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République Gabonaise

Union-Travail-Justice

NOTES DU COURS IDE4014

Discipline infirmière

Préparé par Francine Boily (2012)M. Sc ed

Adapté et présenté par Augustine Zang


Ndong, M. Sc inf. EPM octobre-novembre,
2018

Cours IDE4014, Discipline infirmière, Francine Boily, Novembre 2012 Page 1


COMPÉTENCE

Permettre à l'étudiant de préciser sa conception du rôle autonome de


l’infirmier à partir du modèle McGill.

Contenu

Historique des soins infirmiers au Gabon. Rôle et fonctions de l’infirmier diplômé


d’État polyvalent (IDEP) au Gabon. Domainesde pratique de ce professionnelde la
santé au Gabon. Paradigmes et développement de la discipline infirmière. Ecoles de
pensée dans la discipline infirmière. Modèles conceptuels et discipline infirmière :
historique, définition, composantes et utilité. Modèle McGill : postulats et valeurs,
concepts de santé, de personne/famille, d’environnement, de soins infirmiers et
d’apprentissage. Application de la démarcheclinique basée sur le modèle McGill :
composantes, caractéristiques. Rédaction d’un plan de soins.

ÉLÉMENTS DE COMPÉTENCE / OBJECTIFS SPÉCIFIQUES


Page
1. Décrire les principaux éléments de l’histoire des soins infirmiers au Gabon………..3

2. Identifier le rôle, les fonctions et les domaines de pratique de l’infirmier


diplômé d’état polyvalent (IDEP) au Gabon……………………………………………..7

3. Décrire les principaux paradigmes sur lesquels la discipline infirmière


s’est développée au cours des dernières années………………………………………11

4. Expliquer les concepts centraux présents dans toutes les conceptions de la


disciplineinfirmière………………………………………………………………………....13

5. Identifier les écoles de pensée sous lesquelles sont regroupées les


différentes conceptions de la discipline infirmière……………………………………...17

6. Décrire les élémentscaractéristiques des conceptions ou modèles de soins


infirmiers les plus courants dans la pratique(+ tableaux).…………………………….20

7. Établir des liens entre les principaux modèles conceptuelsinfirmiers et les


concepts centraux de la discipline infirmière (sous forme de tableaux) …………….37

8. Expliquer les postulats et les valeurs du modèle McGill ainsi que les
éléments essentiels qui en découlent……………………………………………………41

9. Expliquer les concepts de santé, de personne/famille, d’environnement,-


de soins infirmiers et d’apprentissage selon le modèle McGill……………………….45

10. Décrire les cinq (5) composantes de la démarche clinique…………………………...50

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11. Expliquer les particularités de la démarche clinique selon le modèle McGill……….55

12. Rédiger une démarche clinique selon le modèle McGill ainsi que le plan de
soins…………………………………………………………………………………………62

OBJECTIF 1

DÉCRIRE LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE L’HISTOIRE DES SOINS


INFIRMIERS AU GABON.
 Les premiers missionnaires français arrivent au Gabon en 1844. Ce fut la première
porte ouverte au christianisme en Afrique noire;
 Libreville, fondée en 1849, est le point de départ de la colonisation française;
 Face à des épidémies de fièvre jaune, de peste, de maladies endémiques telles la
malaria, la lèpre, la trypanosomiase, etc., l’administration coloniale forme des
soignants afin d’intervenir auprès de la population;
 La construction de structures sanitaires nécessite le recours à du personnel chargé de
faire des pansements, de distribuer des médicaments. Ces aides-soignants sont aussi
utilisés à des tâches de commis et d’entretien et sont le plus souvent sous l’autorité
des médecins militaires;
 L’histoire de la profession infirmière est également liée à la création des hôpitaux.
Au Gabon, Albert Schweitzer et sa femme fondent en 1913 à Lambaréné, un premier
hôpital spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses sub-sahariennes. Les
infirmiers sont alors formés sur le tas;
 Après la Première guerre mondiale, plusieurs pays africains francophones
commencent à offrir une formation professionnelle permettant d’obtenir un diplôme.
Au Sénégal, la première école professionnelle ouvre ses portes en 1922;
 Après la Seconde guerre mondiale, les programmes de formation infirmière sont plus
structurés, les exigences d’entrée de même que la durée sont augmentés;
 Avant l’Indépendance en 1960, les programmes de formation sont calqués sur les
programmes français.
 1960 : le nouvel État Gabonais crée l’École Nationale de Santé et d’Action sociale
(ENSAS) dont le niveau de recrutement était le BEPC, Seconde, première et Terminale
sans Bac + concours.
 1975 : Création du Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) pour la
formation locale des médecins et de certains paramédicaux;
 1977 : Le Gabon souscrit à la Déclaration d’Alma Ata (Santé pour tous en l’an 2000) et
adopte l’approche des Soins de santé primaires l’année suivante;

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 1995 : Ouverture de l’École Nationale d’Action Sanitaire et Sociale (ENASS) : la
formation d’infirmier diplômé d’État est instaurée; les candidats doivent être
titulaires du BAC et sont présélectionnés après un concours ; les programmes de
formation sont adaptés aux besoins de la population;

 En 1996, l’ANGIDE (Association Nationale Gabonaise des Infirmiers Diplômés et


Etudiants) est créée.
 2005 : États généraux de la santé au Gabon qui dégagent les priorités du Plan
national de Développement sanitaire (PNDS);
 2007 : Le projet d’un Ordre National des infirmières et infirmiers du Gabon
règlementant la profession est élaboré par l’ANGIDE et déposé au Ministère de la
Santé en Février.
 2010 : Adoption de la nouvelle Politique Nationale de la Santé et du Plan National de
Développement sanitaire (PNDS)  qui, entre autres priorités, vise la mise en place des
filières de formation en sciences infirmières afin de doter le Gabon de ressources
humaines de qualité et en nombre suffisant.

Note : Section validée et amendée par MENGUEBA N’NA, G., inf. et YABA MABIKA,
F., inf. kinésithérapeute. Clinicien.; Octobre 2012.

Pour fins de comparaison :

En France :

 Du moyen âge à la fin du XIXe siècle, les principales soignantes sont des religieuses
qui s’occupent des pauvres, des indigents et des malades;
 Des corps d’infirmiers masculins rattachés aux armées sont constitués dès l’époque
des croisades;
 Au XIXe siècle, il y avait autant d’hommes que de femmes qui dispensaient des soins
dans les établissements parisiens. Cette situation sera complètement modifiée lors
de la Première guerre mondiale;
 À la fin du XIXe siècle, la révolution pasteurienne et l’industrialisation amènent une
technicisation des soins et les premières écoles d’infirmières ouvrent leurs portes
(1907 à Paris à La Salpêtrière);
 Après la Seconde guerre mondiale, l’hôpital devient un lieu d‘hypertechnicité et
apparaissent d’autres types de soignants (techniciens en laboratoire, en radiologie);
 1938 : Création du diplôme d’État d’infirmier;
 1946 : L’obtention du diplôme d’infirmier d’État est obligatoire pour exercer;
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 1978 : Reconnaissance d’un rôle propre à l’infirmière;
 2007 : Création d’un Ordre professionnel.

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Au Québec :

 1639 : Fondation du premier hôpital en Amérique, à Québec par les religieuses;


 Jusqu’aux années 1860, les infirmières n’occupent pas de fonction propre aux soins
infirmiers et leurs tâches de soins sont jumelées à du travail ménager;
 1886 : Ouverture de la 1ère école anglophone de soins infirmiers au Québec; une 2ième
voit le jour en 1890;
 Les écoles d’infirmières sont rattachées aux hôpitaux et la formation varie d’un
hôpital à l’autre;
 1920 : Adoption d’une loi créant la première association professionnelle des gardes-
malades enregistrées (AGMEPQ); le titre d’infirmière nécessite une formation dont
les exigences d’entrée et la durée (3 ans) sont précisées;
 1925 : Obligation de la réussite d’un examen d’enregistrement à l’ AGMEPQ;
 1934 : Ouverture de la première école supérieure pour la formation des infirmières
francophones rattachée à l’Université de Montréal;
 1946 : Adoption d’une loi relative au permis d’exercice; l’AGMQ devient l’Association
des infirmières de la province de Québec;
 Dans les années 60, le système de santé québécois subit de profonds changements et
les hôpitaux deviennent sous la responsabilité entière de l’État;
 1973 : Adoption de la Loi sur les infirmières et infirmiers définissant l’exercice et la
pratique infirmière;
 1974 : Création de l’Ordre professionnel des infirmières et infirmiers du Québec
(OIIQ) en vertu du Code des professions du Québec;
 1976 : Adoption du code de déontologie infirmière. Mise en place de l’inspection
professionnelle et du comité de discipline;
 2003 : Révision du Code de déontologie et de la Loi sur les infirmières et infirmiers.

Et au niveau international :

 1860 : Florence Nightingale met sur pied le premier programme structuré pour la
formation infirmière à Londres en Angleterre;
 1899 : Création du Conseil international des infirmières (CII) par des infirmières du
Royaume Uni, des USA, d’Allemagne et du Canada;
 1998 : Mise sur pied du Secrétariat international des infirmières et infirmiers de
l’espace francophone (SIDIIEF). L’OIIQ a contribué à sa création.

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Références  bibliographiques:

Bureau des Relations internationales (2011). Note préparatoire à la mission de l’UQTR au


Gabon  : partenariat UQTR-INFASS. UQTR.

Catanas, Marc. Quelle place de l’infirmière dans l’évolution socio-historique des professions de
soin? Document consulté en ligne le 29 septembre 2012 à l’adresse
http://www.infirmiers.com/profession- infirmière/presentation/historiquedelaprofession.html

Dallaire, C. sous la direction de. (2008) Le savoir infirmier. Au cœur de la discipline et de la


profession. Montréal : Gaëtan Morin, éditeur.

Kozier, B., Erb, G., Berman, A & Snyder, S. (2012) Soins infirmiers. Théorie et pratique. Tome 1.
Adaptation française sous la dir. d’un collectif. Ville St-Laurent : ERPI

Mezui, Hervé Essono. L’arrivée des missionnaires au Gabon  : le rôle de la Congrégation du saint
Esprit. Document consulté en ligne le 9 septembre 2012 à l’adresse : theses.inuv-
lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2006.essono-mezui_h&part=112190

Makhouradia Thiam. La formation infirmière au Sénégal  : du tirailleur brancardier à l’Infirmier


diplômé d’État. Publications SIDIIEF. 12 p. Document consulté en ligne le 12 -09-14 à l’adresse
http://www.sidiief.org/fr-
ca/Accueil/7_0_Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_4_banquetextes
/SIDIIEF03M Thiam.ashx

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OBJECTIF 2

IDENTIFIER LE RÔLE, LES FONCTIONS ET LES DOMAINES DE PRATIQUE DE


L’INFIRMIER POLYVALENT (IDEP) AU GABON

 NOTION DERÔLE

 Selon le PetitLarousse (2012), un rôle est : «Un ensemble de normes et


d’attentes qui régissent le comportement d’un individu, du fait de son statut
social ou de sa fonction dans un groupe».
 Le rôle d’infirmier, d’infirmière correspond donc à des normes, à des
comportements inhérents à la discipline infirmière, à des attentes que la
société, les membres de la profession ainsi que les autres professionnels de la
santé ont envers la personne qui assume ce rôle.
 La notion de rôle renvoie à l’identité professionnelle car demander à quelqu’un
quelle est sa profession, son métier, c’est lui demander aussi quel est son rôle
dans la société (Dallaire, 2008) ;
 Les étudiants en Sciences infirmières ont à développer, à s’approprier ce
nouveau rôle au cours de leur formation par les cours, les stages, les échanges
avec les enseignants, etc. (Kozier & al. 2012)
 L’apprentissage de tout nouveau rôle fait vivre de l’insécurité, des tensions, des
conflits. Il en est de même pour l’étudiant en sciences infirmières dans
l’apprentissage de son rôle professionnel en raison :
1) de ses attentes, de ses croyances, de ses valeurs personnelles face à l’exercice du
rôle,
2) du questionnement face à ses aptitudes,
3) de sa perception de l’écart entre le rôle souhaité et le rôle «réel» observé dans le
milieu professionnel. (Kozier & al. 2012)

 RÔLE DE L’IDEP :

 En référant à l’histoire des soins infirmiers au Gabon, quels rôles l’IDEP a-t-il
joués jusqu’à maintenant?
 L’IDEP est-il appelé à jouer un nouveau rôle professionnel?

