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Ressources documentaires.

Technologies de l’environnement / Module Banque, assurances


et finance durable – Approches innovantes d’investissement

Approches innovantes/inclusives/écologiques d’investissement

Fréderic Joseph BOMBA MBIDA

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Le private equity (capital investissement) ..................................... 4
A. Analyse de la chaine de financement ..................................................................... 4
B. Besoin de circuits de financement dédiés à l’amorçage : les Business angels
(investisseur providentiel)................................................................................................... 5
C. Analyse de la structure d’intermédiation ............................................................... 6
D. Capital risque : mécanisme général........................................................................ 6
E. Principales caractéristiques du capital-risque ...................................................... 8
SÉQUENCE 2 : L’affacturage et le financement des créances ............................. 10
A. Mécanisme général ................................................................................................. 10
B. Typologie .................................................................................................................. 11
C. Principales caractéristiques .................................................................................. 12
D. Opportunités et défis .............................................................................................. 12
SÉQUENCE 3 : La finance verte et inclusive .......................................................... 14
A. Clarification des concepts et enjeux ..................................................................... 14
B. Rôle et nature des institutions financières pour l’environnement .................... 14
C. Les obligations vertes ............................................................................................ 16
Conclusion ................................................................................................................... 18

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et finance durable – Approches innovantes d’investissement

Introduction
Bonjour et bienvenue dans ce module de formation portant sur les approches innovantes /
inclusives / écologiques d’investissement. Il a été élaboré pour apporter aux apprenants des
connaissances sur les outils qu’ils peuvent mobiliser pour faire face à leurs besoins financiers
spécifiques dans le cadre de l’auto-emploi, outils qui prennent en considération, non
seulement leurs besoins d’entrepreneurs, mais aussi et surtout l’inclusion sociale et la
préservation de la planète.

Qu’entend-on par financement innovant ?

Il s’agit d’un ensemble de solutions et de mécanismes financiers offrant des moyens efficaces
et extensibles pour diriger à la fois l'argent privé et les ressources publiques vers la résolution
de problèmes mondiaux urgents. Ce concept comporte deux aspects : premièrement, le
financement innovant est une source de capital complémentaire pour l'aide au développement
; et deuxièmement, il est un moyen de rendre le développement plus efficace et plus efficient,
en liant le financement aux résultats, en redistribuant les risques, en améliorant la disponibilité
de fonds de gestion de l’entreprise et en tirant parti de la technologie.

Les approches innovantes / inclusives / écologiques d’investissement visent à soutenir la


capacité des jeunes à développer des initiatives d’auto-emploi face à l’étroitesse du marché
de l’emploi. Ainsi, plusieurs notions seront abordées, parmi lesquelles :

• Le capital-investissement. C’est une activité qui consiste pour un investisseur à


apporter des fonds propres à une société qui n'est pas sur les marchés financiers, en
échange d'une participation dans son capital.

• L’ange financier ou investisseur providentiel. C’est une personne physique qui a des
ressources financières lui permettant d’investir en échange de dettes ou d’une partie du
capital, son patrimoine dans une entreprise pour son démarrage parce qu’il la considère
comme disposant d’un potentiel de croissance.

• L’affacturage. Elle consiste pour un fournisseur à céder ses créances, détenues sur
des acheteurs, à une société d'affacturage, contre le paiement d'une commission.

• L’Investissement Socialement Responsable. Il renvoie à un investissement prenant en


compte des critères extra-financiers (ce que l’on appelle des critères ESG, pour critères
environnementaux, sociaux et de gouvernance) ayant pour objectif de concilier
performance économique et impact social et environnemental.

• L’équité intergénérationnelle. C’est un principe qui représente le droit au


développement en reprenant les principes éthiques « classiques » de justice sociale et
d'équité, mais en y ajoutant une dimension explicitement temporelle forte de non-report
vers les générations futures des conséquences négatives (environnementales, sociales
et économiques) du développement tel que promu par le modèle industriel et économique
du xxe siècle, basé sur un système de consommation effrénée des ressources ou de
l'inaction.

