Le Trouble de La Régulation Émotionnelle Chez L'adolescent Qui Présente Un Handicap Mental

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UNIVERSITE DE TUNIS EL-MANAR

Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis

2 éme Mastère professionnel en psychologie clinique de l’enfant et l’adolescent

Le trouble de la régulation émotionnelle chez l’adolescent


mental
qui présente un handicap mental

Présenté par : Eya Mejri


Encadrante universitaire : Mme Nahed Boukadida
Encadrante du terrain: Mme Faten Jouadi

Année universitaire : 2023/2024


Résumé
Cet article examine les relations complexes entre la déficience intellectuelle et les
compétences de régulation émotionnelle, mettant en lumière l'impact significatif de cette
altération cognitive au-delà de la sphère intellectuelle. L'étude se base principalement sur les
conclusions tirées d'une étude de cas portant sur une adolescente présentant un handicap
mental. L'analyse approfondie de ses capacités de régulation émotionnelle offre des
perspectives éclairantes sur le retentissement de la déficience mentale sur ses compétences
socio-émotionnelles. Les défis particuliers rencontrés par cette adolescente offrent un aperçu
concret des difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec une déficience
intellectuelle, soulignant ainsi l'importance d'approches ciblées pour favoriser un meilleur
bien-être émotionnel au sein de cette population souvent marginalisée

Mots clé : la déficience intellectuelle, régulation émotionnelle, adolescente, étude de cas


compétences socio-émotionnelles., un handicap mental.

Abstract

This article examines the intricate relationships between intellectual disability and emotional
regulation skills, shedding light on the significant impact of this cognitive impairment beyond
the intellectual sphere. The study primarily relies on conclusions drawn from a case study
involving a teenage girl with a mental handicap. The in-depth analysis of her emotional
regulation abilities provides insightful perspectives on the repercussions of mental disability
on her socio-emotional skills. The specific challenges faced by this teenager offer a concrete
glimpse into the difficulties encountered by individuals living with intellectual disabilities,
underscoring the importance of targeted approaches to promote better emotional well-being
within this often-marginalized population. This exploration aims to raise awareness and
encourage tailored interventions while contributing to a deeper understanding of the social
and emotional challenges faced by individuals affected by intellectual disability

2
Sommaire
Introduction ................................................................................................................................ 5

1. La revue de la littérature ..................................................................................................... 5

2. La problématique ................................................................................................................ 7

3. L'hypothèse de travail ......................................................................................................... 7

4. La partie expérimentale : étude de cas................................................................................ 8

4.1. Présentation de cas ...................................................................................................... 8

4.2. La condition de la rencontre ........................................................................................ 8

4.3. Données anamnestiques .............................................................................................. 8

4.3.1. Les antécédents médicaux.................................................................................... 8

4.3.2. Les antécédents personnels : ................................................................................ 9

4.3.3. Les antécédents familiaux .................................................................................. 10

4.3.4. Grossesse accouchement et allaitement, ........................................................... 10

4.3.5. Le développement psychomoteur ...................................................................... 11

4.3.6. L'histoire familiale ............................................................................................. 11

4.3.7. La scolarité ......................................................................................................... 11

4.3.8. Les événements marquants ................................................................................ 12

4.3.9. L'étude sémiologique ......................................................................................... 12

4.3.10. La dynamique relationnelle................................................................................ 13

4.4. Les entretiens cliniques ............................................................................................. 14

4.5. Les hypothèses .......................................................................................................... 15

4.6. Les outils d’évaluation .............................................................................................. 16

5. Résultat ............................................................................................................................. 17

5.1. Analyse et interprétation de dessin de bonhomme .................................................... 17

5.2. Analyse et interprétation de dessin libre ................................................................... 18

5.3. Analyse et interprétation de l’échelle d’estime de soi de Rosenberg ........................ 19

5.4. Analyse et interprétation de questionnaire de la régulation émotionnelle : .............. 19

3
5.5. Interprétation et analyse de l’échelle CBCL (échelle syndromique) ........................ 20

5.6. Analyse et interprétation des résultats de test TONI II ............................................. 21

5.7. Analyse et interprétation des résultats de la tache l’empan de chiffre ...................... 21

5.8. Analyse et interprétation de test de Hayling ............................................................. 22

5.9. Analyse et interprétation de test TOPIG ................................................................... 22

6. Analyse psychopathologique ............................................................................................ 23

6.1. Le modèle de James Gross ....................................................................................... 23

6.2. La théorie de l’attachement ....................................................................................... 24

6.3. Deuil pathologique .................................................................................................... 24

7. Discussions ....................................................................................................................... 24

8. Limites .............................................................................................................................. 26

Conclusion ............................................................................................................................... 27

Bibliographie............................................................................................................................ 28

4
Introduction
L'intelligence humaine, une qualité complexe et multifacette, est souvent confrontée à divers
défis, parmi lesquels la déficience intellectuelle occupe une place prépondérante. Lorsque
cette altération cognitive se manifeste, elle ne se limite pas uniquement à la sphère
intellectuelle, mais s'étend également à d'autres aspects cruciaux de la vie quotidienne. Parmi
les nombreuses ramifications de la déficience intellectuelle, l'impact sur les compétences de
régulation émotionnelle se révèle être d'une importance cruciale. Les personnes touchées par
ces troubles font face à des difficultés particulières dans la compréhension et la gestion de
leurs émotions, ouvrant ainsi la voie à des défis supplémentaires dans leur parcours personnel
et social.

Cet article explore de manière approfondie les intrications entre la déficience intellectuelle et
les compétences de régulation émotionnelle, mettant en lumière une étude de cas d’une fille
qui présente un trouble de la déficience intellectuelle bénéficiant d’une formation
professionnelle au sein de l’institut supérieur des éducations spécialisé. Cette étude de cas va
fournir des conclusions qu’on va les discuter à l’aide d’un ensemble de théories et des
approches qui ont travaillé sur notre problématique

1. La revue de la littérature
On va entamer notre étude par les définitions des concepts clés et les travaux qui ‘on était
développé sur le sujet de notre étude

La définition de La déficience intellectuelle selon ( DSM- 5 /2013)

Le handicap intellectuel (troubles du développement intellectuel) est caractérisé par un déficit


général des capacités mentales, comme le raisonnement, la résolution de problèmes, la
planification, la pensée abstraite, le jugement, les apprentissages scolaires et l’apprentissage à
partir de l’expérience. Ces déficits entraînent une altération du fonctionnement adaptatif, de
sorte que la personne ne parvient pas à répondre aux normes en matière d’indépendance
personnelle et de responsabilité sociale, dans un ou plusieurs aspects de la vie quotidienne,
notamment la communication, la participation à la société, le fonctionnement scolaire ou
professionnel, et l’indépendance personnelle à la maison ou en collectivité. Le retard global
du développement est diagnostiqué, comme le terme le suggère, quand une personne ne
parvient pas à franchir les étapes normales du développement dans plusieurs domaines du
fonctionnement intellectuel. Ce diagnostic est utilisé pour des individus qui sont incapables
5
de passer une évaluation systématique du fonctionnement intellectuel, notamment des enfants
qui sont trop jeunes pour participer à des tests standardisés. Le handicap intellectuel peut être
la conséquence d’une lésion acquise durant la période développementale, dans le cadre par
exemple d’un traumatisme crânien sévère, auquel cas un trouble neurocognitif peut
également être diagnostiqué.

