Management Et Contrôle de Gestion: Manuel
Management Et Contrôle de Gestion: Manuel
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Management
et contrôle
de gestion
MANUEL
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DSCG 3
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Management
et contrôle
de gestion
MANUEL
4e édition
Maquette de couverture :
Studio Piaude
Maquette intérieure :
Caroline Joubert
© Dunod, 2017
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-076494-5
ISBN 1269-8792
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Sommaire
Présentation 1
Introduction 48
V
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Sommaire
Introduction 152
VI
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Sommaire
Introduction 248
Entraînement
Annexes
Corrigés 308
Index 389
VII
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IX
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Présentation
Pour préparer au mieux à l’épreuve n° 3 du DSCG, en intégrant les connaissances néces-
saires et en tenant compte de la nature des questions posées à l’examen, l’ouvrage se fixe
trois objectifs :
••positionner les connaissances ;
••synthétiser l’essentiel en proposant à la fin de chaque chapitre les idées clés, un corpus de
définitions ainsi qu’un corpus de concepts et de théories ;
••se préparer à l’examen avec des quiz, des applications à partir de cas semblables à ceux de
l’épreuve, des études de cas ainsi qu’un sujet d’annales corrigé.
■ Structure des chapitres
L’ouvrage propose pour chaque chapitre :
••un cours structuré associant management et contrôle de gestion ;
••l’essentiel regroupé en trois points : une synthèse du cours, l’ensemble des définitions,
les concepts et théories associés au cours (les notions faisant l’objet d’une définition ou
présentées dans les concepts et théories sont signalées en gras et couleur) ;
••des exercices : un quiz, suivi de deux applications et d’une étude de cas.
■ La logique de présentation des connaissances
L’incertitude et la complexité des environnements actuels des organisations, les objectifs et
les paradoxes du management conduisent à demander au contrôle de gestion de nombreux
outils pour prévoir, planifier, coordonner, suivre, contrôler, améliorer toutes les activités
des entreprises. C’est pourquoi il semble pertinent de relier les thèmes de management et
ceux de contrôle de gestion par domaine, pour en montrer les interdépendances positives
mais aussi les limites, les tensions et les paradoxes potentiels.
De même, il est nécessaire de bien comprendre comment le contrôle de gestion aide aussi
bien le management organisationnel que le management stratégique, autant de manière
statique que dynamique.
Ainsi la progression et la logique d’analyse du manuel sont les suivantes :
••sont d’abord définis le périmètre, les objectifs et les champs du contrôle de gestion pour
le management actuel des organisations ;
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••puis le management organisationnel est présenté avec les choix fondamentaux à effec-
tuer et comment le contrôle de gestion y contribue : structure et contrôle de gestion,
gouvernance et contrôle de gestion, ressources humaines et contrôle de gestion ;
••le management stratégique est ensuite appréhendé dans sa dynamique de fonctionne-
ment avec le rôle du contrôle de gestion dans chacune de ses étapes : diagnostic stra-
tégique et contrôle de gestion, déploiement stratégique (mise en place) et contrôle de
gestion, pilotage (suivi) stratégique et contrôle de gestion ;
••enfin l’analyse du changement permet d’associer les dimensions organisationnelles et stra-
tégiques et de montrer comment le contrôle de gestion aide à la gestion du changement.
1
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Présentation
2
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Présentation
CHAPITRE
Le management actuel
1 et le contrôle de gestion
A L’évolution du rôle du contrôle de gestion
1 Le management actuel
2 L’émergence et la place du contrôle de gestion
3 Les rôles actuels du contrôle de gestion
4 Le contrôleur de gestion
B L’extension des outils du contrôle de gestion
1 Les sources d’information pour le contrôle de gestion
2 Les différents outils du contrôle de gestion et l’apport de l’informatique
3 La dimension culturelle des outils de gestion
L’essentiel • Se préparer à l’examen
Il s’agit de bien délimiter le cadre du management actuel des organisations, tant stratégique
qu’organisationnel, les objectifs et les contraintes du pilotage de la performance globale,
pour comprendre les champs du contrôle de gestion, les objectifs et les outils à construire et
à interpréter ainsi que les missions assignées aux contrôleurs de gestion.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Le management doit alors gérer des paradoxes et déterminer des seuils d’acceptabilité :
–– des paradoxes entre des objectifs économiques, financiers et sociaux, environnementaux ;
–– des paradoxes entre le temps (quel rythme ?) et l’espace (quelles frontières ?) ;
–– des paradoxes entre le réel (production physique) et le virtuel (dématérialisation des
fonctions et des services).
