Econometrie 2.0

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ECOLE SUPERIEUR DE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

****************
INGENIERIE MINIERE
***********
EXPOSE SUR LA TECHNIQUE ECONOMETRIQUE

Parcours : Science Technique Minière


Matière : Technique Econométrie

LIENS ENTRE DECISION DE


FINANCEMENT ET
D’INVESTISSEMENT

Présenté par : RAKOTOARISOA Lahatratiana


MANAMBINTSOA Lovatiana
ANDRIANANTENAINA iainantsoa Modelinirina josé
RANDRIANAIVOSOLO Fanilo Victory
ANDRIAMBOLANIRINA Safidy Elie Jacquis
RAJOARIJAONA Dimbisoa Fitiavana
Année Universitaire : 2022 -2023
LIENS ENTRE DECISION DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT

A. INTRODUCTION

I. Décision de financement
1. Généralités
2. Mode de financement
3. Plan de financement
4. Mathématiques financières

II. Décision des investissements


1. Généralités
2. Différents types d’investissement
3. Choix d’investissement
4. Règles des décisions d’investissement

III. Liens entre décision d’investissement et financement


1. Paramètres financiers d’investissement
2. Exemples

B. CONCLUSION
A. INTRODUCTION

La décision d'investissement concerne l'allocation des ressources financières de l'entreprise à


des projets ou des actifs spécifiques. Elle implique l'évaluation des opportunités
d'investissement, la prévision des flux de trésorerie futurs et l'analyse des risques associés.
L'objectif principal de la décision d'investissement est de maximiser la rentabilité et la valeur
de l'entreprise à long terme.

D'autre part, la décision de financement concerne la façon dont l'entreprise va obtenir les
fonds nécessaires pour financer ses investissements. Elle implique le choix des sources de
financement, telles que l'émission d'actions, l'emprunt auprès de banques ou l'utilisation des
bénéfices générés par l'entreprise. L'objectif principal de la décision de financement est de
minimiser le coût du capital et d'optimiser la structure financière de l'entreprise.

I. DECISION DE FINANCEMENT

1- Généralités

La décision d'investissement fait référence au processus par lequel une entreprise alloue ses
ressources financières à des projets ou des actifs spécifiques. Cette décision est essentielle
pour la croissance et la rentabilité de l'entreprise à long terme.

Lorsqu'une entreprise prend une décision d'investissement, elle évalue généralement


plusieurs facteurs, tels que :

Opportunités d'investissement : L'entreprise examine les différentes opportunités


d'investissement disponibles, telles que l'expansion de ses activités, l'acquisition d'actifs, le
développement de nouveaux produits ou l'exploration de nouveaux marchés. Elle analyse les
avantages potentiels de chaque option et les compare aux coûts et aux risques associés.

Flux de trésorerie futurs : L'évaluation des flux de trésorerie futurs est une étape clé de la
décision d'investissement. L'entreprise prévoit les revenus attendus générés par le projet ou
l'actif, ainsi que les dépenses associées, y compris les coûts de fonctionnement, les coûts de
maintenance et les coûts de financement. L'objectif est de déterminer si l'investissement
générera des flux de trésorerie positifs et s'il sera rentable sur le long terme.

Analyse des risques : L'entreprise évalue les risques associés à l'investissement, tels que les
risques opérationnels, les risques financiers, les risques liés au marché ou les risques
spécifiques à l'industrie. Elle prend en compte les scénarios défavorables et utilise des outils
d'analyse des risques pour évaluer l'impact potentiel sur les résultats financiers.

Objectifs stratégiques : Les décisions d'investissement doivent être cohérentes avec les
objectifs stratégiques de l'entreprise. Cela signifie qu'elles doivent contribuer à la réalisation
de la vision à long terme de l'entreprise et être alignées avec sa stratégie globale.

Une fois toutes ces informations prises en compte, l'entreprise peut prendre une décision
d'investissement informée. Cela peut impliquer de donner le feu vert à un projet, de rejeter
une opportunité d'investissement ou de réévaluer les alternatives disponibles. Il est important
de noter que les décisions d'investissement peuvent avoir un impact significatif sur la structure
financière de l'entreprise et nécessiter des ressources financières supplémentaires, ce qui les
lie étroitement aux décisions de financement.

