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SOCIETE

DES

ANCIENS TEXTES FRANÇAIS

LES VERS DE LA MORT


Le Piiy, imp. R. Mardiessoa. — Peyriller, Rouchcm et Gamon, successeurs.
LES

VERS DE LA MORT
PAR

HÉLINANT,
ht
MOINE DE FROIDMONT
PUBLIÉS

D'APRÈS TOUS LES MANUSCRITS CONNUS

PAR

Fr. WULFF et Em. WALBERG


PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT ET 0« 4f^
RUE JACOB, 56

M DCCCCV
Publication proposée à la Société le i" mai 1895.
Approuvée par le Conseil dans sa séance du 4 juillet 1895, sur le
rapport d'une commission composée de MM. Meyer, Paris et
Raynaud.
Commissaire responsable :
M. P. Meyer.
AVANT-PROPOS

Deux mots pour dire quelle part revient à cha-


cun des deux signataires de ce volume.
F. Wulff, qui a copié lui-même sur place, ou
fait copier^ tous les manuscrits qui contiennent les
Vers de la Mort y en a établi le classement et a dressé
le vocabulaire du texte; il se fait un plaisir de
reconnaître le secours que lui ont prêté d'un côté
son cher maître Gaston Paris, qui lui avait confié
cette tâche dès 1879, ^^ l'autre côté les élèves du
séminaire roman de notre Université de Lund, à
différentes époques, notamment pendant les années
1891-94. L'établissement définitif du texte critique
et des variantes, ainsi que les chapitres 11, ni, iv
de l'introduction, sont l'œuvre commune des deux
éditeurs. E. Walberg a seul écrit les chapitres i,
VI et VII de l'introduction et presque toutes les
notes qui accompagnent le texte, sauf celles qui se
rapportent à la classification des manuscrits.
M. Paul Meyer, commissaire responsable de
lî ^ AVANT-PROPOS

cette publication, n'a cessé de prodiguer aux édi-


teurs des observations et des conseils précieux,
pour lesquels ils lui expriment leur sincère recon-
naissance.
Fredrik Wulff. Emmanuel Walberg.

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INTRODUCTION

I. — Diffusion du poème. Auteur et date.

Le poème que nous publions ci-après est d'une éten-


due médiocre, mais l'importance et la valeur littéraire
en sont fort considérables. En effet, l'impression qu'il
produisit sur les contemporains et l'influence qu'il exerça
sur la littérature du moyen âge, furent profondes et
durables. La vogue de ces vers « aussi élégants que
profitables » et qui, selon le témoignage de Vincent de
Beauvais ', se lisaient publiquement, est attestée non
seulement par le grand nombre de copies qui nous en
sont conservées, et dont plusieurs ont été exécutées plus
d'un siècle après la composition du poème, mais aussi
bien par les! échos qu'on en retrouve dans des ouvrages
postérieurs, et par les imitations directes qu'ils susci-
tèrent. C'est ainsi que, d'une part, il existe plusieurs
compositions sur le même sujet et portant le titre de
Vers de la Mort^ et dont la plus importante, attribuée
à certain Robert le Clerc et écrite à Arras en 1269 ou

I. Spec. histor.,XXX^ 108 (livre XXIX de Tédition de Douai,


1624).
IV :- -^-.-.i,. INTRODUCTION

1270 \ compte trois cent douze strophes de douze ver^


pctosyllabiques dans la forme de celles de notre poème.
Cette forme strophique, inventée à notre avis par Héli-
nant (cf. plus loin), a eu un immense succès. M. Naete-
bus * ne cite pas moins de soixante-quatre pièces
construites selon ce type. D'autre part, un poète anglo-
normand de la fin du xiii« siècle a enchâssé dans son
Poème sur Vamour de Dieu et la haine du péché % un
assez grand nombre de vers isolés pris aux Vers de la
Mort; plus tard la plus grande partie de ce poème,
y compris les vers empruntés à Hélinant, a été inter-
calée dans le Manuel des péchés de William de Wad-
dington. Dans le Miroir du monde publié par Crapelet
en appendice à l'édition des Vers de la Mort (voy. plus
loin), on trouve quelques vers qui ressemblent d'une
manière frappante à certains passages de notre poème.
Ainsi les vers suivants sont évidemment imités d'Hé-
linant :
:EOiqmi'I ^r/ -rioa ru>i
Mir.80, i2-i5 Je vois tnorir : quevault richessie,
Que vault honneur, que vault noblesse,
Que vault gloire, que vault beauté,
Que vault savoir ne richeté ^?
Cf: Vers de la Mort, XXIX, 1-2. De même Mir. 74, 1 5 :
Vous aies [moût ?] plus que le troty rappelle bien XV, 7,
de notre texte; pour Mir. 75, 5 : Et mort qui tout tol:ç^
et atrappeSi cf. XXXI, i ; Mir. jj, 4-5 : Je vois morir :

i.Lî Vers' de Té MàH... p. p. A. Windahl. Lund 1887. Sur la


date de ce texte cf. Le Moyen Age, 1899, P- ^^^ ®^ suiv. On
pourrait signaler un grand nombre de ressemblances de détail
entre ce poème et le nôtre.
2. Die nicht-lyrischen Strophenformen des Altfran^ôsischen
(Leipzig, 1891), p. 1 06-1 32.
3. Publié par M. P. Meyer dans la Romania, XXIX, 5 ss. Voy.
notamment, ibid., p. 8, i5 et 16.
4. L'édition porte richece^ inadmissible à cause de la rime. D'ail-
leurs ilest fort douteux que richeté soit la leçon originale*
DIFFUSION DU POÈME V

gratis damoiseaulx Qui ai me\ chiens et me:{ oyseaulx,


cf. XXIV, 6-7; Mir. 80, 18-19 • ^^ ^^^^ morir,qui par
moult {t)ans Cuidoye vivre, et par lonc temps, cf. XIX,
1-2. Des emprunts analogues, faits par les auteurs de
la Roe de Fortune et d'un sermon anonyme ont été
signalés par M. Naetebus dans l'ouvrage précité '. La
Complainte de Jérusalem contre Rome, — dont nous
aurons à parler plus loin à un autre propos, — poème
écrit, en 1 22 1 , dans la même forme que le nôtre, et dont
le sujet présente aussi des analogies avec celui des Vers
de la Mort, offre des ressemblances qui ne peuvent
guère être fortuites, avec le poème d'Hélinant : dans la
str. X l'auteur joue, comme Hélinant dans la str. XIV,
sur le mot chardonal :

Li legas et li cardonaus
Ontmellé avec cardon aus
Et omecide avec envie ;

dans la str. IV on lit ces vers, qui rappellent les vv. XV,
8-9 de notre poème :
Li cardonaus et li legas
Ont bien fait jeter ambes as
Les crestiens deçà la mer;

de même on peut comparer Complainte, XI, 8 : Que


sHl n'en prent hastiu conroi (Il sera par iaus deceus),
aux Vers de la Mort, XXVI, 1 1 : Car qui ne prent has-
tif conroi [Ne puet faillir a mort sobite) \ Enfin le do-
minicain frère Laurent cite comme une autorité, dans
la Somme le Roi (composée en 1279), trois vers du
poème d'Hélinant, en indiquant la source où il les a
puisés.
Jusqu'à la découverte de ce dernier passage, l'identi-
1. Ibid.fp. 172.
2. Pour les poèmcsdu Reclus de Molliens, voy. plus loin, chap. 11.
Vi INTRODUCTIOÎ*'

fication de nos Vers de la Mort ^ anonymes, avec ceux du


célèbre moine de Froidmont ' n'était qu'une simple
conjecture; la trouvaille de M. P. Meyer % la ren-
dit tout à fait vraisemblable. Une lecture attentive des
sermons latins d'Hélinant, et surtout de son Liber de
reparatione lapsi ou Epistola ad Galterum^ scripta no-
mine Guillelmi fratris ejusdem Galteri S nous a de plus
en plus confirmés dans la persuasion qu'Hélinant est
bien l'auteur du poème qui commence : Mor:{, qui m'as
mis muer en mue. Il est vrai que nulle part dans sa
Chronique^ ni dans ses autres écrits, Hélinant ne fait
allusion à son poème, mais son style vif et vigoureux,
quelquefois contourné et rempli de jeux de mots, ses
vues générales et plus d'une ressemblance d'expression,
tout rend pour nous indubitable l'identité de l'auteur.
Si le poème est anonyme, c'est, croyons-nous, parce
que les invectives contre Rome et ses légats, auxquelles
est due la popularité du poème, n'étaient pas de nature
à en faire un titre d'honneur pour l'auteur, sinon dans
le cadre restreint du clergé français *.
1. En Beauvaisis.
2. Romania, I, 366.
3. Tissier, Bibliotheca Patrum Cistersiensium, t. VII (1669,
in-fol.), p. 73-324. Bien que Tissier assure avoir suivi les manus-
crits autographes conservés à l'abbaye de Froidmont, il exclut
arbitrairement un passage (sur lequel voy. plus loin, p. xxiv s.)
comme une « addition postérieure à la mort d'Hélinant», laquelle
il place en 1204, pour la prétendue raison que la chronique d'Hé-
linant ne va pas plus loin. — Cette édition contient la chronique,
les sermons et les Flores Helinandi recueillis par Vincent de
Beauvais, parmi lesquels se trouve l'Epistola ad Galterum.
4. Cf. Etienne Pasquier, Recherches, troisième livre, p. 278 s.
(Paris, 1617) : « Qui produisit vne vermine de peuple, lequel..,
faisoitvne banque de tromperie dedans Rome... Sainct Bernard, en
sa 290. Epistre, escriuant au Cardinal Jourdain, Euesque d'Hostie,
légat du Pape, qui auoit passé en Allemaigne, France & Norman-
die, iusques a Rouen, luy reproche qu'il auoit remply toutes ces
Régions, non de l'Euangile, ains de sacrilèges, & commis vne infi-
i AUTEUR ET DATE VII

II s*agit donc de tracer la vie d'Hélinant. Les résultats


de nos recherches n'ajoutent pas beaucoup à ceux ob-
tenus par Brial dans {"Histoire littéraire de la France,
XVIII, 87 et suiv., mais ils sont plus positifs.
Hélinant nous raconte lui-même dans sa chronique
latine que son père, Hermann, et son oncle Ellebaut,
deux beaux jeunes garçons nobles, furent obligés de
s'expatrier de Flandre, en 11 27, pour chercher fortune
en France. Voici ce passage :
Chron. ad annum 1 126. Carolus Cornes Flandrorum pro-
ditione quorumdam procerum suorum Brugis in Ecclesia
crans occisus est.
An. II 27. In auctores scekris acerrime vindicatum esta
Ludovico [VIj Francorum rege, Philippi [I] fiiio ; ita ut
etiatn nonnulli ad rotam damnati sunt '. Eorum progenies

nité d'exactions pleines de vergongne et ordure Qui fut cause


qu'après le décès [ii53] de sainct Bernard, au Concil de Latran,
tenu soubs Innocence III, futfaict article exprès, pour y apporter
quelque ordre, qui estoit neantmoins vn desordre. Car il portoit
que si le Bénéfice n'esîoit suffisant, pour fournir aux fraiz du Légat
Apostolic, que deux ou trois Beneficiers se peussent cotiser ensem-
blement.._. Cela fut cause de faire esclater les Poètes de ce temps là,
voire ceux qui estoient confinez dedans leurs cloûestres, & eslon-
gnez de tout soupçon d'heresie. Helinan Religieux de Cisteaux qui
fut du temps Louys le Jeune, en son hymne de la mort (que
maistre Antoine Loisel, mon singulier amy, a voulu garentir de la
mort) adressant la parolle a elle :
Va moy saluer la grand Rome,
Qui de ronger ades se nomme,
Et fait aux Simoniaux voile (/).
Et Hugues de Bersy soubs le règne de S. Ix)uys, en sa Bible
Guiot (!). registre de tous les vices de son siècle :
Li Duc, & li Comte, & H Roy
Se deuroient bien conseiller.
Grand consaux y auroient mestier.
Rome nous succe & nous transgloust,
Rome traict, &. destruict tout.
Dont sourdent tous li mauuais vices. »

I. Le grand-père d'Hélinant fut probablement du nombre.


vin INTRODUCTION

tota exiliata est, & multi innocentes quae non rapuerant


exolverunt. Inter quos fuerunt pater meus Hermannus, &
frater ejus EUebaudus; qui pueri nobiles et pulcherrimi
magnis hereditatibus perditis, de Flandriis in Franciam
aufugerunt.

Nous ne savons rien du sort ultérieur de Hermann ;


par contre Hélinant dit en passant * que son oncle
EUebaut devint par la suite cubicularius de Henri de
France, frère du roi Louis VII et archevêque de Reims
de 1162 à 1175. C'est probablement à cette circons-
tance qu'Hélinant doit l'étroite amitié qui l'unissait à
Philippe de Dreux, évêque de Beauvais, 11 76 (1180)-
12 17, comte-pair de France ', et à son frère Henri,
évêque d'Orléans, 11 86-1 198, neveux de l'archevêque
de Reims et cousins germains du roi Philippe Auguste.
Le poète parle de ces prélats plusieurs fois dans ses
écrits latins — nous le verrons plus loin — et il est hors
de doute que les évêques de Beauvais et d'Orléans qu'il
mentionne dans les strophes XVI et XVII des Vers de
la Mort^ ne sont autres que ces deux nobles frères.
Hélinant s'adresse dans son poème à des amis, qui
sont presque tous des grands seigneurs, surtout des
évêques, ce qui en facilite la datation et nous fournit
en même temps à peu près les seules données chrono-
logiques que nous ayons sur la vie de l'auteur.
Philippe de Dreux, prélat guerrier à qui, comme on
l'a dit ', un heaume convenait mieux qu'une mitre, était
fils de Robert, troisième fils de Louis VI de France et
chef de la branche royale de Dreux. Élu évêque de
Beauvais en 1176, Philippe ne fut sacré qu'en 11 80,

1. Flores, cap. XII.


2. Le caractère intime de cette amitié est attesté par une anec-
dote curieuse rapportée par Hélinant et reproduite par Brial
dans YHist. litt., XVIII, p. 90 ss.
3. Daniel, Histoire de France {lybb), t. VI, p. 425.
AUTEUR ET DATE IX

en revenant de Palestine, où il avait accompagné le


comte Henri le Libéral de Champagne '. Ayant pris la
croix avec les rois de France et d'Angleterre, le prince
Richard, l'évéque de Chartres, les comtes de Champa-
gne, de Blois, de Bar, du Perche et d'autres personnages
illustres, à la conférence de Gisors, en 1 188 % il partit
deux ans plus tard pour la Terre Sainte, où, d'après ce
qu'on raconte, il fut fait prisonnier par les infidèles et
conduit à Babylone. Il ne revint en France qu'en 1 193 '.
Cette môme année il assista au mariage du roi de
France avec Ingeburge de Danemark; l'ambassadeur
qui avait été chargé de demander la main de cette prin-
cesse était Tévéque de Noyon, Etienne de Nemours
(1 1 88- 1 22 1 ) *, le même qui est mentionné, avec l'évéque
d'Orléans, dans la strophe XVII de notre poème.
Immédiatement après les noces, le roi, pris d'une aver-
sion invincible pour sa femme, demanda le divorce
sous prétexte de parenté au degré prohibé. Le pape
Célestin III, ayant délégué les évêques de Beauvais et
de Chartres^ pour juger de cet obstacle, ceux-ci con-
clurent en faveur du joi ; le mariage fut déclaré nul
par l'archevêque de Reims, Guillaume de Champagne
(i 176-1202), dit aux Blanches-Mains ^, revêtu de la

1. Voy. Guill.deTyr, 1. XXI, ch. xxx, et la chronique d'Héli-


nant, qui raconte, à l'année 1180, que Philippe « electus in epis-
copum Belvaccnsem, rcdiens a via lerosolymitana, 4. anno elec-
tionis suae consecratur ».
2. Rigord, § 56, éd. Delaborde, p. 83.
3. Anselme, Généalogie de la Maison Royale de France^ t. II,
p. 260, qui cite « Orderic Vital, sous Tan 1 192, liv. XIII », ce qui
est impossible. Les auteurs de la Gallia Christiana (II, 390) pla-
cent la captivité de Philippe de Dreux en 1 179-1 180, à l'occasion
de son premier voyage outre mer.
4. Rigord, g 92.
5. Renaut de Bar; voy. plus loin.
6. Ce prélat était fils de Thibaut le Grand, comte de Champa-
gne et de Blois, et frère d'Adèle de Champagne, mère de Philippe
X INTRODUCTION

dignité de légat pontifical en France, et Ingeburge s'en-


ferma dans un monastère '. La même année {1 1 gS), Phi-
lippe de Dreux fut envoyé en mission secrète auprès
de l'empereur d'Allemagne, Henri VI, mission dont le
but était de rendre plus étroite la captivité de Richard
Cœur de Lion. Malgré les efforts du roi de France et
de Jean sans Terre, Richard obtint sa délivrance à prix
d'or, en 1 194, et dès lors éclata entre les deux monar-
ques une guerre qui, entrecoupée de négociations
infructueuses et de trêves éphémères, dura jusqu'à la
mort de Richard, survenue en 11 99. Un des rares inci-
dents d'une certaine importance de cette guerre fut la
capture, opérée en 11 97 ^ de Tévêque de Beauvais,
combattant à la tête de ses soldats. Richard, connaissant
le rôle que ce prélat avait joué auprès de l'empereur
d'Allemagne, le jeta dans une dure prison, d'abord à
Rouen, puis à Chinon, et refusa, malgré les instances
du pape Célestin III en faveur de « son cher fils », de
lui rendre la liberté. Ce ne fut qu'après la mort de
Richard Cœur de Lion, et sous la pression de l'interdit
d'Innocent III, qu'eut lieu un échange de prisonniers,
par lequel Philippe de Dreux et Hugue de Douai, évê-
que de Cambrai, prisonnier du roi de France, recou-
vrèrent laliberté, à la fin de 1 199 ou même plus tard ^

Auguste. Il fut nommé cardinal en 1 179. Hélinant le fait saluer,


en faisant allusion à son surnom, dans la str. XV des Vers de
la Mort.
1. On sait que, malgré les plaintes du roi de Danemark,
Canut VI, les choses en restèrent là, jusqu'à l'année 11 96, où
Philippe Auguste épousa Agnès de Méranie, et que le roi ne
consentit à abandonner celle-ci et à reprendre Ingeburge qu'en
1200, après avoir bravé pendant huit mois l'interdit jeté sur le
royaume par Innocent III.
2. Voir P. Meyer, L'Histoire de Guillaume le Maréchal^ III,
148 (note).
3. Voir le mémoire de Géraud sur le « Comte-évôque », Bibl.
de VÉc. des Ch., V(i843), p. 24.
AUTEUR ET DATE XI

Philippe dut prêter serment de ne plus porter les armes


contre les chrétiens, ce qui ne l'empêcha ni de se croiser
contre les Albigeois, en 1 210, ni de prendre part, en
12 14, à la bataille de Bouvines, où, d'après Guillaume
Le Breton ', il se servit, pour ne pas tremper ses mains
dans le sang, d'une massue que, « par hasard », il
avait à la main, et avec laquelle il abattit, entre autres,
le comte de Salisbury, surnommé Longue-Épée, frère
du roi d'Angleterre \
De ces faits il résulte d'abord que les Vers de la
Mort n'ont pu être composés entre 1 190 et 1 193, pen-
dant le séjour de Philippe de Dreux en Palestine, ni
entre 1197 et 1199 (ou 1202?) pendant sa captivité,
Hélinant n'ayant pu dire alors, comme il le fait,
str. XVI, V. 1-3 :

Morz, va m'a Biauvais tôt corant,


A l'evesque cui je aim tant
Et qui toz jorz m'a tenu chier.
A cause du v. XVIII, 1 1 (Celui qui sa dete ne sont),
on serait tenté de placer la composition du poème à
une époque où certains descendants d'un Thibaut qui
est sans aucun doute Thibaut le Grand, comte de
Champagne et de Blois (f 11 52), portaient la croix
depuis quelque temps déjà, mais tardaient encore à
accomplir leur vœu de partir pour la Terre Sainte.

1 . Pliilippide, 1. XI, v. 538 et suiv. (édit. Delaborde, p. 340).


2. M. Van Hamel prétend à tort {Carité, p. clxxxii), que
Philippe de Dreux aurait été tué dans cette bataille. Il mourut le
4 nov. 12 17; voir le mémoire précité de Géraud, p. 35. — Il n'est
pas inutile de rappeler que le belliqueux évâquc de Beauvais
occupe une petite place dans l'histoire de la littérature française,
comme protecteur de Pierre de Beauvais, écrivain à qui nous
devons divers écrits en vers et en prose composés dans le premier
tiers du xiii' siècle ; voir P. Meyer, Notices et extraits des manus"
critSy XXXIII, I" partie, p. 9 et suiv.

I
fl^II : INTRODUCTION

Quant à Tidentité des trois « Thibaudois », cités au


V. XVIII, 6, celle du premier n'est pas douteuse : il
ne peut s'agir que de Louis, comte de Blois et de
Chartres depuis 1 191. Si l'on plaçait la composition de
nos Vers avant la troisième croisade, le second, Thibaut,
— supposé que ce soit là la bonne leçon, — serait pro-
bablement lepère de Louis, Thibaut V, dit le Bon, fils
de Thibaut le Grand, comte de Blois et de Chartres
depuis II 52, sénéchal de France depuis 11 54, et qui,
croisé en 11 88 à Gisors (voy. ci-dessus), partit avec Phi-
lippe Auguste en 11 90 et mourut l'année suivante, au
siège de Saint-Jean-d'Acre; le troisième serait alors
Rotrou III, comte du Perche, petit-fils de Thibaut le
Grand par sa mère, Mahaut de Champagne, et qui eut
le même sort. Cette supposition ne paraît pourtant pas
admissible. Il serait bien étonnant qu'Hélinant s'adres-
sât, — et même en premier lieu, et immédiatement avant
de mentionner le père, — à un jeune homme qui n'était
pas encore comte et qui n'avait, en 1189, que dix-sept
ans. En outre, quel rapport pourrait-il y avoir entre le
comte du Perche — dont la résidence principale était à
cette époque Nogent-le-Rotrou, — et la ville de Châ-
lons, mentionnée au v. 4 de la même strophe? Nous
croyons donc devoir rejeter cette hypothèse.
Examinons maintenant si le poème peut dater des
années qui précèdent immédiatement la quatrième
croisade, en admettant que Philippe de Dreux ait été
mis en liberté dès 1199. Villehardouin ' nous raconte
en effet que le comte Louis de Blois, âgé alors de
vingt-sept ans, et son cousin germain Thibaut III %
comte de Champagne depuis 1197 et qui n'avait à

1. Conquête de Constantinople, § 2.
2. Fils de Henri I, dit le Libéral, et de Marie, fille aînée de
Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine, et frère d'Henri II, roi de
Jérusalem (f 1197).
AUTEUR ET DATE XIII

cette époque que vingt-deux ans, suivis d'un grand


nombre d'autres seigneurs et chevaliers, prirent la
croix au tournoi d'Écry, « à l'entrée des Avenz »
1199. Thibaut, élu chef, mourut avant le départ
des croisés, en 1201 ; Louis, parti pour la croisade en
1202, fut tué à la bataille d'Andrinople, en i2o5.
Cependant, d'une part, le comte de Champagne ne
résidait en aucune des villes citées par Hélinant,
Chartres, Châlons(-sur-Marne) et Blois; d'autre part,
l'évoque d'Orléans mentionné dans la strophe précé-
dente (XVII) ne saurait être, comme nous l'avons dit,
que Henri de Dreux, qui mourut en 1198, comme il
allait à Rome pour demander l'intercession du pape en
faveur de son frère emprisonné '.
Les Vers de la Mort ont par conséquent été écrits
entre 11 93 et 1197. Quels sont donc en réalité, outre
Louis de Blois, les « Thibaudois » qu'Hélinant fait
saluer dans la strophe XVIII du poème? Le Rotrou en
question ne peut être, à notre avis, que Rotrou, évéque
et comte de Châlons-sur-Marne de 1 190 à 1200, pair de
France, troisième fils du comte Rotrou III du Perche
mentionné ci-dessus \ Quant au troisième, si Tibaut
est la bonne leçon, nous ne voyons d'autre personnage
possible que Thibaut I", comte de Bar(-le-Duc)

1. Voy. Gallia Christ., II, 25o.


2. Voy. Anselme, II, 3 12. Nous empruntons à cet historien
(p. 3 1 5) la citation suivante, qui ne fait que corroborer notre hypo-
thèse :Robert, religieux de Saint-Marien-lès-Auxerre, auteur
d'une chronique qu'il finit en 121 1, parlant à Tannée 1202 de
la mort de Guillaume [aux Blanches-Mainsj, archevêque de
Reims, dit qu'elle avait été précédée de celle de l'évéquc de Châ-
lons, son neveu, qui était un jeune homme vigoureux, mais qui
avait négligé la sainteté de son état, s'était trop adonné au luxe
et avait vécu plus en homme du monde qu'en homme d'Église.
Il n'est donc pas étonnant qu'Hélinant ait tenu à l'interpeller
dans son lugubre sermon — bien qu'il ait sans doute, dans ce
cas, proche dans le désert» *' '
Ï!V INTRODUCTION

1191-1 214, frère et successeur de Henri I«r (i 170-1191),


mort sous les murs d'Acre, fils de Renaut II de Bar et
de Mousson et d'Agnès de Champagne, fille aînée de
Thibaut le Grand '. Mais ici encore nous nous heurtons
contre la même difficulté que nous avons rencontrée au
sujet des comtes Thibaut 1 1 1 de Champagne et Rotrou III
du Perche : impossible de trouver un rapport entre ce
descendant de Thibaut le Grand et une des villes dési-
gnées par le poète. Nous croyons donc que la leçon
Tibauty adoptée dans le texte, est fautive, ayant été
amenée par le mot Tibaudois^ du vers précédent, non
compris par les copistes, et qu'il faut lire Renaut^ lec-
ture suffisamment appuyée par les mss. 7" A^ A" A^ B\
Ce Renaut est alors l'évêque de Chartres de ce nom,
fils, comme le Thibaut cité en dernier lieu, du comte
Renaut II de Bar, et qui tint le siège épiscopal de
Chartres depuis 1 182 (?) ' jusqu'en 1217. On a vu plus
haut qu'il prit la croix en 1 188, à Gisors \ Il est vrai
que les « Thibaudois » ne sont pas expressément quali-
fiés d'évêques par Hélinant, et que le poète, qui a
parlé dans les strophes précédentes des princes de

.1. Anselme, t. V, p. 507 s.


2. Mas Latrie, Très, chron., 1409. Gallia Christiana, II, 491, et
le Père Anselme, V, 507, indiquent l'année 1187.
3. Le fait qu'il faut substituer Renaut à Tibaut n'écarte pas
les obstacles qui empêchent de placer la composition du poème
d'Hélinant soit avant 1 190, soit après 1 197. Nous ignorons la date
précise de Télection de Rotrou du Perche au siège de Châlons
(i 190, ci-dessus) ; quand même elle aurait eu lieu avant le départ
des croisés (juin 1190), ce qui rendrait à la rigueur possible de
faire dater nos Vers du printemps de cette année, cette attribu-
tion est tout à fait invraisemblable, vu l'âge et la position du
premier des « Thibaudois »>, Louis de Blois, à cette époque (voy.
plus haut). Si le poème avait été écrit dans la première moitié
de 1190, les allusions à la croisade seraient d'ailleurs sans doute
plus nombreuses et plus précises. Et il n'y avait guère lieu de
parler alors de « faux croisés » (cf. ci-dessous).
AUTEUR ET DATE XV

l'Église, paraît ici vouloir s'adresser plutôt aux « comtes


(et rois) » ; mais d'abord nous avons vu que le premier,
le comte Louis de Blois, n'appartenait pas à l'état ecclé-
siastique et que Rotrou était, en même temps qu'évo-
que, comte et pair de France, et d'autre part Hélinant
fait dans la strophe suivante semondre les prélats lom*
bar:{^ englois et caus de France.
La date que nous venons d'assigner aux Vers de la
Mort^ c'est-à-dire l'époque comprise entre 1 1 93 et 1 1 97,
— ou plutôt entre 1 194 et 1 197, après la libération <ie
Richard Cœur de Lion, puisque, en parlant dans la
str. XX d'ambesdeus les roiSy le poète ne fait aucune
allusion à la captivité du roi d'Angleterre, — convient
en effet très bien aux autres données du poème. Les
« deux rois » sont Richard et Philippe Auguste; c'est
à leur guerre que la Mort mettra un terme, plus tôt,
sans doute, que ne le pense Hélinant (XXXII, 6); et le
poète n'a pas tort de dire que l'évêque de Beauvais,
dont le diocèse est ravagé par les troupes de Richard,
entend la ^Aonason huis huchierPoursa chaiere tresbii-
chier {XWl, lo-ii). Quant au reproche adressé dans la
strophe XIX à la laie poissance^ qui Dieu guerroie aper-
tement, il est peut-être motivé par le divorce de Phi-
lippe Auguste, qui causa un grand scandale, ou par des
incidents de la guerre. Ainsi, en 1194, Philippe ayant
su que le roi d'Angleterre avait chassé les prêtres de
l'église de Saint-Martin de Tours et pillé le temple, ven-
gea ce forfait en traitant de la même façon un grand
nombre d'églises appartenant aux diocèses soumis à
Richard, et, ayant besoin d'argent « pour la délivrance
de Jérusalem et pour la défense de sa terre », il extor-
qua même de fortes sommes aux églises françaises '. Le
fait qu'Hélinant s'adresse au clergé anglais est peut-
être dû, en partie, au souvenir encore vivant du

I . Rigord, éd. Delaborde, § 99.


XVI INTRODUCTION

meurtre de Thomas Becket (1170); quant au clergé


italien, il avait bien des raisons de se plaindre de
l'empereur Henri VI (f 1 197), qui selon le témoignage
du chroniqueur Guillaume Le Breton, « multos episco-
pos et archiepiscopos trucidaverat et Ecclesiam Roma-
nam sicut et antecessores sui oppresserat ' » . La men-
tion des faus croisiez (str. XXXI 11,4) pourrait être
une allusion à Philippe et à Richard ; ce dernier garda
la croix jusqu'à sa mort pour montrer qu'il avait tou-
jours le dessein de retourner en Terre Sainte \
Les chroniqueurs Rigord et Guillaume Le Breton
racontent que les années 11 94-1 198 furent marquées
non seulement par de nombreux miracles, mais aussi
par de violentes tempêtes et par des inondations qui
détruisirent les moissons, noyèrent un grand nombre
de personnes et réduisirent à la famine des provinces
entières; dans le peuple courait le bruit que l'Antéchrist
était né à Babylone et que la fin du monde approchait.
L'année 1 1 94 fut particulièrement terrible pour le Beau-
vaisis \ On voit que le moment était bien choisi pour
la publication des invectives violentes du moine de
Froidmont. ^. ^Ci-^Kbv/Mîiç^ aiû\ f.i « XIX jfk^i î '^.
Plusieurs raisons portent à croire qu'Hélinatït n'était
pas d'un âge avancé lorsqu'il écrivit son poème. Du
reste, nous savons que le poète vivait encore en 1229 \

i. Éd. Delaborde, § 89.


2. La « dette » qu'on doit acquitter avant sa mort et qu'Hélinant
rappelle aux Thibaudois (XVIII, 11) — nous y avons fait allusion
plus haut, — doit sans doute être prise dans une acception plus
large; cf. la str. XXI. 11 ne serait pourtant pas absolument impos-
sible que les seigneurs en question eussent en réalité fait vœu de
prendre la croix. Louis de Blois, qui se croisa en 1199, en a pu
prendre l'engagement plus tôt, par exemple après la mort de son
père, en 1191 (cf. ci-dessus). Mais c'est là une pure hypothèse.
Pour Renaut de Bar, cf. plus haut, p. xiv.
3. Rigord, §98.
4. Hist. litt. de la France, XVIII, p. 91 ss.; cf. plus loin, p»xxvi»
AUTEUR ET DATE XVlI

D'un autre côté, l'auteur des Vers de la Mort^ ami


d'évêques et de comtes, ne peut évidemment pas non
plus être un tout jeune homme. Admettons donc, pour
prendre une moyenne, qu'il avait environ trente-cinq
ans vers iigS, ce qui reporterait sa naissance vers
1160 \
D'où Hélinant était-il originaire ? On ne le sait pas au
juste. Ici encore son poème seul nous fournit quelques
indications, mais elles sont fort vagues. Le premier édi-
teur, Loisel, émet l'opinion que le moine de Froid-
mont serait né à Proneroi, aujourd'hui Pronleroy, en
Beauvaisis '. Il est vrai que Proneroi est l'endroit que
le poète nomme en premier lieu (str. VI), mais il men-
tionne Péronne ^ au même vers, et Angiviler (Angivil-
1ers*) peu après (str. X, 10). Evidemment Proneroi se
rapporte à Bernart, le jeune ami et compagnon d'Héli-
nant, nommé dans les str. VI et VII, comme Péronne
à Renaut, l'oncle de ce même Bernart (si toutefois il ne
s'agit pas de deux Bernart, l'un de Proneroi, l'autre
de Péronne, ce qu'il paraît bien difficile d'admettre).
Nous inclinerions donc plutôt, sans rien affirmer, à
voir dans Angivillers le lieu de naissance du poète.
Hélinant dut faire de sérieuses études dès son
enfance; il eut pour maître, à Beauvais, le grammairien
Raoul, élève d'Abélard \ On peut supposer qu'il n'aura
terminé ses études scolaires qu'entre 1 175 et 1 180. Vient
ensuite le temps où il se fit connaître comme un cointe
damoisel et apprécier comme trouvère, ce qui nous
reporte vers 1182-1185, quelques années après l'avè-
nement de Philippe Auguste, qui, dit-on, l'aima beau-
1. A cette époque, son père, expatrié en bas âge, en 11 27 (cf.
plus haut), aura eu quelque quarante ans.
2. Dép. de l'Oise, arr. de Clcrmont, cant. de Saint-Just.
3. Chef-lieu d'arrondissement du dép. de la Somme.
4. Dcp. de l'Oise, arr. de Clermont, cant. de Saint-Just.
5. Chronique, s^ a. 1142; Hist. litt., XVIII, p. 88.
XVIIl INTRODUCTION

coup et le lit venir à sa cour \ C'est vers cette époque


que dut avoir lieu la conversion du jeune poète, qui dit
lui-même avoir mené une vie frivole et débauchée.
Quand il écrit sa lettre à Gautier ', il a déjà derrière
lui cinq ans de pénitence et de noviciat, et pourtant il
assure qu'il y a encore des personnes qui doutent du
sérieux de sa conversion, si soudaine et si imprévue \
Hélinant était alors encore jeune, plus jeune que Gau-
tier, qui, en dépit des exhortations de son ami, avait fini
par renoncer à l'entrée définitive dans l'ordre de Gîteaux
et venait d'épouser une certaine Rixandis.
Il est à peu près certain que l'épître De reparatione
lapsi est antérieure aux Vers de la Mort. Il faut bien
croire que le poème d'Hélinant est la conséquence
d'un vœu *, de même que sans doute quelque évident
péril a dû amener sa conversion \ Mais le poème sup-

1. Dans son édition des Vers de la Mort (1594; voy. plus loin)
Loisel, suivi par Pasquier {Recherches, VI, 3) et Auguis {Bibl.
choisie des Poètes Français, II, 56), cite le passage suivant du
Roman d'Alixandre, que nous reproduisons d'après l'édition de
H. Michelant, Bibl. des litterar. Vereins in Stuttgart, XIII,
p. 413 :
Quant li rois [Alixandres] ot mangié, s'apiela Elinant;
Pour lui esbanoier li commande que cant.
Cilcomence à canter issi com li gaiant
Vaurcnt monter au ciel, comme gent mescreant.
Entre les dex en ot une bataille grant ;
Se ne fust Jupiter, o se foudre bruiant,
Que tous les detrenca, ja n'eussent garant.
Il n'y a probablement rien à tirer de cette citation, sinon que
le nom d'Hélinant était connu comme celui d'un poète renommé.
Cependant, étant données les relations d'Hélinant avec l'oncle et
les cousins germains de Philippe Auguste, il n'est pas impossible
qu'il ait, en effet, été admis à chanter devant le roi et sa cour.
2. Voy. ci-dessus, p. vi.
3. Cf. plus loin, p. XXI.
4. Que ce li soille qu'ai pramis, str. IV, 5.
5. C'est du moins ce qu'on pourrait induire du premier vers :
Mori, qui m'a* mis muer en mue. ,, . ,
AUTEUR ET DATE Xtt

pose chez son auteur un peu moins de vanité, un âge


un peu plus mûr que répître. C'est peut-être de lui-
même qu'il parle dans cette même lettre, en disant *,
à propos de la frugalité des moines de son couvent ' :
Unde elegantissime & prudentissime respondit quidam
de nostris adolescentibus Belvacensi episcopo ^ eum inter-
roganti, unde contingeret quod sanior & pulchrior esset in
claustro, quam solebat esse in seculo. « Quia, inquit, uni-
formiter vivo & decenter »... Perrexitque episcopus quae-
rere, dicens : « Quid ergo comedisti hodie? » — « Satis »,

1. Tissicr, Bibl. Patrum Cisterciensium, t. VII, p. 817; Vinc.


Bellov. Spec.hUt., XXX, i36.
2. Cf. ci-dessous, p. xxiv s.
3. Philippe de Dreux; voy. plus haut, p. viii. Hélinant parle
de ce môme évoque et de son frère dans un autre passage latin
fort curieux {Flores, fin du ch. X et ch. XI) :
Sicut vulgus asserere solet de familia Hellequini, de quo Henri-
cus Aurelianensis episcopus, nostri Belvacensis episcopi frater,
referre solebat {ceci a donc été écrit entre i rgS, date de la mort
de Henri de Dreux, et 121'], oii mourut Févêque de Beauvais) rem
yalde mirabilem, quam ipse audierat ab illo qui viderat, scil.
Joanne, Aurelianensis Ecclesiae canonico. Dicebat enim Joannes
iste, loquens de hac re ad praefatum episcopum : « Burchardus
archidiaconus, cognomento de Pisaco, iturus erat Romam. Roga-
vit autem me ut quemdam clericum, Natalem nomine, ei socium
darem obsecro ut dicatis mihi si vos cstis deputatus in illa
mililia quam dicunt Hellequini. Et ille {Natalis, qui est apparu,
après sa mort subite, à Jean) : Non, Domine. Illa militia jam non
vadit, sed nuper ire desiit, quia paenitentiam suam peregit. Cor-
rupte autem dictus est a vulgo Hellequinus, pro Karlequinus.
Fuit enim Carolus quintus qui peccatorum suorum longam egit
paenitentiam, & nuper tandem pcr intercessionem beati Dionysii
liberatus est. » — Ce chapitre se trouve aussi dans le ms. B. N.
lat. 6755 (Barrois 284); voy. Dclislc, Catal. des manuscrits Libri
et Barrois, p. 217. Le nom y est écrit une fois Kallequin. Au lieu
de Pisaco, ce manuscrit porte Puisiaco. — Sur la « mesnie Helle-
quin », cf. G. Raynaud, Études dédiées à G. Paris (1891), p. by;
Romania, XXII, 138-40; J. P. Jacobsen, Harlekin og den Vilde
Jœger, dans Dania, 1902, p. 1-19; F. Lot, Romania, XXXII,
422 ss.j O. Driescn, Der Ursprung des Harlekin (Berlin, 1904).
,'.

t% INTRODUCTION

inquit. — « Quid heri ?» — a Similiter satis. » — « Non quaero,'


inquit, de quantitate, sed de qualitate; quid comedisti
heri, quid hodie? » — « fieri, inquit, comedi pisa & olera \
^di^ olera & pisa; cras autem comedam pisa cum oleri-
bus, posteras
circûitu eamdemolera cum pisis.
sententiam » Vide ergo~quam"plarcïïro
circumduxit...

Si sa modestie lui a interdit de citer son nom dans ce


passage, il prend sa revanche dans le suivant, qui nous
intéresse particulièrement :

Et ut de me taceam {c'est Guillaume qui est censé écrire


à son frère Gautier)^ quantos tibi possum ostendere, qui de
vita delicatissima ad hune ordinem, quem appellas durissi-
mum& dificillimum, setranstulerunt, nec tamen adhuc ab eo
resilierunt, quamvis & œtate juniores te sint, & natura tene-
riores, & debiliores viribus ? Et ut de tôt millibus unum exci-
piam, unum tibi excipio,qui certe solus sufficit ad omnium
exemplum : ipse quidem spectaculum factus est & angelis
& hominibus levitate miraculi, qui prius eis spectaculum
fuerat miraculo levitatis; dum non scena, non circus,
non theatrum , non amphitheatrum, non amphicircus,
non forum, non platea, non gymnasium, non arena sine
eo resonabat. Nosti Helinandum ' [c^est Hélinant lui-
même qui écrit ceci), si quis non ' novit hominem, — si
tamen hominem! Neque enim tam natus erat homo ad labo-
rem, quam avis ad volandum *, circumiens terram & per-

" 'i. Cf. Vers de la Mort, str. L, 12 (et XXXII, 10) : mes pois et
ma poree, où poree doit signifier olera (cf. Romania, IX, 337).
2. Le fait que dans son poème Hélinant ne s'adresse point à
ce Gautier, semble indiquer que celui-ci était dorénavant défini-
tivement perdu pour la vie claustrale.
3. Ce non, ajouté d'après l'éd. de Vincent de Beauvais (1483),
manque dans la Bibl. Patrum Cisterciensium.
4. Ces mots rappellent le début d'une pièce mise par un ma-
nuscrit du Musée Britannique sous le nom du chancelier Phi-
lippe de Grève : Homo natus ad laborem \ Et {Sicut ?) avis ad
volandum (P. Meyer, Doc. mss. de l'ancienne littérature de la
France^ p. 41)*
AUTEUR ET DATE njq||

ambulans eam, quaerens quem devoraret, aut adulando aut


objurgando. Ecce in claustro clausus est, cui totus mundus
solebat esse non solum quasi claustrum, sed etiam quasi
carcer. Quomodo ergo non potes, quod ipse potest, cujus
mutatio dextrac excelsi (?) quantum stuporem intulit saeculo
pudoremque diabolo, tantum ipsi Domino contulit hono-
rem? Neque etenim ipse tam levis fuerat quam ipsa levitas?
Unde et tanta levitas, tam leviter mutata, apud plerosque
nihil aliud putatur quam levitas. Hinc est, quod jam quin-
quennis ejus conversatio vix facit alicui fidem de futuro.
Nimirum quantum in se ipso experimentum dédit incons-
tantiœ, tantum perseveraturae constantiae nunc débilitât
argumentum. Erubesce igitur miserrime, te saltem non
sequi istum praecedentem, juniorem, infirmiorem, debilio-
rem, delicatiorem. Quis enim, attendens uade iste surre-
xerit, surgere non possit ' ?

L'/épître .est vigoureuse sur tous les points, mais


quand Taûteur vient à parler des femmes, ses mjures
deviennent le plus véhémentes. Écoutez plutôt :

Noli dare sanguisugae sanguinem ad sugendum, sed avelle


eam a cute, velit nolit, etiam semiplenam. Vis extinguere
libidinem? Amove ligna ab igné, etsi stridet incendium '.
Quae sunt, inquis, ligna, quae non sunt struenda in ignem
hujus hominis rixosi ^? Innumerabilia enim sunt, pauca

1. Tissier, p. 3i8. ,
2. Vincent de Beauvais, Spec. hist., XXX, 142, porte : et subcu
dit incendium. (L'éd. de 1624 est d'accord avec Tissier).
3. Cf. p. 32 1 : Melius est sedere in anguîo domus, quam cum
muliere litigiosa (Prov. XXI, 9)... O quam convenienter Rixandis,
ut dicitur, appellata est illa captiva muliercula quae te captivum
trahit! Ipsa enim est diabolus, qui dicitur Rixoaldus, qui semper
rixam alit. Nam & hoc nomen legitur esse proprium cujusdam
daemonis. Fuge ergo, frater dilectissime, fuge rixam quam tibi
movet Rixoaldus iste per illam Rixandam, & redi ad claustrum
tuum, locum pacis & quietis, amatorem silentii, rixaeque perse-
cutorem.
ÎMÏÎI ^^"^INTRObuCTION
tamen ex eis, in quibus & cetera possis recognoscere,
dinumerabo. Ista sunt ergo :
Otia, segnicior somnus, caro, fœmina, vinum,
■-.u^uit .)- • prosperitas, ludus, carmina, forma, puer '.
olf';'f i» -'■ encore :
Citons
Quid non mollit malleus? Quem non molUt mulier? Igitur
mulier est malleus '. . . Nunc collige breviter, quam infelix
ei[mundo] servias :
,..i, Jot J*auper, egenus, inops, pallens, exanguis, inanis
JEre, cibo, requie, frigore, peste, famé
Vis scire qualis fuerit ille coniractus inter te et Dominum?
Distraxisti te ipsum Domino ; subtrahens te sœculo, retrahens
te peccato, abstrahens te ab inferno, extrahens te a luto,
contrahens te in claustro : trahens post te diabolum,
attrahens ad te Dominum <& ab ipso postea ad cœlum
pertrahendus ^

Dans ses sermons, datant tous sans doute d^une


époque sensiblement postérieure, Hélinant est encore
plus sévère, et plus original aussi. Le passage suivant,
dirigé contre ceux qui veulent construire de somptueux
édifices pour le temps à venir, est remarquable, et cadre
bien avec le début de la strophe XII des Vers de la
Mort :

Sed dicunt : « Non pro solis nobis haec facimus, sed pro
religiosis qui futuri sunt apud nos. » Quasi vero non suffi-
ciat diei malitia sua *, nisi adjiciatur & solicitudo de die non
solum crastina, sed & post centum annos futura ! Plane
vivendum nobis est in nostro tempore, non in alieno. Satis
magna est miseria, nos esse solicitos de necessariis œtati
nostrae sufficientibus; cur nobis imponimus onera futuro-
rum? Satis magna caritas est, alterum alterius onera por-
tare; quod solum de contemporaneis intelligi potest; neque

1. Op. c, p. Sig.
2. P. 320.
3. P. 321.
4. Matth., VI, 34. , j;,itiu. >
AUTEUR ET DATE XXIfl

enim altcr est a me, qui non est. Qui autem nondum est,
non est. Non ergo futurorum onera jubemur portare, sed
solum prœsentium & nobiscum viventium. Et utinam vel ista
faceremus !... Quaenam autem est ea caritas, non exaudire
pauperem jam clamantem ad ostium, & extruere aedificium
clamaturo? nihil dare jam esurienti, & reservare eleemosy-
nam nondum existenti? qui tamen, quando erit, forte de
his quae praeparas nil habebit. Tu enim, prœsenti exemple
stultne parcimoniae, aures successorum tuorum ad non
exaudiendum clamantes instruis, & ungues avarorum
acuis ' ad tua rapiendum... Sed hœc dicta sint pro contem-
nendis magnis &. pulchris oedificiis, quœ amatores suos mul-
tum impediunt ad obtinendam domum, non manufactam,
œternam in caelis, ubi modo gaudent animae Sanctorum *.

Un gracieux exemple du style redondant d'Hélinant


se trouve à la fin du sermon /. in Assumptione B. V.
(p. 275) :

Est enim spina inter spinas malus inter malos. Spina


inter rosas est malus inter bonos... Est rosa inter rosas
bonus inter [bonos, rosa inter spinas bonus inter] malos *\..
Esse spinam inter spinas, valde malum est ; esse spinam
inter rosas, pessimum. Esse rosam inter rosas magnum bo-
num est; sed rosam inter spinas, optimum; istud enim est
consummataî virtutis & laudis eximiae. Igitur spinas nostrae
nec penitus extirpandae sunt, quia rosas générant, probant,
et commendant : nec carius amplectendae sunt, quia pun-
gunt & lacérant, & quod miserrimum est, ignem expectant *.

1. Cf. Vers de la Mort, XL, 5.


2. Tiré du premier des sermons Z)c omnibus sanctis {p. 288).
3. Les mots mis entre crochets manquent dans l'édition, mais
ils sont nécessaires au sens et assurés parle contexte.
4. Citons ici une étymologie qui fait pendant à celle rapportée
plus haut, p. XIX {Hellequin < Charles-Quint), et qui a une saveur
toute médiévale; c'est un passage du Sermo 2. in Natali Domini,
ad Clericos (p. 216) : Sequitur Per circuitum castrorum {Exod.
XVI, i3), id est caste & sobrie & pie viventium. Nam castrum
dicitur a castrando.
XKIV ; INTRODUCTION

La liberté de paroles d'Hélinant est souvent éton-


nante, par exemple dans le troisième nsermonwi/wfo
Pentecostes (p. 269) : "ûviv£ni[/of.i(Jon5Î'#/iiuiin<>«wqtfirir.^
Quis ex omnibus stipendiariis Ecclesiae militibus non
magis ventri suo aut gulae militât, quam sponso Ecclesiae
Jesu Christo, de cujus patrimonio victitat? Heu, quam raro
hodie coëunt virtus & scientia ! Nescio quo vinculo factio-
nis novae libidines & litera sibi cohaeserunt. Et haec non mi-
nus prodigiosa quam perniciosa societas. Quid enim illis ad
istas, cum illae virtutis bonum protestentur et doceant : illœ
vero dedoceant <Sc detestentur? Quando tamen hoc prodigium
non regnavit ?... Adhuc istud régnât prodigium, quando noc-
tuas de die volant, nec jam solem fugiunt bubones. Quis cle-
ricus erubescit comptus procedere in publicum? quis molli &
femineo gressu incedere, imo quis mulier esse? Videas illos...
ornari morosius, discriminato vertice, calamistrato crine ',
rasitata facie, pumicata cute, capite detecto, nudatis humer
ris, fluxis lacertis, insculptis brachiis, calceatis manibus,
chirotercatis pedibus, fissis inguinibus... ; sicque proceden-
tes in publicum cum veste viridissima, mente sordidissima,
radiantibus annulis de digito, & de animo ridentibus oculis.

