Monnaie
Monnaie
Monnaie
DÉFINITION Banque centrale La banque centrale est la « banque des banques » dans un État ou une zone
monétaire. Elle assure et contrôle la création monétaire (monopole d'émission de billets) et conduit la
politique monétaire.
DÉFINITION Marché monétaire (ou interbancaire) Le marché monétaire, ou marché interbancaire, est un
marché où s'échange de la monnaie centrale entre les banques commerciales (et la banque centrale).
DÉFINITION Masse monétaire La masse monétaire est la quantité de monnaie détenue par les agents
économiques susceptible d'être convertible en moyen de paiement.
DÉFINITION Monnaie fiduciaire La monnaie fiduciaire comprend la monnaie divisionnaire (les pièces) et la
monnaie papier (les billets), dont la valeur faciale (la valeur qu'on leur attribue par convention) est très
supérieure à la valeur intrinsèque de leur support. Le terme « fiduciaire » vient du latin fides, qui signifie «
confiance ».
DÉFINITION Monnaie scripturale La monnaie scripturale est l'argent inscrit sur des dépôts bancaires,
elle est associée à des moyens de paiement comme le chèque, le virement ou la carte bancaire
DÉFINITION Politique monétaire La politique monétaire est une politique économique menée dans le but
d'influencer la quantité de monnaie en circulation pour contrôler l'inflation et l'activité économique.
DÉFINITION Prêteur en dernier ressort La fonction de prêteur en dernier ressort est une fonction des
banques centrales qui permet de garantir la fourniture de liquidités aux agents économiques, notamment en
cas d'insuffisance de liquidités.
LA MONNAIE
I. QUELLES SONT LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
Déf : monnaie = instrument de paiement accepté par l'ensemble d'une collectivité et permettant la réalisation
des échanges de toute nature.
A Les fonctions économiques de la monnaie
trois fonctions économiques principales
d’unité de compte : sans monnaie, il est difficile de mesurer la valeur des choses les une par rapport aux
autres. Elle constitue un étalon permettant de comparer toute chose.
un moyen de transaction accepté
Economie de troc = échanger un produit contre un produit. Système limité car il faut que les 2
personnes aient les mêmes besoins+ trouver un accord….,
Economie monétaire= produit => monnaie=> produit. La monnaie divise les échanges et permet
de les développer… les échanges ne sont plus restreints
instrument de réserve de valeur : La monnaie peut s'épargner et son usage peut être différé L’individu
peut conserver son pouvoir d’achat pour plus tard.
L’épargne peut être placée pour
acheter des actions, titre de propriété, d’entreprise….afin d’obtenir des dividendes.
Acheter des obligations, placer sur un livret pour obtenir des intérêts.
Garder cette épargne sous forme monétaire.
Pour différer ses achats, il faut que la monnaie ne soit pas trop instable.
B La monnaie fiduciaire
DÉFINITION Monnaie fiduciaire = instrument de paiement reposant sur la confiance (du latin fides, "confiance")
et comprenant la monnaie divisionnaire, c'est-à-dire les pièces, ainsi que les billets, dont la valeur faciale est
très supérieure à la valeur intrinsèque (c'est-à-dire du seul papier).
La monnaie métallique ou divisionnaire.
Les métaux précieux ont ensuite succédé à cette forme de monnaie trop encombrante ou périssable.
La monnaie divisionnaire (pièces métalliques) fait son apparition dans l'Antiquité. Métal aplati pour éviter la
fraude (caillou recouvert de métal)
la valeur faciale représentait le poids de métal précieux que la pièce contenait, mais cette valeur s'est peu à
peu émancipée du cours des métaux précieux.
La pièce frappée à l’effigie de l’autorité politique ou religieuse. cette monnaie a un poids et valeur fixe.
Monnaie métallique =métal inaltérable / peut garantir une réserve de valeur /métal divisible en lingot, en pièce…/
facilement transportable.
C La monnaie scripturale
DÉFINITION Monnaie scripturale (monnaie dématérialisée).est un instrument de paiement se présentant sous
la forme d'écriture et correspondant aux dépôts effectués par les agents économiques auprès des banques et
des comptes postaux.
dématérialisation progressive de la monnaie= vraie révolution dans l'histoire de la monnaie.