Les compétences socio-émotionnel

Les compétences sociales sont définies comme la capacité à entretenir des interactions
sociales satisfaisantes en tenant compte de soi et des autres. Elles englobent les habiletés
sociales, l'acceptation sociale, les relations interpersonnelles et les résultats des interactions
sociales. Les compétences émotionnelles, quant à elles, se réfèrent à la capacité de gérer et
d'exprimer les émotions de manière socialement appropriée, ainsi qu'à la compréhension des
émotions propres et d'autrui. Les dimensions des compétences émotionnelles incluent
l'expression, la régulation et la compréhension des émotions. Il est souligné que les
compétences émotionnelles des enfants sont étroitement liées à leurs compétences sociales
tout au long de leur développement, car les émotions jouent un rôle fondamental dans les
interactions sociales, fournissant des informations importantes tant pour le communicant que
pour le destinataire de la communication. En outre, les émotions sont intégrées aux relations
sociales, participant à la création de liens et de relations avec les autres.

Les compétences socio-émotionnelle chez les adolescents atteint de la déficience mentale

Selon les critères diagnostiques de l'Association américaine pour les déficiences


intellectuelles et du développement (Schalock et al., 2010/2011), les personnes atteintes de
déficience intellectuelle présentent des déficits dans les compétences sociales et l'adaptation
sociale. Une méta-analyse basée sur 152 études menées auprès d'élèves atteints de déficience
intellectuelle a révélé que près de 75 % de ces élèves rencontrent des difficultés liées à leurs
compétences sociales (Kavale et Fomess, 1996).

Les compétences socio émotionnelles : la régulation émotionnelle

La régulation émotionnelle englobe les processus par lesquels les individus influent sur leurs
propres émotions, déterminent le moment de leur expérience émotionnelle et gèrent la façon
dont ils ressentent et expriment ces émotions (Gross, 2002). Ces processus peuvent être
internes ou externes, comme l'illustre l'exemple d'un enfant suçant son pouce pour se calmer
(Geangu, Benga, Stahl et Striano, 2011 ; Morris, Silk, Steinberg, Myers et Robinson, 2007 ;

6
Thompson, 2011). La régulation émotionnelle chez les jeunes enfants nécessite également
des processus externes, tels que le soutien parental, pour se développer efficacement (Morris
et al., 2007 ; Thompson, 2011).

La régulation des émotions chez les adolescents atteint de déficience intellectuelle

La régulation des émotions joue un rôle crucial dans le développement des compétences
sociales (Denham et al., 2003 ; Eisenberg et Sulik, 2012). Dans le contexte de la déficience
intellectuelle (DI), l'étude de la régulation émotionnelle revêt une importance particulière en
raison des difficultés sociales auxquelles font face les individus atteints de DI. Cependant, les
résultats des études sur la régulation des émotions en DI ne sont pas unanimes.

Plusieurs études comparatives entre des adolescent ayant une DI et des enfants typiques du
même âge chronologique ont indiqué que les adolescents avec une DI étaient
significativement moins habiles à réguler leurs émotions que leurs pairs typiques (Berkovits
et Baker, 2014; Norona et Baker, 2014; Norona et Baker, 2016). Des observations menées par
Wilson (1999), où des garçons avec et sans DI étaient soumis à des situations d'échecs en
laboratoire, ont également montré que les garçons avec une DI présentaient moins de
stratégies de régulation émotionnelle que leurs homologues typiques.

2. La problématique
À la lumière des données discutées dans la section précédente, la problématique peut être
formulée en interrogeant la relation entre la déficience intellectuelle et les troubles de la
régulation émotionnelle chez les adolescents.

3. L'hypothèse de travail
Les hypothèses de notre travaille sont les suivantes :

H1 : Hypothèse générale : le handicap mental influence les capacités des socio-


émotionnelle chez les adolescents

H2 ; hypothèse opérationnelle : la déficience intellectuelle trouble les capacités de régulation


émotionnelle chez l’adolescents de l’institut des éducations spécialisées

7
Pour confirmer l’hypothèse de cette étude on va se baser sur l’étude de cas d’une adolescente
qui présente une déficience intellectuelle scolarisée dans l’institut supérieur des éducations
spécialisé à l’unité la volonté

4. La partie expérimentale : étude de cas

4.1. Présentation de cas


H est une jeune adolescente âgée de 15 ans, elle présente une déficience intellectuelle en effet
elle souffre d’un état épileptique et d’une hémiplégie gauche causé par l’atteinte de
l’hémisphère droit au moment de l’accouchement. Son niveau scolaire est sixième année de
base. Elle a abandonné l’école pour suivre une formation professionnelle dans la poterie à
l’institut supérieur des éducations spécialisés

Elle a trois frères A âgée de 24 ans qui travaille en Allemagne, T âgée de 20 ans et Y âgée
de 6 ans qui présente le trouble d’un spectre autistique. Son père D a décidé le 12 novembre
2023 à l'âge de 55 ans sa mère occupe la position d’une ouvrière dans une usine. Il s’agit
d’un mariage consanguin ce qui explique l’apparition de certaines maladies au niveau de la
descendance des deux parents

4.2. La condition de la rencontre


H est inscrite à l’institut supérieur des éducations spécialisés à l’unité “ la volonté “ dans le
but de suivre une formation professionnelle dans le domaine de poterie et de céramique. La
demande de consultation provient du psychologue qui nous encadre au sein de stage en raison
de la problématique de perte de son père.

4.3. Données anamnestiques


L’entretien clinique permet le psychologue de récolter des données sur plusieurs niveaux, de
construire ses impressions clinques et ses hypothèses étiologiques et diagnostiques afin de
faire le choix d’un projet thérapeutique approprié aux spécifiés de cas présenté. De ce fait on
va présenter l'analyse des éléments qu’on a souligné au moment des entretiens menées avec
la fille H

4.3.1. Les antécédents médicaux


H présente des crises épileptiques c’est pour cela qu ‘elle reçoit un traitement médicamenteux
qui se base sur la prise d’un antileptique : Dépakine il est pertinent de noter que le
8
traitement pharmacologique était pris sous la demande des psychiatres à l’hôpital Razi au
service de la pédopsychiatrie.

