Cours de Macro UOR

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UNIVERSITE OFFICIELLE DE RUWENZORI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE


GESTION

COURS DE MACROECONOMIE APPROFONDIE


Dispensé par Doctorant Jean Bosco MULENDU

À l’intention des étudiants de PREMIERE ANNEE DE LICENCE

Année académique 2019-2020


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INTRODUCTION
Contrairement à la microéconomie, la macroéconomie est une approche d’analyse
économique qui étudie le comportement des agents économiques considérés dans leur
ensemble sur le plan national, régional, continental voire mondial.

L’objet de la macroéconomie est donc la compréhension de l’activité économique dans son


ensemble. Cette tâche est très complexe et semble impossible tellement les économies sont
complexes. C’est pourquoi les économistes ont réduit l’économie nationale à un certain
nombre de catégories économiques à propos desquelles ils posent un certain nombre
d’interrogations fondamentales telles que : (i) quelles sont les causes des fluctuations
économiques ? (ii) pourquoi le chômage ou l’inflation augmentent ? (iii) les politiques
économiques sont elles efficaces pour résoudre les problèmes ?....

Ces phénomènes peuvent être conjoncturels ou structurels. Dans ce dernier cas, ils relèvent
de la croissance économique, c'est-à-dire de la longue période. La macroéconomie traite
donc des phénomènes conjoncturels de courte période, avec un stock de capital donné. Les
questions principales abordées par cette discipline gravitent autour du niveau de
production, du chômage, de l’inflation ou enfin des équilibres extérieurs.

Et pour tenter de comprendre ces phénomènes, les économistes se donnent une


représentation simplifiée de la réalité, en recourant à la modélisation. Mais cette tâche est
loin d’être aisée, la représentation pertinente de la réalité n’est pas une évidence. Et la
même réalité peut être représentée de plusieurs manières selon l’objectif visé par l’étude et
surtout selon les hypothèses émises sur le système économique et sur son fonctionnement.
Les hypothèses sont fondamentales parce qu’elles fixent le cadre général de l’analyse, et
les fondements des comportements des variables.

En sciences économiques, la multiplicité des écoles de pensée s’explique en grande partie


par la multiplicité des hypothèses émises sur le fonctionnement de la sphère économique
de la société. Et c’est pourquoi ce cours s’efforce de proposer systématiquement deux
approches différentes des phénomènes étudiés : une approche classique (néoclassique) et
une approche keynésienne. Le clivage fondamental visé par ce cours se rapporte à la
pertinence de l’intervention publique dans la vie économique.

Cette dernière proposition annonce d’ailleurs l’objet de ce cours : qu’en est-il de


l’efficacité des politiques économique dans la résolution des problèmes des fluctuations de
la production, du chômage, de l’inflation ou des déséquilibres extérieurs ?
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La réponse à cette interrogation suppose la construction de modèles économiques qui fera


l’objet de la deuxième partie de ce cours. Mais cette construction suppose que les éléments
essentiels qui composent ces modèles soient explicités et ceci nous préoccupera dans la
première partie de ce cours.

Depuis la parution en 1936 de la Théorie générale de J. M. Keynes, la macroéconomie a


vu successivement s’affronter puis se réconcilier deux traditions distinctes. Dans la logique
keynésienne, tout part de la demande, c’est à dire du volume des commandes ou
des débouchés. Le chômage est alors dû à une insuffisance persistante de la
demande. L’Etat doit par conséquent intervenir en augmentant les dépenses
publiques, en réduisant les impôts ou en demandant à la Banque centrale de diminuer
les taux d’intérêt.

Pour la logique néoclassique, tout part de l’offre, c’est à dire des conditions d’une
production rentable pour les entrepreneurs. Le chômage est alors dû à un coût du travail
trop élevé, si bien qu’il n’est pas rentable pour les entreprises d’embaucher toutes les
personnes à la recherche d’un emploi. L’Etat doit par conséquent lutter contre les
“rigidités” qui empêchent le marché du travail de “fonctionner correctement” (syndicats,
salaire minimum, protection de l’emploi, allocations chômage,...).

Une alternative consiste à baisser les charges sociales sur les bas salaires afin de concilier
équité redistributive et lutte contre le chômage. Par ailleurs, le plein emploi dans cette
conception est l’état normal des affaires et les politiques interventionnistes de l’Etat ne
sont pas les bienvenues.

Un courant de synthèse moderne existe en réalité depuis la fin des années ’70. On admet
l’existence simultanée des deux types de mécanismes à court terme, et pour reconnaître
que seule la théorie néo-classique est valable à moyen (long) terme.

Ce cours a pour objectif d’aider les étudiants à comprendre la réflexion macroéconomique,


d’appréhender et d’analyser les effets des politiques macroéconomiques. Pour y arriver, ce
cours est structuré comme suit :
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Plan du cours

Chapitre I : LES GRANDEURS MACROECONOMIQUES

Chapitre II : LE MARCHE DE LA MONNAIE

Chapitre III : LE MODELE IS-LM

Chapitre IV : LE MARCHE DU TRAVAIL

Chapitre V : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE : Synthèse

Chapitre VI : LA COURBE DE PHILIPS

Chapitre VII : INFLATION, ACTIVITE ET CROISSANCE DE LA MASSE


MONETAIRE

Chapitre VIII : LES ANTICIPATIONS : Outils fondamentaux

Chapitre IX : MARCHES FINANCIERS ET ANTICIPATIONS

Chapitre X : ECONOMIE OUVERTE, MARCHE DES BIENS ET DES CAPITAUX

Chapitre XI : LE MARCHE DES BIENS DANS UNE ECONOMIE OUVERTE

Chapitre XII : LA PRODUCTION, LE TAUX D’INTERET ET LE TAUX DE CHANGE


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Chapitre I : LES GRANDEURS MACROECONOMIQUES


Les grandeurs macroéconomiques ont déjà fait l’objet d’un cours de comptabilité nationale
en G3. Néanmoins, ici, nous rappelons les agrégats fondamentaux économiques les plus
utilisés, à savoir : la production (Y), le chômage (U), l’inflation (i).

I.1. La production globale


Pour calculer la production nationale, la notion souvent utilisée est le PIB par tête. Il est
fort corrélé avec d’autres variables importantes (espérance de vie, consommation, etc.).

I.1.1. PIB, Valeur ajoutée et revenu


La mesure de la production globale en comptabilité nationale est le PIB (produit Intérieur
Brut). Il y a trois façons équivalentes (approches) de concevoir le PUB d’un pays :

- L’approche production : d’après cette approche, le PIB est la valeur des biens et
services finaux produits dans l’économie durant une période donnée ou tout
simplement le PIB est la somme des valeurs ajoutées créées dans l’économie au cours
d’une certaine période.
- L’approche revenu : d’après cette approche, le PIB est la somme des revenus
distribués dans l’économie à une période donnée.
- L’approche dépense : d’après cette approche, le PIB est la somme des dépenses
nationales liées à la consommation des ménages, à la consommation de l’État, à la
consommation des entreprises (investissement) et aux exportations nettes des
importations.

Prenons l’exemple suivant d’une économie composée de deux types d’entreprise :

Entreprises sidérurgique
Chiffre d’affaires 100 $
Dépenses 80 $ (revenu du travail)
Profits 20 $ (revenu du capital)

Constructeurs automobiles
Chiffre d’affaires 210 $ (valeur ajoutée totale = PIB)
Dépenses 170 $
Salaires 70 $ (revenu du travail)
Achat d’acier 100 $
Profit 40 $ (revenu du capital)

TD : Calculons le PIB de cette économie selon l’approche revenu et l’approche production.


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- Le PIB comme la somme de biens finaux (production)


On a un seul bien final : l’automobile.
Le PIB est de 210 € (chiffre d’affaires du bien automobile) : seul bien final dans cette
économie car le bien sidérurgique est un bien intermédiaire utilisé dans la production du
bien final (les voitures). L’acier n’est pas comptabilisé dans la valeur du produit final.

- Le PIB comme somme des valeurs ajoutées


Rappelons que la valeur ajoutée par une firme durant le processus de production est la
valeur de sa production moins la valeur de ses consommations intermédiaires. Ainsi donc :
La valeur ajoutée des entreprises sidérurgiques égale à 100 – 0 = 100 €
La valeur ajoutée des entreprises automobiles sera égale à 210 - 100 = 110 € et par
conséquent PIB = ∑ 𝑉𝐴 = 100 + 110 = 210 €

- Le PIB comme la somme de revenu distribué dans une économie


Rappelons qu’une fois que l’entreprise ait payé ses consommations intermédiaires, ses
revenus sont distribués comme suit :
 Une partie de ses revenus est prélevé par l’État sous la forme des taxes sur les ventes
(impôts indirects) ;

 Une autre partie sert à payer les salariés (revenus du travail)

 Le reste va dans les caisses de l’entreprise (revenu du capital : EBE)

Pour notre cas,


Les impôts indirects = 0 + 0 = 0
Revenu du travail = 80 + 70 = 150
Revenu du capital = 20 +40 = 60
D’où, le PIB égal à 0 + 150 + 60 = 210 €

Note importante :
Le PIB, d’après l’approche de la dépense est égale à :𝑃𝐼𝐵 = 𝐶 + 𝐺 + 𝐼 + 𝑋 − 𝑀 Il n’est
pas possible d’être calculé dans cette économie faute d’absence des renseignements sur les
différentes dépenses de consommation.
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I.1.2. PIB nominal et PIB réel


I.1.2.1. Le PIB nominal
Le PIB nominal s’appelle aussi PIB au prix courant. Le PIB au prix courant est la somme
des quantités des biens finaux produits multipliés par leurs prix courants. Cette définition
fait apparaitre que le PIB nominal peut croître dans le temps, pour deux raisons :
- La production de la plupart des biens croît avec le temps ;
- Le prix de la plupart des biens croît aussi.

I.1.2.2. Le PIB réel


Pour mesurer l’évolution de la production au cours du temps, il faut éliminer cet effet de
hausse des prix. C’est pourquoi, on définit le PIB réel.

Le PIB réel appelé aussi « PIB en termes des biens » ou « PIB au prix constant », « PIB
ajusté de l’inflation » ou « PIB au prix de l’année de référence t » ; est la somme des
quantités des biens finaux multipliés par un prix constant (et non pas courant).

Le taux de croissance du PIB communément appelé « taux de croissance économique » est


le taux de croissance du PIB réel qui se calcule comme suit :

𝐘𝐭 − 𝐘𝐭−𝟏
𝐫= ∗ 𝟏𝟎𝟎
𝐘𝐭−𝟏

Avec Yt le PIB réel de l’année t.

Les périodes de croissance positive sont appelées « expansions » et les périodes de


croissance négatives sont appelées « récessions ».

I.1.3. La composition du PIB


D’après l’optique dépense, le PIB est composé d’éléments suivants :
- La consommation (C) : elle regroupe les biens et services achetés par les ménages.
C’est la composante la plus importante du PIB.

- L’investissement (I) : regroupe l’investissement des entreprises (achats de nouveaux


terrains ou des nouvelles machines) et investissement des particuliers (achat des
nouvelles maisons ou de nouveaux appartements).

- Les dépenses gouvernementales (G) : correspondent aux achats des biens et services
par les autorités locales ou nationales.

- La différence entre les exportations (X) et les importations (M) est appelée
« exportations nettes des importations » ou tout simplement « exportations nettes ».
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- La différence entre les biens produits et les biens achetés pour une année est la
« variation de stock » notée « ΔS ». En négligeant la variation de stock, on a : PIB = C
+ I + G + X – M.

Exercice : Détermination de la part de C, de I, de G, de X et de M dans le PIB de la RDC.

I.2. Le taux de chômage


Le taux de chômage est le ratio (rapport) entre le nombre des chômeurs et la population
active :

𝐔
𝛍=
𝐋
Avec U le nombre des chômeurs et L la population active.

La population active est la somme du nombre des travailleurs employés et du nombre des
chômeurs : L = N + U. Avec, N le nombre des travailleurs et U le nombre de chômeurs. La
population active est donc le nombre des personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans)
ayant l’emploi au pays.

Sont classés comme chômeurs, les personnes en âge de travailler, disponibles et qui
recherchent exactement un emploi. Les personnes sans emploi qui sont découragées et
cessent de chercher l’emploi ne sont pas comptabilisés comme chômeurs.

𝐏𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 =
𝐏𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧 â𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫

Le taux de chômage est directement lié au niveau du PIB d’un pays (cf. la théorie du
marché du travail de Keynes). La relation entre les variations de taux de chômage et le taux
de croissance de PIB est appelée « Loi d’OKUN ».

Un taux de croissance élevé est associé à une baisse du taux de chômage et un taux faible
de croissance s’accompagne d’une hausse du chômage.

Exercice : Vérification empirique de la loi d’OKUN dans l’économie congolaise.

I.3. Le taux d’inflation


L’inflation est une hausse entretenue du niveau général des prix. Le taux d’inflation est le
taux d’accroissement du niveau des prix. Le problème est de définir le niveau général de
prix. On utilise surtout deux mesures :
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- Le déflateur de PIB de l’année t, Pt se définit comme le rapport entre le PIB nominal


et le PIB réel de l’année t. Il se détermine par la formule suivante :

𝐏𝐈𝐁 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥𝐭
𝐏𝐭 =
𝐏𝐈𝐁 𝐫é𝐞𝐥𝐭

Le taux de variation de ce déflateur donne le taux d’inflation. Le PIB nominal est don
égal au PIB réel multiplié par le déflateur du PIB. Illustrons cela par l’exemple ci-
dessous :

Année PIB nominal PIB réel Pt 𝑷𝒕 − 𝑷𝒕−𝟏


𝒊=
𝑷𝒕−𝟏

2002 48 47 1,021 –
2003 50 51 0,98 -0,02 = -2 %
2004 60 58 1,034 0,034 = 3,4 %
2005 80 78 1,025 -0,976 = -97,6%

- L’indice de prix à la consommation (IPC)


Pendant que le déflateur du PIB donne le prix moyen des biens inclus dans le PIB, l’indice
de prix à la consommation (IPC) donne le prix du panier de consommation moyen d’un
consommateur urbain. Il est souvent capté par l’indice de PAASCHE calculé sur les prix
des biens de première nécessité constituant le panier de consommation de la ménagère. Il
mesure le coût de la vie.

Il existe une relation entre l’inflation et le chômage qui est souvent décroissante. Cette
relation est appelée « courbe de Philips ». D’après cette relation, on observe que quand le
taux de chômage est faible, l’inflation s’accroît et lorsque le taux de chômage est élevé,
l’inflation décroît en général.

Exercice : Vérification empirique de la courbe de Philips par l’économie congolaise :


i = f(U) avec i = a0+a1U.

I.4. Long, moyen et court terme


Les déterminants de l’évolution du PIB dépendent de l’horizon temporel considéré.
- À court terme (quelques années), les mouvements du PIB sont principalement
déterminés par les fluctuations de la demande (variation dans la confiance des
consommateurs).
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- À moyen terme (une décennie), le PIB est déterminé par les facteurs d’offre tels que
le stock de capital, le niveau technologique, la taille de la main d’œuvre, etc.

- À long terme (quelques décennies), le PIB est déterminé par les facteurs qui
déterminent l’évolution du stock de capital et du niveau technologique tel que le
système éducatif, le taux d’épargne ou le rôle du gouvernement, etc.

APPLICATIONS
Exercice 1

1. Rappelez quelles sont les 3 optiques vues dans le cours, utilisées pour calculer le PIB
et quelles sont les décompositions du PIB selon chacune de ces optiques.

Réponse :

- Optique de production : PIB = somme des VA

- Optique revenu : PIB = revenu des particuliers (salaires) + revenu des entreprises
(rémunération du capital) + revenu de l’État (Impôt indirect).

- Optique dépense : PIB = C + I + G + X – M

2. Classez les transactions décrites ci-dessous selon la décomposition du PIB par


dépense :
 Boeing vend un avion à l’American Air Force qui est une entreprise publique
Réponse : Dépense publique (G).
 Boeing vend un avion à American Air Line, une entreprise privée.
Réponse : Dépense de l’entreprise (I).
 Boeing une entreprise américaine, vend un avion à Air France.
Réponse : Exportation (X).
 Boeing construit un avion afin de le vendre l’année prochaine.
Réponse : Investissement (I).
 Boeing vend un billet d’avion à un particulier.
Réponse : Consommation des ménages (C).

Exercice 2
Supposons que l’économie d la Chine ne produise que des voitures hybrides et des voitures
diesels toutes vendues sur le marché intérieur. En plus des voitures, elle consomme du
pétrole qu’elle importe et considérons les données du tableau suivant :
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Bien Voiture diesel Voiture hybrides Barils de pétrole


Année Prix Q Prix Q Prix Q
2006 20 000 $ 100 35 000 $ 10 40 $ 8 000
2007 22 000 $ 80 25 000 $ 30 70 $ 7 000
TD :
- En utilisant l’année 2006 comme base, calculez le PIB réel de la Chine en 2006 et
2007. Calculez également le taux de croissance réel entre 2006 et 2007.
- Reprenez la 1ère question en utilisant l’année 2007 comme base. Le taux de
croissance réel dépend-il de l’année de base choisie ?
- Calculez le déflateur du PIB pour chaque année sur base 2006. Déduisez-en une
mesure de l’inflation.
- Considérez l’indice de prix à la consommation (IPC). Calculez-le pour 2006 et
3007 en base 2006. Donnez le chiffre d’inflation correspondant. Donnez également
deux raisons pouvant expliquer l’écart entre l’inflation mesurée par l’IPC et celle
mesurée par le déflateur du PIB.
Réponse :

a. PIB réel en 2006 et en 2007 en base 2006

 PIB réel en 2006 = ∑(𝑄2006 𝑃2006 ) = PIB nominal de 2006 = 100*20 000 +
10*35000 = 2 350 000 $

 PIB nominal en 2007 = ∑(𝑄2007 𝑃2007 ) = 80*22000 + 30*25000 = 2 510 000 $

 PIB réel en 2007 = ∑(𝑄2007 𝑃2006 ) = 80*20 000 + 30*35 000 = 2 650 000 $

Le taux de croissance économique entre 2006 et 2007 est :

𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2007 −𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2006 2 650 000 − 2 350 000


r= = = 0,12765 = 12,8%
𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2006 2 350 000

Donc, entre 2006 et 2007, cette économie s’est accrue de 12,8%.

b. PIB réel en 2006 et 2007 en base 2007

 PIB réel en 2006 = ∑(𝑄2006 𝑃2007 ) = 100*22 000 + 10*25 000 = 2 450 000 $

 PIB réel en 2007 = ∑(𝑄2007 𝑃2007 ) = 80*22 000 + 30*25 000 = 2 510 000 $

𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2007 −𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2006 2 510 000 − 2 450 000


 r= = = 0,0245 = 2,45%
𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2006 2 450 000

Le taux de croissance réel dépend de l’année de base car 12,8% est différent de 2,45%.
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c. Le déflateur de PIB pour chaque année en base 2006


𝑃𝐼𝐵 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙2006(2006) 2 350 000
 Déflateur de 2006 (2006) = Y2006(2006) = = ∗ 100 =
𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2006(2006) 2 350 000

100
𝑃𝐼𝐵 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙2007(2006) 2 510 000
 Déflateur de 2007 (2006) = Y2007(2006) = = ∗ 100 =
𝑃𝐼𝐵 𝑟é𝑒𝑙2007(2006) 2 650 000

94,72
 Taux d’inflation entre 2003 et 2007 (2006) est égal à :
𝑌2007(2006) − 𝑌2006(2006) 94,72 − 100
𝑖= = = −0,0528 = −𝟓, 𝟑%
𝑌2006(2006) 100
d. L’IPC pour 2006 et 2007 en base 2006
∑ 𝑄𝐵 𝑃𝐶
On sait que IPC = PPAASCHE =
∑ 𝑄𝐵 𝑃𝐵

Avec,
QB : la quantité de l’année de base
PB : le prix de l’année de base
PC : le prix de l’année courante
100(25000) + 10(35000) + 8000(40)
𝐼𝑃𝐶2006(2006) = ∗ 100 = 100
100(20000) + 10(35000) + 8000(40)
100(22000) + 10(25000) + 8000(70)
𝐼𝑃𝐶2006(2006) = ∗ 100 = 112,7
100(20000) + 10(35000) + 8000(40)
𝐼𝑃𝐶2007 −𝐼𝑃𝐶2006 112,7−100
Le taux d’inflation entre 2006 et 2007 (base 2006) = = ∗
𝐼𝑃𝐶2006 100

100 = 12,7%
Cet écart provient du fait que :
- Dans l’IPC, on considère les biens importés qui peuvent se révéler
particulièrement sujet à l’inflation (inflation importée). Ici, par exemple, le
déflateur ne tient compte des biens importés qu’indirectement en ce sens qu’ils font
augmenter le coût de production et peuvent se répercuter sur le prix de vente. À ce
titre, le déflateur a tendance à sous-estimer l’inflation lorsque les prix des biens
importés augmentent.

- L’IPC a tendance à surestimer l’inflation en ne prenant pas en compte la


possibilité de substitution entre les biens qui ont haussé le prix et les biens dont les
prix sont restés rigides.
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Exercice 3
1. Explicitez la loi d’OKUN.
2. Explicitez la courbe de PHILIPS
3. Donnez les principaux déterminants du PIB :
. À court terme
. À moyen terme
. À long terme
4. Différenciez la population active de la population en âge de travailler.
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Chapitre II : LE MARCHE DE LA MONNAIE


II.1. Quelques notions importantes
Le revenu est ce que l’on gagne en travaillant, ou ce que l’on reçoit en intérêt ou
dividendes. Il est exprimé en unité de temps. C’est donc un flux.

L’épargne est la partie du revenu après impôt qui n’est pas dépensé.

La richesse financière ou la richesse ou le patrimoine est la valeur de tous les actifs


financiers d’un individu moins tous les engagements financiers. C’est un stock. Les actifs
financiers qui peuvent être utilisés directement pour acheter des biens, sont appelés « la
monnaie ».

La masse monétaire c’est la quantité de monnaie en circulation dans une économie.


La quantité de monnaie disponible dans une économie donnée à un moment donné
est mesurée par la masse monétaire qui traduit l’ensemble des moyens de paiement détenus
par les agents non financiers.

Au sens le plus strict du terme, il s’agit de l’agrégat M1 qui traduit les disponibilités
monétaire et qui regroupe la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. La monnaie
fiduciaire est l’ensemble des billets (et pièces) en circulation (c'est-à-dire détenus par les
agents non financiers). Cette composante de la monnaie est appelée monnaie centrale du
fait qu’elle est émise exclusivement par la Banque Centrale. La monnaie scripturale traduit
les dépôts à vue des agents non financiers auprès du système bancaire. Cette monnaie
bancaire est mobilisable par les chèques, les ordres de virement ou les cartes de paiement.
Donc : M1 = B + DAV (où B = billets et DAV = dépôts à vue)

Mais de plus en plus souvent, la masse monétaire est assimilée à l’agrégat M2 qui
tient compte aussi de la quasi-monnaie c'est-à-dire : les dépôts à terme, les comptes
spéciaux d’épargne, les certificats de dépôt et les avoirs en devises :

M2 = M1 + Quasi monnaie.

L’investissement est un terme que les économistes réservent à l’achat des nouveaux biens
ou capitaux (machines, bureaux, usines…). Quand on veut parler de l’achat d’actions ou
d’autres actifs financiers, le terme utilisé est placement (investissement des actifs
financiers).
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 14

Un titre : un document représentatif de propriété, de participation ou de créance.


Une obligation : titre représentatif d’une créance (titre de remboursement des dettes).
Une action : titre de participation dans une société.

I.2. La demande de la monnaie


Supposons que l’on ait deux choix entre deux actifs financiers :
- La monnaie (monnaie fiduciaire et dépôts à vue : M1), qui peut être utilisée pour les
transactions, mais ne rapporte aucun intérêt ;

- Les titres, qui ne peuvent pas être utilisés dans les transactions mais rapportent le taux
d’intérêt positif « i ».

Détenir toute sa richesse sous forme de monnaie est bien pratique. On évite les frais qu’on
aurait eus avec les titres. Mais cela signifie également ne recevoir aucun revenu sous forme
d’intérêt. Avec les titres, on reçoit les intérêts sur toute sa richesse, mais il faut supporter
certains coûts. Il faut donc détenir à la fois des titres et la monnaie. Mais, dans quelle
proportion ?

La part de richesse que les individus détiennent sous forme de monnaie dépend de deux
variables (demande de monnaie) :
- Leur niveau de transaction : on peut avoir assez de liquidités pour éviter de devoir
vendre trop souvent des titres pour avoir de la monnaie.

Exemple : on dépense 50 000$ par mois, on veut garder deux mois de dépenses dans
sa poche (10 000$). Il reste donc 50 000 – 10 000 = 40 000$ qu’il faut affecter à
l’achat des titres.

- Le taux d’intérêt des titres : la seule raison de détenir une partie de sa richesse en
titre est qu’il rapporte en intérêts (coût d’opportunité de la monnaie) ou le prix de la
renonciation de la consommation actuelle pour la consommation future.

Plus le taux d’intérêt est élevé, plus les agents économiques placeront la part de leur
richesse en titres et moins ils demanderont de la monnaie fiduciaire. On peut supposer
que la quantité de demande de monnaie « Md », que la population souhaite détenir,
vérifie la relation suivante : Md = P.Y-L(i)

Md : La demande de monnaie augmente proportionnellement au revenu nominal P.Y (on


peut en effet considérer que le niveau de transaction est à peu près proportionnel au revenu
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 15

nominal). Si le revenu nominal double de Y à 2P.Y, alors la demande de monnaie passe de


PY-L(i) à 2(PY-L(i)). Il double donc aussi.

La demande de monnaie dépend négativement du taux d’intérêt. C’est ce qui exprime la


fonction L(i) et le signe (-). Une augmentation du taux d’intérêt diminue la demande de
monnaie.

La demande de monnaie dépend positivement du revenu nominal et négativement du taux


d’intérêt.

Pour un niveau donné du revenu nominal, un taux d’intérêt plus bas augmente la demande
de la monnaie. Pour un niveau donné de taux d’intérêt, une augmentation du revenu
nominal augmente la demande de monnaie. Illustrons les deux cas :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 16

i i

i i

Md = f(Y’>Y)
i’> i Md = PY-L(i)
Md = f(Y)

Md < Md’ Md Md < Md’ Md

II.3. Détermination du taux d’intérêt


II.3.1. La demande de monnaie, l’offre de monnaie et le taux d’intérêt d’équilibre
Nous allons supposer que toute la monnaie est fiduciaire, mise en circulation par la Banque
Centrale (BC). L’équilibre sur le marché financier requiert que l’offre de monnaie Ms soit
égale à la demande de monnaie : Ms = Md. En utilisant l’équation de demande de monnaie,
la condition d’équilibre s’écrit Ms = P.Y - L(i). Cette relation d’équilibre est appelée
« LM ».

Le taux d’intérêt doit être tel que l’offre de monnaie (exogène car indépendante du taux
d’intérêt) soit égale à la demande de monnaie (fonction décroissante du taux d’intérêt).

II.3.1.1. Détermination du taux d’intérêt


i

Ms L’offre de la monnaie de dépend pas du


taux d’intérêt. Elle dépend plutôt de la
politique de la banque centrale. C’est
pourquoi, sa droite est verticale.
L’augmentation du revenu nominal
i*
conduit à une augmentation du taux
Md
d’intérêt.
*
M Md
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 17

II.3.1.2. les effets d’une augmentation du revenu nominal sur le taux d’intérêt

i Ms
Lorsque le revenu nominal
augmente, le taux d’intérêt
augmente aussi et les agents
i’ > i
économiques vont beaucoup
d
M = f(Y’>Y) placer leur argent que de les
i
dépenser pour motif de
d
M = f(Y)
transaction.
M* Md

II.3.2. La politique monétaire et les opérations d’open market


Si la banque centrale veut augmenter la quantité de monnaie dans l’économie, elle peut
soit :
- Diminuer le taux d’intérêt directeur (taux de réescompte) ;

- Exiger (obliger) aux banques commerciales de détenir des réserves obligatoires à un


niveau donné ;

- Plafonner le crédit octroyé par les banques commerciales ;

- Procéder à la politique d’open market qui consiste à acheter les titres (les bons de
trésor) et imprimer de la monnaie pour le payer (en cas d’augmentation de la masse
monétaire) ou à vendre les bons de trésor pour retirer la circulation de la monnaie si
elle veut diminuer la quantité des monnaies dans l’économie.

De ce qui précède, on conclut que l’offre de la monnaie dépend de la politique de la


banque centrale et non du taux d’intérêt, et pour cette raison, on dit que l’offre de la
monnaie est exogène et par conséquent, sa courbe est verticale.

L’actif de la banque centrale est constitué des titres qu’elle détient. Le passif est constitué
de la quantité des monnaies en circulation dans l’économie. Une opération d’open market
au cours de laquelle la banque centrale achète des titres et émet de la monnaie, augmente
l’actif et le passif du même montant. Elle constitue, dans les économies modernes, la
méthode standard utilisée par les banques centrales pour modifier le stock de monnaie.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 18

Considérons un bon de trésor permettant le versement de 100 $ dans un an. Si on note Pb


le prix de ces titres, son rendement au taux d’intérêt est :

𝟏𝟎𝟎 − 𝐏𝐛
𝐢=
𝐏𝐛

𝑖. 𝑃𝑏 = 100 − 𝑃𝑏

𝑖. 𝑃𝑏 + 𝑃𝑏 = 100

𝑃𝑏 (1 + 𝑖) = 100.
100
D’où, 𝑃𝑏 = 100+𝑖

D’une façon générale, si un titre promet le versement d’un montant égal à C après une
𝑐
échéance, alors le prix de ce titre est égal à 𝑃𝑏 = 𝑐+𝑖

Résumé :
- Le taux d’intérêt est déterminé par l’égalité par l’égalité de l’offre et de la demande de
monnaie ;
- La banque centrale change l’offre de monnaie en utilisant les politiques monétaires
telles que celles d’open market : lorsque la banque mène une politique pour augmenter
la masse monétaire, on parle de la politique monétaire expansionniste ; dans le
contraire, on parle de la politique monétaire restrictive ;
- Quand la banque centrale augmente l’offre de la monnaie en achetant des titres, le prix
de titres augmente et leur taux d’intérêt diminue (augmentation de la monnaie en
circulation) ;
- Quand la banque centrale diminue l’offre de monnaie en vendant des titres, le prix de
titres diminue et leur taux d’intérêt augmente (diminution de la masse monétaire) ;
- L’augmentation du revenu nominal fait augmenter le taux d’intérêt ;
- Le prix d’un titre dépend inversement de son taux d’intérêt.

II.3.3. La demande et l’offre de monnaie banque centrale


La façon la plus simple d’analyser la détermination du taux d’intérêt est de penser en
termes d’offre et de demande de monnaie banque centrale :
- La demande de monnaie banque centrale est égale à la demande d’espèce des agents
majorées de réserves de banques commerciales. L’offre de monnaie banque centrale
est sous le contrôle direct de la banque centrale (exogène) ;
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 19

- Le taux d’intérêt d’équilibre est tel que la demande et l’offre de monnaie banque
centrale sont égales. Si on écrit la demande de monnaie par : Md = P.Y.L(i) et si on
suppose que les agents détiennent une proportion fixe des monnaies en liquide, la
demande d’espèces peut s’écrire : Cd = cMd = c.P.Y.L(i) et la demande de dépôt à vue
est égale à :

Dd = (1 – c).Md = (1 – c).P.Y.L(i)

APPLICATIONS
Exercice 1
Supposons que le revenu annuel d’un particulier est Yt = 30 000 $ portant son patrimoine à
Wt = 100 000 $. Supposons de plus que la demande de monnaie est donnée par l’équation
suivante :

𝑀𝑡𝑑 = 𝑃𝑡 . 𝑌𝑡 (0,25 − 𝑖𝑡 )

Avec Pt, le niveau général de prix (IPC = 1).