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Pour comprendre les approches innovantes / inclusives / écologiques d’investissement, ce


module est structuré en trois séquences. La première présente le capital investissement en
déclinant la chaine de financement et ses besoins dans le cadre de l’amorçage, la structure
d’intermédiation et de façon spécifique le cas du capital-risque. La seconde aborde
l’affacturage comme outil de mobilisation des créances. Elle présente son mécanisme général,
la typologie et les principales caractéristiques. La dernière se focalise sur la finance verte
inclusive, en clarifiant les concepts et enjeux, les rôles des institutions financières dans ce
cadre et les obligations vertes.

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SÉQUENCE 1 : Le private equity (capital investissement)


Bienvenue dans cette première séquence. Nous allons commencer par découvrir le monde
fascinant du capital investissement, et nous allons apporter des précisions dans la définition.
Comme dit précédemment, c’est une activité qui consiste pour un investisseur à apporter des
fonds propres à une société qui n'est pas sur les marchés financiers, en échange d'une
participation dans son capital. Mais, l’investisseur dont il s’agit ici est une institution financière.

A. Analyse de la chaine de financement

1. Étape 1. Incubation

Au premier stade du développement, lorsque l’entreprise n’existe pas encore et que son
modèle d’affaire n’est pas établi, le financement repose essentiellement sur la famille, les amis,
les aides publiques (concours, prêts d’honneur) ou encore l’aide apportée par les incubateurs
ou les accélérateurs.

2. Étape 2. Amorçage

Il s’agit du premier apport de fonds pour constituer le capital d’une entreprise. Les fonds
peuvent provenir d’investisseurs providentiels, de la puissance publique (aides), de
mécanisme de financement participatif ou de fonds spécialisés (fonds d’amorçage).

3. Étape 3. Démarrage

C’est généralement à ce stade qu’intervient le capital-risque au sens strict, essentiellement au


travers de l’activité de fonds spécialisés mais également via des aides publiques ici encore.

4. Étape 4. Croissance

Durant la phase de croissance interviennent aussi les fonds de capital-croissance, qui


permettent à l’entreprise d’étendre son volume d’activité et de s’attaquer à de nouveaux
marchés.

5. Étape 5. Sortie

La dernière étape éventuelle est celle de la sortie : revente de l’entreprise (le plus souvent à
de grandes entreprises désireuses de s’approprier les actifs, les idées et/ou les technologies
développées) ou introduction en Bourse.

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La chaîne de financement des entreprises innovantes

Le capital-investissement se présente ainsi sous plusieurs formes en fonction de la situation


de l'entreprise sur son marché et de sa santé financière : en situation d’amorçage, on parle de
capital d'amorçage ; en situation de démarrage, de capital-risque ; en situation de croissance,
de capital-développement ; et en situation de sortie (consolidation et transmission) de capital-
transmission ou de capital-retournement.

B. Besoin de circuits de financement dédiés à l’amorçage : les Business


angels (investisseur providentiel)

Pendant l’amorçage, les investisseurs providentiels font leur apparition. Il s’agit généralement
des personnalités très fortunées qui investissent une partie de leurs ressources dans de
jeunes entreprises prometteuses ; ils sont davantage portés par le goût d’entreprendre en
prenant des risques pour s’enrichir. En plus de cela, l’investisseur providentiel met
gratuitement à disposition ses compétences, ses réseaux relationnels et son expérience dans
l’organisation et la gestion quotidienne. L’investisseur providentiel investit généralement dans
des activités en cohérence avec son expérience et apporte également un soutien dans la
phase de développement ou de croissance de la société. Effectuant un investissement à long
terme sans garantie, il attend une bonne rentabilité mais, son désir premier est de permettre
à la société dans laquelle il investit de se développer. Il peut arriver qu’il accepte une rentabilité
moins élevée que des placements similaires.

Le recours aux investisseurs providentiels peut comporter certains inconvénients. Il faut savoir
qu’ils ne réinvestissent pas ou très rarement après un premier investissement dont le montant
est tout de même limité.

