Cours Educit

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INTRODUCTION
L’Education à la Citoyenneté est un cours dans le cadre de la reforme prévue par
le nouveau programme de l’enseignement supérieur et universitaire. Il sied de souligner que
ces notions pourraient être une thérapeutique à une crise multiforme que traverse la
république démocratique du Congo depuis 1960 jusqu’à nos jours. Cette crise a par
conséquent, hypothéqué très durablement l’avenir de notre pays au point de le rendre
pauvre, instable, pays de guerres et de misère, contrastant ainsi avec ses richesses
potentielles.
Parmi les causes de cette situation, plusieurs études scientifiques ont démontré
que le congolais détruis lui-même son pays à travers les diverses antivaleurs qui
caractérisent son comportement. Le gouvernement congolais a eu à prendre des mesures en
initiant à travers le ministère de la communication, médias et initiation à la citoyenneté de
multiples campagnes sur le changement de mentalité par la mentalisation du congolais.
Parmi les objectifs de ces enseignements, il convient de préciser, en premier lieu,
que l’étudiant congolais devra prendre conscience et intégrer dans sa vie des valeurs
citoyennes liées aux notions du civisme, de l’Etat de droit, de la cohésion nationale et de la
bonne gouvernance.
Nous souhaiterions également, à travers ces enseignements, donner à l’étudiant
congolais les notions de base de la citoyenneté. Ces notions devront constituer le
soubassement de l’éducation citoyenne susceptible de (d’) :
 Attirer l’attention de l’étudiant congolais sur le comportement
citoyen ;
 Lui permettre de se démarquer des civismes qui constituent des
attitudes contraires au développement et à l’émancipation ;
 Se familiariser avec les éléments basiques de l’histoire du Congo
(RDC) ;
 Prendre connaissance des questions d’actualité, en l’occurrence,
certaines thématiques des concertations nationales qui sous- tendront l’histoire de la
RD Congo les années dans l’avenir.
Cela étant, l’Etat congolais doit considérer l’Université de la RDC, non seulement
comme un foyer de savoir par excellence et d’humanisme, mais aussi, et surtout, comme un
creuset de la formation civique, en matière de la bonne gouvernance de la cité, de l’Etat de
droit et des valeurs républicaines.
De ce qui précède, les objectifs pédagogiques de ce cours sont les suivants :
 Amener l’étudiant congolais à une prise de conscience de ses droits, de
ses devoirs et de ses obligations ;
 Contribuer à l’éducation et à la formation de l’étudiant pour que celui-
ci n’ignore ni la république, ni la démocratie, ni la société ni le développement ;
 Conduire l’étudiant à un changement réel de mentalité, l’éduquer aux
valeurs républicaines de cohésion nationale et de paix ;
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 Renforcer les connaissances de l’étudiant congolais sur le


fonctionnement des institutions politiques et administratives de son pays.
Hormis l’introduction et la conclusion, ce cours porte sur quatre chapitres
ci-après :
Chapitre I : les différentes approches de l’éducation à la citoyenneté
Chapitre II : les notions de l’Etat
Chapitre III : les vertus citoyennes
Chapitre IV : les cadres sociaux de la citoyenneté.

CHAPITRE I : DIFFERENTES APPROCHES DE L’EDUCATION A LA


CITOYENNETE

L’éducation à la citoyenneté se pose d’emblée comme une constellation des


notions, d’approches et de modes de pensée très divers et dont l’association ne va pas de
soi. Le rapprochement de l’éducation et de la citoyenneté apparait comme une évidence, et
pourtant, ces deux domaines font référence à des questions majeures que ne peut évacuer
leur dénomination conjointe et syntagmatique.
Il s’agit, en effet, d’interroger, d’une part, l’éducation (du latin « Educare », sortir
de, conduire hors de… C’est donc exercer une influence sur quelqu’un, suivant certains
objectifs à atteindre en vue de le faire passer de l’état de bébé ou d’enfance à celui d’adulte)
et, d’autre part, la citoyenneté, notion ayant produit, ce dernier temps, beaucoup de
réflexions, de manuels et d’ouvrage de tout genre ; d’examiner également, au plus près leur
parenté sématiquee, leur histoire qui n’est peut-être pas aussi harmonieuse que le
prétendent les déclarations officielles et ce que suggère leur union syntaxique.
C’est ainsi que Dominique Schanapper comprend la citoyenneté comme un socle
essentiellement juridique qui constitue le citoyen en tant que sujet de droit.
L’éducation a, de ce point de vue, une grande ancienneté à faire valoir et
revendique, par cette antériorité sur la citoyenneté, une finalité plus large, s’étendant à
l’humanité tout entière qui n’a pu advenir à elle-même qu’au travers de l’éducation.
Selon Jean Jacques Rousseau, il faut ressortir la différence qui existe entre faire
un homme et faire un citoyen : car on ne peut faire à la fois l’un et l’autre.
L’attention sera portée à la fois au développement harmonieux de l’enfant et à
l’intention quasi prescriptive qui vise surtout son « bien social ».
C’est pour comprendre que l’éducation à la citoyenneté signifie à la fois : savoir-
connaissance, savoir-faire, capacité ou aptitude, savoir-être et attitude.
Examinons tour à tour les différentes approches fondamentales de la
citoyenneté. Nous abordons l’approche philosophique et éthique, l’approche pédagogique
et didactique ainsi que l’approche politique.
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SECTION I : Approche éthique ou philosophique

La citoyenneté est avant tout l’exaltation des valeurs morales et éthiques.


Cependant, elle est un produit de l’histoire des hommes, susceptible d’être réactualisé à
tout moment. Elle s’inscrit donc nécessairement dans un débat d’idées que traverse le
champ philosophique et éthique.
Notons que l’idée de citoyenneté prend naissance dans le monde grec, vers la fin
du VIème siècle avant notre ère. Les reformes attribuées à CLISTHENE (508 AV JC)
inaugurent à l’Athènes une reforme nouvelles d’organisation politique qui s’oppose à la fois
à a tyrannie et aux luttes des clans qui ensanglantaient régulièrement les pentes de
l’acropole.
A travers cet acte fondateur, le politique entre en scène en tant que mode inédit
(et apaisé) des rapports de pouvoir au sein de la cité (polis).
Ce concept de citoyenneté à l’époque prône l’égalité et la distinction de
l’ensemble des hommes libres de la cité devant la loi, ce qui fait de la cité d’Athènes, un
centre de la démocratie qui nait ainsi de l’extension de l’isonomie qui prônent tous ses
membres au rang de citoyens égaux.
Dès lors, chacun participe à la vie et aux responsabilités politiques ainsi qu’aux
affaires concernant la collectivité. C’est la raison pour laquelle Aristote définit un citoyen
véritable comme celui qui a la faculté de participer au pouvoir délibératif et judiciaire.
Selon Platon, il n’y a pas de cité sans une réflexion permanente sur les lois qui la
constituent et sur l’éducation qui la perpétue.

1.1.1. Le citoyen dans l’univers politique et sociologique

A. La conception de la notion du citoyen

L’école classique confond citoyen et civil par opposition aux soldats. L’explication
est imparfaite, car en RDC, les soldats participent pleinement à la mission congolaise du
citoyen. En effet, ici chez nous les soldats sont lancés non seulement dans la défense de
l’intégrité du territoire national mais on le trouve aussi dans la politique, dans l’économie,
dans l’enseignement, dans la santé,….
Pour un citoyen, c’est plus qu’un habitant de la cité qui entend que tel n’a pas
forcement de droit civil et à qui on n’impose pas certaines obligations. Les citoyens sont
membres de la communauté politique jouissant de droit politique plus ou moins étendu lui
permettant de concourir au gouvernement de cette communauté.

A ce titre donc le citoyen est un habitant privilégié de la cité. C’est le plus grand
des titres qu’il puisse porter dans le pays. En Grèce, par exemple, les citoyens constituaient
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une caste privilégiée placée bien au-dessus de méteques ou des esclaves.


Dans des législations modernes, les statuts de citoyen s’acquièrent selon un
certain nombre des critères, citons entre autre :
 Le critère de naissance (comme en France) ;
 Le critère de filiation (exemple en RDC) ;
 Le critère juridique (la naturalisation par exemple) ;
 Le critère économique (faire un don d’une quantité déterminée des biens et
participer à la constitution du budget de l’Etat) ;
 Le critère de la capacité intellectuelle (c’est le cas, par exemple, des USA où
on est soumis aux exercices de droit politique pour voter c’est-à-dire pour voter il faut être
capable d’expliquer les articles).
Le terme citoyen est aussi un titre de fierté. Louis Philippe I (Roi de France) se
plaisait à se nommer « roi citoyen ». De même, notre ex-chef de l’Etat, Mobutu sese seko
joseph Désiré tenait qu’on l’appelle à tout prix « citoyen président de la République » car il
entendait par là être premier membre du corps politique à se dévouer pour la République.
Pour être un bon citoyen, la dévotion à l’égard du Pays ne suffit pas car si elle
peut être active, militante, généreuse,… elle peut aussi si on en prend garde être tout
simplement contemplative, irrationnelle. La bonne dévotion doit reposer sur la connaissance
de l’objet auquel on se donne. C’est la raison pour laquelle le but du civisme est de connaitre
d’abord le citoyen que nous sommes, l’Etat congolais et ses institutions pour mieux les
servir.

B. L’évolution de la notion de citoyen à travers les âges

1. DANS LA CITE GRECQUE

La cité grecque était un modeste Etat comprenant une ville, ses environs et les
habitants qui géraient eux-mêmes les affaires.
La population était composée de 3 classes :
 Les esclaves ;
 Les méteques ;
 Les citoyens.
a. Les esclaves : ils avaient les statuts de « RES » (chose à vendre) donc des outils
parlant. Ils n’avaient aucun droit et leurs affranchissements étaient rares.
b. Les méteques : ils ont été des étrangers en nombre important, ils avaient tous
le droit entant qu’humain mais ne jouissaient d’aucun droit civique. Ils exerçaient des
fonctions variées à part l’artisanat.
c. Les citoyens : c’étaient la classe qui réunissait les conditions nécessaires pour
participer à la gestion des affaires publiques dans le cadre de la cité. Ils étaient la seule classe
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qui gouvernait le pays. Ils se réunissaient en assemblée qu’on appelait « Ecclésia ». ils
élisaient des magistrats (pour la gestion de l’administration), les membres du conseil
exécutif de la cité (gouvernement).
Ils s’intéressaient plus à la gestion des affaires publiques qu’à l’agriculture ou le
commerce.
La cité était politiquement et sociologiquement souveraine.
Sparte mettait l’accent sur la formation du citoyen.
Chez le grec, par exemple, le culte de certains dieux s’accompagnait de jeux
religieux, le plus importants avaient lieux tous les quatre ans à Olympie à l’honneur de Zeus
(le plus grand de tous les dieux grecs). C’étaient des jeux olympiques (courses, javelot, lutte,
…c’est là que les grecs prenaient conscience de leur fraternité et de leur unité.

2. DANS LA CITE ROMAINE

La structure sociale romaine présente 4 catégories des personnes :


 Les patriciens ;
 Les plébéiens ;
 Les clients ;
 Les esclaves.

a. Les plébéiens : qui n’avaient pas d’ancêtres connus, ils étaient donc des
étrangers. Nombreux vivaient dans de grand centre et étaient marchands ou artisans.
Cependant certains autres vivaient dans les campagnes et constituaient des
groupes des paysans.
Ils n’avaient pas des droits civils, ils étaient souvent menacés par des statuts
d’esclavage en cas d’insolvabilité.
b. Les clients : furent de protégés d’un patron patricien.
Etant libre, leur situation économique nécessité une protection ou une prise en
charge d’un patricien moyennant l’exécution des travaux désignés par le patron protecteur.
Ils étaient souvent des étrangers à la même manière que les métèques.
c. Les esclaves : comme chez les Grecs, les esclaves romains n’avaient ni droit ni
liberté : ils étaient considérés comme des outils parlants.
d. Les patriciens : ce sont les descendants de la première grande famille
romaine, c’est-à-dire issue du premier romain Romulus par la naissance. Ils constituaient une
noblesse jouissant des beaucoup des privilèges. Ils étaient organisés en famille élargie et
chacun était identifié par un nom commun porté par tout membre de la famille.
Ces familles étaient regroupées en clans, en curies et en tribu. La tribu portait le
nom de l’ancêtre et l’ensemble de chef de clans formait le sénat.
Les patriciens étaient donc des sénateurs et ils formaient aussi les magistrats. Les
patriciens bénéficiaient de tous les droits (civil et politique) un peu à la manière des citoyens
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grecs.
A l’instar des Grecs qui participaient à l’éducation civique du citoyen en
organisant des jeux, les empereurs romains offraient du pain et de jeux aux peuples pour lui
faire oublier le luxe et la l’oisiveté des riches et sa propre misère.
Les spectacles étaient gratuits (jeux de cirque). C’était de combat cruel entre les
gladiateurs, les esclaves et les animaux féroces. Les esclaves sans défense étaient livrés aux
bêtes. Comme on le voit, la pratique qui consiste à faire oublier aux opprimés par les jeux
spectaculaire, la misère qui les accable.
Dans les deux cas analysés (les grecques et les romaines) la citoyenneté implique
la jouissance de droit (civique et humain) et le devoir de participer à la vie de la cité.

