Mémoire Anne-Sophie Mathiot S172696
Mémoire Anne-Sophie Mathiot S172696
Mémoire Anne-Sophie Mathiot S172696
ET SCIENCES DE L’EDUCATION
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Sous la direction de
Mme Adélaïde BLAVIER
Tout d’abord, je tiens à remercier la professeure Adélaïde Blavier, qui a accepté d’être
ma promotrice de mémoire ainsi que ses retours et ses explications, notamment en statistique.
Je remercie également ces assistantes Julie Meens pour les corrections des documents pour le
comité éthique, ainsi qu’à Alicia Gallo pour sa disponibilité, sa lecture et ses conseils.
Et enfin, je remercie avec amour mon compagnon, Maxence Thiery, qui malgré la
distance, a toujours été là pour moi, m’a conforté dans mes choix, pour ses lectures tardifs et
son aide précieux lorsque j’en avais besoin.
« L’important ce n’est pas ce qu’on est à la naissance, mais la façon dont on grandit par la suite »
Albus Dumbledore
(Harry Potter et la coupe de feu, J.K Rowling)
Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
METHODOLOGIE .................................................................................................................. 39
I. Design expérimental .......................................................................................................... 39
II. Procédure méthodologique .............................................................................................. 39
2.1 Critères d’inclusions ................................................................................................... 39
2.2 Dimensions éthiques ................................................................................................... 40
2.3 Procédure de recrutement ........................................................................................... 40
2.4 Passation des questionnaires ....................................................................................... 41
III. Outils méthodologiques .................................................................................................. 41
2.1 The Child and Youth Resilience Measure (CYRM-28) de Ungar et Liebenberg....... 41
2.2 Big Five Questionnaire for Children (BFQ-C) de Barbaranelli, Caprara, Rabasca et
Pastorelli ........................................................................................................................... 42
2.3 L’échelle de trauma PCL-S de Weathers, Litz, Herman, Huska & Keane ................. 43
IV. Précautions éthiques ....................................................................................................... 44
V. Hypothèses opérationnelles ............................................................................................. 45
DISCUSSION .......................................................................................................................... 63
I. Synthèse globale des résultats et des hypothèses théoriques ........................................ 63
II. Critiques et limites de la recherche ............................................................................... 65
III. Perspectives futures et pistes de recherches ................................................................... 67
CONCLUSION ........................................................................................................................ 69
Bibliographie ............................................................................................................................ 71
Table des annexes..................................................................................................................... 77
Résumé ..................................................................................................................................... 86
INTRODUCTION
Il faut prendre avec des pincettes le fait « que les filles sont plus victimes de la
maltraitance (53%) que les garçons (47%) », (Leroy, 2014) car il est possible que les personnes
susceptibles de signaler la maltraitance (enseignants, parents, voisins…) ne vont pas faire le
rapprochement entre les blessures et une éventuelle maltraitance chez cet enfant. En effet, il a
été démontré que « quel que soit l’âge, les garçons se révèlent plus agressifs physiquement que
les filles » (Gimenez & Blatier, 2004, p.317) et qu’il est donc plus habituel de voir des garçons
se comporter plus violemment, plus agités voire plus hyperactifs que les filles et donc de se
retrouver avec des bleus ou des égratignures.
1
résilience et in fine de mettre en place une méthodologie qui permettrait de mettre en avant les
évolutions positives possibles en lien avec la personnalité de l’enfant.
Une revue de la littérature sur l’étude de la résilience permet de mettre l’accent sur la
multiplicité des facteurs aussi bien de risque, de vulnérabilisation ou de protection face à la
maltraitance. Cependant, il y a très peu d’études qui mettent en lien le phénomène de résilience
avec la personnalité de l’enfant. Nous proposons alors de mener une étude pour investiguer le
lien entre résilience et personnalité et nous nous interrogeons en quoi le type de personnalité et
le vécu antérieur de l’enfant va avoir un impact sur le phénomène de résilience ?
Pour répondre à cette problématique, nous allons mettre en place une étude comparative
entre les enfants placés et les enfants tout-venants, et ainsi observer une connexion entre les
différents types de personnalité et le niveau de résilience, tout en prenant en compte
l’éventualité d’une symptomatologie post-traumatique. Nous pourrons étudier, à partir de notre
échantillon, si nous allons observer un lien entre un facteur de la personnalité et la résilience
chez un enfant, s’il y a une différence entre les enfants placés et les enfants tout-venants et si
c’est le cas, voir à quel niveau se situe cette différence et peut-être le mettre en lien avec un
événement traumatisant.
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PARTIE THEORIQUE
Anaut (2002) rajoute qu’il est important de savoir que face à des contextes de carences
graves, d’abandon, de maltraitance psychologique, d’abus et de violences intrafamiliales, ou de
tous types de traumatismes, certaines personnes vont être submergées par des troubles
psychopathologiques et dans les cas de maltraitance, elles semblent répéter le schéma de leurs
parents (que l’on nomme répétition transgénérationnelle) ; alors que d’autres, dans un contexte
similaire, résistent à cette menace de destruction psychique et présentent une adaptation
relationnelle et sociale malgré tous ses événements. Dans le premier scénario, nous parlons des
individus qui sont vulnérables face à ces traumatismes, alors que le second cas fait plutôt
référence au processus de résilience. En effet, nous pouvons résumer la résilience comme étant
un phénomène où une personne qui a vécu un traumatisme (maltraitance, accident, décès, viol,
accumulation de traumatismes nommé trauma complexe, prise d’otage…) va malgré tout
réussir à surmonter la blessure que le traumatisme a entraîné.
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C'est dans les pays anglo-saxons que le concept de résilience a le plus évolué notamment
avec Werner (1989, 2004) et Smith (1979, 1992, 2001), alors qu'en France, c'est une idée qui
est plutôt récente dont les auteurs les plus reconnus dans ce domaine sont Anaut (2002, 2003),
Cyrulnik (1998, 1999, 2001, 2003), et Manciaux et al. (2001). Mais aussi dans les autres pays
francophones comme la Suisse avec Michaud (1999), Vanistendael et Lecomte (2000) et en
Belgique avec Born et Bœt (2000).
C’est dans les années 1970 que fut publiée la première recherche sur la résilience afin
de mettre en avant les facteurs de risques et de protection qui vont aider à définir ce concept.
Emmy Werner, connu pour avoir fait une étude longitudinale sur une quarantaine d’années
auprès d’un grand nombre de nourrissons vivant sur l’île hawaïenne de Kauai (1979), fut l’une
des premières scientifiques à utiliser le terme de résilience. Beaucoup de ses enfants vivaient
dans la pauvreté, avec parfois des parents alcooliques ou souffrant d’une maladie mentale.
Werner & Smith ont remarqué à partir de leur recherche que parmi les enfants qu’ils suivaient,
deux tiers se sont trouvés dans une forme de vulnérabilisation (comportements destructeurs,
chômage, toxicomanie...). Cependant, un tiers de ces jeunes ne deviennent pas ce que l’on
appelle des délinquants et ne tombent pas dans la vulnérabilisation, démontrant au contraire des
caractéristiques qui leur ont permis de mieux réussir. C’est à ce moment-là que Werner,
accompagné de Smith, les ont qualifiés de « résilient » (1979).
Des recherches ont été également menées par rapport à des enfants dont l’un des parents
avaient reçu le diagnostic de schizophrénie (Masten, 1989 ; Masten, Best & Garmezy, 1990).
Ces auteurs ont remarqué que certains enfants ont été affectés négativement dans leur
développement car ils n’obtenaient pas un niveau de soins réconfortants appropriés en
comparaison des enfants dont les parents n’avaient pas de maladie mentale. Néanmoins, ils ont
pu remarquer que d’autres enfants de parents atteint de schizophrénie, ont su prospérer tout en
ayant acquis des compétences par rapport à la scolarité. Les travaux se sont tout d’abord portés
sur les facteurs de protection qui permet d’expliquer l’adaptation des individus qui ont vécu des
conditions défavorables comme la maltraitance, les événements de vie catastrophique ou même
la pauvreté. Ensuite, les études empiriques se sont tournées sur la compréhension des processus
de protection sous-jacents afin de comprendre comment certains facteurs peuvent participer à
ce phénomène de résilience.
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1.2 Les divergences sur la définition de la résilience
Une première revue de la littérature nous montre que le concept de résilience reste en
travail et que de nombreuses divergences persistent, à commencer par celles des définitions qui
varient grandement selon que les auteurs se situent dans des approches élargies ou restrictives
des principaux concepts du domaine. Il en est ainsi par exemple lorsque certains auteurs
considèrent que la résilience devrait impliquer l'absence complète de troubles psychiques et
comportementaux ou même pour certains l'absence de souffrance.
Alors qu'Hanus (2001) soutient une toute autre conception de la résilience, en mettant
en avant qu'un traumatisme, même s'il est partiellement élaboré, laissera une trace dans le
psychisme. Pour d'autres, le traumatisme va fragiliser l'individu et seul l'environnement, sa
personnalité ainsi que d'autres facteurs empêchent, ou non, le risque que le traumatisme
ressurgisse.
Pour Cyrulnik (1999), la résilience est un processus naturel, où les différents « milieux
écologiques, affectifs et verbaux » (p.16) doivent être en accord pour réussir à surmonter la
blessure que le traumatisme a entraîné. Il donne comme comparaison (1999) celle de l'huître
qui réussit à produire, à partir d'un grain de sable qui pourrait lui être fatal, une perle.
Un peu plus tôt, Gottlieb (1991, Introduction p. XV, cite in Davis, 1999) stipule une
phrase très pertinente sur l'esprit humain : « La puissance de l'esprit humain pour supporter le
deuil et la perte tout en se renouvelant avec espoir et courage défie toute description. ». Gottlieb
définit la résilience comme étant « la puissance de l'esprit humain ». L'esprit humain peut être
compris comme l'instance psychique de façon générale. Celle-ci comprend tous les mécanismes
de défense, le narcissisme, la relation à l'objet, les diverses angoisses et les topiques
freudiennes. L'esprit humain est un support qui permet d'endosser le poids d'un deuil et d'une
perte, qui est plus ou moins élaboré selon l'individu.
Werner et Smith expliquent que les études sur la résilience « les études sur la résilience
nous fournissent un point de vue correctif – une conscience qu’il y a des tendances d’auto-
redressement qui poussent les enfants vers le développement normal des adultes dans toutes les
circonstances défavorables, sauf les plus persistantes » (1992. p.202). Ils définissent alors la
résilience sur les capacités d’auto-redressement qui s’appuient sur « les forces, sur lesquelles
s'appuient les gens, les familles, les écoles et les communautés pour générer la santé et la
guérison. » (Werner & Smith, 1992, p.202). Ils font référence ici aux divers facteurs externes,
pour entrer dans un processus de résilience.
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Born, Chevalier et Humblet (1997) suggèrent dans leur étude que la résilience est un
phénomène rare qui se définit par des relations stables, l’absence d’étiquette au niveau clinique
et à une bonne adaptation des institutions publiques spécialisées dans l'hébergement des jeunes
référés par les tribunaux (qui sont les sujets de leur étude). Ils ont conclu que « Les adolescents
résilients diffèrent des autres par leurs ressources personnelles, leur maîtrise de soi et leur
maturité. » (p.691). Cette conclusion relie les deux définitions précédentes. En effet, les
ressources personnelles renvoient aux facteurs externes et rejoint la définition de Werner &
Smith, alors que la maîtrise de soi et la maturité fait partie de ce que Gottlieb appelle « esprit
humain ».
Anthony (1982) a proposé la « métaphore des trois poupées » pour permettre de décrire
les différences interindividuelles face à un traumatisme : l’une de ses poupées est en verre,
l’autre en plastique et la troisième en acier. Il les soumet à un coup de marteau de la même
intensité. La première est complètement brisée, la seconde garde les traces qu'elle a reçu à
jamais et la dernière ne possède aucune trace de séquelles et résiste au coup. Cette métaphore
n'est pas à proprement parler une métaphore sur la résilience, mais plutôt sur l'image d'un enfant
« invulnérable ». Mais cette supposée invulnérabilité, qui permettrait d'être invincible à tous les
traumatismes possibles, serait liée à une insensibilité peu humaine ou pathologique, ce qui est
loin d'être le cas des personnes résilientes qui peuvent à tout moment décompenser. Anaut
(2005) met en avant que cette théorie ne tienne pas en compte l'articulation entre les facteurs
de risque et les facteurs de protection d'origines internes ou externes, mais aussi de l'existence
des mécanismes de défense et des capacités de coping (capacités à s'adapter face au stress), dont
une personne pourrait disposer mais qu'aucune poupée ne peut développer. Ce modèle a donc
été abandonné. Cependant, Manciaux (1999, cite in Anaut, 2005) s'est inspiré de la métaphore
d'Anthony pour expliquer la résilience, en donnant l'exemple d'une poupée qui tombe. Il va
alors prendre en compte plus de paramètres qu'Anthony comme la « force du jet » (négligence
ou agression), la « nature du sol » (si celui-ci est en béton, en sable, ou en moquette) et le
« matériau » avec lequel elle est fabriquée (en verre, en porcelaine, ou en chiffon). Par cette
métaphore Manciaux montre que la résilience est un processus multifactoriel qui implique aussi
bien des facteurs de risque que des facteurs de protection.
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surmonté l'adversité de leur vie, mais qui vont finalement mettre en place des passages à l'acte.
Nous pouvons prendre l’exemple de l'écrivain Primo Levi (qui a survécu à la déportation lors
de la seconde Guerre Mondiale) ou de la très célèbre Marilyn Monroe (qui a connu plusieurs
familles d’accueil lors de son enfance et de nombreux obstacles lors de sa vie) qui semblent
tous les deux s’être donné la mort (Cyrulnik, 2003). Ces ruptures seraient liées à des résiliences
dites négatives. Il existe cependant des résiliences positives, avec comme exemple celle de
Maria Callas et de Georges Brassens (Cyrulnik, 2001). Nous pouvons dire que le phénomène
de résilience est une capacité qui n’est jamais acquise, elle s’inscrit dans une temporalité qui
est soumise à des variations, permettant d’expliquer à la fois les résiliences négatives que les
résiliences positives.
Selon Bourguignon (2000), il n'y a pas d'immunité, la résilience à un coût. Alors que
pour d'autres auteurs, ce n'est pas un prix à payer et il est possible de s'en sortir indemne.
Lecomte (2002) est convaincu de la possibilité qu'un enfant maltraité puisse ne garder aucune
trace du traumatisme, qu'à condition que cet enfant trouve des supports identificatoires et des
contre-modèles. C'est aussi la position de Lighezzolo et De Tychey (2004), qui pensent que la
résilience doit être réservée aux personnes qui ne présenteront pas de symptomatologie durable
après l'événement traumatique.
Un jeune résilient est un adolescent ou un enfant qui présente une adaptation réussie
en dépit de circonstances adverses. Les auteurs se réfèrent généralement à un certain nombre
de compétences nécessaires à la poursuite du développement pour porter un regard sur la
résilience. Drapeau et al. (2003) se sont appuyés sur des concepts tels que l'ajustement scolaire,
l'autocontrôle, l'établissement de lien d'amitié et la capacité d'attachement pour en faire une
échelle. Liebenberg et Ungar (2009) se sont appuyés sur les ressources aussi bien individuelles,
relationnelles, communautaires et culturelles afin de construire le questionnaire nommé « Child
and Youth Resilience Measure-28 » (CYRM-28) qui se traduit comme étant la Mesure de la
résilience chez les enfants et les jeunes. Nous approfondirons un peu plus cet outil dans la
méthodologie car il va permettre, dans cette étude, de mesurer la résilience chez les enfants
tout-venants et les enfants ayant vécu de la maltraitance. Cependant, il est important de dire
qu’à partir de ce questionnaire les chercheurs ont voulu obtenir trois sous-scores correspondant
aux ressources individuels, contextuelles et du caregiving. Le caregiving peut se définir comme
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le soin physique et psychologique qu’un ou des individus (membre de la famille et/ou
fournisseurs de soins) apporte(nt) à l’enfant.
D'après l'étude menée par Drapeau et al. (2003), il existe trois points tournants positifs,
qui ont permis aux adolescents placés, de se tourner vers la résilience. Il y a ceux qui vont être
dans l'action, dans l’agir, ce qui « permet de transformer le regard de ces jeunes sur eux-mêmes
et l'image qu'ils renvoient aux membres de l'entourage. » (p.31). Ensuite, « Pour les
adolescents qui n'ont plus de contact avec leurs parents, l'importance de la dimension
relationnelle a été mise en lumière de manière plus apparente. » (Drapeau et al., 2003, p.31)
c'est-à-dire que ces adolescents vont faire une ou des rencontre(s) significative(s), et vont
s'investir dans cette ou ces relation(s). Il est donc important pour ces jeunes de pouvoir se créer
des relations, de se socialiser que cela soit avec les pairs ou les adultes qui l’entourent. Et enfin,
ils ont observé que chez la majorité des enfants résilients se manifeste une forme d’introspection
et une réflexion de soi qui a permis d'avancer « Finalement, le rôle central de la réflexion et de
la prise de conscience apparaît particulièrement évident pour les jeunes qui sont placés pour
troubles de comportement sérieux et qui présentent des problèmes de consommation et de
dépendance face aux drogues ou à l'alcool. » (p.31). À la suite de l’explication des trois
tournants, Drapeau et al. (2003, p.31) ont rajouté qu’il est nécessaire « d'approfondir davantage
ce lien entre les problématiques vécues par les jeunes placés résilients et les points tournants
dans leur trajectoire. ».
Ensuite, les chercheurs ont observé un enchaînement de phénomènes chez ses jeunes
résilients et qui ont été regroupé autour de quatre processus : l'augmentation du sentiment
d'efficacité personnelle, la distanciation face aux risques, l'apparition de nouvelles occasions
dans l'environnement et la propagation des gains à différentes sphères de la vie de l'adolescent.
Les adolescents de l'étude vont mentionner la présence d'au moins deux ou trois de ces
processus. Ces changements peuvent être directement ou indirectement liés au point tournant
identifié dans une trajectoire. En effet, « l'augmentation du sentiment d'efficacité est apparue
comme un des processus centraux menant à la résilience chez les jeunes. Ainsi que Rutter
(1990) le précise, ce sentiment d'efficacité résulte d'une conviction d'avoir réussi à surmonter
un obstacle, d'avoir maîtrisé une situation ou de s'être surpassé. Un autre des processus
identifiés par Rutter et corroboré dans la présente étude a trait à la distanciation face aux
risques. » (Drapeau et al., 2003, p.31). C'est par le cadre de vie du foyer que l'exposition aux
risques n'est plus le même et diminue pour le jeune adolescent que lorsqu'il est dans son milieu
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familial. Mais comme il ne peut rester que de façon limitée au foyer, il faudrait se questionner
sur « la portée à moyen terme de ce processus. » (Drapeau et al., 2003, p.31).
Il existe des conditions qui rendent la résilience difficile chez les enfants, nous
appelons cela des facteurs de risque. Nous pouvons faire une liste plus ou moins exhaustive de
ces diverses situations à risques, que Theis (2006) propose de séparer en deux grandes
catégories en partant de la revue de littérature (Werner, 1989 ; Masten & Coastworth, 1993 ;
Manciaux, 1998 ; Fortin & Bigras, 2000 ; Anaut, 2003 ; Lighezzolo & De Tychey, 2004) ainsi
que les notes obtenues avec de Lighezzolo (communication personnelle, décembre 2013).
