PÉDIATRIE PCIMNE M. WADOUKA Fabien
PÉDIATRIE PCIMNE M. WADOUKA Fabien
PÉDIATRIE PCIMNE M. WADOUKA Fabien
IFOSSA DE MOKOLO
TITRE DU COURS :
PEDIATRIE
(PCIME - PCIMNE)
Filière : Etudiant(e) Sage-femme /Maïeuticien, niveau 2-3
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25 avril 2024
Enseignant : M. WADOUKA FABIEN, Infirmier Principal – Ecrivain
Cours : PCIME - PCIMNE – IFOSSA de Mokolo
Objectif général :
A la fin du cours, l’étudiant(e) Sage-femme/Maïeuticien doit être capable de prendre en charge les enfants
de 0 à 5 ans malades selon la stratégie PCIMNE.
Objectifs spécifiques :
A la fin de ce cours l’étudiant(e) Sage-femme/ Maïeuticien doit être capable de :
1. Définir le concept de PCIMNE tout en spécifiant ses principes ;
2. Evaluer les signes et symptômes de la maladie, ainsi que l'état nutritionnel, vaccinal et la supplémentation en
vitamine A ;
PLAN DU COURS
Introduction
I. Définition et principes de la PCIMNE
II. Evaluation et classement des problèmes
III. Identification du traitement
IV. Administration du Traitement : Conseils à la mère
V. Evaluation et classement du nouveau-né de la naissance à 7 jours
Conclusion
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INTRODUCTION
On estime que plus de 10 millions d’enfants meurent chaque année dans les pays en développement avant
leur cinquième anniversaire. Sept sur dix de ces décès sont provoqués par des infections respiratoires aiguës
(surtout la pneumonie), la diarrhée, la rougeole, le paludisme ou la malnutrition—ou, souvent, par une
combinaison de ces affections. Pour inverser ces tendances, et suite à la conférence de l’enfant organisée à New
York en 1990, responsabilité a été donnée à l’OMS et l’UNICEF de proposer des stratégies de réduction de cette
mortalité. La prise en charge intégrée des maladies du nouveau-né et de l’enfant (PCIMNE) a été retenue comme
stratégie afin de contribuer d’une part à la réduction de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de
5 ans, d’autre part à la croissance et au développement harmonieux de l’enfant. La PCIME cherche
essentiellement à assurer la prise en charge globale des maladies les plus fréquentes de l’enfant et se concentre sur
les principales causes de décès.
1. Définition
La PCIME est une approche intégrée de la santé qui est axée sur le bien-être de l’enfant dans sa globalité.
Elle vise à réduire la mortalité, la morbidité et les incapacités et à améliorer la croissance et le développement des
enfants de moins de cinq ans. Elle comporte à la fois des éléments préventifs et curatifs à mettre en œuvre autant
par les familles et les communautés que par les établissements de santé.
Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant (PCIME), aujourd’hui Prise en Charge Intégrée des
Maladies du Nouveau-né et de l’Enfant (PCIMNE)
2. Le but de la PCIMNE
Le but de la PCIMNE est d'améliorer les tâches du personnel de santé en vue de la prévention de maladies
du nouveau-né et de l'enfance et de leur traitement.
