385t5d Cours+de+Macro
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AKHSAS AU : 2017-2018
Cours du
Module : Macroéconomie
Semestre II
Sommaire
Introduction
Chapitre introductif : les agrégats macroéconomique.
Section 1 : la mesure de l’activité économique.
Section 2 : la mesure du coût de la vie.
Section 2 : la mesure du chômage.
Chapitre I : l’équilibre macroéconomique chez les classiques.
Section 1 : l’équilibre sur le marché du travail.
Section 2 : l’équilibre sur le marché des biens et services.
Section 3 : l’équilibre sur le marché de la monnaie.
Section 4 : l’équilibre sur le marché du capital.
Chapitre II : l’équilibre macroéconomique chez Keynes.
Section 1 : le modèle Keynésien simplifié.
Section 2 : l’introduction de l’Etat.
Section 3 : l’introduction des échanges extérieurs.
Chapitre III : Le modèle IS-LM
Section 1 : généralités sur la monnaie.
Section 2 : la courbe IS et la courbe LM
Section 3 : l’équilibre synthétique
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Introduction
La macroéconomie est un niveau d’analyse économique qui a pour objectif l’étude
du fonctionnement de l’économie nationale dans son ensemble. Par opposition à
la microéconomie qui traite les choix et les décisions des unités individuelles
(individu, ménage, entreprise), la macroéconomie quant à elle s’intéresse aux
phénomènes économiques globaux (production, consommation, investissement …)
chez des groupes d’unités économiques (une région intra-nationale, une économie
nationale, un groupement de pays…).
La macroéconomie affecte la vie de tous les citoyens (chef d’entreprise, les salariés,
les dirigeants politiques, les nouveaux diplômés …). Elle s’intéresse à l’étude des
questions telles :
• Pourquoi certains pays ont-ils connu une forte croissance économique pendant
une période donnée alors d’autres restent en récession ?
• Pourquoi certains pays connaissent-ils des taux inflation élevés alors que d’autres
réussissent à maintenir un niveau général des prix stable ?
• Pourquoi tous les pays rencontrent-ils des récessions et des crises économiques ?
• Pourquoi le chômage est-il élevé dans tel ou tel pays ?
• Comment peut-on utiliser les politiques publiques pour résoudre les problèmes
de la récession, de l’emploi et de la pauvreté ?
Ces questions s’articulent autour des trois grands problèmes macroéconomiques qui
sont la croissance, l’inflation et le chômage.
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Antoine de Montchrestien auteur mercantiliste français est d’ailleurs le premier à avoir introduit le mot « Economie
politique » pour désigner la gestion de la cité.
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c) Le PIB réel
Le PIB réel mesure de la valeur des biens et services produits à l’intérieur d’une
économie pendant une période. Cette valeur est évaluée aux prix constants (par
rapport à une année de base).
A la différence du PIB nominal qui évolue lorsque les prix ou les quantités
changent, le PIB réel ne peut évoluer que si les quantités varient. L’évolution du
PIB réel traduit donc une évolution de la production réelle nette d’inflation.
d) Le déflateur du PIB
Le rapport entre PIB nominal et le PIB réel est appelé le déflateur du PIB.
PIB nominal
Déflateur PIB = x 100
PIB réel
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Le déflateur du PIB reflète ce qui se passe au niveau général des prix dans un pays
comme suit :
- Un déflateur du PIB > 100 ; indique une augmentation des prix entre l’année
courante et l’année de base.
- Un déflateur du PIB < 100 ; indique une diminution des prix entre l’année
courante et l’année de base.
- Un déflateur du PIB = 100 ; indique que les prix ont resté stables.
