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GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE

Tumeur maligne, affection maligne du tissu


lymphatique ou hématopoïétique
Cancer de la prostate

Janvier 2012
Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de Santé en janvier 2012.
© Haute Autorité de Santé – 2012
Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

Sommaire

Objectifs et méthode ....................................................................... 5

Points clés ............................................................................... 6

1. Introduction ............................................................................. 8

2. Diagnostic et bilan initial ...................................................... 10

3. Prise en charge thérapeutique ............................................. 17

4. Suivi ............................................................................. 28

5. Bonnes pratiques communes de prise en charge de tous


les cancers ............................................................................ 36

Annexe 1. Liste des participants .................................................. 40

Annexe 2. Classifications .............................................................. 43

Annexe 3. Compte rendu anatomopathologique Prostate (C61) –


biopsies ............................................................................. 46

Prostate (C61) – pièces opératoires ............................................. 47

Annexe 4. Prescription – encadrement réglementaire ................ 48

Annexe 5. Prise en charge de la douleur...................................... 49

Annexe 6. Références .................................................................... 50

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Liste des abréviations


Agence française de sécurité sanitaire des produits
Afssaps
de santé
AINS Anti-inflammatoire non stéroïdien
ALD Affection de longue durée
AMM Autorisation de mise sur le marché
ATU Autorisation temporaire d’utilisation
ETP Éducation thérapeutique du patient
HAD Hospitalisation à domicile
HAS Haute Autorité de Santé
INCa Institut National du Cancer
IRM Imagerie par résonance magnétique
LAP Liste des actes et prestations
OMS Organisation mondiale de la santé
PPS Programme personnalisé de soins
PSA Prostatic Specific Antigen
PTT Protocole thérapeutique temporaire
RCP Réunion de concertation pluridisciplinaire
RSI Régime social des indépendants
SSR Soins de suite et de réadaptation
TDM Tomodensitométrie (ou scanner)
TR Toucher rectal

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Objectifs et méthode
L’objectif de ce guide adressé aux médecins traitants (loi n° 2004-810
du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie) est d’expliciter la prise
en charge optimale et le parcours de soins des patients admis en
ALD pour un cancer de la prostate. Au 31 décembre 2009, 322 377
patients étaient en ALD pour cette affection (régime général).

Il propose une révision du même guide, publié en 2008. Son contenu a


été discuté par un groupe de travail pluridisciplinaire avec l’appui d’un
groupe de lecture en conformité avec la méthode HAS1.

Il repose sur les recommandations pour la pratique clinique ou les


conférences de consensus publiées depuis la précédente parution
(Annexe 6). Le travail a été secondairement complété par des avis
d’experts lorsque les données étaient manquantes. Les propositions
thérapeutiques dans le cadre de l’AMM et les protocoles
thérapeutiques temporaires (PTT) ont fait l’objet d’une relecture par
l’Afssaps.

Un guide ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques,


toutes les comorbidités, tous les protocoles de soins hospitaliers, etc. Il
ne revendique pas l’exhaustivité des conduites de prise en charge
possibles, ni ne se substitue à la responsabilité individuelle du médecin
vis-à-vis de son patient.

1
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_458877/methode-d-elaboration-des-guides-d-affections-
de-longue-duree-ald-a-destination-des-medecins-et-des-listes-des-actes-et-prestations

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Points clés
1. Le cancer de la prostate est le plus souvent découvert sur une
élévation de la valeur du PSA sérique total, une anomalie de
consistance de la prostate détectée au toucher rectal ou plus
rarement sur un examen anatomopathologique du tissu prélevé
lors du traitement d’une hypertrophie bénigne de la prostate.
2. Seules les biopsies (échoguidées) avec examen
anatomopathologique permettent de confirmer le diagnostic, mais
toute suspicion de cancer ne doit pas induire systématiquement
des biopsies :
- l’élévation de la valeur du PSA n’est pas spécifique d’un cancer
de la prostate : elle peut nécessiter un nouveau contrôle
biologique à quelques semaines ;
- chez un patient asymptomatique, du fait du risque de
surdiagnostic et de surtraitement, l’indication de la biopsie tient
compte de l’espérance de vie du patient, de son état général,
de la valeur du PSA et de sa cinétique d’évolution, du rapport
bénéfices/risques attendu par la mise en route d’un traitement
et des préférences du patient ;
- aucune imagerie n’est nécessaire au diagnostic. Elle peut être
utile pour le bilan d’extension : l’indication d’une imagerie et le
cas échéant le choix des examens sont définis par l’équipe de
soins spécialisés.
3. Les stratégies de traitement sont décrites dans le tableau A. Du
fait de l’évolution le plus souvent lente de la maladie, chez certains
patients asymptomatiques et à risque d’évolution faible, il peut être
discuté de différer la mise en route du traitement (y compris à
visée curative).
4. Le protocole de suivi est adapté à chaque patient et à sa prise en
charge initiale. À titre indicatif, le rythme suivant est proposé : une
première visite entre 6 semaines et 3 mois après initiation du
traitement ; puis tous les 6 mois pendant 3 ans à 5 ans puis
annuellement pendant 15 ans.
5. Le suivi repose en première intention sur l’examen clinique (le
toucher rectal est inutile en cas de prostatectomie totale avec PSA
indétectable, dans les autres cas il est recommandé) et le dosage
du PSA sérique total. Il inclut la détection d’éventuels effets
indésirables liés au traitement (tableau B).

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Tableau A – Options de traitement selon le stade tumoral


STADE NON MÉTASTATIQUE
Traitement immédiat : prostatectomie (+/- curage
ganglionnaire) ou radiothérapie externe ou curiethérapie
Tumeur localisée à faible
risque* Traitement différé à discuter dans des situations
particulières (**) : « surveillance active » ou « abstention
surveillance clinique »
Traitement immédiat : prostatectomie (curage ganglionnaire
recommandé) ou radiothérapie externe** (+/- hormonothérapie) ou
Tumeur localisée à risque exceptionnellement curiethérapie
intermédiaire*
Traitement différé à discuter dans des situations
particulières (**) : « abstention surveillance clinique »
Tumeur localisée à haut Prostatectomie totale (curage ganglionnaire recommandé) ou
risque * radiothérapie externe (***) en association à une hormonothérapie
prolongée (2-3 ans)
Tumeur localement Radiothérapie externe (***) en association à une hormonothérapie
avancée (stades T3b-T4) prolongée (2-3 ans)
STADE MÉTASTATIQUE (N+ OU M+)
Atteinte ganglionnaire Hormonothérapie (+/- radiothérapie pelvi-prostatique si N+, M0) ;
(N+) ou à distance (M+) chimiothérapie en cas de résistance à la castration
(*) Classification de D’Amico (**) Tumeur asymptomatique (***) En cas de radiothérapie, curage ganglionnaire à
discuter
Tableau B – Principaux effets indésirables des traitements
SURVENUE PRÉCOCE SURVENUE TARDIVE
(dans les semaines suivant l’initiation du traitement)
Après chirurgie
Incontinence urinaire (souvent résolutive) ; Sténose de l’anastomose vésico-
dysfonction érectile ; perte de l’éjaculation urétrale
Pendant et au décours de la radiothérapie
Troubles ano-rectaux inflammatoires (souvent Rectite ou cystite radique ; dysfonction
résolutifs) ; dysurie, pollakiurie, impériosité érectile ; Incontinence urinaire,
mictionnelle (souvent résolutives) pollakiurie
Après curiethérapie
Urétrite ; dysurie, (souvent résolutive) ; troubles Dysfonction érectile ; incontinence
rectaux urinaire
Pendant et au décours de l’hormonothérapie
(liste indicative, se référer au RCP du produit prescrit)
Les effets secondaires sont variables selon les Anémie, ostéopénie, augmentation du
molécules prescrites. En particulier, on note parmi les risque cardio-vasculaire, résistance à
plus fréquents : diminution de la libido, dysfonction l’insuline
érectile, bouffées de chaleur, prise de poids
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1. Introduction
1.1 Épidémiologie
Le cancer de la prostate constitue un problème de santé publique
important, il se situe en France au premier rang des cancers avec une
estimation à plus de 71 000 nouveaux cas en 20112. Son incidence est
en forte augmentation (+ 8,5 % par an entre 2000 et 2005) en raison
de l'effet combiné du vieillissement de la population, de l’amélioration
de la sensibilité des techniques diagnostiques et de la diffusion du
dépistage par dosage du PSA. Parallèlement on observe une
diminution de son taux de mortalité (en moyenne - 2,5 % par an sur
cette même période) du fait notamment de l'amélioration de l’efficacité
des traitements. Avec une survie relative à 5 ans estimée à près de
80 %3, c’est un cancer de très bon pronostic. L’âge moyen au
diagnostic est de 71 ans.

1.2 Facteurs de risque


Les hommes avec des antécédents familiaux ou ayant certaines
caractéristiques ethnogéographiques (Afro-Antillais notamment)
présentent un risque accru de cancer de la prostate.
Le risque lié à l'utilisation de pesticides (notamment la chlordécone4)
reste à démontrer.

1.3 Dépistage
Aujourd'hui il n'a pas été mis en place de programme de dépistage
organisé pour ce cancer. De nombreuses questions autour du
dépistage restent posées, en particulier sur l’intervalle optimal entre
deux dosages de PSA, la population cible et surtout l'impact du
dépistage organisé en termes de diminution de la mortalité pour
l'ensemble de la population dépistée. De plus ce dépistage expose au

2
Projection de l’incidence et de la mortalité par cancer en France en 2011. Rapport technique.
Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2011. 78 p.
3
Survie des patients atteints de cancer en France : état des lieux http://www.e-cancer.fr/les-
soins/4211-survie-des-patients-atteints-de-cancers-en-france-linca-dresse-un-etat-des-lieux
4
BEH n° 3-4-5. Numéro thématique – Chlordécone aux Antilles : bilan actualisé des risques
sanitaires http://www.invs.sante.fr//beh/2011/03_04_05/beh_03_04_05.pdf

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risque de sur traitement (traitement d’un cancer sans impact sur le


pronostic de la maladie, dépistage d’un cancer qui ne serait jamais
devenu symptomatique avant le décès du sujet), principalement en cas
de cancer diagnostiqué à un stade précoce à risque évolutif immédiat
faible5. La décision individuelle de réaliser un test de dépistage
implique une information du patient quant aux bénéfices potentiels
ainsi qu’aux risques associés aux interventions diagnostiques et
thérapeutiques.

