Bertrand ANGO

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Vol.

XI
N°34
I S S N : 2306 - 191X

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Juil. - Déc.
2023
2 e Sem.
EDLK
Les Editions Le Kilimandjaro
REVUE AFRICAINE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE
Directeur : Pr. Magloire ONDOA
Comité scientifique
• Joseph OWONA • Alain ONDOUA
Agrégé de droit public Agrégé de droit public et de science politique
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
• Paul-Gérard POUGOUE • Ferdinand MELIN SOUCRAMANIEN
Agrégé de droit privé et des sciences criminelles Agrégé de droit public et de science politique,
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Professeur à l’Université Montesquieu - Bordeaux IV (France)
• Adolphe MINKOA SHE • Léopold DONFACK SOCKENG +
Agrégé de droit privé et des sciences criminelles Agrégé de droit public et de science politique,
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Professeur à l’Université de Douala (Cameroun)
• Marcellin NGUELE ABADA
• Luc SINDJOUN
Agrégé de droit public et de science politique
Agrégé de science politique Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) • Jean-Claude TCHEUWA
• Magloire ONDOA Agrégé de droit public et de science politique,
Agrégé de droit public et de science politique, Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) • ATANGANA MALONGUE
• Janvier ONANA Agrégé de droit privé
Agrégé de science politique Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Douala (Cameroun) • Nadine MACHIKOU
• Jean Marie TCHAKOUA Agrégé de Science politique
Agrégé de droit privé Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) •Gérard PEKASSA NDAM
• Jean NJOYA Agrégé de droit public
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
• Jean GATSI • Germain NTONO TSIMI
Agrégé de droit privé Agrégé de droit privé et de sciences criminelles
Professeur à l’Université de Douala (Cameroun) Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
• Victor Emmanuel BOKALLI • Robert MBALLA OWONA
Agrégé de droit privé Agrégé de droit public
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Professeur àà l’Université de Douala (Cameroun)
• André AKAM AKAM • Fabien NKOT
Agrégé de droit privé Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) • Vincent NTUDA EBODE
• Martin BLEOU Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Agrégé de droit public et de science politique • SPENER YAWAGA
Professeur à l’Université de Ngaoundéré (Cameroun)
Professeur à l’Université d’Abidjan Cocody (Côte d’Ivoire)
• Jacques BIAKAN
• Théodore HOLO
Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Agrégé de droit public et de science politique • Eric Mathias OWONA NGUINI
Professeur à l’Université d'Abomey Calavi (Bénin) Professeur à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
• Jean Du Bois de GAUDUSSON • Cyriaque ESSEBA
Agrégé de droit public et de science politique Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Professeur à l’Université de Bordeaux IV- Montesquieu (France) • Michel KOUNOU +
• Fabrice MELLERAY Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Agrégé de droit public et de science politique • Jacques KWIMO
Professeur à l’Université Montesquieu - Bordeaux IV (France) Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)

Comité de rédaction
•Alex TJOUEN • Martial ATEBA
Agrégé de droit privé et de sciences criminelles Docteur Ph/D en science politique
Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
• Jean Luc ENGOUTOU • Yves Patrick MBANGUE NKOMBA
Docteur Ph/D en droit public
Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) Docteur Ph/D en science politique
• Aimé Christel MBALLA ELOUNDOU Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Docteur Ph/D en droit public Maître Assistant CAMES
Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II (Cameroun) • Brice Christian ALOGO NDI
• Patrick Henri ASSIENE NGON Doctorant en droit public
Docteur Ph/D en droit public Assistant à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II (Cameroun)
Maître Assistant CAMES
Vol XI, N° 34, Juillet - Décembre - 2e semestre

Revue africaine de droit


et de science politique
RADSP

© Les Éditions Le Kilimandjaro

EDLK
Les Editions Le Kilimandjaro
POLITIQUE REDACTIONNELLE

La Revue Africaine de Droit et de Science politique (RADSP) vise la pro-


motion des sciences juridiques et politiques. C’est pourquoi, elle reçoit des
contributions de doctrine livrant des réflexions sur les questions ou pro-
blématiques actuelles de droit privé, de droit public, de sciences criminelles
et de science politique. L’objectif est de fournir la preuve, au travers de
cette pluralité des grilles d’analyse, que la prétendue division des sciences
juridiques et politiques est beaucoup plus formelle que substantielle ; l’ana-
lyse profonde des rapports entre les Hommes dans la société ne saurait se
satisfaire d’une telle scission.

La coordination de ce numéro de la Revue Africaine de Droit


Public a été assurée par Magloire Ondoa, Agrégé de Droit public
et de Science politique, Professeur à l’Université de Yaoundé II -
Soa (Cameroun)

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de


traduction pour tous procédés réservés pour tous
pays sauf autorisation du directeur de la revue.

Édition, administration, abonnements


Les Éditions le Kilimandjaro,
B.P. : 5455 Yaoundé - Cameroun
Tél : 00237 222 72 86 49
Courriel : [email protected]
ISSN- 2306 - 191X
Dépôt légal : Décembre 2023
Sommaire
Droit
Jean Aimé NGOUME ONDOUA : Regard critique sur la coexistence entre le droit
des procédures collectives OHADA et la législation CEMAC dans le traitement
des établissements de crédit en difficulté ....................................................................................................................... 7
NANA Charles NGUINDIP : Re-evaluating the Legal and Institutional
complications affecting the Protection of Women Rights in Cameroon ............................. 39
NAH Anthony TETINWE : Examining the Role of Community Management
Groups as an Effective Legal Paradigm for Local Level Participation in the
Management, Conservation and Wise Use of Wetlands in Cameroon ................................... 67
Idriss Martial TCHOUGNA-DIBANDOU & William Freddy KALMAME NDJAPOU :
La Lex mercatoria et la formalisation d’un investissement écologiquement
responsable en Afrique ..................................................................................................................................................................... 97
Diyani EFFAGUE SING : État des lieux de la Convention de l’Union africaine
sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel ............................. 121
OROK Emilia ARRAH : The Impact of matrilineal inheritance on widows and
children: the case of the Kom people ......................................................................................................................... 151
Georges NFOUTCHA : La promesse unilatérale de vente d’immeuble : de la
précontractualisation à la contractualisation ? .................................................................................................... 175
Mariette Aïcha NTIENJEM M. : La suspension des exportations de certains
produits par le Cameroun, un pied-de-nez à la jeune ZLECAF ................................................. 197
Francis NKEA NDZIGUE : La preuve pénale à l’aune de nouvelles technologies
de l’information et de la communication : réflexion à partir des droits camerounais
et gabonais ................................................................................................................................................................................................... 221
Belkpi MANSARATOU OUSMANOU : Les clauses dans le contrat ............................. 263
Bertrand ANGO : Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce
international ............................................................................................................................................................................................ 295
Leprime GALESSAMI CHEMAKAMBO : La nature des activités des associations
sportives au Cameroun et au Congo .......................................................................................................................... 319
Shey Hilda MOUSSAH : L’accompagnement de l’État aux collectivités territoriales
décentralisées en droit camerounais ............................................................................................................................ 349
Steve Fabrice EFFEMBA EBALÉ : Le principe de la responsabilité pénale des
personnes morales : trois décennies d’incertitude du législateur OHADA ................... 361

Science politique
Jean NJOYA : Construction des problèmes publics dans le sous-secteur de
l’enseignement supérieur au Cameroun : cas de la réforme LMD ........................................... 389
Joël Rodrigue SOLI : La compétitivité de l’énergie au Cameroun ................................................. 415
Madeleine Christelle NJIKI BIKOI : Saisine de l’accompagnement psycho-social des
réfugiés au Cameroun : acteurs, pratiques et impact(s) sur la politique migratoire ....... 449
Luc BIDJOUDJOUK : La problématique de la pertinence de la prohibition des
changements anticonstitutionnels en Afrique Centrale à l’aune du traité révisé de la
CEEAC de 2019 ................................................................................................................................................................................. 475
Droit
Le classement tarifaire de la marchandise dans
le commerce international
Bertrand ANGO

Résumé
La mondialisation des économies entamée Il y’a quelques décennies, et répandue progres-
sivement au fil des ans connait plusieurs dynamiques. Ces dernières s’accompagnent très
généralement des évolutions des techniques et pratiques. Dans le commerce international,
l’harmonisation des nomenclatures des produits s’est faite sous cet esprit. Parti de la
classification centrale des produits des nations unies (CPC), la forme la plus adaptée
et la plus aboutie d’harmonisation des marchandises est le système harmonisé (SH). Il
développe une technique essentielle le classement tarifaire des marchandises. Cependant,
le classement tarifaire n’est pas toujours détaillé au niveau national et au niveau des
besoins des opérateurs économiques. A quoi consiste-t-il ? Evidemment, une technique
essentiellement pratique de codification de la marchandise, et une pratique opportunément
technique d’évaluation de celle-ci.
Mots clés
Classement tarifaire -commerce international –marchandise -nomenclature

Abtsract
The globalization of economies that began a few decades ago, and spread gradually over
the years, has several dynamics. These are very generally accompanied by developments in
techniques and practices. In International trade, the nomenclatures of product harmo-
nization was carried out in this spirit. Based on the United Nations Central Product
Classification (CPC), the most suitable and successful form of harmonization of goods
is the Harmonized System (HS). It developed an essential technique for the tariff classi-
fication of goods. However, the tariff classification is not always detailed at the national
level and in terms of the needs of economic operators. What does it consist of? Obviously,
an essentially practical technique of codifying the goods, and an appropriately technical
practice of evaluating it.
Mots clés
Tariff classification-International trade-Goods-nomenclature
296 Revue africaine de droit et de science politique

