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Faculté des lettres et langues

Département de lettres et langue française

COURS DE PSYCHOLOGIE COGNITIVE


3ème année Licence lettres et langue française

Atfa Memaï
Maître-assistante Classe B
Année universitaire 2019-2020

Afin
TABLE DES MATIERES

Objectifs du cours
Chapitre 1
e que la psychologie générale ?.......................................................................................................................6
1.1 Naissance et évolution....................................................................................................................................................7
1.2 M ..............................................................................................................................................................7
1.3 C ..................................................................................................................................................9
1.2 Courants théoriques ......................................................................................................................................................10

Chapitre 1 Bis
2. Quels liens entre psychologie et littérature ? .......................................................... ..................................................14
2.1 Approche psychologique du processus créateur (en littérature).......................................15
2.2 Approche psychologique du texte littéraire............................................................................................15

Chapitre 2
que la psychologie cognitive ? ..................................................................................................................17
3.1 Le traitement de .......................................................................... ....................................................19
............................................................................... ...........................................................................20
3.1.2 La perception .......................................................... .......................................................................................21
3.1.3 Les représentations sociales................................................................................................................23

Chapitre 2 Bis
4. Quels liens entre psychologie et sociolinguistique ? ...........................................................................................26
représentations sociales 26
4.2 Le langage comme objet des représentations sociales..............................................................26

Chapitre 3
? (suite)
3.1.4 La mémoire.........................................................................................................................................................29
................................................................................................33

Chapitre 3 bis
5. Quels liens entre psychologie et pédagogie (didactique) ? .....................................................................36
5.1 Apports de la psychologie cognitive à -apprentissage.......................36

Références bibliographiques...................................................... ....................................................................................................39

2
Note aux étudiants

Le présent document contient les points clés abordés dans ce module, le détail des
concepts, les argumentations et les exemples illustratifs sont présentés oralement lors du
cours.

3
OBJECTIFS DU COURS

Le cours vise à permettre aux étudiants de découvrir les notions


fondamentales en psychologie et à comprendre le fonctionnement de

Le cours vise également à permettre aux étudiants de prendre


connaissance des lieux communs entre la psychologie et la littérature, la
psychologie et la sociolinguistique et enfin entre la psychologie et la
didactique.

4
CHAPITRE 1

Chapitre 1
e que la psychologie générale ?.......................................................................................................................6
1.1 Naissance et évolution....................................................................................................................................................7
1.2 M ..............................................................................................................................................................7
1.3 C ..................................................................................................................................................9
1.2 Courants théoriques ......................................................................................................................................................10

Objectif du chapitre

psychologie.

5
1. générale ?

Afin de répondre à cette question, nous allons voir dans ce chapitre, comment est née la
psychologie et comment elle a évolué avec le temps, nous allons voir également ses
méthodes
courants théoriques qui ont fait et qui font encore cette discipline.

1.1 Naissance et évolution

Le mot « psychologie » vient des mots grecs « Psukhê » qui veut dire âme et « Logos » qui
veut dire science.

La psychologie a longtemps été confondue avec la philosophie, et le mot âme était alors
etc.)

Ce
Depuis, elle a beaucoup évolué. Elle est passée des discussions philosophiques à

a psychologie comme du comportement


humain et des processus mentaux qui le sous-tendent.

Comportement Processus mentaux

Ensemble des actions et réactions Perception


objectivement observables Mémoire
Apprentissage
Langage
Raisonnement

La compréhension a été la préoccupation de nombreux philosophes


et scientifiques, et même si les méthodes et les croyances ont divergé depuis Platon à
Donald Hebb, en passant par Freud et Pavlov. Tous ont contribué à une meilleure
connaissance de la psychologie humaine.

Voici une liste non exhaustive des auteurs qui ont participé au développement de la
psychologie :

Platon (428-348 av. J.C.) questions sur les origines et les mécanismes de la pensée :
idées innées.

Aristote (384-322 av. J.C.)livre « de » : idées acquises

6
Christian Wolff (1679-1754) premier à diviser la psychologie en deux composantes :
la psychologie empirique (expérimentale) et la psychologie rationnelle
(spéculative).

Wilhelm Wundt (1832-1920) premier laboratoire entièrement consacré à la


recherche psychologique expérimentale, université de Leipzig en Allemagne, 1879.

Ivan Pavlov (1849-


univers de la psychologie
scientifique : le behaviorisme ou le comportementalisme.

Hermann Ebbinghaus (1850-1909) applique le premier une méthode expérimentale


la mémoire.

Sigmund Freud (1856-1939) crée la psychanalyse, découvre nt.