 FONCTIONS INFIRMIÈRES

 Une fonction est: Ce que doit accomplir une personne pour jouer son rôle dans
la société, dans un groupe social (Le Petit Robert, 2006);
 Les fonctions sont donc liées à la définition du rôle;

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 Les fonctions infirmières désignent l’ensemble des activités accomplies par les
infirmières afin de jouer leur rôle dans le système de santé (Dallaire C., 2008);
 Cet ensemble d’activités constitue le champ d’exercice de l’infirmière, de
l’infirmier et est encadré par des lois dans plusieurs pays;

 Actuellement au Québec, l’exercice infirmier consiste à : Évaluer l’état de santé, à


déterminer et à assurer la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers, à
prodiguer les soins infirmiers et les traitements infirmiers et médicaux dans le but de
maintenir et de rétablir la santé de l’être humain en interaction avec son
environnement, à prévenir la maladie ainsi qu’à fournir les soins palliatifs.(Loi sur les
infirmières et infirmiers, L.R.Q., c.1-8, art. 36, modifié par L.Q. 2009, c.28, art.14*)

 Dallaire & Dallaire (2008) proposent CINQ GRANDES FONCTIONS représentant


l’ensemble de ce que doivent accomplir les infirmières afin de jouer leur rôle dans le
système de santé.

1. Une fonction relative aux soins


2. Une fonction d’éducation
3. Une fonction de coordination
4. Une fonction de collaboration
5. Une fonction de supervision

1. SOIGNER :
A. Les soins infirmiers généraux : Tout ce qui permet à la vie d’exister : les soins d’hygiène,
les interventions pour entretenir la respiration, l’alimentation, l’élimination, la
mobilité, les soins de confort, l’utilisation de moyens de soulagement de la douleur
autres que la médication, etc. Ils sont ce qu’une personne fait généralement seule. Ces
soins sont prodigués dans des situations particulières de maladie et consistent à se
substituer, à faire à la place de, de façon temporaire ou permanente. Ils doivent être
adaptés aux conditions des différents types de clientèle et selon que ce sont des soins
aigus, prolongés ou palliatifs. Ces soins comptent beaucoup dans la vie des personnes
qui vivent des situations qui leur étaient jusqu’alors inconnues et qu’elles-mêmes ou un
membre de leur famille ne peut assumer partiellement ou totalement. Ils nécessitent,
en plus des connaissances théoriques, des capacités d’accompagnement, d’écoute, de
réconfort, un bon sens de l’observation. Au Gabon, les soins généraux sont
généralement assumés par la famille.

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B. Les soins infirmiers techniques : Soins de réparation. Ils sont administrés aux
personnes qui vivent des perturbations de santé, lesquelles nécessitent des
interventions infirmières en raison de ses connaissances et de ses habiletés.

 Soins infirmiers techniques généraux  : ils impliquent la manipulation d’instruments,


de matériel et la mise en application de procédures. Exemples : prise des S.V., prises
de sang, injections, pansements, perfusions, administration des médicaments.

 Soins infirmiers techniques spécialisés :


 Ils exigent une connaissance plus approfondie de problèmes de santé
particuliers, de leur évolution, des complications et des interventions possibles.
 Ils nécessitent un bon jugement clinique, une bonne expérience auprès d’un
type particulier de clientèle. (Exemples : hémodialyse, salle de réveil, salle
d’accouchement, chirurgie cardiaque, soins intensifs)
 Parce qu’ils font appel à une technologie plus complexe, ils nécessitent de la
dextérité et une conscience professionnelle permettant de les appliquer avec
rigueur.
 La pratique en santé mentale ou en soins palliatifs même si elle ne nécessite
pas de technologie particulière, exige des connaissances et des habiletés
spécialisées.

Les soins infirmiers techniques peuvent causer de l’anxiété chez les malades en
raison de leur caractère souvent invasif mais ils sont généralement bien perçus
par la population qui leur accorde une grande importance dans le traitement de
leur maladie et leur rétablissement.
Pour les infirmières, ils sont source de valorisation et de qualification.

2. ÉDUQUER :

Selon Green et Kreuter (1999), la fonction éducative fait partie de l’éducation pour la
santé (EPS) et est une combinaison d’apprentissages planifiés, destinés à faciliter
l’adoption volontaire de comportements conduisant à la santé. Non seulement
l’infirmière renseigne la personne sur la santé et la maladie mais elle l’aide aussi à faire
des choix libres et éclairés. La fonction éducative s’exerce dans tous les milieux de
pratique et exige que l’infirmière ait une vision globale de la personne et de la santé.
Elle vise :

 la promotion de la santé physique et mentale ou prévention primaire:


enseignement de saines habitudes de vie, vaccination, contraception, etc.
 la prévention secondaire : dépistage de l’HTA, des IST, enseignement
préopératoire, etc.
 la prévention tertiaire : enseignement aux malades afin de prévenir les
complications du diabète, de l’asthme, du SIDA, etc.

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3. COORDONNER :
 La fonction de coordination est essentielle pour le malade et sa famille ainsi que
pour le fonctionnement de l’établissement de soins et du système de santé;
 Elle a deux dimensions : clinique et organisationnelle;
 Coordination clinique : L’infirmière est au centre des informations (malade, famille,
membres de l’équipe soignante) et elle doit s’assurer de la circulation de ces
informations afin que la personne reçoive les soins requis;
 Coordination organisationnelle : Ce sont les activités liées à l’organisation des soins
et des traitements, à la coordination des ressources humaines et matérielles en vue
d’une meilleure efficacité.

4. COLLABORER :

 Concerne les actions faites conjointement avec les autres professionnels de la


santé, notamment les médecins;
 Des recherches démontrent qu’une bonne collaboration avec le médecin a une
action directe positive sur le malade;
 La collaboration avec les infirmières et autres professionnels est également
essentielle puisqu’elle réfère au partage des informations et des responsabilités
et à la continuité des soins.

5. SUPERVISER :

 S’exerce lorsque les soins sont dispensés par d’autres catégories de personnel
dans les structures où les soins sont hiérarchisés, fractionnés.

Références :

Dallaire, C.Sous la direction de (2008) Le savoir infirmier. Au cœur de la discipline et de la


profession. Montréal, Gaëtan Morin éditeur.

Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (2010) Perspectives de l’exercice de la profession


d’infirmière. Westmount.

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OBJECTIF 3

DÉCRIRE LES PRINCIPAUX PARADIGMES SUR LESQUELS LA DISCIPLINE


INFIRMIÈRE S’EST DÉVELOPPÉE AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES

PARADIGME?

 Le philosophe des sciences et physicien Kuhn (1970) a introduit la notion de


«paradigmes» pour désigner les grands courants de pensée ou façons de voir et
de comprendre le monde. (Pépin & al. 2010)
 Des auteurs en soins infirmiers ont défini les paradigmes comme étant les
postulats philosophiques à la base des activités de l’infirmière et qui influencent
le développement des savoirs et des pratiques. (Pépin & al. 2010)
 Selon Kozier & al (2012), le paradigme est une manière de penser les soins
fondée sur un ensemble de croyances, de valeurs et de postulats.
 Trois paradigmes principaux ont influencé le savoir et la pratique infirmière :
1) La catégorisation
2) L’intégration
3) La transformation

1) La catégorisation : 19e siècle

 Période importante de développement des connaissances, cette approche


scientifique est caractérisée par la division des phénomènes et leur
organisation en groupes, en classes, dont les éléments peuvent être isolés et
entre lesquels on peut faire des liens.
 Dans le domaine de la santé, plusieurs causes des maladies infectieuses sont
identifiées, on recherche les facteurs responsables des maladies, on classifie
leurs manifestations. C’est une approche linéaire et causale;
 Selon cette approche, la formation infirmière se fait à partir des autres
disciplines, de l’hygiène et les savoirs sont ceux de la formation médicale
visant à dépister et à éliminer les maladies (Rousseau, 2008);
 On peut simplifier l’influence de ce paradigme par les mots : FAIRE POUR
(faire à la place du malade)

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2) L’intégration : Seconde moitié du 20e siècle

 L’approche des soins de santé primaires proposée par l’OMS en 1978


souligne la nécessité de protéger la santé de tous les peuples et reconnaît
les liens entre la santé et les niveaux économique et social;
 Cette approche influence la pratique infirmière en offrant une vision globale
de la personne en interaction avec son environnement;
 La santé et la maladie sont inter reliées, la santé est un idéal à atteindre et la
promotion de la santé apparaît comme un domaine important des soins;
 Des modèles d’intervention infirmière sont élaborés selon l’approche
holistique de la personne (un tout dont les composantes sont biologique,
psychologique, sociologique, culturelle et spirituelle), la démarche
systématique est implantée et une relation de collaboration avec le malade
et sa famille est privilégiée;
 La science infirmière est reconnue comme une discipline distincte et la
formation infirmière fondamentale est enrichie;
 On peut simplifier l’influence de ce paradigme par les mots : FAIRE AVEC (le
malade collabore)

3) La transformation :

 La pratique infirmière est centrée sur l’expérience de santé et vise le bien-


être de la personne-famille et l’accompagne dans son cheminement; elle
donne priorité à la façon de voir de la famille et à leurs préoccupations;
 L’expérience de la maladie fait partie intégrante de celle de santé et elle est
un élément important du processus de changement d’une personne et de sa
famille;
 La recherche s’effectue de plus en plus selon les conceptions propres à la
discipline infirmière permettant d’élaborer de nouveaux savoirs spécifiques
à la profession;
 De plus en plus d’infirmières s’engagent dans des formations de 2ième cycle;
 On peut simplifier l’influence de ce paradigme par les mots : ÊTRE AVEC (la
personne et sa famille sont des partenaires)

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Les changements de paradigme ne sont pas des révolutions mais plutôt le
résultat de l’évolution de notre compréhension du monde, des
connaissances et des besoins des populations.

Référence :

Kozier, B., Erb, G., Berman, A. & Snyder, S. (2012) Soins infirmiers. Théorie et pratique.
Tome 1. Adaptation française sous la dir. d’un collectif. Ville St-Laurent : ERPI.

