Oubejja Cours Macro

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Macroéconomie

Sciences Economiques& Gestion


Semestre 2

Enseignante : K. Oubejja

Plan

Introduction
Chapitre introductif :
Section1 : Objectifs de la macroéconomie
Section 2 : Les agents, marchés et opérations économiques
Section 3: Les agrégats de la comptabilité nationale
Chapitre I : Théorie keynésienne, demande globale et l'offre globale
Section 1 : Analyse keynésienne des composantes de la demande globale
1.1. Consommation
1.2. Investissement
1.3. Dépenses Publiques
Section 2 : Notions de demande et d’offre agrégées
2.1. Les horizons temporels en macroéconomie
2.2. La demande agrégée
2.3. L’offre agrégée
2.4. Chocs exogènes et politiques de stabilisation
Chapitre II : Le modèle IS-LM
Section 1: La détermination de l’équilibre sur le marché des biens et
services et la relation IS

1
Section 2: Le marché monétaire et la courbe LM (Liquidity Money)

Introduction

L’objectif du cours est de présenter les concepts fondamentaux de la macroéconomie afin de


donner les bases pour d’une part comprendre les phénomènes économiques, d’autre part aider
à se faire un jugement afin d’évaluer les recommandations de politique économique. De façon
synthétique, le macro économiste poursuit quatre objectifs majeurs :
- La détermination des agrégats permettant d’expliquer le comportement des groupes
d’agent : c’est l’objet de la comptabilité macroéconomique ;
- L’étude des relations entre ces variables afin de déterminer l’existence de rapports
stables dans le temps : cela fait l’objet des lois macroéconomiques ;
- L’analyse des principaux déséquilibres qui peuvent apparaître entre les agrégats
(augmentation des prix, chômage, déficit des finances publiques, déficit de la balance
commerciale avec l’étranger);
- L’étude des moyens permettant de corriger ces déséquilibres et d’atteindre certains buts
fixés (stabilité des prix, plein emploi, équilibre extérieur, …) : c’est l’objet de la
politique économique.

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Chapitre introductif :
Section1 : Objectifs de la macroéconomie
1.1.Qu’est-ce que la macroéconomie ?
La Macroéconomie est le domaine des sciences économiques qui traite des phénomènes
économiques globaux (chômage, inflation, croissance, etc.) et de leur interaction, qui prend
pour objet d’étude le fonctionnement de l’économie considérée comme un tout. • C’est une
discipline relativement récente : terme macroéconomie a été utilisé pour la première fois
par l’économiste norvégien R. Frisch en 1933 « prix nobel 1969 ». Cependant, en faisant
référence à la pensée économique, on peut dire que la démarche macroéconomique est très
ancienne puisqu’il est habituel de chercher les origines du circuit économique dans le
tableau économique de F. Quesnay (physiocrates 1767).
Les macros économistes s’efforcent d’expliquer le fonctionnement de l’économie dans son
ensemble. A cette fin, ils réunissent les données sur les revenus, les prix, l’emploi et les
autres variables économiques à des époques et en lieux différents. Sur cette base, ils
élaborent des théories générales qui expliquent ces données. Améliorent les politiques
économiques et aident les décideurs politiques à évaluer les effets de leurs politiques.
1.2. Pourquoi étudier la macroéconomie ?
Les problèmes économiques (chômage, inflation, récession, etc.) Sont d’ordre macro, mais
ils résultent de décisions et comportements individuels : consommateurs, chefs
d’entreprises, ouvriers, ministre, représentant syndical, …etc. Ainsi, pour analyser ces
problèmes il faut prendre en considération les millions de décisions individuelles. Ce qui
parait impossible sinon fastidieux. Pour résoudre cette difficulté, la macroéconomie s’est
développée en essayant d’élaborer une présentation simplifiée de l’éco par agrégation :
GROUPEMENT.
- Des agents économiques (groupes homogènes appelés secteurs institutionnels : 5
groupes : ménages, entreprises, administrations, institutions financières et reste du
monde).
- Des opérations qu’ils réalisent : 3 types d’opérations : opérations sur Biens et
Services ; opérations de répartition de revenu, opérations financières.
1.3. Différences entre la micro-économie et la macroéconomie

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La microéconomie étudie le comportement des agents économiques individuels. Elle tend à
comprendre comment les ménages et les entreprises prennent leurs décisions et comment ces
décisions s’influencent mutuellement sur le marché. Son hypothèse de base est l’optimisation :
maximiser la satisfaction sous contrainte budgétaire : Les ménages maximisent l’utilité et les
entreprises maximisent le profit.
La macroéconomie étudie les déterminants des variables, les raisons de leurs variations dans le
temps et les relations entre elles Les économistes recourent à plusieurs variables économiques
pour expliquer et mesurer la manière dont se comporte une économie. Trois variables sont d’une
importance particulière : PIB- taux d’inflation - taux de chômage. PIB réel mesure le revenu
global de tous les agents d’une économie (compte tenu du niveau des prix). Le taux d’inflation
mesure la vitesse à laquelle les prix augmentent. Le taux de chômage mesure la part de la
population active qui n’a pas d’emploi V- Les principaux courants de pensée en
macroéconomie. D’une manière générale, on peut distinguer deux grandes approches :
L’approche néoclassique qui fait confiance aux mécanismes du marché (flexibilité des prix)
pour réaliser l’équilibre automatique (simple confrontation de l’offre et la demande : toute offre
crée sa propre demande).
L’approche keynésienne (rigidité des prix), c’est la Demande qui détermine l’offre.
L’intervention de l’Etat est nécessaire pour rétablir l’équilibre.
Questions macroéconomiques
- Pourquoi la croissance économique s’est-elle ralentie et comment la stimuler ?
- Pourquoi et comment juguler l’inflation ?
- Comment réduire le chômage ?
- La place et le rôle du budget de l’Etat
- La place et le rôle de la politique monétaire
- Comment les politiques économiques peuvent-elles réduire les inégalités ?…etc

Section 2 : Les agents, marchés et opérations économiques


La macroéconomie étudie principalement les comportements des agents économiques et des
marchés pris individuellement dans le cadre d’équilibre partiel : La détermination de Prix sur
un marché particulier, le comportement de production de biens et services particuliers.
2.1. Les principaux acteurs économiques
Il s’agit de savoir quels sont les principaux acteurs qui interviennent dans la vie économique,
et tenter préciser leur rôle au sein de la sphère économique.

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A- Définition de l’agent économique : Un groupe homogène de décideurs réalisant des
opérations économiques identiques et ayant des caractéristiques communes. Ce groupe peut
être d’une ou plusieurs personnes physiques (individus) ou morales (entreprises). Il s’agit
d’un centre de décision autonome
B- Classification des agents économiques : sont des secteurs institutionnels, on peut
distinguer entre deux critères essentiels pour classer les agents économiques : Fonction
économique principale de l’agent et Nature origine principale des ressources. Un secteur
institutionnel regroupe donc un ensemble d’agents économiques ayant un comportement
analogue (même fonction économique et même type de ressources principales).
On distingue cinq catégories d’agents (secteurs institutionnels) :
1. Les ménages
2. Les sociétés et quasi-sociétés non financières
3. Les administrations publiques et privées
4. Les institutions financières
5. Le reste du monde
1- Agent économique n°1 : Les ménages
Les ménages : Tous les individus qui vivent ensemble sous le même toit qu’ils aient ou non des
liens de parenté et ayant une consommation commune : une famille, un célibataire, ensemble
des internes, etc.
Les principales fonctions économiques sont :

- La consommation des Biens et services ;

- Fournissent des facteurs de production (offre de travail).


Les ménages pour l’essentiel, fournissent du travail et achètent des B et S aux entreprises
Il est d’usage courant de classer les ménages selon des catégories socioprofessionnelles
présentant chacune une certaine homogénéité sociale : Exploitants agricoles, Ouvriers
agricoles, Les cadres supérieurs/Administration, Cadres moyens Administration/ Techniciens,
Commerçant, employeurs non agricoles ou indépendant, Employés de service/de bureau,
Ouvrier non agricole et Inactifs et autres cas.
2) Agent économique n°2 : Les entreprises
Elles comprennent toutes les unités non financières qui retirent au moins la moitié de leurs
ressources de la vente de biens et services sur les différents marchés (à l’exception des
entreprises individuelles, classées dans les ménages).