2- Modes de financement

Il existe plusieurs modes de financement pour une décision de financement. Les choix de
financement d'une entreprise dépendent de sa situation financière, de sa stratégie et des
conditions du marché. Voici quelques-uns des modes de financement les plus courants :
 Autofinancement : L'autofinancement, également appelé financement interne,
consiste à utiliser les bénéfices générés par l'entreprise pour financer ses activités et
ses investissements. Cela peut inclure la rétention des bénéfices et leur
réinvestissement dans l'entreprise. L'autofinancement est généralement considéré
comme une source de financement moins coûteuse, car il n'implique pas de coûts
d'intérêt ou de dilution de la propriété.

 Emprunt : Les entreprises peuvent obtenir des fonds en contractant des prêts auprès
de banques, d'institutions financières ou d'investisseurs privés. Les prêts peuvent être à
court terme (comme des lignes de crédit) ou à long terme (comme des emprunts
obligataires). L'emprunt implique généralement le paiement d'intérêts sur le montant
emprunté, ainsi que le remboursement du capital à une échéance convenue.

 Émission d'actions : Une entreprise peut lever des fonds en émettant de nouvelles
actions sur le marché financier. Cela peut être réalisé par le biais d'une introduction en
bourse (IPO) ou d'une émission d'actions supplémentaires. L'émission d'actions permet
à l'entreprise de lever des capitaux, mais elle peut également diluer la propriété
existante si de nouveaux actionnaires entrent en jeu.

 Capital-investissement : Le capital-investissement, ou private equity, implique


l'investissement de fonds par des investisseurs institutionnels ou des sociétés de
capital-investissement dans des entreprises non cotées en bourse. Ces investissements
peuvent prendre la forme d'actions ordinaires, de dettes subordonnées ou de
participations préférentielles. Le capital-investissement est souvent utilisé pour
financer des projets d'expansion, des acquisitions ou des restructurations d'entreprises.

 Subventions et financements publics : Dans certains cas, les entreprises peuvent


obtenir des subventions ou des financements publics pour soutenir leurs projets
spécifiques. Ces subventions peuvent provenir de gouvernements, d'organisations
régionales ou d'institutions de développement. Elles sont généralement destinées à
encourager des activités spécifiques, telles que la recherche et développement,
l'innovation technologique ou le développement durable.

Il est important de noter que chaque mode de financement a ses avantages et ses inconvénients
en termes de coûts, de risques et d'implications pour la structure financière de l'entreprise. Les
entreprises peuvent également combiner plusieurs modes de financement pour répondre à
leurs besoins spécifiques.

3- Plan de financement

Un plan de financement est un outil qui permet à une entreprise d'identifier et de structurer les
différentes sources de financement nécessaires pour soutenir une décision de financement
spécifique. Voici les étapes clés pour établir un plan de financement :

 Évaluation des besoins financiers : Tout d'abord, l'entreprise doit déterminer les
besoins financiers associés à la décision de financement. Cela implique d'analyser les
coûts liés au projet ou à l'investissement envisagé, y compris les coûts d'acquisition
d'actifs, les coûts de développement, les dépenses opérationnelles prévues, les coûts de
commercialisation, etc. Il est essentiel de quantifier avec précision les fonds
nécessaires pour atteindre les objectifs visés.

 Identification des sources de financement : Une fois les besoins financiers évalués,
l'entreprise doit identifier les différentes sources de financement possibles pour
combler ces besoins. Cela peut inclure l'autofinancement à partir des bénéfices
générés, l'emprunt auprès de banques ou d'institutions financières, l'émission d'actions
sur le marché financier, la recherche de partenaires en capital-investissement, ou
l'exploration de subventions ou de financements publics disponibles.

 Analyse des coûts et des avantages : Chaque source de financement a ses propres coûts
et avantages. L'entreprise doit analyser ces éléments pour déterminer quelle
combinaison de sources de financement serait la plus appropriée. Par exemple,
l'emprunt peut entraîner des coûts d'intérêt et une charge financière supplémentaire,
tandis que l'émission d'actions peut diluer la propriété des actionnaires existants. Il est
important de prendre en compte les conséquences à court et à long terme de chaque
option.