Pépin, J., Kérouac, S., Ducharme, F. (2010) La pensée infirmière. 3e édition. Montréal,
Chenelière Éducation.

OBJECTIF 4

EXPLIQUER LES CONCEPTS CENTRAUX PRÉSENTS


DANS TOUTES LES CONCEPTIONS DE LA DISCIPLINE INFIRMIÈRE

 Aident les personnes à assumer leurs responsabilités en matière de santé;


 Aident les personnes à acquérir des mécanismes d’adaptation pour prévenir et
surmonter les problèmes de santé et les situations de crise;
 S’inscrivent dans un contexte multidisciplinaire.

CONCEPTS vs CONCEPTIONS?

 Un concept est une idée abstraite ou une image mentale qui représente un phénomène.
Il traduit les propriétés et le sens d’un objet, d’un événement ou d’une chose. (Kozier &al.
2012)
 Aubin et Dallaire(2008) retiennent les définitions de Walker et Avant (2005) : les
concepts sont des briques qui permettent la construction et la solidification d’une
théorie, ainsi que celle de Morse (1995) : les concepts sont des représentations
abstraites de la réalité perceptible, formées par des expériences directes ou indirectes.

 Une conception est une façon de concevoir une chose (Dictionnaire L’Internaute
consulté en ligne le 04-10-12); une manière particulière de comprendre une question,
une opinion, une idée que l’on peut se faire de quelque chose (Dictionnaire Larousse
français consulté en ligne le 04-10-12);
 Dans le cas de la discipline infirmière, c’est sur des conceptions élaborées par des
théoriciennes que s’appuient la pratique, la formation, la recherche et la gestion des
soins;

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 Les conceptions de la discipline infirmière sont construites à partir de quatre (4)
concepts clés ou centraux : la personne, l’environnement, la santé, le soin.
Références :

Kozier, B., Erb, G., Berman, A., & Snyder, S. (2012). Soins infirmiers. Théorie et pratique.Tome 1.
Adaptation française sous la direction d’un collectif. Ville St-Laurent : ERPI

Dallaire, C. sous la direction de (2008) Le savoir infirmier. Au cœur de la discipline et de la


profession. Montréal, Gaëtan Morin Éditeur.

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Extrait de : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Perspectives de l’exercice de la
profession d’infirmière. Édition 2010, Westmount, p. 7.

Éléments explicatifs de ces concepts :


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 LA PERSONNE, FAMILLE OU COMMUNAUTÉ :

Est un tout indivisible, unique et en devenir :

 réfère à la dimension holistique de la personne, à ses composantes biologique,


psychologique, sociale, culturelle;
 chaque être humain a ses réactions propres;
 chaque personne ou groupe est en processus de changement continuel;

Agit en conformité avec ses choix, ses valeurs et ses croyances ainsi que selon ses
capacités :

 la personne a des croyances, des valeurs sociales, politiques, culturelles, spirituelles qui
influencent ses choix;
 au Gabon, il y a huit groupes ethniques, plusieurs langues, 3 religions, des
tradipraticiens, etc. Pour Simon Pierre Ézéchiel Mvone Ndong dans Santé et précarité
au Gabon (2011), un soignant compétent est celui qui, en plus d’avoir un imposant
bagage scientifique, présente une capacité d’adaptation remarquable selon
l’importance de la problématique culturelle dans laquelle s’exprime le cas de maladie (p.
223);
 l’âge, le sexe, la provenance régionale, urbaine ou rurale, le niveau d’éducation, la classe
sociale, etc., font que la personne a des capacités qui lui sont propres, qui lui font
accorder des significations différentes à la maladie et y réagir de différentes façons;

Est en relation avec les autres :

 a une famille proche et élargie, possède un réseau de soutien dans la famille et à


l’extérieur de la famille, est dans une collectivité ethnique, un groupe social,
professionnel; est en relation avec les ancêtres, etc. ;
 a vécu des expériences diverses avec les soignants traditionnels et ceux de la médecine
moderne, avec divers milieux de soins;

Est en interaction avec son environnement :

 l’environnement est géographique, social, politique, spirituel.

 LA SANTÉ :
 Est un processus dynamique et continu;

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 Est une expérience subjective;

 Est la capacité à accomplir les tâches liées à l’exercice de ses rôles à l’aide de ses propres
ressources et celles de son entourage et ce, d’une façon satisfaisante pour elle-même et
pour ses proches;
 Peut avoir des sens différents selon les perceptions;
 Les facteurs environnementaux peuvent l’influencer;
 Est un apprentissage.

 L’ENVIRONNEMENT :

 A des dimensions psychologique, sociale, spirituelle, politique, économique et


organisationnelle;
 Peut être source de soutien s’il est sain, sécuritaire et stimulant;
 Peut être nuisible si l’on y trouve des facteurs de risque pour la santé, le bien-être et la
qualité de vie.

 LES SOINS INFIRMIERS :

 Sont empreints d’humanisme;


 Contribuent au maintien, au rétablissement et à l’amélioration de la santé, du bien-être
et de la qualité de vie des personnes;

Référence :

Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Perspectives de l’exercice de la profession


d’infirmière. Édition 2010, Westmount, p. 7-10

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OBJECTIF 5
IDENTIFIER LES ÉCOLES DE PENSÉE SOUS LESQUELLES SONT REGROUPÉES LES
DIFFÉRENTES CONCEPTIONS DE LA DISCIPLINE INFIRMIÈRE

 Les différentes conceptions (façons de voir la discipline) ont été regroupées en Écoles de
pensée selon les questions auxquelles elles tentaient de répondre et selon les auteurs
qui les avaient inspirées;

 Kérouac, Pépin, Ducharme, Duquette et Major (1994) proposent les regroupements


suivants :

1. L’école des besoins;

2. L’école de l’interaction;

3. L’école des effets souhaités;

4. L’école de l’apprentissage de la santé;

5. L’école des patterns;

6. L’école du caring.

1) Caractéristiques principales des conceptions de soins regroupées selon l’école des


besoins:

 Ces conceptions décrivent les besoins de la personne et ce que doit faire l’infirmière
pour y répondre;
 Le soin est centré sur l’indépendance de la personne pour la satisfaction de ses
besoins fondamentaux ou pour sa capacité à assumer ses soins (autosoins);
 La théorie de Maslow sur la hiérarchie des besoins et celle des stades de
développement d’Erickson ont inspiré cette école de pensée;
 Les conceptions de Virginia Henderson et de Dorothea Orem font partie de cette
école;
 Le modèle de V. Henderson est encore très utilisé dans les pays francophones et il est
approfondi à l’objectif suivant.

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2) Caractéristiques principales de la conception de soins faisant partie de l’école de
l’interaction :

 Ces conceptions reposent sur le processus d’interaction entre le client qui a besoin
d’aide et l’infirmière qui peut lui fournir cette aide;
 Elles se sont inspirées des théories psychanalytique, de l’interaction et de
l’existentialisme;
 Les infirmières doivent posséder des connaissances systématiques afin d’évaluer les
besoins d’aide, poser un jugement clinique et planifier leurs interventions;
 La personne est une entité, capable de reconnaître ses besoins et qui désire se
réaliser;
 La maladie est considérée comme une expérience qui peut être une occasion de
croissance si la personne en comprend le sens;
 L’intuition et la subjectivité sont partie intégrante du soin;
 Hildegard E. Pepleau est considérée comme la pionnière en soins psychiatriques;
 Ida Orlando est aussi une théoricienne connue de l’école de l’interaction.

3) Caractéristiques principales de la conception de soins faisant partie de l’école des effets


souhaités :

 Elles sont inspirées des théories de l’adaptation et du développement;


 La personne est en relation avec l’univers et avec Dieu;
 Elle est un système holiste d’adaptation qui dépend des influences
environnementales;
 La santé est un état et un processus;
 Le but des soins infirmiers est de rétablir l’équilibre, la stabilité, l’homéostasie ou à
préserver l’énergie chez la personne, la famille ou la communauté;
 La conception de Callista Roy est la plus élaborée de cette école.

4) Caractéristiques principales de la conception de soins faisant partie de l’école de


l’apprentissage  de la santé :

 L’apprentissage de la santé vise l’adoption de comportements menant à


l’amélioration de la santé de la personne, de la famille, du groupe ou de la
communauté;
 Moyra Allen, infirmière québécoise, a élaboré une conception connue sous
l’appellation du Modèle McGill (nom de l’Université où elle travaillait). L’étude
exhaustive de cette conception des soins fait l’objet de ce cours;
 La philosophie des soins de santé primaires et la théorie de l’apprentissage social de
Bandura sont les principales sources de ce modèle.

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5) Caractéristiques principales de la conception de soins faisant partie de l’école des
patterns :

 Ces conceptions donnent tout son sens à la perspective unitaire de la personne et


aux patterns uniques qui le caractérisent;
 La santé et la maladie sont des processus de vie et ne sont pas en opposition;
 La théorie de l’être humain en devenir de Rosemarie Rizzo Parse illustre bien cette
conception.

6) Caractéristiques principales de la conception de soins faisant partie de l’école du


caring :

 Le concept de caring signifie que les aspects affectifs ou humanistes et les aspects
instrumentaux ou techniques des soins, ne doivent pas être séparés;
 Il implique le respect des valeurs, des croyances, du mode de vie et de la culture de la
personne;
 L’idéal du caring est humaniste et scientifique à la fois;
 Deux auteures ont élaboré des conceptions selon cette école : Jean Watson,
leHuman Caring et Madeleine Leininger, le Soin transculturel.

Références:

Kozier, B., Erb, G., Berman, A. & Snyder, S. (2012). Soins infirmiers. Théorie et pratique. Tome 1.
Adaptation française sous la dir. d’un collectif. Ville Saint-Laurent : ERPI.

Pépin, J., Kérouac, S., & Ducharme, F. (2010) La pensée infirmière. 3e édition. Montréal :
Chenelière Éducation.

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OBJECTIF 6
DÉCRIRE LES ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES DES CONCEPTIONS OU MODÈLES
CONCEPTUELS DE SOINS INFIRMIERS LES PLUS COURANTS DANS LA PRATIQUE.

Que sont les modèles et à quoi servent-ils?


 Les conceptions ou modèles de soins sont des représentations mentales de la
profession, elles proposent ce que la profession pourrait ou devrait être;

 Elles orientent la pratique en précisant le but que doit poursuivre l’infirmier,


l’infirmière, son rôle et ses activités de soins;

 Elles permettent de définir la personne bénéficiaire du service, l’environnement, la


santé et le soin;

 Les conceptions de soins permettent de préciser la contribution spécifique des


infirmières et infirmiers au domaine de la santé;

 Les modèles conceptuels précisent les champs d’intérêt pour la recherche, les
effets souhaités pour la gestion des soins et les éléments essentiels pour la
formation;

 Les conceptions différentes de voir la discipline infirmière ont permis son


développement.

 Les modèles conceptuels reposent sur :

 Des postulats qui sont les fondements théoriques et scientifiques;


 Des valeurs qui représentent les croyances de l’auteur;
 Des éléments clés qui découlent des valeurs et des postulats et qui
orientent la pratique professionnelle.