3. EN FRANCE

Avec la révolution Française, le terme citoyen gagne un contenu politique et


philosophique. Autrement dit, ce terme va signifier autre chose que ce qu’il signifiait avant.
Le titre n’est plus réservé à quelques personnes mais à tous les habitants de la
cité. Mais cela n’a été rendu possible qu’après une grande révolution populaire comme sous
le nom de la révolution Française.
 Les causes de la révolution Française
Le climat général qui est à la base de l’éclatement de la révolution Française
comporte des éléments à la fois exogène et endogène à la France. Ces causes sont aussi
lointaines et proches.
1. Les causes lointaines
Au XVIIème S, en 1648 et 1698, la grande Bretagne vit dans la révolution. Celle-ci
finira par reconnaitre aux peuples sa souveraineté c’est-à-dire des droits fondamentaux.
Ainsi, liberté-tolérance, liberté-concurrence, égalité vont être considéré comme naturel pour
chacun.
L’éclosion de ces idéaux de base en Angleterre n’étaient pas un fait du hasard.
Diverses circonstances historiques et socio- culturelles les y avaient préparé, d’où l’idée
d’une véritable démocratie laquelle implique l’idéal de liberté.
Les innovations techniques ont été à la base de la révolution industrielle laquelle
ne pouvait se départir de la concurrence.
La révolution dans les colonies d’Amérique : vers 1773, l’Angleterre, en plus de
sa politique d’exclusivité coloniale, impose des lourdes taxes douanières aux colons établis
en Amérique.
Ceci proteste devant les refus des autorités coloniales. Les colons s’en vont en
émeutes depuis Boston puis en guerre d’indépendance dirigeait par George Washington
assisté par Français LA FAYETTE et ROCHEMBOU.
Le 04 Juillet 1776 à Philadelphie, les 13 colonies d’Amérique proclament leur
indépendance. Londres connaitra celle-ci 7 ans plus tard. L’exemple des colonies
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Américaines sera suivi par l’Irlande, le Pays Bas et finalement la France.


2. Les causes proches
a. Cause politique, sociale et financière
Jusqu’au 18ème Siècle, l’organisation politique des Etats repose sur une
philosophie religieuse. La royauté est la première institution de l’Etat et conçue comme le
Roi divin.
Cette attitude intellectuelle couvre la voix à l’absolutisme du Roi, à la
constitution d’une société inégalitaire formée de ceux qui bénéficiaient des faveurs et de la
considération du Roi et de ceux qui n’en avaient pas et ceux aux plans religieux, financier,
économique, politique,…
Cette inégalité sociale entre les habitants d’un même Etat ne pouvait même pas
susciter un mécontentement dans la société sous Louis XV jusqu’au 4 Aout 1789.
La société Française de l’ancien régime (avant 1789) comprenait 2 groupes
sociaux.
b. Les Tiers Etats
Ils étaient composés de 3 ordres réunissant plus ou moins 25000000 et demis
d’habitant. Il s’agit de bourgeois, des artisans et des paysans. Ils supportaient presque toutes
les charges mais ne jouaient aucun rôle dans l’Etat. En plus de ces inégalités politiques et
sociales, la société Française souffrait d’une crise financière.
3. Les causes philosophiques et psychologiques
Inspirés de l’Angleterre et scandalisés par la situation existante, les philosophes
et d’autres penseurs vont diviser les idées révolutionnaires. Parmi eux nous pouvons citer :
Jean Jacques Rousseau (1712-1768) qui préconise dans ses écrits ; « le contrat social » et
Emile Durkheim a parlé de la « souveraineté du peuple et l’égalité des droits »
ABBE MABLY (1709-1785) : il est le premier inspirateur de la première
constitution Française. Il conseille une monarchie républicaine avec un chef délégué à
l’exécutif et une assemblée législative. Il préconise que le Roi soit élu par le peuple.
CONDORCET (1694-1798) : il fait valoir le droit de l’homme (comme par exemple
le droit à la vie, à la propriété et à l’égalité devant la loi).
MONTESQUIEU (1689-1785), qui dans l’esprit de la loi est à l’origine des
doctrines constitutionnelles, libérales qui reposent sur la répartition du pouvoir législatif,
exécutif et judiciaire.
DENIS DIDEROT (1713-1784) et son équipe font large diffusion de toutes ces
nouvelles idées tandis que VINCENT GOURNAY (1712-1781) et Adam Smith (1723-1780)
jetaient la base d’une nouvelle économie politique.
c. Le Déclin de la Révolution du 04 Aout 1789
Des classes spoliées, le bourgeois en tête, demande l’égalité devant l’impôt. Des
privilégiés (clergé et noblesse) refusent et demandent que soit constituée une monarchie
aristocratique (une monarchie qui repose sur un petit nombre des dirigeants, par exemple
les bourgeois). Entre la classe privilégiée et le tiers Etats s’installe un antagonisme explosif.
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Les tiers Etats réunis en assemblée générale à Versailles, prennent les décisions
importantes :
 Abolition de tous les privilégiés et de tous les droits féodaux,
 Vote de la « déclaration de droit de l’homme et de citoyen »
 Proclame la réparation des 3 pouvoirs (exécutif dirigé par le roi avec pouvoir
de veto suspensif, législatif et judiciaire). Ces Etats prennent comme devise : liberté,
fraternité et égalité.
 Enonce le principe de la souveraineté nationale.

4. EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Les autorités de la deuxième République (RDC) s’étaient résolues à


officialiser le terme « citoyen » et « citoyenne » à partir de 1970. Dans un jeune Etat
comme le nôtre, ce terme invité à la mobilisation et à l’engagement politique,
contrairement à « Monsieur » ou à « Madame » qui ont une consonance plus neutre et
même aristocratique.
Hors la mobilisation et l’engagement politique ne pouvait être réellement
démise que si on a la nationalité congolaise.

SECTION II L’Approche pédagogique et didactique

*l’objectif principal de cette approche consiste à faire aimer la République et à


faire respecter les gouvernants par les citoyens. C’est pourquoi, il convient, non seulement
de façonner patriotiquement l’âme et le cerveau du citoyen, mais aussi et surtout de faire de
nos écoles et de nos universités des droits par excellence de la démocratie.
En effet, l’honneur d’une patrie dépend de ce que valent ses citoyens, c’est-à-
dire, des hommes bien instruits et bien éduqués, bons et généreux. C’est alors que notre
patrie sera la meilleure parmi tant d’autres. La pédagogie de l’Etat éducateur exige des
maitres ou des gouvernants partout et à tout moment, d’être un exemple vivant de la
moralité et de ferveur nationaliste.
Car, la citoyenneté se diffuse à travers la chaleur communicative de gouvernant
qui doivent rayonner comme un code de bonne conduite, les gouvernés devraient être la
copie de gouvernants. Comme l’étudiant devient la copie de son enseignant en répétant ses
faits et ses gestes, pour autant que ces gouvernants et maitres prêchent par de bons
exemples.g
Par ailleurs cette approche permet de diffuser des meilleurs programmes
politiques sur les élections, la démocratie, la paix, le patriotisme, etc. Malheureusement,
l’Etat congolais consacre peu des temps au programme d’éducation à la citoyenneté en
milieu tant scolaire qu’universitaire pour faire rayonner l’éveil patriotique. Le déficit de
l’éducation que nous déplorons dans le milieu scolaire en RDC, conduit le citoyen dans
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« l’incivisme ». D’où l’existence de plusieurs antivaleurs au sein de la société congolaise. Il


est vrai que les différentes formules d’expression de civilité telles que : « excuse-moi, s’il
vous plait, pardon, merci, bonjour, je vous en prie et autres » ont disparu. Mais la société
congolaise ne tarde pas à tirer les conséquences de cet état de choses.
Les responsabilités de cette décadence sont partagées entre les différentes
agences de socialisation qui ont une grande responsabilité dans le développement d’un Etat.
Car, ce sont elles qui jettent les premières bases de la vie en société en permettant ainsi
d’avoir les citoyens éduqués et civilisés. Et ces agences sont très importantes en RD Congo
où les anti- valeur prennent de plus en plus d’ampleur.

Ces agences sont :


La fonction publique, l’Etat, la famille, l’école, la société, l’arme et la police.

2.1. La fonction publique


Elle est considérée comme l’épine dorsale du développement d’une Nation.
Malheureusement, la fonction publique en RDC est minée par les anti- valeur notamment : la
politisation de son administration, par le clientélisme, le tribalisme, la corruption, l’impunité,
le mauvais recrutement et la légèreté dans les promotions.

2.2. L’Etat
Le concept de l’Etat est perçu comme un pouvoir institutionnalisé s’exerçant sur
une population dans le cadre d’un territoire, tandis que l’autorité qui implique les notions de
légitimités et de pouvoir, correspond au droit de facteur déterminant. Cependant, depuis
une décennie, l’Etat congolais peine par les multiples antivaleurs dont les principales sont : la
trahison, les violations massives de droit de l’homme, l’intolérance, l’instrumentalisation de
communauté par les politiques, l’incivisme fiscal, l’impunité, l’injustice sociale, le non-
respect de textes de disposition légales et la grande disparité de revenu.

2.3. La famille
Elle est considérée comme la cellule de base du développement d’une
communauté, car cela que sont acquises les premières valeurs ainsi que les valeurs
essentielles et fondamentales. Mais hélas, cette dernière devient de plus en plus
démissionnaire en RDC où les antivaleurs prennent de la place. Cette démission est due à la
crise politico-économique qui déferle sur le Pays.

2.4. La Société civile


Elle est le peuple organisé pour assurer l’animation de la vie sociale, le respect de
droit et de liberté, et ainsi contribuer à la bonne gouvernance. Elle est composée des
organisations non gouvernementales (ONG), des associations de femmes, de regroupement
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de villageois, de groupe communautaire, des organisations sportives et culturelles, de


mouvements associatifs de jeunes, de confessions religieuses, des organisations
professionnelles, etc.

2.5. L’Armée et la police


Le service de sécurité devrait être le garant de l’éducation et de l’obéissance. Car
les militaires, les policiers et les agents de services spécialisés devraient prêcher par
l’exemple en ce qui concerne l’éducation, l’autorité de l’Etat, la discipline et la protection de
biens publics.
NB : la société civile même des actions et fait des plaidoyers pour des
changements sociaux qualitatifs en vue d’améliorer le bien-être des citoyens. Elle suit
attentivement les actions du gouvernement, approche ce dernier pour revendiquer le
changement positif, elle peut aussi mener les actions de lobbying pour amener le
gouvernement à accepter les revendications sociales positives. Cette société civile est
démissionnaire, car elle est noyautée par le gouvernant et elle n’accomplie plus les taches
lui imparties. Par conséquent, la RDC s’enlise les antivaleurs.

 L’ILLUSTATION DANS LE VECU CONGOLAIS

1. La pudeur n’est plus une règle de bonne conduite, les filles peuvent exposer
les seins en présence de parents et dans les auditoires devant les enseignants sens
inquiétude de conscience ;
2. Le deuil n’est plus un lieu de recueillement, de prière, d’expression de
sentiment de compassion ; mais un lieu par excellence de bagarre aux armes blanches par
les délinquants. C’est devenu un lieu d’immoralité.
3. Beaucoup de personnes n’estiment que les antivaleurs « les points
sexuellement transmissible »dans les établissements d’enseignement, les dense obscènes à
la télévision, le tapages nocturne et diurnes de certaines églises et débits de boisson, le
détournement, l’impunité sont autant de maux qui freine le décollage de la RDC.

 LES PALLIATIFS AUX ANTIVALEURS EN R.D. CONGO.

Il y a des voies et moyens pour trouver solution aux antivaleurs qui n’honorent
pas la mémoire de nos ancêtres. Parmi les voies de sortie ; nous pouvons citer :
1. La campagne de sensibilisation sur les valeurs républicaines ; notamment le
sens de l’Etat et le respect du bien commun ; la tolérance ; patriotisme, la culture de l’effort
et du travail.
2. A ce sujet, il convient de souligner que l’Elite, en général, et ceux à qui la
république confie de grandes charges, en particulier, doivent servir d’exemple.
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3. L’l’organisation des cycles de formation sur l’initiation à la nouvelle


citoyenneté à l’usage des finalistes de l’ESU ainsi que les postulants aux fonctions publiques.
4. Le renforcement des programmes d’éducation aux valeurs morales dans les
écoles et les médias ;
5. Le renforcement du rôle de l’école républicaine dont le programme doit
prendre en charge, à tous les niveaux et dès le bas âge, la formation de la conscience
républicaine du jeune citoyen.
L’éducation à la citoyenneté n’est pas une exhortation mais elle invite plutôt à la
responsabilité, elle est toujours une éducation à la liberté, c’est-à-dire elle ne s’enseigne pas
mais elle s’apprend.

SECTION III : L’approche politique

L’approche politique est réaliste. Elle s’intéresse aux valeurs républicaines telles
que : la civilité, le civisme ou citoyenneté, la paix, la cohésion nationale et la bonne
gouvernance. L’éducation à la citoyenneté devient à la fois une éducation à la civilité et une
éducation au civisme.

3.1 La civilité

Le terme « civilité » est très ancien. On le rencontre dès le XVIème siècle au sens
de qualité d e laquelle les citoyens usent les uns envers les autres. La civilité définit les règles
de savoir vivre et d’urbanité, lesquelles distinguent du rustre, le citadin « bien élevé » aux
mœurs adoucies.
Le terme implique le respect des usages dits de « bonne conduite » que les
« sociétés » de l’ancien régime utilisaient pour se distinguer. La civilité s’inscrit également
dans le registre de la morale sociale, elle établit un ensemble de convenances entre hommes
sous l’égide de la société.
3.2 Le civisme ou citoyenneté

Le civisme consiste, à titre individuel, non seulement à respecter les lois et les
règles en vigueur, mais aussi à savoir une conscience de ses devoirs envers la société. De
façon plus générale, le civisme se réfère au comportement actif du citoyen dans vie
quotidienne et publique. C’est agir pour que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts
particuliers en respectant les lois existantes.
Le terme citoyen vient du latin « civitas » qui signifie cité. La citoyenneté évoque
la qualité d’un bon citoyen, qui signifie civis ou civitatis, c’est-à-dire habitant de la cité.
Eduquer quelqu’un à la citoyenneté est une façon d’éduquer ou de façonner
quelqu’un à être un bon citoyen, à vivre selon la loi de la communauté, à respecter
scrupuleusement la souveraineté de l’Etat. Un bon citoyen est soumis aux droits et aux
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obligations.
Dans l’antiquité grecque, tout le monde ne détenait pas la qualité ou le statut de
citoyen. A Athènes et à Sparte, le citoyen était un individu susceptible d’exercer la fonction
publique.
A la révolution française de 1789, l’on note l’apparition de droit de l’homme qui
a renversé la conception du statut différentiel du droit relatif à la citoyenneté.
Aujourd’hui, tout individu est devenu citoyen grâce à l’évolution du droit
moderne dont l’une des branches est le droit de l’homme. Le mot citoyen se réfère à toute
personne liée à l’Etat par le lien de nationalité et jouissant de tous ses droits.
La citoyenneté est la manière dont les citoyens participent à la vie de la cité
(Etat- Nation). Elle est souvent liée à la démocratie et se réfère à la qualité des citoyens
vivant ensemble. La citoyenneté est la manifestation de l’identité commune. Trois raisons
sous –tendent cette réalité :
 Les citoyens sont les habitants de la cité ;
 La citoyenneté se manifeste par le rattachement à une même communauté
politique ;
 Elle est aussi une manifestation d’une identité culturelle ou d’un histoire
commune.

