CM Psychothérapie Et Dimensions Traumatiques

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Nicole Butler

CM Psychothérapie et dimensions traumatiques


Introduction générale ....................................................................................................... 1
Les psychothérapies ........................................................................................................ 3
I. Circonscrire la psychothérapie................................................................................................ 3
II. Origines................................................................................................................................ 3
III. Définitions ............................................................................................................................ 4
1. D’après les auteurs ..................................................................................................................... 4
2. Précisions ................................................................................................................................... 5
IV. Techniques psychothérapeutiques ou psychothérapie ...................................................... 6
V. Histoire de la psychothérapie .............................................................................................. 6
1. L’hypnose ................................................................................................................................... 6
2. La psychanalyse ......................................................................................................................... 6
3. L’analyse existentielle ................................................................................................................. 7
4. Thérapies humanistes................................................................................................................. 7
5. Autres courants........................................................................................................................... 7
VI. Diversité des psychothérapies ............................................................................................ 8
VII. Une discipline en soi ?......................................................................................................... 9
VIII. Les principes de base des psychothérapies ................................................................. 10
1. Une relation interpersonnelle .................................................................................................... 10
2. L’expertise du thérapeute et sa mise en œuvre ........................................................................ 11
3. Un objectif : l’amélioration de l’état psychique du patient sous-tendue par un processus de
changement ............................................................................................................................................. 11
IX. Efficacité et efficience thérapeutique ................................................................................ 11
1. Deux grandes rubriques d’arguments ....................................................................................... 13
a) Les critiques méthodologiques des essais contrôlés randomisés ....................................................... 13
b) Recommandations pour une nouvelle génération de recherche ......................................................... 14
2. Critiques des ECR .................................................................................................................... 14
3. Critique des méthodes naturalistes ........................................................................................... 15
4. Dilemme.................................................................................................................................... 16
X. Evaluation des interventions complexes ........................................................................... 16
1. Qualitative vs. quantitative : quelle(s) opposition(s) ? ............................................................... 16
2. Selon les auteurs ...................................................................................................................... 17
3. Les générations de recherche sur la psychothérapie ............................................................... 18

Examen : lire Aide-mémoire – L’alliance thérapeutique – en 66 notions (Brennstuhl, M-J. & Marteau-
Chasserieau, F., 2021) => question sur l’alliance thérapeutique.
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Introduction générale
A n’en pas douter, le monde de la psychothérapie vit une révolution. Débordé de toute
part depuis la parution du fameux rapport INSERM (2004) sur l’évaluation des
psychothérapies, jusqu’à la parution des différents décrets sensés réguler l’usage du titre,
ainsi que la formation des psychothérapeutes. On sait bien que l’université ne forme pas ou
très peu à la psychothérapie.
Allons nous sortir non pas de la pensée unique, mais de la « pensée triptyque » qui
globalement considère qu’il n’existe que trois postures pour faire de la psychothérapie : la
psychanalyse, la thérapie cognitivo-comportementale ou l’affiliation humaniste.
Ainsi, il ne faut pas s’étonner de voir nos concitoyens en demande de soin psychique et
de mieux-être se détourner des modèles académiques de la psychothérapie. En outre, les
guerres intestines, les dénonciations de toutes sortes, les invectives, les décrédibilisations
constantes, les manœuvres politiques et les jeux d’influence ne donnent pas des approches
classiques une image valorisante.
Les soubassements théoriques et les principes organisateurs de ces mêmes formes
de psychothérapies restent souvent impénétrables par le plus grand nombre. Mais il ne faut
pas pour autant tomber dans le piège d’un « scientisme » exacerbé. Il ne convient pas
seulement de développer une recherche fondamentale et de considérer que la validation de
telle ou telle approche psychothérapeutique doit passer pas le seul prisme des Etudes
Contrôlées Randomisées (ECR). De telles méthodologies ont leur intérêt, mais elles restent
néanmoins réductrices et limitées quant à leur porté heuristique.
Nos objets ont une complexité toute particulière. En effet, toutes choses étant égales par
ailleurs, on montre que telle méthode permet la réduction des scores de dépression ou de
troubles anxieux ou encore l’amélioration d’un score de qualité de vie. Mas dans la vraie vie,
dans les vrais cabinets de consultation, lorsqu’on prend en charge de vrais patients (non
sélectionnés en fonction des critères d’inclusion), rien n’est jamais égal par ailleurs. Les ECR
ne savent ni prendre en compte, ni évaluer la complexité, d’où leur démarche réductionniste.
Il faut cesser de publier des évidences qui montrent que telle approche est meilleure que
telle autre ou qu’un groupe témoin, sans comprendre ce qui est en jeux et sans donner de
véritables explications. A quoi sont dues ces différences ? Quels sont les principes actifs
mobilisés ? Quels sont les leviers communs à toutes les psychothérapies, voire aux
approches moins académiques qui existent dans l’environnement social, mais qui ne sont
pas qualifiées de psychothérapie et qui ont des effets positifs sur les patients (magnétisme,
spiritualité, micro-kinésithérapie, voire certaines pratiques ésotériques...) ?
Quoi de comment finalement entre le regard du psychanalyste, du neurobiologiste ou celui
du cognitiviste ? Sans doute pas grand-chose, sauf le patient qu’ils ont devant les yeux dans
le cadre de leur prise en charge et chez qui chacun, est en mesure de décoder (sans
difficultés) les caractéristiques cognitives, affectives et comportementales en cohérence avec
les modèles dont ils sont les porteurs. D’une même réalité clinique, chacun perçoit autre
chose. Ces construits théoriques correspondent à une certaines vision du monde que les
chercheurs tentent d’appréhender et de valider avec plus ou moins de succès. Voilà donc
une évidence qui n’échappera à personne.

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Le processus de naturalisation consiste à considérer que ce que l’on voit correspond à