Alfred Binet (1857- intelligence au Laboratoire de


psychologie physiologique de la Sorbonne à paris

Donald Hebb (1904-1985) premier à avancer l'idée selon laquelle deux neurones
en activité au même moment créent ou renforcent leur connexion de sorte que
l'activation de l'un par l'autre sera plus facile à l'avenir et à fournir un substrat
apprentissage.

Ainsi, la psychologie a connu de nombreuses transformations au fil du temps, passant de


, à
, pour ensuite devenir
scientifique du comportement humain et des processus mentaux, avec une orientation
scientifique. cerveau
des neurosciences (neuro-psychologie).

1.2 M

Pour atteindre ses objectifs, la psychologie fait appel à dif :

Observations

observation visuelle et intervient pas, il attend que les


phénomènes se produisent pour les observer.

: (le carnet de note,

Exemple par Jean Piaget

7
Études de cas

, la plupart du
temps à travers des entretiens.

Exemple: étude de la vie psychique par Freud.

Expérimentations

vation, ici le chercheur provoque les phénomènes, où crée les


conditions de leur production. La démarche expérimentale est la seule qui permet de
mettre en évidence les liens causaux entre les éléments étudiés.

La méthode expérimentale est une démarche scientifique qui consiste à contrôler la

changements Elle se caractérise par une suite de vérifications in situ dont les

nouvel expérimentateur (Grelley, 2012)

Exemple: expériences menées par Anne Boring, Kellie Ottoboni et Philip B. Stark pour
étudier les préjugés hommes/femmes.

Enquêtes

recherche, en général, un questionnaire.

8
1.3 Champs

Dès le début du XXème siècle, la psychologie a commencé à se spécialiser en sous-

: Education

Dans le schéma ci-dessous sont représentés e


et les spécialités correspondantes.

Psychopathologie/Psychologie
clinique
Troubles psychiques et santé Psychologie de la santé
Psychologie politique mentale Liens entre psychisme et santé
Interactions entre processus physique.
politiques et processus Les fondements psychologiques
psychologiques des comportements favorables
Comportement politique (vote), ou néfastes à la santé, les
relation entre personnalité et réactions psychologiques face
orientation politique Santé
mentale

Santé
Politique
physique
Psychologie de

Psychologie Psychologie du
sociale / développement
psychologie de la Education familiale,
communication psychologie éducation scolaire,
éducation à la
société citoyenneté
Société Education
Le conformisme, la
marginalisation, les méthodes
stéréotypes, les pédagogiques, la
représentations relation enseignant-
enseigné, le milieu

Travail Economie
Psychologie économique

Psychologie du travail

La motivation, la satisfaction au
comportements de
travail, le stress

9
1.2 Courants théoriques

Les cinquante premières années de la psychologie du XXe siècle ont été largement
dominées par deux courants diamétralement opposés ; D le
comportementalisme la psychanalyse.

Après la Seconde Guerre mondiale, une première réaction va émerger et se


développer. En effet, plusieurs psychologues en arrivent à considérer ces deux approches

) ou de ses pulsions internes


(psychanalyse). Cette insatisfaction des réponses apportées par les courants jusque là
dominants va donner naissance à deux autres courants ; le courant humaniste et le
courant cognitiviste.

Le courant comportementaliste :

Les behavioristes estiment que même si le psychisme existe, il n


accéder, et que seul le comportement peut être observé. Pour eux, la psychologie est
-à-dire
le comportement.

Les behavioristes considèrent est comme une page blanche à la


naissance et que ce sont les multiples expériences de la vie qui lui fournissent les
matériaux nécessaires à sa construction.

Le « conditionnement classique » de Pavlov : Le physiologiste russe Ivan Pavlov (1849-1936)


étudie le réflexe de salivation chez les chiens. Normalement, le réflexe se déclenche
lorsque la nourriture entre en contact avec les papilles gustatives (réflexe inné,
inconditionné) yé chargé de les
nourrir, salivent dès que celui-ci apparaît (réflexe acquis, conditionné). Pour étudier ceci
de façon systématique, il crée un dispositif expérimental très simple : une sonnerie retentit
avant chaque distribution de nourriture. Après plusieurs séquences de ce type, la
salivation se déclenche après la sonnerie. Cette découverte vaut à Pavlov le prix Nobel
de médecine en 1904.

Le « conditionnement opérant » de Skinner : pour Burrhus F. Skinner (1904-1990)

après la réaction de cet organisme. Le comportement est façonné et maintenu par ses
conséquences.
renforceme

Le dispositif expérimental le plus connu à cet égard est la « boîte de Skinner ». Un animal
est placé dans une cage où se trouvent une mangeoire et une boîte dans laquelle
pique par hasard la
boîte à signaux, la mangeoire se remplit. Après plusieurs situations identiques,

10
signal.
Les résultats de ces recherches ont particulièrement influencé
Skinner constatait enseignement soit essentiellement
aversif, il préconisait le fait de
le punir pour ses mauvaises. Il a proposé diverses stratégies augmenter
, ou encore de
que la punition ait moins de probabilité de survenir. Selon Skinner, « il devrait être possible
de construire un monde dans lequel tout
ou jamais ».

