Education A La Citoyennete (Annee Academique 2016-2017)

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

INTRODUCTION
Le Cours de l’Education à la Citoyenneté inséré dans le
programme de l’Enseignement Supérieur et Universitaire en
République Démocratique a sa raison d’être d’autant qu’il permet
à l’apprenant (étudiant) de prendre conscience et d’intégrer dans
sa vie quotidienne certaines valeurs civiques et politiques.

Parmi ces valeurs nous pouvons citer : la morale, le civisme,


l’éthique, la vertu, le respect, la responsabilité, la justice et
l’équité.

Dans le même ordre d’idée, il y a lieu de retenir que l’Education à


la Citoyenneté constitue le fondement pour la bonne
gouvernance. C’est autant dire que la formation civique tend à
former un homme complet, patriote, travailleur, capable d’établir
un rapport entre gouvernants et gouvernés.

L’apprenant doit être en mesure de participer à la fois à la


gestion de la République et à la vie de sa communauté.
Cela sous-entend la gestion collective des personnes et de
leurs biens. Cette participation à la gestion collective de la
République ou l’Etat exige à ce que le citoyen possède de
connaissances relatives à la vie en société, donc avoir le
savoir-vivre.

1. Définitions des concepts

Le terme « éducation à la citoyenneté » est composé de deux


grands mots qui sont respectivement « éducation » et
« citoyenneté ».
Education tire son origine du latin « educere » qui signifie
« sortir de… » ou « conduire hors de… ».
C’est au fait un processus d’intégration de la personne humaine
dans la société par l’apprentissage des valeurs de base pour son
savoir (connaissance), son savoir-faire (capacité ou aptitude) et
son savoir-être (attitude). C’est aussi un enseignement des règles
de conduite sociale ainsi que la formation des facultés physiques,
morales et intellectuelles qui président à la formation de la
personnalité (honneur et la dignité).

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Citoyenneté est un lien de rattachement d’un individu ou d’une


personne à un Etat, aux lois de cet Etat et à d’autres individus
membres de cet Etat, lui permettant de se faire identifier par le
truchement de la nationalité de cet Etat.
La citoyenneté sert aussi à fédérer (rassembler de manière
organisée) une communauté humaine afin de différencier les
membres de cette communauté ou Erat de ceux qui n’en font pas
partie.
Elle confère droits, devoirs et obligations aux citoyens leur
permettant de participer aux charges publiques de leur Etat.

Vu ce qui précède, nous pouvons définir l’«éducation à la


Citoyenneté » comme étant « l’ensemble d’enseignement
théorique et pratiques pouvant conduire l’étudiant-citoyen hors
de l’inconscience tout en lui permettant d’intérioriser les valeurs
civiques (politiques) et morales pour la bonne marche de son
Etat ».
C’est un enseignement destiné à donner à une personne les
connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l’exercice
de sa participation civique dans la gestion des affaires de son
pays, soit comme dirigeant soit comme dirigé.
C’est un enseignement des règles de conduite et formation des
facultés physiques morales et intellectuelles qui président à la
formation de la personnalité.

2. Objectifs du cours

Deux objectifs généraux sous-tendent ce cours, à savoir :


- Eveiller et cultiver la conscience patriotique et nationaliste
de l’apprenant :
- Eveiller et cultiver la conscience humaine et humaniste.

Partant, l’apprenant qui aura bien suivi ce cours du début à la fin


sera en mesure de s’impliquer activement dans les affaires tant
politiques, sociales qu’économiques de son pays et aura en même
temps des raisons à défendre ses droits tels que définis dans la
Constitution et les lois de son Etat grâce à l’acquisition de ses
devoirs (droit au vote, droit à la vie, droit à la protection sociale,
doit à l’éducation…) et obligations (s’acquitter des impôts et
taxes, défense de l’intégrité et de la souveraineté de l’Etat…) vis-
à-vis de son Etat, de sa famille et de sa communauté.

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Parmi ses droits, nous pouvons citer :

Ainsi, deux parties constituent l’ossature de ce cours :


- La première partie est basée sur la formation civique du
citoyen et ;
- La deuxième partie est marquée par

PREMIERE PARTIE : LA FORMATION CIVIQUE DU CITOYEN

CHAPITRE PREMIER :
L’ETAT
Section 1 : Organisation de l’Etat

1.1. Théories générales de l’Etat1


Avant d’aborder l’étude de l’Etat, il faudra retenir que l’Etat est
pris ici sous forme d’une société globale opposée à une société
particulière. Or, la société est un regroupement humain. Ainsi,
l’’Etat en tant que société globale aligne les caractéristiques
suivantes :
 L’Etat dispose d’une compétence générale qui s’étend à tous
les rapports sociaux.
 L’Etat a une indépendance totale car un Etat souverain n’est
pas soumis aux organes d’autres sociétés.
 L’Etat vise un objectif général puisque tout Etat ne vise que
l’intérêt général de ses citoyens.

1.2. Nature de l’Etat

1.2.1. Eléments constitutifs de l’Etat

a) La population :

Un groupe d’humains caractérisé par une certaine cohésion.


Quand cette cohésion atteint un degré de solidarité affective, on
parle alors d’une nation (groupement humain dans lequel les
individus se sont unis les uns les autres par des liens à la fois
matériels et spirituels et se conçoivent comme différents des
autres individus qui composent les autre groupements
nationaux).
1
OLOFIO BEN OLOMY, Droit constitutionnel et Institutions politiques, Cours inédit,
ENAP/RDC, G1, 2003-2004, p.2
3
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La population est l’élément vital de l’Etat, sa substance et sa


raison d’être. La population étatique se compose exclusivement
des nationaux, c’est-à-dire de ceux qui ont la nationalité de l’Etat
considéré, ceux qui pour leur naissance ou par leur
comportement sont considérés comme dignes de former la
nation, ensemble humain qui ne se définit pas par de simples
références juridiques mais suppose un minimum d’idéal commun
partagé par le plus grand nombre.

b) Un territoire :

Le territoire est un espace clairement délimité comprenant :


 une partie terrestre (terre continentale, les fleuves, les
rivières, sol et sous-sol). Cette partie terrestre est
généralement sources des conflits armés dus à des
conquêtes ;
 Une partie maritime : partie des eaux qui entourent le pays
appelées mer territoriale ou territoire maritime ou lacustre ;
 Une portion aérienne (espace aérien).

Il sied de retenir qu’il n’existe pas d’Etat nomade, pas d’Etat en


exil et pourtant nous assistons ou apprenons qu’il y a des
gouvernements en exil dans les périodes de troubles politiques
sur le plan international. Si petit soit le territoire, cet élément est
indispensable à l’existence étatique.

Les frontières déterminent les limites du territoire qui peut être


d’un seul bloc ou en plusieurs parcelles parfois fois très éloignées
les unes des autres (territoires, départements et pays d’outre-
mer, cas pour la France connus sous les abréviations de DOM
(Département d’Outre-Mer, TOM (Territoire d’Outre-Mer), POM
(Pays d’Outre-Mer), de l’Indonésie et de la Grande-Bretagne.

C’est pourquoi la défense, le maintien de l’intégrité du territoire,


voire son extension, constituent l’un des premiers soucis des
autorités étatiques. Le climat, les richesses naturelles jouent aussi
un rôle important dans la vie de l’Etat.

c) Un pouvoir ou organisation politique :

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L’organisation politique est ce qui est appelé soit pouvoir


politique (légale) soit gouvernement. C’est ce pouvoir qui
organise les deux autres éléments.

En effet, le pouvoir politique doit être au service de l’intérêt


commun, il est l’émanation de la nation autrement dit du peuple.

Après compréhension de ces trois éléments constitutifs de l’Etat,


nous pouvons définir ce qu’un Etat.

1.2.2. Définition de l’Etat :

Un Etat est un « groupement humain fixé sur un terrain


déterminé et dans lequel un ordre social, politique et juridique est
établi et maintenu par une autorité légale munie de pouvoir de
contrainte ».

L’Etat est aussi défini comme « une communauté humaine qui,


dans les limites d’un territoire revendique avec succès le
monopole de la violence physique légitime »2.

1.2.3. Conception de l’Etat :

 Selon la conception objectiviste (allemande), l’Etat se fonde


sur 5 éléments matériels objectifs suivants :
1. Histoire commune ;
2. Langue commune ;
3. Religion commune ;
4. Territoire commun ;
5. Ancêtre commun.

Pour les allemands, un Etat ne peut être viable et concevable


que dans le partage de tous ces 5 éléments objectifs (c’est
l’origine même du racisme allemand avant le vent de la
mondialisation).

 Quant à la conception subjective (Française, Espagnole,


Italienne : descendants de l’Empire Romain), les traits ou
éléments d’accent pour la conception de l’Etat sont :
1. Vivre collectif, solidaire ;
2. Rêve d’avenir partagé ;
2
M. Weber, Le savant et le politique, Ed. Plon, Paris, 1959, pp.100-101.
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3. Avoir un passé commun.


4. Vivre selon la même loi de génération en génération.

1.3. Rapports entre l’Etat et la population

L’Etat est une société organisée qui se situe au niveau des règles
et des droits. Il est aussi pris comme une Nation. Cette dernière
est une notion sociologique. Elle est une source d’inspiration
quand à l’aménagement de l’institution étatique.

Tout comme un Etat peut contenir plusieurs nations. En RDC, par


exemple l’on trouve la Nation KONGO (en RDC, Congo-Brazza et
Angola), Nation Bantou (en RDC, Cameroun, Gabon, Congo-
Brazza,…).

En effet, les conséquences des rapports entre l’Etat et les


populations sont nombreuses. Néanmoins deux conséquences
doivent être stigmatisées :

1ère conséquence : Les principes juridico-politiques :


Il s’agit des principes qui n’ont pas été intégrés dans le droit et
assortis d’une sanction efficace mais qui sont tout de même
nécessaires pour la constitution d’un Etat :
 Le principe de nationalité : Ce principe sous attend que
chaque nation a un droit naturel de s’ériger en un Etat
indépendant. Par exemple, la Belgique s’est érigée en un
Etat indépendant en 1832 de Pays-Bas (Hollande) sur ce
principe. Aussi, les Congolais ont-ils évoqué le même
principe dans leur négociation lors de la Table Ronde de
Bruxelles en 1960 pour exiger l’indépendance de leur pays
alors Colonie-Belge.
 Le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes :
C’est-à-dire le peuple peut choisir la forme du gouvernement
qui lui convient sans subir l’influence de qui que ce soit.

2ème Conséquence : Quelques aspects juridiques de la population :


Il est ici question d’analyser la nature des liens entre l’Etat et
l’individu, ce qui nous amène à savoir que dans un Etat existe
plusieurs sortes des personnes :
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 Les Nationaux :
Ce sont des membres de la population qui sont soumis à l’Etat par
un lien d’appartenance. Ce lien peut être fondé soit par le sang
(Jus sanguinis) soit sur un lien du sol (Jus soli) et c’est sur base de
ces deux genres des liens qu’on peut établir la Nationalité.

 Etrangers :
Sont des personnes appartenant à d’autres Etats mais qui vivent
au sein de la population d’un autre Etat et font, de ce fait, partie
de cette population.

A part ces deux catégories, il existe de par le monde ceux qu’on


appelle apatrides ou métèques (Etranger dont l’aspect
physique, allures sont jugés déplaisants). Ce sont des personnes
sans Patrie (Etat) mais vivant dans le territoire d’un autre Etat.

1.3.1Critères juridiques

1.3.1.1.La souveraineté et compétence

L’Etat dispose d’un pouvoir d’auto-organisation en se créant lui-


même ses diverses compétences à tous les niveaux. Ainsi, l’Etat
est titulaire de la compétence, en d’autres termes, l’Etat a la
qualité de déterminer lui-même ses attributions ou ses
compétences et la façon de les exercer, autrement dit le pouvoir
de l’Etat ou pouvoir politique est un pouvoir des pouvoirs, c’est-
à-dire un pouvoir de compétence générale.

 La souveraineté :

Il existe la souveraineté interne et la souveraineté externe.

a) La souveraineté interne :
Elle exprime la supériorité de l’Etat vis-à-vis des tous les groupes
sociaux ou regroupements humains (nationaux ou étrangers).

b) La souveraineté externe :
Elle signifie que l’Etat n’est subordonné (assujetti) à aucun autre
Etat et à aucune autre organisation dans le monde. Tous les Etats
de la planète sont égaux et par conséquent un Etat ne peut
rencontrer aucun supérieur à l’extérieur.
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Définie dans les deux niveaux, interne et externe, la souveraineté


de l’Etat est respectivement unique, indivisible et inaliénable.

 Unique :
A l’intérieur d’un pays il existe qu’une seule souveraineté et non
pas plusieurs. La présence de deux souverainetés dans un Etat
conduirait ce dernier à se scinder en deux Etats (Cas du Soudan
du Nord et Soudan du Sud).

 Indivisible :
Dans un pays on ne peut pas diviser la souveraineté de l’Etat en
deux parties, de façon qu’une partie soit exercée par un autre
groupe.
Une telle division de la souveraineté de l’Etat amène le pays en
question à sombrer dans une guerre civile fratricide (personne
qui tue son frère, qui conduit les humains à s’entre-tuer).

 Inaliénable :
Aucune personne, aucun groupe d’individus social à l’intérieur du
pays ne peut disposer de la souveraineté de l’Etat pour en faire
ce qu’il veut. Un tel agissement équivaudrait sur le plan intérieur
à une rébellion ou à une action de subversion qui doit être
réprimée rapidement par le pouvoir compétent. Et si c’est sur le
plan extérieur, il faudra dans cette condition organiser une
attaque à travers la Défense Nationale, sur l’ordre du pouvoir
régulièrement établi.

1.3.1.2.Limites relatives de la souveraineté de l’Etat

a) Limites relatives intérieures :


On parle des limites relatives intérieures de la souveraineté de
l’Etat lorsque par exemple un groupe ou des groupes sociaux,
suite à leurs pressions ou doléances amènent l’Etat à revoir ses
décisions. Dans ce cas l’Etat ne leur répond que dans l’intérêt
d’assurer le respect des droits des citoyens et non pas d’une
manière forcée sans consentement de sa part.

b) Limite relatives extérieures :


Les règles de la vie internationales ou du Droit International
devant être respectées par tous les Etats du monde, elles limitent
en réalité la souveraineté absolue de l’Etat sur le plan extérieur.
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De même, ces limites sur le plan extérieur ne sont que relatives


car l’Etat a dans son consentement, l’obligation de respecter ces
règles du Droit International pour garantir l’intérêt de sa propre
survie, donc pour son propre compte et non pas seulement pour
satisfaire les autres d’une manière servile (propres aux esclaves).

1.4. Formes de l’Etat

Deux formes essentielles de l’Etat peuvent être distinguées :


L’Etat Unitaire et l’Etat Fédéral.

1.4.1. L’Etat unitaire ou de structure simple

a)Définition :
C’est l’Etat dans lequel il n’existe qu’une seule volonté ou celui
qui ne possède qu’un seul centre d’impulsion dans la totalité de
ses attributions et de ses fonctions y relatives.
Bref, dans l’Etat unitaire un seul pouvoir politique s’exerce sur
l’ensemble du territoire.

L’Etat unitaire peut être centralisé ou décentralisé mais il gardera


cependant la plénitude des compétences étatiques. La
décentralisation permet tout simplement à l’Etat unitaire de
reconnaître à certaines personnes morales (Province, Ville,
Commune, Secteur et Chefferie : cas de la RDC) une certaine
autonomie.

b) Types d’Etats unitaires


Théoriquement, il existe deux types d’Etats unitaires : Etat
unitaire centralisé et Etat unitaire décentralisé.