ce qui existe naturellement. Nous sommes donc les « Saint Thomas » en puissance qui ne
croient que ce qu’ils voient. Mais nous avons oublié que ce même Saint Thomas ne pouvait
voir que ce qu’il était enclin à regarder et à regarder que ce sur quoi il voulait bien porter son
attention. La naturalisation est donc un danger dans la prise en charge psychothérapeutique,
il faut réussir à reconsidérer ses théories et sortir d’un regard univoque.
Car ne l’oublions pas, pour poursuivre avec nous sur le chemin de la prise en charge
psychothérapeutique, les patients doivent plus ou moins explicitement intérioriser, non
seulement les théories psychopathologies qui sont celles de leur thérapeutes, mais
également les théories qui guident ces derniers pour mobiliser, justifier et mettre en œuvre
telle ou telle prise en charge (EMDR, TCC, ICV, thérapie de soutien, hypnose...). Une des
conditions d’opérationnalisation de toute forme de psychothérapie est que les patients
partagent les mêmes conceptions théoriques que leur thérapeute.
Où sont passés les hystériques du XIXème et du XXème siècle qui saturaient la littérature ?
Nous ne les voyons plus, ou plutôt, nous voyons autre chose.
Alors, que valent nos théories si certains, tout en en faisant l’économie, sont en mesure
d’obtenir des résultats cliniques et psychothérapeutiques satisfaisants à partir de conceptions
différentes voir sans la moindre conception ? Le débat doit s’ouvrir et c’est dans cette
perspective que nous devrions former les futures générations psychothérapeutes. La dispute
théorique, le doute, le questionnement sont les meilleurs remèdes contre le dogme et les
instruments d’une véritable posture scientifique.
Toutes les approches sont utiles, elles amènes des résultats. Toutes ces approches
méritent d’être traitées et considérées.
Popper (1981) [15] parle régulièrement de conjectures ou d’hypothèses pour qualifier les
théories scientifiques. Lors d’une conférence, il alla jusqu’à soutenir que « l’on avait supposé,
à tort, que la connaissance scientifique était une forme de connaissance », alors qu’elle est
seulement hypothétique. [Cela fit rire l’auditoire. Il fait allusion à l’évolution constante du savoir scientifique.
Ne prenons pas le risque d’avoir envie de rire de Popper.] C’est bien à cela que nous sommes
confrontés dans notre domaine, avec des modèles qui depuis plus d’un siècle n’ont pour ainsi
dire pas bougé d’un centimètre et qui sont appris et enseignés avec la même dévotion.
Dans certains pays la confrontation à certains traumatismes peut avoir une expression qui
n’a rien à voir avec un TSPT ou un TSPT-C, elle dépend de la culture. C’est-à-dire que la
théorie du sujet traumatique est mise à mal par certains éléments. L’objectif de la recherche
est de créer des théories qui expliquent des phénomènes que d’autre n’expliquent pas. En
d’autres termes, c’est aller plus loin qu’une première théorie. Les théories ne sont pas des
dogmes, des idées arrêtées. Le but n’étant pas de rejeter ou détruire l’autre mais accepter la
dialectique, accepter que les théories créent un débat et évoluent dans le temps.

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Les psychothérapies
I. Circonscrire la psychothérapie
La psychothérapie se définit classiquement comme « l’art de soigner par l’esprit ».
Cependant, on peut se demander ce qu’est l’esprit. Si c’est le psychisme, la
psychothérapie ne se limite uniquement à ça, elle soigne aussi le corps. On ne soigne pas
que par l’esprit dans le sens que le thérapeute ne va pas influencer par ses propos, ses
valeurs... le patient.
Soigner par l’esprit peut aussi être soigner par la spiritualité. Dans une société intéressée
par la matérialité des choses, qui manque de spiritualité. On peut se demander si le fait que
la société va mal est lié au manque de spiritualité. On est dans un monde où l’on est par ce
qu’on a : le matériel, la plastique... De plus en plus, on est en quête de spiritualité : méditation,
retour vers la nature, simplicité... pour mettre du sens là où la société n’en met plus.
Soigner par l’esprit c’est être capable de repenser notre rapport aux choses. Le thérapeute
sert a remettre les choses en ordre, à remettre une dynamique existentielle dans une vie qui
s’est asséchée en termes d’ouverture au monde ou de mise en perspective.
En tant que thérapeute, on ne soigne pas uniquement par l’esprit, on soigne également
avec notre pensée, notre manière de raisonner. L’esprit n’est pas le raisonnement, il relève
de quelque chose qui est proche de la transcendance. Le raisonnement est un processus
qui permet de laisser entrevoir à l’Autre une autre vision du monde, donner une forme
d’espoir.
La psychothérapie c’est en effet un art, du sens du savoir-faire, et pas un don, mais ce
n’est pas que ça.

II. Origines
Les psychothérapies ont une histoire et une géographie, s’inscrivent dans cette histoire et
ce contexte particulier, et se doivent donc de connaitre leurs antécédents. Des techniques
sans mémoire s’appauvrissent. Les psychothérapies s’initient et se développent dans un
espace ouvert, en continuité avec l’espace social, culturel, idéologique qui leur donne une
texture particulière ; c’est ce qui rend la prise en charge des migrants très compliquée. Nous
héritons de nos prédécesseurs dans notre façon d’exercer même si les méthodes évoluent,
nous sommes dans un dialogue avec ce que disaient nos ainés. La psychologie du monde
occidental ne peut être transposée dans d’autres cultures sans aménagements.
Elles obligent ceux qui les pratiquent à un questionnement éthique : s’adressant à des
individus, le psychothérapeute se trouve à l’articulation de l’intime et du collectif, de
l’intrapsychique et de l’intersubjectif, du sujet et de la société, dont les intérêts et les projets
ne concordent pas toujours.
On recense entre 300 et 400 formes de psychothérapies (Hemink, 1980 ; Kinn, 1982) dans
le monde. En France, une centaine de méthodes de psychothérapies sont proposées par
plus de 15 000 psychothérapeutes.

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Le terme même de « psychothérapie » aurait un peu plus d’un siècle, même si la pratique
psychothérapeutique existe depuis que l’Homme est sur Terre. On le devrait à Bernheim, le
leader de l’Ecole hypnologique de Nancy, qui publia en 1891 un ouvrage intitulé Hypnotisme,
suggestion, psychothérapie.
La psychothérapie est donc un traitement qui s’opère par le moyen de procédés
psychologiques. Elle exerce son action dans le cadre de la relation établie entre le patient et
une personne, appelée psychothérapeute, qui a une fonction psychothérapeutique. La
psychothérapie se donne pour objet les conflits qui s’expriment dans la vie intérieure du
patient ou dans ses rapports avec l’environnement. Elle implique dans son action un
processus de changement, dont le terme final n’est que partiellement prévisible.
La psychologie se donne comme objet premier de soigner la détresse du patient, cette
détresse qui nous met en conflit avec nous-même et avec d’autre. La psychothérapie est
avant tout un dispositif dont la finalité est la transformation et le changement du sujet : de sa
vision du monde, de sa vision de lui-même.

III. Définitions
1. D’après les auteurs
Psychothérapie (Didier Anzieu) : « méthode de traitement des souffrances psychiques
par des moyens essentiellement psychologiques. Selon la démarche utilisée, la
psychothérapie cherche à faire disparaitre une inhibition ou un symptôme gênant pour le
patient, soit à remanier l’ensemble de son équilibre psychique » (in Dictionnaire de
psychologie, Paris, PUF).
Cette définition demande cependant à être complétée ; car certaines thérapies visent bien
à soulager les souffrances psychiques mais aussi celles d’origine psychosomatique. Quant
aux moyens psychologiques, ils peuvent s’allier à des interventions plus corporelles comme
dans la pratique bioénergétique. C’est pourquoi on parle aujourd’hui des « thérapies
psychocorporelles ». Mais ces démarches se distinguent de certaines pratiques proprement
corporelles (ex : yoga, shiatsu...) ou de certaines médecines parallèles (ex : ostéopathie,
réflexologie...) par leurs visées psychothérapiques. Cependant, les frontières entre ces
différentes pratiques ne sont pas toujours aussi claires, et quelques techniques corporelles
peuvent être utilisées dans un but de thérapie psychologique (comme dans le massage
sensitif ou les techniques de relaxation).
« La psychothérapie constitue toujours une rencontre entre deux ou plusieurs personnes,
dans laquelle l’une se définit ou est définie comme ayant besoin d’aide et demande à être
soignée ou à changer, alors que l’autre possède et est reconnue pour avoir des qualités
personnelles déterminées et un corps de connaissance théorique et technique, qu’elle utilise
pour aider l’autre à produire un changement » (Giusti, 1995).
« La psychothérapie est un processus interactionnel conscient et planifié visant à
influencer les troubles du comportement et les états de souffrance qui, dans un consensus
(entre patients, thérapeute et groupe de conférence), sont considérés comme nécessitant un
traitement, par des moyens psychologiques (par la communication) le plus souvent verbaux,
mais aussi non verbaux, dans le sens d’un but défini, si possible élaboré en commun
(minimalisation des symptômes et / ou changement structurel de la personnalité), au moyen

