Lfa 152 0019
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Introduction
L’intégration scolaire est un sujet important de débats et de recherches.
Le terme inclusion, utilisé principalement dans les pays anglophones, est
récemment venu concurrencer, dans de nombreux pays dont la France, le
terme intégration pour désigner les pratiques de scolarisation « au plus près
de l’école ordinaire ».
Aux États-Unis, même si le terme inclusion (inclusion, inclusive school,
inclusive education) est quelquefois synonyme d’intégration (voir par
exemple Whitworth, 1999 ; Dyson, 2002), il représente le plus souvent un
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1. Nous appelons « besoins éducatifs particuliers » (special educational needs), les besoins
d’élèves qui, lorsque les pratiques d’intégration scolaire ne sont pas mises en place, les
conduisent vers des dispositifs ségrégatifs (Whitworth, 1999). Ce terme rassemble donc les
élèves ayant besoin d’une adaptation de l’enseignement du fait d’une déficience (motrice,
sensorielle), d’un trouble ou d’un retard mental mais aussi plus généralement tous les élèves
qui du fait de leurs difficultés, peuvent se trouver exclus des parcours ordinaires de scolarisation.
2. Le masculin est utilisé à titre épicène.
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5. Ce type de projet existe dans tous les pays sous des noms différents (Individual Educa-
tion Plan aux USA, plan d’intervention personnalisé au Québec, projet personnalisé de
scolarisation en France, etc.).
6. Là encore, le principe de normalisation a été, au moins aux États-Unis, une source d’inspi-
ration déterminante pour la définition de ces pratiques. Initialement utilisé dans les pays
scandinaves pour les personnes handicapés (Lemay, 1996), il a été étendu par Wolfensber-
ger pour toutes les personnes susceptibles de subir un désavantage (Wolfensberger, 1972 ;
Wolfensberger & Thomas, 1983).
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Toute pratique est pensée à priori pour être adaptée au plus grand
nombre. Dans cette optique, une pédagogie de projet ou le travail à partir
de situations complexes, permettent une différenciation effective sans
surcharger le professeur par la gestion de groupes multiples. Le travail en
partenariat au sein de l’équipe pédagogique et en liaison avec des experts
permet de disposer d’un éventail de solutions qui ne se limite pas à ce que
l’enseignant isolé peut mettre en place dans sa classe. Les professionnels de
l’école sont engagés dans un dispositif de formation d’équipe qui leur
permet de maintenir leurs connaissances et compétences à jour.
Tableau synthèse : trois modèles de prise en charge des enfants
à besoins éducatifs particuliers
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7. Typologies des handicaps permettant de déterminer qui est handicapé, à quel degré, etc.
Ces typologies sont présentées dans l’article de Catherine Dorison, dans ce même numéro.
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désavantage sans qu’il ait pour origine une maladie ou une déficience
(Fougeyrollas, 1995).
La conception du handicap a donc changé, on le perçoit maintenant en
terme de désavantage. En conséquence c’est la société, et dans le cas de
l’école, l’établissement scolaire et les prises en charge éducatives offertes
aux élèves qui conduisent, ou non, à des situations handicapantes pour les
élèves porteurs d’une déficience, et plus généralement pour tout élève à
besoins éducatifs particuliers. De fait, on s’aperçoit que l’approche inclu-
sive ne désigne pas simplement une intégration « poussée », elle résulte
d’un changement paradigmatique et conduit à un changement structurel
(Harvey, 1995) de l’école qui a maintenant la mission d’accompagner tous
et chaque enfant à avancer au mieux dans les apprentissages.
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Conclusion
Partant d’une question d’évolution terminologique, nous avons pointé
une différence conceptuelle ayant des conséquences importantes sur les
pratiques éducatives pour tous les enfants. Nous avons fait remarquer qu’il
pouvait y avoir des avantages, dans la situation française, à utiliser un terme
pour qualifier les dispositifs éducatifs répondant aux besoins particuliers
des élèves selon les principes de l’école inclusive.
Un mot est nécessaire pour désigner ces pratiques, que ce soit inclu-
sion, ou tout autre mot que l’on jugera une traduction plus pertinente.
Bien sûr, le seul changement de mot ne permettra pas de changer les
pratiques, mais il permettra de penser autrement l’accueil de tous les
enfants à l’école ordinaire… car les mots aussi font les choses (Plaisance,
1999).
La mise en place d’une école inclusive nécessite de relever de nombreux
défis, aussi bien au niveau des attitudes, des ressources que des savoir-faire
(Vienneau, 2002). Cependant, face à l’espoir quelle suscite pour de très
nombreux jeunes et leurs familles, nous ne pouvons plus attendre pour
« faire que l’École de tous et de chacun, l’École de tous les âges de la forma-
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Serge THOMAZET
Bibliographie partielle
(la bibliographie complète est consultable sur mon site :
http://www. auvergne.iufm.fr/ER/sthomazet/sthomazet.htm)
• Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées (2005), J. O. n˚ 36 du 12 février 2005,
p. 2353 : NOR: SANX0300217L.
• PLAISANCE É. (1999), « L’éducation spéciale… ou comment les mots pour les
choses », Éducation, 17 (1), p. 49-61.
• WOLFENSBERGER W. & THOMAS S. (1983), Passing : programme d’analyse des
systèmes de services : application des buts de la valorisation des rôles sociaux : manuel
des critères et des mesures de la valorisation des rôles sociaux, Gatineau, Les Commu-
nications Opell (rééd. 1988).
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