2) Le produit intérieur brut (PNB)
a) Définition
Le PNB est la valeur totale de la production finale de biens et de services des
acteurs économiques d'un pays donné au cours d'une année donnée. A la différence
du PIB qui se base sur le critère de territorialité, le PNB est élaboré en s’appuyant
sur un critère de résidence. Il s’agit de la production réalisée par les acteurs
économiques d’un pays. Autrement dit la production faite par les agents
économiques résidents d’une nation indépendamment du territoire sur lequel cette
production a eu lieu. Le PNB est donc la production réalisée (à l’intérieur et à
l’extérieur du territoire économique national) par les acteurs résidents d’un pays.
b) Formule du calcul
Pour calculer le PNB à partir du PIB, on utilise la formule suivante :
PNB = PIB
+ Revenus des facteurs en provenance de l’extérieur
- Revenus des facteurs versés à l’extérieur)
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Précisément, il s’agit des revenus reçus par ces acteurs, en particulier les revenus
du capital (intérêts, dividendes, plus-value), les revenus de propriété (loyer d’un
appartement par exemple) et de salaire (pour le cas des travailleurs frontaliers). Ces
revenus ne sont pas pris en considération lors du calcul du PIB, il convient donc les
ajouter pour calculer le PNB.
- les revenus des facteurs versés à l’extérieur représentent la production des acteurs
non-résidents à l’intérieur du territoire économique national. Il s’agit des revenus
versés à ces acteurs, en particulier les revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-
value), les revenus de propriété, et de salaire. Ces revenus ne sont pas encaissés par
des acteurs résidents, il convient alors de les déduire du PIB pour calculer le PNB.
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Ʃ ( Pt x Qbase )
IPC = x 100
Ʃ ( Pbase x Qbase )
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Cette formule est utilisée pour calculer l’indice de prix à la consommation. Elle se
base sur un panier constant de biens de consommation uniquement. Un taux
d’inflation, calculé, à partir de l’IPC constitue donc le bon indicateur pour refléter
l’évolution du coût de la vie (chez le consommateur).
b) Le déflateur du PIB
Pour refléter l’évolution du niveau général des prix (pour les biens et services de
consommation et de production, on utilise généralement de déflateur du PIB. Ce
dernier est aussi un indice de prix constitué à partir de l’indice de Paasche comme
suit :
Ʃ ( Pt x Qt )
Déflateur PIB = x 100
Ʃ ( Pbase x Qt )
A la différence de l’IPC, qui s’appuie uniquement sur les biens et services de
consommation, le déflateur du PIB est calculé sur la base de tous les biens et
services produits à l’intérieur d’une économie.
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b) La demande du travail
La demande du travail émane des entreprises. Elle est une fonction décroissante du
taux de salaire réel. Elle s’écrit ainsi :
salaire réel d’équilibre (salaire du plein emploi). Pour les classiques l’équilibre est
toujours réalisé; c’est-à-dire il existe un salaire réel (w /p) d’équilibre permettant
d’employer toute la population active de l’économie (pas de chômage). À ce
salaire, tout chômage, s’il existe, ne peut être que volontaire. Parce que les
chômeurs ne souhaitent pas travailler avec le salaire fixé par l’équilibre.
Le niveau de l’emploi fixé sur le marché du travail permet de déterminer le volume
de la production et PIB réel et l’équilibre sur le marché des biens et services.
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Selon cette loi, les crises de surproduction sont impossibles et le marché des biens
et services est toujours en équilibre.
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de paiement est utilisé au cours d’une année pour effectuer des achats et des ventes
de biens et services.
- P : niveau générale des prix mesuré par l’indice des prix à la consommation ou le
déflateur du PIB.
- Y : volume de transaction, qui désigne le PIB réel.
La TQM suppose que V et Y sont constants à court terme et que M est exogène.
D’après la TQM, on constate que :
P = V/Y. M
Le niveau général des prix dépend donc uniquement de la masse monétaire M
(puisque V et Y sont constants à court terme). Autrement dit, il existe une relation
proportionnelle entre les prix et la masse monétaire ; Si par exemple M, les prix
doublent aussi.
On peut donc conclure que l’excès de l’offre de monnaie (masse monétaire) a pour
seul effet une augmentation du niveau général des prix. La monnaie n’pas d’impact
sur les autres variables réelles de l’économie.
C’est pour ceci que les classiques considèrent la monnaie comme un voile et qu’en
réalité les produits ne s'échangent finalement que contre des produits. Ainsi,
la sphère réelle de l'économie serait séparée de la sphère monétaire. La monnaie
n'aurait aucun effet sur le niveau de production d'une économie (dichotomie
classique).