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Leur activité principale est la production de B et S non financiers marchands. L’activité des
entreprises peut être classée en 3 secteurs :
- Secteur primaire (agriculture, élevage, et extraction des minerais);
- Secteur Secondaire (industrie) ;
- Secteur Tertiaire (transport, commerce, tourisme, artisanat, services, etc).
3) Agent économique n°3 : Les Administrations (communes, régions…)
Elles regroupent toutes les organisations dont l’activité principale est de produire des services
non marchands (intérêt général). Dans cette catégorie, on distingue deux types
d’administrations : Administrations publiques (Etat, Collectivités locales, Sécurités sociales,
etc.) dont la fonction principale consiste d’une part à produire des services non marchands
destinés à l’ensemble des citoyens et d’autre part, à assurer une certaine redistribution du revenu
(allocations familiales, prestations de services publics). Administrations privées (partis
politiques, syndicats, associations, etc) dont la fonction principale est la fourniture de services
non marchands à leurs adhérents. Puisque les administrations ne vendent pas leurs services, leur
revenu est constitué par les prélèvements fiscaux (impôts et cotisations sociales) pour l’Etat et
par les cotisations et les subventions pour les administrations privées.
4) Agent économique n°4 : Les Banques :
Les banques ou institutions financières sont des établissements dont la fonction principale est
le financement de l’économie (collecter l’épargne et l’utiliser pour donner des crédits).
Il s’agit principalement des banques, et des compagnies d’assurance. L’activité principale de
ces dernières est la transformation de risques individuels en risques collectifs.
5) Agent économique n°5 : Le reste du monde :
Il s’agit de l’ensemble des acteurs étrangers ayant des relations avec les acteurs nationaux. Le
reste du monde (l’extérieur) ne constitue pas un agent économique à proprement parler (c’est
un agent fictif, c’est-à-dire n’ayant pas d’existence physique ou réelle) ; il s’agit d’un compte
enregistrant toutes les relations économiques entre unités non résidentes et unités résidentes.
Fonctions principales : échanger avec les agents économiques nationaux;
Ressources principales : produits des exportations des biens et services;

Synthèse sur les principaux agents économiques


Nom du secteur Fonctions principales Ressources principales

Sociétés non financières produire des biens et des services Produit des ventes de biens et
marchands non financiers services marchands

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Sociétés financières - Intermédiation financière - Commissions bancaires,
- Mutualiser les risques et payer les intérêts sur prêts, ventes de
indemnisations services marchands
- Primes de polices d’assurance,
cotisations

Administrations Produire des services non Prélèvements obligatoires


publiques marchands à partir de contribution (impôts, taxes et cotisations
obligatoires sociales…)

Ménages Consommer principalement et Revenus d’activité (salaires,


produire accessoirement revenus de propriété ou de
(entrepreneurs individuels) capital)

Institutions Sans But Fournir des services non Contributions bénévoles des
Lucratif au service des marchands à destination de leurs adhérents, dons, subventions
ménages membres ou de leurs ayants droit

Reste du monde Echanger avec des agents Ressources des autres secteurs
économiques nationaux institutionnels

2.3. Les différentes opérations macroéconomiques


Les différents agents économiques effectuent des milliers, voire des milliards d’opérations
diverses et variées, mais la comptabilité nationale les classe en trois grandes catégories
d’opérations :
- Les opérations sur biens et services : constituées par la production et ses divers emplois ;
- Les opérations de répartition : elles portent sur la formation et la redistribution des
revenus ;
- Les opérations financières : sont liées à l’usage et l’échange des instruments financiers
(monnaie, titres, crédits,).

A) Les opérations sur biens et services


Elles décrivent l'origine (ressources) et l'utilisation (emploi) des biens et services pendant une
année. L’origine des ressources provient de la production et des importations, tandis que les
emplois correspondent à la consommation, les investissements et l'exportation :
Ressources (Offre) = Production (PIB + Importations(M)

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Emplois (Demande) = Consommation (C) + Investissement(I) + Exportations(X)
À l'équilibre, Offre = Demande, alors on peut écrire PIB+M=C+I+X
Les opérations sur Biens et Service concernent donc: la Production, la Consommation,
l'Investissement, les Exportations et Importations.
1. La Production
"La production est l’activité socialement organisée, destinée à créer des biens et des services
à partir de facteurs de production acquis sur le marché" (INSEE).
La production est l’activité de création de biens et services nécessaires à la satisfaction des
besoins humains (se nourrir, s’habiller, se déplacer, se divertir…).
Les activités de production intéressent trois secteurs : primaire (agriculture, pêche et extraction
minière), secondaire (industrie) et tertiaire (commerce, services, transport, tourisme…).
On distingue deux types de production :
- La Production non marchande : est le fait des Administrations publiques qui produisent
des services à titre gratuit ou quasi-gratuit (Éducation, Police nationale…). Sa valeur est
égale au coût de production des services non marchands.
- Production marchande : ensemble des biens et services produits qui s’échangent ou sont
susceptibles de l’être sur un marché, à un prix couvrant au moins son coût de production.
2. La Consommation
La consommation est la destruction immédiate ou progressive d’un bien ou service dans le but
de satisfaire un besoin. C’est l’utilisation des biens et des services soit pour satisfaire des
besoins soit pour produire un autre bien . Les différentes formes de la consommation:
- La consommation finale est l’utilisation de biens et services à leur stade final de
production en vue de satisfaire directement les besoins des individus ;
- La consommation intermédiaire est l’utilisation de biens ou services qui sont détruits ou
transformés dans un processus de production en vue de créer d’autres biens et services.
Consommation finale totale = Consommation finale des ménages + Consommation finale des
administrations.
3. Investissement
L’investissement est l’acquisition de biens durables pour en produire d’autres. En comptabilité
nationale, deux types d’investissement sont retenus : la formation brute du capital fixe (FBCF)
et la variation des stocks.
a. La formation brute du capital fixe(FBCF) désigne en comptabilité nationale,
l’investissement matériel de l’ensemble des agents économiques. C’est - à - dire

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l’ensemble des dépenses consacrées à l’acquisition de biens de production durables
(durée de vie supérieure à un an).
b. La variation des stocks (∆S), c'est à dire (les entrées en stocks – sorties de stocks (moins
d’un an) se rapporte aux biens non durables conservés pour une utilisation ou une vente
ultérieure. Il s’agit de l’augmentation ou de la diminution de tous les biens en stocks :
matières premières, produits semi-finis ou produits finis.

4. Importations et Exportations) (M et X)
Cette opération porte sur les exportations et les importations de biens et de services entre les
agents résidents et les agents non-résidents. C’est la valeur de tous les échanges de biens et
services opérés par l’économie nationale, à titre onéreux ou gratuit, avec le reste du monde.
- Les importations sont les biens et services fournis par des agents non-résidents à des agents
résidents.
- Les exportations sont les biens et services fournis par des agents résidents à des agents non-
résidents.
L’équilibre des opérations sur biens et services est résumé par l’égalité macroéconomique
suivante: P + M = CI + CF + FBCF + ∆S + X
Ou encore : P = CI + CF + FBCF + ∆S + (X-M), où
(X – M) : représente le solde commercial de la nation.

