Une Rhétorique Épistémonique
Une Rhétorique Épistémonique
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Noesis
15 | 2010 :
Le savoir peut-il se passer de rhtorique ?
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Une rhtorique
pistmonique ? Paradoxes
thoriques et pratique
problmatique chez Aristote
ARNAUD ZUCKER
p. 13-44
Texte intgral
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relativement admis, endoxal en quelque sorte, dit quil faut croire ou tre
dispos croire pour comprendre. En somme, et cela peut paratre
doublement paradoxal, sagissant de nous et en comparaison des Grecs
philologues, en un temps prsent dune radicalisation, peut-tre dune
hypertrophie symbolique du langage, la question simpose comme une question
de linguistique, de sociologie, dpistmologie et de science.
Avant de procder, pour lexemple, quelques sondages de la rhtorique
aristotlicienne dans ses uvres scientifiques il faut essayer de comprendre
pourquoi la rhtorique, pour Aristote, semble interdite de regard et de parole
dans le domaine scientifique. Notre premier point ne porte donc pas sur
lexistence dune rhtorique dans les traits scientifiques dAristote, ni sur la
prsence dune rhtorique dans la science, mais dabord sur la place quAristote
assigne la rhtorique dans les pratiques et la critique des discours.
1. La dfinition aristotlicienne
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Les analyses des Topiques sont donc souvent supposes, sinon rappeles
(louvrage est mentionn 9 fois, surtout dans la formule comme dans les
Topiques )5. Le programme de la rhtorique est effectivement proche de celui
quAristote dfinit au commencement des Topiques (100a) : Le propos de
notre travail [sera de] dcouvrir une mthode grce laquelle dabord nous
pourrons raisonner [ partir] dendoxes sur tout problme propos ; [grce
laquelle] aussi, au moment de soutenir nous-mmes une raison, nous ne dirons
rien de contraire 6. Mais sa fonction et son application sont totalement
distinctes, car lorateur articule des accidents en vue de proposer une
reconstitution vraisemblable ; il ne peut viser une connaissance, car sa
discipline est lart de prsenter des vnements de manire rendre lhistoire
et lenchanement des faits crdibles, au point demporter ladhsion de
lauditeur qui se trouve devant une alternative.
Loutil fondamental du discours de lorateur, si lon sen tient laspect
technique de la rhtorique, est la , mot couramment et obscurment
traduit par preuve , mais qui dsigne plutt et plus subjectivement un
gage de vrit ; et la forme de pistis la plus valable et la plus efficace est le
syllogisme, vritable cur/corps de la pistis ( : 1354a15), en
un sens dfini adquatement dans la premire page des Topiques : une
formule discursive dans laquelle, certaines choses tant poses, une chose
distincte de celles qui ont t poses sensuit ncessairement, par la vertu
mme de ce qui a t pos (Top. 100a25)7. Mais Aristote prcise le rle du
syllogisme dans la dfinition de lorateur :
Considrant quil est vident que la mthode technique (de traiter de la
rhtorique) sintresse aux gages de vrit, que le gage de vrit est une
dmonstration (puisquon reoit dautant mieux [un argument] comme
un gage de vrit que lon suppose quil a fait lobjet dune
dmonstration), que la dmonstration rhtorique est un enthymme,
lequel est, pour le dire vite, le gage de vrit par excellence, que
lenthymme est un syllogisme, et que ltude de tout ce qui se rapporte
au syllogisme relve de la dialectique (quelle soit lobjet dune partie de
la dialectique ou de la dialectique toute entire), il est clair que lhomme
qui est capable de matriser intellectuellement les noncs et les
procds par lesquels est produit un syllogisme est lhomme le plus
capable de produire des enthymmes8.
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les usages du mot logikos recouvrent pratiquement les nuances mmes du sens
de dialektos (Granger 1976, p. 99), et Brunschwig invite, paradoxalement,
quand on veut savoir ce quest un syllogisme dialectique, oublier la thorie
classique dAristote, dans les Premiers Analytiques (Brunschwig 1967,
Introduction). Lusage du mot enthymme, adopt pour signaler loriginalit
du syllogisme rhtorique, se gnralise, la frontire quil gardait entre
dialectique et rhtorique tant pratiquement permable :
Il existe une diffrence fondamentale entre deux types denthymmes,
diffrence que pratiquement personne na prise en compte et qui est
galement valable dans la version dialectique des syllogismes : certains
enthymmes sont du registre rhtorique (comme [pour certains
syllogismes] dans la version dialectique des syllogismes), tandis que
dautres sont du registre dautres techniques et facults (certaines
existant effectivement et dautres restant encore apprhender). Si bien
que, sans en avoir conscience, lorsquils sattachent de faon plus fine
un point, [les gens] passent du premier type denthymmes au second15.