1. Etat unitaire centralisé :

C’est l’Etat dans lequel il n’existe de personnes morales de droit


public territorial autres que celles de l’Etat unitaire lui-même, les
subdivisions administratives ne disposant pas de personnalité
juridique (autonomie) reconnue par la loi.

Dans le cadre de l’Etat unitaire centralisé, il y a aussi deux sortes


d’Etat, à savoir :
Etat purement centralisé et concentré et Etat centralisé et
déconcentré.
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 Etat purement centralisé et concentré


Un Etat unitaire est purement centralisé et concentré lorsque
toutes les décisions concernant l’ensemble du territoire national
sont prises directement par le pouvoir central qui siège
habituellement dans la Capitale du pays, les subdivisions
administratives à l’intérieur n’ayant que le rôle d’exécution fidèle.

 Etat centralisé et déconcentré :


Il consiste en une répartition sur tout le territoire des agents
soumis au pouvoir central par la voie hiérarchique et disposant
des pouvoirs de décision pour le compte de ce dernier (Régime
des Constitutions de 1967 modifiée à avril 1997, de mai 1997 à
1998 et de 2002 en RDC).

Ces agents sont nommés et révoqués par le pouvoir central et


non pas par la population locale. Il s’agit ici d’un simple
aménagement de la centralisation dont le but est d’éliminer les
méfaits de la centralisation et de la concentration directe, telles
que la surcharge des dossiers au niveau des organes centraux, la
lenteur administrative, l’irresponsabilité des entités de base.

2. Etat unitaire décentralisé :

C’est l’Etat dans lequel le pouvoir central reconnaît l’existence


des intérêts locaux, propres à être gérés par les autorités locales.

L’élément fondamental de la décentralisation est l’octroi


par le pouvoir central de la personnalité morale de droit
public et territorial aux collectivités décentralisées,
locales, au moyen d’une loi. Cette personnalité morale
attribue à la collectivité décentralisée une autonomie
financière et organique.
 L’autonomie financière permet à la collectivité décentralisée
de disposer de son budget propre comprenant les recettes
et dépenses.
 L’autonomie organique implique l’élection par la population
locale des responsables locaux.

1.4.2. Etat fédéral ou de structure complexe


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Au fait il existe deux types de fédéralismes : Fédéralisme de droit


international appelé autrement « la confédération » et
fédéralisme de droit interne appelée « fédération ».
Ces deux types peuvent apparaître de deux façons : par
dissociation ou par association. Dans ces deux cas les relations
entre les Etats-membres sont régies par la CONSTITUTION.

1.4.2.1 L’Etat fédéral par association :

D’une manière classique, la formation d’un Etat fédéral résulte


d’un PACTE, expression de la volonté d’Etat indépendant de
s’associer avec un ou plusieurs Etats afin de mettre en commun
leurs moyens en préservant une part de leur indépendance, dans
un esprit de collaboration et non de contrainte, à la suite d’une
nécessité sentie par tous les Etats-membres.
Ainsi, à l’origine, les USA se sont associés pour résister aux
anglais et conquérir leur indépendance en 1787 de notre ère.

1.4.2.2.L’Etat Fédéral par dissociation :

Il est issu du morcellement, de l’éclatement d’un Etat unitaire. La


création d’un Etat fédéral peut aussi trouver son origine dans la
dissociation d’un Etat unitaire, découlant de la volonté de donner
à ses composantes une certaine indépendance juridique et
politique, en reconnaissance de leur spécificité (l’Exemple de la
Belgique qui a choisi en date du 5 mais 1993 la forme fédérale,
illustre ce cas de figure).

Bref, l’Etat fédéral est un fédéralisme de droit interne si bien que


les Etats-membres en cédant leur souveraineté respective à
l’union ont pour conséquence, l’impossibilité de se retirer de
l’union d’une part. D’autre part les décisions sont prises suivant le
principe de la majorité, presque comme dans un Etat unitaire.

1.4.2.3.La confédération :

C’est la forme la moins perfectionnée du fédéralisme et la forme


d’Etat la plus fragmentaire (en morceaux, parties) qui puisse
exister.

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Dans la confédération, les Etats-membres cèdent une partie de


leurs compétences à l’association mais gardent avec eux la
totalité de la souveraineté, avec comme conséquence le droit de
se retirer ou d’opposer un VETO en cas d’un désaccord sur une
décision prise par les autres.
L’exécution de la décision confédérale est confiée à chaque Etat-
membre et non à l’union.
Leur relation est régie par un traité international appelé PACTE
CONFEDERAL.

1.4.3. Les principes d’organisation de la fédération 3

La construction d’un Etat fédéral repose sur la combinaison de


trois principes de base suivants : La superposition de deux
niveaux étatiques, l’autonomie des Etats-membres et la
participation des Etats-membres aux décisions fédérales.

a) La superposition de deux niveaux étatiques :


Cela veut dire que dans une fédération, il existe deux degrés
d’Etat fédéral :
- Le degré supérieur constitué par l’Etat fédéral avec sa
constitution propre ;
- Le degré inférieur d’Etat, constitué par tous les Etats-
membres ayant chacun sa constitution.

Il y a donc une supériorité du droit fédéral qui semble nécessaire


au maintien de l’édifice. Cela veut dire qu’en cas de conflit entre
la législation fédérale et la législation fédérée, le droit fédéral doit
primer sur celui des Etats fédères.

b) L’autonomie des Etats-membres :


Le fait que chaque l’Etat fédéral dispose de sa Constitution ou son
ordre juridique différent de celui des Etats fédérés confère à
chaque Etat-membre son autonomie par rapport au pouvoir
fédéral et par rapport aux autres Etat fédérés.

c) La participation des Etats-membres à la prise de décision du


pouvoir central :

3
A. IPAYA IKOKO, Notes des cours d’Introduction a la Science Politique, G2, FSIC, UNIKIN,
2013-2014, pp. 110-114.
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Dans tous les Etats fédéraux, il existe toujours au niveau du


pouvoir fédéral deux chambres au Parlement, à savoir une
CHAMBRE DES REPRESENTANTS ou la Chambre basse
(représentant la population de l’Etat fédéral dans son ensemble)
et le SENAT ou la Chambre haute, (représentant les Etats-
membres pour participer à la prise des décisions du pouvoir
fédéral).

Le Gouvernement Central est composé des éléments en


provenance de divers Etats fédérés.

Il faut signaler cependant que c’est la Constitution fédérale qui


détermine le cadre de cette autonomie en établissant la liste des
compétences propres à l’Etat fédéral ou aux Etats fédérés, ou
parfois en prévoyant des compétences concurrentes ou partagées
(par exemple l’article 74 de la loi fondamentale du 23 mai 1949
des USA).

Nota Bene : Aux USA la chambre haute est appelée SENAT tandis
qu’en Allemagne elle s’appelle BUNESLAT alors que la chambre
basse appelée chambre des représentants (du peuple) aux USA,
et en Allemagne c’est BUNDESTAG.
La chambre basse est élue en fonction de l’importance
démographique de chaque Etat tandis que la seconde (SENAT) est
composée suivant une base strictement égalitaire entre les Etats
qui disposent du même nombre de sièges quelle que soit leur
importance démographique. A titre d’exemple, l’Etat de Californie
dispose de 2 sénateurs comme Alaska mais à la Chambre des
représentants la Californie dispose de 48 sièges tandis qu’Alaska
n’en a que deux4.

Les Etats fédérés jouent très souvent un rôle important d’initiative


ou de VETO (opposition à une décision) en ce qui concerne la
révision de la Constitution fédérale. Ainsi aux Etats-Unis, les Etats
fédérés disposent de l’initiative de révision de la constitution.
Cette révision de la constitution doit obtenir l’approbation des ¾
des Etats fédérés.

1.5.Les fonctions de l’Etat

4
A, IPAYA IKOKO, op.cit, p.113
13
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L’Etat a pour objet fondamental d’assurer la promotion de la


gestion de l’intérêt commun ou du bien commun de l’ensemble
de la population dont le maintien de l’ordre public. Cependant
cette fonction de l’Etat d’ordre général peut être analysée à la
fois sous l’angle politique et sous l’angle juridique

1.5.1. Analyse des fonctions de l’Etat sous l’angle politique ou


fonction politique de l’Etat

Il y a lieu de retenir que les fonctions de l’Etat ont évolué selon


les temps et les circonstances des lieux. A ce sujet, nous
examinons trois (3) fonctions de l’Etat : L’Etat-gendarme, l’Etat-
providence et l’Etat orienteur et responsable (Etat-patron).

a) Etat-gendarme :
L’intervention motivée du gendarme liée à trancher ou à régler
essentiellement les conflits entre les individus, symbolise la
fonction principale de l’Etat-gendarme. Ici, le rôle de l’Etat est
d’édicter des lois et règles, de les faire appliquer et enfin
d’assurer la diplomatie et la défense intérieure et extérieure. D’où
trois missions principales, à savoir :

1. Mission de police intérieure ;


2. Mission de diplomatie et de la coopération
internationale ;
3. Mission de la défense extérieure.

b) L’Etat-Providence :
Les deux guerres mondiales avec leurs méfaits dévastateurs sont
à la base de l’accroissement des fonctions politiques de l’Etat-
gendarme pour devenir un Etat-Providence, c’est-à-dire l’Etat qui
intervient partout (dans les domaines économique et social) dans
le but d’assurer le bien-être de ses citoyens et de les protéger
contre un certain nombre de risque lié à la vie en société.

En effet, devant les désastres causés par les deux guerres


mondiales dans tous les secteurs vitaux, les Etats du monde ont
pris en charge la destiné des affaires en intervenant de manière
intensive et régulière aux fins de sauvegarder la survie de leurs
populations respectives sinistrées. Pour ce faire, l’Etat-providence
a du se faire lui-même à la fois entrepreneur et commerçant dans
l’intérêt d’accumuler l’argent nécessaire pour répondre aux
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exigences de la survie de sa population et pour redresser les


entreprises et les services détruits par les guerres.

c) Etat orienteur ou Etat-Responsable (Etat-patron) :


Dans cette fonction, il est à noter que l’Etat reprend la direction
des affaires dans tous les secteurs de la vie de l’homme,
autrement dit l’Etat s’engage à assumer la responsabilité
d’orienter le navire étatique. C’est bien lui qui fait les choix
optimaux, définit, arrête les grandes options et se réserve le droit
d’en contrôler l’exécution dans tous les domaines. Dans ces
conditions rien ne peut se faire ou se passer en dehors de
l’orientation générale de l’Etat. (Attributions du Ministère du Plan
en RDC),

De toutes ces fonctions énumérées ci-haut, politiquement il faut


retenir trois types de fonctions régaliennes de l’Etat, à savoir :

1. Fonction législatives ;
2. Fonctions exécutives ;
3. Fonctions juridictionnelles.

 Fonctions législatives : Sont des fonctions qui permettent à


l’Etat d’établir les lois et règles de la République à portée
générale et impersonnelle dans le cadre d’un organe appelé
PARLEMENT (Congrès aux USA, Soviet Suprême à l’ex-URSS,
Conseil législatif durant l’époque du Maréchal MOBUTU).

 Fonctions exécutives : Celles qui offrent à l’Etat l’occasion


d’exécuter sa volonté politique traduit par des lois et
règlements votées respectivement par le Parlement et
arrêtés par le Pouvoir Exécutif lui-même. Les actes exécutifs
consistent donc à prendre des actes individuels conformes à
la règle de droit posée par l’acte législatif. Le Parlement fait
tout pour mettre à la disposition de l’Exécutif les actes qui
doivent lui permettre d’assurer ses missions régaliennes à
travers la Police, l’Administration Publique et la Diplomatie

 Fonctions juridictionnelles : Celles qui permettent à l’Etat


d’appliquer les lois dans le but de résoudre des litiges. Les
actes juridictionnels sont ceux qui sont pris au cours de cette
procédure de résolution de litiges.

15
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Les fonctions juridictionnelles sont en somme accomplies par les


organes juridictionnels représentés par une série de tribunaux
hiérarchisés à l’accomplissement de leurs missions comme nous
allons le découvrir plus loin.

En définitive, nous allons examiner en long et en large les


différentes fonctions au chapitre suivant.

Section 2 : La Constitution

Dans la Communauté (clan, village, ville, province ou Etat),


certaines personnes ses voient le pouvoir de diriger les autres. Tel
est par exemple, le cas des policiers, des juges, des gouverneurs
de province ou du Président de la République. C’est le cas aussi
pour certains groupes de personnes comme le gouvernement ou
le parlement qui peuvent, dans un pays, exercer leur autorité sur
les autres citoyens. Mais toutes ces personnes, surtout si elles
dirigent les autres, doivent obéir à des règles auxquelles tous les
habitants doivent obéir. Certaines règles sont mêmes faites
uniquement pour ceux qui dirigent ; elles disent pourquoi et
comment ils peuvent commander ; elles protègent les autres
citoyens contre les mauvaises actions de ceux qui dirigent ou
contre qui commandent sans permission. Toutes ces règles sont
écrites dans ce qu’on appelle la « Constitution » d’un Etat. La
Constitution nous dit si ceux qui décident pour nous peuvent
vraiment le faire. Elle nous apprend aussi ce que peuvent faire et
ne pas faire ceux qui nous dirigent. Elle est « la loi des lois » dans
un Etat.

2.1. Définition :
Le Droit constitutionnel (Constitution) est « l’ensemble des règles
relatives à la structure de l’Etat (entendu par là l’organisation du
pouvoir : Pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire) et
l’aménagement de l’Etat (formes de l’Etat : Etat Unitaire et Etat
Fédéral) et l’exercice du pouvoir ».

2.2. Formes de la constitution


Du point de vue matérielle, il y a deux formes de
constitutions : constitutions coutumières et constitutions écrites.

a) Les constitutions coutumières :

16
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Sont celles qui ne sont pas écrites et sanctionnées par une


autorité mais qui découlent des usages, traditions et des
précédant considérés comme obligatoires.
Ce genre de constitutions (coutumières) était de vigueur dans des
sociétés précoloniales qui n’étaient pas régies par des textes. Cas
du Royaume Uni (UK) avant l’indépendance et les colonies
Britanniques.

b) Les constitutions écrites :


Sont celles qui sont élaborées par les organes qui ont reçu
mandat et dont les textes se trouvent consignés dans un écrit
officiel.
Tout est parti avec l’avènement de la révolution américaine en
1787 et la révolution française en 1789.

Vu comme tel, nous pouvons autrement définir la Constitution


comme étant un acte écrit, soumis préalablement à un pouvoir
constitué (Parlement) l’ayant approuvé et sanctionné par la suite
par l’autorité étatique légale (Président de la République).

Du point de vue formelle, il existe aussi deux (2) formes de


constitutions, à savoir :
Constitution simples et Constitutions rigides.

a) Constitution simple :
On parle d’une constitution simple lorsque sa révision se fait par
un simple vote d’une loi ordinaire (exigeant la moitié + voix des
votants)

b) Constitution rigide :
On parle d’une constitution rigide lorsque sa révision ou son
amendement ou modification exige une procédure plus lourde
que celle prévue par une constitution ordinaire. En d’autres
termes, pour réviser la constitution rigide il y a exigence d’une
majorité renforcée obligatoire (2/3 par exemple) au lieu de la
majorité simple.

Section 3 : Importance de la constitution

La Constitution d’un pays est la loi suprême qui s’impose à tout le


monde (les gouvernants et les le gouvernés) car c’est de la
constitution que les gouvernants et les gouvernés tiennent la
17
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

légalité de leurs actes respectifs. C’est cela qui confère la


suprématie matérielle de la constitution vis-à-vis d’autres lois.