Écoutons encore un passage contre le clergé, cette


fois s'adressant plus directement à son propre ordre,
■S.:2. de Nativ...Bi V.\

'I. Un peu plus bas Hélinant se plaint de ce que les prêtres


diminuent trop la tonsure : in parvum orbiculum circumcinnant.
— On peut rapprocher de ces remontrances le reproche adressé
par Guiot de Provins dans sa Bible, v. 1542 et suiv., aux moines
de Grand-Mont :
La nuit qant il doivent couchier
Se font bien laver et pignier
Lor barbes et envoleper,
~ Et en trois parties bender
'•' Por estre bêles et luisanz. . v •'.•.'\, :'ï.c .',_
Qant il vienent entre les genzi'u :2o'o îsluvt:
.i;. -, Molt les croUent, molt les aplei'gneflt...
'«'w) Tissier relègue ce passage à la fin de son édition (p. 322),
sous prétexte que la vision dont il s'agit serait postérieure à la
AUTEUR ET DATE XXV

Maximam vero mihi luctus praestat materiam {dit la_


Vierge à un anachorète anglais) paucula gens illa, ...ordo
Cisterciensium... Nunc autem adeo carnalis effectus est, ut
de fervore spiritus nil prorsus habeat, carnis curam faciens
in desideriis : pro lucro sibi ponens diem in qua non labo-
rat, sed equîtat; noctem in qua deest vigiliis. Monachi &
conversi sine causa intrant infirmitorium, murmurant pro
carnibus, litigant pro vino. Nesciunt vel illi psallere, ve
isti laborare, nisi ^leni & ructuantes. Paupertatem ordinis
in victu & vestitu subsannant. Nihil quasrunt in ordine
nisi voluptatem corporis & vanitatem cordis. Dicunt &
faciunt quod nec dici nec fieri fas est, et quod netas es;
cogitari. Non est in ore eorum veritas...

A coup sûr ce n'est pas là le tableau que le jeune


auteur des Vers de la Mort donne des « povres chiens »,
les moines blancs de l'ordre de Cîteaux, ni la vie à
laquelle l'auteur de TÉpître à Gautier veut ramener
l'époux de Rixandis, vers ii 87-1 190. Tout porte à

mort d'Hélinant, qu'il croit devoir placer en l'année 1204


(cf. ci-dessus, p, vi); mais il ne peut y avoir de doute sur l'au-
thenticité du morceau, qui est parfaitement dans le style d'Héli-
nant. La circonstance que sa Chronique, de plus en plus sèche,
s'arrûte à l'année 1204 s'explique peut-être par le fait, rapporté
par Vincent de Beauvais, que Guérin, évCque de Senlis 12 14-1227,
chancelier de France, en avait égaré la plus grande partie, — les
44 premiers livres, jusqu'à l'année 634 (voy. Hist. lift., XVIII,
p. 93), — ce qui aura enlevé à Hélinant l'envie d'achever cette
œuvre. D'ailleurs Hélinant, qui ne fait guère ici que reproduire
ce que d'autres avaient écrit avant lui, annonce lui-même déjà à
la fin du livre 47 que les « notulœ brevissimae » dont il comptait
se servir pour la fin de sa chronique n'allaient que jusqu'à la
26° année du règne de Philippus rex Francoriim qui modo régnât,
Ludovici régis filius et Liidovici nondum régis pater. Ce passage
prouve que la chronique a été composée avant i223, date de la
mort de Philippe Auguste. Un autre passage nous fait remonter
au moins sept ans plus haut. Une douzaine de lignes avant la fin
de la chronique, après avoir relaté la mort de Richard Cœur de
Lion, Hélinant dit : Post quem régnât /rater ejus Joannes; or,
Jean sans Terre mourut en 12 16.
tt^l 'INTRODUCTION

croire que les sermons sont l'œuvre d'Héiinarît vieux


et respecté, plus morose et plus intolérant que jamais,
le fruit des années i2io-i23o, environ ';•*"""
Au sermon i. in Ramis P(^/m. (M atth.xvi), l'éditeui'
remarque (p. 232) : « Hic sermo totus gallice pronun-
tiatus est & ultimusfuit authoris, ut hic habet autho-
graphum ». A la fin du même sermon (p. 236) nous
lisons cette note : « Obiit Elinandus post sermonem
istum », ce qui pour avoir une raison d'être doit évi-
demment signifier : « Voilà le dernier sermon qu'Héli-
nant ait prononcé; il est mort peu de temps après ».
Nous n'en savons rien, et nous ne faisons qu'adopter
l'opinion de Brial en constatant qu'Hélinant est mort
après 1229, puisqu'il prêchait au synode de Toulouse,
tenu cette année. Il aurait alors été âgé d'environ
70 ans. Voici son épitaphe, que Loisel dit avoir tirç
d'un ancien manuscrit de Froidmont; les quatre pre-
miers vers sont empruntés à Tépitaphe d'Abélard,
par Philippe Herye;ng :
Lucifer occubuit : stellae radiate minores,
Namque hujus ' radius hebetabat ut inferiores.
Illius occa$u tandem venistis ad ortum,
Naufragioque tenet vestrae ratis anchora portum.
;ii>i - .i'j-Claruit ingenio, moribus atque stylo.
Mrrx .A^
" Vincent de Beauvais avait sans doute raison de dire,
à la fin du florilège qu'il a fait des écrits de son célèbre

^- fl'Nous admettons volontiers avec Brial (Hist. litt., XVIII^


p. 94 et 97) qu'Hélinant a prêché son Sermo in synodo Tholosano^
in eccl. S. Jacobi habitus, en Tannée 122g. C'est probablement
lors de la môme visite à Toulouse qu'il prononça le Sermo 2
in Ascens. Domini, Tholosse habitus ad clericos scholares in eccl.
B. Jacobi, où il dit : « Ecce quaerunt clerici Parisius artes libérales,
Aurelianis auctores, Bononiae codices, Salerni pyxides, Toleti
daemones — & nusquam mores » (Tissier, p. 257).
2. Var. Cujus vos.
STROPHE DES VERS DE LA MORT XXVII

compatriote : Expliciunt Flores Heîinandi monachi^


viri boni^ religiosi^ honesti & sancti, ac vita prœcipui '.
Résumons brièvement les faits. Héiinant, né vers
I i6o, peut-être à Angiviliers, et élevé à Beauvais, se fit,
vers II 82-11 85, moine dans le monastère de Froid-
mont, en' Beauvaisis, après quelques années d'une vie
frivole, occupées par les plaisirs d'un jeune trouvère
applaudi et recherché. Il y composa, cinq ans plus
tard, le Liber de reparatione lapsiy et, entre 1194 et
1197, ses célèbres Vers de la Mort. Sa chronique a
été écrite avant 12 16; les sermons datent sans doute
des dernières années de sa vie. Héiinant ne mourut
qu'après 1229, ayant atteint un âge avancé.

II. — Hélinant a-t-il inventé la strophe des


VERS DE LA MORT?
\ i

En publiant son excellente édition des poèmes du


Rendus de Moiliens, le Roman de Carité et le Mise-
rere ',deux ouvrages à bon droit célèbres pendant le
moyen âge, M. A.-G. Van Hamel a laissé au futur édi-
teur des Vers de la Mort le soin de décider si c'est
Hélinant ou le Reclus qui a le premier employé la
strophe de douze vers octosyllabiques distribués ainsi
sur deux rimes : aab aab bba bba. Voici ce que dit en
résumé M. Van Hamel à ce sujet (p. cxcv) : « Nous
admettrons donc qu'un des moines de l'abbaye de
Saint-Fuscien-au-bois, du nom de Barthélémy, se fit
enfermer dans une recluserie attachée à l'église de

1. Tissier, 0. c, p. i236; Vincent de Beauvais, Spec, histor.,


1. XXX, c. 148.^
2. Bibl. de l'École des Hautes Etudes^ fasc, 6i-6a (i885) ;
introd., p. 94, 182-199.
XXVIIb INTRODUCTION

Sainte-Marie de MoUiens-Vidame ', et que dans sa


retraite il composa entre 1 180 et 1 190 ' un poème qui
reçut le titre de Roman de Carité, et quatre ou cinq ans
plus tard un second poème, qui devint bientôt très célè-
bre sous le titre de Miseref^e, Peut-être a-t-il vécu jus-
que vers i23o^; peut-être même a-t-il été rappelé de
sa recluserie pour devenir à son tour, en i225, abbé de
Saint-Fuscien. »
Nous accorderions volontiers le mérite de l'inven-
tion àcet aimable vieillard *, si doux, si humain, qui
emploie depuis longtemps sa vie à répandre, du fond
de sa recluserie, des vérités , utiles, et qui s'est senti le
droit de dire, en terminant {Carité, 241) :
Aucuns lira ou orra lire
Ches vers, ne les voura relire;
„Q Et li envious les lira
Por chou k'il en voura eslire
Aucun mot dont il puist mesdire:
Li envious en mesdira;
Ub Mais ja prodom mal n'en dira,
-ii7.i\ Ne ja rien n'i contredira; '-lolA jL ^u:
OÎ î:: Car il n'i a ke contredire, ; , ;j , >ii.h
~itl Aies, vers ! Dius vous conduira
jj>-,'. Et sages hom s'en déduira ^. , .^ ^
-'
„i ; Ki de bons dis se set déduire. .■■.» '"**^ Z,^^'
'" ifif.w Î^ÎJ
Mais il s'agit d'une question de date, et dès lors nous
allons voir qu'il est impossible d'admettre queHélinant
ait rien emprunté à Barthélémy. Hélinant, ancien trou-
ùb i>xE,6nbi ob ^»niom 8â! oiiî'jmJbii
1. Arr. d'Amiens.
2. M. Van Hamel émet plus d'un doute sur cette date. Il hésite
en effet entre iiSS-Syet 1225, et nous verrons que cette dernière
date [i 224-1 225] est la seule vraisemblable.
3. Ne fallait-il pas dire i23i, où l'abbé Foulque se trouve être le
successeur de Barthélémy?
4. M. Van Hamel a cité des passages des deux poèmes d'où il ré-
sulte que Tauteur était déjà avancé en âge lorsqu'il se mit à l'œuvre.
STROPHE DES VERS DE LA MORT XXIX

veur, mais encore jeune d'années et plein d'initiative, a


fait son poème entre 1 194 et 1 197, pas très longtemps
après son noviciat accompli, par suite de quelque vœu,
peut-être pour expier ses poésies profanes et pour
amener ses amis à résipiscence ; Barthélémy, ancien
poète lui aussi sans doute, n'a écrit ses deux poèmes
que sur ses vieux jours, et n'a guère pu songer à inven-
ter la forme qu'il a employée. Il est plus vraisemblable
d'attribuer la création d'une nouvelle forme de strophe
au moine, jeune encore, qui naguère remportait des
succès littéraires dans les tournois, dans les cours des
seigneurs, peut-être même à la cour du roi de France'.
Voici maintenant les raisons qui nous portent à reje-
ter la première supposition de M. Van Hamel, pour
adopter celle qu'il a reléguée dans les notes (pp. clxxxiv,
CLXXXV).

Barthélémy dit qu'il a vu un prêtre martyr, dans sa


longue vie, à savoir saint Thomas de Cantorbéry, mais
qu'il n'en a pas vu deux (Car., str. 87). Ceci suppose
évidemment un assez long temps écoulé entre la mort
de Becket (i 170) et la composition de Carité, et treize
ans ne suffisent pas. D'un autre côté, s'il eût été un
homme déjà âgé en 1 183-87 (la date que nous contes-
tons), comment
de ce monde peut-on
en 1225 ? admettre qu'il ait été encore
Jérusalem étant tombé au pouvoir de Saladin en
1187, on prépara aussitôt la croisade. Si, contraire-
ment à Hélinant, le Reclus n'en dit rien, ce n'est pas
seulement, croyons-nous, parce que Charité déteste
toute guerre '; c'est aussi parce que, vers 1224, les

1. Il est intéressant de voir qu'Hélinant ne met pas expressé-


ment les œuvres littéraires dans sa litanie. Son style est plein de
jeux de mots, comme celui de Barthélémy.
2. M. Van Hamel fait remarquer que parmi les devoirs du che-
valier leReclus ne mentionne pas celui de prendre la croix contre
les ennemis de Dieu.
XXX T.10W INTRODUCTION :iHioaT2

préoccupations étaient tout autres en France. Nous


considérons les deux poètes comme aussi contemporains
que possible, étant nés l'un et l'autre vers 1160 et
morts en i23o, ou peu après, vivant l'un aux environs
de Beauvais, l'autre près d'Amiens, mais nous croyons
qu'Hélinant a écrit beaucoup plus tôt que le Reclus.
M. Van Hamel insiste beaucoup sur le fait que le
premier des poèmes du Reclus est plein du souvenir de
Thomas Becket, et que l'auteur déclare avoir été le
contemporain du saint. Nous n'y contredisons pas :
né vers 11 60 le Reclus aurait eu une dizaine d'années
en II 70, et on conçoit que la translation du saint,
qui eut lieu en grande pompe cinquante ans plus tard,
ait ravivé ses souvenirs d'enfance. Mais de ce que Héli-
nant ne mentionne pas le meurtre de Thomas, on ne
saurait tirer aucune conclusion \
Nous avons déjà dit que Philippe Auguste et Ri-
chard Isont les a deux rois » dont parle Hélinant. Il
nous paraît fort probable que le « puissant roi » auquel
s'adresse Barthélémy, Car. y xxxvi : Rois^ de ton règne
ies moût penés, Tant ke larges et empenés Est plus ke
au tans ton aiol^ est Louis VIII '. ]Jaiol est donc
Louis VII, et le « roi enfant » du Miserere est bien
probablement Louis IX :

r.-. ..;.:. Maudite est terre ki enkiet


En baillie de roi enfant ^;
Car sç il .4e s'onour dekiet,
^f-r;"\ o ... ..

1. Il paraît bien y faire allusioft, d'ailleurs; voy. ci-dessus,


p. XV s.
2. Le Reclus dit [Car.^ XXX, 5) : Jou espoir de si grant pomier
Bon fruit, si bon corn fruit roial. Plus loin (XXXV, 4), il fait
allusion au sacre et à l'huile de Reims. Louis VIII fut sacré le
6 août 1223. ••(..,,,
3. Idée
cujus empruntée
rex puer est. » à TEcclésiaste, X^^^^o': « Vae tibi, terra,
STROPHE DES VERS DE LA MORT XXXI

A tous chiaus dou règne meskiet


Ki de lui atendent garant.
(212, 8-12)

Né en 12 14, Louis IX n'avait que quatorze ou quinze


ans en 1 228-1 229, époque où nous plaçons, en nous
appuyant sur les raisons que nous fournit M. Van
Hamel lui-môme, la composition du Miserere.
Les Vers d'Hélinant seraient donc antérieurs d'une
trentaine d'années à la Carite'ct d'environ trente-cinq ans
au Miserere. On verra plus loin que l'étude de la langue
de notre poème ne contredit en rien cette conclusion.
Mais si c'est, selon toute probabilité, à Hélinant que
revient l'honneur d'avoir trouvé la strophe en question^
il est certain que les poèmes du Reclus de Molliens ont
contribué à la rendre populaire, surtout dans le nord
de la France, où elle a été adoptée par de nombreux
poètes.
Sans compter la forme et l'allure générale, on trouve
chez le Reclus bon nombre de ressemblances de détail
avec les Vers de la Mort; elles ont déjà été relevées par
M. Van Hamel, qui n'y attache pourtant pas beaucoup
d'importance '. On pourrait aussi y voir çà et là une
légère opposition contre Hélinant, par exemple, Car.,
168 (cf. ci-dessus, p. iv) :

Por ricoise n'est pas hompire


Se avariche ne Tempire, etc.

Pour d'autres divergences, voy. Van Hamel, /. c.

I. Voy. Van Hamel, 0. c, p. cxcvi s. On pourrait y ajouter Car.,


78, kiens mener et oisel tenv\ cf. Hél.,XXIV; Car., 141, courte
manke, cf. Hél., X; Car., 174, Chou k'Eve perdi par mestraire.
Par le mors de le pome amere, cf. Hél., XIII; Car., 179, d'orguel
fume; ibid., 189, cartons qui mort furent ; ibid., 192, Néron et
Pierre; 194, le keus rasoir aguise ; mais ce sont là des lieux corn»
muns.
XXXII INTRODUCTION

III. — Idée générale du poème.

L'ordonnance des Vers de la Mort est assez confuse;


les idées ne s'enchaînent pas selon un plan bien déter-
miné. C'est une suite d'apostrophes véhémentes à la
mort, de considérations sur son pouvoir inexorable,
d'invectives contre les riches, les puissants, qui achètent
les joies de ce monde au prix de leur perdition. Le fond
est banal, mais l'expression est forte autant que variée,
souvent ^ngénieuse, parfois véritablement poétique. Il
n'est pas facile d'analyser un poème qui consiste en
une série de variations sur un thème unique : le devoir
de penser à la mort et de s'y préparer. Cependant on
peut, jusqu'à un certain point, se rendre compte de
l'ordre selon lequel les divers aspects de ce thème se
sont présentés à l'esprit de l'auteur. Hélinant veut
inspirer à ses contemporains la crainte salutaire de la
mort ; c'est la Mort elle-même, personnifiée, qu'il
charge de les saluer de sa part, afin de les remplir
d'épouvante (str. III). D'abord il l'envoie à ses amis
(IV-XI), puis aux princes en général, et, parmi les
princes, suivant l'ordre hiérarchique, il l'adresse à
Rome, spécialement aux cardinaux (XII-XV), puis aux
évêques de la région, ceux de Beauvais, de Noyon,
d'Orléans (XVII), aux Tibaudois (Louis de Blois, Re-
naut, évêquede Chartres, Rotrou, évêque de Châlons),
à tous les prélats français, anglais, italiens (XVI II-XIX).
Suit tout un développement, où des antithèses artiste-
ment balancées tiennent une grande place, sur la puis-
sance de la mort (XX-XXXIII). Ici l'auteur, ayant mis
la dernière touche au terrifiant tableau qu'il nous a
tracé, passe à un sujet tout autre. Il entame une con-
troverse, où il se montre du reste assez faible logicien,
contre ceux qui disent : « Que nous importe l'heure où
ÉDITIONS ET MANUSCRITS XXXIII

la mort nous assaillira ! Prenons le bien qui s'offre à


nous. Après, advienne que pourra ! La mort est la fin
de la bataille, et corps et âme retombent dans le néant »
(XXXIV). Hélinant sait que a cette erreur » a sa source
dans la philosophie antique (XXXV). Il répond, comme
on Ta fait maintes fois depuis, que, si l'on n'admet pas
la vie future, il n'y a pas de différence entre l'âme de
l'homme et celle d'un animal ; qu'à ce compte il vaut
mieux vivre comme un pourceau, car le péché a son
charme ; que ceux qui vivent de la dure vie des religieux
ont choisi le pire parti; que c'est en vain que saint
Laurent a souffert le martyre, etc., etc. (XXXV-XXXIX).
Cette partie du poème, faible et même puérile comme
raisonnement, est eh soi bien intéressante : elle prouve
— et divers autres témoignages pourraient être allégués
dans le même sens — que les croyances religieuses
n'étaient pas ainsi universellement admises qu'on le dit
communément. Il y avait, en plein moyen âge, des
libres penseurs, des matérialistes. Seulement ils avaient
la prudence de tenir secrètes leurs opinions. Satisfait de
sa démonstration, Hélinant reprend ses apostrophes à
la mort. Cette fois, il s'attaque surtout aux riches et
aux puissants. Ceux qui ont joui des honneurs et des
biens du monde iront en enfer ; ceux qui ont été mé-
prisés et malmenés auront le paradis. Les joies de la
chair, qui ont si courte durée, auront pour compensa-
tion la souffrance éternelle. Et l'auteur conclut en
disant : « Fuis, jouissance ! Fuis, luxure ! D'un si cher
morceau je n'ai cure : j'aime mieux mes pois et ma
purée! » . ^ '

IV. — Éditions et manuscrits.

Notre poème a été publié déjà trois fois : d'abord


par l'avocat Loisel, en 1594, sur le ms. B. N. fr. 1593
XXXIV INTRODUCTION

{notre C) ', ensuite, en 1823, par Méon ', qui a suivi


pour l'orthographe et pour plusieurs leçons le ms.
B. N. fr. 23 II 2 (= i4'), en ajoutant les vers latins (et
l'attribution à Thibaut) qui se trouvent dans le ms.
B. N. lat. 14958 (= D®); enfin par Buchon, en 1843-
1845, avec une médiocre connaissance de la langue,
dans ses Nouvelles Recherches sur la principauté
française de Morée^ II, 364, d'après le ms. du Mont-
Cassin 209 (= A'). Auguis, dans ses Poètes fran-
çais %veut faire croire, — et a fait croire à Scheler *,
— qu'il a imprimé le poème d'Hélinant, déjà publié par
Loisel, « avec onze strophes de plus » ; mais en réalité
il donne un tout autre poème, à savoir les 54 pre-
mières strophes des Vers de le Mort de Robert le
Clerc, publiés en 1887, à Lund, par M. A. Windahl ^

Les 24 manuscrits dont nous nous sommes servis


sont pour la plupart assez mauvais et présentent beau-
coup de variantes. Certains seraient presque inintelli-
gibles, sans le secours d'autres copies, et ne valent
sûrement pas le parchemin sur lequel ils ont été écrits.
Nos manuscrits ne se prêtent pas à un classement
rigoureusement exact. En plus d'un endroit, il paraît
évident qu'il y a eu contamination d'un manuscrit avec
ior 20 J .iïbziii'i ^i i
1. Nous avons vu à la Bibliothèque nationale deux exemplaires
de cette publication (Inv. Réserve Ye 1222 et 7260). Le premier
est probablement celui qui a appartenu à Châtre de Cangé (voy.
Romania, I, 365). Loisel a dédié son édition au président Fau-
chet, qui lui avait procuré le ms. coté actuellement B. N. fr. iSgS.
C'est peut-être en l'envoyant à Loisel que le savant président a
écrit sur ce ms. : Je ne sais si ces vers sont de Hélinand.
2. Nouvelle édition par Crapelet, en i835.
3. Paris, 1824.
4. Voy. Scheler, Notice et extraits de deux mss. fr. de Turin
(1867), p. 88 (Extrait du Bibliophile Belge, t. I-II).
5. Cf. plus haut, p. IV. — Voici le début de ce poème : Mors,
si te ses entrebouter.
LES MANUSCRITS XXXV

d'autres. Le copiste du ms. B. N. fr. 2199 (notre E*),


dans lequel une foule de passages ont été laissés en
blanc, a sans doute eu sous les yeux trois copies, entre
lesquelles il a hésité, faisant un choix arbitraire entre
des leçons différentes. On comprend donc que le clas-
sement auquel nous nous sommes arrêtés a été précédé
de longs tâtonnements. Il suppose la perte d'un grand
nombre de copies.
Dans le premier volume de la Romania^ p. 364,
M. Paul Meyer donna, avec une succincte notice sur le
poème du « moine blanc » de Froidmont, une liste de
mss. que nous transcrivons ici en substituant aux
numéros nos lettres de classement (cf. plus loin) : D\
r, B\ C\ F\ £•♦, D\ B\ A\ D\ B% D\ E\ T, £^, A'
et A^ ; en 1878, dans le Bulletin de la Soc. des Anciens
Textes, p. 5o, il a augmenté cette liste de trois nou-
veaux manuscrits : A\ T\ F'. Dans IsiZeitschr.f. Rom.
Phil.y IV (1880), 352, M. Grœber en signala deux, C
et D* \ portant ainsi le nombre à 22, et dans la même
revue M. Stengel en ajouta, l'année suivante, un, D\
Enfin M . Van Hamel ' a noté que Paulin Paris en
avait, déjà en 1857 \ signalé un, le ms. qui maintenant
est à Chantilly (5*). A ces 24 copies plus ou moins
complètes on peut ajouter une strophe isolée — c'est
la strophe XLIX — qui s'est égarée dans un manuscrit
de la Bodléienne, à Oxford, à la fin d'une copie de la
Complainte de Jérusalem contre Rome \

1. Les fragments qui se trouvent dans le ms. B. N. Nouv. acq.


fr. 934 (n" 33-34) ne contiennent rien de ce poème ; c'est le
Miserere du Reclus de Molliens. Le n° 17 de la liste de M. Naete-
bus {Die nicht-lyrischen Strophenformen, p. 126) est donc à rayer.
2. Carité et Miserere, p. xxiii.
3. Bull, du Bibliophile, XIU, 167.
4. Voy. Stengel, Cod. man. Digby 86, p. 117. — Cf. en outre
ce qui a été dit plus haut, p. iv s., au sujet de vers empruntés à
notre poème et insérés dans d'autres ouvrages du moyen âge.
XXXVI INTRODUCTION

Les manuscrits connus actuellement sont le§, sui-


vants : i-nftb

^ i! r, — Tours i36;"^ * .T^m ^^' ^» -~ ^^"^' ^: ^v ^^•


2. il'
3. 7^, —— Paris,
Berne ii3. ^. ;,' i6.
B. N. fr. . , 4^3. 6. ,..„.'
i>*, — Paris, N. ^ 1fr.

■4:^4»^ _i Mont-Gassin '269. ïj.'î^, — Rome, Vat. Reg.


5, A^, — Turin, cod. gall. 1682.
4-' i34(L. V. 32). 18. £)«, — Paris, B. N. lat.
'^iev^S — Paris, B. N. fr. 14958.
:jI oi?ri} ufii 12483. i'î ob 19. E\ — Bruxelles, 941 1-
/.i7k5?i«TTri Paris, B. N,î fr,<u... ..^. .... 9426 (propre-
'(1 : r' ' 19531. :,r,i:; ,î:. . !.. . ment 94 1 3).
8. fi^ — Paris, B. N. fr. 20. £',— Paris, B. N. fr.
,...,. ., 25408. .,... ,,. . 837.
Q. B^,.— Paris, B. jii. frV ' ' i^ M — Pavie, Univ. i.3o
. <• ... 1444- E. V.
;Ï<)1>,\— Chantilly i33o 22. £*, — Paris, B. N. fr.
À.'tS*, — Paris, B. N. fr. 2199.
•^'n '• 1593. 23. F', — Paris, B. N. fr.
12. CT, — Paris, Arsenal 520 1. 1807.
!i3.iy^ — Paris, B.N. fr. 24. F% — Madrid, B. N.
Tnf:r!ot; i953o. I cir ">: 9446-
14. jD", — Paris, B. N. fr.
, . 23lII.

i, 2. r (Tours i36) et T' (Berne 11 3) doivent être


étudiés ensemble ; car il paraît bien que ces deux ma-
nuscrits ne sont que deux copies plus ou moins altérées
d'un excellent manuscrit, leur source commune, lequel
de bonne heure, déjà au xiii® siècle, aura été divisé en
deux fragments, et dont T représente la première et
plus grande partie (str. I-XXX), 7^, le reste (str.
XXXI-L); les vers XXX, 6-12 et XXXI, i-3 ont été
perdus entre les deux '.

I. Le copiste de 7" a commencé par vouloir rapprocher les


-rimes pareilles ; c'est donc probablement lui qui a omis la fin de
LES MANUSCRITS XXXVII

T* est, selon le catalogue imprimé de la bibl. de


Tours, un recueil formé de fragments de plusieurs
manuscrits du xiii" siècle, et se compose de 212 ff.
(29 articles). Ce sont pour la plupart des fragments
latins, qui ont été reliés en désordre. Il n'y a de français
que les articles 1 1, (24) et 28 '. L'article 1 1 est un traité
en prose sur Tamour et les sacrements (début, fol. 175 :
Pottvre armelete^ cui dex face riche de sa gloire, vos
m'ave{ prié que ge vos envoie aucun présent spirituel^
don vo:{ cuers soit confortei ; fin, fol. 182 : que nostre
sire sist en eus et parmi aus done ses jugement).
L'article 28 se compose du seul feuillet 201 et contient
26 strophes et demie (I-VII, X-XXIV, XXVI-XXX)
des vers d'Hélinant, sans autre rubrique que Versus
gallici, et sans explicit.
Ce feuillet a 214 mm. de hauteur sur iSg de largeur;
il a au recto trois colonnes de 5 1 vers ', tandis que les
trois colonnes du verso en contiennent 55, 54 et 52
respectivement. Le dernier copiste n'a-t-il pas serré
exprès ses vers afin de faire tenir tout entier dans ce
feuillet le fragment de poème qu'il avait à copier (str.
I-VII, X-XXIV, XXVI-XXX, 1-6)^? La graphie du

la strophe XXX. Malheureusement nous n'avons pu examiner


personnellement ni l'une ni l'autre des deux moitiés.
I. Dans l'article 10 il y a ces deux proverbes en français, au
début de sermons latins : Tantes viles tantes estres, fol. 143 (cf.
Le Roux de Lincy, Livre des Proverbes, 2« éd., II, i83, Autant de
villes autant de guises), et Qui est garnis si n'est lionis, fol. 144
(cf. Le Roux de Lincy, /. c, II, Sgi, Qui est garnis il n'est seur-
pris, et II, 400, Qui n'est garny si est honny). L'article 24 (fol. 196)
se compose de douze alexandrins [Ele ot mis tôt son cuer en son
tresdoui^ami...) qui ont été publiés parM.W. Fœrster, Zeitschri/t
f. rom. Philol., I, 98.
3. Dans la col. c le copiste a omis le v. XIV, 7, et ne donne
que 5o vers.
3. Il est vrai qu'il y a trois vers omis (XXVIII, i-3) dans la
col. c du verso, mais cela ne change rien à notre supposition.
XXXVIII INTRODUCTION

feuillet appartient à coup sûr au dernier copiste, qui


semble avoir écrit sous la dictée. Autrement, on ne se
rend pas bien compte de graphies comme celles-ci, où
le scribe ajoute à la fin de certains mots un e, quelque-
fois avec redoublement de la consonne finale, comme
pour en assurer la prononciation : chantente, vantente^
t'enchantente^ plantente^ enfantente, soplantente, gar-
dente, diente, sorargentente ; rentese^ ventese^ adentesCy
le plancese^ richesse (nom. masc. sing. de riche^ X, 6),
agravantese ; même après une voyelle : muee^ suée ;
après une tonique nulle (nom. masc. pl.),^re5e (=zprès)^
enfance (= enfan\)^ fauce {=fau:(). Deux fois il omet
un e final atone : vei[e]^ gu[e]rrei[e]. Voici encore
quelques graphies à relever : d pour 5, ^, dans ad
(habes), cinq fois, dans serad^ une fois, ueirreglad et,
— la barre traversée d'un trait, — dans prelad (XIX, 5 :
tôt noc prelad), c pour i^ ou 5 ; viec, vyec, seic, sec
(ailleurs se\, ses), engienc, dormanc, sanc et senc plu-
sieurs fois, dedenc, toc (= ^o/^), asauc, sauc, mielc,
lombarc, etc. [tienc^ prenc trois fois). Le copiste change
presque partout les oi de sa source en ei, ey, quelque-
fois en e : pênes, telle [■= toile), velle, pelle, sef, ences,
rarement en ay : tay {toi) ; on trouve cependant ^rwwe-
roy, ploy, tebaudois, ploit, foy (et apostoile, conoist).
ô lat. ne se diphtongue pas en ue : pot, mor^ (pour
muert), trove, soient, demore, covre '; remarquons les
graphies curieuses seiot pour seut (cf. eos pour eus),
vieiot pour veut, à côté de vieut, vieu{. Quelquefois le
copiste, — qui nous paraît originaire du sud-ouest de
la langue d'oui, — écrit e pour i : 1ère, respet, delete
(mais une fois esliete, XXVI, i), ese [= isse), et même
sayses, atendet. Un fait curieux et qui semble corro-
borer notre supposition que deux personnes ont

I. Ces formes verbales ont sans doute o fermé [ou), par anale*
gie avec les formes accentuées sur la désinéncei ^ , .^^ . ^^ ^ ^^^^
LBS MANUSCRITS. XXXIX

collaboré, l'une dictant à l'autre, à la copie, c'est que


les quinze premiers vers de la col. c du r® sont écrits
d'une autre main et avec une orthographe sensiblement
différente, cf. emploier, enuoier, anqois, froi\^ sans
doute conformément à l'original. Ce copiste a laissé
un espace en blanc au milieu du v. XII, 9 pour les
mots saint Martin^ lacune comblée par l'autre. —
Eslet, let (XI, 7-8) ont dû se trouver dans la source
commune, ces graphies se rencontrant dans les deux
parties du manuscrit.
Le ms. de Berne, 7^, a été, selon M. Stengel ', exé-
cuté sous le règne de saint Louis. Notre poème com-
mence sans rubrique, au fol. 199 vo, col. b, au milieu
de la strophe XXXI, bouleversée et mutilée par le der-
nier copiste, et finit au f. 200 r", col. c, ayant proba-
blement été copié, lui aussi, d'après un feuillet détaché.
Les Vers d'Hélinant sont précédés immédiatement,
dans ce manuscrit, par la Complainte de Huon de
Saint-Quentin : Rome^ Jérusalem se plaint '.
Ce qui nous assure, mieux que les indices extérieurs,
que 'P et 7^' dérivent d'un même original, c'est que ces
deux fragments viennent occuper la même place dans
la classification, à côté des manuscrits du groupe ^, ou
plutôt au-dessus de ^4 et à côté de AB (et de D\ ma-
nuscrit contaminé avec ^4). T' et 7^ sont au nombre de
nos meilleurs manuscrits.

1. Stengel, Codex Digby 86, p. 106. — Nous ne connaissons le


ms. 7^ que par la copie collationnée qui se conserve à la Bibl.
nat., coll. Moreau, n" 1727, fol. 106 ss.
2. Sur laquelle on peut voir G. Paris, Littérature française,
§89 bis; Naetebus, 0. /., p. 108. Cf. aussi ci-dessus, p. v. — Dans
le ms. Digby 86 il y a, à la fin de cette Complainte, qui est
incomplète, une strophe isolée de notre poème, la str. XLIX, la
môme qui dans le ms. B' se trouve placée après les cinq stro-
phes adventices; voy. plus loin, la description du ms. B^ et la
table 8trophique«
XL INTRODUCTION

3. A% B. N. fr. 23ii2 (anc. Sorb. 3io); milieu ou


seconde moitié du xiii^ siècle '; art. XXIX, fol. ii6 b :
Ch'est li Hures de le mort. Le texte, plein de picar-
dismes que nous ne croyons pas originaux, est très
altéré. L'ordre des strophes est bon, sauf à l'endroit
difficile IX-X \ La str. XXV, qui s'est certainement
trouvée dans la source commune du groupe A, —
qu'elle soit authentique ou non, — a été omise par ce
manuscrit. En revanche il en ajoute une à la tin du
poème, et cette même strophe se retrouve dans le seul
ms. Mont-Cassin 209, notre A*. Les relations d'^' sont
d'ailleurs difficiles à expliquer, par exemple celles avec
le ms. F\
Voici la strophe adventice commune à A^ et yl% selon
l'un et l'autre de ces deux manuscritsA^ ::
A' :

Mors aspre, poignans, [dure] et


reske, Mors poignans, aspre etetreske,
dure

Aussi tost presis l'archevesque Ausi tost presis l'arcevcskc


Con tu fesisses un vilain. Con tu fesisses un vilain.
treske.
Mors, tu fais laissier tresque,
giu et Mors, tu fais laissier giu et

Por che est fox qui mal em- Pour c'est cil fous qui mal en
Car lié cuer fait devenir vain. Car li cuer fais devenir vain.
peske
Mors, tu n'avéras la ton plain Mors, tu n'avéras ja ton pesche
plain,
Dessi que au jour daarrain.
Donc avéras fuisil et esche; Çou
Dont dis, jusqu'el
avéras fin siljor(?)daerain.
et esche;
S'arderas tout, et paille et grain. S'arderas tout, et paille et grain.
Chil iert honis qui dist : « De- Cil iert hounis qui dist : « De-
main main
Donrrai por Dieu de pain grant Donrai du pain pour Deu grant
lesche ». leske ».

1. La date MCC qui se lit au bas de la dernière page, n'est


point, comme on Ta cru, la date de l'exécution de ce manuscrit;
cf. P. Meyer, Romania, I, 365, n. i.
2. Voy. plus loin, la table.
LES MANUSCRITS XLI

Aucun des deux n'a été copié sur l'autre.


4. i4', Mont-Cassin 209. Nous ne connaissons ce
manuscrit que par l'édition de Buchon. Il est évi-
demment très voisin de celui de Turin (^^), et proba-
blement plus ancien. A^ semble avoir voulu intercaler
la str. XXV à sa vraie place, au milieu du poème ; il l'a
mal placée (voy. la table), et en môme temps le copiste
a dérangé l'ordre de quelques strophes : XVI, XVIII-
XXI, XVII, XXII-XXIV, XXVI, XXVII, XXV. A'
place simplement la str. XXV à la fin du poème, après
n° L, en ajoutant ces trois strophes adventices, dont les
deux sont propres à ce seul manuscrit :
5i Mors, molt te deveri[o]ns douter.
Car nule arme ne puet durer
Encontre le fer de ta lance.
Cascuns jor le poons prover,
T'ocis adès sans défier,
Nului ne portes reverance.
Mors, t'abas orguel et beubance,
Por rikece ne por enfance
Ne se puet nus en toi fier.
Tôt passe par mi ta balance,
Boneùrté ne meschaance
Ne lais tu el siècle durer.

52 Mors poignans, aspre et dure et reske, etc.


(Voy. plus haut, sous le ms. A').
53 Mors, tant com li om ci demeure
Li devroit membre[r] aucune eure
De son aiouel et de son aive.
Nus ne se puet vers toi reskeure
Ne desous terre ne deseure,
Par tout desferme ta sousclaive.
Por çou ne tien jo mie a saive
Qui paradis fait en sa caive.
Ne qui de çou s'encraise et neure
Dont li povre muèrent a glaive,
XLfl INTRODUCTION

Et il en met tant en sa gaive


Que li cors cante et l'ame en pleure. >
5. A\ Turin, cod. gall. 1 34 (L. V. 32). Fin du xiii^ s.;
art. XLV, fol. 170 c *. A la suite de notre poème vient,
f. 174 a- 179 a, la Bible au saignor de Ber^éy publiée
par Méon, Fabliaux et contes ^ II, p. 394-420'. Suit
un blanc de trois colonnes et six lignes. Il semble que
ce soit là la fin de ce manuscrit et qu'avec le fol. 180
commence un nouveau manuscrit, un peu plus récent
que l'autre. Sur le dernier feuillet il y a une liste chro-
nologique des rois de France, finissant ainsi : Loewis li
sains roys regnoit XLV ans^ Phelippes ses fi\ regnoit
XV ans, Phelippes règne tant k'a deu plaira. L'an
Mil ce quatre vins et XIL Le manuscrit aurait donc
été copié quelques années après l'avènement de Phi-
lippe le Bel.
La pièce qui précède le poème d'Hélinant est de
Gautier le Long ^ En voici le début :

Sangnor, je vos velh chastoiier.


Ne devons aler ostoiier
En un ost dont nus ne retorne.
Saveis cornent on les atorne
Ghiaus ki sont en cel ost somons?
On les lieve sor .11. limons,
Si les portons de grant ravine
Vers le mostier, pance sovine,
Et sa feme le siet après;

1. Cf. A. Scheler, Notice et extraits de deux mss. fr. de Turin


(Extrait du Bibliophile Belge, I-II). — Il est malheureusement
certain que ce précieux manuscrit a disparu dans le désastreux
incendie du 26 janvier 1904; voir R. Renier, dans Giornale storico
délia letteratura italiana, XLW (1904), 416.
2. Cf. aussi Romania, XVIII, 553.
3. Voy. Scheler, Annales de l'Acad. d'Arch. de Belgique, II
(nouv. série), 477; cf. Baudouin de Condé^ p, xvij G. Paris, Litf<
franc, au moyen âge {2* éd,)fPfitèi

/
LES MANUSCRITS XUII

Chil qui a li monte plus près


Le tienent par bras et par mains, etc.
Fin
Gauthiers li Ions dist en la fin
Ke chil n'a mie le cuer fin
Ki sa feme laidenge et koze
Ne qui li demande autre koze
Ke ses autres voisines font.
Je n'en vuelh parler plus parfont.
Suit, après sept lignes laissées en blanc, sans incipit,
fol. 170 c, le poème d'Hélinant. Le copiste (wallon?)
est souvent négligent. M. G. Raynaud dit ' que le texte
des Congés de Jean Bodel fourni par ce manuscrit n'est
qu'une mauvaise copie du texte contenu dans le ms.
de Bruxelles 9421, « dont il reproduit toutes les parti-
cularités, sous la plume d'un copiste ignorant et inin-
tel igent ».Notons cependant que la copie des Vers de
la Mort contenue dans ce même volume de Bruxelles
(proprement n° 9413, notre JE"') est au contraire infé-
rieure de beaucoup, en ce qui concerne le texte, au
ms. de Turin. Ce dernier manuscrit contient un grand
nombre de pièces ayant la même versification que le
poème d'Hélinant, et dont quelques-unes se retrouvent
dans £" et £". — Pour l'ordre des strophes, dans ce
ms., cf. p. xLi.
6. A\ B. N. fr. 12483. Milieu du xiv» s. Pour la des-
cription de ce manuscrit, qui contient des pièces en
l'honneur de la Vierge, voy. G. Raynaud dans la
Romaniay XIV, 442 s. Notre poème s'y trouve fol. 59 d-
63 a. Les vers suivants lui servent de prologue :

[P]our ce que j'ai fait mencion


[D]e mort, qui a corrupcion,
[Donques] ' un ditié en escript
I. Romania, IX, 222.
s. Le manuscrit porte « ,ont mett
XLIV -'irNTRODUCTION

[M]is ai; je ne sai qui le fist.


[I]l est pourfîtable, ce cuit,
[0]r l'escoutés, ne vous enuit
[une ligne coupée]
Plus volentiers lire l'orrés.

Notons que le compilateur avoue ne pas connaître


l'auteur des Vers de la Mort,
Il est remarquable que ce manuscrit, — qui équivaut
presque à A^A^'A^ tous ensemble, — donne seul avec B^
la str. XXV [atente) à sa bonne place, entre les deux
strophes en -zYe, XXIV et XXVI.
A* écrit souvent en pour est.
7. B\ B. N. fr. 19531 (anc. S. Germ. 1862); xiii« s.;
deux col. à 28 lignes. Les 2 1 premiers feuillets forment
peut-être un manuscrit à part. Les Vers d^Hélinant
commencent au fol. 1 58 a. A la fin du poème, fol. 1 63 a,
on lit cet explicita qui est à peu près identique à celui
du ms . F' : (1)01 faut H rouman:{ de la mor. Après li
n'aura nul resort \
Ce manuscrit est un des meilleurs, malgré mainte
bévue. Le copiste écrit souvent c devant e, pour qu, k;
deux fois il donne la forme jenble pour juevne '; dont
pour dont; il paraît confondre quelquefois d et t :
tescouverte, dolent (pour descouverte ^ tolent). B^ est
plus près de B* et de B^, B^ se rattache plutôt à C, mais
C et C semblent influencés l'un et l'autre par le
groupe B.
8. B\ B. N. fr. 25408; daté de 1267;. deux col.
à 27 lignes. Voy. la description détaillée de M. Sepet,
Bibl. de VÉcole des Chartes, XXXVI (1875), pp. 139 ss.

1. Cf. XLIX, 3 et la note de ce vers.


2. Il semble même n'avoir pas bien compris la forme ^'«evne,
joene, qu'il rend une fois par joie en (XXVII, 9) ; du reste son
original était probablement mai écrit. .
LES MANUSCRITS XJJV

(cf. P. Meyer, BulL de la Soc. des anc. Textes, i883,


p. 102).
Le poème d'Hélinant commence au haut du fol. 63 v";
rubrique (d'une main postérieure) : Le fabel de la mort;
pas d'explicit. — Notre texte est très mutilé, le copiste
a omis 18 strophes (XI, XVI-XIX, XXIII, XXV,
XXVII, XXVIII, XXX, XXXII, XXXIII, XXXIX,
XLIII-XLVII). La str. XLIX, Tuit atendons etc., se
trouve reléguée après n" L, avec cinq strophes adven-
tices intercalées entre les deux '.
Voici ces cinq strophes :

32 Mort, qui eschiuer te peust


Por fera rien que l'en seust.
Ne por ualor ne por proece?
Je ne di pas que [l'ejn deust
Mengier de[l] meuz que l'en eust
Et conquerre ennor et richece
Por démener joie et leece.
Si di je : folie e[s]t nicesce !
Quer se ja mort ne s'en meust,
Si i uenist dame Uielece,
Qui au loinz a quelque perece,
Tôt le pas nos aconseust.

33 Por ce est fous, selonc ma créance,


Qui en cest siècle a sa fiance,
Quer cil i ueit qui bien le mire --(j
Que, puis que home est issu d'enfancei,y<^
Qu'il a en sei aperceuance,
S'i uit il puis toz jors a tire
En peine, en sorsi, en martird;'-'''^ Jncup
Por sei et por les suens conduire." " '

i. Rappelons qu'un copiste de la Complainte de Jérusalem (Ms.


Digby 86) a ajouté à la fin cette môme strophe XLIX du poème
d'Hélinant (les variantes n'y sont pas celles de B'), et que dans le
ms. de Berne ii3 (7^) cette môme complainte précède les Vers
de la Mort; cf., plus haut, la description du ms. 7^.
XLVl INTRODUCTION

S'il esteit neïs rei de France, \ ,107'>M .4 .1:)}


Si n'en porte, ja tant n'iert sire, .{toi ,r\
»^/ >.i, ..(A la mort, a[l] tôt desconfire, ; ^ ., .^jr - , ,
.\..^>»., r>\ Qu'un drapel et pleine sa pance. .,nrf'h'
34 Di ua, nel mescreez nos mie,
■' ' * La chose est issi establie
■' *^* 'Que nus qui en cest siècle habite,
ton ,. Por aueir ne por manantie «vi .*< { Vv.lîl-i i tJX
-' ' Ne por aueir ne por ballie, - •- '- ..--..,
Ne puet aueir joie parfite.
Si est fous qui trop se délite, jj^; pyj;, -^^j isroV^.
En chose qui si poi profite,
Qui tant coste et tost est fallie. -jp ^noi
Por ce ai je a mon ous eslite
Une uie estreite et despite
Por conquerre une meillor uie.

35 Ausi bien se puet l'en lasser


Et trauaillier et dequass^,;"^, ju..jii,^.. ;.
A correa la chace folie, j^j^^ sîfo't : ù\\h t<
Gomme a ces jarbes entasser
Et a grant aueir amasser.
Por ce di je, qui quel desdie,
Que cil est plein de musardie,
Quant uient a trere maie uie
Et a mal soffrir et passer,
Qui a tel chose ne s'aplie
Dont il puisse, s'il aflebie,
Sei aesier et respasser. _

36 Je mostre par ceste semblance, ù^ Bjj^j j>


li'uo
Quant uient a soffrir mesestance ^^iaq n^i
En cest siècle et traual et peine, _j j^j, ^^v.
Que cil est fous qui ne s'auance
.•^M) wili. Ci, de fere sa penitance, ,,^ «^'^^p anobqqB^ .1
Et qui d'aquerre ne se peine» ,; t)Juo- -^
La douce joie soueraine 'y)n ii ;/
Qui toz jorz iert entière et saîtle.
Quer l'en deit aueir grant dotance
LES MANUSCRITS XLVII

De la mort, qui est si uilaine,


Si traïtrese, si soudaine
Qu'el fiert la gent sanz défiance .
37 Tuit atendon, etc.

Pour mieux faire connaître le compilateur de ce


manuscrit, — qui n'est pas à confondre avec le copiste,
— nous citerons ici quelques vers de sa façon qu'il a
substitués au texte d'Hélinant :

Str. II, 3-12 :


Si lor escou l'enueiseure
Et bien lor di, s'il ne se dantent
Et deables si les enchantent
Que il muirent en lor luxure,
Sanz fin auront duel et ardure.
Folie n'est prouz qui trop dure,
Ne cil sage qui trop la hante[nt].
Mal ait le fruit qui ne meure,
Et cil auront malaventure
Qui l'aluchent et qui la plantent.
Str. III, 4-10 :
Qui ceus confonz et agrauentes
Qui en conquerre ont lor ententes
[Ici un vers a été omis]
Mort qui ne fines de ruer
Por tôt abatre et tôt tuer,
Qui totes mères fez dolentes ;
Mort qui ne deignes rien chuer.
Je uuil, etc.

