Audit d'1 Clinique
Audit d'1 Clinique
Audit d'1 Clinique
L'AUDIT CLINIQUE.
SOMMAIRE
1.L'AUDIT INTERNE.
1.1. LA DEFINITION DE L'AUDIT CLINIQUE
1.2. LA STRUCTURE QUALITE.
1.3. LES ACTEURS.
1.4. LES OBJECTIFS.
• des praticiens ayants une bonne connaissance de la pratique locale. Ils appartiennent au
personnel soignant de l'unité pressentie comme champ de l'audit. L'adhésion de ces
praticiens est primordiale pour le succès de l'audit et l'application des recommandations.
• des professionnels ayant une expertise sur la pratique professionnelle ciblée par l'audit. Ils
aident à la construction du référentiel.
La direction du groupe est assurée par un responsable de projet, reconnu pour sa compétence
par les membres du groupe. Il est chargé de la coordination des actions.
Cet "auto-audit" déclenché par les prestataires de soins a en terme d'amélioration de la qualité
d'excellents résultats du fait de l'implication des praticiens dans le processus d'évaluation.
L'audit est synonyme d'assurance de la qualité des soins. Il a au niveau des établissements de
santé une double fonction.
Les attributions de chaque étape sont résumées au niveau du tableau (1) et détaillées dans ce
qui suit.
Etapes Audit Actions et objectifs des étapes de l'audit
Choix du thème Le choix du thème a auditer doit être justifié doit par:
• La constatation de dysfonctions
• l'amélioration d'une pratique de soins.
Le champ de l'audit, unité(s) de soins ciblées par l'audit, est défini.
Constitution Il a pour tâche la conduite de l'audit. La coordination entre les
d'un groupe membres du groupe est assurée par un responsable désigné par les
d'audit membres de l'équipe.
Elaboration du Des membres du groupe d'audit sont chargés:
référentiel et • de l'élaboration d'un référentiel.
choix des • du choix de critères à partir de ce document.
critères Les critères retenus permettent la construction d'une grille
d'évaluation. Ils sont à réponses binaires (oui/non - vrai/faux)
Choix de la La méthode de mesure est choisie en fonction de la pratique
méthode de évaluée, l'évaluation peut être:
mesure • rétrospective (dossiers médicaux et/ou feuilles de soins
infirmiers).
• prospective (grille d'aptitude et interview)
Recueil des Il se fait par l'intermédiaire d'une feuille de recueil des données sur
données un échantillon préalablement défini et selon la méthode retenue.
Analyse des Les données recueillies sont converties en pourcentage et en
résultats graphes.
• La représentation graphique permet la visualisation des écarts.
• La recherche des causes des écarts constatés complète l'analyse
des résultats.
Plan En fonction des écarts constatés et de causes recensées:
d'amélioration • un plan d'action et d'amélioration est établie;
et suivi • une réévaluation à terme est programmée, un rapport est rédigé.
L'audit clinique ne se justifie que s'il a pour objectif une amélioration, à terme, d'une pratique
professionnelle. Durant cette étape le groupe d'audit doit:
• choisir le thème et justifier le choix;
• définir le champ de l'audit;
• composer le groupe de pilotage du projet;
• procéder à l'inventaire de l'existant.
Le choix du thème
Le choix du thème, pratique professionnelle à évaluer, doit être justifié par la mise en
évidence d'une dysfonction dans la prestation du soin.
Le choix de sujet d'un audit peut aussi être justifié par les possibilités d'amélioration d'une
technique ou d'une prestation de soins d'utilisation fréquente.
Le choix d'un thème peut aussi être justifié par la vérification de la conformité d'un acte de
soins à de nouvelles recommandations consensuelles éditées par une société savantes.
Le champ de l'audit
Une fois le thème choisi. Le champ de l'audit défini avec précision. Il s'agit généralement
d'une ou de plusieurs unités de soins ou la dysfonction à été constatée. L’évaluation s’intéresse
aux praticiens prestataires du soin.
Des éléments, sélectionnés parmi le personnel de cette unité, vont constituer le groupe qui
aura à charge la conduite de l'audit. Ils sont soutenus par des personnes ressources compétentes
en méthodologie.
L'audit est géré et conduit par une équipe multidisciplinaire à mandat ponctuelle. Le groupe
d'audit est constitué par des pairs. Trois types de compétences s'y associent :
• des professionnels ayant une expertise sur la pratique professionnelle ciblée. Ils aident à la
construction du référentiel et au choix des critères significatifs en terme de qualité.
La groupe, composé d'une dizaine de personne, est dirigé par un responsable de projet
reconnu pour sa compétence professionnelle par les membres du groupe et appartenant à l'unité
Le groupe, une fois constitué, bénéficie d'une formation en méthodologie. Cette formation
peut être complétée si nécessaire par une initiation à la recherche bibliographique, à la lecture
critique d'un article et la rédaction d'un référentiel.
