Staphylococcus Résidents 00 2022 2023
Staphylococcus Résidents 00 2022 2023
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Cours de résidanat
Première année de microbiologie
Les Staphylocoques
Appartenant autrefois à la famille des Micrococcaceae , le genre Staphylococcus
est aujourd’hui rattaché à la famille des Staphylococcaceae avec les genres
Jeotgalicoccus, Macrococcus, Nosocomiicoccus et Salinicoccus.
Le genre Staphylococcus :
Les staphylocoques sont des cocci à Gram positif, qui possèdent toujours une
catalase, immobiles, aéro-anaérobies facultatifs, à métabolisme fermentatif.
Chez l'homme, les espèces les plus couramment isolées sont :
Staphylococcus aureus ou le staphylocoque doré, le plus pathogène,
Staphylococcus epidermidis, souvent considéré comme un opportuniste,
Staphylococcus saprophyticus, responsable d'infections urinaires chez la
femme jeune,
et à une fréquence moindre, S.haemolyticus, S. hominis, S. capitis et S.
auricularis.
Il est classique d’opposer S.aureus qui produit une coagulase et est presque
toujours pathogène, aux autres staphylocoques non producteurs de coagulase
(SCN : staphylococques à coagulase négative) et plus rarement responsables
d’infections.
1. Habitat et épidémiologie :
Les staphylocoques sont des hôtes normaux de la peau et des muqueuses de
l’homme et des animaux. Chez l’homme il existe de porteurs asymptomatiques de
S.aureus surtout au niveau des fosses nasales (rôle dans la transmission+++).
La transmission est surtout interhumaine directe (contact, dissémination
manuportée) ou indirecte par l’intermédiaire des aliments ou du milieu extérieur.
2. Morphologie :
Ce sont des cocci Gram positif groupés en amas (aspect en grappe de raison) ;
immobiles, non sporulés et ne présentant pas de capsule visible au microscope
optique.
3. Caractères culturaux :
Bactéries non exigeantes qui cultivent facilement sur milieux ordinaires en
aérobiose comme en anaérobiose en formant, sur milieux solides, des colonies
rondes à contour régulier lisses, luisantes et bombées, plus ou moins pigmentées
en jaune or d'où l'appellation Staphylococcus aureus ou staphylocoque "doré".
En milieu liquide, ils produisent, dans le bouillon, un trouble homogène.
Le milieu de Chapman est un milieu sélectif qui ne laisse pousser que les
staphylocoques. Il s’agit d’un milieu hypersalé contenant également du mannitol.
4. Caractères d’identification :
Les staphylocoques sont des bactéries toujours catalase +.
La production d’une coagulase libre est variable en fonction des espèces.
L’identification est différente selon qu’il s’agit d’un Staphylococcus aureus ou
des autres staphylocoques.
4.1. Staphylococcus aureus : S. aureus peut être correctement identifié par
trois caractères majeurs qui sont :
-la production d’une coagulase libre : coagulation du plasma de lapin.
-la production d’une nucléase ou désoxyribonucléase thermostable
- la recherche par agglutination du facteur d’affinité pour le fibrinogène
(coagulase liée ou clumping factor), de la protéine A et d’antigènes capsulaires.
L’idéal est de disposer des trois techniques au sein du même laboratoire.
4.2. Les autres staphylocoques : Leur identification par les techniques
classiques est plus difficile.
Le diagnostic commence déjà par éliminer le staphylococcus aureus. Ensuite
l’identification précise se fait à l’aide de galeries biochimiques commercialisées
type ID32 Staph.
Intoxications alimentaires
Selon les études réalisées, les intoxications alimentaires à S. aureus
représenteraient de 15 à 30 % des toxi-infections alimentaires collectives. Elles
sont provoquées par l’ingestion d’entérotoxines staphylococciques qui sont toutes
émétisantes.
Ces toxines produites par les souches de S. aureus sont thermostables,
résistent à la cuisson et aux enzymes du tube digestif. Elles contaminent les
aliments, le plus souvent les produits laitiers et la viande. L’intoxication est
caractérisée par une incubation courte (1 à 6 heures après l’ingestion), des
crampes abdominales douloureuses, des vomissements, des diarrhées et l’absence
de fièvre. L’évolution est le plus souvent favorable en l’absence de traitement,
mais la survenue d’un choc toxique staphylococcique est possible en cas
d’intoxination massive .