4.3.2. Les antécédents personnels :


H présente une atteinte de l’hémisphère droit qui cause des troubles d ‘ordre neurologique et
neuropsychologiques.

En effet H présente Une parésie de côté droit peut se définit comme une réduction
quantitative du recrutement volontaire des unités motrices agonistes. Elle se produit
indépendamment de la préservation des hauts niveaux de commande et particulièrement
indépendamment de la capacité à planifier le mouvement. Ce symptôme va induire chez le
patient parétique un contexte de vulnérabilité ne touchant pas les muscles de la même façon
de part et d’autre des articulations

H présente une hémiplégie des membres supérieurs et inférieurs de côté gauche cette
problématique peut se définir comme une Paralysie affectant la moitié (gauche ou droite) du
corps.

Une hémiplégie peut concerner une ou plusieurs parties du corps en même temps : il existe
des hémiplégies d'un bras, d'une jambe, parfois de la face, mais toujours sur un seul côté du
corps. Il peut y avoir des hémiplégies de toute une moitié du corps.

L'hémiplégie peut être soit spasmodique (les muscles atteints sont raides), soit flasque (les
muscles sont mous et affaiblis)

Les étiologies de l'hémiplégie sont diverses et nombreuses : l’accident vasculaire cérébral


tumeurs primaires ou secondaires du système nerveux central (SNC) ; atteintes traumatiques
réaction inflammatoire avec compression ; méningite ou tuberculose ; d'origine virale : VIH.

La jeune adolescente présente des crises épileptiques dès l'âge de 12 ans . En effet on peut
définir l’épilepsie comme la répétition, en général stéréotypée chez un même sujet, de crises
spontanées. Les manifestations de cette maladie sont très variées c'est pourquoi, la Ligue
internationale contre l'épilepsie a proposé une classification des crises,

Crises partielles Par définition, ces crises impliquent une région anatomiquement ou
fonctionnellement bien délimitée. Ainsi les symptômes seront en étroite corrélation avec la
zone de la décharge épileptique. Ils peuvent être d'ordre moteur, sensitif, végétatif, psychique,
dysphasique (=trouble de la parole) ou encore dysmnésique (=trouble de la mémoire).

9
Crises d'emblée généralisées Ces crises ne comportent aucun signe qui permettent de
localiser une région précise du cerveau. De plus, contrairement aux crises partielles, toutes les
crises généralisées (sauf les crises myocloniques) sont associées à une perte de connaissance.

Les absences (= Petit Mal) : elles se manifestent par une altération de la conscience plus ou
moins brève (10 sec. en moyenne), isolée ou associée à d'autres symptômes.

Les crises myocloniques : elles consistent en des secousses musculaires violentes, toujours
brèves, bilatérales, plus ou moins rythmées et répétitives. Elles touchent préférentiellement
les membres supérieurs ; les objets tenus dans la main sont alors projetés ou lâchés au
moment de la crise.

Les crises cloniques : elles se caractérisent par des secousses cloniques rythmiques, plus ou
moins régulières et généralisées.

Les crises toniques : elles se caractérisent par une contracture musculaire soutenue,
s'installant brutalement ou progressivement

Les crises tonico-cloniques (= Grand Mal): elles se divisent en trois phases. Au début, il y a
une phase tonique, dans laquelle le patient perd brusquement connaissance, se raidit et chute

La fille H souffre d’un état de déficience intellectuelle qui se définit comme La déficience
mentale est définie comme un fonctionnement intellectuel général significativement inférieur
à la moyenne qui s’accompagne de limitation significative du fonctionnement adaptatif dans
les secteurs d’aptitude tels que : communication, autonomie, apprentissage scolaire, vie
sociale, responsabilité individuelle, travail, sécurité et santé

4.3.3. Les antécédents familiaux


Le schéma familial est marqué par l’omniprésence de diverses pathologies physique et
psychologique comme le cancer, le diabète les troubles d’addiction, l’abus de cannabis

4.3.4. Grossesse accouchement et allaitement,


H a relaté que sa mère a éprouvé des complications lors de son accouchement ce qui
provoque l’atteinte cérébrale et l’état de parésie qui présente la jeune adolescente. H a raconté
qu‘il s’agit d’un accident qui se produit lors de l’accouchement de sa mère causant le
dysfonctionnement de la moitié gauche de son corps.

10
4.3.5. Le développement psychomoteur
- La motricité : La motricité globale est affectée du côté droite en raison de
l'hémiplégie, entraînant des difficultés dans les mouvements et la coordination de la
moitié gauche du corps. La motricité fine de R est altérée, impactant les activités qui
nécessitent une précision, comme l'écriture ou la manipulation d'objets.

- L'adaptabilité : peut-être un défi pour la fille R en raison de la combinaison de


l'hémiplégie et de la déficience intellectuelle. L'ajustement aux nouvelles situations,
aux changements dans l'environnement ou aux tâches complexes peut nécessiter un
soutien supplémentaire. Les stratégies d'adaptation, telles que l'utilisation d'aides
techniques ou de méthodes d'enseignement spécifiques, peuvent être nécessaires pour
favoriser une meilleure adaptabilité.
- Le langage : les capacités de langage de R sont préservées. Elle est capable de
produire un discours compréhensible bien structuré et cohérent

4.3.6. L'histoire familiale


La dynamique familiale de H est marquée énormément par les événements de pertes. Les
histoires du mort et de la maladie sont considérées comme des événements perturbateurs qui
empoisonnent l’ambiance familiale et mettent les membres de la famille dans un état de stress
et tension.

H a expliqué que le décès de son père était un événement frustrant qui bouleverse la sécurité
et la stabilité familiale. Elle a ajouté que son grand frère qui travaille en Allemagne était
incapable d’assister aux funérailles ce qui rend les conditions plus difficiles pour les autres
membres de la famille.

La fille H a parlé qu’elle ne peut pas partager ses émotions et ses angoisses avec sa mère et
ses frères de ce propos on souligne l’absence d’un climat familiale sécure et d’une confiance
partagée. La fille ne considère pas son espace familiale comme un espace approprié pour
aborder ses problèmes et parler de ses frustrations

4.3.7. La scolarité
Avant d’être admise à l’institut supérieur des éducations spécialisés, H était scolarisé dans
une école ordinaire elle nous a expliqué qu’elle a rencontré des difficultés dans les
mathématiques. Elle a avancé qu’elle a abandonné l’école sous la demande de sa mère pour
11
aller faire une formation professionnelle. En effet le thème de la scolarité n’est pas un
centre d’intérêt pour H par ce qu’elle pense que le parcours des études est trop long.

