Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Faculté de Génie Electrique

Electricité Générale
2ème Année Ingéniorat ST

Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Dpt ELT -Labo : 104 e-mail : [email protected] 2023/2024

 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Dans le chapitre précédant, nous avons étudié des circuits électriques en régime continu, tel que
toutes les grandeurs électriques restent stationnaires. Mais que se passe-t-il lorsque l'on passe d'un régime
continu à un autre ?

Définitions
Imaginons par exemple un circuit constitué d'une source de tension continue, d'une résistance et
d’un interrupteur. Ce dernier étant initialement ouvert, on décide de le fermer à l'instant t= t0. Cependant, on
peut dire :

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Fig 1 : Circuit étudié

Lorsque l’interrupteur est ouvert, le courant ne peut pas circuler : i = 0 ∀ t > t0

La fermeture de l’interrupteur autorise le courant à circuler, et les lois de Kirchhoff imposent e−R i=0
soit i = e/R ∀ t > t 0.
Le courant passe donc brutalement de la valeur nulle à la valeur e/R.

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Fig 2 : Régime transitoire observé

Cependant, on montre que la transition entre les deux régimes continus n'est pas instantanée, et suit une
certaine évolution. Ce régime est appelé régime transitoire. La durée caractéristique de ce régime est
appelée constante de temps et sera noté τ. Dans cette partie du cours, on s’intéresse principalement aux
circuits linéaires, notamment les circuits RC, RL et RLC série.
Ces circuits sont soumis à un signal échelon.
La réponse à ces circuits repose sur la résolution de l’équation différentielle du premier et deuxième
ordre, selon le circuit étudié.

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

On rappelle que pour obtenir la solution la plus générale, on additionne :

• Une solution de l’équation homogène associée (sans second membre) qui correspond à la réponse du
circuit : c’est ce qu’on appelle le régime libre.
• Une solution particulière qui correspond au régime permanent.

I. Réponse d’un circuit RC à échelon de tension

On cherche la résolution de l'équation différentielle régissant la charge d'un condensateur à travers un conducteur ohmique.

Fig 3 : Circuit RC soumis à un échelon de tension

On trace alors l'allure de u(t), et on détermine la constante de temps τ.

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1. Équation différentielle
On étudie le circuit RC soumis à une tension E = Cte
On s’intéresse à l’allure de la tension aux bornes du condensateur et à l’intensité parcourant le circuit.
Initialement, le condensateur est déchargé. On applique la loi des mailles :

e(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡) + 𝑢(𝑡)

Or 𝑖(𝑡) = 𝐶 du(t)/dt
E = 𝑅𝐶 du(t)/dt (𝑡) + 𝑢(𝑡)
Équation que l’on peut écrire : τ du(t)/dt + u(t) = E

avec τ = RC : constante de temps

2. Charge du Condensateur

On cherche la solution de l’équation : τ du(t)/dt + u(t) = E

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Cette équation différentielle est du premier ordre. Le circuit RC est appelé circuit du premier ordre.

La solution de l’équation homogène (sans second membre)

τ du(t)/dt + u(t) = 0 =› du(t)/dt = - u(t)/ τ =› du(t)/u(t) = - dt/ τ

∫ 𝑑𝑢(𝑡)/𝑑𝑡 = - ∫ 𝑑𝑡/ τ + A ⇒ Ln u(t)= -t/ τ + A

𝐭 𝐭
−𝛕+𝑨 −𝛕
Donc u(t) = 𝑒 =B𝑒

La solution particulière
On cherche une solution particulière u constante, donc du(t)/dt = 0
Donc u(t) = E
𝐭
−𝛕
La solution globale est : u(t) = B 𝑒 +E

L’équation différentielle que nous étudions est du premier ordre, une seule condition initiale suffit à trouver
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la seule constante à déterminer :

a t=0, u(t) =0 donc B+E=0 ⇒ B = −E.
Finalement, la tension aux bornes du condensateur qui se charge s’écrit :
𝐭
−
u(t) = E( 1 - 𝑒 𝛕 )
Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que
la fonction u(t) est bien continue.
Tension aux bornes de C

La constante de temps τ=RC peut être facilement obtenue graphiquement. Ce temps permet de caractériser la
vitesse de charge du condensateur, plus il est faible plus le condensateur se charge vite.
3. Intensité dans le circuit Intensité dans C

On peut facilement obtenir l’équation de l’intensité du courant et son allure.

En effet, i(𝑡) = 𝐶 du(t)/dt
𝐭
d’où : i(t) = E/R 𝑒 −𝛕 La fonction i(t) est bien discontinue.
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4. Décharge du condensateur
On doit trouver une solution à l’équation :

τ du(t)/dt + u(t) = 0

avec i(t) = dq(t)/dt = - C du(t)/dt Fig 4 : Décharge de C

𝐭
−𝛕
La solution s’écrit alors : u(t) = A 𝑒
à t= 0, u(t) =E donc A= E.
Finalement, la tension aux bornes du condensateur
𝐭
−𝛕
qui se décharge s’écrit : u(t) = E 𝑒 Tension aux bornes de C

Intensité dans le circuit

Intensité dans C

On peut facilement obtenir l’équation de l’intensité du courant et son allure.