9
- Et enfin il y a les menaces vitales pour l'enfant qui représentent aussi des facteurs de
risque comme la guerre, une action terroriste, les catastrophes naturelles, un accident ou
le déplacement forcé (situation de migration).
A partir de cette liste, nous pouvons nous demander s'il suffit qu'un seul de ces facteurs
déclenche des effets pathologiques ou si au contraire, cela nécessite plutôt un cumul de ces
événements pour en déclencher les effets. Des études ont pu mettre en lumière l’existence d’un
effet cumulatif ou non des facteurs de risque. C'est Gottlieb (1999) qui a repris une étude menée
par Rutter et al. (1975) et qui ont pu identifier sept facteurs de risque associés aux
caractéristiques familiales auprès des enfants habitants sur l’Ile de Wight. Les résultats obtenus
par l'analyse des données prouvent que « la présence d'un seul facteur de risque n’augmente
pas la probabilité de voir apparaître un trouble psychiatrique ; par contre, la présence de deux
facteurs va multiplier par quatre et celle de quatre facteurs ou plus par dix. » (Theis, 2006,
p.17).
Les facteurs de protection sont souvent à l'inverse des facteurs de risque que nous
avons cités ci-dessus, comme par exemple le QI qui est un facteur de risque lorsqu’il est faible
et un facteur de protection lorsqu’il est moyen ou élevé. Nous pouvons aussi donner l’exemple
de la relation primaire sécurisante ou d'un réseau de soutien social extra-familial (Lighezzolo,
2013) qui sont considérer comme des facteurs de protection. Theis (2006) propose de nouveau
de regrouper les facteurs de protection en deux catégories en se basant sur la revue de littérature
(Luthar, 1993 ; Masten & Coastworth, 1993 ; Fortin & Bigras, 2000 ; Cyrulnik, 2003 ;
Lecomte ; 2004) que nous compléterons avec ce que Haesevoets (2016) et Josse (2011) ont
écrit, ainsi que les notes de Lighezzolo (communication personnelle, décembre 2013).
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• Avoir une expérience d’efficacité personnelle
• Avoir un « lieu de maîtrise » (« locus of control ») interne c’est-à-dire croire que leur
performance, leur talent ou leur situation dépendant surtout d’eux-mêmes.
• Donner un sens à la vie (à l’aide de la religion par exemple)
• Une estime de soi élevée, de la confiance, de l’optimisme et un sentiment d’espoir
• Une compréhension de soi ou utiliser l’introspection
• Être de tempérament actif ou facile
• Un attachement sécurisant (cf. 1.4.1 L’attachement)
• L’autonomie ou un sens d’auto-développement
• L’endurance ou la capacité à combattre le stress
• Une bonne sociabilité accompagnée de bonnes compétences relationnelles et d’une
intelligence sociale
• Une maturité précoce
• Être altruiste
• Avoir un sentiment d’utilité
• La capacité de vivre une gamme d’émotions
• Être un enfant attractif ou un bébé qu'on a envie de s'occuper
• Perception d'une relation positive avec un adulte
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Dans les facteurs de l’environnement externe nous trouvons aussi tout ce qui concerne
le domaine socio-environnementaux. En effet, les écoles, les quartiers, les communautés
religieuses ou idéologiques, les activités extra-scolaires, la société et la culture dans laquelle
l'enfant vit sont aussi à prendre en compte car ces institutions font parties de son environnement.
Les éléments qui permettent au processus de résilience de fonctionner sont :
• La solidarité (un réseau de soutien entre les personnes)
• Les attentes élevées
• Une implication active des deux parties (enfants/adultes)
• Des valeurs d'entraide et de tolérance sociales
• Des diversités des supports et des ressources sociales
• Un environnement éducatif positif et ouvert (notamment à l’école)
Les critères de résilience peuvent être différents en fonction de l'âge du sujet. Selon
Lighezzolo (communication personnelle, décembre 2013), pour un enfant, il est possible de
prendre en compte son niveau scolaire, son apprentissage et son désir d'apprendre (sublimation
cf. 1.5.1 Mécanismes de défense). De plus, un enfant ne peut pas forcément mettre en mots ses
états affectifs, il peut néanmoins les extérioriser par d'autres moyens (dessins, sports…).
Chez l'adolescent, nous prenons en compte les mêmes critères au niveau scolaire et s’il
existe un investissement en dehors de la famille (Lighezzolo, Ibid). Toutefois, il est difficile de
mettre des critères à cet âge-là, car il existe déjà un bouillonnement à l'intérieur ainsi que de
nombreux changements physiques et psychologiques.
A l'âge adulte, l'adaptation professionnelle est un critère de résilience, ainsi que d'aimer
et de pouvoir travailler (Ibid). Si la personne a subi de la maltraitance pendant son enfance et
devient parent (la parentalité est aussi un critère de résilience), il faut que celui-ci possède un
modèle contre-identificatoire pour compenser le rôle des parents maltraitants. Cela va permettre
de dégager une identification pathogène comme la répétition (Lecomte, 2002).
Il n'y a pas beaucoup de travaux sur la résilience des personnes âgées, mise à part que
même à cet âge-là, il peut y avoir des ruptures de résilience.
Nous remarquerons cependant, que les critères intra-psychiques pour permettre
d'accéder à un processus résilient, sont les mêmes à n'importe quel âge. Il y a deux paramètres
importants selon De Tychey (2001), il faut prendre en compte de « la nature, la variété et
surtout la rigidité ou la souplesse des mécanismes de défenses » (que nous développerons dans
la partie 1.4.5) et que l’individu puisse avoir la possibilité de parler de ce qu’il ressent et surtout
de le partager. Lighezzolo (communication personnelle, décembre 2013) rajoute à ces deux
12
paramètres la capacité à mentaliser son traumatisme (que nous développerons aussi dans la
partie 1.4.6), l’élaboration des affects, pouvoir maintenir un équilibre psychosomatique en
parallèle avec la mentalisation, avoir une envie de vivre et une absence d'angoisses excessives.
1.4.3 L’attachement
Lighezzolo et De Tychey (2004) font la distinction entre deux types de tuteur, les
tuteurs de développement et les tuteurs de résilience. En effet, les tuteurs de développement
sont généralement attribués aux parents et correspondent aux modèles parentaux auxquels
l’enfant va être confronté lors de son développement. Alors que les tuteurs de résilience sont
plutôt des « autres modèles environnementaux que le sujet peut rencontrer lorsque les modèles
parentaux sont défaillants ou insuffisants » (Lighezzolo & De Tychey, 2004, p.81). Néanmoins,
les parents peuvent aussi devenir des tuteurs de résilience si le type d'attachement avec leur
enfant est sécure. Pour expliquer cela, nous nous basons sur la théorie de Bowlby (1969) et ses
successeurs qui ont décrit quatre styles d’attachement qui se jouent entre les parents et l’enfant :
- L’attachement sécure où l’enfant grandit dans un environnement sécurisant avec des
modèles parentaux qui sont présents.
- L’attachement insécure évitant correspond au moment où l’enfant est confronté à un
parent qui ne prend pas en compte les émotions de cet enfant. L’enfant n’arrive pas
à partager ses affects.
- L’attachement insécure ambivalent est une relation entre l’enfant et les parents qui
se structure de façon inconstante, et qui est toujours dans une oscillation
ambivalente, passant d’une non-disponibilité des modèles parentaux à une trop
grande intrusion.
- L’attachement insécure désorganisé se caractérise par des situations potentiellement
traumatiques. Il suffit que le parent ait subi des carences lors de son enfance, un
deuil non élaboré, de la maltraitance infantile ou que le parent adopte un
comportement soit effrayé, effrayant ou dissocié par rapport à l’enfant.
Cyrulnik et Jorland (2012, p.76) soulignent que l’attachement sécure possède « une
fonction protectrice et présager de meilleures compétences sociales ultérieures, avec
notamment une prédisposition à nouer des contacts socio-affectifs avec l’entourage relationnel
élargi (pairs, autres adultes…), ce qui pourrait faciliter la résilience. ». La qualité de
l’attachement entre le parent et l’enfant peut avoir un impact sur le processus de résilience.
13
Toutefois, il est important de souligner que le style d’attachement n’est pas le seul élément qui
participe au phénomène de la résilience, surtout que celui-ci peut évoluer au cours du temps.
En effet, un style d’attachement n’est pas définitif et se modifie au cours de la vie, nous pouvons
donc basculer d’un mode insécure à un mode sécure et inversement.
Beardslee (1990) a mis en évidence dans sa recherche certaines compétences chez les
enfants placés. Notamment celle qui consiste à prendre du recul par rapport aux comportements
violents de leurs parents. Cela permet à l’enfant de se protéger de ce qu’il a vécu tout en évitant
d’en prendre l’entière responsabilité contrairement à d’autres enfants qui vont se sentir
responsable et culpabiliser de leur situation. Cette aptitude est vue comme un facteur de
protection, tout comme l’autonomie que Werner (1989) a aussi observé chez ses enfants placés.
Si « ces compétences ont pu apparaître et se développer [c’est] grâce à une personne
rencontrée » (Vander Borght, 2017, p.47) que Cyrulnik (1999) appelle « tuteur de résilience ».
Cyrulnik propose ce terme « pour qualifier les modes de relations sociaux qui participent au
processus résilient et permettent un développement plus harmonieux » (cite in Anaut, 2002,
p.112).
Certains auteurs (Cyrulnik, 1999 ; Vanistendael & Lecomte, 2000 ; Manciaux, 2001 ;
Hanus, 2001 ; Lecomte, 2004) ont montré l’importance de créer un lien ultérieur à l’aide d’une
personne ressource qui représente un facteur de protection externe par rapport à la résilience.
Cyrulnik (1999) identifie les « tuteurs de résilience » pouvant être une personne de la famille
proche, un voisin, un enseignant, un pair (ami, connaissance) ou encore un conjoint ou une
conjointe. C’est-à-dire toute(s) personne(s) qui possède(nt) un lien affectif fort avec l’individu
qui vient de subir une agression psychique. Cependant, dès qu'un membre a subi un
traumatisme, cela va fragiliser la famille dans son ensemble (nous faisons référence ici à des
traumatismes qui viennent de l'extérieur, nous devons mettre de côté les familles maltraitantes).
Dans les écrits de Cyrulnik (1999, 2001) celui-ci nous montre que les enfants maltraités
ont la possibilité de trouver une personne extérieure à la famille qui deviendrait un tuteur de
résilience comme un(e) enseignant(e), un(e) assistant(e) social(e), un(e) psychologue ou tout
autre adulte ou pair. Anaut (2002, p.111) rajoute que « De nombreuses observations sur les
terrains cliniques attestent que des personnes de la sphère extra-familiale et des relations
sociales peuvent aider l’individu à se construire, suppléant ainsi les défaillances parentales ».
14
Il n'existe pas de modèle type chez les personnes ressources pour le moment, car il
existe beaucoup d’éléments qui vont dépendre soit de l’adulte soit de l’enfant. Comme le
souligne Manciaux (2003, p.8) « on ne s’autoproclame pas comme tel. C’est la personne
résiliente qui peut dire, parfois longtemps après : cet événement-là, cette rencontre-là, cette
personne-là, ont changé ma vie ». Cependant Lecomte (2004) relève quelques caractéristiques
récurrentes parmi lesquelles la manifestation d'empathie, de neutralité bienveillante et
représentant un modèle contre-identificatoire. Ces tuteurs de résilience vont permettre à l'enfant
d'élaborer des mécanismes de défense adaptés et des facteurs de protection qui pourront l'aider
à sortir d'une situation de crise de manière salutaire, malgré les défaillances de l'environnement
relationnel familial immédiat. De plus, nous comprenons qu’une forme « d’alchimie étrange »
(Lecomte, 2004, p.40) entre les deux protagonistes va se jouer, et dans lequel le tuteur de
résilience n’en a pas forcément conscience.
Anaut (2005) nous propose la définition de Braconnier (1998) sur laquelle nous allons
nous appuyer : « La notion de mécanisme de défense englobe tous les moyens utilisés par le
Moi pour maîtriser, contrôler, canaliser les dangers internes et externes » (p.8). Pour
Laplanche et Pontalis (2007), les mécanismes de défense sont utilisés de manière inconsciente
et représentant « différents types d’opérations dans lesquelles peut se spécifier la défense. »
(p.234). Ils définissent alors la défense comme « un ensemble d'opérations dont la finalité est
de réduire, de supprimer toute modification susceptible de mettre en danger l'intégrité et la
constante de l'individu biopsychologique. » (p.108). Au vu du nombre important de
mécanismes de défense, il est préférable de ne faire référence ici qu'aux différents processus
utilisés chez des personnes résilientes. Leur rôle a été reconnu par plusieurs auteurs spécialisés
dans la résilience (Cyrulnik 1999 - 2003 ; Vanistendael, 2001 ; Lecomte, 2002, 2004 ; Anaut,
2002, 2003) sur lesquels s’est appuyé Theis (2006) dans sa recherche. Il faut prendre en compte
la nature, la souplesse et la variété des mécanismes de défense parce que c’est grâce à tous ces
éléments que le processus de résilience peut se mettre en marche. Nous allons développer de
manière synthétique les mécanismes du recours à l’imaginaire, l’humour, le clivage, le déni,
l’isolation, l’intellectualisation, la sublimation, la formation réactionnelle et l’identification à
l’agresseur.
15
Le « recours à l'imaginaire » est un mécanisme de défense avec une fonction
indispensable pour l'équilibre psychique selon Bergeret (1990), appelé aussi « capacité de
rêverie » par Cyrulnik (1999) et Vanistendael-Lecomte (2000). Cela permet de compenser une
réalité externe trop angoissante et dangereuse, et donc de ne pas être écrasé par une réalité trop
intrusive. Il permet de fuir une réalité trop brusque, trop violente, de se couper de ce qui
l'entoure, l'individu va se construire des histoires, l'enfant (maltraité) peut imaginer qu'il a été
adopté et que ses supposés vrais parents sont beaucoup plus aimants, ou fantasmer un ami
imaginaire. Toutefois, il ne faut pas que la personne demeure cristallisée uniquement dans ce
processus au risque de devenir un aspect pathologique.
Le clivage procède à une séparation des représentations et des affects ou juste des
représentations entre elles (De Tychey, 2001). Ce mécanisme va mettre de côté ce qui est
insupportable pour la personne et consiste, à court terme, en une défense protectrice comme
l'humour (De Tychey, 2001). Pour un enfant qui vit de la maltraitance intrafamiliale, il est
préférable que ce mécanisme ne soit pas utilisé de façon trop prolongé et rigide afin que les
imagos parentales (positive et négative) ne soient intériorisées de manière à être complétement
séparé (Theis, 2006).
Le déni de manière partielle est potentiellement adaptatif s'il est utilisé de manière
temporaire face à des situations trop menaçantes pour être intégrées (Vanistendael et Lecomte,
2000, Cyrulnik, 1999). Cette phase est appelée le temps de sidération par Cyrulnik (1999),
Hanus (2001) et De Tychey (2001). Et ce processus doit se faire de manière partielle car il porte
davantage sur la signification affective du traumatisme que sur la réalité elle-même.
16
L'intellectualisation est un mécanisme de défense qui permet de maîtriser au mieux les
affects tout en maintenant une bonne distance et ainsi d’éviter « au sujet de se confronter à son
implication personnelle dans une situation conflictuelle » (Chabrol, 2005, p.37).
L’intellectualisation est considérée comme une des variétés d’isolation car c’est un moyen de
se séparer, et ainsi de se protéger, de l’intensité des affects liés au traumatisme en privilégiant
le monde des idées (De Tychey, 2001).
Selon A. Freud (1936, cite in Theis, 2006), les défenses sont efficaces quand celles-ci
permettent de limiter la production d'angoisse et de déplaisir, et que le Moi du sujet parvient à
17
surmonter les situations conflictuelles. Pour De Tychey (2001), il existe deux manières dont les
mécanismes de défenses vont être utilisé par l’individu. Nous pouvons les utiliser soit de
manière souple, permettant ainsi d’atténuer l’impact du traumatisme, des représentations et des
affects qui lui sont liés. Soit de manière rigide, empêchant de traiter mentalement, de manière
adaptée, les tensions en lien avec la situation traumatique.
1.4.6 La mentalisation
Marty (1991) va alors introduire trois notions pour définir la qualité des représentations
psychiques.
Il y a tout d’abord l’épaisseur. En effet, le système préconscient est un système de
stockage de ces représentations et la quantité de ceux-ci va dépendre du nombre de strates et de
l'épaisseur de ces strates. Ces strates, qui s'accumulent dès la naissance, sont soit des nouvelles
représentations soit des anciennes et certaines peuvent être liées entre-elles. Et plus il y a de
représentations qui traversent le préconscient, plus l'individu aura la capacité d'absorber ces
représentations et donc à contenir le quantum d'excitation (l'énergie psychique). Marty pense
que la mentalisation sera plus favorable si l'épaisseur des représentations dans le préconscient
est importante. Si l'on a vécu avec une mère aimante, alors cette couche sera plus épaisse.
Ensuite, il y a la fluidité qui correspond à la qualité des représentations ainsi que leur
circulation entre le conscient et le préconscient, qui peut être utiliser à n'importe quel moment,
que cela soit par rapport à des souvenirs passés ou présents.
Et enfin la permanence qui permet aux représentations de se maintenir dans le temps
et ainsi de rester disponible à tout moment.
18
On peut ajouter un quatrième critère, nommé par Aisenstein (2008) de « domination
de l’activité » (p.29) qui correspondrait soit à la façon dont la personne perçoit ses
représentations, c'est-à-dire si elle voit l'événement vécut plus sous un angle de plaisir ou de
déplaisir, ou soit par « l'automatisme de répétition » (p.29).
Marty (1991) explique que si l’une ou plusieurs de ces dimensions citées ci-dessus
dysfonctionnent, alors la mentalisation de l’individu devient défectueuse. Il n'y a donc plus
d'élaboration mentale des excitations de l'appareil psychique, cependant la décharge de cette
accumulation d’excitation est nécessaire. Toujours selon Marty, lorsqu’un événement
traumatique se produit, cela va éveiller des conflits intrapsychiques dont l’individu est plus ou
moins conscient de leurs existences. Toutefois, il ne prend pas en compte ce que représente la
réalité externe de l'individu, qui reste un élément important. En effet, Debray (2001), qui
contrairement à Marty, pense qu’un événement externe qui peut être fragilisant, additionner à
une fragilisation interne peuvent alors déclencher une désorganisation somatique lorsque la
réalité externe fait résonnance à celle qui est interne.
D’après Marty, il existe plusieurs structures psychiques différentes et qui vont être plus
ou moins bien mentalisées. Pour souligner la différence, nous allons parler d'un côté des sujets
bien mentalisés et de l'autre des sujets mal mentalisés. Mais tout en sachant qu’il est possible
de favoriser l’apparition d’une dépression, des manifestations d'angoisse et mentales, chez les
individus bien mentalisés, lorsque le recours à la voie mentale n’est pas disponible
immédiatement. La décharge va alors se faire soit par la voie comportementale soit par la voie
somatique Cela n'empêchera pas au traumatisme de se voir élaborer psychiquement, car les
« excitations et représentations nouvelles vont rejoindre la masse de l’activité conflictuelle
psychique existante qui les englobe et les assimile dans un temps plus ou moins long, avec plus
ou moins de peine » (Marty, 1991, p.37). Debray (2001) rajoute que « personne, si bien
mentalisé soit-il, n’est à l’abri d’une désorganisation somatique éventuellement grave à un
moment donné de son existence. » (p.32)
Pour les sujets mal mentalisés, leur système préconscient ne fonctionne pas, ce qui
engendre un cumul d'excitations qui ne s'expriment pas et ne sont pas déchargées par la voie
mentale. Apparaît alors chez ces personnes, une « dépression essentielle et la désorganisation
progressive du corps » (Theis, 2006, p.73) c’est-à-dire une somatisation grave qui évolue dans
le temps.