Introduction extérieur. Il ressort de ces dernières, des


risques économiques, commerciaux, po-
La marchandise est, le moteur, le ser- litiques, culturels et environnementaux ;
vant, le frein, ou le soutien de la crois- on peut associer à cette description pour
sance du commerce international 1. un Etat, le risque de perte de devise et
À cet effet, en dépit de la fonction de de fiscalité. Face à ce mélange d’impres-
consommation courante qu’elle assure sions et de stéréotypes, l’OMD apporte
2
; la marchandise étant produite aux fins des éléments de cohérence du système
de consommation, et de solidité des mar- universel à travers ses choix, modèles et
chés3 pour les Etas, le commerce inter- méthodes. Le classement tarifaire appa-
national des marchandises comporte de rait comme l’approche révolutionnaire
nombreux risques susceptibles de frei- d’investigation de la marchandise.
ner sa progression4. Ces risques sont : le Très répandue dans les pratiques doua-
risque de change, le risque de crédit, le nières contemporaines, le classement ta-
risque de transport, ou encore le risque rifaire demeure une notion jésuite5 ; l’une
juridique. A ces derniers, il existe aussi de ces notions du droit où la liberté de
des risques sur le marché domestique, discussion n’est pas étouffée6. Après plu-
que sur les opérations du commerce sieurs décennies d’expérimentation, elle

1. Nous caricaturons par cette illustration DIAZ-ALEJANDRO cité par BRASSEUL (J.), et
LAVRARD-MEYER (C.) « Chapitre 6. Les théories du commerce international et du dévelop-
pement », Économie du développement. Les enjeux d’un développement à visage humain, sous la direction
de Brasseul Jacques, Lavrard-Meyer Cécile, Armand Colin, 2016, pp. 244-278.
2. DELVAX (G.), et BOURGOIGNIE (T.), « La fonction de consommation et le droit de
la consommation : l’enjeu réel », Revue interdisciplinaire d’études juridiques, vol. 7, N° 2, 1981, p.3,
voir aussi : ABRAHAM-FROIS (G.), « Chapitre I. Fonction de consommation et multipli-
cateur d’investissement », Keynes et la macroéconomie contemporaine, sous la direction de ABRA-
HAM-FROIS GILBERT, Economica, 1993, pp. 1-37.
3. Il est difficile en fait de concevoir un marché sans marchandise. C’est du moins l’évidence qui
est posée. Voir aussi : BRISSET (N.) « Un marché sans marchandise ? Répugnance et matching
market », Revue d’économie politique, vol. 126, no. 2, 2016, pp. 317-345.
4. GENERALI, « les 4 grands risques à anticiper », actu-magazine, mis en ligne le 02/06/2022.
5. La pédagogie des Jésuites répond à un idéal précis : l’ordre et la méthode. Le classement
tarifaire est également défini selon cet idéal. Cet idéal a été conçu par des génies étonnamment
réalistes en fonction des besoins d’une époque déterminée. Comme toute valeur positive il a
sans doute défini un type capable de s’adapter, avec les retouches nécessaires, en dehors du
champ d’application où sa structure s’est édifiée. Voir à ce sujet : MESNARD (P.), « III - La
pédagogie des jésuites. (1548-1762) », Jean Château éd., Les Grands Pédagogues. Presses Universi-
taires de France, 1980, pp. 57-120.
6. MICHELET (J.) et QUINET (E.), Des jésuites, Paris, Hachette, 1843, IIIe leçon, « Constitu-
tions. Pharisaïsme chrétien », p.172.
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 297

est toujours à la quête d’une définition tériel ; il résulte d’une opération d’assimi-
unanime. Les quelques tentatives d’ap- lation. A cet effet, on parle de classement
proche qu’on décèle font de lui, une no- tarifaire, lorsqu’un objet a été selon le cas,
tion plus fonctionnelle que descriptive. Il qualifié, construit, ou déterminé dans un
apparait pour certains comme, une opéra- instrument juridique comme marchan-
tion de qualification de la marchandise7 ; il s’agit dise ; indépendamment de la manifesta-
donc d’une forme de désignation de la tion d’un texte spécifique. Le deuxième
marchandise dans la nomenclature com- critère de reconnaissance du classement
munautaire. Pour d’autres8, le classement tarifaire est formaliste. Il résulte, en sus
tarifaire est une opération de construc- de l’opération d’assimilation, de la déter-
tion d’un objet en marchandise. Hélène mination de l’objet dans une nomencla-
Tordjman la rapproche à peu près à la ture communautaire. Si ces critères sont
marchandisation, à savoir, le processus importants à la définition du classement
à l’origine de la transformation en mar- tarifaire, une comparaison avec une opé-
chandise, de quelque chose qui ne l’était ration qui lui est très proche ; le déclasse-
pas9 ; il prend en effet appui sur le cas ment tarifaire, est opportune.
des semences10. Le classement tarifaire Ce détour s’avère nécessaire dès lors
a également bénéficié d’une définition que, dans la praxis douanière, certaines
formelle. Selon cette dernière, on entend marchandises bénéficiant d’une dé-
par classement tarifaire de de marchandises la termination dans les nomenclatures
détermination d’une des sous-positions ou autres douanières, connaissent parfois un dé-
subdivisions de la nomenclature combinée dans classement tarifaire. Les cas spécifiques
laquelle les marchandises doivent être classées11. des tôles en acier en bobine des posi-
De ces approches, il ressort certains cri- tions 7208.100.00.000 à 7208.39.00.000,
tères du classement. Le premier est ma- et 7209.15.00.000 à 7209.90.00.000,

7. Dictionnaire du commerce international, éd. Globalnégociator, « classement tarifaire ».


8. Il existe aujourd’hui toute une littérature sur l’émergence et le fonctionnement de la « mar-
chandisation du vivant ». à ce sujet, voir : ORLEAN (A.), « Réflexions sur les fondements insti-
tutionnels de l’objectivité marchande », Cahiers d’Économie Politique, 44, 2003, pp. 181-196 ; voir
aussi : THEVENOT (L.), « Des marches aux normes », in G. ALLAIRE et R. BOYER (dir.),
La grande transformation de l’agriculture : lectures conventionnalistes et régulationnistes, Paris, INRA/Eco-
nomica, 1995, p. 33-51.
9. TORJMAN (E.), « la construction d’une marchandise : le cas des semences », dans Annales.
Histoire, sciences sociales, 2008/6, (63 e année), p.1342
10. Idem
11. Article 57, RÈGLEMENT (UE), N° 952/2013 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU
CONSEIL du 9 octobre 2013établissant le code des douanes de l’Union
298 Revue africaine de droit et de science politique

ou des bouteilles à gaz domestique du autres subdivisions de la nomenclature


7311.00.90.000 au Cameroun, inté- combinée dans laquelle les marchandises
ressent vivement12. Qu’en est-il de cette doivent être classées, en vue de la liquida-
opération ? L’approche dominante tion des droits de douane. La marchan-
semble converger à l’idée de changement dise est son point d’appui.
tarifaire à savoir, l’affectation d’une codi- La marchandise dans le commerce
fication autre que la codification initiale13. a connu plusieurs dynamiques. Dans
Il en résulte aussi, une distorsion tarifaire. l’antiquité, la marchandise a connu une
Le terme de «distorsion» renvoyant, à conception péjorative. Cette conception
certaines mesures d’abattement tarifaire ne connaissait pas le sens de la dignité
qui conduisent à une sur-importation humaine ; tout objet était éligible, y com-
plutôt qu› à une sous-importation, ou pris l’Homme. Cette conception a été à
à une sur-exportation plutôt qu› à une l’origine de la traite des esclaves, et à l’in-
sous-exportation14. Dès lors, le classe- vention du concept d’esclave-marchan-
ment tarifaire résume une unité forte. dise15, ou Homme-marchandise16. A l’ère
Il faut associer aux critères matériel et contemporaine, la conception de la mar-
formaliste intimement attachés à sa défi- chandise intègre la notion de dignité hu-
nition, le critère finaliste à savoir, l’impu- maine ; c’est pourquoi dans l’univers du
tation d’un taux de droits de douane. Le commerce international, il est important
classement tarifaire devient ainsi, la dé- de la distinguer de passagers, de services,
termination d’une des sous-positions ou et de l’équipage17. Dès lors, la marchan-

12. Voir sur le déclassement tarifaire desdites marchandises, la circulaire N° 004/MINFI/DGD


du 04 janvier 2018 précisant les modalités d’application de certaines dispositions de la loi N°
2017/021 du 20 décembre 2017 portant loi des finances de la République du Cameroun pour
l’exercice 2018
13. Voir à ce sujet, GUCE-République du Benin, « fonction ‘’déclassement’’=changement de
positions tarifaires ».
14. FERGUSON (I.S) et LLOYD (P.J), « distorsions non tarifaires dans le commerce interna-
tional des produits forestiers », Unasylva, N° 130, FAO.org
15. Voir : MARIAN WIELEZYNSKI, « l’invention de l’esclavage-marchandise : le cas de l’ile
de Chios dans l’antiquité », ALTERNATIVES ECONOMIQUES, 24/04/2022 ; voir aussi :
GONZALES (A.), « De la figure paradoxale de l’esclave marchandise. Compétences et prix de l’esclave chez
Pline l’Ancien », in : Esclaves : Une humanité en sursis [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de
Rennes, 2012 (généré le 21 septembre 2023). DOI : https://doi.org/10.4000; voir également,
ANNEQUIN (J.), « Capital marchand et esclavage dans le procès de transformation des so-
ciétés antiques », in Modes de contacts et processus de transformation dans les sociétés anciennes. Actes du
colloque de Cortone (24-30 mai 1981), Rome : École Française de Rome, 1983. pp. 637-658.
16. Voir à ce sujet : GUIGUE (B.), « L’Homme-marchandise, ou la pensée de l’esclavage », In:
Raison présente, n°139, 3e trimestre 2001. L’esclave et le citoyen. pp. 3-30.
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 299

dise de par sa valeur, et son régime de cation des marchandises ou assimilable


trafic. Trois critères permettent de la sai- dans la règlementation d’un Etat spéci-
sir, dont deux cumulatifs (l’élément ma- fique. Elle est un élément du commerce
tériel et l’estimation économique), et un, international.
évolutif (l’élément juridique). La mar- Il est très difficile d’analyser le com-
chandise serait donc sous le fondement merce international sans s’appuyer sur
des critères cumulatifs, « denrées des choses le commerce extérieur. En raison de
dont les marchands font trafic et commerce »18, l’orientation des transactions écono-
ou encore, « tout produit faisant l’objet d’un miques vers l’extérieur, commerce exté-
commerce »19. Cependant, une qualifica- rieur et commerce international s’avèrent
tion émerge de plus en plus dans le jar- être un couple. A cet effet, si à l’analyse, le
gon des échanges internationaux, celle commerce extérieur est entendu comme
de marchandises de contrebande, ce qui celui d’un pays avec l’extérieur, et se fait
a induit la prise en compte de l’élément essentiellement à partir de la balance des
juridique dans la définition de la mar- paiements, et fait intervenir les propen-
chandise. La convention de Kyoto en sions à importer et les propensions à
est le moyen opérationnel, elle opère au exporter, et pour chacune d’entre elles,
travers du droit, la classification des types les propensions marginales et les propen-
de marchandises20. La marchandise se sions moyennes21, le commerce interna-
comprend donc par sa définition légale. tional quant à lui, regroupe l’ensemble
Elle est en effet, tout bien ou chose sous des Etats. Au sens strict, il correspond
aspect matériel codifié dans le système à l’ensemble des flux de marchandises
harmonisé de désignation et de codifi- (biens) entre les espaces économiques