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C. Analyse de la structure d’intermédiation

Le capital investissement est un service d’intermédiation financière. En effet, il s’agit de capter


les ressources des agents qui en ont en excédent pour les mettre à disposition de ceux en
déficit de financement afin qu’ils réalisent leurs projets.

La structure d’intermédiation peut être repérée par trois éléments :

• comme structure incitative qui définit le partage des attributions et des gains. Les
capital-risqueurs obtiennent deux formes de rémunération : pourcentage annuel du
montant investi et une plus-value au moment de la sortie.
• comme une structure d’allégeance. En effet, le financement par capital-risque permet
de modifier la répartition des droits entre les parties contractantes. Il s’agit des droits
de vote, des droits de siéger au conseil d’administration, des droits de liquidation et
des droits sur les flux monétaires. Dans ce contexte, les capital-risqueurs vont tendre
à professionnaliser le management de la firme de façon à ne pas le rendre trop
dépendant de l’entrepreneur ou d’un manager professionnel spécifique. La
financiarisation de l’innovation, portée par le capital-risque, tend à effacer dans certains
cas le rôle de l’entrepreneur une fois la firme constituée, ce qui peut faciliter le
financement extérieur de la firme à l’occasion de différents “rounds de financementˮ.
Cette structure d’allégeance reste néanmoins flexible. Il existe des situations dans
lesquelles le niveau de performances renforce le pouvoir du capital-risqueur et des
situations opposées dans lesquelles le pouvoir de décision et les droits de contrôle
seront exercés par l’entrepreneur ;
• comme structure de règles interreliées : celles définies par les législations nationales
et qui forment l’environnement juridique, fiscal et opérationnel et celles définies par les
éléments des contrats négociés par les participants.

D. Capital risque : mécanisme général

Le capital-risque est défini comme : « un type de fonds propres gérés par de façon
professionnelle et servant au financement des sociétés de hautes technologies la croissance
rapide ».

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1. Les intervenants

Les intervenants du capital-risque sont :

• Les investisseurs institutionnels et informels qui détiennent les capitaux, qu’ils veulent
fructifier. Il s’agit : des compagnies d’assurance, les fonds de pension, banques ; mais
également des associations, des personnes physiques, …
• L’organisme de capital-risque : il s’agit de l’investissement de deuxième étape. Il est
composé de société de gestion de fond de capital-risque et des Fonds Commun de
Placement à Risques.
• Les entreprises qui reçoivent des capitaux et sont généralement des Petites et
Moyennes Entreprises (PME).

2. Fonctionnement

Définition d’une stratégie d’investissement et levée des fonds

Comme toute entreprise, une société de capital-risque doit avant tout définir une stratégie. Il
s’agit pour elle de déterminer une politique d’investissement, c’est-à-dire les secteurs d’activité
dans lesquels elle va investir, les secteurs géographiques dans lesquels elle réalisera ces
investissements, le niveau de maturité des entreprises recherchées (en est-on au stade de
l’idée, d’un premier produit, des premières ventes, du lancement de l’activité à l’international,
etc.? ), le type de risque que la société de capital-risque souhaite prendre, le niveau de risque
souhaité. C’est sur la base de cette politique d’investissement que la société de capital-risque
ira à la rencontre des souscripteurs éventuels, leur présentera son projet d’investissement et
les rendements espérés, et essaiera de les convaincre de lui confier de l’argent à investir.
L’entrepreneur qui souhaite faire appel à une société de capital-risque doit clairement identifier
la stratégie d’investissement de cette dernière pour déterminer si le projet qu’il propose est
susceptible de correspondre à ce qu’elle recherche ou non.

