Portrait Des Saucisses
Portrait Des Saucisses
Portrait Des Saucisses
saucisses
disponibles au Québec
2019
AUTEURS
Julie Perron Dt.P., M.Sc. – Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Université Laval
Sonia Pomerleau Dt.P., M.Sc. – Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Université Laval
Pierre Gagnon B.Sc. – Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Université Laval
Véronique Provencher Dt.P., Ph.D. – Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Université Laval
AVEC LA COLLABORATION DE
Laurélie Trudel M.Sc. – Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Université Laval
REMERCIEMENTS
Les auteurs souhaitent remercier Émilie Bernier et Florence Boutin ainsi que les membres du comité
scientifique de l’Observatoire pour leur précieuse collaboration.
Cette publication est rendue possible grâce à la participation financière du ministère de la Santé et des
Services sociaux du Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, du
ministère de l’Économie et de l’Innovation, de la Fondation canadienne pour l’innovation et de l’Institut sur
la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval.
Ce document est disponible intégralement en format électronique (PDF) sur le site Web de l’Observatoire
de la qualité de l’offre alimentaire au offrealimentaire.ca
Les données contenues dans le document peuvent être citées, à condition d’en mentionner la source.
En somme
Les résultats de cette étude portant sur les saucisses montrent une grande variabilité en
termes de composition nutritionnelle selon les différents types de saucisses. De surcroît, la
grande variabilité des teneurs en gras saturés et en sodium à l’intérieur de chaque
classification montre un potentiel d’amélioration de la valeur nutritive pour plusieurs
produits. À cet égard, il serait possible de reformuler les saucisses à hotdog et les saucisses
à déjeuner afin de réduire leurs teneurs en gras saturés et en sodium. Les saucisses de type
européenne et les saucisses végétales ont une composition nutritionnelle plus intéressante
que les autres. De plus, le biologique ou l’aspect naturel ne sont pas des indicateurs d’une
meilleure composition nutritionnelle.
a
Polysaccharide obtenu à partir d’algues brunes.
b
Les amines hétérocycliques sont des composés chimiques formés au cours de la cuisson des viandes, du poisson ou de la volaille,
principalement s’ils sont grillés à haute température ou cuits pendant longtemps. L’ajout d’antioxydants comme l’erythorbate et l’iso-
vitamine C prévient la formation de ces nitrosamines.
2.3 Consommation
Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) 2015, les adultes
québécois consommeraient 15 % de leurs portions de viandes et substituts sous forme
de saucisses ou de charcuteries18. Tandis que la
La consommation
consommation de bœuf, porc, volaille et jambon affichait des
de saucisses et de
diminutions substantielles entre 2004 et 2012, la
charcuteries aurait
consommation de saucisses et de charcuteries aurait augmenté de 68 %
augmenté de 68 %18. Les saucisses et les charcuteries entre 2004 et 2015.
occupent également une grande part dans l’alimentation des
jeunes québécois et elles arrivent, ex aequo avec la volaille, au premier rang parmi les
portions de viandes consommées18. Le prix et le type de viandes sont les facteurs qui
influencent le plus les achats de viandes transformées suivis par la présence
d’ingrédients à connotation santé ajoutés et le contenu en sodium et en lipides19.
Des données d’achats alimentaires datant de 2010 montrent que les Québécois
dépensent 17,5 % de leur montant d’épicerie pour le groupe des viandes et substituts20.
À l’intérieur de ce groupe, les charcuteries représentaient 22,7 % des achats en dollars.
Le volume d’achats des viandes transformées est resté stable entre 2006 et 2010 au
Québec21 et représentait 18 % des achats de viandes en volume. Bien que les dépenses
moyennes par ménage pour les viandes fraîches aient augmenté de 14 % entre 2012 et
2013, celles pour les produits de viandes transformées ont diminué de 19 %22. Des
baisses de dépenses ont été observées pour les saucisses crues (-6 %), tandis qu’une
hausse a été observée pour les saucisses fumées (à hotdog; +20 %). En 2018, les ventes
Il est connu que des différences socioéconomiques peuvent affecter les choix
alimentaires et ainsi, contribuer aux inégalités de santé24. D’ailleurs, il a déjà été
remarqué que l’alimentation des adultes ayant un plus faible revenu était associée à un
score de qualité globale de l’alimentation inférieur aux adultes mieux nantis25. Plus
spécifiquement, une étude a observé que les gens ayant un plus haut statut
socioéconomique consommaient moins de viandes transformées24 et qu’à l’inverse,
l’insécurité alimentaire était associée à une plus grande consommation de viandes
transformées25. L’amélioration de la qualité nutritionnelle des viandes transformées
offertes pourrait donc avoir un impact important chez les populations défavorisées.
Des données provenant de l’OQALI en France montrent – qu’au sein des viandes
transformées – la famille des saucisses se démarque par des teneurs plus faibles en
protéines et plus riches en lipides comparativement aux jambons et aux produits de
volaille rôtie27. En 2010, toujours en France, les saucisses contenaient en moyenne 274
kcal, 13,3 g de protéines, 24,1 g de lipides, 8,9 g de gras saturés et 837 mg de sodium par
100 g28. Entre 2009 et 2012, l’OQALI a observé une augmentation significative de la
teneur en sodium (290 mg par 100 g) et une augmentation de la teneur en lipides (2 g
par 100 g) des saucisses27. En outre, il semble exister une très grande variabilité dans la
composition nutritionnelle des saucisses. En effet, après avoir analysé la composition
nutritionnelle de 41 saucisses de bœuf, des chercheurs australiens ont observé que les
En 2011, l’Australie proposait des cibles de réduction volontaire de 10 % des gras saturés
dans les produits en contenant plus de 6,5 g par 100 g dont les saucisses cuites et les
saucisses fumées32. Quatre ans plus tard, la teneur moyenne en gras saturés avait
diminué (7,15 à 6,26 g de gras saturés par 100 g de saucisse) bien que cette baisse ne
soit pas statistiquement significative. Il y avait également davantage de produits qui se
retrouvaient sous la teneur de 6,5 g de gras saturés par 100 g. Au Canada en 2017, les
saucisses cuites et fumées avaient des teneurs en sodium plus élevées que les
saucisses fraîches non cuites (883 et 681 mg par 100 g, respectivement)33. Au Québec,
une analyse comparative de différents types de saucisses réalisée en 2015 a démontré
que les teneurs en sodium varient entre 430 et 1290 mg de sodium par 100 g de saucisse
crue et que les teneurs en gras saturés variaient entre 1 g (saucisses végétariennes) et
31 g pour une même portion34. Les teneurs en protéines variaient quant à elles entre 10
g et 22 g par 100 g de saucisse crue.