8. Diagnostic bactériologique :
Le diagnostic est direct et repose sur l’isolement de la bactérie. La recherche
d’anticorps n’a aucun intérêt pratique.
Prélèvements : Variés : pus, urines, sang, liquides de ponction (LCR, ponction
pleurale, articulaire), expectorations.
Examen microscopique : cocci à Gram positif groupés en amas immobiles.
Culture : bactéries non exigeantes qui cultivent rapidement en 18h :
Sur gélose nutritive : colonies rondes lisses, à contour régulier opaques et
luisantes sur gélose nutritive
Milieu de Chapman : colonies jaunes pour le S.aureus (fermentation du
mannitol)
Milieu de Baird-Parker : surtout utilisé en bactériologie alimentaire. Le
S.aureus donne des colonies noires (réduction du tellurite) avec un halo clair
suivi d’une opacification tardive du halo (lipase)
Milieux chromogènes : la croissance du S.aureus entraine un virage coloré du
milieu
Les aminosides :
La résistance acquise des staphylocoques aux aminosides est surtout due à la
production d’enzymes inactivatrices. Chez les staphylocoques, trois enzymes sont
connues :
APH(3’)-III confère une résistance à la kanamycine, à l’amikacine et à la
néomycine (phenotype K).
ANT(4’)(4’’)-I confère une résistance à la kanamycine et à la tobramycine
(phenotype KT)
APH(2’’)-AAC(6’) : cette enzyme qui possède deux fonctions confère une
résistance à la kanamycine, a la tobramycine et à la gentamicine (phenotype
KTG)
Détection et lecture interprétative
En pratique, il suffit de tester les aminosides qui sont les meilleurs substrats
pour les enzymes inactivatrices, la kanamycine, la tobramycine et la gentamicine.
Il n’est pas utile de tester l’amikacine et la nétilmicine qui risquent d’induire des
réponses faussement sensibles.
Les macrolides-lincosamides-streptogramines :
Principaux mécanismes de résistance :
Methylation ribosomale (phenotype MLSB) ;
Efflux (phenotype MSB) ;
Inactivation des lincosamides (phenotype L).
2. VRSA
Plus récemment, de rares souches de S. aureus résistantes à la vancomycine et à
la teicoplanine ayant acquis l’opéron de résistance à la vancomycine vanA ont été
rapportées aux Etats-Unis.
L’opéron vanA porte par des plasmides provient de souches d’entérocoques
résistantes aux glycopeptides.
3. Détection
La détection des souches qui ne présentent qu’un niveau modéré de résistance
aux glycopeptides est importante. Un certain nombre de difficultés sont
inhérentes a l’étude de l’activité in vitro des glycopeptides.
La méthode de diffusion en gélose convient mal pour les glycopeptides :
ces grosses molécules diffusent médiocrement dans la gélose.
Les méthodes rapides automatisées ne conviennent pas car l’expression de
la résistance nécessite un temps prolongé d’incubation.
L’effet inoculum important pour la teicoplanine peut amener à surestimer
les résistances.
Une diminution de sensibilité aux glycopeptides peut être suspectée lorsque l’on
utilise les méthodes de routine en prêtant attention a certains critères d’alerte
ou par un criblage spécifique. Une fois la diminution de sensibilité suspectée, la
catégorisation clinique (S/I/R) des souches se fait par détermination des CMI
des glycopeptides dans les conditions standardisées.
3.2. Criblage
BHI agar +6mg/l vancomycine : Spot de 10μl d’une suspension 0.5McF/ 24h à
35°C± 2°C ; ≥ 2 colonies
MH agar + 5mg/l teicoplanine : Spot de 10μl d’une suspension 0.5McF / 24h à
35°C± 2°C ; ≥ 4 colonies
BHI agar : E-test modifié : Ecouvillonnage 200μl d’une suspension 2McF/ 24 à 48
h 35°C± 2°C ; VA et Teico
≥ 8mg/l Ou Teico seule ≥ 12mg/l