B) Les opérations de répartition


Les opérations de répartition décrivent la manière dont sont distribuées et redistribuées les
revenus entre les différents agents ayant participé à leur formation (Entreprises, Ménages et
État) .Ce sont les opérations de distribution et de redistribution du revenu issu de la production
et du patrimoine ainsi que les flux de revenu et de transfert en capital avec le Reste du monde.
Deux grandes catégories de répartition peuvent être distinguées : La répartition primaire et la
répartition secondaire(redistribution).
B.1. La répartition primaire:
La répartition primaire est directement liée à la production. Elle porte sur les revenus versés
aux apporteurs des facteurs de production, essentiellement le travail et le capital, en contre
partie de leur participation à la production. Il s’agit : des revenus de travail, des revenus de
capital ou de propriété, et des impôts liés à la production.
a- Revenus du travail ou salaires et traitements :

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En contrepartie du travail fourni, les ménages reçoivent des salaires des entreprises et des
traitements des administrations. C’est ce qu’on appelle le revenu primaire (Salaire brut) des
ménages. Le revenu primaire n’est pas le revenu effectivement mis à la disposition des
ménages. Pour trouver le revenu disponible des ménages (salaire net), il faut tenir compte des
prélèvements obligatoires et des prestations reçues.
Revenu disponible = Revenu primaire – Prélèvements obligatoires + Prestations sociales
- Les prélèvements obligatoires sont constitués d’une part par l’impôt général sur le revenu (IR)
prélevé par l’entrepreneur pour le compte de l’État et d’autre part, par les cotisations sociales
et de l’assurance maladie. Ces deux caisses sont généralement groupées dans la caisse nationale
de sécurité sociale (CNSS).
- Les prestations sociales regroupent tous les versements effectués par l’État vers les ménages
autres que la rémunération du travail et capital (indemnités, allocations familiales, …etc.). Ce
revenu disponible brut des ménages est utilisé pour financer la consommation finale.
b. Impôts liés à la production et à l’importation
Ces impôts portent sur tous les prélèvements effectués à l’occasion de la production (TVA) ou
de l’importation (Droit de douane).
c. Revenus du capital ou de la propriété : loyer, rente, intérêt et profit
- Loyer : revenu perçu en contrepartie de la location d’un bien (maison, immeuble,)
- Rente : revenu reçu en contre partie de la location d’un terrain cultivable.
- Intérêt : prix de location de l’argent.
- Profit : revenu qui reste à l’entrepreneur capitaliste après avoir rémunéré les facteurs de
production.
B.2. La répartition secondaire ou la redistribution
La répartition secondaire ou la redistribution des revenus est assurée par les administrations
publiques (État et organismes de sécurité sociale) qui prélèvent des impôts, des taxes et des
cotisations pour ensuite les répartir sous forme de transferts sociaux afin de corriger l’inégalité
des revenus résultant de la répartition primaire. Ainsi, l’objectif principal de la redistribution
est de corriger les inégalités sociales en augmentant les revenus des ménages
défavorisés et en mettant des services collectifs (santé, éducation, sûreté…) à la disposition de
tous. (Les subventions versées aux entreprises, les prestations versées aux ménages et les impôts
prélevés par l’État sont des exemples d’opérations de redistribution).

C. Les opérations financières

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Ces opérations nous montrent comment les agents qui n’ont pas dépensé la totalité de leurs
revenus ont utilisé l’excédent, et nous montrent également comment les agents qui ont dépensé
plus que leurs revenus ont financé le déficit. Ces opérations sont financières par opposition aux
autres opérations, ce sont des opérations relatives à la création, la collecte et la circulation des
moyens de paiement :
- Les instruments de paiement : Ils sont directement utilisables (sans transformation préalable)
pour effectuer un règlement des transactions sur le territoire national ou à l’étranger.
- Les instruments de placement : Ils regroupent toutes les catégories de créances offertes à une
unité institutionnelle désireuse de mettre en réserve une partie de revenu (épargne).
- Les instruments de financement : Il s’agit des crédits ; ce sont des créances résultant d’un accord
entre le créancier et le débiteur en contrepartie d’un transfert de monnaie, d’une vente de biens,
d’une prestation de services ou d’une opération de répartition.
- Les réserves techniques d’assurance : Ce sont les réserves constituées par les entreprises
d’assurance en contrepartie des primes qu’elles encaissent.
2.2. Les marchés
Le marché est un lieu réel ou fictif ou s’effectuent les échanges entre les offreurs et les
demandeurs.
Les agents économiques sont reliés entre eux par les transactions qu’ils effectuent sur quatre
marchés principaux.
A. Le marché des biens et services
Les producteurs (entreprises, l’Etat) vendent des biens et services contre monnaie aux acheteurs
(ménages, entreprises, l’Etat).
B. Le marché du travail
Sur le marché du travail, les travailleurs offrent du travail alors que les entreprises et l’Etat en
demandent.
C. Marché des capitaux
Les prêteurs (ménages et banques) prêtent de l’argent aux emprunteurs contre promesse de
remboursement et paiements futurs d’intérêts.
D. Le marché des changes
Il permet d’échanger de la monnaie nationale contre de la monnaie étrangère (devises) et de
déterminer ainsi le taux de change.

2.3.Représentation des opérations par le circuit économique

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Les différents agents économiques entretiennent entre eux des opérations économiques
représentées par des flux économiques.
Les mouvements de flux entre agents permettent de construire un circuit économique qui est
une représentation de l’activité économique faisant apparaître la circulation des biens et services
et de la monnaie entre eux. Un circuit économique est donc une représentation schématique du
fonctionnement de l’économie qui fait interagir l’ensemble des agents économiques et énonce
leurs fonctions à travers des flux.
Deux types de flux peuvent être distingués : flux réel et flux monétaire. Il existe une dualité
ou réciprocité des flux, c’est-à-dire à chaque mouvement de biens ou service (flux réel),
correspond un mouvement de la monnaie (flux monétaire).
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n’ont pas de contrepartie : il s’agit par exemple du
service gratuit fourni par une administration (flux réel sans contrepartie monétaire) ou encore
du don effectué par un ménage à une association (flux monétaire sans contrepartie réelle.
Le circuit économique dans son ensemble est équilibré caractérisé par l’égalité entre les emplois
et les ressources.
Ainsi, on a les égalités suivantes:
- En terme réels : P+M=C+I+G+X
- En termes monétaires : R=C+S

Circuit économique dans une économie fermée à deux agents

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Circuit économique avec l'introduction des institutions financières

Marchédes
biens et services
(B&S)

Capitaux Capitaux
Entreprises Marché des
Ménages
Titres et autres capitaux
Titres et autres
instruments financiers
instruments financiers

Marché du
travail

L’introduction du secteur des administrations publiques (l’Etat)

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Impôts

Marché des
biens et services B&S pour consommation
(B&S) Produire des services non
marchands

Capitaux
Capitaux
Entreprises Marché des Ménages
Titres et autres capitaux
Titres et autres
instruments financiers
instruments financiers

Impôts
Prestations
Capitaux

sociales
instruments financiers
Subventions

Impôts

Titres et autres

Marché du
travail

Etat

L’introduction du secteur Extérieur


Le reste du monde, appelé encore "l'Extérieur", est une expression économique qui désigne
l'ensemble des acteurs étrangers qui effectuent des échanges avec les acteurs économiques
nationaux. Il s'agit d'un acteur fictif qui permet de mettre en évidence l'existence d'échanges de
biens et de services avec l'étranger.

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Section 3: Les agrégats de la comptabilité nationale
La mesure de la production d’un pays se fait de différentes manières : Au niveau d’une
entreprise, on utilise la valeur ajoutée (VA) pour obtenir la richesse créée par celle-ci A l’échelle
nationale, on utilise des agrégats de la comptabilité nationale.
A. Définition
Un agrégat est une grandeur synthétique mesurant le résultat de l'activité économique (en
général pour une année).
Les agrégats sont des outils de mesure de l'ensemble de l'activité économique et servent
d'indicateurs de comparaison des performances économiques des pays.
La valeur ajoutée (VA)est la richesse créée par une entreprise ou une administration, elle la
valeur ajoutée est obtenue par la relation suivante:
VA= production (vendue ou stockée) – consommations intermédiaires.
B. Principaux agrégats économiques
Le principal agrégat est le PIB (Produit Intérieur Brut) , la comptabilité nationale énumère
d’autres agrégats tels que le PNB (Produit National Brut), la consommation globale,
l’investissement, l’inflation, le chômage...
B.1.Le PIB :
est agrégat qui mesure la richesse créée par les différents agents économiques présents sur le
territoire national que ce soit en termes de production marchande ou de production non
marchande. Il correspond à la somme de l’ensemble des valeurs ajoutées des secteurs
institutionnels résidents.
Au niveau statistique, le PIB se calcule en ajoutant les droits de douane et en retirant les
subventions à l’importation:
PIB = Somme des valeurs ajoutées + Droits de douane - Subventions à l’importation