Un grand nombre de saucisses contiennent des additifs comme des nitrites ou des
nitrates. Le rôle de ces additifs est d’agir comme agent de conservation afin de limiter
la croissance de microorganismes, maintenir la couleur rosée et contribuer à la
saveur typique des charcuteries34. De leur côté, les phosphates ajoutés dans les
viandes transformées ont plusieurs fonctions, dont un effet bactériostatique35. L’ajout
de phosphates mène également à une augmentation du pH des viandes, ce qui améliore
la capacité de liaison de l’eau des protéines de la viande. Cette rétention d’eau dans le
Une étude néerlandaise a d’ailleurs voulu évaluer l’impact d’un logo « choix santé » sur
la reformulation de tous les produits alimentaires existants et sur le développement de
nouveaux produits par les compagnies37. La réduction du sodium était la modification la
plus courante pour les viandes transformées affichant ce logo. À cet égard, les
consommateurs, et plus particulièrement les femmes, ont une attitude positive envers
les saucisses réduites en sodium38.
Dans un autre ordre d’idées, il est à noter qu’aucun critère nutritionnel n’est exigé lors de
l’apposition d’une certification biologique ou de la mention « naturel » sur un produit
alimentaire. Il semble toutefois que ces produits peuvent donner l’impression qu’ils ont
une composition nutritionnelle plus intéressante39. À ce jour, aucune étude ne semble
avoir évalué la composition nutritionnelle des saucisses biologiques ou « naturelles »
(sans additifs de synthèse) ni le comportement d’achats du consommateur face à ces
produits.
2.6 Reformulation
Dû à leur impact plus souvent néfaste sur la santé, plusieurs solutions de reformulation
des saucisses ont été étudiées. Les plus fréquentes visent à réduire leurs teneurs en
sodium et en lipides, mais également à ajouter des végétaux et à remplacer les nitrites
de synthèse.
2.6.1 Sodium
Bien qu’il soit un enjeu majeur en santé publique, le sodium retarde la croissance de
certains microorganismes et permet la solubilisation des protéines pour donner à la
saucisse sa consistance et sa structure ferme après cuisson. Ainsi, il joue un rôle non
négligeable sur l’innocuité et l’intégrité des produits et ce, à faible coût. Ainsi, il peut être
difficile de trouver un substitut ayant les mêmes attributs40. Des études suggèrent que
l’utilisation de substituts de sel puisse également agir à titre d’agent de conservation et
de stabilisation41,42. C’est dans ce contexte que des chercheurs canadiens ont évalué
2.6.2 Lipides
L'utilisation d’extraits de plantes, de composés antioxydants naturels ou antimicrobiens
comme remplaçants du gras animal, peut améliorer la qualité nutritive des produits et
ainsi répondre aux demandes des consommateurs pour obtenir des viandes
transformées plus intéressantes d’un point de vue nutritionnel. C’est pourquoi certains
auteurs ont voulu expérimenter l’impact de la substitution du gras par de l’inuline dans
les saucisses45. Malgré une bonne acceptabilité générale de la saucisse réduite en gras
et enrichie en inuline, elle demeurait toutefois significativement plus faible que
2.6.4 Nitrites
Les consommateurs préfèrent éviter les produits qui contiennent des ingrédients non
familiers et des additifs artificiels51. Ils préfèrent également les produits naturels,
biologiques, sans agents de conservation et ceux ayant une courte liste d’ingrédients51.
Bien qu’ils aient des connaissances limitées concernant les nitrites, les consommateurs
ont une attitude favorable envers l’achat de viandes transformées naturelles ou sans
nitrites52. L’ajout de composés provenant de fruits ou de légumes (ceux-ci contiennent
naturellement des nitrates qui sont convertis en nitrites) est perçu comme étant meilleur
pour la santé et plus naturel52. À cet égard, un grand nombre d’études se sont penchées
sur des alternatives pouvant remplacer les nitrites de synthèse dans certaines recettes
de saucisses (les nitrites étant ajoutés seulement dans les saucisses précuites ou
cuites). En effet, selon certains chercheurs, les épices comme le clou de girofle, le cumin,
la cannelle, le curcuma, le gingembre et le romarin seraient d’excellents agents de
conservation et pourraient permettre éventuellement de remplacer, du moins en partie,
les nitrites présents dans les produits53. Une étude a également démontré qu’un extrait
de légumineuses agit comme antioxydant en limitant l’oxydation des lipides dans les
saucisses de porc sans nitrites, et ce, sans affecter le goût et l’acceptabilité des
saucisses54. De plus, l’huile essentielle de coriandre permettrait de stabiliser l’oxydation
Dans un tel contexte, les travaux de l’Observatoire s’avèrent très importants et pertinents
puisqu’ils permettront de caractériser la qualité de l’offre alimentaire disponible au
Québec en ce qui a trait aux saucisses afin de suivre objectivement leur évolution dans
le temps. Un tel suivi soutiendra à long terme les actions visant à améliorer la qualité
nutritionnelle des saucisses et permettra de mieux comprendre leurs impacts sur les
comportements d’achats des consommateurs.
Les produits recueillis dans cette étude étaient uniquement les saucisses vendues en
emballage multiple (p. ex., emballage de six saucisses) et ayant un tableau de la valeur
nutritive. Les boudins blancs ont été inclus puisque, comme les saucisses, il s’agit de
viande mise en boyau sans ajout de sang. Toutefois, les autres boudins et les kolbassas
ont été exclus. Un total de 289 produits a été recensé.