Les sortes de citoyenneté

Il y a trois sortes de citoyenneté :


 La citoyenneté civile,
 La citoyenneté politique,
 La citoyenneté sociale.

 La citoyenneté civile implique l’exercice des libertés fondamentales du citoyen


(liberté d’expression, d’égalité devant la loi, de droit de propriété, de biens, etc.). pour
mesurer ce type de citoyenneté, il faut observer les libertés du citoyen ;
 La citoyenneté politique suggère la participation politique des citoyens à la vie
politique (le droit de vote et d’éligibilité, celui d’accéder à une certaine fonction politique,
d’être protégé par l’Etat, même à l’étranger).
 Citoyenneté sociale qui résulte de la jouissance des droits sociaux par les
citoyens, (Droit à la santé, à la protection contre le chômage, droit syndical).

3.3 Les piliers de la paix

La paix ne signifie pas la fin ou l’absence de la guerre mais aussi et surtout la


sérénité morale dans la société.
La paix est en danger en RDC quand le citoyen se voit privé de ce qui lui est dû
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entant qu’homme, quand sa dignité n’est pas respectée et quand la coexistence n’est pas
orientée vers le bien commun et fondé sur la justice.
 Les principaux piliers de la paix
Ces piliers sont :
 La poursuite de la reforme de service de sécurité ;
 La relance et la requalification du processus de désarmement,
démobilisation et réinsertion.
 Mise en œuvre d’un plan général d’aménagement du territoire,
 Installation des tribunaux d’exception en RDC.

NB : tous ces points précités nécessitent une réconciliation nationale et une


cohésion nationale pour une paix durable.

3.4 La cohésion Nationale


Elle est la mise en commun des énergies et intelligences de filles et fils du Pays
pour mettre de côté les intérêts égoïstes et poursuivre un objectif commun à atteindre face
à la déstabilisation et la menace de la balkanisation de la RDC. La cohésion de toutes les
forces vives s’avère indispensable.
3.5 La bonne gouvernance

Les fondamentaux de la bonne gouvernance se reposent sur quatre principes : la


responsabilité, la transparence, l’état de droit et la participation.

 La responsabilité

Il est souhaitable que l’Etat garde la pleine responsabilité dans la gestion des
affaires publiques, où il dispose du pouvoir de prendre des décisions et de répondre de ses
actes avec la charge de surveillant et d’être le garent de la souveraineté et de l’ordre social.
A ce sujet, la bonne gouvernance concerne trois grandes catégories de
responsabilité :
1. La catégorie des services publics pour la gestion de l’intérêt général et pour la
défense (sécurité) ;
2. La catégorie des services sociaux pour la prise en compte et la satisfaction des
besoins fondamentaux de la population :
 L’alimentation de la population ;
 La santé ;
 La lutte contre le VIH/sida ;
 L’accès à l’eau potable ;
 L’encadrement des personnes vivant avec handicap.
3. La catégorie d’application des règles de droit dans la gestion des affaires
~ 14 ~

publiques et dans la conduite de la société.


 La transparence
Dans la conduite des affaires publiques, il est exigé de l’Etat, le partage de
l’information avec les autres acteurs dans la société sur les procédures pour les
engagements publics ainsi que dans l’application aussi bien des décisions politiques, sociales
et économiques qu’en ce qui concerne les matières de la défense et de la sécurité.
 L’Etat de droit

L’Etat de droit concerne le respect des lois dans les procédures de leur
élaboration et de leur application. Il est également entendu comme équité dans le
traitement de tous les sujets de droit en termes de délibéré d’expression ou de
manifestation, mais aussi vécu comme le respect des droits humains et la lutte contre
l’impunité, ainsi que contre les abus du pouvoir.
Dans son entendement politique, l’Etat de droit et le respect de la séparation de
pouvoir classique de l’Etat et non l’empiètement délibéré ou forcé d’une institution sur
d’autres.
 La participation

La bonne gouvernance se caractérise aussi par une large participation de la


population dans la conduite des affaires publiques, aussi bien pour le choix de représentant
lors de mandats électifs que pour le contrôle de l’action publique.
Les dernières expériences électorales surtout en Afrique et plus particulièrement
en RDC, montre les limites d’efficacité aussi bien dans l’acceptation des résultats électoraux
par les protagonistes ou leurs sympathisants.
~ 15 ~

CHAPITRE II : NOTION DE L’Etat


SECTION I : HISTORIQUE, ANALYSE ET LES COMPOSANTES DE L’ETAT
1.1 Historique de l’Etat
La naissance de l’Etat coïncide avec l’avènement de la civilisation. Pour la
majeure partie de son existence, l’espère humain, nomade, vivait de la cueillette et de la
chasse. Ce style de vie s’est modifié depuis environ 900 Av JC, avec l’avènement de
l’agriculture. La pratique de l’agriculture a forcé les hommes à s’installer de manière
permanente à certains endroits, près des zones qu’ils cultivaient. Alors, le contrôle de la
terre est devenu un problème. Ainsi est né la propriété privée et avec elle, les
premières « guerres » sur le désaccord concernant la propriété de terres.

Dans certaine partie du monde, notamment la Mésopotamie et la vallée du


Nil, les conditions naturelles ont fait que les terres ont été concentrées entre quelques
mains. Finalement, un petit groupe de gens a fini par contrôler les terres travaillées par
de nombreuses personnes qui en dépendaient. Ainsi sont nés les premiers Etats
primitifs. Certains politologues ou théoriciens de l’Etat ne les considèrent d’ailleurs pas
comme des Etats, étant trop anciens, sans infrastructures ni lois. Ils préfèrent le terme
de proto-Etat. Un de plus anciens codes de loi, celui d’Hammourabi qui date environ
1700 Av JC ; c’est à cette époque que le concept de la loi, une des fondations de l’Etat
moderne, a commencé à apparaitre.

Les Cités- Etats de la Grèce antique ont été les premières à s’ériger en Etat
dont le pouvoir était clairement définit par la loi. Notons aussi que le concept
démocratie est né à Athènes.

Beaucoup d’institutions Etatiques trouvent leur origine dans la Rome antique


qui a hérité ses traductions de la Grèce et qui les a développées par la suite. Cependant,
la République Romaine finie par devenir un empire, qui créa le concept d’Empire
universel, soit l’idée que le monde devrait être uni sous un seul Etat Empire.

Dans l’évolution de l’Etat, les Etats-Nations se déclinent en toute une variété


de modèle institutionnel et politique, chacun définissant sa forme de
gouvernance (fédéral, unitaire, présidentiel, parlementaire, constitutionnel, démocrate,
dictatorial…) et son apport à la religion (théocratie, laïcité, reconnaissance de l’Etat). Le
Marxisme identifie l’Etat à la volonté de la classe sociale dominante. Selon lui, la
disparition des classes entraine donc celle de l’Etat.

1.2 Analyse du concept Etat


Selon Max weber, au regard de la violence l’Etat une communauté humaine
qui, dans, les limite d’un territoire, revendique avec succès pour son propre compte la
~ 16 ~

volonté de la violence physique légitime. D’autres penseurs, ont des définitions diverses
de concept Etat, ayant trait à l’autorité, au peuple, à l’aristocratie etc.
a. Etat comme communauté de citoyen
En général, l’Etat a plusieurs dimensions. L’Etat se présente d’abord comme
une communauté de citoyen formé à partir des éléments communs : le territoire, les
autorités publiques les expériences, le drapeau, l’hymne national, la monnaie…
b. Etat comme Société juridique

A ce titre, l’Etat se présente aussi comme une société juridique, il implique un


territoire ayant de frontière, plus ou moins précisent pouvant revêtir la forme unitaire
ou la forme fédérale. Il implique un pouvoir d’injonction juridiquement réglé, c’est à dire
l’élaboration des lois, qu’il impose aux individus vivant sur le territoire étatique, et
auxquels il est lui-même assujetti.
c. Etat comme pouvoir politique
L’Etat se présente également comme un pouvoir politique par excellence.
A ce titre il est considéré comme capable de changer positivement le sort des
hommes et de femmes qui vivent en son sein et qui, pour cela, lui adresse constamment
de demandes dans ce sens.
Nous abordons maintenant les quelques composantes de l’Etat qui constituent les
figures de la citoyenneté.

1.3 Les composantes de L’Etat


L’Etat est composé par la population, les territoires et l’organisation politique.
1. La population
La population est un ensemble des êtres humains vivant en cohésion. En
dépit de différence manifeste entre les individus qui forment le groupe. La cohésion
résulte de l’homogénéité dont les facteurs sont la parenté, la communauté de race et de
religion, les liens économiques et sociaux, des liens géographiques, la conscience et les
croyances communes.
2. Le territoire
C’est le fondement même de l’Etat. Il limite la compétence de L’Etat et
comprend non seulement une portion de l’espace terrestre, mais aussi l’espace aérien
qui surplombe cette surface terrestre, le sous-sol et les eaux territoriales.

3. Organisation politique
Elle suppose l’existence d’un pouvoir politique c’est-à-dire le pouvoir de
l’Etat. La particularité de ce dernier, consiste à la soumission de la population à son
ordre social, son caractère global, sa prééminence sur les autres dans la société, son
immédiateté, son autonomie et son exclusivité. La notion de l’organisation politique
nous renvoie à celle du gouvernement. C’est ainsi que nous comprenons le
gouvernement comme une autorité de l’Etat plus large accepté et reconnu par tous. Il
doit pour ce faire, remplir certaines fonctions, garantir la souveraineté et la défense de
~ 17 ~

l’Etat dans les limites de son territoire.

Le mot gouvernement dérive du latin « guvernare » qui signifie dirigé un


navire, d’où il est également issu du mot gouvernail. L’idée du gouvernement
correspond donc aux notions de chef et d’autorité que nous trouvons dans tout
gouvernement humain. Autrement dit, gouverner signifie exercer les missions de l’Etat à
l’intérieur comme à l’extérieur.

1.4 les formes de gouvernement


a. Aristocratie : c’est le type de gouvernement exercé par une seule classe sociale
exercée par les riches.
b. Oligarchie : c’est une forme de gouvernement de dictature exercé par une
minorité.
c. La monarchie : c’est un gouvernement d’un pays qui a à sa tête une autorité
appelée monarque, exerçant un pouvoir illimité et absolu. Il y a cependant de
monarchies qui laissent un espace démocratique appréciable : la Grande Bretagne, le
Pays Bas, Le Maroc, La Belgique etc.
d. La République est tout Etat qui n’est pas monarchique, les origines de la
république datent de l’antiquité Gréco-latine. Le mot trouve son origine à Rome. Res
publica : la chose publique, c’est-à-dire qui appartient au peuple, ou aux publiques. C’est
un gouvernement qui s’appuye sur la démocratie.

SECTION II : LES FONCTION ET FORMES DE L’ETAT

a. Les fonctions de l’Etat


Pierre ROSANVAlLON distingue 4 grandes fonctions de l’Etat :
 L’Etat régalien : faire respecter l’ordre à travers la police, l’armée et la justice
 L’Etat instituteur du social : unifier le Pays à travers l’école
 L’Etat promoteur économique
: soutenir l’économie dans la droite ligne des idées de Keynes (politique de grand
travaux et la nationalisation)
 L’Etat qui garantit la justice et le droit du citoyen
b. Les formes de l’Etat
Nous analysons à ce stade, la forme unitaire de l’Etat, l’Etat fédéral et l’Etat confédéral.

1. L’Etat possède un seul centre d’impulsion de décision politique ce qui signifie que
le pouvoir est centralisé au niveau d’un organe central, installé principalement dans la
capitale et à partir du quel émane les instructions, les directives et les recommandations.
L’Etat unitaire revêt deux formes :

 L’Etat unitaire centralisé : les décisions sont centralisées par l’autorité


hiérarchique, raison pour laquelle on parle de la centralisation du pouvoir.
~ 18 ~

 L’Etat unitaire décentralisé : à ce stade les entités territoriales au sein de l’Etat, se


voient confier de réel pouvoir de décision qui leur permettent de gérer. Elles sont dotées
de la personnalité juridique et de l’autonomie par rapport à l’Etat unitaire centralisé.

2. L’Etat fédéral
On oublie souvent que « fédéré » signifie « unir », « regrouper dans une
structure commune et sous une autorité unique ». Ce n’est donc pas synonyme de
division ni de sécession. Il n’y a pas meilleure illustration d’Etat fédéré que les USA, la
RFA et le Bresil.la constitution de la RDC, publiée le 08 février 2006, consacre à la fois
une forme unitaire et une forme d’Etat fédéral, ce qui signifie qu’on a à faire à un Etat
unit et indivisible, mais son fonctionnement est caractérisé par des mécanismes de
système unitaire et fédéral.

 Eléments liés au système unitaire


 Un seul centre d’impulsion
 La tutelle de l’Etat sur les ETD
 Une seule police Nationale
 Un seul pouvoir judiciaire hiérarchisé
 L’investiture des gouverneurs et vice gouverneurs par le Président de la
République

 Elément du système fédéral


 La répartition constitutionnelle de compétence entre le pouvoir central et les
provinces,
 La libre administration de provinces dotées de moyens humains, matériels et
financiers distinct de ceux de l’Etat.

CHAPITRE III. LES VERTUS CITOYENNES


SECTION : LES OBLIGATIONS CIVIQUES
Par obligation civiques, il convient d’entendre les devoirs du citoyen envers son pays, sa
nation ou l’Etat. Ces obligations sont, entre autres, le patriotisme, le nationalisme, la
conscience professionnelle, le respect de la loi et des autres normes, l’intégrité morale.
1.1 le patriotisme
C’est l’amour de la patrie. Cet amour est plein de développement de sacrifice, le souci
étant celui de voir le citoyen défendre sa patrie contre toute attaque extérieure. Les
caractéristiques du patriotisme sont entre autres l’amour du travail (par celui-ci, le
citoyen contribue à la construction nationale), la ponctualité, la créativité, l’assiduité,
l’obéissance aux lois du pays, le paiement d’impôt, la loyauté, la droiture et l’honnêteté.