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Théorie environnementale
FLORENCE NIGHTINGALE
(1820-1910)

 Florence Nightingale est considérée comme la première infirmière car elle a été la
première à écrire sur ce que devaient être les soins infirmiers;
 Grâce à ses connaissances, son sens de l’observation et sa grande rigueur au travail, elle
réussit avec une quarantaine d’autres infirmières, à diminuer considérablement le taux
de mortalité des soldats hospitalisés durant la guerre de Crimée (1854-1856) en
Ukraine;
 De retour en Angleterre, elle fonde en 1860, la première école d’infirmières au monde à
l’hôpital de St-Thomas et structure un programme de formation pour les infirmières et
pour les sages-femmes;
 Dans ses Notes on Nursing en 1859, elle écrit que le service infirmier consiste «à placer
les personnes dans les meilleures conditions possibles pour que la nature agisse sur
elles». Cela signifie des lieux propres, calmes, bien aérés, des lits confortables, une
nourriture adéquate. En mettant l’accent sur la personne et sur un environnement
favorable à la guérison, Nightingale propose une conception des soins qui distingue
clairement le rôle de l’infirmière de celui du médecin qui lui, met l’accent sur la maladie.
De plus, ces conditions de l’environnement valent autant pour le recouvrement de la
santé que pour la prévention de la maladie;
 Florence Nightingale fut une pionnière en santé publique, une gestionnaire efficace, une
enseignante rigoureuse et est considérée comme la première infirmière chercheuse.
Elle se faisait l’avocate des malades et prônait l’équité (éthique) tout en encourageant
les infirmières à se rendre responsables de leur apprentissage.

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L’école des besoins
L’INDÉPENDANCE DANS LA
SATISFACTION DES BESOINS
FONDAMENTAUXVIRGINIA
HENDERSON  
(1897-1996)

 Infirmière américaine, publie en 1964 : The nature of nursing;


 Son modèle conceptuel de soins infirmiers est basé sur des connaissances scientifiques
(notamment le psychologue Thorndike, A. Maslow) et sur ses convictions personnelles;
 A œuvré dans le domaine des soins, de la formation et de la recherche;
 S’est préoccupée du rôle et des fonctions de l’infirmière dans le domaine de la santé;
 Définit la santé par la capacité de fonctionner de façon indépendante en relation avec
les 14 besoins fondamentaux ;
 Son modèle conceptuel basé sur les besoins de la personne malade et en santé est
encore largement utilisé dans les institutions de soins et d’enseignement francophones.
 POSTULATS QUI SOUS-TENDENT LE MODÈLE DE VIRGINIAHENDERSON  :
La personne :
 Est un être biopsychosocial et spirituel;
 A des besoins fondamentaux dont la satisfaction est essentielle pour sa survie et son
bien-être;
 Tend vers l’indépendance dans la satisfaction de ses besoins;
 A besoin d’assistance, dans certaines situations, pour conserver sa santé, la rétablir,
retrouver son indépendance ou mourir de façon paisible.

But des soins et rôle de l’infirmière :

 Conserver et rétablir l’indépendance de la personne de façon à ce qu’il puisse satisfaire


lui-même ses besoins fondamentaux.
 Le rôle de l’infirmière en est donc un de suppléance : aider l’individu malade ou en
santé, au maintien et au recouvrement de la santé (ou l’assister dans ses derniers
moments) par l’accomplissement de tâches dont il s’acquitterait lui-même s’il en avait la
force et la volonté ou s’il possédait les connaissancesvoulues.
 Le rôle autonome de l’infirmière se justifie par les énoncés suivants :
 L’infirmière exerce des fonctions qui lui sont propres;
 Lorsqu’elle tente d’usurper le rôle du médecin, elle néglige ses fonctions;
 La personne et la société attendent un service particulier de l’infirmière.
 CONCEPTS LIÉS AU MODÈLE DE VIRGINIA HENDERSON:

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Besoin : Nécessitévitaleafin de conserverson équilibre physique, psychologique, social ou
spirituel. Virginia Henderson en identifie quatorze (14). Ce sont :
 RESPIRER : apport essentiel en O2 et rejet de CO2, diffusion des gaz au niveau pulmonaire et
échanges au niveau cellulaire;
 BOIRE ET MANGER : ingestion, digestion et absorption de l’eau et des nutriments;
 ÉLIMINER : élimination urinaire, intestinale, sueurs, menstruations;
 SE MOUVOIR ET MAINTENIR UNE BONNE POSTURE : changement de positions du corps et des
membres, bon alignement corporel, circulation sanguine;
 DORMIR ET SE REPOSER : état permettant de reconstituer les forces de l’organisme;
 SE VÊTIR, SE DÉVÊTIR : protection du corps en fonction du climat et des normes sociales;
 MAINTENIR LA TO DU CORPS DANS LES LIMITES DE LA NORMALE : équilibreentre production et
déperdition de chaleur;
 ÊTRE PROPRE, SOIGNÉ ET PROTÉGER SES TÉGUMENTS : application des soins d’hygiène essentiels à
la santé et préservation des tissus corporels, attention portée à sa mise personnelle;
 ÉVITER LES DANGERS : protection contre les menaces, agressions, négligences;
 COMMUNIQUER AVEC SES SEMBLABLES ET ASSUMER SA SEXUALITÉ : établissement de liens
significatifs avec les autres;
 AGIR SELON SES CROYANCES ET VALEURS : mise en pratique de ses croyances et de ses valeurs;
 S’OCCUPER EN VUE DE SE RÉALISER : capacité d’autonomie, emploi du temps valorisant et
épanouissement personnel;
 SE RÉCRÉER : pratique d’une forme de loisir;
 APPRENDRE : capacité et intérêtpour l’acquisition de connaissances.

 Indépendance : La personne satisfait ses besoins fondamentaux à un niveau acceptable par


des actions appropriées ou d’autres le font pour elle selon sa croissance et son
développement et selon les critères de santé établis.

 Dépendance : la personne est incapable de satisfaire un ou des besoins fondamentaux ou


accomplit des actions inadéquates pour la satisfaction de ses besoins. Ce terme a un sens
différent de celui utilisé habituellement pour parler d’une accoutumance à des substances
(dépendance à l’alcool, aux somnifères ou aux drogues); il signifie la non-satisfaction d’un
besoin qui entraîne la nécessité de recourir à l’aide d’une autre personne.
 Sources de difficulté : causes de la non-satisfaction des besoins. Henderson les attribuent à
un manque de force physique, de connaissances ou de volonté. Actuellement, les termes
étiologie ou relié à permettent d’envisager plus largement les causes de non-satisfaction
des besoins.
 Manifestations: signes observables qui permettent d’identifier la satisfaction ou non des
besoins fondamentaux. Elles peuvent être subjectives ou objectives et se traduisent par des
plaintes (ex. : de douleur), des signes et symptômes physiques (ex. : toux, cyanose),
psychologiques (ex. : anxiété, chagrin), social (ex. : solitude), spirituel (ex. : détresse).

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École des besoins 
MODÈLE DE L’AUTOSOIN :
DOROTHEA OREM
(1914-2007)

 Infirmière américaine, publie en 1971 Nursing  : Concepts of practice;


 Ces concepts sont : l’autosoin, la capacité de la personne à les accomplir, les nécessités d’autosoin,
les exigences d’autosoins thérapeutiques;
 L’autosoin est une action apprise par l’individu dans un contexte socioculturel, basée sur une
décision, de manière volontaire, délibérée, dans le but de maintenir sa santé et son bien-être ou
ceux des personnes dont elle a la charge;
 L’habileté de la personne à assumer ses autosoins (capacité d’autosoin) dépend de ses capacités
physiques, de ses ressources intellectuelles, sociales, etc.; le manque de connaissances, d’habiletés
ou d’énergie entraînent l’incapacité de prendre en charge ses autosoins;
 Les nécessités d’autosoin répondent à des exigences universelles (communes à toutes les
personnes), aux déviations de la santé ou du développement de la personne;
 Les exigences d’autosoins thérapeutiques correspondent aux activités nécessaires pour satisfaire les
nécessités d’autosoins afin de maintenir ou rétablir la santé ;
 Il y a déficit d’autosoin lorsque la personne ne peut accomplir ses activités de soins de manière
satisfaisante;
 L’environnement est important puisqu’il influence la décision et les capacités de la personne;
 Pour Orem, la santé est un état d’intégrité des parties du système biologique et des modes de
fonctionnement biologique, symbolique et social de l’être humain (Orem, 1991);
 Les soins infirmiers constituent un service spécialisé parce qu’ils aident les personnes à surmonter
leurs limites dans l’exercice des autosoins; ils contribuent au maintien, au recouvrement de la santé
et à la prévention de la maladie;
 Cinq modes d’assistance sont précisés : agir à la place de, guider, soutenir, créer un environnement
favorable et enseigner;
 Les interventions de l’infirmière sont classifiées en systèmes infirmiers selon qu’ils sont : totalement
ou partiellement compensatoires, liées à des activités d’éducation ou de développement;
 Ce modèle a encore un impact important dans le domaine de la recherche infirmière : élaboration
d’instruments de mesure, de guides de pratique, de programmes d’enseignement, etc.

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École de l’interaction

MODÈLE DES
RELATIONS PERSONNELLES :
HILDEGARD E. PEPLEAU
(1909-1999)
 Infirmière en psychiatrie, Pepleau centre sa théorie sur la relation thérapeutique entre
l’infirmière et la personne soignée;
 La relation interpersonnelle thérapeutique a 4 phases : l’orientation, la détermination,
l’exploitation et la résolution;
 Est considérée comme la pionnière en soins infirmiers psychiatriques;
 A introduit la notion de «pratique avancée»;
 La personne est un être bio-psycho-socio-spirituel en développement constant;
 Les infirmières doivent tenir compte de la culture et des mœurs de la personne;
 La maladie peut permettre la croissance de la personne;
 Cette conception continue d’inspirer la pratique et la recherche notamment en santé
mentale et en psychiatrie.

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L’école des effets souhaités

MODÈLE DE L’ADAPTATION
CALLISTA ROY
(1939- )

 Sœur Callista Roy propose en 1976, un modèle conceptuel inspiré des théories
sur l’adaptation, le stress et le coping;
 Elle définit l’adaptation comme «le processus et l’issue dont se sert la personne qui pense
et qui ressent pour prendre conscience et faire des choix afin d’arriver à s’intégrer dans son
entourage humain et physique» (Roy, 1997);
 Dans son modèle, la personne est un système adaptatif biopsychosocial, en constante
interaction avec son environnement et qui agit selon 4 modes : physiologique, le concept
de soi, la fonction selon les rôles et l’interdépendance;
 La santé est définie comme étant le processus qui consiste à être intégré et unifié;
 Les mécanismes d’adaptation sont régulateurs (mécanismes physiologiques de régulation :
systèmes endocrinien et neurologique par exemple) et cognitif (perceptions, gestion de
l’information et prise de décision);
 Le but des soins infirmiers est de promouvoir l’adaptation de la personne et du groupe
dans les 4 modes, soit en manipulant les stimuli de l’environnement ou en intervenant sur
les mécanismes régulateurs ou cognitifs afin de contribuer à la santé, à la qualité de vie ou
à la mort dans la dignité (Roy et Andrews, 1991, 1999);
 L’intervention infirmière consiste à évaluer les comportements et les facteurs qui
influencent les capacités d’adaptation, et à intervenir pour élargir ces capacités et
améliorer les interactions avec l’environnement (Fawcett, 2005);
 De nombreux travaux (dont ceux d’auteures québécois telles Ducharme et autres, Lévesque
et autres) ont été réalisés sur l’adaptation des personnes et des groupes dans diverses
situations (Fawcett, 2005) à partir du modèle de Callista Roy.