Les chèques ont succédé aux billets comme moyen prépondérant de paiement au cours du XXe siècle.+
bancaire, virement, carte prépayée, etc.). = convertible à tout moment en monnaie fiduciaire.
Les billets
Dès le M-age, billet de banque pour voyager léger et en sécurité. = Le billet (reçu nominatif ) est au départ
un certificat représentatif de métaux précieux : il y a autant de billets qu'il y a de quantités de métaux
précieux. L'avantage du billet est d'être plus facilement transportable qu'un lingot.
XVII ème le banque comprennent que ceux qui demandent des billets contre métal précieux ne font pas le
contraire (metal précieux contre billet) => les banques émettent plus de billets qu'il n'y a d'or, car les
détenteurs de certificats ne réclament pas de conversion en or. Le système repose donc sur la confiance.
Risque = illiquidité c’est-à-dire ne pas pouvoir mettre à disposition le métal réclamé par les client et donc
faire faillite.
Qui?
Les banques commerciales (ou "banques de second rang") créent de la monnaie scripturale
o par l'octroi de crédits à des particuliers ou des entreprises. (= 90 % de la création monétaire provient de ces
banques) On dit que les crédits font les dépôts, car les montants sont crédités sur le compte du
bénéficiaire par un jeu d'écriture. Les sommes créditées n'existaient pas auparavant, la monnaie est créée
* Cette somme sera retirée par le bénéficiaire du crédit sous forme de billets de banque ou en utilisant
des instruments de paiement.
** Lorsque le crédit arrive à échéance (lorsqu'il est remboursé), il y a à l'inverse destruction monétaire (il
y a autant de monnaie en moins à disposition dans l'économie).
o autre source de création monétaire réside dans la conversion de devises étrangères en devises locales:
* de la monnaie qui n'existait pas dans l'économie locale est alors créée.
** à l'inverse, quand les devises locales sont converties en devises étrangères, il y a destruction
monétaire, puisque des devises ne sont plus disponibles dans l'économie locale.
L'évolution de la masse monétaire résulte ainsi d'un processus de création et de destruction monétaire.
Si les opérations à l'origine de la création monétaire l'emportent sur les opérations de destruction, la masse
monétaire en circulation s'accroît, et inversement.
Les banques commerciales doivent donc se procurer de la "monnaie Banque centrale", c'est-à-dire de la
monnaie qui a été créée par la Banque centrale : il s'agit de la monnaie fiduciaire et des dépôts auprès de la
Banque centrale.
DÉFINITION Prêteur en dernier ressort. La fonction de prêteur en dernier ressort est une fonction des banques
centrales qui permet de garantir la fourniture de liquidités aux agents économiques, notamment en cas
d'insu_sance de liquidités.
3. Réguler la création monétaire
La Banque centrale est garante de la confiance accordée à la monnaie. Elle doit en ce sens préserver le pouvoir
d'achat de la monnaie. Cela se mesure notamment par le niveau général des prix.
Un excès de monnaie va ruiner la con/ance en son pouvoir d'achat (il faut plus de monnaie pour acheter
la même quantité de marchandises).
Une pénurie de monnaie ne permet pas à l'activité économique de se développer.
La Banque centrale a la capacité de réguler la quantité de monnaie en circulation, elle peut :
Adapter la fraction de réserves obligatoires que les banques commerciales doivent détenir auprès de la
Banque centrale. Cela peut limiter la quantité de crédits accordés par les banques.
Agir sur les liquidités disponibles sur le marché monétaire (en modi/ant son offre de monnaie centrale).
Adapter le taux d'intérêt directeur : c'est le taux d'intérêt de la monnaie que la Banque centrale prête aux
banques de second rang. C'est donc le coût du crédit que la Banque centrale fait aux banques de
second rang. Les banques de second rang empruntent de l'argent à la Banque centrale et le prêtent à
leur tour aux ménages et aux entreprises. Elles répercutent donc les variations des taux d'intérêt
directeurs que pratique la Banque centrale sur les taux d'intérêt qu'elles pratiquent elles-mêmes auprès
des agents économiques.