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Conclusion
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- La fonction de consommation;
- La fonction d’épargne ;
- La fonction d’investissement.
2) La fonction de consommation Keynésienne.
Dans le modèle keynésien, la fonction consommation est une relation de
comportement. Elle relie le niveau de la consommation globale au revenu
disponible des ménages lorsque les autres facteurs restent constants. À ce titre la
consommation dépend positivement du revenu des ménages.
a) Formulation mathématique
Pour Keynes, la fonction de consommation est fonction qui dépend du revenu. On
peut donc écrire : C = f (Yd)
Où C : Consommation
Yd : revenu disponible des ménages
Si on suppose que cette fonction est linéaire, alors elle prend la forme suivante :
C = C0 + b Yd avec 1> b >0
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PMC = C/Y
= (C0 + b Y) / Y
= C0/Y + b
On constate que la PMC diminue lorsque le revenu augmente.
NB : ici on a met le revenu disponible (Yd) est identique au revenu national Y,
puisque l’Etat n’existe pas:
Yd = Y – T = Y (puisque : T = 0)
- À mesure que le revenu augmente, une proportion de plus en plus importante est
consacrée à l’épargne. On a donc PMC décroit lorsque le revenu s’accroit.
Selon donc cette loi, la psychologie de la personne est un freine à la consommation.
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f) Représentation graphique :
Graphiquement la consommation correspond à une droite reliant le revenu et la
consommation. Le revenu étant présenté sur l’axe des abscisses et la consommation
sur l’axe des ordonnées.
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3) La fonction d’épargne
L’épargne (S) correspond à la partie du revenu qui n’est pas consommée. Donc on
peut dériver directement la fonction d’épargne de celle de consommation.
S =Y–C
= Y - (C0 – bY)
= (1-b) Y – C0
a) La propension moyenne à épargner (PME):
La PME représente la part du revenu consacrée à l’épargne. Elle est calculée
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comme suit :
S Y-C
PME = = = 1 - C/Y = 1- PMC
Y Y
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5) La fonction d’investissement
a) Définition de l’investissement
L’investissement consiste à transformer des encaisses monétaires en actifs
physiques productifs (machines, usine, bâtiments …). Il peut prendre plusieurs
formes :
- Investissement en stocks : ce sont les stocks prévus par les entreprises pour faire
face aux fluctuations des matières premières et des ventes ;
- Investissement en logement : effectué par les ménages pour leur besoin
d’habitation.
- Investissement en capital : ce sont les achats d’équipements de production neufs
par les entreprises.
Dans le modèle keynésien, on se limite à l’étude du troisième type d’investissement
(achat d’équipements neufs par les entreprises). A ce titre, l’investissement
corresponde à la formation du capital.
b) Déterminant de l’investissement
Pour Keynes, l'investissement dépend de la comparaison entre l'efficacité marginale
r de l'investissement et le taux d'intérêt pratiqué sur le marché des capitaux i. Si
l’efficacité marginale de l’investissement est supérieure au taux d’intérêt ( r > i) , la
décision de réaliser l'investissement est justifiée. Il peut être financé soit à partir de
fonds dont dispose l'entreprise, soit à partir d'emprunt dont le coût est inférieur au
taux de rendement de l'investissement (efficacité marginale du capital).
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Ce raisonnement est aussi valable si l’entrepreneur dispose des fonds propres pour
financer son investissement. Dans ce cas si r < i, l’entrepreneur aura intérêt à faire
un placement sur le marché avec un taux d’intérêt i au lieu d’investir avec un taux
de rendement r.
Du point de vue macroéconomique, l’investissement est une fonction décroissant
du taux d’intérêt i.
I = f(i) avec f’(i) < 0
c) Le principe d’accélération
L’accélérateur exprime le lien entre le revenu national et l’investissement via la
demande de biens de consommation. A ce titre, l’accélérateur désigne l’effet exercé
par la modification du revenu national sur le niveau d’investissement dans une
économie. L’investissement concerné ici est provoqué par la variation du revenu, il
est appelé investissement induit (investissement endogène).
Le mécanise de l’accélérateur d’investissement est le suivant :
- La hausse du revenu provoque une augmentation de la demande des biens de
consommation.