L’amélioration des compétences du personnel de santé grâce à des directives de prise en charge
intégrée des maladies de l’enfant adaptées aux circonstances locales et grâce à des activités qui en
encouragent l’application ;
L’amélioration du système de santé pour assurer la prise en charge efficace des maladies de l’enfant ;
En PCIMNE, la Prise en charge intégrée de tout enfant malade suit en général les 7 étapes suivantes:
1. Rechercher les signes de danger
2. Evaluer les symptômes
3. Classer les symptômes
4. Identifier les traitements
5. Traiter l’enfant
6. Conseiller la mère sur comment donner le traitement à domicile et quand revenir
7. Suivre l’enfant malade
■ Evaluer l’état de l’enfant, en recherchant d’abord les signes de danger (ou la possibilité d’infection bactérienne
chez le nourrisson), posant des questions sur ses maladies précédentes, examinant l’enfant et vérifiant son état
nutritionnel et son état vaccinal, et contrôlant si l’enfant a d’autres problèmes de santé
■ classer la ou les maladies de l’enfant en employant un système de tri selon un code de couleurs; de nombreux
enfants souffrant de plus d’une affection, il faut classer chacune d’elles, selon qu’elle exige:
— un traitement pré-transfert et une hospitalisation d’urgence (rose) ou
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■ donner des instructions concernant le traitement, c’est-à-dire, notamment, apprendre à la personne qui s’occupe
de l’enfant à administrer un médicament par voie orale, à alimenter et à faire boire l’enfant malade et à soigner les
infections locales à domicile ; demander à cette personne de revenir pour une consultation de suivi à une certaine
date et lui enseigner à déceler les signes qui montrent qu’il faut ramener l’enfant d’urgence au centre de santé
■ évaluer l’alimentation, y compris l’allaitement au sein ; expliquer comment résoudre tout problème
d’alimentation constaté, puis donner à la mère des conseils concernant sa propre santé
■ quand l’enfant est ramené au dispensaire, comme convenu, lui donner des soins de suivi et, si nécessaire,
réévaluer son état si de nouveaux problèmes sont apparus.
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6. Types de PCIMNE
Ils ressortent des 3 composantes suivantes de la PCIMNE :
composante 1 : l’amélioration des compétences des agents de santé (PCIMNE clinique).
composante 2 : le renforcement du système de santé.
composante 3 : la promotion des Pratiques Familiales Essentielles (PCIMNE communautaire)
Une mère ou une autre personne qui s’occupe de l’enfant amène celui-ci au dispensaire parce qu’il présente un
problème ou un symptôme particulier. Si l’agent de santé se borne à évaluer chez l’enfant ce problème ou ce
symptôme, il risque de ne pas déceler d’autres signes de maladie. L’enfant souffre peut-être de pneumonie, de
diarrhée, de paludisme, de rougeole ou de malnutrition. Si elles ne sont pas traitées, ces maladies peuvent causer
la mort du jeune enfant ou le rendre invalide.
Un enfant qui présente un ou plusieurs des principaux symptômes peut avoir une maladie grave. Quand vous
constatez un symptôme important, posez des questions supplémentaires pour pouvoir classer la maladie et
déterminer le ou les traitements appropriés. Vérifier si l’enfant est malnutri ou anémique. Contrôlez également
son état vaccinal et évaluez les autres problèmes mentionnés par la mère. Les chapitres suivants décrivent ces
actes.
Source : Manuel de la PCIME, prise en charge intégrée des maladies de l'enfant. OMS, Avril 2021.
Le tableau d’évaluation et de classification de l’enfant malade indique la marche à suivre quand une mère amène
son enfant au dispensaire parce qu’il est malade. Il ne faut pas utiliser ce tableau pour l’enfant en bonne santé
amené pour une vaccination ou l’enfant blessé ou brûlé. Dans la plupart des dispensaires, quand un malade arrive,
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le personnel se renseigne sur le motif de la consultation. Il pèse l’enfant et prend sa température, puis inscrit les
données sur la fiche du patient, sur un autre document ou sur une petite feuille de papier.
Ensuite, un agent de santé reçoit l’enfant et sa mère.
Quand vous recevez la mère de l’enfant malade ou la personne qui s’occupe de lui, il faut:
▼ SALUER LA MÈRE SELON LA COUTUME ET DEMANDER COMMENT VA SON ENFANT.
▼ VÉRIFIER SI LE POIDS ET LA TEMPÉRATURE DE L’ENFANT ONT ÉTÉ NOTÉS
Contrôlez si l’enfant a été pesé, si sa température a été prise et si les données sont inscrites. Dans la négative,
pesez l’enfant et prenez sa température plus tard, au moment de l’examen des principaux symptômes de l’enfant.