L'inventaire de l'existant
La première action à mener est un inventaire de l'état des lieux qui doit préciser les points
forts et les points faibles de la pratique à évaluer. L'inventaire de l'existant peut se faire par
interview des professionnels ou par un questionnaire anonyme auto-administré qui s'articule
autour des zones à risque de la pratique. Il peut se faire aussi par l'intermédiaire d'un
dépouillement rétrospectif des dossiers et registres de l'unité.
Au terme de cet inventaire, le ou les problèmes, leurs causes et leurs conséquences sur les
patients sont sériés et énoncés.
Le référentiel est document produit par l'équipe d'audit après une recherche bibliographique
qui doit être aussi exhaustive que possible. Le référentiel rédigé servira ultérieurement comme
protocole de soins spécifique à l'unité audité. La rédaction du référentiel obéi à méthodologie
bien définie[65] (fig.1)
Recherche bibliographique
Rédaction du protocole
Validation
Diffusion
Grade A Preuve scientifique de fort niveau affirmée par des essais comparatifs
randomisés de forte puissance, des méta-analyses et des analyses de
décision médicale.
Ainsi choisis, les critères doivent être faciles à retrouver dans les dossiers, mesurables et
significatifs de la qualité. Un critère est défini par l'ANAES comme:
"Un signe admis par le plus grand nombre permettant de porter un jugement valide sur la
conformité de la pratique évaluée. Il comporte un intitulé, un ou plusieurs éléments mesurables,
une valeur cible et une instruction pour la saisie des données."[52-60]
Pour chaque critère choisi, il est précisé le mode de recueil de l'information, la réponse
attendue (binaire), les instructions qui précisent le mode d'évaluation et la valeur cible attendue.
Une valeur cible attendue de 100% signifie que le critère doit être validé dans les cas.
Dans le cas de l'audit du sondage vésical, nous présentons à titre d'exemple quelques
critères.
Il s'agit des feuilles de recueil des données ou grilles d'évaluation dont l'élaboration se base
sur les critères préalablement sélectionnés à partir du référentiel rédigé par le groupe d'audit.
Le nombre de critères doit être limité. Il ne doit pas dépasser vingt pour une grille
d'évaluation. Les critères retenus doivent être les plus pertinents et les plus aptes à évaluer
la qualité de la pratique professionnelle dans l'unité de soins audité.
Si le nombre de critères est important, l'équipe chargée du projet peut subdiviser l'audit
clinique d'un acte de soins en plusieurs étapes si nécessairement [66].
Le nombre de critères choisis est de dix huit (18). Un document additif, expliquant le mode
de recueil des données et précisant les instructions, est à la disposition des évaluateurs.
La grille, proposée sous forme d'un tableau, est constituée de quatre colonnes. La première
colonne est attribuée au dénombrement des critères, la deuxième et troisième aux réponses et la
quatrième aux remarques de l'évaluateur en cas de situation particulière.
Une fois les critères sélectionnés, les modalités du déroulement de l'audit doivent
être précisées. Il s'agit du type d'approche, de la taille de l'échantillon, de la durée de
l'audit et du mode de recueil des données.
Le type d'approche
L'approche prospective est plus adaptée à l'évaluation des pratiques professionnelles telles
que les soins infirmiers et les actes de soins médicaux. L'approche rétrospective est utilisée en
cas de recours aux dossiers de soins en tant que source d'information. Il s'agit dans ce cas d'une
évaluation des protocoles de soins.
Elle est définie en fonction de thème de l'audit. Pour les pratiques professionnelles une série
de 30 pratiques peut suffire ( exemple: 30 sondages urinaires). En cas d'évaluation rétrospectif à
partir d'un support d'information (dossiers), l'échantillon doit être plus important ( 40 à 50
dossiers).
La durée de l'étape.
La précision des modalités de recueil des données permet la formation de ou des évaluateurs
aux techniques de recueil de l'information (observation, interview ou dépouillement des dossiers)
retenues pour l'audit en cours.
Après ces précisions, le responsable du groupe rappelle les justifications qui ont conduit au
choix du thème
Le mode de recueil de données est ensuite expliqué par des exemples concrets avec la
participation des praticiens de l'unité de soins retenue comme champ de l'audit. Il s'agit d'une
étape primordiale au bon déroulement de l'évaluation.