 Structuration du plan de financement : Une fois les sources de financement identifiées,


l'entreprise doit structurer le plan de financement en déterminant la proportion de
financement provenant de chaque source. Cela peut impliquer d'établir un calendrier
de remboursement des prêts, de fixer le nombre d'actions à émettre et le prix
correspondant, ou de négocier les termes et les conditions du capital-investissement.
L'objectif est d'établir une structure financière qui répond aux besoins de l'entreprise
tout en minimisant les coûts et les risques.

 Mise en œuvre et suivi du plan de financement : Une fois le plan de financement


établi, l'entreprise peut passer à sa mise en œuvre en obtenant les fonds nécessaires
auprès des différentes sources identifiées. Il est important de suivre attentivement le
plan de financement, de surveiller les flux de trésorerie, de respecter les engagements
financiers et de prendre les mesures nécessaires en cas de besoins supplémentaires ou
de changements dans la situation financière.

En résumé, un plan de financement bien élaboré permet à une entreprise d'identifier les
sources de financement appropriées et de structurer sa décision de financement de manière
efficace. Cela aide à assurer que les ressources financières nécessaires sont disponibles pour
soutenir les investissements et les activités de l'entreprise.

4- Mathématiques financières

Dans certains cas, le calcul de la VAN peut être facilité par l’utilisation de formules de
mathématiques financières. Ceci est possible lorsque les flux connaissent une certaine
régularité.
Flux stable sur un
horizon limité
Lorsque le flux (F) est constant sur une période donnée de n année, alors la VAN
s’obtient comme suit :

VAN =−I0 +F×1−(1k+k) −n


Flux stable, sur un horizon infini

Lorsque le flux est stable et infini, la VAN est alors de :

VAN =−I0 + Fk

Flux croissant sur un horizon limité

Si le flux connaît une croissance géométrique constante au taux g pendant n année (n


correspond à la durée totale, y compris le 1er flux Flux1), alors :

VAN = −I0 + (1+F1k) n × (1+ g)gn −−k(1 +k)n

Flux croissant sur un


horizon infini
Enfin, si cette croissance géométrique est sur un horizon infini,

− F
g
VAN = I0 + k −
Exemples :
Soit un projet d’investissement d’un montant de 1.000. Le coût du capital du
projet est de 10%.

1er cas : Ce projet va générer des flux de trésorerie de 250 pendant 5 ans.

VAN =−1.000 +2501−(1,10)−5 =−52,30


0,10

2ème cas : Ce projet va générer des flux de trésorerie de 250 à l’infini.

VAN = −1.000 + = 1.500

3ème cas : Ce projet va générer un flux de trésorerie de 250 la 1ère


année, puis ce flux va augmenter chaque année de 5%, pendant 4 ans.

VAN =−1.000 + (1250,10)5 × (1,050,05)5 −− 0(1,,1010)5 = 37,65


4ème cas : Ce projet va générer un flux de trésorerie de 250 la 1ère
année, puis ce flux va augmenter chaque année de 5%, jusqu’à
l’infini.

VAN = −1.000 + = 4.000

II. DECISION DES INVESTISSEMENTS

1. Généralités

Les décisions d'investissement sont des choix stratégiques que les individus, les entreprises ou
les institutions financières prennent pour allouer des ressources financières à différents actifs
ou projets dans le but de générer des rendements futurs.
Les investisseurs doivent définir leurs objectifs d'investissement, tels que la croissance du
capital, le revenu régulier ou la préservation du capital. Ces objectifs influenceront leurs
décisions d'investissement.
La rentabilité des investissements se régit sur la valeur actuelle nette (VAN) , le taux interne
de rentabilité (TIR) , le taux de profitabilité et le délai de récupération du capital investi
(DRCI) .

2. Les différents types d’investissement

Un investissement est une dépense qui est réalisée dans l’espoir d’en retirer un
profit futur. Ce qui le distingue d’une simple charge est le fait que le profit espéré
doit se réaliser sur plusieurs années et non sur un seul exercice. Ils peuvent être
classés en plusieurs catégories.

 Les investissements de remplacement et d’extension

Un investissement peut servir à remplacer un actif (machine, ligne de production,


bâtiment, …) déjà existant ou, au contraire, servir à accroître les actifs de
l’entreprise.