17. S’il est vrai que les marchandises, les passagers et services participent au trafic international,
le passager est une personne qui emprunte un moyen de transport, bateau, avion ou voiture,
sans faire partie de l’équipage ou sans en assurer la marche. Le service quant à lui est une presta-
tion non estimable qui échappe très généralement au contrôle de la douane. L’équipage renvoie
plutôt aux individus qui assurent le transport des marchandises. Voir pour ces clarifications,
Dictionnaire de l’académie française, 5e édition, 1798, p.721.
18. Dictionnaire de l’Académie française, op.cit., p.1925.
19. DUBOIS (J.), Larousse dictionnaire français, Paris, Cedex, 2003, p.808.
20. La convention de Kyoto envisage les marchandises en libre circulation; les marchandises
équivalentes ; les marchandises exportées avec réserve de retour; les marchandises périssables,
ou encore les marchandises prohibées.
21. VEDIE (H-L.), « Fiche 13. Le commerce extérieur I : outils d’analyse », Macroéconomie. En
24 fiches, sous la direction de Védie Henri-Louis, Dunod, 2011, pp. 78-85.
300 Revue africaine de droit et de science politique

nationaux22. Au sens large, le commerce dialisation économique, le classement


international correspond à l’ensemble tarifaire des marchandises apporte une
des flux de marchandises (biens) et de sécurité au commerce international.
services entre les espaces économiques Il apporte dès lors, une éthique et une
nationaux23. Ghenadie Radu l’envisage stabilité à ces mouvements de libre pra-
comme l’ensemble des règles concer- tique. Il s’est tellement répandu au pont
nant les échanges de produits à l’inter- de constituer, dans l’univers du com-
national24.Le commerce international merce international contemporain, une
, à l’opposé du commerce extérieur, se pratique familière. Il convient de relever
mesure par les flux (exportations et avec l’OMD que, assurer le classement
importations) de marchandises et de tarifaire correct d’une marchandise revêt
services. Ces flux peuvent s’appréhen- une importance capitale pour toute ad-
der à différents niveaux : entre un pays ministration douanière à plusieurs titres.
et le reste du monde, entre des zones, au Cela permet notamment d’avoir une
sein d’une même zone25. bonne visibilité du commerce extérieur
Le commerce international a connu à travers la collecte de statistiques fiables
des formes précaires et abusives, mar- concernant les volumes d’échanges des
quées par la traite des esclaves et le com- produits, aussi bien à l’importation qu’à
merce anarchique. Il se développe de l’exportation, et d’appliquer avec justesse
nos jours sous les auspices de l’OMC26, les mesures fiscales et autres dispositifs
qui définit les pratiques27, les bases juri- d’ordre législatif ou réglementaire régis-
diques28 et les variables29. Avec la mon- sant le mouvement desdits produits30. Ce-

22. WEBCLASS.FR, « commerce international », Publié le : 29 août 2013 - Mis à jour le : 6


février 2022.
23. Idem.
24. RADU (G.), l’origine des marchandises : un élément controversé des échanges commer-
ciaux internationaux. Droit. Université Pierre Mendès-France - Grenoble II, 2007, p.3
25. Idem.
26. OMC : organisation mondiale du Commerce, créée par l’accord de Marrakech de 1994.
27. Concurrence imparfaite, protectionnisme, dumping, union douanière, marchés communs,
zones de libre-échange etc…
28. Elles oscillent entre le droit commercial, droit des affaires, droit des sociétés, droit des
paiements internationaux et font appel à des sources multiples (droits nationaux, conventions
internationales, lex mercatoria. Voir : ALFERDO (P.), « Fiche 2. Les sources du droit du com-
merce international », Fiches de Droit du commerce international. Rappels de cours et exercices corrigés, sous
la direction d’Alferdo Pierre. Ellipses, 2019, pp. 23-35.
29. Union douanière, marchés communs, zones de libre-échange etc…
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 301

pendant, cette pratique n’est pas toujours déterminer le tarif douanier commun,
une technique auprès des acteurs, à en ainsi que pour établir les statistiques
croire la récurrence des demandes d’avis du commerce ; c’est le cas dans l’union
de classement31, suivis de renseigne- Européenne. Mais très souvent, le clas-
ments tarifaires contraignant. Ce constat sement tarifaire permet d’identifier la
permet ainsi de s’arrêter, observer, ana- marchandise dans le SH (A). Cette étape
lyser, en se demandant, à quoi consiste est d’ailleurs préalable pour une meilleure
le classement tarifaire de la marchan- désignation de la marchandise dans la
dise dans le commerce international ? nomenclature tarifaire (B).
A l’analyse, il ressort que le classement
tarifaire dans le commerce international A. L’identification de la marchan-
renvoie à la fois, une technique essen- dise dans le SH
tiellement pratique de codification de la Le SH se fonde sur la convention in-
marchandise (I), et une pratique oppor- ternationale sur le Système harmonisé
tunément technique d’évaluation de la de désignation et de codification des
marchandise (II). marchandises signée en 1983, et entrée
en vigueur en 1988. Il s’agit, de la no-
I- Une technique essentielle- menclature comprenant les positions et
ment pratique de codifica- sous-positions et les codes numériques
tion de la marchandise y afférents, les notes de sections, de cha-
pitres et de sous-positions ainsi que les
Le classement tarifaire de la marchan- règles générales pour l’interprétation du
dise est d’abord une technique ; une Système harmonisé, figurant dans l’an-
certaine manière de traitement de la nexe de la convention32. C’est donc une
marchandise dans le commerce interna- nomenclature du commerce internatio-
tional. Cette technique est en effet basée nal qui classe toutes les marchandises sur
sur le système harmonisé de désignation la base d’un ensemble de règles qui sont
et de codification de la marchandise les mêmes pour tous les pays. L’objectif
(SH). Dans sa mise en œuvre et son en- du SH est de faciliter le commerce in-
racinement, plusieurs fonctions lui sont ternational, de rationaliser la collecte de
assignées. Il est à cet effet utilisé pour données et de statistiques, ainsi que de

30. OMD ACTU, « le système des décisions anticipées en matière de classement tarifaire : l’ex-
périence de la douane algérienne », N° 95, juin 2021, p.50
31. Soit pour la douane algérienne, à la fin du 1er trimestre 2021, plus de 250 demandes, et 150
décisions RTC délivrés. Voir OMD ACTU, op.cit., p.53
32. Article 1er, la convention internationale sur le Système harmonisé de désignation et de codi-
fication des marchandises signée en 1983, et entrée en vigueur en 1988
302 Revue africaine de droit et de science politique

normaliser la documentation commer- et automatique. En quoi consiste le SH ?


ciale et l’échange d’informations. Les ta- L’OMD s’est dernièrement penché
rifs douaniers de plus de 200 économies sur la question34. Il en ressort que le SH
dans le monde sont basés sur le SH. Il est toujours composé d’au moins six
est en principe révisé tous les 6ans. Ses chiffres, issus de la combinaison de trois
révisions les plus utilisées sont celles de codes à deux chiffres. Quelques éléments
2007, ainsi que celle de 2017, entrée en de base sont donc à prendre en compte :
vigueur dans certains Etats le 1er janvier les sections, les chapitres, les titres, les
2022. Sa mise en place résulte semble- sous-titres, et éventuellement les chiffres
t-il, d’un long feuilleton de mauvaises supplémentaires.
pratiques douanières dans le commerce A cet effet, la première étape pour dé-
international, et du développement du terminer le bon code SH est d’identifier
E-commerce33. Le SH apporte dès lors la section associée au produit. La section
des éléments de cohérence sur les mar- regroupe un ensemble de produits pris
chandises dans le commerce internatio- dans une approche holiste. Il existe au-
nal. Son application dévoile un proces- jourd’hui 22 sections, ainsi que les cha-
sus ; quelques éléments indispensables pitres du SH associés35.
à prendre en compte pour engager une Le chapitre correspond à une catégorie
déclaration en douane de la marchandise de produits classés dans le SH. Il en existe
(1), ainsi que les méthodes et instruments 99 répartis dans les 22 sections, et chacun
d’interprétation appropriés (2). représente une catégorie spécifique de
produits illustrés par les deux premiers
1. Les éléments de base à prendre en
compte chiffre du code SH36.
Les deux chiffres suivants le code
Le SH constitue toute une ingénierie chapitre renvoient au titre spécifique du
numérique permettant de simplifier et produit, et il en existe 1244 au total, et
d’automatiser de nombreux aspects du enfin, les deux derniers chiffres viennent
commerce international, mais le proces- compléter les codes chapitre et titre. Ils
sus de détermination du code SH en lui- correspondent au sous-titre, qui affine
même est quant à lui loin d’être simple encore la précision sur le produit. Le sys-