1.2 Le nationalisme
~ 19 ~

Le nationalisme est un sentiment d’attachement à la nation dont on fait partie et à tout


ce qui lui est propre. Il implique la conscience nationale. En RDC, en dehors des
nationalismes clanique et tribal, le MPR (Mouvement populaire de la Révolution), par le
régime présidentiel parti unique qu’il institutionnalise à l’issue de son congrès de mai
1970, tenta de former une nation congolaise. Mais dans sa pratique, ces membres
versent dans les antivaleurs. D’où, il servit d’instrument, c’est e la dictature mobutienne.
Ainsi le nationalisme congolais qu’il prônait comme doctrine ne resta qu’une lettre
morte.
1.3 La conscience professionnelle
Elle implique l’amour du travail bien fait. Pour sa consolidation, le travailleur sur congolais,
quel que soit son secteur d’activité, se doit d’être bien motivé par une bonne politique, une
bonne garantie de ses droits.
1.4 Le respect de la loi
Où qu’il soit, le citoyen doit faire preuve de la maitrise de la loi, notamment la loi
fondamentale ainsi que des règles de conduite édictée par son microcosme. L’esprit du
respect de la loi se caractérise par l’évitement, par le citoyen de différentes formes de
marginalité sociale. La distanciation de celle-ci par le citoyen à pour facteurs la justice
distributive et la justice sociale etc.
1.5 L’intégrité morale
L’intégrité est une qualité d’une personne qui fait preuve d’une probité absolue,
incorruptible. Tandis que la morale est tout ce qui est utile à la vie des formations sociales
existant hors de nous et avant nous. Elle traduit toujours l’union de l’altruisme et de la
raison. On décèle derrière la morale, l’élan singulier de l’amour maternel et paternel requit
pour la conservation de l’espèce, l’altruisme vis-à-vis de la famille, de la tribu, de la nation et
de toutes les formes d’association collective dans lesquelles l’individu est inséré.
La règle d’or de la morale est telle qu’il faut traiter les autres comme en voudrait être traité
soi-même, si l’on était à leur place, la morale est donc un choix, celui de l’altruisme contre
l’égoïsme, celui des autres contre soi-même. GRAMSCI la présente comme l’application de
principes éthiques dans les actes particuliers de la vie humaine.
Bref, la morale implique une somme de vertus, notamment l’honnêteté, la raison, l’utilité, le
bien, etc…d’où dans son intégrité morale, le citoyen devra pratiquer les règle de conduite
individuelle et collective de telle sorte que les buts, les désirs, les idéaux, les préférences et
surtout les objectifs sociaux soient satisfaits, contrairement à l’esprit actuel des congolais de
la RDC qui, dans la majorité de cas privilégient l’intérêt égoïste au détriment de l’intérêt
supérieur de la nation, à travers les pratiques de tricherie, de détournements des deniers
publics, de concussion et d’ethnicité.
SECTION II. LES DROITS DU CITOYEN
On distingue entre les droits fondamentaux les droits sociaux et les droits démocratiques.
2.1 les droits fondamentaux lies à l’enfance
Dès son enfance tout citoyen doit jouir d’un certain nombre de droits tels que définis dans la
~ 20 ~

convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’assemblée générale des Nation
Unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par la RDC le 27 septembre 1990.
Il ressort de cette convention que l’Etat Congolais doit assurer à l’enfant et protéger ses
droits regroupés en 4 grandes catégories qui constituent chacune un thème. Ce sont les
suivantes :
1. le droit à la survie
Ce thème regroupe tous les droits de l’enfant à la vie et à la satisfaction des droits essentiels
(avoir un nom, préserver son identité, droit à la vie familiale, à la sécurité sociale, à une
décente, à la nutrition, au logement, aux soins médicaux, etc.)
2. le droit au développement
ici, l’enfant droit bénéficier de tous les soins utiles à son développement, dans la mesure de
ses potentialités, à la liberté de pensée, de conscience et de religion, droit d’accès à
l’information, la réadaptation (cas des enfants handicapés, sensori-moteurs mental), droit à
la réintégration (cas de délinquants).
3. Le droit à la protection
L’enfant a droit d’être protégé contre toutes les formes de mauvais traitements, de
négligence et d’exploitation. La protection porte spécialement sur la vie privée, sur le
handicap (physique), le caractère réfugie de l’enfant, l’exploitation économique (ex : libérer
l’enfant de la vie de moineau, du petit vendeur, etc.), la drogue, le conflit armés, etc.
4. Le droit à la participation
Il s’agit ici d’assigner un rôle actif à l’enfant pour participer à la protection de son Pays.
L’enfant a droit :
 D’être consulté (par exemple ; dans l’achat des habits, des chaussures, etc.),
 De donner son opinion (le droit à la liberté d’expression),
 A la liberté de pensée,
 De réunir de moyens à mettre en œuvre pour assurer le respect de ses propres voies.
2.2 Quelques droits sociaux reconnus aux citoyens
Le travail étant une activité productive devant garantir la survie de l’homme, tout citoyen a
droit au travail. Ce dernier doit lui procurer une bonne rémunération, assurer sa sécurité
sociale et promouvoir sa vie. Le travail est donc un droit et un devoir sacré pour chaque
congolais. L’Etat garantit le droit au travail, la protection contre le chômage et une
rémunération équitable et satisfaisante assurant aux travailleurs ainsi qu’à sa famille une
existence conforme à la dignité humaine, complétée par tous les autres moyens de
protection sociale.
— D’où le citoyen ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son
sexe, de ses croyances. Il a le droit et le devoir de contribuer par son travail à la
construction et à la prospérité nationale.
— Le droit de grève est reconnu et garanti. Mais, il s’exerce dans les conditions fixées
par la loi qui peut en interdire ou en limiter l’exercice dans les domaines de la
défense nationale et de la sécurité ou pour tous services ou activités publics d’intérêt
~ 21 ~

vital pour la communauté.


a. Le droit à un niveau de vie suffisant
Si le citoyen réunit quelques compétences, son niveau de vie doit suivre sa qualification et
ses compétences. L’Etat doit veiller à ce que le citoyen ne soit déphasé ni marginalisé ;
encore moins désaxé. Le citoyen devra être traité à sa juste valeur. Cela éviterait à des
phénomènes comme la délinquance et la criminalité.
b. Le droit à une bonne santé physique et mentale

Pour garantir le droit au citoyen, l’Etat doit mettre sur pieds des services médicaux
biens équipés, motiver le personnel de santé. Ceci devra concourir à la diminution
de la mortalité et de la morbidité.
c. Les droits fondamentaux relatifs à la personne humaine

— Considérée comme sacré, la personne humaine doit être protégée et respectée. C’est
l’Etat qui en a l’obligation. Il doit veiller à la vie et à l’intégrité physique. La personne
humaine ne doit faire l’objet de torture ni de traitement inhumaine, cruel ou
dégradant.
— En outre, toute personne a droit au développement libre de sa personnalité, sans
causer préjudice à autrui, à l’ordre public et à de bonnes mœurs.
— L’Etat a l’obligation de veiller à ce que nul ne soit tenu en esclavage, en servitude,
encore moins dans une condition analogue ou similaire.
— Le citoyen ne pourra aucunement être astreint à un travail forcé ou obligatoire, sauf
dans le cas prévu par la loi.

2.3 Le droit relatif à la justice (droits judiciaires)

— La personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que s


culpabilité ait été établie par un jugement définitif.
— Tout citoyen arrêté a droit d’être informé immédiatement ou plus tard dans 24 heures
qui suivent des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre lui. Il
devra être informé de ses droits (d’arrêté ou de la personne arrêtée).
— Tout citoyen gardé à vue a le droit d’entrer en contact avec sa famille et son conseiller.
La garde à vue ne peut excéder 48 heures. Dépasser ce délai, la personne devra être
relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente.
— Un citoyen détenu a le droit de bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé
physique ou morale ainsi que sa dignité.*tout citoyen détenu, privé de sa liberté, a le
droit d’introduire un recours devant le tribunal qui statue à bref délai sur la légalité de
sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.
— Toute personne préjudiciée illégalement a le droit à la réparation du préjudice qui lui a
été causé.
~ 22 ~

— Le citoyen a le droit de se défendre seul ou de se faire assister par un avocat ou un


défenseur judicaire de son choix.
— Lorsqu’il est poursuivi, le citoyen a le droit d’exiger d’être entendu en présence d’un
avocat ou d’un défenseur judiciaire de son choix et ce, à tous les niveaux de la
procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré-juridictionnelle.
— Le citoyen a le droit de ne se faire pas soustraire contre son gré au juge que la loi lui
assigne. Tout jugement est prononcé en audience publique. Il est écrit ou motivé, et
peut faire l’objet d’un recours conformément à la loi.
— Toute peine que le citoyen (prévue) est appelée à subir, ne peut être prononcée ou
appliquée qu’en vertu de la loi. Elle devra correspondre à l’infraction commise et au
moment où elle est commise.
— La peine est individuelle et ne peut être exécutée que par la personne condamnée.
2.4 les droits liés à la communication
Tout citoyen a droit au respect de sa vie privée, au secret de la correspondance, de la
télécommunication ou de toute autre forme de communication. Il n’y a que la loi qui peut
porter atteinte à ce droit.
2.5 les droits relatifs à la culture, à l’information et à la communication
la liberté de pensée, de conscience et de religion est garantie à tout citoyen. Dans cette
optique tout citoyen a le droit de manifester sa religion et ses convictions, individuellement
ou en commun, tant en public qu’en privé, par à travers le culte, l’enseignement, les
pratiques, l’accomplissement des rites et l’état de vie religieuse, sous réserve du respect de
la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
2.6 les droits relatifs au domicile et à l’habitat
— aucun citoyen ne peut être expulsé du territoire national (de la République), ni être
contraint à l’exile ou résider hors de son lieu de résidence habituelle pour des raisons
politiques, ethniques ou autres.
— Il est reconnu à tout citoyen le droit de circuler librement sur tout le territoire de la
République, d’y établir sa résidence, de le quitter et d’y revenir, ce droit peut être
limité qu’en vertu de la loi.
— Le droit d’asile est reconnu. La république l’accorde aux ressortissants étrangers
poursuivis ou persécutés en raison de leurs opinions, leurs croyances, leurs
appartenances raciales, tribales, ethniques, linguistiques, ou de leur action en faveur
de la démocratie et de la défense des droits de l’homme et des peuples,
conformément aux lois et règlements en vigueurs.
Cependant, toute personne ayant bénéficié du droit d’asile ne peut entreprendre une
activité subversive contre son Pays d’origine ou contre tout autre Pays à partir du territoire
de la République Démocratique du Congo.
Le domicile du citoyen est inviolable. Il ne peut faire l’objet de visite de perquisition que
dans les formes et conditions prévues par la loi.
2.7 les droits relatifs à la propriété privée
~ 23 ~

la propriété privée est sacrée. Le droit y relatif (c’est-à-dire ç la propriété individuelle ou


collective) est garanti par l’Etat conformément à la loi ou à la coutume.
2.8 les droits économiques
— l’Etat a l’obligation d’encourager et de veiller à la sécurité des investissements privés
nationaux et étrangers.
Nul ne peut être saisi en ses biens qu’en vertu d’une décision prise par une autorité
judiciaire compétente.
— L’Etat garanti à tout citoyen l’exercice de l’art, du commerce et de l’industrie, ainsi que
la libre circulation des biens sur toute l’étendue du territoire de la République, dans les
conditions fixées par la loi.

2.9 les droits relatifs aux associations privées et syndicales


— les pouvoirs publics collaborent avec les associations, privées qui contribuent au
développement social, économique, intellectuel, culturel et spirituel des populations
et à l’éducation des citoyens et citoyennes.
— Le droit syndical est reconnu au citoyen de la RDC. D’où tous les congolais ont le droit
de fonder des syndicats, des sociétés ou d’autres associations ou de s’y affilier
librement pour promouvoir leur bien-être et assurer la défense de leurs intérêts
sociaux, économiques et culturels, dans les conditions fixées par la loi.
— Ce droit syndical n’est pas reconnu aux membres des forces armées, des forces de
maintien de l’ordre et des services de sécurité qui, en principe, sont des services
officiels et neutres, chargés de sécuriser tout citoyen.