B.2. Les caractéristiques du PIB


- La production est évaluée aux prix du marché;
- Le PIB mesure seulement la valeur de la production servant à la consommation finale ;
il ne prend pas en compte la valeur des biens intermédiaires (la valeur de la production
est comptabilisée seulement une fois);
- Méthode de la VA : la différence entre ce qu’une entreprise gagne en vendant ses
produits et ce qu’elle achète à d’autres entreprises en biens intermédiaires;
- Le PIB inclut les biens (nourriture, vêtements, automobiles…) et les services (banque,
coiffeur, services médicaux…);
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- Le PIB inclut tous les biens et services qui sont produits pendant la période courante,
pas les biens et services produits dans le passé mais échangés aujourd’hui (par ex. une
voiture d’occasion);
- Le PIB mesure la valeur de toute la production dans un pays donné. C’est un critère de
territoire ;
- Le PIB mesure la valeur de toute la production pendant une période de temps donnée,
en principe une année ou un trimestre ;
- Le PIB mesure les biens et services qui sont vendus légalement
N’est donc pas inclus dans le PIB les biens et services produits et consommés "à la maison" et
qui ne sont pas échangés sur les marchés; Le PIB exclut les biens et services produits et vendus
de manière illicite (drogue) ou sur les marchés noirs.
C. Les méthodes de calcul du PIB
Trois approches pour mesurer le PIB :
1) Optique production:
PIB = Somme des valeurs ajoutées +TVA+ Droits de douane- Subventions aux importations

2) Optique dépenses :
PIB = Consommation finale des ménages+ Consommations finale des administrations
Formation brute de capital fixe+ Variation des stocks + Exportations - Importations

3) Optique revenu :
PIB = Rémunérations des salariés +Impôts liés à la production et à l’importation+ Excédent
bruts d’exploitation – Subventions d’exploitation reçues des administrations.

D. Les composantes du PIB1 : Mesuré par la méthode des dépenses, le PIB est décomposé en
grandes catégories: PIB = C + I + G + (XN)
Le PIB (Y) est égal à la somme des:
Dépenses de consommation (C)
Dépenses d’investissement (I)

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Causes et conséquences de la diminution du PIB
- Des causes externes : crise ou ralentissement économique ou des finances, la guerre, la diminution de la demande étrangère, etc.
- Des causes internes : la baisse de la consommation des ménages, la hausse du chômage, le ralentissement des investissements, le poids important des
prélèvements obligatoires..
- Les conséquences : chômage, baisse des revenus, baisse des investissement...

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Achats du gouvernement (G)
Exportations nettes c-à-d les exportations moins les importations (X-M)
Donc : Y = C + I + G + (X-M)
E. Le PNB, PIB nominal et le PIB réel
Le produit national brut (PNB) est la valeur totale de la production finale de biens et de services
des acteurs économiques d'un pays donné au cours d'une année donnée .
À la différence du PIB, le PNB inclut les revenus nets provenant de l'étranger, c'est-à-dire le
rendement sur les investissements faits à l'étranger moins le rendement sur les investissements
étrangers faits dans le pays :
PNB = PIB + Solde des revenu reçus et verser de l’extérieur

Le PIB augmente en général, année après année ; ces augmentations peuvent être causées par:
Des augmentations dans les quantités produites, Des augmentations dans les prix
Le calcul des PIB réel et nominal :
En sciences économiques, les notions de valeur nominale et de valeur réelle sont utilisées pour
étudier des variations temporelles de quantités. On parle également de mesure à prix courants et
de mesure à prix constants.
Le PIB nominal comprend l’ensemble des Biens e Services à usage final, ceux-ci étant
comptabilisés en fonction de leur valeur de marché, qui dépend elle-même des prix en cours de
ces Biens et Services, c-à-d des prix observés pendant la période considérée. Le PIB nominal
donc varie d’une période à l’autre en fonction des variations des quantités produites et en
fonction des variations de prix :

Le PIB réel mesure la valeur des biens et services finaux produit à l’intérieur d’une économie
pour un moment donnée par les prix constants (année de base) :

Le déflateur du PIB indique la part de la variation du PIB nominal due à la variation des prix.
Il s’agit d’un indice du niveau général des prix à la production. il se calcule selon la formule
suivante :

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Application : 2015 est l'année de base.
Années QA PA QB PB PIBn PIBr Déflateur en %

2015 100 3 110 4 740 740 100


2016 120 5 120 6 1320 840 157,14
2017 140 6 150 7 1890 1020 185,29

Le taux de croissance économique


Le taux de croissance (TC) mesure l’évolution de la production dans le temps (un an). Il permet
de mesurer le pourcentage d’augmentation du PIB entre deux dates différentes :

𝑃𝐼𝐵'( − 𝑃𝐼𝐵𝑟((,-)
𝑇𝐶 = ×100
𝑃𝐼𝐵𝑟((,-)
Inflation
L’inflation est un des indicateurs importants en macroéconomie. Il est considéré comme l’un
des problèmes étudier par les économistes sans que ne trouve la solution. L’inflation est la
hausse durable et continue au niveau général des prix, à l’opposé, la déflation représente une
baisse soutenue du niveau des prix.
Les formes de l’inflation sont multiples:
- Inflation lente : Hausse des prix de façon épisodique liée à l’accroissement de la
population (demande augmente) ; diminution de de l’offre (production);
- Inflation galopante : le taux de la hausse des prix est compris entre 10% et 100% les
agents économiques ne souhaitent plus détenir de la monnaie nationale car sa valeur
diminue rapidement donc l’investissement et l’épargne baissent ;
- Hyperinflation : dépasse le seuil de 100% très élevée échappant à tout contrôle de crise
économique.

Les principales causes de l'inflation on peut citer :


- Demande des biens et services supérieure de l’offre ;
- Les causes des coûts de production (salaires, impôts, prix des matière première…);
- Les causes monétaires (offre de monnaie supérieur à la demande…).
Le niveau des prix est mesuré par un indice des prix, comme l’indice des prix à la consommation
(IPC) ou l’indice implicite des prix du PIB (IPPIB).

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Enfin, le taux d’inflation représente le taux de variation en pourcentage de l’indice de prix
choisi (taux de croissance du niveau général des prix).
Le taux d’inflation est mesuré en général par deux méthodes:
- Le déflateur du PIB:

IPC : indice prix consommation:

On distingue deux IPC (avec b année de base) :

19
Chapitre I : Théorie keynésienne, demande globale et l'offre globale

Section 1 : Analyse keynésienne des composantes de la demande globale


1.1. La consommation
A- Définition:
La consommation est la destruction immédiate ou progressive d’un bien ou service dans le
but de satisfaire un besoin.
La consommation est l’utilisation des biens et des services soit pour satisfaire des besoins
soit pour produire un autre bien.
B- Les différentes formes de la consommation :
La consommation n’est pas une fonction homogène, elle peut être décomposée selon un certain
nombre de caractéristiques :
- Consommation finale
- Consommation intermédiaire
- Consommation de biens durables/ non durables

C- Les déterminants de la consommation :


C-1 - Les déterminants économiques :
La consommation d’un bien dépend généralement :du prix du bien, du prix d’autres biens et du
revenu.
a) Elasticité-prix de la demande :
Cette élasticité définit la relation inverse entre le prix et la demande de la manière suivante :

Quatre cas peuvent être distingués :


Ø Ep = 0, Demande parfaitement inélastique, Quand le prix change, la quantité vendue ne
change pas;
Ø │Ep│= 1, Demande d’élasticité unitaire, la quantité varie proportionnellement à la
variation de prix;
Ø 0 < │Ep│< 1, Demande inélastique, la quantité varie moins que proportionnellement à
la variation de prix;