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de techniques pouvant être enseignées sur la base d’une théorie du comportement normal
et pathologique. En général, cela nécessite une relation émotionnelle solide » (Strotzka,
1978).
Huber (1993) va même plus loin dans la rigueur scientifique en réclamant qu’une
psychothérapie remplisse les conditions suivantes :
• Etre basée sur une théorie scientifique de la personnalité et de ses troubles ;
• Se fonder sur une théorie scientifique de la modification des troubles et sur un
appareil technique éprouvé ;
• Présenter des évaluations empiriques de ses effets, positifs et négatifs ;
• Porter sur des troubles du comportement ou des états de souffrance considérés
comme requérant une intervention ;
• Etre pratiquée par des personnes formées et compétentes.
Pour Tobie Nathan (1998) : « psychothérapie, thérapeutique par l’esprit – autrement dit
qui ne fait pas appel à l’arsenal chimique. La psychothérapie consiste donc en une
intervention non armée destinée à agir sur un organe à la localisation incertaine, que l’on
désigne habituellement par le mot psyché ».
« La psychothérapie est une série structurée de contacts entre un thérapeute, formé dans
une méthode culturellement reconnue, et un patient qui souffre. Le thérapeute cherche à
produire certains changements dans l’état émotionnel, dans les attitudes et dans les
comportements du patient. Aussi bien le thérapeute que le patient croie que ces
changements seront positifs. » (Franck, 1982).
Il n’y a pas une théorie générale des psychothérapies. On connait une multiplicité de
modèles théoriques et de méthodes.
Tobie Nathan (1998) : « Toute procédure d’influence destinée à modifier radicalement,
profondément et durablement une personne, une famille ou simplement une situation, et cela
à partir d’une intention ‘‘thérapeutique’’ ».
Les psychothérapies sont des situations professionnelles dans lesquelles un ensemble
d’actes sont accomplis par un praticien à l’encontre d’une personne, actes qui concourent à
améliorer l’état corporel et / ou mental de cette personne nommée « suppliant », « malade »,
« client », « consultant » ou « patient ». Cet ensemble d’actes est, en général, conforme à
une certaine conception que le praticien se fait des raisons pour lesquelles son client lui
demande de l’aide de même que cet ensemble se doit d’être cohérent avec un certain modèle
psychopathologique qui envisage globalement d’expliquer le trouble, l’angoisse, la détresse,
le malheur et leurs effets d’affliction corporelle et mentale (Blanchet, 2017).

2. Précisions
D’autres caractéristiques semblent nécessaires pour qu’on puisse parler vraiment de
psychothérapie. Il faut d’abord qu’elle comporte un modèle psychologique de l’Homme fondé
sur des connaissances attestées et validées dans ce domaine. Il convient ensuite qu’elle
propose une psychopathologie, c’est-à-dire qu’elle distingue le pathologique du normal,
qu’elle définisse les troubles auxquels elle s’adresse et en propose une conceptualisation
cohérente et reconnue. Elle doit présenter une certaine codification de techniques
d’intervention qu’elle préconise et qui sont capables d’engendrer un processus de

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changement chez le patient. Ces techniques doivent être en cohérence avec les modèles
psychologiques et psychopathologiques précédents.

IV. Techniques psychothérapeutiques ou psychothérapie


Il convient enfin de distinguer les psychothérapies qui répondent à la définition proposée
et aux critères que l’on vient d’énoncer et les techniques thérapeutiques qui sont de simples
instruments opératoires qui, souvent d’ailleurs, peuvent être utilisés dans le cadre de
démarches différentes.
Exemple : les techniques de relation ne constituent pas en elles-mêmes une psychothérapie mais
elles peuvent s’inscrire dans plusieurs démarches comme la psychanalyse ou les TCC. Il en est de
même de la médication ou de la visualisation.

Un cas complexe est celui des thérapies de groupe. Au départ, elles pouvaient se
présenter comme de simples variantes techniques de telle ou telle démarche
(psychanalytique, humaniste, comportementale...). Mais aujourd’hui, elles ont élaboré une
théorisation originale et des techniques qui leur confèrent une identité propre et les
situeraient du côté des psychothérapies, même si elles gardent en même temps une
empreinte différentielle liée à leurs théories originelles de référence (Marc & Bonnal, 2014).

V. Histoire de la psychothérapie
Les psychothérapies modernes s’inscrivent dans une histoire qui débute en Europe à la
fin du XIXème siècle (Marc, 2008).

1. L’hypnose
Un des premiers à proposer le terme de psychothérapie est Hyppolyte Bernheim,
professeur de médecine à Nancy qui utilise l’hypnose à des fins thérapeutiques. C’est auprès
de lui que Freud fait un stage en 1889 et se frome à la pratique de l’hypnose qui sera sa
première démarche et lui fait découvrir la notion d’inconscient et de refoulement.
On sait que par la suite, Freud abandonne cette pratique pour élaborer sa propre approche
thérapeutique à laquelle il donne le nom de psychanalyse. Cependant, l’hypnose n’a pas
disparu. Elle est présentée à l’époque en France par la personnalité imminente de Pierre
Janet, neurologue et psychologue qui donne à l’hypnose une base scientifique appuyée sur
une théorie élaborée du fonctionnement mental et de ses pathologies.
Aux Etats-Unis, le psychiatre Milton Erikson renouvelle la technique hypnotique en
préconisant une transe légère et en s’éloignant de la suggestion traditionnelle pour lui
préférer des stratégies thérapeutiques plus subtiles.

2. La psychanalyse
Après des débuts difficiles, la psychanalyse connait un rayonnement croissant et
s’impose, pendant la première moitié du XXème siècle, comme la psychothérapie dominante
en Europe et en Amérique (notamment aux USA). Cependant, elle va se fragmenter très vite
en différents courants qui, tout en conservant la notion fondamentale d’inconscient, vont
s’éloigner de certaines hypothèses freudiennes. C’est le cas des premiers disciples que
furent les psychiatres Alfred Adler et Carl Gustav Jung.