- Pour satisfaire cette demande, les entreprises vont accroitre leur production.
- L’augmentation de la production nécessite d’investir davantage, cela suppose
qu’il n’existe pas d’équipement inemployé ou sous-employé dans l’économie.
On note la formule l’accélérateur comme suite :
In = a ∆ Y
Avec In : le volume d’investissement net d’une année (∆ K)
a : le coefficient d’accélération
a = In / ∆ Y = ∆ K / ∆ Y
a est en général supérieur à 1, ce qui signifie que la variation de l’investissement
(la variation du stock) est plus importante que la variation du revenu national .
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b) Démonstration mathématique
Mathématiquement, on peut démonter la condition d’équilibre ainsi :
Puisque l’équilibre est réalisé lorsque : Revenu global = dépense globale
Or le revenu globale (Y) est soit consommé (C) soit épargné (S). De même la
dépense globale (D) est constituée de la consommation (dépense des ménages) et
l’investissement autonome (dépense des entreprises) .
Donc on peut écrire :
Y =C+S et D = C + I0
À l’équilibre on a : Y = D
Donc : C+S = C + I0
Ainsi la condition d’équilibre est c’
I0 est-à-dire
=S égalité entre fuite et injection.
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La figue (a) montre que l’équilibre a lieu au point E, c’est-à-dire lorsque le revenu
est YE. Le point E correspond à l’intersection entre la courbe de demande globale
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(C + I0) et la première bissectrice. L’équilibre est donc donné par l’égalité entre le
revenu national et la demande globale.
d) La nature de l’équilibre.
L’équilibre que nous venons de déterminer concerne le revenu global et la dépense
globale. C’est un équilibre qui ne prend en considération que le seul marché des
biens et services Il ne concerne pas les autres marchées notamment celui de
l’emploi. C’est donc un équilibre qui peut correspondre à une situation de sous-
emploi, de plein-emploi ou de sur-emploi.
L‘un des apports de Keynes est d’avoir conçu la possibilité d’un équilibre de sous-
emploi pendant la dépression des années trente.
7) Le multiplicateur d’investissement
Le multiplicateur d’investissement mesure l’effet exercé par la variation de
l’investissement sur le revenu global. Il est égal au rapport entre la variation du
revenu national et la variation de l’investissement.
a) Démonstration par un exemple
Pour comprendre le mécanisme du multiplicateur, on donne l’exemple suivant :
Dans une économie fermée sans pouvoirs publics, la consommation se fait suivant
une pmc de 0,8. On considère un investissement additionnel de ∆I = 10 mille qui
augmente la dépense globale. Ce montant va se répartir entre les agents
économiques sous forme de revenus salariaux, de revenus du capital et de revenus
de propriété, qui vont alimenter davantage la dépense globale. Les premiers
bénéficiaires du montant initial vont consommer 8 mille (10 000 x 0,8). Ceux qui
reçoivent ce second montant vont consommer 6,4 mille (8 mille x 0,8).
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(1+ 0.8+0,8 2 +0,83 ... 0,8n) est une suite géométrique de raison 0,8.
Mathématiquement la somme des termes : 1+ 0.8+0,8 2 +0,83 ... 0,8n est égale à
1/ (1-0,8) = 5
Donc on constate que lorsque l’investissement augmente de ∆I le revenu global
augmente de 5 x ∆I
Ainsi le multiplicateur d’investissement est égale à 1/1-b
Avec b = pmc
b) Démonstration mathématique
On peut démonter autrement que le multiplicateur est égale à 1/1-b.
Partons de la situation déjà définie par :
Y=C+I0
On suppose qu’une perturbation intervient sous l’effet d’un investissement
additionnel de ∆I, cela entraine une variation du revenu de ∆Y et de la
consommation de ∆C pour parvenir à une nouvelle situation d’équilibre.
Donc la nouvelle situation d’équilibre sera déterminée ainsi :
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Y + ∆Y = C + ∆ C + I 0 + ∆I
Avec ∆Y = ∆ C + ∆I et donc ∆I = ∆Y - ∆ C
D’autre part on rappelle que le multiplicateur (k) d’investissement est égal au
rapport entre la variation du revenu national et la variation de l’investissement.