5
Dépistage du cancer de la prostate – Analyse critique des articles issus des études
ERSPC et PLCO publiés en mars 2009. http://www.has-
sante.fr/portail/jcms/c_961182/depistage-du-cancer-de-la-prostate-analyse-critique-
des-articles-issus-des-etudes-erspc-et-plco-publies-en-mars-2009

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2. Diagnostic et bilan initial


2.1 Circonstances de découverte
Le cancer de la prostate est en général cliniquement asymptomatique.

Il est le plus souvent découvert devant :


une élévation de la valeur du PSA sérique total
une anomalie de la consistance de la prostate détectée
au toucher rectal ;
un examen anatomopathologique du tissu prélevé lors du
traitement chirurgical d’un obstacle prostatique
(adénome).

Plus rarement, il peut être découvert au décours d’une infection de


l’appareil urinaire, d’une hématurie, d’une rétention chronique ou aiguë
d’urine, de lombalgies ou de douleurs osseuses.

2.2 Démarche diagnostique


 Interrogatoire initial (avant confirmation diagnostique)

L’interrogatoire permet de préciser les antécédents personnels et


familiaux du patient. Il recherche d’éventuels troubles fonctionnels
génito-urinaires associés.

L’espérance de vie du patient, appréciée selon l’âge et les


comorbidités, conditionne les investigations à poursuivre ainsi que le
choix entre les différentes possibilités de prise en charge (surveillance
ou traitement). L’interrogatoire doit systématiquement préciser
l’ensemble des comorbidités.

 Examen clinique

L’examen clinique comprend notamment un toucher rectal (perception


d’une anomalie, appréciation de la consistance et du volume).

 Marqueur tumoral

Le dosage du PSA total sérique est le seul marqueur inclus dans le


bilan initial mais :
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- sa normalité ne permet pas d’exclure le diagnostic


- il peut être élevé en l’absence de malignité (prostatite,
adénome de la prostate) et n’est donc pas indiqué au
cours d’un épisode infectieux urinaire ou en cas de
suspicion de prostatite.

Le dosage du PSA libre6 n’est pas recommandé en première intention.


Son indication est laissée à l’appréciation des équipes de soins
spécialisées.

 Imagerie à visée diagnostique

Aucune imagerie n’est nécessaire à la démarche diagnostique.

L’échographie n’a d’indication que pour le guidage des prélèvements


biopsiques.

6
Le PSA libre fait référence à la fraction du PSA non liée aux protéines. Elle
représente environ 30 % du PSA total. Habituellement, la fraction libre augmente en
cas d’hypertrophie bénigne alors que la forme liée augmente en cas de cancer. Le
rapport PSA libre/ PSA total tend à s’abaisser en cas de cancer. Néanmoins à ce jour
aucune valeur seuil pour ce rapport n’est validée ; il ne peut être utilisé en première
intention.
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2.3 Confirmation du diagnostic : examen


anatomopathologique

Le diagnostic de cancer de la prostate est fait par l’examen


anatomopathologique des prélèvements biopsiques transrectaux
guidés par échographie endorectale.

 Indications de la biopsie prostatique

- Lorsque le diagnostic a été porté sur l’examen


anatomopathologique d’un adénome, l’intérêt de biopsies
complémentaires doit être envisagé au cas par cas.
- Un TR suspect (induration) est une indication à la réalisation de
biopsies prostatiques, indépendamment de la valeur du PSA.
- En l’absence d’anomalie au toucher rectal, la valeur seuil du PSA
devant faire discuter une biopsie n’est pas standardisée7.

Toute élévation du PSA ne doit pas amener d’emblée à une


biopsie : elle peut nécessiter un nouveau contrôle à quelques
semaines d’intervalle dans le même laboratoire d’analyses
(appréciation de la cinétique du PSA)8. D’autre part, son indication
tient compte de l’âge et de l’état général du patient et des
bénéfices/risques attendus par la biopsie et la mise en route d’un
traitement.

Une information concernant ces différents éléments doit être apportée


au patient afin d’expliquer l’attitude proposée et qu’il puisse exprimer
ses préférences.

L’indication de la biopsie prostatique est posée par l’urologue en lien


avec le médecin traitant et après discussion avec le patient.

7
Le seuil de 4 ng/ml est le plus souvent retenu, mais son interprétation doit être
adaptée à l’âge.
8
Pour le diagnostic, les valeurs seuils de vélocité du PSA > 0,75 ou 0,5 ng/ml/an ont
été proposées, mais sans consensus d’utilisation en routine.
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 Modalités des biopsies prostatiques

- Habituellement, 12 biopsies au minimum, réparties sur l’ensemble


du volume prostatique, sont réalisées sous anesthésie locale.
- Du fait des risques hémorragiques (hématurie macroscopique ou
hémospermie) et infectieux, la consultation préalable par
l’urologue doit prévoir :
une antibioprophylaxie par quinolone de deuxième
génération (situation hors AMM9)
si nécessaire une adaptation d’un traitement
anticoagulant.10

L’apparition d’une fièvre ou de douleurs pelviennes après biopsie doit


faire évoquer une prostatite aiguë qui peut s’avérer particulièrement
grave et justifier une hospitalisation en urgence pour une bi-
antibiothérapie intraveineuse.

 Résultats des biopsies prostatiques

Le compte rendu anatomopathologique tient compte des données


minimales définies sur le site de l’Institut national du cancer11 et
présenté en Annexe .
Des biopsies négatives n’excluent pas le diagnostic. Dans ce cas, la
conduite à tenir sera décidée avec l’urologue (pourront être discutés un
suivi du PSA, de nouvelles biopsies ou plus rarement la réalisation

9
Situation hors AMM, recommandées par les recommandations de l’ESMO 2010, AFU
2010 EAU 2010. et SFAR 2010. Pas
d’accord de l’Afssaps pour cette utilisation hors AMM (avis du 23 septembre 2011).
10
Pour en savoir plus : recommandations HAS, avril 2008. Prise en charge des
surdosages en antivitamines K, des situations à risque hémorragique et des accidents
hémorragiques chez les patients traités par antivitamines K en ville et en milieu
hospitalier : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_682188/prise-en-charge-des-
surdosages-des-situations-a-risque-hemorragique-et-des-accidents-hemorragiques-
chez-les-patients-traites-par-antivitamines-k-en-ville-et-en-milieu-hospitalier
11
Les données minimales des comptes rendus anatomopathologiques sont
renseignées sur le site de l’INCa : http://www.e-
cancer.fr/component/docman/doc_download/4085-comptes-rendus-
danatomopathologie--donnees-minimales-a-renseigner-pour-une-tumeur-primitive

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d’une IRM à la recherche d’éventuelles images pour guider le geste


biopsique).

2.4 Bilan d’extension


Le bilan d’extension permet d’apprécier l’envahissement local,
ganglionnaire et à distance.
Il ne doit pas être réalisé à titre systématique ; il est réservé aux
patients considérés les plus à risque d’extension (selon la classification
de D’Amico, paragraphe 2.5).

Pour le bilan d’extension, l’indication d’une imagerie complémentaire et


le cas échéant le choix des examens relèvent de l’équipe de soins
spécialisée (urologue, oncologue médical, radiothérapeute,
radiologue).

Peuvent alors être discutées :


une IRM pelvi-prostatique et/ou
une TDM abdomino-pelvienne pour les tumeurs localement
évoluées et/ou
une scintigraphie osseuse, ou plus rarement une IRM du
corps entier pour les explorations osseuses.

L’échographie endorectale n’a pas d’indication dans le bilan


d’extension.
Le rôle de la TEP-TDM à la choline est en cours d’évaluation.

2.5 Classifications
 Stade TNM (Annexe )

Les résultats du bilan initial permettent une classification de la tumeur


selon son stade « cTNM ».
Après chirurgie, les résultats anatomopathologiques conduisent à une
révision du stade de la maladie (classification alors notée « pTNM »).

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 Classification de D’Amico des formes localisées

Pour les tumeurs localisées (absence d’atteinte des vésicules


séminales ou d’autre organe), la classification de D’Amico distingue
3 niveaux de risque de récidive biochimique à 10 ans après un
traitement local (Tableau 1). Ce score est défini selon les données :
- du toucher rectal ;
- de la valeur du PSA ;
- du score de Gleason déterminé à l’examen
anatomopathologique selon les aspects architecturaux de la
tumeur, plus ou moins différenciés (annexe 2).

Tableau 1 - Cancers de la prostate localisés : risque de récidive biochimique


(classification de D’Amico)

Risque Haut risque


Faible risque (a)
intermédiaire (b)

Stade clinique ≤ T2a T2b T2c-T3a

Score de Gleason et ≤ 6 ou 7 ou > 7

PSA sérique (ng/ml) et < 10 ou > 10 et < 20 ou > 20

(a) Un faible risque implique la totalité des critères.