 La suprématie matérielle :
Elle signifie une référence à considérer avant de poser tout acte,
même le Président de la République. La suprématie matérielle est
aussi appelée la super-légalité constitutionnelle.
Section 4 : Elaboration et modification de la constitution

L’élaboration et la modification d’une constitution procèdent ou


relèvent de ce que l’on appelle le pouvoir constituant. Le pouvoir
constituant existe sous deux formes :
« Pouvoir constituant institué ou dérivé et le pouvoir constituant
originaire ».

4.1. Pouvoir constituant institué ou dérivé :

On parle du pouvoir constituant ou dérivé lorsqu’il existe déjà une


constitution et que les organes compétents exercent leurs
pouvoirs selon cette constitution. Dans ce cas, le pouvoir
constituant dérivé va modifier les dispositions constitutionnelles
en tenant comptes des règles de jeu contenues dans la
Constitution en vigueur (Le Parlement en RDC issu des élections
de 2006).

4.2. Pouvoir constituant originaire :

C’est celui qui est mis sur pied là où il n’existe pas encore de
constitution où là ou l’on a abrogé purement et simplement la
constitution existante.

Section 5 : Les procédés d’élaboration d’une constitution

Ils sont de deux ordres : monarchiques et démocratiques.

5.1. Procédés monarchiques :

Ils se subdivisent en OCTROI et PACTE dans une monarchie. Le


Roi est absolu et souverain et peut spontanément ou sous
pression de circonstance, accorder une constitution à ces sujets
(citoyens) dite CHARTE.

18
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Ce mode autocratique (où le souverain n’est soumis à aucune


contrôle) de mettre sur pied une constitution est appelé OCTROI.
Cela peut être le cas d’une dictature de fait issue d’un coup d’Etat
ou d’une révolution.

Dans une monarchie représentative (Maroc par exemple) où la


légalité théorique est affirmée, il peut y avoir un accord formel au
niveau de l’Assemblée représentative qui est présentée au Roi
(Souverain) ou Prince. Si ce dernier accepte le terme de cet
accord, le texte soumis et accepté devient un PACTE entre lui
(Prince ou Roi) et ses sujets. Dès cet instant ce texte est
considéré comme un contrat conclu entre le peuple et le Roi.

Notez qu’il existe des monarchies absolues (cas de l’Arabie


Saoudite)

5.2. Procédés démocratiques :

Dans le cadre de ces procédés existent généralement une


assemblée constituante composée des élus au suffrage universel
direct. C’est cette assemblée constituante qui adopte la
Constitution. L’assemblée constituante est appelée convention
et une fois les travaux de la constitution terminés et le texte
adopté, elle disparaît par la suite (cas de la convention de la
Philadelphie aux USA qui avait adopté le 4 juillet 1787 la plus
vielle constitution du monde. Cette constitution est écrite et
rigide).

La constitution une fois adoptée par l’assemblée est soumise au


REFEREDUM qui, en démocratie directe, permet au peuple de se
prononcer en faveur ou contre le projet de constitution lui soumis
(constitution du 18/02/2006 soumis au referendum et adopté le
18 décembre 2005).

Section 6 : Contrôle de constitutionnalité

Nonobstant la suprématie matérielle d’une constitution, l’on


observe dans la pratique que certains dirigeants ou organes de
l’Etat ne respectent pas cette super-légalité constitutionnelle.
Afin de contrer ce déviationnisme constitutionnel, le contrôle de
constitutionnalité a été institué dans le but de voir si les actes des

19
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

organes de l’Etat et des particuliers ne sont pas conformes à la


constitution. Et dans des tels cas, que faire pour y remédier ?

Les lois sont des actes des assemblées législatives dans les
conditions prévues par les règles constitutionnelles. Ces actes ont
une force obligatoire et exécutoire.
Obligatoire, une fois ces textes sont sanctionnés par le Président
de la République moyennant la promulgation et, exécutoire, une
fois les textes publiés au Journal Officiel car ils prennent dès lors
effet.

 Mode de contrôle de constitutionnalité :

Il existe en général quatre (4 modes) de contrôle, à savoir :


1. Contrôle par opinion publique (population) ;
2. Contrôle politique ;
3. Contrôle par l’ensemble des juridictions ;
4. Contrôle par une juridiction spéciale.

1) Mode de contrôle par opinion publique :


C’est la forme la plus élémentaire. Elle se manifeste par la
réaction des opinions aux violations de la constitution (cas de
démocratie directe).
L’opinion publique s’assure que les actes des autorités
administratives, du parlement et des autres corps constitués sont
conformes à la constitution et doivent être soumis à la volonté
populaire, sinon ça sera l’insurrection.

2) Contrôle politique :
Il est opéré par le Parlement dans le souci d’éviter les procédés
primitifs des violations (l’insurrection).

3) Mode de contrôle par l’ensemble des juridictions


C’est aux Cours et Tribunaux, organe chargé de la mission de
juger que le rôle de contrôle est confié.
Dans ce système, le juge est normalement l’organe compétent le
mieux indiqué pour contrôler la création du droit, appliquer et
interpréter les règles nouvelles. Donc, il est chargé, de ce fait, de
contrôler la loi ancienne (disposition constitutionnelle) et la loi
nouvelle.

20
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

En définitive, si le contrôle de constitutionnalité est exécuté par


l’ensemble des juridictions c’est parce que celles-ci sont souvent
très sensibles aux désordres.
Cependant, s’il arrivait qu’un juge ordinaire compétent prononce
un jugement peut favorable à un organe politique au point de
provoquer un conflit, c’est l’ensemble de juridictions qui
pourraient souffrir d’un tel conflit. Pour éviter une telle situation,
on a prévue un autre type de contrôle.

4) Mode de contrôle par une juridiction spéciale (Cour


constitutionnelle)
Ce contrôle se fait par voie d’action ou voie d’exception. Que se
passe-t-il alors ?

Si un individu ou citoyen se croit être victime d’un acte d’une


autorité administrative et qu’il estime que cet acte est contraire
aux dispositions constitutionnelles en vigueur, il peut attaquer cet
acte devant la juridiction ad hoc. (ou juridiction compétente : cour
constitutionnelle pour la RDC). Le fait de constater un acte pareil
signifie soulever l’illégalité de l’acte ou l’anti constitutionnalité ou
l’inconstitutionnalité de l’acte en exigeant que cette disposition
soulevée ne soit pas appliquée.

En vertu du principe « pas d’intérêt pas d’action », cette


personne va introduire une action devant la juridiction ad hoc aux
fins d’obtenir l’annulation de ladite disposition
anticonstitutionnelle. L’action d’introduire une action devant une
juridiction ou la requête s’appelle Saisine.
Toute cette démarche constitue ce que nous appelons voie
d’action.

Quant à la voie d’exception, elle ne consiste qu’à soulever


l’incompétence d’une juridiction pour trancher un litige.
Prenons l’exemple d’une personne poursuivie pour l’acte
d’omission (non assistance en personne en danger). L’omission
n’étant pas un acte pénal, la personne poursuivie par le biais de
son avocat probablement peut soulever une exception devant le
juge est l’affaire aura une autre tournure.

Par la voie d’exception, il est donc question de s’assurer si le


juge est compétent pour juger l’affaire en cause. Dans le cas où le
juge est incompétent, il va sursoir l’affaire et envoyer le dossier
21
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

devant la juridiction compétente. Ou un citoyen, au cours d’un


procès, allègue l’inconstitutionnalité d’une loi invoquée à son
encontre.

Dans un autre cas de figure, cas où le juge est compétent, on


peut aussi soulever une question préalable pour s’assurer de la
compétence du juge. A cet instant, le juge va surseoir sur le fond
et s’occuper de l’exception soulevée.

 Si l’exception est fondée, il casse l’acte inconstitutionnel ;


 Si l’exception n’est pas fondée, il va apprécier le cas.

Section 7 : L’histoire de la Constitution de la RDC

La Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi


n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles
de la Constitution de la RD Congo. En quarante six ans
d’indépendance, notre pays a connu plusieurs constitutions qui, à
chaque coup, ont réglementé la vie de nos populations.

Rédigée par une commission constitutionnelle puis adoptées


respectivement par le Sénat et l’Assemblée Nationale de la
Transition mis en place par l’Accord Global et Inclusif de 2002, la
nouvelle constitution est le résultat d’un consensus qui a impliqué
une vaste audience allant des milieux scientifiques et des
représentants de différentes catégories socioprofessionnelles du
pays consultées par le Sénat.

Le Sénat a rédigé l’avant-projet, soumis ensuite aux délibérations


de l’Assemblée Nationale qui a adopté en deuxième lecture. Le
projet a été présenté par référendum au corps électoral qui l’a
adopté le 18 décembre 2005 puis promulgué par le Président de
la République le 18 février 2006.

Pour sa rédaction, le constituant s’est inspiré des objectifs qui


régissaient la Transition en RD Congo en son temps (2003) tels
que définis dans l’Accord Global et Inclusif, notamment :
a) La réunification du territoire national ;
b) La pacification ;
c) La restauration de l’intégrité nationale ;
d) Le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du
territoire national ;
22
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

e) La réconciliation nationale.

La nouvelle Constitution qui se présente comme une synthèse


harmonieuse de l’histoire constitutionnelle congolaise contient
229 articles, qui pour les besoins d’une meilleure compréhension,
sont explicités en 24 points, à savoir :
1. Les Dispositions générales ;
2. Le découpage territorial et les Entités Territoriales
Décentralisées ;
3. La souveraineté et le pluralisme politiques ;
4. La nationalité ;
5. Les droits humains, les libertés fondamentales et les devoirs
du citoyen et de l’Etat ;
6. Les droits économiques et culturels ;
7. Les droits collectifs ;
8. L’organisation et l’exercice du pouvoir ;
9. Le Gouvernement ;
10. Le les dispositions communes au Président de la
République et au Gouvernement ;
11. Le Pouvoir législatif ;
12. Les rapports entre le Pouvoir exécutif et le Pouvoir
législatif ;
13. Le Pouvoir judiciaire ;
14. Les finances publiques ;
15. La Cour des Comptes ;
16. La caisse nationale de péréquation ;
17. La Police Nationale Congolaise et les Formes armées ;
18. Les Institutions provinciales ;
19. La répartition des compétences entre le Pouvoir
Central et les provinces ;
20. La répartition des compétences entre le Pouvoir
Central et les provinces ;
21. Le Conseil économique et social ;
22. Les Institutions d’appui à la démocratie ;
23. La révision constitutionnelle ;
24. Les dispositions transitoires.

Les différentes constitutions qui ont précédé la constitution du 18


février 2006 et leurs caractéristiques :

N° DENOMINTAION DATE DE CARACTERISTIQUE


DE L’ACTE PROMULGATIO
N
23
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

1 Constitution de la 2 avril 2003 a) La Constitution de la


Transition Transition consacrait donc
le retour à l’unité nationale
et garantissait la légitimité
des institutions de la
Transition.
b) Organisation du Pouvoir
exécutif avec :
1 Président + 4 Vice-
présidents de la
République chargés chacun
d’une Commission.
2 Décret relatif à Décret-loi n°003 Promulgué par Mzee Laurent-
l’organisation et à du 27 juin 1997 Désiré KABILA, cet acte a
l’exercice du abrogé l’Acte constitutif du 9
pouvoir en avril 1994 issu des
République discussions du Parlement de
Démocratique du Transition sous le règne du
Congo Maréchal MOBUTU.
Il avait 15 articles.
3 Acte constitutionnel 9 avril 1994 Il a été constitué par
de la Transition différentes tendances
politiques aux termes de
négociations au sein du Haut
Conseil de la République,
Parlement de Transition (HCR-
PT) après une longue période
des troubles politiques.
Il avait 122 articles
5 Acte constitutionnel Loi n°93-001 du Aux étudiants de
harmonisé relatif à 2 avril 1993 compléter les
la période de caractéristiques
transition
6 Acte portant 02 août 1992 Aux étudiants de
dispositions compléter les
constitutionnelles caractéristiques
pendant la période
de la Transition
7 Constitution 24 avril 1990 Constituée de Avec
l’Ordonnance n°90-002 du 5
juillet 1990 a inscrit dans la
Constitution une série de
nouvelles orientations comme
réponse aux aspirations
exprimées dans la
consultation populaire
organisée de janvier à avril
1990 sur le fonctionnement
des institutions politiques.
24
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Parmi des innovations


introduites dans cette
constitution il ya entre autres
le Président de la république
est le garant non plus de
l’Etat mais plutôt de la nation
(Art. 36)

5 Constitution 24 juin 1967 a) Constituée de 87 articles,


cette Constitution a été
adopté au référendum ;
c) Forme de l’Etat : Etat
unitaire.
d) Limitation du nombre de
provinces à 9 et de partis
politiques à deux
seulement.
e) Plusieurs modifications ont
intervenu jusqu’aux années
90 grâce aux ordonnances
présidentielles. Parmi les
changements connus il y a
eu le changement du nom
de la République
démocratique du Congo en
Zaïre en
6 Constitution de 1er août 1964 a) Appelée constitution de
Luluabourg Luluabourg car elle a été
élaborée par une
commission
constitutionnelle qui avait
travaillé à Luluabourg
(aujourd’hui Kananga, au
Kasaï) ;
b) Elle a fixé le nom de la
République Démocratique
du Congo en remplacement
de celui de la République
du Congo-Kinshasa.
8 Loi fondamentale 19 mai 1960 a)Elaborée par le Parlement
Belge, elle avait donné
l’appellation de la
République du Congo-
Kinshasa et avait comme
motivation la mise en place
des institutions de
souveraineté au moment de
la proclamation de
l’indépendance ;
25
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

b) Forme de l’Etat : Etat


fédéral

CHAPITRE DEUXIEME :
LA NATIONALITE CONGOLAISE

Par cette étude de la Nation5 Congolaise, nous sommes appelés à


examiner les concepts qui le caractérisent, notamment ;
a) Les caractéristiques de l’Etat Congolais
b) Le citoyen ;
c) La cité ;
d) La nationalité ;
e) Le nationalisme ;
f) Le patriotisme.

Section 1 : Caractéristiques de l’Etat Congolais

1.1. Superficie

La République Démocratique du Congo est un Etat indépendant


depuis le 30 juin 1960. Son indépendance était le résultat de la
table ronde de Bruxelles grâce à la détermination des leaders
Congolais entre autres Patrice Emery LUMUBA et Justin
BOMBOKO.

Avec sa superficie de 2.345.410 Km 2 la RDC a une dimension


continentale. Beaucoup de pays tant européens entrent plus
d’une fois en RDC comme les suivants :
1) L’Allemagne avec sa superficie de 357.050 Km2
2) Le Cameroun : 475.442 Km2;
3) La Suède : 449.964 Km2;
4) Le japon : 377.807 Km2;
5) La Côte d’Ivoire : 322.462 Km2;
5
NGOMA BINDA cité par KALINDYE BYANJIRA D., Introduction
d’éduction à la Citoyenneté en République Démocratique du
Congo, Editions de l’Institut Africain des Droits de l’Homme et de
la Démocratie, Kinshasa, 2005, p. 23.
26
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

6) L’Italie : 301.278 Km2.