20
Ø │Ep│> 1, Demande élastique, la quantité varie plus que proportionnellement à la
variation de prix
b) L’élasticité-prix croisée
L’élasticité-prix croisée entre deux biens X et Y est la variation de la quantité demandée
du bien X à la suite de la variation du prix du bien Y, soit:

a) Elasticité croisée positive signifie que l'augmentation du prix d'un bien entraîne
l'augmentation de la demande d'un autre bien. Les deux biens sont donc substituables.
Par exemple, l'augmentation du prix du beurre augmente la demande de la margarine.
b) Elasticité croisée négative signifie que l'augmentation du prix d'un bien entraîne la
diminution de la demande d'un autre bien. Les deux biens sont alors dits
complémentaires. Par exemple, l'augmentation des prix des lecteurs DVD entraîne une
diminution de la demande de DVD .
c) Elasticité croisée nulle signifie que les deux biens sont indépendants

c) L’élasticité revenu de la demande


Mesure la sensibilité de la quantité demandée d’un bien à une variation de revenu des
consommateurs :

Plusieurs cas peuvent être distingués:


e < 0 : une hausse du revenu entraîne une diminution de la consommation de la part des
ménages;
e > 0 : une hausse du revenu entraîne une augmentation de la consommation du ménage.
e = 0 : la variation du revenu n’a aucune incidence sur la consommation globale du
ménage, ce qui témoigne d’un comportement d’épargne.
e = 1 : lorsque le revenu varie la demande varie dans les mêmes proportions. L’élasticité
est unitaire.

C-2- Les déterminants non économiques de la consommation

21
La classe sociale : la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes qu’il a
acquises au niveau de la classe d’origine sociale à laquelle il appartient (reproduction du même
mode de vie). la consommation peut être influencée par la catégorie socioprofessionnelle à
laquelle appartient l’individu .
L’âge : un individu âgé consomme par exemple plus de services de santé qu’un jeune…
Le comportement ostentatoire : le fait de consommer correspond ici à un besoin d’être
reconnu par la société comme appartenant à un groupe social particulier (effet de « snobisme
»).
Le mode de vie : la consommation est en partie influencée par le mode de vie de l’individu.
L’effet d’imitation : la consommation répond parfois au besoin de copier la consommation de
la classe sociale supérieure.
La publicité : l’acte de consommer est en partie influencé par la publicité produite par les
entreprises.

D- Analyse macroéconomique de la fonction de consommation


Est une analyse de courte période qui porte sur la consommation finale globale.
Dans l’analyse keynésienne la relation privilégiée consommation / revenu est déterminée par la
notion propension moyenne à consommer (PMC) :

Selon l'approche dynamique de la consommation, l’analyse de la variation de la consommation


globale engendrées par la variation du revenu disponible des ménages est mesuré par la
Propension marginale à consommer (pmc)
Keynes définit alors la Pmc, qui détermine dans quelle mesure une variation des revenus à un
impact sur la consommation finale :

D-1. Fonction de consommation:


Cette fonction exprime la relation entre la consommation et le revenu. Selon Keynes lorsque
le revenu augmente : les besoins de consommation sont peu à peu satisfaits, la fraction du
revenu épargnée augmente et celle consommée diminue (Loi psychologique); au fur et à
mesure que le revenu augmente, la droite représentant la fonction de consommation prend la
forme suivante : C = cY+ C0 avec, c = Pmc et C0= consommation incompressible.

22
Représentation graphique

Application
L’évolution des dépenses de consommation d’un individu en fonction de son revenu est donnée
par le tableau suivant :

C 110 140 170 200 230


Yd 100 140 180 220 260
PMC (%) 110,0 100,0 94,4 90,9 88,5
pmc 0,75 0,75 0,75 0,75

D-2 L’épargne
A- Définition :
L’épargne correspond à la partie non consommée du revenu disponible des ménages.
L’épargne est donc, en sciences économiques, considérée comme une consommation différée
dans le temps.
Chaque année, les ménages épargnent une partie de leur revenu disponible.
Cet effort d’épargne se traduit donc par des flux monétaires qui vont alimenter le patrimoine
des ménages.

23
Taux d'épargne des ménages = (montant de l'épargne des ménages / Revenu disponible des
ménages) x 100.
B- Les motifs de l’épargne:
Les ménages épargnent pour trois raisons principales:
1) Disposer de liquidités : afin de permettre une dépense de consommation plus importante
dans un futur proche.
2) Disposer d’une réserve : cette réserve constitue une marge de sécurité afin de faire face
aux aléas de la vie (accident, maladie…).
3) Constituer un patrimoine : ce patrimoine peut prendre des formes de placements
différents et sert soit à procurer un complément de revenu, soit à être transmis sous la
forme d’un héritage aux descendants de l’épargnant.
C- Les formes de l’épargne:
La part du revenu épargnée est alors placée dans différents actifs qui constituent le patrimoine
de l’épargnant. Ces actifs sont regroupés en deux catégories:
1) Actifs financiers : comprennent l’ensemble des placements financiers des ménages
(assurance vie, valeurs mobilières de placement, livrets d’épargne…).
2) Actifs non financiers : ensemble des autres actifs constituant le patrimoine des ménages.
Le logement (actif immobilier) représente le principal actif non financier des ménages.
C-1. Fonction de l'épargne
Puisque le revenu a une double utilisation, à savoir la consommation et l’épargne, la fonction
de consommation peut également être exprimée par la fonction d’épargne:
Y=C+S
Keynes définit l’épargne (S) comme une renonciation à l’acte de consommer et non comme un
transfert de consommation vers le futur.
Nous avons : S = Y – C où C = cY + C0
Ainsi, la fonction d'épargne s’écrit comme suit :
S = (1 – c) Y – C0
Représentation graphique

24
Selon Keynes, Le taux d’intérêt ne détermine pas le niveau d’épargne. Il ne détermine que le
partage de l’épargne entre liquidités (thésaurisation) et titres (épargne financière). Le partage
consommation-épargne dépend uniquement du revenu;
Le niveau d'épargne est déterminé par le revenu : plus le revenu augmente plus la propension
marginale à épargner (pme) augmente.
C-2 Théorie du cycle de vie de Modigliani:
Le comportement d’épargne d’un agent économique est une fonction variable dans le temps.
Ceci s’explique par le fait que l’agent économique fait varier le montant de son épargne dans
le but de maintenir, tout au long de sa vie, un certain niveau de consommation et donc de revenu.
En conséquence, on peut identifier trois périodes:
Jeunesse : l’agent économique consomme même en l’absence de revenu, son épargne est donc
négative.
Vie active : l’agent économique va progressivement accroître son effort d’épargne au fur et à
mesure que son revenu augmente pour anticiper la baisse de revenu liée au passage à la retraite.
Retraite : l’agent économique va puiser dans son épargne pour maintenir le niveau de
consommation antérieur :

1.2. L’investissement
A- Définition:
25
L’investissement représente l’ensemble des acquisitions de biens de production par les
entreprises.
Formes : FBCF et variation des stocks .
FBCF : logements, travaux publics mais essentiellement les biens d’équipement
B- La fonction d’investissement
Elle est construite autour de la relation inverse entre le taux d’intérêt (r) et l’investissement (I).
Toute chute du taux d’intérêt devrait se traduire par une relance de l’investissement privé et que
toute augmentation de ce taux devrait déprimer l’investissement.

L’effet multiplicateur de Keynes :


L’objectif est d’évaluer l’impact de l’accroissement de la dépense d’investissement sur le
revenu. Il s’agit de savoir de combien pourrait augmenter le revenu suite à la réalisation d’un
investissement additionnel:
K = ΔR / ΔI ou ΔR = K.ΔI
ΔI = ΔR – ΔC
ΔR / ΔI = ΔR / (ΔR – ΔC)
K = (ΔR / ΔR) / [(ΔR / ΔR) – (ΔC / ΔR)]
K = 1 / 1- c
k =1/1-pmc, (avec pmc : propension marginale à consommer) .

Exemple : Calculer l’effet multiplicateur et l’impact sur la croissance d’un investissement de


100, sachant que la propension marginale à consommer est de l’ordre de 0,8.
1.3.Les dépenses publiques
L’Etat agit économiquement par le biais du budget. Ce dernier est constitué de recettes et de
dépenses correspondant aux ressources et aux emplois publics.