On suppose que les titres proposés soient des obligations à un an permettant de rapporter
100$
a. Calculer le prix de titre lorsque le taux d’intérêt est de 5%, de 10% ;

b. Rappeler la contrainte de richesse liant le patrimoine, al demande de monnaie et la


demande des titres ;

c. Quelles sont les demandes de monnaie (𝑀𝑡𝑑 ) et de titres (𝐵𝑡𝑑 ) lorsque le taux
d’intérêt est de 5% et de 10% :

d. Décrivez l’effet du taux d’intérêt sur la demande de monnaie.

Réponse :
Exercice 2
Supposons que la demande de monnaie est donnée par l’équation : 𝑀𝑡𝐷 = 𝑃𝑡 . 𝑌𝑡 (0,25 − 𝑖𝑡 )
Supposons, par ailleurs que le revenu est de 100 et que l’offre de monnaie Ms est de 20.
TD :
a. Calculez le taux d’intérêt d’équilibre « i », à l’équilibre sur le marché financier ;
b. Dégagez la courbe IS-LM à partir de l’équilibre sur le marché financier ;
c. Comment une hausse de monnaie affecte-t-il cette courbe LM ?
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 20

d. Comment une augmentation de la production affecte-t-il cette courbe LM ?


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 21

Chapitre III : LE MODELE IS-LM


La courbe IS est l’équilibre (réel) sur le marché des biens et services (courbe décroissante).
La courbe LM (monétaire) sur le marché de la monnaie (courbe croissante). Le croisement
entre les deux courbes est le seul point où le marché est parfaitement équilibré.

Le modèle IS-LM dérive de la théorie keynésienne qui a servi des cadres d’analyses
macroéconomiques surtout jusqu’en 1970 avant que la crise monétaire de 1975 vienne
remettre en cause le fondement du modèle IS-LM.

III.1. L’équilibre sur le marché des biens (IS)


L’équilibre sur le marché des biens et services, en économie fermée, est formulé en se
servant de l’équation de la demande globale suivante :
Y = C + I + G : en économie fermée
Y = C + I + G + X – M : en économie ouverte
Il sied donc d’expliciter chacune des composantes de cette demande globale. La variable Y
représente la production nationale (PIB) et une fois multiplié par le niveau général des
prix, on obtient le revenu national.
Et, comme l’analyse keynésienne est une analyse de court terme, on suppose que le prix ne
change pas (Niveau Général de Prix NPG = IPC = 1). Par conséquent, Y = PIB =Revenu
national et représente l’offre globale des biens et services dans une économie pendant que
C + I + G + (X - M) est la demande globale.
Et, à l’équilibre sur le marché des biens et services (IS), l’offre globale est égale à la
demande globale.

III.1.1. La consommation (C)


III.1.1.1. Définition
La consommation désigne la quantité des biens ou des services qui, par usure ou
destruction, concourent à la satisfaction des besoins humains.

On parle de consommation intermédiaire ou productive lorsque l’usage d’un bien ou d’un


service (autre que les biens de capital fixe et des services marchands) contribuent à la
production d’un autre bien ou d’un autre service.

III.1.1.2. Propension moyenne, marginale à consommer et la loi d’ENGEL


1. Propension moyenne et marginale à consommer
Le comportement de consommation de ménages sont caractérisés en premier lieu par la
décision de partage de leur revenu Y entre la consommation C et l’épargne S. dans une
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 22

perspective classique, la consommation est le résidu de l’épargne (Y = S + C alors C = Y –


S) tandis que dans l’approche keynésienne, l’épargne est le résidu de la consommation (Y
= C+S alors S = Y – C).
La propension moyenne à consommer (PMC) est le rapport du montant de la
consommation à celui du revenu disponible (le revenu disponible étant le revenu du
consommateur après déduction des taxes). Donc,
𝑪
𝑷𝑴𝑪 = 𝒀 (0 ≤ 𝑃𝑀𝐶 ≤ 1).
𝒅

La propension marginale à consommer (PmC) montre la variation de la consoation entre


deux périodes lorsque le revenu disponible varie d’une unité, c’est-à-dire :
𝝏𝑪
𝑷𝑴𝑪 = avec toujours (0 ≤ 𝑃𝑚𝐶 ≤ 1)
𝝏𝒀𝒅
De même, on peut aussi définir les propensions moyennes et marginales à épargner :
𝑺
𝑷𝑴𝑺 = avec (0 ≤ 𝑃𝑀𝑆 ≤ 1)
𝒀𝒅

𝝏𝑺
𝑷𝒎𝑺 = avec (0 ≤ 𝑃𝑚𝑆 ≤ 1)
𝝏𝒀𝒅

Exercice : Comparaison entre Rwanda et RDC du point de vue PMC et PMS (propension
moyenne à consommer et à épargner).

Il est montré que PMC + PMS = 1 et PmC + PmS = 1

Lorsqu’on s’intéresse à la question de savoir comment la consommation varie en termes de


pourcentage lorsque le revenu varie de 1%, il faut calculer le coefficient d’élasticité
comme suit :

∆𝐶
∆𝐶 𝑌𝑑 ∆𝐶 𝑌𝑑 𝑃𝑚𝐶 ′ 𝑃𝑚𝐶
∈𝑟 = 𝐶 = ∗ = ∗ = ; 𝑑 𝑜ù ∈𝑟 =
∆𝑌𝑑 𝐶 ∆𝑌𝑑 ∆𝑌𝑑 𝐶 𝑃𝑀𝐶 𝑃𝑀𝐶
𝑌𝑑

2. Les lois d’Engel


D’après les lois d’Engel, on distingue :
- Les biens de première nécessité : qui sont les biens dont la part dans le revenu diminue
et dont l’élasticité-revenu est de signe positif et de valeur inférieur à 1 (Ex. : les
aliments) ;
- Les biens neutres ou courants sont ceux dont la part de dépense des revenus est
constante et l’élasticité-revenu est égale à 1 (Ex. : habillement et logement) ;
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 23

- Les biens supérieurs de luxe ou de confort sont ceux dont la part de dépense dans le
revenu augmente et dont l’élasticité-revenu est supérieur à 1 (culture, loisir,
éducation…).
III.1.1.3. La fonction de consommation keynésienne
KEYNES propose que la consommation de ménage est fonction du revenu disponible,
c’est-à-dire Ct = f (Ydt).

Pour rétablir la forme de cette fonction, KEYNES s’appuie sur la loi psychologique
fondamentale selon laquelle : « la propension marginale à consommer (PmC) serait
constante et la propension moyenne à consommer PMC serait décroissante lorsque le
revenu disponible croît ». Traduisant ainsi une hausse moins que proportionnelle de la
consommation quand le revenu augmente.

La fonction la plus couramment proposée, compatible avec cette loi psychologique a été la
fonction linéaire affine : Ct = c0 + c1.Ydt avec c1 = PmC car PmC est une constante et la
PMC est décroissante.

Preuve :
𝜕𝐶
𝑃𝑚𝐶 = = 𝑐1
𝜕𝑌𝑑𝑡

𝐶𝑡 𝑐0 𝑐1 . 𝑌𝑑𝑡 𝑐0
𝑃𝑀𝐶 = = + = + 𝑐1
𝑌𝑑𝑡 𝑌𝑑𝑡 𝑌𝑑𝑡 𝑌𝑑𝑡

Vérifions que la PMC est décroissante avec le revenu disponible 𝑌𝑑𝑡 .

𝜕𝑃𝑀𝐶 𝑐0 ′. 𝑌𝑑𝑡 − 𝑐0 . 𝑌𝑑𝑡 ′ −𝑐0


= 2 = 2 <0
𝜕𝑌𝑑𝑡 𝑌𝑑𝑡 𝑌𝑑𝑡

Donc, la PMC est décroissante avec 𝑌𝑑𝑡 .

"𝒄𝟎 " est appelé consommation autonome ou incompressible. C’est la consommation qui ne
dépend pas du revenu et qui est souvent difficile à justifier sur le plan économique. 𝑐0
serait fonction du capital social de consommateur.

III.1.1.4. Critique de la loi psychologique de Keynes


Les principales critiques ont été émises par KUZNIT lors de ses recherches empiriques sur
les ménages aux USA. La critique majeure a porté sur l’hypothèse relative à la propension
moyenne à consommer faisant apparaitre que la PMC serait constante, d’une part et que la
propension marginale et la propension moyenne à consommer auraient des valeurs très
proches et, en fin, la PmC et la PMC seraient très instable à court terme.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 24

D’autres critiques ont montré qu’à court terme, la PmC et la PMC décroissent lorsque le
revenu augmente.

Face à ces différentes critiques, d’autres chercheurs ont reformulé la fonction de


consommation keynésienne afin de pallier ces difficultés.

III.1.1.5. Reformulation de la fonction de consommation


Trois grandes reformulations, plus ou moins compatible avec la fonction keynésienne ont
été avancé.

1. Le revenu relatif de J. DUESNBERRY


Celui-ci élabore une théorie socio-économique de la fonction de consommation en 1949
dans laquelle le comportement du consommateur est régi par la comparaison de son propre
revenu avec d’autres revenus (revenu relatif). Deux hypothèses sont proposées par lui :
- Effet de démonstration : dans ce cas, la consommation d’un ménage n’est pas
seulement fonction de son revenu disponible mais aussi du revenu de sa catégorie
sociale de référence (revenu relatif) ;
- Effet de clique ou effet de crémaillère ou encore effet de mémoire : dans ce cas, le
niveau de consommation d’un ménage d’une période ne dépend pas seulement du
revenu disponible courant mais aussi du revenu le plus élevé atteint au court d’une
période précédente (revenu relatif). Ainsi, la fonction de consommation prend la forme
suivante :
𝐂𝐭 = 𝐟(𝐘𝐝𝐭 , 𝐘 𝐫 )
𝐂𝐭 = 𝐜𝟎 + 𝐜𝟏 . 𝐘𝐝 𝐭 + 𝐜𝟐 . 𝐘𝐝 𝐭−𝐤
2. Revenu permanent de Milton Friedman
Le ménage a deux types de revenus : transitoire et permanent. Friedman propose dans une
théorie de la fonction de consommation (1957) une explication à l’instabilité de PmC qui
repose sur la distinction de deux composantes du revenu courant, à savoir : le revenu
permanent et le revenu transitoire.
𝐘𝐭 = 𝐘𝐭𝐏 + 𝐘𝐭𝐓
Le revenu permanent est la partie du revenu courant la plus stable alors que le revenu
transitoire est accidentel (qui résulte des évènements non prévus).
La consommation courante « Ct » se subdivise de même en consommation permanente
lié aux besoins et habitudes de consommation courante et consommation transitoire à
caractère exceptionnel.
𝐂𝐭 = 𝐂 𝐏 + 𝐂 𝐓
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 25

En définitif, le modèle de Friedman propose l’hypothèse selon laquelle seule les dépenses
de consommation permanente varient proportionnellement au revenu permanent, les autres
composantes du revenu et de la consommation évoluant de manière aléatoire et
indépendamment les unes des autres. D‘où, la fonction de consommation :

𝐂𝐭𝐏 = 𝐟(𝐘𝐭𝐏 ) 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐂𝐭𝐏 = 𝐜. (𝐘𝐭𝐏 )

Donc, à longue période, seul le revenu permanent déterminerait la fonction de


consommation. À court terme, les variations du revenu transitoire viendraient déstabiliser
la relation et expliqueraient l’infériorité de propensions à court terme vis-à-vis de
propensions à long terme ainsi que l’instabilité de la propension marginale à consommer.

3. Le cycle de vie (Franco MODIGLIANI, ANDO, R.BRUMBERG)


Pour ces auteurs, les comportements de consommation varient selon les phases de la vie
des individus. Au début du cycle de vie, des revenus faibles le contraignent à contracter les
emprunts pour pouvoir accéder aux besoins importants de cette période de l’existence. À
l’âge adulte, le revenu et le patrimoine s’accroissent, les capacités d’épargne constituée
permettront de rembourser à la fois les emprunts précédents et d’épargner à prévision du
troisième âge caractérisé par une baisse de revenu courant (retraite). D’où, des valeurs
différentes de propension à consommer à la fois selon les âges et selon les niveaux de
revenu.
Pour illustrer la contribution de Modigliani, nous supposons un ménage qui dispose
d’une richesse initiale égale à Wo. Ce ménage s’attend à vivre encore n années dont e
années d’activité et (n - e) années de retraite. Il perçoit, durant la période d’activité, un
revenu annuel constant égal à Y. Il ne lègue rien à ses héritiers.

Question : quel niveau de consommation doit-il avoir pour être en mesure de «


lisser » sa consommation durant toute la durée de vie ? Pour simplifier le raisonnement,
nous supposons que le taux d’intérêt est nul. Les ressources de ce ménages s’élèvent à :
W0+eY Sa consommation annuelle sera donc :

Si tous les ménages adoptent un comportement similaire, la fonction de consommation


agrégée sera : C = α W + β Y

Où : α = propension marginale à consommer une partie de la richesse


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 26

β = propension marginale à consommer une partie du revenu. Cette hypothèse ne


modifie en rien les résultats du modèle. Nous aboutirons aux mêmes résultats si le taux
d’intérêt était positif. A priori, nous pouvons supposer que la richesse est constante à court
terme. Elle ne varie qu’à long terme suite à l’accumulation de l’épargne.

Au niveau individuel, la richesse augmente, puis baisse. Mais pour l’ensemble des
ménages, c'est-à-dire au niveau macroéconomique, la richesse suit un trend ascendant.
Ainsi :

• à court α W = α W0 (une constante) et la fonction de consommation est: C= αW0


+βY. Cette fonction de consommation est similaire à celle de Keynes où α W0 est la
consommation autonome et β Y la consommation induite.

Et la décroissante par rapport au revenu.

• Mais, à long terme, au fur et à mesure que la richesse augmente, la fonction de


consommation va se déplacer vers le haut. L’accroissement du revenu va être
compensé par l’accroissement de la richesse de sorte que la propension moyenne à
consommer va rester constante. En effet, ; et comme W et Y vont
augmenter en parallèle, rien ne prédispose la PMC à baisser.

𝛼𝑊2
𝛼𝑊1

𝛼𝑊0

Ainsi, la contribution de Modigliani a établi que la consommation des ménages


dépend en partie du revenu courant, mais elle dépend aussi de la richesse. Cette
contribution a permis de résoudre la contradiction entre la théorie de la consommation et
l’histoire concrète.

Ainsi donc, la consommation des ménages dépend à la fois du revenu disponible et de leur
patrimoine :
𝐂𝐭 = 𝐟(𝐘𝐝 𝐭 , 𝐖𝐭 )
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 27

4. LA THEORIE DU CHOIX INTERTEMPOREL DE FISHER

Cette approche a été présentée par Irving Fisher en 1930 dans le but de donner un
fondement microéconomique à la fonction de consommation macroéconomique.
D’inspiration néoclassique, cette théorie suppose des agents rationnels qui agissent dans un
environnement de concurrence parfaite. Ces agents raisonnent en terme réel et adoptent un
comportement calculateur de maximisation de la fonction objectif sous contrainte.
L’hypothèse de base de cette théorie est que la finalité de la consommation des ménages
est la maximisation de l’utilité. Mais il ne s’agit pas de maximiser l’utilité pour une période
donnée, mais plutôt pour toute la durée de vie. Autrement dit, un ménage serait prêt à
sacrifier une certaine quantité de consommation au présent en vue d’avoir une quantité
plus élevée au futur et inversement.

Si l’espérance de vie d’un ménage représentatif est de n années, ses revenus


disponibles réels annuels anticipés sont : Y1, Y2, Y3, …,Yn, et ses consommations réelles
annuelles sont : C1, C2, C3, ……,Cn, alors son plan de consommation intertemporel est
celui qui maximise son utilité sous contrainte de richesse.

a. Le plan de consommation intertemporel

Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un ménage représentatif : - dont


l’espérance de vie est de deux périodes : le présent (période1) et le futur (période 2), et -
qui n’a pas de richesse initiale et qui ne lègue rien à ses héritiers.

Supposons que ce ménage a une préférence pour le présent (ρ) c'est-à-dire qu’entre une
unité de consommation au présent et la même unité au futur, il préfère consommer au
présent.

Le taux d’intérêt réel (r) est la récompense de la renonciation au présent, c'est-à-dire la


récompense de l’abstinence. Autrement dit, ce ménage obtiendrait (1 + r) unités de
consommation au futur s’il accepte de renoncer à une unité de consommation au présent.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 28

Ce ménage peut donc, à chaque période, avoir une consommation inférieure à son
revenu courant et épargner le reste ou avoir une consommation supérieure à son revenu
courant et emprunter la différence. Sous ces hypothèses, l’objet de cette section est
d’expliquer les mécanismes d’élaboration du plan de consommation intertemporel.

b. La notion de richesse et la contrainte budgétaire


Nous désignons par richesse d’un ménage (W), la somme de ses revenus disponibles réels
𝒀𝟐
actualisés. L’équation de richesse : 𝑾 = 𝒀𝟏 + 𝟏+𝒓 .

Par contrainte budgétaire d’un ménage, nous désignons l’égalité entre ses ressources et leur
emploi. Il s’agit, ici, de l’égalité entre la somme de ses revenus disponibles réels actualisés
et la somme de ses consommations annuelles réelles actualisées.
𝐶2 𝑌1 𝑌2
𝑐1 + = 𝑌1 + =𝑊⇔ = 𝑊 − 𝐶1 ⇔ 𝐶1 = (1 + 𝑟)𝑤 − (1 + 𝑟)𝐶1
1+𝑟 1+𝑟 1+𝑟

Cette dernière relation est l’équation de la contrainte budgétaire ou de richesse. Nous remarquons que c’est
une droite décroissante de pente – (1+r).

C1

(1+r
)w

w C2

c. La fonction d’utilité

L’objectif du ménage représentatif est de maximiser sa fonction d’utilité inter temporelle : U = U(


C1, C2). Cette fonction peut être représentée, dans un espace à trois dimensions, par une colline d’utilité ou,
dans un plan, par une carte d’indifférence qui représente l’ensemble des courbes d’indifférence. Une courbe
d’indifférence intemporelle est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de consommation (𝐶1 , 𝐶2) qui
donnent le même niveau d’utilité.

d) L’optimum et le déplacement de l’équilibre

Maximiser la fonction d’utilité sous la contrainte de richesse revient à maximiser l’équation de Lagrange
𝐶2
suivante : 𝐿 = (𝐶1 , 𝐶2 ) + 𝜆 (𝑤 − 𝐶1 − )
1+𝑟
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 29

£ est maximum lorsque :

𝜕𝑈
=𝜆 (1) 𝜕ℑ
𝜕𝐶1
(1) 𝜕𝐶1
𝜕𝑈 𝜆 = = 1+𝑟
= 1+𝑟 (2) 𝜕ℑ
𝜕𝐶2
(2) 𝜕𝐶2
2 𝐶
𝑤 = 𝐶1 − 1+𝑟

Or qui mesure la quantité de consommation future que le ménage serait prêt de


(3)
céder pour avoir une unité supplémentaire de consommation présente et garder le niveau d’utilité constant.
C’est le taux d’échange subjectif entre la consommation future et la consommation présente.

(1+r) mesure la valeur future d’une unité de consommation présente. C’est le taux d’échange objectif entre la
consommation future et la consommation présente. Autrement dit, l’optimum est tel que le taux d’échange
objectif est égal au taux d’échange subjectif :

Cet équilibre implique quelques suggestions et remarques :

• Contrairement à l’hypothèse de Keynes, la consommation des ménages ne dépend pas


uniquement du revenu disponible, elle dépend également du taux d’intérêt.

• Cet équilibre peut déboucher sur deux catégories de ménages :

* un ménage créditeur caractérisé par une épargne positive, c'est-à-dire par une
consommation présente inférieure au revenu présent : C1* < Y1 S > 0.

* un ménage débiteur caractérisé par une épargne négative, c'est-à-dire par une
consommation présente supérieure au revenu présent : C1* > Y1 S < 0.

• Comme le ménage considéré ne lègue rien à ses héritiers, sa richesse doit être épuisée à la
fin de la deuxième période, c'est-à-dire qu’il ne doit avoir à la fin de sa vie ni une épargne,
ni des dettes.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 30

Agent créditeur Agent débiteur


C2

C2

𝐶2∗ Y2
Y2 𝐶2∗

𝐶1∗ Y1 C1 Y1 𝐶1∗ C1

déplacement de l’équilibre
Nous avons montré ci-dessus que la consommation dépend du revenu disponible et
du taux d’intérêt, mais nous n’avons pas précisé la nature de la relation (croissante ou
décroissante). Pour ce faire, nous devons analyser les conséquences des variations du
revenu disponible et du taux d’intérêt, lesquelles variations se traduisent par un
déplacement de l’équilibre.

- variation des revenus disponibles et déplacement de l’équilibre


Toute variation des revenus disponibles (r restant constant) se traduit par une
variation dans le même sens de la richesse. La droite budgétaire va subir un déplacement
parallèle, puisque la pente [– (1+r)] ne varie pas, et par conséquent les consommations
présentes et futures ainsi que l’épargne vont aussi varier dans le même sens.

- variation du taux d’intérêt et déplacement de l’équilibre


Toute variation du taux d’intérêt réel (Y1 et Y2 restant constants) implique un
déplacement non parallèle de la droite budgétaire et par la même occasion un déplacement
de l’équilibre. Ce déplacement de l’équilibre résulte d’un double effet : un effet
substitution et un effet richesse.

• L’effet richesse résulte du fait que le ménage va se sentir plus riche ou plus pauvre selon
le sens de variation du taux d’intérêt et selon que l’agent soit débiteur ou créditeur: une
augmentation du taux d’intérêt enrichit l’agent créditeur et appauvrit l’agent débiteur et
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 31

inversement. Et tout enrichissement (appauvrissement) implique une augmentation (une


baisse) de C1 et de C2.

• L’autre effet de la variation du taux d’intérêt est la modification de la récompense de la


renonciation au présent, c’est à dire du prix de C1 en termes de C2. Ceci se traduit par un
effet de substitution qui est le même quelle que soit la situation de l’agent : une
augmentation du taux d’intérêt incite à l’épargne et a donc un effet négatif sur la
consommation présente et positif sur la consommation future, et inversement.

• Les effets conjugués (effet global) sont donc relativement complexes sur les
consommations présentes et futures et sur l’épargne. Ils dépendent du sens de variation du
taux d’intérêt et de la situation de l’agent. Toutefois, les tenants de ce modèle font
l’hypothèse que lorsque l’effet revenu et l’effet substitution ne vont pas dans le même sens,
c’est ce dernier qui l’emporte de sorte que, par exemple, si l’effet revenu est positif et
l’effet substitution est négatif, l’effet global sera négatif.

Conclusion
Si nous supposons que l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu, nous
pouvons conclure que l’approche de Fisher établit une relation croissante entre la
consommation présente et la richesse (la richesse elle-même est fonction croissante des
revenus) et décroissante entre la consommation présente et le taux d’intérêt réel.

C= f(Y, r)

Avec

APPLICATIONS
Exercice 1
De quoi est-ce que dépend la consommation d’après ?
a. Keynes
b. Duesnberry
c. Milton Friedman
d. Franco Modigliani et ses amis
Exercice 2
Répondez par vrai ou faux :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 32

a. Selon la loi psychologique fondamentale, la PMC est décroissante.


b. L’effet de Cliquet traduit l’influence de l’appartenance sociale du ménage.
c. Le comportement d’imitation est plutôt un frais à la consommation.
d. Pour Friedman, une variation du revenu n’affecte pas la consommation.
e. L’élasticité-revenu des biens de 1ère nécessité est généralement inférieure à 1.
f. Dans la fonction de consommation keynésienne, c0 représente l’ensemble des
déterminants de la consommation autre que le revenu.
g. Le vieillissement dans les pays industrialisés doit se traduire par le faible taux
d’épargne.

Exercice 3
Quelle relation peut-on établir entre la PMC et la PMS puis entre PmC et PmS.
Réponse :
Exercice 4
Comment transporter la fonction de consommation keynésienne pour obtenir la fonction
d’épargne ? Représentez les deux fonctions sur un plan de 90°.

Réponse :
On sait que la fonction de consommation keynésienne a la forme suivante :
𝐶𝑡 = 𝑐0 + 𝑐1 . 𝑌𝑑

Comme St = Yd – Ct, on a donc :


St = Yd – (c0 + c1.Yd) = Yd – c0 - c1.Yd = – c0 + (1- c1).Yd

Avec (1-c1) = s1 = PmS, on a donc : St = – c0 + s1.Yd

Ct
Bissectrice
St

𝐶𝑡 = 𝑐0 + 𝑐1 . 𝑌𝑑

c0

St = – c0 + s1.Yd
45°
0
𝑌𝑡∗ Yd
-c0
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 33

Exercice 5
On donne la fonction de consommation keynésienne suivante : Ct = 200 + 0,8Yd t
TD :
a. Que représente 200 et 0,8 ?
b. Dériver la fonction de l’épargne.
c. Calculer le revenu d’équilibre.
d. Représenter ces deux fonctions sur un plan de 90°

Exercice 6
Soit une fonction de consommation suivante : 𝐶𝑡 = 0,85𝑌𝑑 . Dites si cette fonction
correspond à la fonction de consommation de Keynes.

Réponse :
Exercice 7
On dispose pour les 6 dernières années les données de milliards de dollar relatifs à la
consommation et au revenu disponible dans les ménages comme suit :

Année Consommation Revenu disponible Yd PmC PMC


1 450 500 - 0,900
2 458 510 0,8 0,898
3 466 520 0,8 0,896
4 474 530 0,8 0,894
5 482 540 0,8 0,892
6 490 550 0,8 0,890
TD :
a. Montez que les données ci-dessus confirment la fonction de consommation
keynésienne ;
b. Donnez l’expression algébrique de cette fonction.
Réponse :
Pour que ces données puissent vérifier la fonction de consommation keynésienne, il faut
qu’elles répondent à sa loi psychologique, c’est-à-dire il faut que PmC soit constante et
PMC soit décroissante au cours du temps.

Comme PmC est constante et que PMC est décroissante, donc ces données confirment la
fonction de consommation keynésienne.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 34

III.1.2. L’investissement (I)


L’investissement est la deuxième composante de la demande globale. Elle comprend en
général les biens durables acquis par les entreprises et destinés à être utilisés dans le
processus de production pendant plus d’un an y compris le logement acquis par le ménage
ainsi que les équipements collectifs construits par les administrateurs publics.

III.1.2.1. Les différentes formes d’investissement


Selon leur nature, on distingue :
- L’investissement en capital fixe : est l’achat des biens disparaissent que pareillement
dans le processus de production (FBCF : Formation Brut du Capital Fixe) ;

- L’investissement en capital circulant : est l’achat des biens intermédiaires, c’est-à-


dire disparaissant totalement dans le processus de production ;

- L’investissement de production ou de renouvellement : est l’investissement destiné


à remplacer le capital usé ou obsolète de nouveaux biens d’équipement.

- L’investissement net ou nouveau : est l’investissement destiné à améliorer


l’efficacité de facteurs de production.

III.1.2.2. Décision d’investissement


On distingue 3 grands déterminants de l’investissement :
- La rentabilité des projets (elle-même liée au coût du capital ou taux d’intérêt) ;

- La rentabilité de l’entreprise qui détermine les conditions de financement du projet ;

- La demande anticipée qui devrait satisfaire l’investissement.

Comme les deux premiers déterminants dépendent du taux d’intérêt et que la demande
anticipée dépend du revenu national (voire disponible des ménages), on part donc
conclure que les deux principaux déterminants de l’investissement sont le taux d’intérêt
et le revenu national.

1. Le coût du capital et sa rentabilité


L’entreprise, dans sa décision d’investir, va comparer la rentabilité attendue de
l’investissement au coût de son emprunt ou à l’intérêt d’un investissement financier
alternatif. La rentabilité de l’investissement est généralement mesurée à partir de deux
critères :
- La Valeur Actuelle Nette (VAN) d’un investissement qui permet de comparer ce que
rapporte un investissement pendant sa durée de vie à ce qu’il coûte aujourd’hui :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 35

𝐹1 𝐹2 𝐹𝑛
𝑉𝐴𝑁 = 1
+ 2
+ ⋯+ − 𝐼0
(1 + 𝑖) (1 + 𝑖) (1 + 𝑖)𝑛
Avec,
Fi le bénéfice réalisé à la période i ;
I0 le coût initial du projet ;
i le taux d’intérêt (taux d’actualisation).
Si la VAN est positive, donc l’investissement est rentable. La VAN peut être utilisé
pour comparer plusieurs projets d’investissement de même montant initial et de même
durée. Si les investissements sont des montants différents, on utilise l’indice de
profitabilité. L’investissement à choisir est celui qui aura l’indice de profitabilité le
plus élevé.
𝐕𝐀𝐍
𝛑=
𝐈𝟎
- Le taux de rentabilité interne (TRI) : c’est le taux d’intérêt qui annule la VAN. À ce
taux, l’entreprise ne gagne ni ne perd. C’est donc un taux égal à r, tel que :
𝐧
𝐅𝐣
∑ − 𝐈𝟎 = 𝟎
(𝟏 + 𝐫)𝐣
𝐣=𝟏

Si r > i, l’investissement est rentable.


Ainsi, au début pour l’économie dans son ensemble, une fonction de demande
d’investissement décroissante avec le taux d’intérêt i est :
𝛛𝐈
𝐈 = 𝐟(𝐢)𝐚𝐯𝐞𝐜 <𝟎
𝛛𝐢

I = f(i)

2. La demande anticipée
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 36

Les entreprises vont augmenter leur capacité de production (investissement) car elles
anticipent une hausse de la demande des biens de consommation à laquelle elle souhaite
répondre (demande anticipée) que Keynes appellera plus tard demande effective.

Le niveau d’investissement sera plus élevé si la demande anticipée est plus élevée. D’après
AFTALION (1909) et CLARK (1917), une variation de la demande des biens de
consommation entraine une variation plus que proportionnelle de la demande des biens
d’investissement. C’est ce qu’on appelle « accélérateur de l’économie ».