9. B\ B. N. fr. 1444. XIII* s.; 329 fî., trois col.


à 40 vv. Pour plus de détails voy. Van Hamel, Carité,
p. XVI s. Fol. 168 a (anc. 171) : Chi commencent H ver
de le mort; explicit fol. 170 c. Fol. 126 c se trouve, à
XLVIII INTRODUCTION

la suite d'une généalogie des rois de France, Li nombre


des eages \ tout comme dans le ms. G" ; les deux mss.
B^ et (7 sont postérieurs à 1226, date à laquelle s'arrête
la généalogie des rois de France, mais c'est par inad-
vertance que M. Van Hamel fait dater le premier du
xiv^ siècle \ Ce manuscrit est un des plus complets et
des plus utiles.
10. B\ Chantilly i33o. xiii» s.; io3 ff., deux col. à
28 lignes. Voy. Van Hamel, Carite\ p. xxiii.
Pour le contenu de ce manuscrit nous nous bor-
nons àrenvoyer au récent catalogue de la bibliothèque
de Chantilly. Notre poème y occupe les ff. 98 a —
io3 c; il n'y a pas àHncipit. /i i/aa^a loi i
Le copiste (lorrain ?) écrit es pour as (habes), et
pour as, aus ; ai pour a (h a b e t), dirai pour dira ; par
contre mas pour mais \f rut, plue ^ cur pour fruit j pluie,
cuir; reproe, corroe pour -oie; date, mate pour dete,
mete; met pour mi(s)t; de, que pour di, qui, etc. Le texte
est assez bon et particulièrement intéressant en ce qu'il
paraît être de la même famille que C C tout en con-
servant lebon ordre des strophes XVIII-XXVIII, c'est-
à-dire qu'il se place à côté de B^ et B\ La str. XXV
fait défaut ; en revanche,: le ms. de Chantilly ajoute
deux strophes qui ne se trouvent dans aucun autre
manuscrit; elles ne nous semblent pa^ l'œuvre du der-
nier copiste. Les voici : ^,^.. ^^^^ j^.^
5o Ha! Dex, tant somes deceu,, ^^.^^^^^^ ^^^^ ^^^
De grant vanitei embeu, „ ,.^ ^^^^ .^0
Quant nos amons ce que plus nuit^.^ ^ inol/
Et maintes foiz auons heii f- t
Granz deliz de cors receli *
.lo'j aie ; .Il M .a /U. M
I.- Voy. /?omanza, XVI, 62. " ,;
2. Carité, p. xvi. — Le Miserere se trouve, ^vec les Vers
d'Hélinant, dans les mss. ^* B^ B^ D" E' E*; Carité, dans B^ jB*
LES MANUSCRITS XUK

Que comparons moût chier, ce cuit.


De mal faire pensemes tuit,
Qui peut par jor, si fait par nuit '.
Trop sont 11 cors soëf peU :
Que plus se grate, plus li cuit.
Trop menons souant grant desduit,
Ç'auons nos maintes foiz ueU.
5i Ha, toz li monz va a enuers,
Touz li siècles est si peruers
Que nule riens ne va adroit.
Ce qu'aimme li cors, qui est sers,
Ce est al'ame tôt diuers.
S'a moût pou l'ame de son droit :
Quant li cors ai chaut, l'ame a froit,
Et
Cestl'ame ai soif
siècles quant.1. lienfers
est con cors boit.

A celui qui fait ce qu'il doit.


Qui tome
Cil le malla prent
chose eta leenuers.
bien voit ',
Explicit les vers de la mort.

11. C\ B. N. fr. 1593 (anc. 7615). xiii« s.; 217 +


3 ff. ;deux col. à 40 vv. C'est le manuscrit suivi par
Loisel en 1594. Les strophes V, X, XII, XVIII, XXIV,
XXV, XXIX, XXX, XXXVII, XXXIX, XLIV man-
quent, de sorte que le poème y est réduit à 39 strophes.
Il est difficile de classer ce manuscrit, qui a une évi-
dente affinité avec B\ B\ B\ et qui a, avec C\ D et
£", le mauvais ordre strophique : XVII, XXII-XXVII,
XVIII-XXI, XXVIII. Str. XXIII, 4 il a, seul avec B\
la bonne leçon hère. Apparemment le copiste a connu
plus d'un manuscrit. — Incipit, fol. 102 biSy col. b :
Les vers de la mort; expl., fol. io5 a : Explicit les de
la mort (sic).

1. ^Çocr. Qui ne peut par jor, fait par nuit^


a. Cf. XXX VII, 9.
L ' INTRODUCTION

12. C Arsenal 520i (anc. B. L. 1669); dernier tiers


du XIII* s. M. P. Meyer a donné, Romania, XVI, 24,
une description détaillée de ce manuscrit. P. 229 a :
Incipit romanum de morte \ p. 236 b : Explicit li ro-
man\ de la mort.
Le copiste, évidemment originaire de Test de la
France, écrit souvent e pour a^ ainsi es pour as
(habes), essau:{^ effuble, essome; en revanche a pour
e : acume, avesque, sacheresce^ richace, s^adrace^ matre,
magre^ pasme^ as {= els), ignalement^ ale^ memale ;
proigne^froin:^^ Roins; loiche, loicherie; paule, manie-
ment^ etc.; cf. le ms. B\ C, souvent d'accord avec C\ a
quelquefois plus d'affinité avec B^ ' qu'avec B'B^B*; il a
cependant deux pièces, — outre nos Vers, — en com-
mun avec B^ (voy. sous B^).
13. D\ B. N. fr. 19530 (anc. S. Germain 2563).
Fin du xiii* s. i36 ff., 21 vers par page. Notre poème
commence, fol. i23 v'*, avec cette rubrique : De la mort.
Les initiales des strophes sont omises. Le texte est bon,
le copiste était intelligent. C'est à ce manuscrit et à D^
que se rattachent le plus les manuscrits du groupe E
par ce qu'ils ont de commun. L'un et l'autre paraît
contaminé avec quelque manuscrit du groupe A. Str.
XVIII, 6 du poème, D' offre la variante Et lèpre Tibaut.
Est-ce un souvenir de Thibaut d'Amiens (cf. sous le
ms. £•')?
14. D', B. N. fr. 23iii (anc. Sorb. 309); deux col. à
38 lignes. Le volume a 332 feuillets, dont les ff. i-2o3
datent du troisième quart du xiii* siècle environ, tandis
que le reste, qui seul nous intéresse, paraît remonter
un peu plus haut. Autrefois le manuscrit ne finissait

I. JB" et C ont tous les deux omis un grand nombre de stro-


phes, mais non pas les mômes. Le groupe C, qui paraît em-
prunter beaucoup à B, est cependant lié par l'ordre des strophes
aux groupes D et E.
LES MANUSCRITS LI

pas avec le f. 332. Il a été décrit par A. Weber, dans


Handschriftliche Studien auf dem Gebiete der roman.
Lîtteratur des Mittelalters \ p. 23. Voy. aussi Van
Hamel, /. c, p. xx.
Fol. 3ij a : Ci commence J. dit des vers de la mort;
le poème finit au fol. 320 d. Très bon texte, le meilleur
de la famille DE; il a pourtant déjà le mauvais ordre
des strophes.
15. D\ B. N. fr. 423 (anc. 7024). Début du xiv« s.
Voy. P. Meyer, Notices et extraits, XXXIV, 2" partie,
p. 72 ss. ; Paulin Paris, Manuscrits fr., IV, 65.
Fol. i38 c, sans incipit, Mors qui m'as mis etc.; il
n'yCea pas d'explicita non
manuscrit 'plus.dans le Lyonnais. Il porte
été écrit
en toutes ses parties des traces du dialecte de cette
région et contient même des morceaux non pas seule-
ment copiés, mais composés dans le Lyonnais. Voir
P. Meyer, /. c. — Nous ne citerons les variantes de
cette mauvaise copie que dans les cas où elles sont
utiles pour le classement des mss.
16. D\ B. N. fr. 24429 (anc. La Vallière 41) '. Fin du
xni« s. ; deux col. à 42 lignes. Très beau manuscrit,
avec force miniatures.
Incipit fol. 63 b : Ce sont les vers de la mort.
17. D\ Vat. Reg. 1682. Petit in-fol. du xiv* s.; voy.
Stengel, Zeitschrift f. rom. Phil., V, 383. Nous n'avons
pas vu ce manuscrit.
Les ms. D^ et D^ sont fort intimement apparentés,
dérivant d'une même source ; ils ont partout les mêmes
lacunes, et un grand nombre de fautes communes.
L'orthographe du ms. D^ paraît plus ancienne. — Le

I. Frauenfeld, 1876. Il est aussi décrit en détail dans le Cata-


logue général des ms.fr. {1902).
2". Cf. l'article de M. Grœber, Zeitschrift f rom. Phil., IV,
352.
^11 INTRODUCTION

poème d'Hélinant commence au fol. 48 r" et finit au


fol- 5i v«. ,,,,Vi
18. D\ B. N. lat. 14958 (anc. S. Victor 319); xiii«s:,
deux col. à 28 lignes. C'est le manuscrit que Méon a
utilisé (avec A') pour son édition de notre poème.
Fol. 2 a se lit cet incipit^ à coup sûr erroné : Versus
domini Theobaldi de Marliaco de Morte compilati apud
Sarneum. A la table latine (moins ancienne) on lit :
Versus domini Theobaldi de Marliaco de Morte in
galico compilati apud Sarnayum. Le copiste est « frater
Jacobus Brito » (f. i r<^), qui écrivait ad usum fratrum
Beati Victoris Parisiensis. Ce qui embrouille encore la
question, c'est que le copiste ajoute, fol. 7 b, cet
explicit :

. ' Ici(st) ' finent les vers Bouchart


Detb (?) ' de Marly que Dieu gart
De celui feu qui tout jor art,
Einz le preingne a la sue part,
jiiii,- ?. Amen, amen, fiât, fiât.

Bouchart de Marly est donc aussi désigné (par un


copiste antérieur?) comme l'auteur du poème.
M. P. Meyer a bien raison d'écarter l'une et l'autre
attribution \
19. E\ Bruxelles, n'^^^^x 1-9426 (proprement n" 941 3).
Début du xiv« siècle. Pour la description de ce manus-
crit, que nous n'avons pas vu, nous renvoyons à Van
Hamel, Carité, p. xxiv, et à A. Scheler, Baudouin de
Condé, p. XIII. Le copiste était probablement wallon.

1. Le copiste écrit souvent mest pour met,faist, amastit, etc.


2. M. P. Meyer lit {Romania, I, 366) Dest et corrige De cest,
M. Mussafia {Sit:^ungsber. d. Wiener-Akad., Phil-Hist. CL, t. LXIV
(1870), vol. I, p. 547), Dict ; nous avions compris : Tetbald.
3. Romania, I, 367. — Les véritables Vers de Thibaut de Marly
seront
de publiésNat.sous
la Bibl. de peu
Paris.par E, Walberg d'après deux manuscrits
LES MANUSCRITS LUI

Ce manuscrit a quelques articles en commun avec A^ ;


le dernier scribe a soigné son texte et semble avoir
connu quelque manuscrit du type A^A'A^ \ — Fol.
20 b : Se commence H dis de le mort ; fol. 24 a :
Explicit des uiers de le mort.
20. £**, B. N. fr. 83;; xiii« siècle, deux col. à
5o lignes. Voy. P. Paris, Mss. fr. de la Bibl. du Roi,
VI, 404-416, et cf. aussi Van Hamel, ouvr. cité,
p. XXXI, et Romania, IX, 222 ; XIV, 348 ; XXI, 146. Les
Vers de la Mort occupent les ff. 70 c-73 c.
Pour le texte d'Hélinant ce manuscrit, comme tout le
groupe E en général, n'est pas très utile. Il est intime-
ment lié à E\ qui cependant est encore plus conta-
miné. ..nv.tnrnfbUi .K>i
21. £'^ Pavic, Univ. i3o. E. \^. (n'' 108, Àfdinil
Début du xive siècle ; deux col. à 38 vv. Voy. Mussàfià,
Sitiungsber. d. Wiener Akad. [Phil.-Hist. C/.),
t. LXIV (1870), vol. I, p. 545-50; cf. Windahl, Li Vers
de le Mort y p. ix.
Le volume commence par notre poème, Ce sont les
vers de la mort., fol. i a-4 d; smx La prière Tybaut
d'Amiens, qui commence : J'ai un cuer trop let (voir
Romania, XIII, 528 ; XVIÏI, 486 ; XXXI, 465, et BUlL
de la Soc. des anc. textes, 1 901, p. 75 et 82).
E^ et £** sont très voisins, bien que £"* s'écarte sou-
vent de son groupe.
22. E\ B. N. fr. 2199. xiii* siècle; 141 ff. Petit
manuscrit ayant deux strophes par page. Voy. Van
Hamel, ouvr. cité, p. vu. — Fol. i3o r* : Ci commen-
cent livers de la mort ; explicit, fol. 140 v». — Selon
M. Van Hamel, cette copie de notre poème offrirait
beaucoup de lacunes et aurait probablement été écrite

I. Il se peut bien que E^E* doivent à quelque manuscrit D' ces


ressemblances avec le groupe A. Notons que A*A*A^ offrent plus
d'un rapport difficile à expliquer.
Xjy ..INTRODUCTION

de mémoire. Nous ne croyons pas qu'il en soit ainsi :


une seule strophe y fait défaut, outre le n° XXV, qui
sans doute manquait dans toute la famille CDE. Si le
copiste a laissé en blanc des vers, des bouts de vers et
des mots isolés, c'est qu'il a consulté au moins un
meilleur manuscrit (de la famille B ?), qu'il a quelque-
fois suivi ; d'autres fois il n'a pas inscrit la variante,
probablement dans l'intention de consulter une troi-
sième copie. Ce fait est intéressant, et nous croyons
que plusieurs de nos manuscrits, — £"' et F^ par exem-
ple, — ont été contaminés d'une façon analogue.
23. F', B . N . fr. 1 807 ; xiv» siècle, deux col. à 3o vv.
Fol. 109 a on lit : Ici commaince le romens de la mort;
fol. 1 13 d : /ci finerons {no:(\ de la mort Encontre cui
n'a nul resort \ Ce manuscrit présente des ressem-
blances avec A^ que nous expliquons comme des em-
prunts faits par A' à quelque manuscrit du type de F'.
— F" ressemble aussi à Z)% mais comme il a le bon
ordre des strophes, il n'entre pas dans le groupe D.
.^. -Le scribe a partout une même abréviation pour en et
jest{é\ mais plus d'une foisjl écrit fii po^i^r^^5/,eji toutes
lettres. ^ <• r. ;..
24. F', Madrid, B. N. 9446 (anc. Ee-i5o), provenant
de la bibliothèque du marquis de Cambis ; milieu du
xiir* s. ; voy. la notice de M. P. Meyer, Bull, de la Soc.
des anc. Textes, 1878, p. 38-59. Ce manuscrit offre
une grande lacune au milieu du poème (str. XXV-XLI).
L'un des éditeurs du présent volume, E. Walberg,
qui a collationné la copie du manuscrit de Madrid, a
vérifié en même temps que cette lacune est imputable
.au scribe, et n'a pas pour cause une mutilation du ma-
nuscrit. F* a le bon ordre strophique et n'en offre pas
moins, plus d'une fois, les lectures des. groupes DE,
. .yj^''<. ■ ■■' '.'-ï': ■:'■'■ . 3Ï!p «à
V. Cf. plus haut, sous le manuscrit 5'. "^ ,. ,^.
LES MANUSCRITS LV

ce qui indique qu'il constitue avec F* une famille


à part.
Fol. 56 r* : Incipiunt versus de morte. Fol. 58 r«
Chi definne le /label de la mort, — Le copiste écrit très
souvent quil pour qui^ ker pour car^ cen pour ce.

Nous donnons, dans les pages suivantes, la table des


strophes selon la disposition adoptée par chaque ma-
nuscrit.
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LVI INTRODUCTION

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LVIII .INTRODUCTION, .

^ La table strophique nous dispensera de parler lon-


guement des strophes omises. Il suffit de faire observer
- que r en a omis vingt-trois (VIII, IX, XXV,XXXI-L),
a T les trente premières, A' et ^'une (XXV), -B' dix-huit
- (XI, XVI-XIX, XXIII, XXV, XXVII, XXVIII, XXX,
' XXXII, XXXIII, XXXIX, XLIII-XLVII), B' une
(XXV), C onze (V, X, XIÏ, XVIII, XXIV, XXV,
XXIX, XXX, XXXVII, XXXIX, XLIV), C une (XXV),
r deux (XXV et XXVII), F' dix-huit (IX, XXV-XLI);
les familles DE (et CF) tout entières ont omis XXV,
-^ £•* une de plus (XXII). ' '^ •'■ •" " "^ ' ' ^"
w Tous les manuscrits, excepté 7" B*-B* ét'D', interver-
r^ tissent X et IX'. A' change plus encore l'ordre à cet
, endroit : VI, VIII, X, IX, VII. Les str. XX et XIX sont
interverties dans le groupe £", ce qui est un des nom-
<^ breux traits caractéristiques de cette famille ; Archange
,j déplace XXXVIII et XXXVII ; D' place XXXII vers la
. fin du poème, avant L, sans doute à cause des mots
jpois et poree qu'elles ont en commun ; E^ place XLIII
^ ^après XLVIII. jB', qui semble avoir omis les strophes
^ les plus difficiles, et qui par compensation ajoute à la
.. fin cinq strophes de son crû, place n** XLIX non seu-
lement après L mais après les cinq strophes adventices.
~ Il paraît remarquable que c'est la même strophe qui se
> trouve ajoutée dans le manuscrit Digby 86 à la fin de
s^ la Complainte (voy. plus haut). B\ d'ailleurs un des , *,
„ .;plus complets et des plus réguliers de nos manuscrits,- ^
"^ place
> Une XLVII avant
question XLIV. Pour
doublement A^ voy.
délicate est p. xli.de savoir
celle
» si la str. XXV est authentique ou adventice, et si le
„ bon ordre des strophes XVII-XXVIII est bien celui

a. C et F* sont indécis sur ce point, l'une des strophes faisant


défaut (X dans C, IX dans F"), A-t-on cru qu'il s'agissait de deux
Bernart, oncle et neveu t Ou est-ce à cause des prétendus enfants
d'Angiviler (X, lo)? Ou bien a-t-on voulu rapprocher les trois
noms de lieu {Proneroi, Peronne, Angiviler) ?
STROPHES OMISES OU INTERVERTIES UX

que nous avons adopté, nous appuyant sur les


groupes TABF (onze mss.) contre les groupes CDE
(douze mss.). Il est à remarquer d'abord que, si la
strophe XXV est authentique, elle ne saurait trouver
d'autre place que celle qu'elle a dans A* et B^ —
entre XXIV et XXVI, toutes deux en -ite, — et ensuite
qu'elle fait défaut dans les groupes CDE, qui ont
l'ordre XVII, XXIV-XXVII, XVIII-XXIII, XXVIII,
et F, Ici comme ailleurs la question devient compli-
quée par le fait que plusieurs manuscrits sont con-
taminés.
Tâchons d'abord de constater quel est le meilleur
ordre, et comment on peut s'en expliquer l'altération,
en laissant la strophe XXV de côté pour le moment.
L'ordre que nous avons préféré pour les strophes XVII-
XXVIII est satisfaisant. Après Rome et les légats
(strophe XIV), le poète s'adresse à Reims (XV), puis à
Tévêque de Beauvais (XVI), et à deux autres évêques,
également ses amis personnels, riches et beaux (XVII);
aux seigneurs de Chartres, de Châlons-sur-Marne et de
Blois (XVIII); aux prélats qui laissent faire à la laie
poissance (XIX), au lieu de hurter durement les rois et les
haui hommes qui ne pensent qu'à agrandir leur puis-
sance (XX) : le roi et le pauvre sont égaux dçvant la mort
(XXI); ni force, ni éloquence, ni jeunesse,, ni prudence
ne tiennent contre elle (XXI I , XXI II); surtout les jeunes
damoisiaus frivoles (XXIV) doivent « s'acquitter » à
temps (XXVI), et craindre mort sobite (XXVII); tout
n'est que vanité (XXVIII et suiv.).
Si c'est là le bon ordre, il est assez facile de com-
prendre la raison de l'altération qui a été opérée dans
quelques manuscrits : l'expression en lor faces escrit
(XVII, 7) aura attiré la strophe XXIV : Mor\, qui est a
veiie a escrite En la vieille face despite^ laquelle de son
côté a entraîné avec elle les strophes suivantes. L'alté-
ration consiste alors en ceci que les strof)hes XXIV-
XXVI ï, qàr parlent de la jeunesse {jovènciaîis'^juévhe
cuer^ etc.) ont été placées immédiatement après Tapos-
trophe aux deux évêques '. Mais il nous semble qu'ainsi
il y aurait trop de généralités sur la jeunesse * avant
l'admonition du poète à ses jeunes amis les « Thibau-
dois » et aux rois; ces généralités viennent mieux
après, car, à partir de la strophe XXI, l'auteur ne
s'adresse plus à personne en particulier. Nous croyons
donc avoir choisi le bon ordre strophique, et par con-
séquent les manuscrits du groupe X" {== TAB) gagnent
en autorité. La famille i*' confirme cet ordre.
La strophe XXV est-elle authentique? Il est difficile
de l'admettre et plus difficile encore de le nier. Contre
son authenticité parlent i** la rime du v. 1 1 voint (vi n-
cit) '.point (punctum) : joint etc., qui paraît frappante
dans un texte qui ailleurs (XXXIX, 9) fait rimer le
produit de v i n c i t avec saint (s a n c t u m) et paint (p i n-
git) ; 2" le fait que l'auteur apostrophe ici de nouveau
la Mort, tandis que les strophes XXIII, XXIV et XXVI
sont à la 3* pers. ; 3° le fait que de tous nos manuscrits
il n'y a que quatre qui l'aient conservée (et deux seule-
ment la donnent à la bonne place). — Cependant, i** la
série de rimes vaint [voint) : point : saint n'est pas
inouïe; cf. plus loin, le chapitre de la langue; 2° quant
à l'emploi de la 2« pers., l'auteur se permet la même
inconséquence dans la strophe XXXI V \ et d'ailleurs les

1. L'inconvénient qui résulte de ce que les évoques pourraient


ainsi être confondus avec ceux qui vont as chiens et plus ardent
que leschefrite, n'est peut-être pas grave, si Ton se réfère à la
peinture du clergé qui prend place plus loin. Cf. Carité,
str. 78. (D'ailleurs ces prélats, tout en n'étant pas vieux, n'étaient
pas des damoisiaus ; Henri de Dreux, en tout cas, pouvait bien
avoir de quarante-cinq à cinquante ans.)
2. La str. XXIV vient fort bien après XXIll, puisqu'il s'y agit
de jovenciaus.
3. Depuis le début jusqu'à la strophe XXIII, le poète adresse la
STROPHES OMISES OU INTERVERTIES LXJ

Strophes sont si longues qu'en lisant on ne s'en aperçoit


guère. La troisième objection paraît plus grave; quatre
manuscrits sur vingt-trois, c'est peu. Mais d'abord, la
source d'A' a certainement connu la strophe en ques-
tion, B^ ne compte pas (cf. la description du ms.);
T\ B' et 5* sont les seuls de tous ces manuscrits (TAB
= X") qui eussent dû la conserver. Les groupes CDEF
[= X^) ont facilement pu omettre cette strophe, et ce
fait a peut-être contribué à l'altération de l'ordre dans
CDE, Nous n'osons donc pas exclure la strophe XXV,
pas plus que nous n'oserions préférer l'ordre strophique
de CDE ici. Et nous croyons devoir nous y tenir,
quand même E^ serait contaminé ici, car alors ce
manuscrit, un des meilleurs, aurait eu assez de con-
fiance dans cette source pour oser introduire la rime un
peu surprenante voint '.point. X aura donc pu garder
cette strophe et X^ aura pu l'omettre.
Nous avons déjà donné les strophes adventices en
parlant de chaque manuscrit en particulier. Ces
strophes sont au nombre de onze : un dans ^', trois
dans A^ (dont la deuxième est celle qui se trouve
dans il'), cinq dans B^^ deux dans 5*.

V. — Classement des manuscrits

Les plus utiles de nos mss. sont T' (+7^) >1* B^ D*


D* F* (la grande lacune de F", strophes XXV-XLI, est
déplorable, d'autant plus que F* est négligent) ; B^ et C
sont incomplets. Une difficulté particulière vient de ce
que plusieurs manuscrits ont été contaminés avec
d'autres, à différentes époques. Un classement pure-
ment matériel donnerait donc des résultats bizarres, et

parole à la Mort ; les autres strophes, à l'exception de XXV,


XXXIV, XL, XLI, XLII, sont k la 3« personne.
LXII -^^^35lV5ï3TjNTRODircTION ^-^ft^OaT^

il nous a fallu tâtonner et raisonner longtemps avant


de pouvoir constituer les véritables groupes par filia-
tion directe. Il s'en faut de beaucoup, toutefois, qu'on
y voie clair partout.
Le groupe le mieux caractérisé est E ; voici des pas-
sages qui constituent ce groupe, ainsi que les sous-
familles E'-r et E^-E' :
E : II, 7, 10; IV, 3, 10; V, 3, 7 (£** sort du groupe),
8;VI, 2(£'*sort); VII, 8; VIII, 3; IX, 6, 7, i2;X, 7;
XI, 9;XII,2(£'* sort); XIII, io(£'*sort); XV, 10;
XVI, 8 (£•* sort); XVIII, 3, 6, 8; XIX, 1 1 ; XX, 4, 1 1 ;
XXI, 6, 7 ; XXII, I [E* sort) ; XXIII, 4, 9 [E' laisse en
blanc); XXVI, 8; XXVII, 4; XXVIII, i {E' sort);
XXIX, 3 [E' sort); XXXI, 9 ; XXXIV, 12; XXXV, 9;
XXXIX, 2 ; XLIV, 3 ; XLV, 8, 12 (£"* laisse en blanc) ;.
XLVI, 2 (£•* sort) ; XLVII, 8; XLIX, 4, 5, 12; l'ordre
des strophes XIX-XX.
r E': I, 10; V, 9; XIII, 7; XIV, 7, 12; XVIII, I,
10 ; XX, 10 ; XXI, 5, 8, 1 1 ; XXII, 5 ; XXIV, i ; XXX,
2,5,7,8.
jE"^ £•* : I, 6, 1 1 ; VI, 3 ; VII, 9 (cf. D'), 1 1 ; XVI, 4,
5; XXIV, 8; XXXVIII, 5, 11 ; XL, 8 ; XLVII, 8.
Sont assez bien caractérisés les groupes suivants :
D'D': 11,9, ii,i2;IX,4;XIV, 12; XVI, 6; XX, 2;
XXVII, 8, 9; XXVIII, 11; XXX, 2; XXXIII, 8;
XXXIV, 2; XXXVII, 3; XLIII, i.
D'D'D': III, 1,2; XII, 2; XVII, 8; XIX, i.
D'D'D'D': ni, 10; VIII, 7; (XLI, 4). Cf. D' D' :
I, 7; IV, 8; XIII, i; XXIII, 4.
r\i\A^Â^A'-A^^i+D'];
. XIX 8. IV, io(+D');V, 1 1 (+ 5^ C'

A' A': IX, 2(+B'B');XVl, 11 {+ F'); XVII, 5


("f-jE"); strophe adventice, citée ci-dessus, p. xl.
^:' VII, 2 (-fF'); XVI, 8, 9; XXVII, 11; XXX, 7;
I. A^ semble sortir de son groupe par quelque contamination
aux strophes XVII, 5 ; XXXIII, 8; XXXVII, 5.
CLASSEMENT DES MANUSCRITS LXIII

XXXIII, 8 (A' sort du groupe); XL, 9 (+ B' B* C), 10


(-f B' B' C); XLIV, 7 (A' sort); XLVI, 10 (+ BC);
cf. l'ordre des strophes IX-X.
F+CDE = X' : V, 2, 10, (Ci)' sortent); XXXIV,
7 (+ T B';C ET sortent) ; XLII, 9 (C D' sor-
tent); XLIII, 9 {E sort); XLIV, 6 (+ B'; D* D' E
sortent); XLV, 3 (+ B') ; XLVI, i (+ B' B*); XLVI II,
7 (-f 5' B'), 10 (C Z)*^ £" sortent) '.
F' F': III, 4-5 (+ ^' yl'); V, 5; XII, i ; XIV, 4;
XX, I, 4 (-h C); XLVII, 8; l'ordre des strophes
XVII-XXVII.
Sont moins bien caractérisés les groupes suivants :
TAB = X': XX, 3 (+ C D' D'; T' B' sortent);
(cf. Tordre des strophes XVII-XXVII).
B : XIV, 4 {+ F'; B' s'écarte); XXXI, 7 (+ £") ;
XLI, 8 (+ C); XLV, 8 (+ C) ' ; XLVI, 9 (+ AC)\ 10
(+ ACD') \
5' 5»: VIII, 12 (+F'); XXVII, 7; XXX, 3; XXXII,
4; XLV, 6, 7 (-fD"); XLVII, 8.
B' B' : X, 10 (+ C D'-' £•'-*); XXII, 3 ; XXVI, 8;
XL, 9(+^C); XLVIII,9(+C); XLIX, 3. Il est à
remarquer que, XLIV, 9, -B* est seul avec B^ {tors
pour buens).
CiXXXIl, 4-6; XXXVI, I (+ J5'5'i)^);XLIL 12
(-h F'); XLVI, 7 (+ B' D'). - En effet, C, C sont
assez faiblement liés ensemble, l'un et l'autre semblent
plutôt appartenir au groupe B^ sauf par l'ordre des
strophes, par exemple ; C + B* : (XXI, 11); XXXVI,
9; XL, 9 i+AB'), 10 (+AB'); XLVI, 6; C + B'
XLI, 10; XLIX, 9 (+ ms. Digby 86), 10 (+ E')
C +B' : XLIV, 3 (+ A'; C manque), 7 (+ B*; C
manque); XLVI, 7 (+ D').
I. Le groupe C sort presque constamment de la famille X*
par les leçons ; il ne s'y rattache guère que par la perturbation si
caractéristique de l'ordre des strophes XVII-XXVII.
3. B^ manque.
LXIV ■^Ti^riPU INTRODUCTION

D + E:Y, lo-i I ; XXI, 5..^ii uL i ^ 't:rAU7^y


E paraît s'attacher à D' D\ XVI, 5 ; XLVII, 4; à i)*
plus particulièrement, IX, 5; XII, 11; XXVIII, 8;
XXXII, 4 (cf. D' D') ; XXXV, 4 {E' E' sortent).
CDE : XLVIII, 2 (C D* D" (£"' E') sortent) ; l'ordre
des strophes XVI I-XXVII.
Les difficultés d'un classement rigoureux, qui sont
particulièrement graves quand il s'agit d'un poème aussi
populaire que le nôtre, sont augmentées, nous l'avons
déjà dit, par le fait que plus d'un de nos manuscrits
dépend visiblement de deux groupes.
Malgré toutes ces difficultés, nous persistons à croire
que la suivante table rend le meilleur compte possible
de la filiation des jflnombrables manuscrits dont nos
24 copies sont des rejetons :

O
I
o
_J_
1
ft his;i u>
x\ .0 .vu j-

n In iï^ ,^.
S rn H-i r*"!
T' T' A' A' A' A' B' B' B' B' C C D' D' £" E' E' E' D' D' D' D' F' F'

VI. Versification. X'

Ayant parlé plus haut de la strophe d'Hélinant, nous


n'aurons à nous occuper ici que de la rime.
L'auteur rime très exactement ; il n'admet pas d'as-
sonances et recherche même les rimes riches, celles qui
comportent Tidentité de la « consonne d'appui », voire
VERSIFICATION LXV

même de la voyelle qui précède cette consonne ou qui


précède immédiatement la tonique (rimes léonines).
Ainsi: II: chanter j Supplanter y enchanter^ chanter^
enfanter^ acreanter; III: desnuer^ remuer ^ tressuer^
esluer, empaluer, saluer \ IV: amis^ anemis^ m- a miSj
pramisy n'a mis, tamis ; V : verreglacier^ solacier, cha-
cier, portracier^ enlacier^ embracier; VIII: amer,
entamer, amer, la mer, clamer, fremer; IX: avoir y
avoir, apercevoir, savoir, décevoir, recevoir; X: ajiler^
filer, guiler, piler, Angiviler^ enfiler-, XII: estoier^^
emploier, envoier, cuivroier, guerroier, coloier ; XVI :
tenu chier, espeluchier, espuchier, aluchier, huchier,
tresbuchier ; XIX : soudainement^ longuement, vive-
ment, comunement, apertement^ durement; XXXIII:
ennoisie:^, envoisie:{^ croisie:{, boisie:{, armoisie:{, proi-
sie:{; XXXVIII: esillie:{, atillie\, avillie:{, chevillie:[,
truillie:{, graïllie:{ ; XLV : laidengie\, en gie\, aen-'
gie:{^ chalengie:{, mengie^, vengie:[; XLIX : comune-
ment, jugement, isnelement, parfaitement, vengement,
seUrement» '■is<- i-i •; ;;'jijpicoj
Des cent rimes du poème, comprenant chacorie -sSx^
vers, 48 sont féminines, ce qui est une proportion très
élevée '; parmi les rimes masculines 14 sont, nous
l'avons vu, léonines. Toutes les rimes féminines étant
considérées comme léonines, — puisqu'elles portent sur
les deux dernières syllabes du mot, — le nombre des
rimes riches remonte à 62, en tout '.
Comme les autres poètes qui cherchent à rimer riche-
ment, Hélinant accouple assez souvent un mot simple
avec un de ses composés, ou bien deux composés du

1. La proportion de rimes féminines chez les poètes <ini


n'affectionnent aucun genre de rimes en particulier est, selon
M. P. Meyer, de 3o à 33 0/0. Voy. L'EscouJle, p. l.
2. Le Rendus de Moiliens pousse encore plus loin la recherche
des rimes riches; cf. Van Hamel, Carité, p. en et s.
LXVI INTRODUCTION

même mot; ainsi chantent, enchantent y II; chanter^


enchanter, \\\ filer, afiler, enfiler, X;fait, desfait,
XXVIII; traire, mestraire, XXVIII; vient, devient,
covient, XXXIV; apercevoir, décevoir, recevoir, IX,
etc. Quelquefois il fait rimer un mot avec lui-même, .
mais dans ce cas il y a généralement chaque fois une
différence de sens ou d'emploi, comme c'était de règle
au moyen âge: avoir (subst.), avoir (verbe), IX; tient
(« dépend, importe»), tient, XXXIV; cous (sens figuré),
cousy XXXVII. A remarquer la rime m'a mis, n'a mis,
IV.

VII. Langue.

Nous nous bornerons à indiquer les traits linguisti-


ques qui peuvent se déduire des rimes (et, dans certains
cas, du mètre) du poème. Les rimes léonines permet-
tent de tirer quelques conclusions sur les voyelles pro-
toniques aussi, de même que sur les consonnes qui
précèdent immédiatement la voyelle tonique.
Voici la liste des rimes en ordre alphabétique :
/îï'nri ,;no« ^i ^oacluoaam z-jcn'r.
Rimes masculines. iS.iIerXb.
i6.(a)mer VIII b.
1. ains XV a. 17. anter II b.
2. aint XXXIX a. 18. uër III b.
3. aitXXVIII a. . .,,, 19. èrs XLV a. , ,. ,, .
4. ant XVI a.
5. arsXLVIIa. ,^{-^^.,,1,' 20.
21. èrt IX
eu XXXI
a. a,^| ^}^,,.
6. art VII a. 22. iaus XXIV b, XXXVI a.
7. as XV b, XLIII a. 23. iens XVII a.
8. aus XIV a. 24. ient XXXIV a.
9. aut VIII a. 25. eier V b.
; 10. auz XII b. 26. chier XVI b.
fii.azVa. 27. oierXIIa.
12. ent XXXVII a. 28. engiez XLVb.
1 3. ment XIX a, XLIX a. 29. iiliez XXXVIII a.
14. enz XL b. 3o. oisiez XXXIII a.
LANGUarri LXVIl

3i. (a)misIVa. i3.a8te XXXVIII a.


32. it XI b, XVIV b. 14. cce XXIX a.
33. oi XXVL b. i5. eche XXX b.
34. oint XXV b. 16. ee XXVII a, L a.
35. voir IX b. 17. enccXXXV a.
36. ois XVIII a, XXXII b. 18. endreXX b.
37. oit XXI b. 19. ente XXV a.
38. on XIV b. 20. entes III a.
21. ère XXIII a.
39. ont XLVIII a.
40. ôrs XXVII b. 22. erte XLVI a.
23. estre XLVII b.
41. ôrtXLIX b.
42. ôus XXXVII b. 24. eure VII b.
43. ôut XVIII b. 25. iches XLII b.
26. ïeXXXVb.
44. ÔT XXI a.
45. 6t XXX a. 27. iereXXIIb.
28. ierresXLIVb.
46. uit XXIII b.
47. uns XLIV a. 29. ine XXXIII b.
3o. ire XI a.
3i. iseXXIXb, XLVIII b.
Rimes féminines.
32. ite XXIV a, XXVI a
i.able XXXIX b. XXXVI b.
2. ace IV b. 33. oie VI b.
3. âge I b. 34. oies XLI a.
4. âges XLI b. 35. oile XIII b.
5. aille XXXIV b. 36. oire XLVI b.
6. aire XXVIII b. 37. omme XIII a.
7. ance XIX b. 38. onde XXII a.
8. anches X a. 39. onne VI a.
9. antent II a. 40. ûe I a.
10. ape XXVI a. 41. ueveXLIII b.
II. asseXX a. 42. urne XLII a.
12. assent XL a. 43. ure XXXII a, L b-

La diphtongue ai suivie d'une consonne orale ne


rime qu'avec elle-même; cf., str. XXVIII b, les rimes
fait, desfait, atrait, etc., et, XXVIII a, refaire, mes-
traire, taire, etc. — Suivi du groupe str, ai se pro-
nonce è: str. XLVII, senestre, nestre, pestre, flestre,
estre, mestre. — Devant une nasale ai et ei se confon-
:
dent XV, Rains, mains (manus), rains (rênes),
frains (frênos), mains (minus), sains (s anus),
et XXXIX, saint, destraint, faint (fingere), paint
tJCVlï! INTRODUCTION

(pin g ère), vaint (y in ci t) y ataint. Remarquer la rime


XXV b, où voint (vin ci t) rime avec point, joint, etc.
On a vu plus haut (p. lx s.) que l'authenticité de cette
strophe n'est pas au-dessus de tout doute ; mais le fait
que dans un même texte ein rime aussi bien avec oin
qu'avec ain n'a rien d'extraordinaire. C'est ainsi que
Rustebuef, — sensiblement postérieur à Hélinant, il est
vrai ', — fait rimer d'un côté mains minus avec mains
m a nus, LV, 5,456, LVI, 2007, de l'autre saintes:
jointes LIV, 83, meingne : besoingne LVI, i5, besoin^
gne : enseingne XXXVI, i65 (et même joing : hon LIV,
239, où la diphtongue est évidemment décroissante);
de même on trouve dans VYsopet de Lyon (xiii® siècle)
des rimes telles que besoigne : ensoigne 529, doigne
(deigne) : vergoigne 999, ensoigne : cyoigne 11 65, en
regard de complaigne : raigne 1121, et déjà dans la
première partie du Roman de la Rose (vers i23o),
paintes : cointes 6o3.
Le poète sépare, du moins à la tonique, a -|- nas. +
cons. de e -f- nas, ^ cons., sauf dans les exceptions
connues. Ainsi on trouve an dans les rimes II a, X a,
XVI a, XIX b ; en dans III a, XIX a, XX b, XXV a,
XXXV a, XXXVII a, XLb, XLIX a. Entre les mots qui
riment indifféremment en an et en en % on peut rele-
ver dans notre texte dolente^ XXV, 12, dolen^y XL, 1 1,
rimant en en; acraventes < *adcrepantas, III, 5, est
connu dès Rolant^ 3923. — Pour an et en antétoniques
il est à observer que mengie:^^ <manducatus, XLV,
10, est associé à laidengie:{^ en gie\, aengie^^ etc. Par
contre acreanter se joint à des mots en an {chantery

1. Mort vers 1280; voy. G. Paris, Litt. fr. ati moyen dge, 2" éd.,
p. i85.
2. Voy. P. Meyer, Mém. de la Soc. de linguistique, I, p. 273 ;
Suchier, Reimpredigt, p. 69.
3. Pour cette forme cf. par exemple Suchier, Aucassin, 5o éd.,
p. 72.
LANGUE tXlX

Supplanter, etc.) II, ii. Remarquez vcùssxfr enter y amer,


entamer, etc., VIII, 1 1, où l'on pourrait pourtant aussi
supposer le développement /<?rmer, /armer, /ramer '.
Avant l'accent ces deux sons ont donc probablement
commencé à se confondre. ,j
e < a latin ne rime jamais avec ie. Parmi les mots en
ie nous relèverons giet (gie\)^ substantif déverbal de
geter, XLV, 6.
ë tonique + yod donne i, cf. eslire, pire, en rime avec
mire, martire, dire XI a, délit, eslit^ lit, rimant avec
escrit, dit, s'ocit XI b ; de même les rimes XVII b,
XXIV a, XXVI a, XXIX b, XXXVI b. Par contre é
+ nasale + yod produit -ien dans le mot engien
<ingenium, XVII, 9. Cette forme, qui n'est pas pro-
prement française, paraît spéciale auxdialectes du Nord.
Elle se trouve à la rime chez le Rendus {Miserere X,
10, XL, I, CXI, 10) à côté de engin [Carité CCVII,
10 '). De même on voit engiens et engien rimer avec
biens (Mousket, 19568), siens (ibid., 2701 3), biens, riens
etc. (Baudouin de Condé, XX, 269), bien (Jean de
Condé, LV, 218, Ju de S. Nie. 187, i), tien (ibid.,
206, 21).

L'e provenant de è, œ lat. entravés et e venant d'ê,


œ, i, se confondent, comme le montre la rime XXX b,
sèche (siccat), lèche (germ. lekkon, likkon), ^ pèche
(peccat), conteche, crèche (germ. krippja), sèche
(sêpia)^ — Le représentant du germ. flikkja est
jfliche, XLII, 7.
Parmi les mots en -iaus « ëll + s)j str. XXIV et
XXXVI, citons l'adverbe viaus et le subst. aviaus, — La
rime XIV a, en -aus, contient des mots provenant d'ail
1. Cf. âmes: enfermes Chron. de God. de Paris, 3483.
2. Voy. Van Hamel, Carite\ p. cxviii.
3. Voy. Mackel, Die german. Elemente in der fratv{. unàpro-
v^wf . Sprache {Fr. Stud., VI), p. 104 s.
4. Cf. Fœrster, Zeits.f, Rom. Philol.^ 1904, p. 5o8.
XLXX INTRODUCTION

,4- -y- chevaus, d'als: faus; d'à/ + s : maus, chardo"


Inaus, forme demi-savante de cardinalem ; d7// + -y*
• aus^ caus. De même ï + / mouillée -{- cons. : s'aparaut
' (rimant avec haut ^ faut, etc.) VIII, 4. — Hélinant ne
confond pas les diphtongues au et ou (cf. ci-dessous).
En ce qui concerne ces trois sons — iau, au, ou, '-^
•notre texte se comporte absolument comme les poèmes
du Rendus de Moiliens \
é {œ, î) lat. accentué, libre ou suivi d'un yod, donne
oi. Cette diphtongue rime aussi bien avec le produit de
'au + yod qu'avec Voi des mots savants en -aire ^i-orie^
^'Oile <i'0lie. Cf. d'une part : oie (audiat), monoie^des-
'^roie, voie, reproie, coroie, VI ; rois, mois, Biais, Tibau-
- dois, trois, chois (subst. déverbal tiré de choisir <^ kaus-
• jan), XVIII ; poi (pa ucum), quoi, foi, loi, soi, conroi,
. XXVI ; guerroies, proies y emploies, joies, voies, coroies,
. XLI ; d'autre part : toile, poile, voile, apostoile, chari"
doile, estoile, XIII; /o/re, gloire, victoire, croire,
t boire, noire, XLVI. — Avant l'accent oi provient d'au, û
-(ô), t {ê, œ), è [œ] suivis d'un yod : ennoisie\ (innau-
sediXo s) :envoisie:{ (invitiatos) : croisiez (cruciatos),
hoisie\ (de b a u s j a n) , armoisie:^ (d'à r t e m i si a) , proisie^
r (prëtiatos), XXXIII; estoier, emploier, envoier, cui-
vroier, guerroier, coloier, XII.
Les mots en o ouvert, provenant de ô entravé ou de
au lat., ne riment qu'entre eux; voy. les rimes XXVII b
et XLIX b. — Il en est de même de ceux en we < o
latin libre; cf. XLIII.
' La diphtongue ou (avec o ouvert) est représentée par
ries rimes de la str. XVIII : pout,Rotrout,tout (toi lit),
\mout (prés, de moudre), asout, sout (prés, de soudre) ;
et de la str. XXXVII : cow^ (co 11 os), mow^ (molles),
Pous {Pol-^s)*, cous {colap os), cous, fous (fol lis).
1. Cf. Van Hamel, ouvr. cité, p. cxiv.
2. Rustebuef, par exemple, connaît la rime saint Pou : pou,
VI, 42, X, 345, XLIV, 217, XLIX, 109, etc.
LANGUE LXXI

Au produit d'ô lat. libre accentué s'associe celui d'au


-j-w; neveu, treu (traugum), peu (paucum), /^rew,
leu (lupum) , hareu^ IX. Les formes treu et peu (cette
dernière a fini par s'introduire en français), sont propres
au dialecte picard (et wallon). — Parmi les mots com-
posant la rime VII b, en eu « ô, w), nous relèverons
demeure et sequeure, esqueure «-currat) '; pour lés
deux derniers, on peut se demander s'ils remontent à
des formes où rr s'était réduit à r simple, ou s'ils sont
analogiques.
Le poète ne confond jamais à la rime o fermé entravé
avec o libre en latin ; cf. les rimes XXI a et XXX a. Dans
cette dernière strophe, v. 2, mot <, multum rime avec
dot (dubito), tôt (* tuttum), englot^ bot, tprot; Vu (o)
provenant de 1'/ vocalisée a donc été absorbé par le son
identique qui précède. — 0 fermé ne rime jamais avec
o ouvert; cf. la note du v. XXVII, 8.
La diphtongue ui, provenant de ô -|- yod et de « -f
yod, porte l'accent sur le second élément, comme le
montrent les rimes XXIV a anuite^ -ite, XXXV b truie,
-ie, XLVIII b menuise, -ise (XXXVIII b truiUie:^,
-illie:(\. — essue rime naturellement en -ûe, I, 12.
L'auteur distingue soigneusement \ de s, comme on
le verra par les deux séries de rimes qui suivent :
Rimes en z.

-AZ V a : îa:{ (laqueum), verregla^, ha^, fa\, ma^,


degra\.
-Auz XII b : assau^, chau\y hau\, sauj[ (salicem),
fau:( (falcem), girfau:{.
-ENZ XL b : argen\, gen:{, den\, deden:^^ ven:{, dolen^.

I. Cf. deseure : aceure (Mousk., îSqSS), sekeure : eure (Ju de S.


Nie, 199, 23), sequeure : desseure (Rose, 3 293), labeure (ibid.
41648), queure : heure (ibid. 14544), aqueurent : eneurent (ibid.
9340), queure : sequeure : eure : pleure (Villon, Gr. Test., XLIX).
LXXII INTRODUCTION ^

'" -lEz XXXIII a et XXXVIII b ; ces rimes n'admettent


que des part, passés en 'ie!{; XLV b : laidengie:{\, gie\,
aengie^y chalengie\, mengie:{, vengie\. n

Rimes en s

-AiNs (-EiNs) XV a : Rains, mainSy rains^ frairis,


mains, sains {s anus).
-ARS XLVII à : mars (m arc -\- 5), espars, chars (car-
pes), bars, chars (carres), ars (ar s us).
-AS XV b : bas, las (lass u s), pas, as, gas (ga b +5),
dras ; XLV b : cras, dras, pas, bas, trespas, gas.
-Aus XIV a : chevaus, chardonaus, aus, caus, faus,
maus.
3^ -ERS XLV a : divers, ivers, en/ers, fers, sers,
pervers,
-lAus XXIV b : jovenciaus, damoisiaus, oisiaus, mor-
siaus, coutiaus, mantiaus ; XXXVI a : viaus, aviaus,
porciaus, biaus,jusiaus, Cistiaus.
-lENS XVII a : tiens, chiens, miens, Orliens, engiens,

ta -ismi
IVs.a : i^fms^^anfimts, m'a mis, pramis, n'a mis,
:: ;r;
-OIS XVIII a : rois, mois, Blois, Tibaudois, trois,
chois; XXXII b : pois (pensum), rois, lois, crois (de
croistre), pois (p i s u m), craspois.
-ORS XXVII b : cors, dehors, trésors, amors{*Sid-
mer su m, vey. la note de ce vers), sors (germ.
saur-f- s), mors (mersum) '. .s» : ri '.
Le produit de judicium est juïse, XLVII I, 3,
forme savante. itia, -icia donne -ece : richece, hau-
tece, secherece, destrece, s'adrece, blece, XXIX a ; mais

I. Le Rendus de Moiliens confond complètement ^ et 5; voy.


Van Hamel, ouvr. cité, p. gxl.
LANGUE LXXin

justise XLVI 11,8. — espuchier (en rime avec espeluchier,


huchier, etc.) XVI, 7, ne peut pas être une forme dia-
lectale de espuisier; espuchier paraît remonter à un
type tel que 'ex-puticare.
Les rimes ne nous permettent de tirer aucune conclu-
sion sur la persistance ou la chute de \'s suivi d'une
consonne sonore. Devant une consonne sourde s se pro-
nonce encore : paste^ haste etc., riniant avec chaste^
XXXVII b.
Il est inutile de prouver par des exemples que les
dentales non appuyées, finales ou médianes, sont
tombées dans notre texte. — A remarquer la forme
point (pugnum), XXV, 3, créée sous l'influence du
nom. singulier et de i'accus. pluriel réguliers /7oi>z:ç.
Pour des formes analogues, nous renvoyons %w,^s*^

I
tiaire de Phil. de Thaun^ p. lxiii et suiv. , .;., , r
Dans boire (b ibère), XLVI, 10, le v a disparu sous
une influence analogique.
/ devant une consonne est naturellement vocalisée ;
cf. ci-dessus, ou. Remarquez la forme, — bien
connue d'ailleurs, — nuns (en rime avec uns^ chascuns^
etc.), XLIV, 9, pour nuls^ nus. — Naturellement Vn
finale précédée de r ne se prononce plus, cf. la rime
XXI a. :
Parmi les mots en -illie!{y — avec / mouillée, après
iV^ remarquez avilHe:^y XXXVIII, 8.

