Chap III

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

CHAPITRE II : ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPISE

L'environnement peut se définir comme l'ensemble des forces extérieures qui agissent et qui
réagissent au profit ou à l'encontre de l'entreprise. Trois grands types d’environnement sont
généralement évoqués : le macro, le micro et méso. L’entreprise doit tenir compte des relations
qu’elle entretient avec son environnement (il s’agit principalement de faits qui lui échappent)
et les autres acteurs (principalement des entreprises).

I. Les trois grands types d’environnement

Le macro-environnement est constitué d'un ensemble de facteurs économiques (la croissance,


l'évolution des prix, de la politique économique du pays...), techniques (le concept du produit,
le mode de production, l'évolution des connaissances...), culturels (le niveau d'éducation, la
classe sociale, les croyances...), juridiques (la réglementation en vigueur, les sanctions qui
peuvent être infligées, la législation existante pour la production des produits, les normes...), et
démographiques (la pyramide des âges, le taux de mortalité et de natalité du pays...) qui
s'imposent à l'entreprise en définissant ainsi son cadre d'action.

Le micro-environnement de la firme est constitué par ses partenaires sur le marché. Celle-ci
peut aussi bien subir qu'influencer les variables qui caractérisent ce micro-environnement. On
peut distinguer le micro-environnement sous la forme de plusieurs structures : structure
concurrentielle (nombre, taille et comportement des concurrents), structure sociale (degré de
syndicalisation, existence des conventions), structure technologique (importance des
économies d'échelle, du nombre de brevets), structure commerciale (rôle des circuits de
distribution, pratique de la segmentation des marchés)...

Le méso-environnement précise que les décisions des acteurs sont susceptibles d’influencer
spécifiquement les relations économiques dans un secteur, une branche, une filière. Une
entreprise peut ainsi exercer des activités de lobbying, développer des stratégies de prise de
participation ou chercher à constituer un grand groupe.

L’environnement est constitué de l’ensemble des forces extérieures à l’entreprise qui


agissent et réagissent au profit ou à l’encontre de l’entreprise.

1
Démographie Social Technologie

Clients

Entreprise

Economie Culture

Concurrents Four/s
Droit Politique

Sociologie Relations internationales

L’entreprise agit également sur son environnement d’une façon positive (création d’emplois…)
ou négative (pollution).

II. La relation environnement-entreprises

Il est important pour l'entreprise de prendre en compte l'évolution de l'environnement pour


définir sa stratégie. Il s'agit donc d'étudier tous les faits et les évènements susceptibles
d’influencer son comportement.

1. L'environnement économique

Les entreprises ont subi pendant longtemps les effets de la crise économique et de la
concurrence internationale. Les contraintes sont en général, fixées par la politique économique
nationale. Dans une économie dite décentralisée, les objectifs (plein emploi, stabilité des prix,
équilibre de la balance extérieure, croissance...) de la politique économique de l'Etat doivent
être atteints par l'intermédiaire des décisions des agents économiques et en particulier des
entreprises.

Tableau 3 : Politique économique et actions de l’entreprise

2
Objectifs de la politique Actions de l'Entreprise
économique

Création d'emplois

Lutter contre le chômage Formation du personnel

Reconversion pour éviter le licenciement

Mise en place de stratégies de baisse des prix.

Lutter contre l'inflation Limitations des marges et des hausses de prix en cas d'augmentation
du coût de

Re

nt

Dans ce sens, on peut dire qu'il existe un lien étroit entre objectifs de l'Etat et actions des
entreprises. La maîtrise de l'inflation (gérée par les mouvements des taux d'intérêt) qui reste
une priorité dans les orientations nationales s'est accompagnée d'une lutte contre le chômage.
L'insertion dans le tissu économique signifie également une intégration de l'entreprise dans un
environnement local et régional. Les collectivités locales (Communes, Départements, Régions)
essaient bien souvent de favoriser l'implantation d'entreprises, créatrices d'emplois.