Pour que le mécanisme de cet accélérateur se mette en place, il faut trois conditions :
- L’augmentation de la demande anticipée par les entreprises doit être durable ;
- Il ne doit pas y exister des capacités de production sous-utilisées (des machines
inactives) ;
- Le rapport entre le stock de capital et la production doit être fixe donc𝐾𝑡 = 𝑘. 𝑌𝑡
avec k, le coefficient de capital.
Comme la demande anticipée dépend du revenu disponible des consommateurs (du revenu
national Y), on conclut donc que l’investissement est une fonction croissante du revenu
national :
𝛛𝐈
𝐈 = 𝐟(𝐘)𝐚𝐯𝐞𝐜 >𝟎
𝛛𝐘

Y
I = f(Y)

0
I
Résumé :
Comme le consommateur décide entre consommer et épargner une partie de son revenu
disponible et nous venons de voir que la consommation dépend du revenu disponible des
ménages et que l’épargne dépend positivement du taux d’intérêt « i »(ce qui réduit la
consommation car C = Y-S), donc en général, la consommation dépend du revenu
disponible et du taux d’intérêt :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 37

𝛛𝐂 𝛛𝐂
𝐂 = 𝐟(𝐘𝐝 , 𝐢) 𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝛛𝐘 𝛛𝐢

De la même manière, l’investissement dépend positivement du revenu et négativement du


taux d’intérêt :
𝛛𝐈 𝛛𝐈
𝐈 = 𝐟(𝐘 , 𝐢) 𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝛛𝐘 𝛛𝐢

APPLICATIONS
Exercice 1
1. Quelles sont les principaux déterminants de l’investissement national et comment
l’investissement dépend de chacun d’eux.
2. À quoi consiste la théorie de l’accélérateur économique et quelles sont les conditions
requises pour que ces derniers mettent en place ?
3. Les opérations suivantes constituent-elles les opérations d’investissement ou
d’épargne ?
a. Emprunt de Mr Jacques 150 000$ afin d’acheter un appartement neuf.
b. Dépôt de la société AMY CLIENTS sur un compte bancaire.
c. Achat de 150 actions de l’entreprise CONFIANCE EN DIEU par Mr Germain.
Exercice 2
1. Une entreprise se propose d’investir 2855 $. Cet investissement doit lui rapporter 162
$ par an pendant 2 ans. Calculer le TRI.

2. L’entreprise KAYENGA hésite entre acheter une nouvelle machine au prix de 30 000$
sachant que cette machine devra lui rapporter un revenu net de 8 400 $ par an pendant
4 ans ou placer cette somme sur le marché financier d’un taux de rendement de 5,2%.
En tant que gestionnaire, aidez cette entreprise à décider.

Réponse :

III.1.3. Les dépenses gouvernementales


Les dépenses gouvernementales sont la troisième composante de la demande globale. Avec
les impôts (T), elles représentent les variables de la politique budgétaire (le choix d’impôt
et des dépenses du gouvernement). G et T sont des variables exogènes qu’elles ne sont pas
directement liées à la production. Elles sont exogènes pour deux raisons :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 38

- Le gouvernement ne se comporte pas avec la même régularité que le ménage et les


entreprises ; ce qui rend problématique de postuler une fonction de comportement de
l’État ;

- Une des tâches du macro-économiste consiste à conseiller le gouvernement sur ces


décisions de dépenses et d’impôt ; on ne peut donc pas à la fois présupposer ce que va
faire le gouvernement et vouloir ensuite en déduire ce qu’il devrait faire.

Par ailleurs, les taxes dépendent souvent du niveau de production d’une façon positive : T
= f(Y). Comme une partie des taxes est payée par les ménages, leur revenu disponible Yd
= Y – T. Ainsi donc, la fonction de consommation peut se réécrire comme suit :

𝐟(𝐘𝐝 , 𝐢)𝐂𝐭 = 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐂𝐭 = 𝐟( 𝐘 − 𝐓, 𝐢)

III.1.4. Les exportations (X)


Évaluées au prix CAF ou CIF, elles représentent l’ensemble des biens et services mais
aussi les capitaux quittant le pays vers le reste du monde. Elles sont fonction du revenu
national d’une manière positive mais aussi du taux de change d’une manière négative.

On appelle « taux de change (e) », la quantité de monnaie étrangère qu’il faut échanger
pour acheter une unité de monnaie locale.

Ex. :
- Combiens des Shillings faut-il pour acheter un Fc ?
- Combiens des dollars faut-il pour acheter un Fc ?
La fonction des exportations peut donc s’écrire :

𝛛𝐗 𝛛𝐗
𝐗 = 𝐟(𝐘, 𝐞) 𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝛛𝐘 𝛛𝐞

On appelle « balance commerciale », la différence entre les exportations et les


importations.

𝐁𝐂 = 𝐗(𝐘, 𝐞) − 𝐌(𝐘𝐝 )

Après avoir détaillé chacune des composantes de la demande globale, l’équation


d’équilibre entre l’offre globale et la demande globale appelée encore l’équilibre sur le
marché des biens et services peut s’écrire comme suit :
𝐙(𝐘, 𝐓, 𝐢, 𝐞) = 𝐂(𝐘 − 𝐓, 𝐢) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆𝟎 + 𝐗(𝐘, 𝐞) + 𝐌(𝐘 − 𝐓) en économie ouverte.

Comme la demande globale est toujours égale à la quantité vendue Q, de plus l’offre
vendue Q est nécessairement égale au revenu Y des agents puisque la production est la
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 39

source des revenus distribués, l’égalité entre l’offre et la demande (équilibre sur le marché
des biens et services IS) s’écrit :
𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓, 𝐢) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆𝟎 : économie fermée
𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓, 𝐢) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆𝟎 + 𝐗(𝐘, 𝐞) + 𝐌(𝐘 − 𝐓) : économie ouverte

En prenant S comme l’épargne des ménages, mesurée comme la différence entre le revenu
disponible (Yd = Y - T), et leurs dépenses de consommation, on peut réécrire l’équation de
l’épargne de la manière suivante :
𝑆 = 𝑌𝑑 + 𝐶(𝑌𝑑 , 𝑖)
𝑆 = 𝑌 − 𝑇 + 𝐶(𝑌 − 𝑇 , 𝑖)
𝑆(𝑌 − 𝑇 , 𝑖) = 𝐶(𝑌 − 𝑇, 𝑖) + 𝐼(𝑌, 𝑖) + 𝐺0 − 𝑇 − 𝐶(𝑌 − 𝑇, 𝑖)
𝐒(𝐘 − 𝐓, 𝐢) = 𝐈(𝐘, 𝐢) + (𝐆𝟎 − 𝐓)
D’où, épargnes = Investissements.

La dernière relation montre que l’épargne doit être égale à la somme de l’investissement et
du déficit public : l’appellation IS provient de cette égalité entre investissement
(investissement) et épargne (Saving). Alors, G – T < 0, T – G > 0 représente l’épargne
publique et G – T > 0 ou T – G < 0 représente le déficit public.

Représentons la demande globale Z et le revenu national Y qui dépendent tous du taux


d’intérêt sur un même graphique comme suit
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 40
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 41

Z Bissectrice

𝑍 = 𝑓(𝑌𝐵 > 𝑌𝐴 )

𝑍 = 𝑓(𝑌𝐴 )

45°
0
𝑌𝐴∗ 𝑌𝐵∗ Y

𝑖𝐴

𝑖𝐵

IS

0 𝑌𝐵∗
𝑌𝐴∗ Y
On peut ainsi définir la courbe IS comme étant l’ensemble des couples constitués du
revenu national Y et du taux d’intérêt i qui concourt à l’équilibre sur le marché des biens et
services.

Lorsqu’on reformule les différentes composantes de l’équilibre sur le marché des biens et
services, sous forme d’un système d’équation, on obtient le modèle keynésien simple. Il
est dit simple car il ressort de l’équilibre sur un seul marché macroéconomique : le marché
des biens et services. Ce modèle s’écrit comme suit :

En économie fermée En économie ouverte


Y = C + I + G (1) Y=C+I+G+X-M (1)
C = f(Yd, i) (2) C = f(Yd, i) (2)
I = f(Y, i) (3) Yd = Y - T (3)
G = G0 (4) T = f(Y) (4)
Yd = Y-T (5) I = f(Y,i) (5)
T = f(Y) (6) G = G0 (6)
X= f(Y,e) (7)
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 42

M = f(Yd) (8)
En résolvant ce modèle keynésien simple, on détermine le revenu d’équilibre Y*.
Lorsqu’on s’intéresse à la variation de Y quand chacune de ses composantes (une de ses
composantes : G, I, X, M, X, T, C), on a affaire à l’effet multiplicateur de cette
composante. En d’autres termes, par exemple, l’effet multiplicateur de dépenses publiques
G, est la variation plus que proportionnelle du revenu national Y lorsque les dépenses
publiques G varient. C’est-à-dire que l’effet multiplicateur des dépenses publiques nous
montre que lorsque les dépenses publiques varient, le revenu national varie plus que
proportionnellement que les dépenses publiques (multiplicateur de dépenses publiques) ce
multiplicateur k de dépenses publiques se calcule comme suit :

𝛛𝐘 ∗
𝐤= >𝟏
𝛛𝐆

De la même façon, on peut aussi calculer le multiplicateur des investissements, des


exportations sachant que le multiplicateur de T et de M est, lui, négatif c’est-à-dire :

𝛛𝐘 ∗ 𝛛𝐘 ∗
< 𝟏 𝐞𝐭 <𝟏
𝛛𝐓 𝛛𝐌

Remarque :
Retenons que toute augmentation du revenu (suite à une composante de la demande
globale qui l’a fait augmenter) fait déplacer la courbe IS vers le côté droit et toute
diminution du revenu national Y (suite à une composante de la demande globale qui l’a fait
diminuer) fait déplacer la courbe IS vers le côté gauche.

Si i augmente, I diminue ou si C diminue, Y diminue alors IS bouge vers le côté gauche.


Si T augmente, C diminue, et Y diminue, IS bouge vers le côté gauche.
Si e augmente, X diminue, et Y diminue, IS bouge vers le côté gauche.
Si e diminue, X augmente, et Y augmente, IS bouge vers le côté droit.
Si Demande anticipée augmente, I augmente, et Y augmente, IS bouge vers le côté droit.
Si M augmente, Y diminue, IS bouge vers le côté gauche.

APPLICATIONS
Exercice 1
Répondez par vrai ou faux et justifiez :
a. L’équilibre sur le marché des biens et services implique que la production est une
fonction croissante du taux d’intérêt.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 43

Réponse : vrai car le taux d’intérêt fait diminuer l’investissement ou la consommation et


par conséquent le revenu (production) diminue.

b. L’effet multiplicateur de l’investissement implique que si les investissements


diminuaient de 50 u.m., on s’attendrait à ce que le revenu national d’équilibre puisse
diminuer même jusqu’à 75 u.m.

Réponse : vrai car l’effet multiplicateur de l’investissement stipule que la variation de


l’investissement d’1u.m. entraine la variation plus que proportionnelle de revenu
national.

c. Lorsque le budget de l’État est équilibré, l’épargne nationale est égale à


l’investissement national privé dans une économie fermée.

Réponse : vrai car S = I + G – T or, lorsque le budget est équilibré, G = T et le déficit


budgétaire (G - T) = 0 et par conséquent S = I.

Exercice 2
Considérons une économie fermée décrite par les équations suivantes :
C = 100 + 0,8 Yd
I = 120 – 500i
C1 = 200
T = 20 + 0,1 Y
TD :
a. Que représente respectivement : 0,8 et 0,1 dans ce modèle ?
b. Calculez le revenu national d’équilibre sur le marché des biens et services lorsque
le taux d’intérêt est égal à 5% et calculez le multiplicateur de dépenses publiques.
c. Déduisez la courbe IS à partir de l’équilibre des marchés des biens et services et
représentez ça graphiquement.
d. Calculez l’impact sur le revenu national d’équilibre lorsque le taux d’intérêt passe
de 5% à 10%.
e. L’État souhaite équilibrer son budget. Comment doit-il faire varier ses dépenses G
si le taux d »intérêt est de 10%.
Réponse :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 44

III.2. L’équilibre sur le marché de la monnaie


III.2.1. Demande de la monnaie
La courbe LM est l’ensemble des couples du revenu national et du taux d’intérêt qui
détermine l’équilibre sur le marché monétaire. Dans le deuxième chapitre, nous avons vu
que l’équilibre sur le marché monétaire est réalisé lorsque l’offre de la monnaie est égale à
la demande de monnaie et cet équilibre nous permet de déterminer le taux d’intérêt. Nous
avons vu que la demande de la monnaie dépend positivement du revenu national nominal
(P.Y) et négativement du taux d’intérêt (i). ceci est justifié par le fait que la monnaie est
demandée pour trois principaux motifs :
- Les motifs de transaction : plus la production augmente (par conséquent le revenu
national Y), plus les agents économiques vont demander de la monnaie pour motif de
transaction. D’où, la demande de monnaie pour motif de transaction dépend du revenu
national ;
- Les motifs de précaution : d’après ce motif, les agents économiques vont demander
de la monnaie pour pallier aux imprévus, aux aléas qui pourront subvenir dans leurs
activités telles que les maladies, accidents au travail, incendies, etc. or, tous les aléas
dépendent du volume de transaction qu’il effectue. C’est la raison pour laquelle le
motif de précaution est directement confondu avec les motifs de transaction. Donc, ces
deux motifs, la demande de la monnaie dépend positivement du volume de la
production, donc du revenu national.
- Le motif de spéculation : spéculer, pour les agents économiques consiste à acheter les
titres lorsque leur taux d’intérêt est élevé (c’est-à-dire leur prix ou cours est bas) afin
d’espérer à ce que plus tard, le taux d’intérêt pourra baisser (donc leur prix pourra
augmenter) pour revendre ces titres avec bénéfice.
Ainsi donc, les agents économiques vont demander plus de la monnaie pour motif de
spéculation lorsque le taux d’intérêt diminue. Il existe un niveau des taux d’intérêt le plus
bas possible en dessous duquel les agents économiques pensent que le taux d’intérêt ne
peut plus baisser et à ce niveau de spéculation est très élevé (tend vers l’infini), ce niveau
du taux d’intérêt est appelé « trappe à liquidité ».
Dans la logique classique (approche classique), les agents économiques étant rationnels, ne
peuvent pas donc spéculer. C’est la raison, pour laquelle pour les classiques, la demande de
la monnaie dépend du seul motif de transaction (et précaution) et par conséquent,
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 45

seulement du niveau de production (ou du revenu national) tandis que pour les keynésiens,
la demande de la monnaie dépend de ces trois motifs : positivement du revenu national et
négativement du taux d’intérêt.

Il arrive aussi des fois que le taux d’intérêt puisse atteindre un niveau le plus haut possible
du taux à partir duquel tous les agents économiques soient attirés par ce niveau de taux
d’intérêt au point qu’aucun ne demande de la monnaie pour motif de spéculation sinon
seulement pour motif de transaction.

À partir de ce taux, la demande de la monnaie pour motif de spéculation est nulle et la


monnaie est demandée seulement pour motif de transaction (comme dans l’approche
classique). Raison pour laquelle cette zone est appelée « zone classique ».
La fonction de demande de monnaie keynésienne peut donc s’écrire comme suit :
𝜕𝑀𝐷
𝑀𝐷 = 𝑓(𝑌) 𝑎𝑣𝑒𝑐 > 0 𝑠𝑖 𝑖 ≥ 𝑖𝑚𝑎𝑥
𝜕𝑌
𝜕𝑀𝐷 𝜕𝑀𝐷
MD = 𝑀𝐷 = 𝑓(𝑌, 𝑖) 𝑎𝑣𝑒𝑐 > 𝑒𝑡 < 0 𝑠𝑖 𝑖𝑚𝑖𝑛 < 𝑖 < 𝑖𝑚𝑎𝑥
𝜕𝑌 𝜕𝑌

𝑀𝐷 = ∞ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑠𝑖 𝑖 ≤ 𝑖𝑚𝑖𝑛

i
Phase classique

𝑖𝑚𝑎𝑥

𝑖𝑚𝑖𝑛
Phase keynésienne
(Trappe à liquidité)

0 MD2 MD
MD1

Dans la plupart des analyses, on a souvent considéré la phase comprise entre 𝑖𝑚𝑖𝑛 et 𝑖𝑚𝑎𝑥
et écrire la fonction de la demande de monnaie simplement comme suit :
𝐌𝐃
𝐌𝐃 = 𝐟(𝐘, 𝐢) = 𝐏. 𝐘. 𝐋(𝐢) 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 = 𝐘. 𝐋(𝐢)
𝐏
𝑀𝐷
Où est la demande réelle de monnaie.
𝑃
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 46

Toute augmentation du revenu Y augmente la demande réelle de la monnaie et fait


déplacer la courbe de la demande de monnaie vers la gauche.

III.2.2. Offre de la monnaie


Nous avons vu dans le chapitre 2 que l’offre de monnaie (Ms) représente la masse
monétaire (quantité de la monnaie) mise en circulation par la banque centrale et les
banques commerciales.

Comme les banques commerciales sont soumises à la banque centrale (banque des
banques), on dit que l’offre de la monnaie émane de la banque centrale et elle est exogène
du fait qu’elle dépend de la politique de la banque centrale et non pas du taux d’intérêt et
du revenu. Au contraire, l’offre de monnaie influence le taux d’intérêt ainsi que le revenu
national. La courbe de la demande de la monnaie est, pour cet effet, verticale car ne
dépendant pas du taux d’intérêt.

Ms

𝑀𝐷
𝑃

La courbe LM est donc la combinaison de tous les i et Y étant à l’équilibre entre l’offre et
la demande de la monnaie. Cette courbe peut se déterminer comme suit :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 47

i Ms i
Courbe LM

A’
i’ > i
Md = f(YA’>YA, i)
i A
Md = f(YA , i)

0 M* Md YA YA’ Y

𝑀𝑆
Un changement de qui peut provenir soit d’une modification de l’offre de monnaie, soit
𝑃

d’une modification du niveau des prix, va déplacer la courbe LM. Un accroissement de la


masse monétaire MS, entraine un déplacement de LM vers le bas (même chose pour la
diminution du niveau général des prix). Une baisse de la masse monétaire entraine un
déplacement de LM vers le haut (même chose pour l’augmentation du niveau général des
prix).

 LE MARCHE DE LA MONNAIE CLASSIQUE

Les grandeurs réelles se trouvent déterminées par le jeu des deux marchés
précédents (bloc « réel »): le marché du travail fixe le salaire réel, permettant de déterminer
la quantité offerte et le marché des titres fixe le taux d’intérêt et le volume des
investissements. L’introduction de la monnaie a pour seule fonction de fixer les grandeurs
nominales, et, par suite, le niveau général des prix(NGP).

- Demande de monnaie et théorie quantitative

La « marque de fabrique » de la théorie « classique» est donc la séparation des


variables réelles et monétaires. Cette dichotomie classique permet d'examiner le
comportement des variables réelles dans le système économique en ignorant les variables
nominales: la quantité de monnaie el mutile dans la détermination de l'équilibre général du
secteur réel. Ensuite seulement peuvent être réintroduites la monnaie, et les variables
nominales qu'elle concourt alors à déterminer. Pour expliquer la détermination de ces
grandeurs nominales, les classiques adoptent la théorie quantitative de la monnaie. Cette
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 48

théorie est dérivée de l'équation quantitative, ou équation des échanges, qui livre
simplement une identité constatée ex post, selon laquelle « la valeur totale des
marchandises échangées est identiquement égale aux moyens monétaires ayant circulé à
l'occasion de ces échanges », soit: M.V=p.Q, où v est la vitesse de circulation de la
monnaie.

Le problème théorique d'interprétation de cette identité est alors celui de


l'identification de la relation de comportement expliquant sa réalisation. On peut distinguer
deux interprétations principales de cette théorie.

1) La version primitive a été mise définitivement forme par Irving Fisher (1911), et se
veut une théorie explicative du niveau général des prix par l’offre de monnaie. Elle s'écrit:

où la masse monétaire est exogène (c'est le cas dans toute la tradition classique), v est un
paramètre et Q est déterminée préalablement par le secteur réel indépendamment de M. (Q
est contant)

La signification de l'équation est alors celle-ci: p s'ajuste de manière à réaliser


l'identité des échanges; la variable explicative des variations de p est , c'est-à-dire une
variable exogène. Son interprétation normative est que toute variation de l'offre de
monnaie est sans effet sur les grandeurs réelles (déjà déterminées), mais cause des
perturbations nominales sous la forme d'inflation du niveau général des prix.
(Version d’Irving Fisher)

2) La deuxième version est celle correspondant à « l'équation de Cambridge» et est


principalement due à Alfred Marshall. Elle(l’équation quantitative de la monnaie issue de
la théorie quantitative de la monnaie) sert à déterminer, non les prix, mais les besoins de
monnaie pour « motif de transaction », c'est-à-dire la demande d'encaisses monétaires, Au
lieu de prendre en compte un paramètre « vitesse de circulation de la monnaie », on
raisonne alors sur un coefficient, lui aussi paramètre, mesurant la part de la richesse qui
doit être conservée sous une forme monétaire pour assurer les échanges. En fait, ce
paramètre, k, est logiquement égal à l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 49

L'équation de Cambridge s'écrit alors:(dans cette théorie, il faut seulement déterminer la


massa à injecter dans l’économie pour assurer les tractions sur les transactions Q) et donc il
faut chercher la valeur de M

M- = k.p.Q

Notons tout de suite qu'une troisième version sera proposée ultérieurement par
Milton Friedman. Elle a pour objet, également, de déterminer une demande de monnaie.
Mais dans cette formulation « monétariste », v ou k ne constituent plus des paramètres
fixés a priori (ce qui, nous le verrons, avait été mis en cause par les conceptions
keynésiennes), mais constituent des variables exprimant, précisément, les comportements
de demande de monnaie.

La théorie de Friedman aura alors pour objet de montrer que la demande de


monnaie, précisément, est stable", et donc d'expliquer pourquoi k ou v apparaissent comme
des constantes, ce qui est posé, sans justification, dans les versions précédentes: k et v
n'apparaissent alors plus comme des données sociotechniques, mais expriment la
préférence stable des agents pour la détention de monnaie.

(Il cherche à montrer pourquoi et comment la vitesse de circulation est un constante).

Nous retiendrons, dans la présentation que nous faisons de la théorie classique,


l'équation de Cambridge. Elle nous fournit une équation de demande de monnaie :

L'idée à l’origine de cette spécification (idée qui sera réfutée par Keynes) est que
personne ne détient de la monnaie pour le plaisir de détenir de la monnaie (il n’ya pas de
« préférence pour la liquidité ») : puisque l'individu est rationnel, il peut prêter cette
monnaie et percevoir un intérêt, tandis qu'il n'existe aucune utilité à la détention de
monnaie (à la thésaurisation),

Notons aussi, encore une fois, le rapport de cette théorie de la demande de monnaie
fondée sur la théorie quantitative avec la loi de Say. S'il n'existe aucune thésaurisation,
toute l'épargne sur les revenus est nécessairement investie (il n'y a pas de « fuite»
[définitive] dans le circuit des revenus et des dépenses). Par conséquent, une baisse de la
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 50

consommation ne conduit pas à une contraction de la demande globale (des débouchés),


mais simplement à une allocation différente du produit global: celle-ci a été modifiée, mais
le niveau des grandeurs (du produit, de l'emploi) demeure inchangé et optimal (le niveau
de l'emploi est déterminé par ajustement des comportements individuels sur le marché du
travail et correspond à une situation de plein emploi, au sens entendu plus haut; le niveau
de produit global s'en déduit mécaniquement par la fonction de production).

C'est en ce sens, que, sous ces conditions, « toute offre crée sa propre demande» :
une hausse de l'offre globale induit une hausse des revenus; même si toute cette hausse
n'est pas répercutée dans une hausse de la demande de consommation (une partie des
revenus supplémentaires est épargnée, car, pour employer des termes keynésiens, la
propension marginale à consommer est inférieure à 1), la partie non consommée se
retrouvera finalement prêtée et investie, et, in fine, la hausse de demande équivaudra à la
hausse initiale de l'offre. Encore une fois, cette démonstration repose de manière cruciale
sur l'hypothèse que les agents ne thésaurisent jamais leur épargne.

Au total, on comprend que « loi de Say», « théorie quantitative de la monnaie » et


représentation classique du marché du capital (on parle à ce propos de « tradition Turgot /
Smith ») expriment une seule et même conception du fonctionnement global de
l'économie, qui relève d'une approche réelle (de la monnaie et du taux de l'intérêt) et
dichotomique, et conduit à affirmer l'optimalité de l'économie capitaliste (en particulier le
respect, par elle, de la condition d'abondance et de plein-emploi des forces productives).

- OFFRE DE MONNAIE

Il est, comme dans toute la tradition classique, considérée comme exogène et sous
le contrôle exclusif des autorités monétaires: M+ = Mo + ∆M+ (offre monnaie =encaisse
initiale + variation de l'offre de monnaie dans la période. La création monétaire est
exclusivement associée, au financement monétaire du déficit public.

- L'EQUILIBRE SUR LE MARCHE DE LA MONNAIE


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 51

L'équilibre sur le marché de la monnaie résulte de la confrontation entre la demande


de monnaie et l'offre (exogène) de monnaie, soit (voir chapitre 1:

Graphiquement, cette équation est celle d'une hyperbole (figure 2.7).

Figure 2.7 Equilibre sur le marché de la monnaie

Niveau de produit
global

Q
𝑝 = 𝑀𝑣/𝑄

NGP
P

Remarquons que l'équation d'équilibre sur le marché de la monnaie n'a de sens que
si Q est interprétée comme le niveau des échanges effectivement réalisé. Or, le marché du
travail donne logiquement Q: et non pas Q. On doit donc supposer implicitement une règle
de formation de l'équilibre sur le marché des biens (que pourtant le modèle classique
choisit de traiter comme « dernier » marché dans le cadre de la loi de Walras) telle que Q +
= Q. En dehors de l'aspect relativement contradictoire de cette référence implicite au
marché des biens, notons que cela revient à mettre une nouvelle fois en évidence le lien
fort entre loi de Say (qui, précisément, assure que Q+=Q : le niveau offert est
automatiquement celui qui sera échangé, car il y a absence de contraintes des débouchés)
et théorie quantitative de la monnaie.

Jusqu'à présent nous avions souligné que l’adoption de la théorie quantitative de la


monnaie était implicite dans la validité reconnue par le modèle classique à la loi de Say ;
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 52

cette fois, c’est l’adoption de la théorie quantitative de la monnaie qui nécessite l’adoption
implicite de la loi de Say. Ces deux propositions sont donc bien deux faces (l’un « réelle »,
l'autre« monétaire ») de la même conception réelle de son fonctionnement de l'économie de
marché qui conduit à affirmer son optimalité sur la base d’une conception réelle de son
fonctionnement, laquelle n’est en toute rigueur acceptable (dans le sens: les agents n’ont
pas de préférence pour la liquidité et la monnaie n'est utilisée que comme un simple moyen
d'échange) qu'à la condition que l'économie fonctionne de manière optimale (puisque, nous
le verrons, la « préférence pour la liquidité » ne peut venir que d'une incertitude quant à la
réalisation des grandeurs économiques) !

III.3. Le modèle IS-LM et politiques économiques


III.3.1. Le modèle IS-LM
L’équilibre sur le marché des biens implique que la production (Y) est une fonction
décroissante du taux d’intérêt (IS). L’équilibre sur le marché financier implique que le taux
d’intérêt est une fonction croissante de la production (LM). Le seul point auquel le marché
des biens et les marchés financiers sont simultanément en équilibre est le point de
croisement entre la courbe IS et la courbe LM.

LM

i*

IS

0 Y* Y

Donc, l’équilibre du modèle IS-LM nous permet de déterminer le taux d’intérêt d’équilibre
et le revenu d’équilibre national Y*. Le modèle IS-LM et encore appelé « modèle
keynésien complet » en ce sens qu’il intègre 3 marchés macro-économiques dans son
analyse à savoir le marché des biens et services (IS), le marché de la monnaie et le marché
des titres qui forment tous deux les marchés financiers (LM). Le quatrième marché macro-
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 53

économique qui est le marché de travail n’est pas intégré dans ce modèle complet de
Keynes car, pour Keynes, le marché de travail n’est pas pertinent.

En intégrant les zones de variation du taux d’intérêt qui a caractérisé la courbe de la


demande de la monnaie, la courbe LM ainsi que l’équilibre du modèle IS-LM peut se
représenter comme suit :

i LM’ LM LM’’
i LM
Zone classique
𝑖𝑚𝑎𝑥 𝑖𝑚𝑎𝑥

𝑖∗

𝑖𝑚𝑖𝑛 𝑖𝑚𝑖𝑛 IS
Zone keynésienne

0 0
Md/P Y* Y

III.3.2. Les politiques économiques


Il y a deux grandes familles des politiques à savoir : la politique budgétaire et la politique
monétaire.

III.3.2.1. Politiques budgétaires


On appelle « politique budgétaire » menée par le gouvernement, toute politique consistant
à augmenter ou à diminuer le déficit budgétaire. Une hausse de dépenses publiques ou une
baisse des impôts (T) est appelée « expansion budgétaire » ou « politique budgétaire
expansionniste ». Cette politique budgétaire expansionniste a comme conséquence le
déplacement de la courbe IS vers le côté droit. Une politique qui diminue le déficit
budgétaire (diminution des dépenses publiques G ou augmentation des taxes T) est appelée
« contraction budgétaire » ou « politique budgétaire restrictive ». Elle a pour
conséquence le déplacement de la courbe IS vers le côté gauche.

III.3.2.2. Politiques monétaires


On appelle politique monétaire, celle consistant à augmenter ou à diminuer la masse
monétaire en circulation par la banque centrale. Elle est dite expansionniste lorsque la
banque augmente la quantité monétaire en circulation (ΔM > 0). Cette politique a comme
conséquence le déplacement de la courbe LM vers le bas.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 54

Lorsque la banque centrale diminue la masse monétaire en circulation, on parle de la


contraction monétaire ou de la politique monétaire restrictive qui a comme conséquence le
déplacement de la courbe LM vers le haut.

Pour résumer,

Déplacement Déplacement Mouvement du Mouvement du


de IS de LM revenu national taux d’intérêt
Hausse des impôts Gauche Aucun Diminuer Diminuer
Baisse des impôts Droit Aucun Augmenter Augmenter
Hausse des dépenses Droit Aucun Augmenter Augmenter
publiques
Baisse des dépenses Gauche Aucun Diminuer Diminuer
publiques
Hausse de la masse Aucun Bas Augmenter Diminuer
monétaire
Baisse de la masse Aucun Haut Diminuer Augmenter
monétaire

III.3.2.3. Policy-mix
La combinaison des politiques monétaires et budgétaires est appelée « le policy-mix ».
Parfois, les politiques monétaires et budgétaires sont utilisées dans le même but. C’est par
exemple aux USA dans les années 1990, les politiques monétaires et budgétaires ont
permis de soutenir à la fois une réduction de déficit et une hausse de la production (policy-
mix CLINTON-GREEN SPAN).

Le policy-mix peut aussi résulter d’un désaccord entre le gouvernement qui dirige la
politique budgétaire et la banque centrale qui dirige la politique monétaire. Si la banque
centrale désapprouve une expansion budgétaire, elle peut opérer une contradiction
monétaire pour annuler certains effets de la politique budgétaire sur l’activité économique
du pays. C’est par exemple ce qui s’est passé en Allemagne après réunification.

APPLICATIONS
Exercice 1
Illustrez graphiquement et montrez les conséquences sur le revenu national et le taux
d’intérêt des politiques économiques suivantes :
a. Augmentation des dépenses publiques (augmentation du déficit budgétaire)
lorsque :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 55

1. Le taux d’intérêt est à son niveau de trappe à liquidité.


2. Le taux d’intérêt est compris entre son niveau minimal et son niveau maximal.
3. Le taux d’intérêt se situe dans la phase classique.
Réponse :

1. Augmentation de dépenses publiques lorsque le taux d’intérêt est à son niveau de


trappe à liquidité.

