Monnaie Chap1. 2 Master 23

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HEC ABIDJAN

Monnaie, Banque et
Marché Financier
SUPPORT DE COURS

Consultant : DAPLE Kokora Emmanuel


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PREMIERE PARTIE : MONNAIE BANQUE ET FINANCE

INTRODUCTION

L’approche la plus courante de la monnaie la définit comme un


moyen de paiement accepté par tous, au sein d’un espace
géographique donné, directement utilisable pour effectuer les
règlements sur les marchés des biens et services ou pour régler
définitivement toutes les dettes au sein d’un espace monétaire
donné.

CHAPITRE 1. LES FONCTIONS DE LA MONNAIE

On distingue habituellement trois fonctions de la monnaie :

1. La monnaie, intermédiaire des échanges


Dans les sociétés primitives, les échanges se réalisaient sous la
forme d’un troc, un bien étant cédé contre un autre bien. Cette
économie non monétaire présentait cependant une série
d’inconvénients qui en limitaient son usage :

- Tout agent devait trouver non seulement quelqu’un qui soit prêt
à lui vendre les biens qu’il recherche mais aussi qui accepte en
échange les biens dont l’agent dispose. L’échange devenait
particulièrement exceptionnel.

- Il était relativement difficile de déterminer la valeur d’une


marchandise par rapport à toutes les autres. La difficulté de
l’échange augmentait lorsque les marchés et les biens étaient
nombreux.

- Enfin les coûts de transaction (recherche des lieux et termes de


l’échange, recherche des clients, perte de temps, coûts de
stockage, coûts de recherche d’information...) d’un tel échange
pouvaient être très importants.

Le recours à un moyen de paiement unique et accepté par tous,


la monnaie, est donc devenu une nécessité pour pallier les
inconvénients du troc. L’intervention de la monnaie permet
d’assurer les échanges et de séparer chaque transaction en deux
parties : une vente et un achat. Ainsi dans une économie
monétaire, celui qui détient un bien et souhaite le vendre, va
pouvoir céder ce bien contre une certaine quantité de monnaie
qui en constitue le prix. En d’autres termes, la fonction
d’intermédiaire des échanges, la monnaie peut être définie
comme un moyen de règlement : -

- indéterminé : c’est à dire qui permet d’acquérir n’importe quel


bien ou service, et de régler n’importe quelle dette.

- général, elle est admise par tout le monde et en toutes


circonstances, dans un espace déterminé, généralement national
ou dans une communauté de paiement, exemple du fcfa dans
l’UEMOA.

- immédiat le simple transfert de cet instrument de paiement


entraîne l’extinction de la dette.

2. La monnaie, réserve des valeurs

Dès que la monnaie est un moyen d’échange, il est possible de la


conserver pour réaliser un achat à une période ultérieure. La
monnaie donne ainsi la possibilité de transférer du pouvoir
d’achat d’une période à l’autre. Elle sert donc de réserve de
pouvoir d’achat.

Cette fonction de réserves de valeur évolue en fonction de


l’inflation, c’est à dire de l’augmentation du niveau général des
prix). A travers la fonction de réserve de valeur, la monnaie est
considérée comme un actif de patrimoine et devient une forme
que peut prendre la richesse.

3. La monnaie, unité de mesure des valeurs (unité de compte)

La monnaie constitue constitue un étalon de mesure des valeurs.


Elle permet de ramener les multiples évaluations de chaque bien
en termes de tous les autres à une seule évaluation, par rapport
uniquement à l’unité de compte. La monnaie est ainsi une unité
de mesure commune grâce à laquelle, les prix individuels des
différents biens et les transactions sont évalués dans un langage
chiffré commun à tous les membres de la communauté.

CHAPITRE 2. LES FORMES DE LA MONNAIE

Si la nature de la monnaie dans tout système monétaire est


unique, il existe plusieurs sortes d’instruments de circulation que
l’on regroupe souvent dans la recherche économique sous le
terme de « formes de la monnaie ».

1. La monnaie métallique ou marchandise

Elle fait partie de la catégorie plus vaste de la monnaie


marchandise. On appelle ainsi la monnaie dont la fonction d’unité
de compte est rattachée à une quantité d’un étalon qui est un
bien matériel et une marchandise ayant un coût de production et
une valeur. L’instrument de paiement est ainsi un objet tangible.
Ces objets ont été divers selon les sociétés (bétail, sel, coquillages,
morue....) mais la monnaie marchandise la plus connue est la
monnaie métallique. Si les métaux tels que le cuivre, le fer, le
bronze ont constituées les premières monnaies, ce sont les métaux
précieux (or et argent), en raison de leurs qualités particulières, qui
se sont progressivement imposés comme instruments monétaires.
L’or et l’argent ont été préférés parce qu’ils présentent certaines
qualités qui sont :

- leur inaltérabilité : l’or et l’argent peuvent être stockés sans


inconvénients.

-leur divisibilité : il est possible d’obtenir des éléments de


dimension voulue, la valeur de ceux-ci étant proportionnelle à leur
poids.

-leur malléabilité : les métaux précieux peuvent recevoir


l’empreinte d’un symbole monétaire.

-leur simplicité : une valeur importante pour un faible volume.