2.10 les droits matrimoniaux


Tout citoyen a droit de se marier avec la personne de son choix de sexe opposé, et de fonder
une famille. Celle-ci, en tant que cellule de base de la communauté humaine, est organisée
de manière à ce que soient assurées son unité et sa stabilité ? Elle est placée sous la
protection particulière des pouvoirs publics.
SECTION III : LES DROITS DEMOCRATIQUES--------
Il existe plusieurs définitions de la démocratie. Mais quelques une peuvent être parcourues.
— Du grec Démos : peuple et cratos : autorité, pouvoir, la démocratie, au sens
étymologique, est un pouvoir (gouvernement) pour le peuple et par le peuple. C’est ce
sens que lui donne ABRAHAM LINCON.
— Pour François MITTERAND, la démocratie est un schéma qui comprend un système
représentatif, des élections libres, le multipartisme, une liberté de presse, une
indépendance de la magistrature, un refus de la censure,
— De son coté, NGOMA MBINDA, affirme que la démocratie est une forme de
gouvernement dans laquelle le peuple est censé être l’instance souveraine de prise des
décisions d’orientation et de contrôle de toute la société.
Somme toute, la démocratie est un complexe des valeurs notamment l’égalité des moyens
~ 24 ~

devant la loi, la liberté du citoyen, le bonheur, la sécurité, la paix, le consentement


populaire. Toujours d’essence pluraliste, elle admet l’hétérogénéité de peuple, des idées,
des points de vue, elle accepte les conflits que ce pluralisme entraine comme moteur de
croissance. C’est pourquoi Mzée MUNZIHIRWA soutient que le moins mauvais de tous les
régimes est la démocratie. Car celle-ci s’appuie la liberté et sur l’égalité de l’homme
devant la loi. Elle part du principe que la souveraineté réside dans le peuple, lequel
possède radicalement tous les pouvoirs. Le peuple se donne lui-même des lois et choisit
ses autorités par un processus de vote et d’élection. Les détenteurs des divers pouvoirs les
exerçants par délégation du peuple.
a. Les formes de démocratie
Dans le monde, il existe, deux formes de démocraties antagonistes : la démocratie socialiste
et la démocratie libérale.
1) La démocratie socialiste
Elle vise l’affranchissement de l’homme de toutes les contraintes qui l’oppriment et qui sont
générées par les structures économiques et sociales capitalistes inégalitaires. Le pouvoir, en
principe révolutionnaire appartient à la classe ouvrière. D’où l’expression « dictature du
prolétariat, étape inéluctable pour l’élaboration du capitalisme. C’est une démocratie du
type marxiste-léniniste.
2) La démocratie libérale ou bourgeoise
C’est celle du monde capitaliste par laquelle la liberté individuelle, la libre entreprise et le
profit se doivent d’être garantis aux opérateurs économiques, avec toutes les conséquences
qui peuvent en suivre.
a) Les droits démocratiques
1) Le droit à l’élection, c’est-à-dire au suffrage universel des adultes avec une voix pour
chaque citoyen.
2) Le droit à la vie multipartiste pouvant commencer par deux partis politiques devant
favoriser un choix de candidats.
3) Les droits aux libertés civiques (liberté de parole, de publication, d’association, de
protection contre des arrestations arbitraires et la garantie d’une justice équitable.
4) Le droit au bien-être social et économique. A cet effet, la politique de l’Etat doit être
fonction de l’intérêt public.
5) Le droit de canaliser ses opinions politiques par la voie du parlement c’est à dire du
corps législatif.
Il convient de nous attarder sur l’élection et la vie multipartiste en vue d’un meilleur
approfondissement des connaissances. Pour en savoir plus, nous nous referons aux écrits du
Professeur MULUMBATI NGASHA, homme de science et politicologue congolais.
1. L’élection
a. Définition
Selon le Professeur MULUMBATI NGASHA, l’élection est un mode par lequel les gouvernants
sont choisis par les gouvernés. Très rarissime dans les sociétés Africaines traditionnelles,
~ 25 ~

l’élection est l’apanage des sociétés modernes, acculturées. De l’élection transparait l’idée
de la légitimité du pouvoir politique ou encore de la représentation politique. Celle-ci réfère
à l’idée selon laquelle le peuple est détenteur suprême du pouvoir politique qu’il exerce par
le truchement de ses représentants.
b. Sorte d’élections
Le système électoral est varié. Il comprend le système majoritaire, le système de
représentation proportionnelle et le système mixte.
a) Le système majoritaire
Il nécessite que pour qu’il soit élu, le candidat réunisse la majorité des voix. On parle du
système majoritaire à un seul tour (selon que pour l’unique tour d’élection organisé le
candidat l’emporte par une majorité des voix obtenues) ou à deux tours, lorqu’au premier
tour d’élection, aucun des candidats en course n’a réalisé la majorité absolue des voix (celle
de 50% + 1 voix). Dans ce cas ne peut être élu que le candidat qui réalise la majorité des voix
au second tour.
Par ailleurs, le scrutin peut être uninominal ou plurinominal. Le scrutin uninominal est celui
par lequel un seul candidat est élu par chaque circonscription. Tandis que le scrutin
plurinominal est celui dont chaque circonscription élit plusieurs candidats regroupés sur une
liste. D’où son nom de scrutin de liste. Lorsqu’on vote la liste totale ou entière des candidats,
le scrutin est dit bloqué. Mais lorsqu’on en élit quelques-uns en formant une autre liste, ce
scrutin est dit panaché. Le scrutin uninominal ou plurinominal peut être organisé à un tour
ou à deux tours. Dans ce cas, ils obéissent au système électoral majoritaire.
b) Le système de représentation proportionnelle
C’est celui qui est basé sur une représentation des minorités au prorata des voix obtenues
dans chaque circonscription, sur base d’un nombre uniforme des voix tel que fixé par une loi
électorale pour tout le Pays. Exemple réunir 5000 voix avoir un élu. Le nombre des candidats
élus et le rapport entre le nombre de voix réellement obtenues et le nombre uniforme ou
requis des voix tel que fixé par la loi électorale.
10000 (𝑣𝑜𝑖𝑥 𝑜𝑏𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒𝑠)
Exemple : - Liste A = 5000 (𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑢𝑛𝑖𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒) =2 élus
9000
- Liste B =5000 = 1.8 élus = 2 élus
Le quotient ainsi obtenu représente le nombre de siège.
c) Le système mixte
C’est celui qui chevauche entre le système majoritaire et le système de représentation
proportionnelle. Chaque électeur, comme en Allemagne, détient deux bulletins dont l’un lui
sert de vote de la moitié des députés au scrutin uninominal à un tour et l’autre au vote
proportionnel du reste des députés.
Il est à noter que ces systèmes électoraux vont mieux dans les Pays à régime politique
multipartiste. Tandis que les responsables du parti unique élisent les candidats sur base des
listes qu’ils confectionnent et qu’ils soumettent à la population.
2. Le multipartisme
~ 26 ~

Il suppose un régime politique qui repose sur plusieurs partis politiques petits ou moyens ou
sur plusieurs partis dont l’un d’entre eux est le plus important par le fait qu’il détient la
majorité parlementaire et concentre le pouvoir de l’Etat entre ses mains, ou le plus
dominant qui oblige le gouvernement à s’appuyer sur une coalition des partis hétérogènes
pour son fonctionnement et son maintien au pouvoir.

CHAPITRE IV LES CADRES SOCIAUX DE LA CITOYENNETE

SECTION I LE CADRE SOCIAL GLOBAL : LA SOCIETE CONGOLAISE


Connaitre son Pays, sa société et sa nation est une obligation pour le citoyen. Cette
connaissance est indispensable d’autant plus que le citoyen ne peut se sacrifier, défendre et
contribuer qu’au développement d’une nation bien connue. C’est ainsi que dans ce chapitre
nous voulons que le citoyen congolais fasse preuve de maitrise de la vie politique,
économique, sociale et culturelle de son Pays.
a. Vie politique
Situé entre 5° 20 de latitude nord et 13° 27 de latitudes sur une superficie de 2.345.000 km²,
la République Démocratique du Congo est le plus vaste Etat et le plus riche potentiellement
de l’Afrique Centrale.
Sa vie politique peut être reconstituée en la subdivisant en 3 grandes étapes à savoir :
 L’étape de l’Etat indépendant du Congo,
 Le Congo en tant que colonie Belge,
 Le Congo indépendant
1. Le Congo en tant qu’Etat indépendant du Congo (EIC)
L’existence de l’EIC est conséquente à l’arrivée de DIEGO CAO, un navigateur Portugais, à
l’embouchure du Congo en 1482. Cette arrivée eut deux conséquences à savoir :
— L’établissement à la fin du XVème siècle des relations entre les portugais et le
souverain du royaume des Bakongo dont la capitale était située dans l’Angola actuel.
— La fondation des comptoirs sur la cote, lesquels servirent de base à la traite négrière.
Cette dernière s’amplifia avec la participation complice de certains souverains. D’où
le peuplement de toutes les régions de l’Ouest de la cuvette congolaise. Au XIXème
siècle, la traite négrière gagna aussi l’Est et le Sud par le biais des trafiquants Arabes
et Swahili. La population de cette partie est aussi vidée.
En plus du voyage de DIEGO CAO, LIVINGSTONE organisa son premier voyage dans la région
de Zambèze. Stanley partit à sa recherche en 1871. Traversant le continent d’Est en Ouest,
en 1877, il reçut la collaboration de Léopold II, roi des Belges intéressés à se entreprises.
Déjà à partir de l’année 1854 et de ses voyages, le pays fut peu à peu reconnu par les
explorateurs Européens. Par conséquent, Léopold II créa L’ASSOCIATION INTERNATIONALE
DU CONGO (AIC) en novembre 1879. Et l’article de Berlin de 1885 lui reconnut la qualité de
chef de l’EIC.
L’EIC se caractérise vite par une administration qui instaure les travaux forcés. Les
~ 27 ~

autochtones sont expropriés de leurs terres vacantes et de leurs produits qui, désormais,
appartiennent à l’Etat.
Face à cette situation ; le peuple congolais de l’époque refuse la passivité et amorce une
lutte raciale puis politique, donc une lutte pour l’indépendance. Quelques actes de
résistance sont commis notamment :
— L’affrontement entre l’officier Belge BODSON (avec ses 12 hommes) et le roi M’siri du
Katanga entouré de 300 noirs,
— La révolte des soldats BATETELA du poste de Luluabourg, le 04 juillet 1895 ; d’où
Léopold II constitua une commission internationale d’enquête pour examiner la
situation. La commission constituée du Belge JANSSENS, de l’Italien NISCO et du
Suisse SCHUMACHER séjourna pendant 4 mois de septembre 1904 à janvier 1905.
Son rapport fit état des abus des Belges comme l’expropriation des terres et la
manipulation des indigènes prisonniers, leur mauvais traitement et l’élévation de
leur taux de moralité.
A ce rapport, il faut ajouter les lettres des missionnaires protestants en 1902 qui
déclenchèrent, en Angleterre, une campagne pour dénoncer les méthodes employés
pour ramasser le « red rubber » (caoutchouc rouge).
Des réactions furent nombreuses et iront jusqu’au-delà du moment où le Congo devient
une colonie belge. Par traité du 28 novembre 1908, Léopold II lègue à la Belgique l’EIC
qui devient une colonie du royaume de Belgique.
2. Le Congo en tant que colonie Belge
De 1908 à 1956 les réactions des autochtones se poursuivront, eu égard aux rapports
susmentionnés. Entre autres réactions de cette période, il y a lieu de retenir :
— La résistance du chef Kasongo Nyembo dans le district du haut lomami entre 1907 et
1917 ;
— L’insoumission des populations des sud-kivu, jusqu’en 1923 ;
— Le mouvement insurrectionnel de 1919 dans la région du lac Léopold II ;
— La grande révolte des bampende en 1931 causée par la diminution des revenus
paysans due à la crise économique entre l’administration territoriale et les sociétés
commerciales (HCB) ;
— Le meurtre d’un agent territorial découpe en morceaux par les pende de GUNGU
suivi de la répression de la force publique faisant 550 morts, de la relégation et de
l’emprisonnement des chefs et de leurs notables. Ces actes furent suivis de
l’interdiction des mouvements insurrectionnels par l’administration coloniale. D’où
les noirs congolais privilégieront la lutte raciale et nationaliste qui prit la forme
d’opposition religieuse représentée par le kimbanguisme (dans le Bas-Congo), le
kitawale (en provenance de la Zambie) au Katanga et l’Islam qui a recruté beaucoup
d’adeptes au Maniema. La tension entre les noirs et les blancs s’aggrava avec la
discrimination que les blancs créèrent dans tous les secteurs de la vie soutenant que
les noirs sont des éternels enfants et pendant longtemps ils auront besoin de
~ 28 ~

l’encadrement paternel et bienveillant de l’homme blanc. Mais les écrits et les idées
de quelques personnalités Belges, à l’instar de PIERRE RYKMANS, ANTOINE RUBBENS,
le gouverneur JUNGERS, Léon PETILLON, VAN BILSEN, favorisèrent dans le chef des
noirs l’idée de l’indépendance.
RYMANS parle de « dominer pour servir » (1931) sous entendant, par là la libération
économique et sociale du noir en lui apprenant les responsabilités politiques.
M. ANTOINE RUBBENS, avocat Belge, trouve superflue la barrière entre la société noire et la
société blanche (1947). Le gouvernement du général JUNGERS interpelle, en 1951 ses
compatriotes Belges sur leurs mentalités et leurs mauvaises fois qui anéantiraient l’œuvre
coloniale. Tandis que le gouverneur Général PETILLON et le ministre DEQUAE soutiennent
l’intégration des noirs dans la communauté blanche (1932-1958). C’est la même question
(des relations humaines) qui préoccupe le roi BAUDOUIN. VAN BILSEN publie le plan de
trente ans pour l’émancipation des noirs congolais.
Il en ressort que l’indépendance du Congo fut le fruit d’un processus caractérisé par
l’organisation de premières élections (municipales) en 1957 que remporta le parti ABAKO
fondée en 1950. Mais Joseph KASAVUBU, son président, réclama les élections générales et
l’autonomie interne. Cette revendication fut suivie des mouvements populaires (révoltes) en
1958 à Elisabeth ville-(L’shi) et en janvier 1959 à Léopoldville (Kinshasa) où on tira dans les
foules nationales lesquels occasionnèrent des réformes.
Bien avant ces réformes, les insurrections populaires furent consolidées par l’exposition
internationale de Bruxelles par laquelle les congolais eurent l’occasion de s’instruire sur ce
qui se passe ailleurs.
Dans l’entre temps, plus de 30 partis politiques formés se disputent démocratiquement le
pouvoir et le gouvernement du Congo dès son indépendance. Ce sont entre autres l’ABAKO,
Le MNC dont le président P.E LUMUMBA, et ses collaborateurs immédiats DIOMI et
NGALULA avaient assisté à la conférence des peuples Africains organisées à ACCRA en
décembre 1958, laquelle lui inspira l’idée de l’émancipation et du combat contre la
balkanisation du territoire national, le parti solidaire Africain (PSA) d’A. GIZENGA, le parti
national du progrès (PNP) de Paul BOLYA fondé à Coquilativille, le parti du peuple (PP), la
conférence des associations tribales du KATANGA (CONAKAT) de Moise TSHIOMBE fondée à
Elizabethville le 11 juillet 1959. A ces partis politiques s’ajoutaient des cartels comme la
BALUBAKAT FEDEKA de J. SENDWE, parti à la base ethnique regroupant les BALUBA du
Katanga et les Kasaiens vivant au Katanga, l’ASSORECO (Alliance des Bangala) dirigée par J.
BOLIKANGO.
Les revendications de ces partis politiques et associations aboutirent à l’organisation des
élections communales et territoriales en décembre 1959, élections que remportèrent le PNP
et ses associés, suivis de l4ABAKO, du cartel PSA, du Parti du peuple et le MNC/Kalonji. Un
autre grand acquis des revendications fut la tenue en Février 1960 à Bruxelles de la Table
Ronde Belgo-Congolaise très représentative à laquelle toutes les questions politiques du
Congo avaient été traitées. Avec cette table ronde, la date de l’indépendance du Pays
~ 29 ~