Investissement et suivi des investissements

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La société de capital-risque identifie des sociétés à la recherche de financements, entrant dans


sa stratégie d’investissement et qui sont prêtes à céder une partie de leur capital pour obtenir
ces financements. Lorsqu’une entreprise présente un intérêt fort (équipe dirigeante de grande
qualité, rupture technologique, différenciateur technologique fort, marché important, haut
potentiel écologique pour le cas les fonds labellisés (GreenFin pour finance verte, ISR pour
investissement socialement responsable1) reconnus pour leurs investissements verts, elle
peut se trouver courtisée par de nombreux investisseurs. Une véritable compétition peut alors
s’engager entre financiers pour participer à l’aventure entrepreneuriale proposée. Le suivi des
entreprises recouvre un grand nombre d’activités :

• La préparation et participation aux conseils d’administration, dans lesquels les


investisseurs apportent leur éclairage sur la stratégie de l’entreprise ;
• La veille technologique et concurrentielle
• Les mises en relation diverses
• La préparation et participation éventuelle aux refinancements de l’entreprise

Désinvestissement ou « sortie »

Dans cette phase, la société de capital-risque tente de revendre les actions qu’elle détient.
Plusieurs modalités de sortie existent :

• L’inscription de l’entreprise sur un marché financier. Il s’agit de coter l’entreprise en


Bourse, c’est-à-dire de profiter d’un espace dans lequel des actions de l’entreprise
pourront se négocier librement. La société de capital-risque profite alors de ce marché
pour céder à des tiers les actions qu’elle possède.
• La vente à une entreprise tierce. La société de capital-risque est satisfaite dès lors que
les actions qu’elle possède sont vendues.
• La vente au management. Il arrive que les investisseurs cèdent leurs actions aux
dirigeants de l’entreprise.

E. Principales caractéristiques du capital-risque

L’activité de capital-risque revêt de nombreux éléments caractéristiques qui permettent de


mieux l’expliquer.

1. Dans le domaine financier :

Le capital-risque constitue un financement de long terme. L’investisseur par ce biais partage


les risques et les opportunités de l’entreprise financière.

1s’applique sur des fonds qui financent des entreprises qui contribuent au développement durable
dans tous les secteurs d’activités.
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Le concours financier se fait sans garanties ni de la part du chef d’entreprise, ni de la part de


l’entreprise elle-même.

La rémunération de capital-risque se fait à l’échéance de l’association par la réalisation d’une


plus-value en capital, lorsque l’investisseur cède sa participation.

L’investisseur en capital-risque prend une participation minoritaire dans l’entreprise financière.


Le chef d’entreprise reste indépendant et maitre de la gestion de son affaire.

2. Dans le domaine fonctionnel :

Le capital-risque est une activité à long terme, les décisions y sont prises en fonction des
résultats prévus (5- 7 voire 10 ans). L’investisseur s’associe pour une durée limitée nécessaire
à la réussite du projet.

L’investisseur en capital-risque joue un rôle actif dans l’entreprise financée. Il conseille l’équipe
de direction et cherche à stimuler le développement de l’entreprise.

Le capital-risque s’intéresse aux entreprises ambitieuses en termes de croissance et de


rentabilité. L’investisseur sélectionne des projets en fonction de leurs perspectives de
croissance.

Cette séquence sur le capital investissement est à son terme, et je vous invite à découvrir une
autre approche innovante dans la suivante.

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SÉQUENCE 2 : L’affacturage et le financement des créances


Bonjour et bienvenue dans cette séquence 2. Nous nous intéresserons ici à l’affacturage. C’est
une opération ou technique de gestion financière à laquelle les entreprises ont de plus en plus
recours. Comment se déroule-t-elle ?

A. Mécanisme général

Dans une opération d’affacturage, un établissement de crédit spécialisé (le factor ou


affactureur) prend en charge le recouvrement de créances d'une entreprise dans le cadre d'un
contrat, en supportant, de manière optionnelle, les pertes éventuelles sur les débiteurs
insolvables. Ainsi, le fournisseur "adhérent" cède ses créances, détenues sur des acheteurs,
au "factor", contre le paiement d'une commission. Selon cette formule, le factor règle l'adhérent
du montant des créances diminué des frais et commissions puis se charge du recouvrement
de ces créances en assumant le risque de non-paiement. Les créances transférées peuvent
être émises sur des professionnels, des artisans, des commerçants, des associations, des
professions libérales, des jeunes startups, des petites et moyennes entreprises privées ou des
organismes publics, des grands groupes… avec une date d'échéance comprise entre 10 et
120 jours.

