Le Droit Electoral Esambopdf
Le Droit Electoral Esambopdf
Le Droit Electoral Esambopdf
droit
africain
11
Le droit électoral
congolais
Titres parus
BIB
IBLLIO
IOTH
THÈÈQUE DE DROIT AFRIC
ICAAIN 11
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DU MÊME AUTEUR
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS .....................................................................................................9
PRÉFACE................................................................................................................13
INTRODUCTION...................................................................................................19
CHAPITRE I
L’ÉLECTEUR ...........................................................................................27
CHAPITRE II
LE CANDIDAT ........................................................................................43
CHAPITRE III
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE ..............................................................69
CHAPITRE IV
L’ÉLECTION ............................................................................................97
CHAPITRE V
LE CONTENTIEUX ÉLECTORAL .........................................................157
CONCLUSION ......................................................................................................215
ANNEXES.............................................................................................................223
INDEX ...................................................................................................................233
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIONNÉE...................................................................239
POSTFACE ...........................................................................................................219
TABLE DES MATIÈRES .....................................................................................245
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AVANT-PROPOS
1
Aux termes de l’article 19 de la Loi n° 70-001 du 23 décembre 1970 modifiant la Constitution du
24 juin 1967, le Mouvement Populaire de la Révolution est érigé comme première institution de la
République avant le président de la République, l’Assemblée nationale, le Gouvernement, la Cour
constitutionnelle et les Cours et tribunaux. Il deviendra, en vertu de la modification constitutionnelle
organisée par la Loi n° 74-020 du 15 août 1974, la nation zaïroise organisée politiquement (art. 29) et la
seule institution de la République (art. 28), les autres n’étant que ses organes.
2
L’article 22 de cette loi indique que la propagande électorale est faite par le Mouvement Populaire de la
Révolution.
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3
Il s’agit des villes de Léopoldville (communes de Kintambo, Saint-Jean, Bandalungwa, Kinshasa,
Dendale, Ngiri-Ngiri, Kalamu, Barumbu, Ngaliema et Kalina), d’Elisabethville (communes Albert,
Katuba, Kenya et Rwashi) et de Jadotville (commune blanche et la commune africaine de Kikula). Lire
dans ce sens, NDAYWEL è NZIEM I., Nouvelle histoire du Congo des origines à la République démocratique
du Congo, Bruxelles, Le Cri-Buku Histoire, 2012, pp. 428-429.
4
Notamment dans les communes de Matete et N’djili.
5
L’article 1er de l’Ordonnance n° 12/295 du 29 septembre 1957 portant mesures particulières
d’exécution du Décret du 26 mars 1957 précise que les personnes consultées en vue de la constitution des
conseils des communes composant les communes doivent être belges, de sexe masculin, âgées de 25 ans
au moment de la clôture du rôle des personnes à consulter et avoir six mois de résidence non précaire
dans une ou plusieurs communes de la ville au moment de la clôture du rôle.
6
MABIALA MANTUBA-NGOMA P., Les élections dans l’histoire politique de la République démocratique
du Congo de 1957-2011, Kinshasa, FKA, 2013, p. 16.
7
Année du dernier recensement de la population.
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Avant-propos 11
augmenté pour atteindre, en 2011, 32 024 640 inscrits contre 18 911 572
votants ; témoignage de la ferveur qui entoure la discipline.
Fortement influencé par la jurisprudence, ce droit reflète la vitalité politique
et démocratique d’un pays résolument tourné en direction de la conquête ou
reconquête démocratique du pouvoir. Sa construction est, donc, à situer dans
l’histoire d’une Nation qui, bien que confrontée, pendant plusieurs décennies, à
diverses crises politiques, contraste avec l’engouement à la démocratie que
caresse un système politique dans lequel la redevabilité des gouvernants est, de
plus en plus, exigeante.
Produit de la fragmentation des textes juridiques hérités, soit de la
colonisation, soit du système d’organisation et d’exercice autoritaire du
pouvoir, le droit électoral congolais renferme des spécificités qui sollicitent,
chaque jour, sa reconnaissance, d’abord, comme un art exigeant expertise et
compétence, ensuite, en tant que science comportant des règles et procédures
propres et, enfin, comme domaine qui emprunte du management, l’essentiel de
ses techniques.
En dépit de faiblesses et apparentes contradictions que l’on peut çà et là,
relever dans l’application de son dispositif juridique, ce droit joue, comme on le
verra, un rôle capital dans l’enracinement des valeurs démocratiques, l’égalité
devant le suffrage et, partant, la distribution du pouvoir politique.
Le souci de simplification de ce dispositif et des pratiques qui, par moments,
échappent à l’évidence élémentaire justifie l’élaboration d’un ouvrage qui
retrace, dans un style simple, clair et méthodiquement agencé, le processus
électoral auquel chaque pays est confronté. Il s’efforce d’apporter, dans la
mesure du possible et là où l’exercice est nécessaire, un éclairage indispensable
du droit comparé.
L’abondance de la jurisprudence analysée contribue, avec quelques annexes
tirées des opérations de dépouillement, compilation et centralisation des
résultats8 proposées en fin d’ouvrage, à faire du droit électoral une discipline
qui se vit et se construit au contact de la réalité.
8
Il s’agit notamment des procès-verbaux de dépouillement et de compilation des résultats, des fiches de
délibération et des résultats, du bordereau de transmission et de réception des plis ou encore de la fiche
de reconstitution des résultats au niveau du Centre local de compilation des résultats.
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PRÉFACE
DC : Démocratie Chrétienne
DCC : Décision du Conseil constitutionnel
ECT : Eveil et Conscience pour le Congo et le Développement
FKA : Fondation Konrad Adenauer
FONUS : Forces Novatrices Unies pour la Solidarité
GSCO : Génération pour la Solidarité et le Développement du Congo
Idem : ouvrage déjà cité
IDH : Institut des droits de l’Homme
LDIC : Ligue pour la Défense des Intérêts des Congolais
LGDJ : Librairie Générale de Droit et de la Jurisprudence
M17 : Mouvement du 17 mai
MINUSMA : Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation
au Mali
MLC : Mouvement de Libération du Congo
MLP : Mouvement Lumumbiste Progressiste
MONUC : Mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo
MONUSCO : Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la République Démocratique
du Congo
MSD : Mouvement de Solidarité pour le Développement
MSDD : Mouvement de Solidarité pour la Démocratie et le Développement
MSR : Mouvement Social pour le Renouveau
N° : Numéro
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
ONUCI : Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire
Op.cit : ouvrage déjà cité
P : page
PALU : Parti Lumumbiste Unifié
PCBC : Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance
PCC : Parti des Conservateurs Congolais
PCDI : Parti Chrétien Démocrate pour le Développement Intégral
PDC : Parti Démocrate Chrétien
PDS : Parti Démocrate Socialiste
PP : plusieurs pages
PPPC : Parti du Peuple pour le Progrès du Congo
PPPD :Parti du Peuple pour la Paix et la Démocratie
PPRD : Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie
PR : président de la République
PSC : Parti Socialiste Congolais
PUF : Presses Universitaires de France
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INTRODUCTION
1
Certains auteurs comme TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., les prennent pour synonymes. Lire dans ce
sens, leur ouvrage commun intitulé, Droit des élections, Paris, Économisa, 2007.
2
MASCLET J.-C., Droit électoral, Paris, PUF, 1989, pp. 13-14.
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3
COLLIARD J.-C., dans la préface de l’ouvrage Droit des élections de TOUVET L. et DOUBLET Y.,
n° VI.
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Introduction 21
pouvoir. Pour ce faire, la discipline n’est pas, ainsi qu’on le verra, que
normative, elle convoite le domaine autrefois occupé par les sciences exactes
telles l’arithmétique, la mathématique et la géométrie.
L’arithmétique électorale apparaît dans la quantification du processus de
votation et notamment à travers les opérations de consolidation des chiffres
dans la fixation du corps ou quotient électoral, le calcul des résultats électoraux
ou la détermination des suffrages exprimés. Réalisées en application des
dispositions légales, ces opérations dépassent le simple artifice juridique.
Placée dans l’optique de maximisation des chiffres électoraux, de la gestion
des opportunités et risques politiques, le droit électoral emprunte les techniques
que lui propose la mathématique ; il sert de cadre de cristallisation de la
mathématique électorale.
Dans la perspective de la légitimation du pouvoir, le droit électoral finit par
dresser la visibilité de la cartographie politique elle-même comportant une
diversité de figures dérivant de la géométrie électorale. Il reste que l’absence du
recensement de la population soit de nature à influer sur la pertinence des
dispositions légales au point de les rendre inadéquates.
4
Notamment dans les domaines de la citoyenneté, de la souveraineté démocratique ou de la participation
politique.
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5
MASCLET J.-C., Droit électoral,op. cit., pp. 18-19.
6
MASCLET J.-C., Le droit des élections politiques, Paris, PUF, Coll. Que sais-je ?, 1992, p. 97.
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Introduction 23
7
MELEDJE D.-F., « Le contentieux électoral en Afrique », La démocratie en Afrique, Pouvoirs, n° 129,
Paris, PUF, 2009, p. 147.
8
Art. 21 (3).
9
Art. 25.
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La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples engage10 les États
parties à considérer la participation populaire, par le biais du suffrage universel,
comme un droit inaliénable des peuples. Celle relative à la démocratie, les
élections et la gouvernance comporte, quant à elle, un dispositif juridique
contraignant à l’égard des États parties.
10
Art. 4 (2).
11
Art. 5, al.1er.
12
Art. 70, al.1er.
13
Art. 77.
14
Art. 101, al.1er.
15
Art. 104, al. 4.
16
Art. 197, al. 4.
17
Art. 198, al. 2.
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Introduction 25
CHAPITRE I
L’ÉLECTEUR
1
BURDEAU G., Droit constitutionnel et institutions politiques, Paris, LGDJ, 1984, p. 475.
2
MASCLET J.-C., Droit électoral, op. cit., pp. 42-43.
3
L’article 1er de cette Déclaration indique, en effet, que les hommes naissent libres et égaux en droits.
4
La Convention est une Assemblée constituante qui gouverna la France du 21 septembre 1792 au
26 octobre 1795 pendant la Révolution. Elle a décidé de l’abolition de la royauté au profit de la
souveraineté du peuple.
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A. La nationalité
L’ensemble de législations électorales subordonne l’exercice du droit de vote
à l’administration de la preuve de la nationalité. Seuls, en effet, les nationaux
sont autorisés, sous réserve des dispositions particulières propres à chaque
pays5, à participer au vote.
Pour établir la preuve de sa nationalité, il suffit de produire l’original de sa
carte nationale d’identité6 en cours de validité ou d’un document en tenant lieu.
À défaut d’un tel document ou en cas de doute sérieux sur son authenticité, il
est pourvu par la production, s’il est requis, d’un passeport en cours de validité
ou d’un certificat de nationalité délivré par l’autorité compétente. La
compétence en matière de nationalité est, hormis les dispositions légales
contraires, d’attribution. Sera considéré comme dépourvu d’existence juridique,
un document de nationalité délivré par l’autorité non habilitée et/ou dépourvue
de la qualité légale.
L’histoire des élections en République démocratique du Congo renseigne
que les congolais n’ont pas toujours été invités au vote. Pour les élections
municipales de 1957, seuls les citoyens belges âgés de vingt-cinq ans révolus et
résidant au Congo depuis cinq ans au moins étaient admis à participer au vote.
Le droit de vote ne leur a été reconnu que pour les élections communales,
5
En France, par exemple, les étrangers ressortissants des États membres de l’Union européenne sont
notamment autorisés à participer aux élections européennes et municipales.
6
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op. cit., p. 9.
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L’électeur 29
si une personne qui désire s’inscrire sur une liste électorale ne trouve pas le nombre
des témoins requis pour se faire enrôler, elle peut demander au président du Centre
d’inscription qui décide, après concertation avec l’Unité de Médiation11, de
l’inscrire s’il juge son identité suffisamment avérée12.
7
Art. 1er de l’Ordonnance législative n° 25/554 du 6 novembre 1959 relative au droit de vote et
d’éligibilité, Bulletin Officiel, 1959, p. 2863.
8
L’article 1er de la Loi du 23 mars 1960 relative aux élections législatives et provinciales au Congo
énumère les personnes appelées à participer à l’élection des membres de la chambre des représentants, à
savoir les personnes qui ont le statut congolais, celles nées de mère congolaise ou ressortissant du
Rwanda-Urundi ayant résidé au Congo au moins dix ans avant le vote.
9
L’article 6, al. 1er de la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n° 11/003 du
25 juin 2011 précise que « la qualité d’électeur est constatée par l’inscription sur la liste des électeurs et la
détention d’une carte d’électeur délivrée par la Commission électorale nationale indépendante ».
10
Art. 10 de la Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004.
11
Aux termes de l’art. 13 al. 3 de la Décision n° 008/CEI/BUR/05 du 9 juin 2005, l’Unité de Médiation
est une structure située dans un ou plusieurs Centre d’inscription et composée des personnes neutres
désignées par le bureau de la Commission électorale indépendante pour prévenir et gérer les conflits
électoraux nés de l’enrôlement des électeurs.
12
Art. 13 al. 2 de la Décision n° 008/CEI/BUR/05 du 9 juin 2005.
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B. L’i’id ’éllecteur
dentité de l’é
En application d’une disposition légale, l’administration territoriale ou
électorale est, selon le cas, autorisée à exiger la présentation, au moment de
l’inscription sur une liste électorale, de l’original ou de la copie conforme à
l’original de l’une des pièces requises. Sans être nécessairement uniforme et
exhaustive, chaque législation prend soin de préciser la nature des pièces à
produire telles que la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire, la
carte de militaire ou de policier ou encore la carte de fonctionnaire en cours de
validité avec photographie. Ces pièces doivent être délivrées par l’autorité
compétente et portées sa signature.
Tout en autorisant l’électeur à faire usage, au moment de son inscription sur
une liste électorale, d’autres noms en plus de celui de famille (une femme peut
ajouter à son nom de jeune fille ou de famille, celui de son mari), certaines
législations, comme en France, n’acceptent pas de cumul ni la combinaison de
plusieurs noms d’usage16 ; celle-ci privant son auteur d’une identité et ce
dernier n’est pas fondé à se présenter devant l’agent requis aux fins de son
inscription sur une liste électorale.
C. L’â
’âge
ge de l’é
’éllecteur
Indispensable à l’attribution du droit de vote, la fixation de l’âge légal de
l’électeur s’apprécie au moment de la clôture de l’opération d’inscription sur les
listes électorales. Sur cette question, les recettes sont loin de répondre à la loi de
l’unanimité, la majorité électorale pouvant se situer entre 18 à 21 ans. Il
importe cependant de noter qu’à l’exception de l’Autriche qui l’a ramenée,
depuis 2007, à 16 ans pour les élections au Nationalrat (élection des députés
13
Le processus d’identification des nationaux opéré en 1974 a été vicié par l’obligation faite à toute
personne désireuse d’acquérir la nationalité congolaise (zaïroise) de puiser ses noms et post-nom dans le
patrimoine culturel national au point d’encourager une fraude dans la fixation de l’âge des candidats à la
nationalité congolaise.
14
ESAMBO KANGASHE J.-L., « La loi électorale » in M’BOKOLO E (dir.), Élections démocratiques en
République démocratiques du Congo. Dynamiques et perspectives, Kinshasa, AGB, 2010, p. 90.
15
MASCLET J.-C., Droit électoral, op.cit., p. 46.
16
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., p. 10.
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L’électeur 31
17
Avant l’entrée en vigueur de la Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 sur l’égalité des chances, cette
interdiction était de stricte application en France.
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18
Déplacement des effigies d’un adversaire politique de leur endroit initial, présentation caricaturée de
son image dans la presse ou dans un film.
19
C’est le cas notamment des électeurs de la Nouvelle-Calédonie en application des accords de Nouméa
du 5 mai 1998.
20
Si les premiers sont belges par leur origine, les seconds le sont par acquisition.
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L’électeur 33
21
Exposé des motifs de la Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des
électeurs en République démocratique du Congo, Journal officiel de la République démocratique du Congo,
numéro spécial du 27 décembre 2004, p. 1.
22
Art. 8, tiret 3 de la Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004 dispose en effet que « l’inscription sur la liste
électorale est soumise aux conditions suivantes se trouver sur le territoire de la République démocratique
du Congo au moment de l’identification et de l’enrôlement ».
23
MALIGNER B., Droit électoral, Paris, Ellipses, 2007, p. 61.
24
MASCLET J.-C., Droit électoral, op.cit., pp. 51-54.
25
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., pp. 18-19.
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A. Le domicile
Le domicile est le principal établissement d’une personne, le centre de ses
intérêts familiaux ou professionnels (cabinet médical ou d’avocats, bureau
d’études). Fixe, réel et personnel, le domicile doit, pour créer un droit électoral
subjectif indépendamment de toute autre habitation et, notamment, de toute
résidence, être légalement constaté.
Dans le domaine électoral, il n’est, en effet, autorisé à une personne de
n’avoir qu’un seul domicile, la possibilité de disposer de plusieurs résidences
étant largement ouverte. Aussi, le fait de contracter un mariage et de vivre,
dans la commune où son conjoint s’était préalablement inscrit avant le mariage
ne présume pas qu’on a obligatoirement son domicile dans la circonscription
électorale de la même commune. L’inscription des parents sur la liste électorale
d’une commune déterminée n’induit pas nécessairement que le fils devenu
majeur a son domicile dans la même circonscription que ses parents.
Seul, le juge de l’élection apprécie souverainement si la personne inscrite sur
la liste électorale remplit effectivement les conditions de domicile prévu dans le
code électoral. Il lui incombe, donc, de rechercher si les possibles manœuvres
orchestrées au moment de l’inscription ou de l’établissement d’une liste
électorale ont altéré la sincérité du scrutin.
B. La résidence
La résidence est une habitation actuelle, effective et continue d’une
personne. Ne sont, donc, pas assimilés à la résidence, une habitation secondaire
ou temporaire, un séjour provisoirement organisé dans un lieu touristique ou
une colonie de vacances. Les élections générales congolaises de 2006 et 2011
ont administré la preuve du parachutage à partir de Kinshasa voire de
l’extérieur du pays de bon nombre de candidats qui se sont fait élire dans les
circonscriptions dans lesquelles, ils ne disposent pas de domicile ni de résidence
connue. Devant chaque cas d’espèce, il appartient au juge électoral d’apprécier
souverainement si, au moment de la fixation de la résidence, la volonté du
législateur n’aura pas été détournée.
Pour les rattacher à un électeur, les éléments de la résidence doivent être
appréciés au jour de la clôture définitive de la liste électorale. Ainsi, sauf
exception légale26, l’électeur n’est autorisé à exprimer son vote que dans la
commune ou la circonscription de son inscription ou de son rattachement.
26
Notamment pour les électeurs vivant à l’étranger, ceux qui, au moment du vote, se trouveraient
incarcérés dans une maison d’arrêt ou dans une prison, les électeurs hospitalisés, en voyage ou en
mission officielle, etc.
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L’électeur 35
C. La qualité de contribuable
La qualité de contribuable est, également, déterminante pour la participation
à une élection. Certaines législations réservent le droit de vote aux seuls
électeurs ayant acquis la qualité de contribuable. L’article L. 11, 2° du code
électoral français confère la qualité d’électeur à toute personne qui, pendant
l’année de la demande d’inscription, figure pour la cinquième fois, sans
interruption, au rôle de contributions directes communales ; ces contributions
devant résulter de taxes foncières (sur les propriétés bâties et non bâties), la
taxe d’habitation et la taxe professionnelle, à l’exception de l’impôt sur le
revenu.
L’inscription au rôle des contributions est personnelle et, en principe, établie
par la production d’un certificat du percepteur. Celui-ci doit attester qu’au
courant de l’année de la demande d’inscription, le demandeur figure bien, pour
la cinquième fois sans interruption, au rôle.
À l’effet de solliciter l’inscription sur la même liste électorale que ses
parents, un enfant revêtu de la qualité d’électeur ne peut se prévaloir de l’état
de contribuable de ses parents. Il importe de noter, cependant, que tout électeur
qui a la qualité de contribuable est autorisé à s’inscrire, à sa demande, sur la
même liste électorale que celle sur laquelle s’est inscrit, à titre de contribuable,
son conjoint27. La non maitrise des statistiques de la population est de nature à
réduire la portée de cette exigence au point de faire douter du bien-fondé de
l’opération d’identification des contribuables.
27
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., pp. 18-19.
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28
Supprimé par la Loi du 23 mars 1960 relative aux élections législatives et provinciales du Congo
(art. 1er al. 2), le droit de vote de la femme a été pour la première fois reconnu à l’occasion du référendum
constitutionnel de 1967 (art. 2 de l’Ordonnance-loi n° 67-223 du 3 mai 1967 portant organisation du
référendum). Il sera confirmé par (art. 5 al. 2), ensuite, pour les élections législatives sur pied de
l’Ordonnance-loi n° 70-026 du 17 avril 1970 portant organisation des élections législatives (art. 6) avant
d’être consolidé par l’Ordonnance-Loi n° 70-027 du 17 avril 1970 portant organisation de l’élection du
président de la République (art. 4). De puis lors, il n’est soumis à aucune restriction de fait ni de droit.
29
Aux termes de l’article 5 de l’Ordonnance-Loi n° 67-223 du 3 mai 1967 portant organisation du
référendum constitutionnel, sont autorisés à participer à cette consultation, tous les Congolais, de deux
sexes, âgés de dix-huit ans révolus à la date du 4 juin 1967.
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L’électeur 37
abouti à la réduction du vote des noirs. La situation a, plus tard, évolué au point
que l’électorat noir joue, actuellement, un rôle déterminant pendant les scrutins
présidentiel et législatif.
Une opinion considère, non sans raison, que le poids de l’électorat noir a,
considérablement, pesé dans l’élection, en 2008, d’Hussein Barak Obama à la
présidence des États-Unis d’Amérique. En Afrique du Sud, on signale qu’il y a
peu, les métis et, dans une proportion variable, les noirs n’avaient pas droit au
vote.
30
Notamment américaine, burkinabé, burundaise, brésilienne, camerounaise, gabonaise, guinéenne,
française, malienne, mauritanienne, sénégalaise, tchadienne, togolaise ou encore zimbabwéenne.
31
Reconnue par Ordonnance-loi n° 70-026 du 17 avril 1970 portant organisation des élections
législatives, l’inscription des militaires et policiers sur les listes électorales est, actuellement, interdite par
la Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004 (art. 9 tiret 3). Privés du droit d’être électeurs, ils sont,
néanmoins, éligibles dans les conditions fixées par la loi électorale.
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§1. LA CONSTITU
TITUTION DU FICHIE
TION R ÉLECTO
IER RAL
TOR
L’une des fonctions des élections est d’assurer la légitimité du pouvoir et
l’acceptation des résultats qui en résultent, celle-ci étant souvent tributaire du
degré de transparence et d’objectivité dans les actes et opérations préparatoires
aux élections. Il s’agit notamment de l’inscription sur les listes électorales et
leur mise à jour.
L’électeur 39
32
MASCLET J.-C., Droit électoral, op.cit., p. 50.
33
CAUCHOIS H., Guide du contentieux électoral, Paris, 2e éd. Berger-Levrault, 2005, pp. 25-26.
34
Tribunal d’instance pour la France (art. L. 25 du code électoral) ou Tribunal de paix ou Tribunal
Coutumier du ressort pour la République démocratique du Congo (art. 42 de la Loi n° 04/028 du
24 décembre 2004).
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L’électeur 41
3. La radiation
La radiation est une mesure administrative qui a pour effet de faire perdre à
un électeur son droit de vote. Devant se dérouler pendant ou après la période
de révision des listes électorales, la radiation est soit d’office, soit consécutive à
l’examen, au fond, de la situation de l’électeur.
La radiation d’office est celle qui intervient sans examen au fond du dossier,
notamment lorsque l’électeur venait à décéder ou fait l’objet de l’exécution
d’une décision de justice devenue définitive. Elle peut avoir également lieu
lorsque, conformément à la décision de l’autorité administrative compétente,
un électeur est autorisé à s’inscrire sur la liste d’une autre commune ou un
autre bureau de vote. Dans les deux cas, la radiation est portée au tableau
rectificatif reprenant, par ailleurs, toutes les modifications apportées (avec
éventuellement, les motifs et pièces à l’appui) sur la liste électorale. Si la loi
l’autorise, la radiation peut avoir lieu en dehors de la période de révision des
listes électorales.