avaient été fixée au 30 juin 1960. Le Pays fut doté pour 4 ans d’une loi fondamentale qui
instaura un régime des assemblées sans pouvoir exécutif fort et de 6 gouvernements
provinciaux aux compétences plus limitées.
Patrice E. LUMUMBA, chef de MNC, devient Premier ministre et KASA-VUBU est porté à la
présidence de la République par le parlement issu des élections de mai 1960.
3. Le Congo indépendant (de 1960 à nos jours)
a. La première République
Le 30 juin, l’indépendance du Congo est proclamée. La première République voit les jours
mais sera vite caractérisée par des grèves, de troubles qui éclatent. Dans ces conditions trois
gouvernements vont tour à tour se succéder ; le gouvernement LUMUMBA, le
gouvernement ADOULA et le gouvernement Moise TSHIOMBE, sous le règne du président
KASA-VUBU.
1) Le gouvernement de P.E LUMUMBA
C’est le plus éphémère des gouvernements de la RDC jusque à là connu sous ces
gouvernements, il y eut après la proclamation de l’indépendance, un certain nombre de
sécessions, notamment :
— La sécession Katangaise du 11 juillet 1960 qui poussa le premier ministre et le
président de la république à solliciter l’assistance des Nations-Unies.
— La sécession du sud Kasaï par laquelle, le 08 Aout 1960, le sud Kasaï s’auto déclare
indépendant et se fédère avec le Katanga.
Finalement P.E LUMUMBA, pris dans ces difficultés et les intrigues politiques, en désaccord
quotidien avec le président KASA-VUBU, refuse de ses démettre. Il est arrêté le 17
septembre et sera assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga où est transféré. Depuis lors, il est
proclamé héros national de l’indépendance congolaise et est devenu aussi un symbole pour
toute l’Afrique.
2) Le gouvernement ADOULA
Après la mort de LUMUMBA, Cyrille ADOULA forme le premier Août 1961 son
gouvernement. Celui-ci s’efforcera de redresser la situation politique et économique. Mais il
fut contraint de démissionner pour être remplacé par celui de Moise TSHOMBE leader de la
sécession Katangaise.
3) Le gouvernement de Moise TSHOMBE
Avec l’aide des mercenaires étrangers, le gouvernement de Moise Tshombe formé le 24
novembre 1964 réussit à écraser la rébellion des provinces demeurées fidèles à la mémoire
de P.E LUMUMBA. Il est révoqué le 14 novembre 1965. Au terme de cette période confuse,
le général MOBUTU prend le pouvoir et se donne 5 ans pour assurer le redressement et la
réunification du Pays. C’est l’avènement de la deuxième République.
b. La deuxième République
Elle couvre la période allant du 24 novembre 1965 au 06 décembre 2006. Elle a connu deux
vagues de gouvernements. La première vague est celle des gouvernements intervenus sous
le règne du Marchal Mobutu. La deuxième vague est celle des gouvernements qui ont pris
~ 30 ~

naissance avec l’avènement de l’alliance des forces démocratiques pour la libération du


Congo (AFDL) sous le règne du feu Président Laurent Désiré KABILA, à partir du 17 mai 1997.
Au cours de cette deuxième république, on peut retenir un certain nombre des faits
politiques intervenus sous le règne du feu président maréchal Mobutu. Ce sont notamment :
— La mise sur pieds d’une nouvelle constitution, le 27 juin 1967 qui définit la RDC
comme un Etat unitaire et démocratique, instaure un régime présidentiel (dans
lequel le président dispose avec l’exécutif d’un pouvoir prépondérant sur les autres
organes) avec un pouvoir exécutif fort : une assemblée unique et une administration
centralisée.
— Un seul parti politique est autorisé, le mouvement populaire de la révolution (MPR)
dont le général Mobutu Sese Seko, président de la République, est le leader.
Il est à noter que le MPR est l’émanation, sinon le prolongement du corps des volontaires de
la république (CVR) crée le 22 janvier 1965 et dont les objectifs étaient l’éveil de la
conscience nationale et la reconstruction du pays. Le MPR, pour sa part, vit le jour en
décembre 1966.
— Dans le souci de former une Nation Congolaise (Zaïroise), le président Mobutu
institutionnalisa, au Congrès extraordinaire du MPR de mai 1970 à Nsélé le régime
présidentiel à parti unique. Le MPR devient une institution suprême du pays
subordonnant par-là toutes les autres. Et en vue de se rassurer de cette
subordination et asseoir la dictature, le MPR fut obligatoirement présent dans toutes
les autres institutions (MPR ouvrière, estudiantine, animation politique, brigade
agricole, etc.). En 1972, ce régime fut atrocement décrié et critiqué par les 13
parlementaires dans un document intitulé « lettre ouverte au président Mobutu ».
— Le changement de quelques emblèmes du Pays : le drapeau national et l’hymne
national. Le drapeau national prend désormais un fond qui encadre un cercle jaune
comprenant le flambeau tenu par une main. L’hymne national devient la zaïroise,
exécuté pour la première fois à MBUJIMAYI par le président de la république, le 08
décembre 1971. Mais bien avant cela, le pays, le fleuve et la monnaie prennent le
nom de Zaïre, le 27 octobre 1971. Cette date est dédiée officiellement à la journée de
3Z.
Il convient de noter que la philosophie de l’authenticité et la notion du patriotisme Zaïrois
authentique de l’époque ne servit qu’à asseoir la dictature des gouvernants, la corruption,
l’ethnicité, le vol, le détournement du denier public, la concussion, la prostitution, la
prolifération des sectes religieuses, le culte de personnalité. Dans ces conditions, les libertés
individuelles d’expression et de créativité populaire ont été étouffées.
Même si l’authenticité a conscientisé le peuple congolais de l’époque à recourir à ses
propres sources et à rechercher les valeurs de ses ancêtres pour un développement
harmonieux et naturel, elle n’a pu engendré qu’une classe dirigeante plein d’inciviques dont
la préoccupation ne consistait qu’accumuler des richesses et conduire le pays au sous-
développement, en dépit de vaines tentatives du Zaïrianisation ( novembre 1973), de
~ 31 ~

radicalisation (décembre 1974) et de stabilisation (octobre 1976).


En fait, l’extraversion des structures de production, l’absence de l’harmonie entre
l’agriculture et l’industrie, la pénurie des biens et services, l’absence d’une politique intégrée
en matière d’énergie et de technologie, le manque d’investissement et le recours aux
capitaux extérieurs pour financer le développement, sont autant de maux qui, depuis 1972,
ont été reprochées à ce régime du MPR qui aboutit à l’inauguration en date du 24 avril 1990,
du processus de démocratisation des institutions du pays, conséquemment aux résultats des
consultations populaires, par le discours présidentiel. Depuis lors, le multipartisme, d’abord
à 3 partis, puis intégral, fut instauré.
Ce multipartisme donna naissance à l’effervescence des partis et autres sensibilités
politiques.
Avec l’inauguration du processus de démocratisation, le pays fut ouvert à la période de la
transition démocratique. Une première vague des gouvernements de transition est
intervenue. Ces gouvernements furent dirigés tour à tour par Messiers LUNDA BULULU,
TSHISEKEDI WA MULUMBA, NGUZ A KARL IBOND, MUNGULU DIAKA, KENGO WA DONDO et
le Général LIKULIA BOLONGO, sous la présidence de la république du feu Maréchal
MOBUTU.
En novembre 1991, fut convoquée la conférence Nationale souveraine considérée comme
un forum au sein duquel le peuple, représenté par les partis politiques, les institutions
publiques et la société civile, devait décider de la mise sur pieds de nouvelles institutions
démocratiques, à l’issue d’un déballage, d’une autopsie de toute la situation fut elle
politique, économique, sociale et culturelle du pays telle que vécues sous la deuxième
république.
Durant toutes ces assises, le pays a vécu une période de transition politique avec comme
organes le président, le gouvernement de transition, le haut conseil de la république-
parlement de transition et le pouvoir judiciaire.
L’échec de la conférence nationale souveraine pour cause d’absence de cohabitation entre
politiciens donna lieu à la conférence de palais de marbre (I, II et III). Le chaos demeura
jusqu’au moment où les éléments de l’alliance de forces démocratiques pour la libération du
Congo, AFDL en sigle, s’empareront du pouvoir le 17 mai 1997 par une guerre armée. C’est le
début de la nouvelle vague des gouvernements de transition, peu après la conquête du pays
par l’AFDL.
1. Le gouvernement de Laurent désiré KABILA
En effet avec le départ du président Mobutu chassé du pouvoir par l’AFDL, une vacance a été
créée. Mzée Laurent KABILA, une des figures de proue de l’alliance, est désigné à la tête du
pays par le conseil de cette dernière.
Le 23 mai 1997, un nouveau gouvernement est constitué dirigé par le président lui-même. Il
poursuit l’objectif de la lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme, la démocratie, le
nationalisme, l’unité nationale et surtout la reconstruction nationale qui ressort comme une
de ses idées forces cet idéal est celui de l’AFDL dont le protocole d’accord fut signé à
~ 32 ~

LEMERA entre ses partis constitutifs à savoirs le parti Révolutionnaire du peuple (PRP) dirigé
par Laurent désiré KABILA, ADP (Alliance Démocratique du peuple) de DEO BUGERA, le CNRD
(Conseil National de résistance, pour la démocratisation) dirigé par André KISASE NGANDU
et le MRLZ (Mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaïre)
Toutefois, les frictions politiques internes entre les différents partis de l’AFDL ont eu pour
conséquence, le retour au bercail des troupes Rwandaises celle-là même qui avec celles de
l’Ouganda, avaient soutenu l’AFDL pour conquérir le pouvoir. Ce retour, fort mal digéré par
les gouvernements du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, a été à la base d’une guerre
d’agression dont le début est situé au 2 Août 1998.
Le premier gouvernement s’est évertué à faire de la RDC un Etat de droit. Il a mis sur pied
une assemblée nationale, l’ACL-PT, la COM, Les comités de pouvoir populaire (CPP en sigle),
c’est-à-dire une organisation du peuple pour récupérer le pouvoir et s’assumer en ce qui
concerne le développement. Mais ce gouvernement ne fera pas long feu à cause de
l’assassinat de son président Laurent Désiré KABILA, pour des raisons encore obscures.
1.1 le deuxième gouvernement
A la mort de L.D KABILA, le 16 janvier 2001 ; son fils, le général Joseph KABILA, coopté par les
membres du gouvernement de son père ; est porté à la magistrature suprême. Les axes de
son gouvernement sont :
— la restauration de la paix par la réunification du Pays ;
— la relance du dialogue inter congolais ;
— le redressement économique par la réforme structurelle, la rigueur dans gestion des
finances publiques, la libération des marchés de change, les secteurs du diamant ;
— la coopération bilatérale et multilatérale avec les partenaires étrangers ;
— la mise sur pieds des nouveaux codes miniers et d’investissement ;
— l’assainissement de l’environnement des affaires ;
— la lutte contre la corruption et la fraude fiscale et douanière ;
— la réforme de la justice militaire, etc.
mais à l’issue du dialogue inter Congolais de Sun City en Afrique du Sud, le général Major
Joseph KABILA, était obligé de former un gouvernement dirigé par un président et 4 vices
présidents notamment, un vice- président en charge des questions politiques, un vice-
président en charge des questions sociales et culturelles, un vice- président en charge des
questions économiques et financières et un dernier chargé de la défense.
C’est ce gouvernement d’un plus quatre qui aura la charge d’organiser les élections et
d’encadrer tout le processus électoral dont les grands moments ont été les suivants :
— la mise sur pieds de la commission électorale indépendante ;
— l’enrôlement des citoyens, le 30 juin 2005 ;
— le référendum constitutionnel, le 18 et 19 décembre 2005 ;
— les élections présidentielles et législatives, le 30 juillet 2006 ;
— le deuxième tour des élections présidentielle et législatives provinciales, le 29
octobre 2006 ;
~ 33 ~

— les élections sénatoriales (le 19 janvier 2007) ;


— les élections des gouverneurs des provinces, (le 27 janvier 2007)
1.2 Aspect économique du cadre social Congolais
Le Congo- Kinshasa est un Pays aux ressources immenses. L’essentiel de cette économie est
composé de l’agriculture, l’industrie et le commerce extérieur.
a) Sur le plan de l’agriculture
La RDC dispose d’une grande gamme de produit agricoles, notamment ; le palmier à huile, le
café, le thé, le cacao, le coton ; le tabac, le caoutchoute, les plantes à fibres, la canne à sucre,
le bois, les chantiers forestiers, l’élevage bovins, de chèvres, la pêche fluviale et lacustre.
b) Sur le plan de son sous- sol
Outre son potentiel hydro-électrique que recèle son système fluvial. Son sous-sol regorge les
ressources minières suivantes : le cuivre, le cobalt, la manganèse, l’étain, le diamant
industriel et de joaillerie, l’or l’argent, le zinc, le calcium, le germanium, le plomb, le fer, le
charbon, etc.
c) Sur le plan industriel
Les gros des industries de la RDC. Est concentré à Kinshasa et à Lubumbashi. On peut citer
les brasseries, les minoteries, les rizeries, les huileries, les sucreries, les cimenteries, les
industries alimentaires diverses, les industries de transformations, de fabrication de
chaussures, de coton, des usines pneumatiques, des savonneries, des industries de tabac, de
bois, de montage de véhicules automobiles ; des usines des plastiques, des constructions
mécaniques et des industries chimiques et métallurgiques.
d) Sur le plan touristique
Il existe de sites admirables en RDC, surtout dans les régions des grands lacs, dans le parc de
Virunga et les montagnes du Kivu et du Ruwenzori, dans le parc d’Upemba au Katanga. Tout
cet arsenal a constitué une garantie très sure de l’avenir touristique du Congo-Kinshasa.
e) Le commerce extérieur
Sur ce plan, il y a lieu de noter une baisse de la production due aux différentes guerres. Avec
l’entrée de capitaux étrangers, le tissu économique congolais s’est effondré. Mais à côté du
principal partenaire du Congo-Kinshasa, à savoir la Belgique, la RDC compte de nombreux
clients de ses matières premières : la communauté européenne, le BENELUX, les USA, le
CANADA et le JAPON.
1.3 l’aspect culturel
La population Congolaise est à 80% bantoue. Elle compte 250 groupes ethniques,
dont la répartition géographique est complexe. Elle est composée des Bakongo, des Mongo,
d’Azandé, des Baluba situés au Nord-Est du Kasaï et au Nord du Katanga, des Ruund. Les
peuples du Nord sont d’origine soudanaise, ceux des confins orientaux sont d’origine
nilotique et surtout éleveurs.
Environ 1500 pygmées sont isolés dans la forêt équatoriale et vivent de la chasse
et de la cueillette.
Sur plus au moins 1000 langues que compte l’Afrique, la RDC totalise environ 250
~ 34 ~