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ne pas persuader.
Platon invente une paire de contraires (rhtorique vs philosophie), en faisant
passer lamoral pour limmoral (Phdre)18, de sorte que le discours
platonicien se donne pour a-rhtorique, comme si la rhtorique et la recherche
de la vrit, qui se situent sur des plans totalement diffrents et htrognes,
taient antagonistes et incompatibles. Le but de la rhtorique, par la
manipulation du langage, instrumentalis, dans la parole efficace, est la
persuasion ; mais peut-on avoir deux buts et faire entrer le dsir de savoir en
concurrence avec une fin pratique ? tel est le pige (ou le mirage) dune
alternative laquelle veut nous condamner Platon19. Semblablement il pousse
jusquau conflit le rapport entre vrai et vraisemblable, suggrant une
contrarit automatique des deux, non seulement au niveau idel (o la
diffrence est bel est bien radicale), mais au niveau des situations particulires
o, naturellement, tout ce qui est vraisemblable nest pas automatiquement
faux. La rhtorique est trangre la vrit puisque ses notions sont dfinies
par lapparence (et non lessence) et empruntes lopinion de la collectivit
(Phdre 260a). Laphorisme invent par Platon pose sur ce point une condition
intenable : de la parole il ny a pas et il ne pourra jamais y avoir dauthentique
savoir technique sans lien direct avec la vrit ,
(Phdre
260e5).
Mme sils ne parlent pas de la mme rhtorique et que, de plus, Aristote
dveloppe une thorie positive de celle-ci, celui-ci ne peut tre insensible au
discrdit dont Platon a constamment envelopp cet exercice et cette part
mauvaise du langage. Le caractre instrumental de la rhtorique ne la
discrdite pas en soi (puisque la dialectique est aussi un art, philosophique) ;
mais il exhibe sans doute de faon trop crue la nature ncessairement
linguistique et donc non absolue du rapport la vrit. Cette nature
logique au sens quasi matriel et non abstrait ou surrel du logos, est
souvent escamote dans les abondantes mtaphores visuelles (la thoria, le
miroir, la vision) qui expriment le rapport la vrit chez Platon. Et les bons
discours sont encore ceux qui sont crits dans lme ,
(Phdre 272a2). La rhtorique20 est ici, pire quune , une maladie
honteuse de lme. Comment, dans ces conditions, rendre la monstruosit
dune rhtorique qui soccuperait de sciences ? Ce serait faire comme celui qui
entreprend la traverse du discours en partant de la fin au lieu du
commencement, et en nageant sur le dos reculons ,
(264a5)21.
Platon oppose donc rhtorique et dialectique alors quAristote les compare.
Sans doute parce que la dialectique aristotlicienne est une unit dchue : elle
ne repose pas sur des vrits mais sur des endoxes, des opinions admises ; elle
organise une situation trs proche de la situation judiciaire puisque quelle
oppose, devant tmoins/juges, lexpression argumente de deux opinions. Le
critre ici est la russite, le succs que marque ladhsion des juges pour
lesquels on parle (ventuellement formalise dans un vote sur une alternative).
Il ne sagit pas de convaincre ladversaire ou linterlocuteur mais de persuader
larbitre : le dialogue des orateurs est un spectacle qui dissimule un trilogue
ou plutt un trilogue feint, puisque laxe persuasif prouve que la situation
implique au fond deux parties : lorateur et larbitre. La dialectique est une
logique mdiane, une logique de lapparence, plus exigeante que la syllogistique
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5. Lhabilitation aristotlicienne
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de lexamen rhtorique
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chose dont provient dabord le tout, il en soit ainsi pour chaque partie, de
sorte que, sil y a une semence du corps entier, il semblerait quil dt y
avoir aussi une semence ( ) propre chacune des parties. (5)
Voici encore un genre de tmoignages crdible lappui de ces
conceptions communes (
). On a dj vu ( ) des parents porteurs de cicatrices
avoir des enfants avec la marque de la cicatrice au mme endroit, et lon
cite Chalcdon un pre qui avait un tatouage au bras et dont le fils
portait la marque de ce dessin quoique confus et indistinct. Voil donc
() les donnes sur lesquels on sappuie presque toujours pour croire
( ) que le sperme vient de tout
le corps.
