P10a Professeur

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Professeur M.

JUFF PC
Année Scolaire : 2023-2024(TS1)
P10a: Oscillations Electriques Libres

Introduction
Le fonctionnement de la majeure partie des appareils électroniques est à la base des oscillations électriques. La
compréhension des phénomènes d’oscillations électriques est très simple, si on comprend au préalable la charge
et la décharge du condensateur ainsi que le comportement de la bobine parcourue par un courant variable.
Ces oscillations électriques peuvent être libres ou forcées mais dans ce chapitre nous nous intéresserons aux
oscillations électriques libres non amortis et amortis.
Un oscillateur électrique est dit libre lorsqu’il ne reçoit aucun apport d’énergie de l’extérieur. Il ne dispose que
de la réserve d’énergie stockée dans le condensateur après l’instant initial correspondant à la fermeture du
circuit.
I. Oscillations électriques libres non amorties dans un circuit (L, C)
Un oscillateur est dit libre non amorti lorsqu’il n’y a pas dissipation d’énergie (la résistance du circuit est
considérée nulle).
I.1. Etude expérimentale
 Dispositif expérimental
On réalise le circuit suivant :

 (K) en position(1) : Charge du condensateur.


 A t = 0 s, (K) en position (2) : le condensateur,
préalablement chargé, est connecté aux bornes de la bobine
purement inductive.

 Observation
L’oscilloscope visualise la variation dans te temps de la tension aux du condensateur (qui est aussi la tension
aux bornes de la bobine); illustrée par la courbe suivante :

 Interprétation
Lorsqu’on ferme K en 2, le condensateur se décharge dans la bobine, à la fin de la décharge, la bobine charge à
nouveau le condensateur par un courant induit en sens inverse qui se décharge à nouveau et le phénomène se
répète infiniment comme le montre l’oscilloscope : on obtient un circuit oscillant.
 Conclusion
On peut conclure qu’un circuit série comportant un condensateur et un bobine est un circuit oscillant ou encore
le dipôle (LC) est oscillateur électrique libre non amorti.

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I.2. ETUDE THEORIQUE
Considérons le schéma du montage suivant.

 Equation différentielle
Condition initiale : à t = 0, on ferme l’interrupteur k :
 La tension aux bornes du condensateur est : Uc(t = 0) = E.
 Aux bornes de la bobine : i(t = 0) = 0.
Pour la détermination de l’équation différentielle on choisit un sens positif i(t) dans le circuit :
La loi des mailles donne : uC (t) + uL (t) = 0
dq di
Avec i = et uL = L dt et q = CuC on obtient :
dt
𝒅𝟐 𝑼𝑪 𝟏 𝒅𝟐 𝒒 𝟏
+ 𝑼 =𝟎 𝑶𝒖 𝒃𝒊𝒆𝒏 + 𝒒=𝟎
𝒅𝒕𝟐 𝑳𝑪 𝑪 𝒅𝒕𝟐 𝑳𝑪
C’est une équation différentielle homogène du second ordre
 Solution de l’équation différentielle :
La solution est de la forme : uC = U0 cos(⍵0 t + φ) : on a des oscillations sinusoïdales avec :