1.2. Provinces, Capitales et population

La RDC compte 25 Provinces plus la Ville de Kinshasa suivant le


découpage consacré par la Constitution du 18 février 2006 telle
que modifié par la Loi N°11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution du 18 février 2006.
Ces Provinces se présentent comme suit :

N° PROVINCES SUPERFICIE CAPITALE POPULATION


EN KM 2
ESTIMATIVE
01 Kinshasa 9.965 Kinshasa 6.700.000
02 Kongo Central 53.920 Matadi 27.600.000
03 Kwango 89.974 Kenge 1.428.000
04 Kwilu 78.219 Kikwit 3.637.000
05 Maï-Ndombe 127.465 Inongo 1.261.000
Issues de Bandundu à part la Ville de Kinshasa
06 Equateur 103.902 Mbandaka 1.138.000
07 Tshuapa 132.957 Boende 921.000
08 Mongala 58.141 Lisala 1.255.000
09 Nord-Ubangi 56.644 Gbadolite 1.037.000
10 Sud-Ubangi 51.648 Gemena 1.920.000
Issues de l’Equateur
11 Tshopo 199.567 Kisangani 1.622.000
12 Bas-Uélé 148.331 Buta 686.600
13 Haut-Uélé 89.683 Isiro 1.198.000
14 Ituri 65.658 Bunia 2.617.000
Issues de la Province Orientale
15 Nord-Kivu 59.483 Goma 5.412.000
16 Sud-Kivu 65.070 Bukavu 3.667.000
17 Maniema 132.520 Kindu 3.386.000
Issues du Kivu, démembrées depuis 1988
18 Tanganyika 134.940 Kalemie 1.836.000
19 Haut-Lomami 108.204 Kamina 1.898.000
20 Haut-Katanga 132.425 Lubumbashi 2.928.000
21 Lualaba 121.308 Kolwezi 12.400.000
Issues du Katanga
22 Kasaï-Oriental 9.481 Mbuji-Mayi 1.980.000
23 Lomami 56.426 Kabinda 1.501.000
24 Sankuru 104.331 Losambo 1.007.000
Issues du Kasaï
Oriental
25 Kasaï-Central 60.958 Kananga 2.053.000
26 Kasaï 95.631 Tshikapa 221.800
Issues du Kasaï Occidental

27
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Note importante : Les populations présentées ne sont que des


estimations.

1.3. Hymne national ;

L’Hymne national de la RDC est le Débout Congolais.


Voici comment il est libellé :

Débout Congolais, unis par le sort, Unis dans l’effort pour


l’indépendance,
Dressons nos fronts, longtemps courbés, et pour de bon, prenons
le plus bel élan,
Dans la paix, Ô peuple ardent, par le labeur, nous bâtirons un
pays plus beau qu’avant, dans la paix, citoyens, entonnez
l’hymne sacré de notre solidarité,
Fièrement, saluez l’emblème d’or de notre souveraineté (Congo)
Don béni (Congo), bien aimé (Congo), Ô pays (Congo), bien aimé
(Congo),
Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur,
Trente juin (ô doux soleil), trente juin (du trente juin), jour sacré,
sois le témoin
Jour sacré, de l’immortel, serment de liberté,
Que nous léguons, à notre postérité, pour toujours.

Section 2 : Le citoyen

Tout citoyen intellectuellement sain et moralement adulte prend


nécessairement au sérieux les exigences du civisme dans la cité.
Face à la cette dernière, entendu comme communauté, le citoyen
ou habitant de la cité possède des droits et des devoirs qui sont
dits civiques. c’est de cet adjectif du latin « civicus » que vient le
mot civisme apparu dans la langue française en 1770.

Le Citoyen est défini comme « individu lié juridiquement à un


Etat. Il a la nationalité d’un Etat et détient la plénitude de ses
droits civiques ».

Section 3 : La nationalité

28
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

La nationalité est le lien de rattachement juridique d’une


personne à un Etat. Cette personne peut être physique ou morale
(société ou établissement de droit congolais).

Section 4 : La cité

La cité est définie comme une communauté humaine


caractérisée par :
a) Une conscience commune, un passé commun, un même
destin et une volonté commune de vivre ensemble ;
b) Une vitalité spécifique de par ses activités culturelles,
sociales et économiques qui impriment à la société un style
de vie et une personnalité propres marqué par :
 des conditions écologiques et géographiques propices à
la prospérité, au bonheur des citoyens et à sa propre
continuité historique,
 le règlement des rapports entre les citoyens au moyen
d’une organisation juste et appropriée ;
 un pouvoir directeur investi de l’autorité nécessaire
pour présider à la destinée commune, et à cet égard
nous avons affaire à l’Etat au sens du pouvoir politique
et du gouvernement. Ainsi, la cité constitue une unité
politique et géographique au sein de laquelle les
citoyens, tout en exerçant les activités économiques et
culturelles individuelles, sont invités à participer à la
gestion collective des biens publics.

Les citoyens y participent soit par le commandement soit par


l’obéissance ou, en tout cas et inévitablement, par le respect des
règles et conventions en dehors desquelles aucun citoyen ne
saurait être civilisé, c’est-à-dire, accepté comme membre de la
cité respectant les prescrits du civisme au sein de la cité.

4.1. Cité comme patrie

La cité, espace précis où doit se vivre le civisme, est à


comprendre non dans le sens ancien de l’espace géographique
circonscrit par des limites de la ville mais plutôt dans un sens plus
profond, celui de la Patrie, c’est-à-dire la Terre de ses pairs (Terre
des ancêtres).

29
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

La Patrie est donc une communauté géographique, sociale et


politique à laquelle appartiennent les citoyens du fait qu’elle soit
sa terre natale dans laquelle ont vécu ses ancêtres et ses parents,
soit son pays d’adoption auquel, à la faveur d’un sentiment
psychologique intime, on se sent appartenir de manière forte.

Mais, on doit noter que la Patrie se distingue de l’Etat et même de


la Nation par le sentiment particulier d’intimité et d’affectivité qui
est associée à la notion de Patrie. En effet, c’est un lien où
reposent les ossements ou continuent de vire les esprits de ses
pairs. La Patrie fait l’objet de révérence et d’un amour profond
presque religieux qui aboutit jusqu’à l’acceptation volontaire et
enthousiaste du sacrifice de soi, de tous les efforts qu’exigent la
défense et l’honneur de la Patrie : le Patriotisme.

4.2. Cité comme Nation

Cité-Nation. La Nation est à comprendre comme un groupement


humain formant une communauté sociale et politique établie sur
un territoire défini et personnalisé par un ensemble de coutumes,
de pratiques spirituelles et d’activités matérielles propres. La
Nation se spécificité par une culture propre à laquelle
communient tous les membres de la Nation.
Il s’agit de :
a) La Race : la Nation est alors passée comme un groupement
d’êtres humains dont la cohésion se trouve renforcée par
l’homogénéité raciale ;
b) La Langue : l’unité linguistique constitue un élément
important dans la formation d’une langue ;
c) Le Territoire : une Nation se forme et ne peut exister que
dans un espace donné et indentifiable ;
d) L’Héritage culturel commun : un ensemble de coutumes
et de valeurs communes, matérielles et spirituelles,
auxquelles on croit et suivant lesquelles on règle son
existence ;
e) La conscience morale : C’est la volonté collectivité de se
réaliser ensemble. La nation relève plus de l’esprit que de la
chair.

4.3. Nationalisme

30
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Le Nationalisme n’est rien d’autre que le « sentiment de


participer à la gestion des affaires publiques et à l’orientation des
actions et idées directrices de son pays, c’est témoigner d’un
comportement civique honorable ». Toutefois, il y a lieu de noter
que la participation politique n’est pleinement réalisée que si elle
est fondée sur un sentiment profond et notable que manifeste
l’amour véritable de la Nation. Ce sentiment s’appelle
Nationalisme.
Ce sentiment se manifeste par l’exaltation et la défense des
intérêts nationaux dont notamment la résistance contre les
manœuvres de balkanisation de son pays.

4.4. Patriotisme

Le patriotisme est une expression du nationalisme. Il se manifeste


par un attachement profond à sa patrie en tant que terre de ses
ancêtres et la personne qui fait preuve de cette attitude est
appelée « Patriote ».
Le patriotisme peut également aboutir à une attitude négativiste
et tout à fait agressive à l’égard des autres peuples. Amis, un bon
patriote est celui qui se sacrifie pour la juste cause de sa patrie,
pour les intérêts bien perçus de la patrie sans zèle excessif et
aveugle.

En définitive, la République Démocratique du Congo est


réellement une Nation d’autant plus que le passé est commun, les
souffrances sont communes et l’héritage est commun. Pour son
renforcement cette nation a grandement besoin du patriotisme
pour se défendre devant l’ennemi. Aux dirigeants, il faudra que
les conditions sociales soient meilleures en faveur du peuple car,
l’on ne peut s’attendre à un véritable patriotisme dans les
souffrances atroces, de pauvreté, d’atteintes aux libertés
fondamentales du peuple, pour ne citer que cela

CHAPITRE TROISIEME :
31
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

LA NATIONALITE

Section 1 : Notions générales

La population constitue le premier élément par lequel l’Etat


s’impose comme une réalité sociologique. Elle est constituée de
plusieurs éléments dont les principaux sont : les nationaux et les
étrangers.

a. Les nationaux
Les nationaux sont, au dire de Louis Cavarre 6, « les individus qui
possèdent le maximum des droits reconnus aux habitants de
l’Etat, ou peuvent tout au moins les obtenir d’une part, et qui,
d’autre part, sont assujettis aux obligations les plus lourdes
envers l’Etat dont ils relèvent, c’est-à-dire que l’Etat possède à
leur égard la plénitude de sa compétence personnelle
indépendante de leur présence sur le territoire national ».
Les nationaux sont liés à leur Etat par un lien juridique particulier
appelé « nationalité ». Il faut noter que :
 La nationalité peut s’acquérir par jus sanguinis, c’est-à-dire
par affiliation dans un pays donné :
a) par le simple fait de naître des parents qui ont cette
nationalité ou par le simple fait que l’in d’entre eux a cette
nationalité.
b) par le mariage, c’est-à-dire par le simple fait d’avoir un
conjoint ou une conjointe qui a cette nationalité.

 La nationalité peut s’acquérir également par jus soli, c’est-


à-dire :
a) Par le fait de naître dans le pays et cela indépendamment
de la nationalité des parents.

 La nationalité peut s’acquérir par la naturalisation, c’est-à-


dire par une décision de l’autorité compétente d’octroi de
cette nationalité, après demande formulée et avoir rempli
les conditions requises.

En République démocratique du Congo, la nationalité est régie


par la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 en remplacement du

6
L. Cavarre, Le droit international public positif, Paris, Pedone, 1967, p.177.
32
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Décret-loi n°197 du 29 janvier 1999 qui lui avait modifié et


complété la loi n°81/002 du 29 juin 1981.

Sachant que la question de la nationalité provoque un profond


malaise en RDC, la nouvelle législation se veut un facteur
d’harmonieuse intégration et de cohésion nationale. C’est dans le
cadre de l’émergence d’un Etat de droit et démocratique et
animés de la ferme volonté de trouver un règlement politique aux
graves crises multiformes qui frappent le pays, les délégués au
Dialogue inter-congolais ont adopté la résolution n°DIC/CPR/03
relative à la problématique de la nationalité congolaise.

Aux termes de cette résolution, le législateur était invité à


adopter un code de nationalité devant d’une part répondre aux
impératifs de la sécurité nationale, de la réconciliation nationale,
du respect et de la promotion des droits de l’homme et de
citoyen, et du développement, et d’autre part, mettre un terme à
la fracture sociale, aux manipulations et aux spéculations qui
règnent dans ce domaine depuis l’accession de la RD Congo à la
souveraineté nationale et internationale.

La nouvelle loi fixe les options fondamentales et détermine les


conditions d’accès à la nationalité congolaise. Elle institue deux
statuts juridiques, à savoir :

1) La nationalité congolaise d’origine ;


2) La nationalité congolaise d’acquisition.

b. Les étrangers

Les étrangers sont des individus qui sont admis à séjourner sur le
territoire de l’Etat et qui ont, pendant leur séjour, des obligations
et jouissent des droits qui ne sont pas impliqués par les liens de
nationalité. Il est à noter si habituellement le statut d’étrangers,
comme du reste celui de nationaux est conféré par l’Etat, parfois,
cependant des conventions internationales confèrent ce statut à
une catégorie spéciale d’étrangers. Tel est notamment le cas des
réfugiés qui sont reconnus comme tels par des conventions
internationales spéciales.

Nous en voulons pour preuve, les dispositions de l’article 58 de la


Constitution de la transition, selon lesquelles : « les étrangers
33
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

vivat en République Démocratique du Congo bénéficient des


mêmes droits et libertés que les Congolais, à condition qu’ils en
fassent autant à l’endroit des ressortissants congolais ». Ces
étrangers ne bénéficient cependant pas des droits politiques,
c’est-à-dire ils ne sont pas « citoyens congolais »

Section 2 : Les options fondamentales sur la nationalité


congolaise :

Il résulte de la nouvelle loi sur la nationalité congolaise les options


fondamentales ci-après :
1) La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut
être détenue concurremment avec une autre nationalité.
2) Tous les groupes ethniques dont les personnes et le
territoire constituant ce qui est devenu le Congo à
l’indépendance, doivent bénéficier de l’égalité des droits
et de la protection aux termes de la loi en tant que
citoyens ;
3) Le gouvernement organise un recensement systématique
de la population sur le plan national avec l’appui éventuel
de certains organismes internationaux en vue d’identifier
les nationaux, les immigrés, les réfugiés et les infiltrés
devant être traités suivant les principes de droit national
et international, en préservant la paix t la sécurité en RD
Congo ;
4) Une loi organique fixe les conditions de reconnaissance,
d’acquisition, de perte et de recouvrement de la
nationalité congolaise.

2.1. La nationalité congolaise d’origine

La nationalité congolaise d’origine résulte de la filiation de


l’individu à ses ascendants et de son attachement à l’Etat.
L’individu se définit ainsi par rapport à une communauté de base
appelée ethnie ou tribu établie sur le territoire congolais, dans les
limites du 1er août 1885, telles que modifiées par les conventions
internationales subséquentes.

La combinaison de ces deux éléments s’avère indispensable dans


la définition de la nationalité congolaise d’origine (jus sanguinis et
jus soli). Ainsi, a qualité de congolais d’origine :

34
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

1) Toute personne dont l’un des ascendants est ou a été


membre d’une ethnie ou d’une tribu établie sur le territoire
congolais, dans ses limites du 1er août 19885, telles que
modifiées par les conventions internationales subséquentes ;
2) L’enfant dont l’un des parents (père ou mère) est congolais ;
3) L’enfant nouveau-né trouvé sur le territoire de la RD Congo
dont les parents biologiques sont inconnus. Toutefois, il sera
réputé n’avoir jamais été Congolais si, au cours de sa
minorité, sa filiation est établie à l’égard d’un parent
étranger et, s’il a, conformément à la loi nationale de son
auteur, la nationalité de celui-ci ;
4) L’enfant né en RD Congo de parents ayant le statut
d’apatrides ou des parents étrangers dont la nationalité ne
se transmet pas à l’enfant du fait de la législation de l’Etat
d’origine qui ne reconnait que le « jus soli » ou ne reconnait
pas d’effet sur la nationalité de la filiation naturelle.

2.2. La nationalité congolaise d’acquisition

La nationalité congolaise d’acquisition n’est conférée à un


étranger que sur base d’une demande individuelle express. Au
terme de la nouvelle loi sur la nationalité, celle-ci est acquise :
1) Par l’effet de la naturalisation ;
2) Par l’effet de l’option ;
3) Par l’effet du mariage ;
4) Par l’effet de la naissance et de la résidence.