4.3.8. Les événements marquants


L'histoire de H est marquée par l’ensemble des événements marquants qui tourne autour la
mort, la séparation et les scénarios des funérailles. Elle a évoqué qu’elle a eu son première
crise épileptique suite aux images traumatiques qu’elle était confronté pendant la mort de sa
grand-mère à cause de cancer.

La jeune adolescente a raconté un événement traumatique et douloureux qui marque l’histoire


de sa naissance où elle subit un accident pendant l’accouchement de sa mère ce qui altère la
partie droite de cerveau qui provoque l’apparition de certains problématiques durant son
parcours développemental

4.3.9. L'étude sémiologique


Avant le décès de son père, la jeune adolescente a eu l’opportunité d’assister aux entretiens
avec la psychologue où elle a exprimé sa détresse à cause de son schéma corporelle
problématique qui le dérange et le met dans une position d’infériorité et d’impuissance par
rapport aux autres. La psychologue explique qu’elle présente des pleurs et des cris
accompagnées par des manifestations somatiques comme les difficultés de respiration,
Plusieurs recherches ont mis en évidence un lien entre l’image corporelle et l’estime de soi,
notamment une relation entre insatisfaction corporelle, apparence perçue et estime de soi.
L’étude de L. Dany et M. Morin faite auprès de lycéens français a notamment pu montrer
qu’un niveau élevé de satisfaction corporelle est associé à un haut niveau d’estime de soi
chez 23 les hommes et les femmes. De la même manière, l’insatisfaction corporelle est
négativement corrélée avec l’estime de soi, particulièrement, chez les femmes (Dany &
Morin, 2010). L’estime de soi étant liée à l’image corporelle, nous pouvons supposer que la
fille adolescente ayant une faible estime de soi

À l’instar de l’analyse précédente on peut souligner que H présente des sentiments de


détresse et des angoisses à cause de son image de soi “handicapé “ provoquant une faible
estime de soi et certaine dévalorisation de soi avec un sentiment de dilution de soi,

La fille H présente des crises de colère intense. En effet on a remarqué qu’elle présente des
réponses comportementales inappropriée par rapport aux normes sociales et à son l’âge
développemental où elle exprime parfois des expressions faciales qui témoignent l’agressivité

12
et la violence (front plissé, mâchoires serrées). Cependant la jeune adolescente montre une
certaine intolérance à la frustration où elle présente des crises de colère, des hurlements
quand elle est confrontée à des situations de tension ce qui implique qu’elle souffre d’une
impulsivité émotionnelle

Dans un autre temps on a observé que la fille H la manifestation récurrente des


comportements agressifs qui se caractérisent par des actes verbaux dans l’intention de blesser
ses amis

De plus, d’après notre observation on a pu souligner que la fille H présente une instabilité
affective et des changements rapides et incontrôlés des émotions

L'ensemble de ces symptômes indique qu’on est dans le contexte d’un trouble de la
régulation émotionnelle vulnérabilité émotionnelle

À la lumière de l’analyse précédente on va proposer des hypothèses étiologiques et les


hypothèses diagnostiques

4.3.10. La dynamique relationnelle


- Relation avec ses parents

H a raconté que sa mère avait une personnalité autoritaire, elle a ajouté qu’elle l’aide dans
l’exécution de plusieurs tâches quotidiennes puisqu’elle a des difficultés à utiliser la moitié
gauche de son corps

Sa relation avec mère sa tourne autour l’histoire de le handicap, : la mère favorise une
protection physique et matérielle pour sa fille , elle se perçoit comme un levier pour sa fille
qui souffre d’une situation d’handicap mentale et physique, la mère consacre ses efforts pour
protéger sa fille mais elle néglige l'importance de la contenance et l’écoute des angoisses et
des émotions de sa fille puisqu’elle n’autorise pas à sa fille un espace sécure pour partager
ses idées et ses pensées à propos de plusieurs situations qu’elle a vécu

Pendant l’entretien H a évoqué des moments de bonheur avec son père qui était gentil avec
elle, Elle a pris le temps pour exprimer ses émotions de joie qu’elle a éprouvé pendant les
rencontres avec son père afin de faire revivre les souvenirs de bonheur gravés dans sa
mémoire de son père qui avait une personnalité extravertie et simple, un homme doux et
souriant qui lui donne toujours des cadeaux

- Relation avec ses pairs

13
La psychologie de développement postule qu’au moment de l’adolescence : les adolescents
orientent leurs investissements vers les groupes de pairs ce qu est le cas pour la fille H qui
occupe la place d’un personnage populaire au sein de son groupe des filles au sein de l’école.
La fille possède un réseau social sur lequel elle s’appuie pour affronter ses problèmes. Elle a
le temps pour parler de ses histoires intimes avec les autres filles pour exprimer son ressenti à
propos de certains sujets qui attire son attention et qu’elle n’arrive pas à les aborder dans sa
famille

La fille H perçoit les rencontres avec le groupe comme une opportunité pour faire des
aventures et pour parler des thèmes qui les intéressent, c’est un espace où elle se sent en
sécurité et totalement libre pour parler et communiquer ses idées sans être jugé

À ce propos, Selon certains études les relations avec les pairs assure le développement des
processus de résilience chez adolescents qui rencontrent des difficultés dans leurs milieu
familiale

4.4. Les entretiens cliniques


Pendant les entretiens, H était coopératif et calme, son discours était bien structuré bien
développé. Elle raconte les histoires de façon cohérente et significative

Elle nous raconte que suite au décès de son père elle était dans un état de détresse et
d’angoisse, pour cela qu’elle a demandé de sa mère de l’amener chez un psychologue pour
pouvoir parler des sentiments lourds qui troublent son équilibre psychique et avoir une
occasion pour exprimer son ressenti à propos de l’expérience du deuil

Elle a profité des entretiens cliniques pour exprimer sa souffrance qui tourne autour l’histoire
de perte de son père qui a marqué beaucoup son état psychique et même son état physique où
elle a commencé d’avoir des crises épileptiques de façon récurrente suite à la confrontation
d’un événement marquant

Elle a abordé les conditions douloureuses de sa naissance qui favorisent le développement


des pathologies organiques et physiques H a exprimé sa souffrance à propos de son handicap
physique. Elle a relaté qu’elle refuse son corps et qu’elle être” normal” veut comme tout le
monde son schéma corporelle attaqué par une parésie

On a remarqué qu’elle a du mal à comprendre les consignes des tests et elle adopte une
position défensive lorsqu’il s’agit des questions qui touche son identité narcissique : elle