croissance des marchés, il devient nécessaire de mesurer les coûts de toutes les fonctions de
l’organisation (commerciale, ressources humaines), de prévoir les recettes et les dépenses et
de responsabiliser les directeurs. Ainsi, le contrôle de gestion ajoute au calcul et à l’analyse
des coûts la gestion budgétaire, c’est-à-dire la mise en place de données prévisionnelles appe-
lées budgets avec un suivi des réalisations pour en mesurer les écarts. Les budgets permettent
de piloter la relation d’interdépendance entre niveau stratégique et niveau opérationnel.
Ainsi, il apparaît une première définition académique du contrôle de gestion en 1965 par
R. N. Antony :
« Le contrôle de gestion est le processus par lequel les dirigeants s’assurent que les res-
sources sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience
(par rapport aux moyens employés) pour réaliser les objectifs de l’organisation. »
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
À partir des années 1980, une recherche de flexibilité et de réactivité des entreprises se super-
pose, voire se substitue à la seule recherche de productivité. Cette quête de flexibilité, à
laquelle s’est adossée celle de l’innovation dans les années 1990, est allée de pair avec l’émer-
gence de nouvelles configurations organisationnelles, elles-mêmes soutenues par l’évolution
des technologies de l’information et de la communication. Ainsi, les organisations sont-elles
devenues moins fonctionnelles et moins cloisonnées ; on parle alors d’organisations trans-
versales, en processus, en projet, d’entreprises innovantes, apprenantes, libérées…
Il s’agit alors de les piloter sur de nouveaux critères avec de nouvelles variables et on
demande au contrôle de gestion de construire des indicateurs plus souples et plus adaptés
à ces objectifs et ces caractéristiques ; le contrôle de gestion devient un outil pour suivre les
performances avec des tableaux de bord, pour conseiller et améliorer au-delà du contrôle.
H. Bouquin, en 1998, propose une nouvelle définition :
« Le contrôle de gestion aide les managers à comprendre l’avenir et à agir en conséquence ; il
aide les managers à orienter, sinon maîtriser les actions des collaborateurs et partenaires. »
2.2 La place du contrôle de gestion dans les systèmes d’information de l’entreprise
a) Le système d’information « contrôle de gestion »
Le système d’information « contrôle de gestion » et sa production d’informations font par-
tie des systèmes d’information essentiels pour manager une organisation, même si sa mise
en place et son utilisation ne sont pas « légalement » obligatoires comme la comptabilité
financière.
Il faut comprendre le contrôle de gestion comme une loupe focalisée sur le fonctionnement
interne de l’organisation pour compléter l’approche financière externe de la comptabilité.
• Cadre obligatoire
• Cadre choisi
• Annuel
• Temporalité choisie
• De l’externe à l’interne
• Interne
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
••Le contrôle de gestion s’insère dans le dispositif global de contrôle de toute organisation
(cf. chapitre 2).
C’est pourquoi il faut le positionner par rapport au processus de contrôle interne.
••Le contrôle interne a été élaboré dans les années 1950 comme une démarche pour que les
entreprises s’assurent du respect et de la qualité des procédures de gestion utilisées, quitte à
les améliorer le cas échéant.
Selon le COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission), le
contrôle interne est un ensemble de dispositifs visant à assurer :
–– la sauvegarde des biens ;
–– la fiabilité et l’exhaustivité de l’information ;
–– le respect des politiques, plans, procédures, lois et règlements ;
–– l’utilisation économique et efficace des ressources ;
–– la réalisation des objectifs d’une activité ou d’un programme.