19
Mazoyer et Roques (2013) soulignent les différences interindividuelles dans le cas où
une personne va se retrouver fragilisée par un événement et développer en parallèle une maladie
tandis qu’une autre n’aura pas de problème de santé inquiétant alors qu’elle aura été confrontée
au même événement. Les auteurs ont en tête que « la désorganisation somatique peut être
mobilisée comme défense contre un effondrement psychique » (p.178).
Debray (2001) développe le travail de Jasmin et al. (1990) dont l’étude portait sur 77
femmes suspecter d’avoir le cancer du sein mais dont le diagnostic médical n’était pas encore
avéré. La méthodologie de la recherche s’est basée sur des entretiens psychanalytiques entre les
chercheurs et les patientes. Ces entretiens avaient pour but de trouver les qualités de leur
mentalisation, en prenant en compte les caractéristiques du fonctionnement psychique, et ainsi
émettre un pronostic sur la nature de la tumeur en disant si celle-ci était bénigne ou maligne.
Les prévisions de ces chercheurs ont été validé statistiquement montrant le « rôle décisif quant
aux possibilités du sujet de résister à un éventuel mouvement de désorganisation somatique »
(p.103) par rapport à ces femmes atteintes d’une tumeur qui s’est avérée bénigne. Pour se faire
comprendre par tout le monde, Debray (2001) définit la mentalisation comme étant « la
capacité qu’a le sujet de tolérer, voire de traiter ou même de négocier l’angoisse intrapsychique
et les conflits interpersonnels ou intrapsychiques. » (p.103). La mentalisation est alors un type
de travail psychique qui va se mettre en place lorsque l’individu se sent angoissé, en dépression
et en conflits.
20
1.5 En résumé
En résumé, malgré les divergences des auteurs par rapport à la définition de la résilience,
nous pouvons définir cette dernière comme étant un phénomène où un enfant, un adolescent ou
un adulte parvient à surmonter la blessure que le traumatisme a pu entraîner. Nous remarquons
l’importance chez plusieurs chercheurs, des facteurs de risque et de protection, qui peuvent
alors avoir un impact chez les personnes résilientes. Cette intrication entre les différents facteurs
démontre alors un processus multifactoriel de la résilience, permettant ainsi de comprendre la
difficulté chez les chercheurs de définir ce terme avec précision. Ces facteurs ne restant pas
immuable dans le temps, elles peuvent alors créer des variations auprès de la personne dite
résiliente, provoquant alors des ruptures de résilience dont Cyrulnik en fait mention dans ces
écrits.
Liebenberg et Ungar (2009), se sont appuyer sur les différents facteurs de protection,
autant internes qu’externes pour pouvoir évaluer le niveau de résilience à partir d’un
questionnaire auto-rapporté. Ils se basent sur le principe que lorsque nous fournissons « à une
personne la possibilité de réaliser son potentiel » grâce à l’aide provenant d’un individu ou
d’un groupe d’individu professionnel et/ou au soutien des proches de la personne.
Même si les facteurs de risque et de protection ne signifient pas qu’il existe une relation
de causalité, c’est tout au long de notre vie que se joue le processus de résilience. En effet, vu
que les facteurs proviennent de la personne elle-même avec ses forces et ses faiblesses, mais
aussi de l’environnement et du contexte dans lequel nous évoluons. La résilience ou la
vulnérabilisation vont aussi être impactés par les personnes de notre entourage et celles que
nous avons rencontré.
Pour comprendre encore plus les enjeux du phénomène de résilience, il est important
d’approfondir la notion de traumatisme, que nous allons aborder dans le chapitre suivant.
21
Chapitre II - Le concept du traumatisme
2.1 Définition
Le traumatisme est un concept régulièrement revisité par des auteurs et des cliniciens
car ce n'est pas un terme univoque. Le DSM-V (2013) définit le traumatisme comme étant une
« exposition à la mort effective ou à la menace de mort, à une blessure grave ou à des violences
sexuelles. Soit par exposition directe, soit un témoin direct, soit en apprenant la nouvelle d'un
événement touchant un proche, soit une exposition répétée ou extrême à des caractéristiques
aversifs des événements traumatiques » (p.350).
Il existe plusieurs types de traumatismes, à commencer par celui de type I qui
correspond à une exposition unique limitée dans le temps, avec une fin claire puis celui de type
II qui concorde à une exposition répétée ou de longue durée, et enfin celui de type III où les
événements se multiplient, sont envahissants et violents, avec parfois un début précoce et de
longue durée. C’est Terr (1991) qui va tout d’abord créer une première typologie en faisant part
des traumatismes de type I et II, auquel Solomon et Heide (1999) ont rajouté le traumatisme de
type III.
Herman (1997) propose de classer les traumatismes en deux catégories : ceux qui sont
classé dans les traumatismes simples et ceux qui sont complexes.
Josse (2011) nous montre que les traumatismes simples ressemblent à la définition que
Terr donne aux traumatismes de type I. Et que les traumatisme complexes sont similaires aux
traumatismes de type II de Terr mais aussi au type III de Solomon et Heide si le trauma
commence à un âge précoce. Cependant, il ne faut pas confondre lorsqu’un enfants subit
plusieurs traumatismes simples (comme par exemples des accidents ou chutes répétés) avec
celui qui endure un traumatisme complexe (Josse, 2011).
22
Pour en revenir aux définitions, en psychanalyse, notamment Laplanche et Pontalis
mettent plus en avant des variables comme l’intensité de l’événement, la manière dont le sujet
va y répondre, son bouleversement ainsi que l’impact du traumatisme. Ils définissent alors le
traumatisme comme étant « un événement de la vie du sujet qui se définit par son intensité,
l’incapacité où se trouve le sujet d’y répondre adéquatement, le bouleversement et les effets
pathogènes durables qu’il provoque dans l’organisation psychique » (Laplanche & Pontalis,
2007, p.499). Ce n'est pas l'événement en soi qui est traumatique, mais l'inaptitude de la
personne à intégrer l'événement psychiquement, c'est-à-dire à l'élaborer. L'élaboration ne se fait
pas automatiquement par l'appareil psychique. Elle permet, d'un point de vue économique, de
transformer un afflux d'excitations qui se trouve au-delà de la norme de tolérance de l'individu
traumatisé. Cependant, quand la charge affective est trop lourde pour l'individu après un
traumatisme alors la mentalisation en devient plus difficile. Crocq va lui aussi en 2007 décrire
le traumatisme psychique comme un « phénomène d’effraction du psychisme et de débordement
de ses défenses par des excitations violentes afférentes à la survenue d’un événement agressant
ou menaçant pour la vie ou l’intégrité physique ou psychique d’un individu qui y est exposé
comme victime, témoin ou acteur » (p.72).
Josse (2011), qui s’appuie aussi sur la définition de Crocq dans son ouvrage, nous parle
de plusieurs facteurs qui vont conduire les symptômes dû à un traumatisme à devenir chronique
lorsque celui-ci a eu lieu pendant l’enfance. Elle mentionne qu’en fonction du type de
traumatisme (mentionné précédemment), de la gravité des événements (comme les
traumatismes complexes de types II et/ou III), elle y rajoute le stade du développement de la
victime, ainsi que la disposition de son entourage à pouvoir soutenir et protéger l’enfant.
Josse (2011) distingue deux formes de traumatismes, celles qui sont d’origine naturelle
comme les diverses catastrophes naturelles mais aussi les maladies, et celles qui sont d’origine
humaine, beaucoup plus nombreuses. En effet, dans son ouvrage, Josse (2011) énumère les
différents traumatismes qui sont causé par l’être l’humain (pouvant être commis par un membre
de la famille proche ou élargie, une connaissance ou un étranger). Elle y cite les agressions
sexuelles, la négligence grave, les maltraitances physiques et psychologiques que nous
développerons dans la partie 2.4 la maltraitance chez l’enfant. Josse (2011) rajoute à cette liste
les agressions interpersonnelles entre pairs, les attitudes malsaines et les traditions/pratiques
dommageables.
23
Les agressions interpersonnelles entre pairs correspondent aux « racket, les bagarres entre
jeunes, les guerres entre gangs, les vols avec violence, les jeux violents, la violence amoureuse,
etc. » (p. 24). Les attitudes malsaines sont décrites comme étant « un climat et des conduites
sexualisés, la promiscuité sexuelle, l’exhibitionnisme et les confidences érotiques de la part
d’adultes (au sein de la famille, dans les sectes, etc.). » (p. 25). Et dans les traditions et pratiques
dommageables ont y trouver des « mutilations sexuelles (clitoridectomie, excision, infibulation
etc.), les mariages forcés, les mariages des filles violées, les rites de passage assortis de
brutalités, etc. » (p. 25).
24
est dû au fait que la personne ne s’attend pas à cet événement, la rendant vulnérable. Or, la
soudaineté fait partie des critères du trauma auquel S. Freud s’est le plus attaché (et qui sera
abordé ultérieurement au 2.3). Le trauma, nommé par S. Freud « corps étranger interne », va
perforer la vésicule, provoquant une perturbation dans le fonctionnement de l’appareil
psychique. Ce choc est susceptible de déclencher aussi bien des troubles somatiques, que des
troubles psychiques.
Lors d'un traumatisme, Lebigot (2006) souligne quatre caractéristiques qui définissent
un trauma chez un individu. Nous y trouvons la confrontation avec le Réel de la mort, l'effroi
lors de l'événement traumatique, la soudaineté de l'événement et la perception et les sensations
qu'on éprouve lors du trauma.
La confrontation avec le Réel de la mort signifie que soit la personne s'est vue morte ou
que la mort l'a frôlé de près, soit le sujet est concerné de près par la mort, soit c'est la mort d'un
autre qui survient brusquement sous ses yeux soit en voyant de multiples cadavres. S. Freud dit
que malgré le fait que nous savons que nous allons mourir, nous n'y croyons pas, et que c'est
sûrement pour cela que nous mettons en place des projets d'avenir, il n'y a donc pas de
représentation de la mort dans notre inconscient.
Il existe aussi l'effroi lors de l'événement traumatique, à distinguer de l'angoisse qui est
un processus de défense de l'appareil psychique, alors que l'effroi est l'apparition de l'effraction
du traumatisme. C'est cette notion d'effroi qui empêche les mécanismes de défense de se mettre
en place immédiatement, car l'angoisse de mort a été cristallisé. Il est possible que l'effroi lors
de l'événement traumatique, soit oublié par le mécanisme de défense du déni.
On peut rajouter la soudaineté de l'événement, que l’on a mentionné précédemment et
qui est présente à chaque fois, même lorsque l’on sait que la situation peut porter à ce genre
d'épisode (exemple de soldats partant en guerre ou de sauveteurs, et se trouvant face à de
nombreux cadavres en mauvais états).
Le quatrième aspect pour Lebigot et qui reste à souligner, est la perception et les
sensations qu'on éprouve lors du trauma. Il est possible de voir des choses atroces aux
informations, au cinéma ou d'entendre un horrible récit raconté par une tiers personne, cela ne
sera pas vécu comme réel, même s'il y a un choc émotionnel, cela ne fera pas effraction comme
lors d'un traumatisme.
25
Josse (2011) met en avant une des caractéristiques du trauma « qui peut se transmettre
d’une génération à l’autre » (p. 33) et que les chercheurs nomment « la transmission
transgénérationnelle des traumatismes » (Calicis, 2006) ou « la transmission inter-
générationnelle des traumatismes » (Josse, 2011). Cependant, l’effet trans/inter-générationnel
ne se limite pas qu’au traumatisme. En effet, les capacités de résilience peuvent aussi être
transmises d’une génération à une autre.
Il a fallu attendre la fin des années 90 pour que l’enfant soit officiellement considéré
comme une personne ayant des droits et non plus comme un objet, grâce au traité qui a été signé
le 20 novembre 1989 dans la Convention internationale des droits de l’enfant organisée par
l’ONU (Organisations des Nations Unies) et signée par tous les pays sauf les Etats-Unis.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1999, p.15) définit la maltraitance de l’enfant
comme « toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels,
de négligences ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant
un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa
dignité dans un contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. ». En
Belgique, quatre équipes SOS enfants ont été créées en 1979 par l’ONE, afin de prévenir les
risques de mauvais traitements et aider les victimes. Aujourd’hui, c’est le décret du 12 mai 2004
qui régit l’activité des 14 équipes SOS Enfants réparties sur le territoire de la Fédération
Wallonie-Bruxelles. Ces équipes ont encore pour objectif de prévenir et/ou d’aider les mineurs
victimes de maltraitance, en accompagnant l’enfant et sa famille. Le législateur a voulu offrir
aux victimes et aux auteurs de maltraitance un lieu de parole et de soins accessibles, en offrant
alors un service qui est gratuit.
Les organisations, tel que l’ONE, nous parlent de cinq formes de maltraitances
différentes que l'enfant peut subir :
• Les violences physiques : ce sont les violences que l'on repère le plus rapidement car
elles peuvent parfois laisser des traces sur l'enfant. Cela regroupe tout ce qui touche à
l'intégrité corporelle de l'enfant. Josse (2011) y rajoute aussi l’exploitation des enfants
en les faisant travailler comme main d’œuvre ou comme mini soldats.
• Les violences sexuelles : L’OMS (2002) définit la violence sexuelle comme « tout acte
sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature
26
sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une
personne utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa
relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et
le travail » (p.165). L'OMS estime, quel que soit le comportement ou l'affect éprouvé
par l'enfant mineur de 15 ans, que quand l'enfant est confronté à une situation sexuelle
inappropriée, ou si une personne veut contraindre l'enfant par la force, l'autorité et/ou
les menaces, alors cela est considéré comme une agression sexuelle.
• Les violences psychologiques : L'OMS inclut dans ces violences toutes les menaces,
les insultes, les terreurs ainsi que les humiliations qu'un enfant a pu subir. Ce sont
souvent des attitudes parentales répétitives et volontaires. Les violences psychologiques
sont les plus difficiles à détecter car cela ne laisse aucune trace physique, mais les
conséquences sont aussi graves que les autres maltraitances (ralentissement sur le
développement psychoaffectif chez l'enfant). Cette forme de violence est souvent
associée aux autres formes de maltraitances (un acte physique violent peut être
accompagné d'insultes).
• Les négligences lourdes : correspondent au manque d'attention et de soin qui sont
élémentaires chez l'enfant ou reçoit des soins complémentaires inappropriés. L'enfant
peut aussi bien par exemple être privé de nourriture, de sommeil, d’hygiène, de
vêtements, ou être oublié dans la voiture, dans la maison ou dans divers endroits. Il
arrive parfois que le phénomène de négligence entraîne la mort par sous-alimentation
ou par infections. Une mère en dépression post-partum fait partie des risques de
négligence de soins. Nous pouvons y rajouter les abandons, même si ceux-ci sont plus
rares.
• La maltraitance institutionnelle ou sociétale : due à un manque de personnel ou de
collaboration entre les différentes structures qui sont victimes d’une mauvaise gestion
par le pays.
• Nous pouvons aussi rajouter une sixième forme de maltraitance qui est la violence
conjugale, car celle-ci a un impact considérable sur l’enfant. En effet, voir de la violence
entraîne de la peur et peut devenir traumatique chez l’enfant qui peut aussi être banaliser
(Sadlier, 2015).
27
secondaire qui va plutôt concerner les personnes qui sont dans des situations à risque, et la
prévention tertiaire pour éviter la récidive et mettre en place une thérapie à long terme.
Milot, Collin-Vézina et Godbout ont fait le constat que « les traumas interpersonnels,
particulièrement lorsqu’ils s’inscrivent dans le cadre des relations familiales, impliquent que
les figures de soins de l’enfant, chargées de protéger l’enfant des traumas potentiels, échouent
dans leur fonction de protection. Vis-à-vis de l’absence de ressources tant personnelles
qu’environnementales pour faire face aux traumas, les enfants sont alors à risque de vivre des
épisodes répétés, prolongés et chronique de stress traumatique. » (2018, p. 21). Les enfants qui
vivent ou ont vécu de la violence familiale ou de la maltraitance, ne sont pas protéger par les
caregivers (les figures de soins qui sont généralement les parents).
28
l'enfant est partagé entre bon et mauvais objet. La projection, quant à elle, consiste à expulser
vers l'extérieur, si cela est lié à la pulsion agressive, alors ce mécanisme de défense va soutenir
le passage à l'acte. Ensuite ce passage à l'acte va être dénié, banalisé par le parent violent sous
couvert d'explication comme « il l'a mérité » ou « je ne lui ai pas fait mal ». Le parent va alors
ressentir un sentiment de toute puissance (pathologie narcissique) et va se cristalliser dans un
idéal rigide éducatif.
Ces parents-là ont des pulsions agressives qui n'ont pas été mentalisé, c'est-à-dire par le
biais d'un processus qui permet l'élaboration mentale des affects. Lors du passage à l'acte, ils
n'utilisent ni la voie mentale, ni la voie somatique mais la voie comportementale. Selon Bergeret
(1981), nous avons tous une « violence fondamentale » en nous, et cette violence va au fur et à
mesure du temps être médiatisée, mobilisée et civilisée et permettre à la personne d'être un peu
plus patiente face à ses besoins, ses envies. Or les parents maltraitants n'ont pas développé cette
capacité d'attendre et de gérer ses frustrations.
Il existe de la maltraitance qui se fait en toute bonne conscience, appelé aussi syndrome
de Münchhaussen par procuration (Le Heuzey & Mouren, 2008). Ils blessent volontairement
un enfant, dans le but d'obtenir de l'attention. Le parent rend malade l'enfant pour justifier les
coups, il se sent obligé de le maltraiter pour le « sauver ».
Il y a des parents qui sont dans une confusion des rôles parents/enfants et qui vont voir
leur enfant comme un partenaire sexuel possible, ce qui engendre bien sûr des abus sexuels et
de l'inceste, un déni des générations et aussi l'absence de repères structurants. Ce sont des
familles qui ne se soumettent pas à la Loi aussi bien du code civil, que des normes sociétales
(S. Freud, 1913). Le désir du parent fait Loi. L'inceste père/fille est beaucoup plus fréquent que
l'inceste mère/fils qui est très dévastateur sur le plan psychique de l'enfant (trop fusionnel avec
l'objet maternel).
Il existe des parents maltraitants, qui sont dans une attente narcissique inassouvie, et
vont attendre que l'enfant vienne les combler. De façon inconsciente, ils vont attendre de leur
enfant, l'amour qu'ils n'ont pas eu avant (principalement lors de leur enfance). Racamier (1983,
cite in Blanchard & Decherf, 2009, p.154) parle de « séduction narcissique » dont le but « est
de maintenir dans la sphère narcissique une relation susceptible de déboucher sur une relation
d’objet désirante, ou de l’y ramener. ». Le parent va alors enfermer son enfant dans une
« sphère narcissique perverse [qui] se manifestera notamment par l’emprise et par la
recherche du pouvoir sur les êtres et sur les choses. » (Blanchard & Decherf, 2009, p.155).
29
Mais la réalité est toute autre, l'enfant idéalisé devient l'enfant frustrant et ainsi l'objet de
maltraitance.
Et enfin, des parents qui sont dans la jouissance perverse de la souffrance de leur enfant.