Évitez de déshabiller l’enfant ou de le perturber au commencement de la consultation.
▼ DEMANDER À LA MÈRE QUELS SONT LES PROBLÈMES DE L’ENFANT
Cette question est importante, car elle permet d’engager un dialogue avec la mère d’une manière qui la rassure et
lui inspire le sentiment que son enfant sera bien soigné. Dans une phase ultérieure de la consultation, vous devrez
enseigner à la mère à donner des soins à son enfant malade à domicile. Il est donc important de pouvoir bien
communiquer avec la mère dès le début. A cette fin, il faut :
— Écouter attentivement ce que la mère vous dit ; cela lui montre que vous prenez ses préoccupations au sérieux
— Utiliser un vocabulaire que la mère comprend ; si elle ne comprend pas les questions que vous lui posez, elle
ne peut pas fournir les informations nécessaires pour que vous puissiez évaluer et classer correctement l’enfant
— Laisser à la mère le temps de répondre aux questions, car elle doit peut-être réfléchir avant d’affirmer que le
signe que vous mentionnez est présent
— Poser des questions supplémentaires quand la mère ne sait pas exactement que répondre ; quand elle n’est pas
certaine de la présence d’un symptôme ou d’un signe clinique, posez des questions supplémentaires pour l’aider à
fournir des réponses claires.
▼ VÉRIFIER S’IL S’AGIT DE LA PREMIÈRE CONSULTATION OU D’UNE CONSULTATION DE
SUIVI POUR CETTE MALADIE
Si l’enfant n’a pas été amené antérieurement au dispensaire pour cet épisode de maladie, il s’agit de la première
consultation. Si une consultation a eu lieu quelques jours plus tôt pour cette maladie, il s’agit d’une consultation
de suivi. La consultation de suivi n’a pas le même but que la première consultation. Pendant la consultation de
suivi, vous examinez l’enfant pour voir si le traitement prescrit lors de la première consultation a été efficace. Si,
après quelques jours, l’état de l’enfant ne s’est pas amélioré ou s’il s’est aggravé, il faut transférer l’enfant dans
un hôpital ou changer de traitement.
La façon de savoir s’il s’agit de la première consultation ou d’une consultation de suivi dépend de la manière dont
le centre de santé enregistre les patients et note les motifs de leur venue.
Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, puis RECHERCHER
LES SIGNES GÉNÉRAUX DE DANGER.
DEMANDER :
EXAMINER :
Ordonner l’hospitalisation d’un enfant qui présente un signe général de danger, après lui avoir prodigué les
soins d’urgence indispensables.
L’enfant qui présente un signe général de danger a un grave problème. Il a presque toujours besoin d’être
hospitalisé d’urgence. Pour le sauver, il faut peut-être lui donner un traitement (tel que l’injection d’antibiotiques
ou l’apport d’oxygène) qu’il ne peut pas recevoir dans un établissement de santé de premier niveau. Achevez
l’évaluation immédiatement.
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8. Identification du traitement
❖ Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, rechercher les
signes généraux de danger, puis DEMANDER : L’ENFANT TOUSSE-T-IL OU A-T-IL DES
DIFFICULTÉS RESPIRATOIRES ?
❖ CLASSER la toux et les difficultés respiratoires de l’enfant selon le code de couleurs
❖ DEMANDER alors si l’enfant présente les autres principaux symptômes : diarrhée, fièvre, affection de
l’oreille. VÉRIFIER si l’enfant souffre de malnutrition ou d’anémie, CONTRÔLER son état vaccinal et
vérifier s’il y a d’autres problèmes.
2. La diarrhée
Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, rechercher les signes
généraux de danger, demander si l’enfant tousse ou a des difficultés respiratoires, puis DEMANDER :
L’ENFANT A-T-IL LA DIARRHÉE ?