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L’école de l’apprentissage de la santé
MODÈLE DE MCGILL
MOYRA ALLEN
(1921-1996)

 L’étude exhaustive de ce modèle est l’objet d’objectifs spécifiques de ce cours

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 Écoleen
Élabore sa théorie des patterns
1981;
 L’être humain est unitaire, libre de choisir un sens aux
expériencesTHÉORIE
qu’il vit; DE L’HUMAIN
EN DEVENIR
 Il participe à la création de patterns de relations avec
l’univers;
ROSEMARIE R. PARSE
 Le pattern est un terme anglais qui représente une
caractéristique à la fois dynamique et en changement
constant, tout en étant en continuité, de l’humain et de
l’environnement, et que l’infirmière et la personne reconnaissent dans le processus de
santé. (Kérouac (2010) Glossaire, p.184);
 La santé est un processus de devenir reflétant les valeurs et les priorités de la personne;
 Le soin doit être centré sur l’humain unitaire et en devenir et sur la qualité de vie grâce
à la participation de la perosnne à ses expériences de santé.

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École du caring
LE SOIN HUMAIN - HUMAN CARING
JEAN WATSON (1940- )

 Infirmière américaine dont le modèle est influencé par Carl Rogers, psychologue humaniste
américain, et en sciences infirmières, par Madeleine Leininger qui élabora aussi un
modèle, celui du Soin transculturel;
 Watson (1999) définit la personne comme étant une entité indivisible « corps, âme et
esprit», ayant une conscience transpersonnelle et transcendante, une personne-nature-
univers qui tente de maintenir l’harmonie entre ces sphères;
 La santé est maintenue lorsque le soi perçu et le soi vécu sont en harmonie; 2
 Le but des soins est d’aider la personne à maintenir ou recouvrer l’harmonie et à
atteindre le meilleur niveau possible;
 L’environnement de la personne est physique ou matériel et réfère au monde
mystérieux/spirituel et existentiel; il est autant l’environnement immédiat que les forces de
l’univers tout entier.

Parmi les postulats de Watson, on retrouve les suivants  : 

 Le caring en soins infirmiers englobe les émotions, la compassion, l’attitude empathique, le


désir d’aider et implique un engagement personnel;
 L’infirmière, l’infirmier qui fait preuve de caring considère la personne comme un être
unique, à part entière et est sensible à ses sentiments;
 Il implique de tenir compte du contexte et de la signification de l’expérience vécue et
perçue par la personne;
 Il est un processus humain intersubjectif (échange de subjectivités) 3 et un idéal moral des
soins;
 Il doit favoriser la santé ainsi que la croissance individuelle et familiale;
 Le caring suppose l’acceptation de la personne telle qu’elle est et aussi ce qu’elle peut
devenir;
 Il permet à la personne de choisir la meilleure façon d’agir pour elle.

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Watson propose dix (10) objectifs de caritas cliniques permettant d’orienter la pratique : 2,3

1. Former un système de valeurs humanitaires et altruistes;


2. Inspirer foi et espoir;
3. Cultiver la sensibilité à soi et aux autres;
4. Établir une relation d’aide et de confiance;
5. Favoriser et accepter l’expression des sentiments négatifs et positifs;
6. Utiliser systématiquement la méthode scientifique de résolution de problèmes pour
prendre des décisions;
7. Favoriser une dynamique interpersonnelle de l’enseignement – apprentissage;
8. Créer un environnement mental, physique, socioculturel et spirituel favorisant la
guérison;
9. Aider en tenant compte de la satisfaction des besoins humains;
10. Reconnaître et porter attention aux dimensions spirituelles et existentielles de la vie
et de la mort.

Références  :

Volumes :
Adam, Evelyn (1991) Être infirmière, un modèle conceptuel. (3e éd.) Montréal :
Éditions Études vivantes.
Kozier, B., Erb, G., Berman, A. & Snyder, S. (2012) Soins infirmiers. Théorie et pratique.
Tome 1. Adaptation française sous la dir. d’un collectif). Ville St-Laurent : ERPI.
Pepin, J., Kérouac, S., Ducharme, F. (2010) La pensée infirmière. (3e éd.) Montréal :
Chenelière Éducation.
Potter, P.A., Perry, A.G. (2002) Soins infirmiers. Tome 1. Laval : Éditions Études vivantes.
Sauvé, J. & Paquette-Desjardins, D. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique. Outils
de soutien aux prises de décision. Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation.

Article :
Association de santé publique canadienne. (2006) Florence Nightingale. Document
consulté en ligne et imprimé le 11-09-2006 sur le site http://www.
cpha.ca/chd/french/about_fr.html

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OBJECTIF 6 (SUITE)

TABLEAUX DES PRINCIPALES CONCEPTIONS DE


LA DISCIPLINE INFIRMIÈRE

Tableau 1
Florence Nightingale

Personne Environnemen Santé Soin Éléments clés


t
Individu, Facteurs Absence de Service basé sur Lois de la vie et de
malade ou en externes maladie et l’observation et la santé
santé, qui a des influant sur la capacité l’expérience, qui
composantes personne et sur d’utiliser consiste à Environnement
physique, son processus pleinement ses mettre la sain
intellectuelle, de santé : air, ressources. personne
émotionnelle, eau, lumière, malade ou en Conditions
sociale et chaleur, santé dans les sanitaires
spirituelle. propreté, calme, meilleures
diète adéquate. conditions
possibles afin
que la nature
puisse restaurer
sa santé.

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Tableau 2
École des besoins : Virginia Henderson

Personne Environnement Santé Soin Éléments clés


Être biologique, Facteurs Capacité de Assistance à la Entièreté
psychologique externes agissant fonctionner de personne
et social qui de façon positive façon malade ou en Indépendance
tend vers ou négative. indépendante santé dans les relativement à la
l’indépendance en relation activités qu’elle satisfaction des
relativement à avec les 14 ne peut faire besoins
la satisfaction besoins elle-même par
de ses 14 fondamentaux. manque de Besoins
besoins force, de volonté fondamentaux et
fondamentaux. ou de besoins
connaissances, spécifiques
ceci afin de
conserver ou de
rétablir son
indépendance
dans la
satisfaction de
ses besoins
fondamentaux.

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Tableau 3
École de l’interaction : Hildegard E. Peplau

Personne Environnement Santé Soin Éléments


clés
Être bio-psycho- Groupe de Mouvement Relation Besoin d’aide
spirituel en personnes continu de la interpersonnelle
développement significatives personnalité qui thérapeutique Relation
constant qui avec qui la permet une orientée vers un interper-
présente des personne activité but qui favorise le sonnelle
besoins et qui a interagit selon interpersonnelle développement de thérapeu-
la capacité de sa culture. et la personnalité tique
transformer son l’accomplissemen selon un processus
anxiété en t de tâches de en quatre phases :
énergie positive développement orientation,
lui permettant personnel. reconnaissance,
de répondre à approfondissemen
ses besoins. t et résolution.

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Tableau 4
École des effets souhaités : Callista Roy

Personne Environnement Santé Soin Éléments clés


Système holiste Toutes les État et Science et Humanisme et
d’adaptation ayant situations, les processus pratique de la « véritivité »
des mécanismes circonstances et d’être ou de promotion de
régulateurs et les influences devenir une l’adaptation de la Mécanismes
cognitifs; être susceptibles personne personne qui régulateurs et
biopsychosocial en d’agir sur le intégrée et visent à évaluer cognitifs
interaction développement unifiée. les
constante avec un et les comportements Modes
environnement comportements La «  santé- et les facteurs d’adaptation
changeant et ayant des personnes état  » est influençant les
quatre modes ou des groupes. l’adaptation capacités Comporte-
d’adaptation : dans chacun d’adaptation ments
« psychologique », des quatre dans les quatre d’adaptation
« concept de soi »,  modes. La modes, et à
« fonction selon les «  santé- intervenir pour Stimulus focal,
rôles » et processus  » élargir ces stimuli
« interdépendance» est l’effort capacités et contextuels et
constant améliorer les résiduels
fourni par interactions avec
l’individu l’environnement
pour afin de
atteindre son contribuer à la
potentiel santé, à la qualité
maximal de vie ou à la
d’adaptation. mort avec
dignité.

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Tableau 5
École de l’apprentissage de la santé : Moyra Allen
Personne Environnement Santé Soin Éléments clés
Famille et Contexte social Manière de Promotion de la Promotion de la
participant actif dans lequel vivre; processus santé de la santé
d’une famille ou l’apprentissage social qui famille et de ses
d’un groupe s’effectue. renferme des membres dans Apprentissage
social capables attributs un partenariat
d’apprendre de interpersonnels de collaboration Famille
leurs appris et infirmière-
expériences et développés avec patient. Collaboration
d’accomplir les le temps. infirmière-
buts qu’ils patient
visent.

Tableau 6
École des patterns : Rosemarie R. Parse
Personne Environnement Santé Soin Éléments clés
Être humain Univers : Processus Science et art Devenir « coconstitué »
unitaire, libre patterns de devenir centrés sur avec les autres
de choisir un « coconstituant  reflétant les l’humain en
sens, » le devenir dans priorités de tant qu’être Patterns de relations
participant à des échanges valeurs de unitaire en  Sens
la création simultanés avec la devenir et sur  Rythmicité
continue de la personne. personne. la qualité de vie  Transcendance
patterns de grâce à la
relations avec participation
l’univers; est qualitative de
imprévisible. la personne à
ses expériences
de santé.

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Tableau 7
École du caring : Jean Watson

Personne Environnement Santé Soin Éléments clés


« Être-dans-le- Monde physique Perception Art et science Soin, idéal moral
monde » en ou matériel et d’être uni avec humaine du
continuité dans monde ce qui est; caring; idéal Intentionnalité
le temps et dans mystérieux, harmonie du moral et
l’espace; corps, spirituel et corps, de l’âme processus Relation
âme et esprit existentiel; et de l’esprit. transpersonnel transpersonnelle
dont forces de qui visent la
l’expérience l’univers et promotion de Facteurs de
constitue un environnement l’harmonie caring ou
champ immédiat de la corps-âme- processus de
phénoménal personne. esprit en caritas cliniques
unique. utilisant dix
processus de
caritas cliniques.

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OBJECTIF 7

TABLEAUX COMPARATIFS
DES PRINCIPALES CONCEPTIONS DE LA DISCIPLINE INFIRMIÈRE

1.La personne
Florence Virginia Hildegard E. Peplau Callista Moyra Rosemarie R. Parse Jean
Nightingale Henderson Roy Allen Watson
Individu, malade Être biologique, Être bio-psycho- Système holiste Famille et participant Être humain « Être-dans-le-monde »
ou en santé, qui a psychologique et spirituel en d’adaptation ayant actif d’une famille ou unitaire, libre de en continuité dans le
des composantes social qui tend développement des mécanismes d’un groupe social choisir un sens, temps et dans l’espace;
corps, âme et esprit
physique, vers constant qui régulateurs et capables d’apprendre participant à la
dont l’expérience
intellectuelle, l’indépendance présente des besoins cognitifs; être de leurs expériences création continue
constitue un champ
émotionnelle, relativement à la et qui a la capacité biopsychosocial en et d’accomplir les de patterns de phénoménal unique.
sociale et satisfaction de ses de transformer son interaction constante buts qu’ils visent. relations avec
spirituelle 14 besoins anxiété en énergie avec un l’univers; est
fondamentaux. positive lui environnement imprévisible.
permettant de changeant et ayant
répondre à ses quatre modes
besoins. d’adaptation :
« psychologique »,
« concept de soi », 
« fonction selon les
rôles » et
« interdépendance ».