 Les investissements matériels et immatériels

L’investissement peut porter sur des éléments tangibles (machine par exemple)
ou des éléments intangibles. Dans ce dernier cas, le caractère d’investissement
dépend de la durée pendant laquelle la dépense va avoir des effets positifs pour
l’entreprise. Si cette durée est inférieure à 1 an, il s’agit d’une charge. Si elle est
supérieure à 1 an, il est possible de la considérer comme de l’investissement. Les
dépenses concernées peuvent être très variées. Il peut s’agir de dépenses de
formation ou d’une campagne de publicité. Ainsi, la formation, en permettant
aux salariés de l’entreprise d’acquérir de nouvelles compétences, va avoir des
effets sur la performance de la société sur plusieurs exercices, et peut
donc légitimement être considérée comme un investissement.
 Les investissements industriels, commerciaux et financiers

Selon que la société a une stratégie de croissance interne ou externe, elle


réalisera des investissements industriels et commerciaux ou financiers. Lorsque
la croissance se fait par augmentation des capacités de production, la stratégie
suivie est la croissance interne. À l’inverse, des investissements financiers sous
la forme de prises de participations dans d’autres sociétés correspondent à une
stratégie de croissance externe.

3. Les choix des investissements

Parallèlement à la VAN, d’autres critères sont fréquemment


utilisés par les entreprises pour sélectionner leurs investissements. Ces
critères sont critiquables du point de vue de la théorie financière mais il
convient de les présenter afin de montrer en quoi leur utilisation peut être
limitée et les raisons de ces limites.

 Le Taux Interne de Rentabilité : TIR

Le TIR (Taux Interne de Rentabilité) représente le taux qui rend la VAN


nulle. Il mesure le taux de rentabilité dégagé par le projet, sous
l’hypothèse de réinvestissement des flux au taux du TIR, soit :

−I0 +F1(1+ tir)−1 +F2(1+ tir)−2 +...+Fn(1+ tir)−n = 0

En matière d’investissement, la société doit se fixer un taux de rentabilité


d’adoption. Ce taux représente la rentabilité qui est espérée par les
apporteurs de fonds au projet. Il dépend donc du risque du projet. Ce taux
est d’autant plus élevé que le risque du projet est important.
Lorsque le TIR est supérieur à ce taux d’adoption, le projet
d’investissement est acceptable. À l’inverse, si le TIR lui est inférieur, le
projet doit être abandonné. Ce taux d’adoption est le même que celui qui
est utilisé pour le calcul de la VAN. Il s’agit du taux de rendement exigé
pour les investissements de même classe de risque, c’est-à-dire le coût du
capital du projet.

Comme le montre le graphique ci-dessous, le montant de la VAN baisse


lorsque le taux d’actualisation augmente.

Le TIR correspond au point d’intersection entre la courbe de la VAN et


l’axe des abscisses. Le graphique illustre également la sensibilité de la
VAN du projet au taux d’actualisation. Plus la pente de la courbe est
forte, plus la VAN est sensible au taux d’actualisation.

 Le Délai de récupération (DR)

Le délai de récupération (DR) représente le temps qui est nécessaire


pour récupérer un investissement, c’est-à-dire le nombre d’années
ou de mois qui égalise le montant investi avec le montant des flux
qui seront générés. Le projet à retenir est celui dont le DR est le
plus faible, c’est-à-dire celui qui permet de récupérer le plus
rapidement son investissement. Ce critère de choix
d’investissement présente l’avantage d’être simple à calculer et de
tenir compte de la rapidité à récupérer la mise de fonds initiale, ce
qui est important dans les PME. Mais c’est
fondamentalement un mauvais critère car il ne prend pas en compte
les flux qui vont apparaître au-delà de ce délai. De plus, il n’intègre
pas le prix du temps qui est associé au projet. Il s’agit avant tout
d’un critère de liquidité (rapidité à récupérer de la trésorerie), et non
de rentabilité comme la VAN.

Exemples  :
Soit un investissement de 10.000 € qui peut être réalisé au travers de 2
projets. Le taux d’actualisation à retenir pour le projet est de 10%.