14
change ses expressions faciales et le ton de sa voix devient sévère et plus aigu témoignant
qu’elle est dans état de détresse et de tension. En effet H pense qu’elle est impuissante et elle
n’a pas de volonté et la force d’agir puisqu’elle ne peut pas utiliser sa main et sa jambe
d’une façon approprié. Elle a besoin d’un appui pour l’aider à faire les taches. L'idée d’être en
besoin d’aide pour réaliser des choses faciles provoque un malaise et une vulnérabilité
émotionnelle chez la jeune adolescente

On a remarqué la cohérence des expressions faciale et l’intonation de la voix avec le


contenu de discours, témoignant qu’elle a de bonnes capacités de communications

Elle a tendance à cacher sa main gauche et à se coller au bureau du psychologue elle porte
toujours un tablier blanc en mettant sa main gauche dans sa poche. En effet le
dysfonctionnement de sa main et plus sévère que le dysfonctionnement de sa jambe ce qui
facilite le déplacement mais la manipulation des objets reste déficitaire et compliquée

Au sein de l’institut des éducations spécialisés, les éducateurs et les formateurs affirment que
H est une élève studieuse et travailleuse. Elle est intelligente elle apprend les choses
facilement malgré la présence de certaines difficultés.

4.5. Les hypothèses

Les hypothèses étiologiques

Hypothèse psychologique : Les manifestations cliniques de troubles de la régulation


émotionnelle chez la fille H trouvent leur origine dans sa déficience mentale.

Les hypothèses diagnostiques :

En se basant sur l’ensemble des manifestations cliniques qui touche principalement le niveau
comportemental, notamment en termes d’expressivité émotionnelle et la capacité de s’auto -
contrôler et s’auto-réguler on propose que la, fille H souffre d’une dysrégulation
émotionnelle avec faible estime de soi

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4.6. Les outils d’évaluation
Pour confirmer les hypothèses diagnostiques que nous avons émises, nous utiliserons divers
outils d'évaluation que nous classerons en fonction des sphères cognitives-intellectuelles et
émotionnelles-affectives.

- L'évaluation de la sphère intellectuelle Pour évaluer les capacités cognitives on va


utiliser le TONI II qui meure l’intelligence non verbale. Après La « tache d’Empan
de chiffres » assure l’évaluation de la boucle phonologique (Mémoire à court terme)
par la voie directe et l’administrateur centrale (Mémoire de travail) par la voie
inverse. Encore le « test de Hayling » nous permet d’évaluer la capacité d’inhibition
des réponses automatiques.
- Ainsi, on va recours à la passation du TOPIG qui couvre la période d’âge critique de 4
à 12 ans et il permet d’évaluer les habilités visuo-spatiales et l’intégration
graphomotrice d’où les fonctions exécutives motrices. Il est composé de deux parties,
la première partie c’est l’intégration grapho-motrice qui est composée d’une série de
24 figures géométriques à recopier. La présentation des figures suit l’ordre
chronologique des acquisitions perceptivo-motrices de l’enfant. La deuxième partie
c’est l’organisation perceptivo-motrice, elle contient deux subtests évaluant la
discrimination visuelle et la relation spatiale.
- L’évaluation de la sphère socio-émotionnelle : On va avoir recours à l’utilisation du
CBCL (Le Child Behavior Checklist) formulée par Achenbach en 1978, qui vise à
fournir une description standardisée des troubles émotionnels ou comportementaux et
même les compétences sociales observées par les parents chez les enfants âgés de 4 à
16 ans (E. Fombonne, 28 April 2020) Ce test comprend deux sous échelles, la sous-
échelle de compétences sociales et la sous échelle de problèmes de comportement. La
sous-échelle de compétence sociale couvrent trois domaines : échelle d’activités,
échelle sociale et échelle scolaire. La sous échelle des problèmes de comportement
celui que j’ai utilisé vu qu’il comprend des difficultés de type internalisation (anxiété/
dépression, repli sur soi et plainte somatique), des difficultés de type externalisation
(comportement déclinquent, agressif) ainsi que des problèmes sociaux, de pensée et
d’attention

On va utiliser un questionnaire de la régulation émotionnelle emotional Regulation test


Questionnaire CERQ qui comporte 36 questions chaque ensemble de question mesure où

16
évalue une dimension (acceptation, rumination, centration positive, centration sur l'action,
mise en perceptive, dramatisation blâme de soi blâme d'autrui, réévaluation positive)

Pour une régulation adaptative on trouve les dimensions suivantes : acceptation, , centration
positive, , mise en perceptive, , réévaluation positive

Pour une régulation non adaptative on trouve les dimensions suivantes , rumination,,
centration sur l'action, dramatisation, blâme de soi ; blâme d'autrui,

L’évaluation de la sphère émotionnelle-affectif : Nous allons utiliser deux tests projectifs qui
sont : le "test du bonhomme" qui a pour objectif d'évaluer l'état émotionnel et la
représentation inconsciente du corps, ainsi que d'assurer une évaluation intellectuelle. Le
"dessin libre ", quant à lui, il nous renseigne sur le monde intérieur de la personne et sa
dynamique affective

Dans un autre temps on va utiliser une échelle d’estime de soi de Rosenberg

5. Résultat

5.1. Analyse et interprétation de dessin de bonhomme ( voir


annexe)
L'emplacement de bonhomme : on remarque que le bonhomme est dessiné au centre et plus
déporté dans la partie gauche de la feuille ce qui témoigne que le sujet a tendance à
l’expression émotionnelle immédiate et se montre infantile de plus la zone gauche de papier
représente l’attachement à la mère, l’emplacement de bonhomme sur la feuille indique aussi
qu’il existe des préoccupations pour le passé chez la fille H.

Dans un autre temps en ce qui concerne les dimensions on remarque que le bonhomme
présenté ayant une petite taille ce qui marque la faible estime de soi, la rétraction de la
personnalité et une timidité et une crainte

On observe que la file H a utilisé un tracé léger ce qui marque le manque de confiance en soi
la sensibilité, l’hésitation

On peut souligner une certaine symétrie du corps et la symétrie des traits de visage

Par ailleurs, on remarque la position verticale des bras avec l’absence des doigts ce qui
indique une forte inhibition, le besoin de se contrôler, et le retrait des autres. On observe la

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coloration noire pour les mains ce qui indique une relation perturbée et l’existence d’une
tension avec cette partie de corps qui porte un handicap. En ce qui concerne les jambes,

La fille H a utilisé deux traits légers et trop coutres on observe, l’inclinaison de la jambe
gauche par rapport au jambe gauche ce qui indique une sorte de mouvement dans une autre
optique cette inégalité de longueur des pieds traduit le dysfonctionnement de membres
inférieur que présente la fille H

On remarque l’absence des couleurs ce qui peut être un signe d’un état dépressif que présente
la jeune adolescente H

En ce qui concerne la personnalisation de bonhomme on peut souligner la pauvreté des


détails et l’absence des indices qui nous aident à déterminer le sexe de bonhomme malgré
qu’elle ait dessiné une robe quelques cheveux collés au tète de bonhomme.

