deux droits les plus
menacés par l'action des États sur internet. Mais les principes de la GNI
rappellent, dans une formule qui n'est pas sans évoquer la Déclaration et
le programme d'action de Vienne88, selon lequel « [L]es droits de l'homme
sont indivisibles, interdépendants et étroitement liés », que « la restriction
de l'un d'entre eux pénalise tous les autres », et donc que la protection
des deux droits précités « facilite une matérialisation constructive des
autres droits de l'homme ».
Alors que les Principes directeurs de Ruggie, adoptés aux Nations
Unies, se contentent de faire état de la responsabilité des entreprises « de
se conformer à toutes les lois applicables et de respecter les droits de
l'homme »89. Les membres de la GNI vont plus loin, ils choisissent d'ignorer
cette quadrature du cercle qui consisterait à demander à la fois aux
entreprises d'obéir à des lois nationales et de respecter les droits de
l'homme, alors que ce sont parfois les droits nationaux qui sont à l'origine
des violations des droits fondamentaux, et assument de chercher à
imposer un rapport de force aux États pour la protection des droits, quelle
que soit leur législation. Les adhérents à l'organisation reconnaissent ainsi
explicitement que « [L]es entreprises du secteur des technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont responsables du respect et
de la protection du droit à la liberté d'expression et au respect de la vie
privée de leurs utilisateurs », et disent vouloir « assurer à l'échelle de la
planète la protection et la promotion de la jouissance des droits de
l'homme », ce qui est d'ordinaire perçu comme une prérogative et une
obligation dévolue aux seuls États. Aussi, non seulement que les membres
de la GNI « respecteront et protégeront » les droits visés, en « cherchant à
éviter ou à minimiser l'impact des restrictions gouvernementales », mais,
en plus, elles protégeront les droits des « utilisateurs soumis à des
88
NATIONS UNIES, Déclaration et programme d'action de Vienne, Conférence mondiale
sur les droits de l’homme, 12 juillet 1993, A/CONF.157/23, §5. (« Tous les droits de
l’homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés »)
89
CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME, « La promotion, la protection et l’exercice des
ème
droits de l’homme sur l’internet », 20 session, A/HRC/RES/20/8, Résolution 20/8 du 5
juillet 2012, en ligne : <http://ap.ohchr.org/documents/alldocs. aspx?doc_id=20340>.
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90
Principes de la GNI, §1.
91
GLOBAL NETWORK INITIATIVE, Directives, préc. note 82, §3 et §4.
92
Liam TUNG, « Microsoft files fresh appeal against handing over email in Irish datacentre
», ZDNet, 9 décembre 2014, en ligne : <http://www.zdnet.com/article/microsoft-files-
fresh-appeal-against-handing-over-email-in-irish-datacentre/>
93
TELECOM INDUSTRY DIALOG, « Principes directeurs en matière de liberté d'expression
et de protection de la vie privée dans les télécommunications », 12 mars 2013, p. 2, en
ligne : <http://www.telecomindustrydialogue.org/wp-content/uploads/ Telecoms_
Industry_Dialogue_ Principles_Version_1_-_FRENCH.pdf>.
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Id.
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95
Sur le point de vue critique de ces dispositions du code civil livre III et les propositions
de réforme et de leur adaptation aux réalités actuelles, voir Pierre Félix KANDOLO
ON’UFUKU WA KANDOLO, Réparations en droits de la personne et en droit international
humanitaire. Problèmes et perspectives pour les victimes en République démocratique du
Congo, Thèse de doctorat, Faculté de droit, Montréal, Université de Montréal, 2017.
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CONCLUSION
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UNIVERSITÉ DE LIKASI
La deuxième Université publique de la province du Haut-Katanga, située
dans une première ville en industries minières et en montagnes dans la même
province. Le Congo se développe, l’Université de Likasi constitue le meilleur
milieu où la science s’élabore et où la jeunesse se construit pour l’avenir de la
République et de la province. Les diplômés de cette Université font un
rayonnement non contestable sur l’échiquier tant national (dans les recherches de
grande envergure, dans la vie politique, dans les entreprises, dans la société civile
nationale) qu’international.
FAITES VOTRE CHOIX :
Pour la R.D. Congo : MOI, JE CHOISIS l’Université de Likasi
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de Likasi
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L’UNILI.