Toutes les informations retrouvées sur les emballages des produits ont été saisies en
double-codeur dans un fichier Excel. Les données saisies dans la feuille Excel incluent
entre autres la marque, le nom du produit, le code unique de produit (CUP), le tableau de
la valeur nutritive, la liste des ingrédients et les allégations. Plus spécifiquement, les
variables de composition nutritionnelle utilisées aux fins de la présente étude sont les
suivantes : énergie (kcal), lipides (g), gras saturés (g), glucides (g), fibres (g), sucres
totaux (g), protéines (g) et sodium (mg). Le cholestérol n’a pas été inclus dans les
analyses puisque, contrairement aux gras saturés, ce nutriment ne constitue pas un
enjeu majeur de santé publique. Le prix par emballage a également été documenté en
calculant la moyenne des prix observés dans les différents magasins d’alimentation
visités et le prix de vente par 100 g a ensuite été calculé.
Tableau 1. Classification des saucisses selon leur type et les informations présentes sur l’emballage
Classifications Définitions
Saucisse fumée/wiener ou frankfurter destinée aux hotdogs. Ce sont des saucisses à
émulsion fine. Exclut les saucisses européennes ou merguez même si elles portent
Hotdog
la mention fumée. Inclut saucisses avec images de hotdog sauf s’il s’agit d’un
hotdog européen.
Type Saucisse destinée aux déjeuners (par son libellé, par sa minceur ou sa petite taille).
Déjeuner Inclut les produits qui ont des images d’accompagnements de déjeuner (œuf, fruits,
etc.) et ceux dont le poids est inférieur à 50 g/saucisse.
Européenne Saucisse large (italienne, toulouse, bratwurst, polonaise, etc.) ou boudin blanc.
Merguez Saucisse généralement mince et de couleur rouge foncé.
Porc Saucisse faite de viande de porc.
Volaille Saucisse faite de viande de poulet, de dinde, de pintade ou de canard.
Bœuf Saucisse faite de viande de bœuf ou de veau.
Végé Imitation de saucisse faite de source végétale.
Saucisse faite de viande provenant d’une seule origine, autres que celles
Autre
mentionnées plus haut (p. ex., agneau, saumon).
Origine
Saucisse faite de viande provenant de deux origines animales ou plus (p. ex., bœuf
et/ou porc). Inclut les emballages de différentes variétés de différentes origines.
Combinaison animale
Exclut les saucisses ayant deux origines de la même classification (p. ex., poulet et
canard).
Saucisse faite de viande et de protéines végétales (p. ex., bœuf et tofu). Inclut les
Combinaison mixte
emballages de différentes variétés provenant d’origine végétale et animale.
Crue Saucisse crue n’ayant reçu aucun traitement à la chaleur.
Cuisson Précuite Saucisse précuite qui nécessite tout même une cuisson avant consommation.
Cuite Saucisse cuite qui nécessite seulement un chauffage avant consommation.
Nitrites Saucisse additionnée de nitrites ou ses dérivés selon la liste des ingrédients.
Saucisse additionnée de phosphates et nitrites ou dérivés selon la liste des
Phosphates et nitrites
Additifs ingrédients.
Sans nitrites ni
Saucisse sans nitrites ni phosphates. Peut contenir de la poudre ou du sel de céleri.
phosphates
Biologique/ Respectueux Produit pour lequel il est clairement inscrit sur l’emballage qu’il s’agit d’une viande
de l’environnement et/ou biologique ou que le produit se soucie de l’environnement ou du bien-être des
des animaux animaux. Inclut l’image de marque.
Lorsqu’un terme sur l’emballage désigne moins transformé, moins d’agents de
conservation, non traité, naturel ou un terme dérivé. Exclut les termes relatifs à la
Aspect naturel
Caractéristiques provenance des ingrédients, aux boyaux, aux arômes et aux saveurs (p. ex., saveur
particulières naturelle). Inclut l’image de marque.
Lorsqu’un terme sur l’emballage ou le nom du produit désigne authentique, rustique,
campagne, traditionnel, vrai (lorsque synonyme d’authentique), tradition, d’origine,
Aspect authentique
artisanal, d’antan, à l’ancienne ou un terme dérivé. Exclut les termes faisant
référence à la provenance des ingrédients.
De base Sans caractéristiques particulières.
Ensuite, une classification a été effectuée selon les informations présentes sur
l’emballage concernant leur origine, le niveau de cuisson, la présence d’additifs et
certaines caractéristiques particulières. Ce processus de classification a été réalisé en
double-codeur et une tierce personne a été consultée lors de divergences afin d’atteindre
un consensus.
Pour examiner quelles informations présentes sur l’emballage (p. ex., origine, la présence
d’additifs, caractéristiques particulières) sont les plus associées à la teneur en certains
nutriments d’intérêt et au prix de vente par portion des différents types de saucisses
(objectif 2), des analyses univariées pour chaque nutriment et pour le prix de vente ont
d’abord été réalisées, et ce, tant pour l’offre que pour les achats. Pour l’ensemble des
analyses, des tests de Kruskal-Wallis ont été utilisés en raison de la non-normalité des
résidus lors du recours à une analyse de la variance standard. Ces analyses ont une fois
de plus été répétées en pondérant pour les ventes, ce qui permet de mieux représenter
ce que la population québécoise achète. Ensuite, des analyses multivariées ont été
effectuées avec, comme variables indépendantes, le type de saucisse, l’origine, le niveau
de cuisson, la présence d’additifs et les caractéristiques particulières, et ce, sur les
données pondérées.
Tableau 2. Diversité des saucisses selon leur type et les informations présentes sur
l’emballage (n=289)
Classifications Diversité (n(%))
Européenne 173 (59,9)
Hotdog 71 (24,6)
Type
Déjeuner 38 (13,2)
Merguez 7 (2,4)
Porc 137 (47,4)
Combinaison animale 65 (22,5)
Volaille 37 (12,8)
Origine Végé 24 (8,3)
Bœuf 17 (5,9)
Combinaison mixte 6 (2,1)
Autre 3 (1,0)
Crue 142 (49,1)
Cuisson Précuite 81 (28,0)
Cuite 66 (22,8)
Sans nitrites ni phosphates 200 (69,2)
Additifs Phosphates et nitrites 51 (17,7)
Nitrites 38 (13,2)
De base 202 (69,9)
Caractéristiques Biologique 36 (12,5)
particulières Aspect naturel 33 (11,4)
Aspect authentique 18 (6,2)
La classification faite selon le niveau de cuisson montre que la plupart des saucisses
sont offertes crues (n=142; 49,1 %), suivies des saucisses précuites (n=81; 28,0 %) et des
saucisses entièrement cuites (n=66; 22,8 %).