Le courant psychanalytique :

Selon ce

éder à
une vie psychologiquement satisfaisante.

Pour expliquer le fonctionnement du psychisme selon la conception psychanalytique, six


(Ça Moi Surmoi - Inconscient-
préconscient- conscient) :

Ça : , il est guidé par le principe de plaisir


Moi : C
principe de réalité, elle est chargé
forces contradictoires du ça et du surmoi.
Surmoi : Corres es interdits parentaux et sociaux, et toutes

Ça Moi Surmoi
Pulsions Médiateur Interdits

Ces trois instances interagissent comme des personnes. Le moi est le stratège qui a pour
mission de trouver des issues aux contradictions, aux rapports de force entre les pulsions
du ça et les interdits psychique, pour cela,
il recours à différents mécanismes de défenses, parmi ceux la, on trouve notamment le
.
Inconscient (Ics): il est constitué des contenus refoulés (par le moi), et qui oppose
une résistance à leur apparition consciente

Préconscient (Pcs): il est constitué des éléments les plus susceptibles de remonter à
la conscience

Conscient (Cs): il est constitué de tous les éléments présents à la conscience


11
Le courant humaniste :

vers une prise en compte plus large

le comportement de la
personne est considéré comme le résultat de la façon dont elle se perçoit et dont elle
p donc
plutôt la façon dont il est perçu, compris, interprété par la personne.

edécouverte du soi en tant


que processus psychologique qui gouverne notre comportement.

Ses représentants dont Carl Rogers se sont efforcé de repérer


fonctionnements psychologiques qui relèvent de la bonne santé mentale, et non pas de
la psychopathologie.

Le courant cognitiviste :

toute la richesse et la complexité du fonctionnement


Cette
(Ce
courant est abordé avec détail aux chapitres 2 et 3)

12
CHAPITRE 1 Bis
Chapitre 1 Bis
2. Quels liens entre psychologie et littérature ? .......................................................... ..................................................14
2.1 Approche psychologique du processus créateur (en littérature).......................................15
2.2 Approche psychologique du texte littéraire............................................................................................15

Objectif du chapitre

Dans ce
liens qui existent entre la psychologie et la littérature.

A la fin de ce chapitre, les étudiants seront capables de :

Intégrer les connaissances acquises sur la psychologie humaine dans leurs


travaux littéraires
Exemple
textes littéraires, notamment des personnages de roman

13
2. Quels liens entre psychologie et littérature ?

Dans le schéma ci-dessous sont représentés les trois axes où psychologie et littérature
se croisent, avec quelques exemples de questions que pose la littérature et auxquelles
la psychologie tente de répondre :

Auteur Oeuvre Lecteur

Approche Approche Approche


psychologique psychologique psychologique
de l'auteur du texte littéraire du lecteur

Comment le vécu Dans quelle mesure Quels sont les effets


teur peut
? ? lecteurs ?

Quels sont les Quels processus


processus littéraire permet-il de psychologique sont
psychologiques découvrir la en jeu lors de la
conscients et personnalité de son
inconscients qui auteur et de pénétrer sa ?
participent à la vie psychique ?
création littéraire ?

mais cherche plutôt à apporter un éclairage supplémentaire pour la


compréhension de la chose littéraire.
Il existe
présent cours il ne sera pas question des différentes méthodes qui existent, (pour cela voir
cours ETL Etude des Textes Littéraires). Ceci dit, des
psychanalytique sont largement évoqués.

14
2.1 Approche psychologique du processus créateur (en littérature)
psychologique, le processus créateur, que ce soit en littérature ou dans

talents, mais en termes de projection, de sublimation, de clivage, de répétition, c'est-à-


dire en termes de travail psychique.

travail
-à-dire de transformation, un travail au cours duquel les
représentations, images, mots ou pensées qui surgissent et se succèdent sur
un mode apparemment anarchique se voient brassés, transformés,
sélectionnés, triés, organisés et ciselés, pour aboutir à un texte empreint du
déterminisme psychique dont il est issu (Kamieniak, 2011)

par

Concernant par les analystes qui se sont intéressé à


la littérature comme une activité qui vient pareil psychique. En effet
selon Cadoux « e en

2013,
p. 34).
Ce qui a beaucoup participé à la compréhension du travail artistique en général et du
travail littéraire en particulier, ce sont les nombreux témoignages des écrivains, qui, ont
Certains
auteurs sont ainsi devenus mythiques, comme Kafka.