Le désir du parent fait loi aussi et n'est pas soumis à la loi car il l'incarne. C'est par ce processus
que le parent ne va pas se sentir coupable de ses actes.
De façon générale, le parent maltraitant veut tout maîtriser d’une manière
obsessionnelle, qui va plus toucher le registre paranoïaque que névrotique mettant en place une
relation d’emprise avec son enfant.
2.6 En résumé
30
Chapitre III - La personnalité de l’enfant
3.1 Définition
31
3.2 L’hérédité et l’environnement
Beaucoup de personnes vont penser que l’hérédité c’est quelque chose d’immuable et
qui ne changera jamais au cours d’une vie. Alors qu’il a été constaté que les individus évoluent
au fil du temps et il est évident que l’environnement a aussi un impact sur ce changement. La
personnalité se construit dans l’interaction avec l’autre et son environnement, et donc par le
contexte et les expériences que l’individu va vivre. L’environnement et la génétique se complète
pour construire la personne. L’environnement ne se limite pas qu’au milieu familial, il faut aussi
prendre en compte l’environnement scolaire, social, les activités extra-scolaires, socio-
économique. Loehlin & Nichols (1976, cite in Hansenne, 2013, p.86) ont réalisé une étude de
grande envergure auprès d’un échantillon de 800 jumeaux afin d’examiner les traits de
personnalité et ont pu en tirer deux conclusions. La première est que « tous les traits de
personnalité sont modérément héritables » alors que l’on aurait pu penser que « certains traits
étaient plus héritables que d’autres ». La deuxième conclusion est que « le milieu qui influence
le plus la personnalité n’est pas l’environnement commun aux différents enfants d’une même
famille mais bien celui qui n’est pas partagé. ». Actuellement, les recherches tendent à montrer
que 40% des facteurs génétiques et 60% des facteurs situés dans un milieu non partagé
expliquent les différences individuelles au niveau de la personnalité. Démontrant ainsi la
complémentarité des gènes et de l’environnement, même si ce dernier aura plus d’impact sur
l’individu.
32
Un individu ayant un score élevé à la dimension Névrosisme du NEOPI-R nous
indique qu’il a tendance à s’énerver, devenir anxieux ou enclin à la dépression. Le Névrosisme
représente une « hypersensibilité, une hypervigilance et une très forte réactivité aux stimuli
aversifs » (Rolland, 2004). Nous pouvons rajouter qu’une personne ayant un trait de névrosisme
prononcé, à plus tendance à éprouver des émotions négatives (comme la colère, la tristesse, la
honte, l’anxiété…). Cela rejoint la dimension Instabilité Emotionnelle du BFQ-C qui représente
aussi les « sentiments d’anxiété, de dépression et de colère » (Bouvard, Denis & Roulin, 2015)
et aborde des affirmations comme « je suis triste » ou « je suis de mauvaise humeur ». Ces
dimensions, qui sont similaires, nous montrent la régulation émotionnelle de l’enfant.
Nous pouvons comparer l’Extraversion a un système qui active les comportements qui
vont tendre vers des situations agréables pour la personne. Les individus ayant un score élevé
en Extraversion montrent qu’ils ont plus de facilité à créer des contacts avec les gens qui les
entourent de manière adaptative et aussi à exprimer facilement ce qu’ils ressentent. Dans le
questionnaire BFQ-C de Bouvard et al. cette dimension (accompagnée du mot Energie)
« reflète les qualités d’enthousiasme, d’activité, d’assertivité et de confiance en soi » (Bouvard,
2008) se basant sur des questions comme « J’aime bouger et faire beaucoup d’activités » ou
« je dis ce que je pense ».
L’Ouverture dans le NEOPI-R correspond à la tendance à vouloir s’ouvrir aux
expériences, à l’exploration active de nouveautés voire inhabituelles. Rolland (2004) nous
rapporte que « cette dimension est également associée […] à la réussite scolaire de jeunes
enfants (Roskam et al., 2001) et à la créativité (Feist, 1998) ». Au sein du BFQ-C, l’Ouverture
est justement liée à l’Intellectualité avec des phrases regroupant « l’intellectualité auto-
rapportée, l’ouverture à la culture, aux idées, à la créativité » (Ibid.) comme « je connais
beaucoup de choses » ou « je suis capable de créer de nouveaux jeux et divertissements ».
L’Agréabilité, qui est opposé à l’Antagonisme, est liée aux comportements que peut
avoir la personne vis-à-vis des autres. Cela comprend les relations avec autrui et la tonalité de
celle-ci (« empathie, bienveillance, chaleur ou cynisme, indifférence, hostilité » Rolland, 2004).
Dans le BFQ-C, l’Agréabilité « évalue la sensibilité aux autres et à leurs besoins » en se basant
sur des affirmations tel que « je partage mes affaires avec les autres » ou « je traite mes amis
avec amour et chaleur ».
Et enfin le dernier facteur correspond au caractère Consciencieux, que les auteurs
opposent à l’Impulsivité, et qui « renvoie à la motivation, l’organisation et la persévérance
dans les conduites orientées vers un but » (Rolland, 2004). Cette dimension que nous pouvons
aussi appelée Conscienciosité évalue chez les enfants plutôt la « confiance, la méticulosité,
33
l’obéissance aux règles » (Bouvard, 2008) avec des phrases comme « ma chambre est rangée »
ou « « pendant les heures de classe, je suis concentré(e) sur ce que je fais ».
3.4 En résumé
34
Chapitre IV – Lien entre résilience et personnalité
Ensuite, nous sommes tombés sur une recherche anglophone (Milojev, Osborne &
Sibley, 2014) qui se sont penchés sur le changement de personnalité parmi les six facteurs
35
(Extraversion, Agréabilité, Conscienciosité, Stabilité Emotionnelle, Ouverture à l'expérience et
honnêteté – humilité) avant et après les tremblements de terre de Christchurch auprès de 3 914
Néo-Zélandais. Les résultats obtenus ont montré une stabilité au niveau de la personnalité, sauf
à la dimension Stabilité Emotionnelle qui a légèrement diminuer chez les personnes ayant vécu
des tremblements de terre. « Ces résultats indiquent que la plupart des différents aspects de la
personnalité sont résilients après une catastrophe naturelle majeure » (Milojev et al., 2014).
4.2 En résumé
36
Chapitre V - Hypothèses théoriques
Le but de cette recherche est de pouvoir faire un lien entre la résilience et un trait ou
plusieurs traits de personnalité chez l’enfant. Nous pouvons nous demander s’il existe une
corrélation entre ces deux notions. C’est pour cette raison qu’il semble important de mener cette
étude avec une visée comparative entre les enfants maltraités et les tout-venants.
Hypothèse 2 : Dans une même fratrie, comme chaque enfant à ses propres traits de
personnalité, le processus de résilience aura une approche différente.
Dans une fratrie, il y a des environnements qui sont partagés (à la maison par exemple)
et d’autres qui ne le sont pas (à l’école, les activités extra-scolaires…). Or comme nous l’avons
vu dans la partie théorique, 60% des facteurs de l’environnement non partagé explique la
personnalité. Nous pouvons supposer qu’il en ait de même pour le processus de résilience,
surtout si nous nous basons sur la recherche menée par Pamfil, De Tychey, Lighezzolo, Theis,
Claudon, Diwo et Popa (2007). Leur étude raconte le parcours de jumelle roumaines, qui ont
vécu les mêmes événements traumatiques dans leur enfance et dont l’une a été catégorisée
comme enfant vulnérable, tandis que sa sœur a été catégorisé comme résiliente.
Hypothèse 3 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
obtient un score plus bas au niveau du total du caregiving qu’un enfant tout-venant.
Nous faisons cette hypothèse car nous savons que le caregiving concerne les personnes
qui prennent soin de l’enfant physiquement et psychologiquement, tout en répondant
adéquatement à ces besoins. Ce sont généralement les parents ou des membres de la famille
proche de l’enfant. Et comme nous l’avons vu dans la revue de littérature, une séparation
prolongée avec la personne qui prend en charge l'enfant au cours des premières années de la vie
37
(« caregiver ») est un facteur de risque (Theis, 2006) ainsi que d’avoir vécu des violences
familiales (Manciaux, 2001b). Or les enfants placés ont vécu une ou plusieurs formes de
violences familiales et se retrouvent dans des institutions, séparés de leurs parents et de leur
famille.
Hypothèse 4 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
a plus de possibilité de présenter des symptômes que l’on retrouve lors d’un stress post-
traumatique qu’un enfant tout-venant.
Nous faisons cette hypothèse en partant de ce que Milot, Collin-Vézina et Godbout ont
écrit : « les traumas interpersonnels, particulièrement lorsqu’ils s’inscrivent dans le cadre des
relations familiales, impliquent que les figures de soins de l’enfant, chargées de protéger
l’enfant des traumas potentiels, échouent dans leur fonction de protection. Vis-à-vis de
l’absence de ressources tant personnelles qu’environnementales pour faire face aux traumas,
les enfants sont alors à risque de vivre des épisodes répétés, prolongés et chronique de stress
traumatique. » (2018, p. 21). Ces auteurs nous montrent que les figures de soins sont
importantes et sont généralement défaillantes chez les enfants maltraités. Suite à cela, ces
enfants ne sont plus protégés des traumas potentiels et sont donc plus susceptible de développer
des symptômes du stress post-traumatique.
38
METHODOLOGIE
I. Design expérimental
L’objectif de notre recherche est de pouvoir observer l’existence ou non d’un lien
significatif entre la résilience chez l’enfant et un ou plusieurs traits de personnalité parmi les
cinq facteurs (Agréabilité, Extraversion/Energie, Conscienciosité, Instabilité Emotionnelle et
Ouverture/Intellectualité).
Pour répondre à notre problématique ainsi qu’à nos hypothèses, il est important de
mettre en place une méthode comparative entre les enfants qui sont placés pour maltraitance et
les enfants tout-venants. Les enfants rencontrés, ont été invités à remplir trois questionnaires en
lien avec la résilience, le trauma et la personnalité (que nous aborderons dans la partie 2.4
Passation des outils et que nous développerons un peu plus dans la partie 3. Outils
méthodologiques).
Afin de vérifier nos hypothèses, nous allons réaliser une étude quantitative avec une
population scindée en deux groupes. L’étude nécessite alors de recruter un échantillon d’une
vingtaine d’enfants placés et d’une quarantaine d’enfants tout-venants. Les enfants placés
doivent faire l’objet d’un placement par le SAJ ou SPJ, dans une famille d’accueil ou un foyer
ou suivis par l’équipe SOS enfants/familles car cela signifie que la maltraitance a été avérée.
Un autre critère d’inclusion est que l’enfant doit être âgée entre 8 et 12 ans. Les raisons pour
lesquelles nous avons choisi cette tranche d’âge, c’est parce qu’il y a peu de recherche au niveau
de la résilience et de la personnalité, notamment chez les enfants, et que les différents outils
utilisés dans notre cadre de ce travail sont adaptés aux enfants qui ont 8 ans ou plus. De plus,
nous avons choisi de récolter les données par questionnaires/échelles auto-rapportés, il est donc
nécessaire que l’enfant sache lire et comprenne ce qu’il lit, même si la présence d’un adulte
sera recommandée lors de la passation des tests afin de répondre aux éventuelles questions.
39
2.2 Dimensions éthiques
Nous avons dans un premier temps, demandé l’accord auprès du Comité d’Éthique de
la Faculté afin de poursuivre notre étude. Nous avons alors réalisé deux formulaires
d’information, dont l’un est à destination des parents (cf. Annexe 1) dans le but de faire
comprendre l’objectif de notre étude et de connaître les droits qu’ils ont par rapport à la
recherche ainsi que leur enfant et une autre à destination des structures (écoles et foyers) (cf.
Annexe 2). Il est important aussi de demander le consentement du directeur/directrice de la
structure (cf. Annexe 3), ainsi que celui des parents (cf. Annexe 4) et celui de l’enfant (cf.
Annexe 5). Après l’obtention de l’accord du comité éthique, nous avons pu mettre en place
notre méthodologie que nous allons développer ici.
Dans le but de pouvoir recruter notre population, nous avons recherché les différentes
structures répondants à nos critères. Comme mentionner précédemment, pour avoir le groupe
des enfants tout-venants nous avons contacté les écoles et pour les enfants placés nous avons
contacté les différents foyers. Le choix de travailler avec des foyers a pour but d’avoir la
possibilité de regrouper les différents enfants, ou de les voir un par un en fonction de la
disponibilité des enfants, sans devoir passer par un rendez-vous et ainsi faire passer les trois
questionnaires. Car dans les structures SOS enfants/famille, il aurait fallu prendre rendez-vous,
faire déplacer un des parents et demandant alors un engagement encore plus grand de la part du
parent et de l’enfant.
40
2.4 Passation des questionnaires
Lorsque les différents consentements ont été signé, nous faisons alors passer les trois
questionnaires aux enfants. Il y en a un qui évalue l’impact d’un événement traumatique chez
l’enfant avec le PCL-S, un autre qui mesure la résilience avec le CYRM-28 et le troisième n’est
nul autre que le questionnaire sur la personnalité chez l’enfant, appelé le « Big Five
Questionnaire for Children (BFQ-C) » afin de déterminer la personnalité de l’enfant. Les
enfants remplissent les différents questionnaires que ça soit par groupe ou une personne à la
fois avec la présence de l’étudiante pour expliquer les consignes des trois questionnaires, en
expliquant le but de ma recherche et de répondre aux éventuelles questions. Les enfants doivent
noter leur nom et leur prénom sur chaque questionnaire dans le but de pouvoir regrouper les
différents questionnaires qui ont été rempli par l’enfant sans que cela ne soit mélangés avec les
autres enfants. Cependant, toutes les données récoltées ont été traitées de manière à anonymiser
l’enfant en leur attribuant un code : le nom et prénom du premier participant correspond au
sujet n°1, le nom et prénom du deuxième participant correspond au sujet n°2 etc… afin de
pouvoir garder les informations acquises dans la plus stricte confidentialité.
Dans le but de mesurer le niveau de résilience de chaque enfant, nous avons utilisé le
Child and Youth Resilience Measure qui est un outil comprenant plusieurs ressources que l’on
retrouve chez les enfants résilients de 8 à 23 ans. Nous retrouvons notamment les ressources
individuelles, relationnelles, communautaires et culturelles.
Le Child and Youth Resilience Measure est un outil de 28 items comprenant les quatre
ressources que l’on retrouve chez un enfant résilient, c’est-à-dire les ressources individuelles,
relationnelles, communautaire et culturelle. Pour chacun des items, il y a une échelle de Likert
en cinq points allant de 1 « pas du tout » à 5 « Enormément », permettant ainsi d’obtenir un
score total de résilience. Il existe une consigne de cet instrument qui n’a pas été modifié et qui
est « Dans quelle mesure les énoncés ci-dessous correspondent-ils à votre situation ? Encerclez
une seule réponse pour chaque énoncé ».
41
Ensuite, comme l’explique le groupe Resilience Research Center (2013), le
questionnaire peut être rempli de manière informatisé (par l’étudiante à partir des réponses des
enfants sur la version imprimée) sur un document Excel qui va ensuite calculer le score total de
la résilience que l’enfant a obtenu, mais aussi les différentes ressources que nous avons
mentionnées précédemment avec les différents sous totaux. En effet, à partir de ce document
Excel, nous obtiendrons le total individuel, le total du caregiving* et le total contextuel. Le total
individuel regroupe trois dimensions : les compétences personnelles individuelles, le soutien
individuel par les pairs et les compétences sociales individuelles. Ensuite, le total du caregiving
rassemble les scores obtenus aux soins physiques et psychologiques. Et enfin, le total contextuel
comprend les résultats dans le contexte spirituel, le contexte de l’éducation et le contexte
culturel. Nous allons alors grâce à ce questionnaire obtenir treize scores, permettant de
comprendre quels domaines sont les plus soutenant au sein de notre échantillon et ceux qui le
sont moins.
Par rapport au score total de résilience, les enfants obtenant un score entre 140 et 118
sont considérés comme ayant un haut niveau de résilience, ceux obtenant un résultat entre 117
et 106 ont un niveau moyen de résilience, si le score est entre 105 et 93 alors l’enfant a un faible
degré de résilience et ceux avec un résultat compris entre 92 et 28 sont considérés comme ayant
un très faible niveau de résilience.
*
Un individu, tel qu'un membre de la famille ou un tuteur, qui prend soin d'un enfant qu’il a en charge.
42
2015). Un autre facteur qui évalue quant à lui l’Agréabilité, c’est-à-dire « l’intérêt porté aux
autres et à leurs besoins » (Ibid). Le troisième facteur s’intéresse à la Conscienciosité et donc
mesure « le fait d’être fiable, ordonné et obéissant » (Ibid.). Le quatrième facteur regroupe les
items se référant à l’Instabilité Emotionnelle, et donc tout ce qui est lié « aux sentiments
d’anxiété, de dépression et de colère » (Ibid.). Et enfin le cinquième et dernier facteur jauge
l’Ouverture/Intellectualité de l’enfant et comprend les « auto-reports de l’intellectualité, la
créativité et la variété des intérêts culturels » (Ibid.). Ce questionnaire que l’on retrouve
intégralement dans le livre de Bouvard (2008) et qui comprend 65 items pour évaluer les cinq
facteurs mentionnés précédemment. Il est préférable que l’enfant remplisse par lui-même son
questionnaire.
Les items du questionnaire sont cotés selon l’échelle de Likert en cinq points en partant
de 1 « presque jamais » à 5 « presque toujours ». D’après Bouvard et al. (2015) « Plus la note
obtenue à l’échelle est grande, et plus l’enfant présente un haut degré du trait de personnalité
correspondant à Extraversion/Energie, Agréabilité, Consciensciosité, Instabilité Emotionnelle,
Ouverture/Intellectualité ». Nous utiliserons la version française qui a pu être validée par
l’auteur et les traducteurs. La consigne de départ est restée inchangée étant donné que le
questionnaire est adapté aux enfants et elle se présente ainsi « Ce questionnaire est composé
d’une série de phrases qui décrivent des façons d’agir. Pour chaque phrase, indique en
entourant ta réponse, ce qui est vrai pour toi, de 1 = presque jamais à 5 = presque toujours. ».
L’enfant doit noter son nom et son prénom ainsi que sa date de naissance.
La cotation est identique au chiffre que l’enfant aura entouré, allant donc de 1 à 5 pour
chaque item et les items sont dispersés en cinq dimensions. Plus le score est élevé dans un
domaine, plus cela signifie que l’enfant possède une personnalité proche de cette dimension et
plus le score est faible, plus l’enfant s’éloigne de cette dimension.
2.3 L’échelle de trauma PCL-S de Weathers, Litz, Herman, Huska & Keane
43
l’évitement des pensées, des activités, des lieux et des personnes qui vont rappeler cet
événement traumatique et la dernière forme symptomatique évalué par l’échelle est
l’hyperactivité neurovégétative (tout ce qui est trouble du sommeil, l’irritabilité et les
différentes réactions comme le sursaut…). Les chercheurs Yao et al. (2003) ont écrit un article
permettant de valider la traduction en français de l’échelle PCL-S qui a été développée par un
groupe de chercheurs Weathers et al. en 1993 en faisant passer l’autoquestionnaire à 123
vétérans de la Guerre du Viêt-Nam. L’échantillon de l’étude de Yao et al. (2003) était de
cinquante-sept patients âgés entre 18 et 75 ans.