 Les effets de l’acquisition de la nationalité congolaise


La personne qui a acquis la nationalité congolaise jouit de tous les
droits et est tenue à toutes les obligations attachées à la qualité
de congolais à la date du jour de cette acquisition.
Toutefois, des lois particulières peuvent exclurent de l’exercice de
certaines fonctions publiques des personnes bénéficiaires de la
nationalité congolaise d’acquisition.
L’enfant âgé de moins de dix-huit ans dont l’un des parents
acquiert la nationalité congolaise devient congolais de plein droit.

2.3. Procédure relative à la déclaration de nationalité

Toute déclaration en vue d’acquérir la nationalité congolaise, d’y


renoncer ou de la recouvrer dans les cas prévus par la loi doit
satisfaire aux conditions suivantes :
35
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

1) Etre présentée en double exemplaire au Ministre en charge


de la Justice par lettre recommandée avec accusé de
réception par porteur contre récépissé après remises des
pièces requises ;
2) Comporter élection domicile en RD Congo de la part de
l’intéressé ;
3) Comporter la signature légalisée de l’impétrant (personne
qui avait sollicité);
4) Etre accompagnée de documents qui sont déterminés par
l’Arrêté du Ministre en charge de la Justice, délibéré en
Conseil des Ministres.

Sans préjudice des dispositions de la loi, toute déclaration doit,


sous peine de nullité, être reçue et enregistrée par le Ministère de
la Justice. Toutefois, toute déclaration faite en violation des
dispositions de la loi précitée ne peut être enregistrée. La
décision de refus d’enregistrement est notifiée au déclarant dans
le délai de six mois, à dater de la réception de la déclaration.
En cas de violation des dispositions de la loi par l’impétrant, le
Gouvernement rejette, par Décret, la demande d’acquisition ou
de recouvrement de la nationalité congolaise.

2.4. Procédure relative à la naturalisation

Toute demande de naturalisation doit satisfaire aux conditions


suivantes :
1) Etre adressée au Ministre en charge de la Justice par une
lettre recommandée avec une accusé de réception ou par
porteur contre récépissé après remise des pièces requises ;
2) Comporter élection de domicile en RD Congo ;
3) Avoir la signature légalisée de l’intéressé ;
4) Etre accompagnée de documents déterminés par Arrêté du
Ministre en charge de la Justice délibéré en Conseil des
Ministres.

Dans les six mois de la réception de la demande de


naturalisation, il est procédé par les soins du Ministre en charge
de la Justice à une enquête sur l’honorabilité du requérant et à
une publicité de cette demande.
A l’issue de l’enquête, la demande de naturalisation, toutes les
pièces de l’instruction ainsi que le projet du Décret portant
naturalisation sont soumis aux délibérations du Conseil des
36
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Ministres. Le Décret de naturalisation est notifié par les soins du


Ministre de la Justice. Il prend effet à la date de son
enregistrement et il est publié au Journal Officiel avec mention de
l’enregistrement.

2.5. Perte, déchéance et recouvrement de la nationalité


congolaise

a) Perte de la nationalité congolaise


Toute personne de nationalité congolaise qui acquiert une
nationalité étrangère perd la nationalité congolaise en vertu de
son caractère exclusif. La nationalité est une et exclusive, dispose
l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 telle que
modifiée à ce jour par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution de la RD Congo.
Donc la nationalité congolaise ne peut être détenue
concurremment avec une autre nationalité.

b) Déchéance de la nationalité congolaise


La déchéance est encourue par l’étranger qui a bénéficié de la
nationalité d’acquisition aux motifs ci-après ;
1) La conservation de la nationalité d’origine ;
2) La condamnation pour une infraction contre la sureté
intérieure ou extérieure de l’Etat ;
3) La condamnation pour s’être livré au profit d’un Etat
étranger à des actes incompatibles avec la qualité de
congolais ou préjudiciables aux intérêts de la RD Congo ;
4) L’obtention par fraude, après établissement, au vu des
résultats du recensement.

Dans l’une des conditions ci-haut citées, le Gouvernement


prononce, par Décret délibéré en Conseil des Ministres, la
déchéance de la nationalité congolaise de la personne incriminée.

Le Décret est ainsi notifié au concerné par les soins du Ministre de


la Justice. L’incriminé peut faire recours gracieux auprès du
Président de la République et, le cas échéant, d’un recours en
annulation devant la Conseil d’Etat (Cf. Art. 155 alinéa 3 de
la Constitution).

37
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

c) Recouvrement de la nationalité congolaise


Le recouvrement de la nationalité congolaise se fait soit par le
Décret ou par une déclaration suivant les dispositions de la loi. Il
concerne plus les personnes ayant acquis la nationalité
particulièrement leurs enfants mineurs bénéficiaires de cette
acquisition.

Le Gouvernement peut s’opposer à une demande de


recouvrement de la nationalité pour des raisons entre autres de
l’indignation de l’impétrant.

CHAPITRE QUATRIEME:
L’ACCESSION AU POUVOIR

Section 1 : Définition des concepts

Avant de décrire ces différents systèmes, définissons d’abord,


quelques concepts relatifs aux élections :

a) Electeurs :
Dans une population donnée, le droit de vote n’existe qu’aux
citoyens qui remplissent certaines conditions prévues par la
constitution (loi). Ce sont des ELECTEURS. Ils forment le CORPS
ELECTORAL qui peut être plus ou moins étendu suivant qu’on
adopte le système de SUFFRAGE UNIVERSEL ou INDIRECT.

Parmi les électeurs, quelques-uns se présentent effectivement


aux urnes et prennent part au vote, on les appelle LES VOTANS.
Ce sont des électeurs qui remplissent les conditions prévues par
la loi et qui se présentent au vote pour se choisir un candidat.

b) Abstentions :
Les autres qui ne se présentent pas mais qui ont pourtant rempli
les formalités pré électorales sont appelés des abstentions.

38
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

c) Bulletin Blanc :
Parmi les votants, quelques-uns ne veulent pas se prononcer soit
pour éviter des pressions d’ordre social ou politique, soit ne
veulent apparaitre comme s’étant abstenus de prendre part au
scrutin, ces votants remettent dans l’urne un bulletin blanc.

d) Bulletin nul :
Parmi les votants, il y en a qui remettent les bulletins nuls en y
inscrivant une notion n’ayant aucun lien ou par rapport aux
opérations proprement dites, ce bulletin est dit NUL.

e) Bulletins Valables :
Les bulletins valables sont ceux qui correspondent au suffrage
valablement exprimé et ce suffrage correspond au nombre des
bulletins obtenus en déduisant de ce nombre, le total de ces
bulletins nuls et blancs.

Section 2 : Mode démocratique

Le mode démocratique d’acquisition du pouvoir est l’élection ou


le scrutin.
A ce sujet, l’on distingue d’une part le scrutin uninominal (lorsque
dans une circonscription électorale il y a un seul siège à pouvoir
ou un seul candidat devant être élu) et d’autre par le scrutin pluri
nominal (lorsque dans une seule circonscription électorale, il
existe plus d’un siège à pouvoir ou plusieurs candidats à élire).

Par ailleurs, il existe trois (3) types de systèmes électoraux :


1) Système majoritaire.
2) Système de la représentation proportionnelle.
3) Système mixte.

2. Système Majoritaire

Les systèmes électoraux majoritaires sont ceux dans lesquels est


proclamé élu le candidat qui obtient le plus de voix que les
autres candidats qui sont en compétition avec lui. Ces
systèmes n’assurent qu’une représentation imparfaite ; Ensuite ils
favorisent les tricheurs ou les magouilles.

39
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Les partis politiques minoritaires sont d’offices écartés ou éjectés.


Il peut cependant se produire des compensations qui résultent
des circonscriptions électorales, c’est-à-dire dans certaines
circonscriptions, on peut privilégier une certaine minorité
religieuse ou philosophique et dans d’autres circonscriptions on
peut privilégier certaines majorités.

Pour y arriver, on invente :


a) Système majoritaire à un tour ;
b) Système majoritaire à deux tours.

 Dans le Système majoritaire à un tour


Est proclamé Elu le candidat ayant recueilli une majorité relative
des voix appelée MAJORITE SIMPLE.
Est aussi Elu le candidat qui recueille plus des voix que chacun
des autres candidats compétiteurs, peu importe le total de
nombre de voix recueilli par ces derniers (les candidats
compétiteurs).

Exemple : Dans une élection, le 1 er obtient 15 voix, le 2 ème 20 voix


et le 3ème 21 voix. Est élu le 3ème candidat avec 21 voix.

 Dans le Système majoritaire à deux tours


Lorsqu’au premier tour aucun candidat ne recueille au moins la
majorité absolue de voix, il est procédé un second tour de scrutin
appelé SCRUTIN DE BALLOTAGE. Et à ce second scrutin, sera élu,
le candidat qui a recueilli une majorité relative de voix (moitié + 1
de voix).

On peut concevoir un système majoritaire à plus de deux tours.


Mais un tel système est rarissime (très rare). Exceptionnellement,
ce système n’est possible qu’au niveau des papes. Egalement
pour l’élection du Président Italien par le parlement Italien.

3. Système de la Représentation proportionnelle

L’objectif poursuivi par l'adoption de ce système électoral


consiste à assurer une représentation des minorités dans chaque
circonscription électorale au prorata ou en proportion des voix
exprimées. Le système recourt au scrutin plurinominal (scrutin
des listes).

40
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Pour calculer le nombre de sièges revenant à chaque liste ou à


chaque parti politique on se sert de 3 pistes à savoir : la piste de
la représentation proportionnelle approchée, la piste du système
d’Hondt et la piste de la représentation proportionnelle intégrale
selon le cas.

a) La piste de la représentation proportionnelle approchée


Ici, on trouve d’abord le quotient électoral (Q.E.) qui constitue la
clé de répartition des sièges entre les différents partis politiques
en compétition.

Le quotient électoral s’obtient en divisant le nombre de voix


exprimées par le nombre de sièges à pourvoir.

Exemple : Cinq partis politiques A, B, C, D, E sont à la conquête


de 15 sièges ou 15 députés dans la circonscription électorale de
Kinshasa au cours d’une élection législative :
1) La partie A obtient 12.600 voix
2) La partie B obtient 4.200 voix
3) La partie C obtient 21.000 voix
4) La partie D obtient 16.800 voix
5) La partie E obtient 8.400 voix.

Pour trouver le nombre de sièges revenant à chaque parti


politique, on procède de la manière suivante :
- Le nombre total de voix exprimées :
12.600+4.200+21000+16.800+8400= 63.000 voix.
- Le quotient électoral (Q.E) : 63.000/15= 4.200 voix.
- Chaque parti politique aura :
a) Le parti A obtient 12.600/4.200 = 3 sièges
b) Le parti B obtient 4.200/4.200 = 1 siège
c) Le parti C obtient 21.000/4.200 = 5 sièges
d) Le parti D obtient 16.800/4.200 = 4 sièges
e) Le parti E obtient 8.400/4.200 = 2 sièges.

Nous comprenons que le nombre d’électeurs est donc de 63.000.

Lorsque certains sièges restent en l’air, on les répartit suivant les


deux techniques, à savoir la technique des plus forts reste et la
technique de la plus forte moyenne.

41
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Le problème de sièges dit en l’air (ou le problème de la répartition


des sièges restants).

Exemple : Quatre partis politiques A, B, C et D font la conquête de


5 sièges dans une circonscription électorale :
a) La liste du parti A obtient 47.000 voix
b) La liste du parti B obtient 21.000 voix
c) La liste du parti C obtient 19.000 voix
d) La liste du parti D obtient 13.000 voix

Procédure :
- Nombre de voix exprimées = 100.000
- Le Quotient Electoral (Q.E) = 100.000/5 = 20.000 voix
Donc, on aura pour chaque Parti politique :

a) La liste du parti A aura = 47.000/20.000 = 2 sièges


et il reste pour cette liste 7.000 voix
b) La liste du parti B aura = 21.000/20.000 = 1 siège et
reste avec 1.000 voix
c) La liste du parti C aura = 19.000/20.000 = 0 siège
d) La liste du parti D aura = 13.000/20.000 = 0 siège.

 En application de la méthode de répartition du plus fort


reste, trois sièges ayant été répartis, il reste en l’air 2 pour
totaliser les 5 sièges prévus. Donc, les voix restantes sont :
a) 7.000 voix
b) 1.000 voix
c) 19.000 voix
d) 13.000 voix

Les partis ayant les plus forts restes sont C et D. Ainsi donc, l’on
donne 1 premier siège en l’air au parti C et le deuxième siège en
l’air au parti D. ce qui donnera : 2 sièges pour le A ; 1 siège pour
le parti B, 1 siège pour le parti C et 1 siège pour le parti D.

 En application de la méthode de réparation de la plus forte


moyenne, il sera question de donner le 4 ème siège en l’air au
parti A. Dans ce cas, la moyenne des voix pour chaque parti
serait :

a) Le parti A aura : 47.000/ 2 + 1 (sièges) = 15.666


électeurs
42
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

b) Le part B aura : 21.000/1 + 1 (sièges) = 10.500


électeurs
c) Le parti C aura : 19.000/0 + 1 (siège) = 19.000
électeurs
d) Le parti D aura : 13.000/0 + 1 (siège) = 13.000
électeurs

En conséquence, le quatrième siège serait donné au parti C parce


qu’il a la plus forte moyenne.

En commençant la même opération avec le 5 ème siège restant, en


tenant compte des attributions déjà faites, ce dernier reviendrait
au parti A qui a une Moyenne de 15.666 Voix.
C’est pour dire qu’il y aura au total :
a) A aurait 3 sièges
b) B aurait 1 siège
c) C aurait 1 siège
d) D aurait 0 siège car sa moyenne est moins forte
suivant cette technique.

b) La piste du système d’Hondt


Dans ce système on cherche la clé du problème en trouvant le
chiffre répartiteur qui sert de diviseur commun. Ce chiffre est
donc le quotient nécessaire pour opérer ou déterminer en une
seule fois le nombre total de sièges à attribuer à chaque liste ou
parti politique sans passer par les sièges dits « en l’air ».

Exemple : Quatre partis politiques A, B, C, D sont en lisses pour 5


sièges de la circonscription électorale de Kenge.
a) Le parti A obtient 47.000 voix
b) Le parti B obtient 21.000 voix
c) Le parti C obtient 19.000 voix
d) Le parti D obtient 13.000 voix
Combien de sièges reviennent à chaque parti politique ou à
chaque liste ?
Voici comment on trouve le chiffre répartiteur :

On divise le nombre de voix obtenues par chaque parti politique,


successivement par 1, 2, 3, 4 …jusqu’à concurrence du nombre
de listes ou de partis politiques. Pour ici il faut aller jusqu’à
concurrence de 4, comme il y a quatre partis politiques en
compétition dans cette circonscription électorale.
43
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Par le tableau ci-après nous pouvons facilement accomplir ces


opérations :

Nbre A B C D
des
partis
politiqu
es
47.000 21.000 19.000 13.000
voix voix voix voix
1 47.000 21.000 19.000 13.000
2 23.500 10.500 9.500 6.500
3 15.666 7.000 6.666 4.300
4 11.750 5.222 4.750 3.250

Nous pouvons maintenant ranger les quotients obtenus dans


l’ordre décroissant mais jusqu’à concurrence du nombre de
sièges à pourvoir suivant les données de notre problème. Dans le
cas sous examen et eu égard aux données présentées ci-haut,
nous devons aller jusqu’à concurrence du nombre 5 car le nombre
de sièges à pouvoir est 5.

Nous aurons alors :


1er nombre (47.000), 2ème nombre (23.500), 3ème nombre (21.000),
4ème nombre (19.000) et 5ème (15.666).

Le chiffre répartiteur qui sert de diviseur commun et pour l’instant


le quotient pour la répartition des siège est donc ce 5 ème nombre
soit 15.666.