❖ Si non : DEMANDER alors si l’enfant présente les autres principaux symptômes : fièvre, affection de
l’oreille et VÉRIFIER si l’enfant souffre de malnutrition ou d’anémie, CONTRÔLER son état vaccinal et
VÉRIFIER s’il y a d’autres problèmes.
❖ Si Oui (à la question L’ENFANT A-T-IL LA DIARRHÉE ?) :
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On peut classer la déshydratation chez un enfant diarrhéique de trois manières : la déshydratation sévère, les
signes évidents de déshydratation (ou déshydratation modérée) et pas de déshydratation.
3. La fièvre
Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, rechercher les signes
généraux de danger, demander si l’enfant tousse ou a des difficultés respiratoires, s’il a la diarrhée, puis
DEMANDER : L’ENFANT A-T-IL LA FIÈVRE ?
❖ Sin NON : DEMANDER alors si l’enfant présente le symptôme principal suivant: affection de l’oreille et
VÉRIFIER si l’enfant souffre de malnutrition ou d’anémie, CONTRÔLER son état vaccinal et vérifier s’il
y a d’autres problèmes.
❖ Si OUI (fièvre) :
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Si vous ne constatez pas de tels mouvements ou si vous n’en êtes pas sûr, attirez l’attention de l’enfant sur son
ombilic ou ses orteils. Par exemple, pour l’inciter à baisser la tête, vous pouvez diriger la lumière d’une lampe de
poche sur son ombilic ou ses orteils ou chatouiller ces derniers. Observez si l’enfant peut plier la nuque quand il
regarde son ombilic ou ses orteils.
La rougeole
La fièvre et une éruption généralisée sont les principaux signes de la rougeole. C’est une maladie très infectieuse.
Les anticorps maternels protègent le nourrisson contre la rougeole durant environ les six premiers mois de sa vie.
Puis cette protection disparaît peu à peu. La plupart des cas de rougeole se produisent chez les enfants âgés de 6
mois à 2 ans. Le surpeuplement et le logement insalubre augmentent le risque que l’enfant très jeune attrape la
rougeole. La rougeole est causée par un virus qui infecte la peau et la couche de cellules qui tapisse les poumons,
l’intestin, les yeux, la bouche et la gorge. Ce virus affaiblit le système immunitaire pendant plusieurs semaines
après l’apparition de la rougeole. L’enfant risque donc d’être victime d’autres infections.
Le paludisme
Le paludisme est causé par des parasites dans le sang appelés “plasmodia”. Ces parasites se transmettent par la
piqûre d’un moustique: l’anophèle. Quatre espèces de plasmodia peuvent causer le paludisme, mais le plus
dangereux est Plasmodium falciparum. La fièvre est le principal symptôme du paludisme. Elle peut être présente
constamment ou disparaître et revenir à des intervalles réguliers. Les autres signes du paludisme falciparum sont
les frissons, la transpiration et les vomissements. Il arrive aussi que chez un enfant atteint de paludisme le seul
signe de cette maladie soit l’anémie chronique (sans fièvre).
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4. L’affection de l’oreille
Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, rechercher les signes
généraux de danger, demander si l’enfant tousse ou a des difficultés respiratoires, s’il a la diarrhée, de la fièvre,
puis DEMANDER : L’ENFANT A-T-IL UN PROBLÈME D’OREILLE ?
❖ Si NON : VÉRIFIER alors si l’enfant souffre de malnutrition ou d’anémie, CONTRÔLER son état
vaccinal et vérifier s’il y a d’autres problèmes.
❖ Si OUI (problèmes d'oreille) :
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Il arrive que l’infection s’étende de l’oreille à une partie de l’os situé derrière l’oreille (l’apophyse mastoïde), ce
qui déclenche une mastoïdite. L’infection peut aussi se transmettre de l’oreille au cerveau, causant une méningite.