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Flux Projet A 3000 3000 3000 3000 4000


Flux Projet B
6000 5000 1000 0 0

Solution :

1 2 3 4 5

Flux cumulés 3000 6000 9000 12000 16000


A Flux
6000 11000 12000 0 0
cumulés B

Les projets s’élevant à 10.000, le DR se situe entre 3 et 4 ans pour le


projet A et entre 1 et 2 ans pour le projet B.
Avec la méthode de l’interpolation linéaire, il est possible de déterminer
plus précisément ce délai. Pour le projet A, à l’issue de l’année 3, il reste
1.000 de flux à générer pour atteindre le DR. Or 4.000 vont apparaître au
cours de l’année 5. En supposant qu’il se répartissent régulièrement sur
l’année, les 1.000 vont apparaître en :

4 mois = (1.000 x 12 mois) /3.000

Pour le projet B, à l’issue de l’année 1, il manque 4.000 de flux pour


atteindre le DR. Or 11.000 vont apparaître au cours de l’année 2. En
supposant une répartition uniforme sur l’année, les 4.000 vont apparaître
en :

9,6 mois = (4.000 x 12 mois) /11.000

DR projet A = 3 ans et 4 mois et VAN Projet A = 11.993

DR projet B = 1 an et 9,6 mois et VAN Projet B = 338

Selon le critère du DR, le projet à privilégier est le projet B car il est


remboursé au bout de 1 an et 9 mois. Pour le projet A, il faut attendre
plus de 3 ans avant de rentrer dans les 10.000 euros qui ont été investis.
À l’inverse, selon le critère de la VAN, il faut choisir le projet A qui est
celui qui crée le plus de valeur. Cette divergence dans le classement des
2 projets s’explique par le fait que le projet B sécrète de très importants
flux de trésorerie dès le début alors que ceux du projet A s’étalent sur
une plus longue période.

Un raffinement peut consister à actualiser les flux avant de calculer le DR.


Ceci ne rend pas pour autant ce critère plus valable que précédemment car
il reste avant tout un critère de liquidité et non de rentabilité.
 Les critères globaux

Le critère de la VAN suppose que les flux qui sont générés par le projet
sont réinvestis à chaque période à un taux égal au coût du capital. Le
critère du TIR suppose, quant à lui, un réinvestissement au taux du TIR.
Pour pallier cette hypothèse, les critères globaux tiennent compte d’un
réinvestissement des flux à un taux différent. Les flux du projet sont donc
capitalisés à ce taux de réinvestissement, puis actualisés, soit au coût du
capital pour le calcul d’une VAN, soit au taux du TIR global, pour la
détermination de ce dernier.

Du point de vue de la théorie financière, cette méthode n’est pas


pertinente. En effet, le fait de maintenir la trésorerie dans l’entreprise fait
supporter un risque aux différents apporteurs de fonds. De ce fait, ils en
attendent une rémunération proportionnelle, qui correspond au coût du
capital. Réinvestir les flux à un taux inférieur au coût du capital est donc
destructeur de valeur. À l’inverse, s’il est possible de les réinvestir à un
taux supérieur au coût du capital, alors il est de l’intérêt de l’entreprise ne
pas investir dans le projet et de placer directement ses fonds au taux de
réinvestissement.

Exemples
Soit un projet de 100 M€, qui va générer des flux de trésorerie de 60 M€
pendant 3 ans. Le coût du capital est de 10%. On estime pouvoir
réinvestir les flux intermédiaires au taux de 8%.

VAN du Projet = -100 + 60(1,10) −1 + 60(1,10) −2 + 60(1,10) −3 =49,21

Pour le calcul de la VAN Globale, le flux de 60 de l’année 1 va être


réinvesti pendant 2 ans (jusqu’à l’année 3) au taux de 8%, et ainsi de
suite. Le montant total des flux capitalisés est ensuite actualisé au taux de
10%.

VAN Globale = [60(1,08)2 +60(1,08)1 +60](1,10)−3 −100 = 46,34

Comme on peut le constater, la VAN Globale est inférieure à la VAN du


projet. Ceci s’explique simplement. Avec le critère de la VAN, les flux
intermédiaires sont réinvestis au coût du capital, ici 10%. Avec la
méthode de la VAN Globale, le réinvestissement se fait ici à un taux
inférieur (8%). Il y a donc destruction de valeur.

Le calcul du TIR Global procède de la même démarche. Les flux sont


capitalisés au taux de 8%, puis actualisés à un taux (le TIR) qui rend la
VAN Globale nulle.

