Chapitre I - Généralités
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Chapitre I - Généralités
Moez BEYAOUI
Institut Supérieur de Gestion Industrielle – Sfax (ISGI)
Présentation du document ---- Ce document s’adresse aux étudiants inscrits en 1ère année
Licence en Génie Mécanique. Il vise à découvrir la science des matériaux. Le principal
objectif consiste à établir les relations entre les propriétés mécaniques à une échelle donnée
et la structure du matériau à une échelle inférieure. Ce qui permet de trouver, pour une
application particulière, la solution matériau la plus adaptée.
Cours _ Science des Matériaux II
I. Introduction et historique
Les objets qui nous entourent, que nous manipulons quotidiennement, sont tous constitués
d’une matière choisie pour sa bonne adaptation à la fonction de l’objet en question et au
procédé utilisé pour conférer à la forme souhaitée. La notion de matériau est donc
rigoureusement indissociable de l’intérêt que peut présenter la substance en question pour
l’obtention d’un objet fini (Figure 1).
Ainsi un matériau est la forme marchande d’une matière première choisie en raison des
propriétés d’usage spécifiques et mise en œuvre par des techniques appropriées pour
l’obtention d’un objet de géométrie donnée à fonction préméditée.
La maîtrise de nouveaux matériaux a été à l’origine de révolutions dans l’histoire des
technologies. Les âges de la préhistoire sont d’ailleurs définis par les matériaux employés, âge
de la pierre, âge du bronze, du fer.
Aujourd’hui, le nombre de matériaux ou en tout cas le nombre de références est considérable
et en constante augmentation. En effet, la science des matériaux permet de concevoir de
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Les matériaux de structure peuvent être classés en quatre grandes familles, selon la nature des
liaisons entre les atomes, dont on peut résumer les propriétés principales comme suit :
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4- Les composites
Ce sont des combinaisons hétérogènes de matériaux issus de ces trois familles, mais
dont la structure est définie en fonction de l’application (béton armé, composite
carbone-epoxy etc…).
Figure 2 _ Distribution du module de Young pour les différentes classes des matériaux
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La Figure 2 présente la distribution du module de Young pour les différentes classes des
matériaux.
Lorsqu’elle s’élève, les atomes vibrent autour de leur position moyenne, occupant ainsi un
espace plus important (d’où la dilatation thermique) et se déplaçant plus facilement (d’où la
diffusion et la mobilité atomique). Ce n’est qu’au zéro absolu de l’échelle Kelvin qu’ils
seraient rigoureusement immobiles.
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– À température élevée, la matière est à l’état gazeux, état caractérisé par une distance
importante entre atomes ou molécules disposés alors en désordre. Un gaz est donc
compressible et très fluide.
– À température plus basse, les forces d’attraction interatomiques ou intermoléculaires
deviennent non négligeables devant l’agitation thermique et peuvent provoquer le passage à
l’état liquide. Les atomes ou molécules sont alors en désordre, mais à courte distance. Un
liquide est donc fluide et peu compressible.
– À température encore plus basse, les forces d’attraction interatomiques devenant encore plus
prépondérantes, la matière peut passer à l’état solide cristallisé, augmentant ainsi en général
sa compacité. Les atomes sont alors ordonnés et à courte distance. Un solide cristallin est
donc très peu fluide et très peu compressible.
– Si l’abaissement de température s’effectue rapidement par rapport à la mobilité atomique,
les atomes n’ont pas la possibilité de s’ordonner avant que l’arrêt de la diffusion ne les
immobilise. Le liquide se fige alors en solide amorphe ou vitreux, les atomes y sont en
désordre à courte distance. La viscosité d’un solide vitreux varie continûment avec la
température depuis celle d’un liquide jusqu’à celle d’un solide.