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Une autre scission importante est celle de Wilhelm Reich, proche disciple de Freud qui se
sépare de lui dans les années 30 ; car Reich et de plus en plus l’accent sur l’unité
psychosomatique, sur l’importance du corps et de la sexualité génitale. C’est le père des
thérapies psychocorporelles dont l’analyse bioénergétique fondée par son disciple américain
Alexander Lowen est la plus importante.

3. L’analyse existentielle
Elle nait d’une autre dissidence, celle du psychiatre suisse Ludwig Binswanger. Disciple
de Jung et Freud, il s’éloigner peu à peu de la psychanalyse sous l’influence de la philosophie
phénoménologique et existentielle (Vinot & Marc, 2014). Il fonde alors sa propre méthode,
l’analyse existentielle. Cette méthode entend redonner à la conscience et à l’expérience
vécue une place centrale.
Contre la vision déterministe de la psychanalyse, elle défend les notions de liberté, de
volonté et de responsabilité de l’Homme, sa capacité de choix et de décision. Dès lors, les
idées de projet et de sens de la vie deviennent essentielles et font que la démarche
thérapeutique est orientée autant vers l’avenir que vers le passé.
L’analyse existentielle rencontrera un très grand succès aux Etats-Unis dans les années
60 et sera à l’origine de la psychologie humaniste dont les porte-parole éminents sont Rollo
May, Abraham Maslow et Carl Rogers. C’est ce dernier qui donne une formulation précise à
la démarche thérapeutique existentielle, conçue comme une rencontre interpersonnelle
fondée sur l’empathie, l’authenticité et la congruence. Aujourd’hui, un représentation de ce
courant aux Etats-Unis est le psychiatre Irvin Yalom.

4. Thérapies humanistes
Une nouvelle vague de dissidence à lieu aux Etats-Unis dans les années 50. Le
psychanalyste Friedrich Perls, sous l’influence de Wilhelm Reich, de la Gestalt-théorie, du
psychodrame de Jacob Moreno et de la psychologie humaniste, fonde une nouvelle
démarche : la Gestalt-théorie. Celle-ci est centrée sur l’ici et maintenant, sur le comment
plus que sur le pourquoi et accorde une attention particulière aux modalités de contact du
sujet avec son environnement.
Eric Berne s’éloigne lui aussi de la psychanalyse pour élaborer l’Analyse transactionnelle
centrée sur le fonctionnement du Moi et la communication. Elle propose une grille d’analyse
des transactions interpersonnelles construites à partir des notions d’états du Moi, de jeux et
de scénarios. Ces « nouvelles thérapies », qui elles-aussi s’inscrivent dans le courant de la
psychologie humaniste, atteindront l’Europe au début des années 70.

5. Autres courants
Toutes les thérapies ne sont pas constituées par filiation, dérivation ou rupture à partir de
la psychanalyse. Il en est d’autres qui s’inscrivent dans des paradigmes complètement
différents.
C’est le cas des TCC qui se sont appuyées sur la psychologie comportementales (ou
behaviorisme) fondée au début du XXème siècle par le psychologue américain John Watson.
Les TCC se réfèrent donc à la psychologie expérimentale et notamment aux théories des
réflexes conditionnées et de l’apprentissage.

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C’est aussi le cas des thérapies systémiques qui reposent principalement sur la théorie
des systèmes et de la communication de Gregory Bateson, inspirateur de l’école de Palo
Alto. Celle-ci, fondée aux Etats-Unis dans les années 60, a promu notamment les thérapies
familiales (Picard & Marc, 2015). Elle s’appuie sur la proportion que l’unité de base n’est pas
l’individu mais le système d’interactions et de communications dans lequel celui-ci est inscrit
(comme la famille). La pathologie individuelle ne fait que refléter celle du système.
Ajoutons qu’aujourd’hui, tout un courant de la psychothérapie tend à s’inspirer des travaux
des neurosciences (Vinot & Marc, 2014).
Tous ces différents courants se sont souvent opposés les uns aux autres ; mais ils se sont
aussi interinfluencés, croisés et combinés. Ce qui rend singulièrement complexe la
physionomie actuelle du champ des psychothérapies.

VI. Diversité des psychothérapies


La diversité des psychothérapies est bien réelle. Elles n’ont ni les mêmes
conceptualisations, ni les mêmes visées, ni les mêmes pratiques. Cela n’empêche pas
certaines convergences et la constitution de la psychothérapie en tant que discipline
spécifique et originale.
Cette diversité résulte d’abord de l’histoire. Comme on l’a vu, les psychothérapies se sont
souvent définies et élaborées par rupture et opposition à celles qui ont précédées. Ainsi,
l’analyse existentielle s’est détachée de la psychanalyse en affirmant la primauté de la
conscience et de l’expérience vécue ; mais aussi en s’opposant, notamment aux Etats-Unis,
au courant comportementaliste qui négligeait les phénomènes de conscience, traités comme
une « boite noire ».
Les différentes thérapies reposent donc sur des théorisations divergentes, voir
antagonistes. Mais ces divergences conceptuelles existent aussi au sein d’une même
famille ; par exemple, l’inconscient jungien n’est pas assimilable à l’inconscient freudien ou
à l’inconscient lacanien, même si le terme est semblable.
Les thérapies ont des visées différentes. Certaines, comme les TCC, tendent, pour une
large part, à supprimer un symptôme gênant (comme une phobie). D’autres ont, elles aussi,
une visée, suppressive, mais beaucoup plus large, comme la réduction d’une névrose dans
la psychanalyse freudienne. C’autres encore, ont une visée plus instaurative : c’est le cas
des thérapies humanistes qui cherchent avant tout à relancer un processus de
développement et à épanouir les potentialités du sujet.
Très logiquement, les thérapies qui s’étayent sur des conceptualisations différentes et qui
se fixent des objectifs variés se distinguent aussi par leurs pratiques cliniques. Elles ne
proposent pas le même cadre, ne suivent pas les mêmes démarches et n’utilisent pas les
mêmes techniques.
Cependant, la diversité des psychothérapies n’est pas un problème mais une ressource.
Elle permet de répondre de façon ajustée à la fois à la multiplicité des troubles et à la variété
des demandes. Le patient a ainsi le choix entre des démarches contrastées parmi lesquelles
il va trouver celle qui correspond le mieux à la nature de ses troubles, à ses attentes et à ses
capacités.

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Ce que l’on peut regretter, c’est que, trop souvent, elles se sont opposées les unes aux
autres. Chacune affirmant sa prétention à être la seule légitime et déniant aux autres toute
valeur. On le voit dans la petite guerre entre psychanalystes et praticiens des TCC qui tourne
fréquemment au dénigrement et à la caricature alors qu’elle relève en grande partie de la
méconnaissance réciproque.
Heureusement, nombreux sont aussi les psychothérapeutes qui sont ouverts au dialogue
et sont prêts à confronter leurs conceptions et leurs pratiques à celles des praticiens
appartenant à d’autres écoles. C’est à travers un tel dialogue, qu’au-delà de la diversité, peut
s’affirmer peu à peu une certaine unité du champ de la psychothérapie.