DÉFINITION Taux d'intérêt. Pourcentage d'une somme prêtée que le débiteur doit payer au créancier en
rémunération d'un service.
3. Financement externe direct
Le @nancement externe direct est un /nancement qui s'opère par recours aux marchés /nancier et monétaire.
L'entreprise peut directement être mise en relation avec les fournisseurs de capitaux :
Soit en empruntant : l'entreprise émet alors des obligations qui sont des titres de créances
représentant une partie de l'emprunt de l'entreprise. L'émission d'obligations est une procédure
d'endettement et l'entreprise doit rembourser en payant en supplément un intérêt, /xé selon les
conditions du marché au moment de l'émission des obligations.
Soit en émettant des titres de propriété : l'entreprise émet des actions représentant une partie du
capital de l'entreprise. Les agents qui achètent ces titres deviennent alors propriétaires d'une partie de
l'entreprise, ce sont les actionnaires. L'entreprise n'a pas de remboursement à effectuer aux actionnaires
(elle ne paie pas d'intérêts aux actionnaires), mais les actionnaires ont droit à des dividendes, c'est-à-
dire une partie des béné/ces de l'entreprise.
Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme. Il comprend deux compartiments
principaux :
Le marché interbancaire (réservé aux banques)
Le marché des "titres de créances négociables" (TCN) sur lequel les banques, l'État et les entreprises
peuvent émettre ou échanger des titres négociables, parmi lesquels : les billets de trésorerie (pour les
entreprises) et les bons du Trésor (émis par l'État, rendent le propriétaire créancier de l'État).
Le marché @nancier est le marché des capitaux à long terme. Il est constitué de deux compartiments :
Le marché primaire, sur lequel les agents qui ont besoin de /nancement émettent des titres. Les
émetteurs reçoivent des capitaux.
Le marché secondaire, sur lequel se négocient les titres déjà émis. Le marché secondaire ne contribue
pas directement au /nancement des agents qui ont émis les titres, mais il est le complément
indispensable du marché primaire puisqu'il permet aux apporteurs de capitaux de revendre facilement
les titres achetés antérieurement, leur conférant ainsi de la liquidité.
DÉFINITION Financement direct. Financement sur les marchés (monétaire pour le court terme, /nancier pour
le long terme). Les agents à besoin de /nancement émettent des titres achetés directement par les agents à
capacité de /nancement.
4. Taux d'intérêt et risque d'endettement
Si l'on excepte la solution de /nancement externe qui consiste à augmenter les fonds propres en faisant appel
aux associés actuels ou à de nouveaux associés (émission d'actions), les autres modes de /nancement externe
sont basés sur des opérations de crédit, qu'il s'agisse du recours à un prêt bancaire ou de l'émission de titres de
créances à court, moyen ou long terme.
Pour l'emprunteur, le taux d'intérêt représente le coût du crédit.
Pour le prêteur, le taux d'intérêt représente le béné/ce lié à l'emprunt. Le taux d'intérêt rémunère le prêteur, car :
Le prêteur accepte de ne pas pouvoir disposer de son argent avant le remboursement du crédit : il
diffère donc dans le temps son usage de l'argent. En conséquence, généralement, plus un prêt est
consenti à long terme, et plus le taux d'intérêt est élevé, car cela impose que le prêteur attende plus
longtemps avant de retrouver son argent.
Le prêteur accepte de prendre un risque : si l'emprunteur ne rembourse pas le prêt (on dit qu'il "fait
défaut"), le prêteur aura perdu ses fonds.
En conséquence, plus le risque de défaut de la part de l'emprunteur est grand, et plus le prêteur demandera des
taux d'intérêt élevés.
DÉFINITION Risque de crédit. Risque pris par un agent lorsqu'il accorde un prêt (risque de ne pas être
remboursé) et par un agent lorsqu'il emprunte (risque de ne pouvoir rembourser l'emprunt).
Une partie importante du travail des banquiers consiste donc à pallier le risque de crédit. Pour cela, ils essaient
d'évaluer la solvabilité d'une entreprise (ou d'un ménage) à qui ils font crédit. La solvabilité est la capacité d'un
agent /nancier à rembourser ses dettes à l'échéance attendue.