33. RADU (G.), op.cit., pp. 3 et suivant


34. OMD-ACADEMIE, « en quoi consiste le SH ? ».
35. Transiteo, cross border solutions, « comment classifier automatiquement un HS code ? »,
Newsletter, 2020.
36. Idem
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 303

tème harmonisé compte 5224 sous-titres par des experts douaniers), complexe et
différents37. parfois manuel, c’est pourquoi, des mé-
Au final, sur les 6 chiffres que compte thodes et instruments d’interprétation,
le code SH, la section n’est pas incluse ; annexées au SH ont été mises en place.
Elle est plutôt généralement caractérisée
2. Les méthodes et instruments d’in-
par un chiffre romain. Les deux premiers terprétation
chiffres correspondent aux chapitres ; les
deux chiffres suivant le code chapitre, Compte tenu de la complexité relative
les titres ; et les deux derniers, les sous- à la lecture et l’application du SH par les
titres. Pour s’en satisfaire, envisageons opérateurs du commerce international,
cette procédure de description du code les parties contractantes à la convention
SH de la marchandise ci-dessus : « riz internationale sur le Système harmoni-
semi-blanchi, ou blanchi, même poli ou sé de désignation et de codification des
glacé »38. marchandises ont bien voulu annexé
Exemple de code SH pour le « riz cette dernière des éléments ou des guides
semi-blanchi ou blanchi, même poli de compréhension. La nomenclature
ou glacé » annexée à la convention, ainsi que de
Structure
Code Nu-
Désignation ses notes explicatives y afférentes s’ins-
mérique
crivent dans cette logique. Au-delà de ces
Section II – Produits végétaux
instruments, l’OMD recommande aussi
Chapitre 10 Céréales les avis de classement, et les avis et re-
Titre 1006 Riz commandations d’interprétation.
Riz semi-blanchi Les notes explicatives39 annexées à la
Sous-titre 1006.30 ou blanchi, même Convention internationale sur le Système
poli ou glacé harmonisé de désignation et de codifi-
Source : AKENEA 2023 cation des marchandises constituent en
En raison de ce graphique, le proces- effet un langage légal à part entière et
sus semble assez simple, cependant, la dont la mise en place a été opportune
classification douanière est un processus à la compréhension des opérations qui
subjectif (il n’est pas rare de voir des pro- peuvent être difficiles. Elles permettent
duits similaires classifiés différemment alors d’éclairer l’usager. De ces der-

37. Idem
38. AKENEA, système harmonisé (SH), 2023
39. Voir Les notes explicatives publiées par l’OMD en 5 volumes pour chaque langue, dispo-
nibles via un abonnement en ligne, dans le cadre de la Base de données du SH dans WCO
Trade Tools
304 Revue africaine de droit et de science politique

nières, il ressort des principes généraux analogues43. D’autres principes sont liés
d’interprétation du SH. Ces principes à des marchandises similaires, ou celles
sont détaillés dans le TEC40 CEDEAO. emballées. Il en ressort en effet, « les em-
Certains concernent les marchandises ballages contenant des marchandises sont classés
insusceptibles de concours de qualifi- avec ces dernières lorsqu’ils sont du type norma-
cation ; d’autres, celles qui admettent un lement utilisé pour ce genre de marchandises.
concours de qualification. Toutefois, cette disposition n’est pas obligatoire
Le premier est le suivant : « Le libellé des lorsque les emballages sont susceptibles d’être uti-
titres de Sections, de Chapitres ou de SousCha- lisés valablement d’une façon répétée »44.
pitres est considéré comme n’ayant qu’une valeur Au-delà des notes explicatives, il existe
indicative, le classement étant déterminé légale- aussi les avis de classement, et les avis et
ment d’après les termes des positions et des Notes recommandations d’interprétation du
de Sections ou de Chapitres »41. Toutefois, SH. À l’instar des notes explicatives, ces
lorsqu’une marchandise est susceptible instruments ressortent de la compétence
de concours de qualification, le principe du comité SH45. Sur la valeur contrai-
suivant lui est appliqué le principe 342. gnante desdits instruments, une position
Cependant, Les marchandises qui ne nuancée est susceptible d’être envisagée.
peuvent pas être classées en vertu des La convention SH admet un droit
Règles visées cidessus sont classées dans d’objection aux parties contractantes. Il
la position afférente aux articles les plus en ressort, « Toute Partie contractante peut

40. TEC : Tarif Extérieur Commun


41. TEC-CEDEAO, RGISH
42. Lorsque des marchandises paraissent devoir être classées sous deux ou plusieurs positions par application de
la Règle 2 b) ou dans tout autre cas, le classement s’opère comme suit :
a) La position la plus spécifique doit avoir la priorité sur les positions d’une portée plus générale. Toutefois,
lorsque deux ou plusieurs positions se rapportent chacune à une partie seulement des matières constituant un pro-
duit mélangé ou un article composite ou à une partie seulement des articles dans le cas de marchandises présentées
en assortiments conditionnés pour la vente au détail, ces positions sont à considérer, au regard de ce produit ou
de cet article, comme également spécifiques même si l’une d’elles en donne par ailleurs une description plus précise
ou plus complète.
b) Les produits mélangés, les ouvrages composés de matières différentes ou constitués par l’assemblage d’articles
différents et les marchandises présentées en assortiments conditionnés pour la vente au détail, dont le classement ne
peut être effectué en application de la Règle 3 a), sont classés d’après la matière ou l’article qui leur confère leur
caractère essentiel lorsqu’il est possible d’opérer cette détermination.
c) Dans le cas où les Règles 3 a) et 3 b) ne permettent pas d’effectuer le classement, la marchandise est classée
dans la position placée la dernière par ordre de numérotation parmi celles susceptibles d’être valablement prises
en considération
43. Idem
44. Idem
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 305

notifier au Secrétaire général qu’elle formule des notes explicatives du système har-
une objection à l’encontre d’un amendement monisé ou d’autres avis se rapportant à
recommandé et peut ultérieurement lever cette l’interprétation du système harmonisé,
objection dans le délai précisé au paragraphe 3 ainsi que de recommandations visant
du présent article »46.toutefois, ce droit est à assurer l’interprétation uniforme du
déchu lorsque celle-ci est membre d’un système harmonisé dans le cadre de la
regroupement économique partie à la convention sur le système harmonisé48.
convention, il est alors admis, le système Loin d’être seulement des seules pa-
de concentration des positions. A cet ef- rades d’interprétation, ces instruments
fet au sens de la convention, « lorsqu’une ont favorisé les désignations de la mar-
Union douanière ou économique ainsi qu’un chandise dans les nomenclatures tari-
ou plusieurs de ses Etats membres sont Parties faires.
contractantes, ces Parties contractantes n’émettent
ensemble qu’un seul vote. De même, lorsque tous B. La désignation de la marchan-
les Etats membres d’une Union douanière ou dise dans la NT
économique qui peut devenir Partie contractante Par NT (nomenclature tarifaire), nous
aux termes des dispositions de l’article 11 b) ne voulons désigner un terme globali-
deviennent Parties contractantes, ils n’émettent sant. Il s’agit en effet, de la nomencla-
ensemble qu’un seul vote »47.cette disposition ture établie selon la législation de la Par-
permet de comprendre cette décision de tie contractante pour la perception des
l’union européenne, du 25 septembre droits de douane à l’importation49. Sont
2020 relative à la position à prendre, au donc éligibles à l’appellation, toutes les
nom de l’Union européenne, lors de la expériences de codification, à l’instar du
66e session du comité du système har- tarif douanier de la CEMAC, ou le tarif
monisé de l’Organisation mondiale des extérieur commun de la CEDEAO. Ces
douanes en ce qui concerne l’adoption instruments sont, dans ces communau-
envisagée d’avis de classement, de déci- tés économiques, les codes d’attribution
sions de classement, de modifications des positions et sous-positions des mar-
45. Selon les termes de l’article 6 de la convention SH, « Il est institué […] un Comité dénommé
Comité du Système harmonisé, composé des représentants de chaque Partie contractante ». A l’article 7, le
comité du SH, « b) […] rédige des notes explicatives, des avis de classement et d› autres avis
pour l› interprétation du Système harmonisé;
c) il formule des recommandations afin d’assurer une interprétation et une application uniformes du Système
harmonisé ».
46. Article 16 (2), convention SH
47. Articla 6 (4).
48. DECISION (UE), 2020/1410 du conseil du 27 septembre 2020.
49. Article 1er –b convention SH
306 Revue africaine de droit et de science politique

chandises (1), ainsi que de fixation des sont répartis et classés suivant certains
pourcentages des droits (2). critères50. Selon la douane algérienne, il
s’agit de la désignation figurant dans le
1. L’attribution des positions et
sous-positions texte d’une nomenclature tarifaire d’une
seule marchandise ou d’un seul groupe
Si les codes définis par l’OMD sur un de marchandises associées51. La sous-po-
certain nombre d’éléments à savoir, les sition tarifaire quant à elle, à un code
sections, chapitres, titres et sous-titres ; numérique de spécialisation de la mar-
positions et sous-positions indicatives chandise, ou d’introduction d’une nou-
et auxquels les tarifs douaniers doivent velle marchandise dans la nomenclature
se conformer, sont déterminants pour communautaire52. Elles peuvent être de
l’examen préalable à la déclaration en deux ordres : les sous-positions commu-
douane de la marchandise, ils ne sont nautaires, ainsi que celles nationales53.
pas exclusifs. Les communautés écono- Positions et sous-positions sont des
miques introduisent d’autres éléments outils d’homogénéité du classement des
cruciaux à la codification de la marchan- marchandises dans le commerce interna-
dise dans le commerce international. Il tional. Leur interprétation relève d’une
s’agit des positions et des sous-positions opération simple. Pour la facilité, chaque
tarifaires. position (ou sous-position) tarifaire est
Pour engager une déclaration en identifiée par un numéro de code qui
douane, le titulaire de l’action doit savoir est utilisé, entre autres, pour les déclara-
que Les marchandises sont classées se- tions en douane. A cet effet, aux fins de
lon un code. Il se compose d’abord de classification tarifaire, Chaque position
ce qu’on appelle la position tarifaire. du Système est identifiée par un code à
Ensuite, s’ensuivent les sous-positions quatre chiffres (colonne intitulée « Nu-
tarifaires. Selon l’académie des sciences méro de position »), les deux premiers
commerciales, la position tarifaire dé- chiffres du code indiquant le numéro
signe la rubrique d’une nomenclature du chapitre dans lequel se trouve cette
douanière dans laquelle les produits position, les deux derniers chiffres indi-