Tableau 4 : Les actions des collectivités territoriales

ACTIONS DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

Subventions, crédits à taux préférentiels octroyés à


l'entreprise qui s'installe Aménagement de la fiscalité et de
la réglementation administrative (Permis de construire
délivrés avec une certaine désinvolture)

Mise à disposition de terrains à des prix très faibles

2. L'environnement technologique

3
On assiste depuis la fin des années 80, à une course à la technologie. Les procédés de production
sont de plus en plus sophistiqués (l’assistance par ordinateur a généré une véritable révolution
industrielle). L'environnement technologique évolue rapidement, ce qui peut perturber le
fonctionnement de l'entreprise (celle-ci doit en effet toujours innover).

3. L'environnement sociologique

Les firmes se doivent de prendre en compte l'évolution des mentalités et des nouvelles priorités
qui s'imposent à elles. L'élévation du pouvoir d'achat qui s'est accompagnée d'une exigence
accrue des consommateurs (qualité) et l’engouement pour l'écologie sont deux éléments de
poids dans la stratégie de l'entreprise.

4. L'environnement institutionnel

Le législateur s'est donné les moyens pour tenter de contrôler l'évolution de l'environnement
social et économique. Le Droit des Affaires (Droit de la Concurrence et Droit de la
Consommation) a été instauré pour protéger les consommateurs et assurer la libre concurrence
entre les entreprises.

5. L'environnement international

La nouvelle configuration des relations internationales n'est pas sans incidence sur les firmes.
On assiste en effet depuis le début des années 80 à une mondialisation des échanges. La
concurrence (Les NPI tels que Taiwan, Corée du Sud...; le japon) est devenue de plus en plus
âpre. La construction européenne (libre circulation des hommes, des marchandises et des
capitaux depuis 1993), la chute du mur de Berlin et l'ouverture des pays de l'Est (certains pays
ont déjà fait acte de candidature pour entrer dans l’UE) donnent une nouvelle dimension à la
notion d'espace économique. Certaines firmes (généralement des grands groupes industriels),
conscientes de l'importance de l'environnement, ont créé au sein de leur structure des
"Directions de l'environnement". Ces Directions ont un rôle d'étude, de communication et de
réflexion. Elles se doivent d'anticiper les contraintes qui s'imposeraient à l'entreprise. Les
relations environnement-entreprises sont reproduites dans le schéma ci-dessous :

Environnement - modification du comportement de l'entreprise - changement de la


strategie

Toutefois, comme nous l'avons signalé ci-dessus, les entreprises sont également capables
d'influencer l'environnement. Les décisions qu'elles prennent quotidiennement, peuvent donc
avoir un impact sur le milieu économique. Ces décisions auront des effets positifs ou négatifs
4
(on parle généralement d'externalités). Exemple d'une entreprise chimique qui s'installe en
amont d'une rivière.

Comportement de l'entreprise - Fixe sa stratégie - modification de l'Environnement

III. Les relations d'entreprises à entreprises

Les relations entre les firmes industrielles constituent un élément essentiel de leur
environnement. Ces relations peuvent être aussi bien des relations de concurrence que des
relations de complémentarités

1. Les relations de concurrence

Les entreprises qui produisent les mêmes biens et services, entrent directement en compétition
sur le marché aval (l'écoulement de leur propre production). Il est donc possible de déterminer
la stratégie de chaque entreprise en étudiant la structure de marché sur lequel elle écoule sa
production. Toutefois, à côté du marché aval, la concurrence peut également se manifester sur
le marché amont. En effet, les entreprises doivent se procurer les capitaux, la main d'œuvre,
les matières premières et la technologie qui vont lui permettre de produire. On constate
généralement deux caractéristiques importantes du jeu de la concurrence :

- Il est par nature évolutif. La qualité des produits, l'innovation, la publicité et la


mercatique, constituent les principales variables qui influencent directement la demande. Les
prix ne seraient plus la seule variable qui régule le marché.

- Il est souvent limitatif. Les processus de concentration et les nombreux accords de


coopération tendent à limiter le champ concurrentiel de l'entreprise. La montée des dépenses de
recherche-développement est un facteur qui peut expliquer les tentatives de rapprochement des
entreprises (exemple la volonté de Airbus Industrie de se rapprocher Boeing pour construire un
gros porteur). Les entreprises évolueraient donc dans un environnement qui serait loin d'être
imparfait.

2. Les relations de complémentarité

La mise en œuvre de relations de complémentarité peut répondre à des préoccupations très


diversifiées. La maîtrise d'un marché et des coûts de production, la recherche d'une
complémentarité entre entreprises, la possibilité de diversifier ses activités, et la spécialisation
peuvent être une motivation à des accords interindustriels (cette motivation peut déboucher sur
un processus de concentration). On distingue généralement trois types d'accords de coopération

5
: la coopération en recherche-développement, les accords de coproduction, et la
coopération de programme. La forme la plus achevée d'accords industriels est le Groupe
d'Intérêt Economique (GIE). La création du GIE permet une coopération suivie entre
plusieurs entreprises qui décident, pour améliorer leurs résultats, de rassembler une partie de
leurs moyens au sein d'une personne morale (exemple d’Airbus). A l'inverse, certains contrats
peuvent entraîner une domination ou un contrôle de l'une des entreprises associées. On parle
alors de techniques d'impartition. Celles-ci peuvent prendre la forme :

 De la sous-traitance (contrat entre un donneur d'ordres et un sous-traitant)


 De la concession (contrat par lequel une entreprise, le concédant, s'engage à
approvisionner une autre entreprise, le concessionnaire, en produits de sa marque et à
lui apporter l'assistance requise moyennant le respect de certaines conditions)
 Du franchisage (contrat par lequel une entreprise, le franchiseur, met à la disposition
d'une autre entreprise, le franchisé, une gamme de produits et une assistance technique
moyennant le paiement d'une redevance)
 De la concession de Licence (contrat par lequel une entreprise, la cédante, autorise une
autre entreprise, le cessionnaire, à utiliser le brevet d'invention ou le savoir-faire en
échange d'une rémunération).

3. Relations entre l’entreprise et son environnement :

a. L’entreprise doit s’adapter à son environnement

Les différentes composantes de l’environnement des entreprises évoluent : la concurrence se


mondialise, la demande des consommateurs change rapidement, les technologies, les sciences
progressent, les événements politiques et économiques s’enchaînent et la réglementation se
modifie.

Les entreprises se doivent d’adapter leur stratégie en fonction de l’évolution des composantes
de l’environnement. Elles identifient les menaces que les évolutions de l’environnement font
peser sur elles, mais aussi les opportunités qui peuvent en naître. Les entreprises ne peuvent pas
rester passives face à ces évolutions.

6
E L’
Comportement Analyse en
de l’entreprise terme de stratégie
V E

O V
. ignorer les modifications de . absence de stratégie
L I l’environnement particulière

U R

T O . faire face aux évolutions défavorables . stratégie défensive

I N

O N . Anticiper les évolutions pour ne pas se . stratégie offensive


laisser surprendre
N E

M
Exemple : L’augmentation du prix du pétrole (modification de l’environnement économique)
E
est une menace pour de nombreuses entreprises, notamment dans le transport aérien ou
D N
l’automobile. Toutefois, cette évolution de l’environnement peut être perçue comme une
E T
opportunité pour d’autres. Ainsi, partant de ce constat, Toyota a développé une voiture hybride
(Prius). La demande pour cette voiture dépasse largement l’offre et permet à Toyota de gagner
des parts de marché. Cette entreprise a donc transformé une contrainte en opportunité.

Toutefois les entreprises ne font pas que subir leur environnement, elles peuvent également
l’influencer.

b. L’entreprise a une influence sur l’environnement

Par sa stratégie, par son activité, par ses produits, l’entreprise modifie son environnement, de
façon positive ou négative.

Par exemple, une entreprise par sa présence dans une zone géographique donnée a des
influences positives sur l’environnement : création d’emplois, formation des salariés, diffusion
de technologies…Lorsqu’elle innove, l’entreprise peut modifier ou créer des habitudes
nouvelles de consommation (téléphonie mobile, restauration rapide, Internet…).

7
Toutefois une entreprise peut avoir des influences plus négatives sur son environnement :
pollution, dégradation des paysages (conséquences négatives sur l’environnement écologique),
licenciements massifs (conséquences négatives sur l’environnement économique et social)…

IV. L’entreprise dans son environnement

1. L’entreprise dans l’économie :


Les caractéristiques du système économique dans lequel l’entreprise est située vont
profondément influencer cette dernière. L’entreprise ne peut être isolée du régime économique
dans lequel elle baigne. Pour simplifier on oppose les nations économiques selon le régime de
la propriété (libérale ou collectiviste) et selon le niveau de développement.

a. L’entreprise en économie libérale se caractérise par

- la propriété privée des moyens de production.

- la liberté d’entreprise : chacun est libre de créer une entreprise

- la recherche du profit individuel.

- l’existence d’un marché où le prix est le mécanisme fondamental de l’activité économique.

- la concurrence.

b. L’entreprise en économie socialiste se caractérise par :

- la primauté de l’intérêt collectif : l’individuel est subordonné au général.

- la propriété collective des moyens de production. Les moyens de production sont la propriété
de tous.

- l’Etat dirige l’économie, le marché n’existe pas et le niveau des échanges, les prix et les
revenus sont fixés par l’Etat.

- la planification autoritaire : l’administration définit les niveaux de tous les équilibres.

2. L’entreprise et le social :
Pendant longtemps, le facteur travail a été considéré par les entreprises comme un facteur de
production comme les autres. Au début du 20ème siècle, Taylor un auteur classique du
management, considère que l’individu est sensé réagir comme une mécanique simple qui calque
ses efforts sur les stimulants qui lui sont proposés et les sanctions qui le frappent.

8
Sous l’impulsion des travaux de Mayo, il apparaît, que l’individu n’est pas qu’une simple
mécanique, des éléments psychosociologiques l’animent. La performance de l’ouvrier dépend,
il est vrai de diverses conditions matérielles, mais tout autant sinon davantage de facteurs
d’ambiance.

La prise en compte de la dimension sociale de l’entreprise conduit plusieurs entreprises, voulant


être performantes, à mettre en place une gestion des ressources humaines.

L’homme constitue ainsi la principale richesse des entreprises modernes. L’ensemble des
actions menées par l’entreprise en faveur de son capital humain, traduit une situation sociale
dans l’entreprise qui apparaît à travers la lecture du bilan social. Celui-ci récapitule en un
document unique les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de
l’entreprise dans le domaine social.

3. L’entreprise et les capitaux


Pour exercer son activité, l’entreprise a besoin en plus du facteur "travail", du facteur "capital"
qui lui sera utile pour le financement de son activité.

Les sources de financement peuvent être nombreuses :

- ils peuvent provenir des associés sous forme d’apports en nature ou en espèces pour la
constitution de la société ou en cas d’augmentation du capital.

- les emprunts obligataires : la dette obligataire ressort du long terme. Sa durée de vie est
comprise entre 8 et 15 ans.

- les crédits bancaires : ces crédits peuvent être à moyen et long terme pour le financement des
investissements réalisés par l’entreprise, comme ils peuvent être à court terme, de quelques
jours à quelques mois pour assurer à tout moment le maintien de la solvabilité de l’entreprise.

- le crédit-bail ou "leasing" qui a pour objet le financement d’investissements mobiliers ou


immobiliers de l’entreprise puisque sa caractéristique fondamentale est la mise à la disposition
de l’entreprise d’équipements dans le cadre d’un contrat de longue durée qui prévoit le
versement régulier de loyers. L’entreprise n’a pas donc la propriété du bien investi bien qu’elle
en ait l’usage.

9
- la bourse ou marché financier dont la fonction essentielle est de constituer une source de
financement pour les émetteurs de titres. Deux grands types d’instruments, les actions et les
obligations, sont utilisés afin de mobiliser l’épargne des investisseurs.

10

Vous aimerez peut-être aussi