Le contrôle de gestion participe à ces processus. La relation entre le contrôle de gestion et
le contrôle interne est double. D’une part, un contrôle de gestion efficace ne peut fonction-
ner sans qu’un contrôle interne minimum assure la fiabilité des informations utilisées par
celui-ci. D’autre part, un contrôle de gestion performant produit des informations pour le
contrôle interne.
Il est possible de lister les intérêts pour le contrôle de gestion par rapport aux 6 points clés
du contrôle interne.
Contrôle interne et contrôle de gestion
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
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Entreprise
Environnement de contrôle
Définition des objectifs
Identification des événements
Évaluation des risques
Traitement des risques
Activités de contrôle
Information et communication
Pilotage
Référentiel COSO.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
EXEMPLE
Total a mis en place une direction « contrôle interne et audit groupe » qui compte 79 salariés en 2015 pour
180 missions d’audit interne réalisées. Ainsi, il est possible de positionner les différents systèmes d’informa-
tion et leur interdépendance pour les entreprises
Analyse financière
Ratios
Comptabilité
financière
•Compte résultat
Contrôle de gestion
•Bilan
•Coûts
•Écarts
•Budgets
•Indicateurs
Audit Audit
Contrôle interne
EXEMPLE
Les missions du contrôle de gestion chez Nestlé
« Ma mission, c’est de fournir l’information la plus fiable possible, la plus juste et le plus rapidement pos-
sible… (…) et en parallèle, assurer un bon environnement de contrôle interne. Ce peut être des informations
financières, sur la concurrence, tout type d’informations qu’on a pu voir et qui sont relatives au business. Au
quotidien, il y a 3 activités principales : une partie élaboration du business plan et du budget, une partie sur
le pilotage de la clôture et du résultat, une partie sur le contrôle interne et son environnement. Le rôle du
contrôle de gestion, c’est vraiment de challenger la stratégie, d’apporter un regard critique et nouveau, regar-
der les choses sous une perspective nouvelle et bien identifier les risques et les opportunités, par exemple,
un nouveau marché. Une fois une stratégie adoptée, il va falloir la traduire en chiffres et voir concrètement
son impact en termes financiers. »
Florence chez Nestlé, « Tous les métiers chez Nestlé », www.jobsteaser.com, 2017.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Depuis une quinzaine d’années, on assiste à une forte demande d’élargissement du champ
d’action de l’audit ; toutes les parties prenantes de la gouvernance de l’entreprise (action-
naires, salariés, clients, fournisseurs, banquiers, société civile) souhaitent une régulation de
leurs relations de pouvoir au sein de ces systèmes complexes et demandent des audits dans
tous les domaines de la gestion, pour étudier la performance de l’entreprise, tant en termes
d’efficacité que d’efficience.
■ Audit, performance et responsabilité
L’audit, dans son approche actuelle, est fortement lié à l’analyse et au pilotage de la perfor-
mance d’une entreprise ; les parties prenantes demandent que l’audit fournisse des informa-
tions sur la qualité des procédures utilisées par les décideurs, tant pour contrôler l’efficacité
(résultats) que l’efficience (moyens). Si la performance du système de contrôle mis en place
par une organisation est l’objet même d’un audit, il peut être difficile de décliner les moyens
et les résultats, qui ne sont pas nécessairement dans le champ de l’audit.
De plus, en associant audit et performance, on demande alors à l’audit de délimiter et de
« pointer » les responsabilités des décideurs et des gestionnaires de l’organisation ainsi que,
de manière dynamique, d’aider l’apprentissage des acteurs pour améliorer les procédures et
le fonctionnement de l’organisation. C’est une extension importante et délicate qui apparaît
et qui perturbe les frontières et les liens de l’audit et du contrôle de gestion.
■ Quelques effets de l’élargissement de l’audit
Plusieurs débats émergent en observant les pratiques et les résultats de ces nouvelles formes
d’audit.