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

En effet, i(t) = dq(t)/dt = - C du(t)/dt

𝐭
−𝛕
D’où i(t) = E/R 𝑒

II. Réponse d’un circuit RL à échelon de tension

On étudie le circuit RL soumis à une tension e(t), on s’intéresse à l’allure de l’intensité dans le circuit
et à la tension aux bornes de la bobine. On considère de plus que la bobine est idéale (r = 0). On applique la
loi des mailles :
e(t) = R i(t) + L di(t)/dt

=› L/R di(t)/dt + i(t) = e(t)/R

avec τ = L/R : constante

di(t)/dt + i(t)/τ = e(t)/ L Fig 5 : Circuit RL soumis à un échelon de tension

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

Cette équation différentielle est du premier ordre ; le circuit RL est appelé circuit du premier ordre.

La solution de cette équation différentielle sera différente selon le cas étudié. Pour obtenir la solution
générale, on additionne :
• Une solution de l’équation homogène (sans second membre)

di(t)/dt + i(t)/τ =0

(di(t)/dt) dt= (i(t)/τ) dt

=› di(t) / i(t) = - dt/ τ

t t
−τ+𝐴 −τ
∫ 𝑑𝑖(𝑡)/𝑖(𝑡) = - ∫ 𝑑𝑡/ τ + A =› Ln i(t)= - t /τ + A =› i(t) = 𝑒 =B𝑒

• Une solution particulière qui correspond au régime permanent di(t)/dt = 0

On s’intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension, donc la tension e(t) est égale à une
constante : E pour l’établissement du courant dans la bobine, 0 pour sa rupture.
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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

i = E/R

L’équation différentielle concernant le circuit RL a la même forme que celle pour le circuit RC, la solution
de cette équation a la même forme.
t
−
On peut donc écrire : i(t) = B 𝑒 τ + E/R
On sait que i(t=0) =0 soit B = −E/R.
− 𝐭
−𝛕
La solution s’écrit finalement : i(t) = E/R (1 - 𝑒 )
Intensité dans le circuit RL

Son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction i(t) est bien continue. Comme le
montre la figure, la constante de temps τ=L/R peut être facilement obtenue graphiquement. Ce temps
permet de caractériser la vitesse d’établissement du courant, plus il est faible plus le courant s’établit vite.

1.Tension aux bornes de la bobine

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 Chapitre 2 : Etude des Circuits en Régime Transitoire

On peut facilement obtenir l’équation de la tension aux bornes de la bobine et son allure.
En effet : u(t) = L di(t)/dt
t
−τ
D’où u(t) = E 𝑒
La fonction u(t) est discontinue.
Tension aux bornes de la bobine

2. Rupture du courant

On doit trouver une solution à l’équation : di(t)/dt + i(t)/t =0

Cette équation a la même forme que celle qui concerne la tension aux bornes du condensateur lors de sa
décharge, la solution possède donc aussi la même forme : Courant dans RL

La solution s’écrit donc : i(t)=Ae−t/τ.

Utilisation de la condition initiale
à t=0, i(t)=E/R donc A=E/R.
Finalement, l’intensité dans le circuit lors de
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t
la rupture du courant s’écrit : i(t) = E/R 𝑒 −τ
Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction est continue.

3 . Tension aux bornes de la bobine :

On peut facilement obtenir l’équation de la tension aux bornes de la bobine et son allure.

t
−τ
En effet, u=Ldi/dt d’où : u(t) = - E 𝑒 . La fonction u(t) est discontinue Tension aux bornes de la bobine

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III Réponse d’un circuit RLC série

On rappelle la relation entre la charge q et la tension appliquée aux bornes du condensateur :
𝑞(𝑡) = 𝐶𝑢c(𝑡)
On note q(0) = q0 ; i(0) = i0 R
q
D’après la loi des mailles, on a : uR + uL + uC = 0 i uR

 Ri + L di/dt + q/C = 0

On a i = d q / d t

E t l’équation devient : d2 q/dt +R/L dq/dt + q/LC = 0

On a donc une équation différentielle homogène linéaire du 2nd ordre. On pose :

R =  (est le coefficient d'amortissement)
L
1
0 = (Pulsation propre)
LC

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Résolution de l’équation électrique :

L’équation caractéristique de l’équation différentielle : X 2 + 2 X +  2 = 0

0
Δ=4λ –4
2 2

0
On retiendra la solution où le régime est pseudopériodique (Δ ˂ 0)

Réponse à un échelon de tension i

R
Équation différentielle est : e(t) = Ri + L di/dt + q/C
 d2 q/dt + dq/dt + 0 q = e(t)/L C
e(t) L
Résolution e(t) = 0 q

d2 q/dt + dq/dt + 0 q = 0 =› q(t) =0, i(t) = 0 (Régime permanent)

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Résolution e(t) = E
d2 q/dt + dq/dt + 0 q= E/L

En régime pseudopériodique : q(t) = CE + e−.t (Acos.t + B sin .t) avec  = (0 – λ2)1/2

Comme q(t) est continu (présence du condensateur), q(0+ ) = 0

Donc CE + A = 0 =› A = −CE et B = Aλ/ = −CE λ/ (en faisant la dérivée)

Donc q(t) = CE ( 1 - e−.t (cos t + λ/ sin  t)

lim q(t) = CE
t→+

1/ 

Régime permanent Régime transitoire ~ 1/   Régime permanent t  1/ 

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