>>
uniquement des nitrites (n=38; 13,2 %). Aucune saucisse ne contenait uniquement des
phosphates.
Quant aux caractéristiques particulières, cette classification révèle que les saucisses de
base (ni biologique, d’aspect naturel ou authentique) sont les plus nombreuses (n=202;
69,9 %), suivies des saucisses biologiques (n=36; 12,5 %). Sur les 36 produits classifiés
comme étant biologiques, 17 faisaient référence au bien-être animal sans toutefois
porter la certification biologique. Les saucisses d’aspect naturel représentent 11,4 % des
produits (n=33).
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Toutes
1,6±0,7 2,2±0,6 224±54 251±34 16,0±7,1 19,8±4,4 5,5±2,9 6,8±1,9 4,5±3,4 5,6±2,1 0,4±0,7 0,2±0,5 1,1±1,5 0,7±1,5 15±4 13±2 676±171 777±131 1,67±0,77 1,14±0,35
(n=289)
Type de saucisses
Hotdog
2,0±0,6 2,5±0,4 246±52 250±32 19,3±6,9 19,8±4 6,7±2,9 6,4±1,7 5,2±2,4 5,8±1,3 0,1±0,3 0,0±0,1 1,2±1,4 0,8±1,7 13±3 13±2 840±138 848±87 1,26±0,58 1,02±0,30
(n=71/54 %)*
Déjeuner
2,8±0,7 2,6±0,3 236±58 269±39 17,1±7,9 21,4±5 6,3±3,2 8,3±1,9 5,9±4,1 7,5±1,8 0,4±0,9 0,0±0,3 1,3±1,7 0,7±1,2 14±3 11±1 655±142 798±118 1,69±0,74 1,22±0,24
(n=38/17 %)
Européenne
1,2±0,2 1,4±0,2 214±51 246±31 14,5±6,4 19,1±4 4,9±2,7 6,9±1,9 4,0±3,6 4,0±2,2 0,5±0,8 0,6±0,7 0,9±1,4 0,5±1,2 17±4 14±3 617±145 645±90 1,81±0,79 1,32±0,38
(n=173/27 %)
Merguez
1,9±0,4 2,1±0,1 187±55 211±21 11,3±7,3 14,8±3 4,3±3,0 5,6±1,0 4,0±2,0 6,0±0,9 0,4±0,8 0,9±0,5 1,4±0,8 1,9±0,5 17±4 14±1 599±191 556±48 2,32±0,66 1,47±0,32
(n=7/2 %)
Moyenne ± écart-type
Offre=composition nutritionnelle des saucisses offertes sur le marché (n=289). Achats=composition nutritionnelle des saucisses achetées (la moyenne a donc été pondérée en fonction des saucisses vendues parmi
chacune des classifications) (n=214).
Les cases en orange signifient que la valeur est significativement supérieure aux autres types de saucisses tandis que les cases en bleu signifient que la valeur est significativement inférieure aux autres types de saucisses.
Le seuil utilisé est 0,139% (p<0,00139) et correspond à la correction de Bonferroni (5 % /36).
* Le n représente la variété de produits offerts et les pourcentages indiquent le pourcentage du volume de ventes. Le volume de ventes, plutôt que le nombre de produits, détermine la puissance des tests effectués pour
les achats.
Le paragraphe qui suit présente les résultats pour les achats (c.-à-d., avec la composition
nutritionnelle pondérée pour les ventes) et seuls les résultats qui deviennent significatifs
après pondération sont interprétés afin d’alléger le texte. En ce qui a trait à la teneur en
énergie, elle est supérieure dans les saucisses à déjeuner comparativement aux autres
saucisses. Une fois pondérées pour les ventes, les saucisses à hotdog ont une teneur
inférieure en gras saturés tandis que les saucisses à déjeuner ont une teneur supérieure
en gras saturés toujours en comparaison aux autres types de saucisses. De plus, la
teneur en glucides est plus élevée pour les saucisses à déjeuner. Quant à la teneur en
fibres, elle est supérieure dans les saucisses merguez. Pour ce qui est des protéines, les
saucisses à déjeuner en contiennent une plus faible quantité que les autres types. Enfin,
la teneur en sodium est plus faible pour les saucisses merguez.
Au-delà de la valeur nutritive absolue présentée par portion de 100 g, il est également
possible d’imager cette même composition nutritionnelle de manière relative en la
comparant avec la valeur quotidienne proposée par Santé Canada. Le seuil de 5 % de la
valeur quotidienne est généralement utilisé afin de représenter une quantité faible d’un
Figure 2. Contenu en gras saturés des différents types de saucisses et leurs ventes par
portion de référence (n=289)
La prochaine figure illustre les teneurs en protéines par type de saucisses en fonction
des seuils de la valeur quotidienne de 5 % (3 g de protéines) et de 15 % (9 g de protéines).
Figure 3. Contenu en protéines des différents types de saucisses et leurs ventes par
portion de référence (n=289)
Figure 4. Contenu en sodium des différents types de saucisses et leurs ventes par
portion de référence (n=289)
Par ailleurs, des cibles de réduction volontaire du sodium ont également été proposées
par Santé Canada en 201233. La figure 5 illustre donc les cibles de réduction volontaire
du sodium pour cette catégorie d’aliments (soit 660 mg / 100 g pour les saucisses crues,
830 mg / 100 g pour les saucisses cuites ou précuites et 380 mg / 100 g pour les
saucisses d’origine végétale).