••En premier lieu, il apparaît qu’il est difficile de mettre en place des systèmes de contrôle
pertinents pour tous les acteurs, avec leurs objectifs et leurs priorités contradictoires.
De plus, la prolifération des procédures de contrôle perturbe le fonctionnement de l’orga-
nisation et le travail des acteurs (« il est difficile d’obtenir les informations requises quant
à la performance de l’agent sans noyer le principal sous la paperasse. Mettre au point un
système de retour de l’information, conforme aux souhaits du principal, sans interférer avec
le travail de l’agent est délicat »(1)).
••En second lieu, les systèmes d’information qui ont proliféré en parallèle des besoins de
l’audit n’ont pas toujours facilité son fonctionnement ; trop d’informations, pas toujours
directement utiles, ont pu avoir des effets pervers (suspicion, erreurs de diagnostic) au sein
des organisations et chez les acteurs.
De ces deux premiers points, il résulte des conséquences sur le degré de confiance diffusé
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dans ces organisations ; au lieu d’assurer plus de transparence, plus d’informations sur la
fiabilité de la performance d’une entreprise et donc de renforcer la confiance des parties
prenantes, on a pu constater des effets inverses et un amoindrissement de la confiance en
interne comme en externe.
Ainsi, il apparaît une « réglementation contre-productive » puisqu’en améliorant le contrôle,
on le rend lui-même contre-productif et donc inutile.
En dernier lieu, il est important de noter le lien de plus en plus fort qui se noue entre audit
et risque ; toutes les parties prenantes souhaitent aujourd’hui que les entreprises maîtrisent
et gèrent toutes les formes de risques financiers, industriels, sociaux, environnementaux,
(1) D. F. Kettl, Sharing Power : Public Gouvernance and Private Markets, The Brookings Institution, 1993.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
politiques, etc., et l’audit peut apparaître comme un moyen de traiter ces risques et d’apaiser
les angoisses de la société. « Il n’y a pas de risque en soi, mais en même temps, tout est risque.
Tout dépend de l’analyse du danger et de la manière dont on considère l’événement. »(1)
d) Le contrôle de gestion et les autres formes de contrôle
Le contrôle de gestion, dans sa forme première, est conçu pour une organisation simple,
stable, avec des processus opérationnels récurrents, facilement modélisable. Il permet alors
de contrôler les réalisations de la fonction de production et d’en calculer les coûts pour
éventuellement recentrer les actions.
Avec la complexification de l’organisation et de ses activités, le contrôle de gestion s’est adapté
avec des améliorations et des enrichissements permanents dans ses outils, ses démarches.
Mais le contrôle de gestion ne peut constituer le seul moyen de contrôler une organisation.
D’autres formes de contrôle coexistent, parfois en liaison avec le contrôle de gestion, par-
fois de manière complètement autonome. L’ensemble de ces formes de contrôle constitue
la gouvernance de l’entreprise pour vérifier l’adéquation des décisions des dirigeants aux
objectifs fixés par l’entreprise, face aux diverses parties prenantes de l’organisation.
On peut regrouper ces contrôles en deux groupes, interne et externe.
■ Le contrôle en externe
Il peut s’effectuer par les marchés et par des acteurs spécifiques.(2)
Le contrôle selon les acteurs
En fonction des biens et des services proposés, de leurs prix et des
Le marché
prestations associées, les clients vont accepter ou rejeter les offres des
des clients
entreprises, exerçant ainsi un contrôle direct au travers des produits.
Les marchés La cotation boursière reflète le jugement que portent les investisseurs
sur la politique de la firme, sur ses résultats et ses performances ; ainsi
Le marché
le marché financier exerce un contrôle en sanctionnant des décisions
financier
de dirigeants, non conformes à leurs attentes, ou au contraire, en les
valorisant.