Le taux d’intérêt reste


i LM
inchangé et le revenu
augmente.
𝑖𝑚𝑎𝑥

𝑖𝑚𝑖𝑛 E E’

IS IS’
0
Y* Y’* Y

2. Augmentation de dépenses publiques lorsque le taux d’intérêt est compris entre son
niveau minimal et son niveau maximal.

i Le taux d’intérêt
LM
augmente (de i* à
𝑖𝑚𝑎𝑥 i’*) mais aussi le
E’
𝑖′∗ revenu augmente
E en passant de Y*
𝑖∗
à Y’*.
𝑖𝑚𝑖𝑛
IS IS’

0
Y* Y’* Y
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 56

3. Augmentation des dépenses publiques lorsque le taux d’intérêt se situe dans la


phase classique.

i LM
𝑖′ ∗
E’ Le taux d’intérêt augmente
de i* à i’* et le revenu
d’équilibre reste inchangé.
𝑖∗ E

𝑖𝑚𝑎𝑥
IS’

𝑖𝑚𝑖𝑛 IS

0
Y*=Y’* Y

On comprend que la politique budgétaire est efficace lorsque le taux d’intérêt est à son
niveau le plus bas (trappe à liquidité).

b. Augmentation de la masse monétaire


1. Le taux d’intérêt est à son niveau de trappe à liquidité.
2. Le taux d’intérêt est compris entre son niveau minimal et son niveau maximal.
3. Le taux d’intérêt se situe dans la phase classique.
Réponse :

1. Augmentation de la masse monétaire lorsque le taux d’intérêt est à son niveau de


trappe à liquidité.

i LM LM’

𝑖𝑚𝑎𝑥
L’équilibre reste
inchangé.

E=E’
𝑖 ∗ = 𝑖 ′∗ = 𝑖𝑚𝑖𝑛
IS
0
Y*=Y’* Y
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 57

2. Augmentation de la masse monétaire lorsque le taux d’intérêt est compris entre


son niveau minimal et son niveau maximal.

i LM LM’ L’augmentation de la masse


monétaire a entrainé une
𝑖𝑚𝑎𝑥
diminution du taux d’intérêt

𝑖 E et une augmentation du
′∗
𝑖 E’
revenu lorsque le taux
IS d’intérêt était entre son
𝑖𝑚𝑖𝑛
niveau minimal et son niveau
maximal.
0
Y* Y’* Y

3. Augmentation de la masse monétaire lorsque le taux d’intérêt se situe dans la phase


classique.

i LM
LM’

𝑖′ E

E’
𝑖′∗

𝑖𝑚𝑎𝑥 IS

𝑖𝑚𝑖𝑛

0
Y* Y

L’augmentation de la masse monétaire entraine une diminution du taux d’intérêt et une


augmentation du revenu. On comprend que la politique monétaire expansionniste est
efficace lorsque le taux d’intérêt est très élevé voire lorsqu’il est compris entre son niveau
maximal et son niveau minimal.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 58

Exercice 2
Dans le cadre du modèle IS-LM d’équilibre de court-terme, suggérez une politique ou un
policy-mix permettant d’atteindre les objectifs suivants :

a. Augmenter Y tout en gardant i constant.

b. Réduire le déficit tout en gardant le revenu constant.

Réponse :

a. Augmenter Y tout en gardant i constant.

LM
i
E’ LM’
𝑖′∗

E E’’
𝑖 ∗ = 𝑖 ∗′′

IS’

IS

0 Y* Y*’ Y*’’ Y

Pour y arriver, il faut donc mettre en œuvre un policy-mix combinant une politique
budgétaire expansionniste (en augmentant G ou en diminuant T) et une politique
monétaire expansionniste adaptée.

b. Réduire le déficit tout en gardant le revenu constant.

LM
i
E LM’
𝑖∗

E’
𝑖 ∗′
E’’
𝑖 ∗′′
IS

IS’

0 Y* Y*’ Y*’’ Y
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 59

Pour y arriver, comme réduire le déficit a pour effet de déplacer IS vers la gauche, il faut
réaliser en plus une politique monétaire expansionniste pour compenser l’effet négatif sur
le revenu.

Exercice 3
L’économie d’un pays fonctionne selon le modèle IS-LM est décrit par les équations
suivantes :

Sphère réelle Sphère monétaire


C = 100 + 0,75Yd Md = Y (0,5 – i)
T = 80 Ms = 440
I = 90 – 100i
G = 100
TD :
a. Dégagez la courbe IS ainsi que la courbe LM.
b. Calculez le revenu ainsi que le taux d’intérêt d’équilibre de cette économie.
c. Les autorités publiques estiment que le taux d’intérêt et le revenu d’équilibre sont
très faibles. Quelles politiques doivent-elles mettre en œuvre pour obtenir
exactement un taux d’intérêt de 5% et obtenir simultanément un revenu de 1000.
Calculez les valeurs de Ms et de G de manière à obtenir ces résultats sachant que les
taxes restent à leur valeur de 80.
Réponse :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 60

Chapitre IV : LE MARCHE DU TRAVAIL


Dans le premier chapitre, nous avons défini les concepts clés utilisés sur le marché de
travail notamment la population active, le chômeur, le taux de participation, le taux de
chômage. Dans ce chapitre, il est question de développer les deux principales approches du
marché de travail, à savoir l’approche classique et l’approche keynésienne, de montrer
comment est déterminé le taux de salaire ainsi que l’équilibre sur le marché de travail.

Rappelons que d’après le Bureau International du travail (BIT), est « chômeur » toute
personne en âge de travailler, disponible et cherchant activement un travail mais n’en
trouve pas un. D’après cette définition, le nombre des chômeurs est souvent inférieur au
nombre des chômeurs calculé selon d’autres approches émanant des institutions étatiques
ayant l’emploi dans leurs missions. C’est par exemple en RDC, le taux de chômage en
2018 était autour de 14% d’après le BIT mais autour de 78% d’après d’autres sources
officielles étatiques.

IV.1. Les deux principales approches du marché de travail


IV.1.1. Approche classique du marché de travail
D’après les classiques, le marché de travail est un marché comme tout autre marché d’un
bien ou d’un service sur lequel il existe deux côtés : les demandeurs de travail et les
offreurs du travail. De ce fait, on peut définir le travail comme un service échangeable sur
le marché de travail moyennant un taux de salaire (prix de services travail).

IV.1.1.1. L’offre du travail


L’offre de travail qui émanent des ménages est une fonction croissante du taux d’intérêt,
dans la mesure où lorsque le taux d’intérêt réel augmente, les ménages auront tendance à
offrir davantage leur travail et inversement lorsque le taux de salaire diminue.

𝑊
LS
𝑃

0
𝐿 L
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 61

IV.1.1.2. Demande de travail


La demande du travail, quant à elle, est une fonction décroissante du taux de salaire pour le
fait que lorsque le taux de salaire réel augmente, les entreprises demandent de moins à
moins le travail et investissement lorsque le taux de salaire réel diminue. La fonction de
demande de travail des entreprises se présente comme suit :

𝑊
𝑃

LD
0
L
L’équilibre sur le marché de travail est réalisé lorsque l’offre de travail des ménages est
égale à la demande de travail des entreprises et à cet équilibre, on détermine le taux de
𝑊∗
salaire réel d’équilibre ( 𝑃 ) et le niveau d’emploi d’équilibre N* ou L*.

À l’équilibre,

𝑊 LS
𝑃 Marché du
travail

𝑊∗
𝑃
LD

0
N* 𝐿 L

Y Marché des biens et services

Y*
Y = f(N*)

0
N* L
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 62

Le niveau d’emploi d’équilibre (N*) déterminé sur le marché de travail nous permet de
trouver la quantité des biens et services (production d’équilibre Y*) sur le marché des
biens et services car le travail constitue un facteur de production. Ainsi donc, l’équilibre
sur le marché de travail classique est un équilibre de plein emploi dans le sens que toute
𝑊∗
personne désirant travailler au taux de salaire d’équilibre ( ) trouve du travail et tout
𝑃
𝑊∗
entreprise désirant supporter le taux de salaire d’équilibre ( 𝑃 ) ne manquera pas de main

d’œuvre. Le chômage est donc volontaire car ne peut chômer que celui qui refuse de
𝑊∗
travailler en fonction du taux de salaire d’équilibre ( 𝑃 ).

La raison avancée par les classiques en est que le taux de salaire est flexible sur le marché
du travail de telle sorte que lorsque l’offre de travail excède la demande du travail le taux
de salaire diminue et investissement dans le cas contraire. Et donc, le marché de travail
s’auto-régularise par la loi de l’offre et de la demande et par conséquent, l’intervention de
l’État sur le marché de travail est inutile, inefficace voie nuisible.

IV.1.2. L ʾ approche Keynésienne du marché du travail


Pour Keynes, parler du marché du travail n’est pas pertinent car qui dit « marché » sous-
entend l’offre et la demande alors que sur le marché de travail, Keynes admet que (comme
les classiques) l’offre de travail est une fonction croissante du taux de salaire. Par contre,
Keynes conteste la courbe d’offre de travail classique. D’après Keynes, le niveau d’emploi
(offre du travail) dépend du niveau de production des biens et services émanant des
entreprises. Plus le niveau de production est élevé, plus le niveau d’emploi pour soutenir
cette production est élevé, le niveau d’emploi sera aussi moins élevé. Et comme le niveau
de production dépend de la demande anticipée, le niveau d’emploi dépend par conséquent
de la demande anticipée.

DA  I Y N

En plus, Keynes considère que les travailleurs vont sur le marché du travail appuyés par les
syndicats qui s’opposent à ce que le taux de salaire soit revu à la baisse en-dessous du
SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). L’équilibre sur le marché du travail
keynésien peut se présenter comme suit :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 63

Marché du travail

W 𝐿𝐷𝑆𝐸 𝐿𝐷𝑆𝐸 𝐿𝑆

involontaire

volontaire
Chômage
Chômage
W0

0 NSE NE 𝐿 L
Marché des biens et services
Y

𝑌𝑃𝐸

𝑌𝑆𝐸 Y = f(N)

0 NSE NPE L
L’équilibre sur le marché de travail keynésien est appelé équilibre de sous-emploi car il
existe des ménages qui chôment à cause du niveau de production des entreprises qui n’a
pas encore atteint le niveau de plein emploi (chômeur involontaire). Mais, il existe aussi
une autre catégorie des mesures qui, bien que l’économie ait atteint la production de plein
emploi, refusent de travailler au taux du salaire du marché bien que celui-ci est déjà
supérieur au SMIG (W0). Ce sont des chômeurs volontaires.

Keynes préconise l’intervention de l’État pour éradiquer le chômage involontaire lié à la


production de sous-emploi, il recommande la politique budgétaire expansive pour afin de
stimuler la demande anticipée, celle-ci à son tour stimulera les investissements (par effet
oscillateur), ces derniers par effet multiplicateur entraineront l’augmentation de la
production (revenu national Y) et ainsi l’emploi va augmenter dans l’économie.

IV.2. Détermination des salaires


Les salaires peuvent être déterminés de plusieurs façons :
- Par des négociations collectives entre les entreprises et le syndicat ;
- Par une négociation individuelle entre l’employeur et le salarié ;
- Fixé par l’employeur.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 64

En général, plus l’emploi concerné nécessite des qualifications plus le pouvoir de


négociation de l’employé est fort.

IV.2.1. Pouvoir de négociation


Le pouvoir de négociation que le travailleur utilise pour obtenir un salaire au-dessus de
leur salaire de réservation (salaire auquel le ménage est prêt d’offrir son service de travail)
dépend de deux facteurs :
- La difficulté qu’aurait l’entreprise à le remplacer s’il quittait son emploi ;
- La facilité avec laquelle le travailleur trouverait un nouvel emploi.
Le premier facteur implique le pouvoir de négociation d’un travailleur dépend de la nature
de son emploi.

Le deuxième facteur implique que le pouvoir de négociation d’un travailleur dépend des
conditions du marché du travail. Quand le taux de chômage est bas, les firmes ont plus de
mal à trouver des bons remplaçants et les travailleurs plus de facilité à trouver des bons
remplaçants et les travailleurs plus de facilité à trouver un autre emploi. Donc, le pouvoir
de négociation d’un travailleur dépend inversement du taux de chômage est élevé moins le
pouvoir de négociation de travailleurs élevé.

IV.2.2. Salaire d’efficience


Les théories du salaire d’efficience sont celles qui lient les salaires du travailleur à sa
productivité (ou l’efficience). Ces théories suggèrent que e salaire dépend à la fois de la
nature de l’emploi et des conditions de marché de travail.

Le taux de chômage influence négativement le niveau de salaire : si le taux de chômage est


bas, les entreprises doivent augmenter le salaire pour inciter son personnel à rester.

IV.2.3. Salaires et chômage


De ce qui précède, la relation entre les salaires et le chômage est décroissante. Par ailleurs,
il y a bien d’autres facteurs qui influencent positivement le taux de salaire. Ainsi donc, la
fonction du salaire peut s’écrire comme suit :

𝐖 = 𝐏 𝐞 . 𝐅 (𝛍, 𝐙)
𝜕𝑊 𝜕𝑊
Avec, < 0 𝑒𝑡 >0
𝜕𝜇 𝜕𝑍

Pe : niveau de prix anticipé par les entreprises et les ménages.


𝜇 : Taux de chômage
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 65

Z : représente tos les autres facteurs affectant positivement le salaire. C’est-à-dire tous les
autres facteurs affectant la détermination de salaire pour un niveau de prix anticipé et un
niveau de chômage donné. Ces autres facteurs sont notamment : le niveau d’allocation de
chômage mais aussi le taux de changement structurel de l’économie.

NB : Retenons que le salarié et les entreprises se soucient du salaire réel (W/P) et non du
salaire nominal (W). Par salaire réel, on entend la quantité des biens et services qu’on peut
se procurer vu leur prix, avec le salaire nominal.

IV.2.4. Détermination des prix


Si l’on suppose que les entreprises n’utilisent qu’un seul facteur de production qui est le
travail, la fonction de production peut être écrite : Y = AN où Y = production ; N = emploi
et A = productivité du travail.

Si l’on suppose que la productivité est constante, on peut prendre comme une unité de
production d’un travailleur A = 1 et la fonction de production de production devient Y = N.
une telle fonction de production implique que produire une unité supplémentaire a pour
coût l’empoche d’un salarié supplémentaire au salaire W. si le marché est parfaitement
concurrentielle, le prix d’une unité des produits serait égale à son coût marginal, c’est-à-
dire au taux de salaire : on aura donc P = W. si le marché est concurrentiel. Si le marché
n’est pas concurrentiel, on aura :
𝐏 = 𝐖 + 𝛍. 𝐖 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐏 = (𝟏 + 𝛉)𝐖
𝛉 : est la marge du prix par rapport au coût (mark up).

IV.3. Le taux de chômage structurel


Cette section étudie les conséquences de la détermination des prix et de salaire sur
chômage.

IV.3.1. La relation WS (5 Relation wage-settinf)


𝐖 = 𝐏. 𝐅 (𝛍, 𝐙)
En divisant les deux membres par P, on a :
𝑊 𝑊
= 𝐹 (𝜇, 𝑍) avec le salaire réel.
𝑃 𝑃
𝑊 𝑊
𝜕𝑃 𝜕𝑃
< 0 𝑒𝑡 >0
𝜕𝜇 𝜕𝑍
Ainsi donc, la relation WS (relation wage-setting) est une relation décroissante entre le
𝑊
salaire réel ( 𝑃 ) et le taux de chômage 𝜇.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 66

IV.3.2. La relation PS (Price-Setting)


Plus haut, nous venons de voir que lorsque le marché est non concurrentiel, la relation
entre le prix et le taux de salaire s’écrit :
𝐏 𝐖 𝟏
𝐏 = (𝟏 + 𝛉)𝐖 𝐬𝐬𝐢 = (𝟏 + 𝛉)𝐖 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 =
𝐖 𝐏 𝟏+𝛉
𝑊
La relation PS représente une relation constate entre le salaire réel ( 𝑃 ) et le taux de
𝑊
chômage (𝜇) mais une relation décroissante entre le salaire réel ( 𝑃 ) et le mark-up (𝜃). On

peut donc conclure que le salaire réel choisi lors de la détermination des salaires
(négociation salariale) est une fonction décroissante du taux de chômage (relation WS)
tandis que le salaire réel induit par la détermination des prix est une constante (relation
PS).

On appelle « taux de chômage structurel », appelé encore « taux de chômage


d’équilibre » ou encore « taux de chômage naturel », le taux de chômage pour lequel le
salaire réel choisi lors de détermination des salaires (négociations salariales) est égal au
salaire réel induit par la détermination des prix. C’est-à-dire que c’est le salaire tel que la
relation WS = la relation PS.
𝟏
𝐖𝐒 = 𝐏𝐒 𝐬𝐬𝐢 𝐅(𝛍, 𝐙) =
𝟏+𝛉

𝑊
𝑃

1 E
PS
1+𝜃

WS
0 𝜇 𝜇
Le taux de chômage structurel dépend donc des positions des courbes WS et PS et donc à
la fois des paramètres Z et 𝜃 :

- Une hausse de Z (donc une hausse des allocations de chômage) déplace la courbe WS
vers le haut. Ce qui entraine une hausse du taux de chômage structurel.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 67

𝑊
𝑃

1 E
PS
1+𝜃

0 𝜇 𝜇
- L’augmentation du pouvoir de marché de certaines entreprises augmente le mark up 𝜃
et la courbe PS se déplace vers le bas, ce qui augmente le taux de chômage structurel.

𝑊
𝑃
1 A
PS
1+𝜃

1 A’
′ PS’
1+𝜃
WS

0 𝜇 𝜇′ 𝜇

IV.3.3. Du chômage à la production


À un taux de chômage structurel (d’équilibre), on associe un niveau d’emploi d’équilibre.
Soit U, le nombre des chômeurs ; N le nombre d’employés et L la population active. Si 𝜇
est le taux de chômage, on a :

𝑈 𝐿−𝑁 𝐿 𝑁 𝑁
𝜇= = = − =1−
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿 𝐿
𝑁 𝑁
𝜇 =1− 𝑠𝑠𝑖 = 1 − 𝜇 𝑠𝑠𝑖
𝐿 𝐿

𝐍 = 𝐋(𝟏 − 𝛍 )

Si 𝜇𝑛 = le taux de chômage naturel (d’équilibre), le niveau d’emploi d’équilibre. Nn est


déterminé comme suit :
𝐍𝐧 = 𝐋(𝟏 − 𝛍𝐧 )
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 68

Comme Y = N, on a donc la production d’équilibre Yn = Nn. Et donc, 𝜇𝑛 = 1 −


𝑁𝑛 𝑌𝑛
𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝜇𝑛 = 1 − et l’équilibre WS = PS peut s’écrire :
𝐿 𝐿

𝟏 𝐘𝐧 𝟏
𝐅(𝛍, 𝐙) = 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐅 (𝟏 − , 𝐙) =
𝟏+𝛉 𝐋 𝟏+𝛉

APPLICATIONS
Exercice 1
Répondez par vrai ou faux et justifiez :
a. Pour Keynes, le chômage est involontaire.
Réponse : faux car chez Keynes, il y a deux types de chômage (le chômage volontaire et le
chômage involontaire) et non un seul.

b. L’équilibre sur le marché de travail classique est un équilibre de plein emploi car à cet
équilibre toute personne voudra en trouve.
Réponse : vrai car toute personne voudra travailler au taux de salaire d’équilibre trouve
l’emploi et toute entreprise cherchant la main d’œuvre au salaire d’équilibre la trouve.

c. D’après la théorie de salaire d’efficience, un licencié mérite rémunéré plus qu’un


gradué.
Réponse : vrai car la productivité d’un licencié est plus élevé que la productivité d’un
gradué et c’est ce que préconise cette théorie.

d. Le chômage d’aujourd’hui constitue une menace à l’emploi de demain.


Réponse : vrai car le chômage diminue le pouvoir de négociation pour les travailleurs de
demain.

e. Il est plus probable de trouver un taux de chômage structurel élevé lorsqu’on est en
situation de monopole qu’en situation d’oligopole.
Réponse : vrai car c’est chez le monopole où l’entreprise a plus de pouvoir de marché
qu’un oligopole et le mark up 𝜃 est plus élevé qu’en situation de monopole qu’en situation
de l’oligopole. Ce qui entraine le taux de chômage structurel le plus élevé en situation de
monopole.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 69

Exercice 2
Dans une économie, la population active s’élève à 2 millions. Le taux de salaire nominal
est de 100 euros tel que fixé par les entreprises non concurrentielles qui prélèvent une
marge de 20% sur le prix.

TD :
a. Calculer le salaire réel induit par la détermination des prix à cette économie.
b. Si le salaire réel déterminé par les négociations salariales dépend du taux de chômage
𝑊
et des allocations de chômage Z comme suit : = −2 𝜇 + 𝑍 avec Z fixé à 45,
𝑃

déterminer le taux P de chômage naturel, le niveau d’emploi N d’équilibre ainsi que la


production d’équilibre lorsque la fonction de production est spécifié comme suit Y =
10N.

Réponse :

a. Salaire réel W/P à partir de la relation PS


𝑊 1 𝑊 1
On sait que d’après cette relation, = 1+𝜃 . Comme 𝜃 = 20% = 0,2 𝑠𝑠𝑖 = 1,2 = 𝟎, 𝟖𝟑
𝑃 𝑃

𝑊
Comme le salaire nominal est de 100$, on aura : = 0,83 ∗ 100 = 𝟖𝟑%
𝑃

𝑊
Si = −𝑍𝜇 + 𝑍, le taux de chômage naturel 𝜇𝑛 est tel que WS = PS.
𝑃

−2𝜇 + 𝑍 = 0,83

−2𝜇 + 45 = 0,83

45 − 0,83
𝜇= = 22,09%
2

Nn = L(1- 𝜇𝑛 ) = 2000 000(1-0,2209) = 1 558 200

Yn = 10.1558 200 ; d’où Yn = 15 582 000


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 70

Chapitre V : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE :


Synthèse
V.1. L’offre globale
V.1.1. Relation d’offre globale
En combinant les équations du prix et de salaires vus au chapitre iv, on a :

𝐖
𝐖𝐒 ≡ = 𝐅(𝛍, 𝐙)𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐖 = 𝐏 𝐞 . 𝐅(𝛍, 𝐙) (𝟏)
𝐏𝐞
𝐖 𝟏
𝐏𝐒 ≡ = 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐏 = (𝟏 + 𝛉)𝐖 (𝟐)
𝐏 𝟏+𝛉

En mettant (2) dans (1), on a la relation d’offre globale suivante:


𝐏 = 𝐏 𝐞 (𝟏 + 𝛉). 𝐅(𝛍, 𝐙)
P = le niveau général des prix
Pe = le niveau général des prix anticipés
𝛉 = marge sur le prix (mark up)
𝛍 = taux de chômage
Z = Allocation de chômage
𝑵 𝒀
Comme 𝛍 = 𝟏 − 𝑳 et que Y = N, on a : 𝛍 = 𝟏 − 𝑳 et par conséquent la fonction d’offre

globale s’écrit :
𝒀
𝐏 = 𝐏 𝐞 (𝟏 + 𝛉). 𝐅 (𝟏 − , 𝐙)
𝑳
Avec Y le revenu national.
La relation d’offre globale dépend donc :
- Du niveau anticipé des prix (𝐏 𝐞 ) : une hausse anticipée du niveau anticipé des prix
entraine une hausse équivalente du niveau de prix. Par exemple, si le niveau anticipé
double, le niveau réel des prix double également. Cet effet par le canal des salaires : si
ceux qui fixent le salaire anticipent les prix plus élevés, ils fixent un salaire plus élevé,
ce qui conduit les firmes à augmenter leur prix car le salaire élevé les amène à engager
des coûts élevés, ce qui fait augmenter leur prix.
- Du niveau de la production (= revenu national Y) : une hausse de la production
entraine une hausse du niveau des prix en ce sens qu’une hausse de la production
entraine une hausse de l’emploi ; une hausse de l’emploi entraine une baisse du taux
de chômage, la baisse du taux de chômage crée une pression à la hausse des salaires ;
la hausse des salaires entraine une hausse des coûts de production pour les entreprises
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 71

et par conséquent fait augmenter les prix. Une hausse de la production entraine donc
une hausse du niveau des prix. Lorsque la production est à son niveau d’équilibre ou
naturel (Yn), le niveau des prix est égal au niveau anticipé. C’est-à-dire lorsque Y =Yn
alors P = Pe.

P OG

Pe

0
Yn Y

Quand la production est au-dessus de son niveau naturel, le niveau de prix est plus
élevé que son niveau anticipé. Inversement, quand la production est en dessous de son
niveau naturel (niveau d’équilibre), le prix est plus grand que son niveau anticipé.

P OG

P1
Donc,
e
P
𝑆𝑖 𝑌 > 𝑌𝑛 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑃 > 𝑃𝑒
P2 𝑆𝑖 𝑌 < 𝑌𝑛 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑃 < 𝑃𝑒

0
Y2 Yn Y1 Y

Une hausse du niveau de prix anticipé déplace la courbe d’offre globale vers le haut et
vers le bas dans le cas contraire.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 72

OG’
La courbe de l’offre globale nous
P OG montre comment le prix est une
Pe’> Pe OG’’ fonction croissante du revenu
national et du niveau anticipé des
prix.
Pe

Pe’< Pe

0
Y Y
Pour résumer : le niveau de prix est une fonction croissante de la production et du niveau
anticipé des prix (Pe). On la représente par la courbe d’offre globale. Cela étant dit, un
changement dans le niveau anticipé de prix déplace la courbe de l’offre globale (OG) vers
le haut ou vers le bas.

V.2. La demande globale


La relation de demande globale est une relation décroissante (négative) entre la production
et le niveau des prix. Elle découle des conditions d’équilibre sur le marché des biens et
services et les marchés financiers, tels qu’elles sont décrites par le modèle IS-LM vu au
chapitre III. La relation de demande globale résulte des enchainements suivants :

𝑀
P  L I Y
𝑃

La relation de la demande globale est spécifiée comme suit :

𝐌 𝛛𝐘 𝛛𝐘 𝛛𝐘
𝐘 = 𝐟 ( , 𝐆, 𝐓) 𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎, > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝐏 𝐌 𝛛𝐆 𝛛𝐓
𝛛𝐏

La production est donc une fonction croissante du stock de monnaie réelle, une fonction
croissante des dépenses publiques et une fonction décroissante des impôts. Lorsque le
niveau des prix augmente, la demande nominale de monnaie augmente pour motif de
transaction. L’offre de la monnaie étant fixe, le taux d’intérêt va augmenter pour inciter les
gens vers la demande des titres. Or, la hausse du taux d’intérêt entraine à son tour une
baisse de la demande des biens et une baisse de la production globale comme suit :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 73

i
LM’

LM

E’
i*’
E
i*

IS

0 Y* Y

P*’

P*

DG

0
Y*’ Y* Y
Une augmentation de dépenses publiques augmente la production pour un niveau des prix
donné, déplaçant la courbe de demande globale vers la droite. Une baisse de la masse
monétaire nominale réduit la production pour un niveau des prix donné déplaçant la
demande globale vers la gauche comme suit :

E‘’ E E’
P
DG’
DG
DG’’
0
Y*’’ Y* Y*’ Y
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 74

En général, un changement dans la politique budgétaire ou monétaire ou plus


généralement un changement de n’importe quel facteur déplaçant la courbe IS-LM,
déplace la courbe de demande globale vers la droite ou la gauche.

V.3. La production d’équilibre à court et à moyen terme


Nous venons de voir que les fonctions d’offre et de demande globales ont la forme
générale suivante :

𝐘 𝐌
𝐎𝐆: 𝐏 = 𝐏 𝐞 (𝟏 + 𝛉). 𝐅 (𝟏 − , 𝐙) 𝐞𝐭 𝐃𝐆: 𝐘 = 𝐟 ( , 𝐆, 𝐓)
𝐋 𝐏

À l’équilibre macroéconomique, on a l’offre globale qui est égale à la demande globale. Il


est donné par l’intersection de la courbe d’offre globale et de la demande globale.

OG

A
P*
B
Pe DG

0 Yn Y* Y

À l’équilibre macroéconomique (à cet équilibre) (A), tous les 4 marchés


macroéconomiques sont à l’équilibre (Marché des biens et services, marché du travail,
marché de la monnaie et marché des titres). Dans le cas où l’économie est en équilibre et
que le revenu d’équilibre Y* est supérieur à son niveau naturel Yn, Ce qu’on est encore
dans le court-terme. Dans le moyen et long terme, l’équilibre s’obtient au niveau du revenu
national Yn (et Pe) comme nous allons le démontrer dans les paragraphes qui suivent.

V.3.1. La dynamique de la production globale et des prix


Le niveau anticipé des prix Pe est susceptible de changer au cours du temps : si le niveau
des prix de l’année passée s’est avéré différent du niveau qui avait été anticipé, les agents
vont en tenir compte dans la formation de leur anticipation pour l’année à venir.

En faisant l’hypothèse que le prix anticipé de l’année t est égal au prix de l’année
antérieure (passée), on a :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 75

𝐘𝐭
𝐎𝐆: 𝐏𝐭 = 𝐏𝐭−𝟏 . (𝟏 + 𝛉)(𝟏 − , 𝐙)
𝐋

𝐌
𝐎𝐆: 𝐘𝐭 = 𝐟( , 𝐆, 𝐓)
𝐏𝐭

𝜃, Z, L, M, G et T sont supposés constants et indépendants du temps.


P

OG

A
P*
B
Pe = Pt-1 DG

0 Yn Yt Y

Au cours de l’année t, la production est au-dessus de son niveau naturel. Le niveau des prix
est supérieur au niveau des prix anticipés.

Au cours de l’année t+1, comme au cours de l’année t, le prix est supérieur à son niveau
anticipé pendant l’année t+1 (année suivante), les agents révisent leurs anticipations des
prix à la hausse, ce qui va entrainer la hausse du salaire qui va déplacer la courbe d’offre
globale vers le haut, la production globale baisse et le niveau de prix augmente.
OG’’
P OG’

OG
A’’
Pt+k
A’
Pt+1
A
Pt

Pt-1 DG

0
Yn Yt+1 Yt Y
La hausse des prix anticipés va entrainer une hausse des salaires nominaux, ce qui va
accroître le niveau des prix fixés. La production globale baisse, le niveau des prix
augmente. La courbe d’offre globale continue à monter (après l’année t+1) jusqu’à ce que
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 76

la production à moyen terme soit égale à son niveau naturel. Aussi longtemps que la
production sera élevée (supérieure) à son niveau naturel, le niveau de prix augmentera et la
courbe d’offre globale continuera à se déplacer vers le haut jusqu’à ce que le revenu
national soit égal à son niveau naturel.

À court terme, la production agrégée peut être au-dessus ou en-dessous de son niveau
d’équilibre (Yn). Un changement dans l’une des variables, qui affecte soit DG soit OG
entraine une modification du niveau de production et des prix.

A moyen-terme, la production est à son niveau d’équilibre. L’ajustement s’effectue donc


par l’évolution du niveau des prix.

V.4. Les effets d’une politique monétaire expansionniste


V.4.1. La dynamique d’ajustement
Supposons que la production soit à niveau d’équilibre avant le changement de la masse
monétaire.