26
Les recettes de l’Etat : Principalement constituées par les impôts
Les dépenses publiques : Dépenses courantes ordinaires et dépenses d’investissement
Le déficit public : Lorsque les dépenses sont plus importantes que les recettes.

En l’absence de l’impôt (supposition), la dépense publique agit sur la demande globale de la


même manière que l’investissement. Une variation de la demande grâce à une augmentation de
la dépense publique entraîne une augmentation plus importante du revenu par le jeu du
multiplicateur des dépenses publiques: ΔY = (1 / 1-c) ΔG
Section 2 : Notions de demande et d’offre agrégées
2.1. Les horizons temporels en macroéconomie
Le temps est souvent au centre de l’analyse économique : Ex.: Quelle est la relation dans le
temps entre le chômage et l’inflation....?
Distinction fondamentale en science macroéconomique : le comportement à long terme
(LT) (la croissance) et le comportement à court terme (CT) des variables (fluctuations
conjoncturelles ou cycliques autour de la tendance à long terme) .
Pourquoi les économistes ont-ils des modèles différents selon l’horizon temporel envisagé?
LT : les prix sont flexibles, la technologie évolue
CT : la technologie est donnée, les prix sont rigides
Le comportement des prix étant différent du court au long terme, les politiques économiques
ont par conséquent un impact différent selon l’horizon temporel choisi.
Par ex.: la Banque centrale réduit sa masse monétaire.
à CT : de nombreux prix ne réagissent pas à la baisse de l’offre de monnaie;
à LT : Aucune conséquence sur le circuit réel. Seuls les prix baissent.
Si les prix ne sont pas ajustables à court terme, c-à-d ils sont rigides, l’équilibre se réalisera
alors par d’autres variables. Il s’agit des quantités : production, emploi…
2.2. La demande agrégée
A. Définition
La demande agrégée (DA) détermine, pour chaque niveau de prix, la quantité de biens et
services demandée dans l’économie. Elle prend en compte le fonctionnement du marché des
biens et services et celui de la monnaie. En d’autres termes, la DA est la relation entre la quantité
de production demandée et le niveau agrégé des prix, pour une offre de monnaie M donnée:
DA = C + I + G + (X-M)
La demande agrégée est la somme des demandes individuelles pour différents secteurs de
l’économie. La courbe de la demande agrégée est décroissante : plus le niveau des prix est élevé,

27
plus est réduit le niveau des encaisses réelles M/P (la valeur réelles des encaisses monétaires,
qui expriment la monnaie par la quantité des biens et services qu’elle permet d’acquérir) et par
conséquent, plus est faible la quantité demandée Y de biens et services:

Pourquoi la pente de DA est-elle négative?


La logique macroéconomique part de l’équation quantitative de la monnaie.

Pour monétariste, une hausse de la quantité de monnaie crée mécaniquement de l’inflation.


Pour Keynes, une hausse de la quantité de monnaie peut avoir un effet direct sur l’économie
et le volume de production.
Exemple :
Supposons qu’au cours d’une année donnée, 100 livres ont été vendus à un prix unitaire de 50
DH et que la quantité de monnaie disponible est de 500 DH.
Le membre de droite de l’équation quantitative (P.Y) sera alors de 50 X 100 = 5000 par année.
La vitesse de circulation doit correspondre à V = P.Y / M c-à-d : V = 50 x100 / 500 = 10 fois
par an.
Cela signifie que le nombre de transactions de 5000 DH pour un stock de 500 DH ne sera
réalisable que si chaque DH change de mains 10 fois par an.

28
B. Déplacement de la courbe de demande agrégée
B.1. Variation positive de la Masse monétaire (M) :
A tout niveau donné des prix, une hausse de l’offre de monnaie M implique des
encaisses réelles M/P plus élevées et donc un niveau de production accru. C’est pourquoi la
hausse de l’offre de monnaie déplace la courbe de demande vers la droite:

B.2.Variation négative de M :
A tout niveau donné des prix, une baisse de l’offre de monnaie M implique une
réduction des encaisses réelles M/P et donc de la production. C’est pourquoi la réduction de
l’offre de monnaie déplace la courbe de demande vers la gauche.

B.3. La baisse des impôts


La baisse des impôts des particuliers, en augmentant le revenu personnel disponible des
ménages, a permis de stimuler la demande globale. La courbe se déplace donc vers la droite.

29
B.4. La hausse des taux d’intérêt
La hausse des taux d’intérêt décourage l’achat de biens durables (consommation) et les
dépenses d’investissement des entreprises; la courbe de demande globale se déplace donc vers
la gauche.

B.5. Autres facteurs déplaçant la courbe de demande globale


Ø Dépenses publiques (G) ;
Ø Balance commerciale (Exportations nettes) (NX) ;
Ø Anticipations des consommateurs (C) ;
Ø Anticipations des entreprises (I).
La courbe de demande à elle seule ne permet pas de dégager le niveau des prix et les quantités
produites à l’équilibre.
2.3. L’offre agrégée
L’offre agrégée (OA) met en relation le niveau général des prix et la quantité des biens et
services produits dans l’économie.
Les prix sont considérés comme flexibles à long terme et rigides à court terme.
Nous distinguons l’offre agrégée à court terme (OACT) et l’offre agrégée à long terme (OALT).

30
A) Offre agrégée à long terme
Dans le modèle classique, les prix n’ont pas d’influence sur le niveau de la production de biens
et services. C’est ce que l’on appelle la dichotomie classique. (Séparation entre la sphère réelle
et la sphère monétaire). La quantité produite dépend des quantités constantes de capital K et de
travail L : Y = F (K,L)
C’est pourquoi la courbe d’offre à long terme est verticale est insensible aux prix.

Dans le long terme, le niveau de la production ne dépend que de la quantité de travail (L) et de
capital (K) disponible et est indépendante du niveau général des prix.

Déplacement de la courbe de demande agrégée à LT

B. L’offre agrégée à court terme


Les prix étant rigides à court terme, la courbe d’offre est horizontale

31
Déplacement de la courbe de demande agrégée à CT
La réduction de l’offre de monnaie déplace la courbe de demande agrégée vers la gauche et
l’équilibre de l’économie passe de A à B.

C. Du court terme au long terme


C.1.Réduction l’offre monétaire.

32
Supposons que la banque centrale (BAM) réduit l’offre monétaire. Dans ce cas à CT, la courbe
de demande se déplace à gauche. A CT, les prix sont rigides et le point d’équilibre passe du
point A à B. La production et l’emploi baissent en deçà de leur niveau naturel (de LT), ce qui
signifie que l’économie est en récession. Au fil du temps, en réaction à la faiblesse de la
demande, les prix et les salaires s’ajustent en baissant. La réduction progressive des prix pousse
l’économie vers le bas le long de la courbe jusqu’au point C où se situe le niveau d’équilibre à
LT. En ce point, le niveau de la production a atteint son niveau naturel, mais les prix sont
inférieurs à l’ancien prix d’équilibre à LT (point A).
C.2.Augmentation l’offre monétaire.

2.4.Chocs exogènes et politiques de stabilisation


Les fluctuations de l’offre et de la demande agrégées suscitent les fluctuations économiques.
On appelle politique de stabilisation les mesures économiques visant à maintenir la production
et l’emploi à leurs taux naturels.

33
Les économistes appellent chocs sur l’économie les variations exogènes de l’offre et de la
demande. Un choc sur la demande est un choc qui modifie l’équation quantitative; Ex.:
l’invention des guichets bancaires électroniques augmente la vitesse de circulation de la
monnaie;
Un choc sur l’offre est un choc sur l’économie qui modifie le coût de production, et donc
les prix demandés par les entreprises. Par exemple, un cartel international des producteurs
pétroliers décide d’augmenter les prix de manières très importantes…
…Entre octobre 1973 et janvier 1974, le prix du baril du brut de référence est quadruplé,
passant de 2,32 $US à 9,00 $US

A. Choc négatif sur l’OACT: Conséquence, Stagflation


Le point B traduit la présence d’une stagflation, c’est-à-dire la présence conjointe d’une
baisse de la production et d’une augmentation des prix.
Quelle politique d’accompagnement adopter ?