Avant d’ordonner la radiation d’une personne, la commission ou la
structure ad hoc doit s’assurer qu’elle ne remplit aucune condition pour
s’inscrire ou se réinscrire sur la liste des électeurs ; ce qui suppose un examen
approfondi et systématique de tous les cas susceptibles de conduire, par l’effet
de la radiation, à la mise à jour et à la constitution d’un fichier électoral fiable
avant la tenue du scrutin. Toutes ces opérations ont lieu dans le délai légal.
Tout électeur lésé par les opérations d’inscription sur les listes électorales et
de révision de celles-ci peut, dans le délai légal, porter son recours devant
l’autorité administrative compétente et, le cas échéant, devant le juge
compétent.
traitement, permet la détection des fraudes éventuelles pour que soit possible
une gestion sereine du contentieux électoral. Dans la pratique, le fichier
électoral consolidé reste valable jusqu’aux prochaines élections.
En tout état de cause, l’établissement d’un fichier électoral consolidé facilite
la confection à temps des listes d’émargement des bureaux de vote, ce qui
contribue au renforcement de la transparence électorale à condition de
s’assurer de la régularité de son entretien.
§2. L’ENTR
TREETIE
TIEN
N DU FIC
ICH
HIER ÉLECTO
TOR
RAL
Le fichier électoral comprend, outre la liste définitive des électeurs, les
données personnelles sur chaque électeur, notamment ses nom et prénom, ses
lieu et date de naissance, son sexe, son état civil, sa profession, les noms et
prénoms de ses parents, ses origines, son domicile ou sa résidence, sa photo et
ses empreintes digitales. Seule sa conservation dans un serveur sécurisé et
régulièrement mis à jour induit sa fiabilité.
Les techniques d’entretien du fichier électoral ne sont pas uniformes car,
pouvant se réaliser par trimestre, semestre, année ou par trois ans. Si la France
a opté pour une mise à jour annuelle, le législateur congolais ne s’est pas encore
préoccupé de situer avec exactitude la périodicité de la mise à jour du fichier
électoral, laissant ainsi à la pratique le soin de n’organiser celle-ci qu’avant la
tenue de chaque élection générale.
Dans le cadre de l’administration des élections, le recours à l’informatique
peut se révéler comme une technique destinée à fausser les données électorales,
notamment dans l’établissement des listes des électeurs ou dans la gestion des
résultats des urnes. Il convient donc de s’assurer de la fiabilité du programme
informatique et du logiciel utilisé.
L’exigence de la transparence et de la crédibilité d’une élection commande,
toute fois qu’il soit admis l’informatisation du fichier électoral et son contrôle
(comme au Sénégal) périodique ou, en tout cas, avant les prochains scrutins. Il
est important de retenir que le programme informatique est formé d’un
ensemble d’instructions données, par le programmeur ou le concepteur, à
l’ordinateur pour leur stricte exécution. Il lui appartient (auteur ou créateur du
programme) de le faire exécuter, ce qui l’exempte d’une neutralité absolue.
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CHAPITRE II
LE CANDIDAT
1
ESAMBO KANGASHE J.-L., La loi électorale,op. cit., p. 90.
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A. Les conditions gé
génnérales
Depuis longtemps, le droit de vote n’a été reconnu qu’aux seuls citoyens
d’un pays. Il suffit de prouver sa citoyenneté pour être admis à participer au
vote et, conséquemment, à se porter candidat à une élection. Pour ce faire, le
candidat doit posséder la nationalité du pays dans lequel la compétition
politique a lieu, avoir la qualité d’électeur et la majorité électorale, jouir de ses
droits civils et politiques et, le cas échéant, être exempté de toute cause
d’inéligibilité prévue par le code électoral.
1. La nationalité
Tout candidat à une élection doit s’assurer qu’il possède la nationalité du
pays qu’il prétend servir. Jadis considérée comme une affaire des seuls
nationaux, l’élection a fini par établir un lien de citoyenneté entre un candidat
et son pays. L’exigence de la nationalité a emporté la conviction que, dans la
gestion des affaires publiques, on n’est mieux servi que par ses citoyens.
Malgré une évolution qui lui a été imposée par les nécessités d’ouverture au
monde et la construction des grands ensembles politiques au niveau régional ou
continental (cas de l’Union Européenne, de la Communauté économique des
États d’Afrique de l’ouest), la nationalité comme condition d’éligibilité conserve
toute sa pertinence et son actualité.
L’adhésion, le 7 février 1992, des États membres de l’Union européenne au
traité de Maastricht a rendu nécessaire la conciliation entre les règles
traditionnelles de la citoyenneté avec l’obligation de bâtir un grand ensemble au
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Le candidat 45
2. La majorité électorale
La majorité électorale est ordinairement fixée dans le code électoral2. Pour
certains scrutins (présidentiel, députation nationale ou sénatoriale), elle peut
être déterminée par la Constitution, quitte au législateur de l’intégrer dans ses
dispositions particulières. La hauteur de l’âge d’éligibilité varie d’un pays à un
autre et d’un mandat à un autre. De manière générale, l’âge de dix-huit ans
révolus est admis comme constituant la majorité électorale qui, de toute
évidence, s’apprécie le jour de l’élection (CE, 29 novembre 1992)3.
En République démocratique du Congo, la Constitution du 18 février 2006
indique que tous les Congolais de deux sexes, âgés de dix-huit ans révolus sont,
sans préjudice de certaines de ses dispositions4 et dans les conditions prévues
par la loi, électeurs et éligibles5.Le choix du constituant a été, néanmoins, à la
base d’une controverse au sein de la classe politique au moment de la campagne
référendaire de 2005. Pendant qu’une opinion s’inquiétait de voir cette option
favoriser l’accession aux mandats politiques des Congolais supposés, en raison
de leur âge, immatures et, donc inexpérimentés dans la gestion des affaires
publiques6 ; une autre y voyait la volonté de rajeunissement de la classe
politique dirigeante. La tendance semble privilégier l’égalité de tous les
Congolais devant la loi, mais également la jouvence des dirigeants politiques.
2
MALIGNER B., Droit électoral, op. cit., p. 43.
3
Élections de Pelouse, Rec. p. 1122.
4
Notamment les articles 72, 102 et 106 qui traitent des conditions d’éligibilité à l’élection du président de
la République, à celles de députés nationaux et de sénateurs.
5
Art. 5 al. 5 de la Constitution du 18 février 2006.
6
Ces critiques ne manquent pas de pertinence lorsqu’on considère qu’à dix-huit ans révolus, le Congolais
moyen vient à peine de terminer ses études secondaires et qu’il n’aurait pas, faute de contact avec le
monde du travail, une expérience professionnelle avérée susceptible d’assumer pleinement certaines
charges politiques.
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7
Art. 9, point 3 de la Loi électorale.
8
Art. 10 de la Loi électorale.
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Le candidat 47
9
NYABIRUNGU mwene SONGA, Droit international pénal, Kinshasa, Éditions Droit et Société, 2013,
p. 201.
10
Art. 6 du Traité de Rome du 17 juillet 1998.
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11
Art. 7 de Traité de Rome du 17 juillet 1998.
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Le candidat 49
12
Art. 170, point b de la Loi n° 06/020 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier
1940 portant Code pénal congolais livre II.
13
Art. 299 de la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.
14
Art. 145 du Code pénal congolais livre II.
15
Art. 147 du Code pénal congolais livre II.
16
Art. 43 et 45 du Code pénal congolais livre II.
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La loi ne définit pas la torture que l’on assimile à des sévices graves ou des
barbaries cruelles imposées à une personne en vue de la faire souffrir. Elle
apparaît comme une circonstance aggravante de certaines infractions telles que
l’arrestation arbitraire17, les épreuves superstitieuses et les pratiques barbares18
ainsi que les coups et blessures volontaires19. L’auteur d’une arrestation
arbitraire pourra être condamné de cinq à vingt ans de servitudes pénales
principales, lorsque la victime aura été soumise à des tortures corporelles.
Lorsque les tortures ont entraîné la mort, le coupable sera condamné à la
servitude pénale à perpétuité ou à la peine capitale.
S’agissant d’une épreuve superstitieuse qui aura causé une maladie ou une
incapacité de travail personnel, ou s’il en est résulté la perte de l’usage absolu
d’un organe ou d’une mutilation grave, l’auteur sera puni d’une servitude
pénale de deux mois à vingt ans. Si l’épreuve a causé la mort, il est puni de la
peine de mort.
Les conséquences découlant des coups et blessures volontaires sont
rigoureusement réglementées. En effet, si les coups ont causé une maladie ou
une incapacité de travail personnel, ou s’il en est résulté la perte de l’usage
absolu d’un organe ou d’une mutilation grave, le coupable sera puni de deux à
cinq ans de servitude pénale. S’il en est résulté la mort, la servitude pénale est
portée de cinq à vingt ans.
La banqueroute est l’état d’un commerçant déclaré, par une décision de
justice, en faillite parce qu’incapable d’assurer, par négligence, imprudence,
erreur ou par des actes de fraude volontaire, la gestion normale de ses affaires.
À la différence de la banqueroute, la faillite est un état d’un commerçant,
personne physique qui cesse ses paiements et dont le crédit se trouve ébranlé. Il
y a cessation des paiements lorsque le commerçant débiteur ne parvient plus à
payer ses dettes échues, liquides et exigibles. Le crédit de ce commerçant est dit
ébranlé lorsqu’il a perdu la confiance du monde des affaires, particulièrement
de ses banquiers et fournisseurs20. Une personne qui aura été condamnée, par
une décision irrévocable, de l’une ou l’autre des incriminations est inéligible.
17
Art. 67 du Code pénal congolais livre II.
18
Art. 57 du Code pénal congolais livre II.
19
Art. 43 et 46 du Code pénal congolais livre II.
20
LUKOMBE GHENDA R., Droit commercial congolais. Faillite, concordat et banqueroute, Kinshasa,
Publication des Facultés de Droit, Université du Congo, 2001, pp. 24-34.
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Le candidat 51
21
Quatrième feuillet, inédit.
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22
Lire, également, MUKENDI WAFWANA E., Contentieux électoral dans la pratique de la Cour suprême
de Justice, Kinshasa, JURICONGO, 2011, p. 87.
23
Septième feuillet, inédit.
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Le candidat 53
5. La qualité d’électeur
La personne privée de sa qualité d’électeur n’est pas autorisée à se présenter
à une élection ; cette qualité induisant naturellement sur sa capacité à se porter
candidat à un scrutin. La qualité d’électeur est constatée le jour du vote après
une inscription sur la liste électorale de sa circonscription.
La loi électorale congolaise autorise à tout candidat non préalablement
inscrit sur la liste électorale à se faire identifier et enrôler au moment du dépôt
de sa candidature29 ; la possession de la qualité d’électeur conditionnant donc
l’éligibilité de son détenteur.
24
Art. 208 et 209 de la Constitution du 18 février 2006.
25
Art. 210 de la Constitution du 18 février 2006.
26
Art. 212 de la Constitution du 18 février 2006.
27
Art. 211 de la Constitution du 18 février 2006.
28
Art. 19, al. 1er de la Loi n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la
Commission électorale nationale indépendante.
29
Art. 9, point 5 de la Loi électorale.
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30
Cette position a été soutenue par les parlementaires membres du Rassemblement congolais pour la
démocratie, le Mouvement de libération du Congo, l’Opposition politique et le Rassemblement congolais
pour la démocratie Kisangani-Mouvement de libération.
31
Comme le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, le Rassemblement des congolais
démocrates et Nationalistes et les Mai-Mai.
32
ESAMBO KANGASHE J.-L., La loi électorale, op.cit., p. 91.
33
Art. 9, point 6 de la Loi électorale.
34
Décision n° 064/CENI/BUR/10 du 14 octobre 2011 portant publication de la liste définitive des
candidats à l’élection des députés nationaux du 28 novembre 2011.
35
Décision n° 012/CEI/BUR/06 du 30 avril 2006 portant publication de la liste définitive des candidats à
l’élection des députés nationaux du 30 juillet 2006.
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Le candidat 55
36
Art. 72 de la Constitution du 18 février 2006.
37
Cette exigence est également reprise dans les Constitutions américaine (art. 2), béninoise (art. 44) et
sénégalaise (art. 27).
38
En droit comparé américain, béninois, français, italien ou sénégalais, cet âge est, respectivement, fixé à
trente-cinq ans, quarante ans, vingt-trois ans, cinquante ans ou trente-cinq ans au minimum.
39
Le candidat président de la République ne doit pas être magistrat, membre du conseil économique et
social ni d’une institution d’appui à la démocratie, membre des forces armées et de la police,
fonctionnaire et agent de l’administration publique, mandataire actif dans les établissements publics ou
entreprises publiques.
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40
En ses articles 9 et 103.
41
Art. 104 al. 2, point d de la Loi électorale.
42
En droit comparé français, il est exigé au candidat président de la République, une lettre d’investiture
portant au moins cinq-cents signatures d’élus locaux d’au moins trente départements ou territoires
d’outre-mer et faire une déclaration de patrimoine (art. L 45 du Code électoral).
43
En vue d’attester que le candidat a une expérience professionnelle d’au moins cinq ans dans les
domaines politique, administratif, économique ou socioculturel.
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Le candidat 57
44
Art. L.45 du Code électoral français.
45
Art. 2 de la Constitution américaine.
46
Art. 27 de la Constitution sénégalaise.
47
Art. 44 de la Constitution béninoise du 9 décembre 1990.
48
Art. 102 de la Constitution du 18 février 2006.
49
Art. 120 et 121 de la Loi électorale.
50
L’absence de précision sur la nature de la nationalité induit qu’un candidat député national doit avoir
la nationalité congolaise d’origine ou d’acquisition.
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politique, s’il en est l’émanation, les noms de deux suppléants. Ces derniers
doivent, à l’instar du candidat député national, remplir les conditions
d’éligibilité prévues par la loi électorale.
Le législateur oblige le candidat député national à produire une photocopie
de la carte d’électeur, une attestation de naissance, un récépissé de dépôt par
candidat ou par liste, le cautionnement électoral non remboursable de
250 000 francs congolais par liste ou par candidat, la lettre d’investiture de
candidat par son parti ou son regroupement politique, s’il en fait partie, et la
photocopie certifiée conforme du diplôme de graduat au moins ou de
l’attestation en tenant lieu ou encore l’attestation de services rendus51.
Pour le scrutin de listes, tout parti ou regroupement politique présente
forcément une liste des candidats. Les candidats indépendants se présentent
individuellement. Sous peine d’irrecevabilité, le nombre des candidats par liste
ne doit pas être inférieur ou supérieur au nombre des sièges à pourvoir52 ; ceci
signifie qu’une liste qui compte un nombre de candidats inférieur ou supérieur
au nombre de sièges à pourvoir doit être déclarée irrecevable.
Par liste, on entend un document établi par le parti ou regroupement
politique comportant plusieurs noms de candidats. Chaque liste est établie en
tenant compte de la représentation paritaire homme-femme et de la promotion
de la personne vivant avec handicap. Mais en raison du faible engagement
politique de la femme comme candidate aux différents scrutins, il a été arrêté
que l’inobservance de cette condition ne peut constituer un motif
d’irrecevabilité d’une liste53.
Une liste de candidature peut être ouverte ou bloquée. La liste ouverte est
celle qui donne aux électeurs la possibilité d’indiquer leurs préférences à un
parti ou regroupement politique et aux candidats qui s’y sont inscrits. Elle est
ouverte dans la mesure où une grande liberté de choix est accordée aux
électeurs dans la désignation des candidats de leur parti ou regroupement
politique.
Pareille liste permet d’établir un contact direct entre les électeurs et les
candidats. La liste ouverte est susceptible de modifications dans les limites
autorisées par la loi. Du fait de la propension à la concurrence excessive qu’elle
encourage au sein d’un même parti ou regroupement politique, la liste ouverte
contribue à la réduction, par l’effet de la fragmentation des moyens et des
ressources, des chances en vue d’obtenir une majorité parlementaire solide et
cohérente.
La liste bloquée fixe préalablement l’ordre de candidats à élire par le parti ou
ses organes dirigeants. Dans cette dernière, en effet, seuls figurent sur le
bulletin de vote les noms, symbole du parti ou regroupement politique et les
photos du chef dudit parti ou regroupement politique. La liste bloquée est
créditée de vouloir donner la parole aux partis, expression de la démocratie
51
Art. 121 de la Loi électorale.
52
Art. 122 de la Loi électorale.
53
Art. 13 de la Loi électorale.
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Le candidat 59
qu’aux individus qui en font partie. Elle rendrait, par ailleurs, plus facile le
dépouillement des résultats électoraux et serait adaptée à la situation d’un pays
sorti de crise en favorisant la représentation aux assemblées délibérantes les
différentes sensibilités politiques.
Il est, néanmoins, reproché à la liste bloquée d’enfreindre le contact direct
entre les candidats et les électeurs, d’étouffer les candidatures indépendantes et
de biaiser la légitimité populaire. Elle n’offrirait aucune alternative en cas de
décès, de retrait volontaire ou de révocation d’un candidat avant l’élection.
C’est probablement la gestion monarchique et opaque des partis et
regroupements politiques congolais qui a justifié l’option en faveur des listes
ouvertes, choix qui semble répondre à la demande exprimée par le corps
électoral et la majorité des candidats54.
54
Lire utilement, ESAMBO KANGASHE J.-L., La loi électorale, op.cit., pp. 95-96.
55
Art. 148 point 2 de la Loi électorale.
56
Art. 149 point c de la Loi électorale.
57
Art. 153-156 de la Loi électorale.
58
Art. 191 de la Loi électorale.
59
Art. 195 point c et e de la Loi électorale.
60
Art. 207 de la Loi électorale.
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chefferie remplit les mêmes conditions que celles exigées au candidat conseiller
communal, sauf pour le montant du cautionnement électoral non remboursable
dont la hauteur est fixée à 20 000 francs congolais61.
61
Art. 211 point c de la Loi électorale.
62
Art. 106 de la Constitution du 18 février 2006.
63
Art. 131 de la Loi électorale.
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Le candidat 61
64
Art. 132 de la Loi électorale.
65
Art. 198, al. 2 de la Constitution du 18 février 2006.
66
Art. 159 de la Loi électorale.
67
Art. 161, al. 1er de la Loi électorale.
68
Art. 161 de la Loi électorale.
69
Art. 162, point c de la Loi électorale.
70
Art. 175 de la Loi électorale.
71
Art. 177 de la Loi électorale.
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72
Art. 186 point c de la Loi électorale.
73
Art. 199 de la Loi électorale.
74
Art. 218 point c et e de la Loi électorale.
75
Art. 79, al. 2 de la Loi organique n° 08/016 du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et
fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’État et les provinces,
Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, 7 septembre 2009.
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Le candidat 63
néligi
A. L’i’in gibbilité est orga
gannisée par un texte juridique
Destinée à empêcher l’exercice d’un droit fondamental, l’inéligibilité ne se
présume pas, elle doit être expressément aménagée par un texte juridique.
Seules, en effet, les situations objectives suffisamment prouvées et documentées
peuvent constituer une cause d’inéligibilité. La compétence du législateur dans
ce domaine est donc légitime et justifiée d’autant que le droit de se porter
candidat à une élection politique est une liberté publique dont les restrictions
doivent découler d’un texte juridique.
Pareille conclusion est logique et compréhensible tant il est vrai que
l’inéligibilité a notamment pour vocation de protéger la liberté de l’électeur et
de le préserver des situations susceptibles de porter atteinte à son choix.
Dans l’appréciation d’une cause d’inéligibilité, l’autorité administrative ou le
juge compétent est, selon le cas, tenu de s’assurer qu’au moment du dépôt ou de
la déclaration de candidatures, toutes les conditions légales ont été observées et
qu’aucune restriction légale n’a été relevée pour qu’il soit ordonné l’irrece-
vabilité d’une candidature ou d’une liste.
Aménagée par et en vertu de la loi, l’inéligibilité doit être strictement
interprétée afin qu’il ne soit admis aucune extension, même par analogie, des
hypothèses puisées en dehors du champ d’action préalablement arrêté par le
législateur.
néligi
B. L’i’in gibbilité est d’ordre public
Le moyen tiré de l’inéligibilité d’un candidat est d’ordre public ; il peut être
soulevé d’office, même pour la première fois devant le juge d’appel, ce qui peut
porter atteinte à l’effet dévolutif d’appel.
Devant s’apprécier même le jour de l’élection, l’éligibilité est de
détermination variée en considération des situations pratiques particulières. Il
peut, en effet, se faire qu’entre l’élection et l’entrée en fonction d’un élu,
l’inéligibilité initiale disparaisse pour que la situation de l’élu soit conforme à la
loi. La cessation d’une inéligibilité ne doit certainement pas couvrir l’illégalité
initiale pas plus qu’elle ne pourra être prise comme motif de validation ou
d’homologation de cette élection.
C. L’i’in
néligi
gibbilité est toujours attachée à une catégo
gorrie d’é
’éllection
Le législateur prend habituellement soin de distinguer les causes générales
d’inéligibilité des conditions spécifiques attachées à chaque scrutin. Pour ces
dernières, il est admis qu’en vertu du principe de la spécificité des scrutins,
l’inéligibilité pour une catégorie d’élection (élection présidentielle) ne saurait
être invoquée pour une autre (sénatoriale ou députation nationale), les deux
scrutins étant différemment règlementés par la loi.
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néligi
D. L’i’in gibbilité est personnelle
De caractère essentiellement personnel, l’inéligibilité ne peut s’étendre du
fait d’un lien de parenté que l’on peut avoir avec le candidat (parent, conjoint
ou frère). Ce principe connait néanmoins des limites organisées par la loi. Pour
une élection qui établit la relation de solidarité entre le candidat et son
suppléant, l’inéligibilité de ce dernier rend irrecevable la candidature principale.
S’appréciant le jour du dépôt de la candidature ou de l’élection, l’éligibilité
d’un candidat contre lequel pèsent des suspicions d’inéligibilité peut
s’apparenter à une incompatibilité sans effacer l’inéligibilité initiale.
néligi
A. L’i’in gibbilité empêche le dépôt d’une candidature
’un
Au moment de la déclaration de candidatures, la structure administrative
compétente doit s’assurer que le dossier est constitué conformément aux
prescriptions légales. Elle doit, de manière particulière, vérifier l’éligibilité des
candidats. Si elle estime qu’une candidature est inéligible ou qu’une liste
comporte des candidatures inéligibles, l’autorité administrative compétente en
ordonne le rejet.
La personne dont la candidature a été rejetée, le parti ou regroupement
politique contre lequel l’irrecevabilité d’une liste aurait été ordonnée peut, dans
le délai légal76, saisir la juridiction compétente77. Celle-ci est, aux termes de la
loi électorale, la Cour constitutionnelle (pour les élections présidentielle et
législative), la Cour administrative d’appel (pour les élections provinciales), le
tribunal administratif (pour les élections urbaines, municipales et locales)78. La
juridiction saisie est tenue de se prononcer dans un délai de sept jours de sa
saisine. Passé ce délai, le recours est réputé fondé et le requérant rentre dans ses
droits79, il est d’office inscrit sur la liste des candidats.
76
Quatre jours qui suivent la publication par la Commission électorale nationale indépendante des listes
provisoires des candidats.
77
Art. 25, al. 2 de la Loi électorale.
78
Art. 25 de la Loi électorale.
79
Art.27, al. 1, 2, et 3 de la Loi électorale.
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Le candidat 65
néligi
B. L’i’in gibbilité doit être constatée par le juge
L’inéligibilité ne se présume pas, elle doit être constatée par le juge. Il peut,
en effet, arriver que le candidat soit élu avec une inéligibilité, celle-ci ne peut
logiquement produire d’effets qu’après avoir été constatée par le juge saisi d’une
contestation électorale.
La requête en contestation d’une élection doit, à peine d’irrecevabilité, être
introduite dans les deux jours qui suivent l’annonce des résultats provisoires.
Ne sont autorisés à saisir le juge à cet effet que le candidat indépendant, son
mandataire, le parti ou regroupement politique qui a présenté le candidat à
l’élection dont l’inéligibilité est constatée ou son mandataire80.
Il importe d’avoir à l’esprit que la requête en contestation de l’élection d’une
personne présumée inéligible n’a pas d’effet suspensif. Tant que l’inéligibilité
n’a pas encore été constatée, l’intéressé dispose de tous les droits et avantages
que lui confère son mandat et peut valablement accomplir les actes relevant
dudit mandat.