VII. Une discipline en soi ?


La psychothérapie constitue une discipline spécifique et originale. Elle ne se confond ni
avec la psychiatrie, ni avec la psychologie. La psychiatre est une spécialité médicale qui
emprunte ses modèles, ses méthodes et ses pratiques à la médecine. Bien sûr, certains
psychiatres ont pu être, et sont encore, psychanalystes ou praticiens d’autres
psychothérapies ; mais alors, ils renoncent, en se plaçant dans cette position, à leur
démarche médicale (ex : un psychiatre menant une psychanalyse avec un patient ne lui prescrira
pas de médicaments).

La psychothérapie a de nombreux liens avec la psychologie, mais cette dernière n’a pas
nécessairement une vocation de soin. Elle cherche à construire des connaissances validées
sur le psychisme et les comportements humains sans avoir le plus souvent une visée
thérapeutique. On constate, par exemple, que les TCC, tout en s’appuyant sur la psychologie
expérimentale, ont dû construire leurs propres modèles et techniques pour répondre à leur
vocation thérapeutique.
Ce qui caractérise avant tout la psychothérapie, c’est qu’elle est d’abord une pratique de
soin. Et que, tout en s’étayant sur les apports de la psychiatrie et de la psychologie, c’est à
travers cette pratique qu’elle a élaboré ses concepts, ses méthodes et ses techniques.
La clinique thérapeutique a été ainsi un immense laboratoire favorisant une production
considérable de connaissances qui ont enrichi depuis plus d’un siècle la psychiatrie et la
psychologie. On peut considérer que tous ce que les psychanalystes ont apporté à la
psychologie de l’enfant.
Mais l’unité de la psychothérapie ne se réduit pas au fait d’appartenir à une même
discipline. Elle résulte aussi d’une tendance « intégrative » qui s’affirme comme un courant
de plus en plus puissant dans le champ de la discipline, ainsi, aux Etats-Unis, la majorité des
psychothérapeutes se réclament de ce courant (Norcross & Goldfield, 1998). L’orientation
intégrative ne vise pas une illusoire synthèse qui fonderait les différentes écoles en une
seule. Elle est d’abord une position épistémologique qui incite à sortir de la « pensée
unique » et dogmatique et prône l’ouverture, le dialogue et la confrontation scientifique.
Elle cherche aussi à dégager les éléments transversaux aux différentes démarches tant
au niveau conceptuel qu’au niveau des pratiques. Elle propose encore l’articulation
raisonnée, dans certaines situations thérapeutiques, d’éléments (théoriques ou pratiques)
empruntés à des psychothérapies différentes ; ainsi la psychothérapie familiale a permis de
combiner approche systémique et approche psychanalytique (Lemaire, 1989). Il est

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relativement fréquent aujourd’hui de proposer, pour une même personne, une pratique de
thérapie individuelle et une thérapie de groupe.
Ces stratégies thérapeutiques « intégratives » permettent une meilleure réponse à la
complexité de chaque patient et une plus grande efficacité (Marc, 2002).
La diversité des psychothérapies est le fruit d’une histoire. Elle reflète, pour une part, la
complexité de l’humain, de ses fonctionnement et de ses troubles. Car aucune démarche ne
peut à elle seule, rendre compte de cette complexité (Pagès, 1993). Elle traduit aussi la
multiplicité des courants théoriques qui parcourent le champ de la psychologie. Elle présente
l’avantage d’apporter des réponses ajustées aux différentes formes de pathologie et de
demande.
Mais cette diversité, si elle veut être un atout plus qu’un obstacle, doit impliquer le dialogue
entre praticiens et entre écoles. Il ne s’agit pas de réduite la diversité mais de mieux prendre
en compte la complexité et de rendre les différentes approches complémentaires plus que
concurrentes. Le dialogue ne vise pas une synthèse hors de portée mais tend à désengager
les points de convergence et de divergence entre approches. « Ce n’est pas un
aboutissement qui est attendu, mais la résistance à la clôture que créent l’hyperspécialisation
et la pseudo-scientificité. Est visée une capacité accrue à assumer le doute sans sombrer
dans la confusion, dans la simplification réductrice ou le renoncement » (Delourme, 2001).

VIII. Les principes de base des psychothérapies


1. Une relation interpersonnelle
On considère aujourd’hui que la psychothérapie s’inscrit dans l’ère « ‘‘de la psychologie à
deux personnes’’ ou l’accent est mis sur la relation intersubjective, l’implication mutuelle et la
co-construction dialogique du sens » (Delourme & Marc, 2014).

Trois processus fondamentaux


Forte liaison entre thérapeute-patient La réalisation d’une transmission L’intercession
L'aide psychothérapeutique pour Les situations psychothérapeutiques, la Intercesseur entre des
autant qu'elle comporte plusieurs, voire part de transmission directe reste minoritaire entités « invisibles », « non
de nombreuses reconcentres par rapport à la part de transmission indirecte conscientes » ou encore
thérapeute-patient, instaure de fait un beaucoup plus difficile à qualifier. « désordonnées » et les
lien, une connaissance réciproque, voire La non-directivité revendiquée par les éléments tangibles qui
une intimité qui peut aider ou faire psychothérapeutes psychanalystes ou s’imposent comme la
obstacle à la réalisation des objectifs de rogériens ne signifie pas « absence conscience du patient.
la thérapie. d’influence », c’est-à-dire absence de
De fait, toutes les psychothérapies transmission (Blanchet, 1991, 1997).
établissent une relation intense entre le Toute thérapie rétablie plus ou moins une
thérapeute et le patient. Cette relation certaine harmonie entre le sujet et le monde
comporte des manifestations affectives, réel (profane) et le monde imaginaire (sacré).
émotionnelles et développe un intérêt
C’est cet interface connu vs. inconnu,
partagé important et parfois massif.
profane vs. sacré, etc... qui constitue
Ce lien a été nommé par Freud l’originalité de l’activité du psychothérapeute
« transfert », mais la notion existe et qui lui donne ce pouvoir et le pouvoir de
depuis bien longtemps, dans la transmettre plus ou moins ce pouvoir. Il
dépendance au chaman, dans la apparait donc comme un intercesseur.
relation au directeur de conscience,
mais le rapport magnétique.

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Nicole Butler

2. L’expertise du thérapeute et sa mise en œuvre


« La forme psychothérapeutique s’établit toujours autour du lien si particulier qui se noue
entre le thérapeute et le patient et s’établit par le type de transmission qui est engagé dans
cette relation » (Ionescu & Blanchet, 2007).

3. Un objectif : l’amélioration de l’état psychique du patient sous-tendue


par un processus de changement
Toutes les formes de psychothérapie sont des interventions non médicalisées sur
l’humain. Elles ont pour dénominateur commun d’expliquer un processus de changement.
Elles visent l’amélioration de l’état psychologique du patient et l’atténuation de sa souffrance.