L'auteur observe strictement les règles de la déclinai-


son. Ainsi, pour les masculins, 1'^ (:{) du nom sing.,
sujet ou attribut, est attesté par la rime ou la mesure :
XV, 12, XVII, 3, XXVII,7, 10, XXXVI. 4,. 5, XXXVII,
1 1, etc. Remarquer la rime XLIV b. Le nom plur. ne
prend pas d's : IX, 4, XI, 7, XXXVI, 7, XXXIX, i, 2,
8, II, XLVI, 6.
Les adjectifs à une seule désinence latine n'ont pas
d'e au fcm. : espoentant chiere XXII, 6, tel manière
LXXIV INTRODUCTION

XXII, 7, quel charXXVl^ 2, soëfvie XXXII, 9, seculen\


science XXV, 2, etc. '. îî^^
La I" pers. sing. du prés, indic. des verbes de la
i" conjugaison ne prend pas d'e non étymologique :
proi IV, 4, je t'envoi IV, i, V, 5, aport XV, 8, aim XVI,
2, L, 12, rfof XXX, I. Le prés. subj. de ces mêmes ver-
bes ne présente pas d'e non plus : gartNW^ 2, s'aparaut
VIII, ^,pensty.W\, 6, i?/o/f XXI, 11, s'apuit XXIII, 7,
.î'a^mï XXIII, 8, re^5om?XXV, 10. A remarquer spé-
cialement rfozVii IV, 6, voist XLIX, 12. (De même
puist XXX, 9). — EspoenteSj III, 12, est donc sans
doute à l'indicatif . oj
La i»"* pers. sing. du prés. ind. défaire est fa:{ V, 5 ' f ■
de /laii'r, /la;^ V, 4. La i" pers. sing. du prés. subj. de
ce dernier verbe est hace IV, 3. uo^l
On ne trouve pas d'imparfaits à la rime. —Le':
prétérit de pooir rime en -out^ XVIII, 3; cf. plus
haut.

a peu
"îi ydans d'observatio faire sur
ns à nous l'hiatus et l'éli-
sîon notre texte. Nous bornerons à relever
les cas suivants : ^e 2/ VÏI, 11, en regard de s* il V,
12, XXXV, 10, XXXVIÏ, la; je aim XVI, 2, mais
dont deïsse j'en plainne église XLVIII, 7; ors ne
argen:{ XL, 3; ce précédé d'une préposition et par
conséquent fortement accentué, en hiatus : por ce ai
changié mon corage I, 10, por ce ont IX, 4, XIV, 8,
élidé : por c'est
selonc ce a XXXV, 7;i t'itùluonam XXI, ,i«fii
e^l looq 10, XXV,

1. Le Rendus connaît \esyoTmesvaiÙan(ieySrièv€,'"soêve, vile,


itele, queles; voy. Van Hamel, ouvr. c, p. cxlviii.
2. Le Rendus admet déjà, à côté des formes anciennes, des
prés, indic. tels que Je travaille, je laidoie, fespoire, et des subj.
en -^, assez fréquents : flaiele, messones, levé, etc. (Van Hamel,
p. CLIIl).
3. Chez le Rendus de Moiliens le représentant de facio est
fais (0. c, p. cxxxvii).
LANGUE LXXV

10, XXVI, 5 ; de même por qu'est L, i \ va m'a Biauvais


XVI, I ' (mais Di moi a qaus d'Angiviler X, lo).
Les seuls cas d'enclise que nous ayons relevés (sans
compter ceux de del^ al^ el, des, as^ esy où l'enclise est
obligatoire) sont nés {ne les) II, 6, nel [ne le) VI, 5; le
plus souvent l'enclise n'a pas lieu, cf. ne /e II, 12, si le
VI, I, si les II, 3, etc.

En résumé, il ressort de l'étude qui précède que la


langue d'Hélinant diffère assez peu du dialecte du
centre, bien qu'on y retrouve quelques traces évidentes
de l'origine septentrionale de l'auteur. En entreprenant
d'uniformiser l'orthographe du texte, on a tenu compte
de ce résultat.

I. Pour l'emploi de la forme atone te ^ians un cas particulier,


Toy. la note de XXIV, 5.

fmm^
M I
m
rrÂ.i HUOMj^

ai ; 'val.î.'iK mr-
!■ i I ,.^ k

ir( ^
f îk . ' .,kî iup
r,-,., jbfiî^'l
,...o->- ^1-,

-•j , ■ ,lfh--.v! T-.:;:

,T^ii«Vînf;q i?*..
LES VERS DE LA MORT

Morz,
En celéquiestuve
m'as omis muersueen mue
li cors
Ce qu'il fist el siècle d'outrage,
Tu lieves sor toz ta maçue,
Ne nus por ce sa pel ne mue
Ne ne change son viez usage.
Morz, toi suelent cremir li sage :

I Note. Le ms. T2 fait défaut jusqu'à xxxi, 4, mais il peut être


regardé comme la dernière partie de Ti^ qui finit à xxx, 6. —
Ai place le v. 3 après 6, pour rapprocher les rimes ; E3 E4
omettent le v. 10 et introduisent un vers de leur façon après 11,
I Plusieurs mss. o«f, ici et dans les str. suivantes, Mort ; Ei tu
mas; Ti mad (= mas, plusieurs fois dans Ti); AiDiES ma;
A2 mun cuer — i A B^Ci D6 Ei E2 F2 tel, tele; B3 celé mue;
B4 dont.li — 3 F2 Ce qua fait; B2 loutrage — 4 A i -3 D2 Tn
nos fiers tous de ta {A2 A3 dune); B4 E4 sus ^ b B4 C2 D3
nuns; A3 Bi B3 D6 F2 Mais; A4 Ci Di Et; Ci neporquant
sa; A4 por toi — 6 A4 son mais; B2 D4 Ei E2 uiel ; E3 E4 fol
coragc; Ti uyec corage — 7 Ci Mais toi sole dotent; D3 Sors
toi soulemant c; D4 seulement craimment; B3 seule ont crcmi;
B4 D6 iE3 E4 F2 doter; Bi B2 C2 D5 criembre; A2 Di-3
Fi cremoir
i LES VEftS DE LA MORT

Or queurt chascuns a son damage :


9^^ Qui cen'i aipuet s'i rue.
avenirmon
Por changié corage
Et ai laissié et gieu et rage :
12 Mal se moille qui ne s'essue.

II Morz, va m*a çaus qui d'amors chantent


Et qui de vanité se vantent,
3 Si les apren si a chanter
i n Corn font cirqui par ce t'enchantent
Que tôt hors del siècle se plantent,
Que tu nés puisses sozplanter.
Morz, tu ne ses çaus enchanter
Qui le tien chant suelent chanter
Et la paor Dieu en enfantent :

8 E4 son courage — g A3 D6 E4 Qui ne ; Ci si i rue — 10 F/


Por quoi je change \Ti Ai Bi B2 D2 ai je ; A3Di F2 vies usage;
Ti A2 Ci usage (c/. le v. 6) ; Ei E2 estage — 1 1 E3 E4 Mes je (=
i'ai) ; après avoir ainsi changé le début du vers, E3 E4 ajoutent
Et voeill guerpir mauues usage — 12 ^2 A3 B4D6 E3 Mar
II Note. B2 change arbitrairement les vv. 3- 12 de cette stro-
phe, voir la description des manuscrits ; D4D5 om. 8.
I Al moi ; A2 Ci E2F1 me, les autres va {B4 vers ces = va
vers ces, C2 val) a; Ti B3 C2 D6 F2 damor — 2 C2 des vani-
tez ^ "è A2 A3 D2 lor; A3 aprens — /^ A3 D4 D5 Ei Que;
E4F Corne cil {F2 cheux) qui [E4 le reste en blanc) ; B4 Com
cil qui par dent t. ; D4D5 icil; C/ a ce; A3 B3 D4 D6 Fi por;
D4 D6 por toi; D4 chantent; A3 teschantent (= t'en-); A4 E3
senchantent; D6 enchanter — b A Bi B3 B4 D2 D4 E F Qui;
B4C2 D6 F2 tuit; A2 tost; Ai it — 6 A3 Por que ne puisies;
E3 Qui puissez; 2)2 Que ne les; Ci Que tu ne les puez supl.;
Ti Cum tu nés peisse; D3 D5 F2 tu ne puisses; E4 sourmonter;
plusieurs mss . sorpl. — y EMorski; B3 tu ses bien; A3 eschanter;
B4 om. çaus ; -- 8 A4 Que le croi {corrigé en droit) ; A3 Ki ton chan
ne; E4 Qui les enchans; A2 A3 B3 Ci D2 D3 E3 E4 seuent;
Bi {cf. B2 la hante) hanter; Ci planter — 9 ^i Et le fruit por
dieu; Bi Et ja por dieu en anfanter ; B3 Et qui le paor diu enf.;
A4 de dieu en enf.; D4 D5 E2'4 Et {D4 D5 Qui) de la p. d. enf.
LES VERS DE LA MORT ù

Cuers qui tel fruit puet enfanter,


Por voir le puis acreanter
12 Que nul tien gieu ne le sozplantent.

III Morz, qui en toz.lieus as tes rentes,


Qui de toz marchiez as les ventes,
3 Qui les riches ses desnuer,
Qui les levez en haut adentes,
Qui les plus poissanz acraventes,
6 Qui les honeurs ses remuer,
Qui les plus forz fais tressuer
Et les plus cointes esluer,
9 Qui quiers les voies et les sentes

loC/ Cil... seuent planter; £ Car; J3^ Ces; A2 A3 pues ; C2 suet


— 1 1 A3 Puis je por voir; A2B1 Ci te puis; B3 le uos puis crean-
ter; D4 D5 uos puis — 12 Bi Di D4D5 E F2 li tien g. {Bi Di
tuen, E4 F2 tuens, D4 D5 cuens guy ne leur); Ai nus tiens gius
ne ne sousplante; Fi nus tiex... li souplentes; A4 nul telz; D2
nul tel; A 2 nus teu; D2 D6 ne les; Bi nel sousplanter; E4
germe (= geu ne) le sourplantc; A3 Ke teuz jous point ne le;
Cl ont. le; A2 ne les; Ei pas nel; D5 soupplente; A3 C2 D3 D4
sorpl. ; D2 suppl.
III Note. D4-6 intervertissent 2 et i, Ai A3 F2 interv. 5 et 4,
AiDi interv. 8 et 7, B2 change 4-10 (yqy. V Introduction) ^ Di
Fi ont. 4, E4 ont. j et 10.
I B2 Nort; D4-6 Et qui en; Ti ad (= as); B4 a tes; B4E1
tentes; D5 uantes — 2 A3Bi Ci F Et {Fi Et qui); D4D5 Mors
de toz; D6 Mors qui de touz m.; Ai Bi en... tes ; Fi en... as
V. ; B4 C2 es (= as) — ZB1B2 Di esnuer ; E Et; D2 De ce te
pues tu bien vanter — 4 B3 E Et; D2 Que ; B4 Qui lieues en
haut et; A4 plus haus leucz ; B3 plus grans leues; Bi leucz plus
h. — 5 A4B1 B3 Cl E Et; Fi Mais; Ai le p. poissant; A4 les
orgueileus ; F2 hardiz — Çt E Et; B3C2E1 F fais ; A4 Que ne se
voeulent miex muer -- 7 A3 A4 B2 B3 Ci DiD5Ei-3 Et; Bi
fous; D5 puissanz tr.; B3 fait; Ci sez; Ti trébucher; A4 eslucr
— SA2B4 Qui; B2 Ci le; Bi sages; Ci riches; A4 tres-
suer;-<42 B/D5 eslcuer; 5.^ elluer; C/ bel suer; 5.? esnuer ; F/
oublier ; E4 om. eslucr — 9 B3Di Tu, E Et; Fi quierent ; E4
F 2 quier (£"4 en laissant un blanc pour la fin du vers); Bi B2D3
quiert; Ti querz, le reste des mss. quiers
4 L*K Vers de la mort

O Veai^sèntetii0âf: '=* !"? "^"^


Je vueil mes amis saluer ^ ^/ ^^
12 Par toi, que tu les espoentes. ^^ ^^-

IV Ne mie jecom
Morz, a mes amis, ''^ :^^^
a anemis
Renvoi
3 Ne com a gent que je point hace,
Ainz proi Dieu (qui el cuer m'a mis
Que ce li soille qu'ai pramis)
6 Qu'il lor doint longe vie, et grâce .
De bien
Mais tu qui espace.
tôt lora la
vivregieues chace "'*'^ '.^ *

9 De çaus o Dieus paor n'a mis,


Moût fais grant bien par ta menace,

10 A4 El Ou on ; Ti Bi B4 C2 D2 E2 O len ; ^ / Fi Par ont;


B3 Par cui; Di Par quoi ; Ci Par con ; A2 A3 B2 D3-6 E3 F2
Par ou; A3 on se puet; Ti A2 C D3-6 E2 on [Ti D4 D5 Ion) se
seut {Tj seiot, ^2 sioet); E3 len seut ; F2 lem puet; B4 se sent;
El se se (sic) seut ; D2 se puet; A4 Bi se puist; ^ j se wielt ; Di
suelent; B3 se pussent; Fi il puissent eschaper; A3 D3-6 pa-
luer; A4 espaluer ; B3 espauler ; Ti Bi Ci D2 E3 enpaluer;
Ai A2 B4C2 Di El E2 F2 empaluer — 12 A3 Por coi tu ; D5
Por ce ; A4 E4 coi; D2 que les mes espoentes; D6 tu les mese-
poantes
IV Note. A4 omet 6.
I A3 D6 tenuoie — 2 C/ Non pas com a mes; B4 Ci D2 D5
D6 Fi Non; D4 D5 E3 mie a mes; B4 come henemis — 3 B3
C2 Ne mie a; E3 Ne cour a riens que je tant; £ riens {E2 rien)
— 4 D4 pri por Dieu; Fi au; la plupart des mss. en {sou-
vent eu?); D5 en croez fu mis — 5 A3 A4 Que je; Bj Que
cest la rente; B3 Qui cou soient quil ont; Fi Que lui soille
que jai; B2 A randre ce que li p.; Ai A2 E3 F2 lor; E4
me; B4 E3 E4 qua — 6 Ti D3 E4 Que lor; B3 C2 D4 D5
E3 Et; plusieurs mss. Qui; C2 Et as (= aus); F2 bone v. —
7 B3 ouurer; Fi fere; D2 leur doint espace — ^ B3 Mors qui
te ; D6 tu diceus as la; B4 la hace ; D3 lestache; D4 leschace
— 9 5j De tex; Di D2 D4 pooir, E3 Fi pouer; Fi tamis;
Di a mis ; A4 Te fai connoistre a mes amis — 10 D6 E F2 Tu
fais; E bien {E4 om. bien) par ta grant ; A2 Ci D5 fait; Ai-3
Di grans biens; A3 ql ta.
LES VERS DE LA MORT

Car ta paors purge et saace


12 L*ame aussi com par un tamis.

V Morz, qui nos as toz pris al laz,


Qui en toz lieus fais verreglaz
3 Por nos faire verreglacier,
Certes, voirs est que je te haz,
Mais çaus o je t'envoi non faz,
6 Ainz le faz por aus solacier,
Por vanité loing d'aus chacier
Qui se poine d'aus portracier
9 Tant qu'aves les ait faiz o maz.
Mais qui te voit s'ame enlacier
Il C2 E Que; Ai Car peors {Plusieurs mss. -r); D6 E2 puors;
Fi etesface— 12Z)/ Lomé... mi tamise; B2 Fi L. comme; Fi par
atamis; A3 om. com; Ci ausin; D6 ensint; D3 par iiij; E4 samis
V Note. Ci omet cette strophe, Fi omet 3.
1.A4B3 D5 El E2 E4 F2 touz nous as {B3 a) ; Ti ad (= as) ;
A2 B3 E3 a; E4 mis; A2 33 a L; Ai A^ A4 D3 D5 as L —
2 C2 Tu fais en toz leus ; B4 mainz leus ; D2-6 E F fes as riches
{F2 as r. fais, D3 D6 f. au r.,E f. au riche); Fi verreglacier —
3 D2-6 F2 els fere; E lui f. — 4 D2 Voirs est certes ; Bi saches
que ; A3 om. te ; B3 nous; E4 le ; Di Fi ten haz {Fi teshaz) —
5 F ceix que ']e; Bi E sl qui; B3 ou tenvoie; Bi nos — 6 D6
En; D6 F2 leur fas; B3 lai fait; Bi leechier — j Bi Por veintrc
les tous et; Ei-3 vainne gloire; E4 {qui s'écarte ici de son
groupe) vanitey — 8 B2 Tant se... trader ; B4 poinent ; A4 del;
Ai a 2 A4 pourcachier; B3 B4 Di D2 F2 portraitier {B3 -ta-
tier, Di -crecier); E engignier — 9 52 Quil les ait fez aues ou
maz; D5 Quant; A4 Tant quant oes; A3 quaveis; A 2 que
iauls (? selon l'édition); C2 que auuez ; F2 qui uez ; D^ D5
que hauet {D5 a huec) ; A4 B3 D2D3 Ei E2 E4 les a {D3
ay); Di le as; Ti A2 A4 B3 D2 D5 F2 fait; C2 om. faiz; A3
un m.; .«44 D3 D5 E3 E4om. o; B4 E1E2 Fi et m.; D2 Tant
que las les a f. ; Ei E2 Tant que mus les a f. et; E3 Tant
que elle les ait f. m.; D3 E4 Tant que trestoz les; B4 Tant
que toz uains les f. et m.; Fi Et tant couars les — 10 C2
Mort; A4 Bi D3 cil qui; Ai A4 uielt {A4 wout); D4 D5 se
uoit; Bi B3 Fi om. te; ^4 lame; ^jf eslacier; Bi enlatic; D2~6
E embracier
LES VERS DE LA MORT

De totes parz et embracier, ' .. £1


12 Fous est s 11 ne lest ses degraz.
■jhl 7
VI Morz, trai ton cor, et si le 3onne , q
A Proneroi et a Peronne : • > , , q
3 Fai que Bernarz primerainz Polej ^ ^
Qui plus est près de sa coronne, -
Se Dieus nel refuse et seonne
6 Aussi comme fausse monoie.
Morz, di li que bien ses la voie
i Al jovencel qui se desroie
9 Quant Damedieus santé li donne,
Et quant li tout, si le reproie :
; a-iauq t: \Hors est del ploi de la coroie ,^p m «3 1 1

Il Ài-3 B3 C2 Di Et de totes p.; Bi enbracie; B3 répète


enlachier; D5 répète enbracier; D2-4 D6 Ei-3 enlacier; B4
E4 enchaucier — 12 A4 si plaindra ; Di D5 qui ne; Bi coses
d. (= toit ses); A3 son; F2 fait tes d. .
VI I B3 prcn; A3 D3 cors — 2 D4 A prime tor delez; D5 Et
apresme toi a; D6 Et a bernai; F2 A partenai; Ai A peronnele
et; A2 perounoi; ^Jpromeroi; Fi B4 primeroi {B4 pruneroi ?);
Bi piueroi ; B2 primerain ; Di prinmerai (?) ; D2 prounerai ; D3
prouendi ; E4 piuneroi ; Ej-3 ou a ; Ti A2 B2 B3 beronne; B4
et esperone; A4 Si fort quil viegne jusqua loiftBfte — 'iAiA3B3
B4 F2 Si que; E3 E4 primerain que b. — 4 Ci Que; Bi Di
Qui molt; A4 près a este de c. ; B4 F2 de la ; Bj tourene —
b Ai A3 ne le r. [A3 renfuse) ou sonc; Fi ne le; B3 nés; Ti
Ai-3 B2 B3 DE Fi o— 6 Fi Ausint; D6 Ensint ; Ci Ausin ;
plusieurs mss. Ansi ; Ti A2 A4 Bi C2 Ei E2 con la; B4 fasse
menoe — 7 Ti mes; E4 dilueques bien; Fi quil leissiez; B3
sai la — 8 ^J A; ^2 ^J Bi B3 Di D2 E4 F2 deuoie; D3
Fi desloie — 9 Ai B2 B3 C2 Tant comme dex; B4 jesucriz
same — 10 D4 D5 Quant il li ; Bi Quant li retout ; B4 li tens ;
A2 Di si li ; Ai A3 A4 B3 Ci Ei E2 se li ; D2 il li tost si le
proie ; Fi il li retost sa proie ; B2 repleie ; B3 Di repreuue ;
D6 si len ; E3 repoie ; E4 deproie — 11 Ti Ai-3 B3B4C1 D6
Fors {A3 Fols) ; E4 Lors ; B2 Hors de plet et ; B4 om. est ; A4
Fi en (= est) ; A4 de la roie; A3 ploit de la corone ; E3 plit ;
A2 B4 E2 a la c.
LES VERS DE LA MORT 7

12 Qui ne crient Dieu fors quant il tonne.

VII Morz, Morz, salue moi Bernart,


Mon compaignon, que Dieus me gart,
3 Por cui mes cuers sospire et pleure :
Di li que trop le voi coart
D'eslire a soi la meilleur part,
6 De torner ce desoz deseure.
Por quoi ne vient? por quoi demeure ?
S'il veut que Dieus tost le sequeure,
9 Por quoi le veut deservir tart?
P'ous atent tant que Tiaue esqueure :
Mais se il lest passer droite eure,
12 Dieus li dira : « Ne part ne hart ! »

VIII Morz, Morz, salue moi Renaut

12 Aï Bi B2 Ci D4 D5 E4 Fi Quil; B4 ne dote; Di E4
croît; D3 croie ; Ei ment; A3 tant qu'il ; D4 donne
VII Note. Ai om. 3, E4 laisse 4-5 en blatte^ Ci ont. 8-g, Fi
om. g-io.
I Ti renaut; A3 bernaut {cf. renaurt à la str. suivante); B4
Ci Benart — 2 Ei Le mien c. que dius g. ; Ai A3 A4 Fi chier
ami; B4 compère; B3 que nient hac; D6 qui dieu; E4 se d.;
B4 Ci Di-3 le g. — 3 Bi mi cuers — 4 B/ De li car ; A4 B4
D4 De lui; B3 que molt; E3 le roi; D2 bouart — 5 A3 denlirc
(= es-); Ci A eslire \d, Ai Ei a lui — 6 ^^ II torne ; Fi Ne
torne; D5 Destorne; Ti ccu ; E3 F desus; E4 deses — 7 F/
Por qoi et ne couient demeure; D5 ne menz; D2 ne pleure —
8 Bi Fi Se il uelt que diu \q; E K'\ — <) A2 D3 Par; F2 Ne le
doit pas deseruir; ^4/ le uoi uenir si tart; D2 E3 E4 le uient ;
A3 D3 tant; E3 E4 scruir a tart — \o E3 Fors tout ytant que
l'en requeure; E4 Fox [le reste en blanc); A3 atens; Ai queu
leuc ; F2 quali acore ; B4 quele acorre ; D3 Ei E2 leure ; Ti
Ai A2 A4 Bi B3 Ci D Ei E2 keure — \i E3 E4 Car; Ai
Mais se il passe la; B3 lais; D4 D5 laist; les autres mss. sil
laisse — 12 D2 tu uiens trop tart; -4 J ne al ne part; E4 nen art;
B\ B2 Di E3 E4 F art
VIII Note. Ti omet cette strophe et la suivante^ A3 om. 2, Ai
om. 3f Fi om. 7.
I A3 renaurt j B2 tebaut
$, LES VERS DE LA MORT

De par celui qui règne en haut»^


3 Qui se fait cremir et amer :
Di li, di li qu'il s'aparaut
A encontrer l'arc qui ne faut,
6 Sanz soi blecier et entamer :
C'est le jor de la mort amer,
O il covient passer la mer
9 Dont les ondes sont de feu chaut.
Fol puis le charpentier clamer
Qui sa maison lest a fremer
12 De ci la que la morz l'assaut.

IX Morz, di l'oncle, di le neveu


Qu'il nos covient par estroit treu
3 Passer a moût petit d'avoir.
Por ce ont sage assez en peu ;

2 D4 E3 part; Ai Bi B3 B4 D2 Ei E2 F2 maint en haut —


3 A2 Gui on doit ; B2 Que len deit et ; B4 Qui bien se ; Ei le
fait; E4 tremir (?); B2 B4 D4-6 creimbre {B4 criaimbre, D5
acreimbre, B2 D4 et cr.); A 2 C2 D2 D3 Fi cremoir; E et douter
— 4D1 El Di di li ; B3 Di li di quil ; B4 Et se li di qui; F2 Di
li di si qui — 5 Fi Encontre l'art qui ne li; A4 D3 A encontre;
B4 lar; A3 Ci D4 Fi lart; E4 laissant lare en blanc, que ne
— 6 A4 Seur (= Senz) ; Ai {ont. soi) et sans ; Bi lui ; B3 li bre-
cier; A3 D3 D5 Ei ne — 7 B3 Celi jor; A3 del la mort; B3
de le mor; D3-6 de sa; C2 en mer — g E3 E4 Ou; F2 Et d.;
B3 fet corr. en fer ; D5 de feu sont ch. ; Fi fier baust {ce copiste
écrit renaust, haust etc. à la rime) — 11 Bi D2 Fi laisse {cf. la
strophe vu, 1 1)\ B2 la ; F2 lait a framer ; Bi a famer; B3 a leuer;
Ci entamer— 12 Ai Dusquesla; A3 C2 E2 E3 Jusquatant; ^^
El Dusquatant; E4 Jusques a tant que m. ; Bi B4 F2 Tant quil;
B2 Si qua tant; Bi B4 voit; F2 sent; B4 lessaut
IX Note. Ti et F2 ont. cette strophe^ embarrassante à cause du
mot neveu; Fi om. 6, B2 D3 om. 7, Bi om. 10-12^ D4 laisse
un vide pour 11, D5 om. i ly E change 6.
I A3 dis... dis; D4 dît... dit — 2 A3 Ki; Ai Cor; E3 Si
uous; A4 Ci D6 leur; A3 B4 nos esluet: Ai A2 B3 B4 petit;
A4 B4 C Di D3-6 Fi lieu — 3 Ci a mon {ailleurs mont) ;
E3 a si — /[ D4 D5 Par cont ; A4 Por tant ont sage ; A2 A3 Fi
LES VERS DE LA MORT

Mais li avers n'avra ja preu,


6 Car il ne set noient avoir.
Morz, tu nos fais apercevoir
Qu'en avoir n'a point de savoir :
9 Toz jorz i a de! poil del leu;
Mais cil te set bien décevoir
Qui povreté set recevoir
12 Et queurt toz nuz a ton hareu.

X Morz, qui saisis les terres franches,


Qui fais ta queuz des gorges blanches
3 A ton raseor afiler,
Qui la soi a Taver estanches,
Qui l'arbre plain de fruit esbranches

Por cont {A3 chent, Fi tant) li; Fi sages a assez auoir; la plu-
part des mss. li s. ; Bi un pou ; B2 B4 de peu ; Di de preu
5 A3 Et; Fi Mais que vaust ni auront ja; Bi li auoirs; E4 li
autre; A2 Di E naront; D5 le preu — 6 A3 Car ne le seit
mies; A2 Di Quil ne seuent; B2 asez aueir; E Que {E2 E3
Qui) tous jours béent a auoir — 7 A3 Tu nos fais bien ; Ci Fi
Mais; Ai A2 Fi bien nos; Di D2 bien uos faz; Fi fet; E lor —
8 Ai A2 A4 C Di El Quen auer — 9 A4 Tous tans i a tel p. ;
Cl D4 E3 Torjors; C2 i ai; B2 de peil del lou ; Fi pau dou
lou ; A I del beu ; A4 E3 de leu ; E4 dou louf; A3 po del ors —
10 B2 B3 C D3-6 Mors; Fi Mais cil se set molt bien auoir {cf. le
V. 6f qui est omis) ; E4 Fi se set — 1 1 £" uoet ; E4 ont. receuoir —
12 B2 Qui; Fi Et qui set dire a toz heu ; B4 Acort tout mis a
son; A3 E4 toz jors; Ci cort sor nos; E uient; Aï z. son
X Note. Ci om. cette strophe, B2 om. 7; E4 laisse 6 en blanc;
le V. 10 est fort embarrassant {cf. la table des strophes) .
I Fi saisist; Bi saisisez terres; Di qui les t. auez f. ; A4 s. la
terre frances — 2 A3 A4 ta cons {A4 ta cun) ; B3 ta tex (=ceus);
Bi queue ; B4 D4 E tes ques •,Ti Ai A3 Bi B2 B4 D2 D6 E3 F2
de— 3 BiB3B4D3E Por- D4 Auec; A 2 Aues; D 5 Aocs; Di A
toz rosoerz; B4 le tien ; B2 Ei E4 tes rasoirs {E4 rasours) ; B4
rasour; D2 rasoier; A2 A3 A4 C2 {A3 raisoir) rasoir; A3 B2 B3
D6 Fi bien afiler (F/ afile) — 4 Ai les sois; mss. soif, soit; B2
sei de; E4 la souef alainne ; D4 as auers; D5 a auoir; Fi aten-
ches — 5 -4^ Li arbre; A4 B3 Et; C2 abranches; E4 F2 desbr.
10 LES VERS DE LA MORT

o Que 11 riches naît que nier: . i- ^-% ^


Qui te peines de lui guiler, _ > -joM
Qui par lonc mal le ses piler, 1.Vj.q
9 Qui li estes al pont les planche? : j>
Di moi a çaus d'Angiviler ^ ,^*
Que tu fais t'aguille enfiler ,^ .
12 Dont tu lor veus cosdre lor manches.

XI Morz, en cui mireor se mire ^


L'ame, quant del cors se deschire ^^
3 Et bien voit en ton livre escrit
Qu'il nos covient por Dieu eslire [ ^

6 Ai Que li rices hom nait; Dj Fi na ; Fi fillier; E4 Q [le


reste du v. en blanc) -^-j A4E Tu; ^/ F2 lui gaber; Fi guilier;
E3 lauiser — S E3 Quant ; E2 E4 Que ; B2 de lonc ; D6 son ;
E Ions max; Fi pars lou m. de ourier; Di leur m. les sez; A4
te scet; Ti B3 B4 D4 lesses {B4 D4 laisses); D5 loing mas
laissie; ^j £ fais — 9 F2 Et; A4 Bi B3 ET\x\ Fi Qui ostes
dou pomier les br. ; A3 B3 D6 del pont , Ai le plance; B4 Que
li otes — 10 Al A4 Bi Di D4 D5 om. me, moi ; A2 Di mes
amis ; Ti Ai A3 A4 Bi Di D2 Ei Di as enfans {Ti A3 me as
e., D2 mes e., Ei moy as e.); B2 B4 C2 D3-5 E2-4 Di moi {B2
B4 E3 E4 ma, D4 D5 a) toz ceus {B4 touz ces, D3 toz cous) ;
B3 D6 F Di moi a ciax \ A2 A4C2 dangeruiler ; Bi B2 dangier-
uiler; B3 dangeuiler ; B4 danguler {avec un trait au haut de /'/);
Di D3 E2 dangiuiler; Ti D6 E4 dengeuiler [Ti dan-); E3
dinguiuiler ; D4 D5 denguiuiler ; Fi deguauuiliier ; F2 dan-
greuuiller(?); d'un autre côté : A3 dam guiler; Ai dant gilemer;
D2 dan guilemer ; Ei Di moy as enfans ghilemer — 11 Fi Cui ;
Al A3 B2 C2 F2 laguille; C2 E4 afiler; Fi anfiUier — la Ai
om. tu; A3 li wez cosdre ses; D4 D5 fes c. ; Ai dois c; As
B3 El E2 cousderas ; D2 les
XI Note. B2 om. cette strophe.
I B3 est (= en) qui miseoir; D2 miroier {cf. rasoier etc. -X",
3); mss. mireor, -oer etc.\ Ti muroer — 2 B4 D4 Ei-3 qui; B4
de soi; C2 il du c. descire; Fi deliure; Ei E4 destire (J?^
detire) — Z B3 uoi; D4 D6 len ou; D5 uoit ou liure quil ; Ai Di
F2 son ; Fj Qui voit escrit en son liure — 4 B3 Di D6 E3 Qui ;
Cl Que nos; E4 uous; A3 estuet; Fi par dedenz lire
LES VERS DE LA MORT II

Celé vie qui est la pire J

6 Selonc
Di mes leamis
corporel délit,
que tuit eslit [^^
Ont fait en paradis lor lit
9 Por sofrir doleur et martire.
Or facent dont ce qu'il m'ont dit !
Car ame qui Dieu ment s'ocit,
12 Et moût a entre faire et dire.
U
XII Morz, qui defenz a estoier ,^
L'avoir, que l'en doit emploîer
3 Ançois qu'en oie tes assauz,
As princes te vueil envoler
Qui trop suelent çaus cuivroier
6 Qui suefrent les froiz et les chauz.

5 A4 B3 Celi; Di uoie; A4 qui en (= est); Fi En ele uîc


qui... pure — 6 5/ les corporex ; Fi Soit dont li cors poi de
délit — -j A3 Dis ; Di D3 qui tout [D3 ton) eslit; E3 qui tost
-^ g A2 D2 Par ; A4 Sil sueffrent ; Bi peinnes et martyres ; E
mesaise et — 10 E4 Or sache {le reste en blanc)-, Di face ; Bi
F2 quil ont; Ci quenquil; dans A4 ce v. a été coupé jusqu'à
mont dit — 11 Tj Quarme qui a dou ; C2 Di Que ; E4 Q {le
reste du v. en blanc); A3 Ci F2 lame ; B3 C2 D2 04-6 li hom;
A4 bouche qui ment larme ocisl ; Bi Car qui ment a dieu same
ocit; B3 qui deuient sougit ; Di D4 D5 qui a {D4 D5 qua) d.;
Fi qui mant tost; Ci ment occit — 12 B3 B4 Car ; Fi Que ;
E4 F2 Et mont ; A3 entre fait
XII Note. Ci ont. cette strophe, D5 om. 3 et g, A3 om. 7,
D3 ont. 9, D4 le laisse en blanc; E4 om. 12.
I E4 Mors q {le reste en blanc) ; B2 om. qui ; A3 ades fais e. ; Di
estouoir; F oustoier ~ 2 Ai D4-6 que cil; F2 con doit
monteploier; Ti A2-4 Bi B4 Di-3 Lauer ce quil; Ei-3
seut; B2 despleier — 3-4/ A chiaus qui oent ; Bi A chois; 5.^
Auant; Ti A2-4 Bi B4 D1-4 D6 quil; A4 B3 F2 uoie; Ti
Bi oient; Ti consauz; B2 Einz que len oie teus; A2 asaus ;
C2 essaus; E4 qui ioie; B4 ton essaut; Fi En ceuz que len voit
besoignieres — 4 B4 Fi Es — 5 A4 Que; E4 Car; Bi F2
seucnt ; B3 Fi uoeulent; ^/ Di guerroier; D3 conroier; D4
conuoier; Ei cuuryer; E4 coustoier; Fi ennuier — 6 Pi Et s.;
Fi les fainz et
12 LES VERS DE LA MORT

Morz, tu venges les bas des hauz


Qui tuit se sont pris a la sauz ^
9 Por saint Martin mieuz guerroier : ^
Tu trenches par mi a ta fauz T
Faucons et ostoirs et girfaua. . ^
ue tu vois al ciel coloier. ., ^^

XIII Morz, qui venis de mors de pomnie'^'


Primes en femme et puis en homme? ^'
3 Qui baz le siècle comme toile,
Va moi saluer la grant Romme,_ J; *
Qui de rongier a droit se nomme," îî:^
6 Car les os ronge et le cuir poile,
Et fait a simonïaus voile ■ qoit luQ
: -i

7 Bi tu entes (= uences); Fj vuides le bas de hàùst; D3 des


aux — 8 Br Cil qui se prement tuit; B2 Les fez qui se prent;
B4 D3-5 Que; F2 Mes; B3 E Fi Car ; ^7 D2 tost; Fi tres-
tuit; A4 El mis; Ai ?i lassaus; A2 a lesaus; B3 a laissaus; A3
A4 D3 D5 E2 E3 as assauz; Bj B2 as {B2 au) sauz; B4 es
essaus; Ei a assaus; Ei C2 Di D2 D4 D6 F a la sauz; (7*/
Fi a la saut); E4 Car tuit seront [le reste en blanc) — 9 Fj Par;
A4 Por sainte esglise g. ; E4 Pour [le reste en blanc)', Ai sains
martirs ; A3 Ei Fi welh [Ei miel) ; E2 E3 veus ; Fi chastier
— 10 Bj trenche; F2 coupes; Ai A2 A4 Ei E2 tes f.; A3 te
ï.\ D4F la f. ; D5 et paras ta — 11^2 B2 B3 Di E F Ostoirs
et f. et; Ti D2 D6 om. et — 12 A3 on uoit; B2 a cel ; BS en
ciel; ^^ tornoyer; Fi coUoier au ciel; A2 Tu fais orguel sous
toi ploier
XIII Note. Ci om. 5, Bi om. g, Fi om. 10-12, B3 Di om.
lOy E4 laisse 10 et 1 1 en blanc.
I Ci péris ou; A3 D3-5 dun; Bi B3 del; D2 du; Ti om.
le dernier de — 2 A3 A4 B3 Ei Fi Premiers; Z)^ a f.. . a h.;
A3 Ci D2 D6 E3 E4 om. et — 3 Ai B3Di Tu; D^ les siècles;
A3 siècle et puis le toile; E4 om. c. t. — 4 A3 Va si salue ; Fi
semondre: D3 D5 roine; A2 le g. houme (?) — 5 Bi Et de
rugier... son omme; E4 mangier; Ci ades; Fi toz iors ne fine;
A3 SQlume — 6 Di D2 Qui; A3 Et; Ai A3 le char; B4 E4
ront; B4 C2 D5 le cuer — y B4 Qui ; Ai A2 B3 C2 D5 as; B4
es; Ci fai aus; B2 Di D4 D6 E3 au {Di ausi moniaus); Ei E2
de; F2 des- D2 Fi asymonie; E4 autresi nouiaus (om. voile)
LES VERS DE LA MORT l3

De chardonal et d'apostoile :
9 Romme est li mauz qui tôt asomme,
Romme nos fait de siu chandoile :
Car son légat vent por estoile,
12 J'a tant n'ert tainz de noire gomme.

XIV Morz,4aî^enseler tes^eyaus


Por sus mètre leschardonaus,
3 Qui luisentcomme mort charbon
Por la clarté qu'il ont en aus :
Di lor que moût ies dure a çaus
6 Qui plus aerdent que chardon
A bel présent et a grant don

8 B4 Fi des; Ti Aï A3 Bi B4 D3-6 E F -ax; Bi ch. de


lap.; Ci ou; D5 £"4 dapostoilles — 9 D/ om. li; Fi en {= est);
A2 Fi la {A2 li) mains — 10 A4 om. nos; Ei-3 nos uent siu
por; B2 de sen; D3 fuif; D4 uif; D5 suef; Ti claudele —
II F2 Qui sont 1.; Ai A2 Di E3 Quant; Bi Laides sunt sies
vent por; Ti A2 vient; C2 D2 uuet {D2 uelt); Ai comme; A3
Auaine nos Hure por soile — 12 Ti Ja mes; D6 niert tant t. ;
El niers; B4 cains ; Bi sa noire ', Ai Bi B3 C2 Di D4 D5 E
F 2 gone
XIV Note. Ti om. 7, D3 om. 2, A 2 place 4 après 12, D6 place
4 après 8, E4 omet 10, Ai interv. 8 et 7.
I A3 fais; B4 ensaler; F2 les — 2 Ai B2 Fi monter {B2
m. sus); Bi E mètre sus; Di F2 semondre; Ti soz ; D2 sou-
metre; A4 Ci D4 D5 tes; A 2 Di D2 D6 ces; Fi les desloiaus —
3 F2 reluisent conme ch. ; B2 B3 Ei E2 plus luisent que ; A4
Bi B3 B4 C2 D4'6 El E3 Fi noir; E4 uoirs; Ci Di lor que
qui soient uif ch. — 4 7"/ A4 Par; Bi B4 Cest; B2 bonté ; C2
locurte; F2 chartre; Fi chierte ; D5 qui ont; Bi B2 B4 F2 qui
est; B3 A ceus qui nont peur en aus; F2 or aus — b Fi écrit ce
V. deux fois; A3 di les; E4 Diluée [le reste en blanc); Ci Et
que trop dure a hicaus; Bi mont est durs et chaus; B2 C2 [cf.
Ci) trop ; B3 les dure ; A2 Bi B4 Di-3 Ei-3 est; A3 Bi B4
D3 durs; Ei-3 F2 dur— 6 Bi F2 Quil {F2 Qui) saairdent
comme; Ai Ci Di plus a.; A4 saerdent plus; Fi se ardent; E2
sacerdent;^!/ de c; Ci Ei Fi charbon — j Ai B3 Au grant p.;
Ai B3 B4 Di D2 D6 Ei-3 Au., aii; E4 A biaus ; Fi Aus
14 LES VEkS DÉ LA MORT

Et por ce ont chardonal noiK. , ^^ ^q


9 Romme emploie maint denier latjâ^q
Et tôt fraitin et tôt seon,
Et si sorargente le pion
12 Qu'en ne conoist les bons des maus. Sî

XV Morz, crie a Romme, crie a Rains : ^ix


« Seigneur, tuit estes en mes mains,
3 « Aussi li haut comme li bas.
« Ovrez voz ieuz, ceigniez voz rains,
« Ainçois que je vos praigne as frains
6 « Et vos face crier Hé las !
« Certes je queur plus que le pas,

bons; Aa A4 81-4 C Di D4-6 F2 bel d. ; Ei E2 gent d.; Fi


et aus; E4 biaus
8 .4/ J3/ B3 Di D2 om. Et; A3 De ce ont ilh; Fi Que ; A4
E cardounal [Ei E3-2i\xs) ont non ; Ti a non ; B2 de ch. le ;
Bi D3-5 El E3 F-aus — 9 B^ Que; ^4 Roume empl. les;
Tj Ai A2 Bj B2 B4 C Di D3-6 Ei-3 F Mais r.; Bi em-
ploi; A3 D2 maint; E4 mains; les autres mss. om. ce mot.
Mss. deniers, exe. A3 D2 — 10 Ai fraiton; A3 fratin; Ti
A2 A4 B3 El F2 fraitin; B4 frecin; E2 fraintin; Di farcin;
B2 freton et; Bi tos faitis et tos; F2 ton f. et ton s.; Ci D6
brisie et; D2 froin; C2 D4 D5 croin; E3 crein ; ^/ et tôt lai-
ton A2
; limon; D5 seonne — ii B3 Einsi ; E4 Et cil ; A4 Et se ;
A3 covrent dargent; Fi Et soz langent se siet li pions; B3 B4
C/ de — 12 Bi Quil; D3 F2 Quen nen; D4 D5 Qui ne c. des
b. les m.; Di le bien; Ei E2 le bon; Fi Len conuist bien;
E4 faus
XV Note. B2 et F2 om. 7; les trois derniers vers se trouvent
cités dans la Somme le Roi, voir Romania, /, 366.
I Ci crie r. et huche r. ; Ti A2 A3 D3 F2 et crie — 2 Bi D2
D4 E3 Seignors; B2 Di ua toz ; A3 esteis; A3 es mes — 3 D6
Fi Ausint; B2 le., le; F2 baus — 4 Fi Ostez voz en; Ei
Ouures ieus et; A4 F2 les., les; A3 B3 cangles ; Ci char-
giez; B4 cintes — 5 B4 Auant; Ai E tiegne; Ti a; Bi Ci
D6 E4 au ; A3 A4 Bi B3 B4 Ci E mains — 6AiB3FiKq ne.,
crier las; mss. a, ha, ai, es 1. — 7 A3 Por deu; A3 B3 je vois; Ti
Ai Bi jakeur (Bi jacorq);DJ? Èi je cort (=s corc); A4 Ci vieng
LES VERS DE LA MORT l5

« Si aport dez de deus et d'as


9 « Por vos faire jeter del mains.
« Laissiez voz chiflois et voz gas !
« Teus me cueve desoz ses dras
12 « Qui cuide estre haitiez et sains. »

XVI Morz, va m'a Biauvais tôt corant,


A l'evesquecui je aim tant
3 Et qui toz jorz m'a tenu chier :
Di li qu'il a sanz contremant
Un jor a toi, mais ne set quant.
6 Or se penst dont d'espeluchier
8 Ti A3 B3 C2 Di D4-6 E3 F Et si port {A3 B3 por) ) Ai A2
Ci D2 D3 El E2 Et saport [Ei-tc)', A4 E4 Saport (F^-rte) ;
A4 uns dez ; B2 Fi et dars ; Ti das et dus — 9 C/ om. vos ; Ci
joer; Ti A2 A3 C2 D6 Fi le m. ; A4 D3 F2 les; D5 des — 10
A2 B2 Di {et Somme le Roi) Osteis ; A i chifflois vos gas ; A2 A3
B3 siflois; C D4 D5 {e( Somme le Roi) chifles {Ci cifles); A4
cyfflers; Di F 2 trufes {F2 trufez) ; Ti B2 D2 D3 D6 chufles;
Bi gabois ; Ei geus et ris et g. E2-4 geus lessiez voz — 1 1 D2
(ef Somme le Roi) Car... souz; .44^ Tiex tue choe deseur; Ti Ai
A3 Bi B3 cueure; Ei bras — 12 Ai-3 Ci Di D3-5 Fi tous
{Ci tor) fors et; D2 forz et touz ; D6 tout fors et tout; B2 C2
F2 tôt cuide estre forz ; E3 E4 {et Somme le roi) et fors et; A4
Bi B3 B4 El E2 haitiez
XVI Note. B2 om. cette strophe, D4 D5 om. 7, Di om. 8, E4
laisse 8 en blanc.
I A3 Bi B3 Ci D4 D5 E4 va a; C2 vai a; A4 Di D2 Ei
Fi moy ; F2 men va beuuaiz; Ai men a ; Ci biaumes; Di D2
D6 E3 om. tôt ; Ei om. a\D6 au ; D3 E3 tost ; D4 D5 tost et ;
Fi moi briefment c; E4 auant; A3 errant — 2 D4 A larcc-
uesque; B4 Di lauesque ; A4 Ei F2 que j'aime t.; mss. qui
maime — 3 A4 Ci D4 D6 E3 torjors ; A2 A4 eut — 4 Ai ait;
F2 que sanz; E3 E4 que a ceus ; Ci a ces; Di ma — 5
E2'4 A' touz {E2 toi) un j. ; A4].a tort; Ti A3 Bi Ci D3-6 Ft
et ne; Ai A4 Ci Di D2 E F2 sai ; A2 seis — 6 A4B1 Ci F
om. se; -<4/ D2 paint ; A3 se poine del esforchier ; B4 se pensoit
desp- ; D4 D5 se puet ; A4 Bi de lui espeluchier {Bi-he\-) ; Ci
dou tost depelucier; F2 de lespebachier ; Fi pent de bien ; iBJ
a lesploitier; A3 A4B1 Ci Fi om. dont
"llÔ LES VERS DE LA MORT

Sa vie, et sa nef espuchier


Et de bones mors aluchier.
9 Des ore mais se voie en grant,
Puis qu'il t'ot a son huis huchier
Por sa chaiere tresbuchier
12 Et por esqueurre son devant.

XVII Morz qui les hauz en prison tiens


Aussi comme nos, povres chiens, {. ^ rtt.«/Ki 'CA^M*

3 Gui li siècles a en despit :


Salue deus evesques miens
Qui sont de Noion et d'Orliens :
6 Di lor qu'il ont mains de respit
'j Ai Et same (= sa uie) et; A3 De sa uie et same; Bi B4
Same {= sa uie) ; B3 son cuer et sa uie ; Di Sa nef et sa uie ;
A3 A4 espurgier; Ti despurgier ; A2 Bi D2 F2 espuchier j 5-^
despuisier; B3 espucier; Ai C Di D3 D6 E Fi espuisier — 8
A2 A3 Car de grant auoir atisier {A2 aluchier) ; ^-^ Quar de
grant auoir alusgier (ou p.-ê. abassier) ; Ai De grant auoir a
aiugier; Ei-3 Et a boinne uie esluchier; E4 Sa. {le r. en blanc)',
Fi De bones mours soi auencier (c/. Ai aiugier = aingier ?); Ti
aueier(?); D2 Et des b. ; B4 esloichier; Ci alegier — 9 -4 Ne
{Ai Or) se doit mais ueir {A3 auoir) en grant ; Ci Et désormais ;
D5 Desoresmes; E4 Desoremais {le reste en blanc); Bi grant je
li mant; B3 se uoie est (= en) g. ; Ei-3 sen — 10 Ai Fi Puis
que tout a a son hugier {Fi huichier) ; Ci Des quitot; A4 tost ;
B3 tait (= tout); D2 quil ot ; D4 doit a; Ei E4 toit {Ei
toit); F2 tout; Di a sa voiz; A 2 hucier; C2 huier; F2 buchier;
E3 son buchier huis — 11 A3 ta; F2 la; Ai A2 Fi carete (F/
charreste); Ai carier — 12 Di Fi V*or; Ai B4 Di D4 D5 E3
escourre en; E4 escriure en; Fi escouler soi de d.; A3 toi
deuant ; E4 laisse son en blanc.
XVII Note. B2 om. cette strophe, A 2 ont. 2, F2 om. 3, A3 ont.
7, Ci om 8, Ai interv. g et 8.
2 F 2 Autresi conme poure chiens; Ai Fi comme uns; D6
com nous poure ; D4 D5 .1. poure chiens — 3 Ti Ai A3 Bi
B3 B4 CDi D2 D6 Que ; E4 Mors le ; A3 tient ; D4 D5 E4 as ;
E3 a eu en — 4 ^i me .ij. ; D2 moi .ij. — b Ai A2 F2 Celui de •
D2 Fi loon et; Ai A2 E damiens — 6 A2 A3 Dis lor {A2 or) ;
A3 mois
LES VERS DE LA MORT I7

Qu'il n'a en lor faces escrit.