K = ∆Y / ∆I = ∆Y / (∆Y - ∆C)
En divisant le dénominateur par ∆Y, on trouve que :
1 1 1
K= = =
1- ∆C/ ∆Y 1-b pme
On constate que k > 1 (car pme < 1). On conclut que la variation de
l’investissement entraine une variation plus importante du revenu national : c’est le
mécanisme du multiplicateur. Plus la valeur de b est grande plus le multiplicateur
est grand.
c) Démonstration graphique.
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Exemple :
Soit une économie dont la fonction de consommation est la suivante : C = 100 +
0,6 Y
Question : calculez l’effet exercé par un investissement additionnel de 10 millions
sur le revenu ?
Réponse :
Le multiplicateur d’investissement est de :
K = 1 / 1-b = 1/1-06 = 2,5
Donc on conclut que l’augmentation de l’investissement de 10 millions va
engendrer un accroissement du revenu national de 10 million x 2,5 = 25 millions
Pour parvenir à un équilibre de plein-emploi, il faut que le revenu passe à YF. Ceci
implique d’augmenter la dépense globale (la demande globale). On appelle écart
déflationniste la différence entre le niveau de la demande globale de sous-emploi (
DE) et celui de la demande du plein emploi(DF) (voir la représentation graphique de
l’équilibre de sous-emploi). Keynes recommande à l‘Etat d’intervenir pour éliminer
l’écart déflationniste et conduire l’économie vers le plein emploi.
Cette intervention a pour objectif d’augmenter la demande globale en engageant
des dépenses publiques.
2) L’introduction des dépenses publiques.
Lorsqu’on tient compte de la présence de l’Etat, la dépense globale sera augmentée
de G0.
On peut donc écrire que la demande globale (dépense globale DG) est la somme de
la consommation des ménages, de l’investissement autonome des entreprises et de
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Pour financer les dépenses publiques, L’Etat doit avoir des ressources qui sont
généralement des recettes fiscales (c’est-à-dire des impôts, notés T). Les impôts
sont prélevés sur les revenus distribués dans l’économie.
On peut donc écrire que : Yd = Y – T (1)
Or le revenu disponible (Yd) est soit consommé soit épargné :
On peut alors écrire : Yd = C + S (2)
De (1) et (2) on conclut que Y – T = C+ S
Et donc le revenu national se présente ainsi :
Y = C+S+T
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Le revenu national est en partie consommé, en partie épargné et le reste est versé à
l’Etat sous forme d’impôt.
Lorsque l’on tient compte de la présence de l’Etat, l’équilibre sera déterminé par
l’égalité entre le revenu national et la dépense globale :
Y=D
C + S + T = C + I 0 + G0
S + T = I0 + G0
Fuites = Injections
On retrouve la condition d’équilibre selon laquelle il y’a égalité entre les fuites et
les injections. L’impôt est une fuite au même titre que l’épargne, puisque il
représente une partie du revenu qui sort du circuit. Alors que les dépenses
publiques sont injections comme l’investissement autonome, puisque ce sont des
flux qui entrent dans le circuit économique (voir circuit ci-après)
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Une fois l’équilibre est déterminé, voyons maintenant comment le revenu national
est affecté suite à un changement de la politique budgétaire de l’Etat ?
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La demande globale (ou dépense globale) est composée de la demande interne plus
la demande émanant de l’étranger, c’est-à-dire les exportations.
Demande globale = D + X.
DG = C+ I0 + G0 + X
Ainsi l’équilibre sur le marché des biens et services sera conditionné par l’égalité
entre l’offre globale et la demande globale :
Offre globale = Demande globale
Y+M = D+X
C+S+T+M = C + I 0 + G0 + X
S+T+M = I0 + G0 + X
Fuites = Injections
On retrouve donc la condition d’équilibre caractérisée par l’égalité entre les fuites
et les injections.
Les importations, comme l’épargne et les impôts, constituent des fuites du circuit.
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En ce sens, elles intéressent les produits étrangers et donnent naissance à des flux
monétaires qui quittent le territoire national.