IX. Efficacité et efficience thérapeutique


Type de thérapie Principe
Dogma-Based
Mon système est logique, donc il marche
Psychotherapy
Eminence-Based Je vous dis, donc c’est vrai : « l’expérience clinique nous permet
Psychotherapy d’affirmer que... »
Vehemence-Based
Je hurle plus fort que les autres, donc j’ai raison
Psychotherapy
Eloquence-Based Je peux embrouiller tous le monde avec des discours
Psychotherapy incompréhensibles et / ou séducteurs, donc j’ai raison
Appocalypse-Based Je n’hésite pas à prédire la fin du monde si les principes que
Psychotherapy j’énonce sont transgressés, donc j’ai raison
Fashion-Based Tout le monde le fait, donc ça marche : « des millions de gens ne
Psychotherapy peuvent pas tous se tromper... »
Refutation-Base
X ne marche pas, je fais l’inverse de X, donc ça marche
Psychotherapy
« Scientism »-Based On a montré que X marche sur Y, donc X marche sur tout, et tout
Psychotherapy ce qui n’est pas X ne marche pas
Satisfaction-Based Si ça ne marchait pas, les gens n’iraient pas ; les gens qui y vont
Psychotherapy disent qu’ils sont satisfaits et que ça les a aidé
Freedom-Based
Peu importe si ça marche, on a le droit de faire ce qu’on veut
Psychotherapy

Une question moderne ? Une nouveauté pour la psychologie et plus particulièrement pour
la psychothérapie ?
C’est entre 1915 et 1930 que naissent les premiers travaux sur le sujet, avec notamment
la publication des rapports d’activité des instituts psychanalytiques de Londres et de Berlin.
En 1952, Eysenck jette un pavé dans la mare en déclarant, à partir d’une étude dont la
méthodologie sera ultérieurement sévèrement critiquée, que « rien ne démontre que la
psychothérapie a plus d’effet que le temps qui passe ». Que sur une période de 2 ans pour
une population de « névrotiques », la psychothérapie fait légèrement moins bien qu’un suivi
généraliste (64% vs. 72%).
En 1980, avec le Treatment of Depression Collaborative Research Program financé par
le NIMH (National Institute of Mental Health), son responsable Elkin (1985) écrit : « La

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Nicole Butler

question qui intéresse les chercheurs n’est plus de savoir si la psychothérapie ‘‘marche’’,
cela a été dit et redit ; ils sont plutôt intéressés de découvrir quelles sont les formes de
psychothérapies qui produisent des changements particuliers, dans les mains de thérapeutes
particuliers et dans des conditions particulières, pour des groupes spécifiques de patients.
La recherche à petite échelle, initiée et conduite indépendamment n’a pas répondu à ces
questions (...) le but ultime de la recherche en psychothérapie doit être de comprendre le
processus de la psychothérapie, et spécifiquement les mécanismes de changement qui
affectent le résultat favorable d’un traitement ».
En 1985, la décision du NIMH d’appliquer la même méthodologie à l’évaluation des
psychothérapies que celles utilisée dans la recherche pour les médicaments (Duncan, 2002).
Cette méthodologie est celle de l’essai contrôlé randomisé (ECR). Cette décision était
soutenue par l’APA, qui s’inscrit dans la logique de l’evidence-based medicine (EBM)
– l’objectif de l’APA de l’époque était de faire front à la toute-puissance des approches
pharmacologiques. Deux sortes d’études sont « labélisées » : les études de groupes (ECR)
et les protocoles de cas isolés (n=9) ayant un protocole expérimentale avec comparaison à
une autre intervention. Un certain nombre d’interventions psychologiques sont identifiées
comme « traitements » (soutenus) empiriquement, Evidence Supported Therapy. Le
traitement symptomatique est dominant dans le DSM et les TCC.
Pour Sackett, « l’EBM est l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse des meilleures
preuves actuelles existant dans la prise de décision concernant le soin du patient individuel.
Sa pratique intègre l’expertise clinique individuelle à la meilleure preuve clinique externe
disponible à partir de la recherche systématique » (Sackett, 1996).
Entre 1995 et 2005, des critiques méthodologiques des essais contrôlés et du DSM pour
l’évaluation des psychothérapies. En 1996, le NIMH lance un appel à ce qu’il y ait davantage
de recherches portant spécifiquement sur l’effectiveness, l’efficacité réelle. En 2002, les EST
sont utilisés par les mutuelles, ce qui conduit dans les faits à promouvoir de façon quasi
exclusive les TCC au dépens des autres approches, mouvement qui se prolonge au
Royaume-Uni (Holmes, 2002). L’APA modifie radicalement en 2005 les bases de sa politique
de pratique fondée sur la preuve (EBP). Son rapport restaure l’importance de l’expertise
clinique, des caractéristiques individuelles du patient et du contexte, fin de la quasi-
exclusivité des ECR.
En 2006, le directeur du NIMH souligne l’importance des « essais pratiques » réalisés
dans des conditions naturelles en psychiatrie à partir de larges cohortes de patients (Insel,
2006).
Holmes (2002) mérite d’être souligné : « Nous sommes en train d’entrer dans une ère
‘‘post-thérapie cognitivo-comportementale’’ » qui est l’aboutissement d’un article dont le titre
est Est-ce que les TCC sont tout ce dont vous avez besoin ?.

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Nicole Butler

1. Deux grandes rubriques d’arguments


a) Les critiques méthodologiques des essais contrôlés randomisés
❖ Faible validité clinique, tant du point de vue du recrutement des patients,
que de la pertinence en soi du diagnostic DSM.
Dans une étude de Stirman & al. (2003), sur 347 patients, sélectionnés de façon aléatoire
dans une population clinique de l’HMO, 67% d’entre eux ne réunissaient les critères d’aucun
ECR pour quelque trouble que ce soit, en particulier parce qu’ils présentaient des troubles
de l’adaptation relatifs à des problèmes variés.
Un trouble isolé, comme la phobie sociale, peut avoir une signification totalement
différente s’il s’inscrit isolément et celle qui s’inscrit dans le cadre d’un trouble psychotique
ou de dépression grave.
❖ Les manuels de traitement
Western & al. (2004) : « Devant un cas complexe, devons-nous prescrire les un après les
autres, des manuels destinés à des patients ‘‘purs’’ ».
Beutler (2000) pose directement la question de l’incompatibilité du manuel de traitement
avec la complexité des cas et des situations : « L’art de la psychothérapie est de partir de
principes simples de relation et d’influence interpersonnelle et de les appliquer de façon
créative pour s’adapter aux permutations et aux complexités sans fin qui caractérisent les
personnes qui s’adressent à nos services. Si un clinicien est uniquement un technicien, ce
clinicien n’arrivera jamais à se débrouiller avec les problèmes complexes qui se présentent
en pratique clinique ».
Pour Guthrie (2000), par rapport au fait que les ECR concernent des troubles uniques :
« Cela conduit à la situation plutôt curieuse où la plupart des études de traitement
psychologique ciblent des patients qui, dans la pratique clinique, seraient traités par des
médicaments et excluent les patients à qui, en pratique clinique, on proposerait un traitement
psychologique ».
❖ Le choix des indicateurs et la mesure des résultats
Dans le cas de la dépression par exemple, une dépression anaclitique est très différente
d’une dépression narcissique, même si l’une et l’autre partagent un certain nombre de traits
communs qui les font coexister dans une entité nosographique commune.
La réduction des symptômes est importante, mais d’autres aspects sont à prendre en
compte et en particulier les dimensions fonctionnelles.
L’absence d’analyse des processus et la faible spécificité des traitements (dessinés par
« marques ») réduisent la valeur informative et l’impact clinique des résultats.
L’objection la plus importante, par rapport à une focalisation sur les symptômes, est peut-
être celle de Blatt et Zuroff (2005) : est-ce que la conception générale des ECR
(un « traitement donné » agit sur un « trouble donné ») n’est pas finalement erronée du fait
de sa simplicité extrême, ce qui expliquerait les anomalies retrouvées dans les résultats de
l’étude du NIMH sur la dépression (Elkin & al., 1996).