Tu fais de grant terme petit,
9 Or se gardent de tes engiens!
Tu prenz le dormant en son lit,
Tu tous al riche son délit,
12 Tu fais biauté devenir liens.

XVIII Morz, qui as contes et as rois


Acorces lor anz et lor mois,
3 Qu'onques nus aloignier ne pout :
Chartres et Chaalons et Blois
Salue por les Tibaudois,
6 Loëis, Tibaut et Rotrout !
Morz, qui rehapes quanqu'en tout
Et qui menjues quanqu'en moût :
7 Ai Ke en 1. faces; Ai A2 nait; A4 Bi Ei-3Qvi\\ nont; A2
D3 F2 Que na ; D6 escrite — 8 D4-6 de lonc; F2 del g. ; -4/
un petit — 9 D4 Or ies de .11. e; Z)5 Tu ies ore de tels e.; A3
si g. ; Ci F2 de lor; Ai tex; A3 tcz — 10 Ti Ci Di D3-5
les dormans ; B3 Fi lendormi ; Di Di D4 lor — 1 1 F2 traiz ;
E4 déduit — 12 C2 beste d. ; Bi niens; F2 fieux
XVIII Note. B2 Ci om. cette strophe, Fi ont. 7, A2 F2 cm.
Il, Ai interv. 8 et 7, E4 laisse 10 en blanc.
I A3 E4 a., a ; Dj D4 D6 au., au ; Ei E2 princes et — 2 B4
Escorcis; Di le sens et les; Bi D4 les., les ; D5 leur tens ; F
leurs., leurs; E4 temps et — 3 E Che que ; A2 Cou que; Ti
A 1-4 B4D2 hom ; J?/ acourcier ; E3 esloignier; E2-4 puet —
4 Bi Certes et — 5 A3 salues; Ti Di Fi moi les; F2 tiel-
baudois; Fi miens bourjais — 6 A3 Loer t. e;; E Tiebaut loeys
et {E3 et loeys reteut ; E4 laisse en blanc le troisième nom);
Ti Ai A2 A4 B4L. renaut et; B4 D3 D5 D6 Loys {D3 Loiest,
(D6" Loois et ; D/ Et lèpre tibaut ; F/ et errant; A3 rotront;
A4 rotolt — j C2 Di D4-6 Mort mort qui hapes [D4 D5 qui
as); D2 D3 Ei-3 Mort qui hapes... retout; E4 Mors {le reste
en blanc); F2 Mort quil tôt hapes; Ai tu r. ; Bi rachates ; D2
D3 hom; D5 quant que te toust ; B4 F2 ce {F2 cen) con tôt —
8 D3 Fi Qui m. quant quel (F/ ques) on most; E Qui tout {Ei
tost, E4 le reste en blanc)) Bi maingue ; B4 menois; Ei man-
gue; D2 mengus quanque hom; E3 maine quanquele meut;
F2 cen quen ; A4 maut (= môut)
ïS LES Vers de la mort

15 Di a mes amis, a cez trois,


Que ne prestres ne Dieus n'asout
Celui qui sa dete ne sout
12 Ainz que tu l'aies pris a chois. I or

XIX Morz qui prenz çaus sodainement


Qui cuident vivre longement
en espérance : ^^ lu Va
3 Va moi pèchent
Et qui semondre vivement

Toz noz prelaz comunement, **


6 Lombarz, Englois et çaus de France. *
Por quoi ne font sanz demorance
Justise de laie poissance ^
9 Qui Dieu guerroie apertement ? ^^
Bastons ont por faire venjance,
Et cornes en senefiance
12 Qu^il doivent hurter durement.

9 A3 Dis; Ai ont. a ; Bi toz trois ; B4 De ben a mes amis


ces 10 A2 Bi Que dex ne p. {A2 ne que p.); Bi ne la; D3
Que .i.\Di Fi Que nus; £/ E2 Que prouoires; A2 D3 ne sout
— II A3 k celui ; D6 nasout — 12 Di Ancois que laies; E3
Aincois quil aient; Ai om^ tu; Bi les preignes; Ei soies;
Fi es crais; C2 D4 as {D4 a) crois ; Di D5 aus cros; D2 as
dois; E4 ont. le dernier mot; Bi B3 E3 au ch.; F2 a cors;
Ti enceis
XIX Note. B2 ont. cette strophe; Di om. le v. 7.
i Bi C2 Tu ; F2 qui pren ; E3 prent ; D4-6 icels {D6 touz
cex) en dormant — 3 E4 pensent — 4 fî J Di nous ; Ti A4 Di
E2 E4 F2 uistement; B3 ouniement; B4 isnelement; D2 bone-
ment — 5 F2 lesp. ;^/ isnelement ; A3 Bi Fi comunalment;
C2 Di D4 premièrement ; Ei entirement — 6 Di Englois lon-
barz touz; Ei Tous les 1. et ceus; D3 de ceus — 7 jB^ ne fust ;
E3 delaience ^S Ai-3 roial ; A4 B3 B4 Fi loial {B4 loiaul) —
9 B3 Que dix ; F2 Qui dex ; Bi B4 B5 guerroient ; E4 om. guer-
roie; B4 aspremant — ïo E2 E3 Baston; A4 ot ; D5 om. ont;
El E2 F 2 prendre — 11 yl i Et corones ; E cest s. — 12 A4 Bt
B4 D3 E3 Qui ; A2 Que ; Ci vellent ; E3 E4 hurter doiucnt ;
Z)5 malement . ' ^ - .
LES VERS DE LA MORT f^

XX Morz, morz, qui ja ne seras lasse


De muer haute chose en basse :
3 Trop volentiers fesisse aprcndre
Ambesdeus les rois, se j'osasse,
Com tu trais raseor de chasse
6 Por rere çaus qui ont que prendre. ^ .
Morz qui les montez fais descendre '
Et qui des cors as rois fais cendre :
9 Tu as tramail et roiz et nasse
Por devant le haut homme tendre
Qui por sa poesté estendre
12 Son ombre tressaut et trespasse.

XX Note. B2 om. le v. 8.
1 F Mort qui james; Ti serad (= seras); B2 Di F om. mort;
Ci aise — 1 E3 Danuier; D4 D5 mètre — 3 A Bi B3 B4 Ci
Di D5 Molt; Fi feissem ; Di E4 prendre — ^ Ai Andeus;
Bi A ces .ij. rois; B3 B4 Princes et rois; B2 D2 D3 Et
princes et r. ; Ci D4-6 Rois et princes {D5 Aux r. aux p.);
C2 F Et rois {F2 roi) et contes {F2 conte); Di Prieurs et
contes; E Contes et princes — b A3 B2-4 C Di D2 D6 Ei-S
Fi Comment {Di Come) tu [Fi l'en) trais rasoir {B4 resoir.
Cl rasoirs, D2 roscur etc.); Ti Cume très; Bi Quant tu
trairas ches de casses; D4 D5 Que; E4 Con {le reste en blanc);
A 2 rasoir de ta; F2 ton rasor; Ci de chausse —6-4/ A3
A4 chiaus rere {A3 raser); Ci que tu veuz aprendre; E4
Pour trestous ceus {le reste en blanc); Ai Bi D2 D4 D5 Ei-3
nont — 7 D6 tu — 8 £/ A qui; B3 les cors; Bi a toz; D5 D6
E3 de cors ; Ai les rois; Ci Ei des r.; E4 au rois; Fi es r.
— 9 £/ Tu atramas ;A3T\i a tr. et roit ; B4 es (= as) trauaillic
et; D5 tramailz ; D4 F2 trauail ; E4 Tu ammaines — 10 Bi
Et deùant; B4 E4 Par; Ai A2 Ci D4 D5 Fi les haus
homes; Ei E2 riche; F2 hom — 11 D6 Qui sa poostc fait;
E Et qui por sa {E4 soie) poissance ; Di pureté ; B2 sa grant
poste; Bi est tendre — 12 A3 D2 E4 Son numbre ; B3 et
trcssuc
^Pj les vers de la mort

XXI Morz, tu abaz a un seul tor «r^


Aussi le roi dedenz sa tor ^C
3 Com le povre dedenz son toit : ^^rj, ^
Tu erres adès sanz sejor
Por chascun semondre a son jor J
6 De paier Dieu trestot son droit. ^
Morz, tu tiens tant l'ame en destroit ',
Qu'ele ait paie quanqu'ele doit,
g Sanz nul restor et sanz retor. '
Por c^est fous qui sor s'ame acroit,
Qu'ele n'a gage qu'ele ploit, ^
12 Puis qu'ele vient nue a l'estor., , , , -i»

XXI Note, A3 om. le v. 5, B3 ont. 7, Dj om. 8, Ci ont. 10.


I Ti Di en ; Ci dedanz .j. tor; Ai jour ^ 2 A2 B3 Ei unr.;
Ai Di deuant — 3 Ai D4 Comme; B3 Ei un p.;B3 desous;
Di deuant — 4 A4 Ci euures; B2 E3 toz jorz; E4 retour —
5 El E2 Tu semons cescun ; Di De; A2 B3 semonre cascuns a
jour; E3 prendre ch. ; Di 04-6 Etor — 6 Ci Fi Por; A3 D2
F2 a dieu tôt ; £r p. tout quanque il te doit — '] A3 Mes ; jE^ Tu ;
D4-6 tant tiens 1. an {D4 a) ton {D5 son) ; A4 D2 lame tant;
B4 lome; F2 tiens lame en ton; Ai B4 D2 a destroit ; Bi lame
trop d. ; Di en son droit; Fi lame en tel ; E en ton {Ei te) d. —
8-4/ Si quele paie; A4 E4 Qucle paie; Bi Bi Tant quait
[B3 a) p. ; F2 Tant que ele ait p. ; B4 Quil ; D2 Quel ne p. ;
A3 A4 Bi B2 Ci ce; F2 son droit; Ei E2 tout sen droit; B3
trestot a droit; E3 E4 trestout son droit; B4 quamquid doit —
^ Ai nule faute ; B3 B4 E nule faille ; A3 arest et ; Bi recouu-
rier et; B2 C2 resoret sans; D2 resort ei s. nul tor; D4 recort
et s.; Fi confort et s. nul ; A2 B3 D3 séjour; E4 a son r. ; D5
destor; F2 retor et s. restor — 10 B3 om. sor; B2 lame; Di
sen aperçoit; E4 Et le cors si con chascuns voit — 1 1 Ti Ai A4
B2 B4 C2 D2 F Car el; Bi Di Qui na; A2 Quele nage quele
desploit; Ei Quant na g. que; E2 Quant el ; Ci nait ; A4 i a
nul ;D4 Fi quele poit; B4 Ci i ploit; C2 il; B3 qui li poit ;
Bz D2 D6 empleit; F2 lemploit; E4 Donnes pesme boiure
dont boit — 13 Bi C2 Ei-3 Quant; B3 Ci est uenue a; D4
seule; Ci estroit; E4 Cest par force non par amour ; B4 v. au
grant estor
LES VERS DE LA MORT 21

XXII Morz, moût as bien assis le monde


De totes parz a la reonde :
3 Tu lieves sor toz ta baniere,
Tu ne trueves qui te responde
Ne par force ne par faconde,
6 Tant par as espoentant chierç*, ;
Tu nos assauz en tel manière :
De près jetés a la perriere,
9 De loing menaces a la fonde.
Tu tomes ce devant derrière,
Car primeraine fais la bière
12 Qu'en atendoit tierce o seconde.

XXIII Morz, douce as bons, as maus amere,


A l'un est large, a l'autre avère,
3-
—a: ;
Les uns chace, les autres fuit.
XXII Note. E4 ont. cette strophe, Ai om. le v. 2.
ï D2 tu as; Ti ad (= as); Ei-3 ki as a. tout le; Ci apris — 2
A4 tout enuiron — 3 B2 B4 Qui sor toz lieues -— 4 B4 Que ne
troues que — b Ei E2 Par science ne ; Ci esponde ; A4 Ni
uaut nule force une aronde — 6 A3 Tant est esp. ta; B2 Tant
as espoentable; Ti ad espontante; D3 E3 F 2 espoiante — 7
A3 Tu assas en mainte ; F2 Mort mont par ez cruel et fiere ;
B2 om. nos ~ 8 B/ Des piez; Ci Tu nos gietes; D2 De loing
getes — - 9 D5 o la — 10 Ti Bi B2 F2 cel {Bi chels) deuant —
1 1 E3 Quant tu pr. fes ; B4 Car moût souant git en la ; Ci tes
beriere — 12 A3 En attendant; F2 Ken apele; Ei Ki deust
estre; A2 D3 et s. ; E3 a. estre s.; B4 Cil qui cuide plus estre
au monde
XXIII Note. B2 om. cette strophe, le groupe E om. 4 {E3, E4
gardent Souvent) et y substitue un autre vers après 5 ; Ci om.
7, Fi om. 7, 8, 12; A2 om. 8, E4 laisse 12 en blanc.
1 F2 douces es as ; E3 au douz bone au maus ; E4 aus uns
bonc aus uns; Ci Di D6 au bons au; Fi es maus — 2 A3 D4
D5 E4 As uns... as autres; A4 Ci Di F2 A lune; Bi Lune
est 1. lautre est a ; B^ E3 E4 om. est ; Ti A3 A4 B3 Ci D2
D4 El E2 F2 es, les autres mss. ies; Ci es doce — 3 La plup.
des mss. mettent les verbes à la 2* pers.; Bi Li uns chaces li
autres fuit ; A4 taste ; Ei li autre; E3 et lautre
^t LES VERS DE LA MORT

Sovent al juevne avant fait hère


Et prent le fil devant le père ;io,M UXX
6 Et queut la flor devant le fruit m ^Q
Et le cors bote ainz qu'il s'apuit ; ,jy £
Et tout Tame ainz qu'ele s'acuit ^j ^^p
9 Et fiertva ançois qu'ele s'apere.
Morz ^ ^yj
comme lerres par nuit jni>T a
Et l'endormi en son déduit .^ jj-p
12 Semont tost, avant de lui rere, . ,. ^^
.t>bnol pA fi 2*;D.irîoin sniol 9(2 q
XXIV Morz, qui est a veûe escrite ^j ^'p

4 i)J D4 S. a moine a.; Fi S. auence avcnt; C/ S. au joven-


cel ; A3 S. haste al jovene sa; Tj Del ienurz et del uiec sec
chère; A4 Ton pouoir règne et jour et nuit; D6 Tex ne la crient
qui la compère (cf. E au v. 9); F2 Assaut la uille assaut la mère ;
Ai Souvent as jones se compère [cf. D6); E ont. ce v.^et ajoute
après 5 : Et prent {E2 prens, Ei om. ce mot) la fille auant {Ej
deuant) la mère {cf. F2); Ti [cf. ci-dessus) B4 Ci fait {Ti fec =
fcs, Ci faiz) hère; Bi fais brere; A2 33 ses bere; Di sapere
{cf. le V. g); C2 D2 fet bere; A3 D4 D5 sa bere; Fi sa bière
{cf. la rime xxii, //). — 5 A3 Bi F2 prens; Ti B4E1 E2 Tu
prens ; D6 Car ele p. ; Di après le père ; D5 auant ; Ci deuant
la mère; pour E voy. au v. préc. — 6 Ti A2 A3 Bi B4 Et
quiez; A4 Et tout; Di D4 auant — 7 fi^ Le; F2 Qui ; Ai om.
boute ; Ti B4 D5 boutes ; E4 laisse en blanc quil sapuit ; F2
saprat — 8 B4 en traiz ; Ti Bi Ci Ei Et touz; Bi quil; D2
Et li toit; E4 Toit lame ainz {le reste en blanc); F2 saparrat; Ai
ains que sacuit — 9 ^/ quiert; A3 Bi B4 Ci fiers; B4 auant
que tu tapere {dans Ti aussi tu ta, comme correction); Ei-'3 Ja
mal ne fera nel {E3 quele) compère ; E4 Ja {le reste en blanc) —
10 Ci ausin comme par nuit; F2 M.comme lerre va ; A4B2 D3
D6 Fi vait ; Ti ueit cum 1. ; Di larron ; B4 tu vas con liere —
11 Bi Que; F2 Qui ; B3 B4 Car; A 2 lendormant; D4 Fi Et
prent; Fi le fol; D5 Prent; Ai El ne dort mie ains se déduit
— 12 Mss. tout {El tont = tost?); B4 Ci Semons; Ci tôt ades
de; D4 Et s. ; A4 D4 D5 lui tere ; Bi de broire ^d
XXIV Note. Ci om. cette strophe^ Fi om. 11.
I Bi Di E3 F es; B2 D5 ies; A4 en (= est) ; B4 ai sa (=
es a); Fi tu ki es neuue escr. ; Ei E2 as ta; A3 descrite; Bi
B3 C2 Di F2 y. et escr. ; D3-6 E3 E4 {Fi) est {E3 es) v. escr.
LES VERS DE LA MORT «3

En la vieille face despite,


3 Se repont bien es jovenciaus, ^
Et plus entor çaus se délite >'
Qui par fierté li dient : « Fui te! »
6 C'est en cez cointes damoisiaus
Qui vont as chiens et as oisiaus,
Et font homage as bons morsiaus,
9 Qui plus ardent que leschefrite :
A çaus gieue morz de coutiaus
Et lor afuble teus mantiaus
12 Qu'en plain miedi lor anuite.
XXV Morz, o tuit sommes en atente
Que tu nos somoignes ta rente,
3 Bien nos as fort loié le point :
Tu prenz celui en sa jovente,

3 B2 En vicie f. et en ; Bi la jenble -^ 3 A3 Bi D3-5 as —


4 F2 Et entor ceux plus ; A4 E3 en tous ; D4 D5 entre c. ; E4 Fi
eus — b Fi Quant por; E4 chiertey {le reste en blanc);. D3 li
cuident faire — 6 ^4^ 5^ £" a ces ; Di ont. cez ; A3 B3 E3 E4
jovenes; A2 courtes; A4 Bi riches — 7 B2 Di D6 E4 au ch.;
El a ch. ; B2 Di et au ; C2 Fi es... es — 8 Z/ Ai'3 B2 D2-6
Fi Qui; A3 ont lor bons lor enuiauz ; E4 Et se passent de ; A4
as grans ; Bi B3 a buens ; C2 Fi es ; E3 E4 cras ; F2 bon — 9
Bi Di E F2 Et ; B4 Que ; B3 p. argent lesquefrite ; A i lesche-
fruite •— 10 Ai Et tu lor joes ; Bi Mort jeuc a cels de tes; D2
D3 A tex; Z)5 jeues; Ti Ai C2 D2 D3 E4 des c. ; Fi de ces;
F2 a c.\A3 Ki font estors ki font cembiaus — 11 Ai Bi B4
afubles; A3 Si lor jowe de faus coutiaus — 12 Ai B2 D4-6 E4
Ke de ; Bi Quil a ; A3 Ki al ; Di D3 E2 F2 Qui de ; C2 Et de ;
Fi Qui en ; Ti B2 medi ; A3 C2 D E3 E4 F2 midi ; E4 les ;
Ti ior lor anete ; F2 aanuite
XXV Note. Cette strophe a été omise par le groupe x 2 {— C
D E F) tout entier, peut-être en même temps que, dans CDE, s'est
fait le déplacement des str, xxiv-xxvii et xviii-xxni; elle n'est
conservée que dans A 2-4 et B3{Voir l'introduction). — F2 a ici
une grande lacune^ str. xxv-xli.
I A3 en toi ; ^3 B3 tout; A4 tous — 2 B3 Que te nos rcquires;
A2 demandes — 3 ^2 Molt; A3 as sorlevcit
^ LES VERS DE LA MORT

et huit anz o a trente,»'''' *^"'^


AQuivintcuide
6 estre en son meilleur point. '^
Com plus s'acesme et plus se joint,
Tost Tas de ton aguillon point ''«'^
9 Qui plus entosche que tarente. ^
Por c*est droiz que chascuns ressoint,
Car cui deliz del siècle voint
12 Moût part de lui s'ame dolente. «î

XXVI Morz, en sainte ame et en eslite,


Quel char qu'ele ait, maigre o porfite, ^^
3 N'a de poesté fors moût poi :
Lues qu'ele est hors, la claimme quite.
Por c'est sages qui or s'aquite,
6 Endementiers qu'il a de quoi;
Car en ame qui est sanz foi,

5 A4 et cinq ; ^5 u a tôt t. — 6 A2 ont. Qui ^ j A4 Quant ;


A3 Qui p. sescreste ; A2 secrète — 8 A4 Tôt — ^ A3 entoise;
A3 ke caronte — 10 A3 cestbon que ; A2 cest bien drois; A 2 A4
con te {A4 que on te) — 11 A3 s.moint — 12 B3 pert de lui lame
XXVI Note. F2 ont. cette strophe, Ci om. 5; Bi place 8 près
II, Voyant omise d'abord.
I E4 né donne que le premier mot; le reste en blanc; Di D2 om.
ame; B2 D4 E3 et eslite; D5 et ies e. — 2 B3 Que car; A4
Quel quar ele; Bi Que quele soit; B4 Ei Quele que soit; E2
Quels quele s.; Di quil; C2 om. qu'ele; D4 ert; Ci orde ou;
D2 grant ou; A3 Bi Ci despite ; Di defite; D2 D6 petite; Fi
polite ; E4 laisse en blanc les trois derniers mots — 3 Ai Nas;
E4 Ne {le reste en blanc) ; Bi fors de p. fors {le premier fors est
de trop); Ei mains que p. ; E2 E3 mes que; Ai B4 Fi un
poi {Fi que un p.) ; Ci mon po — 4. A3 B4 C D2 D3 Ei E3
E4 Fi Lors {B4 Fors) ; Bi Quant ele; B2 Des quele; Ti Puis ;
Ai quel i fors; A4 en (= est) ; Ai -3 Ci D5 fors; F2 lame en
est quite; E4 claim je ; ^/ om. hors — 5 A4 Bi D2 D3 D6 E3
sage; D4 D5 qui lors ; Ai D6 E4 om. or; E3 qui same a. ; Fi
cil qui saq.; A2 A3 B2 ci saq. — 6 Z)5 ait — 7 Di celle aime;
Bi D4 D5 home ; B2 ou il na fei ; B4 Car ame qui est fors
def.
LKS VERS DE LA MORT 25

Qui lest son cors vivre sanz loi,


9 Morz parmenablement habite.
Or ait chascuns merci de soi, •.
Car qui ne prent hastif conroi
12 Ne puet faillir a mort sobite. -C
XXVII Morz sobite est a droit nomee
Quant la vie n'est ordenee
3 Ançois que Tame isse del cors;
Et ame qui si est alee,
Mieuz li venist qu'aine ne fust née,
6 Tant par trueve chier tens dehors.
Por ce n'est nus graindres trésors
Que paors Dieu par bon amors
9 En juevne cuer enracinée.

SE Et; Di Qui lest son dos ariere soi; B2 B4 son cors let;
Ci de loi ; D5 senz foy — 9 D4 Molt; B2 E pardurablement ;
B4 y habite — 10 Ci pitié — 11 Ci Car cil nen ; C2 Que ; plu-
sieurs mss. nen ; Ei autre c.
XXVII Note. B2 F omettent cette strophe embarrassante^ E4
laisse le v. g en blanc.
I D4 est bien en ; D5 est droite; Ei apielee — 2 C2 Di Se;
Di D4-6 lame nest bien {D4 nest droite); — 3 Di D4-6 que
elle {D5 quelle) isse ; D5 dou cors fors — /\ B3 Ame que si en ;
D6 Et la lasse ; E Quar ; Ai A3 B4 Ei E4 lame \Ai qui sen ;
E kensi ; B4 Ci que si — b Bi uensist quel ne ; Ci venit ains
ne fu ; Ti D4 D5 quonc ; B3 B4 C2 uenist ja ne — 6 A3 Tant
trovera ; E4 cherté puis ; Ti A2 A4 Ci Di D5 Ei E2 defors —
7 Bi Donc; Bi B4 nest il ; C2 D3 E4 nuns; Ai Ei E2 miel-
dres; B3 Ci si grans; B4 plus grans; E3 E4 greigneur; Ai
confors — 8 Ci Que poors dieu en joene cors ; A4 Quauoir en
lui toz tanz boen mors; Ti A3 C2 De poor de deu [Ti Que);
A2 B3 B4 D6 paors diu; Ai dieu prier; Di prier d.; D2 cre-
moir; D3 tembre; Bi E seruir; D4 D5 Quen {D5 Qued) amer
d. et bone {D5 bones) mors; A3 et amurs; E4 de bone amors;
Al bone amor; B4 C2 D4 par bone mours (C2 D4 mors);
Ti A2 B2 B3 D El -3 bones mors — g Ci De bones mors
enracinée; E4en blanc; D4 D5 Car bone euure cuer en racinee
{D5 racine) ; E3 cors; D6 cuers; Ai enracine
26 LES VERS DE LA MORT

Queus que li cors soit, blans o sors,'


Mieuz retient toz jorz celui mors ' ç
12 Dont l'ame est primes abevree, . .
i iup ïijOj

XXVIII Que vaut quanque li siècles faîl-îj ôH ki


Morz en une eure tôt desfait,
3 Qui ne gieue pas a refaire. >foîi sioM ÎIVXX
Que vaut quanqu' avarice atrâît? 0
Morz en une eure tôt fortrait, \ f
6 Qui nul gieu ne pert par mestraire. (
Morz fait les plus empariez tairevijvl
Les enrisez plorer et braire; in' T ô
9 Morz fait toz jorz de bel tens lait;
Morz fait valoir et sac et haire y..^.
Autant com porpre et robe vaire; n>f o
12 Morz contre toz desrainne a plait.

:»' 10 Bt B3 Que; E2 Quoi; E3 Quel qui; B4 Car qucx que;


A2 B3 D3 El E4 cuers; A4 Ci li bons {Ci lions); B4 D4 D5
il soit; Ci D4 D5 ou bl. ou; D2 D4 blons — it B3 Volen-
tiers r. celui; B4 Longuemant; Ei E2 toudis;-(4 ades — 12 Bi
E ele; A3 B3 D6 premiers; Ei souuent; E4 laisse en blanc
abevree
XXVIII Note. B2 F2 om. cette strophe; Ti om. i-3, Ci om.
3-5, Ai om. 4-6, Fi om. 6, B3 om. 10-12, D3 om. 10.
1 B3 li inondes ; E2-4 auarice — 2 D6 a u. hore a toz — 3 -4/
Kel ne goe; B3 Que; D5 iues; Ai A4 mie; B4 au; -4/ retraire
— 4 J?4 fait — b Di nuit; A3 om. eure; A4 forfait; Bi C2 hors
trait ; B3 D4 D5 E4 Fi desfait ; D6 destroit ; Ei soustrait --
6 A2 A3 Bi B3 B4 C D3 D4 Ke; D6 mestraiere [ainsi toutes
ces rimes); A3 ne trait; A3 Ci Di por — q Ti A2 B3 D4
El E2 E4 Fi le plus emparle {D3 D5-eT, B4 E4-ier) ; D6
le p. -lez; Bi enrisez — S Ai Les plus joans;Bj amparliers; Di
entiers; A2 B4 C Fi enuoisies; E4 laisse un blanc pour enri-
sez •,BiB3CDiE crier — g A3 totens ; A4 tous tamps ; D4 E3
torjors; Ai D4 D5 del — 10 E3 Morz va loier; Di sas — 11
B4 Plus que; Fi une porpre vere ; Ci de p.; Bi a robes ; J3^ ne ;
D2 D4 E4 ou ; D4 D5 noire — 1 2 D6 Mors desraigne c. tout
pleit; A4 a tout desrainnie; Fi con toz daresne; B4 tôt; D5
dcsregne et; E4 despute; -4/ E4 al p. ; C2 D4 D6 om. a; E3 en p.
LES VERS DE LA MORT

XXIX Que vaut biautez, que vaut rîchece,


Que vaut honeurs ? que vaut hautece,
3 Puis que morz tôt a sa devise
Fait sor nos pluie et secherece»
Puis qu'ele a tôt en sa destrece,
6 Quanqu'en despist et quanqu'en prise?
Qui paor de mort a jus mise,
C^est cil cui la morz plus atise
9 Et vers cui ele ançois s'adrece.
Cors bien norriz, chars bien alise
Fait de vers et de feu chemise :
12 Qui plus s' aaise plus se blece.

XXX Morz prueve, et je de riens n'en dot,

XXIX Note. F2 Ci ont. cette strophe; Bi ont. 5.


I D2 El honeur; ntss. biaute; A4 prouesce — 2D2E1 biaute;
mss. honeur — 3 E3 Puis mors ; Ai que la mors a ; E4 que m.
prant tout a d.; A4 toit; B3 atout sa; Ei-3 ataint a d. {E3
sans d.) — 4. E2 O face pluie; Ei E3 Face p.; Ai D4 D5 sor
toz; A3 pluiue; B3 pleuue; A4 D6 om. et; Fi plaier sa char-
rete ; A3 E o -^ 5 B3 E Car ; D4 D5E4 a sa ; B4 Le plus haut ne
prise vne fesche -- 6 A4 Quaucun... quaucun; D3 E4 que...
que; B3 despise; E4 despite; Fi desprise; C2 despant; E4
départ; B4 Hautesce ne biautei ne prise —7 B4 Que; D2 de
dieu — 8 D6 Est; D5 Se cil; B2 cel qui ele ; A3 chis; Ei chieus ;
El E3 ke ; B4 qui plus la mort ; Di Cest cil qui poor de mor a
jus mise ; A3 Ei justice — 9 F/ la mort plus ; Bi B2 B4 Di ele
plus; Ti el plus tost; — 10 Ai bien uoltis; plusieurs mss. norri
et char; Fi et char a., B4 a sa deuise — 1 1 Di Fez ; Ai fust et
de vers; A4 D3 fust ch.; B2 fiens — 12 Ai Ei Ke,Di Quant;
B2 sacse plus se brise; A3 B4 Di et plus; E3 sabesse
XXX Note. B2 Ci F2 om. cette strophe; A3 om. 4, B4 om.
5^Ai om. 6) E4 laisse en blanc 6-12, D3 om. 12 ; Ti finit
après le V. 6 de cette strophe^ T2 commence dès XXXI, 4.
I Ai B4 D Fi proue ai de {B4 proue c et, Oi poor ai);
A4 crie et je mie; Bi que ')t\A2 Bi D3 D5 Ei-3 ne; B3
om. de; E3 om. et; E4 Mors prueve {le reste en blanc); Ai A2
B4 rien
^ tES VERS DE LA MORT

Qu'autant ne vaille peu com mot


3 De tote rien qui muert et sèche. ♦ XI XX
Morz mostre que noient est tôt, :J
Et quanque glotonie englot ->i/p 2î«^ 5
lèche. |^^^^ ' "^
6 _Morz fait equelecherie
Et quanqu li saiiuJiûm
conteche '^'^^
riens neun 11bot.
que doner à
9 OPorelecepuist
Morz met a un pris grange et crèche,
Vin et iaue, saumon et sèche; ^
12 Morz dit a totes aises « tprot »*- -*-

XXXI Morz est la roiz qui tôt atrape, i


2 Ti Quautretant uaut po comme; Ei E2 que moût; D4DS
ont. ne; D5 prou — 3Bi C2 D3 totes riens; Bi B4 qui art; A2
mue; E4 meure; Fj noient sache; B4 et sache; Bi eu siècle —
^B3 B4 preuue; Bi nient ne tout; E4 qui; Ei est moût — 5
Ej E2 Quanques la; E3 E4 om. Et; Fi li lechierres lèche —
6 Di legerie; D4 D5 sèche; Fj glotonie englout — y Fj fait
tent que saint home p.; Ai que saige rien ne; A2'4 que sages
hons;JE^/ E2 siens — 8 Ei E2 Despuis; ES Por que nule rienz
ne le tesche ; D2 D6 Par; D2 le; A3 contence ■— g Bi Qui
li puisse; D2 D3 O el \'\\Ei E2 il ne;£J il puisse; D4 D5 Sele
{D5 Celé) ne puet ; A3 Ce que faire suelent li sot — 10 Bz C2
Di D3 Dôenun; Fi en pris granges; E3 et g. et; A3 grain et;
Fi greches ; B3 Ei E2 greche — 11 -4^ Et ewe et vin; Fi
sèches — 12 Fi a toz ensemble; Ai Ei E2 totes coses {Ei
sing.); Di joes.
XXXI Note. F2 om. cette strophe ; T2 commence ici au v. 4,
mais il omet 6-7, place g avant 8, et change arbitrairement 11-
12; B3 E4 intervertissent 2 et i. Ci om. 7, Bi place 6 après
5, B2 om. g, Di interv. 8 et 7, D4 D5 Fi om. ii'i2,D3 inter-
cale par mégarde entre g et 10 trois vers de la str. XXXII (pois,
s'injure, porreture), de sorte que cette strophe a dans D3 trois vers
de trop. Les v. 11-12 ont été refaits individuellement, sur des
rimes équisonnantes mais non identiques, dans T2 D2 D6^ tandis
que D4D5 Fi les omettent simplement; les mots vtnl et toit d'un
côté, et d'un autre toit, tost, tôt et tant, paraissent avoir amené
l'altération.
I E4 Mors dit {le reste en blanc); Di om. la; E3 agrape
{comme au vers suivant)
LES VERS DE LA MORT 29

Morz est la mains qui tôt agrape ;


3 Tôt li remaint quanqu'ele aert.
Morz fait a toz d'isembrun chape
Et de la pure terre nape,
6 Morz a toz oniement sert,
Morz toz secrez met en apert,
Morz fait franc homme de cuivert,
9 Morz acuivertist roi et pape,
Morz rent chascun ce qu'il désert,
Morz rent al povre ce qu'il pert,
12 Morz tout al riche quanqu'il hape.
XXXII Morz fait a chascun sa droiture,
Morz fait a toz droite mesure,
3 Morz poise tôt a juste pois,

2 E4 = V. / — 4 C/ Diex; Da as rois de sambrun ; A4 tous


cnfnin ch. ; Di D3 de son brun; D4 disengrin; A3 de cendre;
El de crapron ; E4 ont. d'is. ch. — 5 Ai om. la — 6 Ci Diex;
Ai a. tout ielment saert; B3 D6 a trestous ygaument ; A3 Bi B2
B4 Fi communément {Bi -aument) ; D5 honoiement set; E4
nouuelment — 7 BE met toz s. — ^ T2 Ai B2 B4 E3 de franc
h. cuiverl; Ei E2 fet haitie houme c; E4 Mors {le reste en
blanc)', A3 de pulvert ; Fi dun c. ; D5 dou cuvert; Ei E2
couuiert — 9 D6 aconvertist; T2 A3 convertist et; E amortist
et; Bi Ci Fi rois; Fi et pers — 10 D4-6 a chascun; Ci ce
qui ; D5 deset — 1 1 B2 Et ; A3 M . tôt 2A \>.\ A2-4 Ci Ei E2
quanquil ; T2 Qui mains li donc plus ipert;£>2 Par (= Car?)
qui tout couoite tout pert ; D6 Mort et se a mil anr softert —
\2 A4 Bi B2 B4 Ci El E3 E4 Et; Ai B3 B4 C2 chou quil;
T2 Le sien li tout et bien le frape ; D2 Car tost les prent mort
a sa trape ; D6 Por ce nul de toi ne se chape
XXXII Note. B2 F2 om. cette strophe; Fi om. i-3 et 8, Di
om. 2 ; C place 4-6 avant i-3, B4 D2 interv. 8 et 7 ; D3 om.
6-8 (voy. à la strophe précédente) et rapproche g de 2 ; Ai om.
8, Ci om. 11.
1 Ci Di El E2 rent; Di a aucun; D6 Mort nul de uiure
nasegure — 2 £ rent; Ai A3 cascun; A2 A4 B3 D4 D5 E4
juste; D6 Mort de nul espargniez [sic] n'a cure — 3 D3 a placé
3-5 déjà à la str. préc. ; B3 C2 Di D5 poise a tos a; D4 Et
iè LES VERS DE LA MORT

Morz venge chascun de s'injure, ^


Morz met orgueil a porret ure, ^" ^-
6 Morz fait faillir la guerre as rois,"*^^
Morz fait garder decrez et lois, -^
Morz fait laissier usure et crois, ^'
^ Morz fait de soëf vie durè^ ■>^' soj sioM
as pois
porees deet bon
Morz assaveur '<^^^'
spo -^iis
Donne cra ^
12 Es cloistres o l'en crient luxure.

XXXIII Morz apaise les ennoisiez, "ûî sioM


Morz acoise les envoisiez,
3 Morz totes les meslees fine,

toz; A2 Bi Ci droite {A2 son droit, Ci droit) pois; D6 Tant


soit ne saiges ne cortois
4 D4 D5 uaint chascun de desmesure; Di E uenge toute
desmesure ; A4 lomme de rancune ; Bi B4 par {Bi part) droi-
ture ;Fi sousure — 5 B/ en p.; D5 met chascun a — 6 ^/
falir lorguel ; E3 la grâce; A4 Ci D6 E4 au (an?) rois; Z)/
ancois — 7 Dj garde decrez et lais ; Bi de ces alois ; B4 Mort
prent chascun sans nul desfois — 8 A2-4 cesser ; Ei decres et
crois— 9 Bi fait uie soef et; E4 Mors {le reste en blanc) — 10
A3 a porgons et az surs pois; T2 A4 E3 a p.; C/ as porree et
au; Di D6 au... au; D4 Fi a... a; E4 Mors [le reste en blanc)
— Il B4 D3 E4 sauoir; Di D3 D6 E3 Fi gras ; T2 crais ; E4
om. bon craspois; T2 A4 B3 B4 Di Ei bons — 12 Ai A3 En
cloistre ; B3 En lencroistre ; B4 cloistriers; D3 A clostres ; T2
El cloitre ; E2 E3 Aus; E4 Au choses {le reste en blanc); Bi Es
ordres ; Fi En lordre ; -4^ la ou ; A B3 B4 Ei on; Ei len ne
tient lusure;^!^ heit; C2 Ei-3 het; B4 dote; T2 crie lusure;
Cl quiert
XXXIII Note. B2 F2 om. cette strophe, T2 om. 3; D5 interv.
4 et 3; A2 C2 interv. 5 et 4, E4 om. 4-5.
I A3 El E2 acoise; Di aproche ; T2 Ai-3 Bi B4 C2 Di D2
F/enuoisiez; D4'6 E2 E3 enplaidiez (Z)5 empledier);JE4tempar-
liers; Ci desvoiez — 2 Ai fait taire; T2 Ei E2 apaise; A3
cnuoise les acoisiez ; D6 amastit les ; D3 enousiez \ T2 Ai C2
D2 ennoisiez; Fi seurquidez; B4 Les bas les hauz les plus
prisiez — 3 F/ Et; A3 om. les; D6 le; Fi merlees; A4 merucil-
Ics; B4 E3 fines ,
LES VEFS DE LA MORT 3l

Morz met en croiz toz faus croisiez,


Morz fait droit a toz les boisiez,
6 , Morz toz les plaiz a droit termine,
Morz desoivre rose d'espine,
Paille de grain, bren de farine,
9 Les purs vins des faus armoisiez ;
Morz voit par mi voile et cortine,
Morz seule set et adevine
12 Com chascuns est a droit proisiez.

XXXIV Morz, honiz est qui ne te crient,


Et plus honiz cui d'el ne tient
3 Fors ce que vie ne li faille :
Faillir sànz faille la covient,

4 E4 Mors {le reste en blanc); Ai met adroit; A3 mes en; Ai


A3 Bi Ci D2 El E2 les f. ; T2 ses— 5 Ci droiz ; Bi boisiers;
B4 ygaumant — 6 5-^ om. toz; Bi D2 E Fi met les {E2 E3 le)
plais; Bi en d.; A3 ront et t. — 7 Ei roinse — 8 A4 Ci de ble;
D4 D5 de fainz {D5 fan) bren {D4 bien) ; D3 de grans bien ; A i
A 2 A4 B3 gruis de ; Ei tiercuel de frinne ; B4 brenc -— 9 E4
les plus vilz {le reste en blanc) ; E3 bons vins ; Ei E2 les plusours ;
A3 C2 D6 El E2 de fais {A3 fais); D2 des bien encraissiez;
Ai Lerbe des près vin des celiers — 10 D4 D5 uet; E3 vait ; Bi
mie; A3 Ei toile et gordine; B4 par voile et par; B3 Ci Di
om. et — II Bi D3 soûle set et est deuine; D5 sole est et tout
devine; Ai siet et si deuine ; Ci voit; Ei E2 siet seule et sade-
vinne {E2 si ad.); E3 si est seule et; E4 laisse en blanc seule
set ; D6 adeuise — 12 Ai Et ; E3 Que ; A4 sest ; D5 om. est ;
A3 Canl li plois est a droit ploijes
XXXIV Note. F 2 om. cette strophe -, Ai place 6 après j-S; Dt
om. 4 ; E4 laisse 8 en blanc.
I D6 moût est fous qui te ne — 2 A2 B3 B4 C2 D2 Mais;
Di D4 plus assez ; B2 est mort qui ; D4 D5 dieu ne creint ; T2
Ai Bi B2 B4 Di-3 Ei-3 qui el ne crient; C2 Fi cil qui ne
crient \ A2 Ci ele tient ; A3 cui nen sovient; A4 B3 del ne tient;
E4 Et p. h. {le reste en blanc) ; D6 Et cil folement se contient —
3 A4 D25 E3 E4 Pour; B/ Cest ce ; Ci Sanz ; C2 Di F. tant;
B4om. \i\Ai ne li f. uie ; Di chaille ; D6 Qui croit que cil
siècles ne faille — 4 i42 A4 E3 Ftli;B4 La vie faillir estormient
(est or nient ?)
32 LES VERS DE LA MORT

Peu la tendra qui plus la tient,


6 Quanqu'en aloigne morz retaille.
^ ^ Mais H fol dient : « Nos que chaille :<,
« De quel eure morz nos assaille?
9 ce Prendons or le bien qui nos vient Iq
« Après, que puet valoir si vaille : [ o
« Morz est la fins de la bataille '4
12 « Et ame et cors noient devient. » M

XXXV Pieç' a que ceste erreurs comence :


De ceste seculer science lorf ^sioM VIXJCX
3 Dont fu la viez filosofie H
Nasqui ceste pesme sentence .,,.o"-i c
Qui tout a Dieu sa providence liHiflH ^ '^
6 Et dit qu'autres siècles n'est mie.

- 5 F/ Puis; Di cil qui; Tz A3 B4 C2 D2 D3 E3 E4 Fi


miex —6 Di D3 D6 E3 Quanque; B4 Que vie alongc; E4
mors retaille {le début du v. en blanc) \ E3 le taille —'j T2 B4
D E3 E4 Fi s«t {D3 soi); Di dit que nus ne; Bi moi qui;
B4 vos; A3 quencalhe; B2 C D2 D3 Ei-3 Fi que nos; E4
Mes li sot {le reste en blanc) — 8 Ei-3 Quele; Ai heure que
mors ass. \ Ei li — 9 5/ Or prenons ; A3 Fi Prendons le b. ;
B3 Prendomes le h.; A3 bin tant quil ; Fi quant il; Ai A4
Prendons chi; B2 ore le ; Bi quil — 10 Bi B2 Et puis ; A2 Bi
B2 C qui; A4 Bi D3 puist; D4 D5 com ; A3 D3 Ei se; D5
qui V. — II T2 Mors en (= est) — 12 Ai Lame; B2 Quer ;Dj
Que li c. a n. reuient; E Cors et ame; D4 Dame et de c. n. ne
uient; D5 Larme dou c; Ai a nient
XXXV Note. F 2 om. cette strophe; E4 laisse en blanc 4 et 10 ,
B4 intervertit 12 et 11.
I A2 D3 Pieche {D3 Pice) que ; A2 B4 D3 estours; Fi cscrit;
E3 euure— 2 B2 Ceste; Fi Des estres séculier; Ei E2 Selonc
la ; A3 B4 D2 D4-6 celé ; B2 escience; Ai sentence — 3B2 Vint
de la ; Bi Dont uieni del tens ; D3 la uie ; Fi la uie au philosophe;
T2 la uoir — 4 A3 Sen uient; Fi Nasquie ; B2 Qui dist; T2 Las
com co est p.; ^^cele; Di Ei E2 poure; Ai A2 Ei science —
5 B2 Et ; jE^Qui toit a dieu {le reste en blanc) — 6 Plusieurs mss.
Ki; A4B4 Cl om. que; E4 contre; ^4 autre mG;Di-5 E3 E4
siècle {D3 segle); Ai A2 B2 Ci Fi niert
LES VERS DE LA MORT 3ii

Selonc ce a meilleur partie


Cil qui s'abandonne a folie
9 Que cil qui garde continence.
Mais certes, s'il n'est autre vie,
Entre amc a homme et ame a truie
12 N'a donques point de diference.