En tant que partenaires des entreprises, en aidant celles-ci dans leur
Les
financement de l’exploitation et des investissements, les banques
intermédiaires
demandent des informations sur leur gestion, contrôlant ainsi leurs
financiers
décisions et leurs actions.
l’audit est défini comme « une activité qui applique, en toute
indépendance, des procédures cohérentes et des normes d’examen, en
vue d’évaluer l’adéquation et le fonctionnement de tout ou partie des
Les acteurs opérations menées dans une organisation par référence à des normes2 ».
spécifiques L’audit porte aussi bien sur des procédures financières et comptables
Les audits que des procédures juridiques, fiscales, organisationnelles,
externes informationnelles ; aujourd’hui, on étend son champ d’action à
des audits de qualité, des audits sociaux et environnementaux. Ces
contrôles de conformité aux règles édictées par une organisation sont
la plupart du temps faits par des auditeurs externes (d’où le terme
d’audit externe), mais ils peuvent aussi être réalisés par des acteurs de
l’entreprise (ou audit interne évoqué dans le paragraphe suivant).
(1) F. Ewald, Insurance and Risk, the Foucault Effect, Harvester Wheatscheaf, 1991.
(2) Définition de H. Bouquin, Audit opérationnel, Economica, 1991.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Le contrôle de gestion est construit, plus ou moins implicitement, avec un certain nombre
d’hypothèses :
–– le fonctionnement de la structure doit être assez simple et assez stable pour pouvoir être
modélisé, au moins sur une période, pour être traduit dans un système de coût « calcu-
lable » et « compréhensible » ;
–– les objectifs de l’entreprise doivent être exprimables ;
–– les résultats et les écarts mesurables pour que le contrôle de gestion aide à définir les
actions à mener.
Ces conditions ne sont pas toutes remplies et face à l’environnement évolutif, le contrôle de
gestion ne peut, à lui seul, aider aux changements de structure nécessaires et accompagner
les modifications de comportement des acteurs.
Il faut donc élargir l’analyse des systèmes de régulation disponibles au sein des organisations
pour piloter la structure et son évolution, les acteurs et leurs comportements.
A. Burlaud en propose plusieurs que l’on pourrait rassembler en deux groupes.
••Le contrôle par le fonctionnement de l’organisation : par la hiérarchie, les règles et procédures.
La hiérarchie, par ses ordres, ses directives, peut orienter des actions, des comportements
et donc faire évoluer une structure en fonction des orientations choisies. Le contrôle par la
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hiérarchie permet un suivi direct et une coordination plus grande des actions. En revanche,
il peut apparaître comme moins motivant pour les acteurs que le contrôle de gestion, qui
induit une certaine responsabilisation.
Les règles et les procédures constituent aussi un contrôle pour canaliser les comportements
des acteurs au sein d’une structure ; en les modifiant, il est donc possible de modifier le
fonctionnement d’une organisation. Pour Burlaud et Simon, le règlement a deux qualités :
en formalisant le savoir-faire il permet la capitalisation de connaissances pour l’organisa-
tion et ensuite sa diffusion auprès des acteurs pour augmenter la flexibilité de la structure.
••Le contrôle par les valeurs de l’organisation : la culture de l’entreprise, le contrôle
clanique, l’éthique.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
La culture, l’esprit d’entreprise, les valeurs, les rites permettent de façonner la pensée et
donc canaliser les comportements, les choix et les actions des acteurs.
Un métier avec des techniques spécifiques peut également constituer un contrôle sur des
individus, acceptant ou non leurs actions tel un club ou un clan.
L’éthique peut aussi devenir une forme de contrôle par des règles et des chartes mises en
place, de manière plus ou moins formelle (telle l’alerte éthique).
Ainsi, le contrôle apparaît à plusieurs niveaux sous plusieurs formes, ce qui incite à parler
des contrôles de gestion plutôt que du contrôle. Il s’agit de délimiter les points d’impacts du
contrôle de gestion en fonction de quatre critères qui se combinent au sein des organisations :
Synthèse des points d’impact du contrôle de gestion
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
l’ensemble des activités pour aider, en temps réel, les prises de décision tout au long des
processus stratégiques et opérationnels.