C L 'évolution des formes de +nancement
1. Économie d'endettement
On peut caractériser une économie d'endettement par la prédominance du /nancement indirect, principalement
par crédit bancaire. Il y a alors un double niveau d'endettement : les agents s'endettent auprès des banques
commerciales et les banques commerciales s'endettent auprès de la Banque centrale, a/n d'éviter toute crise de
liquidité.
DÉFINITION Taux d'intérêt réel. Le taux d'intérêt réel correspond au taux d'intérêt nominal déMaté, c'est-à-dire
auquel est retiré le taux d'inMation.
2. Économie de marché
Depuis les années 1980, on note le développement d'une économie de marchés @nanciers, qui se substitue en
partie à l'économie d'endettement. Cela peut s'expliquer par une déréglementation des marchés /nanciers (qui
étaient auparavant plus encadrés et auxquels moins d'acteurs pouvaient accéder), ainsi que par des
incitations /scales de la part des États. Ceuxci ont favorisé le développement des marchés /nanciers a/n de
développer les prêts (notamment aux entreprises) et l'investissement. Les entreprises ayant des besoins de
/nancement de plus en plus grands, les prêts bancaires (limités par l'épargne déposée auprès des banques) ne
su_saient plus à les satisfaire.
Le crédit reste cependant une activité importante des banques, car il permet aux agents non /nanciers qui n'ont
pas accès aux marchés de se /nancer (ménages et PME).
III Les effets de la création monétaire sur le niveau des prix et l’activité économique
A Une création monétaire restrictive afin de contenir l’inflation
B Une création monétaire expansive afin de relancer l’activité économique
Autre lecon SES Kartable
Qu'est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ?
I LES FORMES ET LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
A Les formes de la monnaie
1. Les formes traditionnelles et anciennes de la monnaie
2. La monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale
B Les fonctions de la monnaie
II LA CREATION MONETAIRE
A La création de monnaie par le crédit
B Les limites de la création monétaire par les banques commerciales
III LE ROLE DE LA BANQUE CENTRALE ET LES EFFETS DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
A Le rôle de la banque centrale
B Les effets des politiques monétaires
RÉSUMÉ
La monnaie a plusieurs fonctions : elle sert d'intermédiaire des échanges, de réserve de valeur, et d'unité
de compte.
La monnaie scripturale est créée par le mécanisme du crédit, tandis que la banque centrale crée la
monnaie fiduciaire. Celle-ci définit aussi la politique monétaire : elle utilise des outils comme les taux
d'intérêt directeurs pour déterminer la quantité de monnaie en circulation dans l'économie afin d'influencer
l'activité économique et le niveau des prix.
DÉFINITION
II La création monétaire
L'essentiel de la monnaie est créé par les banques commerciales : ces banques créent la monnaie
scripturale par les crédits qu'elles octroient à des particuliers ou des entreprises.
Elles sont cependant limitées dans cette création par la banque centrale, qui fabrique de la monnaie
fiduciaire et assure les besoins de refinancement des banques commerciales.
A La création de monnaie par le crédit
Les banques créent la monnaie en accordant des crédits à leurs clients.
Lorsqu'un client emprunte à la banque, celle-ci inscrit simplement les sommes prêtées sur le compte en
banque du client. Cette monnaie qui n'existait pas auparavant a été créée par le mécanisme du crédit.
Il existe deux types de banques :
Les banques commerciales (ou banques de second rang) sont les établissements qui effectuent la mise à
disposition des moyens de paiement et les opérations de crédit, au quotidien, auprès de leurs clients.
La banque centrale est la « banque des banques » : chaque banque commerciale possède un compte
auprès de la banque centrale. Les dépôts bancaires auprès de la banque centrale sont utilisés uniquement
pour des paiements entre les différentes banques.
Les Banques centrales créent la monnaie fiduciaire : les billets.
Cependant, l'essentiel de la monnaie est créé par les banques commerciales. Le mécanisme du crédit
contribue pour l'essentiel à la création monétaire : on dit que « les crédits font les dépôts », car les
montants sont crédités sur le compte du bénéficiaire par un jeu d'écriture. Les sommes créditées
n'existaient pas auparavant, la monnaie est alors créée ex-nihilo puis détruite lorsque le crédit est
remboursé.