XXXVI S'autres siècles n'est, donques viaus


Ait ci li cors toz ses aviaus
3 Et face quanque li délite :
Vive li hom comme porciaus,
Car toz péchiez est bons et biaus!
6 S'en vertu n'a point de mérite,

7 Fi Sont donc \a; Ai B2 C2 Di D2 Z)5 a la; A3 ce ont; E3


ce la.; B4 San ai dont la — 9 £ Et ki ne garde; Fi Ou; A3 Di
conscience ; B-;^ gardent cos tumance; Ei E2 obedienche — 10
Ai Car; A4 Et; Ei-3 Mais si! nest {E3 na) ciertes (£2 donques);
A3 ce nest; Bi certes ensi niert il mie; Fi certes ore; E4 Mais
{le reste en blanc) — ii Bi B4 C D4 D5 E4 Fi Entre ame et
home {E4 le reste en blanc); Ai ame et cors que que on die; A2
Bi ame dôme {Bi et homme) et ame a pie;jB^ ame home et
ame pie '; B2 En ame dôme j Ci ame et home et truie ; Fi ame
et home au voir dire {cf. Ai); C2 arme et home et asne et trie;
D4 D5 ame et homme a tel {D4 ta) uie; Ei a home ame traie;
A3
Bi vie; B4 an vie; A4 et a ma [truie ajoute'] — 12 -4^ onques;
défiance
XXXVI Note. F2 ont. cette strophe.
i Bi B2 C D3 Autre; T2 Se autres biens nest donc; A2-4 Bi
B2 B4 Ci Di D2 D4D6 E4 Fi uie {E4le reste en blanc) ;B2 donc
seueaus ; D6 donc as ; Fi si net neiens -— 2 Bi Et cil li croist ;
T2 A2 Ci E Ait dont; B2 Face li huem; B4 Sait; A4 li homs;
D4 D5 de ses; D6 cors ses enuiaus; D5 uiauls — 3 A3 U; B2
Face ci — 5 Bi Car cil siècles ; B3 C D3 Que; D4 D5 E3 Cui ;
A3 Sos fais li soit et; Fi tuit péchiez sont; Ei E2 C. teus — 6
Ai A2 A4 B C2 D1-4D6 E4 Fi Se ; A3 Ci D5 Ei-3 Sa ; Ta
Sen; plusieurs mss. uertus; A4 pitiés
I . Le copiste de B3 a répété ce vers» par inadvertance» après le
V. 8 de la str. suivante : A entre amc dôme et amc pie (c/. A2 Bi).
3
34 LES VERS DE LA MORT

Hé! que feront dont cil ermite ' -*


Qui por Dieu ont lor char aflite
9 Et beu tant amers jusiaus? /-
S'après la mort est quite quite,
' Dont ont la pïeur vie eslite
12 Tuit cil de l'ordene de Gistiaus. ^'Vl s. \

XXXVII Se Dieus ailleurs nul bien ne rent, IVTXX


Moût chier as blans moignes se vent ;
3 Moût ont le mieuz cil as cras cous
• Qui ne tiennent Dieu nul covent,
Ainz font procession sovent
6 As bons morsiaus et as liz mous.
Car certes, si com dit sainz Pous,

\A2 Bz C D Fi Et; Br Etdex... cil; T2 He que feront cil;


Ai A4 B2 Dex; A3 B3 B4 E Que {E4 Qui) ï.) A3 dont dex; A4
E donques ; A4 li e.; B3 B4 cil bon — ^ A3 ^. Xo\\ B4 chief—
9 A3 D4 D5 Fi Et boiuent ; Bi beus; B4 Et refusent les bons;
Ai Bi-3 C D2 D5 D6 Fi tant damers [B3 C2 damer, D5 ont.
tant); T2 A2 A4 xznz\ D3 tant auers; Di tant aspres; E2-4
tant amer {E4 om. jusiaus); D4 h. des; A3 D2-5 Ei Fi rui-
siaus; B4 Ci morciaus — 10 Ai-3 B4 C2 D3 D5 E2 E4 et
quite; B2 a quite — 11 Ai Trop ; D2 D4 D5 Fi Moût; B/ lautre
uie; El om. eslite — 12 A3 Chil de Clugni et
XXXVII Note. Ci F2 om. cette strophe; E4 om. i, D4 D5
change 3^ B4 place 6 après 1 1 [au bas de la page, Vayant omis).
I D2 Se nus ; Di au leur ; T2 a iax; .4/ D4 D5 sl ciax; F/ es
siens ; Bi D6 as siens nus bien ne {D6 au suens nul biens) rent;
El E3 as boins; A4 Se dieu donne a tous egaument — 2 Ai D4
D5 Plus; B2 C2 Di Trop; Ai D4 D5 quas noirs; A3 B4 D3
■ souent — 3 A4 B3 Ei E2 Dont; A3 lont melhor; A2 ont dont
' m. i B4 deu miez ; E3 cist; A3 crauz couz ; Ai A 2 A4 B2 C2 Di
D3 D6 E4 gros ; T2 Fi gras ; jB^ grans ; B3 a cracols ; D^Z>5
' Le miex ont pris com aus grans cous {D5 a grant tous) — 4 D4
Quil; A4 B2 Qui d. ne tienent — b Ai A3 Bi B2 Di D5 Fi
-Qui; D2 Mes; E2 Et; D4 Quil; A4 profection ; Ai A2 B3 D2
profession ~ 6 D6 Au bon ; Di D6 E4 et au — 7 A4 B3 C2 Di
"^Ei-3 Mais; T2 Car si comme nous;E ausi comme; Ai certes si
comme j - -' --- , ,, . ^.,ii> .,,.-. .... . . ^^ ^>
LES VERS DE LÀ MORt 35

Cil qui set dire les bons cous :


9 « Qui bien que puet avoir ne prent,
« Ainz sucfre por Dieu les durs cous,
« Moût est maleUreus et fous
12 « S*il autre bien de Dieu n^atent. »

XXXVIII Se Dieus ne vent repos por laste


A celui qui n'a pain ne paste
3 Et qui por lui s'est esilliez
En l'ordene qui le cors degaste,
Por faire Tame sobre et chaste :
6 Fous est li genz, li atilliez
Qui por Dieu s'est tant avilliez
Qu'en blanc ordene s*est chevilliez,

8 E4 Cil qui {le reste en blanc); A2 A4 Bi C2 Di El -3 seut;


B3 sot; Bi biaus; A3 Fi moz — g D4 Quel b. ne puet; D5
Que; E le b. uoit et le mal; Ai le b. quant il puet ne; ^2 bien
grant p.; C2 le b. quauoir puet ne; Bi le b. i puet; B3 B4 le b.
puet; Di bien p. auoir qui neu; T2 B2 Fi b. p. auoir et nel (T 2
ne) ; A4 quil p. ; A3 veoir — 10 E4 Fi Et ; E4 sueffre tous jours;
B4 E4 grans; i4^ moz {cf. le v. 8)— 11 B4 malingres; A4 trifaus
{sic) — 12 T2 B4D3 E2-4 Se autre
XXXVIII Note. F 2 om. cette strophe, Bi om. 4-6, E3 interv. 8
et 7 en changeant 7.
1 E4 He diex {le reste en blanc); B4 om. Se; E3 repast; D4
D5 par; A3 por \siz;B2 haste — 2 T2 B4 D2 Celui; T2 Ai D2
D5 q. na ne — 3 -4/ Z) Ou; Ci Hon que; T2 Qui; A4 B3 E3
pour dieu; T2 sest tos — 4-4/ lordurc ou li cor se gaste; Ei
gaste — 5 F/ la uie;£"/ E2 rendre; E3 E4 tenir; Ci nete;£/
pure ; E4 poure et gaste — 6 A3 Trop sest folement atiries ; Ci
Li biaus li g. ; ^4/ D^ Fous est cil {D4 Cil est f.) et molt; D5 Cil
est moult foux et; A2 A4 Ci E3 artillies; T2 Ai D4 D5 engi-
gnies; F4 Fo {le reste en blanc); £"/ chis qui sest trauillics —7
A I Quant por dieu est si ; ^ / A2 traueillies ; Ei Et ; A3 C2 Di
D3 D6 Fi por \i; Ai A3 Di Ei E2 est; T2 B2 Ci Di D4 Z)5
si auilez; Fi sest acheuilliez; E3 Et a son cors tout essilliez — 8
Al Que en b. o. est; Fi Qui en; E4 Quen a... cheuilliez {le
milieu du v. en blanc) ; C2 En; D4 la blanc; ^5 Ei Fi blance;
Bi cleuillies; B3 conillies; Fi fichiez
3j6 les vers de la mort

9 Et qui d'aler a Dieu se haste.


Bien est dont sainz Lorenz truilliez
Qui fu rostiz et graeilliez /, »
12 Et fist por Dieu de ^oa cors chaste. M >

XXXIX Bien nos ont mostré tuit li saint,


Qui tant furent por Dieu destraint, ^^ /XXX
3 Que ce que Dieus dist n'est pas fable,
Ne que n'est contrové ne faint
Ce que sainte Escriture a paint

6 De mort, de vie parmenable. 'J-^ *îc>*ï


Bien ont doné tesmoing creable ^
Que li torment sont pardurable
la chars vaint. '^ ■''^ "^^^
9 O cil
Or sont assiscuia la grant table,
iront

g At Quant daler a d. ne; Bi Et de laler; Ci Et daler a d.;


A3 Si n^ 10 Ai A4 B3 E Dont fu bien {E3 om. bien) ; C2 Fi
fut dont; A2 sest saint lorens auillies ; A3 grulhies;D5 trichez;'
E3 greilliez — 11 £/ Et sour le rostier; E3 E4 Qui pour dieu
fu [E4 fu p. d.) esgreeilliez ; B3 trauillies — 12 B2 D2 D4 D5
El Qui; B2 a deu; T2 A4 D2 Ei E4 pour dieu fist
XXXIX Note. B2 Ci F 2 om. cette strophe, A3 om. 8.
1 D6 om. nos — 2 E por d. ont este d. — 3 E3 Ce que d. d.
ce; D3 E4 fit;B3 D5 faille —4 Aï Ne ce;D4 D5 Fi Ne qui;
T2 A4B1 B3 Di'3 D6 Nequil; A2 Nil ni Si;Ei Ce kil ; B4 Ne
qui contreuue ne fraint; T2 Bi B3 D Ei-3 na {Di ne con-
treuue); E4 Ne que {le reste en blanc) — 5-42 En cou que léser. ;
B3 C2 Ce quen ; D5 Et qui ; Ai-3 Bi B4 om. a ; Ei E2 En coze
quescr.; A4 e. empaint; D2 e. espraint; E ensaint {E4 om. ce
mot); T2 aprent — 6 Ai et de uie \ A2 A3 D2 et vie; A4 B4 a
uie; Ai A4B1 D3-5 Ei Fi pardurable ; A3 promeraine — 7 T2
Quil ; El E2 Dont ont molt bien t.; Bi E3 E4 donques {E4
om. ont); B3 donc t.-—8Fi 0\i;E Quechil; C2 li tesmoing s.;
Al A2 Di-3 E3 E4 Fi parmenable — 9 E4 Ou {le reste
en blanc); B4 D3 Fi Au {B4 Fi Ou) ciel; T2 A B4 D2
D4-6 El '3 seront; D6 quex; A3 lor — 10 Di Qui; Ai -à
haute
LES VERS DE LA MORT 'à^
Prince del ciel et conestable :
12 Qui honeur chace, honeur ataint.

XL Morz, se riche homme a toi pensassent,


Ja lor âmes la n'engajassent
3 O n'a mestier ors ne argenz :
Ja lor vius cors si n'aaisassent
Ne lor ongles si n'aguisassent
6 Por escorchier les povres genz,
Car en çaus fiches tu tes denz
Plus en parfont et plus dedenz
9 Qui povres travaillent et lassent

II C2 Li saint donzel; E4 Dou ciel {le reste en blanc) —


12 A2 quiert; A3 atent
XL Note. F 2 om. cette strophe, Ci om. 3-4, Ai interv. 8 et y,
Di interv. 11 et 10, E4 laisse 10 en blanc.
I C2 se li riche a; D4 en toi — 2 Ei E2 Ja uoir lor âmes n.
{cf. Di); E3 Je lo james ne gaaignassent ; B4 Ja les lor ame ne
gastassent; E4 A lour âmes {le reste en blanc); A2 Di leur
uies {Di uie); Di uoir ne gaiassent; A3 âmes nen. ; Bi âmes
ni enganassent ; D4 D5 âmes ne engignassent ; T2 âmes si ;
Ai la ne cachassent; Fi Ci nenuoiassent — 3 7*2 U a; fi/ Quel ;
B3 II namaissent or ne argent; Bi dor ne dargentz ; plu-
sieurs tnss. or; A4 D3 ni ; E4 or et — 4 T2 Que ja lor c. ; Ei-3
Ne ja li {E3 lor) c. ne saais. {E3 si naess.) ; E4 Ne {le reste en
blanc) \ B3 uies; D4 D5 nessausassent; Fi navillassent —
5 -E^ Ne lour ongle {le reste en blanc); D5 Ei E2 orgueills;
B4 parassent — 6 C/ A esc; plusieurs mss. la p. gent —
7 A4 B3 B4 C2 D3 E Mors; Ai Di E4 a chiaus ; A3 en
iaus; Ai estrains tu; Ci fichent il lor; Di D5 fiche; E bou-
tes {E3 boute) ; Ai B3 les; B4 E3 Fi ta dent {B4 la gent); D5
dedenz — S Ai Molt est parfons dedens enfers; A3 Et plus p.
et; D4 D5 Plus p. et bien plus ens;E3 E4 Trop plus p.; E3 avent ;
B4 souant — 9 E4 en blanc, sauf le premier mot\ T2 Bi B3 C2
D El -3 F/ Qui {Fi Que) atort {D3 a toz, T2 si te) travaillent
{D6 trauaillant, Fi trauailles, D2 coloient) et lassent {Fi las-
ses) A; B2 B4 Ci Ki {Ci Que) par desus {Ai Ki deseur, A2
A3 Ki por desor, A4 Qui deseure) le {B4 li) poure {A2 A3 les
povres, Ai ajoute gent) passent
38 LES VERS DE LA MORT

' Les abandonez a toz venz, i-^c^


Qui de la sustance as dolenz ,p <> ^
12 La fain d'avarice respassent.

XLI Morz, tu défies et guerroies ^ ; -_^i qI


Çaus qui des tailles et des proies ,q ç
3 Font les sorfaiz et les outrages :
Toz tes tormenz en çaus emploies
Qui d'autrui doleur font lor joies, .-j 5
6 Neporquant c'est mais li usages ^^ly
(Ce pert par tôt as seignorages),.^ gyjq
Icist tempez, icist orages ^^ i^p
^
9 Chace lor âmes maies voies.

10^2 Iceus auront toz les tormenz; Fi Et abendones; A Bi


B4 Ci Kt {A2 Car) dex (5/ Dex les) abandone a {A3 abandona);
E3 a tout vent — \iB3 Que ; C2 Et; ^ j Ki de lassus tence; Bi
lassustance; Fi Qui la s. des d. ; Ci Di D6 E3 E4 au d.; A3 a
d. •— 12 B4 C/ Di fin {B4 fim); -<4j de vanité; Ci respasse;
plusieurs mss. trespassent
XLI Note. F2 ont. cette strophe, E4 laisse 6-8 en blanc. Ci
om. g.
I E4 M. qui; ^/ et si g. — 2 C/ que; Ai A3 B3 Ci D6 E3
E4 de... de [Ci de... des); B2 talles; A2 B2 poies {B2 paies);
Fi touses et — 3 -4/ A2 A4 B2 D2 Fi lor... lor; la plupart des
mss. forfaiz; B4 forces — 4 B4 C2 D4-6 Tu; B4 te tornes a ces
et ploies ; A3 A4 Ci ces t. ; B2 Di D4 D5 les t.;E4a;A3 Fi
iaus — 5 C/ Que de lor d.; A2 labours; B3 tormens ; Bi cha-
tel f.; A4 B3 les j. ; Fi voies — 6 A3 A4 Ei Non p.', A4 mains
— y T2 seul donne Ce pert; Ai D4-6 Par trestout {D6 -touz);
A3 Proyes par t. ces s.; Fi De près tor a toz s. ; A4 Près par
trestous nos; A2 B C D2 D3 Ei'3 Près par tôt; Di Tu prenz
de touz les ; T2 Ai A2 Bi B2 B4 D3 Ei-3 a; B3 C2 D2 D4-6
en; T2 Di tos les; B4 uoz s.; Ai A2 A4 Bi-3 C2 D2'6
Ei-3 nos, noz s. ; Ci as n. —8 T2 A3 Ei-3 Ichis; A4 Ices ;
D3 D6 Icil; D2 Icest; B C2 Geste; Di D2 tempest; D6 tem-
pestez icil ; T2 Ei'3 tormenz ;-B C2 D4 tempeste; Bi et ceste;
A2 B4 D2 D3 et cest {A2 cist); B3 et cil; B2 C2 cist ; A3
damages — g B2 Di D3 E3 E4 Chacent ; A4 Bi B4 D4 E
les a . f , • r
LES VERS DE LA MORT Sq

Hé ! certes, c'est uns vasselages


Faire son preu d'autrui damages
12 Et d'autrui cuir larges coroies 1

XLII Morz, tu qùeurs la o orgueus fume


Por esteindre quanqu'il alume ;
3 Tes ongles, sanz oster, enz fiches \
El rîche, qui art et escume
Sor le povre, cui sanc il hume.
6 Ha ! Richece, por quoi nos triches ?
Qui plus a bacons plus tout fliches,
Qui plus a gastiaus plus tout miches. ^
9 Certes, teus est mais la costume :
Quant plus est li hom forz et riches,

10 T2 Ai A3 B4 Certes; A4 Ci Et; A2 Fi He; D3 Ha; Bi


33 C2 Di D2 D4-6 E Mais; B2 Quer; T2 Ai ce nest nus; A3
cest povres ; Bi D2 nest pas; B3 par foi; B3 E4 cest maluais
usages; B2 C2 fous v.; Ci nos — 11 E3 ton — 12 T2 Ai Bi
Ei-3 Ne; E4 Con ; Fi dautre
XLII Note. Fi om. 4, F 2 ont. 7-8, Di omet 8 qu'il remplace
par 12, lequel se trouve remplacé par g (= j^ 1 2^ 10, 1 1^ g) ; A4
interv. 8 et 7, D4 D5 om. 12.
I A3 Mors se tu curs la org.; A4 Ci Mors qui — 2 Ai Bi ce
quil {Ai qui); D5 D6 quele — 3 A4 T. orgieus ; B4 s. retor ;
T2A1 B2 C2 F roster; T2 A3 Bi B3 B4 C D E4 F \ f.; Ai et
fichier; A2 A4 B2 enfiches -^ 4 A3 Et le ; D5 Tu ; Di En riche
char et en; C2 acume ; Ci D5 alume ~ 5 B4 qui leue hume — 6
A3 riches hons... te triches ; B4 vos triche ^ j Ai A3 Ei E3
Que; Ai A3 E3 plus as; B4 bâtons; A3 bochons ; ^/ b. que
^.; Di h. qui plus cols; Fi chastiaus (= Ai au v. 8) et tors
riches; D4 E3 tos ; A4 B3 veut fl.; T2 E4 a fi.; D3 Ei fiches —
8 Al El E3Ke;Ai D3 E3 Fi plus as ; ^^ om. a ; ^ / castiaus
plus tols ; Fi bacons et plus m. ; A4 B3 D2 veut m. ; D4 E3
tos; T2 £4 a m. — 9 D2 Tele est mes partout; A3 om. est ; B2
Mes ore est tele la ; B3 Par foi tex ; C2 Di D3-6 E F Certes ce
est; A3 maie c, Bi tex est maus la; F2 nés \a — 10 T2 Ai A3
B2 Ci El E3 Que; A4 D2 Qui ; Bi B3 B4 E2 E4 F2 Corn;
Ci Que est fors li hons et r. ; B2 Que quant plus est mes li ; Di
Tant p. est li hom dauoir r.; T2 A C2 D2 la fors li hom ; B3
40 LES VERS DE LA MORT

Tant est il plus avers et chiches, , \i


12 Et plus a froit <jui plus ajphxm^, izH
l ?'jîuioD 2s:2::fîi iîîjd ïwiWB'b iH si
XLIII Li mieuz vestu et lî plus cras
Çaus a peu pain et a peu dras *!-îoM UJX
3 Poilent adès, mais ce nos prueve ;
Que Dieus sanz faille,^ il n'est paSy< #
O il les hauz juge et les bas, .'
6 Lues qu'il issent de ceste esprueve r.
Et rendent l'ame, viez o nueve,
Qui toz ses biens et ses maus trueve
9 Quant ele est venue al trespas;:q iiiy

..'isdoii î3 xio^ raofi W î20 ?u\ri -rnBup


D4-6 F 2 li hom la fors ; D3 est bons la defbrs; Fi sachiez r. ;
El et nices {cf. au vers suiv.)
Il T2 Ai A3 et niches— 12 Di Qui; 7)5 Cil a plus {.\Aj B3
D3 Ei'3 que; C F2 com; T2 Et durs as poures com englume
XLIII Note. B2 ont. cette strophe-, E4 laisse en blanc 3 et J2y
Ci ont. 9, D4 D5 ont. g et 10, Ai place g après 5.
I D4 D5 mal v: ; F2 mains v. ; A3 vestis ; D4 est ; D5 gras — 2
B3 D3 Cest ; T2 E2 E3 Cil; D4 D5 Car ; £4 II ; ^/ et poi de;
T2 et peu z. — Z Al Plument; A2 Parlent; A3 Folent; E3
Talent a de; £2 aus dez ; Bi F2 tos {F2 tout) jors; Bi mes nus
ne; ^/ A3 -<44mais je vos \ Ai pruis(sic); A2 car cou nous prue;
T2 Se ses biens fais ne le recouvre — 4 7'^ Dex est s.; D4 D5
ont. Que; Di ont. sanz; Ai Que dex est sanz f.; A2 ni est; Fi
faillir ; A4 faille par compas ; B3 oeus (= ae q u a 1 i s) nest ; Ei-
3 en eus nest pas {E4 laisse ces mots en blanc) — 5 A4 Juge très-
tous et haus et ; B3 Qui j. les h. et ; Di Ot les h. juches; T2 en
haut j. les; E juge les h. des ; A 2 uenge et — 6 C/ D2 D4 D5 E
Ft Lors {E4le reste en blanc); Bi C2 Des; T2 de lor; Ei-3
quelle ist {E3 quissent) hors ; B4 Fi preuue — 7 E4 Et randr {le
reste en blanc); F2 Ke; T2 Ai Bi B3 B4 ou v. ; A4 B3 viese ;
^^ et n.— 8 5/ Trestous;^/ Keios ses dras et ses mains troeue;
T2 B3 Di les... les {T2 u les) ; B4 ou ses; Ei'3 Fi ces b. et ces
{El cest); B3 preuve; E4 Qui tous {le reste en blanc) -- 9 .4/ B4
Tant ;A2 A4B1 B3 Lues {Bi Les) ; A3 Lors ;A Bi B3 B4 quele
est uenue au {A3 a) tr.; C2 Di-3 D6 F Quant ele vient a {Di en,
D3 vint) cel {C2 ce, Di D3 cest, D6 ces); T2 Amoncelés en divers
tas ; E Quant el {E3 ont. el) vient nue a cel {Ei ces, E3 cest)
LES VERS DE LA MORT 4I

Iluec aprent ele et esprueve


Que faire estuet ce que Dieus rueve :
12 Hom n'est pas faiz por vivre a gas .

XLIV Dieus, qui nos forma uns et uns,


0 il est et fel et enfruns
3 Al povre, o il est ses vengierres ;
Car ce voit bien as ieuz chascuns
Que meilleur de soi dampne aucuns.
6 De Noiron, qui tant fu pechierres
;fe' *> V Fu dampnez mes sire Sainz Pierres :
Cil fu sor toz fel et lechierres
9 Et plus ot de ses buens que nuns ;

10 Bi Donques; D2 Adonc ; B3 aprent et si; Bj Fi ele a esp.


— II 7*2 Con doit f. ; Ai D4 D5 que len {Ai que on) r. —
12 Ai Che nest; E3 Ne homs nest; D4 D5 mètre; E4 O {le
reste en blanc)
XLIV Note. Dans A4 les rimes 3, 6, 7, 8, 10, 11 sont en -ierre.
B2 Ci ont. cette strophe; E4 laisse en blanc 2 et 4^ Ai interv.
8 et 7.
I A3 U dex; A2 D2 Fi qui tous nos; E2-4 toz formes; Ai
Bi B3 Di D3 formas; A2 A3 D2 forme ; Fi en us; £"/ fezisunes
et — 2 A3 Est fel et mavais et esfruns; ; T2 Est il ou; 5^ U il
est tant; D4 Ou il fel ou il est; D5 Ou fel ou cortois ou; ^/ D2
il lor est ï.\A4 seroit fel ou ; T2 Bi B4F2 ou... ou; Di ont. le
premier et; A2 D3 D6 or {D3 os) fel et; B3 est tant f.; C2 sera
f. ; El E2 Com chil siècles {E2 cis siècle) est f . ; E3 Come cil est
félons et frunz ; Fi Somme sires quil en (= est) seur toz — 3 Fi
Au poures est molt bon \.;D3 F2 As poures; 5/ Ou poures;^4
en (= est); ^2 B/ C2 iert (C2 ert); F2 om. ses;B/52 jugieres;
E4 Au poures ou est; E est ensignieres — 4 Cs as sainz; Ai en
soi; Bi Certes bien v. a ce ke uns ; B3 D4 D5 Ei-3 Que ; Ei-3
bien uoit a ses iols {E2 E3 iex) cescuns — b Bi F2 Qui ; Ai-3
foule; jBJ B4 juge— 6£)/ Dan Noirons ; B^ C2 Di-3 D6 Fc\\i{
trop fu {D3D6 fut trop); D4 D5 molt; T2 trechieres— 7 Fi Est
dempnent mon seignor; Ai Fu pênes; A2-4 ochis; Bi B4 C2
jugies — 8^i Chis; Ei-3 Si fu; A4 Bi D4 D5 E F2 toz jours
{D4E3 torjors); 5J trop f. et trop ;B4 faus; Fi lichieres; A3 A4
B3 C2 D4 D5 E trichieres — 9 -4J Et p. quatres ot de ses
bons ; B3 B4tu( {B4 sot) de ses tors ; D6 om. ot; Ai deseur toz
42 LES VERS DE LA MORT

Çist sainz, et quant il fu peschierrea


Et puis qu'il devint preechierres, jp V
12 Fu toz jorz de toz biens jeiins. oH

XLV Moutfu li tens cez deus divers : iQ YIJX


A Tun estez, a J'autre ivers ; r,i il .a
0
3 Cil fu loez, çist laidengiez, vcq lA ^
Paradis fu l'un, l'autre enfers; 33 laO
Cist fu en buies et en fers, ,'}0

dehuns; D4 D6 E2 F biens ; T2 D4 E2 que uns ; E4 neuls;


Dj communs ; A4 Et molt fist de grans maus Noirons
10 A3 Et quant chis s. refu p.; A4 Et saint pierre qui; T2 Bi
C2 D4 D5 E3 Icil {C2 D4 D5 Et cil) s. q. ; F2 Et cil ainz cum;
Ai A2 B3 B4 Di D3 Ei E2 E 4 Fi Cil; D2 Cist s... estoit ;
D6 Ost il et quant; Di tant com ; T2 E4om. et; Ei £2 tant
que il ; D3 D5 Fi iert [D3 est) — 11 F2 Et comment il ; Ei
peeschieres — t2 D4D5 F2 Ert; D6 Fust toz j. de biens comuns;
E4 Estoit; D4 torjors; Ei toudis; Ai des meilleurs li uns; F2
diteux biens; E3 tiex ; E4 de ses buens nus; Fi jus mis; B3
maus j.
XLV Note. B2 om. cette strophe^ embrouillée surtout par la mé-
sintel igence duV. 3 et la ressemblance de j-8 ; D4 D5 om. j-4
et 6, 7 ; Ai omet 3,6, 9, 10 \ B4 place 3 après 8, en omettant 7;
C2 Di om. 5, D3 om. 6 ; D2 interv. 7 et 6 \ Bi B4 C Fi om. 7
(il semble que Ci ait remis y = 3 à sa place, préférant avoir la
lacune entre 6 et 8} ; Bi B4 D2 donne au lieu de 7 un v. avec la
rime du v. 3; Ei E2 om. 5-y et 9, E3 E4 om. 6, 7 et g.
i Ci [M]ont li ; Di D2 D6 des {D6 de) deus ,,T2 ABi B4E
F2 a chiaus {Bi B4 ces) divers {E4 laisse un blanc pour ceus)
--3 C2 D2 F2 Cist; ^-9 Chis; A2 A3 loies; Bi [cf au v. 7) C2
Di D2 D6E1 E3 E4 Fi fu blâmes; Ci fu hatus \B4 {qui place
ce v. après 8 en omettant 7) fu foulez ; F2 cil fu ; D4 Ci E4 et
laidengiez ; D3 si 1. ; D2 cist, les autres mss. cil; B3 blastengies;
Bi C2 Di D2 D6 losengiez {Bi lossengiers) ; Fi cil bien amez;
après ce v. Ei E2 ajoutent : Molt par est jugierres deviers (c/. au
vers 12) etom. le v. 5 — 4. B4 Di E Paruis {Ei Puers, E4 laisse
un blanc pour ce mot); T2 Ai A2 D2 Lun paradis (A 2 pareuis,
D2 parcuiz); C Lun {Ci Luns) fu p. ; Z)j fu bons ; B4 E a lun;
T2 Ai Di D6 et lautre; A2 Bi B4 E a {E4 et a) lautre; — 5
A4 Luns; D3 E3 Sil fut; T2 Ai A3 Bi B3 B4 Ci D4-6 Fi
Cil; B3 (= V. 6) ne fu onques ; A3 buses ; A4 en enfers; D6 en b.
en chartre en f.
LES VERS DE LA MORT 43

6 Cil ne fu onques mis en giez;


Cil fu de toz biens aengjez,
Cestui fu toz biens chalengiez.
9 Dicus.! cil leus dévora tes sers,
Cist aigniaus fu par lui mengiez.
Certes, s'or n'est par toi vengiez,
12 Dont ies tu jugierxes pervera^

XLVI Mais, qui demande plus aperte


Yenjance que la descoverte
3 En plain marchié, en plaine foire?

6 D2 F Cist ; A3 Ghis ; A4 Lautre ; A4 ont. mis ; A3 a gies ; X22


F2 engiens; Bi B4 gres — 'j Bi B4 D2 donnent ici la rime lai-
dengiez {voy. au v. 3) ; Bi Batus foules et 1.; B4 Cil fu foulez
et 1. ; D2 Et fu durement 1.; D3 Sil fust; B3 Ains; T2 II; A4
de tous dis {ce ms. évite bien, biens au v. suivant) ; B3 Di de
touz bien a. — 8 F2 Celui; Bi B3 B4 Ci Cil fu de toz biens
iBi bien); Fi bien toz; A4 toz lieus; D2 toz jors; E Chil fu
tous les jours losengies (cf. cette rime dans Bi C2 Di D2 D6
au V. 3; E3 losengiers = Bi au v. 3) ; B4 eslongiez — 9 D/
D3 D4 F2 cist {D3 cis); B4 ci les d. ses; Bi lor deuoia des
s. ; A3 demora toz ; Bi Di D4 D5 desuoia {D5 les d.) ; A3
D4 D5 toz s. ; A4 donnastes et s.; Fi ciers — 10 J3/ Ci oisiax;
A4B3 Ci D3-5 E4 Fi Cil; A4 om. fu; B3 om. par; T2 A3
Di D2 D6 F fu de; T2 de leus; E4 laisse un blanc pour par
lui; B4 fu aigniaus de louf — 11 A3 Bi Ci sil nest; Ai se
tnest; E se par lui nés {E4 laisse par lui en blanc) ~ 12 T2 Se;
Ci ert il; Ei est il; T2 Ai A3 A4 B3 B4 Fi vengierres;
C2 Di F2 poruers ; Ei E2 {seulSy cf. au v. 3) diuiers ; E4
laisse en blanc ce v. ainsi que les trois suivants, qui remontent
à la source commune du groupe E : Ei-3 Dieus ki est bien {E3 li)
urais justiciers Poissans et fors et droituriers Ne fera pas dendroit
enuiers (E2 E3 endroit denvers)
XLVI Note. B2 om . cette strophe^ E4 laisse en blanc 2 et 6, Ai
omet 12, Fi om. 10.
I Bi B4 C2 Di D4-6 E F Dieus ; A3 A4 Ci Mors ; Ai Mais
aine ne fist dex ; 72 A2 D2 que {A2 quel) d.; E4 laisse qui en
blanc ; A4 demandes ; D2 demandez ; D5 demandent ; Di esperie
— 2 Ei-3 Justice ; C2 qua la — 3 Dj et en mi f.; ^ / feste
44 LES VERS DE LA MORT

Pieç'a que sainte Eglise est certe ' fD o


Queus est de chascun la déserte : '^^
6 Miracle espès mostrent la gloire -^i3:iO

O çist
Et ce meîsme croire „;
est venuznosparfaitvictoire •'•*'"

9 Qu'or est cil cheiiz en poverte^-'-^'^-^


Qui venuz est a l'amer boire "Jcû si
En chartre ténébreuse et noire
12 O nus ne recuevre sa perte. *^*^ IVJ/

XLVII Cil qui tant livres et tant mars '-


De l'avoir, par le monde espars,
3 Toloit a destre et a senestre,

4 A4 Pieca de; A4 om. cst-^ 5 Aj Kaura caàcnns lonc sa; A3


Bi Kelle; D2 Quele ; D5 a; F2 Ker ele e. — 6 T^ Bj B3 C2 D
El E2 FlÀ\ E3 Les; ^^ Maint miracle; C2 D6 £^ F miracles ;
Ai A2 M.espes(-4j pais, A2 espesse, cf. A3); B4 Ci apert; A4
grant; T2 A4 D2 £^mostrent; Ci demonstre et gloire; A2
monstre gl.; D6 moustra ; les autres mss. mostre — 7 Bi C D3
O pieres est par sdi', T2 Ai A4F cil (F/ ciel) ; F il — 8 B/ Cil
meismes ; F2 Qui cen ; Ei E2 Che ; E3 E4 Ou (E4 ajoute cil
meismes et laisse le reste en blanc); D4 En ce; B4 Etcist {cf. Bi
E4) ; D6 mesimes ; plusieurs mss. meismes ; T2 fas ; Bi D3
El E2 acroire — 9 A2 Bi B3 B4 C Cor {B4 Car) est caus;
T2 Cors est ; D3 Ei-3 Corn cil [D3 om. cil) est {Ei E2 Kest) ;
E4 Ou cil est certes ; A3 Fi Que chis [Fi cil) est; Di cist; Ai
est venus ; A4 est cheus ; A3 est ensi ; A Bi B3 B4 C grant p. ;
T2 C2 D4 F2 pourete — 10 ^ Bi B3 B4 C D3 Noirons qui
lamer {Ai A 2 B3 le mer) a a {D3 larme ha ha; Bi B4 C2 a la
mer a) boire; Di Ei E2 Qui est uenuz ; F2 iert a; Ei en; plu-
sieurs mss. la mer; E3 Qui est a la m. uenu b. — 11 Ei clarté
— 12 B4 C2 nuns; E4 neulz; D4 retreuve ; .4.? perde
XLVII Note. B2 om. cette strophe^ Fi om. 9, E4 laisse 5 en
blanc.
I A3 Cilh ki cent 1. et .c. mars; F2 ot t. l. et mars ; Ai tan-
tes l.; B3 tante liure; T2 A2 tans 1. ; T2 Ai A4 D2 tans m.;
El ot t. liure— 2 B3 A par trestout le; A2 mont; T2 Dauoir
ot; D4 D5 ajoutent tôt après par ; D5 avoit par tout; Ai a esp.
— 3 E4 laisse le premier mot en blanc; Ai Tolut; A3 Bi ToUent
{Bi Dolent) ; B4 destre et s.
LES VERS DE LA MOR'Ç 45

Qui les vendoises et les chars,


Muiez, saumons, esturjons, bars
6 Faisoit desor sa table nestre, j-»i< *■
Qui tant mist en vestir et pestre
Son cors vil et puant et flestre,
9 Qui n'aloit onques sanz mil chars,
Qui sogiez a Dieu ne vout estre;
Or a le feu d'enfer a mestre :
12 Mal est chaufez qui toz est ars.

XLVIII ^e cil qui les greigneurs biens ont


En cest siècle et les granz maus font,
3 S'en alassent si sanz juise
4 Ti Qui a la vendoise; Di Qui le doiscs; T2 aloses; Bi
uenoisons et les chars ; A2-4 B3 B4 Ci Di D2 E bars ; T2
Ai C2 D3-6 F dars — b D2 Saumons m. ; F2 Lus et s.; D2
E2 Fi, turjons (E2 sturjons)et; A4 B3 Ei cras; Ci guars;
D2 chars [en intervertissant les rimes); D6 a effacé le dernier
mot; B4D1 E2 ES Fi dars — 6 Bi Fi desos; plusieurs mss.
desus; Ai A2 C2 Di D3 Ei E3 E4 la; Ai A4 B4 Ci D2
E mètre — -] Di Et tant; B4 met; Fi amis uestir; Ai Bi
B4 Di a uestir; Ai Di et a; A3 et en A 2 B3 E uestir en;
B4 F2 a.v. Si p. — 8 B3 ajoute Et ; T2 sa car ; Ei E2 sa
carougne p.; E3 E4 sorde p. charoigne et {E4 om. et); Bi
B4 le uil [Bi uiel) p. ; Fi uis cors ; F2 nu cors ; D4 D5 uil
puant —• g A3 Kilh; B4 Qui tôt ades menoit; C2 Que il
nalast ]a; Ai mie s.; Ci sanz mal mestre; Ai A4 Bi B3
Di-3 D6 mars; E4 om. les deux derniers mots— \o Ei E2
Ke; T2 sougite ; F 2 legier a d.; £ soudoyers diu ne; D4 om.
ne ; A2-4 B4 D4 E3 uuet — 11 D6 Ors — 12 Ci E3 Mar; T2
Cl Di D2 D4-6 sest; Bi C2 F se chaufe ; Fi que; E escauffes
ki est a. (E4 qui espart) ; T2 om. toz; Bi t. jors sart ; T2 A2
C D2 D4 Fi sest a. ; D5 quil sest toz
XLVllI. Note. E4 laisse 5 en blanc.
i E3 ceus qui; F2 quil tôt les biens ont; Bi tuit cil qui les
grans b. sunt ; D2 grans honeurs; A4 tous les grans — 2 A4 Ou
siècle et; Ei E2 Et en; Bi chestui s. et point nen f.; Ai E2
om. et ; Ci cesd s .; E3 E4 et greigneur {E4 -rs); D4 D5 le; Fi
om. les ; Ci D3-6 Ei E2 om. granz ; D4 D5 E3 mal — 3 £ En
a. ; jD^ Se il; F2 aloient; B2 issi; £jf cil s.
46 LES VERS DE LA MORT

Et passassent si quite al pont ^^ i"0


Com cil qui par mesaise vont
6 A l'aise que Dieus a pramise, ■ - )
Dont deïsse j'en plainne église ^^ f^P
Que Dieus n'eiist point de justise.
9 (Mais si n'iert pas, ainçois ravront ''
^,,/Li^ros poisson la lor assise,
Qui or menjuent la menuise
12 Ne de nului jugié ne sont. ^*

XLIX Tuit atendons comunement ÎIVJX


Primes mort et puis jugement :
3 Contre cez deus n'a qu'un confort, ^' -
C'est jrepentir isnelement
5 A3 B4 El Ke; B3 Comme cil par; T2 Et qui les mesaises
ont; Ai malaise; Ai A2 B4 Ci D F { uont (F/ corrigé en
mont); Bi font — 6 Ei Et; ^/ cele ; Fi ajoute leur après diex
— 7 C2 Ge deisse en ; -4/ Ont deuise en; B2 deisse en ; A3 diroie
en; A4 B3 pourroit dire sainte esglise {B3 glise); Bi B4 Ci D
F Fdeist {B4 dit, D3 deit, F2 diroit) len en [Bi a; E4 laisse en
en blanc) ; A4 B3 Di D2 D5 E4 sainte — S Ai Ke diaus neuist;
A2 B2 D6 Quendeu;-42 ne jist;-4^ B3 F naroit ; Ei neuist;
Ci seruise — 9 A4 Niert pas ainsi; C2 Mais niert pas si quen-
core; Ai Di Ei Mais ce; T2 A2 A3 si nest {T2 A2 niert) il
pasains; B2 B4C1 issi (B4 ainz, C/ ainsi)... einz; Bi mie; B3
E2 E3 nert ; A4 Ei ains raueront ; A3 Bi B3 B4 C2 D F aront
— 10 El Dou; Di-5 E2'4 F La {03-5 E3 Li) leur poison {Fi
passion); T2 A3 Bi Les gros {T2 grans) poisons; D2 et leur ; Fj
om. la; D4 labor; T2 A3 Bi B3 Ei-3 a lor; T2 deuise —
II A3 Chil qui m., om. la; Ei manjue; B4 uiuent a lor deuise
^12 A3 fie nului jugeor ; T2 A4 B2 C2 D6 F2 Et; Di de lui
j. me seront
XLIX Note. D4 D5 Fi om. le v. 5, E2 om. 8, E4 om. 6 et
ajoute un autre vers après 7 .
I Ci {sans initiale) or; Ai E4 atendent; T2 atendrons; A Bi
B3 Ci Di El Fi comunalment — 2 T2 A E .ï]. coses m. et
j.; B3 Premiers ; D3 D6 Fi om. et ; D3 Fi la m. puis — 3 Di
Entre; E4 les ; Ai ces .ij. a deus; A3 D3 con c. ; Bi-3 Ci D4
D 5 E4 nul {B2 corr. en quun) ; B2 B4 resort — 4 fi/ E4 Fors ;
Di Cest pentir soi; E parfettement; Di D4-6 F2 hastiuement
LES VERS DE LA MORT 47

Et purgier soi parfaitement


6 De quanque li cuers se remort.
Qui ce ne fait devant la mort
A tart se plaindra et a tort
9 Quant Dieus en prendra vengement ;
Ainz qu'en mueve la nef del port
La doit en joindre si très fort
12 Qu'en voist par mer seiirement.

L Hé, Dieus ! por qu'est tant désirée


Joie charneus envenimée,
3 Qui si corront nostre nature

b Ai A4 B2-4 CF2 Espurgier; Z)/ Et repentir p.;EEt espur-


gier ; Aj Bi B3 E hastiuement — 6 Ai ce que ; A3 ce dont; BJ
E2 cors; B2 Fi li r.; F2 si c. si r.; A4 A ce biau frère je
tenhort; Di Et quanque li cuers seroit nort — 7 Di Qui se
desfent d.; Ci Espurgier soi ; B2 Et qui nel; J5j ont. ne; B4 Que
...ne dote mort; A4 Se de toy ne fais jugement; E4 ajoute
Qui nen en prant autre déport — 8 T2 Se il sen plaint co iert
a tort; F2 se conplaindra; A4 Diex te metera a tourment
— 9 A4 Quant en prendra le uengement; B2 C2 tendra son; B2
B3 C2 D4D5 jugement; B^uenjance — 10 B2 C2 E4 Quainz
[C2 £4 Ainz) que la nef mueue de {C2 du); B3 que li nés isse;
T2 D3-5 F2 que m.; F2 parte — 11 B2 Di D3-6 E2 len ; B2
bien lier si f.; D2 conjoindre si f. — 12 B/ B2 C2 D3 D6 Quele
{Bi D6 Quel); T2 F i Que; B4 Que not; E Kon puist nagier
{cf. B4) ; B2 C2 D3 aut '
L Note. B2 om. 6, Ai om. g, Fi om. 11, E4 laisse en blanc
10-12.
I A4 Bi C2 E He {Bi Hai, E2 E); B3 Dix porcoi; plusieurs
mss. Ha; Bi E4 om. Dieus ; E4 He las; Ai A4 Bi-3 Di D3 F
p. quoi ; A I om. tant — 2 Bi Chanel luxure ; F2 joiee ; A3 Ci
Di D2 D5 E3 charnel {A3 -née); Ai J. kaurons —3B4C1
D3 E4 Que si {E4 le reste en blanc); Ai Quissi; A4 om. Qui ;
D4 om. si; D5 tôt c. ; Fi court a
1. Le ms. Digby 86, qui ajoute (fol. io5 a) cette str. après la
str. XVII de la Complainte Jérusalem, a les var. suiv. : 4 Mes ;
7 Que ; 8 Trop t.; 9 tendra sun {B2 C2) jugement (= B2 B3 C2
D4D5)\ 10 Heinz en meue
48 LES VERS DE LA MORT

Et qui a si corte durée ?


Après est si chier comparée ! ^
6 Comme est maie ceie pointure , ,,
Qui fait Famé acroire a usure t-r^î A
Amertume qui toz jorz dure .Ç)
9 Por douceur qui lues est alee I , ,,iA
Fui, lecherie ! Fui, luxure! iob cJ
De si chier morsel n'ai je cure, jÇ) «i
12 Mieuz aim mes pois et ma poree. -iz,*"
:).it:ob jnfiî n^'up loq l 203i(I .èH J
4 Ai A3 Qui or; A2 Bi B2 C2 D3 Fi Qui si {A2 C2 ci); B4
Qui tant; Ci Qui einsi a c; T2 A4 B3 Et si; F 2 Et qui si a;
D6 si a ci ; Bi D2 si a très ; Fi Qui si est ci et dure et corte ;
T2 si nos a — 5 ^^ Et après; B2 B3 Et puis; C2 Empres iert;
A3 ont. chier; B3 acatee ; D4 est chiere -^ 6 T2 A B3 B4 C
Molt; T2 Ai A3 D6 Ei ceste; A3 norture — 7 E courre {E4
traire) lame {E4 le reste en blanc) ; T2 lame corre ; A3 B3 Ci
D3-5 croire ;D6 acroier ; Fi acroistre a ousure; T2 C2 a luxure;
Bi acroire aucune ; Di et use — 8 £>/ Et mertume"; T2 Au ter-
mine; Ci Amentune; Di D4 E3 torjors; A4 Bi t. tans; E4 en
blancj sauf le premier mot— 9 Bi Ci doulor; E4 qui li est a.;
A4 que; Bi B2 C Di-3 D5 Fi tost{D3 Ci toi)\B4 en (= est)
— 10 A3 ligerie; Ci Fi lechierres fui la— 11 -<4 Bi B2 B4 C2
El E2 Je nai de si; A4 grief m.; B2-4 C2 chiers {B3 fais, B4
C2 chier) morsiaus; F2 morseil chier nai c. ; D6 chauz ; E3 te
c. — 12 Ai B2 C2 Di-5 Ei'3 Fi Jaim micx; Ei me char;
Fi ma pois; B3 ou

.A kil

V. ^^^^^a^f^l^^^:^ >Q
r»-'^ t J .Z^' ,t!^/. '^^ I ..
^/^^,-

NOTES
iGo:^

^^^f; I,V. 9: Méine proverbe Rom, de Renart, éH^


M'ai-tîrt, Wanche I,' v. 1872. — V. 12. Cf. Le Roux dé
Lincy, Livre des Proverbes, 2^ éd., II, 343.
" Str. m, vi' 9-10. Ces vers soiit difficile^. Nous
avions' d'abord cru qu'il fallait lire :
Qui quierent les voies et; |ÇÇ|i,tes
Par os puissent espaluer;.
mais cette lecture présente trop de difficultés : quierent
et puissent ne se rencontrent que dans un seul manus-
crit, presque tous les autres ont quiers ; l'article devant
sentes se trouve dans tous les manuscrits ; os «= o(i/) se
serait étonnant à l'époque où notre poème a été écrit;
enfin un verbe espaluer (i4*B^), avec le sens de « tirer
ou sortir de la boue », n'a jamais été signalé : ce n'est
sans doute qu'un équivalent d'empaluer, enpaluer^ cf.
par exemple eschanter pour enchanter, esfruns pour
enfruns dans notre manuscrit A^ (XLIV, 9), esbeu pour
embeu^ esbuchier pour embuchier etc., à côté de enlire
pour e57ire,ms.^'(VII,5); menlés.menlée.menlast, etc. y
Phil. Mousket, 21019, 21884, 25991; enliut pour
esliut^ Sainte Juliane, 139; voy. aussi Godefroy, espa-
luer. Ce phénomène (pour l'explication duquel nous
renvoyons à Fr. Wulff, Un chapitre de phonétique
5o NOTES

andalouse, dans le Recueil de me'm. philol. présentés à


G. Paris, 1889, p. 255 et suiv.), paraît être fréquent
surtout en picard -wallon et en bourguignon. Une lec-
ture très satisfaisante, mais qui n'a pas d'appui dans les
manuscrits, serait :
Qui quiers les voies et les sentes
O [les puisses] empaluer.

Il ne reste donc qu'à s'en tenir aux leçons des manus-


crits. Dans la plupart des copies (i3 sur 21), le
V. 10 commence par Par ou; en adoptant cette leçon il
faudrait omettre le pron. réfl. se, ce qui serait en eflfet
possible, empa/wer étant quelquefois neutre (voy. Gode-
froy); mais comme^ar ne se trouve pas dans les manus-
crits importants T'A*D\ nous ne Tavons pas admis.
— Aurait-il fallu adopter une forme du verbe pooir
(A^A^B'D^F') au lieu de seut7 — Nous interprétons le
passage ainsi : c Tu guettes les chemins et les sentiers
où les hommes vont habituellement se souiller »
(cf. IV, 8 : ...tu qui gieues a la chace De caus o Dieus
paor n'a mis).
Str. VI, V. 1 1. Se rapporte au jeu de boute en cour^
roie; voir Romania, XXI, 407-413. Dans cet article
G. Paris cite, entre autres passages faisant allusion au
jeu en question, la strophe XLVI des Vers de le Mort
de Robert le Clerc, et les deux vers suivants du Cheva-
lier as deus espees, qui en montrent bien le caractère :
;io .-twiiiiwv^ , - . . ^ nu yt> tjiiiuu mhè
,_ Legierement seront osté ^ ^, , r ,..^,^ .,,.^,
lUoq ?.r 'J^ Tout du droit ploi de la coroie.

Str. VII, V. 2. Il est difficile d'expliquer les relations


de jf^avec^. Autrefois nous pensions que ce manuscrit
était un D contaminé avec A^ ; maintenant il nous paraît
plus probable qu'au contraire c'est A^ qui est contaminé
avec F' (voy. la description de ce manuscrit) ; mais alors,
comment expliquer la lecture de ce vers? Cf. IX, 7.
NOTES St

Str. VIII, V. 2. Remarquer le jeu de mots Renaut :


refgjne en haut. — V. 5. Pour l'expression l'arc qui ne
fautf qui naturellement désigne ici l'arme de la Mort,
nous rappellerons que ce nom est donné à l'arc de
Tristan, dans le poème de Béroul, aux vv. 1752 et
1763'. L'éditeur, M. Muret, relève (p. ix) le même
nom dans la chronique en vers de Gaimar. -^ V. 7.
L'adjectif amer se rapporte à le jor. — V. 1 1 . La
plupart des manuscrits écrivent /ermer, en n'observant
pas la rime léonine :/remer ne se trouve que dansA^B*
ifremmer^ pour indiquer la nasalisation) E\ On aurait
même pu adopter la graphie de F' (cf. 5'), framer.
Str. IX, V. 9. Môme locution Guill. le Maréchal
1628, traduite par l'éditeur, M. P. Meyer : « il y a
trahison ». Voir lou au vocabulaire de l'édition. —
V. 10. A + D'D' + E + F" donnent ici Mais, les
autres ont Mor:{ ; si F', qui est embrouillé dans cette
strophe, ne doit pas compter, Mor:{ est la bonne leçon,
et le groupe D'D^E s'écarte (par contamination avec A ?).
Str. X, V. 10-12. D'D' + £" (Di as enfan:{ d'A\)
s'écartent ici encore de leur famille CDE^ sans doute
par contamination avec quelque manuscrit A (ou bien
est-ce A qui est contaminé avec D' D'?); nous avions
d'abord adopté cette leçon comme étant plus précise,
et ce n'est qu'avec hésitation que nous la rejetons. 7o;{
ceus (voy. les var.) et enfan:{ sont probablement posté-
rieurs, sortis l'un et l'autre de a çaus.
L'expression Dont tu lor veus cosdre lor manches

I. Voici les deux passages en question :


175 1 La ou il erent en cel gaut
Trova Tristran l'arc qui ne faut ;
En tel manière el bois le fist
Rien ne trove qu'il n'oceîst.
1761 Tristran, par droit et par raison,
Qant ot fait l'arc li mist cel non.
Moût a buen non l'arc qui ne faut.
5^ NOTES

fait allusion à un usage bien connu ; voir Flamenca


(i^eéd., i865), p. 352, note 2; Nyrop, Den Oldfranske
Heltedigtningy p. 368, note (trad. ital. de Gorra,
p. 352). — Si le poète est originaire d'Angivillers (cf.
p. xvii), il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il consacre
ici. à ses amw (v. XI, 7) deux strophes. — Remarquer
que la str. XI vient mieux après X qu'après IX. Le
groupe A semble donc avoir perdu ici le bon ordre ;
/)', qui paraît ailleurs contaminé avec A\ a pourtant
ici le bon ordre (avec T^ et B tout entier); O et F^ sont
indécis (voy. la table strophique), mais il est à présumer
qu'ils ont été, — du moins i^, — d'accord avec X" tout
entier + -4 .
Str. XI, V. 12. Cf. Vers de le Mort [doKohenlQ Clerc)
GXCI : // a moût entre faire et dire, et Guill. le Mar.^
V.: 5278 : // a moût entre dire et faire,
Str. XII, vv. 8-9. Il est fait ici allusion à un mira-
cle que nous n'avons rencontré ni dans Sulpice Sévère
ni dans Grégoire de Tours, les sources principales de
rhistoire de saint Martin. Péan Gatineau ne le mentionne
pas. Nous ne l'avons trouvé que dans une compilation
hagiographique composée après i23o, par conséquent
postérieure aux Vers de la Mort, qui se rencontre en
divers manuscrits sous le titre de Summa de vitis
Sanctorum, ou Abbreviatio in vitis (ou gestis) Sancto-
rum '. Nous ignorons d'où l'auteur de cette compilation
a tiré le récit, connu d'Hélinant, dont voici le texte :
Fertur quod, cum per Italiam cum sociis pergeret, et exactor
cujusdam principis ab omnibus transeuntibus per pratum
domini sui corvetaiji {corvée) laboris violenter expeteret, sanctus
Martinus humiliter laboravit ; et ecce subito torrens abundantissi-

I. Voir sur cette compilation, quia servi de base aune com-


pilation française du même genre, P. Meyer, Notice sur un le'gen-
dier français rfw xiii» siècle classé selon l'ordre de l'année liturgi-
que, dans Notices et extraits des manuscrits, XXXVI, p. 2 et 3.
NOTES 53

mus de montibus per prata descendens velul diluvium cuncta


submergere et subvertere cepit. Tune sancius, stans immobilis,
omnes qui defugiebant ad se, causa refugii, convocavit ; scd qui-
dam salicibus adhérentes cum ipsis salicibus submersi sunt, et
alii, stantes juxta sanctum Martinum, incolumes evaserunt.
(B. N. lat. 5639, f<^'- '^^ ^- —Cf. le môme récit en fran-
çais, dans le ms. B. N. fr. 988, fol. 235 rf, où le
compilateur termine par ces mots: « Et pour ce dit
l'en ancor, quant aucun laisse le bien pour le mal,
qu'il resamble(nt) ces qui laissèrent saint Martin et se
pristrentau sauce ».)