50. ACADEMIE DES SCIENCES COMMERCIALES, Dictionnaire commercial, « position ta-


rifaire », 2023.
51. DGD-ALGERIE, « position tarifaire », mise à jour 2023.
52. Ibid.
53. Cas de l’Algérie où, il a été créé à l’intérieur de sa nomenclature des sous-positions pour spé-
cialiser de nouvelles marchandises, à un niveau au-delà de celui du code numérique du système
harmonisé. Ainsi, le code numérique des sous positions nationales de la nomenclature tarifaire
algérienne est actuellement à 08 chiffres.
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 307

quant le rang qu’occupe la position à l’in- positions ou sous-positions tarifaires, on


térieur de ce chapitre54. Les deux chiffres peut retrouver des divisions et sous-di-
suivants indiquent les sous-positions, et visions.
les autres, les sous-positions résiduelles. Cette disparité des schémas de ren-
Le schéma suivant d’une marchandise seignement s’explique par le fait que,
désignée XX.XX.XX.XX.XX.X reflète l’harmonisation des nomenclatures a été
la description de la marchandise dans les réalisée pour les activités et les produits,
positions et sous-positions : mais pas au plus petit niveau de détail
- Chapitre(SH) XX possible à cause des différences dans le
- Position tarifaire XX développement industriel des différents
- Sous- Position tarifaire XX pays56. Elle a également intégré la diver-
- Sous- Position tarifaire résiduelle XX sité de culture des parties prenantes. Ce
-Sous- Position tarifaire nationale XX qui explique davantage la disparité, dans
-Code(N) X la fixation des pourcentages des droits.
Toutefois, le classement étant un lan-
2. La fixation des pourcentages des
gage élitiste ; un véritable langage du commerce droits
international disait l’OMD55, des risques de
confusions sont possibles. Il ne sera donc Une autre rubrique existante dans le
pas surprenant d’envisager des confu- système de codification de la marchan-
sions entre position et sous-positions, dise est celle des pourcentages des droits.
avec des notions telles que, les titres et Cette rubrique renseigne de l’application
sous-titres, Tariff Item –Tariff Heading, sur la marchandise, des taux de pourcen-
ou encore, divisions et sous-divisions. S’il tage des droits de douane. En effet, les
est vrai que ces notions constituent des positions et sous-positions tarifaires de
schémas de renseignement dans la des- la marchandise sont généralement ac-
cription du SH, elles peuvent entre elle compagnés des taux de pourcentage.
désigner, soit une écriture analogique, ou Dans cette matière, Adrien l’Homme
alors celle complétude. A cet effet, Ta- le remarquait déjà ; l’harmonisation des
riff Item –Tariff Heading, constituent nomenclatures a été réalisée pour les ac-
un même objet : les positions et sous tivités et les produits, mais pas au plus
positions tarifaires dans le jargon an- petit niveau de détail possible à cause
glo-saxon. Cependant, à l’intérieur des des différences dans le développement
54. OMD, Manuel sur le classement SH, 2013, p.
55. Ibid., p.13
56. ADRIEN (L.), « L’harmonisation des nomenclatures d’activités et de produits », In: Mé-
diterranée, tome 92, 3-1999. Redéfinir l’industrie. Colloque d’Aix-en-Provence les 28 et 29 mai
1998, p.15
308 Revue africaine de droit et de science politique

industriel des différents pays57. Dès lors, code des douanes poursuit, « Le pouvoir de
la fixation des droits de douane est une légiférer en matière de droits et taxes à l’impor-
conséquence de la convention SH, qui tation est exercé par le Conseil des Ministres de
décrit une philosophie et une résultante l’UEAC»60. Ce pouvoir concerne, la dé-
des tarifs douaniers qui fixent les pour- termination des taux de droit de douane.
centages. Ils peuvent aussi s’étendre aux mesures
La solution retenue par l’OMD en d’élimination des droits de douanes61.
matière de fixation des pourcentages des En CEDEAO, le conseil des ministres
droits de douanes est celle de l’identité est aussi l’organe compétent en matière
en fonction du tarif douanier. C’est du de détermination des droits de douane62.
moins ce qui ressort de la convention Le code des douanes le renseigne en ces
SH : « Les Parties contractantes ne prennent, termes : « Les marchandises figurant dans
par la présente Convention, aucun engagement en la Nomenclature Tarifaire et Statistique sont
ce qui concerne le taux des droits de douane »58. réparties en catégories de produits, dont la liste
Les communautés économiques se sont est fixée par voie de règlement du Conseil des
ainsi attelés à déterminer les pourcen- Ministres »63.
tages des droits de douane appliqués sur De cette structuration on recèle tou-
les marchandises. L’autorité compétente tefois des disparités énormes dans les
est ainsi déterminée par leurs conven- taux de droits de douane appliqués sur
tions spécifiques. En CEMAC et en les marchandises. Deux marchandises
CEDEAO par exemple, on observe en permettent en effet de vérifier en effet
effet une organisation contiguë de l’au- cette hypothèse : le « riz en brisures », des
torité compétente, mais une disparité de positions tarifaires 10.06.40.00 en CEA-
pourcentage des droits. MAC et 10.06.40.00.00 en CEDEAO ;
A cet effet, en CEMAC, le traité ré- les « réfrigérateurs », des positions ta-
visé dote compétence au conseil des rifaires 84.17.90.00.en CEAMAC et
ministres. Il ressort, « Le Conseil des 84.18.10.90.00 en CEDEAO. Le choix
Ministres assure la direction de l’Union de celles-ci a été fait de manière volon-
Economique par l’exercice des Pouvoirs que la taire. On constate que, alors que pour le
Convention de l’UEAC lui accorde »59. Le « riz en brisures », la CEMAC et la CE-

57. Ibid.
58. Article 9
59. Article 17, traité révisé CEMAC
60. Article 10, code des douanes CEMAC, édition 2022.
61. Article 15 Convention UEAC
62. Voir à cet effet, l’article 6 du traité fondateur de la CEDEAO de 1976
63. Article 9 Code des douanes CEDEAO
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 309

DEAO appliquent un taux de 10%, pour ment tarifaire devient ainsi, une étape
les « réfrigérateurs », il est appliqué 10% préalable indispensable de facilitation de
en CEMAC, et 20% en CEDEAO64. la détermination de l’espèce tarifaire (A).
Ces pourcentages, et parfois les taux
ou valeurs administratives concourent A. La facilitation de la détermina-
à l’évaluation en douane de la marchan- tion de l’espèce tarifaire
dise. L’espèce tarifaire est l’une des trois
notions essentielles, avec l’origine et la
II. Une pratique opportuné- valeur en douane, pour déterminer le
ment technique d’évaluation traitement douanier à réserver à une
de la marchandise marchandise. Il est très difficile pour les
tarifs douaniers contemporains de s’y
Il ressort que le classement tarifaire en détacher. De par sa forte sollicitude,
de la marchandise est une technique il convient ainsi d’analyser la notion (1),
pratique. En tant que technique, il est avant d’envisager sa fonction (2).
primordial ; puisqu’il conditionne le
1. La notion d’espèce tarifaire
calcul des droits et taxes ainsi que toute
la réglementation applicable au produit. La notion d’espèce tarifaire a connu
A cet effet, une position tarifaire erro- une évolution parallèle au développe-
née (fausse déclaration d’espèce) peut ment du SH dans les divers espaces du
avoir de graves répercussions tant à commerce international, dont elle tire
l’importation (droits de douane éludés son intelligibilité. A quoi renvoie-t-elle
entraînant une pénalité douanière), qu’à concrètement ? Toutes les législations
l’exportation (prohibition à titre absolu douanières convergent à l’idée que,
par exemple en cas d’exportation sans L’espèce tarifaire désigne le nom que
obtention de licence au préalable). Cette le tarif douanier commun attribue à
technique est très répandue dans les tarifs une marchandise. Le code des douanes
douaniers communautaires au point d’en CEMAC la considère comme la déno-
constituer une véritable coutume, une mination technique qui leur est attribuée
pratique universelle. En dépit des codi- par le Tarif des douanes65. Pour le code
fications universelles, les tarifs douaniers des douanes CEDEAO, il s’agit de la dé-
attribuent opportunément des positions nomination qui lui est attribuée, dans le
et taux aux espèces tarifaires. Le classe- Tarif Extérieur Commun66. L’espèce ta-

64. Voir à ce sujet, Tarif des douanes CEMAC et TEC CEDEAO.


65. Article 24(1)
66. Article 12
310 Revue africaine de droit et de science politique

rifaire est donc essentiellement tributaire et la réputation ; et auxquelles, les diffé-


d’une nomenclature communautaire. rences d’aspect mineures ne les empê-
Cependant, face à l’avènement de cheraient pas d’être considérées comme
nouvelles formes et catégories de mar- identiques67. Par « marchandises similaires
chandises, mais aussi de l’étendue du » il faut entendre, les marchandises qui,
système de classement, l’Organisation sans être pareilles à tous égards, pré-
mondiale des douanes publie également sentent des caractéristiques semblables et
les notes explicatives du système harmo- sont composées de matières semblables,
nisé (NESH) et des avis de classement. ce qui leur permet de remplir les mêmes
Ces documents constituent une aide pré- fonctions et d’être commercialement in-
cieuse pour déterminer l’espèce tarifaire terchangeables. La qualité des marchan-
correcte du produit, mais n’ont toutefois dises, leur réputation et l’existence d’une
pas de force légale. L’espèce tarifaire de- marque de fabrique ou de commerce
vient ainsi un duo Janus du commerce sont au nombre des facteurs à prendre
international. Elle est au fil des temps en considération pour déterminer leur
devenue, un standard de désignation des caractère similaire68. L’expression « mar-
biens et produits, ainsi qu’une codifica- chandises de la même espèce ou de la même na-
tion aboutie de la marchandise. ture » quant à elle, désigne des marchan-
En tant que standard de désignation dises classées dans un groupe ou une
des biens et produits, l’espèce tarifaire gamme de marchandises produites par
constitue une formule d’examen des dif- une branche de production particulière
férents types de marchandises flexibles ou un secteur particulier d’une branche
à savoir : « les marchandises identiques-les de production et comprend les mar-
marchandises similaires-ou les marchandises de chandises identiques ou similaires69. Ces
la même espèce ou de la même nature ». Les variations de la marchandise sont source
saisir n’est pas très aisé en fonction de la d’incertitudes dans le processus d’exa-
technicité d’approche qu’elles imposent. men de la marchandise, raison pour la-
A cet effet, L‘expression « marchandises quelle, l’espèce tarifaire, au fil de l’évolu-
identiques » s’entend des marchandises qui tion des pratiques est envisagée comme
sont les mêmes à tous égards, y compris un système de codification aboutie de la
les caractéristiques physiques, la qualité marchandise.