Le contrôle de gestion apparaît comme un processus articulant le long terme avec le court terme,
de la stratégie à l’exécution. C’est pourquoi il existe deux fonctions essentielles complémentaires
du contrôle de gestion :
–– informer les décideurs : par des coûts, des budgets, des indicateurs, des tableaux de bord, pour
aider aux décisions stratégiques, tactiques et opérationnelles ; mettre en relation les objectifs et
les ressources, gérer la performance par le couple valeur/coût ;
–– aider à réguler les comportements des acteurs, à gérer le changement organisationnel, à
améliorer les processus de fonctionnement de la structure.
De manière générale, les méthodes du contrôle de gestion visent à identifier ou à construire l’in-
formation pertinente, la codifier, l’analyser et à la faire remonter le long d’une chaîne d’acteurs.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Le contrôleur de gestion peut être également impliqué, de façon plus marginale, dans la
fourniture d’informations destinées au reporting sociétal et environnemental. On désigne
par ce terme les rapports destinés aux actionnaires mais aussi aux autres parties prenantes
(distributeurs, consommateurs, collectivités locales, ONG, consommateurs, salariés actuels
et potentiels).
À ce niveau, il est nécessaire pour le contrôleur de gestion de disposer d’un système d’in-
formations sociétales et environnementales adapté. Il peut, en effet, être amené à calculer
les charges engagées par l’organisation ou déterminer des indicateurs d’activité pour ce
qui est des actions en faveur des salariés, du développement durable ou du commerce
équitable.
Selon les objectifs de l’organisation, ces informations peuvent être utilisées comme instru-
ment de promotion et de dialogue avec les parties prenantes mais elles peuvent être égale-
ment intégrées dans le système de contrôle de gestion en tant qu’indicateurs.
c) Gestion stratégique : le contrôle de gestion pour aider la décision stratégique
et à la mise en œuvre de la stratégie
Le contrôleur de gestion est de plus en plus amené à jouer un rôle de conseil auprès des opé-
rationnels et de la direction générale, en particulier pour évaluer avec eux les conséquences
économiques et financières de leurs décisions.
••Il va aider à l’élaboration des choix stratégiques par la mise en place d’outils d’aide
à la décision adaptés tels que :
–– des méthodes de choix d’investissements incluant la dimension stratégique en prenant en
compte des éléments extra-comptables, telles l’amélioration de la qualité, une flexibilité
accrue, une meilleure coordination, ceci grâce à une analyse multicritères ou à un chif-
frage des coûts d’opportunités ;
–– des études de rentabilité des produits sur leur cycle de vie avec prise en compte des coûts
de conception et des coûts de retraits et mise en place de méthodes d’analyse des coûts
permettant d’éclairer les opérationnels sur les meilleurs choix de conception ;
–– la détermination de l’efficience des activités et des processus de l’entreprise par une ana-
lyse transversale des coûts (comptabilité ABC) facilitant ainsi les décisions d’externalisa-
tion ou de réallocation de ressources ;
–– le recueil, traitement et analyse d’informations externes en provenance de la clientèle ou
des concurrents et permettant aux dirigeants de se positionner au mieux.
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••Il va assurer également l’intégration de ces choix stratégiques avec les plans d’ac-
tions annuels et pluriannuels (ce qui est classique) mais également avec la gestion
opérationnelle.
Il va construire un système budgétaire et de calcul de coûts cohérent avec le découpage en
domaines d’activité stratégiques.
Il va mettre un système de tableaux de bord adaptés, intégrant des indicateurs stratégiques
comptables mais aussi extracomptables.
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Ainsi, le terme de « Contrôle » dans « Contrôle de gestion » ne reflète qu’une partie des rôles
actuels, même si cela a constitué, historiquement, l’objectif de son fondement.