Ainsi :
a) Le Parti A gagne 47.000/15.666 = 3 sièges
b) Le Parti B gagne 21.000/15.666 = 1 siège
c) Le Parti C gagne 19.000/15.666 = 1 siège
d) Le Parti D gagne 13.000/15.666 = 0 siège

c) La piste de la représentation proportionnelle intégrale


Ce système est moins utilisé. On doit d’abord trouver ce qu’on
appelle « Quotient National Approché » ou « Nombre Unique «
ou « Nombre uniforme ».

44
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Ce quotient National est le rapport entre le Nombre approximatif


des suffrages ou des voix exprimées et le nombre de sièges à
pouvoir sur l’ensemble du territoire national.

Puis on procède dans chaque circonscription comme pour la


représentation proportionnelle approchée mais en utilisant le
quotient National Approché ou « QNA ».

 Les questions subsidiaires ou question de précision sont les


suivantes :

Il s’agit de la répartition des siège à la l’intérieur des partis


politiques ou à l’intérieur des listes après la répartition générale.
Il y a lieu de distinguer le système « des liste bloquées » et
« système de panachage ».

1) Système des listes bloquées


Lorsque les listes sont dites « bloquées » suivant les dispositions
de la loi électorale, on doit respecter les listes établies par les
partis politiques. Dans ces conditions on admet soit le vote simple
ou vote en tête de liste et le vote préférentiel ou vote de
préférence.
a)En cas de vote simple, l’ordre des listes établi par
les instances supérieures des partis politiques est
rigoureusement respecté.
b) En cas de votre préférentiel, l’électeur a le
droit de modifier l’ordre établi sans changer les
noms indiqués sur la liste.

d) Système de panachage
Le panachage ou vote multiple autorise les électeurs à composer
eux-mêmes leurs listes, c'est-à-dire à mettre sur leur bulletin la
liste des gens qu’ils préfèrent, voir diriger et suivant l’ordre qu’ils
veulent.

Section 2 : Les élections Générales de 2006 et de 2011


Le processus électoral prévu en en 2006 et en 2011, était régi par
les textes légaux, d’une part l’Accord Global et Inclusif et la
Constitution de la Transition et, d’autre part la Constitution du 18
février 2006. Cependant, l’organisation matérielle de ce
processus a été confiée à la Commission Electorale Indépendante

45
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

(CEI) en 2006 devenue Commission Electorale Nationale


Indépendante (CENI).

La CEI tout comme la CENI avait pour mission de garantir la


neutralité et l’impartialité dans l’organisation d’élections libres,
démocratiques et transparentes afin que les élections futures
soient vraiment libres et qu’aucun parti ou candidat ne puisse
réduire la liberté de choix des élections.
La CENI continue à ce jour à fonctionner de manière à ce que les
élections soient organisées dans les conditions qui puissent
satisfaire toutes les forces vives de la nation. C’est pour cette
raison qu’elle se représente à travers l’étendue du territoire
national et ces représentations sont des circonscriptions
électorales. Ces circonscriptions électorales procèdent du
découpage territorial qui s’inspire généralement du découpage
administratif du territoire de l’Etat.

C’est donc à cette commission que revient la mission principale


d’appliquer toutes les lois votées par le Parlement et
promulguées par le Président de la République en matière des
élections.

Il y a lieu de signifier que l’organisation et le fonctionnement de la


CENI relève de la volonté du peuple à travers ses représentants
qui sont les parlementaires. C’est pour dire que c’est en vertu du
vote de la loi portant organisation et fonctionnement de la
Commission Electorale Nationale Indépendante que cette
institution a vu le jour en 2011.
Il faut noter également que toutes les opérations à réaliser par la
CENI sont basées sur le vote de différentes lois, notamment la loi
portant recensement et identification des électeurs, la loi
électorale (cette loi a toute son importance parce qu’elle
détermine, dans certaines de ces dispositions, les critères pour
être électeur ou être éligible).
Après le franchissement de toutes les étapes conduisant à
l’élection : Pourquoi voter? Comment voter?

Section 3 : Le vote et l’électeur

Voter c’est choisir le candidat ou parti qui incarne et représente


les besoins et les aspirations profondes du peuple. Dans les pays

46
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

démocratiques, le peuple, souverain primaire, exerce son droit


par les élections libres, transparentes et crédibles.

Cependant, le même peuple doit savoir que les gouvernants au


pouvoir ne sont toujours pas prédisposés à leur offrir au
maximum les conditions de liberté, de crédibilité et de
transparente. Seule une détermination citoyenne du peuple et
son implication populaire en amont et en aval du processus
électoral peuvent lui permettre d’exercer une pression suffisante
pour obtenir des organisateurs des élections le niveau suffisant et
nécessaire de transparence, de liberté et de crédibilité dans une
élection.

Un processus démocratiques doit nécessairement garantir le


secret du vote, c’est-à-dire que l’électeur doit être isolé pendant
qu’il opère son choix. Il faut qu’il y ait un dépouillement juste des
voix; les résultats doivent être rapidement annoncés et, après
l’annonce, le candidat ou le parti qui a gagné les élections
accèdent au pouvoir.

Qui peut ou doit voter?

Tout congolais en âge requis par la loi a le droit de voter. Celui-là


est appelé Electeur. L’âge de la majorité est fixé à 18 ans en
République Démocratique du Congo, sauf avis contraire de la loi
électorale. Chaque électeur doit prouver, au moyen d’un
document d’identité, qu’il est de la nationalité congolaise et qu’il
a l’âge requis pour élire. Les élections doivent être ouvertes à
tous, c’est-à-dire que chaque personne (identifiée comme
électeur) doit être capable et mise dans les conditions de voter.
Mêmes les personnes ne sachant ni écrire, dès lors qu’elles ont
été identifiées comme électeur.

Section 4 : L’enrôlement, l’isoloir et l’urne

L’enrôlement est une des grandes étapes des élections. C’est


l’inscription au vote. L’électeur arrive et reçoit une carte
d’électeur qu’il présentera le jour des élections. La liste des
personnes enrôlées doit être publiée le jour des élections pour
permettre à la population et aux partis politiques de la vérifier
et/ou de la contester si nécessaire. Cette publication permet

47
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

d’éviter un double vote d’un électeur. C’est aussi l’un des


meilleurs indicateurs des élections transparents et crédibles.

Lorsque l’électeur arrive dans le bureau de vote avant d’accéder


à l’isoloir, il lui est remis un bulletin de vote qui, en fait est un
document que l’on remet aux électeurs le jour de l’élection et sur
lequel, il opère son choix. Le bulletin de vote est imprimé sur du
papier spécial et un signe secret qui empêche toute reproduction.
Ceci permet de garantir qu’aucun électeur ne peut voter plus
d’une fois. Sur le bulletin de vote, selon le vote en question,
l’électeur est appelée à y inscrire une croix à côté du parti de son
choix.

Avant l‘élection, l’électeur doit être clairement prévenu de toutes


les mentions susceptibles de ne rendre nul un bulletin. Ce dernier
est réputé «nul» lorsqu’il a été mal rempli. C’est « bulletin blanc »
lorsqu’on n’a pas apposé une marque.

L’isoloir marque le caractère secret du vote, c’est-à-dire que


personne d’autre, à part l’électeur lui-même, n’a eu connaissance
du nom de la personne pour qui il vote.

Le droit du vote secret existe justement pour garantir que


l’électeur est libre de voter pour le candidat ou le parti de son
choix sans peur d’être intimidé ou forcé. C’est aussi pour que
personne n’accompagne l’électeur dans l’isoloir et devant l’urne.
Le secret du vote est une garantie du droit aux élections libres et
justes.

L’urne est un récipient (caisse) dans lequel l’électeur place son


bulletin de vote après avoir opéré son choix. L’urne peut avoir
plusieurs formes. Mais en général, elle doit être fermée avant le
début du vote et scellé à la fin du vote pour que personne n’en
retire les bulletins avant le dépouillement officiel. L’urne doit
aussi garantir la transparence. Les témoins des différents partis
ou candidats et les observateurs doivent l’accompagner, toujours
pour garantir la sécurité.

Où voter?

Le bureau de vote doit être placé tout près des électeurs pour
éviter de longues et de fatigantes distances. Le bureau de vote
48
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

est soit une église, une école et autre bâtiment public,


connu et reconnu de tous. Le bureau de vote est souvent ouvert
tôt le matin et fermé le soir. La loi électorale détermine les heures
d’ouverture et de fermeture de ce bureau.

Cependant, chaque bureau de vote doit comprendre :


- Les agents électoraux (président, secrétaires et assesseurs);
- Un témoin de chaque candidat ou parti politique en
compétition;
- Les observateurs nationaux et/ou internationaux qui sont
libres et neutres.
Toutes ces personnes doivent garder le secret du travail et ne
peuvent aucunement troubler l’ordre des Operations électorales.

Section 5 : La base juridique des élections : loi électorale

Aucun processus électoral ne peut fonctionner sans loi et


réglementation qui garantissent les élections libres et justes.
Outre que la loi électorale contient des termes juridiques, elle ne
doit pas manquer de renseigner sur:
- La typologie des élections;
- La manière dont va se dérouler l’opération d’enrôlement des
électeurs;
- La formation des partis politiques et leur rôle dans le
processus électoral;
- Le déroulement de la campagne électorale;
- L’administration électorale;
- Le monitoring du jour des élections (dès l’entrée des
électeurs dans le bureau de vote jusqu’à la proclamation des
résultats).
C’est cette loi qui fixe le déroulement de l’élection, qui détermine
les conditions de l’élection et prévoit si possible les sanctions en
cas de fraude dans l’opération électorale.

49
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

CHAPITRE CINQUIEME :
L’ORGANISATION ET L’EXERCICE DU
POUVOIR EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

Section 1 : Notions générales sur le pouvoir

Dans un Etat démocratique existe trois pouvoirs logiquement. Il


s’agit de :

a) Pouvoir législatif :
Il a pour mission principale de légiférer.

b) Pouvoir exécutif :
Il a pour mission d’exécuter les lois votées par le pouvoir législatif
et les règlements arrêtés en utilisant l’Administration Publique, la
Police et l’Armée.

c) Pouvoir judiciaire :
Il a pour mission de faire appliquer les lois et règlements et punir
tous ceux qui ne s’y conforment pas.

Section 2 : Manière d’organisation et d’exercice du


pouvoir en RDC

Depuis l’accession de notre pays à la souveraineté en date du 30


juin 1960, plusieurs crises politiques récurrentes l’ont caractérisé
dont celles relatives à la légitimité des institutions et de leurs
animateurs.

Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui


ont déchiré le pays de 1996 à 2003. En vue de mettre fin à cette
crise devenue chronique de légitimité et de donner au pays
toutes les chances de ses reconstruire, les délégués de la classe
politique et de la société civile, forces vives de la Nation, réunis
en Dialogue Intercongolais, ont convenu, dans l’Accord Global et
Inclusif signé à Prétoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002,
de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une
novelle Constitution démocratique sur base de laquelle le peuple
congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme
50
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

des élections libres, pluralistes, démocratique, transparentes et


crédibles.

Les nouvelles institutions de la République (article 68 de la


Constitution) sont :
- Le Président de la République ;
- Le Parlement ;
- Le Gouvernement ;
- Les Cours et tribunaux.

Les préoccupations majeures qui président à l’organisation de ces


institutions sont les suivantes :

- Assurer le fonctionnement harmonieux des institutions de


l’Etat ;
- Eviter les conflits ;
- Instaurer un Etat de droit ;
- Contre toute tentative de dérive dictatoriale ;
- Garantir la bonne gouvernance ;
- Lutter contre l’impunité ;
- Assurer l’alternance démocratique.

C’est pourquoi, non seulement le mandat du Président de la


République n’est renouvelable qu’une seule fois, mais aussi, il
exerce ses prérogatives de garant de la Constitution, de
l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, de la
souveraineté nationale, du respect des accords et traités
internationaux ainsi que celles de régulateur et d’arbitre du
fonctionnement normal des institutions de la République avec
l’implication du Gouvernement sous le contrôle du Parlement.

Le Gouvernement, sous l’impulsion du Premier Ministre, demeure


le maître de la conduite de la politique de la Nation qu’il définit en
concertation avec le Président de la République. Il est comptable
de son action devant l’Assemblée nationale qui peut le
sanctionner collectivement par l’adoption d’une motion de
censure. L’Assemblée nationale peut, en outre, mettre en cause
la responsabilité individuelle des membres du Gouvernement par
une motion de défiance.

Réunis en Congrès, l’Assemblée nationale et le Sénat ont la


compétence de déférer le Président de la République et le
51
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Premier Ministre devant la Cour Constitutionnelle, notamment


pour haute trahison.

Par ailleurs, tout en jouissant du monopole du pouvoir législatif et


du contrôle du Gouvernement, les parlementaires ne sont pas au-
dessus de la loi ; leurs immunités peuvent être levées et
l’Assemblée nationale peut être dissoute par le Président de la
République en cas de crise persistante avec le Gouvernement.

Pour plus d’efficacité, de spécialité et de célérité dans le


traitement des dossiers, les Cours et Tribunaux ont été éclatés en
trois ordres juridictionnels :
- Les juridictions de l’ordre judiciaire placé sous le contrôle de
la Cour de cassation ;
- Les juridictions de l’ordre administratif coiffé par le Conseil
d’Etat ;
- La Cour constitutionnelle.

Des dispositions pertinentes de la Constitution déterminent la


sphère d’action exclusive du pouvoir central et des pouvoirs ainsi
que la zone concurrente entre les deux échelons du pouvoir
d’Etat.

Pour assurer une bonne harmonie entre les provinces elles-


mêmes d’une part, et le pouvoir central d’autre part, il est institué
une Conférence des gouverneurs présidée par le Chef de l’Etat et
dont le rôle est de servir de conseil aux deux échelons de l’Etat.
De même, le devoir de solidarité entre les différentes
composantes de la Nation a exigé l’institution de la Caisse
nationale de péréquation placée sous la tutelle du Gouvernement.

Compte tenu de la complexité des problèmes de développement


économique et social auxquels la République Démocratique du
Congo est confrontée, le constituant crée le Conseil Economique
et Social dont la mission est de donner des avis consultatifs en la
matière au Président de la République, au Parlement et au
Gouvernement.

En vue de garantir la Démocratique en République Démocratique


du Congo, la Constitution telle que modifiée par la Loi n°11/002
du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la
Constitution du 18 février 2006 a retenu deux institutions
52
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

citoyennes, à savoir la Commission Electorale Nationale


Indépendante chargée de l’organisation du processus électoral de
façon permanente et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la
Communication (CSAC) dont la mission est d’assurer la liberté et
la protection de la presse ainsi que tous les moyens de
communication des mases dans le respect de la loi.

Section 3 : Fonctionnement des pouvoirs en RDC

De manière générale, il se trouve que dans les pays


démocratiques fonctionnent trois pouvoirs cités ci-haut (pouvoir
législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judicaire).

3.1. Pouvoir exécutif


En RDC comme dans de nombreux pays, le pouvoir exécutif est
partagé entre un Président (cas de la France) éventuellement
secondé par un Vice-Président (cas des US) et un Gouvernement
composé de Ministre et éventuellement de vice-ministre.

LA constitution de la RDC en vigueur a pris comme source


d’inspiration les constitutions de ces deux pays susmentionnés.