OG

A
P
DG

0 Yn Y

- Une hausse de Mn, à Pt donné entraine une hausse de la production globale. La courbe
de la demande globale se déplace donc vers la droite (de A à A’).
- Au fil du temps, l’ajustement va se faire par le prix. Voyant le prix augmenter, les
syndicats vont exiger des salaires nominaux plus élevés, ce qui fait à nouveau monter
le prix. Ainsi, aussi longtemps que la production est supérieure à son niveau naturel, la
courbe d’offre globale se déplace vers le haut (de A’ à A ‘’). Ce qui ramène le niveau
de revenu à son niveau initial d’équilibre au niveau de prix très élevé par rapport au
niveau initial.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 77

Par conséquent, une expansion monétaire entraine une hausse de la production à court
terme, menant par d’effet à moyen et à long terme. Pire encore, elle entraine
l’augmentation du niveau des prix.

À court terme, une politique monétaire expansionniste entraine une hausse de la production
ainsi qu’une hausse du niveau des prix. La pente de la courbe d’offre globale détermine la
part du choc initial répercuté sur la production, et celle répercutée sur le prix. En pratique,
l’effet de court terme est donc faible au niveau de prix.

À moyen terme, le prix augmente et les effets du choc monétaire sur la production et le
taux d’intérêt disparaissent. La hausse de la masse monétaire se répercute totalement dans
une hausse proportionnelle du niveau des prix. Elle n’a aucun effet de moyen terme de la
monnaie sur la production et le taux d’intérêt qui fait dire que la monnaie est neutre ou la
monnaie est un voile comme l’illustre le graphique ci-dessous.

P OG’

OG
A’’
Pt+k

Pt+1 A’
A
P DG’

DG

0 Yn Yt+1 Y

La neutralité de la monnaie ne signifie pas que la politique monétaire ne doit pas être
utilisée : une politique monétaire expansionniste peut, par exemple, aider l’économie à
sortir d’une récession et à rejoindre son niveau d’équilibre. Mais, la neutralité de la
monnaie est un avertissement qui signale que la politique monétaire ne peut pas soutenir en
permanence une production supérieure au niveau naturel.

V.5. Les effets de la politique budgétaire restrictive-réduction du déficit


budgétaire
Supposons que la production soit à son niveau d’équilibre avant le changement du déficit
budgétaire. La réduction des dépenses publiques (G) à en laissant les impôts inchangés
déplace la courbe DG vers la gauche pour un niveau de prix donné (de vers A’), ce qui
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 78

entraine la baisse de la production et des niveaux de prix. Tout comme une expansion
monétaire, une réduction du déficit budgétaire n’affecte pas la production de façon
permanente. À la longue, la production retourne à son niveau naturel.

A court-terme, une réduction du déficit budgétaire entraine une baisse de la production et


peut entrainer éventuellement une baisse de l’investissement. Ces effets négatifs peuvent
être évités si un bon policy-mix est utilisé. C’est-à-dire si évités si un bon policy-mix est
accompagné d’une expansion budgétaire.

À moyen terme, la production revient à son niveau naturel et le taux d’intérêt est plus bas
qu’auparavant. La réduction du déficit entraine une hausse d’investissement. À moyen et
long terme, un déficit budgétaire plus faible entraine un investissement plus fort, ce qui
entraine une hausse de production nationale.

P OG

OG’
A
e
P
A’
Pt
A’’
DG

DG’

0 Yt Yn Y

Tant que la production est en-dessous de son niveau d’équilibre, la courbe OG se déplace
vers le bas (de A’ vers A’’). Il y a une différence importante entre les effets d’un
changement de la masse monétaire et les effets de changement dans le déficit car dans ce
dernier cas, à long terme, la production revient à son niveau initial Yn, Mais le taux
d’intérêt et le niveau de prix sont plus bas qu’auparavant.

Une politique de contraction s’appliquerait de façon similaire à une politique de hausse de


l’épargne privée.

V.6. Les effets de la modification du prix du pétrole


Une hausse de la marge 𝜃 déplace vers le bas la courbe PS (cf. chap 4) : plus la marge est
grande, plus les salaires sont faibles et les taux de chômage structurel sont plus élevés. La
hausse du taux de chômage structurel implique une baisse du niveau d’emploi naturel.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 79

Comme la hausse du prix du pétrole a comme conséquence l’augmentation de la marge 𝜃 ;


la hausse de prix du pétrole entraine donc une baisse du niveau d’emploi naturel et par
conséquent une baisse du niveau de production naturel.

Dans le tableau ci-dessous, nous récapitulons les effets de court et de moyen terme sur la
production, le taux d’intérêt et le niveau des prix d’une expansion monétaire, d’une
réduction du déficit et d’une hausse du prix du pétrole.

Court-terme Moyen-terme
Production Taux Niveau Production Taux Niveau
d’intérêt des prix d’intérêt des prix
Expansion Haute Bas Haute Bas Haut Haut
monétaire
Réduction du Bas Haut Bas Haut Bas Bas
déficit
Hausse du prix Bas Haut Haut Bas Haut Haut
de pétrole

V.7. Chocs et mécanismes de propagation


L’économie est constamment affectée par des chocs sur la demande globale, sur l’offre
globale ou sur les deux. Ces chocs peuvent provenir des consommateurs comme des
changements politiques.

Chaque choc a des effets dynamiques sur la production et ses composantes. Ces effets sont
aussi appelés mécanismes de propagation du choc. Ces mécanismes de propagation sont
différents selon les divers chocs. Ses effets sur l’activité peuvent être plus importants au
début puis décroître au cours du temps, voire disparaître. Certains chocs ont des effets à
long terme. C’est le cas de tous les chocs qui ont un effet permanent sur l’offre globale,
comme une hausse persistante du prix du pétrole. Les fluctuations économiques sont dues à
l’apparition constante de nouveaux chocs dont chacun a son propre mécanisme de
propagation.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 80

APPLICATIONS
Exercice 1
Répondez par vrai ou faux et justifiez la réponse :
a. La fonction d’offre globale implique que le niveau général des prix est une fonction
décroissante du taux de salaire.
Réponse : faux car la fonction d’offre globale implique que le niveau général des prix est
une fonction croissante du niveau de prix anticipé. Or, le niveau anticipé de prix entraine
l’augmentation de salaire.

b. D’après la relation d’offre globale, tout choc sur le prix des biens et services aura
comme conséquence l’augmentation du niveau général des prix.
Réponse : vrai car tout choc positif augmentera la marge (mark up). Comme P est
fonction croissante de 𝜃, toute augmentation de 𝜃 entraine une augmentation de P.

c. Une diminution des impôts indirects a comme conséquence le déplacement de la


courbe d’offre globale vers la droite.
Réponse : faux car la diminution des impôts des impôts indirects a comme conséquence le
déplacement de la courbe de demande globale (et non d’offre globale) vers la droite.

d. La politique monétaire restrictive a comme effet l’augmentation du revenu national et


la diminution du niveau des prix en court terme, mais à long terme, elle conduit à la
diminution des prix et n’aura pas d’effet sur le revenu national car celui-ci reviendra à
son niveau d’équilibre.

Réponse : faux car la politique monétaire restrictive à court terme va conduire à la


diminution du revenu national et la diminution du niveau des prix (passage de A à A’). En
long terme, suite à l’anticipation des agents, qui vont anticiper un prix bas suite à
l’anticipation es agents, qui vont anticiper un prix bas. Cela ramènera à la longue la
courbe OG à se déplacer vers le bas (suite au taux de salaire qui a diminué, ce qui fera
augmenter le revenu national jusqu’au revenu d’équilibre YN tel que l’illustre le
graphique ci-dessous :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 81

P OG

OG’
A
Pe
A’
Pt
A’’
Pt+k DG

DG’

0 Yt Yn Y

Exercice 2
Une économie est caractérisée par les fonctions d’OG et de DG suivante :
𝑂𝐺: 𝑃𝑡 = 0,5𝑃𝑒 + 2𝑌𝑡
𝑀
𝐷𝐺: 𝑌𝑡 = + (𝐺 − 𝑇)
𝑃𝑡
Si Pe = Pt-1 = 400, G = 50, T = 30 et M = 500

TD :

a. Déterminez le revenu d’équilibre et le niveau de prix d’équilibre.

b. Trouver le niveau naturel du revenu.

Réponse :

a. Revenu d’équilibre et niveau des prix d’équilibre


L’équilibre est trouvé lorsque l’offre globale égalise la demande globale. Cet équilibre se
trouve à l’intersection de deux courbes OG et DG.

𝑃𝑡 = 0,5𝑃𝑒 + 2𝑌𝑡 (1)


𝑀
𝑌𝑡 = + (𝐺 − 𝑇)(2)
𝑃𝑡
𝑃𝑡 = 0,5.400 + 2𝑌𝑡 (1)
500
𝑌𝑡 = + (50 − 30)(2)
𝑃𝑡
𝑃𝑡 = 200 + 2𝑌𝑡 (1)
500
𝑌𝑡 = + 20 (2)
𝑃𝑡
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 82

En mettant (2) dans (1) :


500
𝑃𝑡 = 200 + 2( + 20)
𝑃𝑡
1000
𝑃𝑡 = 200 + + 40
𝑃𝑡
1000
𝑃𝑡 − = 240
𝑃𝑡
𝑃𝑡2 − 240𝑡 − 1000 = 0
∆= (−240)2 − 4.1. (−1000) = 61 600
√∆ = 248,19
240 ± 248,19
𝑃𝑡 = = 244,095 𝑜𝑢 − 4,095 (à 𝑟𝑒𝑗𝑒𝑡𝑒𝑟)
2
𝑷𝒕 = 𝟐𝟒𝟒, 𝟎𝟗𝟓
Dans ce cas,
𝟓𝟎𝟎
𝒀𝒕 = + 𝟐𝟎 = 𝟐𝟏, 𝟐𝟓
𝟐𝟒𝟒, 𝟎𝟗𝟓
b. Le niveau naturel (Yn) est tel que :
𝟓𝟎𝟎
𝑷𝒕 = 𝑷𝒆 = 𝟒𝟎𝟎 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝒀𝒏 = + 𝟐𝟎 = 𝟐𝟏, 𝟐𝟓
𝟒𝟎𝟎
Le niveau naturel du revenu est donc 21,25.

V.7. Effets à long terme des politiques économiques


L’analyse de la croissance de long terme a mis en avant deux facteurs :
- L’accumulation du capital augmente transitoirement le taux de croissance et accroît
de façon permanente le niveau de production.

- Le progrès technique permet d’augmenter durablement e taux de croissance et donc le


niveau de production.

Pour comprendre les effets d’une politique monétaire, budgétaire ou d’une variation des
prix de pétrole sur la croissance et la production de long terme, il faut comprendre les
effets de ces chocs sur l’accumulation du capital et le rythme du progrès technique :
- L’accumulation du capital résulte directement de l’investissement des entreprises ;
- Le progrès technique peut être affecté par l’investissement en recherche et
développement.

Il nous faut donc préciser les effets des chocs envisagés sur l’investissement :
- Une politique monétaire expansionniste accroît l’investissement à court terme ;
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 83

- En moyen terme, la hausse des prix a pour conséquence que les taux d’intérêt et le
niveau de production reviennent à leur niveau initial. Cette politique n’affecte donc
pas la croissance et le développement de long terme.
Question : Expliquer pourquoi la politique monétaire expansionniste n’affecte pas la
croissance et le développement de long terme bien qu’à court terme, elle entraine
l’augmentation de la production et la réduction du taux d’intérêt.
- Une baisse permanente du déficit budgétaire (politique budgétaire restrictive) entraine
une hausse permanente de l’investissement. Cette politique peut donc affecter la
production de long terme. Cependant, la production de long terme peut aussi être
réduite, si la baisse des dépenses publiques conduit à la diminution des
investissements publics.
Question : Expliquer comment une baisse permanente du déficit public peut affecter la
croissance de long terme.

- Une hausse de prix du pétrole : réduire la production à moyen terme. leniveau de


prix par ailleurs accru, ce qui conduit à une réduction de la masse monétaire réelle.
Ces deux effets conduisent à une réduction de l’investissement.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 84

Chapitre VI : LA COURBE DE PHILIPS


La courbe de PHILIPS montre une relation négative entre inflation et chômage.
Signalons toutefois que cette relation s’est brisée dans les années 1970. Il avait à la fois
une forte inflation et un fort chômage (le contraire de la courbe de PHILIPS). Une
nouvelle relation apparait entre le taux de chômage et le taux de croissance de l’inflation.
Aujourd’hui, un fort taux de chômage entraine une baisse de l’inflation (et pas une faible
inflation).

Avant 1970

Inflation

Courbe de Philips

0
Chômage
Après 1970

Taux de
croissance
de l’inflation

Tinf1
Courbe de Philips

Tinf2

0
𝜇1 𝜇2 Taux de chômage

Pendant la période de 1900 à 1960 aux États-Unis, un fort taux de chômage était
généralement associé à une faible inflation et à un faible taux de chômage était
généralement associée une forte inflation. SAMUELSON et SOLOW baptisèrent cette
relation la courbe de PHILIPS.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 85

V.1. Inflation, inflation anticipée et chômage


C’est une relation entre le niveau de prix, le niveau de prix anticipé et le taux de chômage.
C’est donc une équation de la relation d’offre globale :

𝐏𝐭 = 𝐏𝐭𝐞 . (𝟏 + 𝛉). 𝐅(𝛍, 𝐙) (1)

Nous en déduisons une relation entre le taux d’inflation, le taux d’inflation anticipé et le
taux de chômage.

Le taux d’inflation = taux de croissance de Pt

Le taux d’inflation anticipée = taux de croissance de 𝑃𝑡𝑒

Supposons que F soit de la forme 𝐹(𝜇, 𝑍) = 1−∝ 𝜇𝑡 + 𝑍 (2) ; c’est-à-dire que plus le
chômage est élevé, plus le salaire est faible et plus Z est élevé et plus le salaire est élevé. F
décrit donc les effets du taux de chômage 𝜇𝑡 et des autres facteurs pouvant affecter le
salaire (Z). Le paramètre 𝜃 mesure l’intensité de l’impact du chômage sur le salaire. En
remplaçant F dans la relation d’offre globale, on a :

𝐏𝐭 = 𝐏𝐭𝐞 . (𝟏 + 𝛉). (𝟏−∝ 𝛍𝐭 + 𝐙) (3)

Après quelques manipulations de cette relation, on obtient :

𝛑𝐭 = 𝛑𝐞𝐭 . (𝛉 + 𝐙)−∝ 𝛍𝐭 (4)

Cette équation (4) représente le taux d’inflation c’est-à-dire le taux de croissance de prix
entre l’année passée et l’année présente. Cette équation nous indique le taux d’inflation et
positivement corrélé (ou dépend positivement de) à l’inflation anticipée (𝜋𝑡𝑒 ) et
négativement corrélé au taux de chômage « 𝜇𝑡 ». L’inflation de prix (𝜋𝑡 ) est l’inflation
salarial sont identiques si prix et salaires sont proportionnels l’un à l’autre par la relation
suivante :

𝐏 ′ = (𝟏 + 𝛉)𝐖

L’inflation est d’autant plus forte que l’inflation anticipée est élevée. Pour une inflation
anticipée donnée, plus la marge 𝜃 choisie par les firmes est forte ou plus les facteurs Z sont
élevé, plus l’inflation est élevée.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 86

VI.2. La courbe de PHILIPS


VI.2.1. Première version
Si l’on suppose 𝜋𝑡𝑒 = 0 (car l’inflation moyenne était proche de 0 pendant la majeure partie
de la période étudiée par PHILIPS, SAMUELSON et SOLOW). On obtient (la relation 4
devient) :

𝛑𝐭 = (𝛉 + 𝐙)−∝ 𝛍𝐭 (5)

Si l’on pose 𝜃 + 𝑍 = 𝑎0 et ∝= 𝑎1, on a : 𝜋𝑡 = 𝑎0 − 𝑎1 𝜇𝑡 (6).

Cette équation (6) correspond exactement à la relation négative entre inflation et chômage
que PHILIPS, SOLOW et SAMUELSON ont trouvé pour le royaume uni et les États-Unis
(c’est la courbe de PHILIPS originelle). Son interpellation est simple. Étant donné le
niveau de prix anticipé (que les salariés prennent tout simplement comme le niveau des
prix de l’année passée), un faible taux de chômage conduit à des salaires nominaux plus
élevés, et donc à une hausse du coût de production est parfois appelé « spirale-prix-
salaire » et décrit le phénomène suivant.

Un faible chômage entraine une hausse des salaires nominaux. En réponse à la hausse des
salaires, les entreprises augmentent leurs prix. En réponse à la hausse de prix, les salariés
demandent une hausse de salaires nominaux ; les entreprises augmentent à nouveau leur
prix, les salariés augmentent leurs revendications salariales ; et ainsi de suite avec comme
résultat une inflation continue des prix et des salaires.

VI.2.2. Des modifications apportées à la courbe de PHILIPS


Pourquoi la courbe de PHILIPS a-t-elle disparue ?
Parce que : la persistance de l’inflation aux États Unis (suite à la hausse des prix du
pétrole) a conduit les salariés et les entreprises à réviser leur mode de formation et des
anticipations. Quand l’inflation devient constamment positive et plus persistante, les
anticipations commencent à prendre en compte la présence de l’inflation.

Supposons que les anticipations soient formées ainsi :

𝛑𝐞𝐭 = 𝛃𝛑𝐭−𝟏 (7)

La valeur du paramètre 𝛽 mesure le fait de l’inflation passée sur l’inflation anticipée. Plus
𝛽 est élevé, plus l’inflation de l’année passée incitent les salariés et les firmes à réviser
leurs anticipations d’inflation pour cette année et plus l’inflation est élevée. Pour la période
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 87

étudiée par SAMUELSON et SOLOW, 𝛽 = 0 ssi 𝜋𝑡𝑒 = 0. La relation entre taux d’inflation
et taux de chômage correspondait donc à l’équation 6.

Dans les années 1970, les agents formaient les anticipations en supposant que le taux
d’inflation de l’année serait égale au taux d’inflation de l’année, c’est-à-dire 𝛽 = 0 et
𝜋𝑡𝑒 = 𝜋𝑡−1 . Ainsi la relation (4) devient :

𝛑𝐞𝐭 = 𝛃𝛑𝐭−𝟏 + (𝛉 + 𝐙)−∝ 𝛍𝐭


𝛑𝐞𝐭 − 𝛃𝛑𝐭−𝟏 = (𝛉 + 𝐙)−∝ 𝛍𝐭 (8)

- Quand 𝛽 = 0 : courbe de PHILIPS initiale.


- Quand 𝛽 > 0 : le taux d’inflation ne dépend pas seulement du taux de chômage mais
aussi de l’inflation de l’année dernière.
- Quand 𝛽 = 1 : la relation d’offre globale devient : le taux de chômage n’affecte pas
donc le taux d’inflation mais la variation du taux d’inflation comme suit :

𝛑𝐞𝐭 − 𝛃𝛑𝐭−𝟏 = (𝛉 + 𝐙)−∝ 𝛍𝐭

∆𝛑𝐭 = 𝐚𝟎 − 𝐚𝟏 𝛍𝐭 (9)

La relation (9) est communément appelée « courbe de PHILIPS modifiée » qui traduit
désormais une relation inverse entre le taux de chômage et la variation du taux d’inflation.

Courbe de Philips Courbe de Philips modifiée


𝜋 ∆𝜋

𝜇 augmente 𝜋 baisse 𝜇 augmente ∆𝜋 baisse

0 0 𝜇
𝜇
VI.3. Retour sur le taux de chômage structurel
L’histoire de la courbe de PHILIPS étroitement liée à la découverte du concept du taux de
chômage structurel naturel.

Selon la courbe de PHILIPS, si les hommes politiques acceptaient une forte inflation, ils
pouvaient maintenir un taux de chômage très faible en permanence. MILTON
FRIEDMAN et EDMUND PHELPS montrent que si le gouvernement tentait de maintenir
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 88

indéfiniment un chômage facial en tolérant une forte inflation, l’arbitrage disparaitre et,
que le taux de chômage ne pouvait être maintenu sous un certain seuil, qu’ils appellent « le
taux de chômage naturel (structurel) ».

Par définition, le taux de chômage structurel (naturel) est le taux de chômage pour lequel le
niveau réalisé des prix est égal au niveau anticipé des prix. De façon équivalente, on peut
dire que le taux de chômage structurel est le taux de chômage pour lequel le taux de
chômage pour lequel le taux d’inflation réalisé est égal au taux d’inflation qui avait été
anticipé.

Notons 𝜇𝑛 , le taux de chômage structurel qui est tel que 𝜋𝑡𝑒 = 𝜋𝑡 = 𝜋𝑤𝑡 . La relation (9) de
la courbe de PHILIPS modifiée devient :

∆𝜋𝑡 = (𝜃 + 𝑍)−∝ 𝜇𝑡

𝜋𝑡 − 𝜋𝑡−1 = (𝜃 + 𝑍)−∝ 𝜇𝑡

0 = (𝜃 + 𝑍)−∝ 𝜇𝑡

(𝛉 + 𝐙)
𝛍𝐭 = (𝟏𝟎)

Cette relation (10) nous montre que : plus la marge de prix sur les salaires θ ou plus les
autres facteurs affectant la détermination du salaire (Z) sont élevés, plus le taux de
chômage structurel 𝜇𝑛 est élevé. En remplaçant 𝜃 + 𝑍 = ∝ 𝜇𝑛 dans l’équation (9), nous
aurons :

𝜋𝑡 − 𝜋𝑡−1 = ∝ 𝜇𝑛 −∝ 𝜇𝑡 = ∝ (𝜇𝑛 − 𝜇𝑡 )

∆𝛑𝐭 = ∝ (𝛍𝐧 − 𝛍𝐭 ) (11)

La nouvelle courbe de PHILIPS correspond donc à une relation entre le taux de chômage
courant (𝜇𝑡 ), le taux de chômage structurel (𝜇𝑛 ) et la variation du taux d’inflation (∆𝜋𝑡 ) :
- Quand le taux de chômage 𝜇𝑡 est inférieur au niveau structurel (𝜇𝑛 ), l’inflation décroit.

- Quand le taux de chômage (𝜇𝑡 ) est inférieur au niveau structurel (𝜇𝑛 ), l’inflation
augmente.

Une autre façon de considérer le taux de chômage structurel : c’est le taux de chômage
nécessaire pour maintenir l’inflation constante = NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate
of Unemployement ; c’est-à-dire « taux d’inflation non accélérateur du taux de chômage).
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 89

NB : la relation d’offre globale est actuellement bien représentée par la courbe de


PHILIPS augmentée ∆𝜋𝑡 = −∝ (𝜇𝑡 − 𝜇𝑛 ) ; qui met en scène la relation décroissante
entre variation du taux d’inflation (∆𝜋𝑡 ) et l’écart entre le taux de chômage courant et le
taux de chômage structurel (𝜇𝑡 − 𝜇𝑛 ). Quand le chômage est au-dessus de son taux
structurel, l’inflation baisse et inversement.

APPLICATIONS
Exercice 1
Différenciez la courbe de PHILIPS des courbes de PHILIPS modifiées et des courbes de
PHILIPS augmentées.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 90

Chapitre VII : INFLATION, ACTIVITE ET CROISSANCE


DE LA MASSE MONETAIRE
VII.1. Production, chômage et inflation
Les interactions entre production, inflation et chômage consistent à trois relations :
- La loi d’OKUN qui montre l’influence de la croissance sur le chômage ;

- La courbe de PHILIPS qui montre comment le chômage affecte l’inflation ;

- La relation de demande globale qui montre l’influence de l’inflation et de la croissance


monétaire sur la croissance de la production.

Croissance de la
Croissance de la
production
masse monétaire

Courbe de
PHILIPS
Inflation Chômage

VII.1.1. La loi d’OKUN : de la croissance de la production au chômage


Si la production varie ensemble avec l’emploi (un changement de la production entraine un
changement similaire de l’emploi car Y = N) et que la population active reste constante, la
variation de l’emploi se répercute dans la variation opposée du chômage.

La variation du taux de chômage est donc égale à l’opposé du taux de croissance de la


production.

𝜇𝑡 − 𝜇𝑡−1 = −𝑔𝑌𝑡 (1)

Avec 𝑔𝑌𝑡 , le taux de croissance de la production.

La loi d’OKUN est la relation entre croissance de la production et variation du taux de


chômage. Un taux de croissance de la production élevée est associé à une réduction du
taux de chômage ; un taux de croissance faible est associé à une baisse de taux de
chômage.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 91

Mais la croissance économique n’est pas une condition suffisante pour réduire le chômage.
Il y a des périodes des croissances économiques qui ne vont pas engendrer plus d’emploi.
On parle de « Jobless recovery ».
- Si le taux de croissance effectif est supérieur au taux de croissance potentiel, il n’y
a pas réduction du taux de chômage ;

- Si le taux de croissance effectif est supérieur au taux de croissance potentielle, il y a


réduction du taux de chômage.

La relation d’OKUN estimée aux États-Unis dès les années 1970 est celle-ci :

𝛍𝐭 − 𝛍𝐭−𝟏 = −𝟎, 𝟒(𝐠 𝐘𝐭 − 𝟑%)

Ceci s’interprète comme suit :


- Le taux de croissance annuel (𝒈𝒀𝒕 ) doit être d’au moins 3% pour éviter une hausse
du taux de chômage. Cela est dû à la croissance de la population active et de la
productivité du travail au cours du temps ;
- On appelle « taux de croissance potentielle », ce taux de croissance de la production
nécessaire pour maintenir le taux de chômage constant (il est donc égal à 3% aux USA
vers 1970).
- Une croissance supérieure de 1% au taux de croissance potentielle entraine donc une
baisse de 0,4% du taux de chômage aux USA vers les années 1970.

Ainsi donc, la relation d’OKUN peut être spécifiée généralement comme suit :

𝛍𝐭 − 𝛍𝐭−𝟏 = −𝛃(𝐠 𝐘𝐭 − 𝐠 𝐫 ) ou ∆𝛍𝐭 = −𝛃(𝐠 𝐘𝐭 − 𝐠 𝐫 )

Le coefficient 𝛽 mesure l’impact sur le taux de change d’une déviation de la croissance du


PIB à la normale. Le coefficient 𝛽 dépend en partie de la façon dont les firmes ajustent
l’emploi aux variations temporaires de la production, ce qui dépend de la structure interne
de l’entreprise, de la législation et des règles sociales sur l’embauche et le licenciement.

𝑔𝑟 est le taux de croissance potentielle de l’économie et 𝛽 mesure comment un excès de


1% de croissance par rapport à la croissance potentielle se traduit en termes de baisse de
chômage.

VII.1.2. La courbe de PHILIPS : du chômage à l’inflation


Dans le chapitre précédent, nous venons de montrer la relation de la courbe de PHILIPS
augmentée qui se traduit comme suit :

𝛑𝐭 − 𝛑𝐭−𝟏 = −∝ (𝛍𝐭 − 𝛍𝐧 )
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 92

∆𝛑𝐭 = −∝ (𝛍𝐭 − 𝛍𝐧 )

D’après cette relation :


- Si 𝜇𝑡 < 𝜇𝑛 (𝜋𝑡 > 𝜋𝑡−1) : si le taux de chômage est inférieur à son niveau naturel, le
taux d’inflation augmente.
- Si 𝜇𝑡 > 𝜇𝑛 (𝜋𝑡 < 𝜋𝑡−1) : si le taux de chômage est supérieur à son niveau naturel,
le taux d’inflation diminue.
Le paramètre ∝ mesure l’impact du taux de chômage sur la variation de l’inflation.

VII.1.3. La relation de demande globale : de la croissance de la masse monétaire et de


l’inflation à celle du PIB
La relation de demande globale étudiée au chapitre 5 lie la production et le stock
d’encaisses monétaires réelles, les dépenses publiques et les impôts comme suit :

𝐌 𝛛𝐘 𝛛𝐘 𝛛𝐘
𝐘 = 𝐟 ( , 𝐆, 𝐓) 𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎, > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝐏 𝐌 𝛛𝐆 𝛛𝐓
𝛛𝐏

Lorsque G reste constant, cette relation signifie que la demande des biens (production ou
revenu Y) est proportionnelle à la masse monétaire réelle. En effet, comme nous l’avons vu
dans le modèle IS-LM, une hausse du niveau réel de la masse monétaire entraine une
baisse du taux d’intérêt qui augmente à son tour les investissements et par effet
multiplicateur, la production.

En termes de taux de croissance, on a : 𝑔𝑌𝑡 = 𝑔𝑚𝑡 − 𝜋𝑡 c’est-à-dire le taux de croissance


de la production est 𝜃égal au taux de croissance de la masse monétaire moins le taux
d’inflation.

Si le taux de croissance de la masse monétaire nominale excède l’inflation (𝑔𝑚𝑡 − 𝜋𝑡 ), la


masse monétaire réelle augmente et la production aussi. Dans le cas contraire, la
production va baisser.

Ainsi, une inflation plus faible entraine une hausse de la masse monétaire réelle (stock
d’encaisses réelles) et par conséquent une hausse de l’activité ; d’où la relation inverse
entre taux d’inflation et taux de croissance de l’activité.

Question : Expliquez comment le taux d’inflation influence négativement la croissance


économique (taux de croissance de la production).
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 93

APPLICATIONS
Exercice 1
On a estimé la relation de PHILIPS modifié pour un pays donné et on a abouti à la relation
suivante :

𝛑𝐭 − 𝛑𝐭−𝟏 = 𝟏𝟎 − 𝟎, 𝟓𝛍𝐭

La fonction de coût de production des entreprises dans ce pays a la forme suivante : CT =


10Y et le prix unitaire (prix moyen d’un bien produit dans cette économie) est de 15 u.m.

TD :
a. Calculez la marge sur le prix fixé par les entreprises ;
b. Déterminer la valeur des allocations au chômage (Z) et déterminez le taux de
chômage naturel (structurel) 𝜇𝑛 .
Réponse :

a. Calcul du mark up
On sait que 𝜃 est le surplus concurrentiel. Le prix concurrentiel est tel que P = Cm. Ce qui
équivaut donc à :

𝜕𝐶𝑇
𝑃= = 10
𝜕𝑌

𝜃 = 15 − 10 = 5

b. Z et 𝝁𝒏
Nous avons vu que la forme de la courbe de PHILIPS modifiée a la forme générale
suivante :

𝝅𝒕 − 𝝅𝒕−𝟏 = (𝜽 + 𝒁)−∝ 𝝁𝒕

Or on a l’équation de PHILIPS estimée : 𝜋𝑡 − 𝜋𝑡−1 = 10 − 0,5𝜇𝑡 .

On a donc : 𝜃 + 𝑍 = 10 𝑒𝑡 𝜃 = 5 alors 5 + 𝑍 = 10. D’où, 𝑍 = 5

𝜃+𝑍 5+5
𝜇𝑛 = = = 20
∝ 0,5

Exercice 2
Pour une économie donnée, on a estimé la relation d’OKUN suivante :

𝜇𝑡 − 𝜇𝑡−1 = 2 − 4𝑔𝑌𝑡 soit encore ∆𝜇𝑡 = 2 − 4𝑔𝑌𝑡


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 94

TD :

a. Retrouvez la forme générale de la courbe d’OKUN à partir de cette équation


estimée.

b. Déterminer le taux de croissance potentielle 𝑔̅𝑟 .

c. Comment variera le taux d’inflation lorsque le taux de croissance dépasse le taux


de croissance potentielle de 1% ?