Deux situations peuvent cependant se produire. Si aucune contestation n’est
élevée contre l’inéligibilité supposée, celle-ci est couverte. Si, en revanche, le
juge constate l’inéligibilité, il annule l’élection et le bénéficiaire perd son
mandat politique. Dans ce cas, l’inéligibilité s’apparente à une incompatibilité.
80
Art. 73 de la Loi électorale.
81
CORNU G., Vocabulaire juridique, Paris, PUF, 2000, p. 445.
82
MALIGNER B., Droit électoral, op. cit., p. 215.
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83
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., p. 118.
84
Art. 17 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
85
Art. 18 du Règlement intérieur du Sénat.
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Le candidat 67
86
Art. 110, al. 2, 3 et 5 de la Constitution du 18 février 2006.
87
Art. 110, al.4 de la Constitution du 18 février 2006.
88
Notamment la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques et la loi électorale.
89
Art. 96 de la Constitution du 18 février 2006.
90
Art. 97, al. 2 de la Constitution du 18 février 2006.
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91
Art 110, al.6 de la Constitution du 18 février 2006.
92
Conformément aux dispositions des articles 29, al. 2 et 31 de la Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant
organisation et fonctionnement des partis politiques, Journal Officiel de la République démocratique du
Congo, numéro spécial du 18 mars 2004.
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CHAPITRE III
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE
§1. DÉFIN
INITIO
ITION
N DE LA CAMPAGNE ÉLECTO
TOR
RALE
La campagne électorale est une action coordonnée et systématisée à laquelle
se livrent les candidats en vue d’amener les électeurs à adhérer à leurs idées ou
projets de société. Elle se décline en une doctrine politique professée pour
solliciter le vote des électeurs dans le cadre d’une compétition réglementée1. La
campagne électorale se distingue de plusieurs notions qui lui sont voisines,
notamment la propagande électorale, la propagande politique et le marketing
politique.
Technique de matérialisation de la campagne électorale, la propagande
électorale qui sera étudiée plus loin est constituée d’un ensemble de moyens mis
en œuvre par le candidat pour convaincre les électeurs à voter pour lui. Dans la
pratique, la propagande électorale est modelée dans la campagne électorale,
notamment en ce qui concerne le recours aux moyens audiovisuels, aux médias
écrits ou aux sondages. Une mauvaise campagne électorale peut être source
d’inégalités de nature à entamer la sincérité de l’élection.
1
AVRIL P. et GICQUEL J., Lexique de droit constitutionnel, Paris, PUF, Coll. Que sais-je ?, 2005, p. 16.
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2
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan, 2013,
p. 128.
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La campagne électorale 71
3
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 130.
4
Idem, p. 188.
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5
Pendant la campagne électorale, le candidat doit faire l’économie de l’uniformisation du discours
politique. Celui-ci doit tenir compte de besoins exprimés par chaque catégorie d’électeurs et les moyens
utilisés pour y parvenir.
6
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 129.
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La campagne électorale 73
7
Aux termes de l’article 46 de la Constitution de la République du Bénin du 9 décembre 1990, le
deuxième tour de l’élection présidentielle a lieu quinze jours après la proclamation définitive des résultats
du premier tour.
8
Art. 71 de la Constitution du 18 février 2006.
9
R. Const. 38/TSR du 15 septembre 2006.
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La campagne électorale 75
10
Telle que révisée par la Loi du 27 septembre 2012.
11
Art. 36 de la Constitution de la République de Côte d’Ivoire du 23 juillet 2000.
12
Art. 7, al.3.
13
Telle que modifiée par la Loi n° 2000/0001 du 14 avril 2008.
14
Art. 30, al. 1er de la Constitution Sénégalaise du 7 janvier 2001.
15
L’article 40 de la Constitution du Burkina Faso du 2 juin 1999 telle que modifiée par la Loi n° 033-
2012/AN du 11 juin 2012 précise que les élections sont fixées vingt et un jour au moins et quarante jours
au plus avant l’expiration du mandat du président en exercice.
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16
Aux termes de l’article 11, al.2 e la Constitution de la République Gabonaise du 19 août 2003, l’élection
du président de la République a lieu un mois au moins et deux mois au plus avant l’expiration du mandat
du président en exercice.
17
La Constitution de la République du Niger du 18 juillet 1999 telle que modifiée par la Loi du
25 novembre 2011 précise que le premier tour de scrutin en vue de l’élection du président de la
République a lieu trente jours au moins et quarante jours au plus avant la date d’expiration du mandat
du président en exercice (art. 48, al. 3).
18
Art. 11 de la Loi électorale.
19
Art. 73 de la Constitution du 18 février 2006.
20
MUKUBI KABALI KAMANGO P., La Constitution de la République Démocratique du Congo : annotée,
commentée et expliquée, Kinshasa, éd. ITONGYA, 2009, p. 116.
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La campagne électorale 77
21
Art. 111 de la Loi électorale.
22
LOFOLI J.-P., « Média, instance de régulation et élection en République démocratique du Congo » in
M’BOKOLO E. (dir.), Élections démocratiques en République démocratiques du Congo. Dynamiques et
perspectives, Kinshasa, AGB, 2010, pp. 109-101.
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La campagne électorale 79
23
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op. cit., pp. 289-290.
24
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op. cit., p. 290.
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casernes. Est également interdite, l’apposition, même à ses frais, de plus d’un
panneau d’affichage, des affiches, photos et autres effigies de campagne à
proximité du Centre de vote. Les candidats, partis ou regroupements politiques
qui ont, en vue de la campagne électorale, placé des affiches dans un rayon de
100 mètres du Centre de vote sont tenus de les enlever à la fin de la campagne
électorale, soit vingt-quatre heures avant le jour du scrutin25.
L’observation des campagnes électorales de 2006 et 2011 a permis de relever
la violation non sanctionnée de cette disposition ; bon nombre de candidats aux
élections présidentielles et législatives s’étant illustrés par l’affichage sauvage
des banderoles et effigies de campagne.
La loi électorale interdit l’exercice ou la participation par une catégorie des
personnes26 à la campagne électorale, notamment le fait de se livrer à
l’apposition des affiches, la distribution des manifestes et des circulaires
électorales27. Elles sont interdites de faire usage, à des fins de campagne
électorale, du nom d’une autorité publique, procédé devenu de plus en plus
fréquent et qui peut induire une partie d’électeurs en erreur. La sanction est
difficile à organiser dans la pratique, les auteurs de ces actes agissant bien
souvent sous des prête-noms ou des personnes fictives.
La loyauté des procédés de campagne électorale exclut tout propos
diffamant, injurieux, mensonger, haineux, raciste, tribal ou violent28. La
diffamation, l’injure ou les violences sont, en période normale comme en celle
de campagne électorale, prohibées, voire condamnées. Le juge électoral les
apprécie souverainement en tenant, cependant, compte de la passion
qu’accompagne habituellement la campagne électorale. La bonne foi présumée
du candidat auteur de ces propos est, dans ce cas, susceptible d’orienter la
décision du juge, l’intention de nuire sera plus rarement retenue qu’en temps
normal.
Une polémique politique même violente ne constitue pas toujours une
manœuvre déloyale pour justifier l’intervention du juge. Pour être illégales ou
déloyales, les informations mensongères ou tendancieuses diffusées pendant la
campagne électorale doivent déterminer la conduite des électeurs au moment
du vote. Si graves qu’elles puissent apparaitre, ces informations ne sont
susceptibles de conduire à l’annulation d’un scrutin que dans la mesure où elles
auraient notablement influé sur les résultats électoraux.
25
Art. 27 de la Décision n° 052 bis/ CENI/ BUR/11 du 18 août 2011 portant mesures d’application de la
Loi électorale.
26
Les agents de carrière de service public de l’État, les magistrats, les membres des Forces armées, de la
Police nationale congolaise et des services de sécurité, à l’exception de ceux qui, en vue de leur éligibilité
ont, selon le cas, démissionné, sollicité la mise en disponibilité ou admis à la retraite.
27
Art. 31 de la Loi électorale.
28
Art. 34 de la Loi électorale.
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La campagne électorale 81
§1. L’IN
INTE RVENTIO
TER N DU LÉGISLATE
TION UR
TEU
Pour chaque type de scrutin, le législateur prend soin de fixer la période de
la campagne et les moyens de propagande électorale. Le point de départ de la
campagne est couramment déterminé, soit par le texte qui porte convocation
des élections, soit par les dispositions propres à chaque catégorie d’élections.
La loi électorale congolaise précise à ce sujet que la campagne électorale
s’ouvre trente jours au maximum avant la date du scrutin et s’achève vingt-
quatre heures avant cette date29. Cette durée diffère selon le type d’élection.
Pour l’élection du président de la République30, des députés nationaux31 et
provinciaux32, la campagne est de trente jours, elle est ouverte vingt-quatre
heures après la publication de la liste définitive des candidats et s’achève vingt-
quatre heures avant l’ouverture du scrutin. Ce délai est ramené à quinze jours
pour les candidats conseillers municipaux33, de secteur ou de chefferie34.
Pour l’élection de sénateur35, de gouverneur et de vice-gouverneur de
province36,de Conseiller urbain37, de maire et de maire adjoint38, de
bourgmestre et de bourgmestre adjoint39, de chef de secteur et de chef de
secteur adjoint, la durée de la campagne est de trois jours après la publication
de la liste définitive des candidats et s’achève vingt-quatre heures avant
l’ouverture du scrutin.
Relativement court, ce délai (trente, quinze ou trois jours) permet,
néanmoins, à chaque électeur de se faire une idée sur les différents projets
politiques en compétition, en vue d’un choix judicieux au moment du vote. Le
législateur détermine les moyens de campagne et leur utilisation.
29
Art. 28 de la Loi électorale.
30
Art. 110 de la Loi électorale.
31
Art. 125 de la Loi électorale.
32
Art. 150 de la Loi électorale.
33
Art. 196, al. 1er de la Loi électorale.
34
Art. 212, al. 1erde la Loi électorale.
35
Art. 138, al. 1erde la Loi électorale.
36
Art. 167, al. 1erde la Loi électorale.
37
Art. 179, al. 1erde la Loi électorale.
38
Art. 187, al. 1erde la Loi électorale.
39
Art. 203, al. 1erde la Loi électorale.
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40
Art. 33, al. 1er de la Loi électorale.
41
Art. 33, al. 2 et 3 de la Loi électorale.
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La campagne électorale 83
juridique, l’exercice qui n’est certainement pas uniforme dans tous les pays, est
devenu, au fil des années, une tradition démocratique.
Expérimentée pour la première fois, le 10 septembre 1974, à l’occasion du
second tour de l’élection présidentielle française qui a opposé Valery Giscard
d’Estaing à François Mitterrand, la pratique tire son fondement historique
d’une émission réalisée en Amérique, le 26 septembre 1960, lors du débat
radiotélévisé entre Richard Nixon et John Kennedy.
En Afrique, la coutume de débat télévisé en période de campagne électorale
est plutôt rare, les dirigeants au pouvoir qui la redoutent et préfèrent affronter
directement les électeurs. Il n’empêche que les quelques pays qui s’en sont
servis, ont rendu possible la visualisation des candidats à l’élection
présidentielle et leur évaluation virtuelle par les électeurs.
Qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire42, de l’Egypte43, du Kenya44 ou du
Madagascar45, l’organisation des débats télévisés a permis de se faire une idée
sur ceux qui dirigent l’Afrique ou prétendent en assumer la commande.
La réduction, en République démocratique du Congo46 du nombre de tours à
l’élection présidentielle a forcé le législateur à supprimer le débat contradictoire
radio télévisé entre les deux candidats en lice au premier tour47. Le Conseil
supérieur de l’audiovisuel et de la communication s’est vu obligé de n’organiser
que les temps d’antennes radiotélévisés égaux pour chaque candidat à l’élection
présidentielle.
Très attendu en 2006, ce débat n’a finalement pas eu lieu, les deux candidats
au second tour s’étant résolus, en raison du caractère particulièrement agité de
la campagne, de la méfiance réciproque et du souci de préserver un climat
politique relativement apaisé avant le scrutin, de s’exprimer séparément dans
les médias publics et privés qu’ils contrôlaient du reste48.
42
Organisé, le 25 novembre 2010, entre Laurent GBAGBO et Alassane Dramane OUATTARA.
43
Aménagé, le 10 mai 2012, entre Amir MOUSSA et Abdel MONEIM ABOUL.
44
Organisé, le 13 février 2013, entre UHURU KENYATA et Raila ODINGA.
45
Préparé, le 4 décembre 2012, entre Jean-Louis ROBISON et Hery RAJAONARIMAMPIANINA.
46
Par la révision constitutionnelle du 21 janvier 2011.
47
Cette obligation légale fut contenue dans l’article 112 de la Loi électorale dans sa version du 9 mars
2006.
48
ESAMBO KANGASHE J.-L., La loi électorale, op.cit., pp. 86-87.
49
MALIGNER B, Droit électoral, op.cit., p. 371.
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50
Art. 29 de la Loi électorale.
51
Art. 30 de la Loi électorale.
52
Art. 27 de la Décision n° 052 bis/ CENI/BUR/11 du 18 août 2011 portant mesures d’application de la
Loi électorale.
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La campagne électorale 85
des panneaux appartenant à l’État, tels que l’ordre alphabétique des candidats,
celui de dépôt des candidatures ou le tirage au sort par une commission ad hoc.
L’efficacité de chaque critère tient compte de deux facteurs, à savoir,
l’identification préalable des panneaux appartenant à l’État et la mise en place
d’une commission chargée de leur gestion en période de campagne électorale.
53
CE, 1er février 1980, Élections cantonales de Rombas, Rec., p. 68.
54
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., p. 227.
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55
Idem.
56
MALIGNER B., Droit électoral, op.cit., p. 371.
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La campagne électorale 87
57
KOUTOUZIS M. et THONY J.-F., Le blanchiment, Paris, PUF, Coll. Que sais-je ?, 2005, pp. 4-5.
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58
TRETARRE F., Campagnes électorales, Paris, Gualino, Lextenso éditions, 2012, p. 20.
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La campagne électorale 89
disposition, chaque instant devant être mis à profit pour atteindre l’objectif
poursuivi. Plus, on démarre tôt sa campagne, plus celle-ci gagne en
compétitivité et procure les chances de succès ; il faut donc éviter d’être
essoufflé par une campagne prématurée et trop longue.
La préparation d’une campagne électorale ne commence pas au moment de
la convocation de l’électorat ou le premier jour du lancement officiel de la
campagne. À cette date, en effet, le candidat le mieux organisé doit avoir
préparé et mobilisé sa stratégie de campagne. On ne doit pas perdre de vue que
la compétition électorale oblige le candidat ou les listes à ne rien sous-estimer,
ni surestimer. Quelle que soit la taille de la circonscription électorale, le nombre
d’électeurs et le poids des adversaires politiques, une compétition électorale
n’est jamais passive ni purement rationnelle, c’est un affrontement intensif, et
le compétiteur ne doit pas minimiser la capacité de nuisance de ses rivaux ou
autres acteurs impliqués.
Dans la démarche compétitive, les possibilités d’erreurs ne manquent pas,
elles sont nombreuses et variées ; il importe, donc, de les connaître et, au
besoin, les minimiser en vue d’accroître les chances de succès de sa campagne.
Pour ce faire, il convient d’évaluer, sur la base des informations de terrain, les
facteurs susceptibles d’influer lors de la campagne, la situation particulière du
candidat ou de la liste, avant d’envisager toute autre stratégie de campagne.
L’observation des élections générales de 2006 et 2011 révèle qu’associées au
déficit d’éducation civique et électorale, les insuffisances dans la préparation de
la campagne électorale ont rendu hypothétique la victoire de bon nombre
d’acteurs politiques.
59
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 130.
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60
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 130.
61
En Afrique, ce lieu est souvent établi soit dans les sièges des partis, soit dans des cafés, soit encore dans
les domiciles des candidats ou des présidents des partis politiques.
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La campagne électorale 91
62
Comme l’Allemagne (en 1967), l’Autriche, le Cameroun, l’Espagne (en 1985), les États-Unis
d’Amérique (en 1974), la Finlande (en 1966), la France (en 1988), l’Italie (en 1974), le Japon (en 1975),
le Québec (en 1977), le Royaume-Uni (en 1854), la Suède (en 1966).
63
Journal Officiel de la République démocratique du Congo, n° 13 du 1er juillet 2008, col. 5 et 6.
64
Art. 6 de la Constitution du 18 février 2006.
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65
Pour le président de la République et le premier ministre.
66
Pour les autres membres du gouvernement.
67
Art. 99 de la Constitution.
68
Journal Officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial du 7 septembre 2009, p. 5.
69
Art. 24 de la Loi du 31 juillet 2008.
70
Exposé des motifs de la Loi, col. 5.
71
Art. 8 de la Loi du 10 juin 2008.
72
Art. 22 de la Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis
politiques, Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial du 18 mars 2004.
73
Art. 11et 12 de la Loi du 10 juin 2008.
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La campagne électorale 93
dans leurs rapports financiers déposés à mon ministère, bon nombre de partis
politiques ne présentent pas leurs attestations fiscales délivrées par la Direction
Générale des Impôts. Sur un échantillonnage de 81 partis politiques visités tout
récemment par la commission mise en place, 32 seulement ont, ne fût-ce que qu’un
74
Art. 10 de la Loi du 10 juin 2008.
75
Art. 7 de la Loi du 10 juin 2008.
76
Art. 3 de la Loi du 10 juin 2008.
77
Du Mouvement pour la Solidarité et le Renouveau, parti politique de la majorité présidentielle.
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siège, dans une maison prise en location, celle de son président national ou son
autorité morale, si ce n’est dans une maison d’un cadre du parti78.
78
Réponse de Monsieur Richard MUYEJ MANGEZE, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation
et Affaires Coutumières à la question d’actualité du Sénateur Modeste MUTINGA sur la problématique
de la création, de l’organisation et fonctionnement des partis politiques en République démocratique du
Congo, Senat-Séance du 2 mai 2014, Kinshasa, Palais du Peuple, 2014, inédit, pp. 11-12.
79
Art. 15 de la Loi du 10 juin 2008.
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La campagne électorale 95
80
Art. 16 de la Loi du 10 juin 2008.
81
Art. 18 de la Loi du 10 juin 2008.
82
Art. 19-20 de la Loi du 10 juin 2008.
83
Art. 24 de la Loi du 10 juin 2008.
84
Art. 24 de la Loi du 10 juin 2008.
85
KOUTOUZIS M. et THONY J.-F., Le blanchiment, op.cit., pp. 3-5.
86
Par la Loi n° 04/016 du 18 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et financement
du terrorisme, Journal Officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, juillet 2004.
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CHAPITRE IV
L’ÉLECTION
1
Dont le Danemark, la France, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou la Suède.
2
Tels que le Canada, les États-Unis d’Amérique ou dans les Îles de Caraïbes.
3
Notamment le Cameroun, le Mali, la République démocratique du Congo et plus globalement les
anciennes colonies britanniques.
4
Comme le Bangladesh, l’Inde, la Malaisie, le Népal, la Nouvelle-Zélande (qui l’a abandonné en 1993 au
profit de la représentation proportionnelle) ou le Pakistan.
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L’élection 99
L’élection 101
5
Avis et décisions commentés de la Cour constitutionnelle du Burkinabé de 1960 à nos jours, Ouagadougou,
CGD, 2009, p. 13.
6
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux, 2006-2007, Kinshasa, éd. du
Service de la documentation et d’études du Ministère de la Justice, 2007, pp. 381-389.
7
MUHOLONGU MALUMALU A. et KAMAL EL FEGHALI, Une seule voix, plusieurs interprétations.
Définitions, caractéristiques et paradoxes des modes de scrutin, Kinshasa, MOKHTARAT, 2006, p. 17.
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8
TOUVET L. et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., p. 403.
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L’élection 103
9
À la différence du quotient électoral, le chiffre électoral s’obtient par l’addition de la totalité de voix
recueillies par une liste ainsi que celles attribuées, à titre individuel, à chacun des candidats de cette liste.
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L’élection 105
B. L’a gess
’atttribution des siège
L’attribution des sièges est une opération qui s’accomplit au niveau national
et au sein de chaque liste. Au niveau national, la réalisation du nombre de
suffrages correspondant au quotient électoral permet d’attribuer ou non la
totalité des sièges aux listes en compétition. Si, à l’issue de la première
répartition, tous les sièges sont attribués, il n’ya pas lieu d’appliquer la règle du
plus fort reste ou de la plus forte moyenne. On n’y recourt que dans la mesure
où cette répartition n’a pas couvert l’ensemble de sièges à pourvoir.
L’attribution des sièges selon la règle du plus fort reste se fait à deux étapes.
Dans un premier temps, on calcule le quotient électoral en divisant le nombre
de suffrages exprimés par le nombre de sièges à pourvoir. Au cas où cette
première répartition ne conduit pas à l’attribution de tous les sièges en
compétition, on recourt, ensuite, à la règle du plus fort reste. D’après celle-ci, les
sièges restant sont, successivement, attribués aux listes qui ont conservé les
meilleurs suffrages exprimés en terme des restes des voix.
Pour illustrer ce cas, on prend l’exemple d’une circonscription électorale qui
compte six sièges convoités par huit listes. Les suffrages exprimés à l’issue des
élections générales s’élèvent à 120 000 voix réparties comme suit :
• La liste A : 12 000 voix ;
• La liste B : 20 000 voix ;
• La liste C : 35 000 voix ;
• La liste D : 8 000 voix ;
• La liste E : 10 000 voix.
• La liste F : 15 000 voix ;
• La liste G : 13 500 voix ;
• La liste H : 6 500 voix.
La recherche du quotient électoral s’obtient par la division de 120 000 voix
par le nombre de six sièges (6 au total) en compétition, ce qui donne le chiffre
de 20 000 voix qui correspondent, par ailleurs, à un siège. Les voix obtenues
par chaque liste ou candidat sont, ensuite, divisées au quotient électoral pour
l’attribution des sièges. À l’issue de cette opération, les résultats se présentent
comme suit :
• Liste A : 12 000 = 0 siège, reste 12000 voix ;
20 000
• Liste B : 20 000 = 1 siège, reste 0 voix ;
20 000
• Liste C : 34 000 = 1 siège, reste 14 000 voix ;
20 000
• Liste D : 9 000 = 0 siège, reste 9 000 voix ;
20 000
• La liste E : 10 000 = 0 siège, reste 10 000 voix ;
20.000
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L’élection 107
C B F G A E D H
1 35 000 20 000 15 000 13 500 12 000 10 000 8 000 6 500
2 17 500 10 000 7 500 6 750 6 000 5 000 4 000 3 250
3 11 666 6 666 5 000 4 500 4 000 3 333 2 666 2 166
4 8 750 5 000 3 750 3 375 3 000 2 500 2 000 1 625
5 7 000 4 000 3 000 2 700 2 400 2 000 1 600 1 300
6 5 833 3 333 2 500 2 250 2 000 1 666 1 500 1 080
L’élection 109
10
MUYEJ MANGEZE R, op.cit., pp. 6-8.
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L’élection 111
11
MUHOLONGU MALUMALU A. et KAMAL EL FEGHALI, Une seule voix, plusieurs interprétations.
Définitions, caractéristiques et paradoxes des modes de scrutin, op.cit., p. 99.
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12
TOUVET L.et DOUBLET Y.-M., Droit des élections, op.cit., pp. 407-409.
13
MARTIN P., Les systèmes électoraux et les modes de scrutin, Paris, 3e éd. Montchrestien, Coll. Clefs
Politique, 2006, pp. 93-94.
14
Art. 118 de la Loi n° 11/003 du 25 juin 2011 modifiant la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 portant
organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales,
Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, 20 août 2011.
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L’élection 113
§1. L’IN
INTE
TER
RVENTIO
TION
N DU LÉGISLATE
TEU
UR
La fixation d’une circonscription électorale est une étape indispensable à
l’établissement d’une cartographie électorale, mais également, à l’attribution de
sièges au sein des assemblées parlementaires et délibérantes. Sur cette question,
on signale que l’ensemble des législations électorales s’appuient sur l’organi-
sation administrative de chaque pays pour déterminer l’étendue des circons-
criptions électorales, celles-ci variant entre les différentes catégories d’élections.