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Nicole Butler

❖ Généralisation des résultats des études


Construites sur des bases diagnostiques cloisonnées et finalement peu discriminants.
Interprétation des résultats dans le contexte des critères d’inclusion et d’exclusion de l’étude
(critères qui éliminent la majorité des patients suivis en file active).
Pour Guthrie (2000) par rapport au fait que les ECR concernent des troubles uniques :
« cela conduit à la situation plutôt curieuse où la plupart des études de traitement
psychologique ciblent des patients qui, dans la pratique clinique, seraient traités par des
médicaments, et excluent les patients à qui, en pratique clinique, on proposerait un traitement
psychologique ».
b) Recommandations pour une nouvelle génération de recherche
Travailler avec des populations cliniques et de se recentrer sur des problèmes cliniques
(ne pas se limites aux symptômes, prendre en compte le fonctionnement relationnel et
sentimental, la régulation émotionnelle.
Mieux appréhender les processus, c’est-à-dire tout ce qui concerne les facteurs : patient
thérapeute et leur interaction, ainsi que les différentes étapes de la psychothérapie.
La méthode par groupes, qui a été complètement privilégiée pendant vingt ans, a marqué
ses limites pour les cas longs et complexes. Il s’agit donc de la compléter en utilisant, alors,
la méthode du cas isolé. Ces cas isolés peuvent être appariés et regroupés s’ils sont issus
d’un bon protocole.
Ramener la recherche vers la réalité clinique : il est important de suivre l’évolution des
symptômes, mais aussi le handicap, le fonctionnement relationnel, la régulation
émotionnelle, les aptitudes de réponse à la réalité, la possibilité de réfléchir et de s’observer...
bref les capacités fonctionnelles de la personne qui définissent finalement son niveau de
santé psychologique.
Intégrer dans la recherche le modèle psychopathologique et le processus de changement.
Kazdin & Kendall (1998) considèrent qu’il est temps de réduire la boite noire et de se
concentrer sur les processus de changement à partir d’une analyse fonctionnelle du cas.
Mieux appréhender les processus, c’est-à-dire ce qui concerne les facteurs : patient,
thérapeute et leur interaction, ainsi que les différentes étapes de la psychothérapie.
Généralisation des résultats portant sur des troubles simples à des troubles complexes.

2. Critiques des ECR


! ?
En psychothérapie, il y a aucun équivalent à un
Les ECR sont une procédure méthodologique qui placebo qui est utilisé dans les études de
consiste en la comparaison e groupes de patients, pharmacothérapie. Les traitements
pour qui l'utilité du traitement est examinée (groupe psychologiques non spécifiques (supposés
expérimental), avec le groupe de patients qui ne placebo), administrés aux groupes de contrôle, ne
reçoivent aucun traitement actif (comme un placebo, sont pas "neutres" comme le placebo est "neutre"
un groupe contrôle). en pharmacologie. Ils produisent des effets
psychologiques.

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Nicole Butler

Le diagnostic n'est pas un facteur principal qui


détermine l'usage de la psychothérapie et on ne met
pas l'accent sur la précision diagnostique en
Les ECR se centrent sur la stricte homogénéité
psychothérapie. En psychothérapie, les patients ne
diagnostique des groupes de patients et mettent
sont pas homogènes du point de vue diagnostique
l'accent sur la précision diagnostique.
que les patients dans les ECR et ont souvent des
troubles supplémentaires qui les excluraient des
ECR.
La randomisation des patients dans les études
utiles de psychothérapie est gênante parce que la
Une autre caractéristique clé est représentée par
pratique clinique n’est pas randomisée ; aussi, la
la randomisation dans les groupes de patients
randomisation crée une situation artificielle du fait
expérimentaux et de contrôle.
qu’elle ignore que les patients en psychothérapie
choisissent activement leur propre traitement.
Une conception en double-aveugle est impossible
dans la recherche en psychothérapie. Les patients
ne peuvent pas être aveugles en ce qui concerne le
Il est important de poursuivre une conception en
traitement psychologique qu’ils reçoivent parce
double aveugle de la recherche.
qu’ils participent activement ; de même, les
thérapeutes ne peuvent pas être aveugles car ils
savent quels traitements ils administrent.
Un autre gold standard de la procédure ECR est La psychothérapie est extrêmement difficile à
l’utilisation de standardisation de procédures de « standardiser » pour que ses procédures et ses
traitement, de sorte que tous les patients reçoivent techniques soient utilisées de la même façon par
(ou sont supposés recevoir) le traitement de la tous les thérapeutes, sans tenir compte de leur
même façon. formation et de leur personnalité.

3. Critique des méthodes naturalistes


Contrairement aux ECR, les études naturalistes (études d’efficacité réelle) sont réalisées
dans les conditions de la pratique clinique, elles concernent les « thérapies de terrain » :
• Typiquement pas de durée fixe ;
• Elle implique des patients qui ont activement recherché leur psychothérapeute
plutôt que de se le voir assigné aléatoirement ;
• Ces patients ont de multiples problèmes qui ne cadrent pas parfaitement avec une
catégorie du DSM ;
• Elles s’intéressent à des améliorations de large échelle, dans une grande variété
de domaines, plutôt qu’à la réduction d’un symptôme spécifique ;
• Les thérapeutes appliquent exactement, les méthodes de psychothérapie qu’ils
pratiquent habituellement et dont ils ont l’expérience.

! ?
Les études centrées sur « l’efficacité réelle » ont
un haut degré de validité externe car leurs Mais elles posent des problèmes de validité
échantillons sont constitués de thérapies telles interne faible parce qu’il y a de nombreuses
qu’elles sont pratiquées en situation. La confusions possibles dans l’explication de la
généralisation à d’autres populations ne nécessite manière dont les résultats de l’étude sont obtenus.
donc que peu d’inférences.