(b) Un seul critère présent suffit pour considérer le risque élevé

La classification TNM est rappelée en annexe 2. Il est rappelé ici pour


les tumeurs localisées :
- T2a : tumeur limitée à la moitié d’un lobe ou moins
- T2b : tumeur de plus de la moitié d’un lobe sans atteinte de
l’autre lobe
- T2c : atteinte des 2 lobes
- T3a : extension extra-capsulaire uni ou bilatérale (absence
d’atteinte des vésicules séminales ou autre organe)

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2.6 Bilan préthérapeutique

Le bilan préthérapeutique évalue la faisabilité des différentes options


thérapeutiques.
L’espérance de vie du patient est déterminante dans le choix de la
prise en charge. L’ensemble des comorbidités et antécédents est
évalué.
De même, le statut fonctionnel génito-urinaire et le volume de la
prostate orienteront la stratégie de prise en charge et le choix de la
technique.

Tout patient âgé de plus de 75 ans bénéficie d’une évaluation


oncogériatrique pour une évaluation globale de son état de santé,
avant la présentation de son dossier en RCP, afin de conduire le
traitement le plus adapté.

Chez les hommes qui le souhaitent compte tenu des conséquences


génito-sexuelles des traitements curatifs (anéjaculation), il peut être
proposé une conservation du sperme.

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3. Prise en charge thérapeutique


3.1 Stratégies thérapeutiques
La stratégie de prise en charge est définie en accord avec le patient et
en lien avec le médecin traitant sur la base de l’avis rendu en réunion
de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Cet avis est présenté au patient au cours d’une consultation d’annonce


et fait l’objet d’un accord mutuel. L’ensemble de ces éléments est
consigné dans le programme personnalisé de soins (PPS) remis au
patient et au médecin traitant.
Au cours de la prise en charge (traitement ou surveillance), une
symptomatologie douloureuse, un état nutritionnel précaire, une
détresse psychologique, un contexte social défavorable à une prise en
charge optimale doivent être systématiquement recherchés. Il est
nécessaire de préserver la qualité de vie et de proposer un soutien au
patient et à son entourage (choix d’une personne de confiance,
notamment)12.
Les stratégies thérapeutiques sont définies en fonction :
des caractéristiques du cancer : stade TNM (et classification
de D’Amico pour les tumeurs localisées) ;
des caractéristiques de la prostate (volume notamment) ;
des caractéristiques du patient (âge, comorbidités,
existence de troubles mictionnels) ;
des préférences du patient (en particulier dans le cas où il
existe des alternatives thérapeutiques présentant un rapport
bénéfice/risque équivalent).

Les patients doivent être informés de l’intérêt de participer à un essai


clinique13.

Le patient doit être informé de toutes les options de prise en charge


adaptées à sa situation avec leurs bénéfices et effets indésirables
respectifs.

12
Voir Annexe 5. Bonnes pratiques communes de prise en charge de tous les cancers.
13
Un registre actualisé des essais cliniques français en cancérologie est disponible sur
le site Internet de l’Institut National du Cancer.
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Tableau 1 – Options de traitement selon le stade tumoral


STADE NON MÉTASTATIQUE
Traitement immédiat :
prostatectomie (+/- curage ganglionnaire)
ou curiethérapie
Tumeur localisée à
faible risque* ou radiothérapie externe
Traitement différé à discuter dans des situations
particulières (**) : « surveillance active » ou « abstention
surveillance clinique »
Traitement immédiat :
prostatectomie (curage ganglionnaire
recommandé)
ou radiothérapie externe** :
- en monothérapie avec une augmentation de
Tumeur localisée à la dose (radiothérapie conformationnelle avec
risque modulation d’intensité guidée par imagerie)
intermédiaire* - ou en association à une hormonothérapie (≤
6 mois), alors sans augmentation de dose
exceptionnellement, une curiethérapie peut être
discutée.
Traitement différé à discuter dans des situations
particulières (**) : « abstention surveillance clinique »
Radiothérapie externe (***) en association à une
Tumeur localisée à
hormonothérapie prolongée (2-3 ans)
haut risque *
Ou prostatectomie totale (curage ganglionnaire
recommandé)
Tumeur localement
Radiothérapie externe (***) en association à une
avancée (stades
hormonothérapie prolongée (2-3 ans)
T3b-T4)
STADE MÉTASTATIQUE (N+ OU M+)
Hormonothérapie
- Une radiothérapie pelvi-prostatique
Atteinte
complémentaire peut être discutée dans le
ganglionnaire (N+)
sous-groupe de tumeurs N+
ou à distance (M+)
- Une chimiothérapie peut être proposée en
cas de résistance à la castration
(*) Risque est apprécié selon la classification de D’Amico (**) Tumeur asymptomatique
(***) En cas de radiothérapie, un curage ganglionnaire peut être discuté selon les facteurs
pronostiques associés et l’impact thérapeutique attendu (adaptation de la durée de
l’hormonothérapie, et modification des volumes d’irradiation)
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La technique de traitement par ultrasons focalisés de haute intensité


(HIFU) est en cours d’évaluation14 et ne doit être utilisée que dans le
cadre de protocoles.
Après chirurgie, selon les résultats anatomopathologiques,
(classification pTNM), des traitements adjuvants pourront être indiqués
(hormonothérapie et/ou radiothérapie).

 Traitements différés
Du fait de l’évolution souvent lente de la maladie, un traitement
immédiat n’est pas toujours nécessaire. Lorsqu’elle est découverte à
un stade asymptomatique et en cas de tumeur à faible risque
évolutif il peut être discuté de différer la mise en route du traitement (y
compris à visée curative).

Chez ces patients, le choix de différer le traitement s’appuie sur le


même principe que celui retenu pour l’indication de la biopsie. La
décision est discutée selon :
l’état général du patient et son espérance de vie appréciée
selon l’âge et les comorbidités ;
les effets indésirables potentiels des traitements.
Il est important de tenir compte de l’avis du patient, éclairé par une
discussion sur les bénéfices et les risques de chaque option. Il peut
être nécessaire, et si le patient le souhaite, d’associer également son
entourage dans ce dialogue.

– Surveillance active
Le principe d’une surveillance active consiste à ne débuter le
traitement (à visée curative) qu’en cas de signe d’évolution de la
maladie.

14
Destruction par ultrasons focalisés de haute intensité par voie rectale d’un
adénocarcinome localisé de la prostate, HAS, rapport d’évaluation technologique.
Décembre 2010 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-
01/rapport_hifu.pdf

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Elle est réservée à des tumeurs localisées à faible risque d’évolution


(classification de D’Amico), chez des patients dont l’espérance de vie
est ≥ 10 ans.

– Abstention surveillance clinique (watchfull waiting)


L’« abstention surveillance clinique » (watchfull waiting) consiste à
différer la mise en route du traitement (hormonothérapie à visée
palliative) au moment où apparaîtront des symptômes.
Elle se discute en cas de tumeur localisée (risque faible ou
intermédiaire) non agressive chez un patient âgé ou présentant par
ailleurs des comorbidités importantes (espérance de vie ≤ 10 ans).

3.2 Description des modalités thérapeutiques


 La chirurgie

La prostatectomie totale, lorsqu’elle est indiquée, peut être réalisée par


voie ouverte ou par laparoscopie éventuellement robot-assistée
(transpéritonéale ou extra-péritonéale).
La limite d’âge de 75 ans est habituellement retenue, discutée selon
l’état physiologique du patient et ses comorbidités.

La durée d’hospitalisation (et de sondage urinaire) est le plus souvent


de l’ordre d’une semaine.

La préservation des bandelettes neurovasculaires (uni ou bilatérale)


est un facteur de récupération des érections. Elle est réservée aux
cancers cliniquement localisés de risque faible ou intermédiaire selon
la classification de D’Amico.

Il n’existe pas d’indication à une hormonothérapie avant la chirurgie.

L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire précise


notamment15.
le siège de la tumeur (latéralité et topographie) ;
le type histologique ;

15
http://www.e-cancer.fr/component/docman/doc_download/4085-comptes-rendus-
danatomopathologie--donnees-minimales-a-renseigner-pour-une-tumeur-primitive
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le grade histopronostique (score de Gleason) du foyer principal


et du (ou des) autre(s) foyer(s) ;
l’extension extra-capsulaire de la tumeur (siège, étendu,
caractère uni- ou plurifocal) ;
l’état des limites chirurgicales (en cas de marge atteinte : siège,
étendu et caractère uni ou plurifocal) ;
l’état des ganglions régionaux (si communiqués) et le nombre
de ganglions prélevés) en cas de curage.

 La radiothérapie externe

La radiothérapie à visée curative :


Elle est conformationnelle, tridimensionnelle avec ou sans
modulation d’intensité (RCMI). La technique de modulation
d’intensité permet une augmentation de dose sur la prostate
tout en protégeant les tissus environnants.
Sa durée moyenne est de 7 à 8 semaines ; les séances sont
quotidiennes et durent environ 15 minutes (5 jours par
semaine). Les séances sont indolores.

 La curiethérapie interstitielle
La curiethérapie consiste en l’implantation intraprostatique de grains
d’iode radioactifs.
Elle est réalisée sous anesthésie générale et dans le cadre d’une
hospitalisation de 2 jours.

 L’hormonothérapie
En cas de traitement systémique, au sein d’une même classe
thérapeutique le choix du traitement doit tenir compte des principes du
bon usage des molécules et de leur encadrement réglementaire (cf.
annexe 4).
L’hormonothérapie par suppression androgénique
(intramusculaire ou sous-cutanée) est le traitement de
référence, par agonistes ou antagonistes de la LHRH, ou plus
rarement par castration chirurgicale (pulpectomie).
Lorsqu’elle est indiquée en association à une radiothérapie,
l’hormonothérapie peut être d’une durée plus ou moins longue

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(6 mois à 3 ans selon le risque de récidive), et habituellement


réalisée avant la radiothérapie.
En cas de traitement par un agoniste de la LHRH, une
hypertestostéronémie transitoire (effet « flare up ») peut être
observée et justifie l’association à un antiandrogène (per os) à
l’initiation du traitement. La poursuite au long court de
l’antiandrogène n’a pas montré de supériorité par rapport à des
agonistes seuls.
En cas d’échec et d’échappement au traitement, une
modification de son traitement hormonal peut être proposée.
Un traitement par suppression androgénique intermittente (SAI)
peut être proposé. La SAI consiste, après une première période
de traitement sur un minimum de 6 à 9 mois, à interrompre
l’hormonothérapie sous réserve d’une réponse clinique et
biochimique satisfaisante et d’une surveillance rigoureuse. La
SAI présente l’intérêt de réduire la durée d’exposition du patient
au traitement et permettrait d’en réduire les effets secondaires.
En cas de signe de progression, l’hormonothérapie est alors
réinitiée.