Face à ce bonhomme on trouve des difficultés à connaitre son identité, son activité sa
personnalité et son sexe il y a une inadéquation entre sa production picturale et les
acquisitions qu’elle a par rapport à son stade de développement et les fonctions qu’elle est
censé maitriser ce qui confirme sa déficience intellectuelle et son trouble mentale

On remarque aussi la simplicité voire “ la banalité” des traits de visage dessinés, un visage
très peu expressif et on marque l’absence de nez et des oreilles

5.2. Analyse et interprétation de dessin libre ( voir annexe)


On peut observer qu'Ilya parfois des courbures et une certaine incontinuité au niveau de
tracé ce marque et la difficulté qui rencontre le sujet dans l’exécution de la tache de dessin
ce qui est le cas pour la fille H qui dessine avec sa main gauche, où elle trouve des difficultés
à bien manipuler la position de la feuille pour faciliter la tâche de dessin elle a besoin de sa
main droite à chaque mouvement afin de réguler le positionnement de la feuille qui bouge à
chaque qu’elle dessine quelque chose sur le support. Elle met sa main altérée sous la table
dans l’intention de la cacher et exécute la tâche avec une seule main

On remarque qu’elle fait la différence de sexe où on trouve deux figures différentes une fille
ayant des cheveux et qui porte des vêtements qui se diffère du garçon les deux personnages
aient presque des traits de visage semblables

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On remarque qu’elle a fait la différence de sexe où on trouve deux figures différentes une
fille ayant des cheveux et qui porte des vêtements qui se diffère du garçon les deux
personnages aient presque des traits de visage semblables

A la fin de la tache la fille H a dit “ les filles ne jouent pas au ballon “ malgré que son dessin
s’oppose, au contenu de son discours cela peut être expliqué par son handicap mentale qui
cause l’inadéquation entre le contenu de pensé et les actions

Dans une autre optique cela peut être expliqué par l’effet des mécanismes de défense où elle
est entrain de dénier son schéma corporel problématique qui l’entrave de jouer le football de
ce fait elle a essayé de cacher sa détresse et son état de tension à propos de son incapacité de
jouer avec le ballon par une pensée automatiques qui vient masquer un état d’impuissance ce
qui induit des sentiments de malaise et d'instabilité émotionnelle

5.3. Analyse et interprétation de l’échelle d’estime de soi de


Rosenberg ( voir annexe )
On a un score de S =30 qui s’installe dans l’intervalle de 25 et 30 ce qui traduit une faible
estime de soi

5.4. Analyse et interprétation de questionnaire de la


régulation émotionnelle : emotional Regulation test Questionnaire

CERQ

Dimensions Blâme de soi Rumination Dramatisation Blâme d’autrui


Score
Score 14 16 18 11
Tableau des scores dimensions de la régulation non adaptatives

Dimensions Acceptations Centrations sur Réévaluation Mise en


l’action positive perspective
Score 6 11 7 6
Tableau des scores des dimensions de la régulation adaptative

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On constate que les dimensions ( blâme de soi , Rumination, dramatisation) d’une régulation
émotionnelle non adaptative ayant des scores plus marquants que les dimensions de la
régulation adaptative ( Réévaluation positive de score , Mise en perspective de score) ce qui
confirme la fille H présente des troubles de la régulation émotionnelle

5.5. Interprétation et analyse de l’échelle CBCL (échelle


syndromique) (voir annexe)
Échelle Nom de Nombre Résultat Résultat Note
l’échelle de l’item maximal obtenu standard T
1 Retrait 8 16 6 52
isolement
2 Plaintes 5 10 5 50
somatiques
3 Anxiété 13 26 12 62
dépression
4 Problèmes 11 22 10 58
interpersonnels
5 Troubles de la 14 28 9 57
pensé
6 Troubles 9 18 12 60
d’attention et
d’hyperactivité
7 Comportement 15 30 9 58

20
délinquant
8 Comportements 18 36 14 64
agressifs
Autre 20 40 9 57
Externalisation 33 66 23 71
Internalisation 34 68 31 75

Totale 113 226

Achenchach (1978), précise qu’un score T supérieur à 70, identifié comme étant le seuil
clinique, indique une perturbation sévère, alors qu’un résultat supérieur à 65 à une échelle
indique un résultat limite. D’autres chercheurs ont souligné qu’un score T plus élevé que 60
indique aussi une psychopathologie cliniquement significative.

On note un score assez élevé pour les troubles d’externalisation suite au score élevé dans les
catégories de troubles d’attention avec hyperactivité et les comportements agressif. Il faut
mettre en exergue le score légèrement élevé de troubles d’internalisation.

Il faut en outre souligner les scores d’anxiété / dépression qui dépasse le seuil pathologique

5.6. Analyse et interprétation des résultats de test TONI II


(voir annexe)
Pour la partie A du test : R a obtenu un score de 10 (voir annexe) qui se réfère à un
quotient intellectuel de 69 < 75 et un percentile de 1% ce implique que R présente une
déficience intellectuelle

Pour la partie B du test : R a obtenu un score de 8 qui se réfère à un quotient intellectuel de


65< 75 et un percentile de 1 % ce implique que R présente des difficultés intellectuelles

5.7. Analyse et interprétation des résultats de la tache l’empan


de chiffre ( voir annexe)
Pour la tâche d’empan endroit, « H » a obtenu un empan verbal de ainsi que pour la tâche
d’empan envers, et elle a échoué dans la tache endroit du deuxième série (voir annexe). Les
résultats sont faibles puisque à l’âge de14 ans le sujet doit avoir une moyenne de 6.5 dans un
0.4 s temps de l’empan endroit (selon les études réalisées par le Laboratoire de Psychologie et

21
Neurocognition, l’académie de Grenoble, Université de Pierre Mendès France et Cogni-
Sciences sur l’Outil de DEpistage des DYSlexies ODEDYS, 2005) ce qui montre que le
fonctionnement de mémoire à court terme est dans la norme alors que le fonctionnement du
mémoire de travail est déficitaire

5.8. Analyse et interprétation de test de Hayling ( voir annexe)


Ce test est composé de deux parties A et B chacune est composée de 10 phrases et qui sont
chronométrées. (Voir annexe) La première partie A « condition automatique » c’est de
compléter les phrases avec des réponses associées aux sens. Le temps total (TA) des bonnes
réponses données par « H » est 50 secondes. La deuxième partie B « condition d’inhibition »
c’est de compléter les phrases avec des réponses qui n’ont aucune relation avec le sens. Le
temps total (TB) des bonnes réponses données par « H » est 73 secondes et le total des points
obtenus est 22 qui est un nombre assez élevé. Le score de temps additionnel d’inhibition (TA
-TB) qui est mis pour inhiber un mot spontané est de 23 secondes qui semblent élevées. En
plus, 5 réponses données par « H » dans la deuxième partie étaient des réponses qui
complètent correctement les phrases ce qui explique un échec total d’inhibition des mots
spontanés et les 5 autres réponses étaient des réponses qui ont un lien sémantique aux phrases
ce qui signifie un échec partiel d’inhibition des mots spontanés. Donc pour cela, on peut dire
que « H » a des difficultés d’inhibition des réponses automatiques.

