Extrait
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C’est l’interro !
Exercice 1 (6 pts) 8 min
a. Pourquoi les mots sont-ils essen els à la construc on de la pensée ?
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…… pts
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Probléma ques
D’où vient la rhétorique ? Que signifie-t-elle ? Comment évolue-t-elle ?
Défini on et origine
Défini on
Au sens large, un art est une discipline pra que fondée sur la connais-
sance théorique d’un domaine donné ; ex : la médecine, l’architecture, la
stratégie militaire, la poterie… Le mot vient du la n ars, qui est lui-même
l’équivalent du grec tekhnè (qui a aussi donné « technique »).
Dans l’An quité, savoir bien parler en public est une nécessité pour qui veut réussir
dans le domaine poli que ou faire une carrière dans le droit, ces deux domaines
étant les voies royales pour s’assurer pres ge, richesse et pouvoir. La maîtrise
du langage parlé ne se conçoit donc pas sans un art de la parole, comprenant
une par e théorique, où sont codifiées les règles et les techniques rela ves à
la composi on des discours, et une par e pra que, portant sur les techniques
de mémorisa on et de prononcia on des discours ; cet art, suscep ble d’être
enseigné à tout homme désirant maîtriser son discours et surtout persuader son
auditoire, cons tue ce que l’on appelle la rhétorique ou art oratoire. La rhétorique
est donc l’art de bien parler en vue de persuader son auditoire : elle réunit les
aspects théoriques et pra ques nécessaires à la maîtrise du discours oral, et met
autant l’accent sur l’argumenta on que sur la façon de s’exprimer (alors que le
mot d’« éloquence » renvoie surtout à l’art de bien s’exprimer). Ce e discipline
revêt une importance majeure dans l’An quité où la culture orale est essen elle.
L’origine de la rhétorique remonterait au e siècle avant J.-C., en Sicile, lorsqu’un
mouvement démocra que en chasse les deux tyrans. De nombreux procès voient
alors le jour pour décider du sort des droits de propriété, ce qui donnera lieu à de
grands discours poli co-judiciaires pour persuader et convaincre l’auditoire et les
juges. Corax et Teisias auraient alors eu l’idée de me re par écrit les principes qui
régissent ces discours prononcés au tribunal et les auraient ensuite enseignés. La
naissance de la rhétorique rappelle donc que ce e dernière a d’abord une visée
pra que : elle est langage d’ac on, elle veut et doit avoir un effet sur l’auditoire,
qui décide, ou pas, de se ranger à l’opinion de l’orateur.
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Défini on
À l’origine, le rhéteur est à Athènes un orateur public de l’ekklésia, c’est-
à-dire de l’Assemblée du peuple ; par conséquent, il est d’abord un homme
poli que. Mais la défini on s’élargit rapidement pour désigner à Athènes,
puis à Rome, un professeur d’éloquence.
Aristote et La Rhétorique
Aristote (384-322 av. J.-C.), considéré comme le plus grand théoricien de la rhéto-
rique, propose une étude poussée de cet art dans l’ouvrage qu’il lui consacre, La
Rhétorique (-330 environ).
Défini on
Au chapitre 2 du livre I, Aristote définit ainsi la rhétorique : « la rhétorique est la
faculté de considérer dans chaque sujet ce qui s’y trouve de propre à persuader ».
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À retenir
Pour Aristote, la rhétorique est nécessaire, elle est une technique de
persuasion au service du vrai et du juste que tout orateur doit apprendre.
La rhétorique la ne
Rome considère très tôt également l’importance de l’art oratoire, dès la fin du
e siècle avec, par exemple, Appius Claudius Caecus dont les discours sont restés
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À retenir
De l’An quité au Moyen Âge, la rhétorique délaisse la réflexion théorique
pour devenir une pra que de plus en plus technique et scolaire. Aristote
et Cicéron sont les grandes figures de la rhétorique an que.
Enjeux de la rhétorique
La naissance de la rhétorique s’avère ainsi étroitement liée à la démocra e : en
témoignent ces procès des origines où l’auditoire est invité à décider librement
et en toute conscience après avoir entendu des débats, des confronta ons d’opi-
nions. À l’inverse, la tyrannie se révèle le lieu d’une parole figée, unique, puisque
dans un tel système, seul le tyran a raison : la rhétorique est de fait exclue. Les
discours sont inu les dans la mesure où le tyran ne cherche nullement à convaincre,
au contraire de la démocra e où il faut emporter l’adhésion du citoyen par le
discours pour qu’il agisse.
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a. éloquence
b. rhétorique
c. rhéteur
d. style a que
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