En droit comparé, l’établissement des circonscriptions électorales relève, soit
du constituant (Suisse), soit du législateur (Belgique, France, Roumanie), soit
d’une Commission indépendante (Allemagne, Royaume-Uni ou encore le
Canada). Elle est habituellement fondée sur les nécessités de favoriser l’égalité
du suffrage et la représentativité démographique.
En République démocratique du Congo, la circonscription pour l’élection du
président de la République est le territoire national15, celle des députés
nationaux, le territoire ou la ville (dans chaque province), la ville de Kinshasa
étant constituée de quatre circonscriptions électorales16. La circonscription
électorale pour les sénateurs est la province ou la ville de Kinshasa17, celle des
députés provinciaux, la ville ou le territoire, dans les provinces et la commune,
dans la ville de Kinshasa18. La commune est également identifiée comme devant
servir de circonscription électorale pour les conseilleurs urbains19 et
municipaux20, tandis que les conseilleurs de secteur ou de chefferie ont comme
circonscription électorale le groupement ou la chefferie21, selon le cas.
Si le critère démographique est, à tous égards, déterminant dans la fixation
des circonscriptions électorales, il peut, à contrario, être à la base des inégalités
des suffrages et, par conséquent, entre candidats, hypothèse que certains pays
comme les États-Unis d’Amérique ont caressée dans la fixation de la
cartographie des circonscriptions électorales.
15
Art. 110 de la Loi électorale.
16
Art. 115 de la Loi électorale.
17
Art. 128 de la Loi électorale.
18
Art. 138 de la Loi électorale.
19
Art. 174 de la Loi électorale.
20
Art. 190 de la Loi électorale.
21
Art. 207 de la Loi électorale.
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L’élection 115
1. L’accompagnement international
À l’instar de certains pays d’Europe orientale, d’Amérique et d’Asie, bon
nombre de pays africains ont bénéficié ou continuent à bénéficier d’un appui
électoral international, notamment celui des Nations-Unies, de l’Union
européenne, de l’Organisation internationale de la francophonie, de l’Union
africaine, du Commonwealth, de la Communauté économique des États
d’Afrique de l’ouest, de la Communauté économique des États d’Afrique
centrale ou encore de la Communauté pour le développement des États
d’Afrique australe.
Dans bien des cas, l’assistance internationale en matière électorale apparaît
comme une réponse aux besoins particuliers exprimés par chaque État
demandeur en conformité aux principes et règles juridiques qui fondent un
scrutin transparent et crédible.
22
Dirigée par le Secrétaire adjoint aux affaires politiques.
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L’élection 117
23
Comme le prévoit l’article 6 du traité de l’Union.
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24
Tel que recommandé par la Charte africaine de la démocratie, des élections et la gouvernance adoptée à
Addis-Abeba le 30 janvier 2007.
25
Provenant principalement des partenaires extérieurs comme le Programme des Nations-Unies pour le
développement ou l’Union européenne.
26
Notamment les Comores, l’Haïti, le Madagascar, le Mali, la Mauritanie, la République Centrafricaine,
la République démocratique du Congo, la République de Guinée, le Togo ou encore la République du
Tchad.
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L’élection 119
2. La préparation psychologique
La victoire à une élection constitue, pour les candidats et les électeurs, un
enjeu de taille, elle se prépare et ne s’improvise pas. Afin de permettre aux
électeurs d’opérer, au moment du vote, un choix judicieux et clair, il est
important de leur faire bénéficier d’une éducation civique et électorale
appropriée.
Dans les pays sortis des crises politiques et militaires ou et en transition
démocratique, l’éducation électorale contribue à la réduction des tensions
politiques et à la gestion apaisée du processus électoral. Assurée par
l’administration électorale, cette tâche est également accomplie, dans le cadre de
la division du travail, par les partis ou regroupements politiques ainsi que les
organisations de la société civile. L’éducation civique et électorale contribue à la
réduction du phénomène d’absentéisme électoral.
Même si la participation électorale est caractéristique de la bonne santé d’un
régime, l’abstention électorale est, ainsi qu’on le verra, devenue un exercice
courant, voire normal dans les pratiques démocratiques modernes. Il importe de
la dédramatiser, rechercher les causes et saisir la véritable portée.
27
Art. 10 de la Déclaration.
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L’élection 121
28
Art. 59 de la Loi électorale.
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selon qu’il est de sexe masculin ou féminin avant de l’orienter vers le président
du bureau de vote.
L’électeur autorisé à voter par dérogation est orienté vers le deuxième
assesseur qui prend sa carte, l’inscrit sur le registre de dérogation tout en
indiquant, selon le cas, la mention « H » ou « F » avant de l’orienter vers le
président du bureau de vote.
La procédure de vérification d’identité terminée, le président paraphe le
bulletin de vote, le remet à l’électeur et l’oriente vers l’isoloir. Son paraphe est
porté de façon visible, à l’un des coins supérieurs du bulletin, en dehors des
cases réservées à l’identification des candidats et au marquage du choix des
électeurs. Dans l’isoloir, l’électeur fait son choix en apposant une marque
(croix, signe plus, un point) ou son empreinte digitale dans la case réservée à
cet effet ; cette marque devant permettre d’identifier clairement son choix.
Au cas où l’électeur se trouve, en raison d’un handicap physique, dans
l’impossibilité d’effectuer personnellement son vote, il peut, avec l’accord du
président du bureau, se faire assister d’une personne de son choix ayant la
qualité d’électeur29. La loi interdit qu’une personne assiste plus d’un électeur.
Après avoir opéré son choix, l’électeur plie discrètement le bulletin, sort de
l’isoloir et, à la vue des personnes présentes dans le bureau de vote, l’introduit
dans l’urne appropriée. Si les scrutins sont combinés, le bureau de vote et de
dépouillement est, obligatoirement, doté de deux urnes différentes pour
distinguer les deux types des scrutins. Il importe de noter, dans ce cas,
qu’aussitôt que le premier bulletin ait été glissé dans l’urne, l’électeur reçoit du
secrétaire un deuxième, préalablement visé, et se rapportant à l’autre scrutin. Il
accomplit le même devoir après avoir été, de nouveau, orienté par le secrétaire
vers un autre isoloir libre.
À l’issue du vote, l’électeur se présente devant le deuxième assesseur pour
signer ou apposer son empreinte digitale sur la liste d’émargement. C’est à cette
étape qu’on lui applique l’encre indélébile sur la cuticule du pouce de la main
gauche ou, à défaut, de l’un des autres doigts d’une main, avant de lui remettre
sa carte et l’orienter vers la sortie.
En vue de permettre l’organisation, le contrôle et la surveillance du scrutin,
la loi électorale autorise les membres du bureau, témoins, observateurs et
journalistes présents de voter avant tout le monde. Elle admet également le
vote, en priorité, des femmes enceintes, malades, personnes de troisième âge et
celles vivant avec handicap.
Dans les grandes circonscriptions, les membres du bureau de vote et de
dépouillement sont autorisés, dès qu’une urne est remplie, d’utiliser, en
présence des électeurs présents, délégués des candidats et partis, observateurs et
journalistes ; une urne additionnelle, celle remplie étant scellée et placée sur la
même table, à la vue de tout le monde, que l’urne additionnelle.
29
Art. 58 de la Loi électorale.
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L’élection 123
B. La préparation matérielle
Pour une bonne préparation matérielle du scrutin, il est conseillé à
l’administration électorale de développer un sens relativement élevé de
management dans la gestion du temps : plus, en effet, on s’y prend à temps,
moins on subit la pression des événements. L’acquisition et le déploiement du
matériel et du personnel électoral posent, toutefois, le problème du financement
des élections.
En Afrique, la préparation matérielle d’une élection rime avec son
financement. L’organisation d’une élection est si chère pour que les budgets des
pays africains soient capables d’en supporter seuls le coût. Faute d’une
programmation budgétaire cohérente et suffisante, l’ensemble des pays africains
ont pris l’habitude de solliciter ou de se voir imposer le financement extérieur
de leurs élections.
Dépourvu de toute neutralité, le financement international des élections
africaines réduit considérablement la marge des manœuvres et, donc,
l’indépendance des pays qui le demandent. Les organes chargés de la gestion des
élections ne sont pas, de toute évidence, exemptés de l’influence de la
communauté internationale. Une opinion pense, d’ailleurs, que sans
l’implication de la communauté internationale, il est difficile de tenir, en
Afrique, les élections crédibles, libres et transparentes30.
À l’issue d’un colloque sur les élections en Afrique31 réunissant les
représentants des organes de gestion des élections et de la société civile, les
participants ont notamment recommandé l’autofinancement par les
gouvernements africains de leurs propres scrutins. C’est dans le même sens que
s’est prononcé le Réseau des compétences électorales francophones lors de sa
réunion tenue, du 7 au 8 février 2014, à Bamako au Mali.
30
BIYOYA P., « Coût des élections », in Fédéralisme-régionalisme, La Troisième République démocratique
du Congo, Vol. 5, 2004-2005, Liège, 2005, p. 102.
31
Tenu, du 11 au 14 novembre 2009, à Accra au Ghana sur le thème Les élections en Afrique :
meilleures pratiques et collaboration transectorielle.
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§2. L’ORGANIS
ISA
ATIO
TION
N DU VOTE
Pour la bonne tenue d’un scrutin, l’organisation et la planification
minutieuse et préalable des activités à réaliser sont des exigences de taille. Il est,
en effet, important de garder à l’esprit, le rôle que présente l’élaboration d’un
chronogramme opérationnel dont le respect doit, de toute évidence, être
observé.
L’automatisme dans l’organisation de l’élection étant, à tout point de vue,
aléatoire, l’administration électorale se doit de mettre en place une politique
électorale efficace et une gestion rationnelle des opérations en vue de favoriser
un climat de confiance avec les différentes parties prenantes au processus
électoral.
Renfermant une multitude d’opérations hautement complexes et coûteuses,
l’organisation d’une élection ne s’improvise pas au risque de voir
l’administration électorale se perdre dans un océan, laissant derrière elle des
tensions sociales dont les conséquences pourront être difficilement réparables.
Une bonne élection exige que l’on établisse des bons repères, un chronogramme
précis et une organisation réaliste.
Opération gigantesque, l’organisation d’un scrutin comporte une variété
d’activités qui nécessitent la participation d’un grand nombre d’acteurs. L’on
pense, notamment, à l’élaboration d’un calendrier électoral réaliste, la
planification et la budgétisation des opérations ainsi qu’à l’éducation électorale.
Dans cette perspective, bon nombre de législations électorales aménagent,
avec soin, l’organisation d’un vote par la détermination de l’organe appelé à en
assurer la gestion. En Europe33 comme en Afrique34, plusieurs pays se sont
dotés d’organes indépendants d’organisation et de gestion du processus
électoral.
32
WETSH’OKONDA KOSO M. et BALINGENE KAHOMBO, Le pari du respect de la vérité des urnes en
Afrique. Analyse des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 en République démocratique
du Congo, Bruxelles, 11.11.11, 2014, p. 112.
33
En Russie, l’organe chargé d’organiser les élections se nomme Commission de recensement des
élections.
34
Commission électorale indépendante (Côte d’Ivoire, Kenya, République centrafricaine, Tunisie, Togo
et Zimbabwe), Commission électorale nationale autonome (Bénin, Sénégal), Commission électorale
nationale autonome et permanente (Gabon), Commission électorale nationale indépendante (Burkina
Faso, Madagascar, Mali, Niger, République Sud-africaine, Tchad), Commission de recensement des
électeurs (Cameroun), la Haute commission électorale (Égypte).
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L’élection 125
’Asssemblée plénière
A. L’A
Organe de conception, d’orientation, de décision et d’évaluation des activités
de la Commission électorale nationale indépendante, l’Assemblée plénière38 ne
siège valablement qu’à la majorité absolue de ses membres. Si, à la première
séance, ce quorum (majorité absolue) n’est pas atteint, elle peut, à la séance
subséquente portant la même matière, valablement siéger, quelque soit le
quorum. Ses décisions se prennent par consensus, et, à défaut, par vote à la
majorité absolue de ses membres.
En cas d’égalité des voix, celle du président est prépondérante39.
Par sa composition, en revanche, l’Assemblée plénière est un organe
politique dont la neutralité paraît, de toute évidence, difficile à réaliser en
toutes circonstances. Il importe, cependant, de noter qu’en tant que structure
d’évaluation technique des activités opérationnelles de la Commission
électorale nationale indépendante, l’Assemblée plénière est dépourvue de
couleur politique, ses membres se devant une certaine confiance réciproque
pour la réalisation des objectifs communs.
35
Art. 221 de la Constitution du 18 février 2006.
36
Modifiée par la Loi organique n° 10/013 du 19 avril 2013.
37
Art. 10 et 22, point 2 de la Loi du 28 juillet 2010.
38
Art. 23 ter de la Loi organique n° 10/013 du 19 avril 2013.
39
Art. 23 quater de la Loi organique n° 10/013 du 19 avril 2013.
40
Dont trois de la majorité, deux de l’opposition et une de la société civile.
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41
Art. 24 de la Loi organique n° 10/013 du 19 avril 2013.
42
Comprenant un superviseur et trois agents en charge de la réception, la vérification, le pointage et la
transmission des résultats.
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L’élection 127
Une fois compilés, les résultats électoraux sont, avant leur transmission au
bureau de la Commission électorale nationale indépendante et à la juridiction
compétente, apurés (par une cellule de supervision et une équipe de
vérificateurs) et archivés. Les plis qui en constituent le soubassement sont
préalablement formés au niveau du bureau de vote et de dépouillement par les
agents électoraux.
Le rôle joué par le Centre local de compilation dans la certification des
résultats électoraux suffit pour exclure toute possibilité de son installation dans
les lieux de culte, les quartiers généraux des partis politiques, des syndicats et
des organisations non gouvernementales, les débits de boissons, les postes de
police, les camps militaires ainsi que les académies et écoles militaires.
Dans le cadre de la réception, l’assemblage et l’archivage des résultats des
bureaux de vote et de dépouillement ainsi que la transmission des plis, chaque
centre local de compilation bénéficie de l’assistance administrative d’une
antenne locale de la Commission électorale nationale indépendante.
43
Art. 47 al. 1er et 57 al. 6 de la Loi électorale.
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L’élection 129
44
Pour faciliter le vote des maliens qui, pour une raison ou une autre, auraient été absents, le jour du
scrutin, de leurs circonscriptions électorales, la loi électorale autorise leur transfert, par une Commission
administrative, dans d’autres circonscriptions de leur choix. L’article 34, al. 2 de la Loi n° 06-044 du
4 décembre 2006 (telle modifiée par la Loi n° 2011-085 du 30 décembre 2006 et la Loi n° 2013-017 du
21 mai 2013) portant loi électorale du Mali indique « qu’en cas de changement de résidence, l’électeur
peut se faire inscrire sur la liste électorale de son choix sans qu’il ne soit préalablement exigé de lui, la
production d’un certificat de radiation». Ainsi qu’on le voit, une telle formulation a été, dans la pratique,
à la base des abus susceptibles de porter atteinte à la sincérité du vote par cette catégorie d’électeurs.
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E. Le vote électronique
Le vote électronique est celui qui se fait à l’aide des nouvelles technologies
de l’information et de la communication et, notamment, par l’internet. Il
permet le vote à distance, l’électeur pouvant voter à partir de chez lui ou dans
un autre endroit, s’il est inscrit sur la liste d’une circonscription électorale
donnée et dispose d’un ordinateur configuré avec le programme ou le logiciel
particulier.
Il importe de noter que le vote électronique pose le problème, en cas de
fraude, de l’identification de l’électeur fraudeur et de la vérification de ses
intentions, ce qui a conduit certains pays, comme le Pays-Bas, à l’abandonner
en mai 2008.
À l’actif de ce vote, on signale, cependant, l’accroissement du taux de
participation électorale, l’amélioration de la qualité du scrutin, la réduction
considérable du nombre de bulletins blancs et la consolidation du rapport entre
le coût et l’efficacité de l’action. En République Démocratique du Congo, on
note que, bien que prévu, le vote électronique n’est pas encore, en raison de
l’absence d’une technologie de pointe, effectif.
45
Art. 54 de la Loi électorale.
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L’élection 131
§4. LA SURVEIL
ILLLANCE DU VOTE
La surveillance électorale est constituée d’un ensemble de mécanismes
destinés à protéger l’intégrité du vote. Elle fait partie des mesures de
vérification et de contrôle pour une meilleure sauvegarde par l’administration
électorale de la viabilité, l’honnêteté du scrutin mais également la participation
électorale. La surveillance électorale contribue au renforcement du respect par
les acteurs impliqués des règles de jeu électoral.
Depuis la deuxième guerre mondiale, le droit pour chaque citoyen de
participer à la direction des affaires publiques de son pays est reconnu comme
fondamental. Le rôle des élections garantes du respect de ce droit a été,
également, réaffirmé pour qu’à l’organisation d’un scrutin, le pays qui en
ressent le besoin soit autorisé à solliciter, à côté de la surveillance domestique,
une observation internationale.
L’observation internationale d’une élection constitue l’une des tâches
traditionnelles du personnel d’une ambassade à l’étranger. Elle intéresse,
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A. La surveillance nationale
En droit électoral congolais, la surveillance électorale du vote est, au plan
national, assurée par les témoins des candidats, partis ou regroupements
politiques47, les observateurs et journalistes48 accrédités par la Commission
électorale nationale indépendante. Elle a lieu dans les bureaux de vote et de
dépouillement, mais également dans les autres structures de centralisation et de
compilation des résultats.
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2006 a mobilisé 62 040
observateurs, 3 025 journalistes nationaux et 200 180 témoins des candidats,
partis ou regroupements politiques pour la surveillance de l’ensemble des
opérations de vote et de dépouillement.
Au deuxième tour, 114 902 observateurs, 3 025 journalistes nationaux et
356 277 témoins des candidats, partis ou regroupements politiques ont été
accrédités pour le contrôle du vote.
Aux élections présidentielles et législatives de 2011, 108 238 observateurs,
1 747 journalistes et 1 177 130 témoins des candidats, partis ou regroupements
politiques ont surveillé les opérations de vote, de dépouillement, de
centralisation, de compilation et de publication des résultats.
46
GARBER L., Principes directeurs pour l’observation internationale des élections, Washington, DC, 2005,
pp. 1-3.
47
Art. 38, al. 1er de la Loi électorale.
48
Art. 43-45 de la Loi électorale.
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L’élection 133
B. La surveillance internationale
Dans le domaine des élections, bon nombre de pays africains ont pris
l’habitude de solliciter ou de se voir imposer une surveillance internationale
réalisée sous forme d’assistance technique, financière ou logistique.
Couvrant plusieurs domaines d’activité, l’assistance électorale internationale
se découvre dans l’accompagnement des processus électoraux et/ou
démocratiques des « États demandeurs ». Axée, en amont, sur la transparence et
la crédibilité desdits processus, elle converge, en aval, sur la certification des
résultats issus du vote.
Dans sa pratique, cependant, l’observation internationale pose le problème
d’authentification, par la communauté internationale, des résultats électoraux
rendus publics par les organes et instances nationaux compétents et, donc, des
régimes politiques mis en place.
Au nom du respect des valeurs démocratiques, il se cristallise, dans les pays
demandeurs, le sentiment de subir une sorte de « droit d’ingérence électorale »
qui devrait difficilement cohabiter avec la souveraineté, au demeurant
discutable, dont ils se prévalent. Il ne peut autrement s’expliquer, ces processus
étant, en grande partie, contrôlés de l’étranger qui n’hésite même plus à
financer les manifestations politiques organisées par certaines organisations
non gouvernementales se réclamant pourtant de la société civile49.
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2006 a vu 2 074 observateurs
et 785 journalistes internationaux50 inspecter les opérations de vote et de
dépouillement. Au deuxième tour, 2 693 observateurs et 384 journalistes
internationaux ont été accrédités pour surveiller le déroulement du vote.
En 2011, la Commission électorale nationale indépendante a accrédité sept
cent quatre-vingt-cinq observateurs et soixante-deux journalistes interna-
tionaux pour la surveillance de l’élection présidentielle couplée à celle des
députés nationaux.
Comparativement à la surveillance domestique du vote assurée, en 2006, par
176 942 observateurs, 6 050 journalistes nationaux et 556 457 témoins
désignés par les candidats, partis ou regroupements politiques, la Commission
électorale indépendante n’a pu accréditer que 4 767 observateurs et 1 179
journalistes internationaux déployés non pas sur l’ensemble du territoire
national, mais dans certaines villes et agglomérations du pays51.
À l’occasion du scrutin présidentiel couplé aux législatives nationales de
2011, le nombre de 785 observateurs et 62 journalistes internationaux a été
sensiblement inférieur à celui de 108 238 observateurs, 1 747 journalistes
49
Lire dans ce sens, OWEN B., « Les fraudes électorales », Voter, Pouvoirs, n° 120, Paris, janvier 2007,
p. 142.
50
ESAMBO KANGASHE J.-L., La loi électorale, op.cit., p. 87.
51
En règle générale, l’observation internationale des élections est, pour des raisons logistiques et
financières, rarement déployée pour couvrir l’ensemble du territoire de l’État demandeur. Elle ne couvre
pas non plus tout le processus électoral, au point de n’être visible qu’en période de campagne électorale,
du vote et, au besoin, à l’occasion du règlement du contentieux électoral.
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§5. LE DÉPOUIL
ILLLEMENT ET LA CENTRALIS
TRA ISAATION DES RÉSULTA
TION TS
TATS
Le dépouillement consiste au dévoilement du secret des urnes. Se déroulant
au lieu où s’effectuent les opérations de comptage et de recensement des votes,
il a lieu au même lieu que celui du vote. Le dépouillement conduit à
l’appréciation de la validité des bulletins en vue de l’attribution de suffrages aux
candidats en compétition52.
La loi électorale congolaise indique qu’aussitôt le scrutin terminé, le bureau
de vote se transforme, immédiatement, en bureau de dépouillement, son
aménagement se fait séance tenante par le président assisté des autres membres
du bureau.
Pour faciliter le déroulement des différentes opérations électorales, le bureau
de dépouillement doit être correctement aménagé et sécurisé. Il doit, pour ce
faire, être équipé en matériel et documents nécessaires parmi lesquels l’urne,
l’encreur, le flacon d’encre, les lampes d’éclairage à piles et piles de recharge, les
tables, les chaises, les enveloppes, les stylos à billes, les crayons, le cachet
portant la mention « nul », la colle et la calculatrice. Sont également requis, les
bulletins de vote, le procès-verbal des opérations de vote, le procès-verbal de
dépouillement, la liste électorale, la liste d’émargement, la fiche de pointage, la
fiche des résultats, le code électoral, ses mesures d’application et le guide des
52
MALIGNER B., Droit électoral, op.cit., p. 436.
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L’élection 135
A. L’ouverture de l’urne
’ou
Pour la tenue d’un scrutin crédible et transparent, l’administration
électorale a l’obligation d’acheminer et/ou de déployer dans chaque bureau de
vote et ce, avant le jour du vote, tous les matériels électoraux parmi lesquels les
urnes transparentes, scellées avec les numéros connus, le jour du vote, des
préposés au bureau de vote et des personnes autorisées à s’y trouver (les
délégués des candidats ou des partis, les observateurs et journalistes présents).
Devant les membres du bureau, les délégués des partis ou des candidats, les
observateurs et les journalistes, l’urne est, aux jours et heures indiqués pour le
vote, ouverte puis scellée, à l’exception d’un espace aménagé en vue de
permettre aux électeurs d’y introduire leurs bulletins, attestant par là
l’expression de leurs choix.
Aussitôt le vote terminé à l’heure légale prévue, l’urne est complètement
scellée avant que ne commence le dépouillement proprement dit avec, en
première étape, l’identification des bulletins de vote.
l’identification de tous les carnets ou livrets des bulletins de vote fournis par
l’administration électorale.
Dans les pays, comme le Cameroun ou le Zimbabwe, qui recourent encore
au système d’un bulletin pour chaque parti ou regroupement politique où sont
insérées les enveloppes appropriées, il est important d’envisager, d’une part, de
la comptabilisation de tous les bulletins et enveloppes, s’assurer, d’autre part,
que les bulletins sont suffisants et disponibles pour tous les partis ou
regroupements politiques et qu’il n’ya pas eu de traitement inégalitaire.