67. Article 24, Annexe à l’Acte2/98-UDEAC-603-CD-60 du 21 janvier 2018 portant mise en


conformité des méthodes d’évaluation en douane avec l’article VII de l’Accord du GATT de
1994
68. Ibid.
69. Ibid.
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 311

En tant que codification aboutie, l’es- 2. La fonction de l’espèce tarifaire


pèce tarifaire ne constitue pas une codifi- dans le commerce international
cation concurrente à celle du SH, ou des En dépit des approches susceptibles de
tarifs douaniers. Elle permet d’associer lui être envisagées notamment, comme
à ces derniers un code supplémentaire. système de dénomination, comme stan-
Dès lors, Les espèces tarifaires sont clas-dard de désignation, ou comme codifi-
sées en rubrique et sous rubriques grâce cation aboutie de la marchandise, l’abou-
à un code constitué de 10 chiffres. tissement à l’espèce tarifaire imprime
Les 6 premiers chiffres correspondent plusieurs fonctions dans le commerce
au code du système harmonisé (SH) dé- international. La plus assignée semble
fini par l’OMD. Les 8 premiers chiffres être, l’organisation du traitement doua-
désignent le code de la marchandise nier de la marchandise.
dans la nomenclature communau- Par traitement douanier de la marchan-
taire70. Et, Les deux derniers chiffres ne dise, il faut voir, l’ensemble des procé-
désignent plus le type de marchandise, dures administratives parfois longues,
mais les conditions particulières qui s’y complexes et difficiles qui permettent à
appliquent au moment de leur impor- une marchandise de pouvoir être impor-
tation. Le schéma suivant d’une mar- tées, exportées ou transiter par/dans un
chandise désignée XX.XX.XX.XX.XX pays ou un territoire douanier71. Il néces-
reflète la description de la marchandise site de ce fait des opérations fondamen-
dans les positions et sous-positions : tales, ainsi que d’autres complémentaires.
- Chapitre(SH) XX Les opérations fondamentales sont
- Position tarifaire XX celles qui sont directement associées à
- Sous- Position tarifaire XX l’espèce tarifaire. Plusieurs non-exhaus-
- Sous- Position tarifaire résiduelle XX tifs, sont à envisager : la détermination
- Espèce tarifaire XX du régime douanier, ou encore ce qu’il
Cette méthode de disposition, utile convient de qualifier, la catégorisation
pour les agents de douane, permet pour des marchandises.
l’espèce tarifaire de satisfaire plusieurs La première investigation à envisager
besoins dans le commerce international. est la détermination du régime douanier

70. Voir à ce sujet, EOROFISCALIS, Glossaire du commerce international-espèce tarifaire, [en ligne]
71. Cette définition est inspirée des procédures de dédouanement prévues dans l’Accord de
l’OMC sur la mise en œuvre de l’Article VII du GATT de 1994, dénommé Accord sur l’éva-
luation en douane
312 Revue africaine de droit et de science politique

de la marchandise. Très répandu dans la communautaire commun (T2), ainsi que


terminologie du commerce international, le transit international routier (TIR) 76.
le régime douanier est en effet, le statut Les régimes économiques quant à eux
juridique donné à la marchandise à l’issue sont, l’entrepôt, le perfectionnement ac-
de son dédouanement72. Il détermine si tif, le perfectionnement passif, l’admis-
les droits et taxes seront acquittés ou non, sion temporaire, la transformation sous
si les contrôles du commerce extérieur douane77. L’examen du régime douanier
seront accomplis ou non. Il concerne les de la marchandise se rapproche un peu
exportations comme les importations73. des opérations liées à sa classification, ce-
Il en existe trois grands groupes : le ré- pendant ils ne sont pas similaires.
gime commun ou de base ; le régime de La catégorisation des marchandises
transit /régimes suspensifs, et les régimes relève d’une expression de la souverai-
économiques74. neté douanière de l’Etat contemporain.
Le régime commun ou de base à Elle est donc une expérience unique et
l’importation regroupe, le régime spécifique à chaque territoire douanier.
de mise en libre pratique au niveau A cet effet au Cameroun, le programme
communautaire, et celui de mise à a de sécurisation des recettes douanières
consommation au niveau national ; et à propose d’opérer une catégorisation des
l’exportation, le régime de l’exportation marchandises en plusieurs catégories.
et/ réexportation directe75. Une étude réalisée par un organisme de
Le régime de transit encore appelé recherche et d’information sur la logis-
régimes suspensifs, fait intervenir dans tique et le transport78 décrit ces catégories.
l’investigation de la marchandise, le Il en ressort une catégorisation de la
transit communautaire (T1), le transit marchandise : selon sa valeur79, son

72. Le dico du commerce international, « régime douanier-définition », consulté le 26 septembre 2023.


73. Ibid.
74. Au sujet des régimes douaniers, voir : MERCIER-SUISSA (C.), BOUVERET-RIVAT (C.),
BRUN (F.), et DOCROS (C.), « Fiche 34. Les régimes douaniers », Stratégie de développement des
exportations. Notions essentielles et cas réels d’entreprise, sous la direction de Mercier-Suissa Catherine,
et al. Ellipses, 2021, pp. 251-258.
75. Idem.
76. Idem.
77. Idem.
78. Voir à ce sujet, LOGISTIQUE CONSEIL, « les catégories des marchandises », études
faites.
79. Selon cet indicateur de catégorisation, les marchandises d’une certaine valeur à une inspec-
tion avant expédition, laquelle est diligentée par un organisme mandaté par le Gouvernement
du Cameroun
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 313

risque présenté80, sa tarification doua- nantes au traitement de la marchandise.


nière81, sa taxation intérieure82, ou selon Elles s’inscrivent donc comme des ren-
sa nature à l’exportation83. seignements techniques sur l’évaluation
Ces investigations sont complétées en douane de ladite marchandise. On
sont complétées par les opérations peut convoquer dans cette catégorie,
complémentaires. Il s’agit en effet, de la valeur en douane84 ; l’origine85 ; les
celles qui n’intéressent pas directement droits supplémentaires ; ou encore et
l’espèce tarifaire, mais qui sont détermi- éventuellement les suspensions tarifaires.

- Les marchandises ayant une valeur FOB < 1 million de francs CFA ; ne nécessitent pas de
déclaration d’importation et sont non soumises à la procédure d’inspection ;
- Les marchandises d’une valeur FOB/DI égale ou supérieure à 1 million de francs CFA, mais
inférieure à 2 millions de francs CFA nécessitent la levée d’une DI mais sont non soumises à
une procédure de vérification ;
- Les marchandises d’une valeur FOB/DI supérieure à 2 millions de francs CFA ; nécessitent
le levée d’une DI et entrent dans le cadre de la procédure d’inspection avant embarquement
(ou avant expédition),
80. Ce critère classe les produits importés au Cameroun en trois groupes :
- Les produits libérés, ne nécessitant aucune autorisation préalable d’importer ;
- Les produits assujettis à l’obtention préalable d’un permis, d’un certificat ou d’une autorisa-
tion d’importer, délivrée par le ministère technique concerné ;
- Les produits prohibés.
81. Cet indicateur définie le taux applicable à chaque catégorie de marchandise pour le paye-
ment des droits de douane (Assiette de calcul = valeur en douane de la marchandise) :
- catégorie I : les biens de première nécessité - 5%
- catégorie II : les matières premières et les biens d’équipement - 10%
- catégorie III : les biens intermédiaires et divers - 20%
- catégorie IV : les biens de consommation courante - 30%.
La nomenclature douanière est le document qui renseigne avec précision sur la catégorie de la
marchandise.
82. Dans ce processus, Selon qu’elles soient assujetties ou non au payement des droits et taxes,
on distingue :
- Les marchandises en franchise des droits
- Les marchandises exonérées de taxes
- Les marchandises assujetties au paiement des droits et taxes.
83. Ce critère dispose que, lors d’une opération d’exportation du Cameroun vers un pays étran-
ger, les formalités de dédouanement diffèrent en fonction du type de marchandise :
- Le bois ;
- Le cacao / café
- Les autres matières et produits manufacturés
84. Voir B-2 infra
85. Sur l’origine des marchandises, voir RADU (G.), op.cit.
314 Revue africaine de droit et de science politique