[60(1,08)2 + 60(1,08)1 +60] (1+TIRG) −3 −100 = 0

D’où : TIR G =24,8 %

4. Règles de décision

Les règles des décisions d'investissement sont des principes et des lignes directrices utilisés
pour prendre des décisions éclairées en matière d'investissement. Voici quelques règles
courantes :

- Diversification : Il est recommandé de diversifier vos investissements en répartissant


votre argent sur différents actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) et sur
différents secteurs d'activité pour réduire les risques.
- Objectifs d'investissement : Définissez clairement vos objectifs financiers à court,
moyen et long terme. Cela vous aidera à déterminer la stratégie d'investissement
appropriée.
- Horizon de temps : Tenez compte de votre horizon de temps pour l'investissement.
Les investissements à long terme peuvent tolérer davantage de fluctuations, tandis que
les investissements à court terme doivent être plus stables et liquides.

- Évaluation des risques : Évaluez attentivement les risques associés à chaque


investissement. Comprenez les fluctuations des prix, les performances passées, les
facteurs économiques et politiques pouvant influencer vos investissements.
- Analyse fondamentale : Utilisez des méthodes d'analyse fondamentale pour évaluer
les perspectives financières d'une entreprise ou d'un actif. Analysez les états
financiers, les ratios financiers, les tendances du marché et les facteurs économiques
pour prendre des décisions d'investissement informées.
- Analyse technique : Utilisez également des techniques d'analyse technique, telles que
l'examen des graphiques et des indicateurs de prix passés, pour identifier les tendances
et les opportunités d'achat ou de vente.
- Suivi des performances : Surveillez régulièrement vos investissements et évaluez
leur performance. Rééquilibrez votre portefeuille si nécessaire pour maintenir une
répartition appropriée des actifs.
- Frais et impôts : Tenez compte des frais associés à vos investissements, tels que les
frais de gestion, les commissions de courtage et les impôts. Choisissez des
investissements qui optimisent les rendements nets après déduction des frais et des
impôts.
- Éducation financière : Acquérez des connaissances et une compréhension
approfondie des concepts financiers et des marchés avant de prendre des décisions
d'investissement. Soyez prêt à vous former continuellement pour rester informé des
développements du marché.
- Tolérance au risque : Évaluez votre tolérance personnelle au risque et investissez en
fonction de vos capacités financières et de votre confort face aux fluctuations du
marché.

III. LIENS ENTRE DECISIN D’INVESTISSEMENT ET FINANCEMENT


Les décisions d’investissement et le financement sont étroitement liés dans le domaine
de la gestion financières d’une entreprise :

Voici quelques paramètres financiers d’investissement


Ils existent 4 paramètres financiers sur l’investissement :

1. Le montant de l’investissement initial


Le montant de l’investissement initial (MII) représente la dépense que doit
supporter l’entreprise au départ pour réaliser son projet. Il comporte :

- Le prix d’achat (HT) de l’investissement, c’est le coût de fabrication ;


- Tout l’ensemble des frais accessoires (ex. transport, installation, teste MP,
droits de douane, formation de la main d’œuvre etc.) ;

- Augmentation du besoin en fonds de roulement (BFR), c’est le besoin de


financement supporté par l’entreprise à cause du décalage de paiement. En
effet la mise en place de l’investissement augmente ce décalage.

2. La durée de vie de l’investissement


Il s’agit de savoir pendant combien de temps va-t-on exploiter cet investissement ?
C’est la durée de vie économique de l’investissement qui est souvent très difficile à
déterminer. En conséquence on la remplace dans la pratique par la durée d’amortissement.

3. La valeur résiduelle de l’investissement


Il s’agit de dire/définir quelle va être la valeur de revente de l’investissement à
l’issu de la période d’exploitation. Il est souvent impossible de répondre à cette question,
en conséquence on considère qu’elle est nulle ! Si on définit une valeur de revente, on
considère que le bien va être revendu à cette valeur là à l’issue de la période
d’exploitation.

4. Les flux de trésorerie dégagés de l’investissement


Ce sont les « flux nets de trésorerie » (FNT). Quand une entreprise met en
place un investissement, elle attend que son exploitation apporte plus de recettes
que de dépenses liées au projet, et qui lui permettra de réaliser certaines économies
de coût grâce à la mise en place de ce projet. Comment les calculer ? Ils existent 2
méthodes de calcul : Remarque :

Le calcul des FNT doit se faire indépendamment du mode de financement envisagé


pour le projet. Il ne faut pas tenir compte de la manière de financement de
l’investissement. Il faut regarder si l’investissement est rentable.

