Chapitre 1 - Support - Matière Et Classes Des Matériaux PDF
Chapitre 1 - Support - Matière Et Classes Des Matériaux PDF
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Support de cours :
Connaissances des matériaux
Préparé par :
Pr. BIH LAHCEN & Pr. EL AKILI CHARAF
Généralités
Les objets qui nous entourent, que nous manipulons quotidiennement, sont tous constitués d’une
matière choisie pour sa bonne adaptation à la fonction de l’objet en question et au procédé utilisé pour
conférer à l’objet la forme souhaitée. La notion de matériau est donc rigoureusement indissociable de
l’intérêt que peut présenter la substance en question pour l’obtention d’un objet fini.
Les matériaux sont des solides que l’homme élabore et utilise non seulement pour fabriquer ses maisons,
ses vêtements, ses moyens de transport (automobiles, avions, bateaux, engins spatiaux), ses moyens de
communication et d’information, mais aussi pour construire son équipement industriel et aménager son
environnement (équipement collectif, routes, ponts, aménagements urbains).
La réalisation d’un produit fini résulte donc de plusieurs interactions comme indiquées dans la figure
suivante :
Définitions
De manière symbolique et résumée, un matériau est une matière dont on fait un matériel. De manière
plus précise et plus complète : un matériau est la forme marchande d’une matière première choisie en
raison de propriétés d’usage spécifiques et mise en œuvre par des techniques appropriées pour
l’obtention d’un objet de géométrie donnée à fonction préméditée.
Propriétés
Les propriétés d’usage des matériaux ont essentiellement deux origines :
1) leur composition chimique (nature des espèces atomiques qui les constituent);
Les atomes des éléments chimiques diffèrent par leur structure à l’échelle subatomique, c’est-à-dire le
nombre et la nature des particules élémentaires qui les constituent :
* noyau : protons et éventuellement neutrons;
* cortège électronique gravitant autour du noyau : électrons en nombre égal aux protons dans un atome à
l’équilibre.
La masse de l’électron est négligeable devant celle du proton ou du neutron :
Les propriétés chimiques d’un élément proviennent essentiellement de ses électrons, et en particulier de
ceux de la couche externe, appelés électrons de valence; ces propriétés sont donc liées au groupe
(colonne du tableau de classification périodique) auquel il appartient.
Les éléments du groupe VIII, appelés gaz rares ou nobles, sont caractérisés par une couche externe
complète; ceci leur confère une stabilité chimique exceptionnelle (Figure ci-dessous).
Effet de la température
La température de la matière mesure essentiellement le degré d’agitation et de désordre (ou entropie) des
atomes qui la constituent. Lorsqu’elle s’élève, les atomes vibrent autour de leur position moyenne
occupant ainsi un espace plus important (d’où la dilatation thermique) et se déplaçant plus facilement
(d’où la diffusion et la mobilité atomique). Ce n’est qu’au zéro absolu de l’échelle Kelvin qu’ils seraient
rigoureusement immobiles.
À température élevée, la matière est à l’état gazeux, état caractérisé par une distance importante entre
atomes ou molécules disposés alors en désordre. Un gaz est donc compressible et très fluide. Sa viscosité
est de l’ordre de 10– 5 poiseuilles (Pl) ou (Pa.s).
À température plus basse, les forces d’attraction interatomiques ou intermoléculaires deviennent non
négligeables devant l’agitation thermique et peuvent provoquer le passage à l’état liquide. Les atomes ou
molécules sont alors en désordre, mais à courte distance. Un liquide est donc fluide et peu compressible.
Sa viscosité est de l’ordre de 10-3 ou 10-4 Pl.
À température encore plus basse, les forces d’attraction interatomiques devenant encore plus
prépondérantes, la matière peut passer à l’état solide cristallisé, augmentant ainsi en général sa compacité.
Les atomes sont alors ordonnés et à longue distance. Un solide cristallin est donc très peu fluide et très
peu compressible. Sa
viscosité est de l’ordre de 1017 Pl.
Si l’abaissement de température s’effectue rapidement par rapport à la mobilité atomique, les atomes
n’ont pas la possibilité de s’ordonner avant que l’arrêt de la diffusion ne les immobilise. Le liquide se fige
alors en solide amorphe ou vitreux, les atomes y sont en désordre à longue distance. La viscosité d’un
solide vitreux varie continûment avec la température depuis celle d’un liquide jusqu’à celle d’un solide, la
limite liquide/solide s’établissant à une viscosité d’environ 1015 Pl.