Il est possible que la version connue par Hélinant


ait été un peu différente.
Str. XV, V. 9. Cf. Et que vaut qou? Tout est del
mains, B. de Condé, XXI, 2169; Et que ma force soit
dou mains, Meraugis 3i85; de même le vocabulaire de
l'édition de Guill. le Mar.^ par M. P. Meyer.
Str. XVI, V. 7 ss., var. La source de A a dû lire :
... d'espeluchier Sa vie et sa nef espugier (ou -chier)^
Quar de grant avoir [ahuchierl] Ne se doit mais veoir
en granty Puisqu'il etc. F^ rappelle ici A'; cf. le v. 10,
où ces manuscrits vont encore ensemble. Est-ce A^ qui
imite F* ou l'inverse? — En effet aluchier ne vient pas
très bien après nef. — V. 9. Pour la locution [soi veoir)
en grant, voir Tobler, Z)wû?om Vrai Aniel, note du v. 2.
Str. XVIII, V. 6. Il faut lire Renautau lieu de Tibaut,
comme le porte le texte; voy. Tintrod., p. xiv.
Str. XX, V. 12. Pour le genre masculin du mot
ombre, cf. Lai de POmbre, 900 : Et quant H ombres
se desfst; Rose, 7049 : Mes si cum li ombre ne pose ;
cf. aussi Best, de Phil. de Thaun, v. 2497 (et p. lxxii).
Str. XXIII, v. 4. La bonne leçon est sans doute hère
(conservée par B^C seuls ; cf. XL, 9) ; bière [bere) ne
rime pas avec amere., avère, etc. dans notre texte.
Cependant hère ne peut pas être le même mot que
haire < h are a (XXVIII, 10); ce doit être le mot
hère = « figure, mine », ici « signe » (étymologie ?),
'54 NOTES

qui rime en -ère. Cf. particulièrement GuilL le Mar.y


V. 56 1 1 : liant dist : H reis n'en fist hère; ibid. 9690 :
Mes il n'en fis t semblant ne hère Qu'il H eûst talent
de rendre; ibid. 16790 : Li gienbles Mar. al père Vint
qui molt li fist bêle hère E molt durement s'esjoï. —
V. 12. Pour l'expression avant de lui rere^ « avant
qu'il ait eu le temps de se raser », comp. Brut i i5o6 :
Et auquant abeissent lor tref Por la nef corre plus
soef\ Joinville 725 : Et fist en plusieurs lieus de son
royaume maisons de béguines^ et lour donna rentes
pour elles vivre.
Str. XXIV, V. 5. L'interjection(?)^i suivie du pronom
atone te se rencontre par exemple Méon, Fabliaux^ II,
436 : Asse\ trova qui li dist : Fui te (cité par A. Tobler,
Versbauj p. 1 26); mais Fui toi de ci {Meraugis, v. 5721),
où fui est l'impératif de fuir. G. Ernst, Étude sur les
pronoms personnels employés comme régimes en ancien
français (p. 1 3), ne cite qu'un seul exemple, tiré de Join-
ville (753, pren te garde), de l'emploi de te [me) non
élidés après un impératif. Les exemples de cet usage, qui
nous paraît un trait dialectal propre à l'extrême Nord,
ne sont pourtant pas très rares; en voici quelques-uns :
Pourqou dist drois i/olour^ ratroi te (: emploite)^ Bau-
doin de Condé 261, 489, ren te : rente^ ibid. 127, 238
(cités par Tobler, /. c); Tais te (Berte, v. 2142, Ju de
S. Nie. 1 99,20, 202, 14) ; Fai te confiés, si te repent(Renart,
éd. Martin, br. VII, v. 494); Mais widies me tost me
maison [Ju de S. Nie. 201,5); Aporte me mes armes
{Aiol 8595), Sainte Marie dame, dones me che chenal
(Elie de Saint Gilles, v. 1764) ; de même, suivi d'un in-
finitif, Faites me tuer maintenant (Cleomadès, v. 3929).
Str. XXVII, V. 8 et variantes. Il n'y a pas de doute
que la leçon originale est amors {E^), subst. verbal
(non enregistré par Godefroy) de amordre, qu'il était
facile de confondre aussi bien avec amour qu'avec mors
(mours, moeurs). Pour aptofs à co\édQgn^orse{amocr2),
NOTES 55

cf. defens'defense, respons-response, etc. — Bien que


les rimes de notre poème présentent quelques picar-
dismes (voy. l'introduction), une rime dialectale ô : ô
nous semble inadmissible (cf. par exemple/or5 .• cours^
Renart, br. XVI, v. 129; oste : ajouste^ Clef d'Amors,
V. ioSq; graciouse : ose, ibid. 2291; vo : fo^ vo
(= vostre), etc., Berte, XXXII; renoe^ desnoe : groe,
roe (rauca), voe (= vostré) etc., ibid. XXXIII).
Str. XXIX, V. 8. Au lieu de cui la mor:{ il faut pro-
bablement lire qui la mort. C'est là la leçon des
mss. VB'B'CD'D'D'ET ; en outre D« a cui la mort,
D^E\ que la mort; la mor:{ {la mors, li mors) se lit
dans AB^E^E*. Le sens du passage doit être : « Celui qui
ne craint pas la Mort, l'excite (ou la défie) par là même,
et c'est vers lui qu'elle se dirige en premier lieu. »
Str. XXX, V. 2. Le subjonctif et la négation ne
paraissent avoir été amenés par je n'en dot, bien qu'ils
n'en dépendent pas directement.
Str. XXXII, var. La perte, dans i^, des vv. i-3
s'explique facilement par une attraction des rimes rois^
lois, crois (XXXII, 6-8) au mot roi (F' rois, XXXI,
9), surtout si les vv. XXXI, 1 1-12 étaient déjà tombés
d'avance (voy. la str. précédente). Il n'est donc pas sûr
que le manque de ces cinq vers consécutifs rattache
intimement F' k D^.
Str. XXXIV, V. 2. Selon le classement, la bonne
lecture serait celle-ci : qui el ne crient; mais l'accord
est peut-être fortuit, et A^B^ (^'C) peuvent bien avoir
raison contre les autres. Les copistes ont facilement pu
être amenés, indépendamment les uns des autres, à
répéter le mot crient du v. i ; par contre il est presque
inadmissible qu'un poète soigneux comme Hélinant ait
fait rimer un mot avec lui-même, sans qu'il y ait
aucune différence de sens, et, de plus, dans deux vers
consécutifs (cf. l'introduction, p. lxvi). — V. 7. Pour
l'emploi du subjonctif dans la locution Nos que chaille,
66 NOTES

vpy. A. Tobler dans les Sit:{ungsber. der Akad. der


'Wissensch, :[u Berlin, 1902, VII, p. 100.
Str. XXXVI, V. I. Treize manuscrits sur vingt-deux,
et même des meilleurs, ont vie (au lieu de siècles).
Cependant, si ce mot s^était trouvé dans l'original,
comme au v. 10 de la strophe précédente, on n'aurait
guère songé à réchanger contre siècles; le cas inverse
est, par contre, très compréhensible. — V. 9. Pour
l'emploi de f^nf (comme molt, trop etc.) au singulier et
suivi d'un subst. au pluriel sans adjonction de de, voy.
,G. Paris, AmbroisCy p. xlii, et Walberg, Best, de Phil.
ide Thaun, p. 148; cf. en outre notre poème XLII, 7,
ii2; XLIII, 2; XLVII, I. —V. 10. Cf. les Vers de le
Monde Robert le Clerc, CCXXVIII, 10-12 :
raisons est escrite
Qui tesmoigne que cuite cuite
N'a nus sans grant dévotion ;
et ibid., XLI, 6 :
Tart est a dire « cuite cuite ».

Str. XXXVn, V. 9 et sqq. Voir I Cor., xv, 12.


Str. XXXVIII, vv. 10-12. Le verbe truillier est rare.
Il se trouve dans un passage (cité par Godefroy, s. v.
troillier) de la Vie des Pères, tiré du ms. B. N.
fr. 23 III, fol. i3o a (non pas 129 a), et qui pourrait
bien être une imitation des vers d'Hélinant (cf. ci-
dessus, p. IX s.) :
Donc fu bien sainz Lorenz truilliez,
Cil qui por Dieu fu greïUiez.

On sait que cette compilation se compose de deux par-


ties, d'auteurs différents, et dont la seconde a été écrite
après 1241; voy. Schwan, Romania, XIII (1884), 256.
Str. XL, V. 9 et var. On aurait peut-être mieux fait
d'adopter la leçon Qui a tort travaillent et lassent, bien
que a tort paraisse bien faible. B^B^C s'accordent
NOTES b7

ici étrangement avec A (qui devrait être avec B^B^


et F'); cf. I, 2.
Str. XLI, V. 12. Locution proverbiale; voir Le Roux
de Lincy, Livre des prov., II, 279, 489 ; Gill. le Muisis,
II, p. 8, Plus ne voel d'autruy quir tuilier large coroie,
et II, p. 47, Cescuns voelt d'autruy quir tallier large
corroyé.
Str. XLII, V. 10. Faudrait-il lire H hom la fors} Il
n'y a en effet que 5'C' et le groupe E qui appuient
matériellement la leçon que nous avons adoptée.
Str. XLVI, V. 10. Il est étonnant qu'ici non seulement
C, mais aussi £)', s'allient à AB. Probablement c'est for-
tuit; cf. le V. 7, où B'CD^ précisent de même : Pierres,
Str. XLVII, V. 4-5, et var. Dars ne rime pas avec
-ars dans notre poème (cf. l'introd.). Nous nous sommes
appuyés sur B' (qui au v. 4 écrit chars^ en comprenant
carros), et sur D'A^B^OE\ qui ont relégué le mot
difficile, — chars < carpos, — au v. 5. Pour la forme
des mss. A^BŒ\ cras^ cf. le wallon crap (Littré, s. v.
CARPE.) — V. 12. Pour ce proverbe, voy. Le Roux de
Lincy, II, 424 : Tex se cuide chaufer qui s' art.
Str. XLVI II, V. 4. Hélinant fait allusion ici au pont
qu'on se représentait comme menant au paradis et qui
était infranchissable aux pécheurs, qui tombaient
dans le fleuve de Tenfer. Cf. la Descente de saint Paul
en enfer., publiée par M. P. Meyer dans la Romania^
XXIV, 357 ss. (notamment p. 367 et la reproduction
héliotypique de la miniature du ms. de Toulouse).
Str. XLIX, V. 1-6. Cf. le proverbe connu : Encontre
mort n'a nul resort, Le Roux de Lincy, II, 2o5, 277,
295, et Walberg, Bestiaire^ p. i38. Cf. aussi Baudouin
de Condé, XVII, i52 : Encontre mort n'a c'un confort.
C'est de soi soir et main tenir.
rî^TOvr

'uîiç "liî^liîSi't tiso^J ^K«:i^*iO .-^4» .q

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||B^x^j|~':'^^s^^~^^«I^U

GLOSSAIRE

A,prép., marquant la direc- abandoner, s'abandonne 35, 8;


tion, 1,8; 2, i; 4, 1,2,3, etc.; part, p., les abandonez a toz
soi prendre a la sauz 12, venz 40, 10.
8; aerdre a 14, 6; mètre a abatre, tu abaz 21, i.
un pris 30, lo; a porreture abevree, part. p. d'abevrer,
32, 5; — Vintentiony 10, 3; 27, 12, trempée.
28, 3; soi apareilier a 8, 5; acesmer, s'acesme 25, 7, pa-
rer.
venir a 46, lo; —au lieu de,
comme, 47, 1 1 ; — le repos en acoisier, acoise 33, 2, calmer.
temps et lieu, 6, 2; 10, 9; 15, acorcier,acorces 18, 2, abréger.
I, etc.\ — l'instrument^ le acraventer, acraventes 3, 5,
moyen, etc., A, 8; 5, i; 12, écraser.

10, etc.; — l'accompagnement, acreanter, 2, 11, assurer.


9, 3; 16, 5 (?); 24, 7, 10; 37, acroire, 50, 7, emprunter ;
3; 43, 2; — l'attribution, le acroit sor s'ame 21, 10, de-
datif, etc., 6, 8; 10, 4, 10; mande crédit [cf. Miserere ^
13, 7, etc.; — diverses locu- 67, 17 : Fous est ki sor tel
tions adverbiales, 13, 5; 29, gage acroit).
3, 5; 33, 6, 12; 43, 12; 49, 8; acuivertir, acuivertist 31, 9,
rendre serf.
— avec l'infinitif, 2, 3; 8, 11;
12,1. adentcr, adcntes 3, 4, faire
aaisier, mettre à Vaise, aaisas- mordre la poussière.
sent 40, 4; s'aaise 29, 12. adès, 21, 4; 43, 3, maintenant.
«o GLOSSAIRE

adeviner, adevine 33, ii, de- ambesdeus, r. pi., 20, 4, tous


viner. deux.
adrecier, s'adrece 29, g, di- ame, 11, 2, 1 1; 25, 12 ; 27, 3,
riger. etc.; âmes 40, 2; 41, 9.
aengiez, part, passé <f'aengier, amer, 8, 3, aimer ; ind. pr. i
sg. aim, 16, 2; 50, 12.
45, 7, destitué'Xde toz biens).
aerdre, aert 31, 3, toucher; amer, adj., 8, 7; 46, 10; amere
aerdent 14, 6, s'attacher, 23, i; amers 36, 9.
amertume, 50, 8.
s'accrocher [à quelque phase]»
afiler, 10, 3, aiguiser. [ /\ r ami, amis 3, 11; 4, i; 11, 7;
18,9.
aflite, p. p. ^f'aflire 36, 8, tour-
mentée. amor, r. pi. amors 2, i,
afubler, afuble 24, ii, atta- amours.

cher [à quelqu'un un vête- amors, subst. verbal 4'amor-


ment] . dre, 27, 8, attachement.
agraper, agrape 31, 2, saisir. an, anz 18, 2 ; 25, 5.
aguille, 10, 1 1 , aiguille. ançois, 48, 9, au contraire; a.
aguillon, 25, 8, aiguillon. que 12, 3; 15, 5; 23, 9;
aguisier,aguisassent 40, 5. 27, 3, avant que {cf. ainz).
aignel, aigniaus45, lo, agneau. anemi, anemis 4, 2, ennemi.
ailleurs, 37, i . anuitier, v. impers., lor anuite
aine, 27, 5, jamais. 24, 12, il fait nuit pour eux.
ainz, 4, 4; 5, 6, au contraire; apaisier, apaise 33, i.
37, 5, 10, mais; ainz que 18, apareillier, subj. pr. s'aparaut
12; 23, 7, 8; 49, 10, avant
8, 4, préparer.
que [avec le subj.). aparoir, subj. pr. s'apere 23,
aise, 48, 6, jouissance; aises 9, se montrer, apparaître.
30, 12, commodités de la apercevoir, 9, 7.
vie.
apert, aperte 46, \, manifeste;
aler, 38, 9; vont 24, 7; 48, 5; en apert 31, 7, à découvert.
aloit 47, 9; iront 39, 9; voist apertement, 19, 9, ouvertement.
49, 12; alassent 48, 3; im- aporter, ind.pr. i sg. aport 15,
per. va2, i; 13, 4; 16, i;
8.
apostoile, 13, 8, pape.
19, 4; alee 27, 4; 50, 9.
alise, 29, 10, délicate. aprendre, 20, 3; aprent 43,
aloignier, 18, 3; aloigne 34, 6, 10 ; impér. apren 2, 3, ap-
allonger.
prendre [une chose], ensei-
aluchier, 16, 8, orner, garnir gner [une chose à qqun].
de.
après, prép.y 36, 10; adv., 34,
alumer, alume 42, 2 .

'" • "** ' ■"


iô;50, 5.
GLOSSAIRE 6i
atraire, ind. pr. atrait 28, 4,
apuier, subj. pr. s'apuit 23, 7,
amasser.
s'appuyety trouver un appui.
atraper, atrape 31, 1, prendre
aquitcr, s'aquite 26, 5 ; 3 pr.
au piège.
subj. s'aquit 23, 8 ; payer sa
dettCy s'acquitter [de ses fau- aucun, s. sg. aucuns 44, 3.
tes].
aus, voir il.
arbre, 10, 5. aussi, a. com, 4, is; 21, 2;
arc (l'a. qui ne faut), 8, 5. a. comme 6, 6; 15, 3; 17,
ardoir, ardent 24, 9; art et
a, ainsi.
escume sor le povre 42, 4; autant, a. com 28, 11 ; 30, 2,
p.p, ars 47, 12 j brûler. autant que.
argent, argenz 40, 3. autre, 23, 2 ; 37, 1 2 ; 45, 2, 4;
armoisiez,;?. p. rf'armoisier, 33, /. sg. 35, 10; m. 5. sg. autres
9, [vins] mélangés d'armoise. 35, 6; 36, i.
as, 15, 8, as {au jeu de dés). autrui, m. r. sg., adj., ^1^, 3^
assaillir, ind. pr. 2 sg. assauz 11, 12. ,A.

22, y; 3 sg. assaut 8,12; subj. avant, a. de 23, 12; adv., 23,
pr. 3 sg. assaille 34, 8; as- e,
ric
saillir. ava 28, 4; 40, 12.
v e , maz ] ves , , attu
assaut, assauz 12, 3. a [ o a 6 9 b
assez, 9, 4. {terme du jeu d^ échecs).
assis, p. p. ^'asseoir, 22, i, avel, subst. m., r. pi. aviaus
assiégé; 39, 10, assis. 36, 2, tout ce qu'on désire.
assise, subst.f.^ 48, 10, cour de avenir, 1, 9, arriver à Vaise.
-
aver, 10, 4; 4avers 9, 5; 42, 1 1 ;
justice.
assomer, assomme 13, 9, avère 23, 2, avare.
mettre afin., anéantir. avilliez, /». ;?. <f'avillier, 38, 7.
assoudre, ind. pr. 3 sg. assout avoir, 37, 9 ; ai 1, 10, 1 1 ; 4, 5 ;
18, 10, absoudre. 50, 1 1 ; as 3, 1 , 2 ; 20, 9 .
ataindre, ind. pr. 3 sg. ataint 22, 1,6; 26, 3,8;a4,4r9;
39, 12. o ^^uMh 9, 8, 9; 11, 12 etc.\ ont 9,
atendre, atent 37, 12; Eten- 4; 11, 8, 10; 14, 4, 8 etc.\
dons 49, i; atendoit 22, 12; avra 9, 5; ravront 48, 9;
neutre, atent 7, 10. subj. aies 18, 12; ait 10, 6;
atente, 25, i . 21, 8; 26, 2; 36, 2; eûst
atilliez, p. p. ii'atillier, 38, 6, 48, 8; — inf. subst. 9, 3, 8j
bien équipé, soigné dans sa 12, 2 ; 47, 2.
mise.
atisier, atise 29, 8, exciter, Bacon, bacons 42, 7, jambon.
défier {Cf. la note). baniere, 22, 3.
62 GLOSSAIRE

bar, bars 47, 5, espèce de se trouvant à la rime, nous ne


grand poisson, loup de mer. savons pas si nous avons bien
b&s, adj., 12, 7; 15. 3; 43, 5; fait d'écrire ici buens et non
basse 20, 2. ^y^^au •bons. -s. t^' tiiS uapii'à .\iuû
baston, basions 19, 10, bStofi.
buîe, buies 45, '5, lien, fèr.
bataille, 34, 11.
batre, tu baz 13, 3. Car, conj., 4, 1 1 ; 9, 6; 11, 11,
bel, 14, 7 ; 28, 9 ; biaus 36, 5. etc.
biauté, 17, 12; 5. sg. biautez çaus, voy. cil.
29, \, beauté. ce, 39,3, 5; 41, 7, etc.
bien, adv., 4, 7; 6, 7; 9, 10, ceindre, impér. ceigniez 15, 4.
etc.\ subst., 4, 10; 34, 9; 37, cel, celé, celui, voy. cil.
I, 9, 12; s. sg. biens 46, 8; cendre, 20, 8.
r. pi. 43, 8; 44, 12; 45, 7; cert, certe 46, 4, certain.
48, i; — 44, 9 la plupart certes, adv., 5, 4; 15, 7; 35,
des mss. écrivent buens, 10; 37, 7; 41, 10; 42, 9;
bons; vqy. les variantes, et
s. V. buen. 45, II.
cest, ceste, cez, voy. cist.
blanc, 38, 8 ; s. sg. blans 27, chace, 4, 8, chasse.
10; r. pi. 37, 2;/. pL blan- chacier, 5, 7; chace 23, 3;
ches 10, 2. ' «-^v Vit, j;;;:. 39, 12; 41, 9, chasser.
blecier, 8, 6; blece 89, 12, chaiere, 16, 11, chaire, siège.
blesser. chalengiez, p. p. de chalengier,
boire, inf. subst., 46, 10; p. p. 45, 8, disputé, contesté.
beû 36, 9. chaloir, subj. pr. nos que
boisiez,!?.^. if« boisier, 33, 5, chaille 34, 7 {Cf. la note).
rusé, faux. chandoile, 13, 10, flambeau de
bon, adj. 27, 8 ; 32, 11; s. sg. cire.
bons 36, 5; r. pi. 14, 12; changier, change 1, 6; p. p.
23, i;24, 8;37, 6,8;/.|j/. changié 1, 10.
bones 16, 8. — Cf. bien et chant, 2, 8.
buen. chanter, 2, 3, 8; chantent
bot, 30, 9, coup, attaque.
2, I.
boter, bote 23, 7, frapper, ren- chape, 31 4, manteau.
verser. char, s. sg. chars 39, 9, chair.
braire, 28, 8, pousser des cris. char, subst. m . , chars 47, 9.
bren, 33, 8, pellicule des céréa- charbon, 14, 3.
les, son. chardon, 14, 6.
buen, subst. m., r. pi. buens chardonal, 13, 8; 14, 8; char-
44, 9. — Ni bon, ni buen ne donaus 14, 2, cardinal.
GLOSSAIRE

charnel,/, s. sg. charneus 50, pi. cil 2,4; 36, 12; 37, 3;
2, charnel. 39, 9 ; 48, 1,5; m. r. pi.
charp, chars 47, 4, carpe. Cf. çaus 2, ï, 7; *. 9î *» 5,
les variantes et la note. etc.
charpentier, 8, 10. cist (icist), adj. dém., m. s. sg.
chartrc, 46, i\, prison. icist 41, 8 {deux fois); cist
chascun, 21, 5; 31, 10; 32, i, 44, 10; 46, 10; m. r. pi. ccz
4 ; 46, 5 ; chascuns 1,8; 25, 18, 9; 24, 6; 45, i; 49, 3; ^»
10; 26, 10 ; 44, 4. /. sg. ceste 35, 14; 43, 6;
chasse, 20, 5, chasse, gaine. — pron. dém., m. s. sg. cist
chaste, 38, 3. 45, 3, 5 ; m. r. s g. cestui 45,
chaufez, p. p. de chaufcr, 47, 8; — cist... cil, celui-ci...
12.
celui-là, l'un».. Vautre.
chaut, 8, 9, brûlant, clamer, 8, lo, appeler;
chaut, subst. m., r. pi. chauz claimme 26, 4, déclarer.
clarté, 14, 4.
12, 6, chaleur.
chemise, 29, 1 1 , chemise {em- cloistre, cloistrcs 32, 12.
ploi métaphorique). coart, 7, 4, couard j lâche.
cheiiz, p. p. de cheoir, 46, 9. cointe, cointes 3, 8, prudent;
cheval, chevaus 14, i. 24, 6, élégant.
chevilliez, p. p. de chevillier, col, cous 37, 3.
38,8, enterré, fourré. coloier, 12, 12, tendre le cou.
chiche, chiches 42, 1 1 . com, adv.y 20, 5; 33, 12;
chien, chiens 17, 2; 24, 7. comme 50, 6 ; conj. 4, 2, 3 ;
chier, adj., 16, 3; 27, 6; 50, 28, II (autant c); 48, 5 ;
1 1 ; — adv., 37, 2 ; 50, 5, cher. comme 13, 3 ; 23, 10; 36,
chiflois, r. pi., 15, 10, moquerie. 4; — si... com 2, 3; aussi...
chois, prendre a chois, 18, 12, com 4, 2; 21, 2; aussi...
choix. comme 15, 3; com (plus)
chose, 20, 2. 25, 7, quand. {Cf. Zs. f. Rom.
ci, 36, 2, ici-bas. Ph., igo4, p. 5o6.)
ciel, 12, 12; 39, II. comencier, comence 35, i.
cil, adj. dém.y m. s. sg. cil comme, voy. com.
45, 9 ; r. sg. celui 27, 1 1 ; compaignon, 7, 2, camarade.
5. pi. cil 36, 7;/. r. sg. celc comparée, p. p. de comparer,
1, a; 11, S'f-^pron. dém., 50, 5, achetée.
m. s. sg. cil 9, 10; 29, 8; comunement, 19, 5 ; 49, i, en
85,8,9; 37, 8; 44,8; 45, commun.
3, 6, 7 ; 47, I ; r. sg. celui 8, conestable, 39, 1 1 , connétable.
2; 18, 11; 25, 4; 38, 2; s. confort, 4i9, 3, remède.
GtQSSAIRR)

%>
conoistre, conoiçt 14, 12. cpa^, a<0'., 37, 3 ; 43, i, gras,
conroi, 26, ii, arrangement. craspois, 32, 1 1 , sorte de ba-
contç, r. pi. contes 18, i, comte. leine qu'on mangeait.
contechier, conteche 30, 8, creable, 39, 7, digne de foi.
plaire. ^ .,^^ ^,j,i-; j..,^ crèche, 30, 10, crèche. ^^
continence, 35, ^ •' .Jti- ;.:..; cremir, 1, 7; 8, 3;- ind. pry^
contre, /jré;?., 28, 12; 49, .3. .crieijtj6, is;34, i^craindre.
contremant, 16, 4, contre-ordrf. crier, 16„6; mE^r-, çrie,4J5si«
contrové, p. /;., 39, 4, con- croire, 46, 3. :,^ .,, as ..,i
trouvé. ,^ .*u ,.i\iiw .U»>:^ crois, subst. w., 32, 8, profit.
cor, 6, i.^o ,^^r .î .ttî ;i? .?! .3|v CTo'isié^ subst. m., croisiez 33,
corage, 1, 10, cœur, pensée.
corne, cornes 19, 11. 4, croisé.
croiz, subst. /., 33, 4, crozjr.
coroie, 6, 11, courroie; hors cuer, 4, 4; 27, 9; cuers 2, 10;
est del ploi de la c, a man- 7, 3; 49, 6. ,;,
qué son jeu {cf. la note du cui, voy. qui.
vers) ; coroies 41, 12. cuidier, cuide 15, 12; 25, 6;
coronne, 6, 4, courortne de cuident, 19^.2, i^ewser, ,_^
gloirCy ou tonsure. cuir, 41; i%^ >,Ij -il» .-^ .« ,\tj;>ri >
corporel, 11,6, sensuel. cuivert, 31 , 8; $erf. : . : , ^ ,rj
corre, je queur IÇ, 7; tu cuivroier, 12, 5, tourmentçr.dj
queurs 42, i ; queurt 1, 8; cure, avoir c. 60, 1 1> a«jSp«<5Wr«
^> i2:ij^éron<H.qprant 16, i, l'i ..■.:..; . ..:...!•..
en hdt^ utov : î) ,03 omn Damage, 1, 8, n<t«tf; r.:|7/., 4a,-f
corrompra i. pr,^$^i$g,, cçrram tnages 41, ii, pertes.
60,3. ,v.^ : y XJt :. ':i.'; damedieu, damedieus 6, 9, le
cors, 1,2; 27i 10; 34, 12 eto., Seigneur.. .:. ... .,w;.«.;^
corps. : damoisel , damoisiaus, 24» ; 6^ ,
cort, corte 50, 4, cow»^
jeune homme.
cortine, 33, \o^ rideau. dampner, dampne 4A^ik\ l^nf^j
cosdre, 10, 12, coudre. .,m ; dampnez, 44, 7. «>♦ ^' .f)8 Jd
costume, 42, 9, coutume. dé, dez 15, 8, dé. • - lob
coup, cous 37, 10, coup; bons
d&^prép., indique Nloignementi-:'
cous 37, 8, bons mots. etc.,Z, 5; 5, 7, 11; 6, 4, 11,
coutel, coutiaus24, lo, couteau. etc.; — l'instrument, le moyen,
covenir, covient 8, 8; 9, 2 ; 11, etc., 5, 8; 10, 2, 7;] 13, 10,
4; 34,4,/a//oz>. .i2,efc.;— le partitif , le pos-
covent, 37, 4, engagements . sessif, etc., 1,3; 3, 2 ; 6,
cover, ind. pr. cueve 15, 11,
couver, . II ; 8, 7, etc.; — l'origine, la
cause, etc., 2, 2; 8, 9; 13, i,
GLOSSAIRE 6b
5; 35, 2; 37, 12;,— ie con- deschirer, èc deschire 11, 2,
tenu, etc., 2, I,; 4; .7, 9; 7, 5, détacher.
6; 10, 5,13, IV 16; 6; 19, descoverte,'Stt6jf. /., 46, 2.
8; 29, 7 ; — le rapport, 21, déserte, subst. /., 46, 5, ce que
6; 32, 4; 34, 2, 8; 38, 9, l'on mérite.
12; 39, 6; 44,. 12; 45, 7; deservir, 7, 9, servir ; ind. pr.
50, 1 1 ; — après un compa- désert, 31, 10, mériter*!-^ ■
ratif, 44, 5;.-^ avant de, 23, destufc, 7, 6, dessus *{cf. fidcr».
13 ; — de par 8, 2 ; -»- de ci
riere)
desevrer, . -'-^-
m^/^..:desoivre 33,
la que, 8, 12, jusqu'à ce que.
décevoir, 9, 10. 7, séparer, distinguer.
décret, decrez 32, 7. desfaife, ihd. pr. 3 5g. desfait
dedenz, adv.y 40, S, dedans; 28, 2. Vï lu..
prép., 21, 2, 3. désirée, p. p. de désirer, BO, ui^
déduit, subst. m., 23, 1 ivp/at'w desnuer, 3, 3, dénuer^ dépoiàlH
sir, repos. .,> ,!'£ I /e^. .^ . .-• .-■ ,".- .T
défendre, tu defeniàlS^l* ,^o^ub
,pr^;A7i
\dèè;iiradv.
idesoz, 7, 6, «iri^ -^iV-{c^.
6, dessous
défier, défies 41, i.t ,06 ,iz'i:st
degaster, degaste 38^ ^i ruiner: derrière) ; prép'. 15,:>:i.tvt
degrat, degraz 5, 12, les bons
morceaux, les plaisirSi despire, ind. pr. desj^ist 29^6,
dehors, 27, 6. mépriser. * , it
délit,' 11, 6; 17^ 11 ; dcliz 25, despit, subst.m. , 17 , if^voir en
Il f plaisir. .
dtspit, m:épriser. ' ■ , ^
delitier, se délite 24, 4, s'amu- despit, adj., despite 24>!^jè,
ser ; V. neutre, délite 36, 3v odieux.
plaire. , .• ,. desrainier, desrainue 28, 12,
demander, demande 46, i.
disputer, plaider contres ' * '
demorance, 19, 7 délai. desreer, se desroie 6, 8, s'ég^^^
denuorer, ind. pr. : demeure rer, s'écarter du droit chemiiii^'
7, 7.
se gouverner mal. "**?
dçoicr, 14,'^. destraint, p. p. de dcsttkïndfë^^
dent, denz 40, .y. . 39, 2, tourmenté.
derrière, ai»>., torncr.'cé devàilt destre, adj. f. employé comme
derrière 22, 10 ; cf. 7; 6, ce substantif A7, 3 i droite. .
desox deseure ; sens dessus destrece,29, 5, pouvoir.
dessous. destroit, suèst. m., 21, 7; en
des (ore mais), 16, 9,: dès {dé'- d., à r étroit.
sormais). dete, 18, 11.
descendre, 20, 7. deus, adj. num., 17,4; 45, i ;
3
GLOSSAIRE
66^
49, 3 ; subst. m., 15, 8 {au jeu dormant, /?ari. /?r^5. subst. de
de dés). dormir, 17, 10.
devant, «/^^^ m., 16, 12, cein- doter, je dot 30, i , douter.
ture^ bourse. douceur, 50, 9, jouissance.
devant, adv.^ 22, 10 {cf. der- doMz, adj., douce 23, i.
rière); prép,t20, 10; «3, 5, drap, dras 15, 1 1 ; 43, 2, vête-
ments.
6; 49, 7. : .■■:■ .SU, .-.—
devenir, 17, 12; devient 34, droit, subst. m., 21, 6; 33, 5 ; a
12 ; devint 44, 11. droit 13, 5, avec raison, 33,
devise, a sa d. 29, 3, selon sa Si' 12^ avec justice,
volonté. %; droit, adj., droiz 25, io;droitV"
devoir, doit 12, 2; 21, S; doi-
32, 2. . So .-1 i-yntU
vent 19, 12. .£ ,<î2 droiture, 32, i, ce qui est de
dévorer, dévora 45, 9. ,j. .:iî droit, justice.
dieuy s. :^^. dieus 4,9; .6, 5; dur,
32, durs
9. 37, 10; dure 14, 5 ;
7, 2,8, 12, etc.; r. sg. 2, 9
(rfaf.-gén.) ; 4, 4; 6, 12 ; 27, durer, dure;50, 8.
durée, 50, 4.
%{dat.-gén.), etc^ .^^i. ,^0^.^..
durement, 19, 12.
diference, 35, 12. ; faton--:*
'-•.?< on yM ,si ,6
dire, 11, 12 ; 37, 8; dit 30, 12 ;
36, 6 ; 37, 7; dient 24, 5 ; Eglise, 46,4; 48, 7.
34, 7 ; dist 39, 3 ; dira 7, 1 2 ; el, ele, voy. il.
deîsse 48, 7; impér. di 6, el, adj. indéf. subst., d'eI34, 2.
7; 8, 4; 9, I, etc.; p, p. dit embracier, 5, 11, embrasser,
envahir .
11, 10. oîiq^ojj ,.\bti ,îiq8?r>
divers, arf;., 4B, i. • .».ts empaluer, v. réfl., 3, 10, se
dolent, adj.f dolente 25, 1 2 ; couvrir de boue, se souiller.
dolenz 40, 1 1 . ■; ,-< i : r-^^'. '. ^ emparlé, adj., empariez 28, 7, -
doleur, 11, 9; 41, 5. m-î .tj-jt^^î, qui se plaisent à parler. ^^
don, 5m65/. m., 14, jAiiV'j i , ' emploier, 12, 2; emploies 41,^^
donc, vo_y. dont. , = .(v,,^, 4; emploie 14, 9. ^
doner, 30, 9 ; donne 6, 9 ; 32, en, pron. pers. , 12, 3 ; 14f^
1 1 ; subj. pr. 3 sg. doint 4,
12; 18,7, 8; 22, 12; 29, 6;'
6; p. p. doné 39, 7. 34, 6; 49, 10, 11, 12; l'en 12,
donques, voy. dont. 2; 32, 12, on.
dont, a<iv., 11, 10 ; 16, 6; 36, en, adv. partitif, 2, 9; 30, i ;
7, II ; 38, 10; 45, 12; 48, 48, 3; 49,9.
7, donc; donques 35, 12. en, prép.y 1, i, 2 ; 3, i, 4; 4, 4
dont, adv. re/.,8, 9; 10, 12; 27, (el);5, 2; 8, 2; 9, ^{avec),
12 ; 35, 3. T, f.p^^rt .»»» ,«tj»y 8; 11, i, 3, 8, etc, « ,-^»:,«,j;i^~
GLOSSAIRE

enchanter, S, 7; enchantent escorchicr, 40, 6, écorcher.


2, 4. escorre, subj. pr. 3 sg. csqueurc
encontrer, 8, 5, rencontrer.
7, 10, s'écouler.
endementiers que, 26, 6, pen- escrît, />. ;?.,11, 3;escrite24, i.
dant que. escriture , Sainte Escriturc
endormi, p. p. ^'endormir, 23, {sans art.) 39, 5. 67*
II. escumer, escume (sor) 42, 4.
enfanter, 2, 10; enfantent 2, esilliez, p. p. ^esillier, 38, 3,
g^ /aire naître. exilé.
enfer, 47, 11 ; enfers 45, 4.
eslire 7, 5 ;'^\,'^,^élire;p. p.
enfiler, 10, 11. eslit 11, 7 ; eslitc 26, i ; 36,
enfrun, adj., enfnins 44, 2, II.
injuste, chiche. esluer, v. neutre, 3, 8, glisser.
engagier, engajassent 40, 2. espace, 4, 7, temps.
engien, engiens 17, 9, artifice. espars, p. p. tfespardre, 47, 2.
englotir, ind. pr. 3 sg. englot
espès, 46, 6, fréquent.
30, 5, dévorer. espeluchier, 16, 6, nettoyer.
enlacier 5, 10, enlacer.
espérance, 19, 3.
cnnoisiez, p. p. d'ennoisier, 33, espine, 33, 7.
1 , ceux qui sont en querelle. espoenter, espoentes 3, lî,
enracinée, p. p. <i'enraciner, épouvanter; p. pr., f. r. sg.
27,9.
espoentant 22, 6, épouvan-
enseler, 14, i . table.
entamer, 8, 6. esprover, esprueve 43, 10,
entor, 24, 4, autour de. reconnaître.
entoschier, entosche 25, 9,
espuchier, 16, 7, épuiser, vi-
empoisonner . der; e. la nef, voy. Godefroy,
entre, 11, 12; 35, 11.
espuisier.
envenimée, p. p. <f envenimer, esqueurre, v. act., 16, 12, se-
50,2. couer, vider.
envoier, 12, 4 ; j'envoi • 4^ i; essuer, s'essue 1, 12, essuyer.
estanchier, estanches 10, 4.
5,5. )ï ,.ui. .'t .1^
envoisiez, p. p. f/'envoisier, 33, esté, subst. m., estez 45, 3,
2, gai, adonné au plaisir. été.
enz, 42, 3, dedans. esteindre, 42, 2.
ermite, 36, 7. estendre, 20, 1 1 .
errer, erres 21, 4. estoier, 12, i^ mettre ensemble,
erreur, erreurs 35, i .
épargner.
esbranchier, esbranches, 10, estoile, 13, 11, étoile.
3, ébrancher. estor, 21, 12, bataille.
6S GLOSSAIRE

estovoir, ind. pr. esituet 43, 1 1, 28, I, 7 [avec inf.)y 9, 10 {avec


inf.); 29,4, 11; 30, 7; 31, 4,
falloir.
estre, 15, 12; 25, 6; 47, 10; 8; 33, 5; 46, 8 {avec inf.);
ies 14, 5; 45, 12; est 5, 4, 49, 7; 50, 7(aveci>ï/.); 3 pi.
12; 6, 4, 11; 8, 7; 11, 5, efc; font 2, 4; 19, 7; 24, 8; 41, 3,
43, 4 {abs.); sommes 25, 5; 48, 2 ; faisoit 47, 6 {avec
I ; estes 15, 2 ; sont 8, 9 ; 12, inf.); fist 1, 3j 38, 12; feront
8; 17, 5; 39, 8, 11; 48, 12; 36, 7; sm6;. jt?r. i 5g^. face
imp. 3 sg. ert 13, 12 \ passé 15, 6 {avec inf.); 3 sg. face
^^/. fu 35, 3; 38, 11; 44, 6, 36> 3^i facent 11, 10; imp.
7, 8, 10^ 12; 45, I, 3, 4, 5, fesisse 20, 3 (avec i«/.); im-
6, 7,8, 10; furent 39, i\fut. pér. fai, 6, 3; 14, 1 {avec
seras 20, i ; iert 48, 9 ; suh^. inf); p. p. fait 11, 8; faiz
soit 27, 10; imj?. ftiçî ^7, 5., 43, 1 2 ; r. pi. faiz 5, 9 ; —
estroit, ad^., 9, 2, ,^ ^j ^^^.^^ faire venjance
tise 19, 7. 19, 10; f. jus-
esturjon, esturjons 47/5-
estuve, 1, 2. farine, 33, 8.
et, conj.,passim\ et... et 1, 11; faucon, faucons 12, 11.
28, 10; 34, 12; 44, 2, 10. faus, adj., 14, 9J 33, 4, 91;.
eure, 7, 1 1; 34, 8, heure* rj..-,,^ < j fausse 6, 6. vuw, u;u vuiu:» ,1
fauz, subst. /., 12, 10, faUx.
félon, adj., m. s. sg. fel 44, 2,
-HU'.VU..V. ..' 5Î-? 1... .;<•-•>.-.
Fable, 39, 3.
8, fers
fer, perfide.
45, 5.
face, 24, 2 ; faces 17, 7.
faconde, 22, 5, éloquence^, y rs: ferir, fiert 23, 9, frapper.
faille, 34, 4; 43, 4, faute. feu, subst. m., 8, 9; 29, .114.
faillir, v. neutre, 32, 6; 34, 4; 47, II. M vuoifit»c^«v»
faut 8, 5 ; subj. faille 34, 3, fichier, fiches 40, 7; 42, 3.
manquer ; f. a 26, 1 2 , échapper. fiens, 17, 12^ fiente. , ,
fain, 40, 12, faim. fierté, 24, 5.
faint, ;?. j?^ .<f^ ,.faiadce, 39, 4» 61,23,5,;?/*.
feint. X t'.tiduuj'^ .-i*»iff>(i filer, V. act., 10, 6; n'avoir que
faire, 6, 3 (avec tw/.); 11, 12; filer, n'avoir
la misère (i). rien, être dans
15, 9 [avecinf.y, 19, 10; 38,
5 {avec adj.)) 43, 1 1 ; je faz filosofie, 35, 3. rs
5, 5 {remplaçant), 6 ; tu fais fin, subst. /., fins, 34, 11, fin. ^
3, 7 (avec in/.); 4, 10; 6, 2; finer, fine 33, 3, mettre fin à.
9, 7 [avec inf.)\ 10, 2 ; 20, 7 flestre, 47, ^^ fiasque, pourri.
(avec f«/.); 22, 11 ; fait 8, 3 fliche, fliches 42, 7, tranche de
(avec inf.)y 13, 7, 10; 23, 4; lard. »\Myt*Vî( .*.
OtOSSAIRB

flor, 28, 6, fleur. gcnt, subst. /., 4, 3; r. pi. gcnz


foi, 26, 7. 40, 6.
fol, adj., 8, 10; 34, 7; fous 5, gent, adj., genz 38, 6, beau.
12; 7, 10; 21, 10; 37, II ; giet, giez 45, 6, liens, fers.
38,6. gieu, 1, 1 1; 2, 12, 28, 6.
folie, 35, 8. girfaut, girfauz 12, 1 1 .
fonde, 22, 9, /ronrfe. gloire, 46, 6.
force, 22, 5. glotonie, 30, 5, gloutonnerie.
former, forma 44, i . gomme, 13, 12, poix.
fors, prép., 26, 3 ; 34, 3, ex- gorge, gorges 10, 2.
cepté; adv., 6, 12. grâce, 4, 6.
fort, adj., forz 3, 7; 42, 10; graigneur, adj., graindres 27, 7;
adv., 25, 3; 49, 11. graigneurs,48, i,plus grand.
fortraire, fortrait 28, 5, sous- grailliez, p. p. de graïllier, 38,
traire, détourner.
1 1 , grillé.
frain, frains 16, 5, frein. grain, 33, 8.
(ranin^subst. m., 14, 10, fretin, grange, 30, 10.
de mince valeur. grant, adj. m., 4, 10; 17, 8;
franc, adj., 31, 8; terres fran- fém. 13, 4; 39, 10; pi.
ches 10, I, exemptes de re- granz 48, 2 ; soi voir en grant,
devances.
16, 9, prendre garde {cf. la
fremcr, 8, 11, fermer. note du vers).
froit, subst. m., 42, 12; froiz gros, adj., 48, 10.
12, 6, froid. guerre, 32, 6.
fruit, subst. m., 2, 10; 10, 5; guerroier, 12, 9; guerroies
23,6. 41, i; guerroie 19, 9.
fui, voy. fuir. guiler, 10, 7, tromper.
fuir, V. neutre, impe'r. fui te!
24, 5; fui, lecherie! fui, Habiter, habite 26, 9.
luxure! 50, 10 {dans ces cas haïr, je haz 5, 4; subj. je hace
fui estp.-ê. interjection, fl?);
V. act., fuit 23, 3. 4, 3. 28, 10.
haire,
fumer, fume 42, i. haitié, adj., haitiez 15, i3, bien

Gab, gas 15, 10; 43, 12, plai- portant.


haper, hape 31, 12, saisir.
santeries. hareu, 9, 12, appel.
gage, 21, II. hart, 7, 12, branche; ne part
garder, garde 35, 9; subj. pr. ne hart, rien du tout, voy.
Godefroy.
gart 7, 2; gardent 17, 9.
gastel, gastiaus 42, 8, gâteau. haste, subst. f, 88, 12, broche^
GLOSSAIRE

rôti; faire haste de son cors, 6; 10,12; 14, 5; 17, 6; 24,


70
le laisser brûler? {Cf. Gode- II, 12; accus, les 2, 3, 6,
froy, haste 2). (nés) ; 3, 1 2 ; 5, 9 ; fém . s. sg.
haster, se haste 38, 9. ele21, 8, u, 12; 23, 9; 26,
hastif, 26, 11, prompt. 2,4; 29, 9; 31, 3; 43, 9,
haut, adj.j 15, 3; 20, 10; 10; el 21, 11; 23, 8; 30,
hauz 12, 7 ; 17, I ; 43, 5 ; 9; dat. li 27, 5; 31, 3;
haute 20, 2; subst., en haut accus, la 26, 4; 49, 1 1 ; neu-
3, 4; 8,2. tre, s. sg. il 8, 8; 9, 2; 11,
hautece, 29, 2. 4; 17, 7 ; accus, le 5, 6; 6,
hé, interj., 15, 6; 36, 7; 41, 3 (r); — absolu, m. sg. ace.
10; 50, I. lui 10, 7; 23, 12; 25, 12 ;
hère, 23, 4, mine, signe. Cf. la 45, 10; m. pi. ace. aus 5, 6,
note du vers.
7>8;14, 4.
homme, 35, 1 1 ; hom 30, 7 ; iluec, 43, lOylà, alors.
36, 4 ; 43, 12. injure, 32, 4.
honeur, 39, 12 {deux fois); isembrun, subst. m., 31, 4,
honeurs 3, 6; 29, 2.
étOj^e de couleur sombre.
honiz, p. p. de honir, 34, i, isnelement, 49, 4, vite.
2.
issir, (eissir), v. «., issent 43,
hors, adv., 26, 4; hors de 2, 6; subj. isse 27, 3, sortir.
5; 6, II. iver, ivers, 45, 2, /iiver.
huchjer, 16, 10, crier.
huis, 16, 10, porte. Ja, <iiv., ai'ec nég. 9, 5 ; 13,
humer, hume 42, 5, sucer. 12; 20, i; 40, 2, 4, ja-
hurter, 19, 12, frapper.
je, pron. pers. , conj., s. s g. 3,
I, adv.y 1, 9; 9, 9. 11; 4, I, 3; 5, 4; 15, 5, 7;
iaue, 7, 10; 30, 11, eau. 16, 2; 30, i; 50, 11; j 48,
icist, voy. cist.
il, pron. pers., m. s. sg. il 1 y; dat. me 7, 2 ; m' 2, i ; 4,
3 ; 4, 6 ; 5, 1 2, etc. ; datif sg. 4; 11, 10; 16, I ; accM5. me
15, II ; m'I, i; 16, 3\pliir.
li, 4, 5; 6, 7, 9, 10; 7, 4 dat. nos 9, 2; 11, 4; 13, 10;
12; 8, 4; 10, 9; 16, 4; 24 25, 2, 3; 34, 7, 9; 39,
5; 30, 8, 34, 3; 36, 3 i ; 43, 3 ; accus, nos 5,
accus, sg. le, 2, 11, 12; 6 i; 9, 7; 22. 7; 34, 8;
I, 5 (nel), 10; 7, 4, 8 ; 8, 12 44, I ; absolu, dat. sing.
(r);10,8; 18,12 (r);23, 8 moi, 7, i; 8, i; 10, 10; 13,
{V);pl. s. il 11, 10; 17, 6 4; 19, 4; accus, pi. nos 17,
19, 12 ; 43, 6; dat. lor 4 2;22, 7; 29, 4; 34, 8.
GLOSSAIRE

jeter, 15, 9 ; jetés 22, 8. las, adj., lasse 20, i; interj.^


)cùn,adj., jeûns 44, 12, dér 15, 6.
pourvu {de). X,.. lasser, lassent40, 9, tourmenter.
joer, gieues 4, 8; gieue 24, laste, 38, i, fatigue.
10; 28, 3, jouer. [az, 5, I, lacs.
joie, 50, 2; joies 41, 5. le, voy. il, li.
joindre, 49, 1 1 ; se joint 25, lecheor, s. sg. lechierces 44,
7, s'ajuste. 8, débauché, c .':.«. ,
jor, 8,7; 16,5; 21, 5; jorz 9, 9; Iccherie, 30, 6; 50, 10, débau-
che. 71
16,3; 28, 9; 44. 12; 50, 8.
jovencel, 6, 8; jovenciaus 24, lechier, lèche 30,6.
3, jouvenceau. légat, 13, II.
jovente, 25, 4y jeunesse. leschefrite, 24, 9, lèchefrite.
juevne, 27, 9, jeune. leu, 9, 9; leus 45, 9, loup.
jugement, 49, 2. lever, lieves 1, 4 ; 22, ^, p. p.
jugeor, s. sg. jugierres, 45, les levez en haut 3, 4 {cf. les
12, juge. abandonez a tozvenz, 40, lo).
jugier, juge 43, b; p. p. jugié li, art. déf. y m. s. sg., 1, 2 ; 9,
48, 12. 5; 10, 6; 13, 9; 27, 10, e^c;
)uïse,subst.m.,AS, 3, jugement. r. sg. le 2, 8; 8, 7, 10; 9,
jus, adv., 29, 7, en bas. i;ll,6, etc.',VS, 5, 12; 9,
jusel, jusiaus 36, 9, jus, po- i; 10,4, 5; 12, 2 ,16, 2, etc.;
tion. plur. 5.111,7; 15, 3; 34, 7;
juste, 32, 3. 39, I, 8; 43, i ; 48, 10 ; pi.
justise, 19, 8; 48, 8. r. Ies3, 3,4, 5,7,8; 12,6,
7, etc.-, —fém. sg. s. la 2, 9;
La, voy. il, li. 4, 8; 8, 12; 10, 4, etc.; V 4,
la, adv., 8, 12; 34, 4; 40, 2; 12; 21, 7; 23, 8; 38, 5; 43,
42, i; 48, 10 {ici peut-être 7 ; 50, 7 ; plur. les 3,2, 6, 9 ;
Vart. déf.).
8,9; 10, I, 9; 47, 4; con-
lai, laie 19, 8, laïque. tractions :al 5, I ; 6, 8; 12,
laidengiez, p. p. de laidengier, 1 2 ; 17, 1 1 ; 23, 4, etc. ; — as
45, 3. 12, 4; 15, 5; 18, i; 20, 8,
laissier, 32, 8; ind. pr. 3 sg. etc.; - del2, 5; 6, ii;9, 9,
lest '5, 12; 26, 8, laisse; 7, 9; 11, 2, etc.; — des 10, 2 ; 12,
11; 8, II, néglige; imper. 7; 14, 12; 20, 8; 33, 9; 41,
laissiez 15, 10; p. p. laissié 2; -el 1, 3; 4,4; 42,4;-
1, II. es 24, 3; 32, 12.
large, adj. /., 23, 2, généreux. Il, pron., voy. il.
larron, s. sg. lerres 23, 10. lieu, lieus 3, i.
GLOSSAIÎ^E
7?
4it,ll',8;17, io;liz37,6. mantel, màntiaus 24, -^1. • -
livre, subst. m., 11, 3. • • .<i^ ! marc, miars 47, i, monnaie
valant deux livres.
Jivre, subst. /., 47, iï<"' ."^aai:! !
marchié, 46, 3; marchiez 3, 2.
loer, 45, 3.'* ■->'•'! 1 martire, 11,9, martyre.
j7. ^.8,dereligion;
loez, 26,
loi, pi. $S^i% \
lois. mat, adj., maz 5, 9, affaibli,
Ibié, ;?. p. de loier, 25, 3, lié. mat {terme du jeu d'échecs).
loing, <3ify., 5, 7; 22,9- meilleur, 25, 6; 44, 5 ; fém.
meilleur 7, 5; 35, 7.
lonc, adj., 10, 8 ; longe 4, 6.
longement, 19, 2. meïsme, adj., neutres^. 46,8,

lor, vo^. il, son. »tj3^rf'- même. *"^<'t t<^ '^ ,»^'jMiiviM
lues, d:rfv.,50,9,iiM5iiï^^l.'quc, menacier, menaces 22, 9.
conj,^ 26, 4, aussitôt que.
menace, 4, 10.'" "
lui, voy. il. mengier, menjues 18, 8; men-
luire, luisent, 14, 3. juent 48, i\; p. p. mengiez
luxure, 32^ 12 ; 50, 10.
mentir, ment 11, 11.
manger.
Ah, 10; subst. •'' '■^'-^^^'
menuise, f., 48, 11, menu
Ma, vo>-. mom •*« »'^/J'» •^»*>
maçue, 1,4. ■ -S^ .'^ ç^
poisson.
mer, 8, 8; 49, 12.
^
26,2.15,' 2;
maigre,mains •' merci, 26, 10, pitié.
main, 31, 2.
mains, adv., 17, 6, mom;
mérite, 36, 6'.
subst. m., (jeter) del mains mesaise, 48, 5, douleur.
15, 9, un coup infime, insuf- meslee, meslees 33, 3, bataille.
fisant; cf.la note du vers. mestier, 40, 3, n'a mestier,
n'est utile.
mais, adv., 41, 6; 42, 9, tou-
jours; cowy.,4, 8; 5, 5, 10; mestraire, 28, 6, faire lin mau-
9, 5, 10, etc., mais. vais coup au jeu.
maison, 8, 1 1. mestre, 47, 11.
mal, stibst. m., 10, 8 ; s. sg. mesure, 32, 2.
mauz 13, 9, maillet. mètre, 14, 2; met 30, 10; 31,
mal, subst. w., pi. maus 43, 8, 7; 32, 5; 33, 4; mist 47, 7,
dépensa; p. p. mis 1, i ; 4, 4,
2, maux. ^ .à- ■ ■ * i
48, adj.,
mal, maie 50, 6 ; pi. maus 9; 45, 6; mise 29, 7.
14, 12 ; 23, I ; maies 41, 9; mi, par mi 12, 10, en deux;
mauvais, méchant.'' ?*** ^ . 33, 10, au travers de.
miche, miches 42, 8, miette.
mal, adv., 47, 12. • ^•' —
maleûreus, 37, 11, malheur eux. mie, adv. explét., 4, 2 ; 35, 6.
manche, manches 10, 12. miedi, 24, 12, midi.
manière, 22, 7. mien, miens 17, 4.
:t6L05;saire

mietiz, adv.^ 12, 9; 27, 5, 11 ; motroir, mueve 49, 10.