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2.L’environnement
Florence Virginia Hildegard E. Peplau Callista Moyra Rosemarie R. Parse Jean
Nightingale Henderson Roy Allen Watson
Facteurs externes Facteurs externes Groupe de personnes Toutes les situations, Contexte social dans Univers : patterns Monde physique ou
influant sur la agissant de façon significatives avec qui les circonstances et lequel « coconstituant » le matériel et monde
personne et sur positive ou la personne interagit les influences l’apprentissage devenir dans des mystérieux, spirituel
son processus de négative. selon sa culture. susceptibles d’agir s’effectue. échanges et existentiel; forces
santé : air, eau, sur le simultanés avec la de l’univers et
lumière, chaleur, développement et les personne. environnement
propreté, calme, comportements des immédiat de la
diète adéquate. personnes ou des personne.
groupes.

3.La santé
Florence Virginia Hildegard E. Peplau Callista Moyra Rosemarie R. Parse Jean
Nightingale Henderson Roy Allen Watson
Absence de Capacité de Mouvement continu État et processus Manière de vivre; Processus de Perception d’être uni
maladie et fonctionner de de la personnalité qui d’être ou de devenir processus social qui devenir reflétant avec ce qui est;
capacité d’utiliser façon permet une activité une personne renferme des les priorités de harmonie du corps,
pleinement ses indépendante en interpersonnelle et intégrée et unifiée. attributs valeurs de la de l’âme et de
ressources. relation avec les l’accomplissement de interpersonnels personne. l’esprit.
14 besoins tâches de La « santé-état  » est appris et développés
fondamentaux. développement l’adaptation dans avec le temps.
personnel. chacun des quatre
modes. La « santé-
processus  » est
l’effort constant
fourni par l’individu
pour atteindre son
potentiel maximal
d’adaptation.

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4.Le soin
Florence Virginia Hildegard E. Peplau Callista Moyra Rosemarie R. Parse Jean
Nightingale Henderson Roy Allen Watson
Service basé sur Assistance à la Relation Science et pratique Promotion de la Science et art Art et science
l’observation et personne malade interpersonnelle de la promotion de santé de la famille et centrés sur humaine du caring;
l’expérience, qui ou en santé dans thérapeutique l’adaptation de la de ses membres dans l’humain en tant idéal moral et
consiste à mettre les activités orientée vers un but personne qui visent à un partenariat de qu’être unitaire en processus
la personne qu’elle ne peut qui favorise le évaluer les collaboration devenir et sur la transpersonnel qui
malade ou en faire elle-même développement de la comportements et infirmière-patient. qualité de vie grâce visent la promotion
santé dans les par manque de personnalité selon un les facteurs à la participation de l’harmonie corps-
meilleures force, de volonté processus en quatre influençant les qualitative de la âme-esprit en
conditions ou de phases : orientation, capacités personne à ses utilisant dix
possibles afin que connaissances, reconnaissance, d’adaptation dans les expériences de processus de caritas
la nature puisse ceci afin de approfondissement quatre modes, et à santé. cliniques.
restaurer sa conserver ou de et résolution. intervenir pour
santé. rétablir son élargir ces capacités
indépendance et améliorer les
dans la interactions avec
satisfaction de ses l’environnement afin
besoins de contribuer à la
fondamentaux. santé, à la qualité de
vie ou à la mort avec
dignité.

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5.Éléments clés

Florence Virginia Hildegard E. Peplau Callista Moyra Rosemarie R. Parse Jean


Nightingale Henderson Roy Allen Watson

Lois de la vie et Entièreté Besoin d’aide Humanisme et Promotion de la Devenir Soin, idéal moral
de la santé « véritivité » santé « coconstitué »
Indépendance Relation interper- avec les autres Intentionnalité
Environnement relativement à la sonnelle thérapeu- Mécanismes Apprentissage
sain satisfaction des tique régulateurs et Patterns de Relation
besoins cognitifs Famille relations transpersonnelle
Conditions
sanitaires Besoins Modes d’adaptation Collaboration Sens Facteurs de caring ou
fondamentaux et infirmière-patient processus de caritas
besoins Comportements Rythmicité cliniques
spécifiques d’adaptation Transcendance

Stimulus focal,
stimuli contextuels et
résiduels

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OBJECTIF 8 
EXPLIQUER LES POSTULATS ET VALEURS DU MODÈLE McGILL AINSI QUE LES
ÉLÉMENTS ESSENTIELS QUI EN DÉCOULENT

 HISTORIQUE DU MODÈLE :
 Le développement du modèle McGill commence dans les années 1970 à l’instigation des
professeures Moyra Allen et Joan Gilchrist, dans la poursuite des autres chefs de file de
l’École de Nursing de l’Université McGill à Montréal au Québec;
 Des changements de valeurs importants se produisent au Québec et au Canada durant
cette période : la santé et le bien-être social sont transférés des communautés religieuses à
l’État, le régime d’assurance-maladie pour tous est instauré, etc. ;
 Moyra Allen lance la première unité de recherche en sciences infirmières;
 Laurie Gottlieb se joint à l’équipe et contribue largement à la conceptualisation ainsi qu’à la
mise en œuvre du modèle. C’est elle qui lui donnera le nom de McGill et qui continuera à
le développer par ses nombreux écrits;
 Elle demeure encore très engagée dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et
de la publication.

 ASSISES THÉORIQUES DU MODÈLE MCGILL

1. L’APPROCHE DES SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES


 Elle est une approche initiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des
Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et adoptée lors d’une conférence internationale à
Alma-Ata en URSS (actuellement Kazakhstan) en 1978 pour souligner l’importance d’une
action urgente de tous les gouvernements et organisations internationales afin de protéger
et promouvoir la santé de tous les peuples du monde dans une perspective de «  la santé
pour tous en l’an 2000 »
 En 1998, les états membres de l’OMS dressaient le bilan des SSP et en actualisaient les
orientations.
 Selon l’OMS : Les SSP sont des soins essentiels, scientifiquement valables et socialement
acceptables, accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté, à un
coût que la communauté et le pays peuvent supporter à tous les stades de leur
développement, dans un esprit d’auto responsabilisation et d’autodétermination. Ils font
partie intégrante tant du système national dont ils constituent la cheville ouvrière et le foyer
principal du développement socio-économique général de la communauté. Ils représentent
le premier niveau de contact des individus, de la famille et de la communauté, rapprochant
le plus possible les soins de santé de l’endroit où vivent et travaillent les gens, et ils
constituent le premier élément d’un processus ininterrompu de protection sanitaire.
 Selon L’AIIC et l’OIIQ : Il s’agit des soins essentiels de promotion, de prévention, de
traitement, de réadaptation et de soutien s’adressant à la personne, à la famille, à un
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groupe, à une communauté ou à une population en vue de prévenir la maladie et de
promouvoir la santé.
 Les sociétés tendent de plus en plus à privilégier la promotion de la santé plutôt que
d’investir uniquement dans les soins curatifs
 L’OMS définit la promotion de la santé comme «le processus qui confère aux populations
les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d’améliorer celle-ci»
(cité dans Strickland et Strickland, 1996, p.22)
 Le rôle de l’infirmière, de l’infirmier dans la perspective de l’approche des soins de santé
primaires est de:
 Miser sur la capacité de prise en charge de la personne
 Privilégier des activités de promotion de la santé et de prévention de la maladie
dans ses pratiques quotidiennes
 Utiliser une approche incluant la famille et la communauté
 Être une partenaire avec le client et avec les autres professionnels de la santé
 Promouvoir socialement l’orientation de services axés sur la promotion et la
protection de la santé plutôt que sur les seules approches curatives

2. LA THÉORIE DE L’APPRENTISSAGE SOCIAL

 Théorie développée par Bandura et selon laquelle deux croyances sont considérées comme
étant déterminantes pour l’adoption d’un nouveau comportement :

1) l’individu doit croire en l’efficacité du comportement c’est-à-dire qu’il doit avoir la


conviction que le nouveau comportement changera la situation
2) l’individu doit croire en son efficacité personnelle c’est-à-dire qu’il doit avoir la
conviction qu’il réussira à adopter le nouveau comportement
Références :

Grégoire, M-P. (1984) Le leadership infirmier. Quelques assises dans le mouvement des soins de santé
primaires. Nursing Québec, sept./oct.
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (2000)Mémoire présenté à la Commission d’étude sur le
financement des services de santé et des services sociaux. Montréal.
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (2010) Laurie Gottlieb. Femme d’action et de convictions.
Perspective infirmière, Jan./fév., p.22-25
Organisation mondiale de la santé (1978) Les soins de santé primaires. Rapport de la conférence
internationale sur les soins de santé primaires. Genève, Série «Santé pour tous»
no. 1, p.2
Paquette-Desjardins D. & Sauvé, J. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique. Outils de soutien aux
prises de décision. Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation, p.21-23
Pépin, J., Kérouac, S., & Ducharme F. (2010) La pensée infirmière. 3e édition. Montréal : Chenelière
Éducation, p.64
 VALEURS ET POSTULATS DU MODÈLE McGILL (Paquette & Sauvé 2008, p. 20) :

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 La santé d’une nation est sa ressource la plus importante
 Les individus, les familles et la communauté aspirent à une meilleure santé et sont
motivés à y parvenir
 La santé est un phénomène familial
 Les soins infirmiers constituent la ressource de santé principale pour les familles et la
communauté
 La santé s’apprend par la participation active et par la découverte personnelle
 La relation infirmière-personne/famille est un partenariat de collaboration

 La notion de partenariat de collaboration :

 Est la forme fondamentale de la relation infirmière/personne dans le modèle McGill

 Est défini comme «une relation interpersonnelle entre deux personnes ou plus qui
travaillent ensemble pour atteindre un objectif conjointement défini». (Gallant,
Beaulieu, Carnavale, 2002)

 L’infirmière et l’infirmier qui souscrivent à l’approche du partenariat de collaboration


partagent des croyances, des valeurs et des attitudes qui sont fondamentalement
différentes de celles véhiculées dans la relation hiérarchique traditionnelle

 Cinq (5) éléments essentiels caractérisent le partenariat de collaboration (Gottlieb,


Feeley, 2007, p. 27):

1) le partage du pouvoir

2) l’ouverture d’esprit et le respect

3) l’attitude non critique et l’acceptation

4) la capacité de tolérer l’ambiguïté

5) la conscience de soi et l’introspection

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1) Le partage du pouvoir
 Signifie que l’infirmière et la personne/famille apportent leur contribution et
partagent leur expertise
 La répartition du pouvoir est variable. Il peut à certains moments appartenir en
majeure partie à l’infirmière ou à la personne/famille dans d’autres situations
 Il signifie que le professionnel en soins infirmiers renonce au rôle dominant

2) L’ouverture d’esprit et le respect


 Représentent la volonté de chacun des partenaires de la relation de connaître les
points de vue de l’autre, d’échanger des informations, des expériences
 Le respect est indissociable à l’ouverture d’esprit car il suppose l’acceptation des
différences
 L’ouverture d’esprit et le respect sont nécessaires à l’établissement de la confiance
dans la relation

3) L’attitude non critique et l’acceptation


 Impliquent la tolérance envers les différences, l’abstention de juger les personnes
et leurs comportements
 Concernent aussi la personne/famille car ces derniers peuvent avoir des préjugés
envers l’infirmière, l’infirmier (âge, sexe, provenance sociale, etc.)