Les FNT doivent être calculés après impôt sur les bénéfices. L’impôt sur les
bénéfices fait partie intégrante des décaissements du projet.

METHODE 1 DE CALCUL :
Année 1 2 3
Encaissement :
+ CA CA 1 CA 2 CA 3
+ Prix de cession X
+ Récupération BFR X
Décaissement :
- Charges variables
ENCAISSEMENT : - CA du projet évalué de manière prévisionnelle ; - Prix de
cessation du
Projet à son terme ;
- Récupération du BFR au terme du projet.
DECAISSEMENT :
- achat de matières premières (MP), campagne publicitaire, charges du personnel etc.
- impôt sur les bénéfices à calculer.

METHODE 2 DE CALCUL :
Année 1 2 3
PRODUITS :
+ CA CA 1 CA 2 CA 3
+ Prix de cession X
CHARGES :
- Charges variables
- Charges fixes
- DAP +VNC

Résultat avant impôt :

Impôt sur bénéfices 1/3 1/3 1/3

RESULTAT net :

+ DAP
+ Récupération BFR X

FNT :

Exemple : travail sur un projet d’investissement.

Valeur du matériel = 32000€ HT, amortissement linéaire sur 5ans.


Augmentation du
BFR +4000€
Etude
prévisionnelle
sur 5 ans
CA 1 = 42000 ; CA 2 = 48000 ; CA 3 = 54000 ; CA 4 = 43000 ; CA 5 =
36000 Exploitation du matériel
- Charge variable : CV1 =20000 ; CV2 = 24000 ; CV3 = 26000 ; CV4 = 22000 ; CV5 =
18000
- Charges fixes : CF = 9000/an pendant 5 ans (avant DAP, charges d’intérêts) il existe
un marché de l’occasion,
- Prix de revente au bout de 5 ans = 12000
- Financement par emprunt de 20000€ remboursables par amortissement constant de fin
période - durée 5 ans
- taux d’intérêts annuel = 8%

Année 1 2 3 4 5
Encaissement :
+ CA 42000 48000 54000 43000 36000
+ Prix de cession 12000
Décaissement :

- Charges variables -20000 -24000 -26000 -22000 -18000

- Charges fixes -9000 -9000 -9000 -9000 -9000

= Solde avant impôt 13000 15000 19000 12000 21000


- Impôt - 4333 -5000 -6333 -4000 -7000
+ économie d’impôt * +2133 +2133 +2133 +2133 +2133
+ Récupération BFR +4000
FNT 10800 12133 14800 10133 20133
Remarque :
Calcul des DAP : 32000x20% = 6400 (charge CR)
D’où l’économie d’impôt sur DAP = 1/3 x 6400 = 2133*

Compte de résultat :

Année 1 2 3 4 5
PRODUITS :
+ CA 42000 48000 54000 43000 36000
+ Prix de cession 12000
CHARGES :

- Charges variables -20000 -24000 -26000 -22000 -18000

- Charges fixes -9000 -9000 -9000 -9000 -9000

- DAP -6400 -6400 -6400 -6400 -6400


+ VCEAC* 0
Résultat avant impôt : 6600 8600 12600 5600 14600
Impôt sur bénéfices -2200 -2867 -4200 -1867 -4867
RESULTAT net : 4400 5733 8400 3733 9733
+ DAP +6400 +6400 +6400 +6400 +6400
+ Récupération BFR +4000
FNT : 10800 12133 14800 10133 20133
VCEAC= Valeur Comptable des Eléments d’Actifs Cédés (valeur nette comptable)

CONCLUSION :

Réaliser un investissement est une décision qui se pose à tout manager au cours
de sa carrière. L’investissement se distingue de la simple dépense par le fait que
ce dernier est censé produire des effets positifs pour l’entreprise sur plusieurs
années. Le choix de faire ou non un investissement est donc un problème crucial
pour toute société. L’objet de cet e-book est de présenter les différents critères
de choix qui s’offrent aux managers, d’en présenter leurs intérêts et limites.

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