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 La chimiothérapie

En cas de cancer métastatique résistant à la castration, un traitement


par chimiothérapie peut être envisagé.
Son indication est indiscutable dans les formes symptomatiques. Chez
les patients asymptomatiques il n’existe pas de preuve pour justifier de
la débuter précocement, elle doit être discutée individuellement en
fonction des signes d’évolutivité de la maladie.

Le docétaxel est la chimiothérapie de première ligne actuellement


recommandée. En cas de reprise évolutive après docétaxel, de
nouveaux traitements sont disponibles (hormonothérapie par
abiratérone ou chimiothérapie par cabazitaxel).

 Les traitements différés


On distingue les deux concepts de « surveillance active »
et d’«abstention surveillance clinique » (ou « watchfull waiting »).

– Surveillance active
Le principe d’une surveillance active consiste à ne débuter un
traitement (curatif) qu’en cas de signe d’évolution de la maladie. Elle
permet de retarder le traitement local par chirurgie ou radiothérapie, à
condition d’un suivi régulier et rigoureux avec :
recherche de signes cliniques d’évolution (toucher rectal);
dosages répétés du PSA (suivi du temps de doublement et
valeur absolue) ;
biopsies prostatiques (suivi sur le nombre de biopsies positives,
le score de Gleason, la longueur de tissu tumoral).
L’IRM est en cours d’évaluation dans cette situation.

La fréquence du suivi n’est pas standardisée, elle est définie par les
équipes de soins spécialisées. Tout signe clinique ou biologique
évocateur d’une progression de la maladie, avec en particulier une
modification du niveau de risque, tel que défini par la classification de
D’Amico, doit amener à discuter de la nécessité d’instaurer un
traitement.
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– Abstention surveillance clinique


Le suivi est clinique. Le traitement (hormonothérapie) est institué en
cas de manifestations cliniques.

 Traitement symptomatique

Le médecin traitant coordonne les soins en ambulatoire, et en


particulier les traitements symptomatiques, en lien avec les équipes
spécialisées.

D’autres structures de soins peuvent être impliquées : service de soins


de suite et de réadaptation (SSR), hospitalisation à domicile (HAD),
réseau de santé, consultation antidouleur, services et/ou unités
mobiles de soins palliatifs, etc. Il peut être fait également appel aux
prestataires de services pour le matériel médical utilisé pour les soins
(nutrition, etc).

– Douleurs osseuses
En cas de tumeur évoluée, toute douleur rachidienne ou tout déficit
neurologique par compression médullaire nécessitent un avis
chirurgical en urgence.
Certains bisphosphonates sont indiqués pour la prévention ou le
traitement des complications osseuses (fractures, compression
médullaire, ou hypercalcémie aiguë induite par les tumeurs). Il est
rappelé qu'en raison du risque d'ostéonécrose de la mâchoire, une
attention particulière sera portée aux patients cancéreux traités par bi-
phosphonates (c.f. section « mises en garde spéciales et précautions
particulières d'emploi » du résumé des caractéristiqtiues du produit)
La radiothérapie externe a une place de choix en situation palliative, en
particulier en présence de métastases osseuses symptomatiques (effet
antalgique rapide et durable), ou à visée décompressive.
Une radiothérapie métabolique (au strontium ou samarium, en injection
IV, réalisée en médecine nucléaire) peut être indiquée à visée
antalgique.

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3.3 Effets indésirables précoces des traitements


Le médecin traitant a un rôle essentiel dans le suivi et la prise en
charge des complications, en liaison avec l’équipe spécialisée, et
l’entourage du malade.

Pour ce faire, le protocole de traitement avec les risques de


complications les plus fréquentes doit lui être transmis rapidement.

Les complications les plus fréquentes après chirurgie, radiothérapie ou


pendant l’hormonothérapie sont précisées dans le paragraphe 4.4, p
31. La mortalité peropératoire est très faible (estimée < 0,1 %).

3.4 Implication du patient dans sa prise en charge


 Information du patient16

Certaines informations doivent être apportées au patient afin de lui


permettre :
d’identifier des signes cliniques d’évolution de la maladie :
- une douleur inexpliquée (telle que osseuse, sciatique),
- une anurie ou encore des troubles sensitivomoteurs des
membres inférieurs (pouvant traduire le début d’une
compression médullaire et nécessitant une consultation en
urgence) ;
de limiter les effets indésirables des traitements :
- conseils hygiéno-diététiques lors de la prescription de
l’hormonothérapie,
- maintien d’une activité physique (en prévention notamment de
l’asthénie, de l’ostéoporose).

En outre, une information sera fournie :

16
Pour en savoir plus, consulter Les traitements du cancer de la prostate, collection Guides
patients Cancer info, INCa, novembre 2010, disponible sur http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-
cancers/cancers-de-la-prostate/la-prostate

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sur les modalités d’accès aux ressources et aides disponibles


pour la prise en charge, avec le concours des assistants
sociaux17;
sur les organismes, dont les associations de patients pouvant
soutenir les patients et leur entourage, et notamment les aider à
faire connaître et valoir leurs droits ;
éducation thérapeutique du patient (ETP).

L’éducation thérapeutique du patient est une dimension de la


stratégie de prise en charge de la personne atteinte d’un cancer et
s’inscrit dans le parcours de soins du patient18. Elle a pour objectif
de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux
traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. Elle peut
être proposée dès l’annonce du diagnostic de la maladie ou à tout
autre moment de son évolution.
Elle s’appuie sur :
- une évaluation des besoins et des attentes du patient (diagnostic
éducatif) ;
- la définition avec la personne d’un objectif éducatif, voire la
définition d’un programme personnalisé si la gestion de la
maladie est complexe ;
- la proposition d’un contenu éducatif et la planification de séances
dédiées (individuelles ou collectives) ;
- et l’évaluation de ce que la personne a pu mettre en œuvre dans
sa vie quotidienne.
Pour la personne atteinte d’un cancer de la prostate, l’éducation
thérapeutique contribue au développement de compétences qui
permettent au patient :
de comprendre sa maladie, les traitements et leurs effets
indésirables éventuels, ainsi que la possibilité de participer à un
essai thérapeutique ;

17
Démarches sociales et cancer (2009) : http://www.e-cancer.fr/expertises-publications-de-l-
inca/guides-cancer-info-pour-les-patients
18
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000020892069&idSectionTA=L
EGISCTA000020892071&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20100804

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d’améliorer l’adhésion au traitement ambulatoire en particulier


pour mieux soulager les symptômes ;
de participer à la planification du suivi et son observance après
le traitement (nécessité de contrôles réguliers) ;
d’impliquer son entourage dans la gestion de la maladie, des
traitements et des répercussions qui en découlent.

Les changements du mode de vie (activité physique, activité


professionnelle, équilibre diététique, etc.) ne sont pas requis dans
la majorité des cas, sauf lorsqu’un traitement spécifique ou des
complications intercurrentes les justifient.

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4. Suivi
Ce chapitre définit les actes et examens nécessaires à un suivi de
qualité et s’applique aux patients qu’ils soient pris en charge dans le
cadre de l’ALD, dans le dispositif post-ALD19 ou en dehors de ces
dispositifs d’exonération.

4.1 Objectifs
Détecter les récidives locales ou à distance
Détecter précocement un second cancer
Détecter des effets indésirables tardifs liés au traitement
Veiller à la qualité de vie
Organiser les soins de support nécessaires
Permettre un accompagnement social et une aide à la
réinsertion professionnelle lorsque cela est pertinent

4.2 Organisation
L’organisation du suivi du patient nécessite une coordination entre le
médecin traitant et l’équipe de soins spécialisée, en particulier :
l’interprétation des différents dosages du PSA implique
systématiquement une appréciation spécialisée ;
toute suspicion de récidive (arguments cliniques ou
biochimiques) ; le patient doit être vu par l’équipe spécialisée, la
prise en charge des récidives étant définie dans le cadre d’une
RCP.

 Tumeurs localisées
Chez ces patients, habituellement asymptomatiques, le risque
d’interrompre le suivi est important. La bonne coordination sur le long
terme entre le médecin traitant et l’équipe spécialisée est essentielle
pour maintenir un suivi au long cours de la maladie et limiter le risque
de perte de vue.

19
Le dispositif de suivi post-ALD est défini dans les décrets du 19 janvier 2011 :
n° 2011-74 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023456230&dateTexte=&categorieLien=id
n° 2011-75 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023456236&dateTexte=&categorieLien=id
n° 2011-77 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023456250&dateTexte=&categorieLien=id

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Après traitement à visée curative, les premières consultations post-


thérapeutiques sont réalisées par l’équipe de soins spécialisée.
Le suivi clinique et biochimique (PSA) au long cours peut être
ensuite assuré par le médecin traitant selon les modalités définies
avec l’équipe spécialisée et en concertation avec le patient.

 Tumeur localisée : cas particulier des traitements différés

La surveillance est réalisée par l'équipe spécialisée avec l'aide


du médecin traitant et en concertation avec le patient.

 Maladie avancée

Chez un patient asymptomatique et traité par hormonothérapie, le


suivi au long cours peut être réalisé par le médecin traitant en
alternance avec l’équipe spécialisée selon les modalités définies
avec l’équipe spécialisée et en concertation avec le patient.