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4. Dilemme
Il y a un dilemme entre :
• Obtenir un niveau de preuve élevé avec des méthodes de laboratoire qui ne
s’appliquent qu’à des troubles ou des conflits psychiques isolés, avec des
traitements manualisés qui leur sont destinés et donc passer à côté des patients et
des traitements qui ne se configurent pas à ce protocole.
OU
• Etudier les résultats dans des conditions de terrain, avec des patients et des
thérapies « réelles », mais en acceptant un niveau de preuve d’efficacité
relativement modeste dans la mesure où de nombreux facteurs susceptibles
d’intervenir dans les résultats, individuels et contextuels, ne sont pas vraiment
maîtrisés.
Ces deux approches de la recherche en psychothérapie ne nous apportent donc aucun
élément scientifique, au sens poppérien de la réfutabilité d’un modèle prédictif. Il s’agit
simplement d’une procédure empirique inductive : on définit une procédure de traitement, on
la teste, et si elle montre des résultats, on l’applique, mais aucune réfutation, et donc
amélioration en retour du modèle / traitement n’est permise puisqu’on ne formule pas
d’hypothèses explicatives sur les modalités de fonctionnement du traitement. Pour une
approche véritablement scientifique, il faut adjoindre à la recherche sur les résultats une
recherche sur les processus de changement.

X. Evaluation des interventions complexes


1. Qualitative vs. quantitative : quelle(s) opposition(s) ?
On peut parler d’une opposition « historique ». La recherche qualitative (et les méthodes
associées) s’inscrit dans l’évolution disciplinaire des sciences sociales. Le regard des
sciences sociales sur des objets ayant déjà été étudiés par d’autres disciplines (la maladie).
Tout type de recherche, qu’elle soit qualitative, quantitative ou mixte, repose sur :
• Un ou des paradigmes correspondant à des visions du monde déterminants les
manières de le comprendre et de les étudier ;
• Une méthodologie définissant une approche de recherche, justifiée
théoriquement, indiquant les cadres opérationnels de la recherche (questions,
objectifs, design) ;
• Des méthodes renvoyant aux stratégies de recherche et aux outils appropriés pour
la conduire.
La « place » des méthodes doit être comprise dans ce schéma. Il est peu opportun
d’évaluer les outils les uns par rapport aux autres, on peut utiliser un continuum où se situent
aussi les méthodes mixtes.

Position qualitative Position mixte Position quantitative


Méthodes Qualitatives Mixtes Quantitatives
Constructiviste : Réaliste : Positiviste :
Paradigmes La réalité est subjective – « on Réalité à la fois matérielle et Il existe une réalité objective
la construit » sociale – « on interagit » « extérieure aux subjectivités »

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Mixtes (qualitatives et
Questions Qualitatives Quantitatives, hypothèses
quantitatives)
Forme données Typiquement narratives Narratives et chiffrées Typiquement chiffrées
Confirmation et exploration
Le plus souvent, confirmation
Le plus souvent, exploration Pas de connaissance absolue,
But recherche La connaissance absolue
Pas de connaissance absolue mais possibilité de s’en
existe – la « vérité »
approcher
Théorie, Inductive et déductive
Logique inductive Hypothético-déductive
logique de la Le contexte explique les
recherche, Les actions – non définies a La causalité est linéaire, de
causes et effets : causalité
causalité priori – déterminent les effets manière constante
contextuelle
Expérimentation ou quasi
Type d’études Ethnographie et études de cas Mixtes
enquête
Probabiliste, de commodité et
Echantillonnage De commodité Probabiliste
mixte
Analyse des
Thématique et contextuelle Thématique et statistique Statistique
données
Validité Réflexivité / transférabilité Transférabilité Interne / externe
Source : The fundamentals of mixed methods research, dans Teddies, C. et Tashakkori, A. (2009) Foundations of mixed methods research, Sage publications.

En psychologie clinique, l’opposition entre qualitative et quantitative devient difficilement


tenable à cause des objets d’investigation (comportements, expériences, attitudes,
pratiques, routines...) et des démarches d’évaluation (de processus et de résultats). On tend
donc vers un continuum qualitative, quantitative et mixte, pour aller vers un recours aux
méthodes mixtes.
Méthode mixte : « intervention constituée de multiples composantes, mises en jeu dans
des relations la plupart du temps non linéaires où la compréhension de la contribution d’un
seul n’est pas suffisante pour analyser l’intervention comprise comme un tout » (Ridde,
2012).
Les méthodes mixtes permettent un changement du cadre causal. Il y a une nécessité de
sortir d’un cadre positiviste (toute chose étant égale par ailleurs) et d’une relation linéaire de
la causalité et d’adopter une conception générative de la causalité.
L’interaction entre les multiples éléments du contexte (qui varient d’un contexte à l’autre
et qui interagissent aussi entre eux) génère l’effet qui a lui-même un effet rétroactif sur les
interactions qui l’ont produit. Ces éléments peuvent être internes et externes à l’intervention.

2. Selon les auteurs


Selon le cadre MRC (Craig, 2008), la complexité d’une intervention réside dans :
• Le nombre des composantes qui interagissent,
• Le nombre et la difficulté des comportements requis par ceux qui fournissent et
ceux qui reçoivent l’intervention,
• Le nombre et la variabilité des résultats,
• Le nombre de groupes et de niveaux organisationnels ciblés par l’intervention,
• Le degré de flexibilité ou d’adaptabilité de l’intervention.

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Nicole Butler

Selon Clarck (2012) :


• Soit minimisation de la complexité ;
o Inexistence ou non pertinence des composantes de l’intervention – l’intervention
est l’agent unique.
• Soit prise en compte du paramètre « complexe » de l’intervention : les composants
font partie de l’intervention et peuvent expliquer les effets. Deux perceptions
possibles :
o Intervention compliquée : indifférenciation des effets des composants,
o Intervention complexe : hiérarchisation des effets et des influences des
composantes de l’intervention.

Petticrew (2011), 2 apports importants :


• La définition de la complexité induit sur la méthode d’évaluation ;
• Le choix de perspective (simple ou complexe) dépend des besoins de l’utilisateur :
o Perspective simpliste => cible les résultats au niveau individuel,
o Perspective complexe => cible les résultats à différents niveaux (individuel, familial,
communautaire, processus).

Quand il est-il nécessaire de considérer et analyser une intervention comme complexe ?


• Question de recherche originale : cible-t-elle les composants de l’intervention ou
son mécanisme ? ou cible-t-elle le package de l’intervention et son efficacité ?
• Toutes les IC ne nécessitent pas d’analyse complexe selon la question de
recherche...

3. Les générations de recherche sur la psychothérapie


On connait quatre générations de recherche sur la psychothérapie :
• Première génération (jusqu’en 1950) : est-ce que la psychothérapie est efficace
dans la production d’un changement de personnalité ?
• Deuxième génération (des années 50 aux années 80) : elle trouve son impulsion
chez les chercheurs en thérapie comportementale qui commencèrent à comparer
différentes méthodes pour traiter des problèmes cibles spécifiques ( ex : phobies,
angoisses...)
• Troisième génération (débute dans les années 80) : option clairement orientée vers
le modèle médical, les ECR et le DSM – respect des protocoles de traitement
(manualisation)
• Quatrième génération (aujourd’hui) : collaboration entre chercheurs et praticiens,
traitements intégrés, méthode de ces isolés réunis, centrage sur des problèmes
cliniques moins catégoriels, d’adapter son intervention au patient.

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