L'affacturage recouvre trois prestations qui peuvent être toutes souscrites ou non par
l'entreprise :

• Le recouvrement du poste client. Il s’agit pour l'affactureur de gérer pour le compte de


son client l'enregistrement des factures, la relance des débiteurs en cas de retard de
paiement, d’assurer les encaissements et le service contentieux en cas de non-
paiement.
• Le financement de la trésorerie. Ici, l'affactureur avance le montant des créances dès
leur cession par le client. Il s'agit donc d'un crédit. Le montant avancé représente entre
85 et 95% de celui des créances cédées. Cette quotité varie en fonction de la
connaissance qu'a l'affactureur des créanciers.
• L'assurance-crédit. Le factor garantit le paiement de la créance ce qui signifie que le
risque pèse sur le factor en cas de non-paiement du débiteur, et pas sur l'adhérent.
Le déroulement de l'opération d’affacturage se fait comme suit :

• Le fournisseur s'adresse à une société d'affacturage pour solliciter un financement ;


• Dès l'obtention de cet accord, il signe le contrat d'affacturage avec le factor, au terme
duquel, tous les effets à recevoir sont cédés à ce dernier ;
• Le client et le fournisseur concluent ensuite le contrat commercial intégrant la clause
relative au financement par "l'affacturage".
• Le fournisseur expédie la marchandise accompagnée des factures précisant que le
paiement doit se faire, à échéance, à la société de factoring.
• Le factor procède alors au règlement de l'adhérent (le fournisseur) soit par chèque soit
en souscrivant à son ordre un billet qu'il pourra escompter (remettre à l’encaissement
immédiat) auprès de sa banque.

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• De cette manière le fournisseur, bénéficie d'un recouvrement anticipé de ses créances,


moyennant le paiement d'une commission au factor ;
• Le factor procède aux recouvrements à échéance des effets.
Mécanisme d’affacturage

B. Typologie

Il existe deux types d’affacturage :

• l’affacturage simple dont le fournisseur est l’initiateur pour le recouvrement de ses


créances et
• l’affacturage inversé dont le client est l’initiateur pour pouvoir gérer sa trésorerie.
Dans l’affacturage inversé, un acheteur à la suite de difficultés de trésorerie peut avoir recours
à une société d’affacturage pour régler rapidement son fournisseur et revenir vers lui dans un
délai fixé entre les deux parties pour récupérer son apport. Le factor négocie alors les termes
de paiement immédiat avec le fournisseur et peut également recevoir une commission de
l’acheteur à qui il a permis de bien gérer sa trésorerie.

Dans tous les cas, la rémunération de la société d'affacturage est de deux types :

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• La commission d'affacturage, qui rémunère le service de recouvrement et


éventuellement l'assurance-crédit. Elle est prélevée à chaque transaction (cession de
créances) et basée sur un taux (fixe ou variable) ou un forfait.
• La commission de financement. Elle rémunère l'avance sur la trésorerie. Elle est
calculée sur le solde du compte client.
Il faut noter que dans l’affacturage simple, le factor peut bloquer une partie du montant des
créances cédées pour constituer un fonds de garantie qui permet de faire face aux impayés,
ou pour se prémunir d'un éventuel droit de préemption. Dans ce cas, la somme bloquée,
proportionnelle au montant de créances cédées, est restituée à l'expiration du contrat.

C. Principales caractéristiques

L’affacturage possède plusieurs caractéristiques :

• Elle ne peut être utilisée que si les délais de paiement sont inférieurs à un an.
• Cette technique est à la fois un moyen de financement à court terme, un procédé de
recouvrement des créances et une technique de garantie des risques. Le contrat
d'affacturage consiste généralement en une convention cadre qui porte sur plusieurs
créances, permettant ainsi au factor de minimiser l'impact des risques provenant des
clients douteux.
• L'affacturage consiste en une opération triangulaire fondée sur : un contrat de vente
entre l'acheteur et le fournisseur ; un contrat d'affacturage entre le fournisseur et le
factor ; un contrat de recouvrement de la créance entre le factor et l'acheteur.
• En cas de transaction à l’international, le premier factor (factor export) fait appel à un
second factor (factor import) pour bien évaluer le risque de solvabilité du débiteur et
s'engager à gérer le recouvrement à l'échéance.