Les instructions concernant l’échelle de trauma ont été légèrement modifiés afin que
celle-ci reste compréhensible pour les enfants. En effet, nous avons changé le mot
« symptômes » par le mot « signes », et le mot « épisode » par « situation » ce qui donne
comme énoncé ceci : « Veuillez trouver ci-dessous une liste de problèmes et de signes fréquents
qui suit une situation stressante. Veuillez lire chaque problème avec soin puis veuillez entourer
un chiffre à droite pour indiquer à quel point vous avez été perturbé par ce problème stressant
dans le mois précédent. ». Nous donnons diverses situations stressantes (un contrôle, un
déménagement, l’arrivé d’un petit frère ou petite sœur, la séparation des parents, un conflit, des
difficultés à la maison, un accident…). Ensuite l’enfant doit décrire en une phrase l’événement
stressant qu’il a vécu, une situation où l’enfant ne se sentait pas bien, et il doit indiquer la date
de cet événement de manière approximative. Avant de remplir le questionnaire l’enfant doit
noter différentes informations sociodémographiques comme son nom, son prénom, son âge,
son sexe et la date de passation.
Les participants évaluent chaque item de 1 « pas du tout » à 5 « très souvent » afin
d’indiquer dans quelle mesure le symptôme est apparu au cours du dernier mois. Nous obtenons
ainsi des scores totaux compris entre 17 et 85 avec un score de seuil (cut-off) de 44 lors d’un
dépistage, et de 50 lorsque l’objectif est de faire un diagnostic (Attal, 2011).
Comme mentionné précédemment, étant donné que la récolte de données concerne des
sujets humains, notamment ici des enfants, il était important d’obtenir l’accord du Comité
d’Éthique de l’Université de Liège. La mise en place de ce mémoire ne met pas l’intégrité
physique et psychologique des sujets en danger, cependant le sujet de notre recherche touche
un domaine sensible lié au traumatisme, à la maltraitance, il était donc primordial que les lettres
44
d’informations et de consentements soient compréhensif pour tout le monde, tout en faisant
attention à l’impact que cela pouvait avoir auprès des personnes. Les enfants, ainsi que leurs
parents ont la possibilité, à tout moment, de mettre fin à leur participation sans devoir se
justifier, tout en sachant que les données récoltées restent confidentielles et sont anonymisées
au sein de la recherche.
V. Hypothèses opérationnelles
Hypothèse 2 : Dans une même fratrie, comme chaque enfant à ses propres traits de
personnalité, le processus de résilience aura une approche différente.
En fonction du nombre de frères et sœurs que nous obtiendrons dans notre recherche,
nous ferons une comparaison au sein de la fratrie en utilisant la méthode dites du cas unique.
Nous comparerons les résultats obtenus aux différents questionnaires.
Hypothèse 3 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
obtient un score plus bas au niveau du total du caregiving qu’un enfant tout-venant.
Pour répondre à cette hypothèse, nous allons devoir effectuer des statistiques soit
paramétriques ou soit non paramétriques suivant si la courbe suit une Loi normale ou non, afin
de pouvoir comparer les moyennes des deux groupes. Et c’est à partir des résultats obtenus au
questionnaire CYRM-28 sur la résilience que nous exécuterons nos statistiques.
Hypothèse 4 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
a plus de possibilité de présenter des symptômes que l’on retrouve lors d’un stress post-
traumatique qu’un enfant tout-venant.
C’est en s’appuyant sur les résultats obtenus au questionnaire PCL-S que nous allons
pouvoir faire une comparaison entre les deux groupes. Comme l’hypothèse 3, nous allons
45
devoir effectuer des statistiques soit paramétriques ou soit non paramétriques suivant si la
courbe suit une Loi normale ou non. Puis nous ferons une comparaison entre les deux groupes.
46
RESULTATS ET ANALYSES
Après la cotation des trois questionnaires, nous allons utiliser le logiciel « SAS » et
« Statistica » pour analyser l’ensemble des données de manière quantitative, en prenant un seuil
de signification de 0,05, c’est-à-dire avec un intervalle de confiance à 95%.
Notre échantillon total est de 63, cependant nous avons un groupe de 42 enfants et un
groupe de 21 enfants. Dans chaque groupe, N < 50, alors nous devons effectuer une vérification
avec un test de normalité grâce au test de Shapiro-Wilk. Lors de la vérification de la condition
de la distribution des données, nous avons pu constater que les résultats obtenus sur la résilience
dans les deux groupes suivent une courbe normale (p > 0,05). Au niveau de la personnalité,
l’Agréabilité chez le groupe contrôle ne suit pas une courbe normale (p < 0,05), il en est de
même pour l’Instabilité Emotionnelle chez le groupe placé (p <0,05). Pour le questionnaire sur
le traumatisme, nous obtenons des résultats qui suivent la courbe normale (p > 0,05). Ensuite
en regardant l’homogénéité des variances nous avons tous les résultats qui ont obtenus un p >
0,05 et donc le paramètre l’homogénéité des variances a été vérifié au niveau des différents
totaux obtenus aux trois questionnaires. De ce fait, ces éléments nous ont amené à utiliser des
tests paramétriques, c’est-à-dire les tests de T de Student, l’utilisation de l’ANOVA, l’analyse
de régressions et les corrélations.
Nous allons restituer dans un premier temps, les données de statistiques descriptives
afin de décrire de manière générale l’échantillon, pour ensuite passer aux statistiques
paramétriques.
Dans cette recherche, nous disposons de deux échantillons distincts, celui du groupe
contrôle (n=42) et celui du groupe des enfants placés (n=21). Au sein du groupe d’enfants tout-
venants, nous avons obtenu une composition de 50 % de filles (n=21) et 50 % de garçons
(n=21). Alors que le groupe des enfants placés ayant participé à l’étude comprend 14 filles
(67%) et 7 garçons (33 %).
47
Un autre élément sociodémographique, que nous pouvons donner, est que toutes les
structures où les enfants ont participé à l’étude sont établis dans la province de Liège.
Cependant, pour garantir l’anonymat des enfants, nous tairons le lieu exact des différents
établissements.
Dans l’échantillon général (n=63) nous avons fait passer les trois questionnaires à des
enfants âgés entre 8 et 12 ans. Le plus jeune de l’échantillon est âgé de 8 ans et 0 mois lors de
la passation, tandis que le plus âgé a 12 ans et 5 mois. Plus précisément, dans notre échantillon,
nous avons vingt-trois enfants qui ont entre 8 ans - 9 ans et 11 mois, vingt-deux enfants ont
entre 10 ans – 10 ans et 11 mois, quatorze enfants ont entre 11 ans – 11 ans et 11 mois et enfin
quatre enfants qui ont entre 12 ans – 12 ans et 11 mois. La moyenne d’âge est de 10,41 grâce à
la date de naissance et la date de passation, et que l’on peut donc arrondir à 10 ans et 5 mois.
La moyenne du score total de la résilience est un peu plus élevée chez les enfants tout-
venants avec un score de 109,33 alors qu’elle est de 105,38 pour les enfants placés. Le minimum
étant de 66 et un maximum de 136 chez les tout-venants alors que les enfants placés ont des
scores se situant entre 59 et 129. Au sein des différentes ressources que l’on retrouve dans le
questionnaire CYRM-28, les enfants du groupe contrôle ont des scores plus élevés que les
enfants placés (cf. Annexe 6). Dans les sous-scores des différentes ressources, nous pouvons
observer que le groupe des enfants placés ont deux scores qui sont plus élevés chez eux que
dans le groupe contrôle. Notamment, au niveau du soutien individuel par les pairs et le contexte
de l’éducation.
Par rapport aux dimensions de la personnalité, les enfants tout-venants ont des scores
plus élevés en Extraversion, Agréabilité, Conscienciosité et en Ouverture que les enfants placés.
Les enfants qui ont vécu de la maltraitance ont un score en Instabilité Emotionnelle plus élevé
que chez les enfants du groupe contrôle (cf. Annexe 6).
Au niveau du score moyen pour l’échelle de trauma, nous pouvons remarquer qu’il est
un peu plus élevé chez les enfants placés (41,57) que dans le groupe contrôle (43,95). Par
rapport au sous-score de cet échelle, ce sont les symptômes de l’évitement et de l’hyperactivité
neurovégétative qui ont des scores plus élevés chez les enfants qui sont placés en foyer (cf.
48
Annexe 6). Le symptôme de la reviviscence est un peu plus élevé (13,59) dans le groupe des
tout-venants que dans l’autre groupe (13,05).
Lorsque nous comparons la moyenne de la résilience chez les filles et les garçons, nous
pouvons voir qu’elles sont très similaires (F = 107,31 ; G = 108,89). Au niveau des sous-scores
obtenus à partir du questionnaire sur la résilience, les garçons ont deux scores élevés dans les
ressources soins psychologiques (4,21) et contexte culturel (4,21), alors que les filles ont un
score plus élevé en compétences sociales individuelles (4,08) (cf. Annexe 7).
Par rapport à la personnalité, le score le plus élevé chez les filles se trouve dans la
dimension de l’Agréabilité (48,40), alors que chez les garçons c’est la dimension
d’Ouverture/intellectualité (46,89) qui est la plus élevée parmi les cinq facteurs (cf. Annexe 7).
Si l’on compare les garçons et les filles, nous remarquons que les scores sont quasi similaires
avec cependant un léger écart pour l’Agréabilité (F = 48,40 ; G = 45,35).
Au niveau de l’échelle PCL-S, nous obtenons un total de 43,08 pour les filles et de
41,46 pour les garçons. Les filles comme les garçons ont un score plus élevé en évitement (F =
16,08 ; G = 15,46) que dans les deux autres symptômes (cf. Annexe 7).
Par rapport à la résilience, les filles ont une moyenne de 106,76 et les garçons 111,90.
Nous approfondirons un peu plus sur la comparaison entre les deux sexes au niveau des scores
et des sous-scores en répondant à l’hypothèse 5 dans les statistiques inférentielles.
Au niveau de la personnalité, la moyenne la plus élevée chez les filles est la dimension
Agréabilité (51) alors que pour les garçons c’est les facteurs Ouverture/Intellectualité (48,62)
et Conscienciosité (48,43). La dimension la plus basse pour les filles et pour les garçons reste
l’Instabilité Emotionnelle (F = 35,76 ; G = 39,04).
49
Quant aux résultats obtenus au questionnaire PCL-S, les filles ont une moyenne de
38,67 et les garçons une moyenne de 44,48. Ce sont des scores élevés, notamment chez les
garçons, car rappelons-nous que le seuil pour diagnostiquer un stress post-traumatique est de
44.
Lorsque nous nous attardons sur la comparaison entre les deux sexes du groupe des
enfants placés, nous remarquons quelques différences significatives.
Les résultats obtenus aux CYRM-28, nous montre un sous-score avec une différence
significative au niveau du contexte spirituel. Et un autre sous score dont le p est proche de 0,05.
Nous approfondirons plus sur le sujet lorsque nous répondrons à l’hypothèse 5 dans les
statistiques inférentielles.
Nous remarquons que dans les résultats du questionnaire de la personnalité, il n’y a
pas de différence significative entre les deux sexes. La dimension la plus élevée chez les filles
placées est l’Extraversion/Energie (45,5). Alors que les facteurs les plus élevés chez les garçons
sont l’Extraversion/Energie (44,14) et la Conscienciosité (44,86). L’Instabilité Emotionnelle
est la dimension la plus basse pour les deux sexes (F = 41,36 ; G = 36,14).
C’est dans les scores du traumatisme que nous observons le plus de différences
significatives. En effet, le p est inférieur à 0,05 pour le total du PCL-S, les sous-scores
reviviscence et hyperactivité neurovégétative. Pour le score du symptômes évitement, son p est
très proche de 0,05 (p = 0,059). Les filles obtiennent une moyenne de 49,71 au niveau du total
du traumatisme alors qu’il est de 32,43 chez les garçons. Rappelons encore que le score seuil
pour diagnostiquer un stress post-traumatique est de 44, le score des filles placés est donc très
élevé. Les filles possèdent plus des symptômes en lien avec l’évitement (18,36), puis se sont
l’apparition de symptômes liés à l’hyperactivité neurovégétative (16,14) et en dernier ceux en
lien avec la reviviscence (15,21). Il en est de même pour les garçons qui ont un score de 12,43
pour l’évitement, puis de 11,28 pour l’hyperactivité neurovégétative et de 8,71 pour la
reviviscence.
50
III. Statistiques paramétriques
Lorsque l’on compare les scores des deux groupes (contrôle vs. placé), nous observons
trois scores au niveau de la personnalité avec une différence significative c’est-à-dire avec un
p < 0,05. Cela concerne les dimensions de l’Agréabilité, de la Conscienciosité et de
l’Ouverture/intellectualité (cf. Annexe 6). C’est le groupe contrôle qui obtient des scores plus
élevés dans ces trois dimensions avec une moyenne de 48,92 pour l’Agréabilité, 49,64 pour la
Conscienciosité et 48,74 pour l’Ouverture/intellectualité. Alors qu’elles sont de 43,24
(Agréabilité), 42,90 (Conscienciosité) et de 42,43 (Ouverture/intellectualité) chez les enfants
placés.
3.1.2 Comparaison Filles et garçons
Lors de la comparaison des deux sexes, nous remarquons qu’il n’y a pas de différence
significative au niveau des différents scores.
Nous allons donner les résultats et analyser chaque régression linéaire que nous
pouvons observer entre la résilience et les cinq dimensions que nous retrouvons dans la
personnalité.
Score total de Résilience : Nous remarquons grâce à une analyse de régression que
seul l’Extraversion/Energie a un impact sur le score total de la résilience avec un p < 0,05 et F
= 6,45 (cf. Annexe 10a). Nous pouvons dire que 54 % (β = 0,5370) de la dimension
Extraversion/Energie explique le score total de la résilience (cf. Annexe 10b) lorsque nous
prenons les coefficients des variables Extraversion/Energie, Groupe et Sexe. Nous allons passer
aux sous-scores obtenus par le CYRM-28.
Soutien individuel par les pairs : L’analyse de régression du score sur le soutien
individuel par les pairs nous montre aussi un score significatif avec la dimension
Extraversion/Energie (F= 9.94 et p < 0,05). Nous remarquons qu’il y a un résultat presque
significatif en fonction du groupe (p = 0,09). Le fait d’être dans le groupe des enfants placés
aura plus d’impact sur le soutien individuel par les pairs que dans le groupe tout-venants.
Compétences sociales individuelles : Il n’y a aucun résultat significatif par rapport aux
compétences sociales individuelles.
Soins physiques : Nous n’observons pas de score significatif par rapport aux soins
physiques, toutefois, il est possible de voir que le sexe peut avoir un impact sur le score obtenu
en soins physiques. En effet, nous avons un p = 0,055 proche alors de 0,05. Quand nous faisons
une nouvelle analyse de régression avec la dimension Ouverture/Intellectualité en moins
(obtenant alors un F = 4,09) ou la variable groupe (obtenant alors un F = 4,20), nous avons un
score de p < 0,05. Ce sont les garçons qui obtiendraient un score presque significatif (voir
significatif quand une dimension comme l’Ouverture/Intellectualité n’est plus pris en compte)
car ils ont un score entre 4,0 et 4,2, alors que les filles ont un score proche de 3,6.
Soins psychologiques : Il n’y a aucun résultat significatif par rapport aux soins
psychologiques.
52
Contexte spirituel : Il n’y a aucun résultat significatif par rapport au contexte spirituel.
La mise en place de régression linéaire nous montre que les cinq facteurs de la
personnalité n’expliquent pas le traumatisme ou la présence d’un des symptômes
(Reviviscence, Evitement et Hyperactivité neurovégétative). Nous n’avons rien observé de
significatif entre les cinq facteurs de la personnalité et les scores du PCL-S.
3.2.3 La personnalité
La régression linéaire des cinq facteurs de la personnalité met en avant que seul le
groupe expliquerait certains de ces facteurs. En effet, nous observons qu’en fonction du groupe
d’appartenance cela expliquerait l’Extraversion/Energie (F = 4,29), l’Agréabilité (F = 7,91), la
53
Conscienciosité (F = 11,55) et l’Ouverture/Intellectualité (F = 8,23) avec un p < 0,05. Ce qui
n’est pas le cas pour la dimension Instabilité Emotionnelle qui a un p = 0,56 et donc n’est pas
significatif.
3.3 Corrélations
Comme nous avons trois questionnaires, nous avons voulu observer s’il existe des
corrélations entre la résilience, la personnalité et le traumatisme.
Nous observons qu’il n’y a aucune corrélation entre les résultats obtenus aux cinq
facteurs de la personnalité et le total du PCL-S ainsi que les trois symptômes du stress post-
traumatique (Reviviscence, évitement et Hyperactivité neurovégétative) (cf. Annexe 11).
La corrélation entre le test du PCL-S et celui du CYRM-28 nous montre qu’il existe
une éventuelle relation à 0,2924 qui est significative avec un p < 0,05 entre le sous-score
contexte spirituel de la résilience et le sous-score évitement que l’on retrouve dans le
traumatisme (cf. Annexe 12).
54
Lorsque nous faisons la corrélation entre le questionnaire de la résilience et les cinq
facteurs de la personnalité, nous examinons plusieurs corrélations positives significatives avec
un p < 0,05. Si l’on commence par le score total de la résilience, nous observons des liens
significatifs entre ce score et l’Extraversion/Energie (0,5318), l’Agréabilité (0.5302),
Conscienciosité (0,4415) et l’Ouverture/Intellectualité (0,4785). Le plus haut score de
corrélation est obtenu entre la Conscienciosité et les compétences personnelles individuelles
(0,5586) (cf. Annexe 13).
Il est possible de voir qu’il n’y a aucune corrélation significative entre l’Instabilité
Emotionnelle et la résilience ou l’une de ces ressources. Il en ait de même pour la ressource
concernant le contexte spirituel qui ne semble pas posséder de lien avec l’un des cinq facteurs
de la personnalité. Il semble ne pas avoir de lien entre l’Extraversion/Energie et les compétences
sociales individuelles. Il en est de même avec la Conscienciosité qui ne semble pas avoir de
relation avec les ressources soutien individuel par les pairs, et les soins physiques (cf.
Annexe 14).
Les corrélations que nous venons d’examiner, nous apprennent quelques relations plus
ou moins forte au sein de notre recherche mais qui sont limitées. En effet, il est important de
savoir qu’une corrélation entre deux variables ne signifie aucunement qu’il existe une relation
de causalité.
Comme nous l’avons mentionné dans la partie corrélation (cf. Résultats et Analyse
3.3), le score total de la résilience est en corrélation avec quatre dimensions de la personnalité
(Extraversion/Energie, Agréabilité, Conscienciosité, Ouverture/Intellectualité). Seul la
dimension Instabilité Emotionnelle, qui rappelons-nous correspond à la dimension Névrosisme
55
chez l’adulte. Cela semble cohérent lorsque nous savons que l’Instabilité Emotionnelle se base
sur des émotions plutôt désagréables et ne rentrerait donc pas dans le processus de résilience.
Lorsque nous prenons les sous-scores de la résilience, nous pouvons presque affirmer
notre hypothèse. En effet, si nous regardons le total des sous-scores individuel, caregiving et
contextuel, nous pouvons observer que les corrélations les plus élevées ont été mise en évidence
entre le résultat total individuel et les différents facteurs de personnalité, sauf pour
l’Ouverture/Intellectualité (cf. Annexe 14).
• L’Extraversion/Energie possède une corrélation de 0,49 avec le total individuel,
de 0,36 avec le total du caregiving et de 0,40 avec le total contextuel.
• L’Agréabilité possède une corrélation de 0,49 avec le total individuel, de 0,34
avec le total du caregiving et de 0,47 avec le total contextuel.