Réponse :

a. Nous savons que la forme générale de la courbe d’OKUN est : ∆𝜇𝑡 = −𝛽(𝑔𝑌𝑡 − 𝑔̅𝑟 )

Nous retrouvons cette forme à partir de notre équation estimée en mettant en évidence
le coefficient du taux de croissance de la production 𝑔𝑌𝑡 come suit :

∆𝜇𝑡 = 2 − 4𝑔𝑌𝑡

2
∆𝜇𝑡 = −4(𝑔𝑌𝑡 − )
4

∆𝜇𝑡 = −4(𝑔𝑌𝑡 − 0,5)

∆𝜇𝑡 = −4(𝑔𝑌𝑡 − 50%)

Il faut donc un taux de croissance économique de 50% pour éradiquer l’inflation de ce


pays.

b. Le taux de croissance potentielle est donc égal à 50%. C’est-à-dire le taux de


croissance de la production doit être d’au moins 50% pour éviter une hausse su taux de
chômage dans ce pays.

c. Lorsque le taux de croissance de la production dépasse le taux de croissance


potentielle de 1%, le taux de chômage diminuera de 4% dans cette économie.

VII.2. Le moyen terme


À moyen terme :

- Le chômage doit être constant : 𝜇𝑡 = 𝜇𝑡−1. Il ne peut pas croître ou décroître


indéfiniment. Dans la loi d’OKUN, cela implique que 𝑔𝑌𝑡 = 𝑔̅𝑟 et que la production
croît à son taux potentiel.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 95

- Dès lors, la relation de demande globale implique que l’inflation est égale au taux de
croissance de la masse monétaire moins le taux de croissance potentielle de la
production.

𝛑𝐭 = 𝐠 𝐦𝐭 − 𝐠 𝐘𝐭

Cette différence est appelé taux de croissance ajusté de la masse monétaire.

À moyen terme, l’inflation est égale au taux de croissance ajusté de la masse monétaire.

Explication : une hausse de la production entraine une hausse du nombre de transactions,


donc une hausse de la demande de monnaie. La masse monétaire doit donc accroître au
même taux que la production. Si tel n’est pas le cas, la différence qui en résulte est
l’inflation (ou déflation).

- Si l’inflation est constante, 𝜋𝑡 = 𝜋𝑡−1 , la courbe de PHILIPS donne alors 𝜇𝑡 = 𝜇𝑡−1.

À moyen terme, le taux de chômage est égal au taux de chômage structurel.

Conséquence :
- Les variations du taux de croissance de la masse monétaire sont neutres à moyen
terme. elles n’ont pas d’effet sur la production et le chômage, mais sont parfaitement
réelles par les variations de l’inflation. C’est la raison pour laquelle la politque
monétaire expansionniste est jugée de neutre en moyen terme.

- Le seul déterminant de l’inflation en moyen terme est le taux de croissance ajusté de la


masse monétaire : à moins qu’il ne conduise à une hausse du taux de croissance de la
masse monétaire, les facteurs tels que le pouvoir de monopole des entreprises
(paramètre mark up 𝜃), le pouvoir des syndicats puissants et grèves (Z) et le déficit
budgétaire où le prix du pétrole n’ont pas d’effet sur l’inflation à moyen terme.

Conclusion :
À moyen terme, le taux de chômage est égal à son taux structurel. L’inflation est égale au
taux de croissance ajusté de la masse monétaire.

VII.3. La désinflation : un premier aperçu


On parle de désinflation, une réduction de l’inflation. Elle n’est pas à confondre avec la
déflation qui, elle, traduit la baisse généralisée et durable du niveau général de prix.

D’après la relation de la demande globale, une moindre croissance de la masse monétaire


entraine à l’inflation donnée, une baisse de la croissance de la production.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 96

D’après la loi d’OKUN, cette baisse de production entraine une hausse du chômage. En
fait, selon la courbe de PHILIPS, cette hausse du taux de chômage entraine une baisse du
taux d’inflation (désinflation).

Conséquences de la désinflation sur le chômage


La courbe de PHILIPS montre qu’une désinflation ne peut être qu’au prix d’une hausse du
chômage au-delà du taux de chômage structurel.

𝛑𝐭 − 𝛑𝐭−𝟏 = −∝ (𝛍𝐭 − 𝛍𝐧 )

Si on veut réduire le chômage, il faur accepter une hausse de l’inflation et vic-versa et pas
avoir les deux en même temps car𝜋𝑡 − 𝜋𝑡−1 < 0 𝑠𝑖 𝜇𝑡 − 𝜇𝑛 > 0.

On appelle « point de chômage supplémentaire », un écart de 1 point entre le taux de


chômage et le taux de chômage structurel.

On appelle « ration de sacrifice, le nombre des points de chômage supplémentaire


1
nécessaire pour baisser l’inflation de 1 point. Il est égal à . D’après les estimations, il est

proche de 1 aux USA et de 1,3 dans le cas européen.

NB : Pour Sargent, la crédibilité de la politique monétaire est l’ingrédient essentiel d’une


désinflation réussi : il faut que les agents soient convaincus que la banque centrale tiendra
son engagement de réduire l’inflation seul une crédibilité forte incite les agents à
réellement modifier leurs anticipations de l’inflation à la baisse or, un programme de
désinflation rapide est beaucoup plus crédible

VII.4. Causes de l’inflation


L’inflation peut avoir plusieurs sources comme nous l’avons vu précédemment :
- L’augmentation de la masse monétaire en circulation : lorsque le taux de
croissance de la masse monétaire excède le taux de croissance de la production :
inflation monétaire.
- L’inflation peut être due à l’augmentation de la demande des biens et services par
rapport à l’offre : c’est qu’on appelle l’inflation par la demande.
- L’inflation par les coûts de production : c’est l’inflation liée à l’augmentation des
prix des facteurs de production tels que le salaire, le prix du pétrole, la marge sur les
prix des entreprises…
- L’inflation par indexation : c’est l’inflation consécutive à l’augmentation du prix d’un
bien de référence dans le comportement des agents économiques.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 97

- La spéculation des prix.

APPLICATIONS
Exercice 1
Explicitez la loi d’OKUN, la courbe de PHILIPS et la relation de demande globale dans
l’optique d’expliquer les relations entre chômage-inflation-production-et masse monétaire.
Quel est le déterminant de l’inflation à moyen terme ?
Différenciez le point de chômage supplémentaire du ratio de sacrifice.
Donnez les principales causes de l’inflation.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 98

Chapitre VIII : LES ANTICIPATIONS : OUTILS


FONDAMENTAUX
VIII.1. Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel
Le taux d’intérêt nous dit combien nous devons payer dans le futur pour avoir une unité
supplémentaire de monnaie aujourd’hui. Quand on emprunte, c’est à combien des biens
devrons-nous renoncer dans le futur pour consommer une unité des biens supplémentaires
aujourd’hui. Le taux d’intérêt est donc le coût de renonciation à la consommation future
lorsqu’on privilégie la consommation présente (coût d’opportunité de la consommation
présente).

- Taux d’intérêt monétaire : appelé taux d’intérêt nominal, c’est le taux d’intérêt
exprimé en valeur monétaire. Par exemple, si le taux d’intérêt nominal pour l’année t
est i alors, emprunter 1$ cette année suppose rembourser (1+i) l’année prochaine.

- Taux d’intérêt en termes d’un panier des biens (taux d’intérêt réel) (r) : emprunter
l’équivalent d’un panier des biens cette année suppose le remboursement équivalent
(1+r) paniers des biens l’an prochain.

VIII.1.1. Calcul du taux d’intérêt réel


Pour déterminer le taux d’intérêt réel, on doit tenir compte du niveau général de prix
courant Pt, ainsi que du niveau général des prix futurs. Ainsi, emprunté 1$ aujourd’hui
revient à rembourser demain en terme réel :

𝐏𝐞
𝟏 + 𝐫𝐭 = (𝟏 + 𝐫𝐭 ). 𝐞 (𝟏)
𝐏𝐭+𝟏

Soit 𝜋𝑡𝑒 l’inflation anticipée à l’instant t, ce taux d’inflation est égal à la différence entre les
prix anticipés de demain et d’aujourd’hui divisé par le prix d’aujourd’hui.
𝐞 𝐞 𝐞
𝐏𝐭+𝟏 − 𝐏𝐭 𝐏𝐭+𝟏 𝐏𝐭 𝐏𝐭+𝟏
𝛑𝐞𝐭 = = − = − 𝟏 (𝟐)
𝐏𝐭 𝐏𝐭 𝐏𝐭 𝐏𝐭

De (2), on a :
𝐞 𝐞
𝐏𝐭+𝟏 𝐞
𝐏𝐭 𝟏 𝐏𝐭+𝟏
= 𝛑𝐭+𝟏 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐞 = 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐏𝐭 = (𝟑)
𝐏𝐭 𝐏𝐭+𝟏 𝟏 + 𝛑𝐞𝐭 𝟏 + 𝛑𝐞𝐭

En mettant (3) dans (2), on a :


𝐞
𝐏𝐭+𝟏
𝐞
𝟏 + 𝛑𝐞𝐭 𝐏𝐭+𝟏 𝟏 (𝟏 + 𝐫𝐭 )
𝟏 + 𝐫𝐭 = (𝟏 + 𝐫𝐭 ). 𝐞 = (𝟏 + 𝐫𝐭 ). . =
𝐏𝐭+𝟏 𝟏 + 𝛑𝐞𝐭 𝐏𝐭+𝟏
𝐞
𝟏 + 𝛑𝐞𝐭
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 99

(1 + 𝑟𝑡 )
1 + 𝑟𝑡 =
1 + 𝜋𝑡𝑒

(1 + 𝑟𝑡 )
𝑟𝑡 = −1
1 + 𝜋𝑡𝑒

(1 + 𝑟𝑡 ) − 1 − 𝜋𝑡𝑒
𝑟𝑡 =
1 + 𝜋𝑡𝑒

𝐫𝐭 − 𝛑𝐞𝐭
𝐫𝐭 = (𝟒)
𝟏 + 𝛑𝐞𝐭

NB :
Lorsque le taux d’intérêt nominal i et e taux d’inflation ne sont pas trop grands, une bonne
approbation de 𝑟𝑡 est :

𝐫𝐭 = 𝐢𝐭 − 𝛑𝐞𝐭 (𝟓)

Car lorsque 𝜋𝑡 n’est pas trop grand, 1 + 𝜋𝑡𝑒 ≈ 1

Le taux d’intérêt réel est donc approximativement égale au taux nominal moins le taux
d’inflation anticipée :
- Quand l’inflation anticipée 𝜋𝑡𝑒 est nulle, taux nominaux et réels sont égaux ;
- Comme l’inflation anticipée est général positive, le taux d’intérêt nominal est
normalement supérieur au taux réel ;
- Pour un taux nominal donné, plus le taux d’inflation est élevé, plus le taux d’intérêt
nominal est bas.
Exemple : un agent économique emprunte 500$ au taux d’intérêt de 3% l’an. Que doit-il
rembourser réellement l’année suivante lorsque :
a. Le taux d’inflation anticipé est nul.
b. Le taux d’inflation anticipée est de 0,5%.

Solution :
a. Lorsque le taux d’inflation anticipée est nul, 𝑟𝑡 = 𝑖𝑡 = 3% = 0,03 et la somme à
rembourser l’année suivante (réellement) devient (1+i).500 = (1+0,03).500 =
(1+0,03).500 = 515 u.m.

b. Lorsque 𝜋𝑡 = 0,005, 𝑟𝑡 = 0,03 − 0,005 = 0,025

𝑟𝑡 = 𝑖𝑡 − 𝜋𝑡𝑒 = 0,03 − 0,005 = 0,025

Le montant à rembourser réellement l’année suivante est :


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 100

(1 + 𝑟𝑡 )500 = (1 + 0,025)500 = 512,5 𝑢. 𝑚.

À présence de l’inflation, le remboursement devient moins élevé à terme monétaire (512,5


< 515). S’il faut tenir compte de ce fait de l’inflation, il faut ajouter 2,5 u.m. de plus le jour
du remboursement. Ce qui veut dire rembourser 55+2,5=517,5. Ceci revient à la même
chose d’ajouter le taux d’inflation au taux d’intérêt nominal pour avoir :

[1 + (𝑖𝑡 + 𝜋𝑡𝑒 )]. 500 = [1 + (0,03 + 0,005)]. 500 = (1 + 0,035)500 = 𝟓𝟏𝟕, 𝟓 𝒖. 𝒎.

VIII.1.2. Valeur actuelle anticipée


La valeur actuelle anticipée d’une suite de revenu est la valeur aujourd’hui de ce revenu
futur anticipé. Si 1$ d’aujourd’hui coûte demain 1 + 𝑖𝑡 ; c’est que 1$ de demain coute
1
aujourd’hui 1+𝑖 . Ce terme est appelé « facteur d’actualisation ».
𝑡

Comme le taux d’intérêt nominal 𝑖𝑡 est toujours positif, le facteur d’actualisation est
toujours plus petit que 1. C’est-à-dire, 1$ de demain est plus petit que 1$ d’aujourd’hui.

Soit Zt le revenu courant, Zt+1 celui de l’année prochaine, Zt+2 celui de l’année suivante,
Zt+k celui de l’année t+k. la valeur actuelle de cette suite de revenu calculé, à l’instant t,
noté Vt est trouvé comme suit :

𝐙𝐭+𝟏 𝐙𝐭+𝟐 𝐙𝐭+𝐤


𝐕𝐭 = 𝐙𝐭 + + + ⋯ + (𝟏)
(𝟏 + 𝐢)𝟏 (𝟏 + 𝐢)𝟐 (𝟏 + 𝐢)𝐤

Plus le revenu est lointain, plus le facteur d’actualisation est faible, et plus la valeur
actuelle du revenu est revenu est faible. Lorsque le taux d’intérêt futur n’est pas connu
avec certitude, 𝑉𝑡 s’écrit comme suit :

𝒁𝒕+𝟏 𝒁𝒕+𝟐 𝒁𝒕+𝒌


𝑽𝒕 = 𝒁𝒕 + + + (𝟐)
(𝟏 + 𝒊) 𝟏 (𝟏 + 𝒊)(𝟏 + 𝒊𝒕 + 𝟏) (𝟏 + 𝒊)(𝟏 + 𝒊𝒕 + 𝟏)(𝟏 + 𝒊𝒆𝒕 + 𝟏)
𝒆 𝒆

Lorsque le taux d’intérêt ainsi que le revenu futur sont constants et égaux à Z, on a :

𝟏
𝟏 − ( 𝟏 + 𝐢) 𝐧
𝐕𝐭 = 𝐙. (𝟑)
𝟏
𝟏 − ( 𝟏 + 𝐢)

Supposons que nous voulons normalement calculer la valeur actuelle d’une suite de revenu
réel ; c’est-à-dire des revenus en termes de paniers des biens. On peut ainsi réécrire la
valeur actuelle en terme réel sous la forme :

𝐕𝐭 𝐙𝐭+𝟏 𝐙𝐭+𝟐
= 𝐙𝐭 + 𝟏
+ (𝟒)
𝐏𝐭 (𝟏 + 𝐫𝐭 ) (𝟏 + 𝐫𝐭 )𝟐
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 101

𝑉𝑡
Avec 𝑟𝑡 le taux d’intérêt réel et 𝑍𝑡 le revenu réel anticipé futur et la valeur actuelle en
𝑃𝑡

termes réels de revenu futur.

VIII.2. Taux d’intérêts nominaux et réels dans le modèle IS-LM


Dans le modèle IS-LM du chapitre 3, nous avons vu que le taux d’intérêt intervient de
deux façons : il affecte l’investissement dans le bloc IS et l’arbitrage entre monnaie et
obligation dans le bloc LM.

Relation IS : il est évident que lors de la décision d’investissement, les firmes s’intéressent
au taux intéressant aux taux d’intérêts réels. Les entreprises produisant les biens veulent
savoir ce qu’elles devront payer en termes des biens et non en terme nominal. Dans la
relation IS, ce qui est pertinent est donc le taux d’intérêt réel :

𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓, 𝐫) + 𝐈(𝐘, 𝐫) + 𝐆

Relation LM : lorsqu’il décide de détenir de la monnaie ou des obligations, les agents


prennent en compte le coût d’opportunité de détenir de la monnaie plutôt que des
obligations. La monnaie rapporte un taux d’intérêt nul alors que les obligations rapportent
un taux d’intérêt nominal i.

𝐌
= 𝐘𝐋(𝐢)
𝐏

Le taux d’intérêt directement affecté par la politique monétaire (dans l’équation LM) est le
taux d’intérêt nominal. Les effets de la politique monétaire sur le revenu dépendent de la
relation entre le taux nominal et le taux réel.

VIII.3. Croissance de la masse monétaire, inflation et taux d’intérêt


Une hausse de la masse monétaire conduit à la fois à un niveau plus élevé mais aussi plus
faible :

- Une plus forte croissance de la masse monétaire conduit à des taux d’intérêt nominaux
plus faibles dans le court-terme mais plus élevés dans le moyen terme.

- Une plus forte croissance de la masse monétaire conduit à des taux d’intérêt plus
faibles dans le court-terme mais n’a pas d’effet sur le taux d’intérêt réel dans le moyen
terme.

VIII.3.1. Retour au modèle IS-LM


IS : 𝑌 = 𝐶(𝑌 − 𝑇, 𝑟) + 𝐼(𝑌, 𝑟) + 𝐺
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 102

𝑌 = 𝐶(𝑌 − 𝑇, 𝑖 − 𝜋 𝑒 ) + 𝐼(𝑌, 𝑖 − 𝜋 𝑒 ) + 𝐺
𝑀
LM : = 𝑌𝐿(𝑖)
𝑃

- Pour un taux d’inflation anticipée donné, le taux d’intérêt nominal et le taux d’intérêt
réel sont linéairement dépendant. Une baisse du taux d’intérêt nominal implique donc
une baisse d’égale ampleur au taux d’intérêt réel, ce qui conduit à une hausse du
revenu : la courbe IS est décroissante.

- La courbe LM est croissante, une hausse du revenu implique une hausse de la


demande de monnaie pour motif de transaction, ce qui provoque une hausse du taux
d’intérêt.

- L’équilibre est réalisé à l’intersection entre la courbe IS+LM comme suit :

LM

i*

IS

0 Y* Y

VIII.3.2. Taux nominaux et réels à court-terme


Que se passe-t-il pour la production, le taux d’intérêt nominal et réel à court-terme lorsque
la BC décide d’accroître l’offre de monnaie ?

Une hausse plus rapide de la quantité de monnaie ne sera pas rattrapée par une hausse de
même ampleur des prix dans le court-terme. Donc, dans le court-terme, un taux de
croissance de la masse monétaire élevé conduit à une hausse du stock réel de la monnaie
(M/P). La hausse du stock réel de monnaie déplace la courbe LM vers le bas et le taux
d’intérêt baisse. Si les anticipations de l’inflation ne sont pas révisées immédiatement, la
courbe IS ne se déplace pas : étant donné l’inflation anticipée, un taux d’intérêt nominal
donné correspond au même taux d’intérêt réel, au même niveau de la production.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 103

i LM

LM

iA

iB

IS

0 YA YB Y

Pour résumer : dans le court-terme, la hausse du taux de croissance de la masse monétaire


conduit à une hausse du stock réel de monnaie. Cette hausse implique une hausse de
production et une baisse de taux d’intérêt nominal et réel.

VIII.3.3. Taux nominaux et réels dans le moyen-terme


Que se passe-t-il si le taux d’intérêt réel et nominal à moyen terme lorsque la masse
monétaire croît de façon permanente ?

Dans le moyen-terme, la production revient à son état (niveau) naturel. Cela provient du
fait que le taux de chômage doit revenir à son niveau structurel. Le niveau naturel est
simplement le niveau de production associé au taux de chômage structurel. Dans le moyen-
terme, le taux d’inflation est égal au taux de croissance ajusté de la masse monétaire. On
peut aisément concevoir qu’un niveau croissant de production implique un niveau croissant
de transaction et donc une hausse de la demande réelle de la monnaie.

Les implications de ces deux propositions quant au comportement de taux d’intérêt réel et
nominal sont immédiats :
- Pour toute valeur de G et T, la relation IS nous indique le niveau de taux réel. Si le
revenu est à son niveau d’équilibre, on a :

𝑌𝑁 = 𝐶(𝑌 − 𝑇, 𝑟) + 𝐼(𝑌𝑛 , 𝑟) + 𝐺

En d’autres termes, dans le moyen terme, la production comme le taux d’intérêt réel ne
sont pas affectés par le taux de croissance de la masse monétaire car tous deux
interviennent à leur niveau naturel𝑌𝑁 𝑒𝑡 𝑟𝑁 .

En moyen terme, la relation entre le taux d’intérêt réel et le taux d’intérêt nominal est :
𝑖 = 𝑟𝑁 + 𝜋 𝑒 et comme dans le moyen terme l’inflation anticipée est égale à l’inflation
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 104

réalisée, on a donc : 𝑖 = 𝑟𝑁 + 𝜋 . Et comme l’inflation à moyen terme égale au taux de


croissance ajustée de la masse monétaire, on a : 𝑖 = 𝑟𝑁 + 𝑔𝑚 − 𝑔𝑦 .

Dans le moyen terme, la hausse du taux de croissance de la masse monétaire est donc
intégralement répercuté dans l’inflation. Pour résumer, dans le moyen terme, la croissance
de la masse monétaire n’affecte pas le taux d’intérêt réel mais seulement l’inflation et le
taux d’intérêt nominal dans une proportion de 1 pour 1. Par exemple, une hausse
permanente de la masse monétaire de 10% par an est, en fin de compte, reflétée dans une
hausse de 10% du taux d’inflation et d taux d’intérêt nominal. Mais, elle laisse le taux
d’intérêt inchangé.

Le fait que les taux d’intérêt nominaux croissent avec la même ampleur que l’inflation, est
appelé « effet de Fisher ».

VIII.4. Conséquences du taux d’inflation


L’inflation a comme conséquence :

- Elle réduit la valeur réelle des grandeurs macroéconomiques telles que le salaire
réel, le revenu réel, la masse monétaire réelle, l’épargne réelle… car toute grandeur
réelle est égale à cette grandeur nominale divisée par le niveau général des prix. Per
exemple, le salaire réel est donné par :

𝐒𝐚𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥 (𝐖𝐬 )


𝐖𝐫 =
𝐏𝐫𝐢𝐱(𝐏)

- Du fait que l’inflation a comme conséquence l’augmentation à moyen terme du


taux d’intérêt nominal, l’inflation pénalise le prêteur (le créancier) au profit de
l’emprunteur (débiteur).

APPLICATIONS
Exercice 1
Un ménage est allé placer 800 000 CDF en banque au taux d’intérêt créditeur de 3% l’an.
Combien ce ménage perd si le taux d’inflation se situe au niveau de 2% avant la fin de la
première année ?

Réponse :

Le montant à rembourser l’année prochaine à l’absence de l’inflation (𝑉𝑡+1 ) est :

𝑉𝑡+1 = (1 + 𝑖)𝑉0 = (1 + 0,03). 800 000 = 824 000


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 105


Calcul du montant à rembourser l’année prochaine à présence de l’inflation (𝑉𝑡+1 ):

𝑉𝑡+1 = (1 + 𝑟𝑡 )𝑉0

On sait que 𝑟𝑡 = 𝑖 − 𝜋 𝑒 = 0,03 − 0,01 = 𝟎, 𝟎𝟐



𝑉𝑡+1 = (1 + 𝑟𝑡 )𝑉0 = (1 + 0,02). 800 000 = 𝟖𝟏𝟔 𝟎𝟎𝟎

La perte de l’épargne de notre ménage occasionnée par l’inflation est égale à 𝑉𝑡+1 −

𝑉𝑡+1 𝑠𝑜𝑖𝑡 824 000 − 816000 = 𝟖 𝟎𝟎𝟎 𝑪𝑫𝑭.

Exercice 2
Expliquer comment l’augmentation du taux de croissance de la masse monétaire impacte
négativement sur les taux d’intérêts nominaux et réels à court terme mais à moyen terme, il
impacte positivement les taux d’intérêts nominaux et n’a pas d’effet sur le taux d’intérêt
réel !
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 106

Chapitre IX : MARCHES FINANCIERS ET


ANTICIPATIONS
IX.1. Prix des obligations et courbe des taux
Les obligations diffèrent entre elles de deux façons :
- Le risque de signature ou risque de défaut : c’est le risque que l’émetteur de
l’obligation ne puisse honorer ses engagements ;

- La maturité : c’est la durée pendant laquelle une obligation donne droit à des
versements au détenteur des obligations.

On distingue les obligations à court terme (maturité inférieur à un an), à moyen terme
(maturité comprise entre 1 année et 10 ans) et à long terme (maturité supérieure à 10 ans).
Des obligations de différentes maturités ont chacune un prix et un taux d’intérêt associé,
appelé « rendement à l’échéance ».

Le vocabulaire du marché obligataire :


- Les obligations du trésor sont des obligations émises par le gouvernement (Bon de
trésor).
- Obligation privée : sont émises par les entreprises.
- Primes de risque (risque de signature) : et la différence entre le taux d’intérêt versé sur
une obligation quelconque et celui versé sur l’obligation la mieux notée.

Les obligations les plus risquées sont appelées « Junk bonds ». Les obligations qui
comptent un seul versement sont appelées « obligations à zéro coupon ». Ce montant est
appelé « valeur nominale ou faciale de l’obligation ». Les obligations qui donnent droit à
plusieurs versements avant leur maturité sont appelées « obligations à coupon ». Le
versement avant la maturité s’appelle coupon.

Économiquement, seuls les rendements à maturités (ou à l’échéance) entrent en compte


dans la comparaison des obligations.

Les obligations sont en général libellées en termes nominaux : elles comprennent une
promesse d’une suite de revenus nominaux. Cependant, il y a d’autres types d’obligations
parmi lesquelles les obligations indexées, dont les coupons sont ajustés en fonction de
l’obligation.

La relation entre rendement et maturité des obligations est appelée « la courbe de taux »
ou « structure par terme de taux d’intérêt ».
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 107

IX.1.1. Le prix des obligations


Soit deux obligations :
- Une obligation de maturité à un an qui donne droit à un paiement de 100$. Dans ce cas
le prix de cette obligation à un an est égal à :

𝟏𝟎𝟎
𝐏𝟐𝐭 =
(𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 )

- Une obligation de maturité à deux ans qui donne droit à un paiement de 100$ en deux
ans ; le prix de cette obligation à deux ans est :

𝟏𝟎𝟎
𝐏𝟐𝐭 =
(𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 )(𝟏 + 𝐢𝐞𝟏𝐭+𝟏 )

IX.1.2. Arbitrage et prix des obligations


Supposons qu’on ait le choix entre des obligations à un an et des obligations à deux ans.
L’investisseur s’intéresse seulement au montant de son patrimoine dans un an. Quelle
obligation détenir ?

Le rendement d’une obligation à un an est connu avec certitude, celui d’une obligation à
𝑒
deux ans dépend du taux d’intérêt à un an dans un an (𝑖1𝑡+1 ) et est donc incertain.

On appelle hypothèse d’anticipation, l’hypothèse selon laquelle les investisseurs ne sont


intéressés que par le rendement de leur épargne et sont donc indifférents aux risques.

Sous l’hypothèse d’anticipation, il faut que les obligations offrent le même rendement à un
an pour que le marché soit en équilibre. À l’équilibre, la relation suivante, appelée
arbitrage, est donc vérifiée :
𝐞 𝐞
𝐏𝟏𝐭+𝟏 𝐏𝟏𝐭+𝟏
𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 = 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐏𝟐𝐭 =
𝐏𝟐𝐭 𝟏 + 𝐢𝟏𝐭

Cette condition d’arbitrage implique que le prix aujourd’hui d’une obligation à maturité de
deux ans est la valeur actuelle du prix anticipé de l’obligation, l’année prochaine. Ce prix
dans un an dépendra du taux en un an dans un an.

𝐞
𝟏𝟎𝟎
𝐏𝟏𝐭+𝟏 =
𝟏 + 𝐢𝐞𝟏𝐭+𝟏
100
𝑒 1+𝑖𝑒
𝑃1𝑡+1
Comme 𝑃2𝑡 = 1+𝑖 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑃2𝑡 = 1𝑡+1
. Ce qui équivaut à :
1𝑡 1+𝑖1𝑡
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 108

𝟏𝟎𝟎
𝐏𝟐𝐭 =
(𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 )(𝟏 + 𝐢𝐞𝟏𝐭+𝟏 )

Le prix de l’obligation en deux ans est donc la valeur actuelle du paiement dans deux ans
actualisé à l’aide du taux courant et du taux anticipé en un an.

Exemple : quel est le prix d’une obligation de maturité deux ans qui garantit un versement
de 1000$ à l’échéance si les taux d’intérêt courants et de l’année suivante (anticipés) sont
respectivement de 3% et de 3,2%.

Solution :
𝑒
𝑉𝑛 = 1000$ ; 𝑖1𝑡 = 3% 𝑒𝑡 𝑖1𝑡+1 = 3,2%

100 100
𝑃2𝑡 = 𝑒 = = 𝟗𝟒𝟎, 𝟕𝟕$
(1 + 𝑖1𝑡 )(1 + 𝑖1𝑡+1 ) (1 + 0,03)(1 + 0,032)

IX.1.3. Du prix au rendement des obligations


Le rendement à maturité d’une obligation de maturité n années (ou le taux d’intérêt à n
années) est le taux annuel constant qui rend le prix de l’obligation égal à la valeur actuelle
de revenu futur auquel l’obligation donne droit. Par exemple, pour notre exemple du cours,
calculons le taux d’intérêt à deux ans (𝑖2𝑡 ).

100
𝑃2𝑡 = 𝑒
(1 + 𝑖1𝑡 )(1 + 𝑖1𝑡+1 )

Si i est constant, ceci implique que :

100
𝑃2𝑡 =
(1 + 𝑖2𝑡 )2
𝑒
(1 + 𝑖1𝑡 )(1 + 𝑖1𝑡+1 ) = (1 + 𝑖2𝑡 )2
𝑒 𝑒 2
1 + 𝑖1𝑡+1 + 𝑖1𝑡 + 𝑖1𝑡 . 𝑖1𝑡+1 = 1 + 2𝑖2𝑡 + 𝑖2𝑡
𝑒 𝑒 2
2𝑖2𝑡 = 1 + 𝑖1𝑡+1 + 𝑖1𝑡 + 𝑖1𝑡 . 𝑖1𝑡+1 − 1 − 𝑖2𝑡
𝑒 𝑒 2
2𝑖2𝑡 = 𝑖1𝑡 + 𝑖1𝑡+1 + 1 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑖1𝑡 . 𝑖1𝑡+1 = 𝑖2𝑡

𝟏
𝒊𝟐𝒕 ~ (𝒊𝟏𝒕 + 𝒊𝒆𝟏𝒕+𝟏 )
𝟐

Le taux d’intérêt à deux ans est approximativement la moyenne des taux d’intérêt à un an
courant et anticipé. Pour généraliser sur les n années, le taux à n années est
approximativement égal à la moyenne pondérée des taux courants et anticipés à un an
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 109

pendant les n-1 prochaines années. Ces relations nous donnent la clé de l’interprétation de
la courbe des taux :
- Une courbe de taux croissante (taux d’intérêt à long terme supérieur au taux d’intérêt
à court terme) signifie que le marché anticipe une hausse de taux d’intérêt à court
terme.