 ⍵o = p
T0
 pulsation propre du circuit
 T0 : période propre des oscillations
 U0 : amplitude des oscillations
 𝜑 : phase initiale : sa détermination dépend des conditions initiales
 Détermination des constantes caractéristiques
d2 uc
Si on dérive deux fois Uc on obtient : = −u0 ω20 cos(𝜔0 t + φ) = −⍵20 uc
dt2
En remplaçant cette expression dans l’équation différentielle on obtient :
𝟏 𝟏
 𝛚𝟐𝟎 = 𝐋𝐂 ⟹ 𝝎𝟎 = √𝑳𝑪
𝟐𝛑
 ⍵𝟎 = ⟹ 𝐓𝟎 = 𝟐𝛑√𝐋𝐂
𝐓𝟎
1 𝟏
 𝑓0 = 𝑇 ⟹ 𝒇𝟎 = 𝟐𝛑√𝐋𝐂
0
 Expression de U(t)
𝑈 =𝐸 𝑈(𝑡 = 0𝑠) = 𝑈0 = 𝑈0 cos 𝜑 (1)
Si à t =0s { 0 alors on a donc : {
𝑖=0 𝑖(𝑡 = 0) = −𝑈0 𝜔0 sin 𝜑 (2)
𝜑=0
D’après (2) ⟹ sin 𝜑 = 0 ⟹ { 𝑜𝑟 𝑈0 ≥ 0 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝜑 = 0
𝜑=𝜋
L’équation de l’oscillation électrique devient : 𝑈(𝑡) = 𝐸
I.3. Etude énergétique
 Energie emmagasinée totale dans le circuit
A un instant quelconque t, l’énergie emmagasinée :
1 1
Dans le condensateur est : Econd = 2 Cu2c = 2 CU02 cos 2 ⍵0 t
1 1 1
Dans la bobine est : Ebob = 2 Li2 = 2 LC2 U02 ⍵20 sin2 ⍵0 t = 2 CU02 sin2 ⍵0 t
1
Donc l’énergie totale emmagasinée est Eemm = 2 CU02 indépendant du temps : elle est constante

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 Représentation graphique des énergies

I.4. Application des dipôles (L, C)


Les circuits (L, C) électroniques se comportent comme des résonateurs, qui sont des éléments clés dans de
nombreuses applications : Oscillateurs, Filtres, Accordeurs, Mélangeurs…

II. Oscillations électriques libres amortis dans un circuit (RLC)


II.1. Etude expérimentale
 Dispositif expérimentale

 Observation
Plus la résistance est grande, plus l’amortissement est important

 Conclusion
L
Il existe une valeur limite (R C = 2√C ) critique en dessous de laquelle on observe des oscillations amorties

R R < Rc R = RC R > RC
Régime Pseudo périodique Critique Apériodique

En régime pseudopériodique : on a une pseudo-période T constante

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II.2. ETUDE THEORIQUE
Soit le circuit électrique suivant :

 L’équation différentielle
Soient UC , UR et UL les tensions respectivement aux bornes du condensateur, du résistor et de la bobine.

UL = L. di/dt ; Uc = q/c ; UR = R i
D’après la loi des mailles on a : U L + UR + Uc = 0 𝑂𝑟 { dq
i= ; q = ∫ idt ; q = CUC
dt

d²q dq q d²Uc dUc


On a: L + R dt + =0  LC + RC + Uc = 0
dt² c d²t dt
d²Uc R dUc 1
+ + Uc = 0
dt² L dt LC
Équation différentielle avec second membre nul
 Solution de l’équation différentielle
𝑅
2𝜆 = 𝐿
Equation caractéristique est : 𝑟 2 + 2𝜆𝑟 + 𝜔02 = 0 𝑎𝑣𝑒𝑐 { 1
et Δ = 4𝜆2 − 4𝜔02 = 4(𝜆2 − 𝜔02 )
𝜔0 = √𝐿𝐶
۩ Si Δ < 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝜆 < 𝜔0 donc la résistance R est faible : on parle de régime pseudopériodique.
Par conséquent la solution de l’équation différentielle est de la forme :
𝑈0 𝑒 −𝜆𝑡 : 𝑎𝑚𝑝𝑙𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
𝜔 = √𝜔02 − 𝜆2 : 𝑝𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜𝑝𝑢𝑙𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝒖(𝒕) = 𝑼𝟎 𝒆−𝝀𝒕 𝐜𝐨𝐬(𝝎𝒕 + 𝝋) 𝑎𝑣𝑒𝑐 2𝜋 2𝜋
𝑇= = : 𝑝𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒
𝜔
√𝜔02 −𝜆2
{
۩ Si Δ = 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝜆 = 𝜔0 donc la résistance R est assez grande : on parle de régime critique.
Par conséquent la solution de l’équation différentielle est de la forme :
𝒖(𝒕) = (𝑨𝒕 + 𝑩)𝒆−𝝀𝒕
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐴 𝑒𝑡 𝐵 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑é𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛é𝑒𝑠 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒𝑠
۩ Si Δ > 0 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝜆 > 𝜔0 donc la résistance R est très grande : on parle de régime apériodique.
Par conséquent la solution de l’équation différentielle est de la forme :
(−𝜆+√𝜔02 −𝜆2 )𝒕 (−𝜆−√𝜔02 −𝜆2 )𝒕
𝒖(𝒕) = 𝑨𝒆 + 𝑩𝒆
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐴 𝑒𝑡 𝐵 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑é𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛é𝑒𝑠 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒𝑠
II.3. ETUDE ENERGETIQUE
 Energie emmagasinée totale dans le circuit
A un instant quelconque t, l’énergie emmagasinée :
1 1
Dans le condensateur est : Econd = 2 Cu2c = 2 CU02 cos2 (⍵0 t + φ)
1 1 1
Dans la bobine est : Ebob = 2 Li2 = 2 LC2 U02 ⍵20 sin2 (⍵0 t + φ) = 2 CU02 sin2 (⍵0 t + φ)