Il est possible de présenter les rôles actuels du contrôle de gestion de manière opération-
nelle à partir de verbes d’action :
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
Conseiller
Coordonnateur
X.B. Bouin et F.X. Simon dressent le portrait robot du contrôleur de gestion idéal en 2015 :
–– des qualités techniques : rigoureux, fiable, cohérent, capable de synthèse, maîtrisant les
délais, connaissant les outils ;
–– des qualités humaines : honnêteté et humilité, esprit d’entreprise, ouverture et écoute,
créativité et critique, capacité à former, persuader, gérer les conflits
EXEMPLES
La délimitation de la fonction « contrôleur de gestion » pour le cabinet KPMG
KPMG, cabinet international d’expertise, de conseil et d’audit pour les entreprises dans les domaines de la
stratégie, de la finance et de la comptabilité, de l’organisation et des systèmes d’information, a cherché à
mieux piloter chaque « dossier » par un contrôle de gestion plus efficace, avec des techniques et des com-
portements différents.
Logiciels
intégrés Contrôle Pilotage des variables quantitatives et qualitatives des dossiers traités
et base de gestion
de données
Expertise
Audit Conseil
comptable
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Ainsi, avec la mise en place des systèmes d’information intégrés ERP, qui relient les logiciels de traitement
de tous les processus (vente, production, RH, compta…, avec une multitude de données), KMPG examine
comment les rôles du contrôleur de gestion doivent évoluer :
–– il ne produit plus seulement des chiffres, mais il doit trier, filtrer, synthétiser la quantité des informations
présentées ; les chiffres seuls sont peu importants et ne servent à rien ; le contrôleur doit les intégrer dans
le contexte de l’organisation et ses spécificités ;
–– il ne doit pas seulement aligner des informations mais leur donner du sens et repérer les signaux faibles
pour alerter les décideurs ;
–– il doit être un conseiller, un animateur pour toutes les fonctions ; il ne contrôle pas seulement les actions
réalisées mais aide les opérationnels à piloter leurs variables avec des outils qu’ils construisent, améliorent
ensemble. C’est un partenaire pour aider aux processus décisionnels à tous les niveaux de la hiérarchie ;
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
–– le contrôleur doit travailler avec le contrôle interne et l’audit pour assurer la cohérence entre les processus,
gérer les risques associés pour atteindre la sécurité requise.
(D’après interview privée, janvier 2017)
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
–– il aide dans la définition de la politique générale du groupe et les grands choix straté-
giques par le biais du processus de planification.
EXEMPLE
« RESPONSABLE CONTRÔLE DE GESTION CENTRAL
Filiale d’un grand groupe industriel international (CA : 1,5 milliard d’euros, 2 000 personnes), implantée
dans une grande ville de la région centre-est recherche un responsable contrôle de gestion central.
Rattaché au Directeur financier, à ce poste stratégique, et dans le cadre de la nouvelle politique industrielle,
vous êtes le véritable « patron » du contrôle de gestion. Vous traduisez en terme financier les objectifs de
l’entreprise, élaborez les budgets, optimisez les instruments nécessaires au contrôle de gestion, analysez avec
pertinence les données de gestion, préconisez des axes de progrès et assurez le reporting. Vous apportez de
véritables outils d’aide à la décision et contribuez à l’amélioration de nos résultats.
Vous encadrez une petite équipe et assurez un rôle fonctionnel en coordonnant, dans votre domaine, l’en-
semble des contrôleurs de gestion ou directeurs de nos différents sites en France ou à l’étranger. Vous pouvez
être amené à vous déplacer au sein de nos filiales (une vingtaine d’entités industrielles ou commerciales).
De formation supérieure (HEC, ESC, troisième cycle universitaire…), vous êtes un professionnel du contrôle
de gestion et justifiez d’une solide expérience d’au moins huit ans au sein d’un groupe industriel (grandes
séries), dans un environnement international.
Pour vos qualités relationnelles, à la fois déterminé, ouvert et adaptable, vous saurez faire adhérer vos
interlocuteurs aux projets dont vous aurez la responsabilité. Votre fort potentiel, votre sens pédagogique,
vos compétences techniques sont autant d’atouts pour réussir à ce poste et évoluer au sein de notre Groupe.