2.2 Approche psychologique du texte littéraire

Faire une consiste en quelque sorte à lire ce


c'est-à-dire à chercher dans des indices qui nous permettent
de révéler les intentions inconscientes de son auteur. Parce que dans cette approche on

nous permet de la découvrir.

L
elle naît de la vie intérieure de la société, de son époque, par conséquent,

fonction du critique est de discerner


qu'il lit.

15
Freud considère les mythes, les contes et la littérature ou comme
des productions psychiques qui comme les
symptômes, ce sont des conséquences de formations de compromis, c'est-à-dire, des
productions qui satisfont à la fois le désir et la défense. (Voir chapitre 1)
le résultat résistances que la démarche interprétative
permet de mettre à jour.

à la fois, à en déchiffrer les énigmes


et à continuité là où
apparemment il y aurait rupture : continuité entre
personnage, le conscient
et le primitif (Kamieniak, 68).

Selon S seul texte qui est à lui-même

du texte des rapports différents de ceux que suggère son contenu manifeste, des
rapports qui dénotent justement un
travailler » le signifiant -à-dire
exhibe et dissimule ( Kamieniak, 71).

16
CHAPITRE 2
Chapitre 2
que la psychologie cognitive ? ..................................................................................................................17
3.1 Le traitement de .......................................................................... ....................................................19
............................................................................... ...........................................................................20
3.1.2 La perception .......................................................... .......................................................................................21
3.1.3 Les représentations sociales................................................................................................................23

Objectif du chapitre

faire découvrir aux étudiants la


psychologie cognitive et les fonctions mentales afin de mieux comprendre
le fonctionnement de

17
3. ?

Il est difficile de préciser avec exactitude les origines du cognitivisme sans restreindre
les influences et contributions diverses ayant
commun de situer son émergence au milieu du XXème siècle concomitamment au
.

et les concepts
de base vont être empru
, mais le caractère non logique du comportement
humain mets une limite à cette métaphore.

Plus tard, la psychologie cognitive sera davantage influencée par la biologie, et prendra
en compte les connaissances relatives au fonctionnement cérébral.

Le cognitivisme a remis en cause les principes béhavioristes qui éliminaient les


phénomènes mentaux que le
comportement : Stimulus-Réponse (S-R), et a rétabli activité mentale
centre des préoccupations, en cherchant à comprendre comment il transforme
et la réponse. Stimulus-Traitement-Réponse (S-T-R)

La psychologie cognitive est définie par J. Tardif comme une discipline qui cherche
fondamentalement à expliquer comment les êtres « perçoivent, comment ils dirigent leur
attention, comment ils gèrent leu

situation à une autre » (1992, p. 28)

Le but de la psychologie cognitive est ainsi de comprendre l'acquisition, l'organisation et


l'utilisation des informations.

Ces définitions permettent de découvrir les orientations de la psychologie cognitive :

qui implique que la cognition commence à


partir de notre contact avec le monde extérieur ;

fondamental selon lequel mations de


notre environnement, au contraire, on les construit activement -à-dire que nous
ne sommes pas les témoins de la réalité dans laquelle nous évoluons mais bien des
on (
la notion de représentation);
Aussi, les termes de stockage et rappel évoquent un concept très important, celui de
mémoire.
garantit pas son rappel.

18
permettent de mettre en évidence des indicateurs objectifs concernant le traitement de

2.1

Les humains:

captent de l'information
traitent de l'information
modifient cette information

information
processing) fait référence à
sensoriel et p .

Dans la figure qui suit (synthèses de différents modèles), les étapes de ce traitement
-à-dire depuis la
l faut noter

bidirectionnelles).

Input Output

Mémoire
Décodage
sensorielle

Mémoire de
Filtre Perception Encodage travail ou à Mémoire à
Sélection
long terme long terme

Figure :

19
2.1.1

capacité de maintenir son activité, c'est-à-dire de mobiliser ses


ressources cognitives sur une tâche donnée pendant une assez longue durée. Ce qui

perception, de mémorisat

; la sélectivité et la concentration

La sélectivité :
nent à

La concentration :

L'attention sélective ou focalisée : elle permet de trier les informations disponibles dans le
but de ne traiter que celles qui sont pertinentes pour l'activité en cours, en inhibant la
réponse aux autres stimuli présentés. Elle est la capacité de résister à la distraction,
d'opérer un classement de l'information et de discriminer les éléments qui sont importants
pour la tâche à accomplir.