Energie emmagasinée totale dans le circuit : E = EL + EC


1 1 1 𝟏
E = 2 CU02 sin2 (⍵0 t + φ) + CU02 cos2 (⍵0 t + φ) = 2 CU02 [sin2 (⍵0 t + φ) + cos2 (⍵0 t + φ)] ⟹ 𝐄 = 𝟐 𝐂𝐔𝟎𝟐
2
1
Donc l’énergie totale emmagasinée est Eemm = 2 CU02 indépendant du temps : elle est constante.
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 Représentation graphique des énergies
Pour tracer les courbes des énergies il faut les rendre linéaires.
Posons : 𝜑 = 0
1 1 1 1
𝑬𝑪 = 2 CU02 cos2 ⍵0 t = 4 C𝑈02 (1 + cos 2⍵0 t) et 𝐸𝐿 = 2 CU02 sin2 ⍵0 t = 4 C𝑈02 (1 − cos 2⍵0 t)

On constate que la période des oscillations des énergies est la moitié de celle des grandeurs électriques (q(t),
𝑇
U(t) et i(t)) : 𝜔 = 2⍵0 ⟹ 𝑇 = 20.
 Influence du résistor R
Un résistor R dans un circuit LC consomme l’énergie échangée par le condensateur et la bobine. En
conséquence l’amplitude des oscillations diminue, donc l’énergie totale emmagasinée diminue : il y’a perte
d’énergie par effet joule.
Démonstration dt
Li C
+ i ⇒ dt
= i (L
1 1
Eemm = Ebob + Econd = Li2 + 2 CuC 2 pendant un temps dt la variation d’énergie est :
2

2
= Li dt CuC dt = Liddt +uC dt = R du 1dEmm
dEemm di du di q dq di q di q
Li dt +Ci ⇒ = i (L dt + C) (1)
dt
LC + + dt
u =0
dt2 Ld2udt R du LC c
1
A partir de l’équation différentielle : LC dt2 + L dt + uc = 0
LC

+ uc = −CRqT ⇒ qL = −R T dq⇒ L + = di
d2 u du d2 q q dq di q
On a: LC + −R t i (2)
dt2
dEemm
+puissance
dt
= joule
−R T
dt2 C dt
⇒L
dt C
+
(1) + (2) ⇒ dt
dtTi
= −R 2
C dt dt
L’énergie totale dans le circuit diminue car dE/dt < 0 ; cette diminution d’énergie (−R T i2 t) est égale à la
puissance joule
chaleur dissipée par effet joule dans le resistor

e circuit diminue car dE/dt < 0 ; cette diminution d’énergie

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