B. Politique d’accompagnement: augmentation de la demande (augmentation de


l’offre monétaire)

34
Synthèse :
La grande différence entre le LT et le CT est la rigidité des prix ; ceux-ci sont considérés comme
flexibles à long terme et rigides à court terme.
Nous distinguons l’offre agrégée à court terme (OACT) et l’offre agrégée à LT (OALT)
Les politiques économiques n’ont pas le même impact selon l’horizon temporel considéré.
La politique monétaire est un instrument central de politique de stabilisation.
Les chocs de la demande et de l’offre suscitent des fluctuations économiques. Dans la mesure
où la Banque centrale est en mesure de déplacer la courbe de demande agrégée, elle peut
s’efforcer d’amortir les chocs pour maintenir la production et l’emploi à leurs taux naturels.

Chapitre II : Le modèle (IS-LM)2


Années 1930 : grande dépression aux Etats-Unis (chômage massif, chute substantielle du PIB)
cela a conduit à la remise en cause de la validité de la théorie classique qui semble incapable
d’expliquer cette dépression. Selon elle le revenu dépend uniquement des facteurs de
production et des technologies disponibles. Or, ces facteurs ne se sont pas sensiblement
modifiés au cours de cette période. D’où la nécessité d’un nouveau modèle pour expliquer une

2
Le modèle IS/LM, est une approche de l’équilibre macroéconomique de court terme.
• Ce modèle insiste sur le rôle de la demande agrégée et son impact sur l’équilibre macroéconomique
de court terme.
• Par rapport à la macroéconomie néoclassique, le modèle IS/LM introduit 3 hypothèses majeures :
(Les prix sont rigides à court terme, Le taux d’intérêt est une variable du marché financier (biens
d’investissement) et du marché monétaire, Les anticipations sur le niveau des variables futures affectent le
niveau des variables présentes).

35
telle dépression et suggérer des politiques économiques susceptibles d’en atténuer les
conséquences. Selon ce modèle :
C’est la faiblesse de la DA qui est à la base de la dépression des revenus et de la hausse du
chômage .
à CT, à tout niveau de prix donné, le revenu national fluctue sous l’effet de déplacement de la
courbe de DA.
Le modèle de la demande agrégée mis au point à ce niveau est le modèle IS-LM qui constitue
l’interprétation privilégiée de la théorie keynésienne .
Le modèle IS-LM est un modèle théorique résultat des travaux de deux économistes (John
Hicks et Alvin Hansen).
Il montre comment le secteur monétaire (LM) et le secteur réel (IS) de l’économie interagissent.
Le secteur réel est représenté par la courbe IS (Investment and Saving) et le secteur monétaire
par la courbe LM (Liquidity preference and Money supply).
Son objet est de montrer les déterminants de la variation du revenu national, lorsque le niveau
des prix est fixe et d’identifier les sources de déplacements de la DA.

Section 1: l’équilibre sur le marché des biens et services et la relation IS


La courbe IS représente la relation entre le taux d’intérêt et le PIB (le niveau de revenu 'Y') sur
le marché des biens et services ;
IS représente l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt (i) et de revenu (Y) qui assurent
l’équilibre du marché des biens et services ;
Pour construire cette courbe nous partons d’une théorie simple de la demande des biens et
services : l’équilibre keynésien ou encore le modèle revenu-dépenses.
A court terme, ce sont les dépenses des agents économiques qui déterminent pour une large part
le revenu total d’une économie : Plus les ménages veulent dépenser, plus les entreprises peuvent
vendre leurs biens et services. Plus elles peuvent vendre, plus elles produisent et plus elles
embauchent des travailleurs.
Selon ce processus d’analyse, toute dépense insuffisante peut entrainer des dépressions et des
récessions.
1.1.Etablissement de l’équilibre keynésien : dépense prévue et dépense effective
Dépense prévue : les montants que les agents économiques prévoient de dépenser en biens et
services : Ménages (C), Entreprises (I) et Etat (G)… dans une économie fermée
La dépense effective peut être inférieure ou supérieure à la dépense prévue. L’écart entre la
dépense effective et la dépense prévue correspond à la variation de stocks.

36
En économie fermée et sans Etat, la dépense prévue se ventile comme suit :
E = C + I, (avec C: Consommation et I: Investissement)
Cette dépense correspond au revenu ou au PIB (Y) :
Y=C+I
Ceci est isomorphe à l’égalité comptable "Investment Saving" …
I = Y-C = S
Avec l’intervention de l’Etat, la dépense prévue se présente comme suit :
E=C+I+G
Cette dépense correspond au revenu ou au PIB :
Y=C+I+G
Ceci est isomorphe à l’égalité comptable "Investment Saving" …
I = Y – (C + G)
I = (Y – T – C) + (T – G)
I = Sp + Sg = S (S privée + S gouvernementale)
En économie fermée, la dépense prévue E est égale à :
E=C+I+G (1)
Avec:
C = c ( Y – T*) (2)
I = I*
G = G*
et où les prélèvements fiscaux T*, l’investissement I* et les dépenses publiques G* sont
considérées comme exogènes
En combinant les équations (1) et (2), on obtient :
E = c ( Y – T*) + I* + G*
Cette équation montre que la dépense prévue est fonction du revenu Y, du niveau
exogène de l’investissement programmé I* et des variables exogènes G* et T* de la politique
budgétaire.
A) La dépense prévue
La dépense prévue dépend du revenu (toute augmentation du revenu entraine une augmentation
de la consommation, élément de la dépense prévue .(La pente de cette fonction de la dépense
prévue est la pmc (c):

37
B) L’équilibre macroéconomique
Nous supposons maintenant que l’économie est en situation d’équilibre :
Dépense effective (Y) = dépense prévue (E).

A l’équilibre sur le marché des biens, l’offre est égale à la demande : Y = E. Les équilibres sont
représentés le long de la droite de 45°.
La demande agrégée E est une fonction de C, I et G. C’est une fonction croissante puisque que
C et I sont des fonctions croissantes de Y. Elle est représentée par la droite qui exprime les
dépenses prévue .
Les cinq propriétés de l’équilibre keynésien:
a- Il exprime une relation croissante entre le revenu national et les dépenses globales
puisque la consommation des ménages s’élève avec le revenu disponible, Yd
b- Il est tracé pour des niveaux donnés des autres variables comme l’investissement, les
dépenses publiques et les impôts qui sont exogènes
c- La pente de la courbe de dépense totale prévue est égale à la pmc : elle montre de
combien s’accroit la demande prévue lorsque le revenu national s’élève d’une unité

38
d- La bissectrice à 45° traduit l’égalité entre la demande globale prévue et la dépense
globale effective
e- Pour des valeurs faibles de revenu national, la demande prévue est supérieure à la
production…
C) L’ajustement vers l’équilibre keynésien
Deux principales conditions :
- Tout ce qui est produit doit être acheté : les dépenses globales doivent être égales au
revenu global ;
- Le niveau de dépense globale effective doit également correspondre au montant total
que les ménages, les entreprises et l’Etat souhaitent dépenser pour ce niveau de revenu
national.
Le mécanisme d’ajustement vers l’équilibre passe par trois étapes :
§ Supposons que la production, Y1, soit supérieure à son niveau d’équilibre désigné par
YE = EE, le volume de biens produits, Y1, est donc supérieur au volume de biens que
les individus sont prêts à acheter sur le marché, E1 :
E1 < Y1 ; avec E1 = c(Y1-T*) + I* + G* < Y1
§ La production non vendue est accumulée sous forme de stocks: Y1 – E1 = ΔStocks > 0.
La dépense effective est égale à la demande prévue plus la variation des stocks.
§ Baisse de l’emploi et de la production jusqu’à ce que le revenu atteigne le niveau
d’équilibre, YE : EE = c(YE-T*) + I* + G* = YE
• Et inversement, si la production est Y2,…

1.2.Politique budgétaire et le multiplicateur des dépenses publiques

39
Toute hausse des dépenses publiques induit un accroissement proportionnel de la dépense
prévue pour tout niveau de revenu. L’Equilibre passe du point A au point B et le revenu
augmente de Y1 à Y2. La hausse ΔY du revenu est supérieure à celle des dépenses publiques
ΔG. La politique budgétaire a donc un effet multiplicateur sur le revenu.