D. Opportunités et défis

L’affacturage permet aux exportateurs de saisir les opportunités suivantes :

• Le financement immédiat des factures à hauteur de 100 % et à des coûts connus à


l'avance avec pour conséquence une planification financière plus fluide.
• Le recouvrement de leurs créances et la gestion de leurs comptes clients ;
• L'allégement de leur bilan par la cession du poste clients ;
• La garantie à 100% contre le risque de non-paiement et le risque de change ;
Même pour les start-ups, les sociétés d’affacturage n’hésitent pas à s’engager. Il suffit juste
que le dirigeant en démarrage ait un plan d'activité viable et des clients avec une qualité de
crédit satisfaisante. Le financement vert et durable étant à la mode, les sociétés d’affacturage,
comme les autres institutions financières, s’y mettent de plus en plus, encourageant les
entreprises écologiques à les solliciter dans les mêmes conditions que les autres. En outre,
l'affacturage est applicable à tout type d'activité : comme le BTP, le bâtiment et la construction
avec des factures intermédiaires appelées situation de travaux, l'informatique, les transports,

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tous les types d'industries, l'intérim, la santé et le médical, la sécurité, l'agroalimentaire, les
sociétés de prestations de services pour le privé ou des marchés publics, etc.

Par contre, des défis demeurent :

• Le coût de cette opération est relativement élevé ;


• Le fournisseur peut subir un préjudice commercial entrainant une dégradation des
relations clients car, en cas de retard de paiement par le client, la préoccupation du
factor risque d'être moins diplomatique envers le client.
• Le financement peut être limité dans certains cas car, si l’encours à financer est trop
excessif sur quelques débiteurs, le factor imposera une limite pour éviter une
concentration de risque trop accru. De même si les clients ne sont pas considérés
comme suffisamment solvables par les sociétés d'affacturage, les factors peuvent
refuser de les financer.
• L’affacturage donne un engagement sans flexibilité. C'est un inconvénient pour les
sociétés qui ne souhaitent pas s'engager dans la durée. En effet, la plupart des contrats
d'affacturage demandent un engagement sur une année et dans lequel la totalité ou
un pourcentage du poste clients doit être financé par le factor. Ils demandent de
remettre un volume ou un montant global minimum annuel et parfois ils exigent une
caution personnelle du dirigeant.
Cette séquence sur l’affacturage est à son terme, et je vous invite à découvrir dans la
prochaine une autre technique de financement qui tient compte de l’environnement et de
l’équité intergénérationnelle.

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SÉQUENCE 3 : La finance verte et inclusive


Bienvenue dans cette troisième et dernière séquence sur la finance verte et inclusive.
L’environnement, le changement climatique, la préservation de la biodiversité mais également
l’emploi, l’égalité homme/femme et le respect des droits humains sont autant de
préoccupations que nous partageons au quotidien. Le comportement des consommateurs en
matière d’alimentation, d’économie d’énergie ou de recyclage des déchets en est modifié,
comme les pratiques des entreprises en la matière. Cela se traduit par une modification
substantielle de la façon dont sont prises les décisions en matière d’épargne. La demande de
solutions d’investissement des particuliers est en pleine mutation. Ceux-ci sont de plus en plus
soucieux de diriger leur épargne vers des entreprises au comportement responsable, voire de
financer directement des projets de développement durable, par exemple au travers
d’obligations vertes.