Cette création monétaire est
visible sur les bilans simplifiés
d'une banque et d'une
entreprise. Le bilan est un
document comptable qui
résume la situation financière
d'un agent économique à un
moment donné. Dans ce
tableau à deux colonnes, l'actif
(à gauche) est le montant de
tout ce que l'agent économique
possède. Le passif (dans la
colonne de droite) correspond à
l'origine des financements qui
ont servi à acquérir l'actif.
Dans le bilan simpli3é d'une entreprise, on a, à l'actif, des dépôts auprès de sa banque (la
monnaie placée sur son compte) et la valeur de son capital (les machines et les bâtiments
possédés par l'entreprise). Au passif, on marque les dettes de l'entreprise.
Pour une banque, son actif comprend des dépôts à la banque centrale, ainsi que des
créances, c'est-à-dire des crédits accordés à des clients, qui doivent lui rembourser. Au
passif, on a les dettes de la banque, ainsi que les dépôts de ses clients, qui correspondent
à des sommes que la banque doit pouvoir rendre aux clients s'ils souhaitent les retirer.
En accordant un crédit, la banque inscrit simplement 10 000 € sur le compte du client. Ces
10 000 € apparaissent donc à la fois dans l'actif et le passif du client, et de la banque.
Ce crédit constitue en effet une hausse de 10 000 € de l'actif de l'entreprise qui peut les
dépenser (hausse de la somme inscrite sur son compte à la banque) et du passif de la
banque, qui doit pouvoir fournir ces 10 000 € à son client. C'est aussi une hausse de 10
000 € de l'actif de la banque car cette somme constitue une créance que le client va devoir
lui rembourser, et donc une hausse de 10 000 € du passif de l'entreprise (dette).
Bilan simpliAé d'une entreprise
Actif Passif
Dépôts à la banque
Machines et bâtiments
Dettes
Bilan simpliAé d'une banque
Actif Passif
Dépôts à la banque centrale
Créances
Machines et bâtiments
Dettes
Dépôts des clients
Bilan simpliAé d'une entreprise
Actif Passif
Dépôts à la banque
Machines et bâtiments
+ 10 000 €
Dettes
+ 10 000 €
Bilan simpliAé d'une banque
Actif Passif
Dépôts à la banque centrale
Créances
Machines et bâtiments
+ 10 000 €
Dettes
Dépôts des clients
+ 10 000 €
Lorsque le crédit est remboursé, le bilan (actif et passif) redevient 0, la monnaie créée a
disparu : on parle de destruction monétaire.
Une autre source de création monétaire réside également dans la conversion de devises
étrangères en devises locales : de la monnaie qui n'existait pas dans l'économie locale est alors
créée. Lorsqu'à l'inverse les devises locales sont converties en devises étrangères, il y a
destruction monétaire, puisque des devises ne sont plus disponibles dans l'économie locale.
L'évolution de la masse monétaire résulte d'un processus de création et de destruction
monétaire. Si les opérations à l'origine de la création monétaire l'emportent sur les opérations
de destruction, la masse monétaire en circulation s'accroît, et inversement.
DÉFINITION
Masse monétaire
La masse monétaire est la quantité de monnaie détenue par les agents économiques
susceptible d'être convertible en moyen de paiement.
B Les limites de la création monétaire par les banques
commerciales
Le pouvoir de création monétaire des banques commerciales n'est pas illimité. Chaque
banque commerciale a en effet le devoir d'assurer la conversion de la monnaie scripturale
disponible sur ses comptes en monnaie Aduciaire si ses clients le demandent (retraits) ou en
monnaie scripturale sur le compte d'autres banques, ce qui nécessite des échanges entres
banques. Cela oblige les banques à disposer de monnaie à la banque centrale et à en
emprunter si nécessaire (reAnancement).
En vertu du pouvoir de création monétaire, les banques commerciales octroient des crédits
sans détenir toutes les liquidités correspondant à ces crédits. Cependant, elles doivent en
détenir une partie, car les créditeurs vont en retirer une part sous forme 3duciaire (pièces ou
billets).