L'attention soutenue : lorsque l'attention sélective doit être maintenue pendant une
longue période, elle est dite soutenue. C'est la capacité de se concentrer sur une activité
pendant une longue période pour atteindre un objectif. La fréquence et la qualité de
l'attention focalisée augmente avec l'âge. La durée de l'attention se prolonge en
fonction de l'âge et de la capacité du sujet à mettre en place des stratégies de plus en
plus élaborées.

L'attention divisée ou partagée: le sujet doit effectuer deux tâches distinctes ou traiter
deux types de stimuli différents en même temps. Les ressources attentionnelles peuvent
d'autant plus se diviser que l'une des deux tâches requises a déjà fait l'objet d'un
apprentissage antérieur et qu'elle s'est automatisée.

Posner et Snyder en 1975 ont proposé trois critères permettant de déterminer si une
aptitude est automatique ou pas :

20
1) elle se produit sans intention
2) elle ne donne pas naissance à une attention consciente

onsidérable sur
la façon dont ces ressources peuvent être investies dans différentes activités.

de manière volontaire, indépendamment des stimuli, elle implique une capacité à


partager ses ressources attentionnelles et les répartir selon un ordre de priorité. Cette
autorégulation ou cet autocontrôle peut se développer, notamment avec la mise en
place de stratégies.

2.1.2 LA PERCEPTION

La perception peut être définie comme le processus de réception et

-même et son traitement (Lieury, 2008).

sensoriels, mais ceux-


st-à-

elles-mêmes, leur signification est issue des connaissances et des expériences antérieures
de celui qui les perçoit.

Toute perception est une interprétation qui implique la personnalité toute entière.

se rapporte à un cadre de référence, élaboré à partir de notre expérience personnelle et

pour deux individus, qui ont chacun son système de référence.

On distingue entre trois niveaux de traitement dans le processus de perception :

Le niveau sensoriel qui concerne la réception des données environnementales ;


Le niveau perceptif ;
Le niveau cognitif
dernier niveau de traitement correspond à la représentation mentale.

Perception et état physique : De nombreuses études ont démontré que notre état
physique influence notre perception de la réalité. Par exemple la perception des pentes
et des distances est différente selon que le percepteur porte un sac à dos lourd ou pas
(Proffitt, Stefanucci, Banton et Epstein, 2003), est jeune ou agé (Bhalla & Proffitt, 1999), est
21
fatigué ou en forme (Proffitt, Bhalla, Gossweiler, & des objectifs
2004)
Les individus perçoivent le monde physique qui les entoure en fonction de la manière
dont ils agiraient dans ce monde.

Perceptions, émotions et réalité1 :

Riener, Stefanucci, Proffitt et Clore (2003) ont testé l'influence de l'humeur sur la
par les participants
musique musique triste, ou en demandant aux participants d'écrire sur
un heureux ou un malheureux événement de leur vie, ensuite, les participants ont été

Les participants ayant écouté la musique triste ou ayant relaté un événement triste le leur
vie ont jugé la colline plus raide que les autres.

Perception et attentes:

Nos attentes impactent souvent notre perception des choses


Exemple

Perception et niveau de conscience :

conscience, c'est-à-dire que la perception peut opérer inconsciemment. Ainsi on peut


percevoir une information, la traiter et en être influencé sans en prendre conscience.

1 Schnall, S. (2011). Embodiment in Affective Space: Social Influences on Spatial


Perception. https://www.repository.cam.ac.uk/handle/1810/254158
2 Voir sur Youtube: How your bodily state affects your perception: Simone Schnall at
TEDxOxbridge.

22
2.1.3 LES REPRESENTATIONS

». La notion de

-à-

Ces définitions ont pour commun de contester la césure sujet-


postulat selon lequel la réalité « Un
-même, il existe pour un individu ou un groupe et par rapport à
eux ». (p.69, cité par, Mannoni, p.69). Ainsi toute réalité est représentée, c'est-à-dire
« appropriée par l

la réalité même ».

« » (Abric, 1989,
p.195, cité par, Mannoni, 2008, p.70) mais la perçoivent selon leur système de pensées,
es personnels, sociaux,
organisationnels et culturels qui les environnent.

Ainsi, les représentations sont


des individus. Celles-ci ne sont jamais définitives, elles évoluent à mesure des expériences

ésentations

Deux composantes découlent de ces définitions des représentations sociales : une

sociocognitif ou de « constructions sociocognitives »

sociale peut contenir des contradictions apparentes et intégrer à la fois du rationnel et


ionnel (Abric, 1994).