Les exportations se traduisent par une entrée d’argent qui constitue une injection
dans le circuit au même titre que les investissements autonomes et les dépenses
publiques.
Une fois l’équilibre est déterminé, voyons maintenant comment les exportations
impactent le niveau d’activité économique ?
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A l’équilibre on’a : Y +M = C + I0 + G0 + X
Y = C0+ b (Y-T) + I0 + G0 + X – M
Y- bY = C0 - bT + I0 + G0 + X – M
Y = 1/1-b [C0 - bT + I0 + G0 + X – M ]
Or K = ∆Y/ ∆X = dY/dX = 1/1-b
Ainsi le multiplicateur d’exportation est égal au multiplicateur d’investissement et
par conséquent, les exportations exercent le même effet sur le niveau d’activité
économique et d’emploi que l’investissement.
Précision : les importations sont dans la réalité fonction du revenu national comme
suite : M = f ( Y) = M0 + m Y avec 0 < m< 1
A l’équilibre :
Y + M0 + m Y = C0+ b( Y-T) + I0 + G0 + X
Y + m Y - bY = C0 – bT + I0 + G0 + X - M0
Y ( 1- b + m ) = C0 – bT + I0 + G0 + X - M0
Y = 1/(1-b+m) [C0 – bT + I0 + G0 + X - M0 ]
Donc K= dY/dX = 1 / (1-b+m)
Dans ce cas le multiplicateur d’exportation est 1/(1-b+m), il est inférieur au cas
précédant. Cela s’explique par le fait que les importations constituent des fuites qui
font diminuer l’effet multiplicateur des exportations.
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1) Définition de la monnaie.
La monnaie est le stock d’actifs facilement mobilisables pour effectuer des
transactions. Elle est composée généralement des billets de banques, des pièces
métalliques et des dépôts à vue dans les banques qui sont utilisables
immédiatement par chèques.
La monnaie se limite donc à ce qui est vraiment liquide, et ne demande pas de délai
pour servir dans les transactions.
a) Motif de transaction :
Il s’agit de la demande de monnaie pour effectuer des achats quotidiens. Cette
demande de monnaie est fonction croissante du revenu.
b) Motif de précaution :
Il s’agit de la demande de monnaie pour faire face à des dépenses imprévues :
maladie, accident et tout autre risque de la vie. Cette demande de monnaie est aussi
fonction du revenu.
On peut donc noter L1 : la demande de monnaie pour motif et pour motif de
transaction et de précaution.
L1 = L1(Y) avec L’1 > 0
c) Motif de spéculation :
C’est la demande de la monnaie à des fins de spéculation en bourse. La spéculation
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consiste à acheter des actifs réels ou financiers lorsque leurs prix sont bas et à les
revendre lorsque leurs prix ont augmenté.
Les encaisses de spéculation sont détenues dans une quantité importante lorsque le
prix des titres sont chers. Par contre les encaisses de spéculation se réduisent
lorsque les prix des titres baissent
Il existe une relation négative entre le taux d’intérêt et le prix des titres financiers :
lorsque le taux d’intérêt augmente le prix ( = cours ) des titres baisse .
Keynes souligne ainsi qu’il existe une relation inverse entre le taux d’intérêt et la
demande de la monnaie pour motif de spéculation.
La demande de monnaie pour motif de spéculation est notée L2 avec :
L2 = L2 (i) avec L’2 < 0.
4) Le marché de la monnaie.
a) La demande de monnaie.
La demande de monnaie L est égale à la somme de L1 (demande pour motif de
transaction et de précaution) et L2 (demande de monnaie pour motif de
spéculation).
donc : L = L1 (Y) + L2 (i)
En somme, la demande de monnaie est une fonction décroissante du taux d’intérêt.
Aussi le taux d’intérêt est inversement relié à la quantité de monnaie disponible (si
la quantité de monnaie diminue le taux d’intérêt augmente) .
b) L’offre de la monnaie
L’offre de monnaie est notée M. Elle est considérée exogène : elle est fixée par
banque centrale.
L’équilibre sur le marché de la monnaie est conditionné par l’égalité entre la
demande de monnaie et l’offre de monnaie (voir représentation graphique).