4.3 Modalités du suivi du cancer


En l’absence de données suffisantes, les modalités proposées pour le
suivi reposent sur un consensus d’experts.

Le protocole de suivi est adapté à la situation individuelle de chaque


patient. À titre indicatif, le rythme suivant est proposé :
une première visite entre 6 semaines et 3 mois après initiation
du traitement ;
puis tous les 6 mois pendant 3 à 5 ans ;
puis annuellement pendant 15 ans (au-delà de cette période en
cas rémissions clinique et biochimique complètes, le risque
résiduel de récidive est considéré comme très faible).

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Il repose sur :
l’examen clinique (le toucher rectal est inutile en cas de
prostatectomie totale avec PSA indétectable, dans les autres
cas il est recommandé) ;
le dosage du PSA sérique total (le dosage du PSA libre n’a
aucune indication dans la surveillance ou le suivi après
traitement).
Aucun examen d’imagerie systématique n’est recommandé pour les
patients asymptomatiques en l’absence d’élévation significative de la
valeur du PSA.

En cas de tumeur métastatique ayant bien répondu au traitement : un


dosage de la créatininémie, des phosphatases alcalines et de la
calcémie est réalisé tous les 3 à 6 mois.

En cas de suspicion de récidive, la nécessité de réaliser des examens


complémentaires et le cas échéant le choix de ces examens sont
discutés au cas par cas par l’équipe spécialisée (notamment une
scintigraphie osseuse, TDM abdomino-pelvienne, ou IRM, selon le
toucher rectal, le temps de doublement du PSA et la valeur du PSA).

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Tableau 2 - Suivi du PSA et critères de récidive biochimique selon


le traitement initial

TRAITETMENT PARTICULARITES DU CRITERES DE RECIDIVE


INITIAL SUIVI BIOCHIMIQUE
Le PSA devient PSA > 0,2 ng/mL(*)
normalement
indétectable en 4 à En cas d’élévation, un nouveau
PROSTATECTOMIE 6 semaines. contrôle est réalisé à 3 mois
TOTALE Un premier dosage du pour certifier l’anomalie et
PSA est recommandé
estimer le temps de doublement
avant 3 mois (nadir du
20
PSA ). de la valeur du PSA.

Un nadir du PSA < 0,5 PSA > PSA nadir + 2 ng/mL


9
ng/ml est un facteur de
bon pronostic. (critères de Phoenix)

L’obtention du nadir
RADIOTHERAPIE(**) est parfois très tardive En cas d’élévation, un nouveau
OU CURIETHERAPIE (> 36 mois) contrôle est réalisé à 3 à 6 mois
Une nouvelle élévation pour certifier l’anomalie et
du PSA peut être estimer le temps de doublement
observée, même de la valeur du PSA.
après 2 ou 3 ans.
PSA ≥ 1,5 fois le PSA nadir
confirmé lors de 2 dosages
Premier dosage à 3 successifs à au moins 15 jours
HORMONOTHÉRAPIE
mois d’intervalle et après contrôle
d’une testostéronémie effondrée

(*) Définition retenue en cas de PSA initial indétectable (**) En cas d’hormonothérapie
associée, la cinétique du PSA est modifiée et ces critères ne sont plus applicables.

20
Le PSA nadir correspond à la valeur du PSA la plus basse après traitement.

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4.4 Complications et effets indésirables précoces et tardifs


Le suivi et la prise en charge des effets indésirables sont
pluridisciplinaires et coordonnés par le médecin traitant.

Il est rappelé que le dispositif d’autorisation des établissements prévoit


parmi les critères qualité spécifiques à la pratique de la radiothérapie
externe une consultation annuelle en radiothérapie pendant une durée
minimale de 5 ans. Cette fréquence peut être modifiée en vertu des
données de l’état clinique et/ou du bilan de surveillance du patient, ou
dans le cadre d’un programme de recherche clinique21.

 Complications et effets indésirables des traitements

– Après chirurgie
 Précoces
- Incontinence urinaire : survenant dans les premières
semaines après l’intervention, elle est le plus souvent
transitoire. Elle peut nécessiter une rééducation vésico-
sphinctérienne. Si l’incontinence persiste à 1 an (moins de 5 %
des cas), d’autres modalités peuvent être envisagées sur avis
spécialisé (telles que des injections intrasphinctériennes,
ballonnets periuréthraux, bandelettes sous-uréthrales, sphincter
artificiel).
- Dysfonction érectile : une amélioration peut être
observée le plus souvent au cours des 2 années qui suivent
l’intervention. Sa survenue dépend du statut érectile
préopératoire et de la préservation peropératoire des
bandelettes neurovasculaires, lorsque celle-ci peut être
envisagée. La prise en charge de ces troubles peut comporter
des consultations de sexologie, des injections intracaverneuses

21
Le dispositif d’autorisation des établissements est précisé dans le chapitre Bonnes pratiques
communes de prise en charge de tous les cancers, page 36 (pour en savoir plus :
http://www.e-cancer.fr/soins/offre-de-soins-hospitaliere-en-cancerologie/autorisations-en-
cancerologie#critagrement).

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avec ou sans le recours secondaire à un traitement oral (tel


qu’un inhibiteur de la phosphodiestérase), plus rarement un
érecteur à dépression (le recours à la prothèse pénienne est
exceptionnel).
- Anéjaculation : la prostatectomie totale inclut une
ablation des vésicules séminales. L’anéjaculation est donc
constante. En revanche, l’orgasme est préservé.
- Algie pelvienne postopératoire : après un curage
ganglionnaire, elle nécessite la réalisation d’une échographie à
la recherche d’une lymphocèle.

 Tardifs
- Sténose de l’anastomose vésico-urétrale :
d’apparition tardive, elle nécessite un avis spécialisé.

– Pendant et au décours de la radiothérapie


 Précoces (pendant ou au décours de la radiothérapie)
- Troubles rectaux inflammatoires (selles glaireuses et
fractionnées avec ténesmes) et anite avec poussée
hémorroïdaire) : le plus souvent transitoires, ils peuvent être
modérés par un régime sans résidu élargi ou strict et sans
irritants (épices). Une prescription d’un antispasmodique, d’un
antisécrétoire, d’un pansement colique ou de mousse rectale à
base d’hydrocortisone peut améliorer ces symptômes.
- Pollakiurie, impériosité mictionnelle, dysurie : elles
sont le plus souvent régressives, mais peuvent nécessiter une
prise en charge symptomatique.

 Tardifs
- Rectite (le plus fréquent, 5-6 %) : se manifestant par
des rectorragies, nécessite des investigations complémentaires
pour éliminer une autre cause, traitée par un régime sans
résidu, des pansements intestinaux des antisécrétoires, si
invalidante nécessite une prise en charge spécialisée
(électrocoagulation endoscopique).

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- Dysfonction érectile : d’apparition progressive, la


dysfonction érectile survient généralement 12 à 18 mois après
traitement. En l’absence d’hormonothérapie, le traitement par
inhibiteur de la phosphodiestérase (PDE5) est efficace.
- Cystite radique : se manifestant par des hématuries,
elle peut être sévère. Elle nécessite une endoscopie
endovésicale pour éliminer une autre cause et un traitement
adapté allant des traitements locaux à l’oxygénothérapie
hyperbare ou à l’électrocoagulation endoscopique.
- Incontinence urinaire

– Après curiethérapie
 Précoces
- Urétrite
- Dysurie, rétention urinaire rare (moins de 3 %) : prise
en charge symptomatique.
- Troubles rectaux : rares.

 Tardifs
- Dysfonction érectile : d’apparition progressive, elle
peut survenir 3 à 5 ans après le traitement dans 30 à 50 % des
cas, répondant bien aux PDE5.
- Incontinence urinaire (rare).

– Pendant et au décours de l’hormonothérapie


A titre informatif, les principaux effets secondaires décrits sous
hormonothérapie sont présentés dans le Tableau 3, mais sont
variables selon les différentes molécules. Il est nécessaire, pour
chaque molécule, de se conférer à son résumé des caractéristiques du
produit pour identifier ces spécificités.

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Tableau 3 - Résumé des principaux effets indésirables


SURVENUE PRÉCOCE SURVENUE TARDIVE
(dans les semaines suivant l’initiation du
traitement)
Après chirurgie
Incontinence urinaire (souvent résolutive) Sténose de l’anastomose
Dysfonction érectile vésico-urétrale
Perte de l’éjaculation.
Pendant et au décours de la radiothérapie
Troubles ano-rectaux inflammatoires Rectite ou cystite radique
(souvent résolutifs) Dysfonction érectile
Dysurie, pollakiurie, impériosité Incontinence urinaire,
mictionnelle (souvent résolutives) pollakiurie
Après curiethérapie
Urétrite Dysfonction érectile
Dysurie, (souvent résolutive) Incontinence urinaire
Troubles rectaux
Pendant et au décours de l’hormonothérapie*
Les effets secondaires sont variables selon les Anémie
molécules prescrites. On note parmi les plus Ostéopénie
fréquents* :
Augmentation du risque
diminution de la libido, dysfonction érectile cardio-vasculaire
bouffées de chaleur Résistance à l’insuline
prise de poids
* Liste indicative et non exhaustive (se référer au résumé des caractéristiques du
produit prescrit)

 Seconds cancers

L’incidence des tumeurs radio-induites est très faible (< 1 %). Elle
concernerait les cancers du rectum et de la vessie. Dans ce contexte,
toute hématurie doit conduire à la réalisation d’une cystoscopie.
Aucune surveillance spécifique n’est à ce jour recommandée en
dehors des recommandations habituelles de participation aux
programmes nationaux existants. La participation au dépistage
organisé du cancer colorectal doit être encouragée chez les patients
de 50 à 74 ans, selon le programme national en cours.