23
Caractéristiques Expériences antérieures
objet du sujet valeurs et des normes
de la société

Représentation
Sociale

Fonction de savoir Fonction identitaire Fonction justificatrice

Comprendre et Définir et Guider les justifier les prises de


expliquer la réalité sauvegarder la comportements et les position et les
spécificité des pratiques comportements
groupes

24
CHAPITRE 2 Bis

Chapitre 2 Bis
4. Quels liens entre psychologie et sociolinguistique ? ...........................................................................................26
4.1 Le langage comme outil 26
4.2 Le langage comme objet des représentations sociales..............................................................26

Objectif du chapitre

connaissance des
liens qui existent entre la psychologie et la sociolinguistique.

A la fin de ce chapitre, les étudiants seront capables de :

Intégrer les connaissances acquises sur les représentations sociales dans


leurs travaux de sociolinguistiques
Exemple : les étudiants seront capables de

25
4. Quels liens entre psychologie et sociolinguistique ?

La notion de représentation sociale implique la mobilisation de la cognition, du langage,


de la communication et du fonctionnement du système social, des groupes et des
interactions. Une représentation sociale est donc collectivement produite grâce à un
processus de communication collective. Ce processus ou ces communications
collectives ne peuvent se faire sans le langage. Plus précisément elles se font grâce au
langage et sont médiatisées par le langage qui inscrit les communications collectives
x et non
verbaux, ses normes, ses références et ses valeurs. En effet, les représentations se

système sociocognitif et contextualisé. Dans ce sens Herzlich précise que dans les
relations entre représentation sociale et langage, il importe de souligner que «

concernant. »

Si le langage occupe une place aussi déterminante dans les constructions


sociocognitives

(le langage en particulier) qui sont socioculturellement construits. » (Grossen, Liengm-


Bessire et Perret-Clermont, 1997, p. 234). En effet, «
symbolique où les représentations, les
valeurs et les pratiques sociales trouvent leur fondement. » (Ladmiral et Lipinsky, 1989).

« En même temps que nous apprenons une langue, nous accédons à des
points de vue ancrés dans cette langue. » (Clémence, 2003, p.394).

Le langage, en général, et plus précisément la langue maternelle occupe une place


centrale dans la transmission de notre héritage culturel avec notamment sa fonction de
ses perceptions du monde au
travers s par ses
parents et la société dans laquelle il se développe » (Hamon , 2005, p.224).

4.2 Le langage comme objet des représentations sociales


La langue,
attitudes individuelles, collectives, positives ou négatives, au gré des besoins et des
intérêts. Ces représentations qui trouvent leur origine dans le mythe ou la réalité du
rapport de puissance symbolique, dictent les jugements et les discours, commandent les
comportements et les actions ». Pour Desbois et Rapegno (1994 : 3-4).
«

26
métalinguistique ». Sonia Branca-Rosoff (1996 : 79)

Ce sont les travaux portant sur "ses représentations, ses images et attitudes" qui
enrichissent le vaste domaine des représentations sociolinguistiques. Celles-ci sont
les raisonnements qui fondent les
opinions des individus et qui guident leur conduites, exemple : valorisation ou

etc.

Il existe de très nombreux travaux sur les représentations sociales des langues en Algérie,
notamment sur les représentations de la langue Amazigh ; du dialecte algérien
(Chachou, I. 2008) ; et de la langue française (Taleb-Ibrarimi, K. 1995).

27
CHAPITRE 3
Chapitre 3
? (suite)
3.1.4 La mémoire.........................................................................................................................................................29
ssances................................................................................................33

Objectif du chapitre

faire découvrir aux


étudiants la psychologie cognitive et les fonctions mentales afin de

28
«

» (la chute, Camus)

2.1.4 LA MEMOIRE

s les connaissances
du passé. Elle est définie comme la capacité à encoder, à stocker et à récupérer des
informations que ce soit « partiellement ou totalement, de façon véridique ou
erronée.» (Piaget, cité dans Raynal & Rieunier, 2007, p. 221).

omme une seule entité,


mais comme de multiples systèmes de mémoire ; ils distinguent entre la mémoire
sensorielle à très court terme ; la mémoire de travail à court terme ; et la mémoire à long
terme.

1. La mémoire sensorielle : appelée également registre

alable au stockage dans la


mémoire de travail.

2. La mémoire de travail : elle permet le maintien temporaire et la manipulation

par deux limites importantes qui sont le nombre

actives.