- Une courbe de taux décroissante signifie que le marché anticipe une baisse de taux
d’intérêt à court terme.

IX.2. Les marchés financiers et les variations des cours des actions
Les entreprises se financent de deux façons à travers l’endettement (crédits bancaires et
obligations) et à travers l’émission des actions. Contrairement aux obligations qui, elles,
donnent droit aux intérêts, les actions donnent droit à des dividendes pour un montant à
déterminer pour chaque exercice.

IX.2.1. Prix ou cours des actions comme valeur actualisée


Le prix des actions est égal à la valeur actualisée des dividendes futurs. Soit Qt le prix de
𝑒 𝑒
l’action, Pt.dt les dividendes de l’année en cours, 𝑃𝑡+1 . 𝑑𝑡+1 les dividendes anticipés pour
𝑒 𝑒
l’année prochaine. 𝑃𝑡+2 . 𝑑𝑡+2 , les dividendes anticipés dans deux ans… Le prix de l’action
devient :
𝐞
𝐏𝐭+𝟏 . 𝐝𝐞𝐭+𝟏 𝐞
𝐏𝐭+𝟐 . 𝐝𝐞𝐭+𝟐
𝐐𝐭 = +
𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 (𝟏 + 𝐢𝟏𝐭 )(𝟏 + 𝐢𝐞𝟏𝐭+𝟏 )

Ce prix en termes des nombres de paniers des biens et services (prix réel) se calcule
comme suit :
𝐐𝐭 𝐝𝐞𝐭+𝟏 𝐝𝐞𝐭+𝟐
= + 𝐞 +⋯
𝐏𝐭 𝟏 + 𝐫𝟏𝐭 (𝟏 + 𝐫𝟏𝐭 )(𝟏 + 𝐫𝟏𝐭+𝟏 )

En termes réels, la valeur réelle d’une action est la valeur actuelle des dividendes réels
actualisés à l’aide des taux d’intérêt réels anticipés. On voit que :
- Des dividendes anticipés plus élevés accroissent la valeur des actions ;
- Des taux courants et anticipés plus élevés réduisent la valeur des actions. En d’autres
termes, le prix d’une action est une fonction croissante des dividendes anticipés et elle
est une fonction décroissante des taux d’intérêt courants et anticipés.

NB : Le prix de l’obligation dépend positivement de la valeur acquise et négativement du


taux d’intérêt.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 110

IX.2.2. La bourse et l’activité économique


Qu’est-ce qui causent les variations boursières ?
Les mouvements sont imprévisibles dans l’ensemble. Une maxime affirme d’ailleurs que le
fait que les cours soient imprévisibles est un signe de bon fonctionnement du marché
boursier. Les fluctuations de l’activité économique peuvent s’accompagner des variations
du cours dans la même direction ou dans une direction opposée. Cela dépend :
- Des anticipations du marché ;
- De la source de choc ;
- Des réactions anticipées des activités monétaires.

IX.2.3. Les bulles, les modes et les cours des actions


Beaucoup d’économistes ne sont pas d’accord avec l’idée selon laquelle les variations de
cours des actions proviennent toutes d’information sur les dividendes futurs ou le taux
d’intérêt. Ils affirment que les cours des actions ne sont pas toujours égaux à leurs valeurs
actuelles fondamentales et qu’ils peuvent être durablement sous-évalués :
- Ils montrent que les cours des actions peuvent croître uniquement sur base de la
croyance de des investisseurs qui croient à l’augmentation des dividendes. De tels
mouvements dans les cours sont appelés de « bulles rationnelles ».
- Si les investisseurs (acheteurs des actions) se contactent d’extrapoler les rendements
futurs sur base des rendements passés, un marché peut enregistrer une hausse des coûts
parce qu’il a été dans le passé. De telles déviations de cous d’actions sont dues à des
modes.
NB : L’état de l’économie affecte la bourse mais l’inverse aussi est possible.

APPLICATIONS
1. Répondez par vrai ou faux et justifiez votre réponse !
a. La courbe des taux traduit une relation toujours décroissante entre le rendement et
la maturité d’une obligation.
b. Par hypothèse d’anticipation, on entend le fait que les investisseurs mesurent le
risque de signature (lié à ‘achat de l’action) due au fait que l’émetteur de
l’obligation ne puisse pas honorer ses engagements.
c. Les déterminants du prix ou cours d’une obligation sont les mêmes que celui de
l’action sur les marchés financiers.
2. À quoi consistent les bulles rationnelles et les modes sur le marché ?
3. Différenciez la prime de risque de junk bonds.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 111

Chapitre X. ECONOMIE OUVERTE, MARCHE DES BIENS


ET DES CAPITAUX
L’ouverture de l’économie a deux dimensions distinctes :
- L’ouverture des marchés des biens : possibilités pour le consommateur et les
entreprises de choisir entre biens nationaux et étrangers.

- L’ouverture des marchés financiers : la possibilité pour les investisseurs financiers de


choisir les actifs financiers (obligations, actions) nationaux ou étrangers, y compris
même entre la monnaie locale et étrangère.

X.1. L’ouverture des marchés des biens


X.1.1. Le choix entre les biens nationaux et étrangers
L’ouverture du marché des biens nous force à repenser notre approche de l’équilibre du
marché des biens : dans l’économie fermée, le consommateur devrait prendre la décision
de consommer ou épargner. Maintenant que le marché des biens est ouvert, les
consommateurs ont une autre décision à prendre : épargner ou acheter des biens nationaux
ou étrangers.

Lorsque des firmes et consommateurs décident d’acheter les produits étrangers ou


nationaux, c’est le prix des biens étrangers en termes des biens nationaux qui est central.
On appelle ce prix « taux de change réel ». Ce taux n’est pas directement observable. Ce
n’est pas celui qu’on trouve dans les journaux. Ce sont les taux de change nominaux, le
prix relatif des devises.

X.1.2. Les taux de change nominaux


Les taux de change nominaux entre deux monnaies sont donnés de deux façons : le prix de
la monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère (1FC = 1/1900=0,00053$) : « e » ;
le prix de la monnaie étrangère par rapport à la monnaie nationale (1$ = 1900FC) : « E ».

Une appréciation de la monnaie nationale est une augmentation du prix de la monnaie


nationale à la monnaie étrangère. Une dépréciation de la monnaie nationale est une
diminution du prix de la monnaie nationale en monnaie étrangère. C’est le cas du franc
congolais face au dollar aujourd’hui

Il a existé dans le temps deux régimes de taux de change :


- Le régime du taux de change fixe : d’après ce régime, le taux de change devrait être
gardé fixe dans une économie par la banque centrale qui augmente ou diminue la
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 112

monnaie locale en circulation afin de maintenir le taux de change à son niveau fixe.
Autrement dit, lorsque la banque centrale constate que la quantité de la monnaie
nationale est largement supérieure à la quantité de devises dans une économie (ce qui
fait augmenter le taux de change), elle a intérêt à diminuer la quantité de monnaie
nationale en circulation afin de faire revenir le taux de change à son niveau de départ ;
et inversement lorsque la quantité des devises semble augmenter par rapport à la
monnaie nationale.
- Le régime de taux de change flexible : d’après ce régime, le taux de change est fixé
sur le marché des biens et services nationaux et étrangers. C’est-à-dire par le niveau
des importations et des exportations. C’est le régime en vigueur actuellement tel que
préconisé par le FMI.

X.1.3. Les taux de change réels


Il faut se servir d’un indice des prix en francs congolais de tous les biens produits aux USA
et d’un indice des prix en dollars de tous les biens produits en RDC. Soit P* le déflateur du
PIB pour les USA (indice de prix) et P le déflateur du PIB pour la RDC et soit E le taux de
change nominal entre les dollars et les francs congolais le prix des biens américains est P*.
En le multipliant par le taux de change E, on obtient le prix des biens américains en francs
P*.E.

Les prix des biens congolais en franc congolais est P. le taux congolais est donné par :

𝐄. 𝐏 ∗
𝛆=
𝐏

Une augmentation des prix relatifs des biens intérieurs en termes des biens étrangers est
appelée une appréciation réelle. Une baisse est appelée « une dépréciation réelle ».
Le taux de change multilatéral considère une moyenne de part d’importation et
d’exportation.

X.2. L’ouverture des marchés financiers


X.2.1. La balance de paiement
Les transactions d’un pays avec le reste du monde sont résumées dans un dispositif
comptable appelé « balance de paiement ». Celle-ci est encore subdivisée en plusieurs
composantes, à savoir :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 113

- Le compte des transactions courantes : celui-ci montre le solde des exportations et


importations des biens et services qui peut être soit un déficit commercial soit (M > X)
soit un solde commercial positif (X > M ou M < X).
- Le compte de capital qui enregistre les acquisitions d’actifs non financiers tels que
achat et vente des terrains, des brevets, …
- Le compte financier : retrace les flux financiers avec le reste du monde (achat et
vente des actions, obligations et autres actifs financiers).
NB : balance commerciale = balance des transactions courantes.

Nous devons envisager deux nouvelles décisions : pour détenir de la monnaie nationale ou
de la monnaie étrangère ou bien détenir des actifs nationaux ou étrangers rapportant un
intérêt.

Supposons que vous décidiez plutôt de détenir les titres américains. Pour les acheter, il
1
vous faut d’abord acheter le dollar. Chaque 1 FC vous recevrez = 𝑒𝑡 $. Soit 𝑖𝑡∗ le taux
𝐸𝑡
1
d’intérêt nominal des titres d’un an américain. L’an prochain, vous aurez (1 + 𝑖𝑡∗ ) $. Il
𝐸𝑡

faudra alors convertir ces dollars en francs congolais. Si vous anticipez que le taux de
𝑒 1 𝑒
change nominal sera 𝐸𝑡+1 l’an prochain, vous anticipez d’avoir (1 + 𝑖𝑡∗ )𝐸𝑡+1 $ l’an
𝐸𝑡

prochain pour 1 FC placé.

L’équation suivante est appelée relation de parité non couverte du taux d’intérêt ou
simplement la condition de parité des taux d’intérêts :
𝐞
𝐄𝐭+𝟏
(𝟏 + 𝐢𝐭 ) = (𝟏 + 𝐢∗𝐭 )
𝐄𝐭

Mais une meilleure approximation de la réalité serait :

𝑬𝒆𝒕+𝟏 − 𝑬𝒕
𝒊𝒕 ≅ 𝒊∗𝒕 +
𝑬𝒕

L’arbitrage implique donc que le taux d’intérêt intérieur (domestique) it soit à peu près
égale au taux d’intérêt étranger (𝒊∗𝒕 ) plus le taux de dépréciation anticipée de la monnaie
𝑬𝒆𝒕+𝟏 −𝑬𝒕
nationale .
𝑬𝒕
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 114

Conclusion :
- L’ouverture du marché des biens permet un choix entre les biens nationaux et
étrangers. Ce choix dépend principalement du taux de change réel (le prix relatif des
biens étrangers en termes des biens nationaux).
- L’ouverture des marchés financiers permet un choix entre les actifs nationaux et
étrangers. Ce choix dépend principalement de leur taux de rendement relatif, qui
dépend à son tour des taux d’intérêt intérieurs et étrangers et du taux de dépréciation
anticipée de la monnaie.

APPLICATIONS
1. Que permet l’ouverture de marché des biens et de quoi dépend cela ?
2. Que permet l’ouverture de marché financier et de quoi dépend cela ?
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 115

Chapitre XI : LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES DANS


UNE ECONOMIE OUVERTE
XI.1. La relation IS en économie ouverte
Dans le cas d’une économie fermée, la demande intérieure de biens et la demande des
biens nationaux étaient les mêmes Z = C + I + G. en économie ouverte, ce n’est pas le cas :
- Une partie de la demande intérieure est satisfaite par des biens étrangers ;

- Une partie de la demande des biens nationaux vient des consommateurs étrangers.

XI.1.1. La demande des biens nationaux


Dans une économie ouverte, la demande des biens nationaux est donnée par : Z = C + I +
G + X - εM avec C : la consommation, I : l’investissement et G les dépenses
gouvernementales qui constituent la demande intérieure des biens.

Remarques : si l’économie était fermée, ça constituerait également la demande des biens


nationaux. Deux modifications sont nécessaires pour obtenir la demande des biens
nationaux en économie ouverte :
- Ajouter les exportations (X), la demande des biens nationaux qui vient de l’étranger ;
- Soustraire les importations, mais attention, comme cette demande s’adresse à des
biens étrangers, (différents de biens nationaux), il faut exprimer la valeur des biens
étrangers en termes des biens nationaux. C’est pourquoi, on multiplie M par ε (taux de
change réel).

XI.1.2. Les déterminants de la demande des biens nationaux


Les déterminants de C, I et G restent les mêmes qu’en économie fermée : demande
intérieure est :
𝐙 = 𝐂(𝐘𝐝 ) + 𝐈(𝐘, 𝐫) + 𝐆 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐘𝐝 = 𝐘 − 𝐓 𝐨ù
𝛛𝐂 𝛛𝐂 𝛛𝐈
>𝟎, > 𝟎, < 𝟎 𝐞𝐭 𝐆 = 𝐆𝟎
𝛛𝐘𝐝 𝛛𝐘 𝛛𝐘
Le taux de change réel (ε) affecte certainement la composition de la consommation entre
nationaux et étrangers, mais pas le niveau global de consommation (puisque le choix de
dépenses de consommation dépend toujours du revenu et de la richesse).

 Les déterminants des importations


Les importations dépendent positivement du niveau de la demande intérieure (demande des
biens nationaux et demande des étrangers) laquelle demande dépend à son tour du revenu
national Y. par conséquent, les importations dépendent positivement du revenu national Y.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 116

Les importations dépendent négativement du taux de change réel (ε) : plus le prix des
biens étrangers par rapport au prix des biens nationaux est élevé, moins forte est la
demande des biens étrangers.

Un revenu Y plus élevé conduit à des importations plus élevées. Un taux de change ε
plus élevé rend les produits étrangers plus faibles relativement, ce qui conduit à une
diminution des importations.
𝛛𝐌 𝛛𝐌
𝐌 = 𝐟(𝐘, 𝛆)𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎 𝐞𝐭 <𝟎
𝛛𝐘 𝛛𝛆

 Les déterminants des exportations


Une augmentation de la production étrangère (revenu étranger Y*) mène à une
augmentation de la demande étrangère des biens, dont une partie s’adresse à des biens
nationaux. Une augmentation du taux de change réel ε rend les biens nationaux plus
attractifs par rapport aux biens étrangers, d’où une augmentation des exportations.
𝛛𝐗 𝛛𝐗
𝐗 = 𝐟(𝐘 ∗ , 𝛆)𝐚𝐯𝐞𝐜 > 𝟎 𝐞𝐭 >𝟎
𝛛𝐘 ∗ 𝛛𝛆
Z Z DD
DD
ZZ
Exportation
C
(c) AA
(a)
B

Y Y Y

Z DD NX

AA
(b) (d)
Surplus commercial

Déficit commercial

Y 𝑌𝐵𝐶 Y
NX
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 117

(a) : la courbe DD représente la demande intérieure C+I+G (pente positive mais inférieure
à 1).

(b) : On soustrait les importations pour arriver à la demande des biens nationaux AA. La
distance entre DD et AA égale la valeur des importations εM.

AA est moins pentu que DD car quand Y augmente, la demande intérieure des biens
nationaux augmente moins que la demande intérieure totale puisqu’une partie de la
demande totale s’adresse à des biens étrangers et tant qu’une partie de la demande
supplémentaire s’adresse à des biens nationaux, la courbe AA a une pente positive.

(c) : On ajoute les exportations, on obtient la ligne ZZ. La distance (constante) entre ZZ et
AA représente les exportations. On peut caractériser le comportement des exportations
nettes NX = X – εM (évalué en monnaie nationale) comme fonction de la production.

AC : les exportations

BC : les importations

AB : les exportations nettes

(d) : les exportations nettes NX sont une fonction décroissante de la production.

XI.1.3. Le produit d’équilibre et la balance commerciale


Le marché des biens à l’équilibre quand le produit intérieur brut est égal à la demande des
biens nationaux : Y = Z. Ssi Y=C(Yd) + Y(I,r) + G + X(Y*, ε) - εM(Y, ε).

Cette condition d’équilibre détermine le produit (production) comme une fonction de toute
autre variable.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 118

Z
ZZ

(a)

NX

(b)

Y
𝑌𝐵𝐶
C Déficit budgétaire
NX
(a) : ZZ représente la demande comme fonction de la production. La pente est positive et
inférieur à 1. Le produit d’équilibre est à l’intersection de ZZ est de la première
bissectrice (droite à 45°)

(b) : Les exportations sont représentées comme une fonction croissante du produit.

Remarque : Il n’y a pas de raison pour que le niveau d’équilibre Y soit généralement les
mêmes que celui qui équilibre la balance commerciale 𝑌𝐵𝐶 .

𝑁𝑋 = 𝑋(𝑌 ∗ , 𝜀) − 𝑀(𝑌, 𝜀)

𝑁𝑋 = 𝑓(𝑌, 𝑌 ∗ , 𝜀)

Augmentation de la demande intérieure


Supposons que l’économie soit en récession et que le gouvernement augmente les dépenses
de l’État afin de stimuler et donc, d’augmenter la demande et la production.
Graphiquement, cette situation se présente comme suit :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 119

Bissectrice
Z ZZ’
A’
ZZ
(a)
A

45°
Y Y* Y

NX

(b)

B
Y
𝑌𝐵𝐶
Déficit budgétaire
C NX

Si le gouvernement augmente ses dépenses de ∆𝐺0 , la demande est plus élevée que ∆𝐺0
quel que soit le niveau de production. Alors, la demande passe de ZZ à ZZ’ et la
production de Y à Y’ car A passe à A’. L’augmentation du produit (Y) est supérieure à
l’augmentation initiale de G : il y a un effet multiplicateur (plus faible qu’en économie
fermée). Il y a donc un effet sur la balance commerciale : l’augmentation du produit de Y à
Y’ conduit à un déficit commercial égal à BC puisque la relation entre exportation nette et
produit (b) ne se modifie pas (étant donné que les dépenses gouvernementales n’entrent
pas directement dans la relation définissant les importations dans celle des exportations).

NB : non seulement une augmentation de dépenses génère un déficit, mais son effet sur le
produit et plus faible qu’en économie fermée (effet multiplicateur plus faible).

Cause : une augmentation de la demande s’adresse en partie en des biens étrangers, pas
seulement en des biens nationaux. C’est la même cause pour le déficit commercial suite à
l’augmentation de la demande.

Supposons que la consommation et l’investissement soit donné par :


𝐶 = 𝑐0 + 𝑐1 𝑌𝑑
𝐼 = 𝐼0
𝐺 = 𝐺0
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 120

Supposons que les importations et les exportations soient données par :


𝑀 = 𝑚1 𝑌
𝑋 = 𝑥1 𝑌 ∗
Les importations sont proportionnelles aux produits intérieurs, les exportations sont
proportionnelles aux produits étrangers. 𝑚1 est la propension marginale à importer. On
suppose que le taux de change réel 𝜀 = 1. Cela veut dire que, par unité de monnaie locale,
on donne une unité de devises.
La condition d’équilibre sur le marché des biens devient :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺+𝑋−𝑀
𝑌 = 𝑐0 + 𝑐1 (𝑌 − 𝑇) + 𝐼0 + 𝐼0 + 𝑥1 𝑌 ∗ − 𝑚1 𝑌
𝑌 = 𝑐0 + 𝑐1 𝑌 − 𝑐1 𝑇 + 𝐼0 + 𝐼0 + 𝑥1 𝑌 ∗ − 𝑚1 𝑌
𝑌 − 𝑐1 𝑌 + 𝑚1 𝑌 = 𝑐0 − 𝑐1 𝑇 + 𝐼0 + 𝐼0 + 𝑥1 𝑌 ∗ − 𝑚1 𝑌
𝑌(1 − 𝑐1 + 𝑚1 ) = 𝑐0 − 𝑐1 𝑇 + 𝐼0 + 𝐼0 + 𝑥1 𝑌 ∗ − 𝑚1 𝑌
𝟏
𝐘= (𝐜𝟎 − 𝐜𝟏 𝐓 + 𝐈𝟎 + 𝐈𝟎 + 𝐱 𝟏 𝐘 ∗ )
(𝟏 − 𝐜𝟏 + 𝐦𝟏 )
L’effet multiplicateur de dépenses publiques est donc :
𝛛𝐘 𝟏
=
𝛛𝐆 𝟏 − 𝐜𝟏 + 𝐦𝟏
Il est inférieur à l’effet multiplicateur de dépenses publiques en économie fermée qui, lui,
égale à :
𝝏𝒀 𝟏
=
𝝏𝑮 𝟏 − 𝒄𝟏
On voit que :
𝟏 𝟏
<
𝟏 − 𝐜𝟏 + 𝐦𝟏 𝟏 − 𝐜𝟏
Remarque : on appelle « petit pays » toute économie (pays) incapable d’influencer le reste
du monde sur le plan des échanges internationaux mais qui subit des effets des échanges
internationaux du reste du monde. Donc, pour ces genres d’économie, 𝑚1 est très élevée
(ex : la RDC aujourd’hui).

Augmentation de la demande étrangère


Graphiquement cette situation se traduit comme suit :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 121

Bissectrice
Z
DD

A’ ZZ’

C ZZ

(a) A

45°
D
Y Y’ Y

NX

(b)
∆𝑋

∆𝑁𝑋
Y
𝑌𝐵𝐶
NX’
NX

Un produit étranger Y* plus élevé implique une demande plus élevée, ce qui inclut une
demande plus élevée des biens nationaux, et donc une augmentation des exportations de
∆𝑋. ZZ passe à ZZ’ et la demande des biens nationaux augmente de ∆𝑋. NX passe à NX’ :
comme les exportations augmentent de ∆𝑋 pour un niveau donné du produit intérieur, la
droite donnant les exportations nettes en fonction du produit intérieur se déplace aussi de
∆𝑋. On a à présent un surplus commercial ou un excédent commercial de ∆𝑁𝑋. Le nouvel
équilibre est en A’ avec un nouveau produit correspondant Y’.

L’augmentation du produit étranger conduit à une augmentation du produit intérieur (à


travers le multiplicateur des exportations et à l’amélioration de la balance commerciale).

NB : la balance commerciale s’améliore si l’augmentation de la demande intérieure


conduit à une augmentation des importations. Cette augmentation des importations ne
compense pas l’augmentation des exportations.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 122

Les exportations nettes sont données par CA’ qui est toujours positif puisque la courbe de
la demande intérieure DD est toujours au-dessus de ZZ’.

Conclusion :
L’augmentation du revenu étranger Y* a comme conséquence l’augmentation des
exportations qui entraine l’augmentation du revenu national, celle-ci entraine
l’augmentation des importations mais moins proportionnellement que les exportations. Ce
qui entraine l’augmentation de la balance commerciale.

Résumé des résultats obtenus jusqu’ici


- Une augmentation de la demande induit une augmentation du produit intérieur Y mais
crée également un déficit commercial.
- Une augmentation de la demande étrangère induit une augmentation du produit
intérieur Y et crée un surplus commercial.
Bénéfice et difficulté de coordonner les politiques macroéconomiques entre
partenaires commerciaux
- Une augmentation simultanée de la demande intérieure de différents partenaires
commerciaux permettrait une expansion commune sans détériorer la balance
commerciale (de chaque pays). La raison en est que : l’augmentation coordonnée de
demandes de chaque pays augmente à la fois les exportations et les importations.

- Toutefois, les risques de free-riders (passagers clandestins) n’est pas à éviter car si
tous les pays ne sont pas en récession, ils n’ont pas intérêt à coopérer. Les pays sont
également fortement incités à promettre de coordonner leurs politiques pour ensuite ne
pas tenir parole.

XI.1.4. Dépréciation, balance commerciale et production


Rappel :

𝑃∗
𝜀 = 𝐸.
𝑃

Avec E le taux de change nominal et 𝜀 le taux de change réel.

Au niveau de prix donné, une dépréciation nominale implique une dépréciation réelle dans
les mêmes proportions (si les francs congolais se déprécient de 10% par rapport au dollar
et si le niveau des prix reste inchangé, alors les biens congolais seront moins chers de 10%
par rapport aux américains.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 123

Effet d’une dépréciation réelle sur les exportations nettes

Rappelons que les exportations nettes ou l’équation de a balance commerciale est :

𝑁𝑋 = 𝑋(𝑌 ∗ , 𝜀) − 𝜀𝑀(𝑌, 𝜀)

Si X augmente : la dépréciation réelle rend les biens nationaux comparativement moins


chers à l’étranger, ce qui occasionne l’augmentation des exportations X.

Si M diminue : la dépréciation réelle rend les biens étrangers comparativement plus chers,
ce qui diminue les importations.
𝑃∗
Si le prix des biens relatifs augmente : suite à la dépréciation réelle, la facture des
𝑃

importations 𝜀𝑀 augmente (la même quantité d’importation veut désormais, plus chère. En
bref, une dépréciation réelle augmente les exportations nettes ou améliore la balance
commerciale (condition de Marshall LERNER).

XI.2. Dépréciation de la balance commerciale : la condition de Marshall


LERNER
La condition de Marshall Lerner est la condition pour qu’une dépréciation réelle induise
une augmentation des exportations nettes. On sait que la balance commerciale (l’équation
de la balance commerciale) s’écrit : 𝑁𝑋 = 𝑋 − 𝜀𝑀

La variation de la balance commerciale peut s’exprimer de la manière suivante :

∆𝑁𝑋 ∆𝑋 ∆𝑀 ∆𝜀
= − −
𝑋 𝑋 𝑀 𝜀

La condition de Marshall LERNER est que la somme de ces trois termes soit positive pour
qu’une dépréciation réelle induise une augmentation des exportations nettes.

Des études économiques suggèrent que cette condition est respectée en général et que donc
une dépréciation réelle induit une augmentation des exportations en général.

Les effets d’une dépréciation

La variation des exportations nettes suite à une dépréciation réelle affecte les produits. Ce
qui a un impact à retour sur les exportations nettes. Les effets d’une dépréciation réelle
sont très proches de ceux d’une augmentation du produit étranger comme nous le montre le
graphique suivant :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 124

Bissectrice
Z
DD

A’ ZZ’

C ZZ

A
(a) ∆𝑁𝑋

45°
D
Y Y’ Y

NX

(b)
∆𝑋

∆𝑁𝑋
Y
𝑌𝐵𝐶
NX’
NX

Une dépréciation de la monnaie (augmentation du taux de change réel 𝜀 conduit à une


augmentation des exportations de ∆𝑋 et par conséquent à une augmentation des
exportations nettes ∆𝑁𝑋 puisqu’on suppose que la condition de Marshall LERNER est
vérifiée. ZZ et NX se déplacent vers le haut et deviennent ZZ’ et NX’. On a à présent un
surplus commercial de l’ampleur de ∆𝑁𝑋. La dépréciation conduit donc à un déplacement
de la demande, étrangère et intérieure, vers les biens nationaux. Ceci induit en retour une
augmentation du produit intérieur et une amélioration de la balance commerciale.

Différence entre dépréciation et augmentation du produit étranger (Y*)


Une dépréciation rend le prix des biens étrangers comparativement plus élevés. Mais, ceci
signifie que les gens, étant donné leur revenu, sont moins satisfaits puisqu’ils doivent payer
plus cher pour les biens étrangers.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 125

XI.3. L’étude dynamique : la courbe en J


Une dépréciation induit une augmentation des exportations et une diminution des
importations. Mais, ces effets ne sont pas immédiats. Dans le premier mois, les effets de la
dépréciation se reflètent plus dans le prix que dans les quantités, les prix des importations
augmentent et le prix des exportations baissent.

Mais la quantité des importations et des exportations s’ajustera sans doute lentement à
cette variation des prix. Une dépréciation induit dans un premier temps une détérioration
de la balance commerciale. Le taux de change réel 𝜀 augmente et les exportations nettes
diminuent puisque n X ni M ne s’ajuste beaucoup au départ. Donc, dans les premiers mois
(à court terme), la dépréciation qui entraine la hausse de 𝜀 fait chuter la balance
commerciale.

Au fil du temps, les effets de la dépréciation sur X et M sont plus forts, si la condition de
Marshall LERNER est vérifiée, on observe une amélioration de la balance commerciale.
C’est-à-dire, à moyen terme, on a : la dépréciation monétaire qui cause l’augmentation du
taux de change réel, ce qui cause l’augmentation des exportations et diminue les
importations, entrainant ainsi un excédent commercial.

Graphiquement, on obtient la courbe sous forme de J ci-dessous.

NX

Dépréciation

θ
t

A
C

B
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 126

Cette courbe met en relation l’évolution de la balance commerciale avec le temps de


réponse à une dépréciation. Le déficit commercial avant dépréciation était de θA. La
dépréciation l’augmente d’abord jusqu’aθB. Le taux de change réel 𝜀 augmente mais ni
<M ni X ne s’ajuste encore. Peu à peu, les exportations augmentent et les importations
diminuent, déduisant le déficit commercial. À la fin, si la condition de Marshall LERNER
est satisfaite, la balance commerciale est améliorée au-delà de son niveau initial au point C.

XI.4. L’épargne, l’investissement et les déficits commerciaux


On a vu que la condition d’équilibre sur le marché des biens peut s’écrire comme une
condition d’égalité entre l’investissement et l’épargne (privé et public). En économie
ouverte, ces conditions s’obtiennent ainsi :

𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑋 − 𝜀𝑀
𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑁𝑋
𝑌 − 𝐶 = 𝐼 + 𝐺 + 𝑁𝑋
𝑌 − 𝐶 − 𝑇 = 𝐼 + 𝐺 + 𝑁𝑋 − 𝑇
𝑌 − 𝑇 − 𝐶 = 𝐼 + 𝐺 − 𝑇 + 𝑁𝑋
𝑌𝑑 − 𝐶 = 𝐼 + 𝐺 − 𝑇 + 𝑁𝑋
𝑆 = 𝐼 + 𝐺 − 𝑇 + 𝑁𝑋
𝑁𝑋 = 𝑆 − 𝐼 − 𝐺 + 𝑇
𝐍𝐗 = 𝐒 + (𝐓 − 𝐆) + 𝐈
Cette condition affirme qu’à l’équilibre, la balance commerciale NX soit égale à l’épargne
privée et publique mois l’investissement.
- Un surplus commercial correspond à un excès de l’épargne par rapport à
l’investissement.

- Un déficit commercial doit correspondre à un excès de l’investissement sur l’épargne.

Trois remarques sur les implications de cette relation sont les suivantes :
 Une augmentation de l’investissement doit être compensée soit par une
augmentation de l’épargne privée ou publique soit par une détérioration de la
balance commerciale.

 Une augmentation du déficit budgétaire (T – G < 0) doit être compensé par une
diminution de l’investissement ou une détérioration de la balance commerciale car
– (T – G) = S – NX – I alors (G – T) = S – NX – I.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 127

 Un pays avec un fort taux d’épargne privée et publique doit avoir soit un fort taux
d’investissement soit un fort excédent commercial car S + (T – G) = NX +I.

APPLICATIONS
1. Expliquez le mécanisme de l’effet d’éviction de la politique budgétaire expansionniste
consistant à augmenter les dépenses publiques sur l’investissement.