langues dont les véhiculaires sont le kiswahili (voir régions de l’Est et au Katanga), le lingala
parlée dans les provinces de l’Equateur et Kinshasa ; kikongo, dans les provinces de
Bandundu et du Bas-Congo ; le Tshiluba au Kasaï. Le Français est depuis l’indépendance, une
langue officielle.
1.4 L’Aspect social
Cet aspect qui comprend l’alimentation, la santé, l’éducation, l’habitat, les
transports et communication, fait piètre figure au Congo-Kinshasa, surtout que le tissu
économique est en effondrement constant.
En effet, nombre de Congolais sont mal nourris ou sous alimentés. Cette
situation agit sur leur santé. D’où l’élévation des taux de mortalité, le tout intervenant dans
une infrastructure sanitaire délabrée, sans équipement ultra- modernes devant permettre
de faire face aux nombreuses épidémies et pandémies ou avec des équipements vétustes ne
permettant pas de faire face aux nombreux cas des maladies.
Il en est de même de l’infrastructure éducative. Celle-ci pose de nombreux
problèmes notamment la capacité d’accueil, la vétusté, le niveau de formation des élèves et
des étudiants qui, souvent, accusent des insuffisances. La pauvreté elle- même fait que
beaucoup d’enfants sont au chômage, faute de possibilités matérielles et financières de
leurs parents. D’où les phénomènes tels que la délinquance, le banditisme, la prostitution, le
mariage précoce, la criminalité, etc.
L’habitat aussi pose beaucoup de problèmes surtout dans les milieux urbains, avec le
surnombre des parents locataires, il se pose un problème de promiscuité et même
d’éducation des enfants, l’espace vital étant exigu.
Le problème des voies de communications se pose aussi avec acuité, il est intra-urbain et
interurbain. Il se pose aussi en termes de communication entre les milieux urbains et les
milieux ruraux.
Dans cette optique, on note de graves difficultés d’évacuation des denrées alimentaires, du
village vers la ville, les milieux ruraux étant enclavés. D’où des problèmes de famine due à la
rareté des produits premiers nécessités dans les milieux urbains.
En pareilles circonstances, la question du développement se pose constamment, en dépit
d’innombrables matières premières ou ressources du sol et du sous-sol que regorge le Pays.
Mais qu’en est-il du développement ?
1.5 le développement
il est définit selon les tendances économiques. Pour les libéraux, le développement est une
acquisition quantitative des biens économiques, c’est-à-dire réalisation de l’abondance, de
la croissance (F.PERROUX, ADAM SMITH, RICARDO, etc.)
Pour les socialistes, le développement est considéré comme un processus global qui rend en
ligne de compte la croissance et les relations internationales entretenues en considérant le
commerce extérieur qui se déroule entre les pays du tiers monde et ceux du centre et la
domination politique qui en découle.
Mais avec le professeur ANYENYOLA, le développent est non seulement un état mais aussi
~ 35 ~

un processus qui se veut universel et intégral, c’est-à-dire de toujours et de partout, pour


tout homme et tout homme, pour toute la société ou tous les aspects de la vie sociale
(socio-culturel, politique, économique, psychologique, etc.).
a) Le concept de développement
Le concept de développement est l’un des usités mais dont la définition est loin d’être
unanime. Cette dernière est fonction des politiques et systèmes économiques en vigueur.
C’est pour cela que certaines définitions relèvent du système économique capitaliste et
autre du système économique socialiste ou collectiviste.
1) Du point de vue des libéraux
Il en ressort que la première catégorie de définition regroupe les auteurs comme François
PERROUX, ARTHUR LEVIS, B. HIGGINGS, COLIN CLARK, JOHN MEILLOR, ANDRE MARSHAL etc.
Pour François PERROUX, le développement est un ensemble de changements
observable dans le système économique et dans le type d’organisation qui conditionnent la
croissance entendue comme l’augmentation soutenue du produit réel global.
De leur côté, ARTHUR LEVIS, B. HIGGINGS et COLIN CLARK soutiennent que le
développement est respectivement la « croissance », le « produit », le « revenu » ou le
« progrès ».selon JOHN MEILLOR, le développement est un processus qui permet à une
population de produire des biens et services avec une efficacité plus grande et qui relève le
niveau de vie des individus et accroit le bien-être de la population.
Une certaine littérature s’inscrit dans l’option de la croissance économique,
tenant compte du retard accusé par les pays africains, latino-américains et asiatiques du
point de vue de l’industrialisation. Elle considère le développement comme une succession
d’étape qui diffèrent à des degrés divers soit par la forme d’organisation (familiale, urbaine
ou nationale) de la production et des échanges, soit par la nature du secteur prédominant
(primaire, secondaire et tertiaire), soit encore par le rythme de croissance de
l’investissement et de l’accumulation du capital, ces étapes sont les suivantes : tradition,
transition, décollage, maturité, consommation de masses.
Somme toute, le développement est présenté par les libéraux comme une
acquisition quantitative de biens économiques, c’est-à-dire la réalisation de l’abondance. Ils
ont eu le mérite de présenter la croissance comme un des éléments différentiels du
développement.
Leur insuffisance réside dans le fait que la croissance soit l’unique paramètre du
développement, justifiant par-là la position hégémonique des pays du nord par rapport à
ceux du sud, une position tout à fait impérialiste et vicieuse du point de vue des relations
entre les pays nantis et ceux dits sous-développés.
2) Pour les socialistes
Le développement est considéré comme un processus global qui prend en ligne
de compte la croissance et les relations internationales entretenues en considérant le
commerce extérieur qui se déroule entre les pays du tiers monde et ceux du centre et de la
domination politique qui en découle.
~ 36 ~

C’est ainsi que pour LEBRET, L.T, le développement est la série des passages pour
une population déterminée et pour les fractions des populations qui la composent, d’une
phase moins humaine à une phase plus humaine, au rythme le plus rapide possible, au coût :
le moins élevé possible, compte tenu de la solidarité entre les fractions de la population
nationale et de la coopération entre les Nations.
E. OWENS et R. SHAW pensent que le développement est la mise en place d’une
série d’institutions qui fourniraient aux déshérités des pays pauvres, la possibilité de
participer à la prise des décisions les plus importantes pour leur vie et qui les entraineraient
en outre dans le grand courant de la société moderne.
Ces définitions quand bien même elles mettent l’homme au centre du
développement, toujours envisagé comme rapport social, semblent minimiser l’aspect
mental et spirituel de l’homme celui-ci doit être envisagé dans toutes ses dimensions à
savoir, physique, social, économique, mental et spirituel.
D’où le recours aux définitions à caractère sociologique parce que englobantes.
De ce point de vue, le professeur ANYENYOLA WELO soutient que le développement est non
seulement un état mais un processus qui se veut universel et intégral, c’est-à-dire de
toujours et de partout, pour tout homme et pour tout homme, pour toutes les sociétés où
tous les aspects de la vie sociale (socio-culturel, politique, économique, psychologique, etc.)
et pour qu’il se réalise pleinement et correctement, le développement doit être sous-tendu
par des principes positifs d’ordre spirituel (amour, paix ; justice, unité, solidarité,
tolérance…).
Nous pouvons donc dire, sans peur d’être contredit, qu’il y a développement
lorsque tous les problèmes qui relèvent de l’environnement politique, économique, social,
religieux, culturel et psychologique de l’homme sont rencontrés et résolus grâce à une
somme des connaissances détenues par une société déterminée. Le développement
suppose donc un processus d’amélioration du bien-être individuel et collectif, amélioration à
la fois qualitative et quantitative.
Cependant, nous ne pouvons pas aborder la question du développement sans
tenir compte de son antipode, le sous-développement.
b) Le sous -développement
1) Du point de vue des libéraux
Selon la banque mondiale un pays sous-développé est celui dont le revenu
annuel par habitant ne dépasse pas 300 dollars Us.
Pour YVES LACOSTE, le sous-développement s’explique par la faiblesse du
pouvoir d’achat, la prépondérance étrangère (cause fondamentale de l’existence dans les
pays sous-développés d’une minorité économiquement privilégiée et qui tire profit de la
situation du sous-développement.
RICARDO pense que le sous-développement est un phénomène global produit
d’un processus historique caractérisé par un contexte socio-économique spécifique
comportant des mécanismes de blocage et du freinage en relation avec les structures
~ 37 ~

économiques internes et externes.


Si les libéraux considèrent le sous-développement comme un retard de
croissance comparativement au degré atteint par les pays industrialisés du Nord, les
socialistes le considèrent comme un produit de l’histoire à rechercher dans les relations
économiques tissés entre les deux catégories de ces pays.
c) Origine du développement
Le développement provient d’une combinaison des facteurs, des conditions et agents. Pour
une bonne intelligence, il convient de détailler chaque catégorie d’élément.
c.1 les facteurs du développement
c.1.1 les facteurs endogènes
1. la situation géographique :
L’environnement est un grand déterminant du développement selon qu’il est favorable. A
l’environnement s’ajoutent les éléments du climat.
A ce sujet, l’on note que les pays de l’hémisphère Nord (à climat tempéré) sont plus
développés que d’autres.
2. Les richesses naturelles
Elles interviennent efficacement dans les transformations sociales de sociétés sous-
développées. EX, le cuivre pour le Congo, le cacao pour le Ghana etc.
3. La démographie
Par son importance et par sa division du travail qu’elle entraine, en faisant passer la
solidarité mécanique à la solidarité organique, et par la densité morale qu’elle favorise, la
démographie se veut un paramètre non négligeable du développement.
4. La conscience collective
Elle favorisa dans les chefs des citoyens une perception commune des objectifs sociaux et un
même langage autour des intérêts collectifs.
5. Les conflits structurels
Ils sont facteurs du développement dans la mesure où ils concourent aux modifications de
certains éléments structurels dans le but de reconstruire l’harmonie sociale.
c.1.2 les facteurs exogènes
Ces facteurs sont notamment :
— L’économie moderne et le fait urbain, tels que vécus à travers l’industrie,
— L’acculturation avec ses corollaires ;
— La religion (Cfr. L’Islam au soudan avec la création des foyers actifs des cultures, à
l’instar de Tombouctou, l’introduction de l’écriture et les nouvelles méthodes de
gouvernement ;
— Les facteurs politiques (avec la colonisation et le changement qu’elle instaure dans le
domaine économique, social et culturel)
— Les facteurs culturels (avec l’introduction de nouvelles normes de conduite et des
nouveaux symboles des statuts).
C.2 les conditions du développement
~ 38 ~

FICHTER soutient que les conditions sont les circonstances par lesquelles il est probable que
le développement se produise. Ces conditions sont entre autres les suivantes :
— L’apparition des nouveaux besoins notamment avec la colonisation ;
— La prédisposition au développement ;
— L’accumulation des connaissances ;
— L’existence des valeurs dominantes ;
— Le degré de complicité de la situation sociale et culturelle
C.3 les agents du développement
Ils soulèvent les questions de « par qui » le développement doit être fait en dépit de la
crise ? Ce sont notamment l’Etat, les personnes, les mouvements sociaux, les associations et
les groupes de pression.
1. L’Etat
Partout et dans tous les systèmes, l’Etat, quelle que soit sa forme, sert à canaliser, à orienter
et à intervenir dans les domaines qui engagent la vie humaine et sociale.
2. L’homme
L’homme est un agent principal du développement par ses activités, ses aspirations, sa
technicité et ses connaissances et ses préférences en matière de développement. C’est à ce
niveau que le rôle des élites devient pertinent.
3. Les mouvements sociaux
Ils peuvent consister en des grèves au niveau professionnel ou à des actions de type religieux
(cf. messianisme) ou politique (mouvements indépendantistes).
4. Les associations ou groupes de pression
Ce sont des organisations professionnelles et des groupes idéologiques qui agissent sur
l’appareil gouvernemental pour le triomphe de leurs aspirations et / ou revendications.

5. Les organisations non gouvernementales (ONG)


Par leurs actions sociales relatives au développement communautaire, elles constituent
aussi une des catégories d’agents du développement.
d) Quelques théories du développement
d.1 les théories classiques du développement
— Tenants : MALT WALTMAN ROSTW, ADAM SMITH, RICARDO, BAUER
— Thèse fondamentale.
d.1.1 WW. ROSTOW et les étapes de circonstance
Selon ROSTOW, le développement implique le passage pour les sociétés
arriérées de leur état primitif vers un autre état auquel se situent actuellement les pays
occidentaux d’Amérique du Nord et de l’Europe occidentale. C’est en d’autres termes le
rattrapage pour les pays sous-développés du niveau actuel de développement des pays
occidentaux. Ainsi fixe-t-il les étapes de ce rattrapage par lesquelles les pays nantis du Nord
sont passés à savoir :
— La société traditionnelle
~ 39 ~

— Les conditions de démarrage


— Le démarrage
— La maturité
— La consommation des masses
1) La société traditionnelle
Elle est caractérisée par des structures économiques sociales et mentale
contraire au développement. Dans cette société les techniques sont rudimentaires, les
connaissances techniques et scientifiques sont limitées. C’est une société essentiellement
agricole qui s’organise autour de la famille et du clan.
2) Les conditions de démarrage
La société traditionnelle peut prendre son élan vers le développement
lorsqu’une partie de sa population est instruite, mobilisée et crée des institutions financières
et des banques.
3) Située entre 10 et 20 ans le démarrage se confirme lorsque la croissance régulière
triomphe des obstacles écueils incompatible avec elle et favorise l’expansion des
facteurs économiques à toute la société.
4) La maturité
La société traditionnelle atteint sa maturité lorsqu’au sein d’elle se diversifie
l’industrie, s’assimile et s’applique totalement, les ressources et le découvertes.