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5. Bonnes pratiques communes de prise en


charge de tous les cancers
Ces bonnes pratiques constituent des objectifs communs à tous les
professionnels impliqués dans le traitement des patients atteints de cancer.
La participation aux programmes nationaux de dépistage doit être
encouragée. Des outils sont disponibles pour aider le médecin traitant
à en informer les patients22.
La prise en charge des patients atteints de cancer est assurée par
des équipes spécialisées dans des établissements de santé autorisés
à traiter les cancers (cf. encadré 1)
Tout patient traité pour un cancer doit pouvoir bénéficier de mesures
communes pour une prise en charge de qualité (appelées mesures
transversales de qualité) auxquelles le médecin traitant participe (cf.
encadré 2).
Le médecin traitant est le référent médical pour la coordination des
soins à domicile, aux côtés des autres professionnels de santé de
proximité que sont en particulier les infirmiers libéraux, les
pharmaciens et les acteurs des réseaux de santé.
Pour ce faire, il doit recevoir de la part du médecin spécialiste
présentant le dossier en RCP les documents suivants dans un délai
court : le programme personnalisé de soins, le compte rendu de RCP,
le compte rendu d’anatomopathologie et un courrier récapitulatif de
sortie après chaque hospitalisation.
Pendant les traitements, le médecin traitant doit pouvoir gérer en
ambulatoire leurs éventuels effets indésirables, prodiguer les soins de
support nécessaires, et en premier lieu le traitement de la douleur et
la prise en charge de l’asthénie.
De plus en plus de patients guérissant de leur cancer, une
surveillance sur le long terme est nécessaire. Le médecin traitant
coordonne cette surveillance qui peut être alternée entre les
professionnels impliqués dans la conduite des traitements. Elle
permet la recherche d’une récidive, de séquelles ou d’effets
indésirables tardifs des traitements, le dépistage d’un second cancer
(16 % des patients ayant déjà eu un cancer), l’accompagnement
socioprofessionnel et le soutien à la personne. Tous ces éléments
constitueront un programme personnalisé de l’après-cancer qui est
aujourd’hui l’objet d’expérimentations.

22
http://www.e-cancer.fr/depistage

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- 36 -
Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

Encadré 1. Prise en charge dans des établissements autorisés à


traiter les cancers

Pour traiter les malades atteints de cancer, les établissements de


santé doivent disposer d’une autorisation délivrée par l’agence
régionale de santé (ARS).
L’objectif est de garantir la sécurité et la qualité de la prise en charge
des patients.
Les traitements concernés par cette autorisation sont :
 la chirurgie des cancers ;
 la radiothérapie externe ;
 la chimiothérapie et les traitements médicaux du cancer.
Les critères d’autorisation reposent sur :
 une activité annuelle minimale (par exemple : au minimum
30 interventions chirurgicales annuelles pour un cancer
urologique par établissement autorisé à cette activité) ;
 l’accès à des mesures transversales de qualité (cf.
encadré 2) ;
 les critères techniques spécifiques pour chacune des
modalités de traitement du cancer.
La cartographie des établissements autorisés est disponible en
accès libre sur le site Internet de l’Institut national du cancer23.

23
http://www.e-cancer.fr/soins/offre-de-soins-hospitaliere-en-cancerologie

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- 37 -
Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

Encadré 2. Mesures transversales de qualité en cancérologie

Le dispositif d’annonce
Il vise à offrir au patient les meilleures conditions d’information, d’écoute et
de soutien. Il s’articule autour de quatre temps :
- un temps médical : annonce du diagnostic (au mieux en lien avec le
médecin traitant) et proposition de traitement ;
- un temps d’accompagnement soignant : il complète les informations
médicales, informe le patient sur ses droits et sur les associations de
patients existantes ;
- un temps de soutien basé sur l’accompagnement social et l’accès à des
soins complémentaires (psychologue, kinésithérapeute, etc.) ;
- un temps d’articulation avec la médecine de ville pour optimiser la
coordination entre l’établissement de soins et le médecin traitant. Cette
coordination doit être effective dès l’annonce du diagnostic et la
demande d’exonération du ticket modérateur.
La concertation pluridisciplinaire et le respect des référentiels de bonne
pratique
Une proposition de traitement est définie lors de la réunion de concertation
pluridisciplinaire (RCP). Elle s’appuie sur des référentiels de bonne
pratique. La discussion en RCP n’est pas obligatoire si ces référentiels
proposent un traitement validé pour la situation clinique du patient ou si
celle-ci revêt un caractère d’urgence. Le compte rendu de la RCP est
intégré au dossier médical informatisé. Il est transmis systématiquement
au médecin traitant par le médecin spécialiste présentant le dossier en
RCP.

La remise d’un programme personnalisé de soins


Le programme personnalisé de soins (PPS) reprend les différentes étapes
de la prise en charge ainsi qu’un calendrier de soins. Les établissements
autorisés doivent fournir ce programme à leurs patients. Il est transmis au
médecin traitant.

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- 38 -
Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

L’accès aux soins complémentaires et d’accompagnement


Les besoins du patient en soins de support sont évalués dès l’annonce de
la maladie et tout au long du suivi.

Ils visent à améliorer la qualité de vie et le confort du patient pendant la


maladie. Ils se justifient quel que soit le stade d'évolution de la maladie, y
compris en dehors des situations de fin de vie.
Plusieurs types de soutiens et de soins peuvent être proposés : soutien
psychologique, social, traitement de la douleur, prévention et traitement
des troubles de la nutrition, kinésithérapie, prise en charge de la fatigue.

Ces soins sont délivrés en établissement de santé ou en ambulatoire.


Pour les patients souhaitant recevoir ces soins à domicile, le médecin
traitant peut s’appuyer sur les réseaux de soins, l’hospitalisation à domicile
ou les services de soins infirmiers à domicile.

L’accès aux innovations et à la recherche clinique


Des outils existent pour aider le médecin traitant à guider le patient dans
sa réflexion et sa décision de participation à un essai clinique24.

24
http://www.e-cancer.fr/recherche/recherche-clinique

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Annexe 1. Liste des participants

 Sociétés savantes et associations

- Collège de médecine générale (CMG)


- Association française d’urologie (AFU)
- Fédération française des oncologues médicaux (FFOM)
- Société française de radiothérapie oncologique (SFRO)
- Société d’imagerie génito-urinaire (SIGU-SFR)
- Société française de pathologie (SFP)
- Société française du cancérologie (SFC)
- Société française de cancérologie privée (SFCP)

- Association française des infirmiers en cancérologie (AFIC)


- Ligue nationale contre le cancer

 Régimes d’assurance maladie obligatoire

- Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés


(CNAMTS)
- Régime social des indépendants (RSI)

 Membres du groupe de travail

- David AZRIA, radiothérapeute, Val-d’Aurelle, Montpellier


- Jacques BIRGE, médecin généraliste, Boulay
- Catherine CRUVEILLIER-BOCH, médecin-conseil, CNAMTS
- Hugo DELUBAC, médecin généraliste, Arles
- Sébastien DUCOURANT, médecin-conseil, RSI
- Jean Christophe EYMARD, oncologue médical, institut Jean-
Godinot, Reims
- Sophie FERLICOT, anatomopathologiste, hôpital Bicêtre
- Marc FRARIER, médecin généraliste, Garges-lès-Gonesse
- Nicole RAMA, infirmière, clinique Saint-Faron, Mareuil-les-Meaux
- Pierre RICHAUD, radiothérapeute, institut Bergonié, Bordeaux
- Michel SOULIE, urologue, hôpital Rangueil, Toulouse
- Claude SAINT-UPERY, Réseau des malades et des proches,
Ligue nationale contre le cancer

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- 40 -
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 Pour l’Institut National du Cancer

- Laetitia VERDONI – Département des recommandations pour les


professionnels de santé – Direction des soins et de la vie des
malades
- Valérie MAZEAU WOYNAR – Responsable du département des
recommandations pour les professionnels de santé – Direction des
soins et de la vie des malades

 Pour la Haute Autorité de Santé

- Marie-Claude HITTINGER – Service maladies chroniques et


dispositifs d’accompagnement des malades

 Membres du groupe de lecture

- ALLIOT Carol, oncologue médical, Annemasse-Bonneville


- ALLORY Yves, anatomopathologiste, Créteil
- BOLZINGER Jean-Michel, médecin généraliste, Metz
- CHAPET Olivier, radiothérapeute, Lyon
- CHAUVET Bruno, radiothérapeute, Avignon
- CLAVERE Pierre, radiothérapeute, Limoges
- COIFFARD, médecin généraliste, Aix-en-Provence
- COLOBY Patrick, urologue, Pontoise
- DAVIN Jean-Louis, urologue, Avignon
- DE FOURMESTRAUX Nicolas, urologue, Le Havre
- DEBOURDEAU Philippe, oncologue médical, Lyon
- DORE Bertrand, urologue, Poitiers
- DROZ Jean-Pierre, oncologue médical, Lyon
- ESCANDE Anne, oncologue médical, Strasbourg
- FARGE Thierry, médecin généraliste, Châteauneuf -de-Galaure
- FLECHON, oncologue médical, Lyon
- FONTAN Eric, médecin généraliste, Douvaine
- FRACCHIOLLA Sabrina, infirmière, Échirolles
- GOBET Françoise, anatomopathologiste, Rouen
- GRANGIRARD Alain, radiothérapeute, Mulhouse
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- GRAVIS Gwenaëlle, oncologue médical, Marseille