Réponse : Le fait que l’augmentation de G entraine la diminution de I, peut induire à ce


que la diminution de I entraine la diminution de Y et si l’effet d’éviction sur I est
proportionnel à l’effet multiplicateur de G, les efforts de la politique budgétaire
expansionniste seront annulés. Ainsi, l’augmentation des dépenses publiques peut avoir un
effet d’éviction sur l’investissement (le fait que l’augmentation de G entraine la diminution
de I).

2. Explicitez les effets sur le revenu national et la balance commerciale ;

a. De l’augmentation de la demande intérieure.

b. De l’augmentation du revenu étranger.

c. De la dépréciation de la monnaie.

3. À quoi consiste la condition de Marshall LERNER ?

4. La courbe J, quid ?

5. Quels sont les déterminants …?

a. Des importations

b. Des exportations

c. De la balance commerciale.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 128

Chapitre XII : LA PRODUCTION, LE TAUX D’INTERET ET


LE TAUX DE CHANGE
Le taux de change est :
- un instrument disponible pour les politiques économiques.
- Pas un instrument au service du gouvernement.
- Déterminé par le marché de change.

Deux questions principales sont à se poser autour du taux de change, à savoir :


- Qu’est-ce qui détermine le taux de change ?
- Comment le gouvernement peut-il affecter le taux de change ?
Nous répondons à ces questions dans les paragraphes qui suivent.

XII.1. Équilibre sur le marché des biens en économie ouverte


La condition d’équilibre est que le produit national (production nationale) soit égale à la
demande des biens nationaux.

𝑌 = 𝐶(𝑌𝑑 ) + 𝐼(𝑌, 𝑟) + 𝐺 + 𝑋(𝑌 ∗ , 𝜀) − 𝜀𝑀(𝑌, 𝜀)

𝑌 = 𝐶(𝑌 − 𝑇) + 𝐼(𝑌, 𝑟) + 𝐺 + 𝑋(𝑌 ∗ , 𝜀) − 𝜀𝑀(𝑌, 𝜀)

Les exportations nettes s’écrivent comme suit :

𝐗(𝐘 ∗ , 𝛆) − 𝛆𝐌(𝐘, 𝛆) = 𝐍𝐗(𝐘, 𝐘 ∗ , 𝛆)


On a alors :
𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓) + 𝐈(𝐘, 𝐫) + 𝐆 + 𝐍𝐗(𝐘, 𝐘 ∗ , 𝛆)
Supposons que le niveau de prix intérieurs est donné, ainsi que celui des prix étrangers
lorsqu’on est à court terme. Dans ce cas, le taux de change réel est :
𝑷∗
𝜺 = 𝑬.
𝑷
Le taux de change réel 𝜺 et le taux de change nominal E évoluent proportionnellement de
telle sorte que la dépréciation nominale égale à la dépréciation réelle. Pour simplifier
𝑷∗
l’écriture, on pose = 𝟏, par conséquent 𝜺 = 𝑬. Et alors, pas d’inflation ni d’inflation
𝑷

anticipée ; le taux réel d’intérêt égale au taux d’intérêt nominal (r = i), la courbe IS
devient :
𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆 + 𝐍𝐗(𝐘, 𝐘 ∗ , 𝛆)

Cette relation montre que le produit dépend négativement du taux d’intérêt nominal (i) et
du taux de change nominal €.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 129

XII.2. Équilibre sur les marchés financiers


Dans l’économie fermée, nous avons découvert que le modèle IS-LM détermine le choix
entre deux actifs (monnaie et titres). Dans l’économie ouverte, on observe un choix
supplémentaire : choix entre titres étrangers et nationaux.

XII.2.1. Monnaie et obligation


La détermination du taux d’intérêt en économie ouverte s’effectue de la même manière
qu’en économie fermée. C’est-à-dire, par la confrontation de l’offre et de la demande de la
monnaie. L’équilibre sur le marché de la monnaie où l’offre de la monnaie égalise la
demande de la monnaie.
𝐌
𝐌 = 𝐏. 𝐘. 𝐋(𝐢) → = 𝐘. 𝐋(𝐢)
𝐏

L’offre de monnaie est donnée (déterminée par la banque centrale). La demande de


monnaie dépend du volume de transactions dans l’économie (mesuré par le niveau du
produit Y) et du coût d’opportunité de détenir la monnaie plutôt que les titres (égal au taux
d’intérêt nominal i).

En économie ouverte, la demande de monnaie locale est la demande des résidants. Il n’y a
pas beaucoup de raisons de détenir de la monnaie étrangère autrement qu’en obligations.
Les facteurs de variations du taux d’intérêt (ti) restent donc les mêmes :
- Si Offre de monnaie augmente, baisse du taux d’intérêt.
- Si demande de monnaie augmente, il y aura une augmentation (hausse) du taux
d’intérêt (ti).

En d’autres termes, le ti est influencé négativement par l’offre de monnaie et positivement


par la demande de monnaie.

XII.2.2. Obligations étrangères et obligations nationales


Les investisseurs financiers cherchent le taux de rendement (ti) le plus élevé. À l’équilibre,
les titres nationaux et étrangers ont les mêmes rendements (si non, les investisseurs ne
vendront qu’un seul titre et on ne sera pas en équilibre).

Nous savons à partir des chapitres précédents que la condition de parité du taux d’intérêt
est :
′𝐞
𝐄𝐭+𝟏 + 𝐄𝐭
𝐢𝐭 = 𝐢∗𝐭 +
𝐄𝐭
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 130

C’est-à-dire, le taux d’intérêt intérieur 𝑖𝑡 égale au taux d’intérêt étranger 𝑖𝑡∗ plus le taux de
𝑒
𝐸𝑡+1 +𝐸𝑡
dépréciation anticipée de la devise nationale .
𝐸𝑡

En enlevant les indices temporels, on a :


𝐸 ′𝑒 − 𝐸
𝑖=𝑖 +
𝐸
′𝑒
𝐸 −𝐸
𝑖 − 𝑖∗ =
𝐸
𝐸 ′𝑒 − 𝐸
= 𝑖 − 𝑖∗
𝐸
𝐸 ′𝑒 − 𝐸 = 𝐸(𝑖 − 𝑖 ∗ )
𝐸 ′𝑒 = 𝐸 + 𝐸(𝑖 − 𝑖 ∗ )
𝐸[1 + (𝑖 − 𝑖 ∗ )] = 𝐸 ′𝑒
𝐄′𝐞
𝐄=
𝟏 + (𝐢 − 𝐢∗ )
Cette relation nous montre que le taux de change courant est fonction croissante du taux de
change anticipé (𝐄′𝐞 ) et des taux d’intérêt intérieur et extérieur. Il dépend du taux d’intérêt
intérieur négativement et du taux d’intérêt extérieur positivement.
Si le taux d’intérêt intérieur augmente, cela entraine une diminution du taux de change réel
car appréciation réelle de la devise nationale. Si le taux d’intérêt intérieur diminue, cela
entraine une augmentation du taux de change réel, c’est-à-dire dépréciation de la devise
nationale.
XII.3. L’interaction des marchés financiers des biens et des marchés
financiers
L’interaction de ces deux marchés nous permet d’établir le modèle IS-LM en économie
ouverte et analyse les fluctuations de la production, du taux de change et du taux d’intérêt.
Nous venons de voir que la courbe IS en économie ouverte nous montre la relation entre le
revenu et le taux d’intérêt (relation décroissante) et une relation croissante entre le revenu
et le taux de change E telle que déterminée sur l’équilibre du marché des biens et services
comme suit :

𝐈𝐒 ∶ 𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆 + 𝐍𝐗(𝐘, 𝐘 ∗ , 𝛆)

E′e
Comme E = 1+(i−i∗), on a :

𝐄′𝐞
𝐈𝐒 ∶ 𝐘 = 𝐂(𝐘 − 𝐓) + 𝐈(𝐘, 𝐢) + 𝐆 + 𝐍𝐗(𝐘, 𝐘 ∗ , )
𝟏 + (𝐢 − 𝐢∗ )
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 131

La courbe LM, quant à elle, comme en économie ouverte, établit une relation croissante
entre le revenu et le taux d’intérêt intérieur). En confrontant les courbes IS et LM ainsi que
la condition de parité des taux d’intérêt, on détermine ainsi l’équation en économie ouverte
en courte période comme suit :

i i
LM
Courbe de la
condition de parité
des taux d’intérêt
i*

IS
Y* Y E* E

Ainsi donc, le modèle IS-LM en économie ouverte nous permet de déterminer le revenu
d’équilibre Y*, le taux d’intérêt d’équilibre i* ainsi que le taux de change nominal
d’équilibre E*.
XII.4. Les effets des politiques macro-économiques en économie ouverte
XII.1.1. Les effets des politiques budgétaires en économie ouverte
Supposons une politique budgétaire expansionniste consistant à augmenter les dépenses
publiques G (augmentation du déficit budgétaire). Graphiquement, nous aurons :

i i
LM
A’
i’* Courbe de la
A condition de parité
des taux d’intérêt
i*

IS’
IS
Y* Y’* Y E’* E* E

Appréciation monétaire
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 132

Une augmentation de dépenses publiques induit une augmentation du produit et du taux


d’intérêt ainsi que la diminution du taux de change nominal ou appréciation de la monnaie
(si on est en régime de change flexible). Ceci va entrainer les différentes composantes de la
demande globale comme suit :
- Consommation : l’augmentation du revenu va entrainer l’augmentation de la
consommation des ménages.

- Investissement : l’augmentation de Y va entrainer l’augmentation des investissements


mais aussi l’augmentation du taux d’intérêt va entrainer la diminution des
investissements. L’investissement va augmenter ou diminuer selon que Y ou i est
dominant.

- Les exportations nettes : l’augmentation de Y va faire augmenter les importations et


l’appréciation de la monnaie va entrainer la diminution des exportations. Et par
conséquent, les exportations nettes vont diminuer (détérioration de la balance
commerciale).

Donc, le déficit budgétaire (suite à la politique budgétaire expansionniste) conduit à une


détérioration de la balance commerciale si celle-ci était à l’équilibre à l’origine.

NB : si l’économie évoluait dans le régime de change fixe (c’est-à-dire E reste fixe), cette
politique budgétaire expansionniste n’aurait pas assez d’effets sur la balance commerciale
comme en régime de change flexible.

XII.4.2. Les effets d’une politique monétaire dans une économie ouverte
Supposons une diminution de la masse monétaire en circulation. Ceci va se traduire
graphiquement comme suit (à court terme) :

LM’

i i
LM
A’
i’* Courbe de la
A condition de parité
des taux d’intérêt
i*

IS
Y* Y’* Y E’* E* E

Appréciation monétaire
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 133

Cette politique entraine une diminution du revenu national, l’augmentation du taux


d’intérêt ainsi que l’appréciation de la monnaie nationale. Elle a les effets suivants sur les
composants de la demande globale.
- Consommation : va diminuer à cause de la diminution du revenu.

- Investissement : suite à l’augmentation du taux d’intérêt et la diminution du revenu.

- Balance commerciale (exportation nette) : les importations diminuent car le revenu


a diminué. L’appréciation de la monnaie fait diminuer les exportations. Les
exportations nettes seront négatives (balance commerciale déficitaire) si la diminution
des exportations l’emporte sur la diminution des importations et dans le cas contraire,
la balance commerciale sera excédentaire.

Remarque :
En régime de change fixe, cette politique aura un effet positif sur la balance commerciale
car seules les importations vont diminuer (suite à la diminution du revenu), les
exportations restant fixes (suite à la fixité du taux de change nominal E).

Supposons une politique monétaire expansionniste. Graphiquement, nous aurons :

LM

i i
LM’
A
i* Courbe de la
A’ condition de parité
des taux d’intérêt
i’*

IS
Y* Y’* Y E* E’* E

Cette politique monétaire expansionniste induit l’augmentation du revenu, la diminution du


taux d’intérêt ainsi que la dépréciation de la monnaie nationale (augmentation du taux de
change nominal). Les effets de cette politique sur les composantes de la demande globale
sont les suivantes :
- Consommation : va augmenter suite à l’augmentation du revenu.
- Investissement : va augmenter suite à l’augmentation du revenu et la diminution du
taux d’intérêt.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 134

- Exportations nettes (balance commerciale) : l’augmentation du revenu va entrainer


l’augmentation des importations et la dépréciation de la monnaie va entrainer
l’augmentation des exportations. Donc, la balance commerciale sera excédentaire si
l’augmentation des importations l’emporte sur l’augmentation des importations et dans
le cas contraire, elle sera déficitaire.

Remarque :
En régime de change fixe, la politique monétaire expansionniste a des effets néfastes sur la
balance commerciale car dans ce cas, les importations augmentent (suite à l’augmentation
du revenu) mais les exportations restent inchangées (à cause de la fixité du taux de change
nominal).

Le modèle IS-LM en économie ouverte a été mis au point par MUNDELL et FLEMING
vers les années 1970-1980, raison pour laquelle il est encore appelé « modèle Mundell-
Fleming » qui est un modèle keynésien développé en économie ouverte.

XII.5. Les taux de change fixes


Jusqu’ici, nous avons supposé que l’offre de monnaie fixée par la banque centrale et le
taux de change qui s’ajuste (taux de change flexible). Mais, le plus souvent, les banques
centrales agissent de façon à maintenir un certain taux de change et utilisent différentes
politiques monétaires telles que : l’ancrage, les parités glissantes, les bandes de
fluctuations, la monnaie unique, etc.

XII.5.1. Taux de change flexible


Dans ce régime, pas de cible explicite de taux de change qui peut fluctuer à la baisse
comme à la hausse suivant les conditions de marché des biens et services et financiers : par
exemple l’augmentation de l’offre de la monnaie entraine une diminution du taux d’intérêt
et augmente le taux de change. L’augmentation du revenu national fait augmenter le taux
d’intérêt et par conséquent, diminuer le taux de change.

XII.5.2. Taux de change fixe


D’après ce régime, un pays ancre sa monnaie sur une autre monnaie (telle que le franc
congolais est ancré sur le dollar américain, le franc CFA sur le Euro ou sur un panier des
devises, de telle sorte que la banque centrale ajuste la quantité de la monnaie en circulation
à la hausse comme à la baisse afin de maintenir le taux de change fixe. Dans ce cas,, on ne
parle plus de déprécation ou d’appréciation comme pour le taux de change flexible mais
d’évaluation ou de réévaluation.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 135

Retenons que les régimes de change fixes sont de moins à moins applicables aujourd’hui.
Ils ont cédé leur place aux régimes de change flexible tels que recommandés par le FMI.

XII.5.3. Régime de parité glissante


Dans ce régime, les pays choisissent à l’avance un taux de dépréciation par rapport à une
monnaie de référence.

XII.5.4. Bande de fluctuation


Ce régime est semblable au régime de change fixe sauf qu’ici on détermine l’intervalle de
fluctuation de taux de change par rapport à une monnaie de référence.

XII.5.5. Taux de change bilatéraux


C’est un régime selon lequel plusieurs pays se fixent un même taux de change entre eux,
deux à deux, à l’intérieur de bandes de fluctuation. C’est le cas du système monétaire
européen dans les années 1990.

XII.5.6. Monnaie unique


C’est un système dans lequel plusieurs pays regroupés au sein d’une union monétaire
utilisent la même monnaie et par conséquent, le même taux de change monétaire. Par
exemple l’UEMOA (Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest) et la
CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale).

Remarque :
L’ancrage d’un taux de change affecte l’efficacité des politiques macroéconomiques
monétaires et budgétaires. En régime de change flexible, la politique budgétaire est très
efficace comme nous l’avons vu plus haut.

XII.6. Résumé
En économie ouverte, la demande des biens dépend à la fois du taux d’intérêt et du taux de
change. Une diminution du taux d’intérêt augmente, la demande des biens et une
augmentation du taux de change (dépréciation) augmente aussi la demande des biens.

Le taux d’intérêt est déterminé par l’offre de monnaie = la demande de monnaie. Le taux
de change est déterminé par la condition de parité de taux d’intérêt, qui affirme que le taux
d’intérêt intérieur égale au taux d’intérêt étranger plus la taux anticipé de la dépréciation.

Étant donné le taux de change anticipé et le taux d’intérêt étranger. Une augmentation du
taux d’intérêt intérieur induit une diminution du taux de change (appréciation), et
inversement.
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 136

En régime de change flexible, une politique budgétaire expansionniste induit une


augmentation du produit, de taux d’intérêt intérieur et une appréciation de la monnaie. Une
politique monétaire restrictive induit une diminution du produit, une augmentation du taux
d’intérêt et une appréciation de la monnaie.

Il existe plusieurs types de régime de change. Il vaut du taux de change complément


flexible aux parités glissantes, aux ancrages, au taux de change fixe, jusqu’à l’adoption
d’une monnaie unique. En régime de change fixe, un pays maintient un taux de change fixe
avec une monnaie étrangère ou avec un panier de devises.

En régime de change fixe et si les capitaux sont parfaitement mobiles, un pays doit
maintenir son taux d’intérêt égal au taux d’intérêt étranger. Ainsi, la banque centrale perd
un instrument des politiques : la politique monétaire. La politique budgétaire devient plus
efficace parce qu’elle provoque une accumulation monétaire et donc ne permet pas à
l’évolution de taux de change et de taux d’intérêt de contrecarrer en partie l’augmentation
initial du produit.

APPPLICATIONS
Exercice 1
Répondez par vrai ou faux et justifiez votre réponse !
1. La politique budgétaire expansionniste en régime de change fixe peut entrainer la
réévaluation monétaire en économie ouverte.
Réponse : faux car si l’on raisonne en régime de change flexible, la politique budgétaire
expansionniste entrainerait l’appréciation de la monnaie nationale par rapport à la
monnaie étrangère. Ce qui fait que si on est en régime de change fixe, il faut donc
diminuer la valeur de la monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère à laquelle
la monnaie nationale est ancrée afin de revenir au taux de change de départ : il s’agit
donc de la dévaluation de la monnaie et non de la réévaluation.

2. La politique monétaire expansionniste en économie ouverte peut entrainer l’attractivité


des obligations nationales (intérieures).
Réponse : faux. La politique monétaire fait diminuer le taux d’intérêt. Dans ce cas, le
prix des obligations augmente. Ce qui fait à ce que les obligations ne soient pas
attrayantes (attractives).

Exercice 2
On donne une économie répondant au modèle de Mundell-Fleming à court terme suivant :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 137

𝐶𝑡 = 20 + 0.65𝑌𝑑 𝑀𝑡𝑆 = 600


𝐼𝑡 = 100 − 5𝑖𝑡 𝑒
𝐸𝑡+1 = 1000
𝑇𝑡 = 10 − 0,3𝑌𝑡 𝑖 ∗ = 4% = 0,04
𝐺 = 500
𝑀𝑡 = 0,2𝑌𝑡 − 3𝐸𝑡
𝑋𝑡 = 5 + 1,5𝐸𝑡
𝑀𝑡𝐷 = 𝑌𝑡 − 4𝑖

TD :
a. Dérivez la courbe IS en économie ouverte.
b. Dérivez la courbe LM en économie ouverte.
c. Dérivez la courbe de la condition de parité de taux d’intérêt.
d. Déterminer le revenu, le taux d’intérêt ainsi que le taux de charge d’équilibre et
représentez cet équilibre graphiquement.

Réponse :
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 138

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Macroéconomie, Blanchard O.J. et Cohen, D., 2002, Pearson Edition.

[2] Burda M. et Wyplocz, C., Macroéconomie, un texte européen 3i édition, DeBoeck.

[3] Hairault, J. O., 2000, Analyse macréconomique Ouvrage collectif sous la


direction de Hairault J. O. en 2 Tomes, La Découverte

[4] Mankiw, G, Principes de l’Economie,

[5] Lecaillon, J-D, Lepage, J-M et Ottavj, C, Economie Contemporaine, analyse et


diagnostics, 2eme édition, DeBoeck.

[6] Abraham-Frois Gilbert, Dynamique économique, 2002, Dunod, Paris

[7] Begg David et alii, Analyse macroéconomique,

[8] Mankiw, N. G., Macroéconomie, Deboeck Université, 2002

[9] Guerrien B. , Dictionnaire d’analyse économique : microéconomie,


macroéconomie, théorie des jeux, etc. col. Repères, La découverte, 2002
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 139

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ................................................................................................................................................1

Chapitre I : LES GRANDEURS MACROECONOMIQUES ........................................................................4

I.1. La production globale.................................................................................................. 4

I.1.1. PIB, Valeur ajoutée et revenu .............................................................................. 4

I.1.2. PIB nominal et PIB réel ....................................................................................... 6

I.1.3. La composition du PIB ......................................................................................... 6

I.2. Le taux de chômage..................................................................................................... 7

I.3. Le taux d’inflation ....................................................................................................... 7

I.4. Long, moyen et court terme ........................................................................................ 8

APPLICATIONS ..................................................................................................................................................9

Exercice 3 ........................................................................................................................ 12

Chapitre II : LE MARCHE DE LA MONNAIE .......................................................................................... 13

II.1. Quelques notions importantes .................................................................................. 13

I.2. La demande de la monnaie ........................................................................................ 14

II.3. Détermination du taux d’intérêt ............................................................................... 16

II.3.1. La demande de monnaie, l’offre de monnaie et le taux d’intérêt d’équilibre .. 16

II.3.2. La politique monétaire et les opérations d’open market ................................... 17

II.3.3. La demande et l’offre de monnaie banque centrale .......................................... 18

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 19

Exercice 1 ........................................................................................................................ 19

Exercice 2 ........................................................................................................................ 19

Chapitre III : LE MODELE IS-LM ............................................................................................................... 21

III.1. L’équilibre sur le marché des biens (IS) ................................................................. 21

III.1.1. La consommation (C) ...................................................................................... 21


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 140

III.1.1.3. La fonction de consommation keynésienne.................................................. 23

4. LA THEORIE DU CHOIX INTERTEMPOREL DE FISHER.......................................................... 27

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 31

Exercice 1 ........................................................................................................................ 31

Exercice 2 ........................................................................................................................ 31

Exercice 3 ........................................................................................................................ 32

Exercice 4 ........................................................................................................................ 32

Exercice 6 ........................................................................................................................ 33

Exercice 7 ........................................................................................................................ 33

III.1.2. L’investissement (I) ......................................................................................... 34

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 37

Exercice 1 ........................................................................................................................ 37

Exercice 2 ........................................................................................................................ 37

III.1.3. Les dépenses gouvernementales ...................................................................... 37

III.1.4. Les exportations (X) ........................................................................................ 38

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 42

Exercice 1 ........................................................................................................................ 42

Exercice 2 ........................................................................................................................ 43

III.2. L’équilibre sur le marché de la monnaie ................................................................ 44

III.2.2. Offre de la monnaie ......................................................................................... 46

III.3. Le modèle IS-LM et politiques économiques......................................................... 52

III.3.1. Le modèle IS-LM ............................................................................................ 52

III.3.2. Les politiques économiques ............................................................................ 53

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 54

Exercice 1 ........................................................................................................................ 54

Exercice 2 ........................................................................................................................ 58

Exercice 3 ........................................................................................................................ 59
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 141

Chapitre IV : LE MARCHE DU TRAVAIL ................................................................................................. 60

IV.1. Les deux principales approches du marché de travail ............................................ 60

IV.1.1. Approche classique du marché de travail ........................................................ 60

IV.1.2. L ʾ approche Keynésienne du marché du travail ............................................. 62

IV.2. Détermination des salaires...................................................................................... 63

IV.2.1. Pouvoir de négociation .................................................................................... 64

IV.2.2. Salaire d’efficience .......................................................................................... 64

IV.2.3. Salaires et chômage ......................................................................................... 64

IV.2.4. Détermination des prix .................................................................................... 65

IV.3. Le taux de chômage structurel................................................................................ 65

IV.3.1. La relation WS (5 Relation wage-settinf)........................................................ 65

IV.3.2. La relation PS (Price-Setting) ......................................................................... 66

IV.3.3. Du chômage à la production ............................................................................ 67

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 68

Exercice 1 ........................................................................................................................ 68

Exercice 2 ........................................................................................................................ 69

Chapitre V : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE : Synthèse ......................................................... 70

V.1. L’offre globale ......................................................................................................... 70

V.1.1. Relation d’offre globale .................................................................................... 70

V.2. La demande globale ................................................................................................. 72

V.3. La production d’équilibre à court et à moyen terme ............................................... 74

V.3.1. La dynamique de la production globale et des prix .......................................... 74

V.4. Les effets d’une politique monétaire expansionniste............................................... 76

V.4.1. La dynamique d’ajustement .............................................................................. 76

V.5. Les effets de la politique budgétaire restrictive-réduction du déficit budgétaire .... 77

V.6. Les effets de la modification du prix du pétrole ...................................................... 78

V.7. Chocs et mécanismes de propagation ...................................................................... 79


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 142

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 80

Exercice 1 ........................................................................................................................ 80

Exercice 2 ........................................................................................................................ 81

V.7. Effets à long terme des politiques économiques...................................................... 82

Chapitre VI : LA COURBE DE PHILIPS .................................................................................................... 84

V.1. Inflation, inflation anticipée et chômage ................................................................. 85

VI.2. La courbe de PHILIPS ........................................................................................... 86

VI.2.1. Première version .............................................................................................. 86

VI.2.2. Des modifications apportées à la courbe de PHILIPS .................................... 86

VI.3. Retour sur le taux de chômage structurel ............................................................... 87

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 89

Exercice 1 ........................................................................................................................ 89

Chapitre VII : INFLATION, ACTIVITE ET CROISSANCE DE LA MASSE MONETAIRE ............. 90

VII.1. Production, chômage et inflation .......................................................................... 90

VII.1.1. La loi d’OKUN : de la croissance de la production au chômage ................... 90

VII.1.2. La courbe de PHILIPS : du chômage à l’inflation ......................................... 91

VII.1.3. La relation de demande globale : de la croissance de la masse monétaire et de


l’inflation à celle du PIB .............................................................................................. 92

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 93

Exercice 1 ........................................................................................................................ 93

Exercice 2 ........................................................................................................................ 93

VII.2. Le moyen terme .................................................................................................... 94

VII.3. La désinflation : un premier aperçu ...................................................................... 95

VII.4. Causes de l’inflation.............................................................................................. 96

APPLICATIONS ............................................................................................................................................... 97

Exercice 1 ........................................................................................................................ 97

Chapitre VIII : LES ANTICIPATIONS : OUTILS FONDAMENTAUX ................................................ 98


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 143

VIII.1. Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel ....................................................... 98

VIII.1.1. Calcul du taux d’intérêt réel ......................................................................... 98

VIII.1.2. Valeur actuelle anticipée............................................................................. 100

VIII.2. Taux d’intérêts nominaux et réels dans le modèle IS-LM ................................. 101

VIII.3. Croissance de la masse monétaire, inflation et taux d’intérêt ........................... 101

VIII.3.1. Retour au modèle IS-LM ............................................................................ 101

VIII.3.2. Taux nominaux et réels à court-terme ........................................................ 102

VIII.3.3. Taux nominaux et réels dans le moyen-terme ............................................ 103

VIII.4. Conséquences du taux d’inflation ...................................................................... 104

APPLICATIONS ............................................................................................................................................ 104

Exercice 1 ...................................................................................................................... 104

Exercice 2 ...................................................................................................................... 105

Chapitre IX : MARCHES FINANCIERS ET ANTICIPATIONS .......................................................... 106

IX.1. Prix des obligations et courbe des taux ................................................................ 106

IX.1.1. Le prix des obligations .................................................................................. 107

IX.1.2. Arbitrage et prix des obligations ................................................................... 107

IX.1.3. Du prix au rendement des obligations ........................................................... 108

IX.2. Les marchés financiers et les variations des cours des actions ............................ 109

IX.2.1. Prix ou cours des actions comme valeur actualisée ...................................... 109

IX.2.2. La bourse et l’activité économique ............................................................... 110

IX.2.3. Les bulles, les modes et les cours des actions ............................................... 110

APPLICATIONS ............................................................................................................................................ 110

Chapitre X. ECONOMIE OUVERTE, MARCHE DES BIENS ET DES CAPITAUX........................ 111

X.1. L’ouverture des marchés des biens ........................................................................ 111

X.1.1. Le choix entre les biens nationaux et étrangers .............................................. 111

X.1.2. Les taux de change nominaux......................................................................... 111

X.1.3. Les taux de change réels ................................................................................. 112


Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 144

X.2. L’ouverture des marchés financiers ....................................................................... 112

X.2.1. La balance de paiement .................................................................................. 112

APPLICATIONS ............................................................................................................................................ 114

Chapitre XI : LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES DANS UNE ECONOMIE OUVERTE ... 115

XI.1. La relation IS en économie ouverte ...................................................................... 115

XI.1.1. La demande des biens nationaux ................................................................... 115

XI.1.2. Les déterminants de la demande des biens nationaux ................................... 115

XI.1.3. Le produit d’équilibre et la balance commerciale ......................................... 117

XI.1.4. Dépréciation, balance commerciale et production ........................................ 122

XI.2. Dépréciation de la balance commerciale : la condition de Marshall LERNER ... 123

XI.3. L’étude dynamique : la courbe en J...................................................................... 125

XI.4. L’épargne, l’investissement et les déficits commerciaux ..................................... 126

APPLICATIONS ............................................................................................................................................ 127

Chapitre XII : LA PRODUCTION, LE TAUX D’INTERET ET LE TAUX DE CHANGE................ 128

XII.1. Équilibre sur le marché des biens en économie ouverte ..................................... 128

𝑿𝒀 ∗, 𝜺 − 𝜺𝑴𝒀, 𝜺 = 𝑵𝑿(𝒀, 𝒀 ∗, 𝜺)......................................................................................................... 128

On a alors :..................................................................................................................................................... 128

𝒀 = 𝑪𝒀 − 𝑻 + 𝑰𝒀, 𝒓 + 𝑮 + 𝑵𝑿(𝒀, 𝒀 ∗, 𝜺) ........................................................................................... 128

Supposons que le niveau de prix intérieurs est donné, ainsi que celui des prix étrangers
lorsqu’on est à court terme. Dans ce cas, le taux de change réel est : ...................................... 128

𝜺 = 𝑬. 𝑷 ∗ 𝑷 .................................................................................................................................................. 128

XII.2. Équilibre sur les marchés financiers ................................................................... 129

XII.2.1. Monnaie et obligation .................................................................................. 129

XII.2.2. Obligations étrangères et obligations nationales .......................................... 129

XII.3. L’interaction des marchés financiers des biens et des marchés financiers ......... 130
Cours de Macroéconomie CT MULENDU P a g e | 145

XII.4. Les effets des politiques macro-économiques en économie ouverte .................. 131

XII.1.1. Les effets des politiques budgétaires en économie ouverte ......................... 131

....................................................................................................................................... 131

XII.4.2. Les effets d’une politique monétaire dans une économie ouverte ............... 132

XII.5. Les taux de change fixes ..................................................................................... 134

XII.5.1. Taux de change flexible ............................................................................... 134

XII.5.2. Taux de change fixe ..................................................................................... 134

XII.5.3. Régime de parité glissante ........................................................................... 135

XII.5.4. Bande de fluctuation .................................................................................... 135

XII.5.5. Taux de change bilatéraux ........................................................................... 135

XII.5.6. Monnaie unique ........................................................................................... 135

XII.6. Résumé ................................................................................................................ 135

APPPLICATIONS ......................................................................................................................................... 136

Exercice 1 ...................................................................................................................... 136

Exercice 2 ...................................................................................................................... 136

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................................... 138

TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................. 139

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