Figure 5. Contenu en sodium des différents types de saucisses et leurs ventes par
portion de 100 g selon les cibles de Santé Canada (n=289)
Les analyses effectuées sur l’offre de saucisses selon l’origine permettent de constater
que celles faites à partir de volaille ont des teneurs plus faibles en énergie, en lipides et
en gras saturés, mais plus élevées en glucides et en
Les saucisses d’origine
sodium que les saucisses de porc. Les saucisses à base
végétale ont des teneurs
de bœuf sont, quant à elles, plus faibles en protéines et
plus faibles en lipides et
plus riches en sodium que les saucisses de porc. Les
gras saturés tout en étant
saucisses d’origine végétale contiennent une plus faible
plus riches en glucides,
quantité de lipides et de gras saturés ainsi qu’une plus fibres, sucres et protéines
grande quantité de glucides, de fibres, de sucres et de que les saucisses de porc.
protéines que les saucisses à base de porc. Enfin, les
saucisses composées de différentes viandes (combinaison animale) ont des teneurs
plus élevées en glucides et en sodium en comparaison avec les saucisses de porc.
En ce qui a trait au niveau de cuisson, l’analyse de l’offre montre que les saucisses
précuites de même que les saucisses cuites renferment plus de glucides, de sucres et
de sodium que les saucisses crues.
Caractéristiques particulières
De base§ (n=202/92 %) 1,6±0,7 2,2±0,6 225±54 251±33 16,1±7,0 19,8±4,2 5,7±2,8 6,8±1,8 4,8±3,3 5,7±1,9 0,3±0,7 0,2±0,5 1,0±1,5 0,8±1,6 15±3 13±2 669±182 781±132 1,50±0,68 1,11±0,32
Biologique (n=36/2 %) 1,4±0,5 1,6±0,7 212±53 271±53 15,3±6,8 23,0±6,8 5,4±2,6 8,3±2,5 2,7±2,7 2,2±1,7 0,2±0,4 0,1±0,3 0,7±1,1 0,3±0,8 17±3 14±2 649±148 732±122 2,35±1,00 1,48±0,61
Aspect naturel
1,7±0,9 2,3±0,7 220±60 253±49 15,4±8,2 20,1±7,1 5,3±3,2 7,1±2,9 3,6±3,5 4,8±3,5 0,2±0,5 0,1±0,5 1,2±1,6 1,0±1,3 17±4 15±3 732±139 791±113 1,91±0,68 1,55±0,40
(n=33/3 %)
Aspect authentique
1,4±0,5 1,4±0,5 252±43 240±29 16,5±6,9 17,2±4,4 4,6±3,9 5,4±2,8 6,7±4,0 4,9±3,6 1,2±1,2 0,7±0,7 1,5±1,7 0,4±0,9 19±6 17±5 716±108 695±81 1,78±0,50 1,47±0,35
(n=18/3 %)
Moyenne ± écart-type
Offre=Composition nutritionnelle des saucisses offertes sur le marché (n=289)
Achats=Composition nutritionnelle des saucisses vendues (la moyenne a été pondérée en fonction du nombre de portions vendues) (n=214)
§ Catégorie de référence avec laquelle les comparaisons ont été effectuées.
Les cases en orange signifient que la valeur est significativement supérieure à la classification de référence tandis que les cases en bleu signifient que la valeur est significativement inférieure à la classification de référence. Le
seuil utilisé est 0,0427% (p<0,000427) et correspond à la correction de Bonferroni (5 % / 117).
* Le n représente la variété de produits offerts et les pourcentages indiquent le pourcentage du volume de ventes. Le volume de ventes, plutôt que le nombre de produits, détermine la puissance des tests effectués pour les
achats.
Une fois de plus, afin d’obtenir des valeurs plus représentatives des saucisses qui se
retrouvent dans le panier d’épicerie des Québécois, les analyses ont également été
effectuées en pondérant pour les ventes (colonnes « achats »). De cette façon, les
moyennes sont pondérées afin d’accorder plus de poids aux produits les plus achetés et
un poids moindre aux saucisses achetées moins fréquemment. Les résultats observés
sur la base des achats des saucisses sont détaillés ci-dessous. Seuls les résultats qui
deviennent significatifs après pondération sont interprétés afin d’alléger le texte.
En ce qui a trait à l’origine, les saucisses à base de volaille ont une teneur en fibres plus
faible et une teneur en sucres plus élevée que les saucisses de porc lorsque les analyses
sont réalisées sur des données pondérées pour les ventes. De plus, le prix de vente des
saucisses de volaille devient plus faible que celui des saucisses de porc. Quant aux
saucisses d’origine végétale, elles deviennent significativement plus faibles en énergie
que les saucisses de porc. Enfin, les saucisses composées d’une combinaison de
viandes provenant de plus d’une espèce animale (combinaison animale) renferment
moins de fibres et de protéines tout en étant vendues à un prix plus faible que les
saucisses de porc. En ce qui a trait au niveau de cuisson, suite de la pondération pour
les ventes, les saucisses précuites contiennent moins de gras saturés et de fibres tout
en ayant un prix de vente moins élevé que les saucisses crues. De leur côté, les saucisses
contenant des additifs tels que les phosphates et les nitrites ont des teneurs en fibres et
en sucres inférieures aux saucisses sans additifs. Les saucisses ayant seulement les
nitrites comme additifs renferment des quantités de fibres plus faibles et des quantités
de sucres plus élevées toujours comparativement aux saucisses sans additifs. En ce qui
concerne les caractéristiques particulières, la teneur en protéines des saucisses
d’aspect authentique devient significativement plus élevée que celle des saucisses de
base.
Tout d’abord, le tableau 5 montre que les saucisses dont l’origine est la volaille ont des
teneurs plus faibles en énergie, en lipides et en gras saturés tout en ayant un prix de
vente moindre que les saucisses à base de porc. De leur côté, les saucisses de bœuf ont
des teneurs plus faibles en énergie et en lipides, mais un prix de vente supérieur aux
saucisses de porc. Les saucisses d’origine végétale contiennent moins d’énergie, de
lipides, de gras saturés et de sodium ainsi que des quantités de glucides, de sucres et
de protéines plus élevées que les saucisses de porc. Quant aux saucisses ayant une
combinaison animale, elles renferment moins de lipides, de gras saturés et de sucres,
mais davantage de glucides et de sodium que les saucisses de porc.