A. Clarification des concepts et enjeux

Le changement climatique et les adaptations qu’il implique sont un défi majeur pour
l’économie. La lutte contre le réchauffement climatique est l’affaire de chacun et de tous. C’est
pour faire face à ces enjeux que s’est développé le concept de finance verte. Celle‑ci peut être
définie comme l’ensemble des opérations financières soutenant le développement durable, en
favorisant la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. Elle inclut
également les initiatives des autorités de régulation et de supervision du secteur financier qui
contribuent à ces objectifs. La finance verte, qui entre dans le champ plus large de la finance
durable, est en plein essor mais, manque encore d’un cadre harmonisé et de critères clairs
définissant ce qui est « vert » ou non.

La finance durable désigne l’ensemble des pratiques financières visant à favoriser l’intérêt de
la collectivité sur le long terme. La finance solidaire ou inclusive recouvre l’ensemble des
initiatives et réglementations visant à faciliter le financement de projets destinés à lutter contre
l’exclusion et à améliorer la cohésion sociale. La finance responsable, parfois appelée finance
socialement responsable, recouvre l’ensemble des initiatives et réglementations visant à
favoriser des investissements dits socialement responsables dont nous avons parlés à
l’introduction.

B. Rôle et nature des institutions financières pour l’environnement


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En 2015, a eu lieu la première édition du Climate finance day, événement annuel organisé par
Paris Europlace, réunissant les acteurs majeurs du secteur de la finance internationale.
Pendant la même année, 195 pays plus l’Union européenne ont signé, à la COP 21, l’Accord
de Paris qui établit la nécessité de limiter le réchauffement climatique sous le seuil des 2 °C
et confirme le rôle majeur du secteur financier dans la transition.

En effet, le secteur financier a un rôle déterminant à jouer pour relever ce défi :

• En premier lieu, les établissements financiers peuvent participer activement à


l’orientation des investissements vers des projets favorisant la transition énergétique.
• Par ailleurs, le changement climatique expose les acteurs financiers à des risques dont
ils doivent se prémunir : risques physiques, induits par la multiplication d’événements
météorologiques extrêmes (inondations, ouragans, sécheresses, canicules, etc.)
risques de transition : les mesures prises par les pouvoirs publics ou les acteurs privés
pour assurer la transition vers une économie à faible émission de carbone pourraient
en effet pénaliser certains secteurs économiques (par exemple dans l’industrie
automobile) et les acteurs (notamment les banques) qui les financent.
• Les banques centrales sont également concernées. Le changement climatique étant
désormais identifié comme une source de risques financiers, elles le sont d’abord au
titre de leur mandat de stabilité financière. Lorsqu’elles sont superviseurs, les banques
centrales demandent aux acteurs financiers d’identifier et d’anticiper les risques liés au
climat. Les banques centrales sont également concernées au titre de leur mandat de
stabilité des prix. En effet, des conditions climatiques extrêmes, mais aussi les mesures
mises en place pour favoriser la transition, peuvent avoir un impact sur le niveau de
l’inflation. Les banques centrales sont souvent pilotes dans leur pays, tant pour la prise
de conscience de l’impact des risques environnementaux sur le système financier que
pour le développement du financement de la transition climatique. Dans certains cas,
la thématique de finance verte est inscrite au programme de travail des instances de
coordination des régulateurs financiers. Mais, de façon générale, les mesures
adoptées ou envisagées par les banques centrales et autorités de supervision en
matière de finance verte, se déclinent principalement selon quatre axes : améliorer la
prise en compte des risques climatiques par les institutions financières; développer la
standardisation et la diffusion des informations relatives aux expositions climatiques;
promouvoir les produits financiers verts et l’émergence d’écosystèmes spécifiques; et
intégrer les contraintes climatiques dans les opérations de politique monétaire et de
gestion des réserves. Pour l’instant, ces mesures demeurent généralement au stade
de recommandations non contraignantes.
L’action des pouvoirs publics pour construire un tel cadre est aujourd’hui essentiellement
centrée sur des obligations de transparence de l’information. Du nord au sud, les groupes
bancaires verdissent à vive allure leurs bilans. Ils sont pleinement engagés dans le processus
d’adaptation climatique des économies du continent. Le label GreenFin, par exemple, s’assure
que les valeurs en portefeuille répondent bien aux enjeux de la transition énergétique et
écologique. Mais, les besoins sont immenses. Il va falloir mobiliser des dizaines de milliards
de dollars, voire des centaines pour réussir cette transformation et notamment avoir recours
aux obligations vertes.