• La Conscienciosité possède une corrélation de 0,41 avec le total individuel, de
0,27 avec le total du caregiving et de 0,32 avec le total contextuel.
• L’Ouverture/Intellectualité possède une corrélation de 0,39 avec le total
individuel, de 0,35 avec le total du caregiving et de 0,41 avec le total contextuel.
Nous pouvons voir que la dimension Ouverture/Intellectualité a une plus forte
corrélation avec le total contextuel. Cependant, la corrélation entre ce facteur et le total
individuel reste élevé. La différence entre ces deux totaux ne s’élève qu’à 0,014.
Au vu, des résultats, nous pouvons conclure que la première hypothèse est
partiellement confirmée.
La deuxième hypothèse concerne la fratrie : dans une même fratrie, comme chaque
enfant à ses propres traits de personnalité, le processus de résilience aura une approche
différente.
Pour répondre à cette hypothèse, nous allons mettre en place une méthode de cas
unique car nous avons obtenu dans notre échantillon deux fratries. Une dans le groupe des
enfants tout-venants et une autre dans les enfants placés.
56
4.2.1. La fratrie tout-venant
Les deux enfants de la même fratrie chez les tout-venants sont des sœurs jumelles qui
ont 9 ans et 6 mois, que l’on nommera sujet 40 et 41. Les deux ont des scores élevés en
Agréabilité (sujet 40 = 58 ; sujet 41 = 54). La différence entre ses deux sœurs se situent surtout
à la dimension Instabilité Emotionnelle, le sujet 40 a eu un résultat de 27 alors qu’il est de 46
pour le sujet 41. Nous pouvons comparer les résultats obtenus par les deux sœurs avec la
moyenne de cette dimension obtenue chez les filles qui est de 38,00. Le score du sujet 41 est
donc très élevé par rapport à la moyenne et contrairement à sa sœur qui a un score plutôt faible.
En ce qui concerne les résultats du PCL-S, nous remarquons que l’une des sœurs a
obtenu un score élevé supérieur à 44 alors qu’il est inférieur à 44 pour l’autre sœur. (sujet 40 =
61 ; sujet 41 = 23). Cela signifie que chez l’une des deux sœurs manifeste des symptômes de
stress post-traumatique. Pour le sujet 40, le trouble qui impact le plus la jeune fille est la
reviviscence avec une moyenne de réponse à 3,8. Avant de remplir le questionnaire du PCL-S,
nous rappelons que l’enfant devait décrire en une phrase l’événement traumatisant qu’il a vécu.
Il est intéressant de voir que les sœurs jumelles ont vécu et décrit le même événement. Le sujet
40 décrit l’événement ainsi « Dans les ascenseurs, il y a eu le feu au 3ème étage » alors que le
sujet 41 le décrit de cette manière « C’est quand on a été à l’hôtel et il y a eu le feu ». Le sujet
40 (celle qui possède des symptômes du stress post-traumatique) a ajouté que cela s’est passé
pendant les vacances d’été il y a 2 ou 3 ans alors que sa sœur affirme que cela s’est produit il y
a 3 ans en été.
Nous pouvons remarquer que dans cette fratrie, il y a bien lien entre le score obtenu
pour la résilience et le score obtenu pour le traumatisme. En effet, le sujet 40 a un niveau moyen
par rapport au processus de résilience et un score élevé au PCL-S, alors que le sujet 41 a un
niveau élevé de résilience et un résultat plutôt faible au traumatisme.
57
4.2.2 La fratrie placée
La fratrie qui se trouve dans le groupe des enfants maltraités sont deux demi-sœurs,
l’une a 9 ans et 0 mois (sujet 43), tandis que l’autre à 10 ans et 6 mois (sujet 48).
Par rapport à la résilience, il y a une grande différence dans cette fratrie. Nous pouvons
voir qu’effectivement l’une des sœurs (sujet 43) possède un score très faible de 89, alors que
l’autre sœur obtient un niveau fort de 119. Le sujet 48 a des scores élevés au total individuel et
contextuel (4,60). Pour le sujet 43, le score total du caregiving est le moins élevé (2,50).
Pour les résultats en lien avec le traumatisme, les deux sœurs ont obtenu des scores
supérieurs à 44 et donc possèdent toutes les deux des symptômes de stress post-traumatique. Le
sujet 43 a un score de 53, alors qu’il est de 65 pour la sœur la plus jeune. La sœur la plus âgée
manifesterait plus des symptômes d’hyperactivité neurovégétative (3,4) et de la reviviscence
(3,2) alors que la plus jeune montrerait surtout de l’hyperactivité neurovégétative aussi (4,2) et
de l’évitement (3,8). L’explication de l’événement traumatisant est différente chez les deux
filles. Le sujet 48 nous écrit qu’elle ne se sent pas bien depuis qu’elle ne voit plus son papa. Le
sujet 43 nous parle d’un personnage fictif issue d’un canular, devenu une légende urbaine et
dont elle écrit en avoir peur. Toutefois, il est possible que l’événement traumatique décrit, ne
soit pas celle à laquelle l’enfant à penser. Mais l’événement choisi a très peu d’impact sur le
score total car le questionnaire se focalise principalement sur l’existence de symptômes du
stress post-traumatique lors du mois précédent la passation.
Cette fois-ci nous remarquons, que le sujet 48 qui possède un score élevé au total de
la résilience, néanmoins elle obtient un résultat élevé au niveau des symptômes du stress post-
traumatique. Alors que le sujet 43 qui a un niveau de résilience très faible et possède un score
de 53 par rapport à l’événement traumatique.
Au vu des résultats, nous avons vérifié l’hypothèse 2 car au sein des fratries nous ne
retrouvons pas le même niveau de résilience. Cependant, étant donné la petite taille de notre
échantillon, nous ne pouvons pas valider entièrement cette hypothèse.
58
4.3 Hypothèse 3 : La résilience
La troisième hypothèse que nous avons émise : un enfant placé ayant vécu de la
maltraitance, quel qu’en soit le type, obtient un score plus bas au niveau du total du caregiving
qu’un enfant tout-venant.
La quatrième hypothèse que nous devons vérifier est : un enfant placé ayant vécu de
la maltraitance, quel qu’en soit le type, a plus de possibilité de présenter des symptômes que
nous retrouvons lors d’un stress post-traumatique qu’un enfant tout-venant.
Nous allons de nouveau faire référence au tableau de l’annexe 6 car c’est à partir du T
de Student et de l’ANOVA que nous pourrons faire une comparaison entre les deux groupes, et
ainsi vérifier notre hypothèse. L’ANOVA va aussi permettre d’obtenir la valeur statistique F.
Nous pouvons voir qu’il n’y a pas de différence significative pour le score total du PCL-S (p =
0,55 ; nous obtenons le même p avec le test de Student et l’ANOVA ; F = 0,36), il en est de
même pour les trois sous-scores reviviscence (p = 0,72 ; F = 0,13), évitement (p = 0,61 ; F =
0,27) et hyperactivité neurovégétative (p = 0,17 ; F = 1,93). Les scores sont en effet très élevés
dans les deux groupes, avec une moyenne de 41,57 pour le groupe contrôle et de 43,95 pour le
59
groupe placé. Même si les deux totaux sont inférieurs à 44, celui du groupe placé en est très
près. Or le score de seuil (cut-off) est de 44 pour diagnostiquer un éventuel trouble du stress
post-traumatique. Le résultat maximum obtenu dans le groupe contrôle est de 80, alors qu’il est
de 67 dans le groupe placé, sachant que le maximum (en répondant « très souvent » à toutes les
questions) est de 85. Le score minimum obtenu est de 17 points pour le groupe des tout-venants,
et de 19 points pour le groupe des enfants placés (le minimum que l’on peut obtenir en
répondant « pas du tout » à toutes les questions, est de 17).
Comme il n’y a pas de différence significative, l’hypothèse 4 n’est pas confirmée dans
cette étude.
Et la dernière hypothèse concerne la différence entre le groupe des filles et celui des
garçons : les filles obtiendront des scores plus élevés au questionnaire de la résilience que les
garçons.
Comme nous l’avons souligné précédemment, toujours en nous basant sur le test T de
Student, nous remarquons qu’il n’y a pas de différence significative entre les filles et les
garçons. C’est le sous-score soins physiques faisant partie de la résilience que la valeur p est la
plus basse (p = 0,16), mais pas assez bas pour relever une différence significative. En regardant
les moyennes, nous observons qu’il y a autant de sous-scores un peu plus élevé chez les filles
que chez les garçons (cf. Annexe 7).
Lorsque nous faisons une comparaison dans le groupe contrôle, nous voyons qu’il
n’existe pas de différence significative entre les deux sexes. Néanmoins, nous pouvons voir
qu’il existe deux scores dont le p est proche de 0,05. Le total du caregiving qui obtient un p
=0,08 (F = 1,98) et son sous-score Soins psychologique avec p = 0,06 (F = 4,67). Si la différence
était significative, cela signifierait que les garçons de notre échantillon recevraient plus de soins
psychologiques de la part de leur famille que les filles. Et que les garçons se sentent plus soutenu
par leurs parents contrairement aux filles.
Dans le groupe des enfants placés, nous observons l’existence d’un sous-score ayant
une différence significative, qui est le contexte spirituel (p < 0,05), plus élevé chez les filles
(3,36) que chez les garçons (2,38). Montrant alors que la religion a une plus grande importance
chez les filles qui sont placés que chez les garçons. Malgré qu’il n’y ait, parmi tous les scores
de la résilience, qu’un seul avec une différence significative, nous pouvons voir que le sous-
60
score compétences sociales individuelles à un p proche de 0,05 (p = 0,08). Le score étant plus
élevé chez les filles que chez les garçons, cela signifierait qu’elles s’appuient plus sur ces
compétences que les garçons. De plus, au sein de ce groupe, nous pouvons voir que les filles
possèdent des scores et des sous-scores plus élevés que chez les garçons
61
62
DISCUSSION
Pour décrire de manière synthétique, nous allons reprendre les hypothèses théoriques
et répondre si elles ont été vérifiées ou non au cours de cette étude.
L’hypothèse, qui concerne la relation entre personnalité et résilience, reste mitigée car
le total individuel a de forte relation avec quatre des cinq facteurs de la personnalité (il a même
un score plus élevé négativement en Instabilité Emotionnelle que les autres même s’il n’y a pas
de corrélation entre les deux). Toutefois, le total contextuel possède une corrélation légèrement
plus forte avec l’Ouverture/Intellectualité que le total individuel (de 0,014 de plus). Si nous
avions un nombre plus important d’enfants dans notre échantillon, alors il est possible que le
total individuel puisse obtenir un lien plus fort avec cette dimension. Mais il est aussi possible
que le total contextuel reste en tête par rapport à une relation plus forte avec le facteur
Ouverture/Intellectualité que le total individuel. Si nous faisons la comparaison avec l’étude
menée par Hjemdal et al. (2010), tout en prenant en compte que les deux tests ne sont pas les
mêmes mais mesure la même chose, nous voyons que l’Agréabilité a une corrélation plus élevée
dans notre recherche que dans celle de Hjemdal et al. Dans la même étude, la dimension
Extraversion est fortement corrélée aux compétences sociales, contrairement à notre recherche
où elle n’est pas du tout corrélée. Néanmoins, en prenant le total individuel, nous pouvons voir
que la corrélation avec l’Extraversion/Energie est élevée. Quant à l’Instabilité Emotionnelle,
nous n’avons pas obtenu de scores corrélés contrairement à l’étude de Hjemdal et al., cependant
les scores restent négatifs comme l’étude. Malgré tout, en prenant les corrélations entre le score
total de la résilience et les cinq facteurs, notre étude nous montre que les enfants avec des
caractéristiques comme l’Agréabilité et l’Extraversion/Energie ont un lien avec un niveau élevé
de résilience. Toutefois, il ne faut pas mettre de côté les dimensions de la Conscienciosité et de
l’Ouverture/Intellectualité qui pourraient avoir un impact sur la résilience de l’enfant. De plus,
à partir des corrélations, nous ne pouvons pas généraliser que telle dimension a ou non un
impact de causalité sur la résilience.
63
Hypothèse 2 : Dans une même fratrie, comme chaque enfant à ses propres traits de
personnalité, le processus de résilience aura une approche différente.
Les résultats nous montrent bien que le niveau de résilience est différent au sein d’une
même fratrie quel que soit le groupe (tout-venant ou placé). En effet, dans le groupe contrôle,
l’une des sœurs a un niveau moyen et sa sœur a un niveau haut pour entrer dans le processus de
résilience. Dans le groupe des enfants placés, la différence est encore plus grande, l’une possède
un niveau très faible alors que l’autre a un niveau haut. Cependant, les résultats du PCL-S nous
montre que l’enfant placé ayant un score fort en résilience possède des symptômes de stress
post-traumatique avec un score de 65. Comme la définition du phénomène de résilience n’est
pas univoque, étant donné que chez certains auteurs il ne peut pas avoir de symptomatologie
lorsque la personne est résiliente, mais pour d’autres cela est quand même possible. On peut se
demander à quel niveau de symptomatologie peut atteindre un enfant, tout en restant dans le
processus de résilience. Pourtant, nous pouvons observer qu’il n’y a aucune corrélation entre le
total du PCL-S et le total de la résilience (cf. Annexe 10). Pour ces deux fratries, l’hypothèse
est validée, cependant l’échantillon est trop petit pour être généralisé, et mériterait qu’une
recherche s’y attarde plus longuement.
Hypothèse 3 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
obtient un score plus bas au niveau du total du caregiving qu’un enfant tout-venant.
La comparaison entre les deux groupes nous a permis de voir qu’il n’y a pas de
différence significative au sein de notre échantillon. Cependant, la probabilité d’obtenir la
même valeur pour les deux groupes est très proche de 0,05 pour le total du careviging.
Notamment le sous-score des soins apportés psychologiquement. Un plus grand échantillon
permettrait d’observer s’il existe réellement une différence significative ou non entre les deux
groupes. Si la différence était significative au niveau des soins psychologiques, cela signifierait
que les enfants placés ne se sentent pas soutenu par leur famille ou par leurs fournisseurs de
soin, contrairement aux enfants tout-venants. Pour confirmer cette hypothèse, il serait
intéressant de reproduire cette méthodologie (notamment faire passer le questionnaire CYRM-
28 entre des enfants tout-venants et placés) à un plus grand nombre d’enfants. Nous pouvons
conclure que l’hypothèse 3 n’est pas validée au sein de notre population.
64
Hypothèse 4 : Un enfant placé ayant vécu de la maltraitance, quel qu’en soit le type,
a plus de possibilité de présenter des symptômes que l’on retrouve lors d’un stress post-
traumatique qu’un enfant tout-venant.
Lorsqu’on le fait la comparaison du total obtenu au PCL-S, nous remarquons qu’il n’y
a pas de différence significative entre le groupe contrôle et le groupe placé. N’importe quel
enfant n’est donc pas à l’abri d’un éventuel événement traumatique, qu’il soit ou non placé dans
un foyer. Lorsque nous observons de plus près les réponses, nous remarquons que beaucoup
d’enfants tout-venants qui ont des scores supérieurs à 44, ont écrit qu’ils subissent une forme
d’harcèlement à l’école ou au sport au quotidien. Quant aux enfants vivants dans des foyers, ils
sont plusieurs à parler de l’emménagement au sein d’un foyer quel que soit le score obtenu au
PCL-S. Cette hypothèse n’est donc pas confirmée avec notre échantillon.
Comme nous avons pu le voir dans les résultats, lorsque nous faisons une comparaison
entre les filles et les garçons de la population globale, nous n’obtenons pas de différence
significative et les sous-scores sont tout aussi élevés chez les filles que chez les garçons. Il en
est de même pour le groupe des enfants tout-venants. En revanche, dans le groupe des enfants
placés, nous remarquons une différence significative au sous-score contexte spirituel, indiquant
que les filles, qui sont placés en institution, auraient plus de croyances liées à la religion, au
spirituel que les garçons placés aussi en institution. De plus, même si la différence n’est pas
significative, tous les sous-scores obtenus par les filles sont supérieurs que ceux obtenus par les
garçons. Nous pouvons dire que cette dernière hypothèse n’est pas vérifiée auprès de notre
échantillon global. Néanmoins, elle reste vérifiée lorsque cela ne concerne que le groupe des
enfants placés.
Lorsque nous menons une recherche, il est important de savoir où se situent les limites
et de pouvoir élaborer des critiques constructives vis-à-vis de cette étude.
65
Tout d’abord, la composition de notre échantillon, notamment chez les enfants qui sont
placés dans des foyers. En effet, le groupe des enfants placés est composé de 14 filles et 7
garçons. L’effectif est donc minime chez les garçons et donc les résultats obtenus ne les
représente peut-être pas totalement.
Comme les trois questionnaires sont des questionnaires auto-rapportés, il est possible
qu’il existe un biais de désirabilité sociale venant de l’enfant, surtout que nous avons fait passer
les questionnaires à des enfants placés. En effet, une grande partie des questionnaires va
dépendre de l’image que l’enfant se représente de lui-même. Or « cette image va être plus ou
moins liée à la désirabilité sociale, que l’on peut définir comme une défense efficace protégeant
l’individu d’une prise de conscience gênante de ce qu’il est réellement » (Bouvard, 2008, p.4).
Ce biais a pu être partiellement contrôlé lorsque l’enfant avait l’opportunité de passer les tests
qu’en présence de la chercheuse requis pour les éventuelles questions au niveau du vocabulaire
des questionnaires. De plus, l’étudiante affirmait auprès des enfants que leurs réponses
resteraient confidentielles et ne seraient pas partagé auprès de leur enseignant ou des membres
de l’équipe du foyer. Cependant, pour le groupe des tout-venants, il est possible que la
promiscuité de la classe ait pu induire une gêne par rapport à leurs réponses. Un des enfants
m’a dit ne pas vouloir écrire l’événement car il ne voulait pas que son voisin le regarde, nous
lui avons dit que ce n’était pas grave et qu’il pouvait ne pas l’écrire. Quelques minutes plus
tard, l’enfant nous dit qu’il va finalement écrire son événement en demandant à son voisin de
ne pas regarder, et que ce dernier a respecté. Néanmoins, les enfants avaient la possibilité de
cacher leurs réponses et tous les enfants étaient concentrés sur leurs tâches (ceux dont les
parents ou les enfants ne souhaitaient pas y participer les enseignants leurs avaient donné des
tâches à faire pour ne pas perturber ceux qui répondaient aux questionnaires).
Une des limites à cette étude est liée à la recherche de notre population, notamment
celle des enfants placés. N’oublions pas qu’une partie de notre échantillon contient une
population qui a été fragilisée par leur vécu. En effet, même si notre étude a été validée par le
66
comité éthique, certains professionnels que nous avons contactés ont préféré refuser pour
diverses raisons (ce n’était pas le bon moment ou ils avaient déjà une étudiante qui faisait sur
la même tranche d’âge, parfois nous avons eu des refus sans explication etc…). Certains
professionnels, notamment les psychologues, ont fait la demande de voir les différents
questionnaires et d’avoir une explication sur l’étude et sur la passation. Cela permettait aux
professionnels de pouvoir réfléchir aux différents enfants qui correspondaient aux critères
demandés et que les questionnaires, notamment celui du PCL-S par rapport au traumatisme,
n’aient pas d’impact psychologiques par la suite.