Outre les ventes annuelles totales, il est possible d’interpréter les résultats en considérant les 50
saucisses les plus vendues sur une année. À cet égard, le tableau 6 dénombre le top 50 des
saucisses – selon leur type – de même que leur contribution aux nutriments d’intérêt en fonction
de leurs ventes. Tout d’abord, le tableau montre que les meilleurs vendeurs constituent moins
du quart de l’offre de saucisses, mais plus de 75 % des ventes en dollars de l’ensemble de cette
catégorie d’aliments. Les saucisses à hotdog (n=21) sont celles se retrouvant le plus souvent
dans les meilleurs vendeurs. Ces 21 saucisses contribuent pour près de la moitié des ventes (en
kg) et pour 54 % de la contribution en sodium de l’ensemble de la catégorie d’aliments. Dans
l’ensemble, les 50 saucisses les plus vendues contribuent pour plus de 85 % du contenu en gras
saturés et en sodium de l’ensemble de la catégorie.
Figure 6. Contribution des saucisses selon leur type sur la totalité de l’offre
Cette figure suggère d’abord que les saucisses à hotdog occupent une part importante des
ventes comparativement au nombre de produits offerts. À l’inverse, les saucisses européennes
représentent une faible part des ventes en comparaison avec le nombre de produits offerts. De
plus, cette figure montre que la contribution en glucides et en sucres des saucisses européennes
est moins importante que leur part de marché tandis que leur contribution en fibres s’avère
supérieure à leurs ventes. Les saucisses à hotdog contribuent faiblement aux fibres
comparativement à leurs ventes. La contribution en glucides est élevée, mais celle en fibres est
faible pour les saucisses à déjeuner toujours par rapport à leurs ventes. Enfin, la contribution en
fibres et en sucres est élevée pour les merguez alors que leur contribution en sodium est faible
comparativement à leurs ventes.
Figure 7. Contribution des saucisses selon leur origine sur la totalité de l’offre
Ces résultats révèlent que les saucisses de combinaison animale occupent une part importante
des ventes comparativement au nombre de produits offerts. De plus, ces dernières contribuent
faiblement aux fibres et aux sucres par rapport à leurs ventes. Quant à elles, les saucisses de
porc contribuent faiblement au contenu en glucides, mais fortement au contenu en fibres
comparativement à leurs ventes. Les saucisses de volaille contribuent faiblement au contenu en
gras saturés et en fibres, mais fortement au contenu en sucres en comparaison avec leurs
ventes. De leur côté, les saucisses d’origine végétale contribuent peu à l’énergie, aux lipides et
aux gras saturés, mais fortement aux glucides, aux fibres, aux sucres et aux protéines
comparativement à leurs ventes. Les saucisses de bœuf contribuent fortement au contenu en
glucides, mais peu aux fibres comparées à leurs ventes. Les produits combinant des origines
animales et végétales (c.-à-d., combinaison mixte) contribuent grandement aux fibres, mais peu
aux lipides, aux sucres et au sodium toujours en comparaison avec leurs propres ventes. Enfin,
les saucisses ayant une origine autre contribuent peu à l’énergie, aux lipides, aux gras saturés,
aux fibres, aux sucres et au sodium tout en contribuant fortement aux glucides comparativement
à leurs ventes.
D’abord, un total de 289 saucisses a été répertoriées, ce qui reflète une bonne couverture du
marché québécois en termes de produits offerts (74 %) et en termes de ventes (63% ; objectif 1A).
Les analyses montrent que la plus grande diversité de
Les saucisses européennes
produits (nombre de produits différents) se retrouve au
représentent 60 % de l’ensemble de
sein des saucisses européennes puisqu’elles
l’offre de saucisses. Les saucisses
représentent 60 % de l’ensemble de l’offre de
à hotdog représentent 25 % de
l’offre, mais 54 % des ventes. saucisses. Ce sont toutefois les saucisses à hotdog qui
représentent la majeure partie des ventes (54 %)
malgré seulement le quart de l’offre. En ce qui a trait à l’origine, les saucisses de porc sont les
plus prévalentes sur le marché puisqu’elles représentent 47 % de l’offre de cette catégorie
d’aliments au Québec. Toutefois, malgré seulement 65 produits (22 % de l’offre), ce sont les
saucisses ayant une combinaison de viandes différentes qui sont les plus vendues (55 % de
l’ensemble des ventes). Ces saucisses sont d’ailleurs souvent des saucisses à hotdog. De leur
côté, les saucisses végétales représentent 8 % de l’offre et 3 % des ventes. Il sera intéressant de
suivre l’évolution de la proportion de l’offre de ce type de saucisses de même que leurs ventes
dans les prochaines années considérant l’engouement pour le végétarisme et le végétalisme.
Pour ce qui est du niveau de cuisson, les saucisses crues sont les plus prévalentes avec 49 % de
l’offre alors que les saucisses précuites sont plus vendues (54 % des ventes). À nouveau, il est à
savoir que les saucisses à hotdog sont des produits précuits. Du côté des additifs, les saucisses
sans phosphates ni nitrites sont les plus fréquentes puisqu’elles représentent 69 % de l’offre et
44 % des ventes. Bien qu’elles ne constituent que 18 % de l’offre, les saucisses avec phosphates
et nitrites représentent tout de même 41 % des ventes. Concernant les caractéristiques
particulières, les saucisses de base représentent 70 % de l’offre et la quasi-totalité des ventes.
Bien que 36 saucisses soient biologiques ou priorisent le bien-être animal ou le respect de
l’environnement, celles-ci représentent un pourcentage de ventes marginal de 2 %.