EXEMPLE
Si une banque accorde un crédit de 1 000 € à un client, elle doit être capable de lui
permettre de retirer cet argent sous forme de billets.
De plus, le pouvoir de création monétaire est limité par la nécessité de conserver un certain
niveau de liquidité pour pouvoir régler les opérations auprès d'autres banques. En effet, des
soldes de compensation (dettes) apparaissent entre les banques en raison des échanges
3nanciers entre leurs clients. Ce solde doit être réglé par de la monnaie « banque centrale » (ou
monnaie centrale), c'est-à-dire de la monnaie émise par la banque centrale et non pas par le
mécanisme de crédit.
EXEMPLE
Une personne qui a un compte à la banque A fait un chèque de 1 000 € pour une personne
qui le dépose dans une banque B : la banque A doit 1 000 € à la banque B. La banque A
doit alors virer 1 000 € de son compte à la banque centrale sur le compte de la banque B à
la banque centrale.
Quand une banque crée de la monnaie par le crédit, elle doit ainsi disposer de monnaie «
centrale » sur son compte à la banque centrale a3n de faire face aux demandes de retraits ou
aux transferts d'argent à d'autres banques. Si une banque n'a pas assez de monnaie centrale
pour couvrir ses besoins, elle doit se « re3nancer », c'est-à-dire emprunter à la banque centrale
ou à d'autres banques. En outre, les banques ont l'obligation légale de constituer des réserves,
c'est-à-dire un minimum de dépôts obligatoires qu'elles doivent déposer auprès de la banque
centrale. Leur pouvoir de création monétaire est limité par ces réserves et par leur besoin de
re3nancement.
REMARQUE
La monnaie détenue par les banques sur leur compte à la banque
centrale ne fait pas partie de la masse monétaire mais de la « base
monétaire ».
REMARQUE
Le rôle et l'importance de la quantité de monnaie dans l'économie
divisent les économistes :
Une partie du courant classique pense que la quantité de monnaie n'a
pas d'impact réel sur l'économie dont l'activité repose surtout sur la
quantité produite de biens et services.
Au XXe siècle, les tenants du courant keynésien pensent que l'augmentation de la
masse monétaire par des crédits peut favoriser le développement économique.
Au contraire, d'après le courant monétariste, la masse monétaire doit être régulée pour
ne pas provoquer d'inCation arti3cielle.
III Le rôle de la banque centrale et les effets de la politique
monétaire
La banque centrale garantit la stabilité du système monétaire et du niveau des prix. Puisque
c'est auprès d'elle que les banques commerciales doivent se reAnancer aAn de créer de la
monnaie, elle peut déterminer la création monétaire en Axant les taux d'intérêts auxquels les
banques commerciales lui empruntent (taux directeurs).
A Le rôle de la banque centrale
La banque centrale produit la monnaie Aduciaire et assure le reAnancement des banques
commerciales. Elle contrôle l'inVation et peut agir sur la quantité de monnaie en circulation
(politiques monétaires) par des instruments comme les taux d'intérêts directeurs et les
réserves obligatoires.
Les banques commerciales doivent se procurer de la monnaie « centrale », c'est-à-dire de la
monnaie qu'elles détiennent sur leur compte à la banque centrale. C'est par l'intermédiaire de
leur compte à la banque centrale (et donc de la monnaie centrale) que les banques
commerciales échangent, empruntent et règlent leurs dettes entre elles.
Pour cela, elles peuvent :
se 3nancer sur le marché monétaire : les banques en excédent de trésorerie prêtent de
l'argent à court terme aux autres banques (marché interbancaire) ;
se 3nancer directement auprès de la banque centrale, moyennant un taux d'intérêt (taux de
re3nancement) déterminé par la politique monétaire.
DÉFINITION
Marché monétaire (ou interbancaire)
Le marché monétaire, ou marché interbancaire, est un marché où s'échange de la monnaie
centrale entre les banques commerciales (et la banque centrale).