- GRENIER Nicolas, radiologue, Bordeaux
- GROSS GOUPIL Marine, oncologue médical, Bordeaux
- HENNEQUIN Laurent, radiologue, Gentilly
- IRANI Jacques, urologue, Poitiers
- KARST Anne, radiothérapeute, Strasbourg
- LAURENT Robert, médecin généraliste, Alixan
- LECHEVALLIER Eric, urologue, Marseille
- LOULIERE Bertrice, pharmacien, Bordeaux
- LOZE Jean-François, urologue, Marseille
- MAMMAR Vincent, radiothérapeute, Lyon
- MARCHAL Christian, radiothérapeute, Nancy
- MEGE-LECHEVALLIER Florence, anatomopathologiste, Lyon
- MERAD-BOUDIA Zoher, oncologue médical, Lyon
- MOREAU Jean-Luc, urologue, Nancy
- MOREAUD Philippe, médecin généraliste, Pessac
- PASCAL Barbara, anatomopathologiste, Limoges
- PAULY Jean-Marc, médecin généraliste, Rodemack
- PLAINARD Xavier, urologue, Limoges
- PROVANCAL Jocelyne, oncologue médical, Chambéry
- RAVERY Vincent, urologue, Paris,
- REBILLARD Xavier, urologue, Montpellier
- RICHARD Pierre, médecin généraliste, Hericourt
- RUCK Stéphane, oncologue médical, Épinal
- RUFFIER Isabelle, médecin généraliste, Grenoble
- SALOMON Laurent, urologue, Créteil
- SUCHAUD Jean-Philippe, radiothérapeute, Roanne
- VALERI Antoine, urologue, Brest
- ZASADNY Xavier, radiothérapeute, Limoges
- ZITOLI Jean-Louis, gériatre, Verdun

Ont participé à la relecture :


- Pour l’INCa : les Départements dépistage, direction de la santé
publique et Département Médicament, direction des soins et de la
vie des malades
- Pour la HAS : les Services Évaluation des médicaments,
Évaluation des dispositifs, Évaluation des actes professionnels,
Documentation Information des publics et Évaluation économique
et santé publique.

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Annexe 2. Classifications
Classification TNM 2009 du cancer de la prostate

T : tumeur primitive
T0 : tumeur non retrouvée
T1 : tumeur non palpable ou non visible en imagerie
- T1a < 5 % du tissu réséqué
- T1b > 5 % du tissu réséqué
- T1c : découverte sur une biopsie prostatique en raison d’une élévation du
PSA
T2 : tumeur limitée à la prostate (apex et capsule compris)
- T2a : atteinte de la moitié d’un lobe ou moins
- T2b : atteinte de plus de la moitié d’un lobe sans atteinte de l’autre lobe
- T2c : atteinte des deux lobes
T3 : Extension au-delà de la capsule
- T3a : extension extra-capsulaire uni ou bilatérale
- T3b : extension aux vésicules séminales uni ou bilatérale
T4 : tumeur fixée en atteignant d’autres structures que les vésicules
séminales (sphincter externe, rectum, muscles releveurs de l’anus ou de la
paroi pelvienne)

N : ganglions régionaux
N0 : absence de métastase ganglionnaire régionale
N1 : atteintes ganglionnaire(s) régionale(s)
N1Mi : métastase ganglionnaire < 0,2 cm (optionnel)

M : métastases à distance
M0 : Absence de métastases à distance
M1 : métastases à distance
- M1a : atteinte de ganglions non régionaux
- M1b : atteinte osseuse
- M1c : autres sites

On distingue la classification cTNM de la pTNM. La cTNM s’appuie sur les


données dont on dispose en préthérapeutique (examen clinique, biopsies).
Cette classification permet le choix du traitement.

La classification pTNM tient compte des renseignements supplémentaires


apportés par le geste chirurgical et l’histopathologie de la pièce opératoire. On
doit prendre en compte le pT le plus élevé si deux résultats sont à disposition.
La définition du pN implique une exérèse appropriée des ganglions

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concernés. La classification pM implique un examen histologique de la


métastase. La classification pathologique est utilisée pour décider du choix
d’un traitement adjuvant et évaluer le pronostic.

Classification pathologique (pTNM)


pT0 : absence de tumeur identifiée après prostatectomie totale
pT2 : tumeur limitée à la prostate
- pT2a : tumeur limitée à un demi lobe ou moins
- pT2b : tumeur unilatérale avec atteinte de plus d’un demi-lobe, mais
moins de deux
- - pT2C : tumeur bilatérale
pT3 : extension extra-prostatique
- pT3a : extension extra-prostatique uni ou bilatérale incluant le col vésical
- pT3b : envahissement des vésicules séminales uni ou bilatéral
pT4 : envahissement d’autres structures que les vésicules séminales
(sphincter externe, rectum, muscles releveurs de l’anus ou de la paroi
pelvienne)

R : reliquat tumoral postopératoire


L’absence ou la présence d’un reliquat tumoral après prostatectomie totale
(marges chirurgicales) est décrite dans la classification UICC (Union
internationale contre le cancer) à l’aide du symbole R. Son emploi, facultatif,
précise le statut tumoral après le traitement avec une meilleure prédiction du
pronostic.
Les marges après prostatectomie sont codées comme suit :
- Rx : non évalué
- R0 : absence de reliquat tumoral macroscopique ou microscopique
- R1 : reliquat microscopique (focal ou étendue à préciser)
- R2 : reliquat macroscopique

Classification de GLEASON

La classification de Gleason est fondée sur le degré de différenciation de la


tumeur, coté du grade 1 à 5. Le score de Gleason, coté de 2 à 10, est la
somme des deux grades le plus fréquemment représentés dans la tumeur
analysée.

1 Nodule arrondi aux bords bien dessinés fait d’une prolifération de glandes
simples, monotones, arrondies ou ovales, de taille moyenne (plus grande que
dans le grade 3), étroitement regroupées mais restant séparées.

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- 44 -
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2 Aspect comme dans le grade 1, nodule plutôt bien circonscrit, avec


cependant à la périphérie du nodule une infiltration minime du tissu voisin.

3 Glandes séparées, de taille typiquement plus petite que dans les grades 1
et 2, s’insinuant entre les glandes non tumorales, de forme et de taille
irrégulières.

4 Petites glandes fusionnées, ou glandes mal définies avec une lumière


glandulaire mal formée, ou larges massifs cribrifomes, ou glandes cribriformes
à bordures irrégulières, ou glandes fusionnées faites de cellules claires
(aspect hypernéhromatoïde). Il est actuellement proposé que les structures
cribriformes de petite taille et de contours réguliers et arrondis soient classées
en grade 4 (Epstein JI, J Urol 2010).

5 En l’absence de différenciation glandulaire, plages massives, travées ou


cellules isolées, les aspects de comédocarcinome avec nécrose centrale
entourée de structures papillaires, cribriformes ou solides sont classés en
grade 5 (Epstein JI, J Urol 2010).

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Annexe 3. Compte rendu anatomopathologique


Prostate (C61) – biopsies
Identifiant médecin pathologiste
N° de compte rendu
Nom de la structure d’anatomie et cytologie pathologiques et n° FINESS
Signataire du compte rendu
Date de signature du compte rendu

Compte rendu des biopsies


Description des biopsies (sous la responsabilité du préleveur)*
Type de prélèvement
Biopsies prostatiques
Organe/région anatomique
Prostate
Localisation des biopsies dans l'organe
Lobe droit / lobe gauche / apex / base / antérieur / zone de transition / postérolatéral /
emultifocale / autre
Description histopathologique
1
Type histologique
Adénocarcinome prostatique/adénocarcinome atrophique/adénocarcinome
ductal/carcinome neuro-endocrine/carcinome à cellules spumeuses/carcinome
mucineux/carcinome basaloïde/autre
1
Grade histopronostique
Score de Gleason
Extension tumorale
Nombre de biopsies positives/siège des biopsies positives (si indiqué *)/évaluation de
l'envahissement (qualitatif/semi-quantitatif)
Engainement périnerveux : oui/non
Extension au tissu périprostatique : oui/non (si tissu périprostatique observé)

Notes
* Le pathologiste ne peut renseigner ces données que si elles lui ont été transmises.
Un « / » dans le texte équivaut à « ou ».
1
Selon la classification OMS en vigueur. En son absence, la classification utilisée est
à préciser.

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Prostate (C61) – pièces opératoires


Identifiant médecin pathologiste
N° de compte rendu
Nom de la structure d’anatomie et cytologie pathologiques et n° FINESS
Signataire du compte rendu
Date de signature du compte rendu

Compte rendu de la pièce opératoire


Description de la pièce opératoire (sous la responsabilité du préleveur)*
Type de prélèvement
Prostatectomie radicale/cysto-prostatectomie/autre
Organe/région anatomique
Prostate
Localisation de la/des tumeur(s) dans l'organe
Latéralité : lobe droit/lobe gauche/bilatérale
Topographie : apex/base/antérieure/postérolatérale/multifocale/autre
Description histopathologique
1
Type histologique
Adénocarcinome prostatique/adénocarcinome atrophique/adénocarcinome
ductal/carcinome neuro-endocrine/carcinome à cellules spumeuses/carcinome
mucineux/carcinome basaloïde/autre
Absence de tumeur résiduelle (si traitement antérieur)
1
Grade histopronostique
Score de Gleason
Extension tumorale
Limites chirurgicales : négatives/douteuses/positives/en tissu prostatique sain (si
positives : préciser)
Critères permettant de déterminer le pT/pN
Critères relatifs à la tumeur :
Degré d’infiltration de la prostate (< ½ lobe/> ½ lobe/des deux lobes)
État de l’envahissement périprostatique et des organes adjacents

Critères relatifs aux ganglions :


État des ganglions régionaux (si communiqué)
2
pT/pN

Notes
* Le pathologiste ne peut renseigner ces données que si elles lui ont été transmises.
Un « / » dans le texte équivaut à « ou ».
1
Selon la classification OMS en vigueur. En son absence, la classification utilisée est à
préciser.
2
L’année de la classification UICC utilisée est mentionnée dans le texte.
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Annexe 4. Prescription – encadrement


réglementaire
Le protocole de traitement prescrit doit être conforme à l’encadrement
réglementaire des produits qu’il comprend. Les molécules sont prescrites
conformément à leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ou dans le
cadre d’un essai clinique.
Pour des situations plus rares, en attente d’une AMM dans l’indication
concernée, la prescription peut se référer à une autorisation temporaire, que
ce soit dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les
molécules non commercialisées, ou d’un protocole thérapeutique temporaire
(PTT) pour celles bénéficiant d’une AMM par ailleurs.
Enfin, à défaut et par exception, pour les situations non prévues par la
réglementation, le prescripteur porte au dossier médical l’argumentation qui l’a
conduit à sa prescription, en faisant référence aux travaux des sociétés
savantes ou aux publications des revues internationales à comité de lecture.