3.1.1. Le Président de la République

Dans tous les Etats du monde existe un Chef de l’Etat qui peut
être un président ou un roi et qui représente le pays. En RDC, la
Constitution dispose clairement les fonctions du Président de la
République de la manière décrites ci-dessous :
- Le Président de la République est le Chef de l’Etat (art. 69) ;
- Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des
pouvoirs publics et des institutions ainsi que de la continuité
de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de
l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du
respect des traités et accords internationaux. Il nome le
Premier Ministre et les autres membres du Gouvernements
(art. 78) ;
- Il préside le Conseil des Ministres (art.79) ;
- Il Investit par Ordonnance les Gouverneurs et les Vice-
gouverneurs de province élus (art.80) ;
- Il est le commandant suprême des forces armées (art.83) ;
- Il déclare la guerre sur décision du Conseil des Ministres
(art.86) ;
53
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

- Il exerce le droit de grâce (art.87) ;


- Il crédite les ambassadeurs et envoyés extraordinaires auprès
des Etats étrangers, les ambassadeurs et les envoyés
extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui
(art.88).

3.1.2. Le Gouvernement

Le Gouvernement est composé du Premier Ministre, de Ministres,


de Vice-ministres et, le cas échéant, de Vice-premier Ministres, de
Ministres d’Etat et de Ministres délégués (art. 90). Le
Gouvernement définit, en concertation avec le Président de la
République, la politique de la Nation et en assume la
responsabilité, conduit la politique de la Nation (art. 91). Le
Premier Ministre assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir
réglementaire (art. 92). Le Ministre est responsable de son
département (Ministère). Il applique le programme
gouvernemental dans son ministère (art. 93). Le Vice-ministre
exerce ses fonctions sous l’autorité du Ministre auquel il est
adjoint (art. 94).

3.1.3. Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de


deux chambres : l(Assemblée nationale et le Sénat. Sans
préjudice des autres dispositions de la Constitution, le Parlement
vote les lois. Il contrôle le Gouvernement, les entreprises
publiques ainsi que les établissements et les services publics.
Chacune des chambres jouit de l’autonomie administrative et
financière et dispose d’une dotation propre (art. 100). Les
membres de l’Assemblée nationale portent le titre de député
national. Ils sont élus au suffrage universel direct et secret (art.
101). Les membres du Sénat portent le titre de Sénateur. Le
Sénateur représente sa province, mais son mandat st nationale
(art. 104).

La Constitution organise de manière précise l’organisation et le


fonctionnement de chaque chambre du Parlement (Cf. les articles
111 à 114).

3.1.4. Pouvoir exécutif

54
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du


pouvoir exécutif. Il est dévolu aux Cours et tribunaux qui sont : la
Cour Constitutionnelle, le Conseil d’Etat, la haute Cour militaire,
les Cours et tribunaux civils et militaires ainsi que les parquets
rattachés à ces juridictions. La justice est rendue sur l’ensemble
du territoire national au nom du peuple (art. 1049=. Le pouvoir
judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits
fondamentaux des citoyens (art. 150).

Il est institué un ordre de juridictions judicaires composé des


cours et tribunaux civils et militaires placés sous le contrôle de la
Cour de Cassation (art. 153). Un ordre de juridictions
administratives composé du Conseil d’Etat et des Cours et
Tribunaux administratifs (art. 154). Des juridictions militaires (art.
156). La Cou Constitutionnelle (art. 157).

Par le pouvoir judiciaire, la Constitution prévoit ce qu’il faut faire


lorsqu’une loi n’est pas respectée ou lorsque des personnes ne
sont pas d’accord sur la manière dont il faut appliquer une loi et
entrent dès lors en conflit.

En cas de conflit entre personnes ou entre des personnes et des


institutions, ce sont les juges qui, au nom du peuple congolais,
sont chargés de dire ce qui est juste (dire le droit) et ce qui ne
l’est pas. Personne (pas même le Président de la République), ne
peut dire aux juges comment ils doivent juger. Ils sont
indépendants.

Section 3 : Tableau synoptique de l’organisation du


pouvoir depuis 1960

3.1. Organisation selon la Loi fondamentale du 19 mai 1960

POUVOIR MODE DE TYPES DE ATTRIBUTION


DESIGANTIO DECISION S
N DU
PRESIDENT
EXECUTIF Président Election au - Décrets- Attributions
BICEPHALE suffrage lois traditionnelles
universel - Décrets d’un régime de
indirect cohabitation
avec des
domaines
réservés et
55
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

des
compétences
concurrentes
Gouvern 1er Membre de la Arrêtés Attributions
e-ment Min, majorité traditionnelles
Min d’un régime de
et cohabitation
Vice- avec des
Min domaines
réservés et
des
compétences
concurrentes
LEGISLA- Assemblée Election au - Loi Traditionnelles
TIF nationale suffrage - Loi
BICAME- universel organique
RAL direct - Décision
- Recomman
da-tion
Sénat Election au - Loi Traditionnelles
suffrage - Loi
universel organique
indirect - Décision
- Recomman
da-tion
JUDI- Cour Nomination Arrêts Traditionnelles
CIAIRE Constitutionnell
e

3.2. Organisation selon la Constitution de Luluabourg du 1 er août


1964

POUVOIR INSTITUTION MODE DE TYPES DE ATTRIBU-


S DESIGNA- DECISION TIONS
TION DU
PRESIDENT
EXECUTIF Président Election au - Décrets-lois Attributions
BICEPHA- suffrage - Décrets traditionnelles
LE universel d’un régime
indirect de
cohabitation
avec des
domaines
réservés et
des
compétences
concurrentes
56
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Gouvern 1er Membre de la Arrêtés Attributions


e-ment Min majorité traditionnelles
, d’un régime
Min de
et cohabitation
Vic avec des
e- domaines
Min réservés et
des
compétences
concurrentes
LEGISLATI Assemblée Election au - Loi Traditionnelles
F nationale suffrage - Loi
BICAMERA universel organique
L direct - Décision
- Recomman-
dation
Sénat Election au - Loi Traditionnelles
suffrage - Loi
universel organique
indirect - Décision
- Recomman-
dation
JUDICIAIRE Cour Nomination Arrêts Traditionnelles
Constitutionne
lle

3.3. Organisation selon la Constitution « dite Révolutionnaire » du


24 juin 1967

POUVOIR INSTITUTIONS MODE DE TYPES DE ATTRIBU-


DESIGNA- DECISION TIONS
TION DU
PRESIDENT
EXECUTIF Président Election - Ordonnance Pouvoir
MONO- spécial s-lois exorbitant
CEPHAL - ordonnance
s
Con- 1 er
Les Arrêtés Soumission à
seil Commis- membres la libre
Exécu saire sont Soit appréciation
-tif d’Etat, nommés du Chef de
Commis- soit élus au l’Etat,
saire sein des Président du
d’Etat instances Parti-Etat
(Ministre, dirigeants (MPR)
Ministre du Parti-Etat
et Vice- avec comme
57
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Ministre) critères de
base : le
militantisme
LEGISLATIF Assemblée Les - Loi Traditionnelle
MONO- nationale membres - Loi s
CAMELA sont Soit organique
nommés - Décision
soit élus au - Recommand
sein des ation
instances
dirigeants
du Parti-Etat
avec comme
critères de
base : le
militantisme
JUDICIAIRE Conseil judiciaire Nomination Arrêts Traditionnelle
s

3.4. Organisation selon la Constitution de la Transition de 2003

POUVOIR INSTITUTIONS MODE DE TYPES DE ATTRIBU-


DESIGNA- DECISION TIONS
TION DU
PRESIDENT
EXECUTIF Président Nomination - Décrets- Attributions
MONOCEPHAL lois traditionnell
- Décrets es d’un
régime de
cohabitatio
n avec des
domaines
réservés et
des
compétenc
es
concurrente
s
Gouvern Espace Nomination Arrêtés Attributions
e-ment préside traditionnell
n-tiel es d’un
avec 4 régime de
vice- cohabitatio
Prés n avec des
Rép domaines
Ministr réservés et
es et des
Vice- compétenc
58
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

minis- es
tres concurrente
s
LEGISLATIF Assemblée NOMINATION - Constituti Très
BICAMERAL nationale on limitées du
- Loi fait que le
- Loi parlement
organique était
- Décision l’émanation
- Recomma des
n-dation négociation
s
Sénat Nomination - Constituti Très
on limitées du
- Loi fait que le
- Loi parlement
organique était
- Décision l’émanation
- Recomma des
n-dation négociation
s
JUDICIAIRE - Cour Nomination - Arrêts Traditionnel
Suprême de - Jugements les
Justice
- Parquet
Général de la
République
- Cours et
tribunaux

3.5. Organisation selon la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée


à ce jour

POUVOIR MODE DE TYPES DE ATTRIBU-


DESIGNA- DECISION TIONS
TION DU
PRESIDEN
T
EXECUTIF Président Election au - Ordonnance- Attributions
BICEPHAL suffrage loi traditionnel
universel - Ordonnances les d’un
direct régime de
cohabitatio
n avec des
domaines
réservés et
des
compétenc
59
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

es
concurrent
es
Gouvern 1er Membres - Décrets Attributions
e-ment Ministre du - Arrêtés traditionnel
, Gouvernem les d’un
Ministre ent issus régime de
et Vice- de la cohabitatio
Ministre majorité n avec des
s domaines
réservés et
des
compétenc
es
concurrent
es
LEGISLATIF Assemblée Election au - Loi Traditionnel
BICAMERAL nationale suffrage - Loi les
universel organique
direct - Décision
- Recommanda
tion
Sénat Election au - Constitution Traditionnel
suffrage - Loi les
universel - Loi
indirect organique
- Décision
- Recommanda
tion
JUDICIAIRE - Cour Nomination - Arrêts Traditionnel
Constitutionnel - Jugements les
le
- Cour de
Cassation
- Conseil
d’Etat

CHAPITRE SIXIEME :
DROITS ET LIBERTES FONDAMENTAUX
DU CITOYEN

60
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Section 1 : Généralités

Les lois sont faites pour être appliquées. Toutefois, cela ne peut
être possible que si elles sont connues du commun des citoyens.
« Nul n’est sensé ignorer la loi », dit-on. Cet adage idéal rencontre
cependant, en pratique, des difficultés certaines étant donné que
les lois adoptées et faisant partie de l’arsenal juridique congolais
ne sont pas suffisamment connues des profanes en droit mais
également et curieusement de beaucoup d’intellectuels et même
de certains praticiens du droit.

Section 2 : Les droits du citoyen

La Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre


1948 complétée par les deux Pactes internationaux de 1966 sur
les droits civils et politiques et sur les droits économiques,
sociaux et culturels garantit à tout citoyen du monde y compris
les citoyens congolais (étudiants l’Université Libre de Kinshasa en
particulier) divers droits.
Chacun peut en jouir directement mais dans le respect des droits
d’autrui et sous réserve de l’ordre public et de bonnes meurs.

En effet, ces droits sont catégorisés en trois groupes ci-après :


1) Droits civils et politiques
2) Droits économiques, sociaux et culturels ;
3) Droits collectifs, communautaires et de solidarité.

2.Droits civils et politiques

Nous pouvons citer dans la catégorie de ces droits :

a) Droit à la vie et à l’intégrité physique :


C‘est le droit à l’existence. La vie constitue le premier droit de
l’homme. Personne ne peut attenter à la vie de son semblable. Le
meurtre, l’assassinat et l’avortement constituent des violations du
droit à la vie.

Aussi, nul ne peut être soumis à la torture ni à des traitements


cruels, inhumains ou dégradants. L’ordre d’un supérieur ne peut
être invoqué pour justifier ces actes.les coups et blessures
volontaires ou involontaires, les tortures et les violences sexuelles
sont des atteintes portées contre l’intégrité physique.
61
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

b) Droit à la bonne administration de la justice :


Tout citoyen droit à la liberté et à la sécurité de sa personne et de
ses biens. Les arrestations arbitraires et détentions illégales sont
interdites.
Tout citoyen a le droit d’être jugé équitablement et publiquement
par un tribunal compétent.

Même si l’on est incarcéré dans une prison, le détenu a droit à


une rééducation, à l’information et au contact avec l’extérieur
suivant les dispositions réglementaires établies dans chaque
prison.

c) Droit d’association :
Tout congolais peut, avec d’autres personnes, former une
association pour la réalisation d’un idéal commun dans le respect
de la loi et de bonnes mœurs. Cette association peut être un
syndicat, une société, une ONG, un parti politique, etc.

d) Droits d’accéder aux fonctions publiques


L’Etat congolais appartient à tous les congolais. L’accès aux
fonctions de direction des services publics de l’Erat est garantit à
tout citoyen qui remplit les conditions requises pour occuper le
poste.

3. Droits économiques, sociaux et culturels ;

a) Droit à la propriété individuelle ou collective (droit


économique)
Toute personne a le droit de posséder, seul ou en communauté,
les biens mobiliers ou immobiliers. L’expropriation ne peut
intervenir que pour cause d’utilité publique et moyennant une
indemnité équitable. Le vol, sous toutes ses formes, porte
atteinte au droit de propreté. L’atteinte par l’Etat contre la
propriété individuelle ou collective est interdite.

b) Droit au travail (droit social)


Toute personne a le droit de gagner sa vie par un travail
librement choisi ou accepté. Dans l’exercice de ce droit,
l’employeur assurera au travailleur l’orientation et la formation
technique et professionnelle, des conditions de travail justes et
62
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

favorables, notamment une rémunération régulière, équitable et


satisfaisante, la sécurité sociale et l’hygiène du travail, la
promotion à la catégorie, au grade supérieur en tenant compte de
la durée des services accomplis et des aptitudes, le repos, les
loisirs, la limitation raisonnable de la durée du travail et les
congés payés périodiquement ainsi que la rémunération des jours
fériés.

c) Droit de grève (droit social)


Les travailleurs peuvent, en cas de litige avec leur employeur,
user de leur droit de ne pas prester leurs services et engager les
négociations dans le strict respect des dispositions légales qui
réglementent l’exercice de la grève.

Il faut noter que ce droit n’est pas reconnu aux membres


des forces combattantes (FARDC) et des forces de l’ordre
(PNC) en raison de l’importance de la mission qui leur est
dévolue d’assurer la sécurité du pays et le maintien de
l’ordre public.

d) Droit au mariage, de fonder une famille et de l’entretenir


(droit social)
La liberté de mariage est garantie à toute personne. Chacun a le
droit de se marier avec le conjoint de son choix de sexe opposé et
de fonder une famille. L’Etat, les parents ou toute autre personne
ne peuvent imposer un conjoint à un individu.