Effet de la pression
La pression joue également un rôle dans les changements d’état de la matière. Une augmentation de
pression tend à élever les températures de changement d’état, car son action stabilise les états condensés
(solide, liquide), par rapport à l’état dispersé (gazeux) :
- Liaisons-hydrogène entre molécules d’eau H2O dans la glace ou entre un hétéro-élément et l’hydrogène
dans les molécules.
Les polymères thermoplastiques qui sont constitués de macromolécules de taille limitée, linéaire ou
ramifiée, et qui sont fusibles à haute température. Ils sont mis en forme par coulage (extrusion,
injection...).
Au contraire, les polymères réticulés à structure tridimensionnelle forment la classe des thermodurcis. Ils
ne fondent pas mais se décomposent à température élevée.
Les élastomères (couatchouc thermodurcis) sont obtenus au départ de polymères linéaires ayant
généralement une masse moléculaire comprise entre 100 000 et 500 000 et qui sont caractérisés par des
liaisons secondaires extrêmement faibles. Ils sont donc des liquides très visqueux.
VI-Les composites
En associant des matériaux appartenant à différentes classes – ou même simplement des matériaux
différents bien qu’appartenant à la même classe – il est possible d’obtenir une combinaison de propriétés
inédite, ajustable à la demande de l’utilisateur : légèreté et ténacité, transparence et conduction électrique
ou thermique.
Cette association peut se présenter sous des formes diverses :
1) Deux matériaux massifs simplement juxtaposés et soudés pour former une même pièce; on parle alors
de pièce bimatériau ou de matériau hybride.
2) Un matériau déposé à la surface d’un autre, afin de conférer à la pièce qu’ils forment des propriétés
différentes en surface et dans la masse : on parle alors de revêtement. Un résultat analogue peut être
obtenu par un traitement de surface, en modifiant la chimie et/ou la structure superficielles d’un
matériau massif après mise en forme.
3) Deux matériaux combinés à l’état dispersé, à une échelle nettement inférieure à celle de la pièce, ce qui
permet – du moins pour les calculs et raisonnements à l’échelle de la pièce – de considérer l’ensemble
comme un matériau homogène à propriétés nouvelles.
Selon leur structure et la nature de leurs composants, les propriétés des matériaux composites sont
extrêmement variables : pour la plupart, elles sont intermédiaires entre les propriétés des matériaux qui
les constituent. Parfois cependant, certaines propriétés émergentes (propriétés résultant de l’ensemble de
la structure et des constituants du matériau) peuvent prendre des valeurs inattendues.
Les composites sont définis en général comme étant des produits formés de l'association de d’une
matrice et un renfort. Ce matériau de renfort est dispersé sous forme de particules, fibres courtes ou
fibres longues au sein d’une matrice qui les enrobe. Le choix des renforts et de la matrice, de leur
disposition, de
leur fraction respective, permet à l’élaborateur du matériau de le concevoir pratiquement «sur mesure » à
la demande.
Renforts
Les rôles des renforts consistent à :
– supporter les efforts appliqués;
– conférer au composite sa rigidité élastique et sa résistance à la rupture, éventuellement à haute
température.
Ils doivent également être compatibles avec la matrice du composite sur le plan chimique, c’est-à-dire
assurer une adhérence interfaciale renfort-matrice suffisante et stable dans le temps.
Les principaux types de renforts se distinguent par leur géométrie (particules, billes, fibres courtes, fibres
longues), par leur disposition, notamment pour les fibres (aléatoire 3D, feutres, nappes de mat 2D,
nappes unidirectionnelles, tissages 2D, tissages 3D) ou par leur nature.
Matrices
La matrice d’un composite a pour rôles :
– d’enrober les renforts, les protégeant ainsi du milieu extérieur;
– d’assurer une répartition spatiale homogène des renforts;
– de transmettre aux renforts les efforts extérieurs et de les répartir ;
– de conférer la forme à la pièce de matériau composite : ce sont elles qui conditionnent l’aptitude à la
mise en forme du composite.
Selon la nature de la matrice, on peut classer les composites d'une façon générale en trois principales
catégories qui sont :
- Composites à matrice organique : cette famille est utilisée maintenant dans l'industrie avec
plusieurs types de fibres de renforcement. Son emploi reste limité par la tenue en température de
la matrice en polymère. Leur développement industriel a été très rapide.
- Composite à matrice métallique CMM : ils sont essentiellement à base d'aluminium et fibres
céramiques, permettant un service à des températures plus élevées.
- Composite à matrice minérale : ils permettent des emplois à très hautes températures.