37,3,43, i;50, 12. mue, 1, I.
mil, num.y 47, 9, mille. muer, v. neutre, 1, i ; v. act.,
miracle, subst. m., 46, 6. 1, 5; 20, 2, changer.
mireor, 11, i, miroir. mulet, muiez 47, 5, m«/c^ {es-
mirer, se mire 11, i. pèce de poisson).
moigne, moignes 37, 2, moine.
moillier, se moille, 1, 12, se
mouiller.
Nape,31,5.
nasse, 20, 9. 73
mois, 18, 2. nature, 50, 3.
mol, adj.y mous 37, 6. ne, adv. nég., passim; conj.
mon, adj. poss. conj., 1, 10; 7, nég., 3S, 2; 39, 4; 40, 3, 5;
2 ; w. j. 5^. mes 7, 3 ; 44, 7 ; 48, 12, mi; ne... ne 1, 5,
r. j?/. mes 3, 1 1 ; 4, i ; 11, 7 ; 6; 4, 2, 3; 7, 12; 18, 10 ;
15, 2; 18, 9; 50, i%if.B8' 22, 5, 39, 4.

ma 50, 12. :!!;;ni:'^ nef, 16, 7; 49, ro, vaisseau.


monde, 22, i; 47, 2. neporquant, adv., 41, 6, néan-
monoie, 6, 6, monnaie. moins.
montez, p. p. de monter, 20, 7, nestre, 47, 6; nasqui 35, 4;
élevé. née 27, 5.
morir, muert 30, 3. neveu, 9, i.
mors, 13, i, morsure; 27, 11, noient, subst. m. et adv., 9, 6;
le goût de ce à quoi Von a 30, 4; 34, 12, rien, néant.
mordu. noir, noire 13, 12 ; 46, 1 1.
morsel, 50, 1 1 ; morsiaus 24, nomer, se nomme 13, 5;
8; 37, 6, morceau. nomee 27, r.
mort, subst./., 26, 12; 36, 10; non, subst. m., 14, 8, ont char-
39, 6; 49, 2, 7; morz 1, i, donal non, s'appellent cardi-
7; 2, I, 7; 3, i; 4, I, etc. naux.
mort, adj., 14, 3, éteint. non, nég.y 5, 5.
mostrer, mostre 30, 4; mos- norri, p. p. de norrir, 29, 10.
trent 46, 6; mostré 39, i; nos, voy. je.
montrer. nostre, adj. poss., f. sg. 50, 3;
mot, vojr. moût. m. r. pi. noz 19, 5.
moudre, ind. pr. 3 sg. moût nu, adj., nuz 9, 12; nue 21, 12.
18, 8. nuef, adj., nueve 43, 7.
moût, adv., 4, 10, très, beau- nuit, 23, 10.
coup; 9, 3; 11, 12; 14, 5; nul, abs., nus 1, 5 ; 18, 3 ; 46,
22, I , etc. ; 30, 2 nous écri- 1 2 ; nuns 44, 9 ; r. sg. nului
vons mot, à cause des rimes. 48, 12; adj., m. sg. nus 27,
'74

GLOSSAIRE

7; m. r. sg. nul 21, 9; 28, paint, jp. p. de paindre, 39, 5,


6; 37, I, 4.
paor,
peint.2, 9 ; 4, 9 ; 29, 7; paors
o, conj. disj.y 5, 9; 22, 12 ; 25, 4, 1 1 ; 27, 8, peur.
5; 26, 2; 27, 10; 43, 4 pape, 31, 9.
(0...0), 7; 44, 2 (0...0). par, prép., 2, 4; 3, 12; 4, 10,
o, adv. de lieu, 3, 10; 4, 9; 8, 12, etc.; de par 8, 2.
8; 25, I, etc., oit. par, adv. augm.j tant par 22,
ocire, ocit 11, 11, tuer. 6; 27, 6.
oeil, r. pi. ieus 15, 4, û?i7. paradis, 11, 8 ; 45, 4.
oïr, ind.pr. ot 16, 10; subj. pardurable, 39, 8, éternel.
oie, 6, 3 ; 12, 3, entendre. parfaitement, 49, 5.
oisel, oisiaus 24, 7. parfont, en parfont 40, 8, pro-
ombre, 5u6sf. m., 20, 12.
fondément.
oncle, 9, I . parmenable,<it:(;.,39, 6, éternel.
onde, ondes 8, 9. parmenablement, 26, 9.
paroir, ind. pr. pert 41, 7,
ongle, ongles 40, 5 ; 42, 3.
oniement, 31, 6, également,
apparaître.
sans distinction. part, 7, 5; 7, 12 {cf. hart);
onques, 18, 3; 45, 6; 47, 9, parz 5, 1 1 ; 22, 2.
partie, 35, 7, parti.
jamais.
OT, adv., 1, 8; 11, 10; 16, 6, partir, part 25, 12.
etc., maintenant; des ore pas, subst. m., 15, 7, plus que
mais 16, 9, désormais. le pas, vite; adv. expl., 28, 3 ;
or, subst. m. y ors 40, 3. 39, 3; 43, 4, 12 ; 48, 9.
orage, orages 41, 8. passer, verbe act., 8, 8; v. neutre,
ordene {de deux syllabes), 36, 7, 1 1 ; 9, 3 ; passassent 48, 4.
12; 38, 4, 8. paste, 38, 2, pdté.
ordenee, j7. p., 27, 2, réglée. pecheor, subst. {ou adj.) m.,
orgueil, 32, 5 ; orgueus 42, i . pechierres 44, 6 pécheur.
os, 13, 6. pechié, péchiez 36, 5, péché.
oser, osasse 20, 4. pechier, pèche 30, 7 ; pèchent
oster, ostes 10, 9.
19,3.
ostoir, ostoirs 12, 11, autour.
pel, 1, 5, peau.
outrage, 1, 3 ; outrages 41, 3. peler, poile 13, 6 ; poilent 43,
ovrir, impér. ovrez 15, 4.
3, écorcher.
pener, te poines 10, 7; se
Paier, 21, 6; paie 21, 8. peine 5, 8, se mettre en peine.
paille, 33, 8. penser, subj.pr. se penst 16, 6;
, pain, 38, 2; 43, 2. iynp. pensassent 40, i.
GLOSSAIRE

perdre, pert 28, 6 ; 31, 1 1. moin*; p. de {avec subst.) 9,


père, 23, 5. 8; 35, 12;, 36, 6; 48, 8; —
perricrc, 22, 8, pierrier. subst., 25, 6, point {âge).
perte, 46, 12. point, subst. m., 25, 3, poing.
pervers, 45, 1 2, injuste. point, p. p. de poindre, 25, 8,
pescheor, peschierres 44, 10,
pécheur. pointure, 50, 6, désir.
peser, v. neutre, poise 32, 3. piqué.
pois, 32, 3, poids.
pesme,/. sg., 35, 4, très mau- pois, 32, 10; 50, 12, pois.
vaise,détestable. poissance, 19, 8, puissance.
pestre, 47, 7, repaître. poissant, poissanz 3, 5.
petit, 9, 3; 17, 8. poisson, 48, 10.
peu, adv.y 9, 4; 30, 2 ; 34, 5 ; pomme, 13, i.
43, 2; poi 26, 3. pont, 10, 9 ; 48, 4.
pieç'a, 35, i ; 46, 4, i7 y a pooir, puis 2, 11 ; 8, 10; puet
longtemps. 1, 9; 2, 10; 26, 12; 34, 10;
pïeur, 36, 11 ; pire 11, 5. 37, 9; prêt, pout 18, 3 ;
piler, V. act., 10, 8. subj. pr. puisses 2, 6; puist
plain, adj., 10, 5 ; 24, 12 ; 46,
30, 9 ; pouvoir.
3; plaine46, 3,48,7, ;7/em. por, prép., 5, 3, 6, 7; 7, 3, 7,
plaindre, se plaindra 49, 8. 9 ; 11, 4, etc.; por ce 1, 5,
plait, subst. m., 28, 12; plaiz 10; 9, 4; 14, 8; 21, 10; 25,
33, 6, procès. I o ; 26, 5 ; 27, 7 ; por ce que,
planche, planches 10, 9. parce que, 30, 8; por voir,
planter, se plantent 2, 5. assurément, 2, 11; por sofrir
ploi, subst. m., 6, 11, pli. Cf. 11,9, à cause de, par suite de.
coroie. porcel, porciaus 36, 4, pour-
ploier, subj. pr. ploit 21, 11, ceau.
engager. poree, 50, 12, porecs 32, 10,
plorer, pleure 7, 3. potage aux légumes. Cf. Fin-
pion, 14, ri, plomb. troduction, p. xx.
pluie, 29, 4. porfit, porfite 26, 2, bien bâti,
plume, 42, 12.
plus, adv.y 3, 5, 7, 8; 6, 4; 14, porpre,
G, etc. gras. 28,32,1 1 .5.
porreture,
poesté, 20, 1 1 ; 26, 3, pouvoir. port, 49, 10.
poi, voy. peu. portracier, 5, 8, poursuivre.
poil, 9, 9; poil del leu^soupçon^ poverte, 46, 9, pauvreté.
trahison (voy. la note du vers). povre, 21, 3; 31, 1 1 ; 42, 5;
point, adv. e^pl., 4, 3, /e 44, 3 ; povres 17, 2 ; 40, 6, 9.
GLOSSAIRE

î5 ; d ,ïtSt3»c|..îl^ï3fï
,6 ^. ii. de pra
9, p. -'-
-'•«re,
-^ met
pra ret7é,
povmis 4, Quanque, pron. indéf., 28, i;
5; pramise48, 6. 30, 5, 6; 49, 6 ; quanqu' 18,
preecheor, preechierres 44, 7, 8; 21, 8; 28, 4; 29, 6;
II, prédicateur. 31, 3, 12; 34, 6; 42, 2, tout
prélat, prelaz 19, 5. ce que.
prendre, 20, 6; prenz 17, lo; quant, adv. corrél. de tant
19, I ; 25, 4; prent 23, 5; (quant plus... tant plus), 42,
26, II ; 37, 9; subj. praigne 10; cf. com.
15, 5; impér. prendons 34, quant, conj., 6, 9, 12; 16, 5;
9; fut. prendra 49, 9; p. p. 27, 2; 43, 9; 44, 10; 49,
pris 5, i; 18, 12; réfl., 12,8.
près, p, de 6, 4. que, conj., 2, 12; 4, 5; 5, 4;
présent, subst. m., 14, 7.
6, 3, 7, etc.) — si... qu* 14,
prestre {ou provoire), prestres 12 ; 49, 1 2 ; — dans le sens
18, 10, prêtre. de afin que, 2, 6; 3, 12; 10,
preu, subst. m., 41, 11, profit; 6; — comparatifs 14, 6; 16,
adv.j 9, 5, asse:(.
7; 17, 7 (qu'); 24, 9, etc.;
primerain, adj., primeraine — concessif, quel que 26,
22, II, premier. 2; queus que 9- 27, 10; —
primerains, adv., 6, 3, d'abord. avec un adv. ou prép., ançois
primes, arfy., 13, 2; 27, 12; que 12, 3; 15, 5; 23, 9(qu');
49, 2, d'abord. 27, 3; ainz que 18, 12;
prince, 39, 11 ; princes 12, 4.
23, 7 (qu'); 49, 10 (qu');
prison, subst. f., 17, i. de ci la que 8, 12 ; endemen-
procession, subst. /., 37, 5. tiers que 26, 6 (qu'); fors ce
proie, proies 41, 2, action de que 34, 3 ; lues que 26, 4
prendre de vive force. (qu'); 43, 6 (qu'); par ce que
proier, je proi 4, 4, prier. 2, 5; pieç'a que 35, i; 46,
proisier, pr. ind. prise 29, 6; 4; por ce que 30, 8; puis
p. p. proisiez 33, 12. que 16, 10 (qu'); 21, 12
prover, prueve 30, i ; 43, 3.
(qu');29, 3, 5(qu');44, 11
providence, 35, 5. (qu'); tant que 5,9 (qu') ; 7,
puant, adj., 47, 8.
10; 21, 8 (qu'); 38, 8 (qu').
puis,â[rfv., 13, 2; 49, 2; puis que, que, pron. rel. et interr.^voy.
co«;., 16, 10; 21, i2;29, 3, 5,
puisque; 44, 11, depuis que. quel, 34, 8; qUètis 46, 5;
qui. -^i^Oi:
pur, purs 33, 9. quel que 26, 2 ; queus que
purgier, v. réfl., 49, 5 ; v. act., 27, 10.
4, II. querre, quiers 3, 9, chercher.
GLOSSAIRE w
queudrc (ou coillir), qucut 23, refaire, 28, 3.
6, cueillir. refuser, refuse 6, 5.
qncus, voy. quel. régner, règne 8, 2.
qucuz, 10, 2, pierre à aiguiser. rehaper, rehapes 18, 7, repren-
qui, j?row. rel.y s. sg., 1, 9, y^^- • ''uv, .ion
j^2; 2, 10; 4, 4; 5, 10, etc.; remanoir, remaint 31* 3f 4*-
meurer.
rt" .t'i*'^:'*' -sg. que 4, 3 ; 7, 2 ;
remordre, se remort 49, 6, se
'12, 2;. 21, Il (qu'); cui 16,
2; 25, II, efc; m. dat.-gén. repentir.
sg. cui 34, 2 ; 42, 5 ; — avec remuer, 3, 6. .
préposition cui 7, 3 ; 29, 9 ; rendre, rent 31, 10, 1 1 ; 37, i ;
— s. pi. qui 2, I, 2, 4, 8; 38, 1; rendent 43, 7.
3, 9; 12, 5, 6, 8, etc. — r. rente, 25, 2 ; rentes 3, i .
dir. pi. que 12, 12; qu' 18, reonde, a la r. 22, 2, ronde.
3 ; cui 17, 3 ; 39, 9 ; — neu- repentir, v. réjl., 49, 4.
trCy r. que 20, 6; 34, 10; repondre, se repont 24, 3, ca-
39, 3, 5; 43, 11; qu' 1, 3 ; cher.
4, 5; 11, 10; 31, 10, II. repos, 38, J' • ;
qui, prqn. interr., m. s. sg. qui reproier, reproie 6, 10, ^jprier
46, I ; m. r. dir. cui 11,» 1 ; de nouveau; cf. r-, re-.
neutre, r. sg. que 28, i, 4; rere, 20, 6, raser; avant de lui
29, I, 2; 34, 7; 36, 7;,qu' rere 23, 12, avant qu'il ait eu
50, I , le temps de se raser. Cf. la note.
quite, adj., 26, 4 ; 48, 4 ; ^^.»^> respasser, respassent, 40, 12,
quite quite 36,q)<), quitte à rassasier.
quitte. ; ^ ,«; respit, 17, 6^ répit.
quoi, pron. rel. neutre, r. sg. respondre, subj. pr. responde,
22,4.
26, 6\ pron. interr. , por quoi
7, 7> 9; 19, 7; 42, 6. ressoignier, subj. pr. 3 sg. res-
soint25, 10, craindre, redou-
R-, re-, s'agglutinant au verbe: ter, prendre garde.
ravront, 48, 7, auront par restor, 21, 9, restitution.
contre; reproie, 6, lOj prie retaillier, retaille 34, 6, retranr
de nouveau. ^{j j^^^, cher.
rage, 1, \\ y folie. retenir, retient 27, 1 1.
rain, rains 15, 4, reins. retor, 21, 9, retour.
raseor, 10, 3 ; 20, 5, rasoir. riche, adj., 3, 3; 17, 1 1 ; 31, 12;
ravront, vqy, r-, avoir. 40, I ; 42, 4 ; riches 10, 6 ;
recevoir, 9, ii .
42, 10.
recovrer, recuevre 46, 12. richece, 29, i ; 42, 6.
GLOSSAIRE

rien, subst. /., 30, 3; pron. se, conj., 6, 5 ; 7, 11; 20,4;


78 30, 8 ; de riens 30, i,
tndé/., 37, i; 38, I ;48, i; s'5, 12;
aucunement. 7, 8; 35, 10; 36, î, 6, 10;
robe, 28, ii.
37, 12; 45, II, 51.
roi, subst. w., 18, i ; 20, 4, 8 ; se, pron. réfl., 1, 12; 5, 8 ; 6,
21, 2; 31, 9; 32, 6. 8; 8, 3; -11, i, 2, etc.; soi,
roi {ou roiz), subst. /., s. sg. abs., 7, "5; 26, 10; 44, 5;
roiz, 31, I ; s. pi. {ou sg.}), après un infinitif, 49, 5.
20, 9, rets, filet. sèche, subst. f., 30, 11.
secherece, 29, 4.
rongier, 13, 5; ronge 13, 6.
sechier, sèche 30, 3.
rose, 33, 7. ' secont, seconde 22, 12.
vosûZyp.p.de rostir, 38, 11,
rôti. secorre, subj. pr. sequeure 7,
rovér, rueve 43, 1 1, demander. 8, secourir.
ruer, se rue 1, 9. secret, subst. un., secrez 31. 7.
seculer, adj. /., 35, 2, séculier.
Sa, voy. son. seigneur, s. sg. sire 44, 7 ; s. pi.
saacier, saace 4, 1 1, bluter. seigneur 15, 2.
sac, 28, 10. seignorage, r. pi. seignorages
41, '7, seigneurs.
sage, 1, 7 ; 15,
sain, sains 9, 4;12.sages 26^ 5. ' sejor, 21, 4, repos.
saint, sainz 30, 7 ; 37, 7 ; 38, selonc, 11, 6, par rapport à:
10; 44, 7, 10; sainte 26, i ; semondrc 19, 4 ; 21, 5; sem'ôfat
39, 5; 46, 4.
23, 12, sommer.
senôfiance, 19, 11, signe. •'^*
saisir, saisis 10, i.
saluer, 3, 11; 13, ^\ impér. senestre, adj. subst., 47, 3, gau-
salue 7, i ; 8, î ; 17, 4; 18, 5. che.
sanc, 42, 5, sang. sente, sentes 3, 9, sentier.
santé, 6, 9. sentence, 35, 4, opinion.
sanz, 8, 6; 16, 4; 19, 7; 21, 4; seon, 14, 10, objet sans valeur.
26, 7, 8, etc. y sans. seoner, seonne 6, 5, rejeter.
serf, sers 45, 9, serviteur.
saumon, 30, iïyr'ipl.4!i,S.
servir, sert 31, 6.
sauz, subst. /., ' r. sg. 12, 8,
saule. Cf. la note du vers. seul, 21, I ; seule 33, 11.
saveur, 32, 11. seûrement, 49, 12, en sûreté.
savoir, ses 2, 7 ; 3, 3, 6 ; 6, 7 ; si, adv., 27, 4 ; 40, 4, b ; 48, 3 ;
10, 8; set 9, 6, 10, 11 ; 16, 50,3,4,5, 11; si com2, 3; 37,
5; 33, 11; 37,8; — subst.,
7tellement;
; 48, 4 ; sisi,qu'conj.,
14, 12,
1 , ainsi,
3 ; 6,
9,8.
science, 35, 2. 10; 16, 8; 34, 10; et si 6, i.
GLOSSAIRE 79
siècle, siècles 1, 3; 2, 5; 13, sorargenter, sorargentc 14,
3; 17, 3; 25, ii; 28, i, le 11, argenter.
monde; 35, 6; 36, i ; 48, 2, sorfait, subst. m., sorfaiz41, 3,
la vie. abuSj crime.
simonïal, simonïaus 13, 7, sospirer, sospire 7, 3, soupi-
simoniaque. rer.
sire, voy. seigneur. soudre, sout 18, 11; subj. pr.
siu, 13, 10, suif. soi lie 4, 5, payer.
sobit, sobite 26, 12; 27, i, sovent, 23,4; 37, 5.
subit. sozplanter, 2, 6, sozplantent 2,
sobre, adj., 38, 5. 12, faire tomber.
sodainemcnt, 19, 1. suer, sue 1, 2.
soôf, adj. fém., 32, 9, doux. sus, 14, 2, dessus.
sofrir, 11, 9; suefre 37, 10; sustance, 40, 11, subsistance.
suefrent 12, 6.
sogiet, adj. (ou subst.), sogiez Table, 39, 10; 47, 6.
47, 10, sujet, soumis. taille, tailles 41, 2, taxe, impôt.
soi, voy. se. tainz, p. p. de taindre, 13, 12.
solacier, 5, 6, réjouir, consoler. taire, v. réfl., 28, 7.
soloir, seut, 3, 10; suelent, 1, tamis, subst. m., 4, 12.
7 ; 2, 8 ; 12, 5 ; avoir coutume. tant, adv., 36, 9 ; 47, i, tant
son, adj. poss., m. s. sg. ses de; 16, 2; 22, 6 ; 27, 6;
44, 3; m. r. sg. son 1,6, 44, 6; 50, i, tellement; tant
8; 13, II ; 16, 10, 12; 17, que 5, 9; 7, 10; 21, 7 ; 38,
10, II ; 20, 12, etc.; m. r. 7; quant plus... tant plus
pi. ses 5, 12 ; 16, 11; 36, 42, 1 i,plus.. plus ; ja tant 13,
2;43, 8;44, 9;/. sg. sa 1, 12, quelque., que.
5; 6, 4; 8, 11; 16, 7, II, tarente, 25, 9, tarentule.
etc.; s' 21, 10; 25, 12; 32, tart, 7, 9; a t. 49, 8, trop tard.
4; lor, m. r. sg. 4, 7; 11, tel, pron. indéf., teus 15, 11 ;
8; m. r. pi. 18, 2; 40, 4, 5; adj., tel 2, 10; teus 24, 11;
/. r. 5^. 36, 8; 48, 10 {avec /.
tel s.22,
sg. 7.teus 42, 9 ; /. r. sg.
Part.?); /.r. pi. 10, 12; 17,
7; 40, 2; 41, 5,9. tempest, 5M65f. m.,tempez41,
soner, verbe act., impér. sonne 8.
6, I. tendre, verbe act., 20, 10.
sor, sors 27, 10, jaune^ bru- tenebreus, ténébreuse 46, 1 1 .
nâtre. tenir, tiens 17, i; 21, 7; tient
sor, prép., 1, 4 ; 21, 10 ; 22, 3 ; 34, 5 ; tiennent 37, 4 ; ten-
29, 4; 42, 3, sur. dra 34, 5 ; tenu (chier) 16,
8o GLOSSAIRE

3; impers. i tient 34> a, 47 30, 3;/. p/. totes 5, 11 ; 22,


importe. ■^'^■> ►' i 2; 30, 12; 33, 3; — piron.^
tens, 27, 6 ; 28, 9, temps ; 45, s. pi. XM\i 12, 8; 15, 2; 25,
I, la vie. ; I ; 49, I ; m. r. pi. toz i, 4;
terme, 17, 8. .^alICi<io^ 5, i; 22, 3; 28, 12; 31,4,
terminer, termine 33, 6. 6, etc.) neutre s. sg. tôt 13,
terre, 31, 5; terires franches 9; 14, io;28, 2,5;29, 5;30,
10, I, terres exemptes de 4; 31, I, 2; — par tôt 41, y."
redevances.
tôt, adv.. 2, 5; 16, i ; 29, 3. '''--
tes, tien, voy. ton. » .;!';x. tprot, 30, 12, interjection de
tesmoing, subst. m., 39^?^ /if* mépris {onomatopée).
moignage. '- i -H's ,791/ traire, impér. trai 6, i ; ind. pr.
tierz, tierce 22, 12. 2 sg. trais 20, 5, tirer.
tramail, 20, 9.
toile, 13, 3; batre comme toile,
« comme plâtre ». trenchier, trenches 12, 10, tran-
cher, couper.
toit, 21, 3. tous ^^^ .''•■•• trente, 25, 5.
tolir {ou toudre), 17, 1 1 ;
tout 6, 10; 18, 7; 23, 8; 31, tresbuchier, 16, 11, renverser.
1 2 ; 35, 5 ; 42, 7, 8 ; toloit 47, trésor, trésors, 27, 7.
trespas, 43, 9.
3, enlever.
ton, adj. poss., m. r. sg. ton 9, irespasser, v.act., trespasse 20,
12; 10, 3; 11,3; 25,8; (le) i2,/rancAz>;c/. tressaillir.
tien 2, 8 ; w.' 5. pi. tien 2, tressaillir, v. act., sauter par
12; m. et f. r. pi. tes 3, i; dessus; tressaut son ombre
12, 3.; 14, i; 17, 9; 41, 4, 20, 12, fait V impossible ; cf.
etc.; f. r. sg. ta 1, 4; 4, 10, Orimm, Deutsches Wôrter-
11; 10, 2; 12, 10; 22, 3; buch, t. VIII, p: 2233/^. V.
25, 2; t' 10, II, etc.
toner, v. impers,, ionne 6, 12. tressuer, ''
3, 7, être en angoisse.
Schatten.
tor, subst. m., 21, i, tour, fois. trestot, 21, 6, tout.
tor, subst. /., 21, 2, palais. treu, 9, 2, trou,
torment, 39, 8 ; tormenz 41, 4. trichier, triches 42, 6, tromper.
torner, v. act., 7, 6; 22, -mk -
trois, 18, 9.^- ■'■•'. .»- '
tort, a tort 49, 8. îi .î^o-jrr- 7, 4; 12, 5; 20,; 3.. 01^ —
tost, 7, 8; 23, 12, 25, 8, vite. trop,
trover, trueves 22, 4; trueve
tôt, adj., m. sg. toz 36, 5 ; 45, 27,6; 43,8.
8; m. r. ^g". tôt 4, 7; m. pi. truie, 35, 11.
tuit ri, 7 ; 36, 1 2 ; 39, i ; truilliez, p. p. de truillier, 38,
m. r. pi. toz 3, i , 2 ; 5, 2 ; 9, 9 ;
10, trompé, dupé. '\r"^ ,io-
16, 3 ; 19, 5, etc. ; /. sg. tote tu, pron. pers., tu 1, 4; 2, 6,
GLOSSAIRE 8i

7; 4, 8; 9, 7; 10, II, 12; p. p. renuz 46, 7, 10; venue


12, 7, 10, 12; 17, 8, 10, 43, 9; subj. imp. mieuz li
II, 12; 18, 12; 20, 5, 9; venist 27, 5.
21, 1,4, 7; 22. 3, 4, 7. 10; venjance, 19, 10; 46, 2.
25, 2, 4; 40, 7; 41, I ; vent, venz 40, 10.
42, i; 45, 12; r. <iir. te 5, vente, ventes 3, 2, droit perçu
4, 10; 9, 10; 10, 7; 12, 4; sur les denrées.
22,4; 24,5 (fui tel), 34, i; veoir, v. act., voi 7, 4; vois 12,
t' 2, 4; 4, i; 5, 5; 16, 10; 12 ; voit 5, 10; 11, 3; 44, 4;
toi 1, 7; absolu {après prép.) V. neutre, 33, 10; réjl., se
voie 16, 9.
3, 12; 16, 5; 40, i ; 45, 11.
ver, vers 29, 1 1 , ver.
Uit, 25, 5, huit. verreglacier, 5, 3, tomber sur le
un, rmm.y 30, 10; 49, 3; une verglas.
28, 2, 5; — art. indéf., 4, verreglaz, 5, 2, verglas.
12; 16, 5; 21, i; 30, 9; vers, prép.i 29, 9.
41, 10; — pron.^ l'un 23, 2 ; vertu, 36, 6.
45, 2, 4 ; les uns 23, 3 ; uns vestir, 47, 7; p. p. vestu 43, i.
et uns 44, i, tous. veûe, a veûe 24, i , visiblement.
usage, 1, 6; usages 41, 6. viaus, adv., 36, i, du moins.
usure, 32, 8 ; 50, 7. victoire, 46, 7.
vie, 4,6; 11, 5; 16, 7; 27, 2;
Vaintre, pr. vaint 39, 9, voint 32, 9, etc.
25, 1 1 {cf. Vintrod., p. lxviii), vieil, vieille 24, 2.
vaincre. viez, adj.^ m. r. sg. 1, 6;/. s.
vair, adj., vaire 28, ii, de di- sg. 35, 3 ; /. r. sg. 43, 7,
verses couleurs. vieux.
valoir, 28, 10; 34, 10; vaut 28, vil, 47, 8; vins 40, 4.
I, 4; 29, I, 2; subj. vaille vin, 30, II ; vins 33, 9.
30, 2; 34, 10. vint, «wm., 25, 5.
vanité, 2, 2 ; 5, 7. vivement, 19, 4.
vanter, se vantent 2, 2. vivre, 4, 7 ; 19, 2 ; 26, 8 ; 43,
vasselage, vasselages 41, 10. 1 2 ; subj . pr . vive 36, 4 .
vendoise, 47, 4, espèce de carpe. voie, 3, 9; 6, 7; 41, 9.
vendre, vent 13, 11; se vent voile, subst. m., 13, 7 (voile
37,2. de chardonal et d'apostoile);
vengier, venges 12, 7 ; venge 33, 10.
32, 4; p. p. vengiez 45, 11. voir, adj. subst., voirs est 5, 4;
venir, vient 7, 7; 21, 12; 34, por voir 2, 11, certaine'
ment.
9; prêt. 2 sg. venis 13 i;
6
82 GLOSSAIRE

volentiers, 20, 3 . vos, p'. pers., 15, 5, 6, 9.


voloir, vueil 3, 1 1 ; 12, 4; veus vostre, adj. poss., m. r. pi.
10, 12 ; veut 7, 8, 9; prêter. voz 15, 4, 10.
vout 47, 10.

} .uu ;^ ,e*

kSi uîli^iv tlr>i/


LISTE DES NOMS

DE PERSONNES ET DE LIEUX '

(Amiens {Somme\ 17, 5.) Martin, saint, 12, g.


Angiviler, Angivillers {Oise)^ Noion(Oi5e), 17, 5.
10, 10. Noiron, V empereur Néron, AA,6.
Bernart, 6, 3; 7, i. Orliens, Orléans [Loiret), 17, 5.
(Biaumès, Beaumet^ (Somme), Pcronne (Somme), 6, 2.
16, I.) Pierre, saint, 44, 7.
Biauvais, Beauvais {Oise)y 16, i . PoL, saint, 37, 7.
Blois [Loir-et-Cher), 18, 4. Vroncvox, Pronleroy[Oise\Q, 2.
Chaalons [Marne), 18, 4. Rains, Reims (Marne), 15, i.
Chartres [Eure-et-Loir), 18, 4. Renaut, oncle de Bernart, 8, i ;
Cistiaus, Citeaux [Côte-d'Or), l'un des Tibaudois, 18, 6.
36, 12. Romme, 13, 4, 9, 10; 14, 9;
(Clugni, Cluny[Saône-et'Loire), 15, i.
36, 13.)
RoTROUT, l'un des Tibaudois,
Englois, 19, 6.
18,6.
France, 19, 6. Tibaudois , descendant de
(GuiLEMER, 10, 10.) Thibaut le Grand, comte de
{Jesucriz, 6, 9.) Champagne, de Blois et de
Chartres, 8, 5.
LoEis, l'un des Tibaudois, 18, 6.
Lombart, Lombarz, 19, 6. vers.) 18, 6. Cf. la note du
(TiBAUT,
(Loon, Laon [Aisne), 17, 5.)
Lorent, saint, 38, 10.

I. Nous mettons entre parenthèses les noms


variantes. qui ne se trouvent qu'aix
A^-v

8MOM 830 3T2I.Î

Vî .. /:..\,.iP:) ?,n:iUtL

\.\'*.'."i\s.'? '•r*«'i\' \

^ï;vp'
ERRATA

P. xvr, n. 2, 1. 4 : cf. la str. XXI, lire cf. XXI, 6, XXIII, 8, XXVI, 5.


P. XIX, 1. 12 : Vinc. Bellov. Spec. hist., lire Vinc. Bellov., Spec. hist.
P. XXI, 1. 5 : dextrae excelsi (?), lire dcxtrae [corr. dextra) excelsi.
P. Lxii, I. 3 d'en bas : Ajouter, aux passages qui constituent le
groupe A, XXIX, 8 [Cf. la note de ce vers),
Str. XIII, V. 9 : asomme, lire assomme.
» XVIII, V. 6 : Tibaut, lire Renaut [Cf. la note du vers).
» » V. 10 : asout, lire assout.
» XXIII, V. 8 : s'acuit, lire s'aquit.
» XXV, V. 5 : huit, lire uit.
)) XXIX, V. 8 : cui la morz, lire qui la mort {Cf. la note du vers) .
» XXXVIII, V. I : vent, lire rent.
» » V. 1 1 : graeilliez, lire grailliez.
» XLVIII, V. I : greigncurs, lire graigneurs.
TABLE DES MATIERES

Pages.
Avant-propos i
Introduction:
Chap. I. Diffusion du poème. Auteur et date m
Chap. II. Hélinant a-t-il inventé la strophe des Vers
de la Mort xxvii
Chap. III. Idée générale du poème xxxii
Chap. IV. Éditions et manuscrits xxxiii
Chap. V. Classement des manuscrits lxi
Chap. VI. Versification Lxrv
Chap. VII. Langue lxvi
Texte i
Notes 49
Glossaire 59
Liste des noms de personnes et de lieux 83
Errata 85
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Publications de la Société des Anciens Textes Français
(En vente à la librairie Firmin-Didot et C*% 56, rue
Jacob y à Paris.)

Bulletin de la Société des Anciens Textes Français (années 1875 4 1904).


N'est
papier vendu qu'aux membres
de Hollande, et de 6 fr.de enla papier
SociétéWhatman,
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Chansons françaises du xv« siècle publiées d'après le manuscrit de la Biblio-
thèque nationale de Paris par Gaston Paris, et accompagnées de la musi-
que transcrite en notation moderne par Auguste Gevaert( 1873). Epuisé.
Les plus anciens Monuments de la langue française (ix*. x» siècles) pu-
bliés par Gaston Paris. Album de neuf planches exécutées par la pnoto>
gravure (1875) 3o fr.
Brun de la Montaigne^ roman d'aventure publié pour la première fois, d'a-
près le manuscrit unique de Paris, par Paul Meyer (1875) 5 fr.
Miracles de Nostre Dame par personnages publiés d'après le manuscrit de
la Bibliothèaue nationale par Gaston Paris et Ulysse Robert; texte com-
plet t.I à VII (1876, 1877, 1878, 1879, 1880, 1881, i883), le vol. . 10 fr.
Le t. VIII, dû à M. François Bonnardot, conoprend le vocabulaire, la
table des noms et celle des citations bibliques (1893) i5 fr.
Guillaume de Paleme
senal àParis, publiéMichelant
par Henri d'après le manuscrit
{1876) de la bibliothèque de 10
l'Ar-
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Deux Rédactions du Roman des Sept Sages de Rome publiées par Gaston
Paris (1876) 8 fr.
Aiol. chanson
Jacques de geste
Normand publiéeRaynaud
et Gaston d'après (1877).
le manuscrit unique
Epuisé sur de ordinaire.
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L'ouvrage sur papier Whatman 24 fr.
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tween theHeralds ofEngland and France, ^^ John Coke, édition commen-
cée par L. Pannier et achevée par Paul Meyer (1877) 10 fr.
Œuvres complètes d'Eustache Deschamps publiées d'après le manuscrit de
la Bibliothèque nationale par le marquis de Queux de Saint-Hilaire,
t. I à VI, et par Gaston Raynaud, t. VU à XI (1878, i88o, 1882, 1884,
1887, 1889, 1891, 1893, 1894, 1901, i9o3), ouvrage terminé, le vol. 12 fr.
Le saint Voyage de Jherusalem du seigneur d'Anglure publié par François
Bonnardot et Auguste Longnon (1878) 10 fr.
Chronique du Mont-Saint-Michel (134.3-1468) publiée avec notes et pièces
diverses par Siméon Luce, t. I et II (1879, i883), le vol 12 fr.
Elie de Saint-Gille, chanson de geste publiée avec introduction, glossaire
et index, par Gaston Raynaud, accompagnée de la rédaction norvégienne
traduite par Eugène Koelbing (1879) 8 fr.
Daurel et Béton, chanson de geste provençale publiée pour la première fois
d'après
(18B0) le manuscrit unique appartenant à M. F. Didot par Paul Meyer8 fr.
La Vie de saint Gilles, par Guillaume de Berneville, poème du xn» siècle
publié d'après
Alphonse le manuscrit unique de Florence par Gaston Paris
Bos (1881) et
10 fr.
7
L'Amant rendu cordelier à l'observance d'amour, poème attribué à Martial
d'AuvERGNE, publié d'après les mss. et les anciennes éditions par A.
MONTAIGLON (1881) 10 de
fr.
Raoul de Cambrai, chanson de geste publiée par Paul Meyer et Auguste
LoNGNON (1882) i5 fr.
Le Dit de la Panthère d'Amours, par Nicole de Margival, poème du xiii» siè-
cle publié par Henry A. Todd (i883) 6 fr.
Les Œuvres poétiques de Philippe de Rémi, sire de Beaumanoir, publiées par
H. SucHiER, t. I et II (1884-85). 25 fr.
Le premier volume ne se vend pas séparément; le second volume seul i5 fr.
La Mort Aymeri de Narbonne. chanson de geste publiée par J. CotiRAVE
DU Parc (1884) 10 fr.
Trois Versions rimées de l'Évangile de Nicodème publiées par G. Paris et
A. Bos (i885) 8 fr.
Fra^enls d'une Vie de saint Thomas de Cantorbéry publiés pour la première
fois d'après les feuillets appartenant à la collection Goethals Vercruysse,
avec fac-similé en héUogravure de l'original, par Paul Meyer (i 885). 10 fr.
Œuvres poétiques de Christine de Pisan publiées par Maurice Rov, 1. 1, II et
III {1886, 1891, 1896), le vol 10 fr.
- Merlin, roman en prose du xiii» siècle publié d'après le ms. appartenant à
. M. A. Huth, par G. Paris et J. Ulrich, t. I et II (1886) 20 fr.
Aymeri de Narbonne, chanson de geste publiée par Louis Demaison, t. I et
II (1887) 20 fr.

Le Mystère à dele saint


tenant M. comte Bernard de Menthon
de Menthon publié dé
par A. Lecoy d'après le ms. (1888).
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Les quatre Ages de l'homme, traité moral de Philippe de Navarre, publié
par Marcel de Fréville (1888) 7 fr.
"Le (1888).
Couronnement de Louis, chanson de geste^puisé
publiéesurpar E. Langlois,
papier ordinaire.
' '^ L'ouvrage sur papier Whatraan .,»■.♦•••'•, 3o fr.
Les Contes moralises de Nicole Bo:{on publiés par Miss L. Toulmin Smith
et M. Paul Meyer (1889). .•-.•, i5 fr.
Rondeaux et autres Poésies du XV» siècle publiés d'après le manuscrit de la
Bibliothèque nationale, par Gaston Raynaud (1889) 8 fr.
Le Roman de Thèbes, édition critique d'après tous les manuscrits connus,
/pfir Léopold Constans, t. I et II (1890). , 3o fr.
.Ces deux volumes ne se vendent pas séparjémeqt.
Le Chansonnier français de Saint- Germain-des-Prés {B\h]. nat. fr. 20o5o),
reproduction phototypique avec transcription, par Paul Meyer et Gaston
Raynaud, t. I (1892) 40 fr.
Le Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole publié d'après le manuscrit
du Vatican par G. Servois (1893) 10 fr.
VEscoufle, roman d'aventure, publié pour la première fois d'après le manus-
crit unique de l'Arsenal, pat H. Michelant et P. Meyer (1894). . i5 fr.
Guillaume de la Barre, roman d'aventures, par Àrnaut Vidal de Castel-
naudari, publié par Paul Meyér (1895) 10 fr.
Meliador, par Jean Froissart, publié par A. Longnon, t. I, II et III
(1895-1899), le vol 10 fr.
Lams.
Priseunique
de Côrdres
de la etBibliothèque
de Sebille, chanson de par
nationale, geste Ovide
publiée,Densusianu
d'après le
(1896) 10 fr.
Œuvres poétiques de Guillaume Alexis, prieur de Bucy, publiées par
Arthur Piaget et Emile Picot, t. I et II (i8g6, 1899), le vol.. . . 10 fr.
L'Art
Meun,de publié,
Chevalerie,
avec traduction du De
une étude sur cetteretraduction
militari de Végèce
et sur par Jean de
Li Abrejance de
,, \'prdre de Chevalerie de Jean Priorat, par Ulysse Robert (1897). 10 fr.
Li Abrejance de l'Ordre de Chevalerie, mise en veri de la traduction de
Végècc par Jean de Meun, par Jean Priorat de Besançon, publiée avec
un glossaire par Ulysse Robert (1897) 10 fr.
La Chirurgie de Maître Henri de Mondeville. traduction contemporaine
de
par l'auteur,
le Docteurpubliée d'après
A. Bos, t. I etle IIms. unique
(1897, 1898)de la Bibliothèque nationale
ao fr.
Les Narbonnais, chanson de geste publiée pour la première foi» par Her-
mann Suchier, t. I et II (1898) 30 fr.
Orson de nuscrit
Beauvais. chanson de par
unique de Cheltenhara gesteGaston
du xii» Paris.
siècle (1899)
publie'e d'après le10ma-
fr.
L'Apocalypse
Delisle et P.en Meyer.
français Reproduction
au XIII» siècle (Bibl. nat. fr.
phototypique 403), p. p. par
(1900) L.
40 fr.
— Texte et introduction (1901) i5 fr.
Les Chansons de Gace Brûlé, publiées par G. Huet (190a) 10 fr.
Le Roman de Tristan, par Thomas, poème du xii» siècle publié par Joseph
BÉDiER, t. I, texte 0902) la fr.
Recueil général des Sotties, publié par Ém. Picot, t. I et 11(1903, 1904).
le vol 10 fr.

Robert le Diable, roman d'aventures publié par E. Lôseth 09o3)... 10 fr.


Le Roman de Tristan, par Béroul et un anonyme, poème du xn« siècle,
publié par Ernest Muret (i9o3) 10 fr.
Maistre Pierre Pathelin hystorié, reproduction en fac-similé de l'édition
imprimée vers i5oo par Marion de Malaunoy, veuve de Pierre Le Caron
( 1 904) 6 fr .
Le Roman de Troie, par Benoit de Sainte-Maure, publié d'après tous les
manuscrits connus, par Léopold CoNSTANS, t. 1(1904) i5 fr.
LeslesVers de la Mort,
manuscrits par Hélinant,
connus, moine et
par Fr. Wulff de Em.
Froidmont,
Walbergpubliés
(iQO^)d'après 6tous
fr.

Le Mistère du Viel Testament, publié avec introduction, notes et glossaire,


{>ar le baron James de Rothschild, t. I-VI (1878-1891), ouvrage terminé,
e vol 10 fr.
(Ouvrage imprimé aux /rais du baron James de Rothschild et offert aux
membres de la Société.)

Tous ces ouvrages sont in-8», excepté Les plus anciens Monuments de la
langue française et la reproduction de l'Apocalypse, qui sont grand in-folio.
Il a été fait de chaque ouvrage un tirage à petit nombre sur papier What-
man. Le prix des exemplaires sur ce papier est double de celui des exemplaires
en papier ordinaire.
Les membres de la Société ont droit à une remise de 35 p. 100 sur tous
les prix indiqués ci-dessus.
La Société des Anciens Textes français a obtenu pour ses pu-
blications leprix Archon-Despérouse^ à l'Académie française, en
18S2, et le prix La Grange, à l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, en i883y i8g5 et igoi.

Le Poy, imp. R. Marchessou. — Peyriller, Rouchon et Gamon, successeur».


Helinandus, Cistercian
H25
U85 monk at Froidmont
Les vers de la mort
1905

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