2. La monnaie papier ou les billets


La monnaie papier est acceptée en vertu de la confiance de son
émetteur (d’où sa dénomination de monnaie fiduciaire). On dit
également que c’est un instrument monétaire qui a une faible
valeur intrinsèque en comparaison de sa valeur faciale.

La mise au point de cet instrument monétaire s’est révélée


relativement longue. De grandes étapes ont marqué l’évolution
du billet de banque :

 Dans l’Antiquité, puis au Moyen Age, les particuliers déposent


de l’or et de l’argent auprès de banquiers et reçoivent en
contrepartie des billets représentatifs de ces dépôts. Le Billet
est alors un certificat représentatif d’un dépôt de métal
précieux. Utilisé pour effectuer des règlements, le billet ne
constitue pas pour autant une véritable monnaie.

 Il faut attendre le XVIIème siècle pour que le banquier


suédois Palmstruck procède à une réelle création du billet de
banque. En émettant un nombre de billets supérieur au
nombre de dépôts de métal précieux, Palmstruck fait des
billets une véritable monnaie s’ajoutant à la monnaie
métallique. La circulation de cette nouvelle forme de
monnaie repose avant tout sur la certitude de pouvoir
convertir à tout moment les billets en métal. On parle alors
de billet de banque convertible.

Cette convertibilité du billet de banque fût favorisée par l’Etat (la


loi), qui lui conféra cours légal (le billet ne pouvait être refusé en
paiement par tous). C’est alors sur la loi que repose la confiance
dans cette forme de monnaie.

3. La monnaie scripturale ou la monnaie de banque

On appelle ainsi la forme de la monnaie consistant en une écriture


dans les livres d’une banque sous la forme de l’ouverture d’un
compte à un client donnant naissance à un dépôt qui est une
reconnaissance de dette de la banque envers son titulaire, et qui
circule, sert à payer ses créanciers, est transférée sur le compte
d’un autre agent par l’intermédiaire d’instruments tels que les
chèques, les ordres de virement et les cartes bancaires.

a .La lettre de change


Définition

La lettre de change est un écrit par lequel une personne,


créancier d’origine, dénommée tireur donne à un débiteur,
appelé tiré, l’ordre de payer à l’échéance fixée une certaine
somme à une personne appelée bénéficiaire ou porteur.

Elle fût le type de reconnaissance de dette le plus répandu. Elle


apparaît au XIVe siècle et va devenir un outil indispensable du
commerce et plus particulièrement du commerce international.
Ce mécanisme permet le paiement à distance et met en relation
plusieurs agents.

b. L’escompte
Apparu au XVIIIe siècle, l’escompte est devenu un moyen de
payement utilisé. L’escompte est une technique de crédit qui
consiste pour la banque à acheter les effets de commerce à son
client avant échéance et lui remettre en échange des espèces
ou des billets. Il permet d’obtenir de la liquidité.
c. Le chèque

Il est un ordre de paiement écrit adressé à sa banque (le tiré) que


le payeur (le tireur) remet au bénéficiaire. Celui-ci peut se faire
payer auprès de la banque du tiré directement ou le remettre à
sa propre banque pour créditer son compte. Ainsi un dépôt
bancaire (une dette du tiré) sera transféré du compte du payeur
vers le compte du bénéficiaire.

d. Le virement
C’est un ordre du payeur adressé directement à sa banque afin
que celle-ci effectue un transfert de fonds sur le compte d’un
bénéficiaire par débit ou crédit. Celui-ci peut être un ordre
automatique (permanent) donné à la banque afin que cette
dernière vire à date fixe un montant déterminé à un tiers désigné
à l’avance par le payeur. Le virement et le chèque sont rédigés
sur du papier mais sont traités par l’informatique.

e. L’avis de prélèvement automatique

C’est à l’initiative du créancier qui opère un prélèvement dans le


cadre d’une autorisation donnée par le titulaire du compte. Cet
instrument est généralement utilisé pour le paiement des impôts et
des factures (téléphone, électricité…). La somme est
automatiquement et régulièrement prélevée sur le compte du
débiteur.

f. Le titre interbancaire de paiement


Le débiteur donne son accord pour le paiement de chaque
opération, mais le titre fait ultérieurement l’objet d’un traitement
informatique.

g. La carte bancaire
C’est l’instrument le plus dématérialisé. Lors du paiement, les
coordonnées bancaires du payeur sont saisies par lecture d’une
piste magnétique de sa carte. Elles permettront de pouvoir
automatiquement débiter son compte et créditer le bénéficiaire
de façon immédiate ou différée selon le type de contrat qui lie la
banque et le détenteur de la carte.

h. La monnaie électronique ou monétique


Elle constitue la troisième mutation en matière de modes de
paiement. Elle correspond à l’ensemble des techniques
informatiques, magnétiques et télématiques assurant le transfert
de sommes d’un compte vers un autre sans recourir à un support
papier. L’essor des NTIC (Internet) autorise le développement de
ce que l’on appelle le porte-monnaie électronique. Ce système
repose sur un chargement, par un émetteur, d’unités
électroniques sur le microprocesseur d’une carte contre le débit
du compte du porteur.

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