Référentiels de bon usage (RBU)


Les référentiels de bon usage (RBU) définissent pour les molécules
remboursées en sus des prestations d’hospitalisation les indications
thérapeutiques relevant de leur AMM ou de protocoles thérapeutiques
temporaires (PTT) qui sont des situations de prescription hors AMM
temporairement acceptables.
Ces PTT concernent des molécules bénéficiant déjà d’une autorisation de
mise sur le marché dans une indication autre que celle ici concernée, en
attente de leur extension d’indication.
Les PTT sont prévus par le décret n° 2005-1023 du 24 août 2005, modifié par
le décret n° 2008-1121 du 31 octobre 2008, relatif au contrat de bon usage
des médicaments et des produits et prestations mentionnés à l’article L.162-
22-7 du Code de la sécurité sociale.
Les référentiels de bon usage et protocoles thérapeutiques temporaires en
cancérologie sont disponibles sur le site de l’Institut National du Cancer :
http://www.e-cancer.fr et sur celui de l’Afssaps : http://www.afssaps.fr/.

Autorisation temporaire d’utilisation (ATU)


L'Afssaps délivre à titre exceptionnel, conformément à l'article L. 5121-12 du
Code de la santé publique, des autorisations temporaires d'utilisation (ATU)
pour des spécialités pharmaceutiques ne bénéficiant pas d'autorisation de
mise sur le marché (AMM) en France. Les ATU sont disponibles sur le site de
l’Afssaps http://www.afssaps.fr/

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Annexe 5. Prise en charge de la douleur


La recherche de manifestations douloureuses doit être systématique chez tout
patient atteint d'un cancer dès l’annonce du diagnostic et tout au long du suivi.
La prise en charge de la douleur implique une évaluation globale de la
personne, notamment de sa qualité de vie (fatigue, incapacités, anxiété,
dépression, troubles du sommeil).
Le traitement est adapté à la nature de la douleur, au contexte et au terrain.
La douleur peut être due au cancer et/ou aux traitements mis en œuvre. La
douleur liée aux soins ou aux examens doit être prévenue.
Les principes de la prise en charge médicamenteuse sont décrits dans le
tableau ci-dessous. Les approches non pharmacologiques (kinésithérapie
notamment) peuvent aussi être utiles.
En cas de symptômes douloureux insuffisamment contrôlés ou nécessitant
une prise en charge particulière (neurostimulation électrique transcutanée par
exemple), le patient sera orienté vers un médecin ou une structure
spécialisée.

1. Douleurs par excès de nociception (mécanisme classique de la douleur -


lésions de tissus provoquant un influx douloureux transmis par un système
nerveux intact)
 répondent aux antalgiques
 co-antalgiques parfois nécessaires : corticoïdes, topiques locaux
(anesthésiques, cicatrisants, AINS), antispasmodiques, bisphosphonates.
Échelle antalgique de l’OMS Dans tous les cas, réévaluation rapide
 Palier 1 : paracétamol, AINS, (efficacité, effets indésirables) pour
adaptation traitement (idéalement 48 h)
 Palier 2 (opioïdes faibles) : Traitement opioïde :
codéine, dihydrocodéine, tramadol
 Palier 3 (opioïdes forts) : sulfate de
- Dose plafond au palier 2, pas de limite de
morphine, chlorhydrate de morphine, dosage au palier 3
fentanyl, buprénorphine, oxycodone et - Palier 3 : traitement sur mesure (titration
hydromorphone du dosage)
- Prévenir si possible les effets
indésirables (en particulier au palier 3 :
constipation, nausées, etc.)
2. Douleurs neuropathiques (ressenties comme des décharges électriques, des
élancements, des sensations de brûlure, des sensations de froid douloureux et
des picotements dans le territoire de nerfs atteints)
 traitement première ligne par gabapentinoïdes (gabapentine, prégabaline)
ou antidépresseurs tricycliques (imipramine, amitryptiline, clomipramine)
ou clonazepam (hors AMM)
3. Douleurs mixtes (nociceptives + neuropathiques) : tramadol, oxycodone, sulfate
de morphine : possible en monothérapie en première intention

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Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

Annexe 6. Références
Circulaire N° Institut National du Cancer
DHOS/SDO/2005/101 du 22 (INCa), Comptes rendus
février 2005 relative à d’anatomopathologie : données
l'organisation des soins en minimales à renseigner pour une
cancérologie. [online]. 2005. tumeur primitive [Online]
Disponible: URL: http://www.e-
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/ cancer.fr/soins/lanatomopathologi
circulaire_101_220205.pdf e#compte-rendu

Plan Cancer 2009-2013 [online]. American College of Radiology


2009. Disponible: URL: (ACR). Postradical prostatectomy
http://www.e- irradiation in prostate cancer
cancer.fr/component/docman/doc [online]. 2010. Disponible: URL:
_download/3855-brochure-plan- http://www.acr.org/secondarymain
cancer-2009-2013 menucategories/quality_safety/ap
p_criteria/pdf/expertpanelonradiati
Institut de veille sanitaire (InVS), ononcologyprostateworkgroup/po
Institut National du Cancer stradicalprostatectomyirradiationin
(INCa), réseau Francim, Institut prostatecancerdoc6.aspx.
national de la santé et de la
recherche médicale (Inserm), Salomon L, Azria D, Bastide C,
Hospices civils de Lyon (HCL). Beuzeboc P, Cormier L, Cornud F
Projections de l'incidence et de la et al. Recommandations en onco-
mortalité par cancer en France en urologie 2010 : cancer de la
2009 [online]. 2009. Disponible: prostate. Prog Urol 2010;20
URL: (Suppl 4):S217-51.
http://pmb.santenpdc.org/opac_cs
s/doc_num.php?explnum_id=825 American Urological Association
1 (AUA). Cryosurgery for the
Treatment of Localized Prostate
Institut National du Cancer Cancer [online]. 2008. Disponible:
(INCa), Ligue nationale contre le URL:
cancer. Recommandations http://www.auanet.org/content/me
nationales pour la mise en œuvre dia/cryosurgery08.pdf.
du dispositif d'annonce du cancer
dans les établissements de santé
[online]. 2005. Disponible: URL: British Association of Urological
http://www.e- Surgeons (BAUS), British Uro-
oncology Group (BUG), and
cancer.fr/component/docman/doc
British Prostate Group (BPG).
_download/1341-
MDT (Multi-disciplinary Team)
recommandationsnationalesdano
Guidance for Managing Prostate
v05pdf
Cancer - 2nd Edition [online].
HAS / Service maladies chroniques et dispositifs d’accompagnement des malades
INCa / Département des recommandations pour les professionnels de santé
Révision janvier 2012
- 50 -
Guide ALD n° 30 : Cancer de la prostate

2009. Disponible: URL: Morgan SC, Walker-Dilks C,


http://www.baus.org.uk/OneStopC Eapen LJ, Winquist EW, Chin JL,
MS/Core/CrawlerResourceServer. Loblaw DA et al. Adjuvant
aspx?resource=46DCF307-C35A- Radiotherapy Following Radical
49DC-A434- Prostatectomy for Pathologic T3
277247665440&mode=link&guid= or Margin-Positive Prostate
20cddeffbd274b5cbec7ba0e6f721 Cancer [online]. 2010. Disponible:
dcc. URL:
https://www.cancercare.on.ca/co
European Association of Urology mmon/pages/UserFile.aspx?fileId
(EAU). Guidelines on Prostate =14042
Cancer [online]. 2010. Disponible:
URL: National Comprehensive Cancer
http://www.uroweb.org/gls/pdf/Pro Network (NCCN). Prostate
state%20Cancer%202010%20Ju Cancer V.1.2011 [online]. 2011.
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Horwich A, Parker C, Bangma C, /physician_gls/f_guidelines.asp.
Kataja V. Prostate cancer: ESMO
Clinical Practice Guidelines for National Institute for Health and
diagnosis, treatment and follow- Clinical Excellence (NICE).
up. Ann Oncol 2010;21 (Suppl Prostate cancer: diagnosis and
5):v129-33. treatment [online]. 2008.
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Hummel S, Simpson EL, http://guidance.nice.org.uk/CG58/
Hemingway P, Stevenson MD, Guidance/pdf/English.
Rees A. Intensity-modulated
radiotherapy for the treatment of Saskatchewan Cancer Agency
prostate cancer: a systematic (SCA). SCA Clinical Practice
review and economic [online]. Guideline for Prostate Cancer
Health Technology Assessment [online]. 2008. Disponible: URL:
2010. Disponible: http://www.saskcancer.ca/adx/asp
http://www.hta.ac.uk/execsumm/s x/adxGetMedia.aspx?DocID=529,
umm1447.htm 528,3,1,Documents&MediaID=15
60&Filename=SCA_Prostate_Gui
delines_Dec31_2008.pdf.

HAS / Service maladies chroniques et dispositifs d’accompagnement des malades


INCa / Département des recommandations pour les professionnels de santé
Révision janvier 2012
- 51 -
52
HAS / Services Maladies chroniques et dispositifs d’accompagnement des malades
Toutes les publications de la HAS et de l’INCa sont téléchargeables
INCa / Département des recommandations
sur www.has-sante.fr pour les professionnels de santé
et www.e-cancer.fr
ISBN : 978- 2- 11- 128515- 6

ISBN : 978- 2- 11- 128515- 6

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