5.9. Analyse et interprétation de test TOPIG


Ce test comporte deux parties (voir annexe) Au niveau de la première partie qui est
l’intégration graphomotrice : l’âge graphomoteur équivalant à « H » AG = 6.2 le quotient
graphomoteur QG = 50, ce score ne se situe pas dans la norme donc la fille H représente des
problèmes dans le développement de l’organisation graphomotrice. Au niveau de la deuxième
partie qui est l’organisation perceptivo-spatiale (non motrice), l’âge équivalant à « H » au
niveau de la discrimination visuelle est 4.6 et au niveau relation spatiale est 3.10 le quotient
perceptuel QP = 60 et l’âge perceptuel équivalent est 6 ans et un mois ce qui montre que « H
» présente des difficultés au niveau de la discrimination visuelle et la relation spatiale.

En se basant sur les résultats des tests qu’on a utilisés on peut confirmer l’hypothèse de
notre travail qui se base sur le fait que la déficience intellectuelle altère les capacités socio
émotionnelles notamment les compétences de régulation émotions . À la lumière de
l’analyse précédente on propose de développer une analyse psychopathologique

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6. Analyse psychopathologique

6.1. Le modèle de James Gross


En se basant sur les travaux menés dans le domaine de la psychologie cognitive on propose
d’étudier Le modèle processuel de James Gross (1998, 2002) qui définit La régulation des
émotions comme un ensemble de processus par lesquels une personne influence les émotions
qu’elle ressent, quand elle les ressent, et comment elle les ressent et les exprime. L’auteur
postule que Les stratégies de régulation émotionnelle peuvent être centrées sur les
antécédents de la situation ou sur les réponses émotionnelles.il a avancé un ensemble des
stratégies de régulation émotionnelle qui mettent en œuvre les processus cognitifs parmi eux
on cite :

Dans un premier temps Evaluation de la pertinence de la situation vécue par la personne par
rapport à ses propres objectifs qui met en œuvre certain fonctions cognitives telle que la
planification, l’attention sélective la perception, la mémoire et les capacités de raisonnement
qui se trouvent perturbé en raison de le handicap mental que présente la fille H comme il est
montré par le DSM 5

Dans un deuxième temps La réévaluation cognitive, en tant que stratégie de régulation


émotionnelle axée sur les antécédents, vise à altérer la perception d'une situation afin de
modifier sa signification émotionnelle, prévenant ainsi l'émergence d'émotions indésirables.
Selon Gross (1998), cette approche implique que le sujet attribue une certaine interprétation à
la situation, influençant ainsi ses réponses émotionnelles ultérieures. Cette deuxième stratégie
met en évidence l’activation les mêmes processus qui concernent la première stratégie qui
sont altérées par l’effet du handicap intellectuel selon le tableau clinique de la déficience
intellectuel dans la DSM 5

De ce fait il est pertinent d’évaluer spécifiquement les fonctions cognitives qu’on a souligné
au sein de ce modèle chez la fille H puisqu'ils sont en relation étroite avec les stratégies qui
favorise la régulation des émotions chez les être humain. Cette évaluation spécifique des
facultés cognitives altérés par la déficience intellectuel va faciliter le choix d’outil
thérapeutique dans le projet thérapeutique qu’on va proposer

23
6.2. La théorie de l’attachement
Dans une autre optique D. Winnicott souligne l'importance capitale du regard maternel dans
le développement de l'enfant, mettant en lumière le rôle du visage maternel en tant que miroir
pour le nourrisson. Le bébé, en observant le visage de sa mère, se voit reflété dans son regard,
percevant ce que sa mère voit en lui et les expressions manifestées sur son visage. Cependant,
avoir un enfant atteint d'une déficience représente toujours une blessure narcissique pour
chaque parent, comme le mentionne Ecotière et al. (2016). À ce propos d’autres les études
(Green et Baker (20 11) ont montré que les mères des enfants qui présentent un DI exprime
plus des émotions négatives durant leurs interactions avec leurs enfants ce qui trouble la
qualité de la communication facilitant la survenue d’un trouble d’attachement à ce niveau on
cite les avis des auteurs qui proposent qu'Ilya une relation entre les styles d’attachement et
l’altération des capacités de la régulation émotionnelle.

6.3. Deuil pathologique


On a mentionné dans la partie précédente que la fille H a été confronté à un ensemble des
événements traumatiques qui tourne autour la perte et la séparation de ce fait on propose que
les manifestations cliniques qu’on a discutées sont à l’origine d’une problématique de deuil
compliqué et non résolu. Selon l’approche psychodynamique la colère est considérée comme
l’un des mécanismes de défense qui s’activent en raison de problématique de deuil. En effet
Cette colère est en réalité dirigée contre la personne perdue à qui nous reprochons de nous
avoir abandonnés, ce qui rend ce sentiment particulièrement pénible

Cependant il faut indiquer que Si on veut se baser sur l’étude sémiologique de la fille H on
ne peut pas confirmer qu’il s’agit d’un problème de deuil pathologique puisque cette dernière
est considérée comme un syndrome dépressif comme il est mentionné par le DSM5 alors
que les symptômes que présente la fille H ne correspondent pas toutes aux critères de tableau
clinique de syndrome dépressif où la manifestation de la colère n’est pas suffisante pour
envisager cette symptomatologie en tant que deuil pathologique