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c) Interprétation de la courbe IS :
La courbe IS est décroissante. Lorsque par exemple le taux d’intérêt diminue,
l’investissement augmente et l’équilibre se trouve rompu (parce que la demande
globale a changé). Pour parvenir à une nouvelle situation d’équilibre, il faut que le
revenu global augmente de façon à générer une épargne égale à l’investissement.
Sur le marché des biens et services, il existe une relation décroissante entre le
revenu et le taux d’intérêt, d’où l’allure décroissante de la courbe IS.
2) La courbe LM
a) Définition
La courbe LM matérialise l’ensemble des points d’équilibre sur le marché de la
monnaie, c’est-à-dire toutes les combinaisons du taux d’intérêt et du revenu pour
lesquels l’offre de monnaie (M) est égale à la demande de monnaie(L).
b) Construction de la courbe LM :
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c) Interprétation de la courbe LM :
La courbe LM est croissante. Plus le taux d’intérêt est faible, plus les encaisses de
spéculation sont importants (L2 est élevée). Il faut donc que le revenu national
baisse pour générer une diminution de L1. La diminution de L1 compense
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Références bibliographiques
Bernier. B et Simon. Y (2007), Initiation à la macroéconomie, Dunod, Paris.
El Abdaimi M,(1994), Economie politique, Imprimerie Najah EL jadida, édition
2001.
Mankiw GN. (2010) , Macroéconomie, De boeck, édition 2010.
Trachen A. (1993), Economie politique, Afrique Orient, édition 2012.
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Exercices.
EXERCICE 1
Soit la fonction de consommation : C = 10 + 0,5 Y
1) Que signifie 10
2) Si Y= 100 , calculez PMC et PME , interprétez .
3) Calculez pmc et pme et interprétez.
4) Calculez ER.
5) Déterminez la fonction d’épargne.
6) Représentez graphiquement les fonctions de consommation et d’épargne.
EXERCICE 2
Soit une économie fermée sans secteur public. La fonction de consommation est :
C = 100 + 0.8 Y. où Y est le revenu national. On suppose que l’investissement est
exogène est égale à 50.
1) Dans la fonction de consommation C = 100 + 0.8 Y, donnez la signification de
100.
2) Déterminez la fonction d’épargne.
3) Déterminez le niveau du revenu d’équilibre.
4) Si les entreprises décident d’augmenter leur investissement à 100, quel sera
l’effet sur le revenu d’équilibre ?
EXERCICE 3
Soit une économie fermée avec secteur public dont les données sont ainsi (chiffre
en millions) :
pmc = 0.5
Consommation incompressible = 10
Dépenses publiques autonomes = 15
Recettes fiscales = 8
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Investissement autonome = 10
On note que le revenu devant conduire cette économie vers le plein emploi est de
100 millions.
1) Déterminez la fonction consommation de cette économie
2) Déterminer la fonction de demande globale.
3) Calculez le niveau du revenu d’équilibre et montrez qu’il s’agit d’un équilibre
de sous-emploi.
Pour parvenir au plein emploi, l’Etat décide d’augmenter les dépenses publiques.
On suppose que ces dépenses soient financées par un emprunt public.
4) Déterminez le montant de dépenses à engager pour atteindre l’objectif du plein
emploi.
EXERCICE 4
Soit une économie fermée caractérisée par les fonctions suivantes :
C = 0.8 Y + 100 (consommation)
I = 150 – 600 i (investissement)
L1 = 0.2 Y (demande de monnaie pour motif transactions et précaution)
L2 = 50 – 400 i (demande de monnaie pour motif de spéculation)
M= 200 (masse monétaire)
1) Ecrire les relations d’équilibre sur le marché des biens et services et celui de la
monnaie.
2) Calculez le revenu d’équilibre et le taux d’intérêt d’équilibre.
On fait intervenir l’Etat pour pratiquer une politique de relance par une dépense
publique de 10. On suppose que cette dépense est financée entièrement par un
prélèvement fiscal.
3) Déterminez l’impact de cette décision sur l’activité économique. En déduire le
revenu et le taux d’intérêt du nouvel équilibre.
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