Vous parlez couramment anglais et vous maîtrisez l’outil informatique. »
spécificités de leur métier et celles du contrôle de gestion central pour qui la priorité est de
bâtir un système d’information homogène.
EXEMPLE
« La direction financière d’un équipementier automobile implanté mondialement (8 000 personnes) recherche :
DEUX CONTRÔLEURS DE GESTION
Rattachés au Contrôleur Financier Marché, vous aurez pour mission l’analyse et le suivi de performances des
marchés de la Division Diesel, et devrez assurer en liaison avec chaque site :
–– l’analyse des centres de profits,
–– l’élaboration et le suivi des tableaux de bord des usines rattachées aux marchés,
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
EXEMPLES
« CONTRÔLEUR DE GESTION DE PRODUCTION
Rattaché au Directeur du Contrôle de gestion, vous mettez en place les standards et outils assurant le suivi
des performances de production (base de données, tableaux de bord, EIS), vous participez aux plans, budgets
et révisés de production, vous vous assurez de la fiabilité des chiffres diffusés et œuvrez à la sensibilisation
financière des intervenants, vous effectuez des analyses spécifiques ponctuelles, participez à la mise en place
du Contrôle Interne et, plus généralement, aux missions de la Direction du Contrôle de gestion.
De formation supérieure (Grande École d’Ingénieurs et MBA), avec une expérience de 2 à 3 ans dans un
environnement technique (Production ou Contrôle de gestion Industriel), vous êtes bilingue anglais et avez
un goût marqué pour l’analyse des chiffres et une parfaite maîtrise de l’outil informatique. »
« CONTRÔLEUR DE GESTION INTERNATIONAL
Rattaché au Directeur du Contrôleur de gestion, vous assurez le suivi de l’activité des filiales ou joint ventures
de distribution et des Agents à l’étranger. Vous participez aux plans, budgets et révisés des entités de dis-
tribution, en concertation avec les régions et/ou notre société, vous vous assurez de la fiabilité des chiffres
diffusés et vous œuvrez à la sensibilisation financière des intervenants, effectuez des analyses spécifiques
ponctuelles, participez à la mise en place du Contrôle Interne et, plus généralement, aux missions de la
Direction du Contrôle de gestion. De formation supérieure (Grande École de commerce), avec une expérience
de 3 à 5 ans dans un environnement de distribution international, vous êtes trilingue anglais et espagnol
(ou une autre langue étrangère), vous maîtrisez l’outil informatique et les bases de données de reporting. »
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Chapitre 1 – Le management actuel et le contrôle de gestion
L’éthique est comprise aujourd’hui comme l’attitude des entreprises à intégrer dans leurs
choix économiques, le respect des salariés avec des conditions de travail correctes, l’infor-
mation des clients et des actionnaires sur leurs produits et stratégies, la prise en compte des
effets de leur pollution, la participation à la vie sociale de la communauté (mécénat, spon-
soring, fondation), le placement dans des fonds éthiques.
Ce champ large et ambitieux pour les entreprises oblige celles-ci à mettre en place une ges-
tion de l’éthique, comme une nouvelle variable de gestion.
Aujourd’hui, le mot éthique apparaît comme sous-jacent à tout le débat financier et ges-
tionnaire actuel sur la gouvernance, la responsabilité sociétale et la production d’informa-
tions associée à cette responsabilité, la prise en compte des éléments immatériels dans les
évaluations chiffrées. Certes, l’éthique à un coût mais les organisations savent mal le chiffrer
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et savent mal le comptabiliser (investissement) ; elles savent encore plus difficilement esti-
mer et mesurer le retour sur investissement dans une perspective financière de rentabilité.
Plusieurs principes éthiques pour le fonctionnement des entreprises s’appliquent au
contrôle et au contrôleur de gestion.
b) Les principes éthiques du contrôle interne transférables au contrôleur de gestion
■ Principe d’organisation
L’organisation du système de contrôle doit être pensée au préalable de façon à assurer un
minimum d’efficacité et de cohérence et non résulter d’un empilement d’outils mis en place
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