Concernant la première limitation -à-dire celle de la quantité, George A. Miller a


démontré que la mémoire de
The
Magical Number Seven, Plus or Minus Two : Some Limits to Our Capacity For Processing

29
Information» (Le magique nombre sept, plus ou moins deux : quelques limites à notre

equel elles
leur ont été présentées. Par exemples

mnésique,

capacité reste invariable avec des lettres, des chiffres, des mots, des images etc.
Pour dépasser cette limite,

récupérables. Par exemple, il est moins aisé de se rappeler cette série de lettres : TPC-
MDN-CRIA-OIPM que la suivante : UMC-CEIL-LMD-

-à-

terme devait être mesurée en catégories plutôt que selon des éléments isolés.
Ainsi, la cause essentielle des différences de mémoire chez les individus tient à

familières. Aussi, il y a la stratégie de regroupement (chunking strategy) qui consiste à


traiter les unités à mémoriser non pas de manière individuelle, mais en les considérant

on ne code pas les chiffres un par un mais par groupes de deux ou de trois. Ces
pacité de la MDT.

. En effet,
si celle-
que la MDT a une capacité de rétention de 20 à 30 secondes.
La MDT ne sert pas à enregistrer de manière passive des informations mais à maintenir

30
mentalement une multiplication comme 205 × 4, la MDT nous permet de retenir ces
chiffres le temps de retrouver les sous résultats de 5 × 4 et 2 × 4 qui sont stockés en
mémoire à long terme.

3. La mémoire à long terme :

La mémoi
distinguent entre mémoire implicite, dite non-déclarative et mémoire explicite, dite
déclarative.

a) La mémoire implicite (non-déclarative) intervient lorsque nous utilisons des


informations que nous avons préalablement stockées sans que cela ne passe par la
conscience. La mémoire implicite permet la réalisation de tâches perceptivo-motrices et

la mémoire des automatismes, du « savoir-faire ».

Lorsque nous apprenons une nouvelle habilité, cela requiert un effort cognitif plus ou
moins intense (selon le degré de complexité de la tâche) mais cet effort tend à diminuer
à mesure que nous nous exerçons, que nous nous perfectionnons. Des études prouvent

un basculement progressif de cette activation vers les régions postérieures : le cervelet,


les ganglions de la base et le thalamus (Beaunieux, H. 2009).

b) La mémoire explicite (déclarative) est sollicitée pour la recherche consciente et


er le

se subdivise en mémoire
épisodique et mémoire sémantique (Tulving, 1972, 1983, 1985).
31
b1) La mémoire épisodique est une mémoire autobiographique (mémoire affective),
elle concerne les évènements personnels.

b2) La mémoire sémantique est une mémoire encyclopédique, elle contient des

Plusieurs critères ont été utilisés pour distinguer entre les différents types de mémoires
qui existent, ce sont ; la durée de stockage des informations (mémoire sensorielle,
mémoire de travail et mémoire à long terme) moire
épisodique et mémoire sémantique)
mémoire explicite) ; et enfin la localisation cérébrale.

Mémoire à long terme

Mémoire explicite (Déclarative) Mémoire implicite (non-déclarative)

Mémoire Mémoire Mémoire Mémoire de


épisodique sémantique procédurale conditionnement
émotionnel

Les types de mémoires à long terme.

32
Pour dépasser les limites contraignantes, liées à la mémoire, qui réduisent les
performances dans de nombreuses tâches cognitives Plusieurs processus existent, celles-ci
ont été mises en évidence grâce à de nombreuses recherches expérimentales

La catégorisation

Expérience : Gordon wood (1969)


groupés en 18 catégories, et le groupe contrôle apprend les mots mélangés.

Essais
1 2 3
Mots groupés 17 28 39
Mots au hasard 11 20 29

Expérience : Bower, Clark, Winzenz et Lesgold (1969) Les participants à cette expérience
ont vu quatre hiérarchies, chacune contenant 28 mots. Un groupe de sujets, sous la
condition « organisé » a étudié les quatre hiérarchies pendant 1 minute chacune, ils ont

épreuves de rappel étaient effectuées à trois reprises

Un autre groupe de sujets sous la condition « aléatoire » voyait les mêmes 112 mots,
insérés de façon aléatoire dans quatre hiérarchies.

120

100

80

60 Organisé
Aléatoire
40

20

0
Essai 1 Essai 2 Essai 3 Essai 4

33
Expérience : Holley et Dansereau (1984) des étudiants ont suivi une formation à la
construction de réseaux sémantiques de différents matériels. Ces étudiants et un groupe

base sur lequel ils étaient ensuite testés, les étudiants qui avaient élaboré des réseaux
sémantiques de ce matériel ont significativement mieux réussi une épreuve de question
réponse et une dissertation portant sur ce passage que les étudiants du groupe contrôle

Les images mentales

Expérience : Lieury, Guého et Gaumont (1997) ont travaillé avec des enfants de 7 et 10
ans. Une petite liste de 8 mots ou dessins est présentée lentement (5 secondes) à trois
groupes présentés soit visuellement (écrits
sur un carton), soit auditivement (dictés), -à-dire
également visuellement.

abstraits a été établie


le fait que les mots concrets contrairement aux mots abstraits évoquent des images
mentales, ainsi le matériel à mémoriser est encodé à la fois sous une forme verbale et
imagée, ces deux
théorie du double
codage.