Ce sont des maladies graves. Il faut les traiter d’urgence et hospitaliser l’enfant.
5. L’état vaccinal
Pour CHAQUE enfant malade, demander à la mère quels sont les problèmes de l’enfant, rechercher les signes
généraux de danger, demander si l’enfant tousse ou a des difficultés respiratoires, s’il a la diarrhée, de la fièvre,
un problème d’oreille, vérifier si l’enfant souffre de malnutrition ou d’anémie, et CONTRÔLER L’ÉTAT
VACCINAL.
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❖ DÉCIDER s’il faut vacciner l’enfant le jour même ou dire à la mère de ramener l’enfant ultérieurement
pour un vaccin. Note : N’oubliez pas qu’il n’y a pas de contre-indication de la vaccination d’un enfant
malade, si l’enfant est assez bien pour rentrer chez lui.
❖ Puis VÉRIFIER s’il y a d’autres problèmes
DTC
■ Ne pas injecter de DTC-2 ni de DTC-3 à un enfant qui a eu des convulsions, une commotion ou une
autre réaction négative après la dernière dose de DTC. On peut injecter un DT au lieu du DTC.
■ Ne pas injecter de DTC à un enfant qui a des convulsions récurrentes ou une autre maladie neurologique
active du système nerveux central.
VPO
■ Donner à l’enfant qui a la diarrhée une dose de VPO, mais ne pas la prendre en compte.
Demander à la mère de revenir dans 4 semaines pour redonner cette dose.
❖ Demander à la mère ou à la personne qui s’occupe du nourrisson quels sont les problèmes de celui-ci
❖ Si c’est la première consultation pour cette maladie, suivre les étapes indiquées ci-dessous. (Si c’est une
consultation de suivi, donner les soins préconisés dans la Partie VII)
❖ Rechercher une infection bactérienne possible et classer la maladie
❖ Demander si le nourrisson a la diarrhée S’il a la diarrhée
● examiner attentivement les signes liés à la diarrhée, et
● classer la maladie selon les signes présents ou absents
❖ Vérifier si le nourrisson a un problème d’alimentation ou une insuffisance pondérale et classer son état
nutritionnel.
❖ Contrôler l’état vaccinal du nourrisson et décider s’il faut le vacciner lors de la consultation.
❖ Évaluer tout autre problème
❖ Puis: déterminer le traitement, traiter le nourrisson et conseiller la mère.
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“Traiter” signifie donner des soins au dispensaire, prescrire les médicaments à administrer et les autres
mesures à prendre à domicile, ainsi qu’enseigner à la mère ou à la personne qui s’occupe de l’enfant à effectuer
les traitements. Les tableaux indiquent comment:
➤ Donner des médicaments par voie orale
➤ Traiter les infections locales
➤ Administrer des traitements par voie intramusculaire
3. L’hospitalisation d’urgence
Référez-vous à la posologie indiquée dans la série de tableaux intitulée “Traiter le nourrisson et conseiller la
mère”. Deux antibiotiques peuvent être injectés en intramusculaire au nourrisson : la gentamicine et la
benzylpénicilline. Les infections bactériennes graves sont souvent provoquées, chez le nourrisson, par une plus
grande gamme de bactéries que les infections des jeunes enfants. La combinaison de gentamicine et de pénicilline
est efficace contre l’ensemble de ces bactéries.
L’utilisation de la gentamicine : Lisez les indications figurant sur le flacon de gentamicine pour en connaître le
titre. Vérifie s’il faut l’injecter telle quelle ou la diluer avec de l’eau stérile. Pour l’utilisation, la concentration
doit être de 10 mg/ml. Déterminez la dose d’après la ligne du tableau correspondant le plus au poids du
nourrisson.