Bien que n’étant pas directement liés à A cet effet, la circulation des marchan-
l’espèce tarifaire, ces éléments permettent dises dans le commerce international est
d’organiser la liquidation des droits. adossée sur un système essentiellement
déclaratif.
B. L’appui à l’organisation de la Le système déclaratif de l’impôt est
liquidation des droits défini comme un système par lequel les
Dès lors que l’espèce tarifaire est contribuables eux-mêmes déclarent au
déterminée, l’Administration qui assure fisc la matière imposable, calculent le
les opérations d’import-export doit orga- montant de l’impôt et viennent spon-
niser la liquidation des droits. D’ailleurs, tanément s’acquitter dudit montant à la
toute transaction en douane est condi- recette des impôts86. Au final, les contri-
tionnée par un préalable ; l’introduction buables ont un rôle actif.il repose sur
d’une déclaration (1), afin d’appliquer la une participation active du contribuable
valeur en douane (2). au processus de l’imposition87. Il repose
sur la bonne volonté et la sincérité du
1. Le préalable ; l’introduction d’une
déclaration contribuable88. Ainsi, il est nécessaire, à
défaut de preuve contraire, de considé-
L’introduction d’une déclaration est le rer que le contribuable se plie de bonne
préalable à toute initiative de classement foi à ses obligations89. Il fait donc que
tarifaire. C’est à la fois, la condition et les éléments servant de base au calcul
la formalité auxquelles est subordon- de l’impôt soient déclarés par le contri-
née l’ouverture de toutes investigations buable lui-même et qu’ils bénéficient
de classement. C’est une résultante du d’une présomption d’exactitude ; Marc
système déclaratif qui régit la fiscali- NICOD conclura alors avec quelques
té contemporaine. La fiscalité de porte prétentions, qu’il repose sur la liberté
ne se démarque pas de cette tendance. individuelle du contribuable90. Parce que

86. ABOH IDA (M-N.), Le système déclaratif de l’impôt en côte d’ivoire. Portée et intérêt pour le contri-
buable et l’Administration fiscale, éd. Universitaires européennes, 2021, note de résumé.
87. M. ZEVAES, disait à la tribune de la chambre le 20 janvier 1909 : « la déclaration n’est pas
et ne saurait être, en matière d’impôts, un acte de contrition et d’abaissement : elle est un acte de
citoyen libre et c’est dans tous les pays libres, dans tous les pays démocratiques, que le système de
la déclaration est le plus usité et le plus pratiqué ». Le lire dans SELIGMAN (P.), De la déclaration
et de la présomption comme base de l’impôt direct, Thèse, Paris 1913, p.129.
88. BACCOUCHE (N.), Droit fiscal, Mémoire, E.N.A., 1993, p.145.
89. BERGERES (M-C), Le principe des droits de la défense en droit fiscal, Thèse Bordeaux 1975, p.49.
90. NICOD (M.) (dirs.). De la volonté individuelle. Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses
de l’Université Toulouse Capitole, 2009 (généré le 27 septembre 2023). Disponible sur Inter-
net : DOI : https://doi.org/10.4000/books.putc.1222.
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 315

le contribuable est un élément indispen- transiger en douane sont définies par la


sable de la procédure douanière, et en législation94.Plusieurs moyens sont envi-
raison du caractère obligatoire et détaillé sagés à leur cause.
de la déclaration dans le commerce inter- Le transigeant ou déclarant, peut op-
national91, il convient donc au préalable, portunément saisir l’administration par
de déterminer les titulaires de l’action, en remplissant un formulaire de décla-
ainsi que la forme des moyens envisagés ration d’importation ou d’exportation. Il
en leur actif. peut toutefois aussi, introduire une de-
Les titulaires du droit déclaration des mande d’avis de classement, qui aboutit à
marchandises dans le commerce inter- un renseignement tarifaire contraignant.
national sont en effet leurs propriétaires. Les déclarations en détail doivent être
Il ressort du code CEMAC « Nul ne peut faites par écrit. Elles doivent contenir
faire profession d’accomplir pour autrui les for- toutes les indications nécessaires pour
malités de douane concernant la déclaration en l’application des mesures douanières et
détail des marchandises s’il n’a été agrée comme pour l’établissement des statistiques du
commissionnaire en douane »92. Dès lors, « Les commerce extérieur. Elles doivent être
marchandises importées ou exportées ne signées par le déclarant95. Dans certains
peuvent être déclarées en détail que par cas, la déclaration écrite peut être rempla-
leurs propriétaires ou par les personnes cée par une déclaration verbale96.
physiques ou morales bénéficiaires d’un L’introduction d’une déclaration dé-
agrément en qualité de commissionnaire clenche des investigations douanières sur
en douanes »93. Il s’agit donc dans cette la marchandise, dont le but est, d’appli-
catégorie, des personnes physiques pro- quer une valeur en douane à celle-ci.
priétaires des marchandises, des commis-
2. L’application de la valeur en
sionnaires en douane, des personnes mo- douane
rales en l’occurrence, les administrations
publiques, les missions diplomatiques, les La valeur en douane est essentielle
organismes internationaux. Les spécifi- pour déterminer le montant du droit exi-
cités liées au délégataire du pouvoir de gible dans le cadre de la gestion des opé-
91. Le code CEMAC dispose à cet effet à son article 110, « Toutes les marchandises importées ou
exportées doivent faire l’objet d’une déclaration en détail leur assignant un régime douanier ». Il poursuit, « En
plus de la déclaration en détail, les marchandises importées et déclarées pour la mise à la consommation font l’objet
d’une déclaration distincte sur la valeur dont la forme est déterminée par Secrétariat Exécutif ».
92. Article 113
93. Article 112
94. Voir les articles 114 à 118.
95. Article 120
96. Ibid.
316 Revue africaine de droit et de science politique

rations d’import-export97. La valeur en régime de la consignation ; des marchan-


douane dans la dynamique des échanges dises prêtées ou louées ; des eenvois des
internationaux est très souvent connue, maisons mères à des succursales n’ayant
mais pas très toujours comprise. Les pas de personnalité juridique distincte ;
codes des douanes l’analysent distincte- des eenvois dépourvus de tout caractère
ment selon que l’opération est liée à l’im- commercial ; des ventes aux enchères
portation98, ou alors à l’exportation99. On dans le marché intérieur du pays d’ex-
retient de ces qualifications affichées, que portation. Ces variantes de marchan-
la valeur en douane résulte en effet d’une dises appellent à la prise en compte des
opération de calcul. En tant que tel, sa méthodes alternatives de taxation. Ain-
base initiale est la valeur transactionnelle. si, lorsque la valeur transactionnelle est
La valeur transactionnelle s’entend difficile à déterminer, d’autres méthodes
comme le prix effectivement payé ou à d’évaluation sont envisagées. Il s’agit des
payer pour ces marchandises lorsqu’elles méthodes alternatives d’évaluation de la
sont vendues pour l’exportation à des- marchandise dans le commerce interna-
tination de l’Etat membre d’importa- tional. Plusieurs existent. La centrale est
tion100. De cette définition, il ressort que, la méthode additive.
l’application de la valeur transactionnelle Il s’agit d’une méthode qui permet
est soumise à la condition que la mar- d’obtenir le prix réel effectivement enga-
chandise soit vendue. Toutes les transac- gé pour l’acquisition de la marchandise.
tions ne faisant pas l’objet d’une vente Cette mesure de calcul prend en compte
sont exclues de son application. C’est le l’ensemble des dépenses liées à la tran-
cas des marchandises importées sous le saction commerciale, c’est à dire, tous

97. OMD, renseignements techniques sur l’évaluation en douane.


98. Dans la CEDEAO, la valeur en douane d’une marchandise n’est rien d’autre que son évalua-
tion ; son estimation financière (voir article 18 code des douanes). En CEMAC, on entend par
« Valeur en douane des marchandises importées, la valeur des marchandises déterminée en vue de la perception
de droits de douane et taxes d’effet équivalent ad valorem » (article 28).
99. Le code des douanes CEMAC (article 53) dispose à cet effet : « l’exportation, la valeur en
douane est celle de la marchandise au point de sortie, déclarée à la date d’enregistrement de la déclaration au
bureau de douane, ajustée, le cas échéant, des frais de transport du point de départ jusqu’à la frontière ». Une
formulation similaire est envisagée dans le code des douanes CEDEAO : « A l’exportation, la
valeur à déclarer est celle de la marchandise au point de sortie. Cette valeur est déterminée en ajoutant au prix
de la marchandise dans les magasins de l’exportateur, les frais de transport, ainsi que tous frais nécessaires pour
l’exportation jusqu’à la frontière ». (Article 19)
100. Article 30 code des douanes de la CEMAC
101. BOYA (J-L), Pratique de la douane et du transit: Comprendre la douane camerounaise et CEMAC,
Afredit, 2017, p.130
Le classement tarifaire de la marchandise dans le commerce international 317

les frais liés à l’achat et l’acheminement S’il en fait la demande, l’importateur as-
de la marchandise, depuis le magasin du sujetti à cette méthode sera informe par
vendeur jusqu’ au point d’entrée du pays écrit de la valeur en douane déterminée
d’importation, sans toutefois oublier les par application des dispositions du pré-
autres frais non-directement rattachés à sent article et de la méthode utilisée pour
la chaine logistique internationale101. La la déterminer103.
méthode additive peut être remplacée
par les méthodes subsidiaires. Conclusion
Ces dernières font intervenir plusieurs
approches notamment : la valeur des La marchandise reste t’elle toujours, le
marchandises identiques, ou celle des moteur, le servant, le frein, ou le soutien
marchandises similaires, la méthode de la croissance du commerce interna-
déductive, la méthode calculée et la tional 104? Tout porte à le croire. En ob-
méthode du dernier recours. La plus servant les multiples fonctions qu’elle
répandue dans les pratiques douanières exerce dans la consommation courante
contemporaines est la méthode du der- des ménages, ainsi que dans la régulation
nier recours. des échanges économiques, on retient
Encore qualifiée « méthode d’évaluation qu’elle est un élément indispensable à la
manuelle », cette méthode est plus flexible progression dudit commerce. Toutefois,
que les cinq dernières, elle semble ne en marge de ces vertus, la marchandise
s’appuyer sur aucun critère objectif. s’accompagne généralement des risques,
Dans la philosophie cette dernière, tant pour le consommateur, que pour
l’évaluation en douane est faite à la fois les Etats et la mondialisation intéres-
sur la base du jugement de l’inspecteur sée par le commerce international. Le
de douane assigné, des moyens raison- classement tarifaire, dans la circulation
nables compatibles avec les principes et de la marchandise tend à minimiser ces
les dispositions générales de l’article VII risques. Son acception, à l’instar de ces
du GATT de 1994 et de l’accord sur la derniers connait une variabilité d’ap-
mise en œuvre et sur la base des données proches. Perçu tantôt comme une opé-
disponibles dans le pays d’importation102. ration de qualification de la marchandise105 ;
Cependant, cette méthode rechigne à ou comme opération da qualification
être un ilot d’arbitraire, c’est pourquoi, d’un objet en marchandise, ou encore