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,
). Car les raisonnements gomtriques partent des principes
gomtriques, et ainsi de suite pour les autres : au contraire le
raisonnement vide semble avoir de la valeur, mais nen a aucune (
, ). Celui que nous avons cit est
dailleurs faux ( ), parce que souvent naissent de parents qui
ne sont pas de mme espce des produits fconds, comme nous lavons
indiqu plus haut. Ainsi donc cette mthode de recherche nest pas
suivre, ni ailleurs ni en science naturelle (
). Cest en
examinant les particularits ( ) qui caractrisent le
genre des chevaux et celui des nes quon aurait le plus de chance de
trouver la cause ( ) (GA 747a23-749a6).
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8. La discrtion de la dimension
rhtorique
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suspecte de leur parole, qui constitue une part de leur force, est essentiel. Car
ce qui est en jeu finalement est la place que la science reconnat et est capable
dadmettre, en elle-mme, la rhtorique. La pdagogie, ncessairement
proccupe de la rhtorique pistmonique, qui ne concerne pas seulement la
vulgarisation mais aussi la stricte communication scientifique, implique
darticuler et (la science et le mode
dargumentation de la science), et dinclure la russite du discours comme un
objectif part entire de la parole scientifique.
Aristote, lorsquil ne professe pas sur le discours scientifique une position
gnrale, passant par des propositions thoriques, ne sintresse qu la
rhtorique de largument, jamais la rhtorique de lexpos ; et, dans les
textes, lorsquil est dtermin par scientifique le logos nest jamais un
discours mais seulement un nonc40. Sans doute aussi la disparition du texte
dans la dmonstration scientifique, comme si la science avait vocation
sexprimer seulement au travers de syllogismes, qui ne feront jamais un texte,
tmoigne dune illusion profonde, et finalement, mme rvis par Aristote, non
seulement dun idalisme du savoir, mais aussi du fantasme dun prtendu
degr (rhtorique) zro du discours, quand il est/serait tout entier logicodduction. Cette omission bnficie, de la part des modernes, dune grande
complicit dintrt, et la rhtorique est souvent vacue de la perspective des
critiques qui tudient la science aristotlicienne : Granger ne consacre que
deux pages la rhtorique dans sa Thorie aristotlicienne de la science et ne
cite pour ainsi dire jamais les textes biologiques dans son ouvrage41 !
La rticence aristotlicienne et la rserve moderne sont peut-tre des restes
tenaces de platonisme : Modern readers tend to sympathize with philosophy
in its dispute with rhetoric. In the former discipline they see devotion to truth,
intellectual honesty, depth of perception, consistency, and sincerity ; in the
latter, verbal dexterity, empty pomposity, triviality, moral amivalence, and a
desire to achieve arbitrary ends by any means (Kennedy 1963, p. 23). La
mise en cause rhtorique de la science et le dplacement du concept dans le
cadre de la communication scientifique, comme facult 1) de dcouvrir les
arguments pertinents selon les situations et persuasifs, 2) dutiliser des
arguments dmonstratifs inspirs par le bon sens qui soient de prfrence de
type syllogistique, 3) de connatre les dispositions gnrales et particulires de
lauditoire et de savoir adapter son discours cet auditoire, supposent un
renoncement narcissique difficile. Cest peut-tre une gne latente et
hrditaire des scientifiques envisager le savoir sous langle dune relativit
humaine. Il semble prfrable et plus valorisant dattribuer la rationalit pure
(sic) et au pouvoir objectif des ides leur russite disciplinaire et mondaine.
Lvy-Leblond, avocat de Barthes au point de le radicaliser du point de vue
mme de Barthes 42, rappelle ce jugement lucide :
Le langage qui les constitue lune et lautre, la science et la littrature ne
lassument pas, ou, si lon prfre, ne le professent pas de la mme faon.
Pour la science, le langage nest quun instrument, que lon a intrt
rendre aussi transparent, aussi neutre que possible, assujetti la matire
scientifique (oprations, hypothses, rsultats) qui, dit-on, existe en
dehors de lui et le prcde ; il y a dun ct et dabord les contenus dun
message scientifique, qui sont tout, dun autre ct et ensuite la forme
verbale charge dexprimer ces contenus, qui nest rien (dans
Lvy-Leblond 1996, p. 230).