Cette tâche représente une importance capitale dans le processus de
vérification du vote et permet de dégager, après la fermeture du bureau de vote,
le nombre exact des carnets ou livrets des bulletins de vote utilisés et celui qui
ne l’est pas avec indication précise des numéros. Tous les bulletins et les
enveloppes, s’il y en a, doivent être également vérifiés pour s’assurer qu’ils
n’ont pas été frauduleusement introduits ou subtilisés.
Lorsque les bulletins de vote ont été comptés et que les observations et
autres indications appropriées ont été consignées dans un formulaire d’usage
préalablement conçu à cette fin, les préposés au bureau de vote doivent montrer
à tous ceux qui y sont présents que l’urne est bien vide avant d’y apposer les
scellés. Pour les besoins de la transparence et de la crédibilité du scrutin, les
numéros des scellés doivent être inscrits au registre des votes, s’il y en a, et sur
tout autre formulaire pertinent.
Bien des erreurs peuvent, en effet, être évitées, si la procédure ci-haut
décrite est respectée, celle-ci pouvant, en cas de divergences ultérieures, servir
de repères permettant de retracer toutes les étapes du début de vote.
L’élection 137
F. L’a
’an ’afffichage des résultats
nnonce et l’a
L’annonce des résultats électoraux procède d’un dévoilement du secret des
urnes. C’est l’acte par lequel un organe compétent et légalement institué rend
publics les résultats du vote. Pour de raison de transparence, la loi électorale
congolaise organise l’annonce, à trois étapes, des résultats de vote.
La première a lieu dans chaque bureau de vote et de dépouillement. Le
législateur indique que, aussitôt le dépouillement terminé, les résultats de
chaque bureau sont, selon la procédure prévue, annoncés par le président du
bureau de dépouillement en présence d’autres membres du bureau, des délégués
des candidats, partis ou regroupements politiques et autres témoins,
observateurs et journalistes présents. Ils sont affichés devant les bureaux de
vote et de dépouillement53 et diffusés par tous les moyens de droit, notamment
la presse et divers canaux d’information et de communication.
La deuxième étape intervient au niveau du Centre local de compilation des
résultats situé dans chaque circonscription. Après dépouillement et compilation
des différents résultats des centres de vote, le président du centre de
compilation rend public, en y affichant, ceux du vote pour les élections
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, et les résultats
partiels de l’élection présidentielle au niveau de la ville ou du territoire54.
La dernière se réalise, après consolidation des résultats de tous les centres
locaux de compilation, à la Commission électorale nationale indépendante. Par
le soin de son président, elle rend publics les résultats provisoires du vote ;
53
Art. 68, al. 1er de la Loi électorale.
54
Art. 70, al. 3 de la Loi électorale.
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L’élection 139
lesquels sont, par ailleurs, affichés dans ses locaux ou consultés, selon le cas, sur
internet55.
L’annonce des résultats électoraux est, généralement, suivie de la signature,
par les personnes habilitées, des procès-verbaux de dépouillement, des fiches
des résultats et de tout autre document exigé par la loi, la constitution et la
fermeture des plis ainsi que leur transmission aux organes et institutions
compétents.
55
Art. 71, al. 4 de la Loi électorale.
56
Il s’agit de la Cour constitutionnelle pour les élections présidentielle et législatives, la Cour
administrative d’Appel pour les élections provinciales, le Tribunal administratif pour les élections
urbaines, municipales et locales (art. 74, al. 1er de la Loi électorale). Ces plis sont, selon le cas,
communiqués à la juridiction compétente par l’entremise du Bureau de la Commission électorale
nationale indépendante, le Secrétaire provincial ou l’antenne local de la Commission électorale nationale
indépendante.
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L’élection 141
57
Selon les données offertes par la Commission électorale nationale indépendante et transmises, après le
règlement du contentieux par la Cour suprême de justice, à l’Assemblée nationale en vue de la validation
des mandats des nouveaux élus.
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58
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op. cit., p. 252.
59
MUXEL A., « Abstention : défaillance citoyenne ou expression démocratique ?», Les Cahiers du conseil
constitutionnel, n° 23, février, Paris, Dalloz, 2008, p. 75.
60
En Belgique, cette amende varie de 20 à 50 euros, elle peut atteindre 125 euros en cas de récidive. En
France, un électeur absentéiste est passible d’une amende de 100 euros alors qu’en Bolivie elle est de
50 dollars. La première abstention au Luxembourg expose l’électeur au paiement d’une amende de 100 à
250 euros, cette somme pouvant aller jusqu’à 500 voire 1 000 euros en cas de récidive dans les cinq ans
qui suivent les premières élections.
61
Bolivie, l’abstention non justifiée pendant trois ans qui suivent les élections est susceptible de conduire
au refus d’accéder au salaire.
62
Au Brésil, par exemple, un électeur absentéiste pendant trois ans peut, en plus d’une amende, se voir
interdire l’accès à une fonction publique ou la délivrance d’un passeport.
63
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op. cit., pp. 137-138.
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L’élection 143
règle juridique paraît impuissante sinon limitée pour constituer une recette
idoine.
En attendant, l’éducation civique et politique semble constituer une grille de
réflexion susceptible de contribuer à la réduction de la distance souvent
perceptible dans le lien entre l’abstention et la rationalité des rapports électeurs-
élus.
64
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op. cit., p. 222.
65
Selon les données offertes par la Commission électorale nationale indépendante et transmises, après le
règlement du contentieux par la Cour suprême de justice, à l’Assemblée nationale en vue de la validation
des mandats des nouveaux élus.
66
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 252.
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67
Cette difficulté est perceptible lorsqu’on se rapproche de Jacques DJOLI ESENG’EKELI, Droit
constitutionnel. L’expérience congolaise (RDC), Paris, l’Harmattan, Comptes Rendus, 2013. L’auteur utilise
abondamment le terme (pp. 222-230) sans pour autant le définir.
68
Art. 70, al. 1er de la Constitution du 18 février 2006.
69
Art. 73 de la Constitution du 18 février 2006.
70
Art. 103 de la Constitution du 18 février 2006.
71
Aux termes de l’article 148, al. 1er de la Constitution, le président de la République peut, en cas de crise
persistance entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale prononcer la dissolution de cette dernière
après consultation du premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et le Sénat.
72
Art. 197, al. 4 de la Constitution du 18 février 2006.
73
Art. 197, al. 7 de la Constitution du 18 février 2006.
74
Art. 105, al. 1er de la Constitution du 18 février 2006.
75
Art. 198, al. 2 de la Constitution du 18 février 2006.
76
Art. 191 de la Loi électorale.
77
Art. 209 de la Loi électorale.
78
Art. 174 de la Loi électorale.
79
Art. 183 de la Loi électorale.
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L’élection 145
C. L’a
’ab gittimité du pouvoir
bstention électorale et la légi
L’abstention électorale ne produit pas les mêmes effets pour tous les
scrutins. En raison de son unique et seule circonscription électorale, l’élection
présidentielle mobilise toute la communauté nationale pour que les enjeux
soient politiquement plus importants que ceux des élections législatives,
provinciales, urbaines, municipales et locales.
Loin d’apparaître comme une négation de la démocratie, l’abstention la
renforce au contraire. Traduction d’un vote négatif à l’égard d’une offre
politique peu satisfaisante, l’abstention est une expression de la démocratie, une
sanction contre les gouvernants moins attentifs aux demandes politiques des
électeurs. Les États-Unis et la Suisse ont, pendant plusieurs années, connu des
taux relativement élevés d’abstention électorale sans que le phénomène soit
parvenu à remettre en cause la démocratie et partant, la légitimité du pouvoir.
En Afrique, le phénomène offre plutôt une autre grille de lecture, celle de la
négation de la démocratie et impacte négativement sur la légitimité du pouvoir
des gouvernants.
En République démocratique du Congo, l’abstention électorale a une histoire
marquée par l’évolution pendulaire du processus de désignation des dirigeants
80
Art. 199 de la Loi électorale.
81
Art. 215 de la Loi électorale.
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82
MABIALA MANTUBA NGOMA P., Les élections dans l’histoire politique de la République démocratique
du Congo de 1960 à 2011, op.cit., p. 23.
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L’élection 147
83
MALIGNER B., Droit électoral, op.cit., p. 276.
84
Amplifiés notamment par la diffusion irrégulière des résultats électoraux et le phénomène d’auto
proclamation auquel pourront se livrer les adversaires politiques.
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A. La fraude d’origi
gin galle
ne léga
Quoique de portée générale, le Code électoral peut, au moment de son
interprétation ou application être source de fraude électorale. En Afrique, trois
cas ont pu être identifiés.
La loi congolaise du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement
des électeurs organise le témoignage de cinq témoins électeurs déjà inscrits sur
la liste des électeurs pour attester la nationalité congolaise d’une personne qui,
à défaut d’avoir un titre légalement reconnu, ne peut autrement la prouver85.
L’absence des témoins autorise au président du Centre d’inscription de recourir
à l’Unité de médiation86 pour certifier de la nationalité congolaise à la personne
qui désire s’inscrire sur une liste électorale87.
Expérimentée en 2006, dans certaines provinces88, la pratique a été à la base
des fraudes électorales dénoncées devant le juge électoral qui les a jugées
insuffisantes pour influer sur la sincérité des résultats provisoires publiés parla
Commission électorale indépendante (CSJ, 27 novembre 2006, RCE.PR.009,
Aff. Mouvement du libération du Congo, MLC, en sigle et Bemba Gombo Jean-
Pierre contre la Commission électorale indépendante, CEI, en sigle, Parti du
peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD, en sigle et Kabila
Kabange Joseph)89.
La loi électorale congolaise autorise à chaque candidat, parti ou regrou-
pement politique de déployer, pendant les opérations de vote et de
dépouillement, des témoins dans les bureaux de vote et de dépouillement. Ceux-
ci sont choisis parmi les personnes inscrites sur la liste des électeurs90 de la
circonscription. Elle précise que l’absence des témoins dans les bureaux de vote
85
Art. 10 de la Loi n° 04/028 du 24 décembre 2004.
86
Aux termes de l’art. 13 al. 3 de la Décision n° 008/CEI/BUR/05 du 9 juin 2005, l’Unité de médiation
est une structure située dans un ou plusieurs Centres d’inscription et composée des personnes neutres
désignées par le bureau de la Commission électorale indépendante pour prévenir et gérer les conflits
électoraux nés de l’enrôlement des électeurs.
87
Art. 13 al. 2 de la Décision n° 008/CEI/BUR/05 du 9 juin 2005.
88
Telles que le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, une partie du Nord-Katanga, de la Province orientale et de
l’Équateur.
89
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux, 2006-2007, op. cit., pp. 96-97.
90
Art. 39 al. 1er de la Loi électorale.
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L’élection 149
91
Art. 38 al. 4 de la Loi électorale.
92
Art. 1er, al. 3 de la Loi n° 01/22 du 18 septembre 2009 portant révision de la Loi n° 01/015 du 20 avril
2005 portant Code électoral du Burundi.
93
L’article 62, al. 1er du Code électoral du Burundi précise que « chaque bureau de vote procède au
dépouillement sur palace selon le mécanisme de double comptage des bulletins mis dans les urnes et des
bulletins mis dans les grandes urnes ».
94
OWEN B., « Les fraudes électorales », op.cit., pp. 133-147.
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95
QUINTIN P., « Pour une analyse comparative des élections africaines », Politique africaine, n° 69,
Paris, 1998, p. 18.
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L’élection 151
’exxercice de la démocratie
A. La fraude entrave l’e
Dans une démocratie représentative, la période électorale est l’un des
moments forts de la vie politique. L’élection exprime le pluralisme politique et
fonde la démocratie. Elle peut, en cas de dysfonctionnement ou de dérapage
dans le déroulement du scrutin et de la proclamation des résultats, porter
atteinte à la liberté et à la sincérité du vote ; cette liberté supposant notamment
que les électeurs ne soient pas obstrués dans l’expression de leur choix, les
bureaux de vote disposent suffisamment des bulletins de vote, les listes
électorales soient crédibles et non pas falsifiées, la sincérité des opérations de
vote et de dépouillement des résultats est assurée96.
En Afrique, plusieurs pays sont confrontés aux manipulations des résultats
électoraux traduisant, en même temps, des agissements d’une administration
électorale partiale et au service du pouvoir en place ou des électeurs
instrumentalisés par les acteurs politiques de l’opposition qui, en plus de la
méconnaissance de la loi électorale, sont incapables d’accepter et/ou supporter
une défaite électorale.
96
KOKOROKO D., « Élections disputées : réussites et échecs », La démocratie en Afrique, Pouvoirs,
n° 129, Paris, PUF, 2008, p. 119.
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97
ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., p. 147.
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L’élection 153
98
Dans laquelle l’Union pour le mouvement populaire est accusée de surfacturation de ses activités et
notamment à l’occasion de la campagne du candidat Nicolas SARKOZY aux élections présidentielles de
2012.
99
Art. 62 al. 2 et 4 de la Loi électorale.
100
Des offertes par le secrétariat exécutif national de la Commission électorale nationale indépendante.
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101
Ainsi que nous l’avons relevé à la suite d’une mission d’enquête diligentée, par le Bureau de la
Commission électorale indépendante, à la Représentation provinciale du Katanga de cette institution.
102
Par l’institution des Commissions électorales comme organes de préparation et de gestion des
élections, la mise en place du dispositif juridique (Constitution, lois et textes règlementaires) transparent
assurant la compétition politique et la surveillance du scrutin.
103
Certains pays comme la Cote d’Ivoire, le Kenya, la République démocratique du Congo ou encore le
Zimbabwe l’ont expérimenté.
104
OWEN B., Les fraudes électorales, op.cit., p. 22.
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L’élection 155
gittimité du pouvoir
B. La fraude restreint la légi
Les théories sur la légitimité du pouvoir sont bien connues pour qu’il soit
superfétatoire de les évoquer ici. On sait seulement qu’elles tendent à la
création d’un lien entre la procédure d’accession au pouvoir et son acceptation
par les membres de la collectivité concernée. Un pouvoir est légitime, lorsqu’il
est assis sur les règles établies et reconnues comme telles ; il doit, au besoin,
bénéficier du consensus de la majorité de ses destinataires. Le respect de la
procédure de désignation des gouvernants et l’adhésion d’une large majorité
fondent donc le pouvoir légitime.
Quoique renforcé par la légalité, le pouvoir, même issu d’une élection, est
susceptible de perdre toute légitimité s’il a été acquis par fraude ; celle-ci
rendant celui-là fragile ou, à tout le moins, inefficace. La fraude occasionne,
dans ce cas, l’illégitimité et, partant, l’inefficacité du pouvoir. D’un pouvoir
illégitime à un pouvoir inefficace, il n’y a qu’un pas ; le premier affectant
naturellement la perception du second.
L’observation des processus électoraux africains induit la reconnaissance
des régimes établis, certes, sur la base de la légalité constitutionnelle, mais
politiquement affectés par une légitimité tantôt timide (Gabon, Guinée, Répu-
blique démocratique du Congo), tantôt extorquée (Kenya, Togo, Zimbabwe) ou
imposée (Côte d’Ivoire). Dans ces conditions, la gouvernance politique que l’on
croit fondée sur un dispositif juridique lui-même sujet à caution ne peut que
subir le coup.
C. La fraude affecte la go
gouuvernance politique
De compréhension variable, la gouvernance est difficile à percevoir tant la
notion se prête à traduire des réalités diverses relevant, naturellement, de
plusieurs secteurs d’activités. La gouvernance peut être donc politique,
judiciaire, administrative, économique, financière, sociale ou culturelle. Tous
les pays du monde en sont concernés.
Vu sous cet angle, on pourrait douter de l’existence d’une théorie de la
gouvernance en face de ces définitions et pratiques. Et quand bien même la
notion s’intéresse à la manière de gouverner la vie, elle devient complexe, ne
traduisant ni une simple action d’administrer, ni une question purement éthique.
Il est cependant autorisé de reconnaitre que la gouvernance renvoie à l’art
ou à la manière de gouverner ou d’administrer ; elle oriente ces décisions vers la
satisfaction des besoins bien légitimes des destinataires et constitue, de ce fait,
un enjeu de taille dans l’action publique.
Collée à l’adjectif politique, la gouvernance relève plutôt de la pratique dont
la mise en œuvre est fondamentale dans l’exercice du pouvoir. Elle traduit, en
quelque sorte, le processus de prise des décisions et la capacité de les faire
aboutir ; bref, la manière d’exercer le pouvoir politique.
Dans la perception de la gouvernance politique, la fixation de la source du
pouvoir est déterminante. Rares sont, en effet, les constitutions modernes qui
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105
Lire à ce sujet, l’exposé des motifs de la Charte.
106
Art. 3, points 4 et 10 de la Charte.
107
Art. 2, point 13 de la Charte.
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CHAPITRE V
LE CONTENTIEUX ÉLECTORAL
1
MELEDJE D.-F., Le contentieux électoral en Afrique, op. cit., p. 139.
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§1. LE CONTENTIE
TEN UX DES LIS
TIEU S ÉLECTO
TES
ISTE RALES
TOR
La présentation des règles de procédure en contestation des listes électorales
permet de comprendre le cadrage légal de l’intervention du juge dans ce
domaine et la force de sa décision.
2
ESAMBO KANGASHE J.-L., La Constitution congolaise du 18 février 2006 à l’épreuve du
constitutionnalisme. Contraintes pratiques et perspectives, op.cit., p. 216.
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glees de procédure
A. Les règl
La fiabilité des listes électorales résulte de la régularité que l’administration
assure sur la tenue d’élections, même en période de turbulence, notamment
pendant la vacance du pouvoir où la durée des opérations paraît contraignante.
En règle générale, le contentieux des listes électorales est assuré, pour
l’essentiel, par le juge judiciaire, parce qu’il porte sur des matières relevant de la
compétence de droit commun, notamment les questions de domicile, de
résidence, du statut matrimonial, de nationalité, d’état et de capacité des
personnes.
L’intervention du juge administratif peut, également, être sollicitée, soit
pour encadrer le comportement des autorités chargées de l’administration
électorale, soit pour vérifier la régularité et la conformité à la loi des opérations
d’établissement des listes électorales. Lorsque, avant le délai légal, une autorité
administrative prend une décision de clôture des opérations d’enrôlement des
électeurs, celle-ci peut être invoquée devant le juge administratif qui est à ce
titre juge de « l’excès de pouvoir ».
Lorsqu’un fait infractionnel est commis ou constaté à l’occasion de la
confection des listes électorales, le juge pénal intervient pour rétablir l’ordre
public. Il en est de même du juge constitutionnel qui peut être invité à restituer
la légalité constitutionnelle interrompue par des manœuvres ou pratiques
portant atteinte aux dispositions constitutionnelles qui garantissent les droits
des particuliers.
En droit français, la jurisprudence administrative admet encore le caractère
non détachable des opérations préélectorales des actes administratifs qui y sont
posés pour autoriser l’intervention, non pas du juge électoral mais, du juge
administratif et notamment de celui de l’excès de pouvoir.
Saisi du recours en contestation de la régularité ou de la légalité de l’acte lié
à l’enregistrement d’un électeur, le juge peut, soit le rejeter (au cas où lui-même
est compétent pour connaitre des contestations liées aux résultats électoraux),
soit se déclarer incompétent (lorsque le recours n’a pas respecté les règles de
procédure exigées à cette fin ou que ce contentieux est confié à un autre juge),
soit encore trancher sur le fond du litige (au cas où la matière relève de sa
compétence).
Indépendamment de la décision du juge administratif et sans considération
de celle que peut rendre le juge électoral, le juge pénal peut, en cas d’infraction,
conduire jusqu’à terme l’instruction de la cause pour apprécier la légalité de
l’acte incriminé et la responsabilité de l’auteur. De même et sans être lié à la
décision du juge pénal, le juge constitutionnel peut, en cas de saisine, annuler
ou non un acte qui, au moment de l’élection, a ou non violé la Constitution. Le
moins que l’on puisse dire en cette matière est que, tout en œuvrant pour la
régularité et la sincérité du scrutin, les juges administratif, pénal et
constitutionnel sont autonomes et indépendants.
Dans les pays comme le Cameroun et le Sénégal, l’observatoire national des
élections est associé au règlement juridictionnel des conflits électoraux. En
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3
Art. 40 de la Loi n° 04/028 du 30 juillet 2004 portant identification et enrôlement des électeurs en
République démocratique du Congo, Journal Officiel n° spécial du 20 juin 2006, p. 111.
4
Art. 44 de la Loi du 30 juillet 2004.
5
Art. 41 de la Loi du 30 juillet 2004.
6
Art. 42 de la Loi du 30 juillet 2004.
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7
Art. 45 de la Loi du 30 juillet 2004.
8
Art. 47 de la Loi du 30 juillet 2004.
9
Art. 48 de la Loi du 30 juillet 2004.
10
Art. 49 de la Loi du 30 juillet 2004.
11
Art. 50 de la Loi du 30 juillet 2004.
12
Art. 52 de la Loi du 30 juillet 2004.
13
Art. 53 de la Loi du 30 juillet 2004.
14
Art. 54 de la Loi du 30 juillet 2004.
15
Art. 55 de la Loi du 30 juillet 2004.
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16
Ils avaient, pour diverses raisons, classés sans suite.
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B. La nature et l’a
’auutorité des décisions du juge électoral
La décision prise par l’autorité administrative en matière des contestations
des listes électorales est susceptible d’être évoquée devant une juridiction
compétente et légalement instituée, elle n’est pas définitive. Il en est autrement
de la décision de la juridiction compétente qui, aux termes de la loi, est
insusceptible de recours. Elle est, à l’opposé de celle-là, définitive, parce que
revêtue de la force de la chose jugée qui couvre le dispositif du jugement ou de
l’arrêt ainsi que les motifs de la décision intervenue.
Sans porter atteinte à l’autorité de la chose jugée d’une décision judiciaire
définitive, une certaine et récente jurisprudence française admet qu’une erreur
matérielle non imputable au requérant et figurant dans l’un des visas de la
décision soit rectifiée. Cette procédure n’est pas autorisée en droit congolais.
§2. LE CONTE
TEN
NTIE
TIEU
UX DES CANDIDATU
TUR
RES
L’inscription sur les listes électorales conduit à la constitution du fichier
électoral, opération qui autorise l’administration électorale d’accomplir
d’autres, tels que la réception de candidatures, l’impression, la distribution des
bulletins dans l’ensemble de bureaux de vote ainsi que l’organisation de la
campagne électorale.
Ces différentes opérations pouvant porter atteinte à l’égalité et à l’équilibre
de traitement entre les candidats, il importe d’agencer le contentieux qui pourra
en résulter. La présentation de la procédure contentieuse permet de percevoir la
nature et l’autorité des décisions contentieuses.
A. La procédure contentieuse
Dans le traitement du contentieux des candidatures, la procédure
contentieuse diffère selon que la contestation est portée devant l’autorité
administrative ou la juridiction compétente. Une attention particulière doit être
portée sur la répression des actes qui violent la loi pénale à l’occasion de la
réception des dossiers de candidatures.
17
Art. 12 al. 2 et 3 de la Loi électorale.
18
Art. 13 al. 1, 2 et 3 de la Loi électorale.
19
Art. 24 de la Loi électorale.
20
Art. 25, al. 1erde la Loi électorale.
21
Art. 21 de la Loi électorale.
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22
Art. 21 de la Loi électorale.
23
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux, 2006-2007, op.cit., p. 15.
24
Idem, p. 8.
25
Ibidem, p. 3.
26
Inédit.
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27
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux, 2006-2007, p. 11.
28
Idem, p. 35.
29
Inédit.
30
Inédit.
31
Dans les circonscriptions électorales de BASOKO, BONDO, DJUGU, NIZI, FARADJE, IRUMU,
ISANGI, KISANGANI, MAHAGI, MAMBASA, OPALA, RUNGU et UBUNDU.
32
Notamment dans la circonscription de Kinshasa IV.
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33
En cette matière, en effet, la Commission électorale nationale indépendante ne peut procéder à la
correction d’une erreur matérielle que sur décision de la juridiction contentieuse préalablement saisie à
cette fin.
34
L’éligibilité étant une question d’ordre public, elle peut être soulevée, même d’office, à toutes les étapes
de la procédure contentieuse. Dans le cas d’espèce, le premier suppléant qui était, au moment du dépôt de
la liste de candidatures, un fonctionnaire de l’État n’a pas versé au dossier la lettre de sa mise en
disponibilité.