5) La consommation de masse
Cette étape est atteinte par l’Europe occidentale le japon et les USA se caractérisent par :
— L’élévation du niveau de vie de la population
— La production des biens de consommation et des services qui a de principes
deviennent de secteurs clé de l’économie.
Comme telle cette théorie, est idéologique parce qu’elle présente les pays
occidentaux comme le modèle du développement pour toutes les sociétés du globe.
En même temps, elle est sujette à une discrimination et une exploitation de la
part de ceux qui se considèrent comme développés par rapport aux pays sous-
développés toujours sous-estimés, en dépit de sa stimulation de croissance comme critère
parmi tant d’autres du développement.

d.1.2 la thèse de la complémentarité


Dans le prolongement de ROSTOW, il y a des économistes classiques qui
conçoivent le développement au sens économique et l’identifient à la croissance. Ainsi
prônent-ils le capitalisme comme solution au sous-développement, A. SMITH propose la loi
des avantages comparés et RICARDO propose la division internationale du travail.
Le grand problème face à ces propositions réside au niveau de l’évaluation des
intérêts et de la valeur travail des uns et des autres. Il y a là un danger du protectionnisme.
C’est donc là la thèse de la complémentarité.
~ 40 ~

d.1.3 le laisser-faire
Pour sa part, l’économiste BAUER propose aux pays sous-développés une
économie du laisser-faire avec intervention de l’Etat. Mais il faut observer que la viabilité de
cette économiste ne peut tenir que de la stabilité politique et économique qui, du reste, est
un préalable incontournable.

d.2 les théories radicales du développement


a) Représentants : A. GUNDER FRANK et SAMIR AMIN
b) thèse fondamentale
Les tenants des théories radicalisâtes considèrent le développement comme le
dépassement du sous-développement dont les causes sont à rechercher dans les relations
entre les pays sous-développés et les pays développés voire dans des mentalités
rétrogradées de ressortissants de pays sous-développés.
A l’époque de la complémentarité, les tenants de cette thèse proposent la
révision du système économique mondiale dans sa totalité pour en extirper les causes du
sous-développement du tiers monde.
S. AMIN parle du centre et de la périphérie en relevant les fondements
expansionnistes du système économique mondial dans le but de maximiser le profit au
niveau de la production.
Ce fondement tend à imposer sa rationalité tant au niveau de la production que
de la consommation. Cette rationalité provient de la technologie, de connaissance, de la
formation etc. avec ce système, il y a tendance à l’accroissement des inégalités.
A GUNDER FRANK parle de la polarisation en cascade en constatant que le tiers
monde est soit sympathisant de l’occident libéral (Europe de l’Ouest) et capitaliste, soit de
l’Orient socialiste (Europe de l’Est), et en dépend financièrement et techniquement.
Par ailleurs, le commerce international crée des inégalités au niveau de Nation, il
favorise les pays développés par leur monopole de banque, leur contrôle total du marché
international, notamment du commerce des matières premières et de produits finis.
Les pays sous-développés dépendent des pays développés sur le plan
technologique, dans le domaine de connaissance, de compétence, d’équipement, d’où
l’importation de plus ou moins 80% de la technologie des pays développés.
Sur le plan politique, les pays sous-développés dépendent de la politique
extérieure de pays développés organisés en groupe de consultation permanente (Exemple ;
la forme des pays les plus industrialisés du monde : USA, ANGLETERRE, France, ALLEMENT,
JAPON etc.
Sur le plan social, les œuvres sociales, médico- sociales, l’éducation, la
construction de nouvelles infrastructures socio-économique dépendent, elles aussi, du
financement extérieur provenant principalement des pays développés.
~ 41 ~

d.3 la théorie révolutionnaire Nationales

Basée sur le nationalisme et le privilège des intérêts nationaux, la théorie


révolutionnaire empreinte du capitalisme l’idée de l’accumulation de richesse et de la
socialisation de grandes unités de production.
Selon cette théorie, la saisie de problèmes ruraux et agricoles d’un pays en
développement, tient de la compréhension de la nature, du rôle, des objectifs et du
fonctionnement de son Etat, en principe l’acteur principal qui se substitue à la place des
intéressés (ruraux) et qui conçoit, unifie, planifie, exécute et évalue les politiques de
développement rural d’un pays.

d.4 la théorie sociologico-psychologique

La théorie sociologico-psychologique considère, outre les facteurs matériels à la


base des processus sociaux, les facteurs immatériels dans l’explication objective des réalités
sociales. Ces facteurs sont, entre autres, l’invention ou créativité, l’imitation, l’intelligence,
tels que les développent Gabriel TARDE en sociologie lorsqu’il argue que les processus
mentaux sont à la base de la dynamique sociale.

e) Le développement du Congo
Le Congo Kinshasa fait partie des pays communément appelés « pays du tiers-
monde ». En tant que tel, il se caractérise entre autre par :
— Une extraversion politique, économique et culturelle
— Le manque de capacité d’organisationnelle, administrative et de coordination. D’où
recourt-il fréquemment à l’assistance technique des experts de l’ONU en
l’occurrence de PNUD (programme des Nations Unies pour le développement),
— Le privilège de l’intérêt individuel au détriment de l’intérêt collectif ou supérieur de
la Nation,
— La faiblesse de la planification en tant qu’outil du développement de la société.
L’ensemble de ces caractéristiques découle d’un certain nombre de problème qui
constitue les causes mêmes du sous-développement ? Ces causes sont d’ordre politique,
économique et culturel.
e.1 Causes liées au sous-développement du Congo-Kinshasa
e.1.1 Causes socio-politiques
Les causes socio-politiques sont nombreuses dans l’explication du sous-
développement du Congo-Kinshasa. Parmi elles, il y a notamment :
— La colonisation et l’exploitation des Congolais par les Européens Belges qui fit qu’à
l’heure actuelle, il y a des systèmes politiques d’inspiration Européenne,
— La difficulté de créer une Nation Congolaise à cause de particularités tribalo-
ethniques,
~ 42 ~

— L’instabilité politique due à l’indépendance, au manque d’engagement des politiques


au service du peuple et aux querelles politiciennes souvent sur les intérêts égoïstes et
souvent entretenues par l’impérialisme international ;
— L’existence des idéologies politiques souvent mal définies, mal comprises et mal
appliquées ;
— Les conflits frontaliers de nature à fragiliser les limites des frontières telles que
tracées par les colonisateurs ;
— L’absence de l’autonomie réelle et de la dépendance politique effective vis-à-vis de la
métropole et de tous les pays qui forment le Bloc des pays colonisateurs ;
— La superposition des juridictions traditionnelles et modernes, c’est-à- dire le dualisme
entre le droit coutumier (non écrit) et le droit moderne écrit).
Tout ceci nécessite le réalisme dans les décisions politiques et la morale
révolutionnaire. Les dirigeants politiques devraient donc faire des besoins et des
aspirations populaires, le centre de leurs préoccupations quotidiennes.
Aussi faudra-il combattre des fléaux comme la corruption, le détournement du
denier public, l’impunité, qui, en fait, sont des actes d’incivisme.
Par ailleurs, il faudrait les efforts d’intégration du droit coutumier et du droit
écrit pour combattre les conséquences de leur juxtaposition. Dans le même ordre
d’idées, il faudrait vulgariser l’information juridique et judiciaire à tous les niveaux aux
fins d’atteindre tous les justiciables, quels que soient le niveau de leur formation, de leur
éducation ou de leur instruction. Cette vulgarisation procéderait par la traduction, dans
les langues locales principales des leçons, constitutions, jugement, et autres textes
juridiques importants.
e.1.2 les causes socio-économiques et technologiques
Les causes socio-économiques à la base du sous-développement du Congo
Kinshasa sont notamment :
— Une technologie rudimentaire à caractère traditionnel (outil de production) qui ne
permet qu’une production à petite échelle, essentiellement de substance ;
— Une économie à caractère sous-tendue par des croyances et pratiques magico-
religieuses générales par les puissances spirituelles justificatrices des attitudes de
peur, de méfiance et d’incertitude dont les conséquences sont entre autres la
régression de l’économie traditionnelle au profit de l’économie monétaire ;
— L’incompatibilité entre la technologie moderne importée, les mentalités et les
capacités paysannes ;
— L’extraversion de l’économie, celle-ci toujours tournée vers l’extérieur où les pays
développés fixent le prix des matières premières exportée par notre pays, RDC et qui,
en retour, vendent à celui-ci des produits fins à de prix exorbitant.
— L’endettement incessant dans le cadre des accords bilatéraux et du FMI et de la
Banque mondiale, auprès des pays développés.
— Le problème de déboisement, d’utilisation abusive d’engrais chimiques qui abime le
~ 43 ~

sol et réduise les activités agricoles :


— Le problème de la drogue, des endémies et pandémies qui ruinent la santé de
travailleurs Africains et freinent le développement de l’Afrique,
— L’attitude de mépris de l’intellectuel Africain vis-à-vis du travail manuel,
— L’importation abusive de certain produit étranger de luxe trop couteux, une
importation dictée par une aliénation mentale et le gout excessif de luxe enregistré
principalement chez les femmes et le jeunes gens.
Devant tout ce problème il faudrait que le congolais métrise les ressources
nationales et assure la sauvegarde des intérêts économiques nationaux, qu’ils soient animés
du désir de consommer le plus possible les produits locaux et de réduire au maximum des
dépenses ostentoires.
— Il faudrait par la suite, planifier l’économie, la diversifiée et lutter pour son
introversion en vue d’en assurer l’équilibre budgétaire et l’équilibre de la monnaie ;
— Il faudrait une répartition équitable de revenus nationaux dans la rémunération de
fonction et dans le financement de projet de développement,
— Le développement rural devrait constituer une priorité.
Il faudrait que les compétences nationales soient reconnues et rétribuées en
conséquence, que les dépenses de prestige et de luxe soient réduites, de même que
la rétribution couteuse de personnel étranger.

e.1.3 des causes socio-culturelles


il y a principalement :
— La difficulté de façonner « une Nation » capable de générer une conscience
nationale ou un « esprit » de citoyenneté basé sur des valeurs patriotiques à cause
de particularisme tribalo-ethnique,
— L’analphabétisme encore généralisé surtout dans les milieux ruraux qu’à milieux
urbains, chez les femmes que les hommes à cause de certains préjugés traditionnels
et de la disparité scolaire entre les deux milieux,
— L’inadaptation de l’enseignement (à tous les niveaux) : maternel, secondaire,
supérieur et universitaire aux réalités socio-culturelles, congolaise, à cause de
l’aliénation mentale du congolais et du néo-colonialisme.
Section II LES CADRES SPECIFIQUES OU SOCIO-PROFESSIONNELS DE LA PRATIQUE DE LA
CITOYENNETE
Les cades spécifiques ou socio-professionnels de la pratique de citoyenneté sont
nombreux. Entre autre il y a, le cadre juridique, sanitaire, sociologique, économique,
politique, technique, éducatif etc.
Quoiqu’il en soit, toutes les personnes évoluant dans ce cadre sont soumises, du
point de vue de leurs droits et devoirs, aux exigences communes, cela pour un
développement harmonieux de leur cadre de travail, de leur société et de leur être.
Dans tout le cas, ils sont tenus à l’évitement des antivaleurs et à la pratique de
~ 44 ~

valeur. Les antivaleurs à éviter dans la pratique de leur métier sont notamment :
1. L’enrichissement sans cause
2. La corruption et la concussion
3. La prostitution et la légèreté du comportement
4. Le tribalisme et l’ethnicité sous toutes leurs formes
5. L’impunité devant le crime et infraction
6. Le clientélisme et la tricherie
7. L’escroquerie sous toutes ses formes
8. La paraisse professionnelle ou intellectuelle
9. La malhonnêteté intellectuelle
10. Les pratiques sous développante de la société etc.
Par contre, les citoyens congolais privilégieront les valeurs, la loi et tant d’autres
règles de conduite favorable au développement de leur société où qu’ils se trouvent et
quelles que soient les professions exercées par chacun d’eux. Les valeurs sont notamment :
1. Le respect de la loi
2. La compétence
3. L’objectivité
4. Le travail et l’amour du travail bien fait
5. La justice sociale et distributive
6. Le patriotisme et l’esprit nationalisme
7. L’honnêteté
8. L’esprit de reconstruction nationale
9. La solidarité nationale
10. L’amour du prochain
Telles sont les pratiques qui concourent au développement de la société,
pratiques auxquelles tous les cadres universitaires sont conviés en vue d’apporter leurs
contributions à l’édification d’une Nation Congolaise forte prospère et compétitive sur
l’échiquier international
CONCLUSION
Il y a pas de démocratie, ni d’état de droit sans respect de la loi. Et pour y arriver,
il faut éduquer la population. Nous avons essayé de dire l’essentiel sur les valeurs
citoyennes, car un bon citoyen doit se connaitre et bien connaitre son pays. Ce que tous les
congolais, dirigeants et dirigés, sont appelés à comprendre les réalités d’une Nation, c’est-à-
dire comprendre une Nation comme une communauté des hommes et des femmes qui ont
des devoirs et obligations mais aussi qui partagent un destin commun. Ces enseignements
restent un modeste contribution et une interpellation aux jeunes étudiants congolais
confrontés aux antivaleurs et souciés d’appliquer pleinement le concept de nationalisme, de
patriotisme, de citoyenneté et de démocratie dans leur communauté nationale pour y
planter le décor d’un avenir meilleur.
Il est donc clair que le développement de la RDC est une affaire de tous. Au
~ 45 ~

travers ce cours, nous avons relevé les principales préoccupations ci-après suivant les
périodes :
— L’existence des organisations socio-politique plus ou moins
solide au Congo près colonial ; même si les conditions d’acquisition et de gestion du pouvoir
politique variés d’une société à l’autre, celle-ci ne souffrait pas d’immobilisme comme le
prétendait une certaine opinion Européocentrique,
— L’inexistence de droit de citoyen et de mégalithes dans
plusieurs domaines entre blanc et noir au détriment de congolais colonisés, a fait que ces
derniers vivaient dans leur propre pays comme des étrangers à l’époque coloniale.
Avant de clore, il sied de noter que le développement de la RDC est une affaire
de tous les Congolais.

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