34
CHAPITRE 3 Bis

Chapitre 3 bis
5. Quels liens entre psychologie et pédagogie (didactique) ? .....................................................................36
5.1 Apports de la psychologie cognitive à -apprentissage.......................36

Objectif du chapitre

connaissance des
liens qui existent entre la psychologie

A la fin de ce chapitre, les étudiants seront capables de :

Mettre en pratique les connaissances acquises en psychologie


cognitive notamment dans leurs apprentissages.
Exemple
améliorer la gestion de leurs ressources attentionnelles (à partir ce de

Utiliser les connaissances acquises en psychologie cognitive afin

pédagogie.
Exemple : les étudiants seront capables de prendre en considération

(organisation des connaissances : réseaux sémantiques, cartes

35
6. Quels liens entre psychologie, pédagogie et didactique ?

La psychologie, par ses préoccupations quant à la compréhension du fonctionnement

age.

Apports de la psychologie cognitive à la pédagogie et la didactique

savoir ainsi que sur les stratégies cognitives et métacognitives qui facilitent cette

Cette conception a largement prouvé son efficience et son influence sur les

Dans son ouvrage "Pour un enseignement stratégique chologie


cognitive" Jacques Tardif (1992) présente les cinq principes de base qui caractérisent

qui suivent :

1er principe constructif. »

manière passive les informations qui lui sont présentées, bien au contraire il les construit
activement, en sélectionnant celles qui lui semblent pertinentes, en déduisant des règles

variables individuelles qui les caractérisent, les apprenants ne font pas la même utilisation
des stratégies cognitives et métacognitives, ils ne se représentent pas les connaissances
-à-dire leur raisonnement est

connaissances acquises, cela étant essentiellement dû au style cognitif qui est « la façon
36
». (Flessas, 1997, cité dans Onursal Ayirir, 2011, p. 47).

comme un récepteur des

des savoirs nouveaux en collaboration avec celui-ci. Il est de ce fait fortement impliqué
dans la situation pédagogique.

2ème principe : «
informations et les connaissances antérieures. »

antérieures, parce que plus une information trouve des connaissances préalables
auxquelles se rattacher dans la mémoire à long terme, et plus grande sera la probabilité

principe est la création de connaissances par analogie, auquel plusieurs recherches en


psychologie cognitive se sont consacré à la fin des années 70 (Goswami, 1990 ; Nguyen-
-cible) peut
ue le sujet possède déjà (situation-
-à-
de transférer des aspects de la situation-source à la situation-
nement.

Souvent, les nouvelles connaissances viennent consolider celles déjà acquises, mais il
arrive parfois que celles-ci viennent nuancer ou même annuler certaines connaissances
établies. Dans ce cas, la difficulté de désapprendre, de renoncer à ces acquis
nécessitera une négociation cognitive.

3ème principe : «
connaissances. »

37
critères thématique, périodique, de difficulté ou autre, est essentielle dans le processus

organisées les connaissances stockées en mémoire à long terme, plus facile il sera de les
récupérer. « ».

4ème principe : «
métacognitives que les connaissances théoriques. »

Aussi importantes que les connaissances générales, sont les compétences


transversales ou les habilités transférables (les "key skills" en anglais). Elles sont applicables

psychologie cognitive insiste sur le fait que «


dans le contenu lui-même, mais encore dans le développement de stratégies cognitives
et métacognitives, efficaces et économiques, qui vo
» (Tardif, 1992, p. 297).

5ème principe : «
procédurales que conditionnelles. »

Selon la conception cognitive de -apprentissage, il faut distinguer


entre trois catégories de connaissances ; les connaissances déclaratives, procédurales, et
conditionnelles.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Castellotti, V & Moore, D. (2002). Représentations sociales des langues et enseignements.


: Strasbourg.

Lempen, O & Roman, P. (2017).


Exploration Cliniques méditerranéennes,
n° 96, p. 107-121.

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64-73.

Lieury, A. (2005). Psychologie cognitive en 35 fiches: des principes aux applications. Paris:
Dunod

Lieury, A. (Dir) (2010). Manuel visuel de psychologie pour l'enseignant. Dunod: Paris.

Raynal, F. & Rieunier, A. (2007). Pédagogie : Dictionnaire des concepts clés. (6è éd). ESF
éditions.

Reed, K.S. (1999). Cognition, théories et applications. (T. Blicharski & P. Casenave-Tapie,
Trad.) Bruxelle

Tardif, J. (1992). Pour un enseignement stratégique .


Montréal : Éditions Logiques.

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