• observation, l'évaluateur doit être neutre et doit informer le référant au niveau de l'unité de
soins et le chef de projet des difficultés rencontrées;
• Auto évaluation, la qualité de l'information est contrôlée. En cas de biais lié à une
mauvaise information du questionnaire, une aide est proposée aux praticiens;
Mais l'utilisation de l'outil informatique reste souhaité quand elle est possible. Elle une
permet une initiation des praticiens à la saisie informatique des données. Cette formation
pourrait servir ultérieurement pour la saisie d'un dossier médical informatisé.
100%
S1
S2
90%
S3
S4 80%
S5
S6 70%
S7
60%
S8
S9 50%
S10
S11 40%
S12
30%
S13
S14 20%
S15
S16 10%
S17
0%
S18
On note au niveau de cette représentation graphique des résultats que la valeur cible n'a été
atteinte que pour trois critères. La valeur attendue pour l'ensemble des critères étant de 100%.
Cette présentation globale des résultats est suivie par une présentation plus détaillée ou sont
visualisés séparément :
L'audit clinique a pour objectif principal une valorisation des praticiens par l'intermédiaire
d'une amélioration de la qualité des soins. Il interdit leur dévalorisation pour des
dysfonctions qui sont généralement liés à une désorganisation de l'établissement.
Culpabilisés, le personnel soignant se démobilise.
Averti, formé et motivé, il corrige les dysfonctions.
En ce qui concerne le sondage vésical, les points forts sont visualisés par un graphique (1)
qui met en évidence:
• Les critères dont le score se rapproche de la valeur cible exigée, qu'on peut rapidement
parfaire;
• les critères pour lesquels la valeur cible fixée est atteinte et qu'il faudrait renfoncer et
généraliser.
100%
Met des gants à usage
unique
80%
Procède à une toilette
génitale
• L'utilisation des gants à usage unique non stériles pour la toilette génito-urinaire. Ils sont
utilisés dans 80% des pratiques auditées. Leur utilisation doit être systématique;
• la toilette génito-urinaire, réalisé dans 80% des cas, doit être systématique. Il faut
expliquer que la toilette génito-urinaire est une séquence indépendante qui précède
l'antiseptie génitale. La distinction entre ces deux séquences du sondage vésical permet
une meilleure qualité et réduit les complications infectieuses;
• La fixation du sachet collecteur au lit en position proclive, réalisée dans 80% des cas,
doit se généralisée. Elle permet d'évité les traumatismes des voies urinaires et la
surinfection par reflux des urines vers la vessie.
• le port des gants stériles, il faut signaler que la première paire de gants stériles doit être
jetée après la désinfection des organes génitaux externes;
• l'antiseptie systématique avant le sondage urinaire. On signale que l'antiseptie est une
séquence indépendante de la toilette génito-urinaire. Une paire de gants stériles est utilisée
à cet effet et jetée immédiatement après.
En ce qui concerne, toujours, le sondage urinaire, pris comme exemple, le recensement des
écarts nous permet de noter que la valeur cible, fixée à l'initiation de l'audit n'est pas atteinte pour
12 critères sur les 18 de la grille dévaluation (Fig. ).
Les écarts, visualisés par le graphique précédent, concernent toutes les séquences du sondage
vésical.
Ce listing, des séquences non conformes, est mis à la disposition des praticiens impliqués
dans l'audit. Il constitue l'ordre du jour du débat qui doit s'instaurer au sein du groupe et dont le
principal objectif est la recherche des causes des écarts constatés.
L'analyse des écarts et l'identification des causes sont d'une importance capitale pour
l'élaboration des recommandations.
Il faut féliciter les professionnels audités pour leurs performances dans la réalisation de
ses séquences et les inviter à renforcer ces acquis.
Les écarts recensés, sont passés en revue l'un après l'autre et les causes des dysfonctions sont
recherchées. Cette recherche se fait lors de la présentation des résultats en collaboration avec les
praticiens impliqués dans l'audit.
Il est demandé à ces derniers de donner les causes des écarts constatés. Les membres de
l'équipe animent le débat et recensent par écrit les arguments avancés.
A titre d'exemple, lors de la présentation des résultats concernant le sondage vésical les
arguments avancés pour expliquer les écarts sont présentés au niveau des encadrés suivants.
Le premier exemple concerne la prescription médicale du sondage urinaire qui pourrait éviter
des pratiques inutiles et des expositions injustifiées au risque infectieux. La valeur cible attendue
est de 100%. Le résultat donné par l'évaluation est 20%.
Le deuxième exemple concerne le lavage des mains durant sondage urinaire. La valeur cible
attendue pour le lavage simple des mains et le lavage antiseptique est de 100%. Les résultats
obtenus sont de 50% pour le lavage simple et de 10% pour le lavage antiseptique.
Le troisième exemple concerne le sondage vésical clos qui se résume en une connexion de la
sonde urinaire au sac collecteur avant le sondage urinaire. Il n'est réalisé que 10% des praticiens
paramédicaux.