Le multiplicateur des dépenses publiques


En l’absence de l’impôt (supposition), la dépense publique agit sur la demande globale de la
même manière que l’investissement. Une variation de la demande grâce à une augmentation de
la dépense publique entraîne une augmentation plus importante du revenu par le jeu du
multiplicateur des dépenses publiques.
Le multiplicateur des dépenses publiques ou multiplicateur Keynésien désigne le rapport entre
la variation d'une dépense et celle du revenu qu'elle produit.
Démonstration :
En sciences économiques, la variation du montant d’une dépense peut avoir un effet
multiplicateur sur le revenu national ou l’activité économique générale:

C = c(Y-T) + C0
Y = C+I+G donc Y1= (1/1-c)(C0 -cT+G)
Y2 = = (1/1-c)(C0 -cT+G+ ∆G )
Donc Y2 - Y1 = ∆Y = (1/1-c) ∆G

Ainsi :

1.3. La politique budgétaire et le multiplicateur fiscal (impôts

40
Voir comment les modifications des impôts affectent le revenu d’équilibre :
Une réduction des impôts de ΔT accroît le revenu disponible (Y-T) de ΔT. Pour tout niveau
donné de revenu Y, les dépenses prévues sont désormais plus élevées. L’équilibre passe du
point A au Point B et le revenu augmente de Y1 à Y2. La politique fiscale a donc un effet
multiplicateur sur le revenu:

Le multiplicateur fiscal (impôts)


Le multiplicateur fiscal qui indique de combien se modifie le revenu suite à une variation d’une
unité monétaire des impôts est :

L’effet d’une diminution des impôts sur l’économie est plus faible que l’effet d’une
augmentation des dépenses publiques d’un même montant.

On tirer la conséquence suivante:


Pour stimuler l’activité économique et lutter contre la dépression, il es plus efficace
d’augmenter les dépenses que de diminuer les impôts d’un même montant.
cette situation s’explique par le fait que la variation des G entraine directement et
immédiatement des effets sur toutes les commandes de revenu (C, I, ); or la réduction des impôt
influence seulement le revenu disponible dont une partie destiné à l’epargne.

1.4.Construction de la courbe IS

41
Condition d’équilibre du modèle Keynésien :
Y=E
Comment arrive-t-on à la condition I = S ?
Posons :
E=C+I+G
Y=C+S+T
A l’équilibre Keynésien Y = E . On a donc:
C+I+G=C+S+T
I + (G-T) = S
Les deux conditions d’équilibre sont équivalentes !!

A) Effet de la hausse de taux d'intérêt (i)

B) effet d’une variation des dépenses publiques et le déplacement de la courbe IS

42
La courbe IS se déplace sous l’effet d’une variation des dépenses publiques (∆G).

La courbe IS donc et l’ensemble des combinaison de i et y pour lesquelles le marché des biens
et service est à l’équilibre.
Sur ce marché, le revenu varie en fonction de la variation de taux d’intérêt. Car le taux influence
dans un premier temps l’investissement qui provoque le revenu.

Alors : L’équilibre keynésien n’est que la première étape de la construction de la courbe IS. Il
montre ce qui détermine Y pour tout niveau de C, T, G et I.
Il fait pourtant l’hypothèse irréaliste que le niveau d’investissement I est fixe.
Or, nous savons que le niveau d’investissement dépend négativement du taux d’intérêt i.

Section 2: Le marché monétaire et la courbe LM (Liquidity Money)


2.1. Définition :

43
La courbe LM trace la relation d’équilibre entre i et Y sur le marché monétaire.
Le taux d’intérêt est donc également une variable monétaire (rémunération de renonciation à la
liquidité).
Théorie de la préférence pour la liquidité. Etant donné Y, i s’ajuste pour égaliser la demande de
liquidité L (la monnaie, l’actif le plus liquide) et l’offre fixe de cette liquidité :

M
= L(Y , i )
P
M = l’offre d’encaisse monétaire (exogène)
P = niveau général des prix (exogène par hypothèse dans la mesure où le modèle IS-
LM explique le court terme dans lequel les prix sont rigides)
- Hypothèse de départ : les agents détiennent de la monnaie car elle constitue un actif
parfaitement liquide, qui permet des transactions immédiates. La demande de monnaie
M est attribuée en fonction de liquidité tel que :
M = L(Y , i ) = L1 (Y ) + L2 (i )
- Les motifs de la demande d’encaisses monétaires sont doubles :
Motif de transaction et précaution L1(Y) : la demande liée à la nécessité de
garder des liquidités pour pouvoir faire face aux opérations de la vie courante et
aux dépenses imprévues.
Motif de spéculation L2(i) : La monnaie n’est pas rémunérée, à l’inverse d’un
placement. Il y a donc un coût d’opportunité de détention de la liquidité. Quand
les taux augmentent, les gens préfèrent détenir une fraction moindre d’encaisses
monétaires.

A) La demande de monnaie L1
La progression de la demande de monnaies pour motif de transaction ou de précaution (L1)
dépend directement du niveau de revenu Y, sans que le taux d’intérêt ait le moindre rôle.

44
B) La demande de monnaie L2
• La demande d’encaisses monétaires pour motif de spéculation est une fonction inverse
du taux d’intérêt. Elle s’accroît (baisse) au fur et à mesure que le taux d’intérêt diminue
(augmente).
• Plus le taux d’intérêt est élevé (faible), plus les agents vont vouloir placer leur argent,
diminuant (augmentant) la demande de liquidité. Au taux i0 toute l’épargne se
transforme en monnaie.

La théorie de la préférence pour la liquidité

45
C) La confrontation entre l’offre de monnaie et la demande de monnaie
La confrontation entre l’offre de monnaie et la demande de monnaie fixe le taux d’intérêt (i).
Cela signifie que lorsque l’offre de monnaie diminue le taux d’intérêt augmente et inversement.
Mais lorsque le taux d’intérêt est à son minimum i0, une offre de monnaie supplémentaire
devient sans effet (trappe à liquidité = absorption de toute offre supplémentaire pour des raisons
de spéculation).

C-1 Réduction de l’offre monétaire

46
Construction de la Courbe LM

La courbe LM traduit le taux d’intérêt qui équilibre le marché monétaire pour tout niveau de
revenu donné :

Réduction de l’offre de monnaie


Comment la politique monétaire déplace la courbe LM

2.2. L’équilibre Macroéconomique


Nous disposons à présent des deux principales équations du modèle IS-LM :
⎧IS : Y = C(Y − T ) + I(i ) + G

⎨ M
⎪ LM : = L(Y, i )
⎩ P

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Les points situés sur IS représentent l’ensemble des couples (Y, i) qui équilibrent le marché des
biens et services.
Les points situés sur LM représentent l’ensemble des couples (Y, i) qui équilibrent le marché
monétaire.
Les éléments de politique budgétaire G et T, de politique monétaire M et le niveau des prix P
sont exogènes.

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Repères bibliographiques
Abraham-Frois G., Economie politique, 6ème édition, Economica, Paris, 1996.

Bernier B., Simon Y., Initiation à la macroéconomie, 8ème édition, Dunod, Paris, 2001.

Blanchard O. et Cohen D., Macroéconomie, Pearson,4ème édition, 2007.

Mankiw .N.G., Principes de l'économie, Nouveaux Horizons, traduit de l’anglais par Eric
Bertrand, Economica, Paris,1998.

Parkin M. et all., Introduction à la macroéconomie moderne, Edition Erpi, 2010.

Sloman J., Principes d’économie, 6ème édition, Pearson Education, 2008.


Stiglitz J-E., Principes d’économie moderne, 3ème édition, De Boeck Université, 2007.

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