Les résultats des analyses de composition nutritionnelle obtenues après ajustement pour les
ventes (données d’achats) révèlent que les saucisses à déjeuner font moins bonne figure avec
des teneurs plus élevées en énergie et en gras saturés ainsi que des teneurs moindres en
Quant au seuil de 15 % de la valeur quotidienne pour les gras saturés, c’est 65 % de l’ensemble
des saucisses qui se retrouve au-dessus de ce seuil. Les saucisses à hotdog (80 %) et les
saucisses à déjeuner (79 %) sont celles qui dépassent plus
Les saucisses à hotdog et
fréquemment ce seuil de 15 % et leurs grands vendeurs
les saucisses à déjeuner
respectifs le dépassent également. Près de 80 % des
sont celles dépassant le
saucisses excèdent le seuil de 15 % de la valeur quotidienne
plus fréquemment le seuil
pour le sodium. Une diminution de seulement 50 mg de de 15 % de la valeur
sodium par portion de référence permettrait à près de 40 quotidienne pour les gras
produits supplémentaires de respecter le seuil. Les saucisses saturés et le sodium.
à hotdog et à déjeuner sont celles dépassant le plus souvent
le seuil de 15 % pour le sodium (93 % et 87 %, respectivement). D’ailleurs, avec 848 mg de sodium
par 100 g de saucisses (donnée pondérée pour les ventes), les saucisses à hotdog dépassent en
moyenne de 18 mg la cible de réduction volontaire du sodium de l’étape III fixée à 830 mg par
Santé Canada. Quant aux saucisses à déjeuner, avec 798 mg par 100 g de saucisses (donnée
pondérée pour les ventes), elles ne respectent pas la cible de l’étape I fixée à 750 mg. Il est
possible de constater que les grands vendeurs de saucisses à déjeuner ont des teneurs très
élevées en sodium puisqu’en termes d’offre, les saucisses à déjeuner respectent la cible de
l’étape III fixée à 660 mg de sodium (655 mg). Ainsi, la grande variabilité des contenus en gras
saturés et en sodium à l’intérieur de chacune des classifications examinées (particulièrement
les saucisses à hotdog et les saucisses à déjeuner) suggère qu’il serait possible d’améliorer la
composition nutritionnelle des saucisses au Québec.
>>
La grande variabilité des contenus en gras saturés et en
sodium à l’intérieur de chacune des classifications
examinées suggère qu’il serait possible d’améliorer la
composition nutritionnelle des saucisses au Québec.
D’autre part, il a également été possible d’évaluer la composition nutritionnelle selon les
informations présentes sur l’emballage telles que l’origine, le niveau de cuisson, la présence
d’additifs et les caractéristiques particulières.
>>
modèle multivarié qui tient compte des autres attributs du produit, dont le type de saucisse.
En ce qui concerne le niveau de cuisson, aucune différence de composition nutritionnelle n’a été
observée lorsque les analyses étaient faites en tenant compte des autres attributs du produit
(modèle multivarié). Ceci signifie que les différences dans la composition nutritionnelle qui ont
été constatées entre les types de saucisses ne s’expliquent pas par le niveau de cuisson. Il aurait
toutefois été attendu qu’un plus grand niveau de cuisson entraîne une concentration des
nutriments étant donné la perte d’eau occasionnée par ce procédé thermique. Malgré tout, des
analyses supplémentaires ont été réalisées afin d’estimer la teneur en nutriments des saucisses
sur une base sèche (lipides + protéines + glucides + sodium; données non présentées). Ceci avait
pour but d’éliminer le biais qui aurait pu être engendré par des teneurs en eau et des pertes à la
cuisson différentes entre les saucisses cuites, précuites et crues. Ainsi, en effectuant les
analyses par 100 g de saucisses sur base sèche selon le niveau de cuisson, les résultats
demeurent identiques à ceux observés plus haut. En effet, dans le modèle univarié, les saucisses
cuites et précuites demeurent avec des teneurs supérieures en sodium, mais aucune différence
n’est observée dans le modèle multivarié. Ceci confirme une fois de plus que ces différences ne
sont pas attribuables au niveau de cuisson ou aux teneurs en eau de ces produits, mais plutôt
par d’autres attributs du produit comme le type de saucisses ou l’origine de la viande. D’ailleurs,
Quant aux additifs, les saucisses renfermant des phosphates et des nitrites ont des teneurs plus
élevées en énergie, en lipides, en gras saturés et en sodium ainsi que des teneurs plus faibles en
protéines que celles sans nitrites ni phosphates. Toutefois, ces différences semblent explicables
par d’autres attributs du produit, comme le type de saucisses, puisque ces différences ne sont
plus significatives après ajustement dans le modèle multivarié. Effectivement, les saucisses à
hotdog, qui ont un profil nutritionnel moins intéressant, sont également celles contenant le plus
souvent des nitrites et des phosphates (41 %).
Enfin, la composition nutritionnelle des saucisses a également été analysée selon les
caractéristiques particulières des produits. Il a alors été possible de remarquer que les saucisses
d’aspect authentique ont des teneurs en protéines supérieures aux saucisses de base (sans
caractéristique particulière). Il est possible que les saucisses d’aspect authentique utilisent
moins d’agents de remplissage comme des huiles qui auraient comme effet de diluer les teneurs
en protéines. Autrement, le biologique et l’aspect naturel ne sont pas des gages d’une meilleure
composition nutritionnelle.
Une première constatation majeure est que les saucisses ont pour la plupart une teneur trop
élevée en sodium. En effet, la presque totalité des produits excède le seuil de 15 % de la valeur
quotidienne et près des deux tiers dépassent la cible de réduction volontaire du sodium, tous
deux émis par Santé Canada. Considérant la grande variabilité à l’intérieur d’une même
classification, il pourrait être envisageable de diminuer la teneur en sodium pour plusieurs de
ces produits. De son côté, la teneur en gras saturés pourrait également être réduite,
particulièrement pour les saucisses à hotdog et les saucisses à déjeuner qui dépassent
fréquemment le seuil de 15 % de la valeur quotidienne.