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Mais pas plus quailleurs nest pensable en science un discours sans sujet
(ethos), sans destinataire (pathos), sans outils (logos) et sans fin (peithein). Si
la raison ultime de lexception de la science (aprs que la rhtorique, vieille
dugne de la pense, est rentre en grce, pour partie la suite dune relecture
dAristote (Perelman 1977, p. 15), dans le champ littraire et philosophique),
est son impartialit suppose, il nest plus concevable quelle soit soustraite
cet examen critique, tant sont aujourdhui vidents les aspects subjectifs et
sociaux de son expression et ses responsabilits thiques. Ds lors que le
est considr comme un , la rhtorique, y
compris dans sa dfinition platonicienne, concerne la science comme
.
Bibliographie
BARNES Jonathan, Aristotles Theory of Demonstration , Phronesis 14 (2), 1969,
p. 123-152.
BARTHES Roland, Le bruissement de la langue, Essais critiques IV, Paris, Seuil, 1993.
BRUNSCHWIG Jacques, Aristote, Topiques, t. I (livres 1-4), Paris, Belles Lettres, CUF,
1967.
DESBORDES Franoises, La rhtorique antique : Lart de persuader, Paris, Hachette
(Hachette Universit), 1996.
GASTALDI Cazzola, Lo statuto concettuale della retorica aristotelica , Rivista critica di
storia della Filosofia, 31, 1976, p. 41-72.
GRANGER Gilles-Gaston, La thorie aristotlicienne de la science, Paris, Aubier, 1976.
HUNT Everett Lee, Plato and Aristotle on rhetorics and rhetoricians , 1925, dans
Edward P. J., Golden James L., et Berquist Goodwin F. (eds.), Essays on the rhetoric of
the Western world, Dubuque, IA : Kendall/Hunt, 1990, p. 129-161.
KENNEDY Georges Alexander, The art of persuasion in Greece, Princeton, Princeton
University Press, 1963.
LEBLOND Jean-Marie, Eulogos et largument de convenance chez Aristote, Paris, Belles
Lettres, 1938.
LVY-LEBLOND Jean-Marc, La pierre de touche, Paris, Gallimard (Folio essais), 1996.
MADDEN, Edward H., Crossroads of Logic, Rhetoric, ans Metaphysics , The
Philosophical Review, 61, n 3, 1952, p. 368-376.
PERELMAN Cham, Lempire rhtorique. Rhtorique et argumentation, Paris, Vrin, 1977.
Notes
1 Le troisime livre de la Rhtorique nest peut-tre pas une partie de la rhtorique
initiale. Aristote a compos un recueil ou une dition comments de manuels dart
oratoire ( ), et crit un dialogue de jeunesse contre la rhtorique, le
Gryllos (Quintilien. Institution oratoire, 2.17).
2
, .
3 Cette solidarit des deux technai est exprime par limage stocienne classique de la
dialectique comme poing ferm et de la rhtorique comme main ouverte (Cicron, De
lorateur 113).
4 T ,
, ,
, ,
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. ,
.
,
[ ]
( ),
(1356a35).
5 Cest lexpression que lon rencontre sept fois (et deux fois :
) pour trois mentions seulement des Analytiques dans la Rhtorique.
6
,
. Le premier livre des Topiques assigne
quatre tches la dialectique : entranement intellectuel, rapports avec autrui,
connaissance du caractre philosophique ( lorsque nous serons capables de dvelopper
une difficult en argumentant pour et contre nous serons mieux capables de discerner,
en chaque matire le vrai du faux , Top. 101a35), et tude des premiers principes des
sciences (puisque la science ne peut rien dire de ses principes indmontrables).
7
. La suite de cette fameuse dfinition est :
Cest une dmonstration [scientifique] lorsque les points de dpart de la dduction
sont des affirmations vraies et premires, ou du moins des affirmations telles que la
connaissance quon en a prend naissance par lintermdiaire de certaines affirmations
premires et vraies ; cest au contraire une dduction dialectique lorsquelle prend pour
point de dpart des ides admises , ,
,
,
(Top. 100a25-30).
8 ,
(
), ,
, ,
,
, ,
, (1355a3-12).
9 Ces trois types correspondent respectivement aux trois traits Analytiques, Topiques,
Rhtorique.
10 Il y a quatre types de prmisses dans un enthymme : le banal, le signe, induit ou
dduit, ce dernier tant non ncessaire ou ncessaire ;
, ,
(1402b13 ; cf. An.Post. 71a8).
11 Voir aussi 1357a16 et 1394a12.
12 Voir Platon, Phdre 271a4 et Gorgias 513b8.
13 Lusage des discours persuasifs a pour objet un jugement (voir 1391b7 :
).