L’utilisation de la benzylpénicilline : Lisez les indications figurant sur le flacon de benzylpénicilline pour en
connaître le titre. La benzylpénicilline doit être mélangée avec de l’eau stérile. Il est préférable de mélanger un
flacon de 1 million d’unités en poudre avec 3,6 ml plutôt qu’avec 2,1 ml d’eau stérile, parce que cela permet de
mesurer la dose de façon plus exacte. Si le flacon contient une autre quantité de benzylpénicilline ou si vous
employez une autre quantité d’eau stérile, la posologie indiquée dans le tableau ne sera pas correcte. Dans ce cas,
suivez attentivement les instructions du fabricant concernant l’adjonction d’eau stérile et recalculez les doses.
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Il faut commencer le traitement de nombreuses maladies graves en donnant une première dose d’antibiotique
avant le transfert. Mais si l’enfant:
■ est incapable de boire ou de téter, ou
■ vomit tout ce qu’il avale, ou
■ a des convulsions, ou
■ est léthargique ou inconscient,
il ne peut pas absorber un antibiotique administré par voie orale. Il faut donc lui injecter, parvoie intramusculaire,
une dose unique de chloramphénicol ou d’un autre antibiotique recommandé par le programme national. Les SRO
ou des médicaments (comme le paracétamol) lui seront donnés par voie orale à l’hôpital, quand l’enfant pourra
les prendre. Ensuite faites-le hospitaliser d’urgence.
4. Éviter l’hypoglycémie
La prévention de l’hypoglycémie chez les enfants ayant une maladie fébrile très grave constitue un traitement pré-
transfert urgent. Les infections graves, telles que le paludisme sévère ou la méningite, provoquent une diminution
de la quantité de glucose contenue dans le sang. L’hypoglycémie se produit aussi quand l’enfant n’a pas pu
manger pendant de nombreuses heures. Elle est dangereuse, parce qu’elle peut causer des lésions cérébrales.
Le lait maternel, le substitut de lait maternel ou de l’eau sucrée fournissent à l’enfant du glucose permettant
d’éviter ou de traiter l’hypoglycémie. Il faut lui donner un tel liquide une fois avant son transfert à l’hôpital. Si
l’enfant ne parvient pas à avaler et si vous savez utiliser une sonde nasogastrique, donnez-lui 50 ml de lait (lait
maternel exprimé ou substitut de lait maternel) ou de l’eau sucrée par ce moyen.
a) Calculer la dose selon la posologie, veiller à lire le tableau correctement, selon la concentration utilisée.
b) Mélanger soigneusement et secouer le flacon jusqu’à ce que le mélange soit clair (il n’est pas nécessaire
de diluer la quinine).
c) Utiliser une aiguille et une seringue stériles (pour les injections de quinine, utiliser une seringue à
gradation fine comme la seringue pour la tuberculine); mesurer la dose avec précision.
d) L’enfant doit être couché, surtout pour une injection de quinine, puisque la quinine peut provoquer une
chute soudaine de la pression sanguine.
e) Injecter le médicament profondément dans le muscle antérieur de la cuisse de l’enfant, non pas dans la
fesse (ne jamais injecter de la quinine par voie intraveineuse, c’est extrê- mement dangereux).
f) Hospitaliser l’enfant d’urgence, après avoir pris les mesures énumérées ci-dessous. Veiller à ce que
l’enfant reste couché.
6. Le traitement de la diarrhée
Plan B : Traiter les signes évidents de déshydratation avec une solution de SRO
a) PLAN A
Traitez avec le Plan A l’enfant qui a la diarrhée, sans déshydratation. Les trois règles du traitement à domicile
sont :
1. Donner davantage de liquide (autant que l’enfant en accepte)
2. Continuer d’alimenter l’enfant
3. Savoir quand ramener l’enfant au dispensaire
Il faut appliquer le Plan A à l’enfant qui a la diarrhée sans déshydratation. L’enfant qui a une déshydratation
moyenne ou sévère doit être réhydraté selon le Plan B ou le Plan C, puis être traité selon le Plan A. En fin de
compte, tous les enfants diarrhéiques sont soignés conformément au Plan A.