De plus, nous pouvons nous demander si certains questionnaires sont adaptés pour les
enfants entre 8 et 12 ans. En effet, lors de la passation, quel que soit l’âge et le groupe, les
mêmes questions étaient posées. Notamment dans le questionnaire du CYRM-28, qui pourtant
est un outil qui a été validé pour les enfants entre 8 et 23 ans. Des mots comme « origine
ethnique », « collabore », « traditions », « spirituelles » etc… n’étaient pas compris par une
grande partie des enfants. De même pour l’échelle du PCL-S dont certains enfants avaient des
difficultés à comprendre les termes comme « perturbé(e) », « anesthésié(e) » et « perte
d’intérêt ».
Il aurait été aussi intéressant, voir judicieux, de rajouter des entretiens semi-directifs
avec les enfants et les figures de soins. Ces entretiens auraient permis de creuser au niveau du
comportement de l’enfant afin de vérifier l’existence ou non de symptômes stress post-
traumatique par rapport à un ou plusieurs événements. A cela, les fournisseurs de soins (parents,
grands-parents, éducateurs…) auraient pu remplir le questionnaire du BFQ-C en version adulte
(dont la différence avec celui de l’enfant est le pronom personnel devenant il/elle au lieu de je).
Ainsi, nous aurions pu avoir la possibilité de comparer les réponses et observer l’existence ou
non du biais de désirabilité sociale.
67
Une autre perspective de recherche serait de trouver une autre échelle validée,
mesurant l’impact du traumatisme tout en étant adapté aux enfants (c’est-à-dire avec des termes
plus appropriés). Bouvard (2008) nous cite une échelle qui mesure l’état de stress post-
traumatique chez l’enfant à partir de 8 ans. Cette échelle nommé « Impact of Event Scale » de
Yule (1998) et Dyegrow (1995), a été traduit par Lovell mais son travail n’a ni été validé ni été
publié. Ce questionnaire auto-rapporté contient 13 items correspondant aux différents critères
de diagnostic du stress post-traumatique du DSM-IV (intrusion, évitement et hyperactivité
neurovégétative). Les symptômes doivent apparaître dans la semaine précédant la passation,
contrairement au PCL-S où c’est dans le mois entier. Or, nous pouvons nous demander s’il ne
réside pas une difficulté, pour les enfants, à se souvenir de la présence ou non des symptômes
du TSPT dans le dernier mois. Le PCL-S nous a semblé intéressant car il regroupait les
différents symptômes du stress post-traumatique, et il possède que 17 items, contrairement au
CPTS-RI qui en contient 20. Le nombre d’items nous paraissait important car nous savions que
le test de personnalité contient 65 items et que celui de la résilience en contient 28. Or, nous
faisions passer nos échelles à des enfants, il fallait donc que les trois questionnaires ne durent
pas trop longtemps.
68
CONCLUSION
En conclusion, cette étude a été menée afin de répondre à notre problématique qui était
en quoi le type de personnalité et le vécu antérieur de l’enfant va avoir un impact sur le
phénomène de résilience ? Pour cela, nous devions observer l’existence d’un éventuel lien entre
la résilience et un trait de personnalité chez l’enfant tout-venant et chez l’enfant placé.
L’objectif de cette étude était de faire passer les trois questionnaires afin de pouvoir utiliser et
analyser les résultats obtenus. L’échelle du PCL-S du traumatisme, nous montre l’existence
d’un trauma chez l’enfant ainsi que des symptômes en lien avec le trouble du stress post-
traumatique. Avec le questionnaire du CYRM-28, nous mesurons la résilience et qui nous
donne plusieurs niveaux, allant de très faible à fort ainsi que des scores, accompagnés de leurs
sous-scores, au niveau individuel, du caregiving et contextuel de l’enfant. Quant à la
personnalité, il existe cinq dimensions que l’on retrouve chez les enfants (Extraversion/Energie,
Agréabilité Conscienciosité, Instabilité Emotionnelle et Ouverture/Intellectualité).
Dans la littérature, nous avons trouvé plusieurs auteurs qui se sont fortement intéressés
à la résilience, aux différents facteurs et au traumatisme lié à l’enfance. Il y a aussi quelques
auteurs qui ont fait de la recherche sur la personnalité des enfants en partant sur les cinq
dimensions et que nous avons mis en parallèle avec la personnalité des adultes. Néanmoins,
nous avons pu constater qu’il y a très peu de recherche sur le lien entre la personnalité de
l’enfant à partir des cinq facteurs et la résilience, il nous a semblé pertinent de pouvoir répondre
à cette problématique.
Dès lors, l’objectif était d’observer les corrélations entre les trois questionnaires ainsi
qu’une comparaison entre les enfants. A travers les corrélations, nous avons pu remarquer un
lien entre les facteurs de personnalité et la résilience. L’Extraversion/Energie et l’Agréabilité
sont les plus corrélés positivement au score total de résilience. Cela signifie qu’un enfant avec
un score haut en résilience aurait plutôt des traits qui reflètent surtout l’enthousiasme, débordant
d’énergie et ayant tendance à être chaleureux, avec des caractéristiques comme l’empathie et la
bienveillance. Nous suggérons aux recherches futures de faire une recherche avec une plus
grande population, et si c’est possible, de pouvoir rajouter des entretiens semi-directifs et des
questionnaires aux personnes s’occupant de l’enfant (membres de la famille ou fournisseurs de
soins d’une institution) et/ou les enfants.
De plus, même si nous n’avons pas observer de différence significative entre les deux
groupes au niveau de la résilience et du traumatisme, il y a une différence au niveau de la
69
personnalité. En effet, les enfants tout-venants se décrivent comme étant plus Consciencieux,
Agréable et Ouvert à l’intellectualité par rapport aux enfants placés. Cela signifie que les
enfants du groupe contrôle se décrivent comme étant plus méticuleux, obéissant aux
règlements, étant plus chaleureux et empathique vis-à-vis de leurs pairs et des adultes, et
s’intéressant à la culture de manière générale avec de la créativité et des idées, que les enfants
qui sont placés.
Nos résultats obtenus à l’échelle du PCL-S peuvent sembler alarmistes pour notre
échantillon, cependant, il est possible que cette échelle ne soit pas adaptée aux enfants. Il est
donc conseillé aux futures études en lien avec cette problématique, de choisir minutieusement
l’évaluation du traumatisme. Néanmoins, il est important de ne négliger les réponses obtenues,
notamment chez les filles qui sont placés car elles semblent être le plus touchées par les
événements que les garçons. Nous pouvons aussi nous demander si l’image que la société, la
culture nous donne (que l’homme doit rester fort et ne pas pleurer contrairement à la femme qui
peut montrer ses émotions) n’aurait pas déjà un impact sur les enfants et leurs réponses. En
effet, il nous semble que ce biais serait en lien avec celui de la désirabilité sociale, qui montrent
que les enfants restent dans la norme. Il faudra alors prendre en compte et trouver un moyen de
contourner ce biais, si toutefois il existe réellement.
70
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Site :
76
Table des annexes
Annexe 1 .................................................................................................................................. 78
Annexe 2 .................................................................................................................................. 80
Annexe 3 .................................................................................................................................. 81
Annexe 4 .................................................................................................................................. 83
Annexe 5 .................................................................................................................................. 85
Annexe 6 .................................................................................................................................. 86
Annexe 7 .................................................................................................................................. 87
Annexe 8 .................................................................................................................................. 88
Annexe 9 .................................................................................................................................. 89
Annexe 10a .............................................................................................................................. 90
Annexe 10b .............................................................................................................................. 90
Annexe 11 ................................................................................................................................ 90
Annexe 12 ................................................................................................................................ 91
Annexe 13 ................................................................................................................................ 91
Annexe 14 ................................................................................................................................ 91
77
Annexe 1
PROMOTEUR
Adélaïde BLAVIER - Université de Liège
Service : Psychotraumatisme et Psychologie Légale
Adresse : Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education (FPLSE)
Bât. B32, Quartier Agora
Place des Orateurs 2, 4000 Liège, Belgique
DESCRIPTION DE L’ETUDE
L’objectif de ma recherche est de mettre en lien la résilience chez un enfant et sa personnalité. La
résilience est un phénomène où une personne qui a vécu un traumatisme (maltraitance, accident,
décès…) va malgré tout réussir à surmonter la blessure que le traumatisme a entraînée. Pour commencer
mon étude, ma population sera composée de plusieurs enfants entre 8 et 12 ans, 20 enfants qui font
l’objet d’un placement par le SAJ/SPJ dans un foyer ou SAAE, ou ayant bénéficié de l’intervention
d’une équipe SOS enfants/famille et 40 enfants non placés. Dans un premier temps, les enfants
répondront à un questionnaire qui permet d'évaluer l'impact de l'événement (ou des événements)
traumatique(s). Ensuite, les enfants rempliront un questionnaire sur la résilience et un autre sur la
personnalité.
INFORMATIONS IMPORTANTES
Toutes les informations récoltées au cours de cette étude seront utilisées dans la plus stricte
confidentialité et seuls les expérimentateurs, responsables de l’étude, auront accès aux données
récoltées. Toutes les données acquises dans le cadre de cette étude seront traitées de façon anonyme†.
L’anonymat sera assuré de façon suivante. A partir du recrutement et tout au long de l’acquisition et du
stockage des données, vos données se verront attribuer un code de participant (ex : 001 = nom du
participant). S’il est nécessaire de faire référence à un volontaire en particulier, ce ne sera qu’en utilisant
des codes.
Les données codées issues de votre participation à cette recherche peuvent être transmises pour
utilisation dans le cadre d’une autre recherche en relation avec cette étude-ci, et elles seront
éventuellement compilées dans des bases de données accessibles uniquement à la communauté
scientifique. Les données que nous partageons ne seront pas identifiables et posséderont uniquement un
†
L’anonymisation des données consiste à empêcher de faire un lien entre la personne ou l’entité qui a participé à l’étude et
les données recueillies. Une première étape consiste à effacer le nom du fichier de données et à attribuer un code (tel que
par exemple le numéro d’inclusion dans l’étude) ou un pseudonyme aux données. Ce code ou ce pseudonyme sera connu
seulement de l’expérimentateur et du promoteur. Si une clé de décodage doit être conservée, elle doit se trouver dans un
fichier et répertoire différent de celui où sont stockées les données recueillies, et doit être cryptée
78
numéro de code, de telle sorte que personne ne pourra en déduire votre nom ou quelles données sont les
vôtres. En l’état actuel des choses, ces informations ne permettront pas de vous identifier. Si nous
écrivons un rapport ou un article sur cette étude ou partageons les données, nous le ferons de telle sorte
que vous ne pourrez pas être identifié directement. Nous garderons la partie privée de vos données
(données d’identification comme nom, coordonnées, etc.) dans un endroit sûr pour au moins une année
(durée nécessaire à la réalisation de l’étude). Après cette période de temps, nous allons détruire ces
informations d’identification pour protéger votre vie privée. Vos données privées conservées dans la
base de données sécurisée sont soumises aux droits suivants : droits d’accès, de rectification et
d’effacement de cette base de données. Pour exercer ces droits, vous devez vous adresser à la chercheuse
responsable de l’étude ou, à défaut, au Délégué à la Protection des données de l’Université de Liège,
dont les coordonnées se trouvent au bas du formulaire d’information. Les données issues de votre
participation à cette recherche (données codées) seront quant à elles stockées pour une durée maximale
de 2 ans.
Si vous changez d'avis et retirez votre consentement concernant la participation de votre enfant à cette
étude, nous ne recueillons plus de données supplémentaires sur vous. Les données d’identification
vous concernant seront détruites. Seules les données rendues anonymes pourront être conservées et
traitées de façon statistique.
Les modalités pratiques de gestion, traitement, conservation et destruction de vos données respectent la
loi définissant les droits du patient (loi du 22 août 2002), la loi du 7 mai 2004 relative aux études sur la
personne humaine ainsi que le Règlement Général sur la Protection des Données (UE) 2016/679.
Une assurance a été souscrite au cas où vous subiriez un dommage lié à votre participation à cette
recherche. Le promoteur assume, même sans faute, la responsabilité du dommage causé au participant
(ou à ses ayants droit) et lié de manière directe ou indirecte à la participation à cette étude. Dans cette
optique, le promoteur a souscrit un contrat d'assurance auprès d'Ethias, conformément à l'article 29 de la
loi belge relative aux expérimentations sur la personne humaine (7 mai 2004).
Vous signerez un consentement éclairé avant que votre enfant prenne part à l’expérience. Vous
conserverez une copie de ce consentement ainsi que les feuilles d’informations relatives à l’étude.
Cette étude a reçu un avis favorable de la part du Comité d’Ethique de la Faculté de Psychologie,
Logopédie et des Sciences de L’Education de l’Université de Liège. En aucun cas, vous ne devez
considérer cet avis favorable comme une incitation à participer à cette étude.
Personnes à contacter
Vous avez le droit de poser toutes les questions que vous souhaitez sur cette recherche et d’en recevoir
les réponses. Si vous avez des questions ou en cas de complication liée à l'étude, vous pouvez contacter
les personnes suivantes :
Anne-Sophie MATHIOT
Tél : +33 6.60.19.76.79 Email : [email protected]
Pour toute question, demande d’exercice des droits ou plainte relative à la gestion de vos données à
caractère personnel, vous pouvez vous adresser au Délégué à la Protection des Données par e-mail
(dpo@uliege) ou par courrier signé et daté adressé comme suit :
Monsieur le Délégué à la Protection des Données
Bât. B9 Cellule "GDPR",
Quartier Village 3,
Boulevard de Colonster 2, 4000 Liège, Belgique
79
Annexe 2
Faculté de Psychologie, Logopédie et des Sciences de l’Education
Comité d’éthique
PRESIDENTE : Fabienne COLLETTE
SECRETAIRE : Annick COMBLAIN
PROMOTEUR
Adélaïde BLAVIER - Université de Liège
Service : Psychotraumatisme et Psychologie Légale
Adresse : Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education (FPLSE)
Bât. B32, Quartier Agora
Place des Orateurs 2, 4000 Liège, Belgique
DESCRIPTION DE L’ETUDE
L’objectif de ma recherche est de mettre en lien la résilience chez un enfant et sa personnalité. La résilience
est un phénomène où une personne qui a vécu un traumatisme (maltraitance, accident, décès…) va malgré
tout réussir à surmonter la blessure que le traumatisme a entraînée. Pour commencer mon étude, ma
population sera composée de plusieurs enfants entre 8 et 12 ans, 20 enfants qui font l’objet d’un placement
par le SAJ/SPJ dans un foyer ou SAAE, ou ayant bénéficié de l’intervention d’une équipe SOS
enfants/famille et 40 enfants non placés que je sélectionnerai dans des écoles primaires. Dans un premier
temps, les enfants répondront à une échelle qui permet d'évaluer l'impact de l'événement (ou des événements)
traumatique(s). Puis les enfants rempliront un questionnaire sur la résilience et un autre sur la personnalité.
Les différents questionnaires pourront être rempli au sein de la structure en ma compagnie afin de répondre
aux éventuelles questions des enfants.
INFORMATIONS IMPORTANTES
Toutes les informations récoltées au cours de cette étude seront utilisées dans la plus stricte confidentialité et
seuls les expérimentateurs, responsables de l’étude, auront accès aux données récoltées.
Vous signerez un consentement éclairé avant que les enfants prennent part à l’expérience. Vous conserverez
une copie de ce consentement ainsi que les feuilles d’informations relatives à l’étude.
Cette étude a reçu un avis favorable de la part du Comité d’Ethique de la Faculté de Psychologie, Logopédie
et des Sciences de L’Education de l’Université de Liège. En aucun cas, vous ne devez considérer cet avis
favorable comme une incitation à participer à cette étude.
Personnes à contacter
Vous avez le droit de poser toutes les questions que vous souhaitez sur cette recherche et d’en recevoir les
réponses. Si vous avez des questions ou en cas de complication liée à l'étude, vous pouvez contacter les
personnes suivantes : Anne-Sophie MATHIOT
Tél : +33 6.60.19.76.79 Email : [email protected]
80
Annexe 3
CONSENTEMENT ECLAIRE
POUR DES RECHERCHES IMPLIQUANT DES PARTICIPANTS HUMAINS
Je, soussigné(e)………………………………………………………………………… en ma
qualité de……..………………...…………..………..…………………………………déclare :
- Avoir reçu, lu et compris une présentation écrite de la recherche dont le titre et la
chercheuse responsable figurent ci-dessus ;
- Avoir pu poser des questions sur cette recherche et reçu toutes les informations que je
souhaitais.
- Avoir reçu une copie de l’information aux structures et du consentement éclairé.
81
également lui adresser toute doléance concernant le traitement des données à caractère
personnel.
- Les données à caractère personnel ne seront conservées que le temps utile à la réalisation
de l’étude visée, c’est-à-dire pour un maximum de 1 an.
Je consens à ce que :
- Les données anonymes recueillies dans le cadre de cette étude soient également utilisées
dans le cadre d’autres études futures similaires, y compris éventuellement dans d’autres
pays que la Belgique.
- Les données anonymes recueillies soient, le cas échéant, transmises à des collègues
d’autres institutions pour des analyses similaires à celle du présent projet ou qu’elles
soient mises en dépôt sur des répertoires scientifiques accessibles à la communauté
scientifique uniquement.
- Les données personnelles soient traitées selon les modalités décrites dans la rubrique
traitant de garanties de confidentialité du formulaire d’information.
Lu et approuvé,
Date et signature
Etudiant responsable
● Je soussignée, Anne-Sophie MATHIOT, étudiante responsable, confirme avoir fourni
oralement les informations nécessaires sur l'étude et avoir fourni un exemplaire du
document d’information et de consentement aux structures.
● Je confirme qu'aucune pression n'a été exercée pour que la personne accepte de
participer à l'étude et que je suis prête à répondre à toutes les questions supplémentaires,
le cas échéant.
● Je confirme travailler en accord avec les principes éthiques énoncés dans la dernière
version de la « Déclaration d’Helsinki », des « Bonnes pratiques Cliniques » et de la loi
belge du 7 mai 2004, relative aux expérimentations sur la personne humaine, ainsi que
dans le respect des pratiques éthiques et déontologiques de ma profession.
82
Annexe 4
Faculté de Psychologie, Logopédie et des Sciences de l’Education
Comité d’éthique
PRESIDENTE : Fabienne COLLETTE
SECRETAIRE : Annick COMBLAIN
CONSENTEMENT ECLAIRE
POUR DES RECHERCHES IMPLIQUANT DES PARTICIPANTS HUMAINS
83
trouvent sur la feuille d’information qui m’a été remise. Je peux également lui adresser
toute doléance concernant le traitement de ses données à caractère personnel.
- Les données à caractère personnel ne seront conservées que le temps utile à la réalisation
de l’étude visée, c’est-à-dire pour un maximum de 1 an.
Etudiant responsable
● Je soussignée, Anne-Sophie MATHIOT, étudiante responsable, confirme avoir fourni
oralement les informations nécessaires sur l'étude et avoir fourni un exemplaire du
document d’information et de consentement au représentant légal du participant. J’ai
également fourni les informations oralement et recueilli le consentement du participant
dans des termes adaptés à son âge et/ou sa condition
● Je confirme qu'aucune pression n'a été exercée pour que le participant ou son
représentant légal accepte de participer à l'étude et que je suis prête à répondre à toutes
les questions supplémentaires, le cas échéant.
● Je confirme travailler en accord avec les principes éthiques énoncés dans la dernière
version de la « Déclaration d’Helsinki », des « Bonnes pratiques Cliniques » et de la loi
belge du 7 mai 2004, relative aux expérimentations sur la personne humaine, ainsi que
dans le respect des pratiques éthiques et déontologiques de ma profession.