14 Voir Desbordes 1996, p. 87. Il sagit de lautorit, un prestige moral qui doit se
dgager du discours (et de lhomme) et susciter une infrence, mais ne pas tre invoqu
comme un gage par lorateur lui-mme (Granger 1976, p. 102).
15
, ,
[]
(Rh. 1358a2-9).
16 Cf. Rht. 1355b25.
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17 Voir aussi ibid. 454a1 : par rapport tous les arts, sans exception, dont tout lheure
nous parlions, nous serons mme de faire voir quils font profession de produire de la
persuasion, et quelle sorte de persuasion, et relativement quel objet ,
.
18 Selon Gorgias (Platon, Gorgias 456b) lusage injuste de la rhtorique na rien voir
avec la rhtorique.
19 Elle est une psychagogie (Phdre 261a9) qui sexerce par les logoi, dans toutes les
rencontres de parole (syllogoi ). Le sens est clairement ngatif (puisquil vise un type de
manipulation), et Aristote nemploie le terme, sous la forme verbale, que dans la
Potique pour parler de la tragdie.
20 Phdre a une conception limite deux des trois genres canoniques de la Rhtorique
dAristote, puisquil ne mentionne pas lpidictique.
21 Cest le jugement que porte Socrate sur la dmarche de lauteur du discours sur
lamour attribu Lysias.
22 Cf. Rh. 1357a1.
23 Voir aussi sur ce point Gastaldi 1976 et Barnes.
24 Il est donc vident que la rhtorique nappartient pas un seul genre dtermin,
mais quelle opre comme la dialectique et quelle est utile ,
, ,
, (Rh. 1355b8) ; et nous affirmons que le savoir
technique qui est le sien ne sapplique pas un genre dobjets bien dtermin qui lui
serait propre ,
(Rh. 1355b33).
25 Dans la Rhtorique, le livre III, sur llocution ou la , traite surtout du style de la
prose, par rapport au vers, et il a rapport la potique.
26 Dans Gorgias, demble ont t mentionnes et cartes les sciences les plus
thoriques (arithmtique, gomtrie, calcul : Gorg. 450d-451a ; et astronomie, 451c)
comme ne pouvant se confondre avec la rhtorique, ni sassocier elle.
27 On reconnat ici des bribes du rservoir de questions transmis dans les Problmes
aristotliciens.
28 Dans lexpos naturaliste le discours part galement, pour en dcouvrir les raisons
(causes), des donnes du monde, qui sont un quivalent des situations judiciaires ou
politiques auxquelles il faut arracher le droulement cach, ou intuitionner la logique
venir.
29 Voir Leblond 1938.
30 Cf. Gastaldi 1976, p. 52 : Sembra essere una caratteristica della filosofia aristotelica
il perenne contrasto tra le affermazioni di principio e la situazione effettiva della
speculazione, tra un impianto che dovrebbe essere apodittico e una struttura che di fatto
spesso aporetica .
31 Voir en particulier en An.Post. 98a16 ou Pol. 1290b25.
32 Comparer lexemple des Seconds Analytiques, o sont corrls nombre destomac,
type de dentition et prsence dencornure, et le passage de PA 663b35 et 674a27, o la
corrlation est partielle (deux traits seulement) et traite de faon non systmatique.
33 I.e. celui dans lequel le moyen terme est sujet de la majeure et prdicat de la
mineure.
34 Sur ce travail, voir Cicron, De lorateur 2.38.
35 exordium, narratio, partitio, confirmatio, refutatio, peroratio ;, ,
(), ; inventio () dispositio (), elocutio () memoria
() actio ().
36 ce type de lieu, quil dlaisse, Aristote prfre lusage rpt de lexemple positif
().
37 Le plaisir sexuel est intense ; or les impressions les plus intenses sont celles qui
impliquent tout le corps ; donc le sperme (responsable du plaisir sexuel) vient de toutes
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Auteur
Arnaud Zucker
Arnaud Zucker est professeur de langue et littrature grecques luniversit de Nice
Sophia Antipolis et chercheur au Cpam (UMR 6130). Il est spcialiste de biologie
grecque (nombreuses contributions dans Biographical Encyclopedia of Ancient
Naturalists, P. Keyser et G. Irby-Massie (ed.), Routledge, 2008), du corpus zoologique
dAristote (Aristote et les classifications animales, Louvain, ditions Peeters, 2005) et de
lastronomie antique ( La fonction de limage dans lastronomie grecque (ratosthne,
Hipparque, Ptolme) , dans C. Cusset et H. Frangoulis (d.), Eratosthne, un athlte
du savoir, 2008, p. 12-31).
Droits dauteur
Tous droits rservs
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