4) La capacité de tolérer l’ambiguïté


 Dans la relation hiérarchique, l’infirmière, l’infirmier décide seul et le déroulement
est plus linéaire; ce n’est pas le cas dans le partenariat de collaboration où la
personne et son entourage participent à chaque étape du processus de décision
 L’incertitude, l’imprévisibilité font partie de ce type de relation et nécessite de la
souplesse de la part de l’infirmière, de l’infirmier

5) La conscience de soi et l’introspection


 L’introspection est utile dans tout type de relation mais elle est nécessaire dans le
partenariat de collaboration
 Elle consiste à réfléchir à ses paroles, à ses actes et à leurs répercussions sur les
personnes et permet d’atteindre à une plus grande conscience de soi
Référence :

Gottlieb L.N. & Feeley, N. (2007) La collaboration infirmière-patient. Un partenariat complexe.


Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation.

Paquette-Desjardins D. & Sauvé, J. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique. Outils de


soutien aux prises de décision. Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation, p.21-23

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OBJECTIF 9 
EXPLIQUER LES CONCEPTS DE SANTÉ, DE PERSONNE/FAMILLE, D’ENVIRONNEMENT, DE SOINS
INFIRMIERS ET D’APPRENTISSAGE SELON LE MODÈLE McGILL

 CONCEPTS DU MODÈLE McGILL

Aux 4 concepts principaux que sont la santé, la personne,


l’environnement et le soin, le modèle McGill ajoute celui de
l’apprentissage 

 La santé
 Est la composante centrale du modèle (Pépin, Kérouac, Ducharme, 2010, p.64) 
 Se définit comme une façon d’être, de vivre et de se développer (Paquette-Sauvé
2008, p.21)
 Est un processus social composé d’apprentissages et d’éléments en interaction dont le
coping et le développement de la famille
 N’est pas considérée comme un état statique mais dynamique et évolutif
 Ne se situe pas sur un continuum à deux pôles santé maladie. Ainsi, la santé optimale
est la présence de plusieurs éléments de santé et l’absence de maladie; par ailleurs,
l’absence de maladie ne signifie pas nécessairement une santé optimale
 La santé et la maladie sont des entités distinctes qui coexistent (Pépin, Kérouac,
Ducharme, 2010, p.64) 
 La santé s’apprend dans les interactions avec la famille et l’environnement
 Elle se traduit par la capacité de la personne de s’ajuster et de faire face aux
événements de la vie et à leurs conséquences (Paquette-Sauvé 2008, p.21)

Deux concepts sont en lien avec la santé  : le coping et le développement (Paquette-


Sauvé 2008, p.22-23)
 Le coping se définit comme «tous les efforts déployés et les moyens utilisés pour faire
face à des situations nouvelles ou pour résoudre des problèmes»
 Le développement est la «somme des habiletés acquises dans la vie». Il implique la
prise de conscience des acquis antérieurs et leur application à une situation nouvelle
 Le coping et le développement représentent des processus d’apprentissage de la santé
qui évoluent et se transforment au cours de la vie.

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Source  :

Paquette-Desjardins D. & Sauvé, J. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique. Outils de


soutien aux prises de décision. Montréal : Beauchemin Chenelière éducation, p. 22

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 La personne/famille

 La personne/famille est conçue comme un système ouvert dont les membres sont
en interaction constante et en état d’interdépendance
 La personne/famille est aussi en interaction avec la communauté
 Elle possède les capacités d’apprentissage lui permettant de solutionner les
situations problématiques
 Elle apprend de ses expériences
 La personne et sa famille étant des partenaires actifs, les solutions doivent provenir
de la personne et/ou du groupe familial et non de l’infirmière, de l’infirmier

Les propriétés du système familial :

 Totalité et non-sommativité : la famille est un tout plus vaste que la somme de ses
individualités
 Circulation et rétroaction : la famille a une influence importante sur ses membres et
chacun des membres l’influence
 Homéostasie et changement : la famille a la capacité de s’adapter aux nouvelles
situations afin de maintenir sa continuité et le bien-être de ses membres

La structure de la famille :

 Interne : composition (âge, sexe, sous-systèmes conjugal, parental, fraternel,


frontières rigides ou diffuses)
 Externe : famille élargie
 Contextuelle : culture, religion, ethnicité

Les étapes du cycle de la vie familiale :

 Jeune adulte célibataire


 Formation du couple
 Union des familles
 Famille avec de jeunes enfants
 Famille avec des adolescents
 Famille dont les enfants quittent le foyer
 Famille dont les conjoints sont à la retraite

 L’environnement
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 En tant que contexte social, l’environnement est le lieu où la santé et les
comportements en matière de santé sont appris
 Comprend les lieux de travail, d’enseignement, de loisirs, de soins, etc.
 La famille représente le premier contexte d’apprentissage de la santé et ces
apprentissages continuent d’évoluer dans l’environnement social
 L’environnement social de la personne est pris en compte mais celui de son
entourage doit l’être aussi
 L’environnement influence nos valeurs, nos habitudes de vie, nos relations et
conséquemment nos comportements de santé
 L’environnement physique conditionne la salubrité du milieu de vie
 L’environnement politique et économique a une incidence sur le système de santé

 Le soin

 Le but premier des soins infirmiers est la promotion de la santé c’est-à-dire le


maintien, le renforcement et le développement de la santé de la famille et de ses
membres (Pépin, Kérouac, Ducharme, 2010, p. 64)
 Les soins infirmiers sont considérés comme des ressources clés de la santé pour les
personnes, la famille et l’environnement
 Le développement du potentiel de santé de la personne/famille/communauté se
fait en complémentarité avec les autres professionnels de la santé
 Le rôle principal de l’infirmière est de susciter la motivation de la personne/famille
pour qu’elle s’engage dans l’apprentissage de meilleures habitudes de vie et dans la
résolution de situations de santé problématiques
 Le professionnel en soins infirmiers doit mettre l’accent sur les forces, les capacités,
la motivation de la personne/famille plutôt que sur ses limites et incapacités, en
tenant compte des déterminants de la santé qui leur sont propres
 La relation infirmière/personne/famille est donc un partenariat de collaboration où
l’infirmière est un agent facilitateur, un guide

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 L’apprentissage

 Est le concept-pont du modèle McGill (Paquette-Sauvé, 2008, p.28) : la santé


implique des apprentissages, la personne/famille a des capacités d’apprentissage,
l’environnement représente le contexte d’apprentissage et les soins infirmiers
donnent lieu à des apprentissages

 Un changement de comportement s’opère lorsque la personne/famille croit en


l’efficacité du comportement et en son efficacité personnelle; il doit donc y avoir
implication personnelle et participation active de la personne/famille

 Il y a apprentissage d’un nouveau comportement lorsqu’un changement est


observé au niveau des connaissances, des attitudes ou des habiletés

Références :

Girard K. & Labelle, S. (2006) Cadre de référence en soins infirmiers de la composante CLSC du
CSSS-IUGS. Sherbrooke, CSSS-IUGS

Gottlieb L.N. & Feeley, N. (2007) La collaboration infirmière-patient. Un partenariat complexe.


Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation.

Leboeuf I. Génogramme-écocarte. CHU Ste-Justine. Document consulté en ligne le 27 oct. 2012


à l’adresse www.chu-sainte-justine.rog/documents/.../Genogramme ecocarte.pdf

Paquette-Desjardins D. & Sauvé, J. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique. Outils de


soutien aux prises de décision. Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation, p.21-23

Pépin J., Kérouac, S., & Ducharme F. (2010) La pensée infirmière. 3e édition. Montréal :
Chenelière Éducation, p.64

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OBJECTIF 10 
DÉCRIRE LES CINQ (5) COMPOSANTES DE LA DÉMARCHE SYSTÉMATIQUE

 POURQUOI UTILISER UNE DÉMARCHE SYSTÉMATIQUE EN SOINS INFIRMIERS?

PARCE QUE :

 La personne qui se présente au centre de soin vit un problème de santé, a un besoin,


une difficulté. Exemples : un changement dans l’état de santé (digère mal, vomit, fait de
la fièvre, etc.), a une douleur, une difficulté à bouger, à respirer, etc.
 Ce problème ou besoin ou difficulté a des conséquences pour elle et sa famille.
Exemples : la personne est anxieuse, a peur de l’intervention chirurgicale, devra être en
convalescence un certain temps, devra modifier des habitudes de vie, etc.
 La personne et sa famille ont des réactions face à ce problème et ses conséquences;
 Le rôle de l’infirmière et de l’infirmier est de donner les soins requis par l’état de la
personne, de soutenir la personne et sa famille à vivre cette période et, en s’appuyant
sur le modèle de soins McGill, de promouvoir la santé par l’apprentissage des
comportements de santé.

 LA DÉMARCHE DE SOINS SYSTÉMATIQUE :

 représente le processus (Suite continue d’opérations, d’actions constituant la manière


de faire. Dictionnaire Larousse français en ligne consulté le 12-10-2012) qu’utilise les
infirmiers et les infirmières pour la résolution des problèmes;
 est une démarche réflexive, structurée, qui permet aux infirmières et infirmiers de
prendre des décisions éclairées afin de résoudre les situations problématiques ou de
répondre aux besoins de santé des personnes/familles;
 nécessite l’élaboration d’outils basés sur un modèle de soins infirmiers afin d’utiliser une
méthode et un langage communs.

 QUELLES SONT LES ÉTAPES DE LA DÉMARCHE SYSTÉMATIQUE DE SOINS?


1. Collecte des données;
2. Analyse et interprétation des données;
3. Planification des soins et des traitements infirmiers;
4. Réalisation des soins et des traitements infirmiers;
5. Évaluation des résultats.

Même si le processus semble linéaire (de1 à 5), il est continu et dynamique


car la situation de la personne évolue au cours de l’épisode de soins.

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1. La collecte des données :

 Correspond à la phase d’exploration de la situation de la personne/famille et à


l’établissement de la relation de confiance entre l’infirmière et la p/f;
 Selon le modèle McGill, la collecte des données consiste en la recherche des
informations pertinentes et complètes qui permettront à la personne/famille et
à l’infirmière : 1) de comprendre la situation actuelle; 2) de préciser la situation
souhaitée 3) de prendre conscience des forces et ressources disponibles
(Paquette & Sauvé 2008, p.36)
 Est d’abord initiale (à l’arrivée) et est aussi continue car la situation de la
personne/famille évolue;
 Comporte 2 types de données : subjectives (ce que dit le sujet : la
personne/famille) et objectives (faits observables);
 Réfère à différentes sources de données dont: l’entretien avec la personne et sa
famille, l’examen clinique, le dossier médical, les résultats d’examens, les
observations des autres professionnels, etc.;
 Nécessite un bon sens de l’observation : …est un processus délibéré de
concentration et d’attention sur un sujet que l’on désire approfondir et analyser.
(Phaneuf, Margot. La collecte des données  : base de toute intervention
infirmière. Sur le site de www.infiressources.ca item no. 387 sous le thème
Formation, consulté en ligne le 16-10-2012)
 Représente la base sur laquelle l’infirmière, l’infirmier appuie son jugement
clinique dans l’étape suivante.