On distingue plusieurs types de propriétés des matériaux selon leurs utilisations. Par exemple,
dans le cas du développement des ordinateurs, ce sont essentiellement les propriétés
physiques qui sont en cause. Par contre, dans le cas du développement des moteurs d’avions,
ce sont les propriétés mécaniques et chimiques qui sont déterminantes. Les principales
propriétés des matériaux se regroupent donc en :
- Modules d'élasticité,
- Limite d'élasticité, écrouissage, ductilité.
- Viscosité, vitesse de fluage, amortissement
- Charge à la rupture, résistance à la fatigue, à l'usure, …
- Conductibilité électrique,
- Conductibilité thermique, chaleur spécifique,
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Il est primordial de choisir les matériaux les mieux adaptés aux applications envisagées. Les
critères de choix doivent prendre en compte les facteurs suivants :
- Les fonctions principales des objets et des structures dont la réalisation est
envisagée ; il est par exemple nécessaire de déterminer les modes de mise en charge,
les températures ainsi que les conditions générales d’utilisation ;
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Si le métal a été substitué au bois, c’est avant tout parce qu’il se prête mieux au formage et
qu’il possède des propriétés contrôlables et moins sensibles à l’humidité ce qui facilite la
fabrication d’objets en grande série et qui augmente la fiabilité.
On tend également à alléger les structures et les objets en mouvement pour réaliser des
économies énergétiques. C’est pour ce motif que l’on a introduit dans la construction
automobile des matériaux polymères qui ont une masse volumique ρ voisine de 1,5 g.cm-3
alors que celle de la tôle d’acier, constituant actuellement la majeure partie des carrosseries,
est voisine de 8 g.cm-3. On allège également les carrosseries en utilisant des tôles d’acier plus
minces à haute résistance produites par une meilleure connaissance des mécanismes de
durcissement (aciers à grains fins) ou par l’emploi de tôle d’aluminium à laminage répétitif.
Cependant, les matériaux plus légers ont des propriétés mécaniques moins élevées que celles
des matériaux traditionnels comme les aciers. Pour des applications qui font intervenir des
contraintes mécaniques en traction, il faut prendre en considération le rapport E/ρ pour choisir
le type de matériaux à utiliser.
La valeur de ce rapport est pratiquement équivalente pour les aciers et pour l’aluminium. Par
contre, pour les polymères thermoplastiques ce rapport / est environ 10 fois plus petit. Ce
simple calcul nous montre que, malgré leur faible densité, l’emploi des polymères ne peut être
utilisé lorsque les contraintes mécaniques sont importantes.
L’utilisation des matériaux fait intervenir d’autres critères de choix (résistance à la corrosion,
apparence…) que celui de la résistance mécanique. Dès lors, les matériaux polymères
organiques se développent à un rythme accéléré d’autant plus que grâce à l’introduction de
fibres à haut module (carbone, verre, etc.) on obtient des propriétés mécaniques supérieures à
celles des matériaux ferreux tout en gardant une masse spécifique inférieure à 2 g.cm-3. Ces
matériaux appelés matériaux composites s'introduisent progressivement dans divers marchés
porteurs (aviation, construction automobile, articles de sport). Le développement des
composites reste freiné par leur coût de production et de fabrication plus élevé que celui des
matériaux classiques. Il pose également de sérieux problèmes de recyclage.
La fabrication des verres de montre a subi elle aussi, au fil des ans, une évolution
considérable. On a d’abord remplacé le verre minéral fragile par un verre organique
(polymère) résistant à l’impact mais rayable. Actuellement, on utilise également comme verre
de montre une plaquette de monocristal de saphir synthétique qui est un matériau céramique
qui associe transparence, résistance au choc et résistance au rayage.
Ces exemples montrent que les matériaux sont en développement constant.
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Un matériau mis au point pour une application spécifique a souvent des retombées dans
d’autres domaines de la technologie. Ce développement croissant des matériaux et qui est
associé à une meilleure interprétation théorique de leur comportement a abouti, dans les
années 50, à la naissance de la science des matériaux. Celle-ci est étroitement associée à la
notion de microstructure.