DÉFINITION
Banque centrale
La banque centrale est la « banque des banques » dans un État ou une zone monétaire. Elle
assure et contrôle la création monétaire (monopole d'émission de billets) et conduit la politique
monétaire.
La banque centrale est garante de la con3ance accordée à la monnaie et doit donc garantir le
pouvoir d'achat de la monnaie en contrôlant l'inCation (la hausse du niveau des prix). Pour cela,
la banque centrale pratique une politique monétaire qui vise à inCuencer la création monétaire
et la quantité de monnaie en circulation.
DÉFINITION
Politique monétaire
La politique monétaire est une politique économique menée dans le but d'inCuencer la quantité
de monnaie en circulation pour contrôler l'inCation et l'activité économique.
Pour agir sur la quantité de monnaie en circulation, la banque centrale peut :
Adapter le niveau des réserves obligatoires que les banques commerciales doivent
conserver sur leur compte à la banque centrale de façon à limiter ou au contraire augmenter
le processus de création monétaire par les mécanismes du crédit. En effet, les réserves
obligatoires limitent la création monétaire par le crédit.
Adapter le taux d'intérêt directeur : c'est le taux d'intérêt auquel les banques commerciales
peuvent se re3nancer auprès de la banque centrale. Pour créer de la monnaie, les banques
commerciales empruntent à la banque centrale puis prêtent à leur tour aux ménages et aux
entreprises. Le taux directeur inCuence donc le taux de crédit des banques commerciales.
B Les effets des politiques monétaires
Les politiques monétaires peuvent augmenter ou diminuer la masse monétaire. Elles ont un
effet à la fois sur le niveau des prix et sur l'activité économique. Une forte création de
monnaie va ainsi mener à la fois à une inVation plus élevée et une croissance économique
plus importante. Le but principal des banques centrales est de limiter l'inVation.
Dans la zone euro, le système européen des banques centrales est constitué de 28 banques
centrales nationales et de la Banque centrale européenne (BCE). L'objectif principal de la BCE
est la stabilité des prix (inCation maintenue en dessous de 2 %) et son objectif secondaire est
la croissance économique.
Les politiques monétaires expansionnistes consistent à favoriser la création de monnaie : les
banques centrales baissent leurs taux d'intérêt directeurs. Cela entraîne la baisse des taux
d'intérêt proposés par les banques commerciales (donc du coût du crédit) et facilite ainsi le
crédit, donc la consommation et l'investissement (hausse de la demande).
Face à cette hausse de la demande, les entreprises qui peuvent augmenter leur production vont
le faire, ce qui va entraîner de la croissance économique. Les entreprises qui ne peuvent pas
augmenter leur production vont augmenter leurs prix face à la hausse de la demande.
Les politiques monétaires ont ainsi deux effets :
un effet sur l'activité économique (croissance) ;
un effet sur le niveau des prix (inCation).
À l'inverse, une politique monétaire restrictive (hausse des taux d'intérêt directeurs), qui vise à
diminuer la quantité de monnaie en circulation et à diminuer le crédit, a pour effet de ralentir
l'inCation, voire de baisser le niveau des prix (déCation) et de limiter la croissance économique.
Un excès de monnaie ou une pénurie de monnaie ont des conséquences négatives sur
l'économie. C'est pourquoi le rôle principal des banques centrales est de garantir la stabilité du
système monétaire.
Un excès de monnaie peut entraîner une forte baisse du pouvoir d'achat (inCation trop élevée).
Une pénurie de monnaie ne permet pas au contraire le développement de l'activité économique
et peut entraîner une crise d'investissement et de production.
Plan du cours du prof
LA MONNAIE
I QUELLES SONT LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
A Les fonctions économiques de la monnaie
B Quelles sont les fonctions sociales de la monnaie?
C Quelles sont les fonctions politiques de la monnaie?
La loi du marché
II FORMES ET FONCTIONS DE LA MONNAIE
A premières formes de monnaie
B La monnaie fiduciaire
C La monnaie scripturale
III LA CREATION MONETAIRE
A Comment la monnaie est-elle créée?
B Le contrôle de la création monétaire : le rôle de la Banque centrale
1 Le mécanisme de compensation entre banques de second rang
2 La fourniture des billets par la banque centrale