 Rôles de l’infirmière, de l’infirmier lors de la collecte de données  :

 Créer un environnement permettant de mettre en confiance la


personne/famille : écouter avec respect, manifester de l’empathie;
 Favoriser l’expression des points de vue de la p/f en utilisant des questions
ouvertes;

 Quelles données recueillir pour une collecte des données complète et pertinente?
1) Données relatives à la situation de santé :
 Les diagnostics médicaux actuels
 L’histoire médicale et chirurgicale antérieures
 L’histoire actuelle de la maladie : PQRST
 La prise de médicaments prescrits et non prescrits
 Les habitudes de vie
 L’examen clinique (subjectif et objectif)

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 Les examens paracliniques

 Les contextes familial et social : 1) le génogramme (schéma de la structure


familiale, sous forme d’arbre généalogique présenté selon des symboles
convenus) 2) l’écocarte : présentation schématique des liens entre la
personne/famille et son environnement
 Les impacts de la situation de santé sur la personne/famille 
 Les croyances de la personne/famille
 Les stratégies d’adaptation, les capacités de faire face (coping)
 La situation souhaitée par la personne/famille : les attentes ou les buts à
atteindre

2. L’analyse et l’interprétation des données :

 Correspond au traitement des informations reçues;


 Est l’étude de l’ensemble des données recueillies en les triant et en les
organisant;
 Permet d’établir des liens entre les données afin de les interpréter, de les
expliquer c’est-à-dire leur donner une signification;
 Son but est de cerner, de définir les problèmes, les besoins, les difficultés
actuelles et potentielles de la p/f.

 Rôles de l’infirmière, de l’infirmier lors de l’analyse des données  :

 Formuler des hypothèses (explications plausibles de la situation) qui prennent


en compte les points de vue de la personne/famille, leurs inquiétudes, leurs
besoins;
 Formuler des hypothèses qui respectent les forces, les capacités et les
ressources de la p/f;
 Discuter des hypothèses émises avec la p/f et les modifier selon ce qu’elle
souhaite.

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3. La planification des soins et des traitements infirmiers :

 Identifier les problèmes prioritaires avec la personne/famille;


 Formuler les objectifs à atteindre avec la p/f;
 Caractéristiques de l’objectif :
 Appartient à la personne/famille et non à l’infirmier, l’infirmière;
 S’écrit avec un verbe d’action habituellement, les termes «sera capable
de …» peuvent faciliter la rédaction;
 Décrit une seule activité à la fois;
 Doit être simple, clair et concis;
 Doit être réaliste, mesurable et observable;
 Doit indiquer une échéance;

Exemples de formulation d’objectifs:


 Madame Y. sera capable de se lever du lit à la chaise sans aide durant 20
min. bid d’ici 2 jours;
 Monsieur M. exprimera ses craintes face à l’intervention chirurgicale
d’ici ce soir;
 Madame C. sera capable de décrire 3 moyens de prévention de la
diarrhée d’ici le départ de son enfant;
 Les parents de A. seront capables d’énoncer les mesures de protection
contre les piqûres de moustiques à la maison d’ici le départ de l’enfant;
 Monsieur R. discutera des conséquences de sa maladie sur la reprise de
ses activités de travail.

 Déterminer les activités à réaliser :


 Prodiguer des soins, des traitements relevant de l’exercice infirmier;
 Fournir de l’assistance et de l’accompagnement;
 Conseiller la p/f;
 Faire de l’enseignement.

 Rôles de l’infirmière, de l’infirmier lors de la planification des soins et des traitements


infirmiers :

 Tenir compte des attentes et des préoccupations de la personne/famille;


 Favoriser le développement des habiletés de la p/f à résoudre des problèmes;
 Avoir une approche permettant la discussion et la négociation avec la p/f.

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4. La réalisation des soins et des traitements infirmiers :

 Exécuter les soins et traitements requis afin d’atteindre les objectifs visés;
 Respecter les normes de pratique professionnelle et celles de l’établissement.

 Rôles de l’infirmière, de l’infirmier lors de la réalisation des soins et des traitements


infirmiers :

 Réévaluer la situation avant d’agir afin de s’assurer de la pertinence des


interventions;
 Accomplir les interventions en collaboration avec la personne/famille;
 Partager son savoir avec la p/f;
 Respecter les forces et les limites de la p/f;
 Exploiter les ressources de la p/f;
 Soutenir, valoriser les efforts et manifester sa confiance dans la réussite de
l’objectif;
 Évaluer les interventions et les adapter si besoin.

5. L’évaluation des résultats :

 Évaluer l’atteinte des objectifs planifiés;


 Évaluer l’amélioration de la condition et les réactions de la personne/famille;
 Apporter les correctifs nécessaires aux interventions si besoin;
 Faire le lien entre les interventions effectuées et les résultats obtenus avec la
p/f;
 Cette étape s’effectue à plusieurs reprises durant l’épisode de soins et avant le
départ de la personne du centre de soins.

 Rôles de l’infirmière, de l’infirmier lors de l’évaluation des résultats  :

 Permettre à la personne/famille de faire le point sur sa situation de santé et de


faire le bilan des apprentissages effectués;
 Donner du renforcement pour les changements observés et les nouveaux
comportements adoptés;
 Appuyer la p/f si elle est prête à faire de nouveaux apprentissages.

OBJECTIF 11

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EXPLIQUER LES PARTICULARITÉS DE LA DÉMARCHE SYSTÉMATIQUE SELON LE MODÈLE McGILL

Le modèle de soins précise non seulement les façons de voir la personne,


la santé, le soin et l’environnement mais il détermine également la
manière d’appliquer les étapes de la démarche systématique de soins.

1) À l’étape de la collecte de données :

PARTICULARITÉS DES DONNÉES :

Outre les données relatives à la situation de santé (diagnostics médicaux antérieurs et


actuels, traumatismes et interventions chirurgicales antérieurs, signes et symptômes
cliniques, prise de médicaments, habitudes de vie, événements significatifs (ex. : violence,
deuil, etc.), autres consultations et suivis) comme dans tous les modèles;

 Le modèle McGill ajoute les données relatives :

 aux impactsphysiques sur chaque fonction ou système, et aux impacts


psychologiques, familiaux et environnementaux: sur la communication et les relations
avec les autres, sur les croyances quant aux causes, pronostic, traitement et guérison
de la maladie, sur les tâches, les activités et les rôles dans la famille, au travail, à
l’école, sur les répercussions financières;
 aux stratégies decoping utilisées; (moyens de faire face aux impacts de la situation);
 au contextefamilial et environnemental dans lesquels la situation est vécue.

 et propose des outils spécifiques :

 Le génogramme afin de mieux comprendre la structure familiale; il représente l’arbre


généalogique depuis 2-3 générations et fournit rapidement les principales
informations sur ses membres (âge, décès, maladies importantes, habitant à proximité
ou non, etc.; Voir fig. 3.2 et 3.3 Paquette-Desjardins & Sauvé (2008), p.42,43
 L’écocarte qui représente le schéma des liens entre la famille et son environnement
(les personnes, les organisations, les institutions et les établissements) et la présence
ou non de ressources; elle permet de voir la nature des liens (solides : en lignes
continues, précaires : en lignes pointillées ou difficiles : en lignes hachurées); quant à la
force des liens, elle est exprimée par le nombre de lignes; Voir fig. 3.4 Paquette-
Desjardins & Sauvé (2008), p.44

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Fig. 3.2 Paquette-Desjardins & Sauvé (2008), p.42

Directives :

 Chaque génération est présentée selon une ligne verticale;


 Au moins trois générations (3) doivent généralement être illustrées;
 Inscrire le prénom et l’âge dans chaque figure selon le rang dans la famille;
 Noter le type de relation conjugale et la durée si pertinent;
 Inscrire les problèmes de santé sous chaque figure ou bonne santé (BS) selon le cas;

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Fig. 3.3 Paquette-Desjardins & Sauvé (2008), p.43

Fig. 3.4 Paquette-Desjardins & Sauvé (2008), p.44

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2) À l’étape de l’analyse, il nécessite de prendre en compte :

1° le niveau de compréhension de la situation de santé par la personne/famille


avant de passer
2° au niveau de la résolution du problème;

3) Les autres étapes de la démarche doivent également tenir compte de ce


premier niveau et être réalisées dans le but que la personne/famille comprenne
d’abord la situation, identifie le problème à résoudre ou le besoin à combler afin de
s’engager par la suite, au second niveau.

 À toutes les étapes de la démarche systématique, le pivot centraldu


modèleest :
 le partenariat de collaboration, que Gottlieb et Feeley (2007)
définissent comme étant la poursuite d’objectifs centrés sur la personne à
travers un processus dynamique qui nécessite la participation active et l’accord
de tous les partenaires. La relation en est une de partenariat et le travail en est
un de collaboration. (p. 8-9).

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CARACTÉRISTIQUES DE LA DÉMARCHE SYSTÉMATIQUE
SELON LE MODÈLE TRADITIONNEL
ET
BASÉE SUR LE MODÈLE McGILL
Relation hiérarchiqueRelation de partenariat
Modèle traditionnel Modèle McGill
L’infirmier est un expert qui L’infirmier est un expert qui
possède toutes les connaissances possède des connaissances et qui
et prend toutes les décisions; considère que la personne/famille
a aussi des capacités et des
ressources permettant sa
participation aux prises de
décisions;
Le malade est un «patient» passif, La p/f est active et participe à
dépendant des soignants; toutes les étapes de l’expérience
de soins;
Le partage des rôles est celui de L’infirmier et la p/f sont considérés
dominant et de subordonné; comme des partenaires et chacun
apporte sa contribution à la
situation;
Les objectifs à atteindre de même Les objectifs à atteindre de même
que les interventions à poser sont que les interventions à poser sont
définis par les soignants; définis conjointement avec la p/f;
Les interventions et l’évaluation Les interventions et l’évaluation
des résultats sont faites par les des résultats sont faites
soignants; conjointement avec la p/f;
Si le problème est non résolu, on Si le problème est non résolu, la
considère que le malade n’a pas responsabilité du résultat est
atteint les objectifs; partagée mais la capacité de la p/f
à se prendre en charge est de toute
façon augmentée.

Références :

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 Kozier, B., Erb, G., Berman, A. & Snyder, S. (2012). Soins infirmiers. Théorie et pratique.
Tome 1. Adaptation française sous la dir. d’un collectif. Ville Saint-Laurent : ERPI.

 Paquette-Desjardins D. & Sauvé, J. (2008) Modèle conceptuel et démarche clinique.


Outils de soutien aux prises de décision. Montréal : Beauchemin/Chenelière Éducation.

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OBJECTIF 12

EXERCICE DIRIGÉ

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