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C. Les obligations vertes

Les obligations vertes ou green bonds sont des titres de dette, émis par une entreprise privée
ou une entité publique pour financer ses activités ou projets ayant un bénéfice
environnemental. L’intérêt pour celui qui les émet est d’attirer des investisseurs – parfois
nouveaux – tout en bénéficiant de retombées positives en termes d’image. Les obligations
vertes sont une forme d’investissement socialement responsable. L’avantage pour
l’investisseur est de financer des activités qui contribuent au développement durable et qui
sont donc moins exposées aux risques climatiques, tout en espérant un retour financier. Plus
largement, le marché des produits financiers verts est très innovant et en fort développement.
Il existe d’autres opérations financières vertes tels que les crédits. Il est donc important que
les différents acteurs (émetteurs, investisseurs institutionnels, mais aussi épargnants)
puissent s’appuyer sur des critères transparents et sur une traçabilité permettant de labelliser
ce qui est « vert ». En effet, les investisseurs institutionnels, mais aussi tout un chacun lorsqu’il
veut faire un placement, peuvent se voir proposer un produit financier « vert » : il est important
que ce produit le soit vraiment.

Plusieurs émetteurs ont déjà eu recours aux obligations vertes, parmi lesquels la ville de San
Francisco en 2001, pour financer l’électricité solaire. En 2007-2008, la Banque mondiale et la
Banque européenne d’investissement (BEI) émettaient leur première obligation verte. En
2017, la France a, pour un montant initial de 7 milliards d’euros pour financer l’efficacité
énergétique, la recherche dans l’énergie, la protection de la biodiversité et le transport propre,
émis des obligations vertes.

Essor des obligations vertes depuis 2013

(en milliards de dollars ; en cours au niveau mondial)

Les obligations liées au développement durable forment une niche dans les obligations vertes.
Elles se distinguent par le fait qu’elles sont assorties d’objectifs de performance spécifiques
en matière de durabilité à court et à moyen terme.

Le changement climatique est actuellement au cœur des stratégies d’investissement de 75 %


des fonds.

Pour finir, pour une entreprise, quel est l’intérêt d’émettre une obligation verte ?

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Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Banque, assurances
et finance durable – Approches innovantes d’investissement

Une entreprise ayant un projet de développement durable très spécifique trouverait une oreille
beaucoup plus attentive et compréhensible auprès d’investisseurs spécialisés car, ces
derniers comprendraient beaucoup mieux les opportunités et l’intérêt que regorgent ledit
projet. Ainsi, en émettant une obligation verte, ce serait un moyen pour l’entreprise de
maximiser ses chances d’atteindre son objectif de financement car, elle pourra bénéficier à la
fois des financements spécialisés dans le vert et des financements traditionnels.

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Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Banque, assurances
et finance durable – Approches innovantes d’investissement

Conclusion
Au terme de ce module structuré autour du capital investissement, de l’affacturage et de la
finance verte et inclusive, nous pouvons retenir que ce sont des approches d’investissement
récentes, qui permettent d’obtenir des ressources nécessaires pour le démarrage, la
croissance, la pérennité des projets. En plus de ces aspects, la finance verte et inclusive tient
compte de l’environnement et des générations futures. C’est ce que l’on a appelé équité
intergénérationnelle.

A l’heure où le monde se transforme du fait de la montée des prix généralisée et du


changement climatique, l’aspiration est forte pour une économie plus responsable, sociale et
solidaire. Il est donc attendu des entrepreneurs qu’ils portent des projets inclusifs. La finance
reposant sur la confiance, c’est en considérant la population dans toutes ses couches sociales
qu’ils seront davantage écoutés et acceptés.

Vous disposez donc désormais de connaissances sur les approches innovantes, inclusives et
écologiques qui pourraient vous permettre de faire grandir votre entreprise, n’hésitez pas à y
avoir recours en complément des approches traditionnelles que vous connaissez.

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