Nom, prénom de l’étudiant responsable Date et signature
84
Annexe 5
Avant de te voir, j’ai demandé à tes parents s’ils étaient d’accord que je travaille avec toi, et ils
ont dit qu’ils étaient d’accord.
J’ai aussi demandé à Mme la directrice/Monsieur le directeur ainsi qu’à ton
instituteur/institutrice, s’ils étaient d’accord que je travaille avec les enfants de ta classe, et donc
avec toi, ils ont dit qu’ils étaient d’accord.
Maintenant que je t’ai expliqué en quoi consiste mon projet, es-tu d’accord d’y participer ? Ta
participation est volontaire, c'est à dire que tu participes seulement si tu en as envie, personne
ne peut t'obliger. À tout moment, tu as le droit de ne pas répondre à une question si tu n'en as
pas envie, tu as aussi le droit de décider d’arrêter de participer si tu n’en as plus envie. Si tu
veux arrêter ou si tu ne souhaites pas répondre à une question, tu n’es pas obligé de m’expliquer
pourquoi.
Je serai la seule à connaitre tes réponses, elles seront confidentielles. Donc, tout ce que tu me
diras et les réponses que tu feras aux tests resteront entre nous, ni tes parents, ni ton
instituteur/institutrice ne pourront connaitre ces informations, sauf si évidemment tu as envie
de leur en parler. Tu as tout à fait le droit de leur en parler si tu en as envie, mais tu n’es pas
obligé, même s’ils te le demandent comment ça s’est passé.
Consentement
Ta signature : Date :
85
Annexe 6
Données descriptives (moyennes, écart-type) et test T de Student groupe contrôle vs. placé
N Actifs Moyenne N Actifs Moyenne Ecart-Type Ecart-Type p Ratio F
Contrôle Contrôle Placé Placé Contrôle Placé Variances
Total Score Résilience 42 109,3333 21 105,3810 16,29255 17,68467 0,381092 1,178192
Score moyenne 42 3,9048 21 3,7635 0,58188 0,63156 0,380854 1,178062
Compétences personnelles individuelles 42 3,7952 21 3,6952 0,64693 0,82370 0,599982 1,621158
Soutien individuel par les pairs 42 3,7738 21 3,9762 1,13805 1,17767 0,513148 1,070844
Compétences sociales individuelles 42 4,1429 21 3,8095 0,84309 1,24976 0,214775 2,197386
Total individuel 42 3,9040 21 3,8268 0,66684 0,92378 0,705678 1,919093
Soins physiques 42 3,9643 21 3,5952 1,12289 0,94365 0,200680 1,415971
Soins Psychologique 42 4,2381 21 3,8381 0,70016 0,92438 0,059947 1,743044
Total du caregiving 42 4,1012 21 3,7167 0,83852 0,78856 0,085268 1,130702
Contexte spirituel 42 3,1508 21 3,0319 0,97725 1,05353 0,658935 1,162200
Contexte de l'éducation 42 3,8333 21 3,8810 0,92833 0,96053 0,850137 1,070586
Contexte culturel 42 4,0857 21 4,0952 0,77289 0,68882 0,962076 1,258971
Total contextuel 42 3,6899 21 3,6694 0,67046 0,60240 0,905925 1,238727
Extraversion/énergie 42 48,5714 21 45,0476 9,01798 9,89685 0,162035 1,204412
Agréabilité 42 48,9524 21 43,2381 7,92019 10,04443 0,016536 1,608345
Conscienciosité 42 49,6429 21 42,9048 7,20712 8,85949 0,001952 1,511103
Instabilité Emotionnelle 42 37,4048 21 39,6190 9,62735 10,15124 0,401286 1,111795
Ouverture/intellectualité 42 48,7381 21 42,4286 8,02757 8,20714 0,004909 1,045238
Total Trauma 42 41,5714 21 43,9524 14,74191 14,96822 0,549888 1,030938
Reviviscence 42 13,5952 21 13,0476 5,89361 5,16213 0,718792 1,303479
Evitement 42 15,5238 21 16,3810 5,82358 6,85183 0,605647 1,384312
Hyperactivité neurovégétative 42 12,4524 21 14,5238 5,79404 5,12464 0,170142 1,278310
86
Annexe 7
Données descriptives (moyennes, écart-type) et test T de Student comparaison Filles vs. Garçons (groupe contrôle et placé)
N Actif Moyenne N Actifs Moyenne Ecart-Type Ecart-Type Ratio F
p
Filles Filles Garçons Garçons Filles Garçons Variances
Total Score Résilience 35 107,3143 28 108,8929 16,90418 16,78037 0,713031 1,014811
Score moyenne 35 3,8327 28 3,8890 0,60372 0,59928 0,713276 1,014866
Compétences personnelles individuelles 35 3,8343 28 3,6714 0,71535 0,69541 0,366912 1,058175
Soutien individuel par les pairs 35 3,9714 28 3,6786 1,06373 1,24137 0,317387 1,361898
Compétences sociales individuelles 35 4,0857 28 3,9643 0,85307 1,17006 0,635655 1,881255
Total individuel 35 3,9638 28 3,7713 0,70165 0,81802 0,318815 1,359210
Soins physiques 35 3,6714 28 4,0536 1,07746 1,04827 0,161955 1,056466
Soins Psychologique 35 4,0171 28 4,2143 0,80786 0,78491 0,333594 1,059333
Total du caregiving 35 3,8443 28 4,1339 0,82540 0,83589 0,173778 1,025575
Contexte spirituel 35 3,1524 28 3,0596 0,94400 1,07360 0,716734 1,293423
Contexte de l'éducation 35 3,8143 28 3,8929 0,96319 0,90633 0,742368 1,129412
Contexte culturel 35 3,9886 28 4,2143 0,76226 0,70538 0,232137 1,167768
Total contextuel 35 3,6517 28 3,7223 0,64681 0,64957 0,669309 1,008571
Extraversion/énergie 35 47,9714 28 46,6786 9,31629 9,60345 0,591230 1,062596
Agréabilité 35 48,4000 28 45,3571 8,88224 9,06852 0,185654 1,042386
Conscienciosité 35 47,2857 28 47,5357 9,00513 7,64239 0,907263 1,388424
Instabilité Emotionnelle 35 38,0000 28 38,3214 8,99019 10,85273 0,898099 1,457271
Ouverture/intellectualité 35 46,4286 28 46,8929 7,76222 9,61226 0,832672 1,533482
Total trauma 35 43,0857 28 41,4643 12,60339 17,24439 0,667991 1,872066
Reviviscence 35 13,9143 28 12,7857 5,12991 6,22633 0,433172 1,473144
Evitement 35 16,0857 28 15,4643 5,60132 6,85015 0,693299 1,495615
Hyperactivité neurovégétative 35 13,0857 28 13,2143 5,11843 6,29731 0,929037 1,513688
87
Annexe 8
Données descriptives (moyennes, écart-type) et test T de Student comparaison Filles vs. Garçons (groupe contrôle)
N Actif Moyenne N Actifs Moyenne Ecart-Type Ecart-Type Ratio F
p
Filles Filles Garçons Garçons Filles Garçons Variances
Total Score Résilience 21 106,7619 21 111,9048 19,62372 12,04950 0,312251 2,652312
Score moyenne 21 3,8129 21 3,9966 0,70085 0,43034 0,312251 2,652312
Compétences personnelles individuelles 21 3,8857 21 3,7048 0,68285 0,61194 0,371224 1,245168
Soutien individuel par les pairs 21 3,8095 21 3,7381 1,20909 1,09109 0,841729 1,228000
Compétences sociales individuelles 21 4,0476 21 4,2381 0,86465 0,83095 0,470930 1,082759
Total individuel 21 3,9143 21 3,8937 0,77822 0,55293 0,921591 1,980860
Soins physiques 21 3,7143 21 4,2143 1,16803 1,04369 0,151340 1,252459
Soins Psychologique 21 4,0381 21 4,4381 0,87091 0,40308 0,063312 4,668230
Total du caregiving 21 3,8762 21 4,3262 0,94149 0,66982 0,081891 1,975695
Contexte spirituel 21 3,0159 21 3,2857 0,85294 1,09182 0,377455 1,638545
Contexte de l'éducation 21 3,8095 21 3,8571 1,05447 0,80844 0,870375 1,701275
Contexte culturel 21 3,9048 21 4,2667 0,86167 0,64291 0,130797 1,796313
Total contextuel 21 3,5767 21 3,8032 0,73359 0,59703 0,279123 1,509756
Extraversion/énergie 21 49,6190 21 47,5238 8,27331 9,79601 0,458344 1,401976
Agréabilité 21 51,0000 21 46,9048 7,33485 8,12345 0,094147 1,226589
Conscienciosité 21 50,8571 21 48,4286 7,29579 7,08217 0,280267 1,061236
Instabilité Emotionnelle 21 35,7619 21 39,0476 6,57955 11,87635 0,274053 3,258167
Ouverture/intellectualité 21 48,8571 21 48,6190 6,76229 9,29234 0,924837 1,888264
Total trauma 21 38,6667 21 44,4762 10,52774 17,80342 0,205438 2,859807
Reviviscence 21 13,0476 21 14,1429 5,38030 6,45202 0,553586 1,438065
Evitement 21 14,5714 21 16,4762 4,00714 7,18066 0,294835 3,211151
Hyperactivité neurovégétative 21 11,0476 21 13,8571 4,58777 6,60519 0,117264 2,072851
88
Annexe 9
Données descriptives (moyennes, écart-type) et test T de Student comparaison Filles vs. Garçons (groupe placé)
N Actif Moyenne N Actifs Moyenne Ecart-Type Ecart-Type Ratio F
p
Filles Filles Garçons Garçons Filles Garçons Variances
Total Score Résilience 14 108,1429 7 99,85714 12,39638 25,61529 0,323889 4,269808
Score moyenne 14 3,8622 7 3,56612 0,44273 0,91470 0,323519 4,268583
Compétences personnelles individuelles 14 3,7571 7 3,57143 0,78124 0,95519 0,638406 1,494899
Soutien individuel par les pairs 14 4,2143 7 3,50000 0,77743 1,70783 0,197435 4,825758
Compétences sociales individuelles 14 4,1429 7 3,14286 0,86444 1,67616 0,083495 3,759804
Total individuel 14 4,0381 7 3,40429 0,58818 1,33512 0,142209 5,152456
Soins physiques 14 3,6071 7 3,57143 0,96434 0,97590 0,937308 1,024126
Soins Psychologique 14 3,9857 7 3,54286 0,73365 1,23674 0,312806 2,841704
Total du caregiving 14 3,7964 7 3,55714 0,64345 1,06357 0,526073 2,732181
Contexte spirituel 14 3,3571 7 2,38143 1,06590 0,70546 0,042008 2,282905
Contexte de l'éducation 14 3,8214 7 4,00000 0,84597 1,22474 0,698673 2,095969
Contexte culturel 14 4,1143 7 4,05714 0,59077 0,90711 0,863077 2,357683
Total contextuel 14 3,7643 7 3,47952 0,49347 0,78673 0,319469 2,541665
Extraversion/énergie 14 45,5000 7 44,14286 10,52287 9,22729 0,775435 1,300529
Agréabilité 14 44,5000 7 40,71429 9,81169 10,79682 0,429618 1,210890
Conscienciosité 14 41,9286 7 44,85714 8,87056 9,19109 0,489332 1,073575
Instabilité Emotionnelle 14 41,3571 7 36,14286 11,16042 7,24405 0,278151 2,373552
Ouverture/intellectualité 14 42,7857 7 41,71429 7,96317 9,28645 0,785964 1,359963
Total trauma 14 49,7143 7 32,42857 12,88666 12,43459 0,008597 1,074033
Reviviscence 14 15,2143 7 8,71429 4,61067 3,14718 0,003440 2,146265
Evitement 14 18,3571 7 12,42857 6,93494 4,99524 0,059377 1,927408
Hyperactivité neurovégétative 14 16,1429 7 11,28571 4,40030 5,21901 0,036887 1,406735
89
Annexe 10a
Analyse régression linéaire du Score Total de Résilience
Degré de
SC MC F p
liberté
Intercept 1 2413,72 2413,720 12,90519 0,000700
Extraversion/Energie 1 1206,24 1206,239 6,44928 0,013956
Agréabilité 1 481,29 481,286 2,57324 0,114412
Conscienciosité 1 0,00 0,000 0,00000 1,000000
Instabilité Emotionnelle 1 184,08 184,084 0,98422 0,325503
Ouverture/Intellectualité 1 79,74 79,740 0,42634 0,516513
Groupe 1 188,21 188,208 1,00627 0,320191
Sexe 1 298,01 298,009 1,59333 0,212177
Erreur 55 10286,92 187,035
Total 62 17356,98
Annexe 10b
Effet -95,00% +95,00% -95,00% +95,00%
Ecart-Type t P Beta β Erreur β
Lim. Conf Lim. Conf Lim. Conf Lim. Conf
Intercept 9,517946 6,598061 0,000000 43,75462 81,84535
Extraversion/Energie 0,199658 4,792527 0,000012 0,55735 1,35638 0,537021 0,112054 0,312802 0,761240
Sexe F 1,864968 -0,750291 0,456061 -5,13106 2,33252 -0,083779 0,111662 -0,307215 0,139657
Groupe Contrôle 1,993113 0,028636 0,977251 -3,93114 4,04529 0,003242 0,113211 -0,223293 0,229777
Annexe 11
Corrélations entre les questionnaires BFQ-C et PCL-S
Variable Extraversion/Energie Agréabilité Conscienciosité Instabilité Emotionnelle Ouverture/Intellectualité
Total PCL-S 0,203209 0,068391 -0,077224 0,142180 -0,003144
Reviviscence 0,221310 0,240536 0,095575 0,096558 0,153539
Evitement 0,159586 0,006278 -0,091133 0,072143 -0,011154
Hyperactivité neurovégétative 0,136930 -0,068148 -0,198400 0,197240 -0,149578
90
Annexe 12
Corrélations entre les questionnaires PCL-S et CYRM-28
Variable Hyperactivité
Total PCL-S Reviviscence Evitement
neurovégétative
Score Totale Résilience 0,034245 0,065744 0,117878 -0,104734
Compétences personnelles
-0,119291 0,003213 -0,090261 -0,217235
individuelles
Soutien individuel par les pairs 0,132876 0,125446 0,149149 0,059876
Compétences sociales
0,080216 0,052146 0,195392 -0,055328
individuelles
Total individuel 0,065506 0,087521 0,133563 -0,061721
Soins physiques -0,138508 -0,067798 -0,062151 -0,227289
Soins psychologiques -0,018949 0,001712 0,106204 -0,167352
Total du caregiving -0,097941 -0,042700 0,010760 -0,225704
Contexte spirituel 0,227021 0,175814 0,292435 0,099733
Contexte de l’éducation -0,081076 -0,109514 -0,006508 -0,095847
Contexte culturel 0,059646 0,049925 0,104502 -0,007746
Total contextuel 0,100878 0,057014 0,187795 0,002247
Annexe 13
Corrélations entre les questionnaires CYRM-28 et BFQ-C
Variable Extraversion Instabilité Ouverture
Agréabilité Conscienciosité
/Energie Emotionnelle Intellectualité
Score Totale Résilience 0,531821 0,530264 0,441487 -0,085080 0,478460
Compétences personnelles
0,460443 0,542978 0,558628 -0,197874 0,459451
individuelles
Soutien individuel par les pairs 0,493095 0,389200 0,238130 -0,015215 0,248766
Compétences sociales
0,218604 0,291373 0,251281 -0,125879 0,280274
individuelles
Total individuel 0,489070 0,494450 0,405182 -0,124822 0,392444
Soins physiques 0,297628 0,327274 0,200339 -0,123048 0,290182
Soins psychologiques 0,347161 0,280409 0,306655 0,014181 0,333987
Total du caregiving 0,356610 0,343803 0,274845 -0,072216 0,345548
Contexte spirituel 0,141754 0,205057 0,167539 0,114216 0,159832
Contexte de l’éducation 0,383961 0,414368 0,255209 -0,162226 0,413481
Contexte culturel 0,379972 0,428690 0,278200 -0,095346 0,325246
Total contextuel 0,404024 0,470028 0,316201 -0,055884 0,406614
Annexe 14
Corrélations entre les totaux de la résilience et les cinq facteurs
Variable Extraversion Instabilité Ouverture
Agréabilité Conscienciosité
/Energie Emotionnelle Intellectualité
Score Total Résilience 0,531821 0,530264 0,441487 -0,085080 0,478460
Total Individuel 0,489070 0,494450 0,405182 -0,124822 0,392444
Total du caregiving 0,356610 0,343803 0,274845 -0,072216 0,345548
Total contextuel 0,404024 0,470028 0,316201 -0,055884 0,406614
91
Résumé
Objectif : L’objectif de cette recherche est de mettre en lien le phénomène de résilience chez
un enfant ayant vécu un quelconque traumatisme et la personnalité de l’enfant. Nous nous
interrogeons en quoi le type de personnalité va avoir un impact sur le phénomène de résilience.
Nous allons comparer ce lien entre les enfants qui ont vécu de la maltraitance (violence
physique, psychologique, institutionnelle ou négligences) et les enfants tout-venants.
Méthodologie : Notre population concernée sont des enfants entre 8 et 12 ans, avec 21 enfants
qui font l’objet d’un placement par le SAJ/SPJ dans un foyer ou SAAE et 42 enfants tout-
venants d’écoles primaires. Les enfants devront remplir trois questionnaires. Il y a l’échelle
PCL-S qui permet d'évaluer l'impact de l'événement (ou des événements) traumatique(s) sur
l'enfant, validée par Yao et al. (2003) avec 17 items. Ensuite, nous avons le CYRM-28
permettant d’évaluer la résilience avec différents sous-scores, validé par Liebenberg, Ungar et
Van de Vijver (2012) avec 28 items. Et enfin, les enfants rempliront le questionnaire des cinq
facteurs pour enfants (BFQ-C) de 65 items de Barbaranelli et al. (2003). Auquel l’enfant
obtiendra cinq notes aux cinq dimensions fondamentales qui sont l’Extraversion/Energie,
l’Agréabilité, la Conscienciosité, l’Instabilité Emotionnelle et l’Ouverture/Intellectualité.
Résultats : Nous avons pu observer une corrélation modérée entre les quatre dimensions de la
personnalité (Extraversion, Agréabilité, Conscienciosité et Ouverture) et un niveau élevé de
résilience. De plus, le total individuel de la résilience possède des corrélations légèrement plus
fortes que les autres totaux, excepté pour la dimension Ouverture/ Intellectualité qui a un lien
plus fort avec le total contextuel de la résilience. Nous avons pu aussi observer qu’au sein de
deux fratries, le niveau de résilience est différent. Deux hypothèses n’ont été que partiellement
confirmée, celle concernant le score du caregiving entre les deux groupes et celle de la
différence entre les filles et les garçons au niveau de la résilience. En effet, la première ne
semble pas significative dans notre échantillon, mais frôle pourtant cette probabilité. Quant à
l’autre hypothèse, cela s’est vérifié qu’avec les filles du groupe des enfants placés.
Conclusion : Cette étude a permis de montrer le lien entre les facteurs de la personnalité qui
peuvent jouer un rôle dans le processus de résilience. Cependant, il est possible que le biais de
désirabilité sociale soit présent dans cette recherche. Il serait donc intéressant de pouvoir
contourner ce biais, mais aussi de refaire passer ces trois questionnaires (ou de changer l’échelle
du PCL-S qui n’est peut-être pas adapté aux enfants) sur un plus grand nombre de personnes
pour voir si nous obtenons des résultats encore plus significatifs.
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