Une protection spéciale est accordée aux mères pendant une


période de temps raisonnable avant et après la naissance des
enfants. Ainsi, les mères salariées doivent bénéficier, pendant
cette même période, d’un congé payé ou d’un congé accompagné
des prestations de sécurité sociale adéquates. Les enfants ont le
devoir d’assister leurs parents.

e) Droit à la santé et à la substance (droit social)


Toute personne a droit à l’accès aux soins médicaux de qualité et
aux soins de santé primaire ainsi qu’à la nourriture nécessaire
pour le développement de la santé. Les pouvoirs publics ont le
devoir de créer les conditions propices à l’exercice de ce droit.
De même, elle a droit à un logement décent et qui respecte la
dignité humaine.
63
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

f) Droit à l’éducation (droit social)


Les parents ont le devoir d’assurer la scolarisation de leurs
enfants. L’Erat a l’obligation de mettre à la disposition de tous les
congolais un enseignement national de qualité. L’exercice de tous
ces droits et libertés est limité par le strict respect de la loi, de
l’ordre public, de bonnes mœurs et des droits d’autrui.

g) Droit à la propriété intellectuelle ou artistique


Toute personne a droit de bénéficier des intérêts moraux et
matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou
artistique dont il est l’auteur.
La piraterie est donc interdite car elle empêche à l’auteur de
l’œuvre de bénéficier régulièrement et compétemment du fruit de
son travail

4. Droits collectifs, communautaires et de solidarité

a) Droit à la paix
Le peuple congolais a droit à la paix et à la sécurité sur le plan
tant national qu’international. En vertu du principe de solidarité et
de relation amicales, tous les autres peuples et tous les autres
Etats doivent donc aider le peuple congolais à jouir de son droit à
la paix. La propagande en faveur de la guerre est également
interdite. Tout Etat doit éviter à ce que son territoire serve de
base de départ d’activités subversives pou terroristes dirigées
contre le peuple d’un autre Etat.

b) Droit à l’existence et à l’autodétermination


C’est le droit de vivre et de mener une bonne vie sur son sol et
même en dehors du territoire national. Aussi, l’autodétermination
exprime un droit imprescriptible et inaliénable de déterminer
librement son statut politique et assurer son développement
économique et social selon la voie qu’il a librement choisie.

c) Droit au développement
Le développement économique, social et culturel doit être assuré
par l’Erat dans le respect strict de la liberté et de l’identité du
citoyen. Les autres Etats doivent, quant à eux séparément ou en
coopération assurer au peuple d’autre Etat l’exercice de son droit
au développement (Commerçant Congolais voyageant en Chine).

64
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

CHAPITRE SEPTIEME :
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Quand un pays est confronté à des guerres ou à des difficultés en
son sein et son gouvernement et la population ne s’en sortent
pas, on recourt à des mécanismes internationaux organisés par
les Etats. Or, pour éviter une série des désordres que peuvent
occasionner les interventions des autres pays en faveur du pays
en difficultés, les Etats se sont organisés comme un seul homme
pour remédier à ce genre des situations. Et cela au sein de la
méga-organisation appelée Communauté Internationale.

Section 1 : Définition

La Communauté Internationale est l’ensemble des Etats, des


Organisations Internationales (OI), des Organisations Non
Gouvernementales (ONG), des multinationales et des particuliers
pris isolement.

Section 2 : Etat

Examiné en détail au chapitre premier des présentes notes des


cours, nous pouvons retenir dans cette section que l’Etat est
une personne morale caractérisée par un pouvoir institutionnalisé
et souverain qui s’exerce sur un territoire clairement délimité par
des frontières.

Section 3 : Organisation Internationale

L’Organisation Internationale est une association des Etats


institué par un traité.
Le traité lui-même étant un accord international conclu par écrit
entre les Etats ou les Organisations Internationales appelés en
Droit International « sujets de droit ».
Le traité a plusieurs synonymes notamment : « Charte »,
« Convention », « Protocole », « Accord », « Constitution »,
« Pacte », « Statut » et « Procès-verbal ».

Pour son organisation et fonctionnement, toute organisation


Internationale doit :

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

a) Définir le cadre ou son rayon d’action ;


b) Avoir des organes ou structures fonctionnels ;
c) Indiquer les sources de financement de ses différentes
actions ;
d) Signifier les privilèges et/ou immunités ou des garanties
reconnus à ses ressources tant matérielles qu’humaines
(fonctionnaires internationaux et experts).

Par exemple : O.N.U. (Organisation des Nations Unies) et UA


(Union Africaine), toutes créées par les Etats.
Citer d’autres O.I. que vous connaissez

Section 4 : Organisation Non Gouvernementale

L’Organisation Non Gouvernementale ‘ONG) est une association


privée (car créé par des particuliers) qui a pour but l’intérêt
général, disposant des ressources privées et un siège social pour
la coordination de ses activités.
En République Démocratique du Congo, les ONG sont appelées
Association Sans But Lucratif « A.S.B.L. » (régies par la Loi
n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions applicables aux
associations sans but lucratif et aux établissements d’utilité
publique).

Par exemple : Amnesty International, Human Rigths Watch, Save


de Children…
Citer d’autres ONG que vous connaissez.

Section 5 : Multinationales

Les Multinationales sont des firmes (entreprises-mères) disposant,


à travers le monde, des filiales où représentations détenant une
puissance économique au point de défaire les régimes de certains
pays.

Par exemple : TOTAL, COCA-COLA, VODACOM, AIRTEL….


Citer d’autres ONG que vous connaissez

Section 6 : Particuliers

66
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Lorsque l’on parle des particuliers dans ce cas, l’on se réfère aux
personnes qui influencent la politique internationale et
contribuent à la promotion de la paix à travers le monde,
particulièrement dans les pays en conflits.

Par exemple : Feu Président Nelson MANDELA, ex-Président TABO


MBEKI.

Section 7 : Organisation des Nations Unies

L’Organisation des Nations-Unies (ONU) appelée également


« Organisation de SANFRANCISCO » est le porte-parole de la
Communauté Internationale. Créée par la Charte des Nations
Unies adoptée à SANFACISCO le 26 juin 1945 et appliquée
depuis le 24 octobre 1945, l’ONU est le porte-parole de la
Communauté Internationale.

En effet, les missions de l’ONU sont :


a) Maintenir la paix et la sécurité internationale ;
b) Développer les relations amicales entre les Nations
civilisées ;
c) Réaliser la coopération internationale en développant le
droit international et en encourageant le respect des
droits de l’homme et les libertés fondamentales pour
tous sans distinction de race, de langue, d’ethnie et de
religion.

Pour bien réaliser ses multiples actions, l’ONU est organisée de la


manière suivante :
1) Une Assemblée Générale composée de tous les Etats-
membres ;
2) Un Conseil de Sécurité, organe permanent ayant pour tâches
particulières entre autres le maintien de la paix et la sécurité
internationale ;
3) Le Conseil Economique et Social qui a pour missions de
développer la coopération internationale par le progrès
social, économique, culturel et des droits de l’homme. En
son sein l’on trouve des commissions pour
l’accomplissement de ses tâches dont principalement la
Commission de la femme créé en 1947 et celle de droits de
l’homme.

67
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

4) Le Conseil de tutelle qui est un organe s’occupant de la


gestion des territoires sous tutelle non encore
indépendants ;
5) Le Secrétariat Général qui lui se charge de l‘administration
onusienne. Il a comme Haut fonctionnaire international le
Secrétaire Général, élu pour un mandat de cinq (5) ans une
fois renouvelable.
6) La Cour Internationale de Justice qui est un organe judiciaire
ayant deux missions principales :
- Régler les différends entre Etats moyennant le
règlement judiciaire et
- Rendre des avis consultatifs lorsqu’elle est sollicitée
par les Etats ou par les Organisations Internationales
comme l’ONU elle-même.

CHAPITRE SEPTIEME :
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Le « développement », va au-delà de la croissance. Il implique


des changements fondamentaux dans la structure de l’économie ;
des changements de comportement. Il implique également des
changements dans la structure de consommation.

Section 1 : Définition du développement et ses


aspects caractéristiques

Selon François PERROUX cité par le Professeur Jacques LOSSO


MULINDWA7, le « développement est l’ensemble des
changements dans les mentalités, les habitudes sociales et les
intuitions d’une population, qui mettent celle-ci en état d’opérer
sa croissance d’une manière durable et autodéterminée ».

7
J. LOSSO MULINDWA, Cours d’Economie Politique I, Inédit, 1er Graduat, ENAP, 2006, p.21.
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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

Cependant, de nos jours on parle du développement durable.


Qu’est-ce que le développement durable ?

Le développement durable (anglais : sustainable development)


est une conception du bien commun développée depuis la fin du
XXe siècle. Considérée à l'échelle de la planète, cette notion vise à
prendre en compte, outre l'économie, les aspects
environnementaux et sociaux qui sont liés à des enjeux de long
terme. Le développement durable est un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre à leurs propres besoins.

Un état est dit « durable » si « les composantes de l'écosystème


et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes
et futures »1. Dans cette définition, « les composantes de
l’écosystème incluent, outre les êtres humains et leur
environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les
êtres humains, le concept sous-entend un équilibre dans la
satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques,
environnementales, sociales et culturelles d'existence au sein
d'une société. ».

Parlant spécialement du développement dans le monde, le


Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a
effectivement pour mission, dans le cadre de Droits de l’Homme,
d’ « appuyer les Etats en développement dans leur démarche
vers le développement humain, c’est-à-dire un développement
qui vise à accroître les capacités humaines et à élargir les choix
et opportunités pour que chacun puisse vivre, dans le respect,
une vie digne de ce nom ».
Il convient de rappeler que les Droits de l’homme expriment l’idée
audacieuse selon laquelle tous les individus ont droit d’accéder à
des dispositifs sociaux les protégeant des pires abus et privations,
et leur donnant la liberté de vivre dans la dignité 8.

Section 2 : Le développement sur le plan politique

Parmi les tout premiers préalables du développement d’un pays,


nous soulignons la volonté politique de ses dirigeants, laquelle
consiste à choisir les moyens et leur mise en œuvre avec

8
D. KALINDJE BYANJIRA, Traité d’Education aux Droits de l’homme en RD Congo, Tome I,
Edit. de l’Institut Africain de Droits de l’homme et de la démocratie, 204, page iii.
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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

détermination en faveur de la population. Quelle que soit la


pertinence des plans d’action dans un pays, quelles que soient la
perfection de leurs études, la décision de mise en chantier et de
contrôle du suivi des programmes établis n’est pas du ressort de
l’administration ni des technocrates, mais relève de l’autorité
dans le domaine du développement et traduit la volonté politique
des dirigeants. Celle-ci se reconnait dans la détermination de
l’Etat à privilégier et à défendre, au profit de la nation, tous les
secteurs touchant au développement, tels que l’éducation, la
santé, al production, le commerce intérieur et extérieur, les
communications, la monnaie…

Etat donné que l’Etat de droit permet au peuple de choisir ses


dirigeants en toute liberté afin d’arriver au développement
politique qui est celui de la démocratie politique qui encourage
davantage le peuple à participer à la vie politique de la nation,
nous pouvons dire que le passage à l’Etat de droit est important
pour aboutir au développement politique qui élimine, au moins en
principe, la domination, la dictature ainsi que la tyrannie de tout
groupe minoritaire sur la majorité de la population. C’est à ce
stade que l’Etat de droit permet la démocratie participante dans
le pays.

Section 3 : Le développement sur le plan juridique

Le développement sur le plan juridique évoque le cadre législatif


qui ne doit pas être l’affaire du pouvoir politique en fonction. Car,
il convient de noter que dans l’exercice de leur autorité, le
pouvoir public doit toujours avoir présent à l’esprit qu’il tire sa
légitimité du peuple pour la sauvegarde du bien commun. Les
personnes élues ont reçu mandat de parler au nom du peuple et
c’est la raison pour laquelle toute autorité légitime édicte des lois
qui sont conformes à la volonté du peuple.

Aussi, ceux qui gouvernent doivent créer et faire respecter par


tous les citoyens un ensemble de lois et institutions propres à
faire fleurir la prospérité tant publique que privée. Mais les lois et
les institutions ne seront respectées que dans la mesure où
naissent et s’affermissent en chaque citoyen le sentiment et la
fierté d’appartenir à la nation que protègent ces lois et
institutions.

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

En effet, par des lois appropriées et efficaces, l’Etat a aussi


l’obligation de promouvoir l’industrie, le commerce, l’agriculture,
l’artisanat…et tous les secteurs de la vie socio-économique qui
sont des facteurs déterminants du développement des peuples.
Mais pour engager une action vraiment efficace, il faut que les
pouvoirs publics veuillent réellement à la prospérité de la nation
par une législation rigoureuse et impersonnelle pour le mieux-être
de la population en tout temps.

Section 4 : Le développement sur le technique et


économique

Dans un Etat de droit, le développement économique implique


forcément deux dimensions ci-dessous pour que les humains
puissent satisfaire leurs besoins :
a) La production ;
b) La répartition des biens produits.

Lorsqu’on parle des besoins en économie, on fait allusion aux


besoins prioritairement physiques t matériels qui sont le manger,
le logement, le vêtement sans négliger les oins de santé. Ces
besoins sont appelés besoins fondamentaux car ils permettent
de vivre en toute dignité.

En effet, le plus grand problème dans les pays en développement


à l’instar de la RD Congo est celui de l’insuffisance des produits
alimentaires et de la mauvaise répartition des quelques rares
denrées qui sont encore produits sur place. Cette situation est le
résultat des mauvaises politiques qui sont menées dans le pays
par un groupe d’individus parce que tout simplement l’Etat de
droit n’existe pas encore dans le sens du mot. D’où les efforts à
mener par tout citoyen pour combattre toutes les mentalités qui
freinent le développement.

CONCLUSION

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

La vie en société nécessite la connaissance des règles qui


organisent l’Etat dans sa globalité. Comme vu dans les huit
chapitres qui composent ce cours, l’Education à la Citoyen a
fourni des renseignements susceptibles d’être :

- Doté de bonnes de bonnes qualités physiques,


intellectuelles, morales et spirituelles ;
- Efficace, utile à lui-même et à la société ;
- Digne, connaissant bien son pays pour l’engager sur la voie
du développement par le travail productif, la créativité,
l’innovation et l’esprit critique ;
- Fortement attaché à la nation et ouvert au monde ;
- Tourné vers l’excellence et constamment à la recherche des
solutions adéquates aux situations-problèmes ;
- Responsable, conscient de ses droits (libertés, justice, paix)
et respectueux de ses obligations (familiales, sociales et
patriotes)

Il reste à tout un chacun d’en tirer la meilleure partie en


s’appropriant de ses connaissances.

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Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

BIBLIOGRAPHIE

I. Textes officiels

1. Déclaration universelle des Droits de l’homme.


2. Loi fondamentale du 19 mai 1960.
3. Constitution du 1er août 1964 de la RDC.
4. Constitution du 24 juin 1967 de la RDC.
5. Constitution de la Transition du 4 avril 2003.
6. Constitution de la RD Congo du 18 février 2006 telle que
modifiée par la Loi N°11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la constitution du 18 février
2006.
7. Loi n°04 du 12 novembre 2004 sur la nationalité congolaise.
8. Accord Global et inclusif relatif à la Transition en RDC

II. Ouvrages

1. M. Weber, Le savant et le politique, Ed. Plon, Paris, 1959,


pp.100-101.
2. KALINDJE BYANJIRA D., Traité d’Education aux Droits de
l’homme en RD Congo, Tome I, Edit. de
73
Education à la citoyenneté/Par Dr MBAYA NSOBA Ludovic

l’Institut Africain de Droits de l’homme et de


la démocratie, 204, page iii.COT. J.P. et
MOUNIER J.P, Pour une sociologie politique,
Seuil, Paris, 1984.
3. KALINNDYE BYANJIRA D., Introduction d’éducation à la
citoyenneté en République Démocratique
du Congo (Démocratie, Education à la paix,
Droits de l’home, résolution des conflits et
développement), Ed. de l’Institut Africain
des Droits de l’homme et de la démocratie,
Kinshasa, 2006.
4. 4. POULANTZAS, Pouvoir politique et classes sociales, T1, Seuil,
Paris, 1965.

III. Cours

1. A. IPAYA IKOKO, Notes des cours d’Introduction a la Science


Politique, G2, FSIC, UNIKIN, 2013.
2. J. LOSSO MULINDWA, Cours d’Economie Politique I, Inédit, 1 er
Graduat, ENAP, 2006.
3.OLOFIO BEN OLOMY, Droit constitutionnel et Institutions
politiques, Cours inédit, ENAP/RDC, G1,
2003.
4.TSHILOMBO SEND T ., SCours de l’éducation à la citoyenneté,
inédit, UPC/Kinshasa, 2002.

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