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Il faut donner un ou plusieurs des produits suivants à l’enfant qui n’est pas nourri uniquement au sein:
— une solution de SRO
— des aliments liquides
— de l’eau propre.
Montrez à la mère ou à la personne qui s’occupe de l’enfant combien de liquide il faut donner en plus de la
consommation habituelle.
Quand vous enseignez à la mère à soigner son enfant, procédez en trois phases :
1. L’information
2. La démonstration
3. La possibilité de s’exercer
Expliquez à la mère que son enfant doit boire autant qu’il boit normalement chaque jour et encore plus. Montrez-
lui quelle quantité supplémentaire de liquide il faut donner à l’enfant après chaque selle liquide :
Il faut soigner l’enfant diarrhéique qui a une déshydratation moyenne ou modérée selon le
Plan B. Ce plan comprend un traitement initial au dispensaire pendant 4 heures. Durant cette période, la mère ou
la personne qui s’occupe de l’enfant donne lentement la quantité recommandée de solution de SRO, à l’aide d’une
tasse ou d’une cuillère.
L’enfant qui a une maladie grave et des signes évidents de déshydratation doit être hospitalisé d’urgence.
N’essayez pas de le réhydrater avant son transfert. Remettez rapidement un peu de solution de SRO à la mère.
Montrez-lui comment en donner fréquemment des gorgées à l’enfant pendant le trajet. Il y a une exception: si
l’enfant est classé uniquement dans la catégorie de diarrhée persistante sévère. Il faut d’abord le réhydrater, puis
le transférer à l’hôpital. Si l’enfant qui présente des signes évidents de déshydratation a besoin de soins pour
d’autres problèmes, commencez par traiter la déshydratation, puis administrez les autres soins.
Après que l’enfant a reçu des SRO pendant 4 heures, réévaluez son état et classez-le selon le tableau d’évaluation
et de classification. Si les signes de déshydratation ont disparu, appliquez le Plan A. Si une déshydratation
modérée demeure, répétez le Plan B. Si l’enfant souffre d’une déshydratation sévère, recourez au plan C.
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L’enfant sévèrement déshydraté a besoin d’un apport d’eau et de sels rapidement. On procède, en général, à la
réhydratation par perfusion intraveineuse ou par sonde nasogastrique.
Soulignons que cette thérapie n’est recommandée que pour l’enfant qui souffre d’une déshydratation sévère. Le
traitement de l’enfant sévèrement déhydraté dépend:
■ du type d’équipement dont dispose votre dispensaire, un établissement de santé de premier niveau proche ou
l’hôpital
■ de la formation que vous avez acquise
7. Supplémentation en vitamine A
Il faut donner de la vitamine A à l’enfant qui souffre de la rougeole ou d’une malnutrition sévère. Ce médicament
aide le corps à lutter contre le virus de la rougeole qui provoque une infection dans les yeux et attaque la couche
de cellules qui tapisse les poumons, l’intestin, la bouche et la gorge. La vitamine A aide aussi le système
immunitaire à prévenir d’autres infections. L’opacité de la corné, signe d’avitaminose A, peut conduire à la cécité
sans l’apport de cette vitamine. La vitamine A existe sous forme de gélules et de sirop. Calculez la dose selon
l’âge de l’enfant. Prévoyez 2 doses. Donnez la première dose à l’enfant pendant la consultation. Remettez la
seconde dose à la mère, en lui recommandant de la donner à son enfant le lendemain. Si le dispensaire dispose de
vitamine A sous forme de gélules, veillez à ce que l’enfant en avale une entièrement. S’il ne parvient pas à avaler
toute la gélule ou ne doit en prendre qu’une demie, ouvrez la gélule. Enlevez une partie de l’emballage gélatineux
ou coupez ce dernier avec un instrument propre. Si cela n’est pas possible, percez la gélule avec une aiguille.