102. Article 37, alinéa 1 code des douanes CEMAC


103. Alinéa 3
104. DIAZ-ALEJANDRO, op.cit.
105. Dictionnaire du commerce international, op.cit.
318 Revue africaine de droit et de science politique

comme la détermination d’une des sous-posi- ment sa désignation dans la nomencla-


tions ou autres subdivisions de la nomenclature ture communautaire intéressée. Par
combinée dans laquelle les marchandises doivent ailleurs, le classement tarifaire se révèle,
être classées106, le classement tarifaire de une pratique opportunément technique
la marchandise a pu s’affranchir de ses d’évaluation de la marchandise dans le
conceptions littérales. Il est en fait, une commerce international. Son avènement
technique essentiellement pratique de dans l’univers des investigations doua-
codification de la marchandise dans le nières a eu un grand impact dans la fa-
commerce international. En tant que tel, cilitation de la saisie de l’espèce tarifaire,
il permet aux opérateurs du commerce et l’organisation de la liquidation. Autant
extérieur d’identifier le positionnement de mesures utiles et indispensables pour
de la marchandise dans le système har- la performance publique.
monisé(SH), ainsi qu’à retrouver aisé-
Protocole de rédaction
- Appel à contribution : - Informations sur l’auteur :
La R.A.D.S.P souhaite recevoir de ses lecteurs Indiquer votre profession et vos principales pu-
et de ses abonnés des articles originaux (40 pages blications.
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tionnelle pour le contenu et au protocole de ré- but à la fin de l’article. L’appel de note doit suivre
daction pour la forme. La revue accepte les textes le mot avant toute ponctuation.
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Appeler les références dans le texte et les énon-
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cer en notes de bas de page. Leur présentation
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- pour ouvrage, thèse et mémoire : exemple:
lettres au maximum) de l’article suivi du résumé
Kamto (M), Pouvoir et droit en Afrique noire :
et des descripteurs.
essai sur les fondements du constitutionnalisme
- Résumé : dans les États d’Afrique noire francophone,
Fournir un résumé de l’article (50 à 100 mots). LGDJ, Bibliothèque Africaine et Malgache, Pa-
- Descripteurs : ris, 1987, page de l’élément cité.
Identifier 5 à 10 descripteurs (ou thèmes clés - pour les articles scientifiques : exemple : On-
de l’article) qui situent le lecteur sur le contenu de doa (M), «La constitution duale : Recherches sur
l’article scientifique. les dispositions constitutionnelles transitoires au
- Mise en page : Cameroun», Revue africaine de droit et de science poli-
Présenter le manuscrit dactylographié à double tique, Vol.1, n°2, 2000, page de l’élément cité.
interligne avec marge de 2 cm, 25 lignes par page. Au-delà des éléments déjà énoncés et qui
On doit pouvoir en faire des photocopies claires. peuvent restés en l’état, les publications de Science
- Citations : politique devront respectées les exigences sui-
vantes relatives à l’appel de références et à la bi-
Lorsqu’une citation a plus de 4 lignes, la mettre
bliographie :
en retrait (c’est-à-dire aller à la ligne). Elle est suivie
de l’appel de la référence. Mettre entre crochets [ ] Enoncer les références à l’intérieur du texte.
les lettres et les mots ajoutés ou changés dans une Exemple : à la suite d’une idée développée par le
citation, de même que les points de suspension professeur Maurice Kamto, on trouvera la réfé-
pour l’omission de un ou plusieurs mots. rence qui suit, placée avant la ponctuation : (Kam-
to, 1987 : 4). Ici, les deux points permettent d’in-
- Tableaux :
diquer la page. Si c’est une idée développée par
Rendre les tableaux et les graphiques lisibles au plusieurs auteurs, on fera la même chose en sépa-
premier coup d’œil. rant simplement les références par des points vir-
- Mise en relief : gules. Exemples : (Kamto, 1987 : 4 ; Ondoa, 2000
Mettre en italique les titres de livres, revues et : 5). Ici, le lecteur est renvoyé à la bibliographie
journaux, les mots étrangers, les mots et expres- pour y retrouver les titres des livres et articles, cor-
sions qui servent d’exemples dans le texte ; mais respondant aux références ci-haut mentionnées.
«mettre entre guillemets» (sans les souligner) les Leur présentation obéit au schéma ci-après :
titres d’articles et chapitres de livres ainsi que les - Pour les livres et mémoires
mots et expressions que l’on désire mettre en relief.
Kamto, M. 1987, Pouvoir et droit en Afrique noire tation ici obéit au sché- ma de «Appel des réfé-
: essai sur les fondements du constitutionnalisme dans les rences», avec indication du nombre total de pages
Etats d’Afrique noire francophone, Paris : LGDJ, Bi- de la production scientifique citée.
bliothèque Africaine et Malgache. N.B : Les articles sont envoyés à la Revue Afri-
- Pour les articles scientifiques caine de Droit et de Science Politique (R.A.D.S.P)
Ondoa, M. 2000. « La constitution duale : Re- en deux exemplaires dont l’un est un fichier nu-
cherche sur les dispositions constitutionnelles mérique (Word) et l’autre un tapuscrit ou version
transitoires au Cameroun », Revue Africaine de physique. L’auteur d’un article reçoit gratuitement
Sciences Juridiques et Politiques, 2(1) : 80-115 (situer un exemplaire du numéro de parution de son ar-
l’article dans la revue, c’est-à-dire indiquer les ticle. Tout article publié à la Revue Africaine de
pages qu’il couvre dans ladite revue). Droit et de Science Politique devient sa propriété.
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auteur doit le signaler au directeur de la R.A.D.S.P.
Dresser la liste des œuvres citées et des publi-
cations utilisées pour préparer l’étude ; les classer
dans l’ordre alphabétique des auteurs. La présen-

Cheminement des articles


- Accusé de réception : - Décision de publier :
Sur réception d’un texte, il est émis un accusé Sur réception de ces évaluations, le comité
de réception. scientifique décide de publier ou non le texte.
- Première lecture : L’auteur est informé de la décision et reçoit un
Le texte est lu en premier lieu par un membre résumé des parties pertinentes des évaluations. Il
du comité de rédaction qui évalue sa conformité peut lui être demandé de relire son texte ou de le
à la politique rédactionnelle de la revue. Si le texte présenter en se conformant aux suggestions et
n’est pas retenu, l’auteur en est informé. Le ma- observations du comité scientifique.
nuscrit n’est pas retourné. - Assignation au numéro :
- Seconde lecture : Le texte prêt pour publication est assigné à un
Le texte est ensuite soumis à un comité de lec- numéro de la revue en tenant compte de la place
ture regroupant les spécialistes ou experts du su- disponible.
jet, pour évaluation et commentaires (il est donc N.B : La rédaction se réserve le droit de modi-
important de présenter un texte clair susceptible fier les résumés et les descripteurs.
d’être photocopié).
Note sur les contributeurs
Jean Aimé NGOUME ONDOUA Francis NKEA NDZIGUE
Chargé de cours à la FSJP Maitre-Assistant de droit privé
Université de Douala-Cameroun Université Omar Bongo (Libreville-Gabon)

Belkpi MANSARATOU OUSMANOU


NANA Charles NGUINDIP Docteur/PhD en Droit Privé
Senior Lecturer in Law, Faculty of Law and Political Science, Chargée de cours
University of Dschang Cameroon FSJP-Université de Douala

Bertrand ANGO
NAH Anthony TETINWE Doctorant en droit public (Université de Yaoundé 2-SOA)
Senior Lecturer, Department of English Law, Faculty of Law Chef de brigade commerciale du parc à bois-Port Autonome de
and Political Science, University of Dschang Kribi (Cameroun)

Idriss Martial TCHOUGNA-DIBANDOU Leprime GALESSAMI CHEMAKAMBO


Ph. D. en Droit de l’Université de Douala/Cameroun Doctorant à l’Université de Douala
Chercheur au CEDIC (Université de Yaoundé 2)
Shey Hilda MOUSSAH
William Freddy KALMAME NDJAPOU Doctorante en droit public
Ph. D en Droit, Maitre-assistant à la FSJP de l’Université de Université de Douala
Bangui/RCA
Enseignant-chercheur Jean NJOYA
Professeur titulaire (CCIU - Cameroun)
Diyani EFFAGUE SING Maître de conférences - CAMES
Docteur/Ph.D en Droit Public,
Assistant au Département de Droit public, Joël Rodrigue SOLI
Chercheur à l’Unité de Recherche en Droits de l’Homme, Droit Dr/Ph.D en Science politique
International Humanitaire et Libertés Publiques, Enseignant à l’Université de Douala Cameroun
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques,
Université de Dschang (Cameroun) Steve Fabrice EFFEMBA EBALÉ
PH.D en droit privé (option droit des affaires)
OROK Emilia ARRAH Assistant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de
l’université de Yaoundé II
Georges NFOUTCHA
Docteur en Droit Privé, Madeleine Christelle NJIKI BIKOI
Chargé de cours à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques Ph.D en Science politique
Université de Douala (Cameroun). Université de Douala, Cameroun

Mariette Aïcha NTIENJEM M. Luc BIDJOUDJOUK


Chargé de Cours, Doctorant en science politique
Département de Droit Public International et communautaire Université de Douala
FSJP/Université de Douala-Cameroun
Imprimé en Tunisie
DL : 2e semestre 2023
ISSN - 2306 - 191X
DLK
E
Les Editions Le Kilimandjaro
Édition - Publications - Librairie - Consultations - Conseils
B.P. 5 455 Yaoundé - Cameroun
Tel.: +237 222 72 86 49
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