7. Discussions
L'objectif de cette étude était d’évaluer l’effet de la déficience intellectuel sur les
compétences de régulation émotionnelle de ce fait l’hypothèse de ce travail se base sur le fait
que le handicap mental trouble les capacités socio émotionnelles notamment les capacités de
régulation émotionnelle. En se basant sur les résultats des tests qu’on a obtenu on peut
24
confirmer la relation de causalité entre les deux variables Ces résultats concordent donc les
données d’une autre étude menée par Gerstein et ses collègues (2011) qui a comparé les
stratégies de régulation émotionnelle utilisées par des enfants avec une DI et des enfants
typiques à trois moments différents (à 3 ans, à 4 ans et à 5 ans). Les résultats ont révélé que
les enfants avec une DI étaient nettement moins équipés en termes de régulation émotionnelle
par rapport aux enfants typiques. Toutefois d'autre étude propose les mêmes conclusions : les
auteurs ont observé que les personnes atteintes de déficience intellectuelle présentent
également des lacunes dans ces compétences émotionnelles. Ils indiquent que les enfants
avec déficience intellectuelle éprouvent des difficultés à établir des relations amicales et sont
souvent rejetés par leurs pairs. Plus spécifiquement, en présence de pairs, ces enfants ont
moins d'interactions et sont plus enclins à s'engager dans des activités solitaires (Guralnick et
al., 2007). Cependant Ces données sont contredites par les résultats d’une autre étude
(Baurain et Nader-Grosbois (2012)), qui propose qu’il n’y ait pas de différence significative
entre les adolescents qui présentent une DI et les adolescents typiques au niveau de la
régulation émotionnelle et cela s’explique par le fait que les sujets ayant une DI apprendraient
à réguler leurs émotions de façon semblable aux sujets typiques, sauf qu'ils le feraient plus
lentement. À ce propos il sera pertinent de suivre l’évolution du trouble chez la patiente H

D’autres études postulent que les interactions problématiques mère enfants sont l’origine de
la mise en place d ‘une dysrégulation émotionnelle. Les théories de l’attachement ont montré
que le développement affectif et comportemental de l’enfant est corrélé à la qualité de son
environnement familial toutefois Pierrehumbert (2003) examine les influences réciproques
entre le style d’attachement et les mécanismes de régulation émotionnelle il a trouvé que La
personne qui présente un attachement insécure-désorganisé ne sera pas stable dans ses
mécanismes de régulation émotionnelle. De ce fait il est possible d’évoluer le type
d’attachement de la fille H qui peut nous placer dans une autre piste de réflexions et surtout
qu’on mentionné qu’elle a une relation instable avec sa mère

De plus de Green et Baker (20 11) ont observé que les mères 51 d'enfants ayant une DI, âgés
de 5 à 9 ans, exprimaient moins d'émotions de nature positive et plus d'émotions de nature
négative en comparaison aux mères d'enfants typiques, aussi âgés de 5 à 9 ans. Ces données
nous éclairent sur le type d’interaction probable de la fille H avec sa mère pendant la même

25
période de développement mentionnée dans l’étude qui induit le trouble de la régulation
émotionnelle

En ce qui concerne le faible estime de soi, on peut considérer que l’altération de schéma
corporelle de la fille H est l’origine de l’apparition de ce symptôme et tenant en compte
qu’elle est dans période d’adolescence qui se caractérise par des remaniements psychiques
engendrées par des modifications corporelles qui s’effectuent sous l’effet de processus
pubertaire.

À notre connaissance, Les adolescents ne font pas tous face à la période de l'adolescence avec
des aptitudes psychiques équivalentes. La puberté représente une phase complexe et
perturbante pour tous les jeunes, mais elle peut s'avérer particulièrement ardue pour ceux
ayant une déficience intellectuelle. Pour ces individus, l'adolescence implique une prise de
conscience significative de leur handicap. Les normes sociales auxquelles chaque personne
est confrontée deviennent de plus en plus difficiles à atteindre pour ceux qui sont touchés par
une déficience intellectuelle. Pour C. Bon (2007), le processus d'adolescence mettrait « en
lumière comme un miroir grossissant » les questionnements soulevés par le handicap

Certaines études (Brutillot, 2015) ont monté que durant cette période, l’adolescent déficient
intellectuel souffre de se sentir différent et de ne pas rentrer dans les normes induites par la
société. Le sujet porteur de handicap n’est souvent réduit qu’à son handicap, et n’est vu qu’à
travers cette étiquette, ce qui peut causer une grande blessure narcissique pour lui affectant
donc l’estime de soi ce qui est cas pour le sujet de la présente étude

8. Limites
Les limites de la présente étude reposent sur l'insuffisance des tests utilisés pour évaluer les
fonctions spécifiques des processus cognitifs tels que la mémoire, la planification de l'action
et l'attention sélective, qui sont responsables de l'apparition des troubles de régulation. Il est
important de noter que la participante H n'était parfois pas en mesure d'effectuer tous les tests
en raison de ses engagements scolaires, de ses activités théâtrales, sportives et de jardinage.

De plus, il aurait été pertinent d'évaluer la qualité de l'attachement de la participante H en


menant des entretiens avec sa mère et elle-même. Cela aurait permis d'observer et d'explorer
la qualité de l'interaction entre elles, tout en recueillant des informations sur l'histoire
développementale de H, la qualité de ses premiers contacts avec son entourage, et
l'investissement dont elle a bénéficié. Ces données auraient pu contribuer à évaluer la qualité
26
de l'attachement, offrant ainsi une explication potentielle de l'émergence de la dysrégulation
émotionnelle. Il est à noter que la mère était dans l'incapacité d'assister aux entretiens en
raison de ses obligations professionnelles.

Conclusion
En conclusion, notre exploration des intrications entre la déficience intellectuelle et les
compétences de régulation émotionnelle souligne l'importance cruciale de cette
problématique. À travers l'étude de cas d'une jeune fille confrontée à un trouble de la
déficience intellectuelle et bénéficiant d'une formation professionnelle à l'institut supérieur
des éducations spécialisées, nous avons observé de près les défis émotionnels spécifiques
auxquels font face ces individus.

Les données recueillies mettent en lumière l'étendue de l'impact de la déficience


intellectuelle sur la compréhension et la gestion des émotions, impactant significativement les
parcours personnels et sociaux. Les difficultés émotionnelles ne sont pas simplement une
composante isolée de ces troubles, mais plutôt un aspect interconnecté qui requiert une
attention particulière.

En intégrant diverses théories et approches dans notre analyse, nous soulignons la nécessité
d'adopter des interventions adaptées pour améliorer les compétences de régulation
émotionnelle chez les personnes atteintes de déficience intellectuelle. Cela nécessite une
approche holistique qui reconnaît l'interdépendance entre la sphère intellectuelle et
émotionnelle, offrant ainsi des opportunités d'amélioration globale.

En fin de compte, cet article plaide en faveur d'un engagement continu dans la recherche et le
développement de stratégies efficaces visant à soutenir ces individus dans leur cheminement
personnel. En renforçant les compétences émotionnelles, nous pourrions catalyser des
améliorations notables dans divers aspects de leur vie, contribuant ainsi à une société plus
inclusive et compréhensive.

27
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