35
Quatrième feuillet, inédit.
36
Art. 27 de la Loi électorale.
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justifier l’usage des voies de recours, celles-ci ne sauraient être un moyen pour
retarder ou déférer la tenue du scrutin déjà programmé.
Il importe de noter qu’en cas de saisine du juge, la Commission électorale
nationale indépendante puisse attendre le règlement du contentieux pour
publier la liste définitive de candidatures. En droit malien, la Cour constitu-
tionnelle a, par son arrêt n° 2013-09/CC-EL du 31 octobre 2013 portant
proclamation définitive des candidatures à l’élection des députés à l’Assemblée
nationale, indiqué que l’irrévocabilité de sa décision publiée au Journal Officiel
de la République37.
§3. LE CONTENTIE
TEN UX DE LA CAMPAGNE ÉLECTO
TIEU RALE
TOR
Le règlement du contentieux de la campagne électorale suppose la
connaissance préalable de la procédure en la matière.
A. La procédure contentieuse
La loi électorale congolaise organise, avec soin, la procédure contentieuse en
matière de campagne électorale, impliquant les autorités administratives, la
juridiction contentieuse et l’officier du ministère public.
1. La procédure administrative
La procédure administrative est, pendant la campagne électorale, assurée par
la Commission électorale nationale indépendante et le Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel et de la Communication. La loi organise la liberté d’apposition,
dans les conditions déterminées par la Commission électorale nationale
indépendante, d’affiches, photos et autres effigies de propagande électorale38. Il
appartient à chaque candidat, parti ou regroupement politique, qui le désire,
d’approcher les services compétents pour connaitre ces conditions, lesquelles
tiennent à l’équité, à la justice, au respect de la loi et de l’ordre public. La même
commission a eu à intervenir, en novembre 2011, auprès des candidats, partis
ou regroupements politiques qui ont apposé, sur les édifices publics, des photos
et effigies de campagne les invitant à les retirer.
Instance de régulation des informations et des médias, le Conseil supérieur
de l’audiovisuel et de la communication joue un rôle déterminant pendant la
campagne électorale. C’est, en effet, lui qui arrête, en concertation avec la
Commission électorale nationale indépendante, les conditions d’accès aux
médias publics aux fins de la campagne électorale, veille au respect du principe
d’égalité de production entre les candidats en ce qui concerne la diffusion dans
37
Arrêt n° 2013-09/CC-EL, inédit, p. 111.
38
Art. 30 de la Loi électorale.
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les dits médias de leurs activités, écrits, déclarations ainsi que la présentation de
leur personne.
En cas d’inégalité dans la répartition de temps d’antenne dans les médias
publics, la structure de régulation des médias peut, à la demande du candidat,
parti ou regroupement politique lésé, rétablir l’égalité ; sa décision étant
insusceptible d’aucune voie de recours. Le Conseil supérieur de l’Audiovisuel et
de la Communication est, en revanche, justifié à intervenir, à son initiative ou à
la demande du candidat, parti ou regroupement politique lésé, auprès des
autorités compétentes, en cas d’inégalité dans le traitement aux médias publics,
pour obtenir sa correction39.
Par décision motivée et notifiée, il peut s’opposer à la diffusion d’une
émission de campagne, si les propos tenus sont injurieux, diffamatoires ou
révèlent un manquement grave aux dispositions constitutionnelles ou
législatives. Sa décision est contestable, dans les quarante-huit heures, devant le
Conseil d’État40. Il y a lieu d’objecter le caractère discriminatoire de cette
disposition qui ne tient pas compte, pour un pays aussi vaste que la République
démocratique du Congo, du lieu outre que la capitale qui a servi à
l’enregistrement ou la diffusion d’une émission de campagne. L’équité suggère
donc que l’on reconnaisse, selon le cas, cette compétence aux autres juridictions
administratives inférieures au Conseil d’État.
2. La procédure juridictionnelle
En règle générale, le contentieux de la campagne électorale est assuré par le
juge administratif, le juge répressif n’intervenant qu’en cas d’infraction au code
pénal. C’est au juge administratif qu’il revient de contrôler la légalité et la
régularité des actes de campagne accomplis par les candidats, partis ou
regroupements politiques.
À l’instar d’autres législations41, le législateur congolais organise le
contentieux de la campagne électorale devant le juge administratif dont les
décisions sont inattaquables, la finalité d’une campagne électorale étant de
permettre l’organisation, dans la date fixée, du scrutin, la convocation des
électeurs ainsi que le déploiement du matériel et du personnel électoral ayant
été déjà réalisé.
Une campagne électorale qui aurait négativement influé sur le déroulement
du vote peut, au moment de l’examen du contentieux des résultats, servir des
pièces pour la juridiction saisie et conduire, selon le cas, à l’annulation partielle
ou totale de l’élection.
On admet, en cette matière, que le juge soit actif et pragmatique pour
apprécier souverainement les différentes irrégularités de la campagne et leur
influence sur l’ensemble du résultat. Lorsque le résultat est serré, toute
39
Art. 33 de la Loi électorale.
40
Art. 35 de la Loi électorale.
41
Notamment belge, brésilienne, burkinabé, camerounaise, française, gabonaise, guinéenne, ivoirienne,
kenyane, malienne, malgache, mauritanienne, nigérienne, tchadienne ou togolaise.
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irrégularité même mineure doit attirer son attention pour conduire, au besoin,
à la décision d’annulation partielle ou totale de l’élection. Il en est autrement si
l’écart des voix entre candidats est plus important, le juge de l’élection peut
alors considérer les irrégularités comme sans influence notable sur l’ensemble
de résultats et valider ainsi l’élection.
3. Le contentieux répressif
Pendant la campagne électorale, bien d’actes enfreignant la loi pénale
peuvent se commettre pour qu’en règle générale, l’intervention de l’officier du
ministère public ou de la juridiction de jugement soit, selon le cas, admise.
S’agissant particulièrement de l’utilisation, à des fins de propagande
électorale, des biens, finances et personnel de l’État, des établissements,
organismes publics et sociétés d’économie mixte, la loi électorale congolaise
reconnait à toute autorité politico-administrative, tout candidat ou parti
politique et à toute personne la latitude de saisir la Commission électorale
nationale indépendante ou l’officier du ministère public pour obtenir soit la
radiation de la candidature ou l’annulation de la liste du parti ou regroupement
politique concerné42.
En cas d’abus dans l’utilisation des biens publics à des fins de campagne
électorale, la Cour constitutionnelle (pour les élections présidentielle et
législatives), la Cour administrative d’appel (pour les élections provinciales) et
le tribunal administratif (pour les élections urbaines, municipales et locales)
sont, selon le cas, compétents.
Il importe de relever qu’aucune juridiction compétente n’a encore été saisie
d’un tel cas nonobstant l’observation, lors de la campagne électorale pour le
scrutin présidentiel du 28 novembre 2011, de l’apposition d’affiches et effigies
du candidat Joseph Kabila Kabange dans les édifices publics, en l’espèce,
l’immeuble de la radio et télévision nationales et le complexe omnisports stade
de martyrs. Les dénonciations de cet acte ont conduit le président de la
Commission électorale nationale indépendante à obtenir de la direction de
campagne du candidat mis en cause le respect de la loi.
Au sujet du financement occulte de la campagne électorale, la dénonciation
est, généralement, faite devant la structure chargée de l’organisation des
élections. Celle-ci peut, pour raison d’équité, faire cesser ce financement. En
raison, toute fois, de la rapidité et de la brièveté de la durée de la campagne,
l’intervention du juge pénal apparaît, dans bien des cas, tardive sinon aléatoire.
La loi punit d’une amende de 20 000 à 100 000 francs congolais, toute
campagne électorale organisée en dehors de la période légale43. Le recours aux
nouvelles technologies de l’information et de la communication (internet ou
téléphonie cellulaire) réduit la portée de cette disposition et partant la marge de
manœuvres du juge pénal.
42
Art. 36 de la Loi électorale.
43
Art. 80 de la Loi électorale.
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44
Art. 81 de la Loi électorale.
45
Ce délai est, selon les législations, variable. Il est de trente jours au Bénin, en Côte d’Ivoire, en France,
en Madagascar, au Mali, au Sénégal ou au Tchad pour le premier tour de l’élection présidentielle et
quinze jours, entre les deux tours.
46
Le constat est, également, fait en République démocratique du Congo où après les élections générales,
les partis de la majorité et de l’opposition se disputent, en permanence, les médias à travers des messages
politiques qui ne sont pas loin de ressembler aux déclarations de campagne.
47
MASCLET J.-C., Droit électoral, op.cit.,p. 309.
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A. Le contentieux objectif
Dans le règlement du contentieux des résultats, le juge est saisi non pas des
requêtes dirigées contre les personnes, mais plutôt, des actes découlant de
l’organisation et de la gestion d’une élection. Ce contentieux ne relève, donc,
pas totalement du droit commun, les techniques et procédures auxquelles il
recourt étant rarement aménagées par le législateur ordinaire.
Appelé à vérifier la conformité à la loi des résultats électoraux, le juge
électoral dispose d’un pouvoir d’investigation très étendu ; il est, par
conséquent, actif parce que justifié à prendre toutes les mesures d’instruction
nécessaires, telle l’audition de toute personne susceptible de lui fournir des
informations de nature à emporter son intime conviction sur le bien-fondé des
griefs dénoncés devant lui.
Dans cette perspective, la loi oblige l’administration électorale et les
autorités politiques et administratives à offrir au juge une collaboration
indispensable en lui communiquant toutes les informations nécessaires en leur
possession. À leur demande, et pour autant que la recherche de la sincérité des
résultats l’exige, le requérant et le candidat dont l’élection est contestée peuvent
être entendus par le juge, l’assistance d’avocat n’étant pas, à priori, interdite48.
À l’instar de tout juge, celui du contentieux des résultats ne doit, en
principe, statuer que dans les limites des conclusions et réclamations qui lui
sont présentées. Il a, cependant, le devoir de réunir, en vue de la recherche de la
sincérité des résultats, les éléments d’investigation indispensables à la manifes-
tation de la vérité.
48
Art. 74, al. 2 de la Loi électorale.
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49
Art. 38 de la Loi organique n° 011-2000/AN du 27 avril 2007 portant composition, organisation,
attributions et fonctionnement du Conseil constitutionnel et de la procédure devant lui.
50
Art. 110, al. 2 et 3 de la Constitution.
51
Art. 54 bis de la Loi électorale.
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C. Le contentieux politique
Le contentieux des résultats est, pour l’essentiel, politique parce qu’il porte
sur la distribution par le juge du pouvoir issu de l’élection. Faisant du juge
l’arbitre dans la résolution des conflits politiques, il est susceptible de conduire,
si pas à la juridicisation de la vie politique, tout le moins, à la politisation de la
justice électorale (CSJ, 26 octobre 2006, RCE 067/DN/KN, Aff. Mokako Nzeke
Jacques contre Bumba Monga Antoine, le Parti du peuple pour la
reconstruction et la démocratie, PPRD, en sigle et la Commission électorale
indépendante56; CSJ, 26 décembre 2006, RCE 100/DN/KN, Aff. Makengo
Ngombe Matoka, Parti politique dénommé Camp de la Patrie contre Patcho
Panda Jakulu du même parti politique et la Commission électorale
indépendante),le juge étant invité à régler les conflits internes au sein des partis
politiques. Ces décisions échapperaient ainsi difficilement aux considérations
partisanes, partiales, voire partielles.
Dans l’une ou l’autre hypothèse, le juge électoral se voit autoriser de
développer les attitudes qui l’affranchissent des soupçons de partialité dans le
règlement du contentieux. Il doit, pour ce faire, allier l’utile et l’agréable en
conciliant judicieusement les exigences légales et la sagesse qui hante souvent
pour que son activité ne porte pas le coup. À tout bien considéré, l’indépen-
52
Art. 76 al. 1er de la Loi électorale.
53
Art. 74 quater al. 5 de la Loi électorale.
54
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux, 2006-2007, op. cit., pp. 110-111.
55
Art. 74 bis de la Loi électorale.
56
Dans cet arrêt, la Cour a rétabli dans ses droits Monsieur MOKAKO NZEKE Jacques évincé, par
fraude orchestrée par son adversaire, ce qui n’a pas manqué de susciter une grogne au sein de la
Fédération provinciale-Équateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie.
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57
Art. 68 de la Loi électorale.
58
Sixième feuillet, inédit.
59
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op. cit., pp. 288-289.
60
Art. 49 et 50 de la Décision n° 052bis/ CENI/ BUR/11 du 18 août 2011 portant Mesures d’application
de la Loi électorale.
61
Art. 52 de la Décision n° 052bis/ CENI/ BUR/11du 18 août 2011 portant Mesures d’application de la
Loi électorale.
62
Art. 62, al. 4 de la Loi électorale.
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§2. LA RÉGLEMENTA
TATIO
TION
N DU CONTE
TEN
NTIE
TIEU
UX PÉNAL
Le titre neuf de la loi électorale congolaise organise le régime répressif des
infractions susceptibles d’être commises pendant le processus de votation. Sans
devoir les analyser toutes, on ne retiendra que quelques-unes.
63
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale congolaise commentée, op. cit., p. 321.
64
Inédit, p. 3.
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65
Art. 79, al. 3 de la Loi électorale.
66
Art. 82 de la Loi électorale.
67
Art. 84 de la Loi électorale.
68
Art. 85 de la Loi électorale.
69
Art. 86 de la Loi électorale.
70
Art. 87 de la Loi électorale.
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71
Art. 88 de la Loi électorale.
72
Art. 90 de la Loi électorale.
73
Art. 91 de la Loi électorale.
74
Art. 92 de la Loi électorale.
75
Art. 95 de la Loi électorale.
76
Art. 96 de la Loi électorale.
77
Art. 94 de la Loi électorale.
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78
Pour le compte de l’Union nationale des démocrates chrétiens, parti politique de la Majorité
présidentielle.
79
RP. 009/CR, pp. 3-4, inédit.
80
Parmi lesquels BAENDE ETAFELIKO Jean-Claude, BAMANY MOFELY Sévérin, BEYA wa
KALENGA Jean, BIAYI MOTOKE, BOSEKOTA MBAMA Félix, GAPE MONOKO, KAMBA
TSHISHIMBI, KALOMBOTSHINKEKE, LIKINDA BOLOM’ELENGE Fidel, LUKONO SOWA,
MULAMBA MUSAME, MUJANI Ibrahim, NGANDU KATUNDA Alphonse, NKISI KAZADI
Dieudonné et SESANGA HIPUNG DJA KASENG KAPITU Delly.
81
Notamment YUMBI (province de Bandundu), BIKORO, BOENDE, IKELA, KUNGU, MAKAZA et
MBANDAKA (province de l’Équateur), DEMBA, DIBAYA et LUIZA (province du Kasaï-Occidental) et
NGANDAJIKA (province du Kasaï-Oriental).
82
En l’occurrence GAPE MONOKO et SESANGA HIPUNG DJA KASENG KAPITU Dellly.
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d’un mandat électif. Ainsi, poursuivi pour recel d’objets, faux en écriture et
usage de faux, Martin Mukonkole83 a été condamné à dix mois de servitude
pénale par la Cour suprême de justice (CSJ, 29 janvier 2011, RP 003/CR, Aff.
Ministère public contre Martin Mukonkole, Norbert Muteba Mulomba, Mbuya
Kasenda Stéphane, Soke Bopili Simon et Adamo84).Cette même juridiction a,
suivant la procédure de flagrance, déclaré Adolphe Onosumba Yemba85
coupable de viol sur mineur avant de le condamner à douze mois de servitude
pénale (CSJ, 28 septembre 2012, RP 012/CR, Aff. Ministère public contre
Adolphe Onosumba Yemba86). Il en a été également de Muhindu Nzangi
Butondo87 poursuivi et condamné à trois ans de servitude pénale pour atteinte à
la sûreté intérieure de l’État (CSJ, 13 août 2013, RP 015/CR, Aff. Ministère
public contre Muhindu Nzangi Butondo88) et de Diomi Ndongola Eugene89
condamné à dix ans de servitude pénale pour viol réputé à l’aide de violences,
exposition d’enfant à la pornographie, tentative de viol à l’aide de violences et
détention d’enfant (CSJ, 26 mars 2014, RP 014/CR, Aff. Ministère public
contre Diomi Ndongola Eugene90).
A. La qualité du requérant
Comme tout juge, celui du contentieux des résultats ne peut être saisi que
par une personne ayant qualité91 d’agir en justice. Sont seuls autorisés à saisir la
juridiction compétente, le candidat indépendant ou son mandataire, le parti ou
83
Député élu de la circonscription électorale de Kabinda dans la province du Kasaï-Oriental pour le
compte du Rassemblement congolais des démocrates nationalistes, parti de l’opposition.
84
Dix-septième et dix-huitième feuillets, inédit.
85
Député élu de la circonscription électorale de Lodja dans la province du Kasaï-Oriental pour le compte
de l’Union des
Congolais pour le Progrès, parti de la Majorité présidentielle.
86
Douzième feuillet, inédit.
87
Député élu de la circonscription de Goma dans la province du Nord-Kivu pour le compte du
Mouvement pour la Solidarité et le Renouveau, parti de la majorité présidentielle.
88
Neuvième et dixième feuillets, inédit.
89
Député national élu de la circonscription électorale de Kinshasa II pour le compte de la Démocratie
chrétienne, parti de l’opposition.
90
Onzième et douzième feuillets, inédit.
91
Art. 73 de la Loi électorale.
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92
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 111.
93
Idem, p. 125.
94
Treizième feuillet, inédit.
95
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op. cit., pp. 293-294.
96
Deuxième feuillet, inédit.
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97
Deuxième feuillet, inédit.
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98
Treizième feuillet, inédit.
99
Art.74, al. 1er de la Loi électorale.
100
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 261.
100
Art.74, al. 1er de la Loi électorale.
101
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 280.
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102
Art.74, al. 2 de la Loi électorale.
103
Art. 74 de la Loi électorale.
104
Dix-neuvième feuillet, inédit.
105
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 7.
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§4. LA DÉCISIO
ION
N DU JUGE ÉLECTO
TOR
RAL
Le règlement du contentieux des résultats peut, selon le cas, aboutir à la
recevabilité ou non de la requête ou à son fondement. Une question non moins
importante est liée à l’autorité de la décision du juge électoral.
106
Par cet arrêt, le juge électoral qui, erronément, interprète la loi électorale en matière d’éligibilité
considère que l’inéligibilité d’un suppléant n’a aucune incidence sur celle du candidat, contredisant, par
la même occasion, sa jurisprudence contenue dans son arrêt RCE/DN/KN/023 du 9 janvier 2007 dans la
cause opposant le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie et TUNDA YA KASENDE
contre la Convention démocratique pour le développement et MULENDA MBO MILANDA Jean.
107
Dans le même arrêt la juridiction reconnait que, sans avoir expressément prévu la tierce opposition,
celle-ci est, au regard des dispositions légales et aux principes généraux de droit, admissible à titre
exceptionnel, Idem, treizième feuillet, inédit.
108
Notamment RCE/DN/KN/251 du 14 novembre 2006, RCE/DN/KN/035 du 10 janvier 2007,
RCE/DN/KN/200 du 6 février 2007.
109
Onzième feuillet, inédit.
110
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 84.
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A. La recevabilité de la requête
À l’instar de nombreux pays africains francophones111, la République
démocratique du Congo offre l’exemple d’un pays dont le contentieux des
résultats pose, en raison du nombre relativement élevé des cas d’irrecevabilité
des recours, le problème de la connaissance imparfaite des règles du jeu établies
dans le Code électoral.
Commentant cet état de choses, Katuala Kaba Kashala observe que, sur deux
cent quarante-huit recours enregistrés au 6 février 2007, à la Cour suprême de
justice en matière de contestation des résultats des élections législatives, cent
soixante six ont été déclarés irrecevables, quatre rejetés pour incompétence du
juge électoral, seize dits fondés et quarante-trois non fondés. Les irrecevabilités
ont été, selon lui, décrétés, notamment pour prématurité, défaut de qualité ou
d’intérêt, absence de preuve de l’existence juridique du parti ou regroupement
politique ou des actes juridiques exigés112.
Dans cette perspective, la loi électorale congolaise oblige qu’une requête soit
rédigée dans les formes et délais prescrits. Elle précise qu’une action est
irrecevable lorsqu’elle est initiée avant la publication officielle des résultats,
signée par une personne incompétente ou non porteuse d’un mandat d’agir en
justice ou encore une requête introduite après le délai légal.
A été déclaré irrecevable, pour prématurité, le recours introduit avant la
publication des résultats provisoires d’une élection (CSJ, 1er septembre 2006,
RCE/DN/KN, Aff. Kuyakana Mungono Donatien et le Parti politique
dénommé Parti des conservateurs congolais contre la Commission électorale
indépendante113 ; CSJ, 4 septembre 2006, RCE/DN/KN/006, Aff. Mata a
N’Kumu contre la Commission électorale indépendante114 ; CSJ, 7 novembre
2006, RCE/DN/KN/007, Aff. Mulangu Muabila contre la Commission
électorale indépendante115).
L’a été, également, la requête en contestation des résultats provisoires
introduite par une personne qui, aux termes des statuts du parti politique
produits au dossier, n’est pas habilitée à agir en justice en son au nom (CSJ,
1er février 2007, RCE/DN/319, Aff. Parti Congolais pour la bonne
gouvernance, PCBG en sigle contre la Commission électorale indépendante116 ;
CSJ, 23 février 2007, RCE358, Aff. Nsa Nyangombale Charles contre la
Commission électorale indépendante117), ne prouve pas avoir été candidate aux
élections dans sa circonscription (CSJ, 1er février 2007, RCE/DN//M
MAYI/293, Aff. Ilunga Kasanganayi Valery contre la Commission électorale
111
Comme le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Gabon, la Guinée, le Mali, la République
Centrafricaine, la République du Congo, le Sénégal ou le Tchad.
112
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale congolaise commentée, op. cit., p. 41.
113
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 269.
114
Idem, p. 271.
115
Ibidem, p. 277
116
Bulletin des arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 238.
117
Idem, p. 243.
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B. Le fondement de la requête
Saisie d’une requête, la juridiction compétente peut ordonner le non-
fondement. Lorsque le juge électoral admet un recours, il décide de son examen
au fond. Sa décision doit être motivée.
1. Le non-fondement de la requête
La dénonciation des irrégularités ou des fraudes ne conduit pas
nécessairement à l’annulation de l’élection, le juge peut, en cas d’absence de
preuves, décréter le non-fondement du recours (CSJ, 4 septembre 2006, RCE
003, Aff. Olenga Nkoy contre la Commission électorale indépendante). Il en est
ainsi du recours dénonçant des fraudes massives non prouvées, mais supposées
avoir été commises, dans le but de faire perdre à un candidat les voix dans
plusieurs bureaux de vote (CSJ, 8 novembre 2006, RCE 187, Aff. Kangamo
Samato contre la Commission électorale indépendante).
Plusieurs causes peuvent justifier le non-fondement d’un recours. L’on note
que pour absence d’incidence sur l’ensemble des résultats obtenus par le
requérant, sa requête tendant à faire annuler les suffrages recensés dans deux
bureaux de vote a été déclarée non fondée (CSJ, 13 février 2007, RCE 017, Aff.
118
Ibidem, p. 241.
119
Ibidem, p. 244.
120
Ibidem, p. 251.
121
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale congolaise commentée, op. cit., p. 42.
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2. Le fondement de la requête
Si la juridiction saisie admet le recours pour erreur matérielle, elle rectifie le
résultat erroné et annule, dans tous les autres cas, le vote en tout ou en partie,
lorsque les irrégularités retenues ont pu avoir une influence déterminante sur le
résultat du scrutin124. Au moment de la correction d’une erreur matérielle, le
juge électoral peut être amené à interpréter sa décision antérieurement rendue
dans la même affaire. Il importe également de noter que quelques cas
spécifiques peuvent lui être soumis pour décision.
122
Idem. p. 43.
123
Idem.
124
Art. 55 de la Loi électorale.
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125
Quatrième feuillet, inédit.
126
Dix-huitième feuillet, inédit.
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127
Troisième feuillet, inédit. On note que parmi les candidats dont l’élection a été annulée pour
irrégularités déterminantes ayant affecté la sincérité des résultats, se trouve le nommé Ngoy Mulunda
Nyanga Emmanuel proche parent du président de la Commission électorale nationale indépendante en
fonction.