Les saucisses à hotdog et les saucisses à déjeuner ont en général un profil nutritionnel moins
intéressant comparativement aux autres produits. Il est également à noter que les saucisses à
hotdog ont un grand volume de ventes et se retrouvent le plus souvent dans le top 50 des
meilleurs vendeurs au Québec. Une fois de plus, une reformulation de ces saucisses serait
souhaitable afin de diminuer leur teneur en gras saturés et en sodium. En effet, la grande
variabilité de ces nutriments au sein de ce type de saucisses montre qu’il serait possible
d’améliorer ces produits. À l’inverse, en raison de leurs teneurs en gras saturés et en sodium plus
faibles, ainsi que leur teneur plus élevée en protéines, les saucisses européennes ont un profil
nutritionnel plus intéressant. Celles-ci représentent d’ailleurs le type de saucisses le plus
diversifié en nombre de produits sur les tablettes.
En ce qui a trait aux informations sur l’emballage, l’analyse de l’origine révèle que les saucisses
végétales ont une composition nutritionnelle plus intéressante que les saucisses de porc
Outre les principaux résultats obtenus, la présente étude a permis de dresser un portrait global
de la situation actuelle concernant l’offre et les achats de saucisses au Québec. La méthodologie
employée pourra être utilisée à nouveau dans quelques années afin de suivre l’évolution de la
composition nutritionnelle des saucisses offertes et vendues au Québec.
Énergie
(kcal)
Lipides
(g)
Gras saturés
(g)
Glucides
(g)
Fibres
(g)
9. Annexes
Sucres
(g)
Protéines
(g)
9 Sodium
(mg)
Prix de vente
($)
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Achats
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Offre
Toutes (n=289) 73±26 45±15 135±89 59±44 9,4±7,2 4,6±3,5 3,2±2,7 1,6±1,3 2,6±2,8 1,2±1 0,3±0,6 0,1±0,2 0,7±1,3 0,2±0,6 10±7,2 3,1±3 399±263 177±117 1,26±0,81 0,52±0,30
Type de saucisses
Européenne
(n=173/18 %)* 88±18 72±12 171±84 131±47 11,5±7,1 10,1±3,6 3,9±2,8 3,6±1,4 3,1±3,3 2,1±1,7 0,4±0,7 0,3±0,4 0,8±1,6 0,3±1,1 13,5±6,8 7,9±4,2 492±249 345±132 1,60±0,81 0,95±0,40
Hotdog
(n=71/62 %) 57±21 40±8 95±79 42±24 7,7±7,1 3,3±2,1 2,6±2,6 1,1±0,7 1,8±1,4 1,0±0,7 0,0±0,2 0,0±0,0 0,6±0,9 0,1±0,4 5,0±4,0 2,2±1,2 312±249 143±82 0,72±0,42 0,41±0,16
Déjeuner
(n=38/19 %) 38±11 38±3 57±29 43±17 4,0±2,4 3,4±1,4 1,4±0,9 1,3±0,5 1,5±1,6 1,2±0,5 0,1±0,2 0,0±0,1 0,4±0,7 0,1±0,3 3,5±2,5 1,8±1,0 158±79 127±34 0,66±0,41 0,47±0,11
Merguez
55±17 47±2 80±23 89±11 4,4±2,5 6,3±1,1 1,6±0,9 2,4±0,3 1,8±1,0 2,5±0,6 0,1±0,2 0,4±0,2 0,6±0,4 0,8±0,2 8,3±5,0 5,9±1,0 301±239 236±50 1,30±0,59 0,73±0,22
(n=7/1 %)
Moyenne ± écart-type
Offre=Composition nutritionnelle des saucisses offertes sur le marché (n=289)
Achats=Composition nutritionnelle des saucisses vendues (la moyenne a été pondérée en fonction du nombre de portions vendues) (n=214)
Les cases en orange signifient que la valeur est significativement supérieure aux autres types de saucisses tandis que les cases en bleu signifient que la valeur est significativement inférieure aux autres types de saucisses. Le seuil utilisé est 0,139%
(p<0,00139) et correspond à la correction de Bonferroni (5 % /36).
* Le n représente la variété de produits offerts et les pourcentages indiquent le pourcentage du volume de ventes. Le volume de ventes, plutôt que le nombre de produits, détermine la puissance des tests effectués pour les achats.
Tableau 11. Contribution totale des saucisses selon leur origine pour 52 semaines
Ventes Ventes Calories
Lipides Saturés Glucides Fibres Sucres Protéines Sodium
Origine (milliers (milliers (millions
(kg) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg)
de $) de kg) de kcal)
38459 3589 9238 750212 274231 136905 19454 21544 490632 23655
Porc (n=93)
(33,4 %) (28,9 %) (29,6 %) (30,6 %) (32,3 %) (19,8 %) (76,3 %) (23,4 %) (30,5 %) (24,5 %)
Combinaison 60127 6866 17883 1418363 486035 437927 2433 16005 841126 57882
animale (n=52) (52,1 %) (55,4 %) (57,4 %) (57,9 %) (57,3 %) (63,3 %) (9,5 %) (17,4 %) (52,2 %) (60,0 %)
7196 1274 2721 207242 62217 68359 873 45068 166057 10089
Volaille (n=29)
(6,2 %) (10,3 %) (8,7 %) (8,5 %) (7,3 %) (9,9 %) (3,4 %) (49,0 %) (10,3 %) (10,5 %)
5042 347 594 21026 1899 26297 2626 6982 73667 2251
Végé (n=20)
(4,4 %) (2,8 %) (1,9 %) (0,9 %) (0,2 %) (3,8 %) (10,3 %) (7,6 %) (4,6 %) (2,3 %)
4184 309 701 51198 23077 21756 0 2410 36329 2448
Bœuf (n=12)
(3,6 %) (2,5 %) (2,2 %) (2,1 %) (2,7 %) (3,1 %) (0,0 %) (2,6 %) (2,3 %) (2,5 %)
Combinaison 292 14 30 1869 745 850 108 0 2314 76
mixte (n=6) (0,3 %) (0,1 %) (0,1 %) (0,1 %) (0,1 %) (0,1 %) (0,4 %) (0,0 %) (0,1 %) (0,1 %)
11 0 0 5 1 48 0 0 28 1
Autre (n=2)
(0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %) (0,0 %)
115310 12399 31166 2449914 848205 692141 25494 92009 1610153 96402
Total (n=214)
(100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %)