CHAPITRE L'environnement de L'entreprise

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Chapitre II : L’environnement de l’entreprise

OBJECTIFS

 Définir l’environnement de l’entreprise et identifier ses composantes.


 Expliquer les mutations de l’environnement.
 Déterminer les caractéristiques de l’environnement actuel de
l’entreprise.

SOMMAIRE
 I. Définition
 II. L’environnement immédiat
 III. L’environnement général
 IV. L’environnement de l’entreprise à l’ère du 21éme siècle
Introduction

L’entreprise ne vit pas en autarcie : elle est conditionnée par le milieu dans lequel s’insère son
activité et entretient des relations constantes avec son environnement. Aujourd’hui,
l’entreprise doit être considérée comme une organisation conditionnée par le contexte
environnemental dans lequel elle évolue. En effet, en tant qu’acteur doit tenir compte des
contraintes et des objectifs économiques, sociaux, politiques, écologiques, technologiques de son
environnent « sociétal » au-delà de sa seule finalité économique propre.

I. Définition de l’environnement :
L’environnement peut se définir comme « l'ensemble des forces extérieures qui agissent et réagissent
au profit et à l'encontre de l'entreprise. Il regroupe tous les facteurs sociologiques, économiques,
juridiques et technologiques, qui ont une incidence sur la vie de l'entreprise »3.

On décompose, en général, l'environnement de l'entreprise en deux sous- ensembles :

- L'environnement immédiat (micro-environnement) : Qui rassemble les déterminants directs de


l'organisation et que l'action de l'entreprise peut influencer plus ou moins sensiblement/ les fournisseurs,
les clients, les employés, les distributeurs... de l'entreprise.

- L'environnement général (macro-environnement) : Sur lequel l'entreprise a des moyens d'actions


limités ou nuls. Il comprend des dimensions : économique, politique, technologique, socioculturelle, et
écologique.

II. L’environnement immédiat :


L’environnement immédiat se compose de nombreux acteurs, on parle des parties
prenantes de l’entreprise (Stakeholders). Chacune d’elle a des attentes qui ne sont pas
toujours dans l’intérêt de l’entreprise.

3
Dictionnaire économique et social, édition Nathan 1994.
La conception traditionnelle selon laquelle l’entreprise n’a de compte à rendre qu’à
ses actionnaires est révolue. Aujourd’hui, sa responsabilité est plus importante. Elle se doit
d’être à l’écoute de toutes les parties prenantes.

L’environnement immédiat peut être divisé en deux groupes : les participants internes qui sont les
dirigeants, les actionnaires et les salariés et les participants externes qui sont les fournisseurs et sous-
traitants, les pouvoirs publics, les clients, les concurrents, les riverains d’un site de production, les
syndicats, les ONG.

1. Les participants internes :

-les salariés :

On distingue les cadres intermédiaires, les cadres inférieurs et les salariés de bases. Ils
souhaitent améliorer leurs conditions de travail, améliorer leurs rémunérations, mais
aussi être formés et valorisés au sein de l’entreprise.

- les dirigeants :
Ce sont eux qui déterminent les objectifs, l’organisation, la politique et la stratégie de
l’entreprise.

Ils peuvent être tentés de privilégier leur intérêt personnel au détriment de l’intérêt global de
l’entreprise.

-les actionnaires :
Ce sont les propriétaires de l’entreprise de par les titres qu’ils détiennent. Ils visent la
rentabilité maximale des capitaux qu’ils ont qu’ils ont investis, grâce au versement de
dividendes ou à une appréciation de leurs actions.

2. Les participants externes :

- les fournisseurs et les sous-traitants :


Ce sont tous ceux qui approvisionnent l’entreprise en biens, services et équipements
nécessaires à son activité. Ils visent le respect des délais de paiement et la mise en place de
politique d’achat.

- les clients :
Ce sont les personnes physiques ou morales qui achètent les produits ou services de l’entreprise. Leur objectif
est d’acheter aux meilleures conditions de prix, de qualité
et de délai. Ils exigent le respect des normes de sécurité, des informations sur la composition des
produits qu’ils achètent, etc.

- Les riverains de sites de production :


Ce sont les habitants de la région d’implantation de l’entreprise. Il cherche à éviter les
nuisances sonores, réduire la pollution de la région, assurer l’emploi local, etc.

- Pouvoir publics :
Exigent le paiement des impôts et taxes lui revenant, le respect des lois.

- Les ONG :
Ce sont des associations à but non lucratif d’intérêt public ayant leur indépendance
financière et politique qui ne relève pas de l’Etat. (exp Médecin Sans Frontière, La Croix
Rouge, Green Peace, etc.). Elles visent une meilleure transparence et le dialogue pour
assurer le respect de certains éléments comme l’environnement, les droits de
l’homme, etc.

- Les concurrents :
Ce sont les entreprises qui vendent le même produit ou service. Il peut s’agir de concurrents
directs ou indirects (substituts).

Les concurrents influencent les décisions de l’entreprise par leurs stratégies (actions-
réaction), leur respect ou non de la concurrence loyale, les barrières à l’entrée qu’ils
peuvent dresser, leur pouvoir de marché, etc.

Aujourd’hui l’entreprise a l’obligation de prendre en considération les intérêts,


généralement divergents, des différentes parties prenantes. Une bonne gouvernance
d’entreprise saura mettre en place un système de compromis et de conciliation.

III. L’ENVIRONNEMENT GENERAL :

Cet environnement de l’entreprise est multidimensionnel. Il comprend des


dimensions : économique, politique, technologique, socioculturelle et écologique.

1. Environnement économique :
L’environnement économique comprend les politiques monétaires, le taux d’inflation,
le taux de chômage, les niveaux de revenu, l’évolution de PIB et du PNB,
etc. Il a un impact sur la productivité de l’entreprise et influence ses décisions
(activités, recrutement, cOUTs, qualité, prix de vente, etc.).

2. Environnement technologique :
Englobe plusieurs éléments, tels que les dépenses publiques et privées en R&D, le taux
d’obsolescence, les inventions et innovations, la vitesse des transferts
technologiques, etc.

De nos jours, l’environnement technologique évolue très rapidement et son influence se


fait surtout sentir sur les méthodes de conception, de production et de commercialisation des biens et
des services, mais aussi au niveau de l’organisation et du système d’information des entreprises (la
Gestion Assistée par Ordinateur, les ERP (progiciel de gestion intégré permettant la planification
des ressources de l’entreprise), etc.)

3. Environnement politico-légal :
Il est formé par l’ensemble des lois, des réglementations et des politiques (politique fiscale,
commerce extérieur, protection sociale, droit du travail, normes de sécurité et d’hygiène, etc) qui
ont un impact sur les entreprises. Selon le cas, ces lois et règles peuvent être avantageuses
(allègement d’impôt…) ou contraignantes (limitation des importations de matières
premières…).

4. Environnement social et culturel :


Il est formé par la démographie, les attitudes, les convictions, les habitudes et le niveau d’éducation
des individus, la mobilité sociale, etc. Son analyse permet à l’entreprise d’identifier les attentes
et besoins de ses clients mais aussi leur évolution.

5. Environnement écologique :
Comprend les lois sur la protection de l’environnement mais aussi toutes les pressions
que peuvent subir les entreprises de la part des ONG ou toute autre institution ayant pour objectif la
protection de l’environnement.

Aujourd’hui on parle du développement durable pour désigner une forme de


développement respectueux de l’environnement, du renouvellement des ressources et
de leur exploitation rationnelle de manière à préserver les matières premières pour les générations
futures.
Figure 4 : Les dimensions du macro-environnement
Figure 5 : L’entreprise en tant qu’agent de transformations des intrants de
l’environnement

IV. L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE A L’ERE DU 21éme SIECLE :


L’environnement actuel subi des mutations qui touchent ses différentes dimensions (politico-
légales, économiques, technologiques, socioculturelles et écologiques). Plusieurs facteurs sont
à l’origine de ces mutations (l’innovation technologique, le capital humain, la
mondialisation, etc.

Afin de survivre et de se développer, l’entreprise doit mettre en place de nouveaux


systèmes de management prenants en considération les nouvelles caractéristiques de son
environnement.

1. Les déterminants des mutations de l’environnement :

 L’innovation technologique :

L’innovation technologique modifie les paramètres selon lesquels les entreprises rivalisent
entre elles. Les nouvelles technologies, notamment, les TIC (l’Internet, Intranet, les logiciels et
progiciel de gestion, etc.) ont conduit les entreprises à reconsidérer leurs méthodes de management et
leurs systèmes de production (robotisation).
Aujourd’hui, l’informatisation des tâches administratives et la connexion en réseau de tous les
matériels a permis une gestion plus efficace permettant de mieux gérer les nouvelles structures
organisationnelles (les structures en réseau) et profiter d’une meilleure communication interne et
externe.

 Le capital humain

Aujourd’hui, le capital humain n’est plus ce qu’il était, une simple main d’œuvre qui
exécute les directives du chef.

L’innovation, promue par la concurrence, pousse les entreprises à reconnaitre l’importance du


capital humain, c’est à dire les connaissances, la formation, les compétences et l’expérience
des travailleurs d’une entreprise. L’entreprise, a intérêt alors à recycler, former et valoriser
son personnel, mais aussi a mettre en place une organisation qui favorise le croisement des savoirs et
connaissances.

 La déréglementation

La déréglementation est une composante importante de la mise en œuvre des


principes du libéralisme économique.

Il s’agit de la suppression de la réglementation qui régit les activités des entreprises :


diminution du nombre de lois touchant les activités des entreprises et des pouvoirs
gouvernementaux chargés de l’application de ces lois. Elle entraîne, ainsi, la réduction de
l’intervention de l’Etat dans les affaires

La déréglementation a pour objectif de garantir le maintien de la concurrence et de combattre la


constitution de monopoles.

 La mondialisation (déterminants et conséquences) :

Le terme mondialisation (globalisation) désigne le processus d'intégration des marchés et de


rapprochement des hommes qui résulte notamment, de la libéralisation des échanges
(constitution des ZLE, exp l’ALENA, suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires), du
développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des
technologies de l'information et de la communication à l'échelle planétaire.

Elle se manifeste par l'interdépendance croissante des économies (mondialisation économique),


l'intensification de la concurrence, l'expansion des échanges, etc.
Cette internationalisation constitue aussi bien un avantage qu’une contrainte pour
l’entreprise. Elle représente un avantage parce qu’elle offre à l’entreprise la
possibilité de multiplier et de varier sa clientèle et d’augmenter son chiffre d’affaires.
Elle représente une contrainte dans la mesure OU elle développe la concurrence.

 Le développement de la concurrence

L’environnement actuel est caractérisé par une concurrence très rude du fait de la
multiplicité des entreprises qui fabriquent le même bien. Le client se trouve ainsi, face à plusieurs
choix. Une entreprise ne peut donc réussir qu’en étant compétitive c'est-à-dire en offrant le
meilleur rapport qualité/prix.

2. Les caractéristiques de l’environnement actuel de l’entreprise :


La mondialisation, le développement du capital humain, l’innovation technologique, etc.
ont eu un grand impact sur l’environnement actuel de l’entreprise. Toutes ces
mutations rendent l’environnement turbulent, complexe, hostile.

* La turbulence (incertitude, imprévisibilité) de l’environnement est liée aux


changements, aux instabilités que celui-ci peut rencontrer. Cette turbulence peut donc résulter de
changements économiques, sociaux, technologiques, d’instabilité politique. Plus ces
changements sont rapides, importants, voire imprévisibles et plus l’environnement sera qualifié de
turbulent.

* La complexité de l’environnement est fonction du nombre de facteurs et de relations


qui compose cet environnement. Plus les échanges entre l’entreprise et son
environnement sont variés, plus il est difficile à l’entreprise de contrôler ces relations

* L’hostilité de l’environnement repose sur la nature des relations qui le lient à l’entreprise. Elle
dépend de la concurrence, des disponibilités des ressources dans l’environnement,
des relations sociales, de la stabilité gouvernementale, etc. Un environnement hostile a tendance à être
dynamique, exigeant de la part des entreprises des réactions rapides.

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