128
Troisième feuillet, inédit.
129
Deuxième et sixième feuillets, inédit.
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130
Deuxième, troisième et quatrième feuillets, inédit.
131
Art. 74, al. 3 de la Loi électorale.
132
Sixième feuillet, inédit.
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133
Troisième et quatrième feuillets, inédit.
134
Premier et deuxième feuillets, inédit.
135
Troisième feuillet, inédit.
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136
Deuxième feuillet, inédit.
137
Troisième feuillet, inédit.
138
Cinquième feuillet, inédit.
139
Cinquième feuillet, inédit. Il importe de signaler que le candidat dont l’élection a été annulée exerçait,
au moment des faits, les fonctions de Gouverneur de province de l’Équateur et disposait de ce fait tous les
moyens de la puissance publique.
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140
BLÉ GOUDÉ C., Côte d’Ivoire. Traquenard Électoral, Paris, L’Harmattan, 2013, pp. 36-37.
141
Pour irrégularités graves de nature à entacher, dans la partie Nord du pays, la sincérité du scrutin et à
affecter le résultat d’ensemble.
142
L’article 64 de la Loi n° 2001-514 du 1er août 2000 portant Code électoral en Côte d’Ivoire indique que
« dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la
sincérité du scrutin et en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection. La date du
nouveau scrutin est fixée par décret délibéré en Conseil des ministres, sur proposition de la Commission
chargée des élections. Le scrutin a lieu au plus tard quarante- cinq jours à compter de la date de la
décision du Conseil constitutionnel ».
143
Décision n° 2010-EP 340312 CC/SG du Conseil constitutionnel du 3 décembre 2010 proclamant
Monsieur Laurent GBAGBO vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010.
144
Décision n° 2011-EP 036-04 CC/SG du Conseil constitutionnel du 5 mai 2011 proclamant Monsieur
Alassane Dramane OUATTARA en qualité de président de la République de Côte d’Ivoire.
145
La décision se réfère, notamment aux prises de position de la Communauté économique des États
d’Afrique de l’ouest sur les élections présidentielles ivoiriennes, à la certification des résultats électoraux
par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour la Côte d’Ivoire et aux
communiqués du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine rendus publics à la suite des 259eet
265e sessions, tenues, respectivement les 28 janvier et 10 mars 2011 qualifiés, malencontreusement, des
« normes et dispositions internationales ayant une valeur supérieure aux lois et décisions
juridictionnelles internes ».
146
Lire, avec intérêt, nos commentaires dans ESAMBO KANGASHE, J.-L., Le Droit constitutionnel,
op.cit., p. 187.
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3. La motivation de la décision
Les juges ont l’obligation de motiver leurs décisions, ils sont tenus
d’expliquer les raisons de fait et de droit qui en ont constitué le soubassement.
La motivation des décisions de justice est une garantie essentielle pour les
justiciables qui, en cas de désaccord avec les motifs de la décision, peuvent
s’appuyer pour les contester et exercer, le cas échéant, leurs recours.
À l’instar de toute décision de justice, celle rendue en matière électorale doit
être motivée148 ; cette obligation concerne aussi bien les décisions au premier
147
Composée de neuf membres répartis équitablement entre les trois pouvoirs traditionnels de l’État dont
trois désignés par le gouvernement, trois par le parlement et trois hauts magistrats appartenant au
pouvoir judiciaire.
148
Art. 21 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour.
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degré qu’à celui d’appel. En droit judiciaire congolais, toute décision non
motivée est susceptible de cassation. Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne
sont, cependant, pas concernés par cette procédure ; ils sont, dès leur prononcé,
obligatoires et opposables aux pouvoirs publics et aux citoyens.
149
Aux termes de l’article 168 de la Constitution congolaise du 18 février 2006, les arrêts de la Cour
constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours, ils sont immédiatement exécutoires.
150
Article 74 de la Loi électorale.
151
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale congolaise commentée, op.cit., pp. 349-350.
152
Dans son arrêt RCE/ADP/021 du 9 mars 2007, la Cour suprême de justice, siégeant en matière
électorale au degré d’appel note que le délai d’appel et de pourvoi en appel (sic) sont suspensifs en
matière électorale (page 5). Cette motivation qui ne trouve pas de fondement dans la loi entretient une
confusion entre le délai d’appel et le pourvoi en appel qui n’est pas organisé par la loi.
153
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale congolaise commentée, op.cit., p. 350.
154
Aux termes de l’article 198, al. 2 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, le
gouverneur et vice-gouverneur de province sont élus pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule
fois par les députés provinciaux au sein ou en dehors de l’Assemblée provinciale. Ils sont investis par
ordonnance du président de la République.
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155
MALIGNER B., Droit électoral, op.cit., pp. 853-856.
156
Idem, p. 863.
157
Septième feuillet, inédit.
158
MELEDJE D.-F., Le contentieux électoral en Afrique, op.cit., p. 140.
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§1. L’ÉLECTIO
TION IDEENTIE
N PRÉSID TIELLLE
L’enjeu politique que procure, en Afrique, comme partout ailleurs, l’élection
présidentielle conduit à ce que le contentieux d’éligibilité soit soigneusement
réglementé. On n’est pas loin de se trouver devant un contentieux pour lequel
le juge a, selon les pays, difficile à se prononcer. Sa position est extrêmement
délicate parce que, tantôt considérée comme porte-voix de la majorité au
pouvoir160, entraînant un déni de justice, tantôt, mais rarement, comme faisant
le jeu de l’opposition.
Un autre problème qui échappe difficilement à l’attention du juge électoral
africain porte sur la gestion de la campagne électorale et, notamment, son
financement ainsi que la problématique du traitement inégalitaire des
candidats, partis ou regroupements politiques pendant la campagne électorale.
A. L’é
’élligi
gibbilité
À l’état actuel de la prospection jurisprudentielle en la matière, on se trouve
devant une carence des décisions suffisamment élaborées. Les quelques espèces
facilement identifiables n’échappent pas, au regard de leurs motivations, à la
curiosité scientifique. Elles ne sont pas, pour la plupart, accommodées dans une
synergie aisément exploitable, chaque décision répondant à ses enjeux et défis
spécifiques.
La première décision est celle qui rejette le recours sollicitant l’annulation,
pour violation de la Constitution161 laquelle limite, à deux, le mandat du
président de la République en fonction et son empêchement tiré du fait que,
pendant sa présidence, il aurait commis des crimes de guerre et crimes contre
l’humanité. Cette position est dictée par l’absence de preuve et la
159
Idem, p. 143.
160
MELEDJE D.-F., Le contentieux électoral en Afrique, op.cit., p. 146.
161
Il s’agit de la Constitution burkinabé du 2 juin 1991 telle que modifiée par les Lois constitutionnelles
du 23 janvier 1997 et 11 avril 2000.
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pour que la loi du 11 avril 2000 puisse rétroagir et prenne en compte les deux
mandats antérieurement exercés par le président de la République, il aurait fallu
que le législateur le dise expressément, ce qui ne fut pas le cas.
162
Aux termes de l’article 163 de la Constitution Burkinabé, le Conseil constitutionnel est l’institution
compétente en matière constitutionnelle et électorale.
163
DCC n° 2005-007/CC/EPF dans la cause opposant Stanislas BENEWENDE SANKARA, Philippe
ALI LANKOANDE, Norbert Michel TIENDREBEOGO et Ram OUEDRAOGO à Blaise COMPAORE.
164
Notamment ses articles qui limitent, à deux, le mandat du président de la République. Il s’agit de la
Constitution du 22 janvier 2001 telle que modifiée par la Loi n° 2008-34 du 7 août 2008.
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165
Décision n° 3/E/4/E/5/E/6/E/7/E/8/9/E/10/E/12/E/13/E/14/E, p. 4, inédit.
166
Décision n° 3/E/4/E/5/E/6/E/7/E/8/9/E/10/E/12/E/13/E/14/E, pp. 3-4, inédit.
167
Décision n° 3/E/4/E/5/E/6/E/7/E/8/9/E/10/E/12/E/13/E/14/E, p. 4, inédit
168
Dans l’espèce examinée, il s’était, en réalité, agi de trois demandes émanant, respectivement, du
premier ministre, chef du Gouvernement à sa seule initiative, de celle qu’il a conjointement signée avec le
président du Conseil de suivi et de contrôle de la feuille de route, le président de Flankevithmy Fanpha
Vanana Malagasy, le président du Comité militaire de la Défense nationale, le ministre des Forces
Armées ainsi que celui de la Sécurité intérieure.
169
En l’espèce, la Décision n° 01-CES/D du 5 mai 2013 validant notamment la candidature de Monsieur
Andry NIRIMA RAJOELINA président de la République en fonction.
170
Aux termes de la Loi n° 2012-014 du 30 juillet 2012, il est créé au sein de la Haute Cour
constitutionnelle Malgache une Chambre Spéciale chargée du contentieux électoral dénommée la Cour
électorale spéciale.
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171
Suivant la Décision n° 10-CES/AR du 17 janvier 2014 de la Cour électorale spéciale rendue en
matière de contentieux des résultats.
172
Dans son recours, le requérant évoque l’inéligibilité de Joseph Kabila Kabange qui, au moment du
dépôt de sa candidature, était officier des Forces armées congolaises (Général major) et qui, en cette
qualité, ne pouvait, avant toute démission sollicitée et acceptée, s’inscrire sur aucune liste électorale ou de
candidatures.
173
Bulletin des Arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., p. 3.
174
Idem, pp. 8-9.
175
Aux termes de l’article 10 point 8 de la Loi électorale, les membres des Forces armées et de la Police
nationale congolaise qui n’auront pas, à la date limite du dépôt de candidatures, donné la preuve de leur
démission acceptée ou de leur mise en retraite, sont inéligibles.
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l’absence de preuves, soit sur le non-respect des règles de procédure, soit encore
sur la force majeure pour décréter l’irrecevabilité de toute requête en la matière.
Proche du déni de justice, cette attitude ne peut autrement s’expliquer,
l’ensemble de législations électorales africaines ayant réussi à encadrer l’activité
du juge pour qu’elle ne déborde pas.
176
MASCLET, J.-C. Droit électoral, op.cit., p. 356.
177
KATUALA KABA KASHALA, La jurisprudence électorale, congolaise commentée, op.cit., p. 33.
178
Art. 71 de la Loi n° 91-009 du 4 mars 1991 portant loi organique sur la Cour constitutionnelle telle
que modifiée et complétée par la Loi n° 31 mai 2011.
179
Choisis avec l’accord des ministres compétents, ces délégués sont essentiellement de juristes constitués
soit des magistrats de l’ordre judiciaire ou administratif, soit des professeurs agrégés de droit.
180
Inédit, p. 2.
181
Dont deux introduites par YAYI BONI Thomas, deux autres par ABDOULAYE BIO TCHANE et la
dernière par le HOUNGBEDJI Adrien, tous candidats à l’élection présidentielle du 13 mars 2011.
182
Notamment les articles 85 et 86 en rapport avec les irrégularités constatées dans la procédure de
comptage des suffrages exprimés dans le 4e arrondissement de la Commune de Porto Novo et de la
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le juge recherche, en règle générale, quelles ont été les incidences de l’irrégularité sur
les résultats du scrutin, que seules sont retenues les irrégularités susceptibles de
fausser les résultats de l’élection, compte tenu surtout de l’écart de voix entre les
candidats ou de la manœuvre qu’elles révèlent ; que la simple violation de la loi
n’entraîne pas nécessairement l’annulation de l’élection ; que le juge confirme
l’élection s’il estime que les faits allégués ne sont pas établis ou qu’ils ne sont pas de
nature à modifier le résultat malgré l’existence d’une illégalité dans le déroulement
de la campagne électorale ou des opérations électorales 185.
Pour ce qui est des moyens de preuve susceptibles d’être pris en compte dans
l’appréciation de la régularité du scrutin, elle précise que :
transmission tardive (soit cinq jours après la fin du scrutin) à la Cour constitutionnelle des registres de
vote par procuration enregistrée dans l’Arrondissement de Katagon, Commune d’Akpro-Missérété.
183
Notamment l’utilisation abusive des moyens et personnel de l’État, la pratique des dons et libéralités,
la présence de l’effigie du candidat YAYI BONI dans les bureaux de vote ou à proximité de ceux-ci.
184
Ils citent en exemple l’inexistence et le non affichage de la liste électorale, l’inexistence de la liste des
bureaux de vote, la désignation irrégulière des agents des bureaux de vote, la création des bureaux de vote
fictifs, l’exagération de vote par dérogation, la discordance entre le nombre d’électeurs inscrits et celui de
votants, les difficultés d’accès aux bureaux de vote par plusieurs électeurs, le démarrage tardif du vote, la
non disponibilité ou l’insuffisance du matériel électoral, le bourrage d’urnes, le transport massif et
l’intimidation des électeurs, le vote des mineurs et des étrangers, l’approvisionnement opaque de zones
favorables au candidat YAYI BONI en documents électoraux, la distribution de bulletins de vote pré-
estampillés en sa faveur, la transmission tardive des plis à la Cour constitutionnelle, la déclaration
précipitée et non concertée des grandes tendances par le président de la Commission électorale nationale
autonome.
185
Décision du 29 mars 2011 portant proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du
13 mars 2011, p. 24, inédit.
186
Décision du 29 mars 2011 portant proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du
13 mars 2011, p. 25.
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187
Idem, p. 26.
188
Ibidem, p. 5.
189
L’article 99, al. 1erde la Loi électorale malienne précise« qu’en cas de perte ou de non acheminement du
procès-verbal, le récépissé de résultat et/ou le rapport de la Commission électorale nationale
indépendante font foi».
190
Arrêt 2013-06/CC-EP du 20 août 2013, inédit, p. 2.
191
Qui auraient été, selon les requérants, communiqués à la Commission nationale de recensement des
votes par des procédés non autorisés, en l’occurrence le téléfax.
192
Notamment de Touba, Kaolack et Mbacké où plusieurs actes de violences physiques, des coups de feu
et autres intimidations auraient été commis par les partisans de Macky SALL empêchant le scrutin de se
dérouler dans la sérénité.
193
Décision n° 17/E/18/E/2012 du 6 mars 2012, inédit, p. 2.
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ayant tout simplement validés, proclamant Macky Sall vainqueur avec 65, 80 %
des suffrages exprimés194.
C’est, également, dans ce sens que s’est positionné le juge électoral congolais.
La simple dénonciation des fraudes massives et des graves irrégularités dans
plusieurs bureaux et centres de vote n’a pas suffi pour convaincre la Cour
suprême de justice à annuler l’élection du candidat Kabila Kabange Joseph
(CSJ, 28 octobre 2006, RCE.PR.009, Aff. Mouvement de libération du Congo,
MLC, en sigle contre Kabila Kabange Joseph et la Commission électorale
indépendante195).
Par une autre décision (CSJ, 27 novembre 2006, RCE.PR.006, Aff.
Mouvement de Libération du Congo, MLC, en sigle, Bemba Gombo Jean-Pierre
contre le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD, en
sigle, Kabila Kabange Joseph et la Commission électorale indépendante) vidant
le contentieux des résultats, le juge électoral a proclamé le candidat Kabila
Kabange Joseph vainqueur de cette élection. Exécutoire, cet arrêt a été reconnu
par Monsieur Bemba Gombo Jean-Pierre196.
Le règlement du contentieux des résultats en Côte d’Ivoire est révélateur des
hésitations d’une justice incapable d’imprimer à sa jurisprudence une certaine
constance. À l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle du
28 novembre 2010 et devant l’impasse de la Commission électorale
indépendante de proclamer, en raison des divergences internes, les résultats
provisoires dans le délai légal, le Conseil constitutionnel s’était autorisé de se
saisir du dossier.
Après s’être fait l’écho des irrégularités et fraudes qui auraient entaché le
scrutin dans la partie Nord du pays, il s’est abstenu de l’annuler se contentant
simplement d’entériner les résultats non encore officiellement proclamés par la
Commission électorale indépendante. Les redressements opérés, sur requête du
candidat Laurent Gbagbo ont abouti à la proclamation de ce dernier comme
vainqueur de l’élection.
Dans le même temps et sous la conjugaison des pressions multiples, ce juge
ne s’était pas gêné de donner à sa jurisprudence un revirement spectaculaire
reconnaissant la victoire de Monsieur Alassane Dramane Ouattaraen comme
président de la République de Côte d’Ivoire.
194
Décision n° 19/E/2012 du 30 mars 2012, inédit, p. 2.
195
Bulletin des Arrêts de la Cour suprême de justice. Contentieux électoraux 2006-2007, op.cit., pp. 89-110.
196
Par une déclaration faite, le 27 novembre 2006, sur les antennes de la Radio France Internationale,
édition du 19 heures 30, diffusée, par la suite, dans ses deux chaines de télévision, en l’occurrence, Canal
Congo Télévision et Canal Kinshasa Télévision.
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’élligi
A. L’é gibbilité
La gestion du contentieux des candidatures au scrutin législatif a également
intéressé les juridictions électorales suprêmes du Burkina Faso, du Mali et du
Sénégal.
Suivant les élections législatives burkinabées du 24 mai 1992, la Chambre
constitutionnelle de la Cour suprême de justice reconnut à la Convention
nationale des patriotes progressistes/Parti social démocrate douze sièges à
l’Assemblée nationale. Une année plus tard, neuf députés élus sur la liste de
cette formation politique démissionnèrent pour créer une autre dénommée
Parti pour la démocratie et le progrès qui n’existait pas lors des élections
législatives de 1992.
La question de droit soumise à l’appréciation du juge est de savoir si les
députés démissionnaires pouvaient continuer à siéger à l’Assemblée nationale
sous l’étiquette d’une formation politique autre que celle sur la liste de laquelle
ils ont été élus.
Dans sa décision du 20 juin 1994, la Chambre constitutionnelle de la Cour
suprême de justice indique que l’adhésion à un parti ou une formation politique
ne saurait conduire les élus ou les citoyens à l’aliénation de leur liberté ;
transformant alors les élus en commis, serviteurs ou préposés soumis aux
ordres, instructions impératives, directives des électeurs ou des groupes
parlementaires197.
Refusant d’être arbitre ni davantage un organe de décision politique, la Cour
a, en raison de ses compétences d’attribution, de dire le droit, de veiller au
respect des règles constitutionnelles dans les limites et les conditions fixées par
la Constitution ; pour prononcer l’irrecevabilité de la requête198. L’on doit
regretter qu’après avoir reconnu son incompétence dans cette cause, la
juridiction électorale a tout de même décrété l’irrecevabilité de la requête portée
devant elle.
À l’issue du règlement du contentieux des candidatures à l’élection des
députés à l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel du Mali est parvenu
à rejeter cinquante-six requêtes soit pour défaut de qualité, soit pour
prématurité, soit pour mauvaise direction, soit pour absence de candidature,
soit pour forclusion, en plus de neuf listes invalidées dans huit circonscriptions
électorales. De cet inventaire, on retiendra que le juge a fait droit à dix-huit
requêtes en rectification des erreurs matérielles survenues sur certaines les
listes de candidature199 et décrété l’irrecevabilité de plusieurs en raison, sans
doute, de la méconnaissance par les requérants des dispositions du Code
électoral régissant le dépôt de candidature.
197
Avis et Décisions commentés de la justice constitutionnelle burkinabé de 1960 à nos jours, Ouagadougou,
CGD, 2009, p. 17.
198
Avis et Décisions commentés de la justice constitutionnelle burkinabé de 1960 à nos jours, op.cit., p. 17.
199
Arrêt n° 2013-09/CC-EL du 31 octobre 2013 portant proclamation de la liste définitive des candidats à
l’élection des députés à l’Assemblée nationale au scrutin du 24 novembre 2013, pp. 44-47.
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200
Modifiée par la Loi organique n° 99-71 du 17 février 1999.
201
Rendue dans les affaires inscrites aux numéros 13 à 18/E/93.
202
Aux termes de l’article LO 127 du Code électoral Sénégalais, « nul ne peut être élu à l’Assemblée
nationale s’il n’est âgé de vingt-cinq ans révolus à la date des élections ».
203
FALL I.-M. (dir.), Les décisions et avis du Conseil constitutionnel du Sénégal, Dakar, CREDILA, 2008,
p. 62.
204
Notamment la Décision n° 35/98-AFFAIRES n° 4/E/98-5/E/98-6/E/96 du 15 avril 1998.
205
Décision n° 35/98-AFFAIRES n° 4/E/98-5/E/98-6/E/96 du 15 avril 1998, pp. 225-226.
206
L’article LO 172 du Code électoral Sénégalais oblige le ministre de l’intérieur à saisir, dans les trois
jours suivant le dépôt de la candidature, le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours de la
saisine sur la recevabilité de ladite candidature.
207
Décision n° 1093 du 9 mai 193-AFFAIRES n° 20 à 23/E/93.
208
FALL I.-M. (dir.), Les décisions et avis du Conseil constitutionnel du Sénégal, op. cit., pp. 79 et 84.
209
Le Ministre de l’Intérieur justifiait en fait sa décision par le fait que le candidat Aly LO qui se trouvait
sur cette liste figurait bien sur une autre présentée et déposée au ministère par la coalition Wade avant la
liste du Parti Socialiste.
210
Décision n° 80-AFFAIRES n° 1/E/2001.
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du Ministre de l’Intérieur (le terme utilisé est le mal fondé) en précisant que le
caractère complet ou non de la liste de candidatures s’apprécie à la date de son
dépôt211.
211
FALL I.-M. (dir.), Les décisions et avis du Conseil constitutionnel du Sénégal, op. cit, pp. 411-413.
212
Il s’agit notamment de la composition incomplète du bureau de vote, du défaut de signature des
membres des bureaux de vote, décompte fantaisiste des voix et bourrages d’urne par les membres du
bureau de vote.
213
L’expression est tirée de la décision du 19 mai 2011 portant proclamation des résultats des élections
législatives du 30 avril 2011, p. 2, inédit.
214
Arrêt n° 2013- 11/CC-EL du 7 décembre 2013 portant proclamation des résultats définitifs du premier
tour de l’élection des députés à l’Assemblée nationale.
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215
Aux termes de l’article 82, al.1er de la Loi n° 2013-017 du 21 mai 2013 modifiant la Loi n° 06-44 du
4 septembre 2006 portant loi électorale du Mali, « le bureau de vote comprend un président et quatre
assesseurs nommés sous la supervision de la Commission électorale nationale indépendante, quinze jours
au moins avant la date du scrutin par décision du représentant de l’État dans le Cercle et le Distinct de
Bamako ».
216
Par son arrêt n° 02-144/CC-EL portant proclamation des résultats définitifs de l’élection des députés à
l’Assemblée nationale.
217
Du Mouvement pour la Démocratie et l’Indépendance, parti politique de l’opposition.
218
Cette violation consisterait au fait que le candidat incriminé aurait dénigré l’effigie du président de la
République sortant Monsieur François BOZIZE sous l’œil complaisant de Monsieur YANGBADJA
Edouard Maire de la dite commune reproché, quant à lui, d’avoir détruis les effigies du président de la
République.
219
Décision n° 002/CC/06 du 23 juin 2006 in Recueil des Décisions et Avis de la Cour constitutionnelle,
2006-2010, Bangui, 2011, pp. 53-58.
220
Le requérant reproche à la structure locale de la Commission électorale indépendante d’avoir opéré de
manière irrégulière les permutations du personnel électoral de certains bureaux de vote pendant le
déroulement du scrutin.
221
Notamment à l’occasion de l’attribution frauduleuse, dans 14 bureaux de vote, des suffrages au profit
du candidat qui ne méritait pas.
222
Décision n° 003/CC/06 du 23 juin 2006 in Recueil des Décisions et Avis de la Cour constitutionnelle,
2006-2010, Bangui, 2011, pp. 58-68.
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Au Sénégal, le juge a, après avoir rejeté certains recours, soit parce que les
irrégularités dénoncées n’ont aucune incidence sur les résultats, soit parce
qu’elles ne sont prouvées, reçu d’autres et ordonné, sur pied des preuves
fournies par les requérants et les rapports de l’Observatoire national des
élections223, le redressement, après annulation partielle ou totale de vote, des
résultats des certains bureaux de vote224. La proclamation des résultats
définitifs du scrutin pour l’élection du 24 mai 1998 des députés à l’Assemblée
nationale225 a naturellement comporté l’annulation des suffrages attribués par
l’administration électorale à quelques candidats, auteurs des fraudes et
violences qui ont entaché la sincérité du vote dans lesdits bureaux de vote.