Tous les écarts recensés sont analysés successivement et les raisons invoquées par les
praticiens pour les expliquer sont consignées par écrit. Ces explications permettent
l'identification des causes des écarts qui sont classées en quatre rubriques:
• Professionnelles: qualité des praticiens dont la formation de base est insuffisante et qui ne
bénéficient pas de formation continue.
• Institutionnelles : moyens mis à la disposition des praticiens.
• Personnelles : démobilisation, inaptitude.
• Organisationnelles : organisation des soins et délimitation des prérogatives, la
désorganisation traduit l'absence de protocoles pour les soins médicaux et de fiches
techniques pour les soins infirmiers.
Les causes ainsi déterminées et attribuées à des rubriques, sont présentées à l'ensemble des
praticiens de ou des unités de soins audités pour discussion et approbation.
Les causes des écarts, une fois validées et admises par l'ensemble des participants à l'audit
clinique, sont classées en priorités. Les plus déterminantes en matière de qualité et les plus
accessibles à des actions correctrices sont sélectionnées.
Elles doivent être de nombre réduit afin de faciliter l'élaboration d'un plan d'amélioration
réalisable et que l'équipe d'audit peu contrôlée. L'amélioration de la qualité des soins se fait étape
par étape.
Il faut se souvenir que l'audit clinique est répétitif et que la correction des écarts se
fait par étape. Un nombre important de recommandations est à l'origine d'une
dilution des responsabilités et conduit à l'échec.
En ce qui concerne le sondage vésical, il a été décidé en accord avec tous les acteurs que le
plan d'amélioration va s'articuler dans un premier temps autour:
L'élaboration d'un plan d’amélioration ou plan d’action se fait en concertation avec tous les
professionnels.
Il doit être organisé en fonction des priorités préalablement définies et de la faisabilité des
actions correctrices.
Les mesures correctrices sont des recommandations précises, rédigées et diffusées le plus
largement possible au niveau des praticiens de l'unité.
Pour les pratiques médicales, elles sont élaborées sous formes de directives qui présentent les
différentes situations cliniques et les alternatives thérapeutiques appropriées à la prise en charge
des variantes de l'affection auditée.
En ce qui concerne les soins infirmiers, les mesures correctrices s'articulent autour de
protocoles de soins et de fiches techniques décrivant la pratique idéale de la pratique auditée.
Un calendrier prévisionnel est établi et un responsable est désigné pour chaque action. Le
chef de projet est responsable de l'application du plan d'amélioration et du respect des délais.
Ce plan d'action comporte des actions communes pour toutes les unités de soins et des actions
spécifiques pour chaque unité si besoin.
A titre d'exemple, nous revenons au sondage vésical, un plan d'amélioration a été décidé, les
principaux axes de celui ci sont présentés au niveau de l'encadré suivant.
La délimitation des actions à entreprendre, permet une attribution des responsabilités pour
chaque tâche et l'élaboration d'un calendrier.
En ce qui concerne, le sondage urinaire, le délai retenu pour la correction des écarts
prioritaires est de 06 mois. Un nouvel audit est prévu à l'issue de cette période.
Formation continue:
• Sondage urinaire clos 1 mois M. M. PEPM assisté de
• Lavage des mains et la 2 mois M. Z. cadre infirmier
• Prévention des infections nosocomiales 3 mois Dr T. M. B hygiénistes de
l'établissement
Le plan d'action est soumis à l'approbation de tous les professionnels concernés par l'audit.
Une fois adopté, les modalités de son suivi sont précisées.
La présentation d'un plan d'amélioration n'est qu'une étape de l'audit, celui ci s'inscrit dans
une démarche d'amélioration continue. En conséquence, Il est répétitif et se continue par une
réévaluation à terme de l'impact des actions correctrices sur la qualité de la pratique évaluée.
Le groupe d'audit est chargé en collaboration avec les responsables des unités de soins
auditées du suivi du plan d'amélioration. Il prévoit un nouvel audit au niveau des mêmes unités.
La même grille dévaluation, modifiée éventuellement en fonction des résultats précédents et du
plan d’amélioration, est utilisée.
3. LE RAPPORT D'AUDIT.
Le document rédigé par le groupe audit sous la direction du responsable du projet est un
compte rendu qui décrit la réalisation de l'audit étapes par étapes.
Il précise pour chaque étape les objectifs, la méthode utilisée, les actions menées, les résultats
obtenus et les problèmes rencontrés.
Il insiste sur les résultats en précisant les écarts constatés et les causes aux quels sont
imputées ces dysfonctions. Il détaille le plan d’amélioration retenu à l’issue de l’audit.
Pour chaque étape, on précise les objectifs de l'étape, les méthodes utilisée et les résultats
d'étape.