Notez chaque fois la date d’administration de vitamine A. C’est important, car si l’enfant reçoit plusieurs doses de
vitamine A en peu de temps, il risque d’être victime d’une surdose.
8. Supplémentation en fer
L’enfant qui présente une légère pâleur palmaire est peut-être anémique. L’enfant anémique a besoin de fer.
Donnez du fer en sirop à l’enfant de moins de 12 mois. Si l’enfant est âgé de 12 mois ou plus, donnez-lui des
comprimés de fer. Remettez à la mère assez de fer pour un traitement de 14 jours. Dites-lui de donner à son enfant
une dose par jour pendant 14 jours. Priez-la de revenir chercher du fer dans 14 jours. Avertissez-la aussi que le fer
risque de rendre les selles de l’enfant noirâtres.
Recommandez à la mère de garder le fer hors de la portée de l’enfant, car une surdose de fer peut être mortelle ou
causer une très grave maladie. Si un enfant qui a une légère pâleur reçoit de la sulfadoxine-pyriméthamine
(Fansidar) comme antipaludéen, il ne faut pas lui donner de comprimés de fer/folate avant la consultation suivante
qui doit avoir lieu après deux semaines. Le fer/folate peut gêner l’action de la sulfadoxine-pyriméthamine qui
contient un produit antifolique. L’enfant traité avec la sulfadoxine-pyriméthamine peut recevoir du fer sous forme
de sirop, si ce dernier ne contient pas de folate.
9. Les vaccinations
L’immunisation des enfants avec le vaccin approprié au moment opportun permet de prévenir la rougeole, la
poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la tuberculose.
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25 avril 2024
Enseignant : M. WADOUKA FABIEN, Infirmier Principal – Ecrivain
Cours : PCIME - PCIMNE – IFOSSA de Mokolo
7. Ictère néonatal
8. Infections néonatales
9. Malformations
10. Nombril
11. Silverman
12. Yeux (conjonctivites)
9. SUIVI DE L’ENFANT
Souvent, l’enfant malade doit recevoir des soins de suivi au dispensaire. L’agent de santé indique à la mère quand
elle doit ramener l’enfant pour la consultation de suivi (par exemple : après 2 jours ou après 14 jours). Lors de
cette consultation, l’agent de santé peut vérifier si le médicament ou les autres traitements prescrits ont amélioré
l’état de l’enfant. Il arrive qu’un enfant ne réagisse pas à un certain antibiotique ou antipaludéen. Dans ce cas, il
faut changer de médicament. Il faut réexaminer l’enfant qui avait une diarrhée persistante pour s’assurer que la
diarrhée a cessé. Il est aussi indispensable de réévaluer l’enfant qui a de la fièvre ou une infection de l’œil, si son
état ne s’améliore pas. La consultation de suivi revêt une importance particulière pour l’enfant qui a un problème
d’alimentation, car il faut être certain qu’il est nourri de manière appropriée et prend du poids.
Puisque le suivi est important, vous devez prendre des mesures pour que la consultation ait lieu à un moment qui
convient à la mère. Évitez, si possible, qu’elle doive attendre son tour parmi les personnes qui n’ont pas de
rendez-vous. Une façon d’encourager la mère à venir à la consultation de suivi est de ne pas faire payer celle-ci.
Certains dispensaires utilisent un système qui permet de trouver facilement les fiches des enfants attendus pour
des soins de suivi.
La consultation de suivi comprend des étapes différentes de la première consultation pour un problème. Souvent
les traitements donnés sont, eux aussi, différents.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
• OMS. (2001, Avril). Manuel sur la PCIME : la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant.
Département Santé zt développement de l’enfant et de l’adolescent.
• Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (COTE D’IVOIRE). (2018). Prise en charge intégrée des
maladies du nouveau-né et de l’enfant.
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Enseignant : M. WADOUKA FABIEN, Infirmier Principal – Ecrivain