Mais si, aucun recours en contestation de la régularité des opérations
électorales n’a été, à compter de la publication provisoire, introduit dans le délai
légal, le juge proclame, après des corrections éventuelles et redressements
nécessaires des votes, les résultats définitifs226.
L’observation de la vie politique africaine permet d’indiquer que l’élection
présidentielle est la plus importante et déterminante pour d’autres scrutins. Le
contentieux qui s’y rapporte est bien souvent à l’origine de crispations et crises
politiques ; la contestation de la décision du juge étant à la mesure de l’enjeu et
du niveau de conflictualité.
Quantitativement plus important que le contentieux précédent, celui des
élections législatives est tout aussi révélateur du rôle combien déterminant que
le juge électoral est appelé à jouer dans la résolution des conflits politiques227 ;
ses décisions paraissent, selon le Doyen Djedjro Francisco Meledje, marquées
par l’impartialité, du moins si on en juge par le fait qu’on assiste quelques fois à
l’invalidation de l’élection d’un candidat soutenu par le parti au pouvoir228.
Il n’empêche que dans le règlement du contentieux électoral, le juge se
trouve dans une sorte de chasse-croisé entre le droit et la politique ; il tente de
saisir la politique par le droit et cherche, autant que faire se peut, à traduire
dans sa décision la volonté des électeurs par la certification des résultats issus
des urnes.
223
Créé par la Loi n° 97-15 du 8 septembre 1997 avant d’être remplacé, en 2005, par la Commission
électorale nationale autonome créée en vertu de la Loi n° 2005-07 du 11 mai 2005.
224
Concernés par des votes multiples et des graves irrégularités.
225
Décision n° 42/98, 12/E/98à29/E/98 du 8 juin 1998 portant proclamation des résultats définitifs de
l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Lire également, FALL I.-M. (dir.), Les décisions et avis du
Conseil constitutionnel du Sénégal, op. cit., pp. 239-256.
226
Décision n° 101/2007/ 7/E/2007 du 14 juin 2007 portant proclamation définitive des résultats des
élections législatives du 3 juin 2007.
227
ESAMBO KANGASHE J.-L., « Le juge constitutionnel ou électoral et la résolution des conflits liés aux
élections. Analyse du contentieux électoral de 2006 et 2007 », communication faite au cours de la
Conférence annuelle du Réseau africain de droit constitutionnel sur le thème Constitutionnalisme et
résolution des conflits en Afrique, Dakar, Sénégal, du 27 au 30 août 2008, pp. 2-17 disponible dans le site
www.publiclaw.uct.ac.za.
228
MELEDJE D.-F., Le contentieux électoral en Afrique, op. cit., p. 145.
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229
Lire également, ESAMBO KANGASHE J.-L., Le droit constitutionnel, op.cit., pp. 186-189.
230
Dans leur ouvrage consacré à cette notion, Marcel WESTH’OKONDA KOSO et BALENGINE
KAHOMBO ne sont pas parvenus à la définir ni à en cerner le contour. Lire dans ce sens, Le pari du
respect de la vérité des urnes en Afrique. Analyse des élections présidentielles et législatives du 28 novembre
2011 en République démocratique du Congo, Bruxelles, 11.11.11, 2014.
231
Conseil constitutionnel ou Cour constitutionnelle.
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232
Dans ce pays, le juge électoral a eu, pour un même scrutin, rendu deux décisions n° 2010-Ep 340312
CC Sg du 3 décembre 2010 et 2011-036 du 5 mai 2011 proclamant deux présidents de la République.
233
À l’occasion du traitement, en 2007 et 2012, du contentieux à l’élection présidentielle.
234
C’est fut notamment en Côte d’Ivoire où l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations-Unies dans
ce pays s’était attribué le pouvoir de certifier les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle du
3 décembre 2010.
235
Sur cette présentation, lire ESAMBO KANGASHE J.-L., « Les élections en Afrique, un modèle
d’importation étrangère ou une voie originale de la démocratie ? », Cahiers africains des droits de l’homme
et de la démocratie, Vol. II, n° 035, avril-juin, Kinshasa, 2012, pp. 35-38.
236
Les textes constitutionnels, législatifs et réglementaires.
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237
ESAMBO KANGASHE J.-L., « Le Code électoral congolais : étude comparée des lois n° 06/006 du
9 mars 2006 et 11/003 du 25 juin 2011 », Cahiers africains des droits de l’homme et de la démocratie,
Vol. II, n° 035, avril-juin, Kinshasa, 2012, pp. 57-59.
238
Lire dans ce sens, l’opinion de VETTOVAGLIA J.-P. et alii, Démocratie et élections dans l’espace
francophone, Bruxelles, Bruylant, 2010, pp. 220-225.
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CONCLUSION
Le droit électoral congolais règle, par la voie des urnes et selon le dispositif
juridique en vigueur, la compétition politique. C’est une technique de répar-
tition, par excellence, du pouvoir politique. Confronté aux nouvelles
technologies de l’information et de la communication et notamment à l’infor-
matisation du processus électoral, ce dispositif est parfois appelé à subir des
réajustements qu’exige bien souvent l’organisation rationnelle d’une élection.
Qu’il s’agisse, en effet, de la constitution et la gestion électronique du fichier
électoral, du contrôle informatique des dossiers de candidatures ou de la
campagne électorale, du vote et du dépouillement électroniques ; le droit
électoral que l’on croyait relever de l’imagerie, se trouve au cœur du débat sur
la démocratie et la gouvernance politique.
Jusque-là imperméable au vote des policiers, militaires et congolais de
l’étranger, le droit électoral congolais devrait s’ouvrir au monde pour organiser,
à l’instar d’autres pays, l’exercice de ce droit au bénéfice de cette catégorie
d’électeurs.
L’engouement que suscitent les élections en République démocratique du
Congo et le dispositif juridique qui les gère font que le droit électoral soit de
plus en plus sollicité dans la fixation du corps électoral, la détermination des
suffrages exprimés, l’attribution des sièges, la gestion et la perception du
contentieux qui peut en résulter.
Le recours au contentieux électoral est visiblement la manifestation d’une
adhésion aux procédures juridiques de règlement des conflits électoraux1. Sa
gestion peut se révéler politiquement contre productive ; la lutte pour le
pouvoir oblige quelques fois d’emprunter les voies que le droit a
insuffisamment ou pas du tout explorées. Lorsque la règle de la majorité est
insusceptible d’application mathématique, le recours au partage consensuel du
pouvoir devient inévitable. Plutôt que de saisir la politique par le droit, le
contentieux électoral ouvre ainsi la voie à la saisine du droit par la politique.
Longtemps prises pour tabou, la nature et l’indépendance de l’organe chargé
de l’organisation et la gestion des élections refont surface, sans qu’aucune
indication ne soit parvenue à s’imposer comme solution définitive. Bien
souvent, on attribue le déclin du droit électoral au défaut de transparence dans
la détermination du mode de scrutin et du système électoral2 oubliant que la
1
MELEDJE D.-F., Le contentieux électoral en Afrique, op.cit., p. 153.
2
Cette position est notamment soutenue par Jacques DJOLI ES’ENGEKELI dans Droit constitutionnel.
L’expérience congolaise, op.cit., pp. 228-230. L’auteur qui fut vice-président de la Commission électorale
nationale indépendante (du 27 février 2011 au 27 juin 2013) regrette l’absence de neutralité de l’organe
de gestion des élections à laquelle il a appartenu pour induire que sa composition poursuivait un
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maitrise des règles de jeu ainsi que la connaissance des acteurs du jeu et du
terrain sur lequel il se joue sont déterminantes. Loin d’être un droit porté au
déclin, le droit électoral congolais s’inscrit, au contraire, dans la perspective
d’une évolution remarquable en tant que technique de distribution du pouvoir
politique. Il sollicite chaque jour que soit mise à sa disposition une ingénierie
politique et électorale au seul service de la démocratie.
Mode d’expression de la démocratie, l’élection est de nos jours confrontée
aux multiples problèmes de crédibilité liée notamment aux conditions
d’éligibilité : plutôt que d’être objectives, ces conditions paraissent subjectives,
circonstancielles et favorables à la classe politique au pouvoir.
L’observation électorale n’échappe pas non plus à la réglementation. Par
rapport à l’observation domestique, il s’observe, en dépit du caractère
exclusivement national du scrutin, une dépendance à l’égard de l’observation
internationale pour que se pose, au Congo, la question de droit d’ingérence
électorale.
Supposée ou avérée, la fraude électorale reste, quoi qu’on dise, récurrente, et
la mystique de la vérité des urnes entière. Elle entrave, à travers le monde,
l’organisation et la gestion des élections. La République Démocratique du
Congo a, depuis 1960, toujours été confrontée à ce phénomène dont les effets
diminuent sensiblement l’espérance d’une élection libre, crédible et
transparente.
Élément difficilement dissociable à l’organisation de l’élection, la fraude doit
être combattue par les moyens rationnels pour en réduire les effets nocifs. À
cette fin, le dispositif juridique doit être conçu et/ou réajusté pour atteindre cet
objectif. Le droit positif congolais s’y investit à la fois par le dispositif juridique
mis en place et la référence au droit comparé dont les recettes paraissent, de
toute évidence, insuffisantes.
Dans sa perception, le droit électoral est, ainsi qu’on l’aura constaté,
complexe ; la discipline n’est pas que normative, elle convoite le domaine jadis
occupé par les sciences exactes telles que l’arithmétique, la mathématique et la
géométrie.
L’arithmétique électorale se dessine à travers les opérations de consolidation
des chiffres dans la fixation du corps ou quotient électoral, le calcul des
résultats électoraux ou la détermination des suffrages exprimés. Réalisées en
application des dispositions légales, ces opérations dépassent le simple artifice
juridique au profit de la quantification du processus de votation.
L’enjeu de toute compétition électorale est d’établir une relation entre
l’action politique et les résultats attendus ou obtenus. Placée dans l’optique de
maximisation des chiffres électoraux ainsi que de la gestion des opportunités et
risques politiques, le droit électoral emprunte les techniques que lui propose la
mathématique ; se cristallise ainsi la mathématique électorale.
positionnement arithmétique en vue d’une majorité opportuniste. Ce repentir tardif ne saurait occulter la
responsabilité d’une structure dont la configuration (six sur les sept membres) rendait clairement compte
du déficit d’expertise et du professionnalisme pour conduire et gérer un processus électoral lui-même
porteur de conflits.
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Conclusion 217
POSTFACE
Conclusion 221
ANNEXES
COMMISSION ÉLECTORALE
NATIONALE INDÉPENDANTE
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE
& DÉPUTATION NATIONALE DU ……/……/2011
FICHE DE DÉLIBÉRATION
Province
CIRCONSCRIPTION
N° Séquentiel
Code du BVD
Députation Nationale
1.
2.
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Annexes 225
COMMISSION ÉLECTORALE
NATIONALE INDÉPENDANTE
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE
& DÉPUTATION NATIONALE 2011
Province :
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Circonscriptions :
□
ÉLECTION DÉPUTATION NATIONALE
□
□
□
□
Total Total
Total Taux de Total Total BVD
Circons- Total bulle- bulle-
N° suffrages partici- BVD non supplé-
cription votants tins tins
valables pation ouverts mentaires
blancs nuls
1
2
3
4
5
6
7
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Cette opération a été dirigée par le Bureau du CLCR composé comme suit :
M. , Président M. , Rapporteur
M. , Secrétaire M. , Rapporteur Adjoint
M. , Secrétaire Adjoint
À l’issue de ces travaux, les résultats consignés dans les fiches de compilation en annexe ont
été constatés.
En foi de quoi, nous avons clos et signé, en présence des témoins des candidats indépendants
et des partis politiques, des observateurs nationaux et internationaux, le présent procès-
verbal, en……. exemplaires.
□ Le Président :
□ Secrétaire :
□ Secrétaire Adjoint :
□ Rapporteur :
□ Rapporteur Adjoint :
Annexes 227
COMMISSION ÉLECTORALE
NATIONALE INDÉPENDANTE
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE
& DÉPUTATION NATIONALE DU ……/…../2011
Province :
Commune/Territoire
Signatures
Le (la) Chargé(e)
Le (la) Chef de Centre
de Réception au Poste
de Vote et de Dépouillement
Centralisation
Référence
de la pièce d’identité :
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COMMISSION ÉLECTORALE
NATIONALE INDÉPENDANTE
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE
& DÉPUTATION NATIONALE DU …./……/2011
Province :
Commune/Territoire
Site de Vote :
Annexes 229
COMMISSION ÉLECTORALE
NATIONALE INDÉPENDANTE
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE
& DÉPUTATION NATIONALE DU …./……/2011
CLCR :
Date :
□ Numéro séquentiel assigné :
Poste Dépouillement
Observations :
Date :
Poste Compilation
Observations :
Date :
Poste Apurement
Observations :
Date :
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Observations :
Date :
Observations :
Date :
Observations :
Date :
Poste Archivage
Observations :
Date :
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Annexes 231
Province :
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Circonscriptions :
□
ÉLECTION DÉPUTATION NATIONALE
□
□
□
□
Total Total
Total Taux de Total Total BVD
Circons- Total bulle- bulle-
N° suffrages partici- BVD non supplé-
cription votants tins tins
valables pation ouverts mentaires
blancs nuls
1
2
3
4
5
6
7
Cette opération a été dirigée par le Bureau du CLCR composé comme suit :
M. , Président M. , Rapporteur
M. , Secrétaire M. , Rapporteur Adjoint
M. , Secrétaire Adjoint
À l’issue de ces travaux, les résultats consignés dans les fiches de compilation en annexe ont
été constatés.
En foi de quoi, nous avons clos et signé, en présence des témoins des candidats indépendants
et des partis politiques, des observateurs nationaux et internationaux, le présent procès-
verbal, en……. exemplaires.
□ Le Président :
□ Secrétaire :
□ Secrétaire Adjoint :
□ Rapporteur :
□ Rapporteur Adjoint :
INDEX
A
Abstention électorale ........................................................................................................139-146
Accompagnement électoral...............................................................................................116-119
Affichage des résultats ......................................................................................................138-139
Annulation de l’élection ..................................................... 85, 88, 169, 192-194, 202-203, 208
Apparentements ................................................................................................ 97, 111, 138, 157
Appel en matière de contentieux des résultats ...............................................................196-197
Apurement des résultats .......................................................................................... 126-127, 138
Arithmétique électorale ..................................................................................................... 21, 216
Assemblée nationale.................................................... 14, 92, 93, 109, 141, 143, 144, 179, 206
Assemblée plénière................................................................................................................... 125
Assemblée provinciale...................................................................................... 13, 59, 60-61, 144
Attribution de sièges ........................................................................................ 105-109, 113, 138
B
Bipartisme .........................................................................................................................102, 217
Bipolarisation politique....................................................................................................102, 217
Blanchiment de capitaux................................................................................................87, 93, 95
Bourrage d’urne ........................................................................................150, 152-153, 192, 195
Bulletin de vote ........................................................................................122, 134, 137, 151, 178
Bureau de vote et de dépouillement..........................................73, 120-121, 127, 134-135, 153
C
Campagne électorale.............................................................................................................. 69-96
Campagne politique ............................................................................................................... 72-73
Candidat ................................................................................................................................. 43-68
Caractères de droit électoral ................................................................................................. 19-23
Caractères de l’inéligibilité.................................................................................................... 62-64
Caractéristiques du contentieux électoral .......................................................................172-173
Carré politique .......................................................................................................................... 217
Cartographie électorale .....................................................................................................113-114
Centre de vote ........................................................................................................................... 127
Centre local de compilation des résultats ....................................................... 126-127, 139, 153
Certification du vote.........................................................................................................127, 210
Chef de chefferie ......................................................................................................................... 62
Chef de secteur............................................................................................................................ 62
Chiffre électoral ........................................................................................................................ 104
Chiffre répartiteur ............................................................................................................104, 108
Code électoral......................................45, 88, 121, 134, 139, 148-149, 194, 206-207, 211, 213
Comparution des parties ...................................................................................................184-185
Compétence de la juridiction................................................................................................... 184
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D
Découpage électoral.................................................................................................. 102, 113-114
Délai d’appel.............................................................................................................................. 196
Délai de campagne...................................................................................................................... 81
Délai de saisine de la juridiction ......................................................................................183-184
Député national ........................................................................... 57-59, 113, 141, 143, 146, 173
Député provincial ............................................................................................................... 59, 113
Dépouillement....................................................................................................................134-139
Domicile .............................................................................................................................. 34, 159
Droit constitutionnel.................................................................................................................. 21
Droit civil ........................................................................................................................22, 31, 40
Droit complexe....................................................................................................................... 21-22
Droit contentieux .................................................................................................................. 22-23
Droit des élections ...................................................................................................................... 19
Droit électoral ........................................................................................................................ 19-25
Droit pénal électoral.............................................................................................................. 22-23
Droit politique...................................................................................................... 19-20, 31-32, 40
Droit technique...................................................................................................................... 20-21
E
Effets de l’inéligibilité............................................................................................................ 64-65
Égalité des candidats .................................................................................................................. 78
Électeur................................................................................................................................... 27-42
Élection.................................................................................................................................97-156
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Index 235
Électorat ...................................................................................................................................... 75
Éligibilité ................................................................................................................................ 43-62
Erreur matérielle .............................................................................. 165-166, 188-191, 197, 206
Évaluation de la campagne ........................................................................................................ 90
F
Fiche de délibération ................................................................................................................ 219
Fiche de pointage ...................................................................................................................... 134
Fiches des résultats.......................................................................................... 134, 139, 175, 178
Fichier électoral ..................................................................................................................... 38-42
Financement de la campagne .........................................................................................87, 91-95
Fondement de la requête...................................................................................................187-197
Fonction politique ...................................................................................................................... 19
Fraude électorale ......................................................................................147-156, 177, 211, 216
G
Géométrie électorale................................................................................................................... 21
Gerry mander............................................................................................................................ 114
Gouverneur de province ............................................................................................................ 61
Gouvernance politique............................................................................................. 150, 155-156
H
Haute juridiction ...................................................................................................................... 203
I
Identité de l’électeur................................................................................................................... 30
Incompatibilité....................................................................................................................... 65-68
Indépendance du juge .......................................................................................................174-175
Inéligibilité ............................................................................................................................. 43-44
Inscription à la demande des électeurs..................................................................................... 39
Inscription des citoyens vivant à l’étranger ............................................................................. 32
Inscription ordonnée par l’administration électorale ........................................................ 40-42
Inscription sur les listes électorales .............................................................................38-39, 162
J
Jouissance des droits civils et politiques................................................................................... 46
Juge électoral.......... 149, 159, 163, 167-168, 174, 176, 179, 185-187, 198, 200-201, 204-205,
207, 210
Juridiction électorale ................................................................................................................ 206
Jurisprudence électorale..........................................................................196, 198, 201, 202, 205
Justice électorale ...............................................................................................................174, 198
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L
Légalité et loyauté des procédés de campagne .................................................................... 79-80
Législation électorale........................................................................ 32, 120, 124, 167, 195, 202
Listes bloquées .................................................................................................................58-59, 99
Listes de candidats............................................................................................................100, 140
Listes ouvertes ...................................................................................................................... 58, 99
Loi électorale ..............81, 84, 122, 134, 137, 139, 148, 151-153, 171, 176, 184, 190-192, 195, 201
M
Majorité électorale.................................................................................................... 30-31, 40, 45
Maire............................................................................................................................................ 62
Mandat électif ........................................................................................................................... 154
Marketing politique.............................................................................................................. 70, 89
Mathématique électorale.................................................................................................... 21, 216
Modalités de vote...............................................................................................................128-131
Motivation de la décision..................................................................................................195-196
Moyens de campagne ............................................................................................................ 82-87
N
Neutralité de l’administration publique .............................................................................. 78-79
Nombre de voix......................................................................................................................... 105
Nombre de sièges ...............................................................................................................105-108
Notification de la décision ....................................................................................................... 196
O
Observation électorale nationale............................................................................................. 132
Observation électorale internationale .............................................................................133-134
Opération de vote ....................................................................................114, 148, 151, 153, 202
Ouverture des plis ............................................................................................................126, 189
Ouverture de l’urne.................................................................................................................. 137
P
Panachage.................................................................................................................................. 100
Préalables à l’organisation de la campagne ......................................................................... 73-77
Préparation de la campagne.................................................................................................. 88-89
Préparation du vote ...........................................................................................................115-124
Preuve de nationalité............................................................................................................. 28-30
Plus fort reste ........................................................................................................... 103, 105, 138
Plus forte moyenne........................................................................................... 103-104, 106, 138
Président de la République ...............................................................................55-57, 75-77, 113
Proclamation des résultats...................................................................................... 151, 183, 194
Procédure contentieuse.....................................................................163-167, 168-171, 180-185
Procédure de vote ..............................................................................................................121-122
Procès-verbal de compilation...........................................................................................175, 192
Procès-verbal de dépouillement.............................................................................. 134, 139, 175
Procès-verbal des opérations de compilation ......................................................................... 175
Propagande électorale ............................................................................................... 69-70, 89-90
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Index 237
Q
Qualité de l’électeur................................................................................................ 28-33, 53, 162
Qualité du contribuable ............................................................................................................. 35
Qualité du requérant ........................................................................................ 165, 180-182, 201
Quotient électoral .............................................................................................................104, 216
R
Radiation ............................................................................................................ 41, 149, 162, 170
Recevabilité de la requête .................................................................................................186-187
Recomptage de voix...........................................................................................................188-189
Règlement du contentieux.............................................................................. 171, 176, 196, 210
Régime d’Hondt .................................................................................................................. 97, 107
Rôle des médias................................................................................................82-83, 85, 168-169
Résidence............................................................................................................................. 34, 159
Révision des listes électorales.................................................................................................... 40
Représentation proportionnelle .......................................................................................103-111
S
Scrutin .............................................................................................................73, 88, 97, 120-121
Scrutin à deux tours ..........................................................................................................100-101
Scrutin à un tour ...............................................................................................................100-101
Scrutin des listes ................................................................................................... 58, 99-100, 103
Scrutin uninominal .................................................................................................................... 99
Secrétariat exécutif national.............................................................................................125-126
Secrétariat exécutif provincial................................................................................................. 125
Sénat ..........................................................................................................................60, 92, 93, 94
Sièges à pouvoir .................................................................................................. 99, 105, 165-166
Sources de droit électoral...................................................................................................... 23-25
Stratégies de campagne ......................................................................................................... 71-72
Surveillance du vote ..........................................................................................................131-134
Systèmes électoraux ......................................................................................97, 98-112, 140-141
Système mixte ....................................................................................................................111-112
T
Taux de participation.............................................................................................. 139, 141, 143
Techniques de campagne ...................................................................................................... 70-71
Tierce opposition ...............................................................................................................196-197
Triangle politique ..................................................................................................................... 217
U
Urne ..................................................................................................... 97, 120-122, 134, 136-137
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V
Vérité des urnes ................................................................................................ 158, 211-214, 216
Vote.............................................................................................................................. 97, 114-146
Vote à l’étranger.............................................................................................................32-33, 131
Vote des femmes .................................................................................................................... 35-36
Vote des militaires et policiers......................................................................................37-38, 131
Vote des noirs......................................................................................................................... 36-37
Vote électronique...................................................................................................................... 130
Vote par bulletin papier ........................................................................................................... 128
Vote par correspondance ......................................................................................... 129-130, 150
Vote par dérogation ................................................................................................. 121, 130, 150
Vote par procuration ........................................................................................................129, 150
Vote préférentiel ....................................................................................................................... 100
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AVANT-PROPOS ....................................................................................... 9
PRÉFACE ................................................................................................ 13
SOMMAIRE ............................................................................................... 7
INTRODUCTION ..................................................................................... 19
CHAPITRE I
L’ÉLECTEUR ........................................................................................... 27
CHAPITRE II
LE CANDIDAT ........................................................................................ 43
CHAPITRE III
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE .............................................................. 69
CHAPITRE IV
L’ÉLECTION ............................................................................................ 97
CHAPITRE V
LE CONTENTIEUX ÉLECTORAL ......................................................... 157
POSTFACE............................................................................................. 219
INDEX.................................................................................................... 233
11
ISBN 978-2-8061-0187-7
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